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Secrets de Sourcier - Bernard-Blancan

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Secrets de

sourcier
Du même auteur

Retour aux sources, film-documentaire de 52 minutes, TS Productions.


Bernard Blancan

Secrets de
sourcier
ÉDITIONS EYROLLES
61, bld Saint-Germain
75240 Paris Cedex 05
www.editions-eyrolles.com

Crédits

pp. XIV-1 : © Dušan Zidar - Fotolia.com


p. 2 : © celeste clochard - Fotolia.com
pp. 3-20-24-26-30-34-35-46-64-65-66 : © Caroline Koehly
pp. 15-16 : © vsurkov - Fotolia.com
p. 29 : © RomainQuéré - Fotolia.com
p. 48 : © BRMG (www.brmg.fr)
p. 49 : © developpement-durable.gouv.fr
pp. 50-51 : © Gautier Willaume - Fotolia.com
p. 56 : © Google Earth
p. 69 : © Psyleron

En application de la loi du 11 mars 1957, il est interdit de reproduire


intégralement ou partiellement le présent ouvrage, sur quelque support que
ce soit, sans autorisation de l’éditeur ou du Centre Français d’Exploitation
du Droit de Copie, 20, rue des Grands Augustins, 75006 Paris.
© Éditions Eyrolles 2012, ISBN 978-2-212-13355-4
Sommaire

Avant-propos
Ce qui m’a conduit à écrire ce livre

Partie 1 – Histoire de sourcellerie

Chapitre 1 – Les origines de la sourcellerie


Chapitre 2 – Le champ magnétique
Tentatives d’explications...

Les magnétites

Les cryptochromes

La perception des aveugles

Une énergie non déterminée ?

Vers la physique quantique

L’intrication

L’effet tunnel

L’état de superposition

Partie 2 – Apprentissage...
Chapitre 3 – Les outils et techniques pour débuter
Les baguettes

La fourche ou baguette en Y

Choisir sa baguette

Prendre sa baguette en main...

Se lancer...

Les baguettes en L ou rad-master

Comprendre les baguettes

Élaboration d’un alphabet des baguettes en L

Le pendule

Tenir son pendule

Faire « parler » le pendule

Rechercher l’eau...

Le principe

Recherche d’une veine d’eau

Évaluation de la profondeur et du débit


Avec le pendule

Avec les baguettes

Les indispensables exercices en double-aveugle

Chapitre 4 – Les professionnels de l’eau souterraine


Les sourciers

Les puisatiers

Les foreurs

Partie 3 – Matière à réflexion

Chapitre 5 – Au-delà des baguettes


Partir d’une expérience réelle...

La recherche sur plan et sur photo

Le tenseur ou baguette universelle (ou bobber)


La recherche sans outil

Chapitre 6 – Les baguettes s’ouvrent sur l’invisible


Mes expérimentations

Le riz qui moisit...

La clémentine qui se dessèche...

Les citrons qui grossissent...


Influencer un générateur de nombres aléatoires par la pensée

Les expériences en parapsychologie ou métapsychique

Les perceptions extrasensorielles

Chapitre 7 – Histoire de magnétisme...


Histoire de magnétiseur...

Une expérience intéressante...

Les grandes lignes...

Chapitre 8 – Géobiologie et radiesthésie


Chapitre 9 – L’œuvre du sourcier, la part de la foi
Sourcellerie, croyance ou science ?

Maître Hasard...

Les dangers du « tout croyance »

Les freins de l’hyper rationalisme

Les limites de la sourcellerie

Le doute, un équilibre complexe

Chapitre 10 – À vous de jouer !


Index
Avant-propos

Cet ouvrage se veut une sorte de guide qui devrait permettre à tout un
chacun de s’initier au maniement des outils utilisés pour la recherche de
l’eau. Je pars du principe que tout le monde a la possibilité de voir réagir les
baguettes. En peu de temps, chacun pourra être à même de savoir s’il a ou
non de l’eau souterraine dans son jardin et d’en évaluer la profondeur.

Celui qui voudrait devenir sourcier professionnel aurait des manques s’il
voulait se contenter de mes propos. Mon objectif n’est pas de former mais
d’offrir les outils pour une initiation facile. Cela correspond aussi à une
volonté de sortir cette pratique mystérieuse du seul champ du bizarre, du
paranormal, de l’ésotérisme. J’aime à penser que le plus grand nombre est
capable de ressentis non compris par la science d’aujourd’hui. Si nous
laissons aux seules personnes « extraordinaires », dites douées, la
possibilité d’exercer leur talent, ce phénomène ne sera vécu que comme une
pratique plus ou moins charlatanesque, réservée à quelques initiés. Je
n’aime pas trop les états figés, les ordres établis, les étiquettes sur les
classeurs. Le rêve et la magie appartiennent à chacun. Et dans ce cas, le
rêve devient réalité à travers le forage d’un puits.

Si quelque scientifique tombait par hasard sur cet ouvrage et que celui-ci
éveillait en lui une curiosité renforcée par sa propre expérience, peut-être
servirait-il au-delà de mes ambitions. Mais je connais aussi les limites de
mes propres rêves.

Je mènerai l’initiation de façon didactique par endroits car c’est un passage


obligé, mais aussi en témoignant çà et là de ma propre expérience. Les
petites histoires que j’y raconte ont une portée qui dépasse l’anecdotique et
donnent des informations complémentaires, des explications ou des
propositions d’expériences. Au-delà de la simple sourcellerie, c’est une
matière à réflexion ouvrant des portes sur les univers de la philosophie et de
la croyance.
Ce livre risque de décevoir les sourciers professionnels. D’une part parce
que certains voient d’un mauvais œil les tentatives de vulgarisation de cet
art qu’ils comptent bien garder jalousement ; d’autre part parce que mon
approche est assez rationaliste, terre-à-terre, et se refuse à accepter
uniquement les éléments qui ne se réfèrent qu’à la croyance. Dans mon
parcours dans ce domaine, ne valent que les pratiques qui aboutissent à un
résultat concret. Et quoi de plus concret que de prédire que l’eau est à telle
profondeur, de voir le forage venir valider ou invalider cela ? Je délaisse
volontairement tous les axes plus spirituels ou qui ne se concrétisent pas par
des résultats mesurables et vérifiables.

Dans cet esprit, je ne vais pas non plus tout faire pour essayer de relier cette
pratique à des connaissances scientifiques. Les choses sont très claires à ce
sujet. De nos jours, sur tous les territoires, jamais le phénomène sourcier n’a
été avéré par la science. Alors pourquoi faire croire le contraire ?

Mais il n’empêche que mon expérience, mes rencontres, m’ont conduit à


constater très concrètement (j’ai exercé en professionnel) que ce
phénomène existe bel et bien avec des résultats très positifs. Mais toutes
mes tentatives de compréhension m’ont conduit à m’éloigner des dogmes
qui prévalent chez bien des praticiens. Il n’y a aujourd’hui aucune
explication valable. Ce qui ne m’empêchera pas de faire un tour du côté des
connaissances scientifiques actuelles et de recenser celles qui,
métaphoriquement, ressemblent le plus à ce qu’imagine mon intuition. J’ai
bien dit « ressemblent ». Je n’aurai pas la hardiesse ni la malhonnêteté de
dire qu’elles constituent de quelconques preuves.
CE QUI M’A CONDUIT À ÉCRIRE CE LIVRE

Ma vie ne me prédisposait pas à devenir sourcier. Encore moins à envisager


d’écrire un ouvrage sur ce sujet dont j’ignorais à peu près tout en 2006.
J’avais eu une vie assez « normale ». Des études reprises sur le tard,
plusieurs métiers, parmi lesquels celui d’instituteur. Et puis, à l’âge de 30
ans, je décidai de me livrer à ma passion : acteur. Beaucoup de théâtre
d’abord, puis de la télévision et du cinéma. La consécration est arrivée
comme une parenthèse aux allures de conte de fée, en 2006, sous la forme
d’un prix d’interprétation au festival de Cannes pour le film Indigènes de
Rachid Bouchareb (prix décerné en même temps à Jamel Debbouze, Samy
Naceri, Sami Bouajila et Roschdy Zem).

C’est cette même année que j’ai choisi, à près de 50 ans, de rencontrer pour
la première fois mon père biologique. J’avais passé les quatre premières
années de ma vie en nourrice puis ma mère m’avait récupéré avec son mari
(qui n’était pas mon père). Il m’a reconnu et donné son nom. Je connaissais
l’existence de mon géniteur, la situais dans le Béarn, mais je n’avais jamais
cherché à le rencontrer auparavant, par respect pour mon père. Sa maladie
cérébrale m’a autorisé à faire cette démarche.

Notre rencontre aurait pu s’arrêter au stade de la constatation de


ressemblances physiques. Mais il se trouve qu’André était sourcier depuis
peu. Il s’était initié lui-même, presque par hasard. Dès notre deuxième
rencontre, il m’a fait essayer ses baguettes de sourcier, m’en offrant une
paire. C’était pour lui une sorte de test ADN, sans doute. En tout cas, la
sourcellerie est devenue pour moi une véritable passion et le lien qui a
permis à notre relation d’exister.

Le second facteur psychologique favorisant mon immersion en sourcellerie,


c’est qu’elle m’offrait un refuge de rêve, en dehors des paillettes et de la
fragilité qu’elles nourrissent. Faire ce choix, au sommet des étoiles
artificielles, a été l’assurance d’éviter les chutes brutales de leurs ascensions
fulgurantes. Il était urgent de porter un nouveau regard au monde, les pieds
sur terre, l’eau en dessous et la tête dans d’autres étoiles que celles, toujours
ingrates et filantes, de la renommée.

J’abordais donc la recherche d’eau de façon assez rationnelle,


obsessionnelle même, recherchant du concret, des preuves, pour échapper
aux illusions. Assez rapidement, je n’ai pu me contenter de voir bouger les
baguettes. Il fallait que je vérifie si la sourcellerie existait vraiment et si
j’étais moi-même sourcier. Je suis allé jusqu’à me déclarer en
autoentrepreneur pour faire le sourcier en professionnel, pour une clientèle
située autour de Paris. J’ai toujours eu ce besoin de preuves concrètes. Dans
mon métier d’acteur, celui qui me fait vivre, j’ai appris depuis longtemps à
rester concret. Quand on me parle d’un film pour lequel on pense à moi, il
n’existe que le jour où j’ai signé le contrat. Avant cela, c’est juste un vague
projet qui se fera peut-être et qui verra ou non le jour, avec ou sans moi.
Pour les sources, c’est la même chose. Une profondeur annoncée par des
baguettes n’a de sens que le jour où elle est confirmée par un forage. Tout le
reste est de l’amusement, des conjectures, des suppositions, du rêve.

