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Homélie - Jour de Pâques - Année A

Ce document est une homélie sur le récit de la résurrection de Jésus dans l'Évangile selon Jean. L'homélie explique que la foi en la résurrection découle d'un acte de foi face au tombeau vide, malgré le non-savoir et l'incompréhension, comme l'a fait le disciple Jean qui a cru en voyant le tombeau vide.

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Homélie - Jour de Pâques - Année A

Ce document est une homélie sur le récit de la résurrection de Jésus dans l'Évangile selon Jean. L'homélie explique que la foi en la résurrection découle d'un acte de foi face au tombeau vide, malgré le non-savoir et l'incompréhension, comme l'a fait le disciple Jean qui a cru en voyant le tombeau vide.

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Jean 20, 1-9

Homélie
Dimanche de Pâques

1 - « Il vit et il crut » (Jn 20,8). Le récit de ce matin de Pâques nous montre le disciple Jean
arrivant devant le tombeau vide et l’évangéliste dit « il vit et il crût ».
Ce récit de la résurrection est sobre, rien de triomphal, juste un tombeau vide. Aucune
explication sur le comment, aucune démonstration de la résurrection ne nous sont données.
Juste une absence et face à cette absence, un acte de foi : « il vit et il crut ».

Dit ainsi tout paraît si simple. Mais si c’est aussi simple, pourquoi n’y parvenons-nous pas
aussi facilement ? Face à cette absence, quel est pour chacun notre acte de foi ? Pourrions-
nous dire « je vois le tombeau vide et je crois » ?

2 – Pour nous aider, regardons comment l’acte de foi de Jean est précédé. Comment en arrive-
t-il à cette sobriété où tout est dit « il vit et il crut » ? Comment Jean trouve-t-il une certitude
de ce qui est inconcevable, impensable, inimaginable : qu’un homme ressuscite ?

Une première clef de compréhension apparaît lorsque Marie Madeleine un peu plus tôt dans
ce même récit, vient trouver les disciples après avoir vu le tombeau vide : « on a enlevé le
Seigneur de son tombeau » dit-elle « et nous ne savons pas où il est ».

Elle ne sait pas où est le Christ désormais Elle s’imagine que son corps a été déplacé en un
endroit qu’elle ignore, mais elle exprime ainsi notre premier mouvement face à la mort, elle
ne sait pas ce qui advient après.

Une seconde fois, il est fait référence à ce non-savoir, à cette incompréhension face à la mort
du Christ et donc face à notre propre mort. C’est après l’arrivée de Jean au tombeau. Il nous
est dit que « jusque-là, les disciples ne savaient pas qu’il fallait, d’après les écritures, que
Jésus se relève d’entre les morts ».

Une troisième fois, lorsque la même Marie-Madeleine se tient près du tombeau après le départ
de Jean et Pierre, elle dialogue avec celui qu’elle prend pour le jardinier et lui dit « on a
enlevé mon Seigneur et je ne sais pas où on l’a mis ».

Mais, et c’est là toute la subtilité de ce texte qui nous ouvre l’esprit à un aspect essentiel de
notre foi, au milieu de cette suite de non-savoir qui ressemble tellement à notre attitude face à
la mort, au milieu, il y a cet acte de foi de Jean « il vit et il crut ».

Justement, que voit-il ? Rien. Le tombeau est vide. Que constate-t-il ? Une absence. Et il croit.

3 – Pour achever de nous embrouiller, il faut bien reconnaître que les disciples connaissaient
déjà des éléments essentiels sur la résurrection. Ils connaissaient les psaumes qui en parlent.
Ils connaissaient les passages de l’Écriture qui parlent de Dieu comme du Dieu des vivants et
non pas des morts. Ils connaissaient les miracles de Jésus qui avait relevé Lazare et d’autres
de leurs tombeaux. Ils connaissaient donc tout le pouvoir de Dieu sur la mort, et pourtant
« jusque-là, les disciples ne savaient pas qu’il fallait, d’après les écritures, que Jésus se relève
d’entre les morts ».
Jean 20, 1-9

C’est notre situation qui est décrite ainsi. A peu de chose près, les paroles prononcées par le
Christ durant sa vie avec ses disciples nous sont parvenues comme Jean avait pu les entendre.
A peu de choses près tous les gestes et miracles effectués par le Christ nous ont été rapportés
comme Jean en avait eu connaissance.

Et c’est là le piège dans lequel nous tombons. Connaître ces textes ou ces miracles ne suffit
pas. Savoir intellectuellement que le Christ est ressuscité est une étape, mais juste une étape
de notre foi. Réfléchir à la possibilité de la résurrection ou à son impossibilité au regard de la
science ne sera toujours que du savoir.

4 - Or pour vivre la résurrection, pour faire la vraie rencontre aujourd’hui avec le Christ
ressuscité, pour avoir part à la vie en Dieu, il faut accepter que nous ne sachions pas.

Il faut nous retrouver seuls face à l’inconnu du mystère de Dieu et de la vie éternelle, face à
l’absence de Dieu qui n’est pas là selon nos compréhensions humaines. Il nous faut faire le
saut vers l’inconnu, un saut de confiance, un saut comme nous pouvons en faire par amour.
Un saut vers Dieu invisible et qui demeure invisible. Sans rien savoir d’autre, avec pour seul
indice ce que nous connaissons des Écritures qui parlent de la résurrection, nous lancer dans
le vide : « il vit et il crut ».

5–Découvrir alors en nous ce que tout notre être peut voir, mais que notre seul savoir, notre
intelligence seule, ne pourra jamais nous donner.

Découvrir que le vide qui auparavant nous angoissait, est rempli d’une présence, celle de la
puissance d’amour du Père qui jaillit en nous sans cesse.

Découvrir que ce qui nous paraît être une absence de Dieu est en réalité sa présence d’une
autre manière qui échappera toujours à nos savoirs, mais qui s’offre à nous si nous
franchissons ce pas, si nous faisons ce saut de confiance.

En ce sens, la foi ne sait pas, mais si face à un tombeau vide, il y a 2 000 ans, si face à
l’énigme essentielle de notre vie aujourd’hui, celle de la rencontre avec Dieu, nous nous
lançons, alors nous ferons cette expérience promise par Jésus-Christ à Nicodème, homme
croyant et intellectuel : « A moins de naître à nouveau, nul ne peut voir le royaume des cieux.
Il faut naître d’en haut. Le vent souffle où il veut et tu entends sa voix, mais tu ne sais pas
d’où il vient, ni où il va. Ainsi en est-il de celui qui est né du souffle de l’Esprit (Jean 3, 7-8).

Aujourd’hui, il nous appartient, avec l’aide du souffle de Dieu, de décider de passer de la mort
à la vie !

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