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UE112 Droit Des Sociétés Application Semestre 1 2021-2022 Corrigé

Ce document contient des informations sur le contrat de société, incluant sa définition, ses sources de droit et les obligations des associés. Il présente également deux cas pratiques portant sur la capacité des associés et la détermination du capital social.

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Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche

Conseils sur la forme de votre réponse


Votre copie doit être correctement et entièrement rédigée. On ne peut y tolérer des abréviations,
des fautes d’orthographe ou de syntaxe, un style télégraphique…
Nous vous recommandons de rédiger des phrases courtes, mais complètes (c’est-à-dire qui
comportent un sujet, un verbe et un complément). Evitez les digressions trop longues qui ne
présentent généralement aucun intérêt.
Il n’est pas nécessaire d’identifier chacun de vos paragraphes par un intitulé : « résumé des faits », «
problème de droit », « règles de droit », « application ». Il vous suffit de présenter des paragraphes
distincts, en sautant une ligne ou deux entre chaque paragraphe.

Séance 1 : Le contrat de société

I – Questions de cours
1) Quelle est la définition du contrat de société ? Article 1832 Code civil
La société est instituée par deux ou plusieurs personnes qui conviennent par un contrat d’affecter à
une entreprise commune des biens ou leur industrie en vue de partager le bénéfice ou de profiter de
l’économie qui pourra en résulter.
Elle peut être instituée, dans les cas prévus par la loi, par l’acte de volonté d’une seule personne.
Les associés s’engagent à contribuer aux pertes.

2) La société est-elle seulement un contrat ?


La société est un contrat car la volonté des associés est indispensable et qu’elle est source de droits
et d’obligations pour les associés.
La société est également une institution puisqu’elle donne naissance à une personne juridique
distincte des associés et que des règles de constitution et de fonctionnement lui sont imposées.

3) Quelles sont les sources du droit des sociétés ?


Code civil, Code de commerce, Code monétaire et financier, Code pénal, des lois particulières, des
directives européennes, des décrets d’application, des ordonnances et des décisions de
jurisprudence.

4) Quelles sont les obligations d’un associé selon le contrat de société ?


- Obligation de réaliser un apport
- Obligation de partager le bénéfice ou l’économie avec les autres associés
- Obligation de contribuer aux pertes

5) Qu’est-ce que l’affectio societatis ?


L’affectio societatis est caractérisé par la volonté des associés de collaborer ensemble, sur un pied
d’égalité, à l’exploitation commune.

II – Cas pratiques

CAS PRATIQUE N°1


1) Précisez si Paul pourra ou non réaliser son projet. Et si oui, pour quels types de sociétés ?
Paul est mineur émancipé. Il souhaite constituer une société.
Problème de droit : Un mineur émancipé peut-il devenir associé d’une société commerciale ?
Règles applicables :
Selon la forme de société choisie, les exigences en matière de capacité des associés diffèrent. La
plupart se contentent de la capacité civile de jouissance, mais la SNC par exemple exige la capacité
commerciale.

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Les articles 413-8 du Code Civil et L.121-2 du Code de commerce disposent en des termes similaires
qu’un mineur même émancipé ne peut en principe être commerçant, mais qu’il peut le devenir s’il
obtient la capacité commerciale par décision judiciaire. L’acquisition de la capacité commerciale par
un mineur émancipé résulte d’une décision de justice, prononcée par :
 le juge des tutelles si la demande est formulée par le mineur lors de son jugement
d’émancipation,
 le président du tribunal judiciaire si la demande est formulée postérieurement au jugement
d’émancipation.
Application à l’espèce : si Paul n’obtient pas la capacité commerciale par voie judiciaire, il ne pourra
pas avoir la qualité de commerçant (incapacité d’exercice) et ne pourra donc pas être associé dans
une société où les associés sont commerçants (société en nom collectif) ou encore être commandité
dans une société en commandite simple ou par actions.
Paul étant émancipé, il a la capacité civile comme un majeur et pourra donc faire partie d’une
société dans laquelle les associés n’ont pas la qualité de commerçant, à savoir une société à
responsabilité limitée, une société anonyme, une société par actions simplifiée ou encore être
commanditaire dans une société en commandite simple ou par actions.
En revanche, si Paul acquiert la capacité commerciale par décision judiciaire, il pourra alors être
associé dans toute société.

2) Virginie peut-elle se voir attribuer librement la qualité d’associé ?


Problème de droit : Un fonctionnaire peut-il se voir attribuer librement la qualité d’associé ?
Règles applicables :
Un fonctionnaire peut être librement titulaire d’actions et de parts sociales de sociétés
commerciales, à condition de garder un rôle d’associé passif. Autrement dit, un fonctionnaire ne peut
pas être titulaire d’un mandat social.
Un fonctionnaire ne peut pas être associé d’une société en nom collectif. En effet, la qualité de
commerçant est nécessaire pour cette forme sociale, mais incompatible avec le statut de
fonctionnaire.
Application à l’espèce :
Par conséquent, Virginie pourra s’associer avec Paul dans une société commerciale, à l’exception
d’une SNC. En revanche, elle ne pourra pas faire bénéficier la société de ses compétences en gestion
dans le cadre d’un mandat social.

