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542 Linfirmiere Dans Le Systeme de Sante Divers Auteurs

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L’INFIRMIER-E DANS LE SYSTEME DE SANTE

- Congrès de Porticcio du 15 au 18 mai 2017-

La réflexion sur la place de la profession infirmière dans le système de santé a toujours été
centrale dans les mandats du SNICS.

Pour être infirmier-ère à l’éducation nationale, il faut d’abord être infirmier-ère. Cette
tautologie conduit cependant à imaginer, développer, construire des missions spécifiques,
des soins singuliers, une équipe particulière à partir des « compétences » en droit de la
profession.

Notre mandat d’une spécialité-spécificité reconnue par un diplôme de master ne prend sens
qu’à cette condition. La reconnaissance de notre profession dans son entièreté et dans
l’entièreté de la structuration universitaire du système LMD. Une cohérence totale entre un
diplôme de licence pour les infirmiers en soins généraux, un diplôme de master pour les
spécialités-spécificités et bien évidemment un diplôme de master le tout dans un ensemble
cohérent celui de la discipline en sciences infirmières.

Mais comment imaginer, construire, revendiquer et poser des mandats pour notre profession
en la déconnectant de son utilité sociale ?

Affirmer simplement que la population française « nous aime », et c’est vrai, n’est pas
suffisant. Encore faut-il évaluer si le soin infirmier, si notre profession, nos formations,
permettent de répondre aux besoins et aux demandes de nos concitoyens en augmentant la
qualité des soins, au service de l’intérêt général.

De manière récurrente, que ce soit dans le champ de l’éducation ou celui de la santé, les
politiques qui se succèdent y vont tous d’une loi de « modernisation ». Tous parlent
d’améliorer l’offre de soins et d’être plus proche des préoccupations de nos concitoyens…
mais très rarement ils écoutent les professionnels du soin que nous sommes.

Sortir d’une vision médico-centrée

La santé, en France, est historiquement construite autour du médecin, et il existe deux


mondes : celui des professions médicales (médecins, dentistes, pharmaciens et sages-
femmes) et d’un second constitué de ceux qui viennent pour aider les médecins soit à établir
un diagnostic médical, soit pour appliquer et mettre en œuvre une prescription. Ce qui se
traduit par l’écriture du code de santé publique : « 4ème partie : Professions de santé/ Livre
1er professions médicales et Livre III Auxiliaires médicaux, aides soignants, auxiliaires
de puéricultures, ambulanciers et assistants dentaires ».

Les infirmiers sont dans « auxiliaires médicaux ».

Ce postulat de la santé « médico centré » nous cantonne à être des « auxiliaires


médicaux ». Dans le code de la santé publique, c’est la dénomination retenue pour les
professions de santé réglementées en dehors des pharmaciens…..

1
Cette posture historique a impacté fortement l’inconscient populaire… « C’est mieux lorsque
le docteur a dit, a vu, a ordonné…. ».

De fait, toutes les professions non médicales ont, historiquement, été développées et
construites autour de ce postulat de droit :

« Dans le contexte français, on distingue quatre professions dites médicales (médecins,


dentistes, sages -femmes, pharmaciens), les autres étant des professions paramédicales
(auxiliaires de santé dans le code de la santé publique). Ces derniers, comme le terme
d’auxiliaire des médecins l’indique, se voient reconnaître par la loi des domaines
d’intervention en dérogation à l’exercice illégal de la médecine. Ainsi, les procédés de travail
et les tâches pouvant être réalisés par les non – médecins sont définis par la loi et les
règlements (décrets d’actes, arrêtés (HCAAM rapport innovation système de santé) »

Le SNICS s’est toujours inscrit dans une triple démarche d’émancipation construite, élaborée
par rapport à la réalité de notre profession à commencer par l’exercice de notre profession à
l’éducation nationale.

Tout d’abord une émancipation professionnelle

: le refus d’être des « porteurs de valises » des médecins. Nous avons toujours été attachés,
arcboutés à définir l’utilité de notre soin infirmier dans sa dimension holistique (soins
relationnels, techniques et éducatifs), en signifiant sa singularité en rapport à l’exercice de
l’art médical. Nous avons placé l’art infirmier sur un même plan que l’art médical. Cette
émancipation intellectuelle passe par la formation universitaire et la reconnaissance de celle
ci, LMD et catégorie A pour tous (tes)…et la capacité de notre profession à se définir elle-
même, pour elle-même (sortir du médico centré) et pour les patients et le refus d’une
hiérarchie professionnelle. Par exemple, à l’hôpital, un Chirurgien chef de service n’est
jamais un supérieur hiérarchique professionnel des chirurgiens praticiens hospitaliers du
service. Alors que pour les infirmières, structurellement, il existe une certaine hiérarchie
professionnelle organisée par décret statutaire entre infirmiers et cadres de santé.

Alors que notre profession répond aux mêmes obligations au regard du droit que les
professions médicales, elle est malgré tout structurellement liée au « pouvoir » médical en
matière de régulation des soins, du moins dans les structures hospitalières.

A l’origine de l’émergence d’une profession

« La profession est ici entendue au sens d’Eliot Freidson, à savoir la détention par un groupe
professionnel d’un monopole qui lui est accordé par la société et s’exprimant dans la loi. En
France, les médecins sont les seuls autorisés à intervenir sur le corps humain. Toute
personne non autorisée qui le fait peut être poursuivie pour exercice illégal de la médecine.
Une profession est ainsi définie par la détention d’un monopole, la maîtrise de la production
et de la transmission des savoirs par elle- même et la reconnaissance d’un domaine
spécifique de régulation (un conseil de l’ordre et un code de déontologie) par les pairs. Elle
constitue alors un groupe social autonome. La justification principale de ce processus de
régulation est la protection des malades. La sécurité et la responsabilité sont ainsi des
enjeux régulièrement convoqués devant toute évolution des rôles professionnels.
Inversement, l’autonomie de la régulation professionnelle est également régulièrement
critiquée, le contrôle exercé par les pairs étant souvent considéré comme insuffisant. »

2
En 1962, un arrêté (6 janvier) place l’exercice infirmier sous la responsabilité médicale.
Cependant, il décrit une liste d’actes que l’infirmière peut exécuter sous la responsabilité du
médecin. Ainsi, dans les années soixante, l’image de la professionnelle repose sur son
savoir, ses compétences, ses gestes techniques. Les soins de nursing, la relation au
malade, sont confiés progressivement aux aides-soignantes, qui se les approprient. Les
aides-soignantes se voient attribuer les tâches autrefois laissées aux « servantes ».

Selon Nicole Pierre, directeur des soins (BN) durant cette période, les infirmières ont
tendance à s’identifier au médecin et travaillent sous son autorité. Devant une pénurie de
personnel, les médecins « délèguent des actes de façon officieuse », et les infirmières s’en
trouvent valorisées. Ainsi, les infirmières ne deviennent opérationnelles qu’à travers les
gestes techniques centrés sur la maladie et non sur le malade, elles se situent alors dans un
rôle d’exécution des soins. Le travail infirmier apparaît comme morcelé en actes techniques,
réalisés dans le cadre d’une organisation basée sur le taylorisme. L’organisation du travail
repose sur une parcellisation et une hiérarchisation des tâches. Dans cette organisation
rationalisée du travail, le patient ne trouve plus sa place.

En 1993, la profession infirmière définit par des actes

la profession obtient deux décrets : l’un relatif aux règles professionnelles et l’autre aux actes
infirmiers.

Ce décret enferme les infirmières dans une liste d’actes qui relèvent de leur rôle propre ou
d’actes effectués sur prescription.

Le code de santé publique est emblématique en ce sens quant à la place des différentes
professions de santé et de leur hiérarchie, ainsi que de l’espace professionnel laissé à
chacune.

Ainsi, les professions de santé relèvent toutes du livre 4 du code de la santé publique avec
pour chacune un titre leur correspondant. Ce qui pourrait accréditer la thèse selon laquelle
notre profession est traitée à égalité des professions médicales et notamment celle des
médecins.

