0 évaluation0% ont trouvé ce document utile (0 vote) 557 vues73 pagesChroniques D'outre Monde - 25 (Mars-Mai 1991)
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CHRONIQUES
D'OUTRE MONDE
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des déséquilibres
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La porte a
Crema
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la ah
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raeimistre et belle matinée pluvieusement
ensoleillée, mon médecin-chef préférd n'a pas
eraint de pousser la porte blindée de la
charmante cellule capitounée oi je passe
quelques jours de vacances. Histoire doceuper
‘mes délives de plumitif psychopathe, le brave
homme m'a coufié ta téche ardue et nanmoins
délicate de vous présenter, en vous présentant,
ce nouveau COM. La chose délirante que
Vinfirenier da kiosque vient de vous refiler contre
wos trente balles est intégralement, dans son
fntegralité, en rupture avec la triste cuisine
tabituelle du JdR. Je dois dire, annoncer et
derive, qu'aprés consultation de mes 118, 25
mnoi-méme it me semble évident qu'é Vévidence
et réciproquement, c'est une nouvelle soupe que
vous aller déguster. Les gens sains desprit qui
fabriquent le journal, entre deur séances
delectrochoes, vous expliquerent plas loin en
quoi consiste, précisément, exactement et dans
‘tous les sens, ce changement. Etant concernt en
ce qui me concerne, Vasile état encombré de
rilistes dangereusenent bargeots, je vous
avertira’s en vous mettant en garde que COM 26
est un spécial folie. Je ne sais pas, plus, ou pas
encore tout en le sachant sans le savoir ce que
folie veut dire. Mats je vous préte, bien
volontiers, si on m'y antorise eu me le
permettant, mon entonnoir et ma camisole pour
vous permettre d'eutter, sans risque, dans toutes
ces belles pages savamment concoctées par notre
eguipe de félés, Leurs névroses et obsessions
parancinques multiples, sent & Vorigine de la
cause qui fait que COM est ce quill est en restant
ce quil sera. Qu'on se le dise! Au fait, quelqu'an
pourrait-il desserrer les sangles de mon lit?
Tetouffe!NOUVEAU
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‘VILLE
Date 19 SignatureSOMMAIRE
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14
2h
26
30
NOUVEAUTES.
Les nouveautes
‘concernant les jeux
aeroie
EcHos
ounetats, ants,
de Batente
DOSSIER OUWERT
{a folle, panorama
des desequires
psychiques:
Dossier
BIBLIOG
‘Sélection
quelques
deatole
dossier,
FuLaOG
Present
inte
DOSSIER
PRATIOUE
La folie gADeDt
CHRONIQUES D'OUTRE-MONDE
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Ne de SIREN : 347.939.340
ISSN 0764-8197
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‘Commission paritaire : 68410
Directeur de fa publication :
Frédéric Grenon-Andriew
Rédacteur en chef : Eric Minsky
Rédacteur en chef-adjoint : Laurent Depruneaux
Dossier
ILLUSTRATIONS
ta tole des algles
nuMEUR
tafole
34
36
37
36)
ee
64
731
1h
7h
cHRONWISION
Jeu de rate et
paychanalise
copaye
ou GiiER
‘Scénar Kits
cHronsoues
ACTUELLES.
Retvos et anciennes
cHRony
aroun
Selection literaire
PETITES ANNONCES
tes annonces des
fecteurs
Rédacteurs : Henri Floties de Pouzols, Bruno
Giraudon, Luc Laurens, Jean-Marc Debricon, Charles
Lehalle, Patrick Vanlanghenhoven, Frédéric Laudet
‘Secrétaire de rédaction : Corinne Monguillon
Maquettiste : Lucien Collbrom
‘Couverture : Laurent Cardon
lustrateurs : Emmanuel Despujol, Catherine
Urbieta, Laurent Cardon
Crédit photographique : Gérard Féric, Eric Minsky
Distribution : NMP.
Responsable des relations publiques :
Henii Flottes de Pouzols
Ont collaboré a ce num
Kravetz, Aline Gemayel
Photocomposition : Composition nancéienne,
15, rue Claudot, 54000 NANCY
Photogravare : Arf Compo, 1 rue Michelet,
94200 Ivry-sur-Seine
Impression : Imprimerie Landais, 28, rue Ballon,
93160 Noisy-Le-Grand
Dr. Boris Minsky-
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5
ICHRONIQUES)SOMMAIRES PROMO N°? 1
CHRONIQUES ‘5 numéros
nd dune Tau ne5
le og don Lue I hime fe gles. Strovios : AD&D, Apel de Cu, Touma 1100 FI
we TEKERSH, (prix abonné : 50 F)
tne ade de au pour ADED Sctnario : ADE, "Appell Cub, Trauma Articles: Pes
shares
? 3 APOCALYPSE YESTERDAY, 0
8.3 APOCALYESE VESTER a PROMO N° 2
Nae ee NN EES 20 FACES ame Ame: tecomace ds dune 6aur° 10
N° 5 ALTHOR, ee
ue i RSH Srrn ADRD, Apel Ohta Tt, Ae dangers (prix abonné : 50 F)
N°6 SPECIALINITIATION, sales foe
tout ce que voor eves toujoursvoula savoir sur les Jeux dele... Sense :
NoicFreto, ure gondeur ature PROMO N° 3
N° 7 LES MONSTRES, ‘5 numéros
ete nna Bde lp mix a de Scat: Poe dune Tov ne 15
BES, SCENARIOS: pues: ADLD ethyl di, Tame, Rd moma
Dragon Anil: nteus js de pea, ree ome (prix abonné : 50 F)
N° 9 COURSIERS DES ETOILES,
Is vasenix spate, Sesnoses SF, Paranoi, FAppal de CthuhuTroems, Arles : Qui
Soot es ens Cry Havoc
N° 10 L'OUEST SAUVAGE,
pave western ave adaplatonTrouma, Scénerios : ADBD Stormbringer, Worhormer
Bote Trau James Bor, Boot Fil rouna,
N° 11 LE dR ICI ET MAINTENANT,
des atices font epost, Snare Sit Ws, Buide, ADED, Trauma, Zn
eine i des diffe ‘dans les JdR francais Seénarios : Réve de Dray
ug call des iets mg dr JR rnin Stan een,
N° 13 SCENARIOS,
ADD. Aitrmath, Anitnande Bein XVI, Dorado, Hawhmoon, Appel de Cihul
‘Males Mord féve de Drogo, Space Opes, Top Set, Tau
N° 14 FAISEURS DE MONDES, PRIX, DES ANCIENS
Pas eins © (AIA Ge Cth emer Ber AOSD, Treva Aese= | INUJMEROS A L’UNITE|
ontporane, Oni de Washoe. tions | 4,0"... | abonné
N° 16 SPECIAL HEROIC LAPIN, shone
te mascle révhdonnae,Sciaros Wetbanrer.’Appel de Cts, Hawken. Ue wea) 30r | 7isF
‘nde conpegne pour ADED, TursQue, et RTM Ares jum de sdaon hogs. wea) SF Be
N° 18 INTERACTIVITE, Ne3 | 30F | 15K
{tiation dun monde Scenarios Spe 89, Sar Wes, Tau. Ste dela camped pout
‘ADD, RuneQuest ei JRTM. Arles = Bava, Ne 4 | 30F |. 15F.
