La Boîte À Outils de La Créativité de François Debois, Arnaud Groff
La Boîte À Outils de La Créativité de François Debois, Arnaud Groff
Par François Debois, Arnaud Groff et Emmanuel Chevenier, 2019 (3e édition), 190 pages.
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Table des matières
● résumé de « La boîte à outils de la créativité » de François Debois, Arnaud Groff et
Emmanuel Chevenier
○ Dossier 1 — Développer votre potentiel créatif
■ Outil 1 — Les 4 phases du processus créatif
■ Outil 2 — La bissociation
■ Outil 3 — La méthode Walt Disney
■ Outil 4 — Les pages du matin
■ Outil 5 — … (Les points de suspension)
■ Outil 6 — La sérendipité
■ Outil 7 — Créateurs (la marche créative)
○ Dossier 2 — Faire de la créativité de coin de table
■ Outil 8 — Le looping de la créativité
■ Outil 9 — La carte mentale
■ Outil 10 — L’acronyme
■ Outil 11 — L’apostiche
■ Outil 12 — L’association
■ Outil 13 — Les syllabuses
○ Dossier 3 — Préparer une séance de créativité
■ Outil 14 — La tour de guet
■ Outil 15 — Les questions paradoxales
■ Outil 16 — Le futur idéal
■ Outil 17 — La baguette magique
■ Outil 18 — Dessine-moi un problème
■ Outil 19 — Les TI (tendances influentes)
■ Outil 20 — Les 3 h (head, hands, heart)
■ Outil 21 — La synectique
■ Outil 22 — La théorie C-K
■ Outil 23 — Les 7 clés de la préparation d’une séance de créativité
○ Dossier 4 — Animer vos séances de créativité (niveau « Je me lance »)
■ Outil 24 — Les 6 chapeaux d’Edward de Bono
■ Outil 25 — Creative Problem Solving (CPS)
■ Outil 26 — Les 7 clés de l’animation d’une séance de créativité
■ Outil 27 — Les échauffements créatifs
■ Outil 28 — La purge
■ Outil 29 — Le brainstorming
■ Outil 30 — Le brainwriting
■ Outil 31 — L’inversion
■ Outil 32 — La matrice de la découverte
■ Outil 33 — Le SPIDER (c)
■ Outil 34 — Le portrait chinois
○ Dossier 5 — Animer vos séances de créativité (niveau « Champion » !)
■ Outil 35 — L’analogie
■ Outil 36 — La projection
■ Outil 37 — Le consultant virtuel
■ Outil 38 — Le rêve éveillé
■ Outil 39 — Les mots inducteurs
■ Outil 40 — Le portrait en creux
■ Outil 41 — La pensée latérale
○ Dossier 6 — Le design thinking
■ Outil 42 — Persona
■ Outil 43 — Le parcours du client
■ Outil 44 — Effectual Makers©
■ Outil 45 — La créativité frugale
■ Outil 46 — Minimum Viable Idea (MVI)
○ Dossier 7 — Résoudre un problème technique
■ Outil 47 — La DAF (démarche d’analyse fonctionnelle)
■ Outil 48 — Le cycle de vie du produit
■ Outil 49 — Le scénario technique
■ Outil 50 — Le SCAMPER
■ Outil 51 — La bionique
■ Outil 52 — La méthode TRIZ
○ Dossier 8 — Utiliser la créativité pour construire votre stratégie
■ Outil 53 — Le SWOT créatif
■ Outil 54 — Le canevas stratégique
■ Outil 55 — Les 6 pistes
■ Outil 56 — L’arbre des causes stratégiques
■ Outil 57 — Les 6 forces de Porter
○ Dossier 9 — Développer la créativité ouverte/collective
■ Outil 58 — Les systèmes de management des idées (SMI)
■ Outil 59 — Hackathon
■ Outil 60 — La Tour FL (Tour Fab Lab)
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■ Outil 61 — Le tournoi des idées
○ Dossier 10 — Transformer les idées en solutions
■ Outil 62 — Le diagramme des affinités
■ Outil 63 — La fiche idée/concept
■ Outil 64 — L’ACO (avocat commis d’office)
■ Outil 65 — Le différentiel sémantique
■ Outil 66 — Le tableau d’évaluation objective
■ Outil 67 — Le lean startup
Dossier 1 — Développer votre potentiel créatif
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Outil 1 — Les 4 phases du processus créatif
Outil 2 — La bissociation
Ce concept a été proposé par Arthur Koestler. Selon lui, c’est un processus inhérent à
toute production d'idées. Les auteurs le décomposent en 3 étapes :
1. Cadrage = choisir un secteur, ainsi que les éléments de ce secteur que vous
voulez renouveler ;
2. Animation = vous pouvez être aidé d’un animateur qui aidera à favoriser le
processus ;
3. Débordement = éventuellement, aller jusqu’à une « trissociation » ou
« multissociation ».
Vous devez être dans des conditions favorables et « échauffé » pour pratiquer la
bissociation. Consultez également l’outil 32 pour compléter cette pratique.
Quels sont-ils ?
1. Rêveur (quoi) = vous vous lancez dans les projets les plus fous, vous imaginez ;
2. Critique (pourquoi) = vous remettez en question ce que vous avez projeté, vous
en évaluez le sens ;
3. Réaliste (comment) = vous cherchez à concrétiser vos idées en pesant les
moyens, les obstacles.