A y regarder de plus près, il n’en est rien. Le diable se cache parfois dans les détails mais là,
il ne s’agit pas de détails mais bel et bien de la conception politique de telle ou telle
profession.

La rédaction du code de la santé publique est éclairante sur ce sujet :


Concernant les médecins :
4ème partie, livre 1er titre 3 relatif à la profession de médecin : Médecin généraliste de premier
recours et médecins spécialistes de premier ou deuxième recours.

Et la profession de médecin par des missions.

« Article L4130-1

Modifié par LOI n°2016-41 du 26 janvier 2016 - art. 68

Les missions du médecin généraliste de premier recours sont notamment les suivantes :

3
1° Contribuer à l'offre de soins ambulatoire, en assurant pour ses patients la prévention, le
dépistage, le diagnostic, le traitement et le suivi des maladies ainsi que l'éducation pour la
santé. Cette mission peut s'exercer dans les établissements de santé ou médico-sociaux ;

2° Orienter ses patients, selon leurs besoins, dans le système de soins et le secteur médico-
social ;

3° S'assurer de la coordination des soins nécessaire à ses patients ;

4° Veiller à l'application individualisée des protocoles et recommandations pour les affections


nécessitant des soins prolongés et contribuer au suivi des maladies chroniques, en
coopération avec les autres professionnels qui participent à la prise en charge du patient ;

5° S'assurer de la synthèse des informations transmises par les différents professionnels de


santé ;

5° bis Administrer et coordonner les soins visant à soulager la douleur. En cas de nécessité,
le médecin traitant assure le lien avec les structures spécialisées dans la prise en charge de
la douleur ;

6° Contribuer aux actions de prévention et de dépistage ;

7° Participer à la mission de service public de permanence des soins dans les conditions
fixées à l'article L. 6314-1 ;

8° Contribuer à l'accueil et à la formation des stagiaires de deuxième et troisième cycles


d'études médicales.

Article L4130-2

Créé par LOI n°2016-41 du 26 janvier 2016 - art. 66

Les missions du médecin spécialiste de premier ou de deuxième recours


comprennent les actions suivantes :

1° Compléter la prise en charge du patient par la réalisation d'une analyse diagnostique et


thérapeutique d'expertise, la mise en œuvre du traitement approprié ainsi que le suivi des
patients, selon des modalités propres aux compétences de chaque discipline ;

2° Contribuer à la prévention et à l'éducation pour la santé ;

3° Participer à la mission de service public de permanence des soins ;

4° Contribuer à l'accueil et à la formation des stagiaires de deuxième et troisième cycles


d'études médicales.

Le médecin spécialiste de deuxième recours peut intervenir en tant que médecin


correspondant, en lien avec le médecin généraliste, pour le suivi conjoint du patient et
l'élaboration du projet de soins.

4
Le médecin spécialiste de premier ou de deuxième recours intervient en coopération avec
les établissements de santé et contribue à la prévention des hospitalisations inutiles ou
évitables »

Les règles d’exercice sont déclinées sous forme de missions permettant au médecin de
« faire des choix » au sein de l’arsenal diagnostique et thérapeutique en leur possession.
Cette déclinaison en missions ouvre l’art médical sans l’enfermer dans des actes.

Des actes aux missions dans le code de l’éducation pour les infirmières de l’éducation
nationale.

C’est le choix que le SNICS a défendu, par ailleurs à l’éducation nationale, lors des derniers
textes sur les missions qui sont beaucoup moins une liste « à la Prévert » d’actes ou de
taches à effectuer que des missions que l’infirmière a en responsabilité autour de concevoir,
animer et évaluer, que ce soit autant dans le soin individuel que dans la dimension collective
de ce soin.

Concernant les infirmières, dans le code de santé publique, il n’existe pas de règles
d’exercice comme pour les médecins, mais une rédaction centrée sur des actes :

» Article L4311-1

Modifié par LOI n°2016-41 du 26 janvier 2016 - art. 134

Est considérée comme exerçant la profession d'infirmière ou d'infirmier toute personne qui
donne habituellement des soins infirmiers sur prescription ou conseil médical, ou en
application du rôle propre qui lui est dévolu.

L'infirmière ou l'infirmier participe à différentes actions, notamment en matière de prévention,


d'éducation de la santé et de formation ou d'encadrement.

L'infirmière ou l'infirmier peut effectuer certaines vaccinations, sans prescription médicale,


dont la liste, les modalités et les conditions de réalisation sont fixées par décret en Conseil
d’État, pris après avis du Haut conseil de la santé publique.

L'infirmière ou l'infirmier est autorisé à renouveler les prescriptions, datant de moins d'un an,
de médicaments contraceptifs oraux, sauf s'ils figurent sur une liste fixée par arrêté du
ministre chargé de la santé, sur proposition de l'Agence nationale de sécurité du
médicament et des produits de santé, pour une durée maximale de six mois, non
renouvelable. Cette disposition est également applicable aux infirmières et infirmiers
exerçant dans les établissements mentionnés au troisième alinéa du I de l'article L. 5134-1
et dans les services mentionnés au premier alinéa de l'article L. 2112-1 et à l'article L. 2311-
4.

Un arrêté des ministres chargés de la santé et de la sécurité sociale fixe la liste des
dispositifs médicaux que les infirmiers, lorsqu'ils agissent sur prescription médicale, peuvent
prescrire à leurs patients sauf en cas d'indication contraire du médecin et sous réserve, pour
les dispositifs médicaux pour lesquels l'arrêté le précise, d'une information du médecin
traitant désigné par leur patient.

L'infirmier ou l'infirmière peut prescrire des substituts nicotiniques. »

5
Nous retrouvons cette distinction dans la rédaction de la réglementation : Contrairement aux
infirmières, il n’y a pas d’articles déclinant exactement quels « actes » un médecin est
habilité à accomplir, ni comment il doit les mettre en œuvre.

La définition des « missions contenues dans la loi » leur permet de répondre aux injonctions
en matière de santé.

Pour les infirmières, l’axe vertébral de leur exercice est contenu dans la section de la partie
réglementaire et s’intitule : « actes professionnels ».

Certes, ces « actes » permettent également de délimiter un périmètre à la profession, mais


les missions pour les médecins le permettent également.

Certains, exerçant en secteur libéral, sont très attachés aux actes, car c’est ce qui permet de
les rémunérer.

Mais les médecins alors ??? : Ils sont avant tout rémunérés sur des « consultations », et
ensuite selon les techniques ou examens qu’ils mettent en œuvre, ils peuvent majorer la
consultation, par exemple la codification d’un ECG en sus, ou d’un frottis.

Les deux sont ils compatibles ? Les actes sont en lien, « au service » de missions et non
l’inverse. Ce qui permet à celui qui est détenteur d’une mission légale de piocher « dans une
trousse à outils ».

Plusieurs questions se posent aux infirmières :

La question posée est : devons nous accepter, revendiquer, que nos actes soient en lien
permanent, constant avec des missions dévolues à d’autres professions ?

Devons nous revendiquer des territoires de missions spécifiques, propres à notre profession,
ce qui n’exclue pas « d’utiliser le contenu de la boîte à outil ? »

Devons nous revendiquer une émancipation, totale ou partielle, en rapport avec cette
hiérarchie introduite par l’arrêté de 1962, mais également en anoblissant le « décret des
actes » ?

Nous y avons en partie répondu pour les infirmières de l’éducation nationale

Notamment lors du congrès de Martigues, où nous avions placé un curseur fort, après un
débat fort, celui du refus des pratiques avancées et d’une licence professionnelle (congrès
précédent de Lille).

Ces mandats nous ont amenés à revendiquer et obtenir des nouvelles missions pour
les infirmières de l’éducation nationale. C’est ce que nous avons obtenu et gagné dans la
rédaction de la loi, article L 121-4-1 du code de l’éducation :

« Article L121-4-1

 Modifié par LOI n°2016-41 du 26 janvier 2016 - art. 3

 Modifié par LOI n°2016-41 du 26 janvier 2016 - art. 4

6
I.-Au titre de sa mission d'éducation à la citoyenneté, le service public de l'éducation prépare
les élèves à vivre en société et à devenir des citoyens responsables et libres, conscients des
principes et des règles qui fondent la démocratie. Les enseignements mentionnés à l'article
L. 312-15 et les actions engagées dans le cadre du comité prévu à l'article L. 421-8 relèvent
de cette mission.

