RakotoarisoaSahondranirina ENS MAST 17
RakotoarisoaSahondranirina ENS MAST 17
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ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE D’ANTANANARIVO
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MASTER ÉDUCATION, PLURALITÉ LINGUISTIQUE ET CULTURELLE
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PARCOURS ÉCOLE, PLURILINGUISME ET PLURICULTURALISME : DIDACTOLOGIE
Présenté par :
RAKOTOARISOA Sahondranirina
Président : Madame RAKOTOMAVO Hanta. Professeure
Rapporteur : Madame RANDRIAMAROTSIMBA Vololona. Maître de Conférences - HDR
Juge : Madame RANDRIAMAMPIONONA Christiane. Maître de Conférences – Ph.D.
a
REMERCIEMENTS
Nous remercions aussi tous les enseignants qui ont assuré les séminaires en S9 et S10. Si
nous sommes arrivées à rédiger un mémoire de recherche, c’est grâce aux connaissances
qu’ils nous ont transmises.
Nous tenons à remercier aussi le personnel administratif, les élèves témoins et leurs parents,
les enseignantes d’anglais au CEG Ambohimangakely pour leur chaleureux accueil et leur
coopération.
Nos vifs remerciements vont aussi à l’endroit de notre famille qui nous a soutenues
moralement.
Grand merci aussi à nos condisciples qui ont partagé nos angoisses.
Grand merci aussi à tous ceux qui nous ont aidées, de près ou de loin, dans cette entreprise.
b
SOMMAIRE
I
TABLE DES TABLEAUX, SCHEMAS, PHOTOS, et FIGURES
TABLEAUX
SCHEMAS
N°3 Les politiques linguistiques influençant les pratiques linguistiques des interactants en salle
pendant les cours de langues …………………………… ……………………………………….. 51
PHOTOS ILLUSTRANT LES USAGES DE LANGUES
FIGURES
II
TABLE DES SIGLES
M : malgache
F : français
M/F : fran-gasy
A : anglais
III
INTRODUCTION GENERALE
Le monde est plurilingue, c’est un fait (Calvet, 1999, p.42). Pour Chaudenson, le
plurilinguisme est l’existence de plusieurs langues à l’intérieur d’un même Etat.
(Chaudenson, 1991, p. 201). LÜDI et PY définissent trois concepts du plurilinguisme : le
plurilinguisme territorial, le plurilinguisme individuel, et le plurilinguisme institutionnel. Le
premier concept réfère à la situation où deux ou plusieurs langues sont parlées sur un même
territoire. Le second définit la maîtrise de deux ou plusieurs langues par un seul et même
individu. Le troisième se manifeste dans l’offre des services en deux ou plusieurs langues
dans l’administration d’une ville, d’un département, d’un pays ou d’une organisation
internationale (LÜDI, PY, 2002, p. 1-5).
Madagascar n’est pas une exception, c’est un pays plurilingue du fait que les
Malgaches ont à leur disposition le malgache et ses variétés, le français (son héritage
colonial), l’anglais, présent dans le pays depuis deux siècles s’impose de plus en plus dans le
paysage sociolinguistique malgache par le biais des chansons et de la nouvelle technologie.
D’autres langues telles l’allemand, l’espagnol, l’italien et le mandarin occupent aussi une
place plus ou moins importante dans la situation sociolinguistique malgache. Néanmoins ces
langues sont plus présentes en ville qu’à la campagne : les zones éloignées et/ou enclavées se
trouvent totalement exclues de la pluralité linguistique ambiante (Randriamarotsimba, 2014,
p.145). Plus précisément, même si les media et la téléphonie atteignent les contrées les plus
éloignées, le contact des gens de la campagne avec les langues étrangères reste passif.
Randriamasitiana exprime cet état de fait dans un des ses articles : les ruraux restent en
général attachés aux valeurs traditionnelles, le choix du tenin-drazana ou de la langue des
ancêtres est d’ailleurs une forme d’allégeance (Randriamasitiana, 2006, p.8). Cela ne veut
pas dire que les ruraux sont monolingues car la plupart d’entre eux savent s’exprimer en
malgache standard et en malgache dialectal, donc ils sont plurilingues malgacho-malgaches.
1
Ce paysage linguistique multilingue n’a rien changé à la situation sociolinguistique
diglossique qui a toujours prévalu à Madagascar : une diglossie enchâssée (des diglossies
imbriquées les unes dans les autres) (Calvet, 1987, p.47) que Randriamarotsimba décrit
comme incluant une diglossie endogène opposant le malgache officiel à ses variétés
régionales (langue officielle : variété standard), une diglossie de contact opposant le
malgache au français (statut officiel), et une diglossie exogène confrontant le malgache à la
concurrence d’influence livrée par le français et l’anglais, via des réseaux diplomatiques et
économiques francophones et anglophones interposés (Randriamarotsimba, 2014, p.148).
Les Malgaches en général, et les collégiens aussi, savent que les langues ont une valeur
marchande qui fait qu’elles sont un capital, et que la possession de certaines d’entre elles
nous donne une plus-value (Calvet, 1999, p.11). « La connaissance de l’anglais, (par
exemple) serait un atout » est assez éloquent si bien que ceux qui en ont les moyens
s’investissent dans l’apprentissage des langues, qui est en fait la manifestation du prestige que
jouissent certaines langues. Hagège écrit que le prestige des langues est la traduction de celui
de leurs locuteurs, lequel se fonde, lui-même, sur des facteurs économiques, sociaux et
politiques (Hagège, 2000, p.155-157). Ce prestige se traduit concrètement par la
généralisation de son emploi dans tous les domaines de communication. Calvet a alors
écrit que plus une langue sert et plus elle se valorise (Calvet, 1999, p.12), plus loin il
reformule la même idée : plus elle (une langue) a d’utilisateurs et plus elle augmente sa
valeur (Calvet, 1999, p.81).
Les langues lesquelles parviennent aux Malgaches par des canaux divers : les chansons, les
films, les media, etc. mais ils ne savent pas en tirer profit faute d’accessibilité de ces
dernières comme l’attestent les résultats d’analyse des enquêtes rapportés par
Randriamarotsimba : Les témoins valorisent les langues étrangères comme le français ou
l’anglais en pratiques monolingues, bilingues ou trilingues dans leurs représentations, en
revanche, ils n’arrivent pas à en faire usage dans leur communication quotidienne selon
leurs déclarations (Randriamarotsimba, 2014, p.156).
Ce travail s’intéresse à la pluralité linguistique (celle des élèves et des enseignants, leurs
rapports aux langues et leurs pratiques linguistiques) dans les salles de classe, notamment
pendant les cours d’anglais dans un CEG malgache. Selon le CECR les langues ne sont pas
classées dans des compartiments séparés […] mais sont en corrélation et interagissent
ensemble (CECR, 2000, p. 11) alors nous allons essayer de comprendre les raisons du
2
pourquoi des choix des langues (leurs usages et pratiques) des interactants pendant le cours
d’anglais.
Ce travail de mémoire M2 vise à mettre en cohérence les usages de langues déclarés et les
pratiques linguistiques de nos témoins avec leurs représentations linguistiques et leurs
attitudes linguistiques. Ce dernier terme englobe l’ensemble de sentiments que les locuteurs
éprouvent pour les langues ou une variété d’une langue (Calvet, 1993, p.46)) car la langue
est, avant tout, un ensemble de pratiques et de représentations (Calvet, 1999, p.165). Ce
travail vise ainsi à circonscrire la gestion des langues en présence pendant le cours d’anglais
en observant les pratiques linguistiques et en étudiant les représentations linguistiques des
interactants sur l’anglais et son apprentissage et les usages des langues déclarés mentionnés
dans l’intitulé.
3
tandis que la politique linguistique éducative intervient sur l’enseignement des langues et sur
leurs places dans l’enseignement. Les interactants en salle doivent conjuguer leurs efforts
pour naviguer entre ces politiques linguistiques,. Il est alors intéressant de savoir ce que les
élèves et leur enseignant pensent des langues en général et aussi et surtout de l’anglais et de
son apprentissage en particulier.
Par conséquent, nous allons essayer de voir si l’enseignant met en œuvre le potentiel des
répertoires linguistiques des élèves ou s’il conduit son cours en se servant seulement d’une
langue et nous pourrons voir dans la foulée s’il y a une sorte de distribution fonctionnelle des
langues pendant le cours.
Circonscrire les usages des langues de l’enseignant et de ses élèves, leurs pratiques
linguistiques et leurs représentations linguistiques nécessite avant tout que nous procédions
par une approche définitoire des concepts que nous allons évoquer tout au long de ce travail.
Pratiques linguistiques :
Selon Calvet , c’est dans les pratiques que nous trouvons ce que les locuteurs
produisent, la façon dont ils parlent, mais aussi la façon dont ils « accommodent » pour
pouvoir communiquer, la façon dont ils adaptent leurs pratiques aux situations de la
communication, par exemple aux pratiques et aux attentes de l’interlocuteur (Calvet, 1999,
4
p.158), plus loin il les définit comme ce que les gens parlent et la façon dont ils parlent (ce
que peut observer et décrire le linguiste) (Calvet, 1999, p. 163).
Dans ce mémoire alors, notre emploi de la notion de pratiques linguistiques réfère à ce que
les gens parlent, et à ce que leur interlocuteur perçoit.
Gueunier distingue les représentations des attitudes car certains auteurs les utilisent
indifféremment. Si représentations et attitudes linguistiques ont en commun le trait
épilinguistique, qui les différencie des pratiques linguistiques et des analyses
métalinguistiques, elles se distinguent théoriquement par le caractère moins actif (moins
orienté vers un comportement), plus discursif et plus figuratif des représentations (Gueunier,
1997, p. 248).
Les représentations linguistiques sont, selon Calvet, l’idée que les locuteurs se font des
langues (Calvet, 1999, p.36) ou encore des images (Calvet, 1999, p.15) sur elles. Ce sont
aussi des présupposés sur les codes, des stéréotypes (Calvet, 1999, p.145). Il s’agit selon lui
ce que les locuteurs disent, pensent, des langues qu’ils parlent (ou de la façon dont ils les
parlent) et de celles que parlent les autres (ou de la façon dont les autres les parlent) (Calvet,
1999, p.146).
Lafontaine définit les représentations comme l’image mentale de la langue (Lafontaine, 1986
cité par Ledegen, 2013, p.382).
Nous retenons pour ce travail la définition de Calvet.
La classe de 6ème attire en effet notre attention car la plupart des élèves découvrent l’anglais
en 6ème. Ainsi arrivent-ils en classe munis de représentations linguistiques sur l’anglais,
probablement calquées sur celles de leur entourage. Comme les représentations linguistiques
5
influent les attitudes linguistiques des témoins sur les langues en contact, il importe
d’observer le poids de ces représentations linguistiques sur leurs pratiques de l’anglais, une
langue étrangère. Effectivement après 3 années d’étude du français, ils pourraient déjà avoir
une attitude positive ou négative envers l’apprentissage des langues étrangères s’ils se basent
sur l’expérience qu’ils ont eue dans l’apprentissage du français.
Les représentations linguistiques des témoins de la classe de 3ème clôturant le cycle collège
sont tout aussi importantes. Elles étayent leur choix ou non de l’anglais au BEPC.
Concrètement, les candidats ont le choix de s’inscrire dans l’option A et de passer l’épreuve
d’anglais, ou de s’inscrire dans l’option B et d’être dispensés de cette épreuve.
6
locuteurs mais un moyen commode de provoquer sa production – et donc sa récolte- dans un
cadre particulier : l’interaction de l’interview. Il convient donc de le concevoir en
complémentarité avec – et non en substitution de – l’observation des pratiques langagières
de la vie sociale (Bres, 1999, p.75).
Nous avons choisi l’entretien semi-directif ou l’entretien interactif (Bres, 1999, p.68) car cela
nous permet d’être à la fois l’enquêteur et l’interlocuteur, c’est-à-dire que nous posons les
questions et réagissons aux réponses de façon à ce que le témoin parle sans avoir l’impression
d’être soumis à une enquête « policière ». Notre participation à l’entretien donne une touche
d’authenticité à l’interaction même si ce n’est pas non plus une conversation ordinaire entre
des connaissances, et notre interlocuteur en est bien conscient. D’autre part, l’observation de
classes nous permet de voir in situ l’enseignant et ses élèves interagir, nous aurons alors un
corpus verbal authentique qui témoigne des pratiques linguistiques des témoins identifiés en
salle pendant le cours d’anglais.
7
PARTIE I
PROTOCOLE D’ENQUÊTE
8
La sociolinguistique qui traite des pratiques et des représentations sociolinguistiques
a, plus que tout autre science sociale, affaire à du matériau verbal, à de la matière discursive
(Bres, J., 1999, p. 61) et une enquête sociolinguistique rend compte d’une production dont
sont clairement connues les conditions de productions (autant la situation d’interaction que
les statuts des participants, par exemple) (Blanchet et Bulot, 2013, p. 37). Comme ce travail
vise à circonscrire les pratiques linguistiques des interactants en salle pendant le cours
d’anglais, nous allons procéder à une enquête dont le protocole est présenté dans cette partie
hiérarchisée en trois chapitres.