Cette méthode est également utilisée en storytelling et fait partie des techniques de la
PNL
Suivez ces quelques conseils résumés par François Debois, Arnaud Groff et Emmanuel
Chenevier :
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1. Levez-vous 45 minutes plus tôt et mettez-vous à écrire environ 30 minutes après
le réveil.
2. Suivez le rythme en maintenant ce rituel pendant 12 semaines au moins.
3. La cohérence n’a pas sa place ici.
4. Votre voix intérieure est la maîtresse des opérations.
5. Démarrez votre journée après avoir rédigé vos pages.
Connaissez-vous ces petits démons qui vous disent que vous n’êtes pas capable de
faire quelque chose, ou que vos idées sont nécessairement mauvaises ?
Ces petites voix liées aux « Je dois », « Il faut », « Ça ne marchera pas », « Ce n’est pas
le bon moment » et aux émotions négatives qui les accompagnent sont de véritables
« créaticides ». Elles tuent votre créativité.
1. Par le repérage = vous êtes capable d’identifier ce qui coince : besoin « absolu »
de pertinence, d’originalité, d’efficacité ?
2. En dialoguant avec vous-même = lorsque les voix agissent, écrivez des points de
suspension et lorsque vous avez compris ce qui coince (repérage), vous pouvez
les « remercier » et transformer l’injonction négative en ressort créatif en la
relativisant.
3. Grâce à votre pouvoir de décider = souvenez-vous que c’est vous, et non la
petite voix, qui décide de votre objectif et de la qualité de votre intuition ou de
votre idée.
Outil 6 — La sérendipité
« La sérendipité est […] l’art de découvrir par chance ou par sagacité ce que l’on ne
cherchait pas en étant certain de ne pas trouver ce que l’on cherchait. » (La boîte à
outils de la créativité)
Je suis en train de chercher quelque chose. Tout à coup, une idée complètement
étrangère (ou un événement) apparaît dans mon paysage. Je suis complètement
« détourné » de mon objectif par celle-ci.
Il s’agit d’un processus non linéaire qui peut être associé à une démarche plus
structurée. L’important est d’accepter que certaines idées puissent naître de cette
démarche « en zigzag », puis de vérifier que ce qui a été trouvé peut vous être utile.
Marcher, garder son corps en mouvement, voilà un moyen fabuleux de faire naître des
idées ! Elle peut être mise en œuvre en phase d’incubation (outil 1) ou avant toute
émission d’idée (par exemple avant un brainstorming).
Des chercheurs de l’université de Stanford ont montré son efficacité. Ils remarquent
aussi que le lieu importe peu, au moins au départ. Mais de préférence, ne parlez pas.
Suivez un parcours de façon plutôt « automatique » et laissez les connexions se faire
« chemin faisant ».
Vous pouvez appliquer cette technique à un groupe en suivant les étapes suivantes :
1. Pose du problème ;
2. Identification d’un parcours de marche créative (10 à 15 minutes) ;
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3. Réalisation du chemin en silence ;
4. Notation des idées dans un carnet ;
5. Partage des idées ;
6. Brainstorming (outil 29).
Dossier 2 — Faire de la créativité de coin de table
Outil 8 — Le looping de la créativité
Cet outil peut être utile pour préparer une séance de créativité. En l’expliquant aux
participants, vous les aiderez à cerner ce qui est attendu d’eux et ainsi à focaliser
positivement les énergies sur la création. Quels en sont les points essentiels ?
Cet outil est de plus en plus connu et utilisé. Aussi appelée mindmapping, la carte
mentale a été développée par le psychologue anglais Tony Buzan. Sa forme spécifique
fait toute la différence : elle permet de produire librement et rapidement des idées, tout
en donnant une vision synthétique et systémique d’un problème.
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Veillez à utiliser des mots-clés et des images clairs, évocateurs et assez simples. Et
souvenez-vous de prendre plaisir à sa réalisation : plus elle sera agréable à regarder et
plus vous aurez envie de la compléter. Bref, plus vous aurez d’idées !
Outil 10 — L’acronyme
Utilisez le mot ou l’idée centrale que vous voulez traiter et faites-en un acronyme. En
d’autres termes, utilisez chaque lettre de ce mot/idée pour trouver des composants
auxquels vous n’auriez peut-être pas pensé auparavant.
Cela peut vous aider lorsque vous cherchez une marque ou un slogan, par exemple, ou
bien encore pour vous présenter.
● C = Clarifier le problème ;
● R = Rebondir sur les idées des autres ;
● E = Émettre beaucoup d’idées ;
● A = Analyser dans un second temps ;
● T = Transgresser ;
● I = Image, faire des petits dessins ;
● F = Frotter les idées au problème initial pour voir celles qui adhèrent.
Vous pouvez agir ainsi pour tous les mots qui vous viennent à l’esprit. C’est un jeu
d’enfant qui peut débloquer bien des problèmes sur un petit coin de table !
Outil 11 — L’apostiche
« Un peu plus complexe que l’acronyme, l’apostiche est un poème fondé sur une figure
de style selon laquelle les premières lettres ou les premiers mots de chaque vers, lus
verticalement de haut en bas, composent une phrase se rapportant au sujet du
poème. » (La boîte à outils de la créativité)
Méthode poétique qui stimule votre imaginaire et vous pousse à créer des alliances
nouvelles entre les mots, l’apostiche peut être un puissant outil. Il pourra vous aider
pour échauffer les participants d’une séance de créativité, par exemple. Un conseil :
veillez à maîtriser les champs sémantique et lexical de la thématique avant de vous y
mettre !
