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Thème 2 : Enjeux planétaires contemporains
PARTIE A : DE LA PLANTE SAUVAGE A LA PLANTE DOMESTIQUEE
Chapitre 1 : L’organisation fonctionnelle des plantes à fleurs
Introduction
Rappels:
Les plantes sont souvent définies comme des espèces à vie fixée, ancrée dans le sol.
Ainsi, elles sont en permanence à l’interface entre deux milieux, l’air et le sol, ce qui engendre des contraintes qui ne
sont pas les mêmes que celles de la vie animale.
En vivant fixé, à l’interface du sol et de l’atmosphère, les plantes terrestres peuvent profiter des ressources
disponibles dans chacun des deux milieux grâce à différents organes :
- Les racines ancrent la plante dans le sol et y prélèvent l’eau et les ions dont elle a besoin.
- Les tiges et les feuilles se dressent et s’orientent permettant à la plante de capter l’énergie lumineuse et
d’échanger les gaz nécessaires à la photosynthèse.
- Equation de la photosynthèse : 6CO2 + 6H2O à 6O2 + C6H12O6.
Problème : comment l’organisation des plantes leur permet-elle de répondre aux contraintes de la vie fixée ?
I. L’organisation fonctionnelle de la plante en lien avec sa nutrition
è Voir TP1
A. Des surfaces d’échange adaptées à la vie fixée.
1. Les racines à l’interface plante/sol
Doc 1 : Comparaison de la taille des appareils aériens et racinaires d’un arbre
Chaque plante dispose d’un réseau de racines très longues et très fines. Elles ont un rôle d’ancrage dans le sol, et
d’échange d’ions et d’eau avec le sol. Leurs importantes ramifications et leur petit diamètre offre une surface de
contact immense avec l’eau du sol.
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Doc 2 p 168
Près des extrémités, les racines sont couvertes de très nombreux poils absorbants (zone pilifère) (300 à 400 par
cm3), ce qui démultiplie encore la surface de contact et donc la capacité à absorber l’eau et les sels minéraux du sol.
Doc p 163 + 11p167 :
Cette surface d’échange est encore augmentée par la présence de mycorhizes, une association symbiotique* entre
les racines d’une plante et des champignons du sol. Le champignon fournit à la plante des ions minéraux et de l’eau,
en échange de matière organique.
Une association symbiotique ou symbiose est : association durable à bénéfice réciproque entre 2 êtres vivants.
2. Les feuilles à l’interface plante/atmosphère
Exercice 7 p165
Comparer le rapport surface d’échange/ masse entre un plant de menthe et un homme.
Organisme Homme Plant de menthe
Surface d’échange 120m² + 30 m² = 150 m² 55 cm²
Masse 70 kg 1,7 g
Rapport surface/masse 150/70 = 2,14 m²/kg 55/1,7 = 32,4 cm²/g
= 21,5 cm²/g
A masse comparable, les feuilles des plantes offrent une très grande surface d’échange que celles des poumons et
du tube digestif chez l’Homme.
Les feuilles sont plates et fines, elles offrent une grande surface exposée aux rayons solaires et à l’atmosphère.
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Doc 2 : Coupe transversale d’une feuille au niveau d’une nervure secondaire.
FACE SUPERIEURE. Voir diaporama
FACE INFERIEURE
Les feuilles sont composées de nombreuses cellules chlorophylliennes, qui réalisent la photosynthèse.
L’épiderme est souvent recouvert d’une cuticule plus ou moins épaisse, imperméable aux gaz ce qui protège la
plante contre la déshydratation.
Il existe en général une "atmosphère" interne à la feuille avec laquelle les cellules chlorophylliennes réalisent les
échanges gazeux (O2, CO2, H2O).
Doc 1-2 p164
Les gaz peuvent toutefois entrer ou sortir de la feuille par des orifices appelés les stomates.
Schéma d’un stomate vu du dessus.
Transition :
Ainsi, les racines captent l’eau et les ions minéraux, et les feuilles produisent de la matière organique (via la
photosynthèse). Or l’eau et les produits de la photosynthèse sont nécessaires à toute la plante.
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Problème : Comment les organes de la plante échangent-ils ces substances ?
B. Des systèmes conducteurs entre les différents organes
Voir docs 8-9-10 p166
Chez les plantes, des vaisseaux conducteurs canalisent les circulations de matière, notamment entre les lieux
d’approvisionnement en matière minérale (les racines), les lieux de synthèse organique (les feuilles) et les lieux de
stockage (tubercules chez la pomme de terre, fruits, etc…).
L’eau et les ions absorbés dans le sol constituent la sève brute de la plante. La sève brute circule de manière
ascendante, des racines jusqu’aux feuilles, canalisée dans des conduits appelés les vaisseaux du xylème.
Les molécules organiques (ex : glucides) produites lors de la photosynthèse dans les feuilles se retrouvent dans la
sève élaborée.
La sève élaborée est distribuée de manière descendante depuis les feuilles jusqu’aux organes non photosynthétiques
(racines, bourgeons) et elle circule via les vaisseaux du phloème.
C. Des adaptations aux conditions environnementales
Les végétaux terrestres ont aussi à lutter ou résister contre les problèmes qui peuvent subvenir dans chacun des
deux milieux. Elles ont donc développé au cours de leur évolution de multiples adaptations aux conditions extrêmes
(de température, humidité) ainsi qu’aux variations journalières ou saisonnières :
Doc 3 : L’Oyat, une plante adaptée à la sécheresse des dune
Quelques exemples :
- L’Oyat (plante des dunes, voir doc 3) présente des protections contre la sécheresse de l’air et le vent
fréquent : des feuilles qui s’enroulent sur elles-mêmes, renfermant des poils et dotés d’une épaisse cuticule,
etc.