1.1.Objectifs de l’enquête
Nous comptons collecter des données sur les rapports aux langues en contact des
témoins identifiés, c’est-à-dire leurs usages des langues déclarés, leurs représentations
linguistiques qui étayent ces usages, et leurs pratiques linguistiques.
9
majoritairement paysanne, mais l’implantation du by-pass qui relie les nationales 2 et 7 a
beaucoup changé les flux démographiques et les activités économiques dans la commune. En
effet, quatre entreprises franches et des espaces de loisir s’y sont très rapidement installés si
bien que des gens viennent emménager dans la commune pour pouvoir être plus près de leurs
nouveaux lieux de travail.
Pour l’année scolaire 2016-2017, le CEG Ambohimangakely reçoit 1375 élèves âgés de 9 à
19 ans répartis dans les 28 sections que compte l’établissement dont 6 pour la classe de
6ème, 8 pour la classe de 5ème, 7 pour la classe de 4ème, et 7 pour la classe de 3ème.
L’établissement a aussi, en dehors des salles de classe et des bureaux pour le personnel
administratif, une bibliothèque avec une cinquantaine de livres qui sont dans la majorité
désuets et dans un état piteux. Une série de « Go for English » et 3 dictionnaires bilingues
français – anglais constituent la documentation pour l’enseignement de l’anglais, ce qui
confirme ce que Dahl a écrit l’environnement socioculturel est peu favorable à
l’apprentissage de langues étrangères dans la plus grande partie de l’île (Dahl, et al., 2005,
p.5). Pour le prochain examen du BEPC, l’établissement va présenter 340 candidats dont 29
candidats ont opté de ne pas passer l’épreuve d’anglais (candidats option B), c’est-à-dire
8,52% des candidats. Ce taux n’est pas loin de ceux des 3 dernières années : session de 2014
7,49%, session de 2015 6,33%, et session de 2016 13,04%. En moyenne alors 8,84% des
candidats au BEPC au CEG Ambohimangakely optent pour l’option B.
Nous ne visons pas à faire une recherche quantitative dans ce travail et nous ne sommes pas
encore au stade d’analyse des données mais selon les informations obtenues auprès de la
direction de l’établissement, moins de 10% des candidats de cet établissement ont choisi de
ne pas passer l’épreuve d’anglais. Apparemment les garçons sont plus enclins à s’y inscrire
dans l’option B. Les tendances en la matière de 2014 à 2017, c’est-à-dire en quatre années
scolaires sont synthétisées dans le tableau récapitulatif suivant :
10
Tableau n°1 Tendances des choix au BEPC
Nombre de Option B
Année scolaire Taux option B
candidats G F Total
11
2011, p.31) si bien qu’un des volets des guides d’entretien va essayer de retracer les
expériences antérieures des témoins en tant qu’apprenants d’anglais.
Cette méthode est qualifiée de subjective à cause du problème de distance et de neutralité du
chercheur et de la multiplicité des conclusions possibles (Blanchet, 2011, p.32) vu le fait que
l’homme (le chercheur) est lui-même l’objet de sa propre démarche de connaissance
(Blanchet, 2011, p.30).
12
SOUS-PARTIE 2. CHOIX ET PROFILS DES TEMOINS
Nous ne nous sommes pas limitées aux élèves comme témoins. Nous avons également
interrogé leurs enseignants et leurs parents pour bien identifier les influences des
représentations linguistiques de ces deux types de témoins sur celles des élèves.
13
le français dans cet établissement. L’une d’entre elles est inscrite en filière Droit au
CNTEMAD.
Les profils des témoins peuvent être synthétisés dans le tableau suivant :
14
Chaque entretien dure entre 15mn et 25mn, la variation est due au temps accordé aux
témoins pour qu’ils puissent bien formuler leurs réponses.
15
SOUS-PARTIE 3. MODALITES DE REALISATION DE L’ENQUETE
Nous avons adopté durant l’enquête deux types d’outils d’enquête, à savoir l’entretien
semi-directif et l’observation de classe.
16
Le guide d’entretien destiné aux élèves–témoins se subdivise en deux parties :
- La première, constituée de 11 questions dont 9 ouvertes, renvoie aux usages des
langues des témoins dans la vie de tous les jours comme par exemple les langues qu’ils
parlent au sein de leur famille, dans la société, à l’école, et leur préférence en matière de
langue de média, etc.
- La deuxième contient 18 questions dont 12 ouvertes et concerne la situation
d’apprentissage de l’anglais : les pratiques linguistiques pendant le cours d’anglais aussi bien
du côté de l’enseignant que des élèves vont être explicitement évoquées.
1
Cicurel, F. (2011 :323) définit ce terme comme une suite d’échanges ayant pour but l’enseignement/
aprrentissage d’une discipline, marquée par l’asymétrie des rôles(enseignant/ apprenant) et se déroulant dans un
contexte institutionnel
17
Tableau n°3 des thèmes des guides d’entretien
- « activités » souligne les activités réalisées par les élèves et leur enseignant.
18
3.2. Matériels de collecte de données
Les séances d’observation, tout comme les séances d’entretien, sont filmées à l’aide
d’une caméra. Cette pratique garantit la préservation des données avant leur transcription. Les
transcriptions de toutes les séances d’observation figurent dans l’annexe.
19
PARTIE II
20
INTRODUCTION
Guy Dumas (2004), alors sous-ministre associé responsable de l'application de la
politique linguistique Gouvernement du Québec, 96 % des langues du monde sont parlées
par seulement environ 3 % de la population mondiale (et inversement 97 % de la population
mondiale parlent environ 4 % des langues du monde3.
Selon Calvet il y a entre environ 5000 langues dans le monde (…) Elles ne servent pas les
mêmes choses et ne véhiculent pas les mêmes contenus, ne régulent pas les mêmes rapports
(Calvet, 1999, p.9). Il définit dans son modèle gravitationnel l’anglais comme la langue
hypercentrale du moment. Ce modèle permet de rendre compte de la situation linguistique
mondiale, des rapports macro-linguistiques entre les différentes langues (Calvet, 1999, p.16).
Des langues supercentrales gravitent autour de la langue hypercentrale, celles-ci deviennent
alors le pivot des langues centrales qui sont à leur tour le pivot des langues périphériques.
Ces traits entre les langues représentent les locuteurs bilingues qui les relient entre elles. On
parle de bilinguisme vertical ou de bilinguisme horizontal selon que quelqu’un acquiert une
langue de niveau supérieur que la sienne, ou de même niveau. Le transfert de ce modèle pour
le contexte sociolinguistique malgache peut être présenté par le schéma ci-dessous.
3
Guy Dumas (2004): http://www.spl.gouv.qc.ca/ministreetspl/allocutions/detail/article/atlanta-20-07-2004/
21
Schéma n°2 : Transfert du modèle gravitationnel sur le contexte sociolinguistique
malgache
Selon cette configuration, quand les collégiens malgaches apprennent le français et l’anglais
ils acquièrent à la fois une langue supercentrale et la langue hypercentrale.
Ce travail s’intéresse à la langue anglaise dans les salles de classe malgache, mais auparavant
nous allons décrire la situation sociolinguistique pour définir les différentes fonctions de cette
langue à Madagascar en particulier dans le système éducatif malgache.
22
SOUS-PARTIE 1 LA SITUATION SOCIOLINGUISTIQUE MALGACHE
Introduction
Chaudenson et al. ont élaboré la première version de cette grille dans les années 80, celle sur
laquelle nous allons travailler est la quatrième version parue en 2004. L’objectif des
concepteurs de cette grille est d’établir une typologie des situations de francophonie et de
placer le français au centre de l’analyse des situations linguistiques, mais elle peut être
adaptée à d’autres situations linguistiques.
La grille est composée de 2 variables : status qui regroupe tout ce qui est de l’ordre du statut,
des institutions, des fonctions et des représentations et corpus qui concerne les pratiques
linguistiques elles-mêmes, depuis les modes d’appropriation ou les compétences jusqu’aux
productions langagière (Chaudenson et Rakotomalala, 2004, p.11). Les composantes du
status sont : officialité, usages institutionnels, éducation, moyens de communication de
masse, possibilités économiques et représentations sociales tandis que celles du corpus sont :
acquisition (comme langue première), apprentissage (dans le cadre scolaire), véhicularisation
et vernacularisation, compétence linguistique, production langagière (Chaudenson et
Rakotomalala, 2004, p.11). Randriamasitiana a analysé le cas du français à Madagascar dans
cet ouvrage de Chaudenson et Rakotomalala.
Nous allons utiliser cette grille pour analyser la situation linguistique malgache actuelle mais
nous ne sommes pas en mesure de traiter toutes les composantes du corpus, en revanche
celles du status vont être toutes utilisées ici et nous en avons rajouté d’autres pour mieux
cerner la place de l’anglais à Madagascar.
23
1.1. Usages institutionnels
1.1.3. La justice
Tandis que les audiences et toutes les communications écrites (les grosses, les
convocations, les notifications, etc.) sont généralement en malgache, leur version française
est disponible à la demande. Par contre la justice locale et coutumière fonctionne toujours
en malgache (dans sa version officielle ou dans ses variantes dialectales).
1.1.4. La religion
Pour les chrétiens, les offices sont majoritairement en malgache officiel et dialectal,
mais des cultes sont officiés en français et en anglais selon les congrégations religieuses.
Pour les musulmans (ils sont discrets, mais ils sont bel et bien là un peu partout dans l’île),
c’est l’arabe classique.
2.2. L’éducation
Selon la politique linguistique éducative actuelle, le malgache est la langue
d’enseignement pour les trois premières années du primaire. Il est ensuite relayé par le
français. Le malgache devient langue enseignée dans les autres années.
Le français est langue enseignée et langue d’enseignement des disciplines non
linguistiques à partir de la quatrième année. Il revêt au même titre que le malgache la
dénomination de langue première L1.
L’anglais est langue enseignée à partir du collège. Il est ensuite concurrencé par
d’autres langues (allemand, espagnol, russe, mandarin, japonais) au lycée. Des détails sur
l’enseignement de l’anglais est traité dans la deuxième sous-partie.
24
L’usage des variétés dialectales n’est pas officiellement recommandé, mais les
enseignants et les élèves s’en servent dans les salles de classe pour se communiquer. Les
explications en variétés dialectales sont courantes.
2.3.2. La radio
Les stations de radios émettent massivement en malgache (malgache officiel ou
dialectal selon l’endroit où elles opèrent) mais il y a aussi des stations bilingues françaises –
malgaches. Il est aussi courant que les Malgaches captent la RFI et la RFO et la BBC.
L’arabe classique s’entend à la radio nationale une fois par semaine et pendant tout le mois
du Ramadan.
2.3.3. La télévision
Les chaînes malgaches émettent en français et en malgache officiel et quelques fois en
variétés dialectales selon les émissions. Les téléspectateurs peuvent aussi avoir accès à des
émissions en anglais par l’intermédiaire des chaînes étrangères ou suivre des feuilletons ou
des films en anglais et en français sous-titrés en malgache. Il y a aussi exposition aux langues
asiatiques à travers des films et des dessins animés, ce qui éveille la curiosité des jeunes (des
filles surtout) pour ces langues. Des émissions religieuses en arabe classique sont en outre
diffusées à la télévision pendant le mois du Ramadan.
2.3.4. Cinéma
Grâce à la vulgarisation des matériels numériques, des films malgaches sont
constamment produits. Il existe également des versions malgaches de certains dessins animés
et de certains films étrangers. Certaines chaînes de télévision diffusent des films en français
et en anglais. Des CD piratés dans ces langues circulent également en ville.
25
2.3.5. Les affichages
Les affiches publicitaires sont tantôt monolingues malgaches (usage du malgache
officiel et/ou des ses variantes dialectales), tantôt monolingues français ou encore bilingue
français malgache. Les affiches concernant les évènements religieux sont la plupart du temps
entièrement en malgache, en revanche les publicités sur des produits de consommation sont
en français ou en fran-gasy, et les annonces de spectacles sont bilingues.
Les panneaux publicitaires placardés le long des rues dans les grandes villes sont
plutôt monolingues français.
Les enseignes des magasins sont majoritairement en français, il en est de même que pour les
tableaux d’affichage concernant les produits à vendre. L’usage de l’anglais n’est pas à
exclure.
Sur les photos ci-dessous le malgache et l’anglais sont placés côte à côte. L’endroit exact où
cette photo a été prise n’est pas mentionné mais nous pouvons déduire que ce doit être là où
des anglophones circulent habituellement.
Photo n°1
Photo n°4
2.3.6. L’édition
Les éditions de manuels scolaires sont généralement en français en conformité avec la
politique linguistique éducative.