II.-Le champ de la mission de promotion de la santé à l'école comprend :

1° La mise en place d'un environnement scolaire favorable à la santé ;

2° L'élaboration, la mise en œuvre et l'évaluation de programmes d'éducation à la santé


destinés à développer les connaissances des élèves à l'égard de leur santé et de celle des
autres et à l'égard des services de santé ;

3° La participation à la politique de prévention sanitaire mise en œuvre en faveur des


enfants et des adolescents, aux niveaux national, régional et départemental, et la promotion
des liens entre services de santé scolaire, services de prévention territorialisée, services de
santé ambulatoire et services hospitaliers ;

3° bis La coordination des actions conduites dans le cadre de la protection et de la


promotion de la santé maternelle et infantile avec les missions conduites dans les écoles
élémentaires et maternelles ;

4° La réalisation des examens médicaux et des bilans de santé définis dans le cadre de la
politique de la santé en faveur des enfants et des adolescents ainsi que ceux nécessaires à
la définition des conditions de scolarisation des élèves ayant des besoins particuliers ;

5° La détection précoce des problèmes de santé ou des carences de soins pouvant entraver
la scolarité ;

6° L'accueil, l'écoute, l'accompagnement et le suivi individualisé des élèves ;

7° La participation à la veille épidémiologique par le recueil et l'exploitation de données


statistiques.

La promotion de la santé à l'école telle que définie aux 1° à 7° du présent II relève en


priorité des médecins et infirmiers de l'éducation nationale.

Elle est conduite, dans tous les établissements d'enseignement, y compris les instituts
médico-éducatifs, conformément aux priorités de la politique de santé et dans les conditions
prévues à l'article L. 1411-1-1 du code de la santé publique, par les autorités académiques
en lien avec les agences régionales de santé, les collectivités territoriales et les organismes
d'assurance maladie concernés. Elle veille également à sensibiliser l'environnement familial
des élèves afin d'assurer une appropriation large des problématiques de santé publique.

Des acteurs de proximité non professionnels de santé concourent également à la promotion


de la santé à l'école. Des actions tendant à rendre les publics cibles acteurs de leur propre
santé sont favorisées. Elles visent, dans une démarche de responsabilisation, à permettre
l'appropriation des outils de prévention et d'éducation à la santé. »

Devons nous nous inspirer de la rédaction de l’arrêté concernant les visites médicales et de
dépistages qui définissent des missions différentes (6 ans et 12 ans), mais qui permettent à

7
chaque profession d’utiliser les mêmes outils et les mêmes actes au service d’un diagnostic
et d’un suivi prescrit par l’une ou l’autre des professions forcément différents?

Nous savons que les médecins y voient une perte de pouvoir, de liberté, et qu’ils n’ont de
cesse de vouloir son abrogation.

Pour rappel, les infirmières de l’éducation nationale ne sont pas organisées en service. Le
seul supérieur hiérarchique administratif est le chef d’établissement.

Dans les champs traditionnels de la santé et lors de l’élaboration de la loi santé en 2016,
nous avons pu visualiser et vivre cette dominante de la prééminence du médecin dans la
santé.

Des obstacles sur le chemin de l’émancipation

L’histoire balbutie ou moins se répète. Si en 1962 il s’agissait d’un simple arrêté permettant à
des infirmiers d’effectuer des actes médicaux sous le contrôle et la responsabilité des
médecins, aujourd’hui le changement reste léger.

Malgré des avancées notables pour notre profession, dans sa capacité et dans certaines
circonstances à prescrire, à faire des choix (code de déontologie), la question de l’évolution
des champs d’interventions et donc de compétences légales indépendantes des professions
médicales est toujours d’actualité.

Certains, au fil du temps, ont voulu voir dans les concepts de « pratiques avancées » une
possible valorisation de la profession.

Des pratiques avancées soumises au contrôle médical d’un côté, déconstruction par
ordonnance du décret des actes de l’autre.

La nouvelle loi l’évoque. La loi HPST (Hôpital Patient Santé et Territoire) de Bachelot, avait
elle, placé la notion de coopération des professions de santé, notamment au travers de
protocoles de coopération.

Nous avions eu des mandats forts à Martigues sur le rejet de ces deux orientations au motif
qu’elles ne constituaient en rien une revalorisation de notre profession dans son ensemble.
Elle permettait surtout de « gagner du temps médical » et ne révisait en rien les champs de
la profession qui, de son côté, se battait pour une filière infirmière, une discipline infirmière
complète dans le système LMD. Une fois de plus, c’était ce que le « bon docteur » voulait
nous laisser faire. De nouveau s’opérait une vassalisation, de nouveau s’opérait le maintien,
l’enfermement dans un couple infernal mais en aucun cas cela ne débouchait sur une
émancipation de notre profession.

Rappelons que ce fut une revendication du SNIES que de reconnaître les dépistages des
troubles du langage ainsi que de « peser et mesurer » dans le cadre de la visite médicale
des 6 ans, comme une pratique avancée, puisque nous aidions le médecin.

« Le transfert de compétences va conduire les infirmières à évoluer vers une profession plus
spécialisée sans être une spécialisation….Transfert….. Sur dérogation, l’infirmière peut
assurer des soins d’hémodialyse, faire partie des consultations de suivi en oncologie etc….à
la place du médecin ; Il s’agit seulement de développer le seul aspect des actes sur

8
prescription médicale qui est élargi. Il ne s’agit en aucune façon de donner aux infirmières la
possibilité de s’investir dans la clinique infirmière répondant aux besoins de la population
(mémoire Nicole Pierre, Directrice de soins). »

Aujourd’hui, beaucoup de nos collègues de la FPH (SNPI, CNI et associations), regardent


avec beaucoup de circonspection les pratiques avancées telles qu’elles sont écrites dans la
loi et demandent une évolution de cette écriture qu’ils ont pourtant provoquée, avec la
bénédiction de l’ordre. On peut le comprendre :

« Article L4301-1

 Créé par LOI n°2016-41 du 26 janvier 2016 - art. 119

I.-Les auxiliaires médicaux relevant des titres Ier à VII du présent livre peuvent exercer
en pratique avancée au sein d'une équipe de soins primaires coordonnée par le
médecin traitant ou au sein d'une équipe de soins en établissements de santé ou en
établissements médico-sociaux coordonnée par un médecin ou, enfin, en assistance
d'un médecin spécialiste, hors soins primaires, en pratique ambulatoire.

Un décret en Conseil d’État, pris après avis de l'Académie nationale de médecine et des
représentants des professionnels de santé concernés, définit pour chaque profession
d’auxiliaire médical :

II.-Peuvent exercer en pratique avancée les professionnels mentionnés au I qui justifient


d'une durée d'exercice minimale de leur profession et d'un diplôme de formation en pratique
avancée délivré par une université habilitée à cette fin dans les conditions mentionnées au
III »

Dès le premier alinéa le ton est donné…… puisqu’il faut être dans une équipe coordonnée
par un médecin. Mais ce qui est également intéressant, c’est que les « soins
primaires » ne sont pas concernés par ces pratiques avancées, et c’est compréhensible
car ne relevant pas exclusivement de compétences médicales puisqu’il s’agit selon l’OMS-
1978 de la prévention, la promotion de la santé, l’éducation à la santé, le développement
social et local.

Dans le même temps, et uniquement pour les infirmières, le gouvernement avec une
célérité à laquelle il ne nous a pas habitué, transcrit dans le code de santé publique une
directive européenne. Pour aller très vite il utilise la promulgation d’une ordonnance. De
quoi s’agit-il ?

Tout simplement de déshabiller la profession d’infirmière ! Il s’agit de permettre un exercice


partiel de notre profession.