Outil 12 — L’association
Vous pouvez aussi travailler à partir du sens lui-même en liant des termes les uns aux
autres en fonction de ce qu’ils évoquent pour vous (histoire personnelle), d’effets de
proximité (plage et glace, parasol, etc.) ou de relations métaphoriques, par exemple.
Attention, toutefois, à ne pas trop dévier du sujet initial ! Dans ce cas, vous équilibrerez
l’association avec la bissociation (outil 2).
Cet autre outil amusant et ludique est simple à mettre en œuvre. Encore une fois, il
s’agit de jouer avec les mots. Il nous vient de Paul Siboun.
● Vous avez un problème. Par exemple : faire dévorer des légumes aux enfants.
● Prenez deux mots-clés (deux idées que vous voulez mixer, accorder). Par
exemple : dévorer + légume.
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● Séparez-en les syllabes et créez un tableau à double entrée (une matrice).
● Associez les syllabes du premier mot avec les syllabes du second. Par exemple :
dégume et volé (parmi 6 possibilités).
● Chaque néologisme est susceptible de vous donner des idées pour résoudre le
problème que vous vous posez. Par exemple : créer un lancer de dés de
légumes.
L’idée est simple, mais il faut parfois se creuser la cervelle pour donner du sens aux
mots ainsi créés. La maîtrise de l’association (outil 12) est nécessaire !
Dossier 3 — Préparer une séance de créativité
Existe-t-il des solutions disponibles dans votre organisation ? C’est là où il faut d’abord
chercher.
Sinon, celles et ceux avec qui vous êtes en lien (fournisseurs, clients, concurrents) ont
peut-être traité et résolu le problème de façon inventive : inutile de réinventer la roue !
Vous pourrez sans doute vous inspirer de leurs façons de faire pour vous-même.
Enfin, il est possible que d’autres secteurs d’activité soient confrontés à des problèmes
similaires et aient eu de bonnes idées. Ne vous en privez pas !
Dessinez une « carte du monde » avec toutes les solutions rencontrées. L’une d’entre
elles (ou une combinaison) pourrait-elle vous convenir ?
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Outil 15 — Les questions paradoxales
Confronté à un paradoxe, vous allez réfléchir. Comment le résoudre ? Telle est l’idée
des questions paradoxales.
Prenons un exemple proposé par les auteurs : votre chat aime les odeurs fortes, mais
pas vous. « Comment faire en sorte que l’odeur de l’alimentation pour chats ne gêne
pas l’être humain alors que cette odeur plaît à l’animal ? »
Utilisez ensuite une méthode de génération d’idées (brainstorming ou autre) pour tenter
de résoudre la question. La résolution peut prendre du temps et nécessiter des
itérations, mais c’est une façon excellente de préparer la séance.
En tant qu’animateur, assurez-vous d’en avoir formulé l’une ou l’autre avant de les
« lancer » dans le groupe. Celui-ci pourra en générer d’autres et partir à la recherche
d’idées pour les résoudre.
Il s’agit ici de poser le problème en s’appuyant sur la différence entre réalité (problème)
et avenir souhaité. L’animateur va chercher à faire travailler ensemble les collaborateurs
en les invitant à rechercher un (ou plusieurs) objectif commun.
Comme par magie, le problème est résolu ! Voici un outil simple, mais puissant :
proposer de rédiger une phrase qui fait « comme si » une solution avait déjà été
trouvée. Elle est une bonne méthode de projection à utiliser en début de séance.
Les participants partageront ensuite leurs idées en se focalisant sur le résultat final en
tant que tel et les solutions pour l’atteindre.
Bien qu’il puisse déstabiliser certains membres du groupe (qu’il convient de rassurer en
leur expliquant que c’est un échauffement), cet outil possède un puissant atout : il
« crée tout de suite un climat positif, de succès ».
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Les auteurs conseillent de ne pas dépasser 15 minutes pour ce type d’exercice en
séance de créativité. Le médiateur vérifiera que chaque élément technique (le jargon) a
été explicité. Si le problème est trop complexe, il veillera à le séparer en
sous-problèmes qui seront traités les uns à la suite des autres.
Durant une séance, le TI se déroulera en 4 temps, que l’on peut résumer de la façon
suivante :
Lorsque vous travaillez avec un groupe hétérogène qui ne parvient pas encore à
s’entendre sur la représentation du problème à résoudre, vous pouvez mettre en œuvre
cet outil. Il va vous aider à expliciter les principes de chacun afin de créer, ensuite, une
véritable démarche de construction de solutions communes.
Elle est composée de trois étapes. Les auteurs insistent sur la nécessité de bien les
suivre l’une après l’autre :
1. Head = La tête, c’est-à-dire l’analyse rationnelle ;
2. Hands = les mains ou l’approche expérientielle ;
3. Heart = le cœur, à savoir la partie émotionnelle.
Outil 21 — La synectique
Cet outil est proche de la bissociation (outil 2) de Koestler. Il a été développé par
William Gordon (ingénieur) et Georges Prince (psychologue) en 1994. Il s’agit de
« chercher des idées dans des domaines déjà explorés pour résoudre des problèmes ».
Autre point à prendre en compte : il peut être assez lent à mettre en œuvre et ne
convient donc pas aux « réponses rapides ».