Les guides pratiques pour la vie quotidienne, les manuels pour l’élevage, les magazines de
mode et de sport sont édités aussi bien en malgache qu’en français, et c’est selon le public
cible mais le malgache standard reste la principale langue d’édition (Randriamasitiana,
2004, p.144).
Te-hahay hanjaitra aho est entièrement en malgache tandis que Vaiavy Tsara, malgré son
nom, est entièrement en français.
27
2.3.7. La nouvelle technologie
La nouvelle technologie s’est vulgarisée à Madagascar. La téléphonie mobile et
l’internet font désormais partie des accessoires qui se sont imposés dans la vie de beaucoup
de Malgaches. Les jeunes chattent constamment sur Facebook, les étudiants et chercheurs
vont sur Google Scholar, par exemple. Bien qu’il nous soit impossible d’enquêter, du moins
pour ce travail de recherche, sur les usages de langues sur internet, nous pouvons avancer que
cela ne doit pas beaucoup différer de ceux de la vie de tous les jours des utilisateurs : usages
du malgache, du fran-gasy, des dialectes, et du français pour se communiquer ; l’usage du
français et de l’anglais est implicitement dicté par la (les) langue(s) des documents que les
chercheurs veulent consulter. A part ces langues, les utilisateurs peuvent se connecter dans la
langue de son choix car il n’y a pas de frontières linguistiques sur internet. Les anglophones
sont bien gâtés et leur connaissance de l’anglais est mise à jour à travers les différents
documents qu’ils consultent et les sites d’apprentissage de langues, ce qui pourrait éviter
l’éclatement de cette langue (un phénomène subi par le latin) même si l’expansion des
langues porte en germe leur éclatement (Calvet, 1999, p.36).
2.4. Représentations
Des enquêtes sociolinguistiques soulignent le prestige du français au détriment du
malgache. Les témoins ont en général une préférence pour le français bien qu’ils ne
parviennent pas à le maîtriser. Le français est considéré par la majorité des Malgaches
comme une langue de réussite sociale.
Les témoins pratiquent à peine F dans les trois enquêtes et les usages de A s’avèrent
inexistants (Randriamarotsimba, 2012, p.47).
Le prestige de l’anglais monte en parallèle avec la mondialisation de l’économie et la
puissance économique des Etats-Unis. Les Malgaches perçoivent la valeur marchande de
cette langue. Des compagnies étrangères exigent sa maîtrise pour ceux qui postulent chez
eux. Ainsi l’anglais est une langue à maîtriser selon toujours les témoins dans les enquêtes
rapportés dans l’article cité ci-dessus.
28
2.5. Tourisme
Le tourisme correspond à une sphère où se manifeste clairement la valeur marchande
des langues en présence ou une plus-value selon Calvet (1999 :11). En effet, les agences de
voyage essaient d’employer des guides bilingues malgache-français voire plurilingues. Les
guides monolingues en anglais, espagnol, italien, allemand, mandarin, japonais, etc. existent
également.
Conclusion
Le malgache officiel et le français dominent dans toutes les sphères de
communication. Leur valeur s’en retrouve confirmée : Plus une langue sert et plus elle se
valorise (Calvet, 1999, p.12) mais en même temps plus elle a de la valeur, plus elle en
acquiert (Calvet, 1999, p.81). Les domaines d’utilisation des variétés régionales du malgache
sont en revanche très limités en nombre. Et malgré son prestige, les usages de l’anglais sont
très limités: langue-matière, langue de certaines religions, langue de certaines sections des
journaux. Son usage actif demeure dans le tourisme.
29
SOUS-PARTIE 2 L’ENSEIGNEMENT DE L’ANGLAIS A MADAGASCAR
Introduction
La langue anglaise est arrivée à Madagascar au XIXe siècle avec les missionnaires de
la London Missionary Society à l’origine des emprunts dans cette langue tels boky, penina,
solaitra. L’anglais s’est affaibli pendant la colonialisation, marquée par la loi d’annexion du
06 août 1896. Par contre la Constitution votée par voie référendaire le 27 avril 2007 a
conféré à l’anglais le statut d’une langue officielle au même titre que le malgache et le
français. Le Ministère de l’Education Nationale de l’époque a défini une politique
linguistique éducative4 conforme à cette politique linguistique. Il décrète l’enseignement de
l’anglais dès la classe de 8ème. Les décideurs ont alors choisi 20 circonscriptions scolaires
pour expérimenter cette nouvelle aventure glottopolitique (Randriamasitiana, 2010, p.29)
mais la chute de ce régime en 2009 a mis fin à trilinguisme institutionnel et éducatif.
Certains établissements scolaires privés, contrairement aux établissements publics, ont
maintenu l’enseignement de l’anglais au niveau primaire. Il n’est donc pas étonnant d’avoir
un public linguistiquement hétérogène en classe de 6ème.
Les lois suivantes sont quand même explicites à propos de la place des langues dans
l’enseignement :
4
La politique linguistique éducative couvre non seulement les politiques d’enseignement des langues et
d’usages des langues dans les systèmes éducatifs notamment étatiques et officiels, mais également l’ensemble
de la problématique d’une éducation « civique » au plurilinguisme et à l’altérité linguistique (Beacco et Byram,
2003)
30
• Loi d’orientation du système éducatif malgache n° 94-033 du 13 mars 1995, art. 18 :
« La nécessité de gérer l’apprentissage et la coexistence harmonieuse de plusieurs langue est
à la base de l’enseignement et de l’apprentissage des langues. La place de chaque langue
étrangère sera déterminée par rapport et à partir de la langue maternelle de façon à instaurer
une complémentarité fonctionnelle aussi efficace que possible. »
• Arrêté n° 103 – 95/MEN du 07 juillet 95 : « A la sortie du premier cycle de
l’enseignement secondaire, l’élève doit être capable de communiquer en anglais oralement et
par écrit ». Le profil de sortie des collégiens mentionné dans le programme d’anglais (année
scolaire 1996 – 1997) a été calqué sur cet arrêté.
Depuis 2010, suite au renversement du pouvoir des dirigeants anglophiles,
l’enseignement de l’anglais au primaire est éludé dans la politique linguistique éducative. Le
ministère de tutelle laisse faire les établissements si bien que des établissements privés
enseignent l’anglais depuis la primaire et ceci pour appâter les parents désireux de donner la
chance d’apprendre l’anglais le plutôt possible à leurs enfants. De leur côté, les
établissements scolaires primaires publics, fidèles aux instructions officielles, n’enseignent
pas l’anglais, du coup à leur entrée au collège les élèves peuvent avoir différents bagages
linguistiques : certains ont déjà fait connaissance avec l’anglais, d’autres vont le découvrir.
31
beaucoup changé sauf en 2007 où en réponse au trilinguisme institutionnel5 (publié dans le
journal officiel n°3014 du 03 mai 2007), le ministère responsable a décidé de commencer
l’enseignement de l’anglais dans la classe de 8ème.
1re 1re
6ème 5ème 4ème 3ème 2nde TA TC/TD
A C/D
volume horaire
3 3 3 3 3 4 2 4 2
hebdomadaire
coefficient 2 2 2 2 2 2 1 2 1
5
L'article 4 de la Constitution, adoptée le 4 avril 2007 par référendum, précise que “le malagasy est la langue
nationale. Le malagasy, le français et l'anglais sont les langues officielles”.
32
Les universitaires n’ont que le département d’études anglophones de la Faculté des
Lettres d’Antananarivo et le Centre d’Etudes et de Recherche en Langue et Lettres anglaises
de l’Ecole normale supérieure d’Antananarivo s’ils veulent faire des études anglophones. Par
contre l’anglais, général et/ou spécifique, est enseigné comme discipline facultative dans
certains départements.
✓ Enseigner l'anglais signifie enseigner un système et des formes linguistiques aux fins
de communication.
✓ Enseigner l''anglais implique mettre en contact avec les trait culturels essentiels et les
notions propres aux locuteurs de cette langue ("idiomes")
✓ Enseigner l'anglais vise donc à former des élèves capables de:
✓ Communiquer oralement et par écrit
✓ Apprécier d’autres valeurs et d'autres cultures
✓ Appréhender des notions qui leur sont nouvelles
✓ S'informer sur les faits et les phénomènes extérieurs, notamment dans les domaines de
la science, de la technologie et des affaires
PROFIL DE SORTIE
A la sortie du CEG l'élève doit être capable de s'exprimer de façon convenable dans un
anglais courant dans diverses situations. (Programme scolaire 1996- 1997)
Alors que l’inscription aux cours au CNELA est réservée aux bacheliers et aux
travailleurs, celle de l’ETP est ouverte, en plus de ceux-là, aux lycéens. Les cours sont
payants pour les bacheliers et les travailleurs dans les deux centres tandis qu’ils sont gratuits
pour les lycéens, qui sont bénéficiaires de l’English Access Scholarship Program (EASP).
33
Concrètement, c’est un programme financé par l’ambassade des Etats-Unis et qui cible les
enfants de familles à revenu moyen mais qui font preuve de sérieux dans leurs études. La
sélection des bénéficiaires se fait avec l’aide des responsables des lycées publics. L’entrée
dans ces centres se fait par voie d’examens, ce qui permet de regrouper les apprenants selon
leur niveau. Les études s’échelonnent en 4 ou 5 niveaux.
Mais à part CNELA et ETP, des centres d’apprentissage de langues sont ouverts à chaque
coin de rue, ce qui témoigne de l’appétit des Malgaches pour les langues étrangères, et des
familles affectent un budget conséquent à cet effet, autrement dit la langue anglaise, qui est
survalorisée par son statut international incontestable, est exploitée, d’une part, par quelques
établissements pour ceux qui détiennent le capital financier nécessaire et suffisant pour y
accéder (Razafindratsimba, T. et Ranaivo, V., 2014, p.30).
Conclusion
6
Héran, F. (2013 :2)
34
Il est aussi mondialement (re)connu que la langue anglaise est LA langue du développement
et des relations internationales. En effet elle infiltre tous les domaines d’activités de ce
millénaire.
L’anglais est plus que jamais présent
• Comme langue de travail de l’Union Européenne en dépit même des statuts de celle-ci
Ce travail de recherche est déjà un petit pas vers la compréhension des situations
d’enseignement apprentissage de l’anglais à Madagascar
CONCLUSION
Le passé colonial pèse encore sur les situations sociolinguistiques malgaches, le
français a été toujours et encore la langue qui assure l’ascension sociale et ce, en dépit de
l’intérêt grandissant de la population (des jeunes surtout) pour l’anglais (l’anglo-américain en
particulier et malgré la mondialisation et ses versants linguistiques. Les usages de langues au
niveau macrolinguistique décrits ci-dessus en sont les témoins. Nous allons étudier dans le
chapitre suivant les usages de langues, les représentations linguistiques et les pratiques
linguistiques des interactants en salle pendant le cours d’anglais, c’est-à-dire aux niveaux
méso et microlinguistiques.
7
http://100futurs.fr/blog/langlais-de-lhegemonie-a-une-domination-ambivalente/
35
PARTIE III
36
INTRODUCTION
Pour comprendre les représentations linguistiques, les pratiques linguistiques des
apprenants de la langue anglaise, nous avons choisi de mener une recherche auprès des
collégiens. Ce choix est dicté par le fait que pour la majorité des Malgaches, le collège est le
premier lieu de rencontre avec cette langue. Randriamarotsimba a constaté qu’il y a un
clivage entre les usages de langues des témoins et leurs représentations linguistiques
(Randriamarotsimba, 2012, p.48). La compréhension des données collectées pour ce travail
de recherche va alors révéler si c’est également valable pour nos témoins.
Introduction
On vit maintenant à l’heure de la nouvelle technologie avec laquelle sont nées de
nouvelles pratiques sociales : la dépendance grandissante sur la connexion par internet,
l’adoption des jeux virtuels, etc. Mais avant de pouvoir utiliser de nouveaux matériels, il faut,
de manière générale, avoir lu les manuels qui sont fournis avec, cela requiert des notions en
français et/ ou en anglais. Les chaînes de télévision diffusent massivement des films (en)
français, ponctuellement des feuilletons en malgache, et des films en anglais avec sous-
titrage en français. Cette partie va alors présenter les choix des témoins concernant leurs
usages de langues. Nous allons désigner les langues par leur initial selon les sigles suivants :
- M : malgache,
- F : français,
- M/F : mélange du malgache-français
- A : anglais
37
tandis que E63 et E64 sont des garçons, âgés de 11 ans chacun. E31 et E32 sont des filles et
ont respectivement 14 et 15 ans, E33 et E33 sont des garçons âgés de 16 ans chacun.
Elle n’utilise dans la vie de tous les jours que le malgache et ne mélange pas de ce fait ses
langues. Elle déclare ne parler en français qu’en classe quand elle s’adresse à ses enseignants,
notamment pour demander la permission de sortir. Malgré son faible niveau en anglais, si on
lui présentait le même roman dans les trois langues, elle lirait en premier la version anglaise
pour enrichir son vocabulaire, par contre elle ne ferait pas le même choix avec les films car
les acteurs anglophones parlent trop vite, dit-elle. Ainsi elle regarderait plutôt la version
française.