La profession infirmière n’ayant principalement que des actes, que ce soit dans le rôle propre
ou sur prescription, (cf supra) le gouvernement permet que pour ces actes, il ne sera pas
nécessaire d’avoir la complétude de la formation infirmière d’une part, ni le DE d’autre part. Il
suffira, sous condition de formation, de permettre à certaines personnes de réaliser certains
actes infirmiers, sans, de fait, être dans l’exercice illégal de la profession.

9
Dans un contexte d’évolution du système de santé liée à la démographie médicale, à la
spécialisation de la médecine, à l’importance accrue de soin et de confort du patient dans la
prise en charge notamment des pathologies chroniques, la tentation est grande de modifier à
la marge le décret infirmier au bénéfice du métier d’aide-soignant avec des glissements
d’actes comme la glycémie capillaire et la pose de bandes de contention.

Ce projet est une attaque en règle contre notre profession car cela change le cadre juridique
de notre profession en confiant des actes techniques réservés aux infirmier.e.s à des aides
soignant.e.s dans des établissements médicaux-sociaux pour répondre par exemple aux
attentes du lobby des directions d’EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes
âgées dépendantes) dans la recherche du moindre coût aux dépens de la qualité des soins.

Le SNICS ne peut ainsi tolérer le démantèlement du décret d’actes professionnels de


notre profession.

Cette déréglementation de notre profession entraîne non seulement une menace quant à la
qualité des soins et la sécurité des patients, mais aussi une incohérence à l’intégration de la
profession d’infirmière dans le processus LMD.

Cependant, le décret d’actes et d’exercice infirmier n’a pas été réactualisé depuis 2004,
alors que les pratiques médicales ont évolué. 25 organisations associatives infirmières et
syndicales dont le SNICS, posent l’exigence de l’actualisation du décret relatif aux actes et à
la profession infirmière au regard des besoins de la population, en tenant compte des
évolutions des pratiques validées dans les référentiels de compétence et de formation
infirmière. La reconnaissance des consultations infirmières et infirmières spécialisée en
première et deuxième ligne, et révision de la nomenclature des actes professionnels
(NGAP).

Nous voyons bien ici où conduit la logique d’enfermement d’une profession qui serait
définie uniquement sur des actes et non sur des missions en premier.

En droit actuel, l’atteinte, le droit de toucher le corps, de nommer, en matière de santé,


incombe au médecin. C’est ce qui, en partie, légitimise la notion de « missions » qui
incombent à leur profession dans le code de santé publique. Nécessairement, il en découle
que tous les actes qui accompagnent ces missions, ces compétences, relèvent
intrinsèquement de la responsabilité et soient mis à la disposition du médecin.

Dans la démarche historique d’émancipation de la profession, l’arrêté de 1962 marquait un


tournant en définissant un certain nombre d’actes que les auxiliaires médicaux pouvaient
effectuer, bien entendu sous la responsabilité du médecin. De facto, cela signifiait que tous
les autres actes restaient du ressort des seuls médecins, mais que pour les actes
« délégués » aux auxiliaires médicaux, les médecins étaient compétents pour les effectuer
mais au-delà, car ils pouvaient les vérifier. La liste était limitative.

1993 marque un tournant avec l’introduction de la notion du rôle propre « relève du rôle
propre… ». Le décret 93-345 du 15 mars 1993 que nous appelons à tort décret de
compétences, son titre exact est « décret relatif aux actes professionnels et à l’exercice
de la profession d’infirmier ». Ce qui n’a pas du tout la même signification.

Ce décret définit les actes que les infirmiers sont « habilités » à mettre en œuvre ; Il amorce
une démarche d’autonomie de la profession tout d’abord en esquissant des champs très

10
parcellaires de missions dans son article 1er, 1er alinéa, « protéger, maintenir, restaurer et
promouvoir etc… » mais sans les nommer puisque on les définit comme un but.

Les soins infirmiers « ont pour but ». Après les avoir définis« préventifs, curatifs ou palliatifs
sont de nature technique, relationnelle et éducative ».

Pour ce qui concerne le médecin généraliste, la définition est différente (L4130-1


CSP) : « les missions du médecin généraliste sont notamment les suivantes » et non
exclusivement.

« Contribuer à l’offre de soins ambulatoires…. Orienter les patients selon leurs besoins….
S’assurer de la coordination des soins nécessaires aux patients… s’assurer de la synthèse
des informations transmises… Administrer et coordonner les soins visant à soulager la
douleur… contribuer aux actions de prévention et de dépistage…Participer à la mission de
service public de permanence des soins… »

Certes, le décret de 1993 participe de l’émancipation de la profession et permet de définir


par excès la notion d’exercice illégal de la profession d’infirmière, mais pour les médecins,
leurs missions sont définies par la loi.

Depuis1993, de nombreuses évolutions, dans la loi ou la réglementation, ont cependant eu


lieu pour notre profession et permettent cette différenciation et cette autonomie
professionnelle. Pour ne citer, de manière très limitative, que la possibilité de délivrer la
contraception d’urgence, le renouvellement de prescription de la contraception orale, les
substituts nicotiniques et non des moindres, l’article 121-4-1 du code de l’éducation cité plus
haut.

Nous devons donc mettre en œuvre des combats, des actions, et être force de proposition
pour faire évoluer notre profession vers un autre positionnement non médico-centré.

Nous devrons faire intégrer des « missions spécifiques » pour notre profession dans le code
de santé publique et refuser que nous soyons réduits à une liste d’actes.

La construction de la formation qui découle de chaque posture est différente et renvoie à une
reconnaissance différente. Soit au sein des formations professionnalisantes avec leur
cortège de licences professionnelles soit dans le système LMD complet.

Émancipation intellectuelle : un combat pour une filière universitaire Licence Master


Doctorat

L’organisation du travail, dans le champ de la santé et ses évolutions, relève en grande


partie de l’internalisation de savoirs et de normes élaborées et transmises par les
professions dans les processus de formation. Cependant elle doit être également abordée
sous l’angle du jeu des acteurs sociaux en quête d’autonomie, et doit prendre en compte
leurs mécanismes de régulation généraux et spécifiques.

L’émancipation de la profession passe par la formation et la reconnaissance de celle-ci. Ce


fut un long combat de la profession de calquer la reconnaissance sociale sur la durée de la
formation. Ce calage n’a pas suffi, la durée des études d’infirmières, pour mémoire
supérieure à 3 ans, ne suffisait pas en soi pour être reconnu en catégorie A. Notre diplôme
sur ce seul critère ne pouvait pas être apprécié au niveau de la licence, qui à cette époque,
était la porte d’entrée de la catégorie A. Ce diplôme professionnel ne rentrait pas dans le

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processus de Bologne (rapprochement des systèmes de l’enseignement supérieur dans les
pays de la communauté européenne).

Il a fallu tout d’abord revoir notre formation au regard de ces contraintes. Le SNICS a plus
que largement pris sa part dans ce combat, qui n’a pas totalement abouti.

Quelle était la demande de la profession? : Elle était une reconnaissance de son existence
en tant que telle et non par rapport à telle ou telle autre. Ce qui s’est traduit par cette
demande de création d’une discipline infirmière, d’une filière infirmière universitaire complète
Licence, Master et Doctorat.

Des freins à cette plateforme, il y en a eu… D’abord par les médecins et la faculté de
médecine, ensuite dans la profession elle-même. Les « cadres » qui avaient peur ne pas
pouvoir enseigner en université, mais aussi bien sur la DGOS (ministère de la santé), avec
une Directrice des soins, Marie Ange Coudray qui disait : «mais pour qui se prennent elles
pour vouloir des doctorats et de la recherche ? », mais aussi du côté des centrales par peur
d’une trop grande déconnection des aides soignantes qu’elles perçoivent comme le vivier
naturel de la profession d’infirmière.

Mais pour qui nous prenions-nous ???

Nous n’avons eu que le grade de licence, nous n’avons pas eu de discipline infirmière et
encore moins de structuration complète de notre profession dans des diplômes de Licence,
de Master et de Doctorats…

Il est plus que temps que chaque secteur « singulier » de la profession soit reconnu dans
cette architecture universitaire.

Nous voyons bien que lorsque l’unité n’existe plus dans la profession, le gouvernement en
profite pour opposer les uns aux autres : Chacun y va de sa « petite revendication perso »,
en se tirant au passage une balle dans le pied à moyen terme.