3) Pouvez-vous confirmer l’information donnée aux parents ?


Problème de droit : Deux époux peuvent-ils être ensemble associés d’une même société ?
Règles applicables :
Il n’existe aucune incompatibilité entre la qualité d’associé et le fait d’être marié. Deux époux
peuvent librement être associés d’une même société, y compris en faisant apport de biens communs
s’ils sont mariés sous le régime de la communauté légale.
Dans cette hypothèse, si deux époux se présentent ensemble pour faire un apport de biens communs
à une société autre que par actions, ils auront tous les deux la qualité d’associé pour la moitié des
titres souscrits. Si un époux se présente seul pour effectuer un apport de biens communs, il aura seul
la qualité d’associé. Cependant, il doit informer son conjoint de cet apport, information dont il doit
rapporter la preuve lors de l’apport à la société. A défaut, l’époux pourra demander la nullité de
l’apport dans le délai de deux ans. Une fois informé, l’époux a la possibilité de revendiquer la qualité
d’associé pour la moitié des parts souscrites.
Application à l’espèce :
Par conséquent, l’information recueillie est fausse. Les parents de Paul et Virginie pourront s’associer
au projet de leurs enfants en faisant un apport en numéraire conséquent.

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CAS PRATIQUE N°2


1) Quel est le montant du capital social de cette SARL ?
Problème de droit : Détermination du montant du capital social d’une société
Règles applicables :
Le capital social d’une société est la somme des apports en numéraire et en nature effectués par les
associés. Les apports en industrie ne sont pas pris en compte.
Application à l’espèce : Le capital social de cette SARL est de 9000 euros.

2) Quels sont les droits de chacun des associés dans la répartition des bénéfices ? Une autre
répartition aurait-elle été possible ?
Problème de droit : Quelles sont les règles applicables en matière de répartition des bénéfices dans
une SARL ?
Règles applicables :
Dans le silence des statuts, la répartition des bénéfices se fait proportionnellement à la part de
chaque associé dans le capital social.
L’apporteur en industrie reçoit une part des bénéfices égale à la part de celui qui a fait le plus petit
apport en numéraire ou en nature.
Les statuts peuvent prévoir une autre répartition des bénéfices, sous réserve de la prohibition des
clauses léonines, c’est-à-dire de clauses donnant tous les bénéfices à un seul associé ou privant un
associé de toute part dans les bénéfices. La clause léonine est réputée non écrite.
Application à l’espèce :
Louis recevra 1/2 des bénéfices, Laura 1/4 des bénéfices et Léonie 1/4 des bénéfices. Les statuts
auraient pu prévoir une autre répartition, tant que chacun des associés reçoit une part des bénéfices.

3) Laura peut-elle faire son apport librement ?


Problème de droit : L’apport en nature à une SARL par une personne mariée
Règles applicables :
L’apport en nature doit faire l’objet d’une évaluation dans les statuts. Dans une SARL, l’évaluation
doit en principe être faite par un commissaire aux apports désignés à l’unanimité par les associés
(pour garantir la réalité du capital social, gage des créanciers sociaux). Les associés peuvent décider à
l’unanimité de se dispenser d’un commissaire aux apports si aucun apport en nature n’excède 30.000
euros et si la somme des apports non évalués ne dépasse pas la moitié du capital social. En tout état
de cause l’évaluation du commissaire aux apports ne lie pas les associés qui peuvent retenir une
valeur différente, sous leurs responsabilités civile et pénale.
Si un époux commun en biens apporte un bien commun à une société autre que par actions, il doit
en informer son conjoint et justifier de cette information dans l’acte d’apport. Le conjoint a alors la
possibilité de revendiquer la qualité d’associé pour la moitié des parts sociales souscrites.
Application à l’espèce :
Laura ne peut évaluer seule l’apport du matériel informatique qui devra être évalué dans les statuts
par les trois associés. Cependant, le recours à un commissaire aux apports n’est pas nécessaire, et les
associés peuvent décider de s’en dispenser par une décision prise à l’unanimité. En revanche, si Laura
est mariée sous un régime matrimonial de communauté et que le matériel informatique a été acquis
à l’aide de biens communs, elle devra informer son conjoint de son entrée dans la SARL avec ces
biens communs.

4) Léonie peut-elle vraiment être associée ?