Concernant les langues à maîtriser par les Malgaches à part la langue malgache, elle pense
que les Malgaches devraient maîtriser la langue anglaise parce que c’est une langue
internationale.
Elle déclare ne pas mélanger les langues que lorsque des mots lui manquent pour s’exprimer
en M. Elle mélange dans ce cas M et F. En général, elle utilise M sauf avec ses copines, des
locuteurs de F et à qui elle répond en F. Elle privilégie le M dans ses lectures et estime avoir
des problèmes de compréhension en F et en A. Ce choix ne concorde pas avec son choix pour
38
les films. En effet, elle regarderait en premier un film en anglais et espère pouvoir enrichir
son anglais. En revanche, elle est cohérente dans ce choix de l’anglais quand elle dit que les
Malgaches devraient maîtriser A car on reçoit beaucoup de touristes anglophones à
Madagascar.
40
Concernant la langue de lecture, elle prendrait la version anglaise après avoir lu la version
malgache, ce qui facilite la compréhension selon ses dires. Parmi les élèves témoins elle est la
seule à mentionner qu’à part A (ce que les autres ont suggéré) les Malgaches devraient aussi
maîtriser F et l’allemand. Son intérêt pour l’anglais s’explique par le fait qu’ils reçoivent des
anglophones dans leurs églises, tandis que, probablement à cause des activités de la tante
germaniste, l’allemand sert à faire des traductions.
L’usage des langues de ce garçon est plurilingue même au sein de sa famille car il déclare
utiliser F avec ses grands-parents et parents tandis qu’il utilise exclusivement M avec sa
fratrie, et à l’école il parle tantôt M tantôt F. Son penchant pour le français se manifeste aussi
à travers le choix de langue de lecture et de films. Effectivement devant le même livre/ film
en M, F et A, il prendrait sans hésiter la version française. S’il n’a pas fourni d’explications
pour son rejet de M il a dit qu’il n’y comprendrait rien dans un livre en ou un film en A, à
41
l’inverse de cela il est sûr qu’il apprendra de nouveaux mots en lisant en F ou en regardant un
film en F. Concernant les langues à maîtriser par les Malgaches, il a dit qu’il faut que l’on
maîtrise d’abord F, la connaissance en A est un atout.
42
1.3.1. Usages de langues déclarés de P1
Cette enseignante déclare connaître M F A. L’ordre de ses compétences et celui de ses
préférences en matière de langues sont le même : M A F. En plus de cela elle aimerait
connaître le mandarin et l’espagnol. Elle dit qu’elle mélange ses langues par habitude même
si elle utilise M dans tous les domaines : pour communiquer, pour lire, et pour regarder des
films. Son choix pour M pour la lecture et pour les films relèvent de l’émotionnel, elle a dit
que l’impact des langues sur la compréhension et l’émotion ne serait pas le même. Son usage
de F et de A est confiné dans la salle de classe, quand bien même elle a fait remarquer que ce
n’est pas avec les élèves de cet établissement qu’elle utilise F mais avec ceux d’un
établissement d’expression française où elle travaille parallèlement. Concernant les langues à
maîtriser, elle pense que, vu l’avancée de la nouvelle technologie, les Malgaches devraient
apprendre et être capables d’utiliser A F et le mandarin.
Remarques sur les usages de langues déclarés et l’appétit en langues des enseignants témoins
✓ Leurs usages de A sont limités dans la salle de classe.
✓ Elles mélangent leurs langues (M/F) par habitude.
✓ Elles sont toutes les deux attirées par le mandarin.
Conclusion
Ce que nous avons recueilli des usages de langues, aussi bien des élèves que de leurs
enseignants, montre que le malgache reste la langue qu’ils manient le mieux, que le français
est leur langue de film préférée, et enfin que l’anglais est encore en phase de gestation (c’est-
à-dire que c’est là tout en n’étant pas présent). La pratique du « fran-gasy » est presque
généralisée, un parler qui au lieu de demeurer une simple pratique des rues envahit l’espace
43
médiatique audio-visuel (télévision et radio) qui en assure la propagation (Ranaivo et
Randriamarotsimba). Ce parler envahit aussi les classes de langues
44
SOUS-PARTIE 2 REPRESENTATIONS LINGUISTIQUES DES TEMOINS SUR
L’ENSEIGNEMENT-APPRENTISSAGE DE L’ANGLAIS
Introduction
Calvet (1999) dit que les représentations influent sur les pratiques, ainsi nous allons
analyser et interpréter les idées que les témoins ont sur l’enseignement-apprentissage de
l’anglais dans ce chapitre. Nous avons traité séparément les représentations linguistiques des
élèves de la 6ème et de la 3ème car les premiers sont en début d’apprentissage de cette langue
alors que les derniers ont eu beaucoup plus d’expérience en la matière.
Les représentations linguistiques des 2 enseignants sont traitées ensemble car il nous semble
qu’elles aient vécu les mêmes expériences.
45
2.1.3. Elève-témoin E63
Pour ce garçon l’apprentissage de l’anglais est plutôt difficile si bien qu’il a besoin de
l’aide de sa mère à la maison quand il fait des devoirs ou apprend ses leçons. La maman lui
explique les leçons en M tandis que son enseignante explique d’abord en A et reprend tout en
M (M/F). Ce témoin n’est pas très cohérent dans ses déclarations car tout en disant qu’il ne
sait pas construire de phrases en A, la raison pour laquelle il pose des questions en M, il dit
que lors des travaux de groupe il s’exprime en A. Et malgré ces difficultés à appréhender A il
n’a pas de stratégie d’apprentissage à part l’aide de sa maman.
46
entrave sa compréhension des explications en A si bien que c’est quand l’enseignant explique
les leçons en M (M/F) qu’elle affirme apprendre des choses. Elle mène aussi les discussions
pendant les travaux de groupe en M (M/F) et pose des questions en M et F pour pouvoir bien
exprimer ses idées. Malgré les problèmes qu’elle rencontre dans l’apprentissage de l’anglais
elle va passer l’examen d’anglais au BEPC car elle a dit qu’elle a des chances d’obtenie de
bonnes notes.
47
M aussi. Ce choix de langue pour poser les questions ressort quand même d’une ruse car il dit
que l’enseignant sera ainsi contraint de répondre en M. Il utilise aussi M (M/F) pour mener
un travail de groupe car il juge que cela facilite la conceptualisation, le travail de traduction
constitue une autre étape. C’est lui le garçon qui a placé A en tête dans son ordre de
compétence en langues, et nous trouvons une explication à cela : son oncle l’aide à apprendre
A. Il s’est inscrit dans l’option A et espère avoir une bonne note à l’examen d’anglais.
48
Nous allons traiter les réponses des enseignantes d’un seul coup car elles ont apparemment
connu les mêmes expériences et procèdent aussi de la même façon.
Leurs enseignants d’anglais utilisaient M d’abord puis reprenaient tout ou presque en
A. D’après elles ce choix était dicté par le fait que les élèves avaient des problèmes de
vocabulaires en A. Elles ont souligné quand même que c’est grâce à l’usage du M, ou plus
précisément de M/F, qu’elles ont pu comprendre les leçons car M leur est familier.
Maintenant qu’elles enseignent l’anglais, elles procèdent un peu différemment : elles
expliquent tout en A mais quand elles perçoivent que les élèves sont perdus, elle reprennent
l’explication en M. Toutes les deux évitent d’utiliser F car les rares fois où elles
s’exprimaient en F les élèves leur demandaient de tout redire en M. Elles tiennent à faire
remarquer quand même qu’elles s’expriment plus en M/F qu’en M.
49
Conclusion
Aussi bien les élèves que les enseignantes reconnaissent la place que le malgache a
dans le processus d’enseignement-apprentissage de l’anglais. Si les enseignantes essayent
d’utiliser A (sans se rendre compte qu’elles commettent des fautes de prononciation et de
grammaire) pour se conformer à la politique linguistique éducative de l’établissement, les
élèves réclament toujours l’usage du malgache afin de s’assurer qu’ils ont bien compris ce
qui a été dit. Et malgré le fait que le français soit présent dans le répertoire linguistique des
protagonistes, ils ne s’en servent presque pas. Quand bien même, les filles semblent être le
déclencheur de la pratique du français dans cet établissement public, et de surcroît rural.
Les témoins aspirent maîtriser l’anglais et si jeunes qu’ils soient, même les élèves de
la 6ème essayent de développer une stratégie d’appropriation des langues étrangères. Certains
des témoins savent comment tirer profit de la langue qu’ils connaissent le mieux, dans leur
cas le malgache, pour aller vers l’inconnu (l’anglais). C’est déjà un pas vers le
décloisonnement des langues car les langues ne sont pas classées dans des compartiments
séparés […] mais sont en corrélation et interagissent ensemble (CECR, 2000, p.11).
50
SOUS-PARTIE 3 PRATIQUES LINGUISTIQUES DES TEMOINS PENDANT LE COURS
D’ANGLAIS
Introduction
Nous pouvons dire que de manière générale, les catégories sociales élevées des
centres urbains, quelle que soit leur origine ethnique, sont bilingues malgache-français, et
plus rarement plurilingues malgache-français anglais et/ou une autre langue étrangère.
Quant à la grande majorité de la population, rurale aussi bien qu'urbaine, elle est unilingue
ou plurilingue mais presque exclusivement malgache : compétence dans une ou plusieurs
variétés du malgache et éventuellement connaissance de quelques mots français (Rabenoro et
Rajaonarivo, 1997, p.108). Voilà une description succincte de la pratique linguistique des
Malgaches en général. Dans ce travail de recherche nous allons étudier les pratiques
linguistiques des enseignants d’anglais du CEG Ambohimangakely et de leurs élèves selon la
perspective sociolinguistique. Outre les facteurs linguistiques (problèmes de vocabulaire, de
grammaire, de prononciation), d’autres facteurs extérieurs aux locuteurs orientent leurs
pratiques linguistiques pendant les cours de langues étrangères dont l’anglais. Pour être
claire, nous allons schématiser ces facteurs ci-dessus.
Schéma n°3 : Les politiques linguistiques influençant les pratiques linguistiques des
interactants en salle pendant les cours de langues
51
Nous avons totalisé 50 minutes d’observation de classe, cela est sans doute peu mais
vu la contrainte temps nous n’avons pas pu faire plus. Quand bien même ce que nous avons
recueilli est assez riche pour voir in situ les pratiques linguistiques de nos témoins.
Lorsque l’objectif est un apprentissage, notamment celui d’une seconde langue, la première
langue de l’enfant - sa langue maternelle) devrait être utilisée comme vecteur de
l’enseignement durant les premières années de la scolarisation (Dutcher et Tucker (1997)
cités dans Dahl et al., 2005, p.15). Cuq suggère même que la salle de classe de langue
étrangère ou seconde doit être considérée comme une communauté bilingue où deux variétés
linguistiques sont réparties de façon fonctionnelle et affective (Cuq, 2003, p.18). Nous allons
alors voir dans les pratiques linguistiques des enseignantes si la langue première de leurs
élèves est utilisée pendant les interactions didactiques. Comme nous avons observé deux
enseignantes, nous allons présenter une à une les pratiques linguistiques pendant les cours de
chacune d’elles.
Lors de la première séance d’observation, la leçon du jour était ASKING ABOUT AGE.
L’enseignante expliquait tout, ou presque, en anglais et quand c’était possible elle faisait des
gestes pour que les élèves comprennent ce qu’elle était en train de dire. Pour cette séance, P1
comptait 38 tours de parole. Elle n’a pourtant utilisé le malgache qu’en P1(25) « Eo ireto dia
mandainga fotsiny eo. TEN DAHOLO IANAREO MIANAKAVY? », P1(26) « Koa
mandainga. How old are you ?» , P1(28) “TEN? REALLY ? TEN ? Tena folo taona
ianao ?», P1(29) « Koa maninona no mandainga? How old are you? » et P1(37)
« «REHEFA MISY “I AM” DIA TSY AMPIANA “IS” INTSONY. I am twelve-years
old.»8, c’est-à-dire en 5 tours de parole. Bien que nous suivions l’approche qualitative, il nous
8
P1(26), P1(28), P(29) et P1(37) sont des locutions manifestant des alternances codiques interphrastiques.
L’alternance codique est définie par Gumperz la juxtaposition d'un même échange verbale de passage ou le
discours à deux systèmes ou sous-systèmes grammaticaux distinct tandis que Lüdi et Py (2003 : 146) : «
l’alternance codique est un passage d’une langue à l’autre dans une situation de communication définie comme
bilingue par les participants »
52
est fort difficile de ne pas traduire en pourcentage ce que nous avons observé. Ainsi 13,15%
des paroles de P1 lors de cette séance était en malgache.