La profession Infirmière est la profession charnière de la LMDisation des professions de


santé non médicales, la plus nombreuse (cf chapitres suivants), et celle qui a initié ce
processus après de mobilisations fortes contrairement aux autres professions qui n’ont
finalement fait que prendre le train en marche.

La reconnaissance de la formation kinésithérapie en master 1 n’impacte en rien les autres


professions de santé , et ne permet pas aux kinés de se prévaloir du diplôme de master et
les laissent ainsi au milieu du gué.

La reconnaissance des IADE par un grade de master ne permet pas de reconnaître la filière
infirmière, ni la création du domaine en sciences infirmières et encore moins de la discipline.
Ces «reconnaissances» partielles ne permettent pas par ailleurs de reconnaître la profession
dans les grilles de catégorie A type.

Rappelons que maintenant, le A type (enseignants) correspond à un diplôme de MASTER.


La reconnaissance par des grades infra- master, induit des reconnaissances salariales dans
une grille de A certes mais pas de A type.

Le SNICS devra tout mettre en œuvre pour que dans l’unité, nous puissions faire aboutir ce
dossier de reconnaissance de notre profession dans l’intégralité du système LMD, et plus

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particulièrement pour l’obtention d’un diplôme de master pour les infirmières de l’éducation
nationale.

HISTORIQUE LMD

En 2004, il était question d’accorder aux conseils régionaux une validation par l’expérience
en quelques mois de la formation d’infirmière, parce qu’ils venaient d’obtenir la responsabilité
financière des IFSI et qu’ils avaient en charge d’un côté les soins d’une population
vieillissante et de l’autre l’emploi de centaines de milliers de femmes sans aucun diplôme.

Personne ne prenait au sérieux la demande du SNICS-FSU de reconnaissance au


niveau licence dans le nouveau dispositif européen LMD (Licence-Master-Doctorat).

 En 2004, lors de l’audience du SNICS avec les doyens du ministre de la santé (Pr
Brunel) et du ministre de l'EN (Pr Thibault), ceux-ci s’engagent à mettre en place des
groupes de travail sur la réforme des études infirmières. Sans suite, malgré notre
relance.
 En 2006, le SNICS demande au ministre de la santé de le recevoir et d’organiser une
concertation sur la réforme LMD. L’audience n’aura lieu que le 22 février 2007.
Le SNICS écrit à l’ensemble des organisations syndicales infirmières pour leur
proposer d’anticiper, dans l’unité, la meilleure stratégie à mettre en œuvre.

Fin 2006, Xavier Bertrand envoie une lettre de cadrage pour le LMD dans laquelle il
est question de « finalité professionnelle », de « diplômes d’Etat et de certificats
attestant des compétences requises pour exercer un métier de la santé » !!!

La profession bouge enfin !

 Le 3 avril 2007, première manifestation infirmière à Paris à l’initiative de la CNI. Le


SNICS fait partie de la délégation reçue au ministère de la santé : les représentants
du ministère disent leur volonté de conserver un diplôme d'Etat professionnel et de
permettre seulement à une minorité d'infirmiers d'accéder à un diplôme universitaire,
évoquant une licence facultative mais probablement pas en soins infirmiers ! Ils osent
même dire "Mais à quoi va vous servir une licence à l'hôpital ?" Le SNICS fait
remarquer que la formation infirmière mérite bien plus que la licence…
 Le 5 avril 2007, au cours d’une réunion de 27 organisations d’étudiants et
professionnels infirmiers, pour mettre en place une plateforme et une stratégie
commune, le CEFIEC (enseignants et directeurs des IFSI) annonce son souhait
d’une filière para médicale à 3 niveaux, et ne voit pas l’utilité pour les infirmiers de
vouloir intégrer l’université, tout comme la CFDT et la FNESI (syndicat étudiant).
A la réunion suivante, la CGT et Sud soulignent qu’elles sont des organisations
syndicales multicatégorielles et disent leur attachement à la VAE infirmière (validation
des Acquis par l’Expérience) !

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 En mai 2007, le SNICS s’adresse aux candidats présidents leur demandant
l'intégration du DE infirmier dans le LMD et une reconnaissance universitaire, sociale,
professionnelle et salariale urgente. Le candidat Sarkozy répond par courrier au
SNICS et s'engage sur la reconnaissance du DE au niveau licence. Le SNICS
rappellera cet engagement à chaque audience.
 Mai et juin 2007, manifestations infirmières réussies avec la participation active du
SNICS.

A partir de juin 2007 le SNICS s’engage à être le coordonnateur de la plateforme


« Unité pour le LMD »

 la création d’une discipline universitaire en Sciences infirmières avec une filière


complète Licence-Master-Doctorat (donc incompatible avec une licence
professionnelle) pour que la formation soit adossée à la recherche (actuellement, la
Haute Autorité de Santé utilise les connaissances scientifiques issues des travaux de
recherche en sciences infirmières menées à l’étranger !)
 l’équivalence d’emblée du diplôme de licence en soins infirmiers pour les
professionnels déjà diplômés, garantissant la catégorie A et l’accès à tous au Master
et Doctorat.

Le SNICS invite l’UNEF à entrer au sein de la plateforme. La CFDT et SUD n’en font pas
partie. CGT Santé a toujours été présente dans la réflexion mais n’a pu signer certains
courriers qui étaient en opposition avec les mandats de sa confédération.

Les réunions se succèdent à raison d’une à deux réunions par mois pour rédiger courriers,
communiqués de presse unitaires, le dossier « Argumentaire pour une discipline infirmière ».
Le SNICS prend en charge l’envoi de centaines de courriers aux députés, sénateurs,
ministres, conseils généraux et régionaux, participe aux différentes audiences dans plusieurs
régions de France…

L’ouverture des négociations est enfin annoncée à la rentrée 2008.

En octobre 2008, le SNIES-UNSA annonce aussi qu’il n’est pas opposé à une licence
professionnelle Afin de ne pas affaiblir le poids du collectif, les participants décident de
conserver le plus longtemps possible l’unité de départ jusqu’à l’obtention de l’ouverture des
négociations, sachant qu’en bilatérale avec le Ministère, les organisations syndicales CFDT,
SUD, CGT et UNSA risquent d’argumenter pour une licence professionnelle.

A l’ouverture des négociations en novembre 2008, suite au communiqué d’appel à l’action


par les partenaires de la plateforme « Unité pour le LMD » (sauf le SNIES-UNSA qui avait
refusé de signer) la manifestation nationale infirmière était portée quasi exclusivement par le
SNICS-FSU qui avait su une nouvelle fois se mobiliser en nombre malgré le délai très
court (10 jours !).

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Suite aux positions syndicales divergentes sur le type de licence, le SNICS-FSU s’adresse à
l’ensemble de la plateforme « Unité pour le LMD » pour construire un nouveau collectif sur
des bases sans ambiguïté lors des négociations. Le collectif « Pour une licence générale,
des masters et un doctorat en sciences infirmières » est constitué de 20 organisations
syndicales et associatives. La CGT a revu ses mandats et s’inscrit entièrement dans ce
nouveau collectif. Le SNIES-UNSA n’en fait pas partie.

A partir de décembre 2008, tout va très vite pour l’intégration des étudiants en soins
infirmiers dans le LMD à la rentrée 2009.

 Le Ministère de l’Enseignement supérieur convient du bout des lèvres, en réponse


au SNICS, que la licence professionnelle ne peut s’appliquer à la formation
infirmière. Cependant il préconise le grade plutôt que le diplôme de licence.
Le CNESER prend position pour que la reconnaissance de ces formations se fasse
par la délivrance de diplômes nationaux de licence et donne notamment lieu à une
intégration des IFSI aux universités.