Une fois que j’ai vérifié qu’il y avait bien un phénomène étrange qui avait
une existence avérée par des forages, j’ai cherché à en comprendre le
fonctionnement, à en chercher des explications. Du côté scientifique, j’ai
quasiment fait chou blanc. Je suis alors allé voir du côté des sourciers,
radiesthésistes, ésotéristes, géobiologues. J’ai accepté tous les dogmes qui
m’étaient proposés, toutes les explications ancrées dans la croyance et je les
ai expérimentées. J’ai ensuite déployé beaucoup d’énergie à mettre en échec
la plupart des principes proposés, à partir d’expériences concrètes.

J’ai aussi pris conscience du système d’embrigadement organisé par des


sortes de nouveaux gourous, animateurs de stages et de forums dans
lesquels s’engouffrent aveuglément les plus naïfs. Devenir sourcier ou
magnétiseur, stage niveau I, puis niveau II, puis niveau III, IV... J’ai suivi
pour ma part un stage de radiesthésie et deux de magnétisme.

Au bout du compte, c’est beaucoup d’argent dépensé pour une pratique des
plus simples et l’accumulation de croyances qui empruntent au
bouddhisme, au chamanisme, aux croyances nordiques et celtiques, à
l’ésotérisme, aux religions diverses. Mais en dehors de ressentis facilement
reproductibles par suggestion puis autosuggestion, sur des bases
interprétatives délivrées par les maîtres, rien de concret ne sort de ces
enseignements. Les disciples passent leur temps à mesurer les réseaux
Hartmann, Curry, Ley, cuivre, argent et mille autres tissages imaginaires qui
courent dans les cathédrales et relient les menhirs. On chasse les entités.

J’ai fait le choix de ne garder de toutes ces expériences que ce qui pouvait
s’exprimer au final par des mesures ou observations physiques. J’ai le plus
grand respect pour le religieux et le spirituel mais c’est affaire de chaque
individu. J’ai mes propres croyances. Elles se nourrissent parfois des
recherches que je peux faire dans les domaines de la sourcellerie et du
magnétisme mais je ne veux les imposer à personne, pas plus que je
n’accepte qu’on me les impose. J’ai bien conscience, toutefois, qu’elles
transpireront parfois des lignes qui vont suivre.

Vous verrez que mon parcours m’a conduit tout naturellement vers ce qu’on
appelle le magnétisme, l’art des guérisseurs. Le magnétisme pourrait bien
être le complément naturel du don du sourcier. L’un procède en émission
(magnétiseur), l’autre en réception (sourcier). De la même façon que pour la
recherche d’eau, j’ai cherché les preuves de résultats concrets, mais pas
seulement sur l’humain. J’ai voulu vérifier, là aussi, qu’il pouvait exister
des éléments de preuve indéniables d’une action de l’esprit sur la matière.
Vous trouverez plus loin quelques expériences que j’ai réalisées.

Entre temps, mon père biologique a appris que son grand-père maternel
était aussi magnétiseur. Décidément, on a beau reculer le mystère, il vient
toujours frapper à la porte des curieux. Pourquoi, par exemple, avais-je
acheté un pendule quelques années avant notre rencontre, sans savoir à quoi
il servait ? Mon parcours est ainsi jalonné d’expériences très terre-à-terre et
de petits faits magiques venant apporter leur lumière troublante.

Alors que je n’envisageais rien dans ce sens, une éditrice est venue à moi
pour me proposer d’écrire un ouvrage sur les sourciers. Je n’ai pas hésité
une seconde, sachant que le regard que je porte sur cette pratique a
vraisemblablement quelque chose de singulier, un peu en marge des idées
reçues, laissant au lecteur la liberté de choisir ses propres interprétations.
Un livre pour transmettre ce que je crois savoir aujourd’hui, à partir de
concret. Un moyen offert à chacun d’ouvrir les baguettes sur un monde en
point d’interrogation et surtout de s’amuser à chercher l’eau et tout ce qui
lui chante...

Dans un premier temps, nous ferons le point des connaissances historiques


sur le sujet. Nous entrerons ensuite dans la partie qui va vous permettre de
débuter dans le domaine. Le chapitre satisfera la curiosité de certains et
aidera ceux qui souhaitent aller plus loin que la recherche d’eau dans leur
jardin. La partie suivante sera consacrée aux professionnels de l’eau
souterraine. Pour terminer, je vous propose une dernière partie plus
personnelle, dans laquelle je vous ferai part de mes expérimentations,
ouvrant le champ à la réflexion, pistant les propositions scientifiques,
ciblant les écueils à éviter.
PARTIE 1
HISTOIRE DE SOURCELLERIE
1 Les origines de la sourcellerie

Des éléments historiques seront glissés dans les différents chapitres de ce


livre. Néanmoins, un aperçu général me semble indispensable pour situer ce
dont nous parlons.

Saint Antonin

Sur tous les continents, dans toutes les civilisations, on trouve la trace de
sourciers. On prétend par exemple que l’empereur chinois Yu (plus de 2 000
ans avant J.-C.) avait des dons de sourcier. Il existerait au moins une
représentation le montrant œuvrer à l’aide d’une baguette.

D’autres vont dénicher des sourciers sur des fresques égyptiennes. Les
bédouins aussi étaient très doués pour trouver de l’eau dans le désert. Ils
étaient également capables de retrouver d’anciens puits ensevelis. On les
appelait gawwab, traduisible par « creuseur de puits ». Eux travaillaient
sans outils. Ils « savaient » ou devinaient.

Moïse qui vit jaillir de l’eau d’une roche en la frappant de son bâton,
pendant l’exode des Hébreux, est la référence biblique des sourciers. Le
christianisme compte de nombreuses histoires de saints qui font jaillir de
l’eau à l’aide d’un bâton.

Dans la littérature européenne, il faut attendre le XVIe siècle pour avoir trace
de récits et de nombreuses gravures représentant les sourciers avec la
fameuse baguette en forme de fourche. Cet art était utilisé par de nombreux
prêtres, sous le regard peu bienveillant de l’Église.

Sous Louis XIII, le baron de Beausoleil et son épouse Martine de Bertereau


furent missionnés pour chercher des mines à l’aide de baguettes de sourcier.
Après plus d’une centaine de mines découvertes, ils tombèrent en disgrâce
et furent finalement emprisonnés pour sorcellerie.
Ce sont ensuite des prêtres qui ont écrit et fait des recherches de nature
quasi scientifique sur le sujet. En 1693, l’abbé Vallemont (en réalité un père
jésuite nommé Le Lorrain) écrivit un traité de la baguette divinatoire. Au
tout début du xxe siècle, les écrits principaux sur le sujet sont dus aux abbés
Bouly et Mermet.

Peu à peu, la rabdomancie (baguette divinatoire) a été supplantée par la


radiesthésie et l’utilisation du pendule. La technique s’érigeant presque au
rang de science a étendu son champ d’action à la recherche de personnes,
d’objets et même à la médecine.

De nos jours, avec de fortes influences de l’Europe du Nord, c’est la


géobiologie qui est venue faire du traditionnel sourcier un médecin de
l’habitat, traqueur des nocivités, courants telluriques, croisements de veines
d’eau, champs électromagnétiques des appareils modernes...

UN PEU DE VOCABULAIRE...
La géobiologie est l’étude de l’influence de l’environnement naturel
(tellurisme, magnétisme, radiesthésie) sur les êtres vivants.
2 Le champ magnétique

TENTATIVES D’EXPLICATIONS...

Les magnétites

Le champ magnétique terrestre a une polarité qui fait s’orienter l’aiguille


d’une boussole vers le nord magnétique. Un bout de fer va être attiré par un
aimant, sans contact, juste par une force d’attraction magnétique. Le champ
magnétique vertical terrestre peut être mesuré à l’aide d’un magnétomètre
qui va s’exprimer en nanotesla. On constate qu’il augmente en présence
d’une cavité souterraine et diminue en présence d’une veine d’eau.

Il n’en faut pas davantage pour envisager que les sourciers puissent être
dotés de capteurs magnétiques. Cette hypothèse est séduisante et comporte
de nombreuses confirmations scientifiques.

Pour comprendre le champ magnétique, nous allons nous pencher sur les
travaux du physicien Yves Rocard (1903-1962), et les connaissances
actuelles qui en découlent.

Lors d’une interview menée par Christian Becant pour la Revue de


Radiesthésie, en janvier 2004, il affirme : « Vous savez, le magnétisme et
les magnétiseurs survivront, ainsi que les radiesthésistes et les sourciers. Si
la science pouvait tout expliquer et la médecine, tout guérir, c’en serait fait
du magnétisme et des “capteurs” d’ondes mais – et c’est tant mieux – ce
n’est pas le cas. Il y a 30 ans, quand j’ai commencé à m’intéresser aux
sourciers, qui sont, en fait, des radiesthésistes, et aux magnétiseurs, mes
collègues scientifiques pensaient que la sénescence me gagnait mais vous
constaterez que j’ai encore bon pied bon œil et je réponds à vos questions.
Les magnétiseurs et les radiesthésistes existent parce qu’ils obtiennent des
résultats incontestables. Ils existeront aussi longtemps qu’ils continueront à
obtenir ces résultats. »

Ce sont des propos de ce type ainsi que les études du physicien sur ce
phénomène de sourcier qui vont vraisemblablement lui valoir de passer à
côté d’un prix Nobel de Physique. Il fut par ailleurs le responsable
scientifique des programmes qui conduisirent à la mise au point de la
bombe atomique française.

Sa théorie repose sur un principe simple. Tout comme les oiseaux


migrateurs, nous avons, répartis dans le corps (dans les coudes, les sourcils,
les poignets, les genoux), des cristaux de magnétite. Ce sont eux qui nous
rendraient sensibles aux variations du champ magnétique terrestre.

Comme nous l’avons déjà vu, le champ magnétique baisse d’intensité en


présence d’une veine d’eau souterraine tandis qu’il augmente en présence
d’une cavité.

Les outils du sourcier lui permettent de traduire ces variations par des
micromouvements musculaires inconscients.

Cette vision des choses avait pourtant des chances de trouver un écho
favorable dans la communauté scientifique et, plus généralement, dans
notre société. En effet, cette explication va dans le sens d’une
compréhension acceptable du phénomène. On y évoque un champ
magnétique (tout le monde accepte son existence) et des cristaux de
magnétite (ils existent aussi, ainsi que chez les oiseaux migrateurs). Les
outils, quant à eux, agiraient comme des potentiomètres. Voilà bien une
image très rassurante et très cartésienne qui ne devrait choquer personne.

Mais nous sommes face à une vision très mécaniste du phénomène qui
répond trop parfaitement aux modèles scientifiques de l’époque. Sa limite
sera avant tout humaine. En effet, le phénomène n’est pas parfaitement
reproductible. Il y aura des variations de perception d’un sourcier à l’autre
et, surtout, cette vision néglige un aspect de taille : les facteurs
psychologiques qui vont tantôt être favorisants, tantôt vont inhiber, ou
plonger le praticien dans l’illusion de l’autosuggestion. Les scientifiques
sceptiques n’auront aucune peine à mettre à mal les travaux du physicien.