N° 19 DRAGON DE FEU, NS | BOF | ibe
Stnatios : !Appel de Cthulhu, Star Wars,RuncQuest. Suite ot fin de la campagne poor 6 | 30F 15E
ROAD, neu ots 7 | 30F | 15B.
N° 20 QUAND LA MORT ME REVEILLA, 8 | 30F | 15E
Scioto Sombrint, Po Male pour ADBDI Arie Spe gun es 8 | 30F | rt nue aire pose. Tee
de notre jeu favori. Elysees. Les «Autres» dont qu'ele
souvent, lorsque nos, piel é fe tourme pas rond. Contains dalanis
modules évoquent oa tar ii et vq Gate ile natal sont scents
i. . les memes en banleue parsiennc
des névroses, des : b fait aboutralent Sunintemementdlotice
psychoses ou pas pour but de faire
s Le normal nes’oppose pas au patho-
Paranoias, notre ei er logique comme|e nofrau Blane Pour
Parandias, notre — _psychiatres, loin de annie nse noma ot
wpproche est tré FE i erate Seid es
superficielle voire tbat simplement cours dutemps. Aun moment donné
tn individu normal peut ete patho:
erronée. II est alors ur objectif, en logique. pendant un bref instant.
frequent d’assister a POUr objectif, Se ae a iteettatn:
des parties dans 6tant utilisé comme erronée, Persécution, able, obses-
7 7 sion, peuventse vor ches un individ
lesquelles, le MJ une eee de jeu, de foal sla dure emporele ce
éprouve de lourdes Yous Conner les pormal du pathologque,
ie définitions et les ee
difficultés 4 décrire,
avec exactitude, les
symptémes de la
maladie et son
éléments principaux 2 ,Eafoic es le premier, dane
qui, en Ia facilitant, —_“nulaion\aspoccronpcleme
vous permettront une jicporiniite 4 Vecoute. fn sue
évolution. De leur «bonne et veritable irae mide bes
cété, les joueurs se gestion de la « folie » —coniiance de la famille. L'impor-
4 urs Fran cae wediimeiag: litt men de asus ne cau pure
montrent souvent, ‘7a, Slence pesant, ni occultation de la
15
tbe CULEDOSSIER
OQUVERT
parole de VAutre par la sienne pro-
pre. L'importance de la relation
thérapeutique signifie un juste équi-
libre entre confiance et reassurance
de part et daute, ainsi que distance
et neutralité
La spéeificté de ce « singulier dale
gue singulier » permettra de détecter
Tes anomalies qui caractérisent ot
diffévencient les etats névrotiques des
tats psychotiques,
Les névroses
Ce sont des maladies de la personna
lité, caractérisées par des conflts
intia-psychiques qui inhibent les
‘conduites sociales. Auxaltgrations de
la personnalité décrites sous le terre
du «moi» névrotique et qui, enire
auttes signes, se traduisent par des
anomalies caracténielles, faisant du
névrosé un sujet difficile & vivre,
Sintriquent des symptémes caracté
ristiques des différentes pathologies
phobies, obsessions, anxigté, phéno-
ménes de conversion, ete
Bien quill existe entre névrose et
paychose de nombreuses interactions
ct des états intermédiaires, la sépara-
tion des deux entités simpose,
La psychose
La « Paychose », c'est le bouleverse-
‘ment radical, réversible ou inévers
ble, paroxystique ou chronique, des
rapports entre le « Moi « et la réai
ct dans la plupart des cas, I'abore:
tion d'une néo-réalité délirante, C'est
Je monde du maniaque, du mélanco-
lique, des psychoses délirantes ai-
guts, du schizophréne, du délirant
aranoiaque, paraphrénique. C'est
«Fantaisie de Brueghel »
operation des preres de téte
Bees ea, cock on 1859.
iolotheque Nationale)
cette transformation, cet obscurcisse-
ment, cette annulation, cette mécon-
naissance de la réalité telle qu'elle
cst pergue par le sujet normal et par
le névoeg au profit de Pnsumecion
des phantasmes, qui prennent dans
Te dele, consistance el réalté
Le déséquilibre
psychique
Enfin le déséquilibré paychique se
site aux contfins des névroses et des
psychoses. Il entretient avec elles des
Fapports dtroits, meis s’en sépare
néanmoins, Iidoitétre différencie des
‘etroubles caractériels » qui sont un
symptéme relevant d'étiologies tres
variges et passageres les troubles
caractériels de préparation d'exa-
mens, ou pré-menstruels, par exer.
ple (bouderies, coléres, instabilte). Il
yaune personnalité du déséqullibré,
tune certaine menivre «d'etre au
monde» qui n'est ni celle de
Thomme normal, ni du néviosé, oi
du psychotique, avec un polymor
phsme extraordinaire de ses mani
festations,
LES PRINCIPAUX
TYPES
DE DESEQUILIBRES
PSYCHIQUES
Mais ce qui va nous rete
un panorama, ou Pétablssement de
definitions coneemant la psychiattie,
2 laquelle va @tre confronté le méde-
cin généraliste. Par ordre d'importan-
ce, Fangoisse et annie, I
sions, les troubles caract
adolescents, la psychiatrie d'urgenco
fies agités, les suicidaires, les agres-
sils), Fentyée dans la schizophrenic
et l'état du schizophréne, les hustér
ques, les sexualités inadaptées, les
phobies, la paranoia, les psychoses
hallucinatoires.