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Outil 22 — La théorie C-K
Davantage conçue pour les innovations de rupture, cette théorie s’appuie sur la relation
entre un espace de concepts (C) et un espace de connaissances (K). Voici un bref
résumé de la procédure, lorsqu’elle est appliquée à une séance de créativité :
Voici maintenant 7 clés pour les animateurs de séances de créativité. Pour préparer au
mieux vos séances, les auteurs insistent sur les points suivants :
Le succès n’est jamais garanti à 100 %. Mais ce qui est sûr, c’est que sans préparation,
les chances de succès diminuent en flèche ! Dans tous les cas, soyez réaliste au niveau
des objectifs et flexible le moment venu.
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Dossier 4 — Animer vos séances de créativité
(niveau « Je me lance »)
1. Bleu/Processus: Quels sont les points clés de votre idée ? Les priorités et les
étapes ?
2. Blanc/Information: Que savons-nous et comment pouvons-nous être
davantage informés ?
3. Vert/Créativité: Quelles sont les alternatives (solutions ou explications du
problème) ?
4. Jaune/Optimisme: « Ça pourrait marcher, si… »
5. Noir/Jugement: Qu’est-ce qui coince ? Y a-t-il des règlements, des réalités qui
font obstacle ?
6. Rouge/Intuition: « Je suis sûr que… », « Mon intuition me porte à croire que… »
L’animateur de séance est important, puisque c’est lui qui décidera des changements
de couleur. Il n’y a pas d’obligation à aller linéairement de 1 à 6 ; cela dépend du
développement de la séance. Toutefois, l’animateur devra recadrer un participant si
celui-ci sort de son rôle. Il veillera aussi à utiliser des accessoires (pas nécessairement
des chapeaux de couleur) pour donner vie et consistance à ces rôles.
Outil 25 — Creative Problem Solving (CPS)
C’est un outil très souple qui peut être employé dans bien des situations, collectives et
individuelles. Il a été élaboré par Alex Osborn en 1939 à partir de l’observation des
méthodes de scientifiques et d’artistes.
Cet outil peut être utilisé par l’animateur au début de chaque séance, pour clarifier l’état
d’esprit dans lequel celle-ci va se dérouler. C’est un autre apport de Alex Osborn, le
célèbre fondateur du brainstorming.
L’animateur écrira les règles en amont, puis sollicitera l’approbation de chaque membre
du groupe. Si quelqu’un s’en détache en cours de la séance, l’animateur lui rappellera
ses engagements. Cela peut se faire de façon ludique, en proposant un « gage » à celui
ou celle qui les perd de vue.
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Voici les 7 règles :
1. Être bienveillant ;
2. Noter toutes les idées ;
3. Abolir la censure ;
4. Produire un maximum d’idées (quantité) ;
5. Accueillir toutes les idées, même les plus folles ;
6. Détourner les idées, les reprendre, les modifier ;
7. S’ancrer dans le présent, « ici et maintenant » (ce qui est dit en cours de séance
n’est valable que dans la séance).
Ces règles ont vocation à « ouvrir » la séance et à aider l’animateur à « cadrer » cette
ouverture sans devenir trop directif.
L’environnement créatif, vous le comprenez, doit être lui-même « créé ». Pour ce faire,
rien de tel qu’un petit échauffement, lorsque les participants sont encore « froids ».
L’enjeu est de leur faire prendre connaissance des différents outils que vous pourrez
être amenés à utiliser avec eux. À cette occasion, l’animateur pourra aussi repérer les
personnalités de chacun et s’adapter en fonction. Enfin, ce sera l’occasion pour lui de
jauger la qualité du groupe au niveau de la fluidité, de la flexibilité et de l’originalité.
Voici quelques exemples donnés par François Debois, Arnaud Groff et Emmanuel
Chenevier :
Outil 28 — La purge
C’est une sorte d’échauffement également, mais avec l’idée, ici, qu’il faut d’abord vider
son sac une première fois, afin de créer de meilleures idées ensuite. Ainsi, les
participants se libèrent rapidement de leurs préjugés, de leurs idées en cours, et sont
capables d’aborder la suite de la séance avec un regard neuf et plus original.
Pour les auteurs de cet ouvrage, cet outil doit être utilisé dans toute séance, avant de
produire des idées nouvelles. Sa mise en œuvre est simple : pendant 10 minutes,
chaque membre réfléchit pour son compte au sujet, puis va poser des Post-its avec ses
éléments de réponse sur le paperboard. L’animateur regroupe ensuite les idées qui
seront réutilisées en fin de séance.
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Outil 29 — Le brainstorming
Outil célèbre de la créativité inventé par Alex Osborn, il est lié aux 7 règles reformulées
à l’outil 26 (souvent résumées par l’expression CQFD : censure abolie, quantité, folles
idées, détournement). Comme il est connu, il est facile de le proposer à un groupe. Par
ailleurs, il permet de produire beaucoup d’idées en peu de temps.
Outil 30 — Le brainwriting
« Écrivez ! Noircir le papier est idéal pour éclaircir l’esprit. » (Aldous Huxley, cité dans La
boîte à outils de la créativité)
Ici, pas de prise de parole, tout est silencieux. Si vous avez beaucoup de timides dans
le groupe, c’est idéal ! Voici le principe :
Outil 31 — L’inversion
Retourner votre problème comme un gant. Telle est peut-être la meilleure manière de
lui trouver une solution ! L’inversion est un outil simple, qui fonctionne par opposition et
analogie.