LE POINT DE VUE DE L’AUTEUR


Je ne suis en rien scientifique, mais je vois aussi des limites dans son
explication. Que penser de la recherche à distance ? Dans ce cas, on a du
mal à concevoir le rôle des cristaux de magnétite et des variations du champ
magnétique , mais je ne rejette pas pour autant cette théorie de sensibilité au
champ magnétique terrestre.

Les cryptochromes

En 1970, à Francfort, un couple d’universitaires, les Wiltschko, démontrent


que les oiseaux sont sensibles à l’angle du champ magnétique terrestre par
rapport à la verticale. Néanmoins, l’explication de cristaux de magnétite ne
suffit pas car ce champ magnétique est trop faible pour entraîner un
quelconque changement moléculaire.

En 1978, Klaus Schulten a l’intuition que la lumière (les photons) peut


traduire sur une molécule de faibles variations du champ magnétique. Il
faudra attendre 1999 pour qu’une molécule photosensible, dans la rétine de
certains oiseaux, soit découverte : le cryptochrome. Schulten voit là la
confirmation de son hypothèse.

En 2007, Margaret Ahmad, au CNRS Paris, démontre que les plantes chez
lesquelles le cryptochrome est présent sont sensibles au champ magnétique.
Des Américains parviennent à prouver que des mouches dépourvues de
cryptochromes deviennent insensibles aux champs magnétiques,
contrairement à leurs congénères.
En 2008, à Oxford, Peter Hore montre que le mécanisme de Schulten
fonctionne avec le faible champ magnétique terrestre.

Pourquoi ne pas envisager cette hypothèse ? Nous serions sensibles aux


variations du champ magnétique terrestre par le biais de cette molécule
présente dans la rétine. Ainsi, la recherche sur photo ou image Google Earth
trouverait un semblant d’explication. Mais qu’en serait-il du plan ?
Comment une représentation abstraite pourraitelle contenir les informations
du champ magnétique local ?

La perception des aveugles

C’est aux Pays-Bas qu’une étude sur les aveugles vient apporter un
éclairage assez troublant sur la complexité de nos systèmes de perception
(Magazine Pour la Science, décembre 2010).

Béatrice de Gelder, professeur de neurosciences cognitives, dirige le


Laboratoire de neurosciences cognitives et affectives, à l’université de
Tilburg. Parmi ses nombreuses expériences, elle a filmé un patient dont un
AVC a détruit le cortex visuel primaire. Il est donc aveugle. L’homme se
fraye un chemin dans un dédale d’obstacles, meubles de bureau, pied photo,
ramettes de papier posées au sol. Il n’y voit rien et, pourtant, évite
minutieusement chaque obstacle avec une infinie précision, celle d’un
voyant, avec juste un peu plus de lenteur et d’hésitation.

L’on a déjà montré que les aveugles utilisent l’ouïe comme un sonar. Les
sons réfléchis par les obstacles leur donnent des indications de leur situation
spatiale. Mais là, ce système ne peut pas expliquer à lui seul la perception
qu’a cet aveugle d’un pied photo ou d’une ramette de papier de 10 cm
d’épaisseur posée au sol. Sa perception est plus complète et plus complexe.

Nous pouvons très bien, à partir de cet exemple, imaginer que nous sommes
équipés de capteurs divers qui vont bien au-delà des sens répertoriés, des
éléments du cerveau, du système nerveux, de molécules, qui rendent le
sourcier apte à percevoir l’eau souterraine.

Ce sont là, évidemment, des élucubrations très personnelles répondant à la


nécessité de trouver des explications plausibles. Mais il faut bien admettre
que nous en sommes très loin aujourd’hui.

À l’heure actuelle, le phénomène sourcier n’est pas avéré par la science.


Nous en sommes encore au point de vérifier si les sourciers ont une
statistique de découverte supérieure au hasard. Toutes les expériences qui
ont été menées jusqu’à présent ont toutes conduit à un constat d’échec. Y
compris les expériences sur un très grand nombre de sourciers. Comment
voulez-vous que, sans cette première étape, nous passions à la suivante, qui
consisterait à commencer à chercher à comprendre comment ça marche ?

Le problème de toutes les expériences qui ont été menées jusqu’alors, c’est
qu’elles l’ont été dans le cadre de protocoles très artificiels. On demandait à
des sourciers de trouver les tuyaux enterrés dans lesquels circulait de l’eau
ou bien de trouver des objets cachés dans des boîtes.

J’ai pour ma part une proposition de protocole très simple mais onéreuse. Il
consisterait à choisir un terrain assez grand, à demander à un ordinateur de
définir de façon aléatoire des points de forage et à en déterminer une
profondeur, ensuite demander la même chose à des géophysiciens puis à des
sourciers, sur place et/ou à distance. Il suffirait alors d’effectuer les forages
de tous les points ainsi obtenus et de comparer les résultats avec les
prédictions.

Je rêve qu’un jour ce protocole pourra être mis en œuvre. Mais il coûte cher
et demande beaucoup de temps. Si une société de forage est prête à se
lancer dans cette aventure, qu’elle le fasse savoir. J’ai quelques sourciers à
proposer !

Une énergie non déterminée ?


Pour ce qui est de la prospection à distance ou encore du magnétisme, mon
hypothèse intuitive (ma croyance) est que nous serions reliés à tout par une
sorte d’énergie qui n’est pas connue de la science.

Cette énergie a toutes les chances d’exister, en fait. Les astrophysiciens


s’appliquent à vérifier la théorie de la relativité à l’observation de l’espace.

Les quatre forces sensées régir l’univers sont :

• la gravitation ;

• l’interaction faible (régis par certains processus intranucléaires comme la


désintégration beta) ;

• l’interaction forte (cohésion des protons et des neutrons au sein du noyau


atomique) ;

• l’électromagnétisme (à l’origine des liaisons entre le noyau et les


électrons).

Or, si ces forces d’attraction étaient les seules, l’univers se serait déjà
dispersé. Les physiciens, pour que tout tienne en place de façon théorique,
ont donc inventé la matière noire et l’énergie sombre, toutes deux
invisibles, qui occuperaient 95 % de l’univers. Mais ces deux notions
gardent tout leur mystère.

Les accélérateurs de particule ont pour objectif de créer un petit trou noir. Si
nous y parvenons, un grand pas sera fait dans la compréhension du
fonctionnement de notre univers et, pourquoi pas, de certains phénomènes
inexpliqués à l’heure actuelle.

Vers la physique quantique


Nous le voyons, les modèles de la physique classique ne nous permettent
pas de trouver des explications à ces curieux phénomènes. Faut-il pour
autant les rejeter ? Faut-il n’écouter alors que ceux qui nous proposent des
explications tenant de la croyance ?

Je ne vous propose pas un cours complet de physique quantique. Après


l’énergie sombre, je crains de vous perdre. J’en serais, de toute façon,
parfaitement incapable.

Vous savez déjà que cette discipline très théorique s’applique à l’infiniment
petit. Pour l’heure on reste encore dans des champs théoriques et l’on
commence à peine à mettre en œuvre des expériences concrètes. Peu à peu,
ces théories qui semblent défier les modèles classiques imposent leurs
curiosités conceptuelles. Néanmoins, le chemin sera encore long avant que
des applications ne soient exploitées et que son modèle n’entre dans les
modèles admis.

On parle déjà d’ordinateurs quantiques. Nous n’en sommes qu’au stade de


la recherche et de projets.

Voyons quelques curiosités étonnantes que nous propose ce champ de la


science. Le sens commun se trouve souvent ébranlé.

L’intrication

Entre 1980 et 1982, le physicien français Alain Aspect, à l’Institut


d’optique d’Orsay, va réaliser une expérience assez incroyable. Pour
résumer, on va mettre deux photons dans un état d’intrication, ce qui aura
l’effet suivant. Les deux photons sont isolés et éloignés de plusieurs
kilomètres. Mais ils ne sont plus deux, mais forment déjà un système. Si
l’on agit sur l’un, l’autre, éloigné et sans aucun lien, va subir la même
transformation que le premier.

Cette expérience a été évidemment reproduite, appliquée à d’autres


particules. La science est donc capable de prouver que deux éléments
peuvent interagir malgré l’éloignement physique. On constate la chose mais
notre logique est d’utiliser un concept de lien entre les deux photons. Des
ondes ? En fait, rien de logique au sens classique. Juste une théorie étrange
qui a trouvé une matérialisation par le biais d’expériences concrètes. Il faut
que nous nous fassions à l’idée que deux choses peuvent être en relation,
malgré la distance, sans que nous puissions nommer ce qui permet cela. Si
ce n’est cette théorie physique. On parle aussi de téléportation quantique.

L’effet tunnel

Une autre propriété quantique réalisée en laboratoire : l’effet tunnel. Cette


propriété permettrait à un objet de traverser un obstacle a priori
infranchissable.

L’état de superposition

Deux propriétés pour cette théorie. Un objet quantique passe par plusieurs
chemins à la fois. Ou encore (chat de Schrödinger), un objet quantique peut
être dans deux états différents en même temps.

Chez les plantes, la photosynthèse consiste en une transformation de


photons en énergie. En 2007, l’équipe de Graham Fleming, de l’université
de Berkeley (Science & Vie avril 2011), s’est rendu compte que la lumière
empruntait tous les chemins possibles en même temps. Et voici que la
nature nous montre que la physique quantique n’est pas qu’un conte
philosophique concocté par quelques savants fous.

Comme nous le voyons à travers ces exemples, la physique quantique fait


entrer dans la science un brin de magie et semble nous dire qu’il n’y a pas
lieu de s’étonner de certains phénomènes que nous jugeons paranormaux.
Tout dépend où l’on place la norme.
Ces théories n’expliquent rien de ce qui concerne notre sujet. Elles
élargissent juste notre vision cartésienne à des territoires inconnus.

N’oublions pas que Descartes lui-même, dans son Discours de la méthode,


était persuadé d’avoir prouvé l’existence de l’âme et celle de Dieu.
N’oublions pas non plus que sa méthode se défait des connaissances
livresques pour se construire sur l’expérience et le doute. Einstein ne dit pas
autre chose.

Vouloir essayer de comprendre ces phénomènes demande une approche


transversale de plusieurs disciplines : la physique, la physique quantique,
les neurosciences, la neurophysique, la parapsychologie, la psychologie...
Chacune des approches est cloisonnée et nous entrons à peine dans l’ère des
traversées et des mises en lien. Je ne pense pas que nous parvenions à des
explications fondées dans les prochaines décennies. Ceux qui affirment que
tout est explicable maintenant se trompent et vous trompent.

Reste pour ma part ma conviction et mon intuition. Je suis persuadé que ces
phénomènes répondent à des lois physiques que la science n’explique pas
encore. La seule chose que je puisse faire pour tenter de trouver des débuts
de réponses, c’est d’expérimenter, encore et encore...