Problème de droit : Un mineur peut-il être associé d’une SARL ?
Règles applicables :
Une SARL peut comprendre un ou plusieurs associés mineurs, à condition que l’apport soit réalisé par
le représentant du mineur. Pour être cause de nullité de la SARL, l’incapacité doit concerner la
totalité des associés fondateurs. Il existe en outre de nombreux moyens de régulariser la situation :

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- lorsque l’incapacité a cessé au jour où le tribunal statue sur le fond en 1re instance, la nullité ne peut
plus être demandée ;
- tout intéressé peut mettre en demeure l’incapable de régulariser la situation ou de demander la
nullité, et même dans ce dernier cas, la société peut proposer au tribunal de ne pas prononcer la
nullité mais de lui permettre de racheter les parts de l’incapable.
Application à l’espèce : Léonie peut devenir associée de la société par l’intermédiaire de ses
représentants légaux. La SARL ne risque pas l’annulation.

CAS PRATIQUE N°3


1) Précisez l’objet de la société AROMS et si celui-ci est licite.
L’objet de la société, ou objet social, est l’activité que la société se propose d’exercer.
En l’espèce, l’objet social mentionné dans les statuts fait état d’une activité de «commerce d’herbes
aromatiques fraiches, sèches et surgelées ». Il est à noter que l’objet social est une clause obligatoire
des statuts. Cet objet social mentionné dans les statuts, dit « objet statutaire », est licite.
Cependant, il ne faut pas s’arrêter au seul objet statutaire : il convient de se référer à l’activité
réellement exercée par la société.
Or, l’activité réelle est totalement illicite au regard de la législation : les produits sont hors du
commerce juridique ; l’objet est donc illicite.

2) La société pourra-t-elle être annulée ?


La licéité de l’objet se détermine en principe à partir de l’activité réellement exercée par la société
par la société et non pas à partir de celle indiquée dans les statuts. Il ne suffit pas que l’objet
statutaire soit licite, encore faut-il que l’objet réel le soit également.
Cependant, dans les sociétés à risque limité, la licéité de l’objet s’apprécie au regard de l’objet
statutaire et non de l’objet réel. Du coup, la nullité ne sera pas encourue si l’objet statutaire est licite,
quand bien même l’objet réel est illicite. (Cela ne veut pas dire qu’il n’y aura pas de sanction, ni de
poursuite…)

CAS PRATIQUE N°4


Analysez les clauses suivantes au regard de l’exigence de participation aux résultats de la société par
les associés imposée par l’article 1832 du Code civil :
1) Clause qui attribue ou réduit la part de l’associé à une part insignifiante
Clause assimilée aux clauses léonines.
2) Clause conférant un droit conditionnel sur les bénéfices
Il ne s’agit pas d’une clause léonine, la participation n’est pas supprimée, il subsiste un risque (ex. :
clause qui fait dépendre l’attribution de bénéfices de ce qu’ils atteignent un certain montant).
3) Clause par laquelle un associé se fait garantir par un tiers contre les risques liés à sa participation
Il ne s’agit pas d’une clause léonine.
4) Clause par laquelle un associé renonce aux dividendes d’un exercice écoulé
Ce n’est pas une clause léonine car il ne s’agit que d’un abandon volontaire d’une créance certaine,
liquide et exigible (Com. 13 fév. 1996, Dr. sociétés 1996, n°93, note Bonneau).
5) Clause par laquelle un associé de SNC abandonne tous les bénéfices correspondant à sa part
dans le capital social moyennant le versement par le coassocié d’une redevance forfaitaire
Clause léonine.
6) Clause par laquelle est prévu le paiement d’un intérêt aux associés, même en l’absence de
bénéfices
Clause d’intérêt fixe prohibée. Un tel paiement ne peut se faire qu’en portant atteinte à l’intégrité du
capital social (pénalement il y aurait distribution de dividendes fictifs).
7) Clause disciplinaire par laquelle un associé est privé de sa part dans les bénéfices à titre de
clause pénale.

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Clause valable, organisée par la loi dans certaines hypothèses (non libération des apports devenus
exigibles, non présentation des titres à l’occasion d’un regroupement d’actions).

III – Test de connaissances


Affirmations VRAI FAUX
1 Le consentement des associés ne peut jamais être vicié X
2 Toute personne physique est dotée de la capacité civile d’exercice X
3 L’intérêt social doit servir de boussole aux dirigeants sociaux X
4 Il est nécessaire de modifier les statuts de la société si elle change X
d’objet social
5 Le nombre minimum d’associés est de deux quelle que soit la forme de X
société
6 Les titres de société peuvent être démembrés X
7 En cas d’indivision sur les titres sociaux, chaque indivisaire a la qualité X
d’associé
8 L’apport en jouissance d’un bien n’est pas possible X
9 L’apporteur en industrie n’est pas un associé comme les autres X
10 Les clauses léonines sont sanctionnées par la nullité du contrat de X
société

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