Demandez-vous : quel est mon objectif ? Et celui que je ne voudrais pas atteindre ?
Que ferais-je pour être sûr d’atteindre cet objectif non souhaité ? Et donc, est-ce que
cela peut me donner des idées pour l’objectif réellement visé ?
Une fois l’inversion réalisée, des idées auront émergé. Vous pouvez alors les
approfondir et les concrétiser. En tant qu’animateur, prêtez attention au détail des idées.
Ici, il convient d’être précis et d’aller au fond des choses, notamment pour éviter les
redondances et faire surgir les différences.
Prenons l’exemple utilisé par les auteurs. Vous voulez inventer un nouveau meuble de
salle de bains composé d’une baignoire, d’une armoire, d’un lavabo et d’un miroir. Vous
allez entrer chaque composant dans le tableau, une fois à la verticale et une fois à
l’horizontale.
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De cette façon, vous obtenez des combinaisons deux par deux. Certaines sont inutiles
(baignoire — baignoire, par exemple) ; d’autres correspondent à un état de l’art déjà
existant (lavabo — miroir) ; d’autres enfin peuvent se révéler plus originales et
constituer des idées à creuser.
Les auteurs invitent à ajouter un « intrus », c’est-à-dire un élément qui aide à sortir du
cadre et à proposer des idées encore plus originales. Par exemple, ajouter l’élément
« rose » à la matrice et voir ce que cela donne.
Outil 33 — Le SPIDER ©
En voici le mécanisme :
1. Formulation de l’enjeu ;
2. Déclinaison en trois verbes d’action (dimension rationnelle) ;
3. Association de trois images à chaque verbe ;
4. Transformation de ces trois images en trois idées.
Vous le comprenez, cette méthode permet de générer pas moins de 27 idées à partir de
la décomposition progressive du problème. C’est une technique assez systématique et
synthétique qui peut très bien fonctionner de façon individuelle ou collective.
Outil 34 — Le portrait chinois
Méthode assez connue, venue de la poésie, elle repose sur la comparaison. « Si je/ma
marque/mon problème […] était un animal/une chanson/un outil […], ce serait […] ».
Aujourd’hui, c’est une technique qu’utilisent abondamment les marques pour fabriquer
leur image.
Vous pouvez proposer cet exercice en groupe. Si vous animez la séance, veillez à ce
que chaque participant exprime et explique sa proposition. Ensuite, vous regrouperez
les idées en fonction des raisons qui ont été invoquées par chaque participant, afin de
faire surgir les différents types de perception autour du problème.
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Dossier 5 — Animer vos séances de créativité (niveau
« Champion » !)
Outil 35 — L’analogie
Trouver des ressemblances entre différents domaines afin de créer des idées neuves,
voilà le cœur de l’analogie. Les spécialistes classent généralement l’analogie en 5
types:
1. Ressemblance ;
2. Comparaison ;
3. Parabole (et métaphore) ;
4. Schéma ;
5. Identification.
Ensuite, vous aiderez les participants à transposer le problème dans un autre domaine.
Par exemple : « comment se fixe la moule sur le rocher ? » ou « comment le miel se
mélange au yaourt ? »
Par la suite, vous choisirez avec les membres du groupe les meilleures analogies, les
plus « parlantes » et les plus éloignées du problème, pour les décoder, puis les croiser
afin de fertiliser la réponse au problème.
L’animateur devra les préparer en amont, puis les projeter au groupe en les présentant
rapidement. Les participants seront invités à s’exprimer à leur sujet et à donner leur
ressenti. Ces éléments émotionnels mis en commun pourront aider à déplacer ou à
résoudre le problème.
Cet outil peut être utilisé en complément à l’outil 35 sur les analogies. Les images
viendront stimuler la recherche de ressemblances.
Qui est-il ? Celui que vous voulez ! Demandez simplement à un personnage illustre de
vous aider à résoudre votre problème. En lui téléphonant ? Non, simplement en
imaginant vous trouver à sa place.
En tant qu’animateur, vous pouvez créer de petits papiers qui seront tirés ensuite au
hasard. Vous ferez jouer chaque participant en posant les deux questions suivantes :
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En tant qu’animateur, choisissez avec soin vos personnages en prenant en compte les
référents culturels des participants et en évitant ceux qui sont trop controversés.
Fermez les yeux, laissez vous aller : il est temps d’explorer librement votre problème
grâce aux ressources du rêve et de l’imaginaire.
En couchant les participants au sol, têtes regroupées vers le centre (en étoile). Vous les
invitez à se détendre, puis vous expliquez que le fantastique va servir de ressource à la
création.
De là, vous pouvez utiliser une situation ou un objet en relation avec le problème à
résoudre. Faites raconter des histoires et pensez à attirer l’attention des participants sur
les détails sensibles (couleur, texture, sons, etc.).
Notez ce qui est formulé à cette occasion, afin d’avoir des ressources pour la suite de la
séance.
Particulièrement utiles lorsqu’un groupe a des difficultés à se sortir d’un cadre donné,
les mots inducteurs vont stimuler la pensée divergente ou le pas de côté.
L’idée est simple : introduisez un ou plusieurs mots étrangers (décalés, mais pas trop)
dans le problème et voyez ce qui se passe. Pour vous aider, le livre vous fournit une
liste de mots inducteurs proposée par Kent et Rozanoff.
