204 LES VOYAGES DE GULLIVER
‘Theodorus Vangrutt) ce qu'il m’aurait demandé
pour mon passage ; toutefois, comprenant que j'érais|
tun médecin, il se contenta de la moitié du prix habi-
tuel & condition que je cravaille a bord. Avant
Pembarquement, je fus souvent interrogé par des
membres d'équipage curieux de savoir si j'avais
accompli le sacrilege mentionné ci-dessus. Pesquivai
a question par une réponse vague en disant que
jtavais satisfait empereur et la Cour & tous égards.
Pourtant, un méchant fripon alla trouver un officier
et me montrant du doigt lui déclara que je n’avais
pas encore pidtiné le crucifix. L’autre, qui savait
devoir me laisser tranquille donna a ce bandit vingt
coups de canne de bambou sur Pépaule ;aprés quot
‘on ne m’ennuya plus.
La traversée n’eut rien de remarquable. Nous filé-
‘mes sous bonne brise jusqu’au cap de Bonne-
Espérance of: nous ne séjournames que pour faire de
Peau. Le 6 avril, nous artivions sains et saufs & Ams-
terdam en n’ayant perdu que trois hommes malades
durant le voyage et un quatriéme tombé du grand
‘mit d la mer, non loin de la cbte de Guinée. D’Ams-
terdam, j'appareillai bientOt pour Angleterre dans
un petit navire qui appartenait a cette ville.
Le 10 avril 1710 nous mouillions aux Downs. Je
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