 En avril 2009 la CPU (Conférence des Présidents d’Université) qui n’avait que mépris
pour notre demande d’universitarisation des études infirmières, déclare dans un
communiqué être « favorable à l’intégration dans le LMD des formations
paramédicales et notamment, dans l’immédiat, à l’intégration des formations en soins
infirmiers dans les universités pour laquelle elle demande aux ministères concernés
de préciser très rapidement le calendrier ».
Le CNESER adopte le vœu présenté par l’UNEF : « …Le gouvernement semble
aujourd’hui faire le choix de l’affichage politique plutôt que celui de l’intérêt des
étudiants, optant pour une reconnaissance à minima avec la simple délivrance du
grade de licence…. Le CNESER se prononce pour que la reconnaissance à bac +3
de l’ensemble des formations paramédicales et notamment celle en soins infirmiers
se fasse par la délivrance d’un diplôme de licence. Le CNESER demande qu’un
calendrier d’intégration des IFSI aux universités soit mis en place … ».

Émancipation féminine

C’est une profession essentiellement féminine ! : En 2016, il y avait 660 611 professionnels
en exercice selon les sources du DATA Santé de la DRESS, et 86,77% de ces collègues
étaient du sexe féminin. Chez les médecins, les femmes ne représentent que 44,9% des
professionnels en exercice.

Comme dans les autres pans de la société, mais également dans la fonction publique, il est
patent qu’une profession à dominante féminine soit moins bien rémunérée qu’une profession
à dominante masculine.

Cette émancipation passe nécessairement par l’accès à des savoirs et des qualifications
universitaires. Il n’est pas anodin que, par exemple , parmi les élèves ingénieurs, les
femmes ne représentent que 28,2%, et que dans les écoles les plus illustres, les taux soient
encore plus bas puisque de 18% à polytechnique, 20% Aux mines Paris ou Aux ponts et
chaussées (rapport Contrôle Général Economique et financier).

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A l’ENA, les femmes ne représentaient que 28,75% des étudiants en 2012 et 45% en 2015.
A l’assemblée nationale, il y a 22 médecins, dont 19 hommes.

Revendiquer une filière universitaire spécifique, complète, pour une profession


essentiellement féminine dans un champ et un milieu où la prescription appartient
traditionnellement aux hommes est un combat que le SNICS doit continuer à mener dans un
objectif d’émancipation de notre profession.

Les infirmières parmi les professions de la santé.

Quelques idées fausses qu’il faut continuer à combattre quel que soit le secteur d’activité où
nous exerçons :

Il existe en France une pénurie de médecins, et cette pénurie justifie que ces « bons
praticiens » ne puissent plus faire face à la demande des patients. Il n’y a jamais eu aussi
peu de médecins en France que ces dernières années.

Nous connaissons ce discours à l’éducation nationale, où l’on prétend manquer de


médecins. Pourtant, pour réaliser les seules VA et toutes les VA, il suffit de 280 postes de
médecins à raison d’1/2 heure par enfant, et 560 postes si l’on admet une heure par enfant.

On voit bien qu’à l’éducation nationale, les moyens sont là puisqu’il y a près de 1500
médecins. C’est donc autre chose qui se joue, du genre hiérarchie entre les professions de
santé. Aux infirmières les « tâches », les « activités de peser et mesurer », aux médecins la
signature et le diagnostic. Certains sont des exécutants, d’autres sont des donneurs d’ordre
responsables.

Le même débat existe ailleurs. Régulièrement, on nous abreuve d’informations disant qu’il
n’ y a jamais eu aussi peu de médecins en France, qu’on ne trouve pas d’infirmières, mais
qu’il faut tout de même que ces infirmières « délestent » les médecins de leur charge de
travail. Dans le même temps, on nous dit qu’il n’y a jamais eu autant de personnes âgées en
France, que l’espérance de vie augmente, et que nécessairement, les besoins en santé de
ces personnes âgées sont là, et que c’est aux infirmières d’y répondre, et on multiplie le
nombre de SIAD( Soins infirmiers a domicile).

Les urgences des hôpitaux sont engorgées, mais on n’oblige pas les médecins à respecter
leurs obligations déontologiques de la prise de garde à tour de rôle, notamment en milieu
rural, et en milieu urbain, on transfère cette obligation déontologique à des sociétés de type
SOS médecins.

La société s’appauvrit, les gens n’ont plus les moyens de se soigner, on manque de
médecins, mais on autorise ou on permet une augmentation du nombre de praticiens
exerçant en secteur 2.

Nous sommes en plein milieu du discours paradoxal de la santé.

Selon l’INSEE entre 2012 et 2014 l’effectif des professions médicales a progressé de 1,7%
et 8% pour les auxiliaires médicaux ;

Pour les médecins généralistes la progression est de 0,24% et de 2,46% pour les
spécialistes.

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En 1968 la France comptait 59065 médecins (généralistes et spécialistes) pour 46,65
millions d’habitants soit un ratio de 1médecin pour 790 habitants

En 2014 : 222150 médecins pour 66,3 millions d’habitants soit un ratio de 1 médecin pour
299 habitants. Le taux d’encadrement a augmenté de 2,64.

Cherchez l’erreur !

Et pour les infirmières ??

Les infirmières … En 1971 150 000 infirmières pour 52, 32 millions d’habitants soit un ratio
de 1 infirmière pour 348 habitants

En 2014 : 616 796 infirmières pour 66,3 millions d’habitants = 1 infirmière pour 108
habitants

Taux encadrement : Amélioration de 3,22 .

L’écart n’est donc pas significatif. Cependant, l’augmentation du nombre d’infirmières cache
une autre réalité : la demande de soins infirmiers a très fortement augmenté, et durant la
période 1980-2008, l’effectif des infirmiers libéraux a cru de 146% (Source DRESS).

Chez les médecins, le nombre de médecins généralistes est en baisse, celui des
spécialistes en hausse, et ces derniers s’installent majoritairement en libéral.

Dans les deux cas, la situation est la conséquence de choix politiques délibérés… Et qui
supporte ces inconséquences outre les patients, ce sont avant tout les infirmières pour
lesquelles on charge la barque !

La question reste aujourd’hui toujours d’actualité. Dans un pays où l’on ne parle


principalement que du problème des déserts médicaux et comment y pallier, il est urgent
d’intervenir avant que d’autres redéfinissent, à notre place, la contribution de l’infirmière dans
le système de santé au regard de l’évolution des besoins de santé de la population. Dans
tous les secteurs du soin, c’est bien aux infirmières, et à elles seules, de se définir en tant
que profession de santé et de définir le soin infirmier utile à la population, c’est-à-dire, au
service de l’intérêt général.

Les exigences de réduction des dépenses de santé, les suicides d’infirmiers ainsi que les
agressions de collègues, ont révélé le malaise des soignants quel que soit le secteur
d’activité. Une plateforme associant les organisations professionnelles associatives et
syndicales dont le SNICS, ont fait le choix de s’unir pour dénoncer d’une même voix le
mépris et le manque de reconnaissance dont la filière est victime, et ont manifesté leur
mécontentement et leur colère à Paris en novembre 2016, en janvier et mars 2017. Le socle
des revendications communes est :

­ les conditions d’exercice, la formation et la valorisation des niveaux d’études,


compétences et responsabilités.

Lors de notre dernier congrès, de manière prémonitoire nous écrivions :

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« Une récente étude internationale parue en février 2014, dans la revue médicale
britannique « le Lancet », démontre, s’il en était besoin, l’incidence directe, sur la vie des
patients, du niveau d’éducation et de formation des infirmières, d’une part, et de leur charge
de travail, d’autre part, Cette étude relance singulièrement le débat sur la contribution de
notre profession dans les rouages des systèmes de santé et notamment en France.

Que dit cette étude, conduite dans neuf pays occidentaux ? « La vie des patients pourrait
être en jeu lorsque les infirmières sont surchargées de travail. L’étude met le doigt sur un
point sensible alors que dans bien des pays, les budgets de santé sont sous pression. »

Des données enregistrées sur les années 2007-2010 dans 300 hôpitaux montrent que la
charge de travail et le niveau d’éducation des infirmières sont deux facteurs majeurs qui
agissent sur le taux de mortalité des patients.

Ces chercheurs observent que la dotation en personnel infirmier et le niveau de formation


varient grandement d’un pays à l’autre et même d’un hôpital à l’autre. En Espagne et en
Norvège, par exemple, toutes les infirmières ont l’équivalent du niveau de licence contre
28% en Angleterre.