L’angoisse
et Panxiété
Llangoisse peut survenir & toutes les
Giapes de la vie. homme normal
la connait bien, Le caractore patholo-
gique de langoisse, n'est lis qu’a son
intensité ou a sa fréquence, L’an-
goisse de l'enfant est lige au couple
mére-enfant (au centre de l'eedipe)
préparera souvent les angoisses de
Padulte. Les cris, les pleurs, les
ccoleres, les troubles du sommeil, en
‘seront les principales manifesta
Ta grande crise d'angokse ou
tion névrotique aigué a sou
transposition somalique & un organe
déterminé. Par exemple, un gargon
de 15 ans arrive litéralement affolé,
iI ne peut plus déglutir, i! n’ingere
que des liquides depuis 3 jours, se
plaint de douleurs gastriques,” de
ausées, son comportement est celui
d'une crise d'angoisse. On apprend
que tout a commencé apres une
visite & son pere hospitalise pour un
cancer de l'eesophage.
La panigue des combats (combatant
paralysé par la, peur) est du’ meme
ordre et se traduit par une paralysie
complete ou une agitation désor
donnée,
Mais cette angoisse du névrosé peut
devenir psychotique.«Jeanne Ia folle
pattat parle Mare
de [Abbave d'Aifigher
muse de Bruxelles, Bibliothéque
Nationale)
Ce sera la mélancole anxicuse: le
malade en état ¢'agitation extreme,
accuse de fauies impardonnables,
de la ruine, des malheurs quil a
‘sccumulés sur sa famille; ce sent
ment de culpabiité s'apparente &
Fangotsse simple. Une erainte doit
ddominer chez ces ralades “Ie suicide
au les menace & tous les instants
Ce sera l'angoisse des délires devant
des hallucinations.
Ce sera I'angoisse du schizophréne
dans le morcellement de sa person
nalité
«Le cauchemar »
de Fass (Betish Museum Londres)
La dépression
La dépression, qui, banalement dé-
bute par un trouble de Mhumeur,
slaccompagne progressivement de
désintérst, dune atténuation des
Emotions,’ d'un ralentissement de
action, d'insomnie, dautodévalua-
tion. Cet ensemble tout en restant
névrotique réactionnel peut évoluer
avec lide de mort et de suicide vers
la mélancolie psychotique.
L’agressivité
morbide
Lagressivité morbide a une expres
sion variable. elle peut s'exercer &
encontre dela personne morale et
fiective d'autrui, ou bien de son
Intégnté physique, voir de sa vie
Souvent favorisée par les toxicome-
niles, comme lalcoolisme, elle révele
lune’ personnalité dangereuse, Elle
peut se traduire par une conduite
paranoid. ins: le délire de jalousie
Conduit a des gestes exirémes. Elle
déclenche chez un schizophréne,
figé, catatonique, subitement une
ulsion incontrdlable et vielente,
La paranoia
On reconnatira le caractere paranola,
par sa psycho-rigidité, un jugement
Aussi entier que faux. Cecl entraine
des attitudes et des prises de positions
{ixées, sans compromission possible,
Son orgueil, a valorisation de « Mot »
lui fera satiniguer une clairvoyance
sans défaut. Son earessivité. peut
avec Pévolution et l'eccu-
LA FOLIE
mulation de «ses preuves » une
menace homicide vis a vis d'autrut.
La schizophrénie
Definir la schizophrénie par 'énumé:
ration de ses principaux signes, ne
rend compte que de l extérieur de la
maladie. It est préférable de penser
a Virruption de T'iréel dans une
personnalité qui, elle méme, se déte:
che de la réalité et se dissout progres-
sivement. La dissociation de la per-
sonnalité caractérise la schizophré-
nie. Ce signe s'oppose aux délires
« Guérison de Iapierre de tote »
penture de dean de Bray
(imusée Boyar 3 Rotterdam)
sans dissociation de la psychose
hallucinatoire chronique ou du para
noia. La littérature peut apporter
‘quelques lumiéres. Dans le « Journal
dun. schizophrene» de
SCHENHAYE, page 1150:...«Le
jour du nouvel an pendant une cure
de silence. j éprouvais pour la pre-
midre fois ce que j'ai appele la
*Peur’ Touté coup la "Peur terible,
immense m envahit... Ma perception
du monde me faisait sentir dure
maniére plus alge la bizarrerie des
choses, Dans le silence et Fimmensi-
16. chaque objet se découpait au
couteau, se détachait dans le vide,
séparé des autres objets. A force
d etre lui seut, il se meitait & existe.
1H était fi en face de moi et me faisait
une peur immense. Je disais “la
chaise est [2, elle me chicane’. Tout
ime pataisseit mort, minéral, naniié,
absurde, je me sentais rejeté duDOSSIEH
OQUVERT
monde, en dehors de la vie. Specta-
feurd un film chaotique quisse dérou-
lait sans cesse devant mes yeux.
‘auquel je ne pouvals pas partciper...