MISE EN GARDE...
Néanmoins, ces curieuses propriétés quantiques qui ouvrent le champ des
possibles définis par la physique classique, ne peuvent être utilisées qu’à
titre de métaphore dans les explications que nous donnons de la
sourcellerie, par exemple. Celui qui vous dirait que la recherche sur plan est
l’application de la téléportation quantique, d’un état d’intrication, ferait
preuve de malhonnêteté.
PARTIE 2
APPRENTISSAGE...
3 Les outils et techniques pour débuter

L’eau, H2O (hydrogène et oxygène), est fondamentale à la vie. On savait


l’hydrogène très abondant dans l’univers. Grâce au programme Herschel,
on peut enfin voir les particules d’oxygène dans l’espace. On devrait
désormais l’y trouver en abondance car il est le troisième élément le plus
répandu dans l’univers.

On vient de découvrir des débuts de preuve de présence d’eau liquide sur


Mars, tandis que son existence sous forme de glaciers est, elle, avérée
depuis un moment. La terre en est recouverte à 70 % et nous, humains, en
sommes composés à 65 %. Nos civilisations se sont développées autour
d’elle. Les villes sont nées au bord des fleuves, des rivières, des oasis du
désert.

L’eau fait partie des quatre éléments symboliques occidentaux, avec l’air, le
feu et la terre. Source vitale, il n’est pas très étonnant que nous y soyons
sensibles, tant elle nous est indispensable.

UNE AFFAIRE DE RESSENTI...


La recherche d’eau souterraine est une affaire de ressenti. Certains sourciers
travaillent à main nue ou même simplement à l’aide du regard. Nous
verrons cela un peu plus loin, à la page 43. Pour débuter, il convient
d’utiliser des outils qui vont sembler agir en dehors de notre volonté.

Si notre sensibilité à l’eau semble évidente, je voudrais cependant attirer


votre attention sur le fait qu’aucun outil ne bouge seul. Aucune magie ne
s’opère sur les instruments. Les quelques scientifiques qui se sont penchés
sur la question sont unanimes : le mouvement du pendule ou des baguettes
est provoqué par de micromouvements musculaires involontaires,
inconscients. Ainsi, le pendule semble entrer en giration sans que nous
ayons l’impression de bouger ou encore la baguette tenue dans un équilibre
instable va se mettre à se lever (ou à se baisser, selon les personnes) sans
que nous puissions résister, comme si une force invisible agissait. Et
pourtant, c’est bien notre inconscient qui en est le moteur. Si magie il y a,
c’est bien à cet endroit qu’elle se situe. Si nos muscles sont les
déclencheurs, l’information de l’eau, elle, atteint directement et avec force
notre corps, à un niveau inconscient.

La sourcellerie a longtemps porté le nom de rhabdomancie : baguette


divinatoire. On a beau savoir que les baguettes ne bougent pas sans
opérateur, quand elles se mettent à bouger sans qu’on puisse les en
empêcher, on a du mal à ne pas laisser entier le mystère.

LA RHABDOMANCIE (OU RABDOMANCIE)


On appelle rhabdomancie l’emploi des baguettes (en principe de coudrier)
pour rechercher des métaux précieux tels que de l’or, du pétrole, des
sources dans le cas des sourciers, ou tout objet (ou personne) ayant disparu.
On appelle celui qui pratique la rhabdomancie un rhabdomancien.

Je ne ferai pas la liste exhaustive des outils du sourcier, mais j’évoquerai


ceux qui sont les plus utilisés en France. Ils présentent au demeurant le
mérite de pouvoir êtres fabriqués en quelques minutes sans avoir besoin de
faire des achats dans les sites ou librairies ésotériques. Oui, ésotériques, car
même si les sourciers exercent leur « don » depuis des temps immémoriaux,
même si l’on peut voir des employés de services techniques
d’administrations très sérieuses utiliser des baguettes pour repérer des
canalisations, ce domaine n’a rien de scientifique. Et tout ce que la science
ne peut expliquer devient paranormal. Dommage...
LES BAGUETTES

On confère parfois au sourcier un statut particulier de devin, voire de


sorcier. Cela vient sans doute de notre manie de tout ranger dans des cases,
mais aussi de notre regard sur eux qui en fait des êtres exceptionnels. Je
pense pour ma part que nous avons tous cette faculté. Et j’ai des raisons de
le penser. À peine initié, j’ai passé mes baguettes à toutes mes
connaissances. Et ça marche du premier coup dans une bonne moitié des
cas. En insistant, je suis convaincu que tout le monde peut y parvenir.

Les freins à notre pratique sont de divers ordres. En premier lieu, notre
surmoi, l’inconscient collectif, nous imposent des modèles et structures
mentales qui nous permettent de distinguer le possible de l’impossible, le
vrai du faux, le bien du mal. Si nous pensons que la sourcellerie est une
affaire de superstition ou un don réservé à quelques êtres exceptionnels (ce
qui est la pensée dominante), il vous faudra un certain temps avant de vous
livrer à cet art en toute liberté. Ne pas y arriver tient beaucoup aux barrières
psychologiques que l’on peut dresser contre soi-même. Mais,
paradoxalement, ce sont peut-être ceux qui ont le plus envie que ça marche
qui vont résister davantage. On se détend ! Faire bouger des baguettes n’a
rien d’exceptionnel ni d’anormal.

Je ne suis pas le gars le plus « détendu ». Malgré cela, les portes se sont
ouvertes.

La fourche ou baguette en Y

Choisir sa baguette
Vous avez vraisemblablement entendu parler, un jour ou l’autre, dans votre
famille ou par des proches, de la fameuse baguette de coudrier (noisetier
sauvage). C’est l’outil traditionnel du sourcier de nos campagnes. Certains
d’entre eux, abordant la chose à travers un prisme mystique, vous
raconteront qu’il faut couper une fourche de coudrier (en Y) un soir de
pleine lune, en demandant la permission à l’arbre. C’est un point de vue
tout à fait respectable.

Je me permets d’être un peu moins romantique. En fait, n’importe quelle


essence d’arbre fera l’affaire. Il faut juste veiller à ce que le bois ne soit pas
trop souple ni trop rigide. Et, en guise de Y, une baguette en V fonctionnera
au moins tout aussi bien. Pour aller encore plus loin dans la démystification,
j’ajouterai que peu importe la matière. C’est la forme qui compte. J’ai
d’excellentes baguettes en PVC ou encore en ferraille (mes préférées).

Une de mes tantes qui travaillait aux eaux minérales Ogeu, dans les
Pyrénées, m’en a offert une constituée d’une tige de jonc d’environ 1 cm de
diamètre, fendue en deux sur presque toute sa longueur, un lacet en cuir
venant entourer l’extrémité pour éviter qu’elle se fende jusqu’au bout. Un
stock d’une cinquantaine de baguettes avait été découvert dans les greniers
de l’entreprise, témoin d’une pratique au moins cinquantenaire au service
d’une grosse société. Cette baguette est très sèche et donc extrêmement
rigide, d’une ouverture large et courbée, et ne dépasse pas 25 cm pour
chaque branche.

Je l’ai vite adoptée pour mes premières visites de sourcier « professionnel ».


Elle présentait l’avantage de provoquer, en présence d’une veine d’eau
souterraine, un mouvement impossible à retenir, presque douloureux.
Quand on manque d’assurance, ce type de réaction est à privilégier par
rapport à des baguettes à la sensibilité plus douce et plus fine. Mais vous
verrez qu’on n’est pas très longtemps fidèle à un outil fétiche. Il est souvent
remisé à la faveur d’un nouveau, fabriqué selon sa sensibilité du moment,
ou bien acheté sur un coup de cœur. Parfois même, l’outil se casse, tout
simplement. C’est ce qu’il m’est arrivé avec cette fameuse baguette Ogeu.

Je me dois néanmoins de vous prévenir d’une chose. Cette baguette, même


si elle est la plus commune, n’est pas la plus facile d’accès. Mais, en
commençant par cet instrument, non seulement vous vous inscrivez dans
une tradition, mais vous vous assurez que les autres seront un jeu d’enfant
pour vous. Pour ma part, après avoir été un fervent adepte des baguettes en
L, je suis revenu à cette forme qui assure le mieux la réalité d’un ressenti.

Baguette Y

Comment choisir une baguette pour un premier essai ? Si vous êtes à la


campagne, il vous sera facile de trouver, à même un arbre, une fourche
assez fine, d’environ 30 cm de longueur. C’est parfait pour voir les
premières réactions. Le diamètre des branches ne se mesure pas mais, pour
vous donner un ordre d’idée, chacune des branches doit avoir un diamètre
d’environ 0,5 cm, ou à peine davantage. Dans l’idéal, on évitera une
fourche déséquilibrée (une petite branche d’un côté et une fine de l’autre).

J’ai dans ma petite collection une baguette de sourcier éthiopien qui doit
bien mesurer un mètre, avec des branches d’un bon centimètre de diamètre.
Ça marche aussi, mais c’est beaucoup plus lourd et relativement moins
discret.

Si vous êtes citadin, prenez un cintre métallique bon marché, coupezle en sa


base, au milieu (le crochet étant en haut), puis redressez les deux moitiés de
la base pour faire, de chaque coté, une ligne droite dans le prolongement
des axes qui partent du crochet. L’écartement étant trop grand, resserrez les
deux branches pour en réduire l’angle. La baguette doit ressembler à un V.
Faites à votre guise avec le crochet.

Prendre sa baguette en main...

Une fois l’outil confectionné ou trouvé dans la nature, commencent les


choses sérieuses.

N’oublions pas que vous allez chercher de l’eau souterraine. Vous allez
donc commencer par chercher à vous rendre sensible à l’eau. Pour cela,
vous allez informer votre inconscient de votre désir. Vous allez formuler ce
que l’on nomme une convention mentale. Plus simplement, gardez à
l’esprit cette pensée simple : « je cherche l’eau souterraine ». Dès lors,
l’outil que vous avez en main va réagir à cette demande.

Il va falloir tenir les baguettes dans un équilibre relativement instable. Pour


se faire, la technique la plus courante consiste à tenir la fourche horizontale,
une branche dans chaque main, les paumes vers le ciel (important !),
l’extrémité passant dans le V formé par le raccord du pouce et de l’index.
La tige traverse la paume en biais pour aller s’appuyer sur l’extérieur de
l’auriculaire. Vous allez, à ce moment, exercer une légère rotation
horizontale de vos mains. Le but : créer le fameux déséquilibre relatif dans
lequel les baguettes vont s’engouffrer au moment où vous passerez sur une
veine d’eau.

Cette légère rotation doit avoir pour effet que la partie pouce-index force
sur la branche comme si elle voulait l’ouvrir, tandis que la partie extérieure
de l’auriculaire appuie en sens contraire, comme si vous vouliez refermer la
baguette. À vous de trouver le dosage pour que la baguette reste horizontale
tout en « frémissant », menaçant de rompre l’équilibre pour remonter ou se
baisser. Finalement, ce n’est pas si compliqué à expliquer...