Lors de la deuxième séance d’observation (avec une autre classe), elle comptait 34
tours de parole. La leçon du jour était THE POSSESSIVE ADJECTIVES, il s’agissait d’une
révision. Contrairement à ce qu’elle faisait dans l’autre classe, elle utilisait beaucoup plus le
malgache : 13 tours de parole sur 34, ce qui donne 38,23%. Elle avait recours au malgache
pour poser des questions : P1 (59) « INONA NY PERSONAL PRONOUN SUBJECT
MAHASOLO NY RABE ? » (Quel pronom personnel sujet remplace Rabe ?), P1 (61)
« DIA REHEFA « HE » DIA INONA NY POSSESSIVE ADJECTIVE MIFANARAKA
AMIN’IZAY HOY ISIKA ? » (Alors quand c’est « he», quel adjectif possessif
correspond à cela? ». Au P1 (64) elle a dit : « Ngaha alika izany Betty izany. Olona izany sa
biby ? » (Est-ce que Betty est un chien ? Est-ce une personne ou un animal ?) C’était pour
que les élèves prêtent attention aux genres de la 3ème personne du singulier.
Lors de la deuxième séance, les élèves de P1 donnaient juste les adjectifs possessifs, par
conséquent nous ne pouvons pas dire qu’ils s’exprimaient vraiment en anglais.
53
3.2. Pratiques linguistiques pendant les cours de P2
9
Poplack (1980): l’alternance interphrastique se produit quand le locuteur alterne une phrase ou une
proposition entièrement dans l’une ou l’autre langue. Dans les alternances interphrastiques, le changement
s’effectue à la frontière d’une phrase ou d’une proposition
10
Ibid.: l’alternance intraphrastique Elle se produit au sein d'une même phrase
54
déclenchées par les questions de l’enseignante : P2(5) « *What does mean last
lesson (MP)? », P2(18) « Fa misy inona ny lanitra e ? » sinon ils n’ont utilisé que l’anglais.
Conclusion
Si nous nous basons sur ce que nous avons observé, nous constatons qu’il y a
cohérence entre les usages de langues déclarés et les pratiques linguistiques des témoins. Les
2 parties utilisent beaucoup le malgache pendant le cours d’anglais même si les enseignantes
essayent de parler en anglais autant que possible. A aucun moment n’ont-ils mentionné que
l’usage unique de l’anglais déclencherait une aversion pour l’apprentissage de l’anglais,
comme c’est le cas dans un établissement à Fénérive-est : Quand l’enseignant n’utilise que
l’anglais, l’anglais devient la bête noire des élèves (Rakotoniaina, 2013, p.154). Les
enseignantes avancent plutôt que c’est seulement quand les élèves ne les suivent pas qu’elles
utilisent le malgache pour expliquer les leçons. Ce recours au domaine du connu pour aller
vers l’inconnu a été aussi constaté par Dahl. Il l’a transcrit comme suit : L’apprentissage de
l’anglais transite par le malgache et le français : on va du malgache à l’anglais via le
français (Dahl et al., 2005, p.23). Ainsi les enseignantes n’ont-elles pas de tabou concernant
l’emploi des autres langues en présence pendant le cours d’anglais, c’est ce que fait aussi un
enseignant à Besalampy : L’anglais, le français, le tsimihety mélangé avec un peu de
sakalava, et le malgache officiel sont tous mobilisés (Andriamahavita, 2013, p.102).
55
CONCLUSION GENERALE
Comme nous l’avons mentionné dans l’introduction, la grande majorité des candidats
au BEPC de ce CEG vont passer l’épreuve d’anglais, cela prouve que le contexte
d’enseignement apprentissage de l’anglais dans cet établissement a développé un intérêt pour
cette langue chez ses élèves. A notre avis l’utilisation de toutes les langues en présence, qui
révèle entre autres la place plus ou moins importante de la langue malgache dans le processus
d’enseignement-apprentissage de l’anglais dans cet établissement, y est pour beaucoup.
Concrètement bien que l’usage de l’anglais soit plus ou moins recommandé, les enseignantes
expliquent les leçons deux fois : en anglais d’abord, puis en malgache. Les raisons avancées
pour cette approche est que les élèves le réclament car le malgache leur est familier alors
qu’avec l’anglais ils ont des problèmes de vocabulaires. Du côté des élèves, l’usage de
l’anglais se limite à des expressions figées, et leur langue pour mener un travail de groupe est
le malgache, le français n’entre en scène que quand il leur manque des vocables en malgache.
Les entretiens ont révélé quand même que certaines filles de cet établissement pratiquent le
français entre paires, entraînant ainsi les autres à parler en français avec elles.
Tout ce que nous avons observé concorde avec les usages de langues déclarés des témoins :
pratique monolingue malgache, usage passif du français, appétit pour l’anglais.
Ce travail de recherche est loin d’être représentatif des réalités dans les CEG
malgaches surtout que les établissements scolaires diffèrent les uns des autres par leur
atmosphère d’apprentissage et leur politique éducative et cette différence influence aussi
bien les enseignants que les apprenants (Lasagabaster, D., 2006, p.396). Comme nous avons
constitué notre corpus à Antananarivo d’où tous nos témoins sont originaires, nous n’avons
pas pu voir le possible usage des variétés dialectales pendant les cours d’anglais. Par
conséquent nous pensons élargir notre terrain de recherche vers les autres régions de
Madagascar afin d’avoir une vue d’ensemble des usages de langues déclarés, des
représentations linguistiques, et des pratiques linguistiques pendant les cours d’anglais. Nous
allons devoir déterminer tous les paramètres qui catalysent l’usage d’une langue pendant le
cours d’anglais: le public, l’activité, le thème de la leçon du jour, l’origine socioculturelle de
l’enseignant et des élèves, etc. Ce sera après cela que nous pourrions bien définir la/ les
langue(s) d’enseignement adaptée(s) à et à adopter pour l’enseignement apprentissage de
l’anglais à Madagascar.
56
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANDRIAMAHAVITA, Jean-Aimé. 2013. « Le malgache au service de l’enseignement/
apprentissage de l’anglais à Besalampy », in Langue et éducation. Quelle langue utilisée en
classe à Madagascar au 21è siècle ? RABENORO, Mireille (éd.). Cape Town. Casas Book
Series N°99. pp 100 – 105;
BEACCO, Jean-Claude et BYRAM, Michael. 2003. Guide pour l’élaboration des politiques
linguistiques éducatives en Europe. Conseil de l’Europe. Strasbourg ;
57
BOUKOUS, Ahmed. 1999. « Le questionnaire », in Calvet, Louis-Jean et Dumont, Pierre.
L’enquête sociolinguistique. Paris : L’Harmattan. pp. 15 – 24 ;
BOURDIEU, Pierre. 1982. Ce que parler veut dire, l’économie des échanges linguistique.
Paris : Fayard ;
CALVET, Louis-Jean. 1999a. La guerre des langues et les politiques linguistiques. Paris :
Hachette littérature ;
CALVET, Louis-Jean. 1999b. Pour une écologie des langues du monde. Paris. Plon ;
CALVET, Louis-Jean. et VARELA, Lia. 2000. « XXIe siècle : le crépuscule des langues ?
Critique du discours Politico-Linguistiquement Correct » dans Estudios de Sociolinguistica
1(2). pp. 47-64 ;
58
DAHL, Øyvind, ANDRIAMANANTENASOA, Marie Ange, RABENORO, Irène,
RAFAM’ANDRIANJAFY, Malalatiana, RAHANIVOSON, Roselyne et RAJAONARIVO,
Suzy. 2005. Redéfinition de la politique linguistique dans le système éducatif à Madagascar,
Rapport du Task Force. Stavanger : SIK ;
HAGEGE, Claude. 2000. Halte à la mort des langues. Paris : Odile Jacob ;
KLETT, Estella. 2011. « Les traces de la langue maternelle dans les interactions : l’exemple
des débutants hispanophones », in BLANCHET, Philippe et CHARDENET, Patrick
(dir).Guide pour la recherche en didactique des langues et des cultures. Paris : AUF – EAC.
Pp. 100-107 ;
LASAGABASTER, David. 2006. « Les attitudes linguistiques : un état des lieux », dans Ela.
Etudes de linguistique appliquée, n° 144 ; pp 393 – 406 ;
LUDI, Georges et PY, Bernard. 1986. Etre bilingue. Berne : Peter Lang ;
MACKEY, William F. 1997. « Langue maternelle, langue première, langue seconde, langue
étrangère » in Moreau, Marie-Louise. (éd.). 1997. Sociolinguistique. Les concepts de base.
Sprimont : Mardaga. pp 183-185 ;
59
RABENORO, Irène et RAJAONARIVO, Suzy. 1997. « A l'aube du 21e siècle, quelle
politique linguistique pour Madagascar ? » dans Mots, septembre 1997, N°52. pp. 105-119 ;
RAKOTONIAINA, Nirina Victoire. 2013. « Le bilinguisme dans l’enseignement de
l’anglais : le cas du lycée de Fénérive Est », in Langue et éducation. Quelle langue utilisée en
classe à Madagascar au 21è siècle ? Rabenoro, M. (éd.). Cape Town. Casas Book Series
N°99 pp 152 – 156;
60
RANDRIAMASITIANA, Gil Dany. 2010. « Politique éducative et trajectoires scolaires à
Madagascar : De l’école d’intégration à l’école d’exclusion » in LIENS Nouvelle Série N°13.
Dakar. Fastef/UCAD. pp 25-46 ;
ROBILLARD, Didier, de. 1997. « Statut », dans MOREAU, Marie-Louise. (éd.) 1997.
Sociolinguistique. Les concepts de base. Sprimont : Mardaga. pp 269-270.
SITOGRAPHIE
DICTIONNAIRES
62
TABLE DES ANNEXES
1. Guide d’entretien avec les parents ……………………………………………. I
1.1.Entretien avec M1 ………………………………………………………… II
1.2. Entretien avec M2 ……………………………………………………….. II
2. Guide d’entretien avec les élèves …………………………………………….. IV
2.1.Entretien avec E61 ……………………………………………………….. VII
2.2.Entretien avec E62 ……………………………………………………….. VIII
2.3.Entretien avec E63 ……………………………………………………….. X
2.4.Entretien avec E64 ……………………………………………………….. XII
2.5.Entretien avec E31 ……………………………………………………….. XIII
2.6.Entretien avec E32 ……………………………………………………….. XV
2.7.Entretien avec E33 ……………………………………………………….. XVII
2.8.Entretien avec E34 ………………………………………………………. . XIX
3.Guide d’entretien avec les enseignants ………………………………………. XXI
3.1.Enseignant 1 ……………………………………………………………… XXIII
3.2.Enseignant 2 ……………………………………………………………… XXIV
4.Grille d’observation de classes XXVI
4.Conventions de transcription …………………………………………………. XXVII
4.1.Transcription des observations de classes avec P1
4.1.1.Première séance (15minutes) ………………………………………… XXVIII
4.1.2.Deuxième séance (7minutes) ………………………………………… XXXII
4.2.Transcription des observations de classes avec P2
4.2.1.Première séance (3 minutes) …………………………………………. XXXVI
4.2.2.Deuxième séance (11 minutes) ……………………………………… XXXVII
4.2.3.Troisième séance (14 minutes) ………………………………………. XXXIX
63
1.GUIDE D’ENTRETIEN AVEC LES PARENTS
A. USAGE DE LANGUES DECLARE
1. Quelles sont les langues que vous connaissez ?
2. Classez-les par ordre de compétence.
3. Classez-les par ordre de préférence.
4. Classez par ordre de préférence les autres langues que vous aimeriez apprendre ?
5. Est-ce que vous mélangez vos langues ? Pourquoi ?
6. Quelle(s) langue(s) utilisez-vous au sein de votre famille ? A l’école ?
7. Quel est le taux de votre utilisation de ces langues ?
8. Si on vous présentait le même roman en malgache, français, et anglais, lequel liriez-
vous (en premier) ? Pourquoi ?
9. Si on vous présentait le même film en malgache, français, et anglais, lequel
regarderiez-vous (en premier) ? Pourquoi ?
10. D’après vous, quelles sont les langues que les Malgaches devraient maîtriser ?
pourquoi ?
11. D’après vous, quel(s) est/ sont le(s) avantage(s) dans la connaissance de l’anglais ?
B. LANGUE(S) D’ENSEIGNEMENT DE L’ANGLAIS DES ANCIENS
ENSEIGNANTS
1. Dans quelle(s) langue(s) est-ce que vos anciens enseignants donnaient les cours
d’anglais ?
2. Est-ce qu’ils mélangeaient leurs langues ?
3. Comment compreniez-vous les explications données dans chacune de ces langues ?
4. Comment trouvez-vous l’apprentissage de l’anglais ?
5. Est-ce que vous pouvez aider votre enfant avec l’anglais ?
I
1.1.ENTRETIEN AVEC M1
A. USAGE DE LANGUES DECLARE
1.Quelles sont les langues que vous connaissez ? M
2.Classez-les par ordre de compétence. -
3.Classez-les par ordre de préférence. -
4.Classez par ordre de préférence les autres langues que F
vous aimeriez apprendre ?