Langoise. les rations menagantes
bu inilrentes avec sex proches. le
Soracre dtrangeté. de bizarre
{de ce qui entoure sont souvent les
State dd dbut Il ommunique deja
vee un autre monde, dant fequel
personne ne peut pénéter. Il com
rence besser des experiences de
Sadépersonmalsotion = « mes jam
bes envahissent mon bute. démen-
tblent mes pensdes qul sienvoe
Imes os font des voyages». EXDE-
ences qui pewent aboutir & des
Asis prmaires,puls 8 des halluc
ations
Comment voit-on arriver ces patients
qui sont souvent accompagnés de
leurs proches? La paresse, le laisser
aller, la prostration, des comport
«La cure de Ia folle »
ie dérome Bo
(Le Prado
ments boulimiques, des anomalies
du comportement sexuel exhibition-
nisne etc, camouflent une impul
sanee totale a revenir dans le monde.
Une agressivité, un oppositionnisme,
ne faciltent pas le contact avec ces
patients qui se dérobent toute
approche. Puls progressivement
S linstallent des comportements étran:
‘9¢8, impuksifs, des crises hysténifor-
mes theatrales, suivies peu a peu par
Vinstallation d'une pensée floue,
abstraite. Nous verrons plus loin pat
des exemples concrets la progress
ule de cette maladie.
| rn
vt
PANORAMA
Les troubles
caractériels
des adolescents
Ils sont un ensemble qui tout en
ressemblant souvent des troubles
éu comportement sont plus attachés
2a transformation de la personnalité
de enfant devenu adulte. Anna
FREUD I'a bien déctit... « L'adoles
cent est extrémement égoiste, se
considére comme le centre de T'un'-
vers, le seul objet dintérét, mais en
méme temps, il se montte capable.
3 un degré auquel, i! n’atteindra
jamais plus dans sa vie ultérieure, de
se sactifier, de faire don de luirméme.
Il noue des relations amoureuses los
plus ardentes pour les rompre aussi
brusquement qu'll es avait commen-
ccées. IIs adapte & la vie de la commu
nrauté, mats ila un besoin impérieux
de solitude. Hoscille entre une obéis-
cance aveudle 2 quelque chef quila
Jui méme choisi et une révolte contre
toute autorité quelle qu'elle soit
Intéressé, matérialiste. il est aussi tout
plein d'un sublime idéalisme. prati-
que l'ascétisme, mais a souvent
besoin de satisfactions pulionnelles
les plus primitives. A certain moment
il se montre brutal, sans égard pour
son prochain, tout en manilestant lu
méme une excessive susceptible.
Son humeur ascile entre optimisme
le plus souriant et fa mélancole la
plus noire, entre une ardeur inlassa
ble au travail et une mome paresse,
un manque dinérét pour toute
chose... Tout est Is: opposition,
Fextravagance, le narelssisme. an:
_goisse, la dépression et quelque fois
Fontrée dans la schizophrenie
Les phobies
Les agressions auxquelles la vie
{quotidienne soumettent le sujet nor
‘mal 'expriment en termesrationnels,
méme lorsqu elles s exercent dans la
sphere affective. A ces sentiments de
méfiance, de crainte, daversion, i
‘est possible de faire comespondre des
explications rassurantes par leur
clarté. Le Phobique n'a pas celte
possibilié, Exposé a des menaces
liges & des situations précises, tou.
jours identiques, non angoissantes,
elles seront chez iui source d'anxiét
si bien qu'il est conduit & les dviter
par tous les moyens. Evitement,
Inhibition dans ses possibilités d'ac-
tions, la vie du phobique sera un
enter. La phobie n'est pas tn symp:
tome et n'est pas synonyme de
névrose phobigue. A inverse en
absence de phobies caractérisées‘la logon du Docteur
iia Sipantore +
Taflem de Breit
la tonalité dune personnalité peut
fire a Vorigine dune inhibition
névrotique,. incluant évitement,
refoulement, obsession, hystére de
Les perversions
sexuelles
Si la conjoncture des événements
extéricurs et de sa structure psychi
que n'a pas permis au sujet d'expri
mer ses pulsions sexuelles de fagon
normale, c'est & dire pour lhhomme,
daccepter le re actif dans le colt
et pour la femme l'absence de pénis,
il aura A titre de dérivatifs plusieurs
‘moyens a sa disposition eréant ainsi
lune sexualité inadaptée, entrainant
des perversions sexuelles
Nous n’allons pas revenir sur les
différents stades de Menfant dont la
sexualllé niée avant 1905, s'est en-
suite afficmée par les travaux de
FREUD = Ie stade oral, le stade anal,
Te stade phallique aboutissant au
stade de latence pré et post puber-
{aire qui sont les étapes de la cons
tyuction de la future sexualité de
Vadulte, Nous allons seulement par
courir les principales perversions
= L’auto-érotisme ou sexvalité sans
partenaire, dans lequel le sujet se
prend lui-méme comme objet
d'amour,
= Le masochisme ou algolagnie
affecte les sujets qui ressentent la
douleur comme un plaisi sexuel. La
déviation y apparait ctiante puisque
bs notion de douleur soppose tout
2 fait 8 celle du plaisir qu'apporte
MormalementVactesexuel Cimlgue
ment il consiste & faire naitre Vexcita-
tion sexuelle au cours de flagellation,
de pique, de’pincement des seins.
de strangulation, de serrement des
organes génitaux, d'humiliation, de
soullures matérelles.
= Le sadisme est une perversion qui
apparait lorsqu’au lieu. daceompa
sgner ou de précéder le plaisir du cei
a douleur en résume Tattrait, Du
sadisme, on rapproche la nécrophilie
perversion assez exceptionnelle ne
sTobservant que chez les sujets débi
les ou tres détériorés,
— Le fétichisme est le prototype de
toutes les perversions dans la mesure
ot il prend une partie pour le tout
En occurrence it peut s'agir d'une
partie de 'objet sexuel : seins, fesses,
pied... ou d'un vétement ou sous
vetement. S'y inclut la coprolalie ou
absorption de matidres fezcales,
Turolagnie ou absorption d'urines, Ie
plaisir de voler ou cleptomanie,
devenant source de plaisir sexuel.
— Le voyeurisme est la perversion
de celui qui négligeant le coit, lui
prélére le spectacle dela nudité
dautrui ou celui des rapports sexuels
Une telle perversion comporte un
début de chatiment, car le malade se
cachant se met ent position d'etre
biamé, s'excluant par la meme de la
séance & laquelle il devait participer.