« La réduction des effectifs infirmiers par souci d'économie pourrait affecter l'état de santé
des patients» avertissent les auteurs pour lesquels mettre davantage l'accent sur l'éducation
de cette profession pourrait réduire les décès évitables à l'hôpital.

Ces résultats suggèrent qu'un niveau sûr de personnel infirmier pourrait contribuer à réduire
la mortalité chirurgicale et remettre en question l'idée largement répandue que l'expérience
des infirmières est plus importante que leurs formation et éducation», estime le professeur
Linda Aiken (Etats-Unis, University of Pennsylvania'sSchool of Nursing), responsable de ce
travail, dans une déclaration accompagnant l'article.

(*) L'étude a été fait en Belgique, Angleterre, Finlande, Irlande, Pays-Bas, Norvège,
Espagne, Suède et Suisse. Au Canada et aux Etats-Unis, des études abondent dans le
même sens.

Ce type d’étude devrait encourager la recherche en ce sens, au sein des établissements de


santé, afin, par exemple, de construire des normes de sécurité pour les soins, en tenant
compte de ces facteurs sur l’ensemble du territoire.

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Cette recherche va aussi dans le sens de notre plateforme LMD, dans laquelle nous
revendiquons une véritable filière universitaire LMD. Pour cela, il faudrait que la profession
ait des capacités d’intervention suffisantes au sein des structures du système de santé. »

Nous y sommes ! La vision comptable de réduction drastique des dépenses de santé à fait
son œuvre, avec pour conséquence le mal-être croissant chez nos collègues, mais aussi
pour la 1ère fois depuis des décennies, une baisse de l’espérance de vie des français, du
jamais vu depuis1965 . En 2015, l’espérance de vie a reculé de 4,8 mois pour les femmes et
de 3,6 mois pour les hommes.

Depuis la création du SNICS, la place de notre profession au sein du système de santé


a toujours été une question importante et récurrente pour notre organisation
syndicale. Garantir un accès satisfaisant à des soins de qualité sur l’ensemble du territoire,
assurer le droit à la santé, droit fondamental quiest l’un des grands défis du 21ème siècle.

La bataille que nous avons menée dans le cadre du LMD a été l’occasion, entre autres,
de rencontrer des acteurs bien en place dans les différentes structures du système de
santé, et peu enclins à voir évoluer l’influence des infirmières au sein de ces structures.
Nous avions jusqu’en 2007 réussi à siéger au CSPP (conseil supérieur des professions
paramédicales), mais dès la création du HCPP par le décret 2007, le pouvoir en place en
avait profité pour retirer ce siège au SNICS.

La contribution de l’infirmier-e dans le système de santé est primordiale pour offrir à


tous l’accès à des soins de santé de qualité. La France enregistre une espérance de vie
élevée, signe que la population est bien soignée. Mais ce progrès a pour conséquence
l’augmentation des pathologies liées au vieillissement qui pose la question de comment vivre
plus longtemps et en bonne santé. L’isolement, l’éloignement, l’impossibilité d’accéder à des
structures de soins sont autant de motifs qui obligent notre profession à réfléchir sur de
nouvelles pratiques. Nous devons être au centre des débats et ne pas laisser d’autres
acteurs de santé décider à notre place.

En France, selon la DREES, plus d’un million de personnes exercent une profession
paramédicale, dont 638 248 infirmier-e-s (109 925 en exercice libéral, 528 323 salariés,
52 463 spécialisé.e.s), 400 000 aides soignants-es et 155 000 professionnels de la
rééducation. La moyenne d’âge de la profession est de 37 ans.

L’infirmier exerce pour plus de 83 % des effectifs en 2015, et en raison des besoins
importants des hôpitaux et des cliniques en infirmiers, sous un statut salarié, soit
d’entreprises privées (près d’un tiers de la profession), soit publiques (la moitié de la
profession), ou enfin sous un statut libéral (plus d’un sixième de la profession). Par ailleurs,
même si le nombre des infirmiers libéraux est faible, la part des infirmiers libéraux au sein de
la profession a progressé de près de 3 points depuis 2005. La croissance rapide de la
demande de soins à domicile et les perspectives de rémunérations plus élevées qu’à
l’hôpital ont en effet encouragé les jeunes actifs à s’orienter vers l’exercice libéral. La
diminution des recrutements dans le secteur hospitalier a également constitué un moteur de
la croissance des effectifs libéraux.

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Qu’en est-il de la formation continue pour notre profession ?

Instauré en 2009 par la loi hôpital, patients, santé et territoires (HPST) dite loi Bachelot, le
développement professionnel continu(DPC) est obligatoire pour tous les personnels de santé
depuis le 1er janvier 2013

La loi dite de modernisation de notre système de santé du 26 janvier 2016 impacte le droit
de la formation professionnelle. Outre de nombreuses dispositions réglementant la
formation des professions médicales, la loi redéfinit le développement professionnel continu
(DPC) des professionnels de santé dont les infirmier.e.s.
L’article L.4021-1 propose une nouvelle définition du DPC « qui a pour objectif le maintien
et l’actualisation des connaissances et des compétences ainsi que l’amélioration des
pratiques. Chaque professionnel de santé doit justifier, sur une période de 3 ans, de son
engagement dans une démarche de développement professionnel continu comportant des
actions de formation continue, d’analyse, d’évaluation et d’amélioration de ses pratiques et
de gestion des risques. »
Les missions de l’Agence nationale du développement professionnel continu (ANDPC) sont :

­ assurer le pilotage du dispositif du DPC pour l’ensemble des professionnels de santé,


quels que soient leur statut ou et leur secteur d’activité.
­ la mise à disposition d’un document de traçabilité électronique pour chaque
professionnel de santé pour attester du respect de son obligation triennale de DPC
­ assurer la participation des universités au DPC
­ évaluer les actions proposées par les organismes demandeurs
­ Uniquement pour les libéraux et les salariés des centres de santé : inscription
individuelle des professionnels aux actions de formation validées par l’ANDPC, prise
en charge financière, attestation du respect de leur obligation triennale.

Un arrêté définit les orientations nationales triennales du DPC :

­ sur les propositions des Conseils nationaux (CNP) pour chaque profession et
spécialité, ou des représentants siégeant dans l’attente de la constitution du CNP de
la profession
­ dans le cadre de la politique de santé. L’article L 1411-1 du code de la santé publique
rappelle désormais que la politique de santé comprend notamment en matière de
formation professionnelle la promotion des activités de formation, de recherche et
d’innovation dans le domaine de la santé et l’adéquation entre la formation initiale
des professionnels de santé et l’exercice ultérieur de leurs responsabilités.
­ dans le cadre des conventions entre libéraux et organismes d’assurance maladie

QUID pour notre exercice à L’Education Nationale et dans l’Enseignement supérieur ?

Quelles formations ??? Quels opérateurs ? Quelle reconnaissance ?

Seuls les professionnels libéraux et les salariés des centres de santé pourront choisir
librement les actions auxquelles ils pourront s’inscrire et qui seront prises en charge. Cela
concerne seulement 25 % des infirmier.e.s mais 85 % des médecins ! (BN)

Pour les professionnels hospitaliers et les autres salariés dont nous faisons partie, nous
devrons établir ce choix en lien avec notre employeur qui propose les formations (en fonction
du budget…).

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Chacun-e d’entre nous devra justifier qu’il-elle s’est formé-e. Le respect de notre obligation
triennale sera contrôlé par notre employeur sauf pour les professions médicales pour qui
c’est l’instance ordinale.(BN).

L’article L4021-1 crée des obligations pour les infirmières d’actualiser leurs connaissances et
leurs compétences. Il appartient à notre administration de nous proposer des formations qui
répondent aux obligations du DPC.

Actuellement, nous avons peu ou pas de formations professionnelles alors que nous
en réclamons à cor et à cri.

Il serait inadmissible et inacceptable que l’administration nous oblige à mobiliser notre CPA
(Compte Personnel d’Activité), pour répondre à ces obligations de formations (voir thème
statutaire).