5.Est-ce que vous mélangez vos langues ? Pourquoi ? Non
6.Quelle(s) langue(s) utilisez-vous au sein de votre famille ? M
A l’école ?
7.Quel est le taux de votre utilisation de ces langues ? 100%
8.Si on vous présentait le même roman en malgache, M : c’est la seule langue que je
sache lire.
français, et anglais, lequel liriez-vous (en premier) ?
Pourquoi ?
9.Si on vous présentait le même film en malgache, français, M : c’est la seule langue que je
et anglais, lequel regarderiez-vous (en premier) ? comprenne.
Pourquoi ?
10.Daprès vous, quelles sont les langues étrangères que les F
Malgaches devraient maîtriser ? pourquoi ?
11.D’après vous, quel(s) est/ sont le(s) avantage(s) dans la -
connaissance de l’anglais ?
B. LANGUE(S) D’ENSEIGNEMENT DE L’ANGLAIS DES ANCIENS
ENSEIGNANTS
1.Dans quelle(s) langue(s) est-ce que vos anciens -
enseignants donnaient les cours d’anglais ?
2.Est-ce qu’ils mélangeaient leurs langues ? -
3.Comment compreniez-vous les explications données dans -
chacune de ces langues ?
4.Comment trouvez-vous l’apprentissage de l’anglais ? -
5.Est-ce que vous pouvez aider votre enfant avec l’anglais ?
si oui, comment ?
II
1.2.ENTRETIEN AVEC M2
A. USAGE DE LANGUES DECLARE
1.Quelles sont les langues que vous connaissez ? M
2.Classez-les par ordre de compétence. -
3.Classez-les par ordre de préférence. -
4.Classez par ordre de préférence les autres langues que vous F
aimeriez apprendre ?
5.Est-ce que vous mélangez vos langues ? Pourquoi ? Non
6.Quelle(s) langue(s) utilisez-vous au sein de votre famille ? A M
l’école ?
7.Quel est le taux de votre utilisation de ces langues ? 100%
8.Si on vous présentait le même roman en malgache, français, et M : c’est la seule langue
que je sache lire.
anglais, lequel liriez-vous (en premier) ? Pourquoi ?
9.Si on vous présentait le même film en malgache, français, et M : c’est la seule langue
anglais, lequel regarderiez-vous (en premier) ? Pourquoi ? que je comprenne.
10.D’après vous, quelles sont les langues étrangères que les F
Malgaches devraient maîtriser ? pourquoi ?
11.D’après vous, quel(s) est/ sont le(s) avantage(s) dans la -
connaissance de l’anglais ?
B. LANGUE(S) D’ENSEIGNEMENT DE L’ANGLAIS DES ANCIENS
ENSEIGNANTS
1.Dans quelle(s) langue(s) est-ce que vos anciens enseignants -
donnaient les cours d’anglais ?
2.Est-ce qu’ils mélangeaient leurs langues ? -
3.Comment compreniez-vous les explications données dans -
chacune de ces langues ?
4.Comment trouvez-vous l’apprentissage de l’anglais ? -
5.Est-ce que vous pouvez aider votre enfant avec l’anglais ? si -
oui, comment ?
III
2. GUIDE D’ENTRETIEN AVEC LES ELEVES
IV
11. Est-ce que quelqu’un de votre entourage vous aide à apprendre l’anglais?
12. Est-ce que vous avez une stratégie d’apprentissage vis-à-vis de la langue anglaise ?
13. Est-ce que vous allez passer l’examen d’anglais au BEPC ? Pourquoi ?
14. Comment trouvez-vous l’apprentissage de l’anglais ?
V
2.1.ENTRETIEN AVEC E61
(Elle a commencé à apprendre l’anglais au primaire.)
A. USAGE DE LANGUES DECLARE
1.Quelles sont les langues que vous connaissez ? A F M
2.Classez-les par ordre de compétence. M A F
3.Classez-les par ordre de préférence. M A F
4.Classez par ordre de préférence les autres Allemand (sous l’influence d’une cousine
langues que vous aimeriez apprendre ? qui apprend l’allemand au lycée)
5.Est-ce que vous mélangez vos langues ? non
Pourquoi ?
6.Quelle(s) langue(s) utilisez-vous au sein de M
votre famille ? A l’école ?
7.Quel est le taux de votre utilisation de ces 100%
langues ?
8.Si on vous présentait le même roman en A : pour enrichir mon vocabulaire
malgache, français, et anglais, lequel liriez-vous
(en premier) ? Pourquoi ?
9.Si on vous présentait le même film en F : je comprends le français. Je prendrais
malgache, français, et anglais, lequel pas le film en anglais car ils parlent trop
regarderiez-vous (en premier) ? Pourquoi ? vite.
10.D’après vous, quelles sont les langues que les A : langue internationale
Malgaches devraient maîtriser ? pourquoi ?
11.D’après vous, quel(s) est/ sont le(s) -
avantage(s) dans la connaissance de l’anglais ?
B. LANGUE(S) D’ENSEIGNEMENT DE L’ANGLAIS
1.Dans quelle(s) langue(s) vos enseignants M et A
donnent-ils le cours d’anglais ?
2.Mélangent-ils leurs langues pendant le cours? Oui (M/F)
3.Comment comprenez-vous les cours donnés Je comprends bien quand c’est en M/F.
dans ces langues ?
4.Quelles sont les raisons pour lesquelles vous -
avez compris les leçons données dans ces
langues ?
VII
5.Quelles sont les raisons pour lesquelles vous -
n’avez pas compris les leçons données dans ces
langues ?
6.Dans quelle(s) langue(s) posez-vous des M
questions pendant le cours d’anglais ?
7.Pourquoi ? Je ne sais pas poser des questions en A.
8.Quelle(s) langue(s) utilisez-vous avec vos M
camarades de classe pour mener un travail de
groupe ?
9.Pourquoi ? Par habitude
10.Mélangez-vous vos langues pendant le cours non
d’anglais ?
11.Est-ce que quelqu’un de votre entourage vous non
aide à apprendre l’anglais?
12.Est-ce que vous avez une stratégie non
d’apprentissage vis-à-vis de la langue anglaise ?
13.Est-ce que vous allez passer l’examen -
d’anglais au BEPC ? Pourquoi ?
14.Comment trouvez-vous l’apprentissage de C’est un peu difficile.
l’anglais ?
VIII
6.Quelle(s) langue(s) utilisez-vous au sein de votre M
famille ? A l’école ?
7.Quel est le taux de votre utilisation de ces 100%
langues ?
8.Si on vous présentait le même roman en M (c’est facile à lire et à comprendre.)
malgache, français, et anglais, lequel liriez-vous
(en premier) ? Pourquoi ?
9.Si on vous présentait le même film en malgache, A (pour bien apprendre l’anglais.)
français, et anglais, lequel regarderiez-vous (en
premier) ? Pourquoi ?
10.D’après vous, quelles sont les langues que les A langue internationale
Malgaches devraient maîtriser ? pourquoi ?
11.D’après vous, quel(s) est/ sont le(s) avantage(s) Quand on parle bien l’anglais on peut
dans la connaissance de l’anglais ? travailler comme guide touristique.
B. LANGUE(S) D’ENSEIGNEMENT DE L’ANGLAIS
1.Dans quelle(s) langue(s) vos enseignants A puis M
donnent-ils le cours d’anglais ?
2.Mélangent-ils leurs langues pendant le cours? non
3.Comment comprenez-vous les cours donnés dans Je comprends bien quand c’est en M.
ces langues ? Ma compréhension est limitée quand
c’est en A.
4.Quelles sont les raisons pour lesquelles vous -
avez compris les leçons données dans ces
langues ?
5.Quelles sont les raisons pour lesquelles vous Il me manque des vocabulaires en
n’avez pas compris les leçons données dans ces anglais.
langues ?
6.Dans quelle(s) langue(s) posez-vous des M A
questions pendant le cours d’anglais ?
7.Pourquoi ? Cela dépend des questions que je vais
poser.
8.Quelle(s) langue(s) utilisez-vous avec vos M puis on traduit en A.
camarades de classe pour mener un travail de
IX
groupe ?
9.Pourquoi ? C’est de cette façon que nous pouvons
mener à bien le travail. C’est plus facile
de discuter en malgache.
10.Mélangez-vous vos langues pendant le cours non
d’anglais ?
11.Est-ce que quelqu’un de votre entourage vous Oui.
aide à apprendre l’anglais?
12.Est-ce que vous avez une stratégie Non
d’apprentissage vis-à-vis de la langue anglaise ?
13.Est-ce que vous allez passer l’examen d’anglais -
au BEPC ? Pourquoi ?
14.Comment trouvez-vous l’apprentissage de C’est assez facile.
l’anglais ?
X
9.Si on vous présentait le même film en malgache, F : par habitude. Quand la version
français, et anglais, lequel regarderiez-vous (en anglaise n’est pas sous-titrée je n’y
premier) ? Pourquoi ? comprends rien.
10.D’après vous, quelles sont les langues que les A : langue internationale
Malgaches devraient maîtriser ? pourquoi ?
11.D’après vous, quel(s) est/ sont le(s) avantage(s) Il y a beaucoup d’anglophones chez
dans la connaissance de l’anglais ? nous.
B. LANGUE(S) D’ENSEIGNEMENT DE L’ANGLAIS
1.Dans quelle(s) langue(s) vos enseignants A puis M
donnent-ils le cours d’anglais ?
2.Mélangent-ils leurs langues pendant le cours? Oui. M/F
3.Comment comprenez-vous les cours donnés dans Je comprends A et M.
ces langues ?
4.Quelles sont les raisons pour lesquelles vous -
avez compris les leçons données dans ces langues ?
5.Quelles sont les raisons pour lesquelles vous -
n’avez pas compris les leçons données dans ces
langues ?
6.Dans quelle(s) langue(s) posez-vous des M
questions pendant le cours d’anglais ?
7.Pourquoi ? Je ne suis pas encore capable de
construire des phrases en français.
8.Quelle(s) langue(s) utilisez-vous avec vos A
camarades de classe pour mener un travail de
groupe ?
9.Pourquoi ? -
10.Mélangez-vous vos langues pendant le cours non
d’anglais ?
11.Est-ce que quelqu’un de votre entourage vous oui
aide à apprendre l’anglais?
12.Est-ce que vous avez une stratégie non
d’apprentissage vis-à-vis de la langue anglaise ?
13.Est-ce que vous allez passer l’examen d’anglais -
XI
au BEPC ? Pourquoi ?
14.Comment trouvez-vous l’apprentissage de C’est un peu difficile.
l’anglais ?
XII
2.Mélangent-ils leurs langues pendant le cours? Oui M/F
3.Comment comprenez-vous les cours donnés dans Je comprends tout quand c’est en M. il
ces langues ? me faut par contre du temps pour
comprendre ce qui est dit en A.
4.Quelles sont les raisons pour lesquelles vous avez Je comprends ce qui est dit en
compris les leçons données dans ces langues ? malgache parce que je suis Malgache.
5.Quelles sont les raisons pour lesquelles vous Il me manque des vocabulaires.
n’avez pas compris les leçons données dans ces
langues ?
6.Dans quelle(s) langue(s) posez-vous des M
questions pendant le cours d’anglais ?
7.Pourquoi ? Il me manque des vocabulaires.
8.Quelle(s) langue(s) utilisez-vous avec vos M
camarades de classe pour mener un travail de
groupe ?
9.Pourquoi ? Nous ne sommes pas encore capable de
nous exprimer en anglais.
10.Mélangez-vous vos langues pendant le cours Non
d’anglais ?
11.Est-ce que quelqu’un de votre entourage vous Non
aide à apprendre l’anglais?
12.Est-ce que vous avez une stratégie Non
d’apprentissage vis-à-vis de la langue anglaise ?
13.Est-ce que vous allez passer l’examen d’anglais -
au BEPC ? Pourquoi ?
14.Comment trouvez-vous l’apprentissage de C’est un peu difficile.
l’anglais ?
XIII
2.Classez-les par ordre de compétence. M F A
3.Classez-les par ordre de préférence. F A M
4.Classez par ordre de préférence les autres allemand espagnol
langues que vous aimeriez apprendre ?
5.Est-ce que vous mélangez vos langues ? Oui. Des fois il est difficile de trouver
Pourquoi ? les mots adéquats en malgache.
6.Quelle(s) langue(s) utilisez-vous au sein de votre M
famille ? A l’école ? F : quand on reçoit la visite des
membres de famille venant de
l’étranger.
F : pour discuter études
7.Quel est le taux de votre utilisation de ces M 100% F : rare
langues ?
8.Si on vous présentait le même roman en F d’abord car c’est facile à comprendre
malgache, français, et anglais, lequel liriez-vous puis A pour enrichir mon vocabulaire.
(en premier) ? Pourquoi ?