— Llexhibitionnisme consisie dans
Nérotisation induite par exposition
de ses organes génitaux a la recher-
19
ROE
che d’un sentiment de scandale chez
le ou la partenaire. L'acteur est
soulagé par son acte incoercible
= Dans toutes les civilisations il
existe un tabou de Tinceste. Dans la
horde primitive, le chef possédait les
fommes, il tuat ies fils qui voulait en
déposséder. Ainsi a pu peut-étre
s édifier le complexe d'CEdipe, acu
sition que l'on peut penser phylogé-
nique. Une telle barriere ne peut etre
levée que lors des délabrements dus
@ Ia démence, Falcoolisme ou la
débilitg
— La pédophille se traduit chez un
adulte par des pulsions libidinales
irigées vers les enfants. Une telle
tendance s'explique par la revivis
cence de lenvie que le malade aurait
Sprouve & époque CEdiprenne,
d'etre sédult par le parent de sexe
opposé ou homosexuel.
— La zoophilie ou accouplement &
animal est trés ancienne, Elle repré
sente chez certains malades un as
souvissement plus salisfaisant que
Fauto-érotisme. JUVENAL cite le
serpent, le crocodile, Fours comme
partenaires des dames romaines,
La personnalité
hystérique
Au fil des années, la complaisance
de le Société a l'égatd des sympto-
mes traditionnels de Physierie, la
crise pseudo epiteptique. pseudo
FA
«Le sergent Bertrand
alia aaaDOSSIER
OUVERT
syncopale, les attaques de pseudo
sommeil cataleptique, les fugues, les
amnésies, les pseudo paralysies,
diminué ils ne s‘observent plus
quére que chez des personnalités
frustes en milieu rural, ou, en milieu
Urbain dans les couches sociocultu:
rel inférieures,IIne faut pas conclure
que Fhystérie disparait, mais es poles
symptomatiques de la maladie se
sont deplacés, [hysténique est deve-
rnue une cliente de omnipraticien.
Elle ne vient jamais d'elle meme
consulter le psychiatre, estimant que
les troubles dont elle ‘se piaint sont
curables par son médecin habituel
Elie est incapable, au moins au début
reconnaitre & tre
5 somatiques, la de.
‘et, ne cherche qua
tre debarrassée de ses symptomes
Le Vampire du Muy »
enlevez moi mes douleurs et tout
lia bien». C'est sur ce mode que
‘débutera se relation avec le médecin
nombre de ces troubles
\tidentiques dans le cadre
de ce quill est convenu d'appeler la
pathologie psycho-fonctionnelle. Le
‘ou la malade se plaint d'un organe,
demande des examens complémen-
laites, exige qu'on trouve une lésion
explicative de ses symptomes. C'est
Ja méme malade qui vient consulter
au printemps pour des gastralgies,
Tete pour des couleurs vertébrales.
‘Tous ces roubles posent le probleme
‘quotidien en pratique médicale cou-
rante, de leur organicilé éventuelle
L'un des meilleurs arguments pour
cistinguer la pathologie fonctionnelle
de la pathologie organique, est la
Tabilté de la fixation sur un organe
ce sont des troubles alimentaires
‘comme la perte de Tappétit ou la
boulimie ; des troubles sexuels
‘comme la frigidité et la perte provi-
soire de la libido; des crises de
palpitations jamais constatées ; une
angolsse verbalisée sous forme de
‘cancérophoble ; apparition d'états
dépressils mineurs.
La personnalité hystérique est tres
variable, Des constanies sont souvent
retrouvées : passive, dépendante,
histrionique, mythomaniague, Ces
caracleres tracusent une immatuité
affective.
Chez la femme, la revendic
phallique est importante. La fén
‘es assez souvent mal acceptée.
avec fierté qu'une hystérique déclare
‘en s'identifiant a son pare, qu'elle a
le caractére autontaire ou, intranst-
geant de celuici, qu'elle décnt ses
jeux de gargon manqué quand elle
Gtait enfant, ses activites compétitives
professionnelles ou sportives avec
‘des hommes. C'est parmi les hystéri-
ques que se recrutent bien souvent
les sulfrageties. Malgté son appa-
renee tres féminine, aspect pass de
sa sexualté l'angoisse. La pénétta-
tion dans le rapport sexuel, est in-
consciemment assimilé & une castra
tion. C'est pourquoi sa conduite
sexuelle parait si aberrante : elle
aguiche les hommes, accumule les
conquetes, mais quand il devient
inévitable den venir a lacte sexuel,
elle prend la fuite, ou bien si elle
Paccepie, elle reste frigid
Pourl’homme hystérique, la situation
est inverse. On sait comment une
mere hystérique entretient le com-
«Le Vampire du Muy »
plexe d'CEdipe de son fils parle le
Gurelle lui fait jouer, traduisant le
Complexe de frustration qu'elle
Eprowve & etre femme. Mere et fils
Sfdentfient mutuellement. C'est des
Fenfance au Tysiiaue apprend
son role passif et sédueteur. D'abor
a Tégard de sa more, puis du pere,
ft des autres hommes pour échappet
i Vangoisse de castration. Le pere
pourrait en effet, lui en vouloir du
fole quil joue auprés de sa mere
Diautre part sa mere menace en
permanence de le rejeter, sil ne
fournit pas Vimage quelle attend de
Iu Diffie équibre qui entraine des
“eLe Vampite de Nuremberg »
photo du journal Le Meilleurretentissements somatiques V'ame-
nant souvent & consulter,
QUELQUES
OBSERVATIONS
CLINIQUES
Jie pense que plus qu'un discours,
un exemple vécu pourra illuster
chacun de ces cas qui poura ate
renconé au cours de Ia vie d'un
médecin généraliste
La psychiatrie quotidienne est une
suite dhistoires, et c'est dans ces
histoires que se puise illustration des
différentes definitions, dont nous
avons esquissé les principaux traits.