On peut, une fois ces pressions contraires exercées, refermer les doigts
fermement sur les tiges (ce qu’il vaut mieux faire avec des baguettes
rigides), ou bien garder la main souple, les doigts n’ayant pas besoin
d’exercer de pression sur la baguette.

Avec des baguettes très fines, en fibre de verre par exemple, on peut se
contenter de trouver ce déséquilibre par un savant jeu de tenue entre pouce
et index. Mais c’est une autre étape qui n’est pas obligatoire. Je le répète,
chacun finit par trouver la technique et les instruments les plus appropriés.

Se lancer...

Maintenant que vous avez votre outil et que vous l’avez en main (ce qui
peut prendre quelques secondes pour certains et plusieurs minutes pour
d’autres), il vous reste à constater quelles seront les réactions de votre
baguette.

Deux écoles s’affrontent dans cette étape cruciale de l’apprentissage. Pour


l’une, il va falloir aller s’entraîner sur un pont ou encore passer au-dessus
d’un tuyau d’arrosage ouvert. La deuxième consiste à marcher à l’endroit
où vous vous trouvez (dans le salon, le jardin, la rue, la forêt) et décider que
vous vous rendez sensible à l’eau souterraine. Point.

Je suis plutôt partisan de cette seconde approche car, vous le verrez plus
tard, le principal piège du sourcier est l’autosuggestion. Si vous avez un
indice visuel, tel un pont ou un tuyau d’arrosage, vous laissez votre
conscient agir sur les baguettes. Or, la principale difficulté de l’art du
sourcier, c’est justement d’accéder à une part inconsciente, instinctive,
ouverte à l’invisible. Mais si vos convictions font que vous préférez
commencer par quelque chose de visible, libre à vous.
Je disais donc, « on se lance ! ». Marchez très lentement dans une direction,
tout simplement face à vous, un pas après l’autre, tout doucement, les yeux
rivés sur votre baguette, si vous voulez, continuez jusqu’à ce qu’un
déséquilibre franc s’opère, auquel vous ne pouvez pas résister. Soit votre
baguette va piquer du nez, comme pour vous dire « creuse-là ! », soit, au
contraire, elle va se relever, tout aussi brutalement. À cet endroit précis,
vous vous arrêtez. Si vous essayez de reproduire l’équilibre horizontal
« neutre », vous n’y parviendrez probablement pas. Votre baguette piquera
immanquablement du nez ou repartira dans une érection grotesque,
reproduisant le signal que vous avez eu en arrivant sur place.

Reculez alors de quelques pas, retrouvez l’équilibre horizontal de la


baguette et avancez de nouveau dans la même direction. Vous devriez
retrouver le même signal au même endroit. Ça suffira pour aujourd’hui.

Ce que je viens de décrire est la réaction idéale provoquée par une personne
d’emblée très sensible. Il est possible que tout ne se passe pas comme je l’ai
décrit. Mais ce n’est pas une raison pour laisser tomber. Au contraire. Il faut
refaire ce simple exercice, à différents endroits, jusqu’à ce que vous
constatiez qu’une même réaction se reproduit au même endroit (à quelques
dizaines de centimètres près). Une fois cette simple étape franchie, vous
pouvez d’ores et déjà vous considérer comme sourcier. D’autant que les
instruments qui suivent sont beaucoup plus faciles d’accès et d’utilisation.
Vous voyez, si vous avez échoué, il vous reste encore une bonne marge
avant de baisser les bras et la baguette.

Les baguettes en L ou rad-master

Les baguettes en L sont d’origine anglo-saxonne. Elles présentent


l’avantage d’être faciles à réaliser et à utiliser. Ce sont deux baguettes
coudées à 90°, en forme de L, que l’on tient dans chaque main.
Baguette en L

Confection aisée : vous prenez deux baguettes à souder de n’importe quelle


matière (cuivre, étain...) et vous imprimez à chacune la forme d’un L. La
partie la plus petite sera tenue dans la main (sans serrer, bien sûr !) et la
partie la plus longue sera dirigée horizontalement vers l’avant. Tenues dans
chaque main, la position neutre verra les parties longues se placer en
parallèle.

Vous pouvez aussi utiliser un cintre métallique. Vous en coupez la base en


son milieu puis les deux axes au niveau du crochet. Il vous suffit de les
tordre un petit peu pour donner à chacune une forme de L.

Les perfectionnistes pourront utiliser un petit cylindre qu’ils tiendront en


main et à l’intérieur duquel la partie la plus petite pourra librement pivoter.
Un fût de stylo fait parfaitement l’affaire. Mais on trouve aussi des
baguettes toutes faites dans les librairies ésotériques.

Pour démarrer, rien de bien complexe. Vous tenez donc dans chaque main
vos baguettes en veillant bien qu’elles soient à la fois horizontales et
parallèles. Tout comme la baguette en Y, vous avancez tout doucement, très
lentement, en pensant que vous cherchez de l’eau souterraine et, au bout
d’un moment, à un endroit précis, les baguettes vont quitter leur position
parallèle pour s’ouvrir, s’écarter ou, au contraire, se fermer, se croiser. Vous
n’avez rien fait et ces satanées baguettes semblent mues par une force
mystérieuse.

Vous reculez alors de quelques pas puis vous parcourez le même chemin.
Au même endroit, les baguettes vont reproduire leur premier mouvement :
soit s’ouvrir, soit se croiser, selon les personnes.

La différence de comportement des baguettes peut en effet varier d’une


personne à l’autre. Dans la majorité des cas, les baguettes en L vont se
croiser au-dessus de l’eau souterraine et la baguette en Y va plonger. Pour
d’autres (dont je fais partie), elles vont réagir à l’inverse : s’ouvrir pour les
L et se lever pour les Y. Personne n’a tort ou raison. Mais la première
réaction sera celle que vous retrouverez tout au long de votre pratique.

Baguettes ouvertes et fermées


Comprendre les baguettes

Généralement, nous partons d’un principe très simple. Le mouvement


enregistré sur de l’eau sera le contraire de celui provoqué par la présence
d’une cavité. Si la fourche baisse au-dessus de l’eau, elle va se relever sur
une cavité. Si les baguettes se croisent sur l’eau, elles s’ouvriront sur des
cavités.

Élaboration d’un alphabet des baguettes en L

À ce stade, maintenant que vous avez constaté avec émerveillement le


mouvement des baguettes, dans l’aspect le plus instinctif de la pratique,
vous allez pouvoir faire un écart dans les principes de neutralité qui sont les
nôtres. Nous allons entrer en pleine autosuggestion (le piège des sourciers)
mais pour un petit temps seulement. Celui nécessaire à l’élaboration d’un
alphabet des baguettes.

Vous allez voir que celles-ci peuvent s’ouvrir, se croiser, mais aussi se
mettre en parallèle, perpendiculairement à l’axe de votre corps, tourner sur
elles-mêmes une fois, entrer en rotation... Bref, la richesse et la finesse des
signaux obtenus peuvent être infinies.

Nous allons donc créer des situations artificielles qui vont nous aider à
repérer des types de signaux que l’on va attribuer à telle ou telle chose
recherchée. Quand cet alphabet aura été mis au point, consigné au besoin
sur un carnet, une fois sur le terrain, en recherche neutre, il nous permettra
d’identifier les éléments avec lesquels nous sommes en présence.

Vous pouvez, pour commencer, vous livrer à un exercice très simple qui va
vous permettre de fixer définitivement une convention mentale. Celle-ci
fera que, toujours, vous aurez le même mouvement (le vôtre) au-dessus
d’une veine d’eau et l’inverse sur une cavité (tuyau de canalisation,
souterrain, grotte...).

Vous pouvez aller vous promener sur un pont pour vérifier le signal de l’eau
et vous mettre sur une canalisation d’égout pour confirmer votre signal
cavité. Plus simplement, vous pouvez poser au sol un verre rempli d’eau et
un peu plus loin, un verre vide retourné, la base en haut. Vous aurez ainsi de
l’eau pour l’un et une cavité pour l’autre. Il vous suffit de vous placer au-
dessus du verre d’eau pour observer le mouvement de vos baguettes puis
au-dessus du verre retourné pour constater le mouvement inverse. Pour les
littéraires, vous pouvez vous contenter d’écrire « eau » sur une feuille de
papier que vous poserez au sol et « cavité » sur une autre. Le résultat sera
aussi valable.

Cet exercice a pu vous paraître curieux car il implique des réactions de


baguettes dans des situations artificielles, voire conceptuelles (les mots). En
acceptant cette idée, vous acceptez aussi l’idée que nous nous situons
davantage dans un phénomène de divination qui ne s’appuie pas sur l’idée
d’un ressenti « magnétique » tel qu’on pourrait l’imaginer. Mais j’aborderai
ces points dans la seconde partie de l’ouvrage. Et n’oublions pas que nous
prêtons volontairement le flanc à l’autosuggestion pour cette étape de
l’apprentissage. Restons-en conscients !

Comme nous l’avons vu, la baguette fourche monte ou descend. Mais les
baguettes en L offrent en fait une infinité de mouvements, bien au-delà de la
simple ouverture ou fermeture. Si vous êtes curieux et obsessionnel comme
je le suis, vous pourrez vous amuser à construire un répertoire des signaux
des baguettes.

Quand j’ai constaté que les baguettes en L pouvaient m’indiquer la présence


d’eau souterraine ou de cavités, je me suis dit qu’elles pourraient très bien
l’aider à découvrir des souterrains de châteaux, des objets enfouis, du
pétrole... Pourquoi pas ! En tout cas, je me suis appliqué à tester les
réactions des baguettes dans différentes situations : sur une tombe, sur une
arrivée de gaz, dans toute une série de situation pour lesquelles
j’enregistrais un mouvement différent que je notais consciencieusement.
C’est dans cette démarche, en traversant un pont sous lequel passait une
rivière, que j’ai constaté que je pouvais obtenir un premier signal sur la rive,
mon signal de base sur l’eau puis encore un autre au centre du lit de la
rivière. Avec cette panoplie de signaux (rive, eau et centre du courant), vous
voilà paré pour les recherches d’eau les plus fines.

UNE SEULE BAGUETTE


Les baguettes en L peuvent aussi s’utiliser avec une seule baguette .
Comme un revolver. Elle vous indiquera directement la direction de
l’endroit le plus proche où circule l’eau. Vous avancez en suivant cette
direction jusqu’à ce qu’elle se retourne vers vous. A priori, vous vous
trouvez alors au-dessus d’une veine d’eau souterraine. Vous pensez alors
que vous décidez de suivre le chemin de cette veine et la baguette vous
indique le chemin à suivre. Si vous déviez, la baguette vous ramène dans la
bonne direction.

Je vous vois déjà arpenter votre appartement, la baguette vous indiquant


salle de bain, wc, évier. C’est ridicule, mais je pense que toute personne qui
s’est essayée à la baguette solitaire a fait la même chose. Je ne m’en suis
pas privé.