Employez cette méthode lorsque vous voulez relancer la recherche d’un problème, à
n’importe quelle phase de créativité.
Outil 40 — Le portrait en creux
Il s’agit d’un autre outil de relance que vous pouvez employer à n’importe quelle phase
du processus créatif. Son principe se résume en deux points :
1. Identifier ce que le problème posé n’est pas (un séminaire professionnel n’est
pas un festival de cinéma, par exemple) ;
2. Afin d’imaginer ce qu’il pourrait être, vu sous cet angle, en creusant chaque
aspect (le cinéma pourrait-il devenir le thème du prochain séminaire ?)
Cette technique conviendra aux groupes ou aux personnes qui ne se sentent pas très à
l’aise avec le fait de faire intervenir l’inconscient (comme dans le rêve éveillé ou le
brainstorming, par exemple). Autre trait qui peut être un avantage : elle nécessite très
peu de contexte créatif. Vous pouvez donc l’appliquer rapidement et même en costume
cravate !
Comment fonctionne-t-elle ?
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Dossier 6 — Le design thinking
Outil 42 — Persona
● Son identité ;
● Le contexte qui l’amène à vous ;
● Ses contraintes ;
● Son ou ses besoins spécifiques ;
● Ses façons de faire/ses habitudes actuelles ;
● Sa motivation.
Vous pouvez travailler ce parcours du client en groupe, lors d’une séance de créativité.
À l’aide d’un animateur, vous dégagerez les différents points de contact entre le
produit/service et le prospect, puis vous chercherez entre autres à dégager les
émotions de celui-ci et aussi la façon de les « positiver » le plus possible.
Cet outil implique normalement d’avoir élaboré son persona (outil 42). Si vous le
pouvez, faites participer non seulement les marketeurs, mais aussi les vendeurs (au
contact direct du client), voire les clients eux-mêmes !
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Outil 44 — Effectual Makers©
Inspirée par les Fab Labs développés au sein du MIT (Massuschet Institute of
Technology), l’idée centrale des Effectual Makers © consiste à réaliser au plus vite son
idée pour identifier le plus rapidement possible ce qu’il reste à faire et à inventer. Les
auteurs parlent d’une « créativité pragmatique ».
Si les besoins de vos utilisateurs ont été identifiés, vous pouvez vous lancer dans une
telle démarche, qui nécessite de mettre en place et de mettre à disposition un
prototype, qui sera ensuite testé et évalué par plusieurs types de personnes (plus il y a
de gens différents, et plus il y a d’idées à glaner).
Une séance de créativité pourra être organisée autour de cet outil. L’animateur veillera
à prévoir différents temps, durant lesquels les participants réfléchiront tantôt en groupe,
tantôt individuellement. Si le groupe est hétérogène, c’est bien mieux.
La base ?
Voici un outil qui est lui directement inspiré par le lean startup et de Produit minimum
viable ou Minimum viable product (MVP), mais aussi d’autres approches agiles.
« MVI est un processus de créativité très convergent qui s’attache à répondre à chacun
des besoins initialement priorisés de votre problématique en intégrant l’utilisateur final,
pour valider et intégrer progressivement les idées proposées. » (La boîte à outils de la
créativité)
Concrètement :
1. Élaborez un premier design de votre idée (à partir d’un outil présenté dans
l’ouvrage, par exemple). Celle-ci doit répondre à la fonction la plus importante qui
a été décelée dans l’analyse de la problématique et des besoins. C’est votre MVI
(ou « MVI1 »).
2. Expérimentez une première fois en la soumettant à votre utilisateur final.
Analysez et corrigez les erreurs en générant de nouvelles idées.
3. Implémentez la nouvelle offre en ajoutant une fonction. Vous avez votre MVI2.
4. Expérimentez à nouveau, et ainsi de suite (jusqu’à obtenir une MVIn, qui
convient à l’utilisateur).
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Gardez l’esprit ouvert sur les changements proposés par les bénéficiaires de votre
offre/idée. Si la phase d’expérimentation permet de dégager une piste intéressante à
suivre qui remet en cause le cahier des charges initial, évaluez-la et cherchez à la
tester.
Cet outil permet d’identifier, puis de formuler un problème. Il a été conçu pour résoudre
des problèmes industriels. Son point central est de décaler l’attention de la solution
elle-même vers la fonction ou la finalité.
Comme son nom l’indique, cet outil s’intéresse à toutes les phases de l’existence d’un
produit, depuis sa création jusqu’à sa destruction. L’enjeu est d’observer tous les
acteurs qui s’emparent du produit et lui donnent des fonctions différentes.
Cet outil permet d’améliorer un produit/service ou de lui trouver des alternatives viables
moins coûteuses, par exemple. Il se base sur la décomposition du produit en trois
éléments distincts :
1. Fonctions ;
2. Composants ;
3. Technologies.
En dissociant ces éléments, vous vous rendez capable de les recombiner de façon
originale. Limitez-vous aux fonctions, aux composants et aux technologies de base,
sans descendre trop profondément dans l’analyse. Sinon, vous risqueriez de la rendre
impraticable (trop d’éléments à recombiner nuisent à la créativité) !
Outil 50 — Le SCAMPER
Cette méthode est proche de l’idée de concassage vue plus haut. Ici, la production
d’idées va être impulsée par un certain nombre de verbes d’action (dont les premières
lettres, mises bout à bout, forment l’acronyme SCAMPER).