Nous along donc relater quelques
observations,
Growire extite
ties « Mémowres de M. Claude »
L’angoisse
MX... est un gargon chareutier de
35 ans porteur d'une barbe soignée,
attil pénétré dans le cabinet de
consultation qu'il dte sa veste, sa
cravate, désigne sans un mot lal
précordiale fatidique. Il ressent des
brilures, des tiraillements qui ira
dient dans le bras et Foppressent. I
est considéré comme un cardiaque
et se trouve en arrét de travall depuis
3 mols. La nuit, il se réveille, révelle
sa famille, demande de aide, fait
appel au'médecin de garde. On
interroge plus & fond le patient
jamais de douleurs rétrosternales ne
Sont apparues, ni de douleurs det
fost. On apprend que son frere ainé
est mort trois mois plus tat d'un
infarctus du myocarde. Une consulta
tion cardiologique est négative. Ua
essai de psychothérapie rassurante,
quelques tranquilisan's aménent une
sédation. Au bout de 3 mois les
douleurs réapparaissent. Il consulte
tun thumatologue. Puis il découvre
que son sein gauche est plus grand
que le droit, exige radios et interven-
tion explorateice
La phobie
Mlle $... nous est envoyé par son
employeur. Celui-i voucrait avoir la
certitude que Mlle S... a un niveau
‘mental normal, avant de lui renouve-
ler son contrat, La patiente a 23 ans.
Elle vit chez ses parents, Elie est
employee comme vendeuse dans un
magasin de chaussures. Dés qu'on
lui demande de servir une cliente et
que celle-ci veut montrer le modele
dans la vitrine, Mlle S.., se trouble,
fait tomber les cartons dle chaussures,
se trompe dans ce qu‘on lui deman-
de, file dans Tanigre boutique. Elle
LA FOLIE
na jamais pu faire de rangement
ans la vitrine sans’ provoquer des
Incidents et prend une. expression
hébétée des qu’on lui demande un
tel travail. Enfin depuis quelques
Jours elle ne sort plus de Tamre
boutique of elle range inlessable-
ment des cartons & chaussures. Le
patron voudrait avoir la. certitude
quil ne s'agit pas d'une débile men.
tale, L’examen psychologique est
norma, les tests etficacte intellec:
tuelle sont normaux. Mais certains
tests d'évitement sont positis. La
patiente raconte ainsi la panique
incompréhensible-lorsqu'elle s'ep-
proche de la vitine : elle a limpres
sion d'un danger imminent od elle
vva ete entrainge. Danger auquel elle
sent qu'elle va perce tout contréle
dielle-meme. Elle est en proie alors
3 un violent malaise, Flle essaie
d'éviter tout contact avec ceite vit
ne, et sila cliente insist, elle est prise
de terreur, fat n'imporie quoi, ren-
verse tout ce quelle touche, se
trompe, prétend qu'elle va peidre
connaissance, Au cours des entee
tions, elle parvient & expnimer ses
fantasmes qui accompagnent cette
phobie de la vitrne, Elle craint d'etre
‘ue, soit par un ouvrier gui travail
4 Timmeuble voisin, soit par un
passant qui pourrait Vinviter a sortic,
Alors ditell, elle ne sail ce qui se
passerait, ne pourrait rien lui refuse,
et risquerait de devenir enceinte.
Le réve du vampire »
Glows TowleDOSSIER
QUVERT
La bouffée
délirante aigué
Mlle M... étudiante catholique vit
dans un foyer avec une de ses com.
pagnes. Un soir Mlle M... est ramenée
8 son domicile par un ‘ecclésiastique
Aaffolg, aldée d'une assistante sociale.
Elle a passé ces deux dlemiers jours
‘en pnere devant toutes les siatues de
Tégise X.. Elle vient de provoquer
tun scandale au cours d'une cérémo.
nie. Elle s'est mise & hurier, appelant
fa Vierge & son secours, puis a chan.
ler et a rire. Courant en tous sens
dans la cathédrale, elle ne semblait
pas enlendre les questions qu'on lui
osait alors qu’elle parlait & des
Interlocuteurs tnvisibles. Depuls le
retour dans sa chambre, mile M.. fait
retentir 'immeuble, de bruits, de
meubles renversés, de cavaleades
dans les couloirs, de hurlements,
appels au secours suivs d'éclats de
tire entremélés de jurons et de pro-
pos obscénes. Elle marche sans cesse
Cherchant la porte de sortie, puis
S'anvéte semblant écouter el regarder
tun spectacle seul percu delle. Elle
marche le ventre en avant comme
tune femme enceinte. A Tinterroga-
toire du médecin, elle éclate de nite,
met des propos incompréhensibles,
demande a sortir de cette maison
close. Devant ce délire aigu, une
hospitalisation est décidée, ot le
patiente malgré les neuroleptiques
Continuera & construire son déhire,
Slacusent de, gronens apr ovat
été viokge, ou en voyant le Diable
‘ui la poursuivait. Bouflée brutale
appatue en pleine santé mentale ap-
parenta,
La schizophrénie
Dans la schizophrénie, on sait que
dans la majorité des cas, la maladie
aiteint des sujets jeunes tres souvent
fen pétiode post pubertaire, Le début
apres 40 ans est exceptionnel. Aussi
Te médecin généralste est confronté
chez certains de ses jeunes malades
3 des signes de début qu'll lui faut
‘déchifier ; dans ce qui va suivre nous
allons relater le journal écrit d'une
jeune fille, mélé des propos tenus
lors de plusieurs entretiens.
©... de vais au cours, je rentre, je ne
vols pas mes aries. je n'ai plus rien
A leur dire. Je n'ai envie de tien. Je
he suis pas triste. Pourquoi ne suis-je
‘pag triste? Je n’éprouve rien. Tout
mindiffere. “ll faut préparer le bac”
me diton. Quimporte le bac! “Te
r'auras pas une situation convenable
si tu nas pas le bac’. Qu’est-ce
«Le vampire,
chirurgien de Véme »
Tony dahannot
qu'une situation convenabie? Ete
licenciée ou manutentionnaire,
quelle diférence pour moi? Je ne
Sais pas... Devrais-je en penser quel-
que chose? Ma mere me harcele.