J’espère que vous êtes bien conscient qu’à ce stade, les membres de votre
famille vont commencer à vous regarder bizarrement...
LE PENDULE

On prête aux Égyptiens l’utilisation du pendule. Vous ne manquerez pas,


d’ailleurs, de trouver dans les boutiques spécialisées, le fameux pendule du
Pharaon.

LE POINT DE VUE DE L’AUTEUR


Je ne suis pas historien, mais il me semble probable que nous ayons
interprété un quelconque pendentif comme étant un pendule . L’histoire
s’écrit dans un présent éloigné de la vérité. Mon point de vue serait, disons,
plus prudent...

Les civilisations anciennes ont évidemment pratiqué la divination et sans


aucun doute la sourcellerie. Mais avec les outils de l’époque, la tâche étant
sans doute dévolue à quelque oracle, chamane ou sorcier. Car très tôt, les
civilisations, quelles qu’elles soient, ont préféré déléguer ces accès à
l’invisible à quelques sommités reconnues par le pouvoir plutôt que de
laisser se développer des pratiques accessibles à tout un chacun. Je n’y vois
qu’une question de pouvoir. Laisser se développer des sens nouveaux peut
être dangereux pour un pouvoir qui s’appuie bien souvent sur le religieux.
Les seuls magiciens sont les saints, les dieux et éventuellement quelque
individu incarné recevant des messages du monde invisible défini par la
religion. Dans notre propre civilisation, on connaît le sort qui a été réservé
aux sorcières qui, bien souvent, étaient des guérisseuses, connaissant
l’herboristerie, les astres. Mais assez dérivé.

Vous avez probablement déjà vu un pendule... Cela consiste en un objet


plus ou moins sphérique que l’on laisse pendre au bout d’un lien
quelconque, lacet, ficelle, chaînette. Le pendule s’est beaucoup développé
en Europe au XIXe siècle avec la naissance de la radiesthésie. Certains,
prêtres ou médecins, ont tenté d’en faire une science. Des scientifiques très
sérieux se sont penchés sur la question. Mais comme pour tout ustensile
destiné à amplifier un ressenti, les limites ont rapidement vu le jour. Il a été
très facile de prouver qu’il y avait souvent des erreurs et que, justement, le
pendule était actionné par de micromouvements musculaires. À partir de là,
la science naissante a été classée définitivement dans la case
« charlatanisme » par des scientifiques vissés à une approche quantitative,
faite de statistiques, de preuves tangibles et reproductibles. Comme pour
beaucoup de choses, la vérité est plus complexe. Ceux qui croient les yeux
fermés à ce que dit le pendule se trompent autant que ceux qui considèrent
qu’il ne s’agit que d’une simple illusion. Nous aborderons plus loin la
question en détail.

Malgré toutes ces réserves dont je me fais l’écho, dès lors que l’on fait
preuve d’une certaine prudence quant aux résultats et que l’on sait créer les
conditions de neutralité, le pendule est un instrument bien souvent
surprenant par les informations qu’il peut fournir.

Revenons à vous ! Votre premier pendule pour test en urgence peut être un
porte-clés, une montre à gousset, une bague enfilée dans un fil de coton, un
boulon pendant au bout d’une ficelle. N’importe quoi, pourvu qu’il y ait un
poids accroché à un lien. Un bricoleur peut s’amuser à en fabriquer un joli,
qui fait « très sérieux » : vous prenez un cochonnet de pétanque (souvent en
buis), vous y pratiquez une percée dans laquelle vous allez glisser et coller
l’extrémité d’un lacet fin. On trouve de tels pendules vendus dans le
commerce. D’ailleurs, si votre curiosité a été récompensée par les premiers
essais proposés, je vous conseille de vous en acheter un, avec pour seul
critère qu’il vous plaise.

Tenir son pendule

Il y a plusieurs façons de tenir un pendule. La plus orthodoxe consiste à


faire passer la chaînette par-dessus l’index plié, pincée par une légère
pression du pouce, le pendule pendant à l’extérieur de la main.

Le premier test est très simple. Sur une feuille de papier, vous écrivez en
gros « OUI » puis, à un autre endroit, « NON ». Placez votre pendule au-
dessus du « OUI » et observez ce qu’il se passe. Idem au-dessus du
« NON ».
Vous avez deux méthodes pour actionner le pendule. La première consiste à
le laisser ballant et à attendre qu’il se mette en mouvement. La seconde
consiste à lui imprimer artificiellement un mouvement de balancier d’avant
en arrière puis à laisser le pendule tourner dans un sens ou dans un autre.
Personnellement, je préfère la méthode inerte.

NE LISEZ PAS CE PETIT PARAGRAPHE AVANT D’AVOIR


ESSAYÉ !
Contrairement aux baguettes, qui peuvent monter ou descendre selon les
personnes ou encore s’ouvrir ou se fermer pour ce qui est des baguettes en
L, on va choisir pour le pendule une convention mentale universelle. Pour
ce qui est positif, oui, la rotation suivra le sens des aiguilles d’une montre.
Le sens inverse des aiguilles d’une montre sera attribué au négatif, non.

Dans la recherche d’eau, le pendule est utilisé par certains sourciers


comme seul outil. Vous vous souvenez que vous cherchez l’eau souterraine.
En marchant, comme avec les baguettes, il va se mettre à tourner dans le
sens des aiguilles d’une montre dès que vous serez au-dessus d’une veine
d’eau.

Cet objet est un outil de divination par excellence. On aurait d’ailleurs


tendance à imaginer qu’il peut tout nous révéler puisqu’il semble tourner
tout seul. Le système de « Oui-Non » permet, en effet, de répondre à toutes
les questions. Mais je serai le dernier à vous affirmer que les réponses sont
exactes. Nous entrons là dans la radiesthésie et débordons déjà un peu du
sujet qui nous occupe. Tant pis.

Faire « parler » le pendule

Vous avez beaucoup de moyens de faire « parler » le pendule. L’un d’entre


eux consiste à le faire se balancer sur un demi-cercle découpé en plusieurs
quartiers. Dans chacun d’eux vous avez écrit une réponse possible
(réponses les plus négatives à gauche, neutres au centre et positives à
droite). Vous n’avez qu’à laisser se balancer votre pendule. Il prendra le
chemin d’une seule réponse. Encore une fois, je tiens à préciser qu’un excès
de naïveté laisserait le pratiquant déléguer au pendule toute décision. Il me
semble au contraire que toute bonne décision doit être prise en conscience.
Dans beaucoup d’essais, d’ailleurs, le pendule ne se contente que de
traduire votre propre désir. Et votre désir est-il la vérité ?

Pratiquer cet outil, à supposer qu’il vous donne accès à des informations qui
dépassent votre conscience, nécessite un grand détachement pour ne pas
l’influencer et de garder toujours à l’esprit que, dans le meilleur des cas, il
ne délivre pas une vérité absolue.

Dans ce domaine, la meilleure place est celle de l’innocence. Ce moment de


surprise où vous voyez réagir vos baguettes et votre pendule sans vous y
attendre le moins du monde. Veinards débutants ! Vient ensuite une longue
période où le doute va prendre le pas. Et si tout ça n’était qu’une illusion de
plus ? Il vous faudra ensuite beaucoup de temps, de pratique et d’expérience
pour retrouver un état proche de l’innocence, des états de méditation, de
détachement, pour avoir la conviction que le signal est juste. Ce qui est
étrange, c’est que, dans ces moments de « grâce », vous n’avez aucun doute
sur la justesse du résultat. Il m’est arrivé de repartir de chez un client en lui
disant que je ne « sentais » pas la recherche. Il faut avoir la sagesse de
s’abstenir quand on se sent envahi par des soucis, des projets personnels, un
état émotionnel perturbant. La neutralité, vous le verrez, est la chose la plus
difficile à obtenir.
RECHERCHER L’EAU...

La pratique du sourcier se résume, comme son nom l’indique, à chercher de


l’eau souterraine. Pas forcément des sources. Une source étant déjà un filet
d’eau qui sort de terre, il n’est pas besoin de baguettes pour la trouver. Il
suffit d’ouvrir l’œil et d’observer la végétation...

Tenseur ou baguette universelle

Le principe

Les sourciers parlent de veines d’eau qui circulent sous terre. Une veine est
un concept très imagé qui ne correspond pas forcément à la réalité. Il ne
faut pas imaginer une sorte de tuyau naturel par lequel circule l’eau. Il
s’agit plutôt de couches géologiques qui, soit parce qu’il y a une faille dans
une matière rocheuse, soit parce qu’une couche poreuse repose sur une
couche imperméable (argile, par exemple) permettent l’accumulation et
l’écoulement de l’eau. Une veine pourra donc être très étroite ou bien assez
large, selon la configuration géologique du lieu. D’une manière générale,
plutôt qu’une zone dans laquelle circule de l’eau, il s’agira d’un endroit
gorgé d’eau. Mais, même mêlée à la terre, l’eau circule et descend. Dans
des couches assez profondes, on trouvera des nappes appelées aquifères,
nappes captives ou circulantes, nappes phréatiques. Dans certaines régions,
dans les zones de sédimentation proches de grands fleuves, l’aquifère sera
très peu profond. Il suffit de creuser quelques mètres pour trouver de l’eau.

Le sourcier, lui, va chercher l’eau qui circule à faible profondeur et va


limiter la largeur de la veine à l’endroit où le courant est le plus fort. Il lui
suffit d’avoir comme convention mentale de chercher le centre de la veine
d’eau pour que son ressenti ne s’exprime que sur une largeur de veine de 50
cm. N’oublions pas que l’objectif est de trouver le point de forage. Il doit
être à l’endroit où l’on trouvera le meilleur débit et, en considérant le coût
du mètre foré, le moins profond possible.
En opérant une recherche dans cet esprit, vous allez trouver, sur un terrain,
vraisemblablement plusieurs veines d’eau qui seront matérialisées par des
lignes plus ou moins droites de 50 cm de largeur.

Dans l’imagerie populaire, on a tendance à se représenter l’eau qui jaillit


d’un forage. Ce n’est que très rare. Il s’agit là d’un puits artésien. La nappe
souterraine est dans ce cas captive et sous pression, située entre deux
couches imperméables, avec un relief qui provoquera son jaillissement
jusqu’à ce que le niveau général de la nappe atteigne celui du point de
forage.

Je fais cette digression car il me semble utile d’avoir une idée de ce qu’il se
passe sous nos pieds. Néanmoins, une recherche de veine d’eau ne nécessite
pas forcément de connaissances hydrogéologiques. Il s’agit de ressentis.
Vous sentez la présence d’eau et repérez instinctivement l’endroit où elle
circule le mieux.