- Les arbres des régions tempérées résistent au froid hivernal en perdant leurs feuilles (page 162), entrant
ainsi en vie ralentie et en protégeant leurs bourgeons par d’épaisses écailles.
- On observe aussi une variation de l’ouverture des stomates en fonction de l’ensoleillement (doc a page 177)
ou de l’action du vent (page 164).
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Comment les organes des plantes se mettent-ils en place ?
II. Le développement des plantes à fleurs
A. Les mécanismes de croissance chez les plantes à fleurs
Activité 1 : Les mécanismes de croissance chez les végétaux
Doc 1 :
La croissance de la racine est localisée et se fait essentiellement entre les marqueurs 4 et 7 (les distances entre les
autres marqueurs restent identiques ou varient peu).
Elle est maximale entre les marqueurs 6 et 7.
On remarque également que les zones où se déroule la croissance varient au cours du temps puisqu’à partir de 4
heures, il n’y a plus de croissance entre les marqueurs 4 et 5 et qu’à partir de 7 heures, il n’y a plus de croissance
entre les marqueurs 5 et 6.
Doc 2 :
La racine est composée de différentes zones, où se déroulent des évènements cellulaires distincts.
Au niveau de l’apex racinaire : on observe des cellules dans lesquels les chromosomes sont visibles. Ce sont des
cellules en cours de division, on observe différentes phases de mitose. Cette zone est appelée méristème racinaire.
Au-dessus du méristème racinaire se trouve une zone d’élongation, dans laquelle les cellules formées
précédemment s’allongent.
Enfin, on trouve une zone de différenciation des cellules. C’est par exemple ici que certaines des cellules les plus
périphériques se différencient en poils absorbants.
Doc 3 :
Le 3ème entre-nœud grandit lentement jusqu’au 12/07, moment à partir duquel la croissance devient très rapide,
jusqu’au 24/07 où la croissance s’arrête.
Par ailleurs, entre le 12/07 et le 24/07, le 3ème entre-nœud a grandi de 25cm quand la tige a grandi de 100cm.
On déduit de ces observations que la tige du bambou grandit grâce à l’allongement de ces entre-nœuds, et que la
croissance d’un entre-nœud n’est pas illimitée.
Doc 4 :
Les bourgeons peuvent soit mener à la formation de nouveaux organes de l’appareil végétatif (feuilles et tiges), soit
à la formation de fleurs.
A l’intérieur des bourgeons on retrouve des méristèmes : zones contenant des cellules qui vont se multiplier par
mitose, et vont permettre la formation de nouveaux organes.
Le développement* d’une plante associe tout au long de sa vie croissance et différenciation d’organes à partir de
méristèmes*.
La croissance implique des divisions cellulaires (par mitoses) au sein des méristèmes, puis les cellules nouvellement
formées s’allongent.
La différenciation est la spécialisation des cellules en un « type cellulaire ». Exemple : cellules d’épiderme, de
xylème, de phloème, etc…
Dans la partie aérienne, les méristèmes mettent alternativement en place différents organes (= organogénèse) : une
portion de tige, puis une feuille à l’aisselle de laquelle on trouve un bourgeon (méristème).
Ce développement conduit à une organisation en une succession de phytomères : unité d'organisation d'une plante,
généralement composée d'un entre-nœud et d'un nœud avec une feuille et un bourgeon axillaire.
*Développement : l'ensemble des processus par lesquels les organismes croissent et se développent.
*Méristème : zone de division cellulaire, à l'origine d'organes et/ou de tissus chez les plantes terrestres.
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B. Le contrôle du développement chez les plantes à fleurs
Voir Activité 2 : Les mécanismes de croissance chez les végétaux
Expérience Résumé des résultats Interprétations
Darwin La croissance du coléoptile se fait préférentiellement dans la L’apex perçoit la direction de la
(1880) direction de la source lumineuse. lumière et réagit en émettant un signal
Cela nécessite que la lumière arrive sur l’apex (le bout) du au reste du coléoptile.
coléoptile.
Söding Un apex retiré inhibe la croissance. L’apex envoie des signaux de
(1923) Un apex coupé et replacé permet tout de même la croissance.
croissance.
Avec un isolant ou un conducteur électrique, mais une Le signal n’est pas de type électrique.
barrière imperméable sous l’apex, pas de croissance. C’est probablement une substance qui
circule de l’apex vers le bas.
Went Auxine appliquée de manière unidirectionnelle. Plus la L’auxine est une substance sécrétée
(1928) concentration en auxine est importante, plus le coléoptile par l’apex et qui induit la croissance du
pousse dans la zone où est ajoutée l’auxine. coléoptile.
Le développement des plantes est influencé par les conditions de milieu : gravité, orientation de l’éclairement, vent.
Le contrôle de ces évènements se fait par des substances qui circulent dans la plante en milieu liquide : on parle
d’ hormones végétales
Ex : l’auxine permet la croissance des tiges et des racines, les gibbérellines la croissance des tiges et des fruits mais
pas des racines.
Conclusion
La structure des plantes, avec leurs vastes surfaces d’échange, leur permet de se nourrir efficacement à l’interface
entre 2 milieux. Cette organisation est adaptative pour faire face aux conditions particulières de la vie fixée.
Le développement, contrôlé par les hormones., est sous l’influence de l’environnement.
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