Pour elfe fe suis paresseuse, égoiste
ff sans-cceur, renfermée. de ne dis
rien. Je la ais. Je ne 'écoute pas
mals je entends. Je Tignore. Elle
teut me déiruire, Elle me tue per ses
paroles. Je lui résiste. Elle ne m aura
pas parce-que je la his, hier soir‘
fencontré un noir Bd St Michel, i
Im'a parlé de guerre sévolutionnaie,
était passionnant, Je me suis sentie
Sttirée vers fu, partis Jade violents
ddésvs physiques, comme avec Eric,
par exemple. Ii ma demandé de
Goucher avec lm adit dee faire,
je le ferals, mais je serais déque car
je ne [aime pas. Ji suivl ce noir
Gans sa chambre pour écouter de a
musique, Je devais fut plaie, Il m’a
fembrassée, mais quand 1! @ vou
22
homens
*
PANORAMA
aller plus loin, j'ai eu peur, une
angolsse me sevrait la gorge, la
‘chambre autour de moi s‘obscurcis-
sait, espace semblait se rétrécir, les
‘mars semblaient m'écraser, je suis
partie en courant,
autre jour, j'ai eu peur en sortant
‘du métro, ily avait un homme der-
rere moi et_un autre sur le trottoir
d'en face. Il m’a semblé quils se
frisaient des signes. dai cru qu'ils
aliaient nv étrangler. Je me suis mise
2 court
Je ne peux pas travailler. Je suis
incapable de fixer mon attention. Je
ppasse la plus grande partie de ma
journée allongée sur mon lit et ne
descend que pour les repas. Ma mere
observe, je laisse faite.
Susqur's douze ans, jai vécu chez
ma grand-mére, j'étais heureuse,
puis devenue “dure” 4 élever, ils
‘ont renvoyée chez mes paren's.
Mon pere est trés tacitume et ne
madtesse la parole que pour ndicu-
liser mes opinions. Lorsque je luieae
DES DESEQUILIBRES PSYCHIQUES
parle de lagitation des étudiants pour
tun monde nouveau, il me coupe la
parole en arguant de mon incompé
fence ent matiere politique. Depuis je
me tais, quand il entre dans une
piece, j'en sors. Je ne suppore plus
Te son de sa voix, il me fait horreur.
Ane soura ren de moi, Je nexéte
pas pour lu
jrand-pere est mort hier. J'éiais
absente de ka maison, Je m'en veux
d'etre parte. y a trois jours gu’
‘est mort, cela me paratt deja tes loin
de pense & lui comme un étranger
‘Je ne sais plus qui je suis. Une seule
3 double face, je suis aussi incertaine
4 reconnaitre mes pensées que mon
visage. Devant la glace aucun trait
maccroche mon regard : ma bouche,
mon nez, un délail impossible &
préciser m’a tansfoumée comme si
tun autre se glissait entre mon image
et mo-méme.
Grand-mere m’a conné la vieille
Armoire qui Stat dans ma chambre
quand je vivais chez eux. Il me
‘semble entendre la voix de I armoire.
Elle me parle, je ne sais si c'est un
caucheniar ou si c'est dans ma téte
de ne sais si c'est une voix de femie
fou dhomme Je ne comprends pas
ce quelie dit. Je ne peux Farréter
Crest peut dire la voix du petit mons.
tre que dessinent les veines du bots
dans la porte.
de n'2i pas passé mon bac, ma vie
est ratée. Nicole, mon amie m'a
téléphoné. J'ai senti quelle était
réticente, quelle ne perlait pas
comme Phabitude. Je décide de ne
pplus Ia voir.
Je serais assistante sociale, Mes
de Bruegie!
(Giblowkeque Albert Ler, Bruxelles)
‘émotions les plus intenses, je les dois
2 des inconnus. C'est ce gui m’attire
‘dans ce métier, Dans ma farnille, out
rest que froideur, hostilté, toute
‘communication est impossible...
Le véeu angoissant, les modifications
de la perception du monde extérieur,
les convictions les plus affreuses,
Tillusion d'une formidable clait=
voyance, les idées de persécution
sont les’ premices d'une période
dieétat qui siinstalleront progressive
ment et définitivernent
La dépression
mélancolique
Mr R... culivateur de 52 ans, est
amené & ma consullaion par sa
jemme et son fis aine. ily a un mols
et dem, son fsa endommage lau-
fomobile'd'un vosin en garant un
traceur, Cet incident sans graté 9
beaucoup affect Mr Rl s'est oc.
up penibiement d étblr a dee
raion’ du site, se levont la ult
pour ls vei et la terminer, Depuis
Eette date il parle peu. sabsorbe
Gans ees Tellexions solaies. se
‘ouche tad et ne’ peut trouver le
fommeil Li gl ads etait dur 3
uma, se’ plain de fague, de
mau de ete, Les owtinsagrcoles
Urennent fui demander des ones
ii stem retournent sans réponse.
Aésappoiniés de touver un patton
ti ne sintresse plus & la ferme
lentot des troubles cigestis appa:
raissent : constipation, anorexie et
dégotit du tabac. Puis tres rapide-
ment le malade ne dost plus, passe
la journée. le regard fixe, refuse de
softr, ne mange plus. Il commence
3 parler de son ineapacité, ine sen
sortra pas, il ne. vaut rien, il sera la
ruine de la famille. Sa ferme le voit
regarder, avec insistance, le fusil de
chasse aceroché & la cheminée. La
veille de la consultation, le maiade
‘uitte la chambre vers quatre heures
dus matin, Il descend dans la cour.
Sa femme le rejoint sous le hangar,
‘alors qu'il disposaitune corde sur une
poutre pour se pend.
Le malade tres accablé est profondé:
‘ment triste, en larmes avec le méme
discours : Son Incurie, sa tuine, sa
mise en prison, sa condamnation &
mort. Veut-on Tinterroger sur son
entourage, ne répond pas, cela lu)
fest parfaitement indifférent, seul la
‘mort pourra le délivrer,
Lrurgence est grande, le risque de
‘mor par suicide est imminent. L’hos:
pitalisation d'urgence est décidée.