Parfois, même, le ressenti défie toute logique. Parmi mes détections chez
des clients, je me suis retrouvé sur un plateau étroit. En observant le relief
environnant, peu de gens auraient parié que je trouve de l’eau à faible
profondeur sur ce terrain, tant il y avait de dénivelés tout autour. Je suis
revenu deux fois chez le client pour être sûr de mon ressenti. J’ai défini un
point de forage à une faible profondeur. Le monsieur m’a demandé s’il
pouvait décaler ce point d’un mètre pour des raisons pratiques. Je m’y suis
opposé. D’un point de vue cartésien, il semblait illogique qu’il y ait de
l’eau. Il n’était pas question de s’éloigner ne serait-ce que de 50 cm du
point que m’indiquaient les baguettes. Le forage a eu lieu et, à la grande
surprise du foreur, l’eau était présente à la profondeur indiquée et avec un
bon débit.

PRÉCISION
Cet exemple n’a pas pour objectif de me faire passer pour un sourcier
exceptionnel mais de mettre l’accent sur le fait que, dans ce domaine, la
logique et la rationalité doivent être parfois remisées au placard, les
connaissances du visible ne servant à rien.
Recherche d’une veine d’eau

Je vous conseille de faire votre première recherche sur un terrain assez petit.
Il n’y a pas de méthode clé en main qui prévale sur toutes les autres. Je ne
suis fidèle à aucune. L’exemple que je vous propose est juste le moyen de
vous permettre de commencer.

Tout d’abord, je vous conseille de trouver des jalons que vous allez poser au
sol au fur et à mesure que vos baguettes vont vous indiquer qu’il y a de
l’eau. Vous trouverez, en jardinerie, des piquets jaunes surmontés de petits
rectangles. Ils feront parfaitement l’affaire. Sans cela, prenez ce qu’il vous
tombe sous la main, pierres, bouts de bois, corde...

Vous avez en main l’outil de votre choix. Partez d’un angle du jardin et
avancez en diagonale. À un moment, vous allez avoir un signal de veine
d’eau. Vous plantez un jalon ! Avancez encore mais, cette fois, en faisant un
arc de cercle de quelques mètres, jusqu’à ce que vous retrouviez votre
veine. Vous avez désormais deux jalons qui commencent à matérialiser la
veine d’eau. Deux points d’une même ligne. Vous pouvez continuer ainsi à
faire des arcs de cercle d’un côté et de l’autre dans le sens apparent de la
veine.

Vous pouvez aussi marcher dans l’axe des deux premiers points. En le
quittant, vous verrez vos baguettes revenir en position neutre et en y
retournant, elles reproduiront le signal de l’eau. Enfantin, non ?

Vous pouvez procéder ainsi sur l’ensemble du terrain.

Des veines qui se croisent. Je n’ai pas fait que faire le sourcier. J’en ai
également rencontré pas mal. J’ai passé aussi beaucoup de temps sur le
forum des sourciers, un endroit de référence pour ceux qui veulent débuter
et aller plus loin. J’ai constaté que certains sourciers, dans leurs recherches,
tombaient systématiquement sur des croisements de veines. Un croisement
de deux veines est un point de forage idéal. Pour ma part, je trouve presque
toujours des veines plus ou moins parallèles et très peu de croisements. Je
vais donc définir mon point de forage en longeant la veine et en demandant
aux baguettes de réagir sur le point de forage.

Les résultats que j’obtiens ne sont ni meilleurs ni plus mauvais que ceux des
croiseurs de veines. J’ai sur ce point une théorie très personnelle et qui fera
sans doute bondir quelques confrères : j’oserai avancer que la première
veine trouvée par ceux qui trouvent à chaque fois une veine qui en croise
une autre est exacte tandis que la veine croisée est une veine imaginaire
destinée à définir un point de forage. Vous suivez ?

Mais attention, je ne dis pas qu’il n’existe pas de croisements de veines


souterraines. Quand elles existent, le puisatier pourra très nettement en voir
les deux passages, à des profondeurs différentes et dans des sens
d’écoulements différents, eux aussi.

Cette ouverture à la polémique était juste le moyen de commencer à vous


prévenir que, comme tous les phénomènes dits paranormaux, la sourcellerie
est vraisemblablement plus complexe qu’une simple réaction d’outils à la
présence de l’eau.

Je l’ai dit, l’autosuggestion peut nous jouer de vilains tours. Mais j’émets
l’hypothèse que, parfois, notre inconscient pourrait être capable de nous
abuser, en déformant la réalité, pour la bonne cause, cette fois.

J’aime bien l’idée que les choses ne sont jamais aussi simples qu’elles le
laissent paraître.
ÉVALUATION DE LA PROFONDEUR ET DU
DÉBIT

La chose qui bouscule le plus l’entendement, c’est que le sourcier est


capable de savoir à quelle profondeur se trouve la veine d’eau et d’en
déterminer le débit d’exploitation. Ce qui sous-entend que vous êtes capable
de le faire. La façon d’y parvenir est d’une simplicité affligeante. C’est sans
doute pour cette raison que le débutant peine à accepter qu’il puisse y
arriver aussi simplement. Et pourtant, c’est possible.

Le principe est de compter mentalement, mètre par mètre, l’outil de son


choix en main, jusqu’à ce qu’il réagisse. Tout d’abord, se placer au centre
de la veine.

Avec le pendule

Lancez votre pendule dans un mouvement de balancier (pas en rotation)


puis comptez « un mètre, deux mètres, trois mètres... ». Quand vous
approchez de la bonne profondeur, le pendule commence à tourner en
formant un ovale. Vous pouvez alors continuer votre plongée mentale dans
les entrailles de la terre à coups de 50 cm, jusqu’à ce qu’il tourne dans un
cercle parfait. Vous avez obtenu la partie haute de l’aquifère. Continuez à
descendre mentalement, jusqu’à ce que le pendule retrouve son mouvement
de balancier. Vous avez la partie basse de l’aquifère et pouvez proposer la
fourchette dans laquelle l’eau va se trouver, entre telle et telle profondeur.

POUR CE QUI EST DU DÉBIT ...


Vous utilisez exactement la même technique. Je ne suis pas de ceux qui
affirment un débit. Chacun ses failles. Je sais juste que pour une
exploitation intéressante, alimentation chasses d’eau, pompe à chaleur,
arrosage jardin, il faut un débit de 3 m3/heure. Je travaille donc sur une
échelle de 1 à 5 et je détermine si le projet de puits risque de ne pas être
rentable, s’il le sera, ou encore si le débit sera particulièrement abondant.
D’autres préfèreront compter à coups de 100 litres/heure. Comme pour la
profondeur, l’instrument réagira au bon débit.
Comme tous les sourciers, il a bien fallu que j’aille une première fois chez
un client et que, sûr de moi, je lui annonce qu’il devait creuser à tel endroit
et qu’il trouverait de l’eau à telle profondeur. Les clients voulaient
alimenter une pompe à chaleur pour laquelle le technicien imposait un débit
d’au moins 3 m3/heure. J’avais déjà une certaine pression. Trouver l’eau
avec un débit suffisant.
Quelques jours après ma visite, la dame m’envoie une photo de son mari en
train de creuser avec pelle et pioche, à l’intérieur d’une buse d’un mètre de
diamètre... Et chaque jour, j’avais une nouvelle photo. C’était un été
caniculaire et le monsieur était un retraité. J’avais annoncé l’eau à 2,70 m.
Je vous jure que si je m’étais planté, j’aurais arrêté illico !

Une autre méthode consiste à utiliser un demi-cercle sur papier gradué de


mesures, et à laisser le pendule chercher la fourchette de profondeur.

Avec les baguettes

Vous êtes placé au milieu de la veine, la baguette en Y en position neutre (je


vous jure qu’elle acceptera dès lors que vous ne cherchez plus de l’eau mais
la profondeur). Il vous suffit ensuite de procéder comme avec le pendule, à
la différence près que vous allez taper, à chaque mesure, avec le pied. Là
aussi, vous aurez l’air ridicule. Quand la baguette commencera à réagir,
vous pouvez continuer à coups de 50 cm.
Avec des baguettes en L, procédez exactement de la même façon avec,
comme seule différence, le signal particulier de ces baguettes.

AMUSEZ-VOUS DES CANALISATIONS !


L’exercice n’est pas des plus faciles, mais vous pouvez vous amuser à
trouver des canalisations, évacuations, arrivées d’eau, qui courent dans les
maisons et jardins.
LES INDISPENSABLES EXERCICES EN
DOUBLE-AVEUGLE

Le double-aveugle est une méthode scientifique. Quelqu’un fait une


recherche, puis une autre personne qui ne connaît rien du résultat de celle-ci
va la reproduire dans les mêmes conditions. Si l’expérience est réussie, les
deux opérateurs auront trouvé la même chose. Mêmes veines, aux mêmes
endroits, à la même profondeur.

Ce type d’exercice sans concession est indispensable pour l’acquisition


d’une certaine assurance. Je sais que certains sourciers prétendent que deux
personnes ne trouveront jamais les mêmes veines au même endroit. Comme
je n’ai aucune sympathie pour les approximations et les petits arrangements,
je considère qu’il faut réaliser plusieurs fois cette expérience avec succès
(avec des personnes différentes si ça ne marche pas avec une première). La
mise à l’épreuve me semble indispensable à toute progression.

Dans mon lent apprentissage, je me suis heurté à différents échecs et au


doute. Je doutais tant que pensais que tout ça était une affaire de
charlatanisme, reposant sur des hasards heureux et des interprétations
faciles. J’avais essayé et mes conclusions viraient au vinaigre. Mais entre
temps, j’avais rencontré une productrice pour la réalisation d’un
documentaire qui raconterait mon initiation à la sourcellerie. Le projet était
lancé même si, à l’époque, il n’avait pas encore reçu de financement.

Dans cette phase de doute, je me suis rendu chez Ludovic, un jeune sourcier
de la Nièvre avec qui j’avais pris rendez-vous antérieurement à ma remise
en question. Je n’y suis pas allé par quatre chemins. Arrivé chez lui, j’ai
planté ma caméra et lui ai proposé un exercice en double-aveugle. Ce fût
une réussite totale : même veine, même emplacement, même profondeur.
Cerise sur le pompon, comme dirait une amie fâchée avec la précision de
ces expressions, on s’est placé au même endroit pour mesurer. La vidéo
circule sur le net et fait partie de mon documentaire aujourd’hui réalisé.
La sourcellerie, dès lors qu’on l’aborde avec une approche rationaliste, est
un long parcours semé de doutes, d’échecs et de réussites fulgurantes. Si
l’on baisse trop tôt les bras, on reste au rang de celui qui a fait un jour
joujou avec des baguettes. Ce qui est déjà beaucoup, certes.
4 Les professionnels de l’eau souterraine

Plusieurs corps de métiers vont intervenir dès lors que vous souhaitez faire
un puits chez vous.
LES SOURCIERS

La population des sourciers a largement diminué avec l’arrivée de l’eau


courante dans les années 1960. Les puits jugés dangereux et inutiles ont
souvent été fermés ou comblés.

Depuis, l’eau est devenue chère et la conscience collective commence à


envisager de la protéger, comme un élément vital en train de se raréfier.
L’écologie n’est plus l’apanage de quelques marginaux mais est entrée dans
les gouvernements, reflétant ainsi la prise de conscience qu’il est urgent
d’agir pour l’environnement. Un signe qui ne trompe pas : le commerce lui-
même s’est emparé des slogans de protection environnementale et du bio.