9.Si on vous présentait le même film en malgache, F : par habitude. Je ne prendrais pas la
français, et anglais, lequel regarderiez-vous (en version française car je risque de ne
premier) ? Pourquoi ? rien comprendre.
10.D’après vous, quelles sont les langues que les A
Malgaches devraient maîtriser ? pourquoi ?
11.D’après vous, quel(s) est/ sont le(s) avantage(s) C’est utile pour le travail.
dans la connaissance de l’anglais ?
B. LANGUE(S) D’ENSEIGNEMENT DE L’ANGLAIS
1.Dans quelle(s) langue(s) vos enseignants M et F
donnent-ils le cours d’anglais ? On a des problèmes de vocabulaires
2.Mélangent-ils leurs langues pendant le cours? -
3.Comment comprenez-vous les cours donnés dans Il est facile de comprendre les
ces langues ? explications en M.
4.Quelles sont les raisons pour lesquelles vous avez -
compris les leçons données dans ces langues ?
5.Quelles sont les raisons pour lesquelles vous Il me manque des vocabulaires.
n’avez pas compris les leçons données dans ces
XIV
langues ?
6.Dans quelle(s) langue(s) posez-vous des F M
questions pendant le cours d’anglais ?
7.Pourquoi ? Je m’exprime facilement en malgache.
8.Quelle(s) langue(s) utilisez-vous avec vos M
camarades de classe pour mener un travail de
groupe ?
9.Pourquoi ? Par habitude
10.Mélangez-vous vos langues pendant le cours Oui M/F
d’anglais ?
11.Est-ce que quelqu’un de votre entourage vous Oui
aide à apprendre l’anglais?
12.Est-ce que vous avez une stratégie Je consulte le dictionnaire.
d’apprentissage vis-à-vis de la langue anglaise ?
13.Est-ce que vous allez passer l’examen d’anglais Oui je suis assez forte en anglais.
au BEPC ? Pourquoi ?
14.Comment trouvez-vous l’apprentissage de Ce n’est pas difficile. Il suffit de bien
l’anglais ? se concentrer.
XV
on reçoit quelqu’un qui s’exprime en
français.
7.Quel est le taux de votre utilisation de ces M 90% F 10%
langues ?
8.Si on vous présentait le même roman en M d’abord mais je lirai A après car
malgache, français, et anglais, lequel liriez-vous cela va me prendre du temps pour
(en premier) ? Pourquoi ? comprendre A
9.Si on vous présentait le même film en malgache, F d’abord par habitude. Je regarderai A
français, et anglais, lequel regarderiez-vous (en quand j’aurai saisi les grandes lignes
premier) ? Pourquoi ? en F.
10.D’après vous, quelles sont les langues que les A F et allemand
Malgaches devraient maîtriser ? pourquoi ?
11.D’après vous, quel(s) est/ sont le(s) avantage(s) A : on reçoit des anglophones dans
dans la connaissance de l’anglais ? mon église.
Allemand : pour travailler comme
traductrice
B. LANGUE(S) D’ENSEIGNEMENT DE L’ANGLAIS
1.Dans quelle(s) langue(s) vos enseignants Au primaire : F puis M puis A
donnent-ils le cours d’anglais ? Au collège : A puis M
2.Mélangent-ils leurs langues pendant le cours? -
3.Comment comprenez-vous les cours donnés dans Je comprends A F M
ces langues ?
4.Quelles sont les raisons pour lesquelles vous avez Explication en M plus claire
compris les leçons données dans ces langues ?
5.Quelles sont les raisons pour lesquelles vous -
n’avez pas compris les leçons données dans ces
langues ?
6.Dans quelle(s) langue(s) posez-vous des M
questions pendant le cours d’anglais ?
7.Pourquoi ? Comme ça tous les élèves comprennent
ce que je dis.
8.Quelle(s) langue(s) utilisez-vous avec vos M
camarades de classe pour mener un travail de
XVI
groupe ?
9.Pourquoi ? -
10.Mélangez-vous vos langues pendant le cours Oui M/F
d’anglais ?
11.Est-ce que quelqu’un de votre entourage vous -
aide à apprendre l’anglais?
12.Est-ce que vous avez une stratégie J’ai suivi des cours de vacances car ma
d’apprentissage vis-à-vis de la langue anglaise ? mère aimerait que je participe aux
activités à l’église quand des
anglophones arrivent.
13.Est-ce que vous allez passer l’examen d’anglais Oui. Je suis assez forte en anglais.
au BEPC ? Pourquoi ?
14.Comment trouvez-vous l’apprentissage de C’est abordable.
l’anglais ?
XVII
(en premier) ? Pourquoi ?
9.Si on vous présentait le même film en malgache, F : par habitude (je ne prendrais pas A
français, et anglais, lequel regarderiez-vous (en car c’est sûr que je n’y comprendrai
premier) ? Pourquoi ? que très peu.)
10.D’après vous, quelles sont les langues que les A : langue mondiale
Malgaches devraient maîtriser ? pourquoi ?
11.D’après vous, quel(s) est/ sont le(s) avantage(s) A : pour mon avenir professionnel. Je
dans la connaissance de l’anglais ? voudrais devenir guide touristique.
B. LANGUE(S) D’ENSEIGNEMENT DE L’ANGLAIS
1.Dans quelle(s) langue(s) vos enseignants A puis M
donnent-ils le cours d’anglais ?
2.Mélangent-ils leurs langues pendant le cours? -
3.Comment comprenez-vous les cours donnés dans C’est clair en M.
ces langues ? A : très peu
4.Quelles sont les raisons pour lesquelles vous avez -
compris les leçons données dans ces langues ?
5.Quelles sont les raisons pour lesquelles vous Problèmes de vocabulaires ; Je me
n’avez pas compris les leçons données dans ces contente d’écouter sans rien
langues ? comprendre quand c’est en anglais
6.Dans quelle(s) langue(s) posez-vous des M A
questions pendant le cours d’anglais ?
7.Pourquoi ? Il m’est facile de m’exprimer en
malgache.
8.Quelle(s) langue(s) utilisez-vous avec vos M puis on traduit tout en F puis on
camarades de classe pour mener un travail de traduit en A.
groupe ?
9.Pourquoi ? Nous manquons de vocabulaires en
anglais. Les idées nous viennent plus
facilement en M.
10.Mélangez-vous vos langues pendant le cours -
d’anglais ?
11.Est-ce que quelqu’un de votre entourage vous Oui
aide à apprendre l’anglais?
XVIII
12.Est-ce que vous avez une stratégie M’entraîner à parler anglais avec mon
d’apprentissage vis-à-vis de la langue anglaise ? oncle
13.Est-ce que vous allez passer l’examen d’anglais Non. Je vais passer le concours
au BEPC ? Pourquoi ? d’entrée dans un lycée technique. Cela
me donnera plus de travail de passer
l’examen d’anglais.
14.Comment trouvez-vous l’apprentissage de C’est faisable.
l’anglais ?
XIX
premier) ? Pourquoi ? rien.)
10.D’après vous, quelles sont les langues que les F d’abord
Malgaches devraient maîtriser ? pourquoi ? A est un atout
11.D’après vous, quel(s) est/ sont le(s) avantage(s) A : langue mondiale
dans la connaissance de l’anglais ?
B. LANGUE(S) D’ENSEIGNEMENT DE L’ANGLAIS
1.Dans quelle(s) langue(s) vos enseignants A puis M
donnent-ils le cours d’anglais ?
2.Mélangent-ils leurs langues pendant le cours? -
3.Comment comprenez-vous les cours donnés dans M : clair
ces langues ?
4.Quelles sont les raisons pour lesquelles vous avez -
compris les leçons données dans ces langues ?
5.Quelles sont les raisons pour lesquelles vous Problèmes de vocabulaires
n’avez pas compris les leçons données dans ces
langues ?
6.Dans quelle(s) langue(s) posez-vous des M
questions pendant le cours d’anglais ?
7.Pourquoi ? C’est pour que l’enseignante me
réponde en malgache.
8.Quelle(s) langue(s) utilisez-vous avec vos M
camarades de classe pour mener un travail de
groupe ?
9.Pourquoi ? Les idées nous viennent plus
facilement en M, nous les traduisons en
anglais après.
10.Mélangez-vous vos langues pendant le cours Oui M/F
d’anglais ?
11.Est-ce que quelqu’un de votre entourage vous Oui
aide à apprendre l’anglais?
12.Est-ce que vous avez une stratégie -
d’apprentissage vis-à-vis de la langue anglaise ?
13.Est-ce que vous allez passer l’examen d’anglais Oui Je suis sûr d’obtenir de bonnes
XX
au BEPC ? Pourquoi ? notes.
14.Comment trouvez-vous l’apprentissage de C’est un peu difficile au niveau des
l’anglais ? vocabulaires.
1. Dans quelle(s) langue(s) est-ce que vos anciens enseignants donnaient les cours
d’anglais ?
2. Est-ce qu’ils mélangeaient leurs langues ?
3. Comment compreniez-vous les explications données dans chacune de ces
langues ?
A. LANGUE(S) D’ENSEIGNEMENT DE L’ANGLAIS
1. Dans quelle(s) langue(s) donnez-vous vos cours ?
2. A quelle proportion ?
XXI
3. Quelle(s) sont les raisons derrière votre choix de langue d’enseignement ?
4. Mélangez-vous vos langues pendant le cours?
5. Pourquoi ?
6. A quel moment n’utilisez-vous que l’anglais ?
7. A quel moment avez-vous recours au malgache et /ou au français ?
8. Utilisez-vous des articles de journaux comme support didactique ?
9. Si oui, dans quelle(s) langue(s) sont-ils ?
10. Si ce n’est pas en anglais, pourquoi ?
XXII
3.1.ENSEIGNANT 1
QUESTIONS REPONSES
USAGE DE LANGUES DECLARE
1.Quelles sont les langues que vous connaissez ? MFA
XXIII
langue d’enseignement ? élèves ne comprennent pas toujours ce que je dis
en anglais alors je dois le redire en malgache. Je
n’utilise pas le français car les élèves ont des
problèmes aussi avec cette langue.
4.Mélangez-vous vos langues pendant le cours? Oui
5.Pourquoi ? Les élèves ne comprennent pas ce qui se dit en
anglais.
6.A quel moment n’utilisez-vous que l’anglais ? Quand je donne des exercices.
7.A quel moment avez-vous recours au malgache et /ou Je n’utilise pas le français.
Le malgache sert à expliquer les leçons.
au français ?
8.Utilisez-vous des articles de journaux comme support non
didactique ?
9.Si oui, dans quelle(s) langue(s) sont-ils ? -
10.Si ce n’est pas en anglais, pourquoi ? -
3.2.ENSEIGNANT 2
QUESTIONS REPONSES
USAGE DE LANGUES DECLARE
1.Quelles sont les langues que vous connaissez ? MFA
XXIV
premier) ? Pourquoi ?
10.D’après vous, quelles sont les langues que les F A mandarin
Ces langues sont utiles pour le travail.
Malgaches devraient maîtriser ? pourquoi ?
11.D’après vous, quel(s) est/ sont le(s) avantage(s) Les manuels des appareils électroménagers et les
appareils de la nouvelle technologie sont
dans la connaissance de l’anglais ? généralement en anglais.
B. LANGUE(S) D’ENSEIGNEMENT DE L’ANGLAIS DES ANCIENS ENSEIGNANTS
1.Dans quelle(s) langue(s) est-ce que vos anciens Ils expliquaient M et après ils reprenaient tout en
A.
enseignants donnaient les cours d’anglais ?
2.Est-ce qu’ils mélangeaient leurs langues ? Oui
3.Comment compreniez-vous les explications données
Les cours étaient faciles à comprendre en M.
dans chacune de ces langues ? J’avais des problèmes de compréhension en A, car
je manquais de vocabulaires.
B. LANGUE(S) D’ENSEIGNEMENT DE L’ANGLAIS
1.Dans quelle(s) langue(s) donnez-vous vos cours ? J’explique en A et quand je vois que les élèves ne
me suivent pas je reprends tout en M.
2.A quelle proportion ? A 75% M 25%
3.Quelle(s) sont les raisons derrière votre choix de J’enseigne l’anglais donc je dois l’utiliser mais les
élèves ne comprennent pas toujours ce que je dis
langue d’enseignement ?
en anglais alors je dois le redire en malgache. Je
n’utilise pas le français car les élèves ont des
problèmes aussi avec cette langue.
4.Mélangez-vous vos langues pendant le cours? Non
5.Pourquoi ? -
6.A quel moment n’utilisez-vous que l’anglais ? Quand je donne des exercices.
7.A quel moment avez-vous recours au malgache et /ou Le malgache sert à expliquer les leçons.
au français ?
8.Utilisez-vous des articles de journaux comme support non
didactique ?