Voila, trés schématisées les situations
auxquelles le médecin généraliste
peut se trouver conironté, mais ce
rest jamais aussi net. Tout se passe
souvent comme si, entre le médecin
ct le malade, venait sinterposer un
mauvais génie qui brouillerait les
cartes, Ihystérique s‘adaplera & tous
les réles du répertoire, hypocon.
driaque se transformera en soumis &
lautonté pour s'enfoncer plus
confortablement dans sa dépression
et se tuer, Ie toxicomane et ses
‘bonnes intentions » bernera lui
meme et le médecin, le pervers se
transformera en meneur de jeu.
manipulant le médecin & son are.
Tout ce qui procede, de la grande
urgence as plus discret malaise per
ret de situer la reponse de I'omn
Draticien, qui ne sera jamais le rejet
absolu ou laccaparement total, ce
‘est que par amertume ou déinis
Sion que devia se décider orienta.
tion des malades menlaux vers un
centre specialise
Toutes les situations existentielles
peuvent quelques fois dépasser les
capacités du généraliste, surtout
lorsque le colloque singulier devient
tun singulier calloque
BORIS MINSKY-KRAVETZ
Médecin générale
Membre ttle de a socite trangaise
ce Médecine andra
Change denselgnement de fe Medecine
‘in fact de ToursDOSSIER
WBLIOGRAPAE
La littérature abonde en matiére de folie.
Voici une sélection d’ouvrages qui couvrent
assez bien le sujet. Il s’agit de classiques du
genre, mais vous trouverez dans chacun d’eux
une importante bibliographie permettant
d’approfon
de psychiatrie.
ECRITS PSYCHIATRIQUES
C. Lasegue
Textes choisis et présentés
par J. Corraze
Privat Editeur
175 pages
Dans une introduction réservée aux
specialists, Fouter prend plist 3
léerive avec amour et passion les
thiférents aspects de la psychiatre et 3
présenter dans cette courte synthase les
frands courants de pensée.
[Neuf themes sont développés indépen-
cdamment les uns des autres
Le délire de persécution
[Ca folie & deux
Le délire alcoolique n'est pas un
délire, mals un reve
Les exhibitionnistes
Vol aux étalages
L’onanisme
Lanorexie hystérique
Ces hystéries périphériques
Les hystéries, leur perversité, leurs
‘mensonges
Chaque théime est tout d'abord intro-
duit dans ses grands principes, puis
éveloppé a parti d'exemples de cas
psychiatriques, suivis de leur analyse
vos connaissances en matiére
Si la théowe est souvent nébuleuse, et
meme parfols discutable, les cas cités
he manquent pas d'intérét, et rien
nempéche d'avolr sa propre idée sur
la question. De toute facon, is permet-
tent de s'ouvrir facilement a un. do-
maine tes délicat lorsqu'l s'agit de
théepe mi ilcocnne out Je
eur néophyte, témoin de scénes de
farnile, ow plongé dans Tinlimité de
pessgmneges enormau, Longa et
fa diversité des situations étudiées
permet de concevoir alsément des
Scénatos patculrement ices d'un
point de vue psychologique.
‘On découvre un bon nombre de déran.
ements meniaux. Ls potalt ype de
Faliéné ou de Palcoolique, pour ne citer
‘que ces deux exemples, se dessine
nettement au fil des pages.
Un tableau chronologique retracant les,
fails marguants de la peychiairie au
cours du XiKe siecle sert de repre pour
les principaux auteurs, ouvrages ot
traits, ainsi que Vappariion de nou-
vveaux themes comme l'aleoolisme, le
suicide, Thystérie,
FABRIQUER LA FOLIE
Thomas Szasz
Payot, parution 1976
350 pages
Ce livre est une longue apologie dans
Taquelle T:SZASZ s'éleve contre la
place que Ton réserve aux malades
rentaux. Dépoullés de tous les droits
ct libertés élementaives, les « fous » de
notre monde moderne peuvent are
comparés aux sorciéres et aux héréti-
‘ques du Moyen Age. Pour Szasz,
existe une psychiatric institutionnelle
dont le tole consste a rejeter les non-
‘onformistes Is sont internés ot subi
sent des sévices sans pouvoir se défen-
dre, La société aurail en quelque sorte
inanetvernent besoin de chile les
‘marginaux, ceux qui se distinguent par
des meeurs ou une idéoiogiedifigrente
des autres. Par exemple, il dénonce la
persécution des homosexuels et le
‘concept de « folie masturbatoire».
Certes cet ouvrage a 616 écrit en 1976,
et Yon s'apercoit rapidement que les
choses ont parfois change. Pourtant, la
persécution des minorités continue
partout dans le monde. Mais Szasz ne
éborde a aucun moment du cadre de
24
GEO
FABRIQUER _
sows, LA‘ POLE
SZASZ". e
la psychiatric, quil ne cesse d'accuser
Beaucoup d'auties psychiatres part
gent dallleurs ce point de vue.
Saleur de son ourage ent escent:
‘ment dans une multitude d’exemples
historiques qui nous viennent des
demibres décennies jusgu’a nos jours.
De tres nombreuses réferences biblio-
‘graphiques permetient de rassembler
line masse de connalssances sure sujet.
Enrésumé, ce livre apporte un éclarcs
sement tout & fait inéressant sur les
pproblémes posés par la psychiatric ainsi
{que sur le ret des opprimes. Quant &
onsidérer la psychiatrie comme une
‘nouvelle forme dinguisition, je Inisse &
auteurlesoinde vous en convainere...
Du méme auteur, chez le méme édi-
feur, vous trouverez :
“ie mythe de la maladie mentale
= Pethique de la psychanalyse
Aux PU:
~ ldgoiogie et foie
+ Lage de la folie
A FOLIE
Roland Jaccard
PUF
Que sais;je? Ne 1761
Parution 1980
128 pages
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