● Substituer ;
● Combiner ;
● Adapter ;
● Modifier ;
● Produire ;
● Éliminer ;
● Réorganiser.
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Identifiez une situation (ou un produit), puis laissez chaque participant intervenir
librement, sans se censurer, sur chacun des verbes. Reformulez avec soin chaque idée
à partir du verbe d’action.
Outil 51 — La bionique
L’analogie avec les êtres vivants, mais aussi avec la matière inorganique, joue ici un
rôle déterminant. Vous aiderez les participants à généraliser, puis à transposer le
problème en cherchant des solutions ou des fonctions semblables dans la nature.
Elle s’appuie sur une liste de 39 paramètres génériques permettant de formuler des
contradictions techniques, ainsi que sur 40 principes de solutions qui peuvent être
susceptibles de résoudre ces contradictions/problèmes.
L’application de cet outil peut être pesante. En tant qu’animateur, vous pouvez
présélectionner les paramètres pour aller plus rapidement.
● Forces (strenghts) ;
● Faiblesses (weaknesses) ;
● Opportunités (opportunities) ;
● Menaces (threats).
« Le SWOT permet de cible des axes stratégiques en croisant les forces et les
opportunités de l’organisation et conseille d’abandonner les activités faisant l’objet de
menaces externes ou de faiblesses internes. Le SWO créatif propose de renverser
cette analyse et d’aller chercher dans toutes les cases de la matrice les opportunités de
business. » (La boîte à outils de la créativité)
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Outil 54 — Le canevas stratégique
En marketing, un « océan rouge » est un marché très concurrentiel, dans lequel les
concurrents se battent pour les mêmes proies et agissent de façon mimétique.
Par contraste, un « océan bleu » est un marché où les concurrents agissent de façon
différenciée en cherchant à capter un secteur spécifique du marché, sans attaquer
directement les autres.
source: https://bpifrance-creation.fr/
Comme l’outil précédent, celui-ci a été développé par M. Chan Kim et Renée
Mauborgne dans le livre Stratégie Océan Bleu. Il s’agit d’une liste de questions à se
poser pour analyser votre marché et votre positionnement.
1. « Quels sont les points différenciant des solutions alternatives sur le marché ?
[…]
2. Quels sont les points différenciant des autres secteurs d’activité ayant les mêmes
missions ? […]
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3. Qu’est-ce qui se passe avant, pendant et après l’utilisation des
produits/services ? Quelles sont les insatisfactions qui pourraient être traitées à
chaque étape ? […]
4. Qui sont les “non-acheteurs” de nos offres ? Comment pourraient-ils devenir nos
meilleurs clients ? […]
5. Comment pourrions-nous changer l’orientation et l’accent mis sur le prix et
l’attrait fonctionnel par rapport au contenu affectif ? […]
6. Quelles sont les tendances extérieures majeures qui auront une influence sur le
marché dans le futur ? » (La boîte à outils de la créativité)
L’utilisation de cette méthode suit l’analyse stratégique à proprement parler. Les axes
stratégiques doivent donc avoir été fixés en amont.
Résumez chaque axe sous forme de missions simples, puis posez une question qui
permette de résoudre l’insatisfaction repérée sur le marché. Ensuite, faites un
remue-méninges pour faire apparaître des réponses, puis regroupez-les et étudiez-les.
Ce modèle inventé par Michaël Porter peut vous aider à déterminer le degré d’intensité
de la concurrence dans votre domaine de prédilection.
1. Clients ;
2. Substituts (acquisition/recrutement de nouvelles compétences, rachat de
start-ups) ;
3. Nouveaux entrants ;
4. Fournisseurs ;
5. Concurrents ;
6. Pouvoirs publics.
Selon ce modèle, vous devez analyser un axe stratégique en fonction de ces forces,
puis donner une intensité concurrentielle (de 1 à 3) pour chaque force. Lorsque
l’intensité est trop importante sur une force, cherchez des alternatives.
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Dossier 9 — Développer la créativité ouverte/collective
Outil 58 — Les systèmes de management des idées (SMI)
Cet outil s’appuie sur des applications informatiques distribuées dans l’entreprise. Leur
but ? Faire remonter les idées générées par les collaborateurs, puis les enrichir dans un
processus collectif d’incubation, puis de transformation en projets.
Pourquoi est-ce important ? Tout d’abord, pour ne pas se couper d’une source
d’innovation abondante et déjà disponible. Ensuite, pour accroître l’engagement des
collaborateurs qui se sentent ainsi valorisés.
Autre outil venu tout droit du développement du numérique, le hackathon désigne une
méthode de création par l’action, qui mobilise tous les volontaires, sur 2 jours top
chrono !
C’est donc un outil qui implique l’organisation d’un événement et la création d’un jury
pour évaluer les propositions. Si vous souhaitez en mettre un en place, préparez-vous
bien en amont, à l’aide d’une équipe d’animation.
Cette méthode cherche à mettre en relation des porteurs d’idées avec des personnes
capables de les mettre en œuvre. Dans le contexte présent, cet évènement
s’organisera (comme le précédent) au sein de votre entreprise.
À la différence du hackathon, il s’agit ici d’organiser des tables rondes où les personnes
pourront parler de leurs idées et voir si des moyens peuvent être débloqués.
Elaborez un programme au préalable et, le jour J, rappelez par écrit les règles d’Osborn
(outil 21).