L’article L4021-4 dispose que l’université participe au DPC. Ce qui pourrait permettre
que ces formations soient validées et créditées en ECTS.

Dans la réalité, il n’en est rien. Certaines formations sont validées (seulement à la demande
des organismes de formation eux-mêmes) par une commission scientifique d’infirmiers et
autres professionnels de santé pour chaque profession à qui s’adresse le programme de la
formation, sans intervention ni validation par l’université sauf pour la formation des médecins
qui recevra l’imprimatur de l’université… cela va de soi ! Nous devrons mener ce combat, il
est le nôtre.

Car cette volonté de nous refuser la filière universitaire complète en se contentant du DPC et
sans formation d’adaptation à l’emploi validante à la hauteur des enjeux, empêche l’accès à
la connaissance et donc à la reconnaissance de notre profession.

Le SNICS mettra tout en œuvre pour l’application de la loi n°2016-41 du 26 janvier 2016
art.114 concernant la validation par l’université des formations dans le cadre du DPC.

De même, nous devons faire connaître nos missions et nous faire entendre au sein du
Conseil national professionnel infirmier qui propose le parcours pluriannuel de DPC et les
orientations prioritaires.
Pour exemple, sous l’organisme gestionnaire précédent (remplacé par l’ANDPC), l’arrêté du
8 décembre 2015 fixant la liste des orientations nationales du DPC pour les années 2016-
2018, ne comportait aucune orientation concernant notre secteur d’exercice sur les 9
orientations proposées !

Une profession qui a du mal à s’unifier, à se rassembler et à se faire entendre et


reconnaître.

Notre profession a un rapport curieux et singulier au syndicalisme. Peu ou pas syndiquées


(moins de 5% à la FPH toutes centrales confondues). Les années 86-87et 88 consacrent
une distance entre les syndicats (centrales) et les infirmières à la FPH. Des années difficiles
qui s’ancrent sur la difficulté à exercer le métier, la sensation de ne pas être entendues,
d’être mal payées. Marre d’être reconnues uniquement par les malades.

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Les centrales trop investies dans l’inter-pro négligent ces revendications, ce mal être, ce
manque de reconnaissance.
C’est ainsi que naît, à l’instar des cheminots, une coordination, le 29 septembre 1988 ,
20000 infirmières descendent dans la rue. Des frictions avec la CGT et les centrales qui
négocient des augmentations, au rabais, et en Octobre 100 000 infirmières dans la rue.

Et toujours les centrales qui au final négocient et les infirmières qui « gueulent « nous ne
voulons pas des miettes ! » Le gouvernement socialiste (Rocard), Evin n’entendrien…. Ni
bonnes, ni nonnes, ni connes fut le slogan de ce mouvement jamais égalé à ce jour. Le
mouvement continue en 1991 : 10 000 infirmières dans la rue « infirmières en colères, y en a
marre de la galère « Octobre 91 le gouvernement fait lancer les canons à eau, les grenades
lacrymo…

Nos décrets de 93 sont issus de ces mouvements unitaires de la profession.

Depuis, il y a eu d’autres mouvements et notamment ceux du LMD ou celui qui a


commencé cette année pour les mêmes raisons, avec les mêmes acteurs politiques et les
mêmes clivages entre les centrales et les infirmières.

Cette difficulté à s’organiser et à se faire entendre perdure. La rue obtient des avancées et
au final, à la FPH, ce sont les centrales qui siègent dans les instances.

La profession s’organise à travers une foultitude d’associations qui ne représentent


personne. Nécessairement, cette défiance à l’égard des syndicats a creusé le lit de l’ordre
infirmier que certains voulaient, pensant qu’il contribuerait à faire reconnaître la profession
comme pour les médecins, pharmaciens et autres avocats.

Le SNICS s’est opposé à cet ordre, car pour nous, il n’était pas acceptable que l’on paye
pour travailler d’une part, et d’autre part, le pouvoir disciplinaire donné à l’ordre pouvait créer
des doubles voire des triples peines pour les infirmières qui sont salariées à plus de 83%, et
pour lesquelles un pouvoir disciplinaire existe déjà.
Cet ordre, malgré toutes ces oppositions, a été créé et le gouvernement actuel ne l’a pas
aboli malgré les engagements pris par Hollande avant son élection.

De part la loi, l’ordre représente la profession. Est il représentatif ?

Son nombre d’inscrits (plus de 210 000), tendrait à ce que la réponse soit oui. Mais ceux qui
y sont inscrits l’ont-ils fait de manière volontaire ou sous la contrainte ? Dans ce cas là, il
n’est pas représentatif et la participation aux élections de leurs différentes instances le
démontre. 22% seulement des inscrits ont voté en 2014(Nombre d’électeurs 134 482 ).

Non, décidément, il n’est pas représentatif ! Cependant, de part la loi, les pouvoirs publics
sont dans l’obligation de le consulter pour tout ce qui touche au soin, à la formation, à la
déontologie.

Le SNICS, en 2014, toujours dans sa recherche d’unité de réflexion de la profession, et


grâce à sa position dans le combat du LMD et au comité scientifique du salon infirmier,
participe activement à la création du CIF (Collège Infirmier Français). Ni la CNI, ni le

22
SNIES n’étaient présents. Il est composé désormais de 22 organisations représentatives de
la profession infirmière (salarié, libérale, académique, formation initiale, santé à l’école, santé
au travail, IADE, IBODE, puéricultrices…)

Le CIF a pour but d’apporter la meilleure réponse aux besoins de santé de la


population dans une vision positive et innovante de la profession infirmière. Le CIF
mutualise les compétences ses membres experts ont pour but d’améliorer la qualité et la
sécurité des soins, et de répondre aux besoins en santé de la population. Il contribue à la
promotion de la recherche en sciences infirmières et optimise la formation universitaire et le
développement professionnel continu des infirmiers. La nouvelle loi de santé donne une
assise légale aux Conseils nationaux professionnels (CNP), particulièrement dans le cadre
du DPC. Le CIF y siège pour la profession infirmière.

Mais tout comme pour l’ordre ,le CIF est il représentatif de la profession, et les
personnes qui y siègent ne parlent elles par que pour elles-mêmes ?

Qui siège dans le Collège infirmier Français ?

AEIBO Assoc enseignants et écoles (sic) d’ide de bloc (6892 ibode en FF public+privés)

AFDS assoc directeurs de soins 450 adhérents

AFIC Assoc Ide de cancéro

AsCISMAssoc Ide santé mentale

ANFIIDE Assc Nationale IDE et Etudiants inf

ANPDE Assoc des puers et étudiants

UNAIBODE Union assoc ide Blocs

ANISP¨Assoc Ide sapeurs pompiers

AFIDTN Assoc ide dialyse

ASI Académie des sciences infirmières 30 adhérents (structures)

CEEIADE Comité entente écoles IADE

CEEPAME Comité entente écoles métiers petite enfance

CEFIEC Comité entente formation cadres

Git Groupement inf Travail

ONI Ordre

SNICS 64%

SNIA inf anesthésistes (moins de 400 adhérents sur 9500 iade).

SNIIL Inf Libéraux 35,9% (3974 adhérents)

23
Convergence

SNPI de CFE-CGC 0,42%

SNIES 32%

CNI 0,56%

Nous voyons bien qu’hormis le SNICS et le SNIES, peu de ces associations ou syndicats ont
une légitimité démocratique. Cependant, le CIF doit se prononcer sur la profession ; Il est
membre de droit de certaines instances comme l’agence pour le DPC. Il est consulté par le
ministère de la santé.

Le SNICS mettra tout en œuvre au sein de ce collège pour que notre spécialité soit
reconnue et portée par la profession.

Le SNICS ne peut se déconnecter de la profession car pour être infirmière à


l’éducation nationale, il faut d’abord être infirmière.

Contrairement à d’autres, au SNICS, nous mettrons tout en œuvre pour faire


reconnaître notre profession et son émancipation. Le SNICS mettra tout en œuvre
pour la reconnaissance de la spécificité de notre profession par un diplôme Master
dans la filière universitaire compléte LMD.

Adopté Pour 86 Abstention 1

24

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