9.Si oui, dans quelle(s) langue(s) sont-ils ? -
10.Si ce n’est pas en anglais, pourquoi ? -
XXV
4. GRILLE D’OBSERVATION
M /F : Fran-gasy MF : bilingue
autre(s)
XXVI
5. CONVENTIONS DE TRANSCRIPTION
P : enseignant (P1, P2, P3, …)
I : Enquêteur
/ : Pause
// : pause longue
… : phrase incomplète
MP : mauvaise prononciation
XXVII
4.1.TRANSCRIPTION DES OBSERVATIONS DE CLASSES AVEC P1
(L’enseignante est en train d’écrire la date du jour au tableau quand nous sommes arrivée.)
E (2): (bruits incompréhensible pendant que les élèves essayaient de donner la date en
anglais.) Fourteenth.
E(3) : February
P1(2) : February
P1 (3) (reprend l’année et l’écrit au tableau): Today is // The date of today is Tuesday 14th
February 2017.
(Elle dessine deux personnages au tableau, elle écrit leur âge, elle les nomme John et Betty.)
P1 (5) : This is John and this is Betty. John is forty-years old. Betty is twenty-years old.
(Elle décrit John comme étant “old” et Betty comme étant “young” et rajoute le signe ≠ entre
les deux adjectifs)
P1 (6): John is old. Betty is young. John is forty-years old so he is young // old. I’m sorry.
Betty is twenty-years old so Betty is young. (Elle gesticule “la jeunesse). John is old, Betty is
XXVIII
young. So I ask a question: (Elle écrit la question et la lit en même temps) How old is John ?
(Elle pose la question aux élèves) How old is John ?
E (4): (avec l’aide de l’enseignante) John is / John is forty // (elle insiste à ce que les élèves
complètent la réponse) forty-years old. (Elle écrit la réponse au tableau et la relit.) John is
forty-years old. (Elle demande aux élèves de répéter la réponse après elle.)
P1 (14): OK. (Elle écrit la réponse au tableau). Betty is twenty-years old. John is forty-years
old so he is young, Betty is twenty-years old so she is // (Elle gesticule “young” et tout d’un
coup elle s’est rendue compte qu’elle s’est trompée d’adjectif avec John.) I’m sorry. John is
forty-years old so he is old and Betty is twenty-years old so she is young.
How old is John? John is forty-years old. (Elle souligne 40 years). How old is Betty? Betty is
twenty-years old. (Elle souligne 20 years.)
XXIX
P1 (15) (écrit): How old are you? (Les élèves ne réagissent pas. Elle les guide.) What is the
answer ?
P1 (16) : I IS VE ?
E (13): I am //
E (14): I am //
P1 (18): Yes, “I am”, for example (Elle va vers un élève et lui pose la question.) You ! How
old are you ?
E1 (1): I am tin*. (elle n’est pas sure du nombre anglais.), I am tin old*. (Un élève lui souffle
la réponse.) I am ten-years old.
P1 (21): I AM
E4 (1): I am ten.
P1 (25): Eo ireto dia mandainga fotsiny eo. TEN DAHOLO IANAREO MIANAKAVY?
XXX
(E secouent la tête.)
P1 (26): Koa mandainga. (S’adressant à une élève) How old are you?
E5 (2): I am ten.
P1 (28) (ne croit pas ce qu’elle vient d’entendre): TEN? REALLY? TEN ? Tena folo taona
ianao?
E5 secoue la tête.
E5 (3): I am // I am twelve.
P1 (32) (s’adressant à une autre élève) : You ! How old are you?
E7 (2): // twelve //
XXXI
E7 (4): I am is twelve-years old.
P1 (37): REHEFA MISY “I AM” DIA TSY AMPIANA “IS” INTSONY. I am twelve-
years old.
……………………………..
Nous arrivons dans une autre classe de P1. Les élèves nous saluent en français.
P1 (40) : Copy
Quelques élèves : Tsy fafana. Efa hoe tsy fafana. Adikao. Adika
P1 (41): Rabe’s wife is Rasoa or you can also say Rasoa is Rabe’s wife. Who is Rabe’s wife?
You can answer: “Rabe’s wife is Rasoa or you can also say Rasoa is Rabe’s wife”. Finished?
E (16): Yes.
(Des élèves d’une autre classe viennent voir l’enseignante). Ils s’adressent à elle : Hanatitra
ilay vola.
P1 (43): Aleo rehefa avy eo leisy a. amin’ny folo … (la discussion continue en malgache.)
XXXII
P1 (45): Iza izany e ?
(P1 dessine un tableau récapitulatif pour y mettre les pronoms personnels sujet et les adjectifs
correspondants.)
P1 (46): Put your pen*. What are the personnal pronoun subject? Personal pronoun subject?
What?
E (17): I
E (18): I
E (19): You
E (20): He. (P1 le note au tableau), she (elle le note au tableau), you…
E (21): we
P1(51): Before WE (elle relit ce qui est déjà note dans le tableau. Entre temps les élèves
trouvent le pronom manquant.)
E (22): it
E (23): we
E (24): you
E (25): they
XXXIII
P1 (55): (répète THEY et le note dans le tableau.) These are the personal pronoun subject*.
Possessive adjective*. What are the possessive adjective*? For the personal pronoun subject
I, what is the possessive adjective? I?
E (26): am
E (27): your
(Le tableau se complète petit à petit avec l’aide de l’enseignante. Puis elle demande aux
élèves de lire les adjectifs possessifs ensemble.)
P1(57): So these are the personal pronoun subject and the possessive adjective. We take an
example. (Elle écrit au tableau) For example: Rabe is Rasoa’s wife. (Elle n’est pas sûre de ce
qu’elle a écrit alors elle l’efface.)
P1(58): I’m sorry. Another example. (Elle se réfère à sa fiche de préparation.) I’m sorry.
(Elle a finalement trouvé l’exemple qu’elle a noté dans sa fiche.)
P1 (59): (Elle note au tableau.) « Rasoa is Rabe’s wife ». we can also say « Rasoa is his
wife”. HIS replace Rabe. INONA NY PERSONAL PRONOUN SUBJECT MAHASOLO
NY RABE?
E (28): his
E (29): he
E (30): his
P1(63): Clear?
XXXIV
E (32): Yes, teacher.
P1(64): OK. Ity ary ataonareo indray. (Elle écrit au tableau.) « It is Betty’s pen ». Use the
possessive adjective. Soloy ity Betty ity. (Elle souligne Betty.) Lasa ary isika. It’s your turn.
Lasa isika. Haingana. It is …
E (35): olona
E (36): he
P1 (69): An ?
E (38): vehivavy
E (39): she
P1(71): Ela be mihitsiny. (Elle écrit SHE au tableau.) Lasa amin’izay. INONA NY
POSSESSIVE ADJECTIVE AMPIASAINTSIKA EO ARY ?
E (40): her
E (41): her
XXXV
P1(73): Dia ataontsika ahoana io izany?
Groupe 1
… (La discussion continue en malgache tandis que nous sommes allée voir un autre groupe.)
E4(2): Go to the …
E6 (1): dispensaire
(Un élève prend note de toutes les propositions venant des membres du groupe.)
XXXVI
(Dans chaque groupe une fille joue le rôle de secrétaire et traduit en même temps les propos
de ses pairs avec tant de difficultés et de maladresses.)
P2 (1): What do you say? what is the (propos incompréhensibles)of January? Raise your hand
(MP)? Sandratra.
E11 (2): It’s ok but you don’t forget to bring it in the next time.
P2 (4): And bring it next time? It’s good. Toky. Another answer (MP). // Personne?
(intonation descendante) Another answer (MP). Sandratra ? Ça ne fait rien. Oui ?
P2 (7): Certainly?
P2 (8): No. Another student? Another answer? Essayez de répondre. C’est tout? Who can
write it on the blackboard ?
XXXVII
E11 (3) (va au tableau et écrit sa réponse) : It’s ok but you don’t forget to bring it next time.
(Un élève a donné une réponse mais il est au fond de la salle alors nous n’avons pas pu
enregistrer ce qu’il a dit.)
(Quand les élèves ont fini de prendre la correction, l’enseignante distribue la même suite
d’images que dans la classe précédente. Ainsi avons-nous observé les mêmes stratégies
(discussions en malgache, travail de groupe)
E (1): have
P2 (17): And / if / you translate / this sentence in English: “Il est malade.” Comment on
fait? Espérance?
P2 (18) : Repeat !
XXXVIII
E16 (2) : He has a headache.
P2 (21): To be ill is …
E (3): malade
E (4): to be sick
P2 (1) : Good afternoon. May I introduce (MP) Mrs Sahondra. What do you say?
XXXIX
I (3): No, I wouldn’t take a seat. I will film the class just for ten minutes.
P2 (4): And you revise your lesson (MP). And listen your number *(MP).
P2 (5) : Close your copybook ! (L’élève a fini d’écrire la date.) Thank you. What is our last
lesson* (MP). Last lesson. What does mean “last lesson”*?
E (5): Yes.
P2 (9): Yes, this is in our grammar in use but in the topic vocabulary? What do we do*?
Environment and first we talking about what*? In the topic vocabulary? Safidy?
P2 (11): (Elle “corrige” la prononciation de “weather”) Weather (MP). So, Christine, you
repeat. First we talking about what*?
P2 (12): and?
E1 (3): weather
XL
P2 (14): Safidy, repeat. Christine you can sit down. Safidy, repeat.
P2 (15): Yes, thank you. What do you say when we ask about weather. What do we say
(MP)? Ask about weather? Tianasoa?
P2 (16): What’s the weather (MP) like today? Please answer (MP) this question (MP).
What’s the weather like today? Yes?
P2 (17): It’s sunny. Look well. Please repeat. Look the sky. It’s sunny? It’s?
P2 (18): It’s sunny intervals. There is what in the sky? YOU CAN SEE AN! THE SKY
AN! Paul Tsivery, hitanao tsara io lanitra io. There is what? Fa misy inona ny lanitra e?
E7 (1): rain
P2 (20): Ha? There is what in the sky? Paul Tsivery? You didn’t learn (MP) your lesson.
What does mean “nuage” in English? Help him please. Tsisy? Tsy mbola nanao an’izany
isika? Natacha?
P2 (21): Yes, it’s cloudy today. So what does mean “nuage”*, Natacha?
E8 (2): cloudy
P2 (22): cloudy? NUAGEUX C’EST CLOUDY BUT “NUAGE”? Inona? Cloud. Cloud.
Yes, Paul Tsivery! You repeat! Sit down Natacha.
XLI
P2 (23): Yes, thank you very much. Ok. We continue our lesson*. During (MP) the rainy
season, the rain is enough (MP). What does mean “enough”*? Hm? What does mean
“enough”? The rain is enough (MP). What does mean “enough”*? AMPY, ASSEZ. For
example (MP), I have enough chalk today. There are many many chalk. Ampy an’ahy ireo
androany mandritra ny adiny roa sa tsy ampy? So, I have enough chalk. Dia ahoana izany
ny hoe: ampy ny cahier-nao. Ahoana izany? Antonia? Ahoana izany hoe ampy ny cahier-
ko.
P2 (24): I have.
E9 (4): copybook
P2 (27): enough (MP) copybook. I have enough (MP) copybook*. Please repeat!
P2 (28): Yes, thank you. And my question is during (MP) the rainy season, there is enough
(MP) rain?
E (7): yes
P2 (29): Manomboka inona moa ilay rainy season(MP) iny? From October (MP) till April.
Rehefa inona vao avy ny orana.
E (8): February
E (9): April
XLII
E (10): Tsy ampy.
P2 (32): not enough (MP). Not enough (MP) rain. Fa maninona ary no tsy ampy? Please
raise your hand. Fa maninona no tsy ampy? Why the rain is not enough (MP) during (MP)
the rainy season (MP)?* Sévérin
XLIII
Nom : RAKOTOARISOA Téléphone : 034 29 378 29
Résumé Ce travail s’intéresse aux rapports aux langues et aux pratiques linguistique
des enseignants d’anglais d’un collège d’enseignement public malgache et ceux de
leurs élèves dans l’optique de circonscrire la situation sociolinguistique de l’anglais
dans le contexte dominé par la pluralité linguistique du milieu éducatif malgache .
Nous avons collecté des données sur les usages de langues des témoins et leurs
représentations linguistiques sur les langues en présence via des entretiens semi-
directifs. Nous avons en outre effectué des observations de classe destinés à
observer, à comprendre et à décrire les pratiques linguistiques effectives des
enseignants et des élèves, en rapport avec les données récoltés dans les entretiens.
Selon les résultats obtenus, toutes les langues en présence sont mobilisées pendant
les cours d’anglais à des degrés différents, et pour diverses fonctions. Il apparaît
aussi que le taux d’usage de chacune de ces langues varie en fonction de la leçon du
jour, des activités, et du public.
The interviews we had with some English teachers, their students and the parents of
some of these students provided us with information about their language uses and
their linguistic representations on the languages they know.We also attended
English classes in order to witness and later study the classroom interactants’
language practice. After analysis, the data revealed that all the languages they know
were used during the English class, though their frequency rate and functions varied
depending on the lesson, the on-going activity, and the audience.