Comme son nom l’indique, ce type d’outil/évènement se base quant à lui sur la
compétition. Les collaborateurs se confronteront les uns aux autres sur leurs idées au
cours de manches (quart de finales, demi-finales, finale). À la fin, un vainqueur
émergera.
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Les manches fonctionneront en matchs oratoires de 5 minutes, basés sur des pitches
(courtes présentations de l’idée) et des débats. C’est l’assemblée qui décide du
vainqueur de la manche.
Cet outil vous aidera, en tant qu’animateur par exemple, à organiser les idées émises
par les participants à une séance de créativité. Le principe est simple, puisqu’il s’agit de
regrouper des idées émises au sein de groupes plus larges, c’est-à-dire des groupes
thématiques.
Il n’est pas nécessaire de donner un titre directement aux groupes. À l’inverse, il est
préférable de laisser les participants grouper progressivement les idées. Puis, une fois
qu’elles ont toutes été associées les unes aux autres, proposer collectivement des titres
(qui feront émerger des thèmes principaux).
« La fiche idée est essentielle dans le processus de créativité car elle force le rédacteur
à développer l’idée émise, à l’analyser, tant par ce qu’elle apporte au problème posé,
que par rapport aux risques qu’elle peut générer. » (La boîte à outil de la créativité)
Cette fiche sera rédigée de préférence pour l’idée choisie, c’est-à-dire après une
réunion où des idées ont été émises et sélectionnées. La fiche comporte :
● Un titre ;
● La description détaillée de l’idée et du procédé de mise en œuvre ;
● Les avantages ;
● Les risques ;
● Des propositions.
Celui qui est le plus défavorable à une idée (au cours d’une réunion, typiquement) sera
désigné pour être son « avocat commis d’office ». En d’autres termes, c’est celui qui
imagine le plus d’obstacles qui sera le mieux à même de dégager des solutions et de
trouver le meilleur moyen de « vendre » l’idée.
En tant qu’organisateur, vous veillerez à lui laisser du temps pour trouver les
arguments. Vous pouvez utiliser cette technique au cours d’une réunion, du tac au tac
(en lui laissant 5 à 15 minutes), mais aussi laisser plus de temps à la personne pour
construire sa défense (1 ou 2 semaines). Son argumentation pourra servir à la
rédaction de la fiche idée (outil 63).
Vous obtenez ainsi un diagramme qui permet de faire l’analyse d’un prototype auprès
des concepteurs ou des utilisateurs.
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Attention, les réponses au questionnaire doivent être rapides, spontanées. Si vous le
rédigez, veillez à ne pas dépasser 25 items (intuitif/rationnel étant un item, etc.), sinon
vous risquez de perdre l’attention de ceux que vous interrogez.
Ce tableau permet de noter les idées qui ont été développées à l’issue d’une séance de
créativité. Elle permet d’affiner le tri en sélectionnant celles qui paraissent les
meilleures.
1. Efficacité ;
2. Originalité ;
3. Faisabilité.
Attention, si vous avez fait émerger beaucoup d’idées, remplir ce tableau peut vous
prendre du temps.
1. Indispensables ;
2. Optionnelles ;
3. Plaisirs.
Recueillez les avis après avoir fait un pitch. Quels sont les retours ? Si vous avez des
problèmes sur le lot 1, vous devrez modifier votre MVI. Répétez l’opération jusqu’à ce
que tous les utilisateurs comprennent et valident votre MVI.
Autre outil d’analyse objectif de vos idées, les 6 curseurs vous permettent de comparer
et de jauger chacune d’entre elles grâce à des critères clairs. Il peut être employé en
contrepoint de la fiche idée.
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« Le diagramme de Kano permet d’évaluer des idées par rapport à l’état du marché,
d’une part, et aux attentes des clients d’autre part. Ce modèle identifie quatre types de
caractéristiques d’un produit ou d’un service qui, selon qu’elles sont présentes ou
absentes, satisferont les clients. » (La boîte à outils de la créativité)
1. Proportionnelles ;
2. Obligatoires ;
3. Attrayantes ;
4. Hostiles.
Cet outil peut être utilisé en début de séance aussi bien qu’à la fin. Il a pour finalité
principale de faire émerger la disparité entre les attentes des consommateurs
concernant un produit/service et les offres disponibles.
Voici un dernier outil qui vous permettra de classer et d’évaluer vos idées. Il s’agit de
positionner, en abscisse l’intérêt, et en ordonnée la facilité de mise en œuvre. Vous
obtenez un graphe que vous pouvez découper en 9 carrés.
Vous manquiez d’idées ? Avec ce livre, en tout cas, vous ne manquerez plus de
méthodes pour en trouver !
Ce livre fourmille de techniques à découvrir, à combiner et à réutiliser seul ou en
groupe. Bien sûr, c’est principalement dans le cadre de l’entreprise que la créativité est
sollicitée ici, conformément à l’esprit de la collection “La boîte à outils”.
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Que vous soyez un freelance, un collaborateur ou un dirigeant d’entreprise, vous y
trouverez tous les outils dont vous avez besoin pour faire émerger et décoller vos
projets !
Ce livre vous aidera à envisager l’innovation sous un œil neuf et pratique. Sa principale
caractéristique est de vous introduire à la conception et à la mise en place de séances
de créativité au sein de vos organisations.
Les auteurs, François Debois, Arnaud Groff et Emmanuel Chenevier, sont tous trois
spécialistes de ce type de prestations.