Depuis quelques années, les coûts de l’eau et de l’énergie conduisent les


uns et les autres à réfléchir et à agir pour des solutions moins coûteuses et
plus autonomes. De fait, la profession de sourcier est en train de renaître des
oubliettes du folklore des campagnes dans laquelle elle avait été reléguée.

Dans chaque village de nos campagnes, il y avait souvent un paysan qui


avait le « don ». On lui demandait à l’occasion de venir repérer le meilleur
endroit pour creuser un puits. Son salaire était le plus souvent matérialisé
par une volaille ou une bonne bouteille. On ne faisait pas commerce de
cette activité.

On pourrait imaginer que les progrès techniques auraient permis d’offrir des
instruments susceptibles de détecter l’eau souterraine mais il n’en est rien.
Les radars pouvant sonder les sous-sols restent excessivement coûteux et il
ne viendrait à l’idée de personne de les utiliser à cette fin. D’autant qu’ils
sont si sensibles à l’eau, justement, que la moindre eau en faible surface et
non exploitable viendrait masquer la présence d’eau plus profonde, celle
que le sourcier va capter à l’aide de simples baguettes.

Certains se hasardent à creuser eux-mêmes un puits mais se rendent compte


qu’ils n’ont pas d’eau à l’endroit où ils ont creusé. Il m’est arrivé de voir
ainsi des ouvrages de 15 m de profondeur, creusés à la main, pour rien. La
veine d’eau n’était pourtant pas loin. Il fallait encore savoir où. Si l’on fait
appel directement à un foreur, rien de garanti qu’il trouvera de l’eau à une
profondeur raisonnable. D’autant que sa source de revenu est directement
proportionnelle à la profondeur du forage.

Ainsi, le sourcier reste le seul intermédiaire entre la personne qui souhaite


creuser un puits et le foreur. En théorie, il permet de situer les passages
d’eau à profondeur raisonnable, pour un coût de forage limité.

Le must pour un particulier, c’est de trouver un sourcier foreur. Il va faire


un devis à partir des informations de profondeur qu’il aura obtenu avec les
baguettes et, s’il doit creuser plus profond que ses prévisions, la différence
est souvent assumée par lui.

Quoi qu’il en soit, aucun sourcier ne vous garantira à 100 % que l’on
trouvera de l’eau. Même avec un taux d’échec faible, une marge d’erreur
subsiste et ne peut être assumée par le sourcier. Généralement, chacun se
fend d’un petit texte qui limite sa responsabilité en cas d’échec.

Faire appel à un sourcier vous coûtera entre 75 et 300 euros. Mais comme le
prix du mètre foré tourne autour de 200 euros, le client accroît
considérablement ses chances de faire des économies sur le forage. Le
risque se limite donc au taux de réussite du sourcier. Le jeu en vaut la
chandelle.

Néanmoins, pour des profondeurs trop importantes, dans des régions au


climat tempéré, le choix du récupérateur d’eau de pluie me semble plus
judicieux.

Cet équipement ne remplace pas un facteur plus affectif qu’économique.


Creuser un puits sur son terrain a une portée symbolique forte. Il permet de
prendre possession de son terrain jusque dans son sous-sol et d’en tirer
l’eau, source de vie. Le sourcier, même s’il se contente de repérer les veines
d’eau, est alors un intermédiaire quelque peu magique entre soi et le sol sur
lequel nous vivons.
LA GÉOTHERMIE
Les sourcier s interviennent également pour repérer les veines d’eau qui
vont servir à la géothermie. La géothermie consiste à capter l’eau
souterraine qui est à température stable (autour de 13°) en toutes saisons.
L’énergie nécessaire à la chauffer sera donc inférieure à celle nécessaire à la
chauffe de l’eau courante qui, en hiver, par le biais de canalisations enfouies
à faible profondeur, sera beaucoup plus froide et longue à chauffer.
Les pompes à chaleur demandent des débits importants (minimum 3 mètres
cube/heure), le sourcier sera bien utile pour localiser les aquifères profonds
et à fort rendement.
Le regain de la profession étant récent, les sourciers qui n’exercent que
cette activité sont encore relativement rares. Ce sont souvent des gens qui
ont une autre activité professionnelle parallèle et exercent celle-ci, souvent
en autoentrepreneur. Certains couplent cette activité avec celle de
magnétiseur ou encore de géobiologue (médecin de l’habitat). Beaucoup
sont aussi des retraités qui se livrent sur le tard à leur passion. Parfois
gracieusement.
LES PUISATIERS

Le métier de puisatier consistait au creusement et à l’entretien des puits.


Malgré la relance de l’activité dans le domaine des sources, les puisatiers
restent très peu nombreux. La raison principale est que l’on ne fait
quasiment plus de puits traditionnels. Leur construction est très dangereuse
et fastidieuse. On leur préfère souvent le puits foré, consistant en un tube de
PVC que l’on glisse dans le forage.

On fait encore des puits busés. Il s’agit d’une construction de buses de


béton qui ont le plus souvent un mètre de diamètre. Leur confection est
assez simple. On pose la première buse à l’endroit du futur puits et, ensuite,
on creuse à l’intérieur de la buse qui finit par s’enfoncer dans le sol. On
creuse encore avec une seconde buse placée sur la première et ainsi de
suite. Les premières buses, celles qui se retrouveront au fond de l’ouvrage,
sont percées de trous qui laisseront entrer l’eau.

On fait encore appel au puisatier pour curer ou réhabiliter d’anciens puits.


LES FOREURS

Ce sont à eux que les particuliers devront faire appel pour la finalisation de
leur projet. Mais un foreur, c’est parfois comme un plombier. Il faut être
patient.

Il faut préciser que l’essentiel de leur activité se situe dans le domaine du


bâtiment. Une grande partie de leur activité les monopolise sur de gros
chantiers, pour des études de sol, pour asseoir des fondations... Bref, passer
deux jours chez un particulier, en monopolisant un engin lourd, au moins
deux personnes (le foreur et un mécanicien), pour un gain relativement
faible, est un choix qui s’efface assez vite devant des chantiers plus
importants.

Néanmoins, comme la demande s’accroît, il n’est pas impossible que


certains se spécialisent dans ce domaine spécifique.

Je n’entrerai pas ici dans la description détaillée d’un forage. Sachez que la
foreuse va faire descendre des forets de 2 m qui s’emboîtent les uns aux
autres. Une machine, comme celle qui est présentée, somme toute petite,
peinera à descendre au-delà de 20 m. Le forage peut, selon la nature du sol,
s’effectuer en une ou deux fois. Pour les sols les plus résistants, on
effectuera un premier forage avec des forets à faible diamètre et en
percussion, suivi d’un second plus large avec un trépan à trois têtes
rotatives.
Généralement, comme les tubes utilisés ont un faible diamètre (souvent 15
cm), on creusera au-delà de l’aquifère afin d’assurer une réserve. La partie
profonde du tube est entaillée pour permettre à l’eau d’entrer mais aussi
gainée pour éviter que la terre y pénètre. On déversera au fond des sacs de
gravier afin d’éviter la formation de boue.

Il faudra ensuite purger le puits. On le remplit d’eau que l’on pompe autant
de fois que nécessaire, jusqu’à ce qu’elle soit claire.

Attention : on ne peut juger du débit d’un puits dès les premiers jours. Il
faut pomper beaucoup avant qu’il trouve son débit maximum.

La dernière opération consiste à y glisser une pompe immergée. Et c’est


parti pour l’arrosage du jardin et l’alimentation des chasses d’eau.

Évidemment, cette eau n’est pas potable. Pour être utilisée pour la
consommation, il faudrait se livrer à des analyses sanitaires fréquentes.

Il existe à la vente du petit matériel utilisable par les plus courageux qui
voudraient effectuer eux-mêmes leur forage. Il s’agit de la tarière à main.
Mais courage ! Il faut vraiment que vous ayez des sols pas trop durs ni trop
sablonneux et surtout beaucoup de force et de détermination. Mais certains
le font.

Données BRMG

Il existe un répertoire des nappes phréatiques en France et de leur


profondeur. Les puits existants et déclarés sont également répertoriés. Ces
données hydrogéologiques sont accessibles sur le site du BRMG
(http://www.brmg.fr). Il s’agit du service géologique national français. Il
suffit de taper le nom de sa ville ou de son village pour y récolter des
informations relatives à l’eau souterraine qui peuvent s’avérer très utiles (et
accessibles à tous).

Les cartes géologiques très détaillées du BRMG offrent des informations


relatives à la nature des sols qui seront aussi très utiles pour envisager le
forage.

RÉGLEMENTATION
La loi sur l’eau et les milieux aquatiques du 30 décembre 2006 a introduit
l’obligation de déclarer en mairie les ouvrages domestiques, existants ou
futurs, et a conféré aux services de distribution d’eau potable la possibilité
de contrôler l’ouvrage de prélèvement, les réseaux intérieurs de distribution
d’eau ainsi que les ouvrages de récupération des eaux de pluie.
Depuis le 1er janvier 2009, tout particulier utilisant ou souhaitant réaliser un
ouvrage de prélèvement d’eau souterraine (puits ou forage) à des fins
d’usage domestique doit déclarer cet ouvrage ou son projet en mairie. En
conclusion, si vous faites un puits, la loi vous oblige à le déclarer en Mairie.
Il ne s’agit pas d’une demande d’autorisation.
Si vous utilisez un puits ou si vous pensez en réaliser un, vous devrez
remplir une déclaration d’ouvrage (dont voici la première page),
téléchargeable sur le site developpement-durable-gouv.fr. Le document
complet fait 2 pages.
PARTIE 3
MATIÈRE À RÉFLEXION
5 Au-delà des baguettes

À partir de l’instant où les baguettes se sont ouvertes pour la première fois,


je n’ai eu de cesse de chercher à aller plus loin que la simple recherche
d’eau sur le terrain. Je me suis documenté, acheté des bouquins sur le sujet,
j’ai parcouru la toile jusque très tard dans la nuit. Mon souci était de lever
ma part de doute (vous l’aurez compris) et de tenter de faire avérer le
phénomène sourcier par la science. Je ne voulais pas que cette activité se
résume à celle d’un client de librairie ésotérique, malgré tout le respect que
je dois à ce type de littérature. Une chose est la quête de spiritualité de
chacun, une autre est de constater un phénomène physique et de vouloir
qu’il soit enfin admis comme appartenant au Réel, au Normal...
PARTIR D’UNE EXPÉRIENCE RÉELLE...

Ainsi, après mes premières recherches, je pestais contre tous ces auteurs qui
racontaient qu’ils cherchaient de l’eau à distance, en baladant leur pendule
sur un simple plan. Je m’insurgeais contre ces charlatans qui ôtaient tout
crédit au phénomène sourcier. Comment voulez-vous qu’un scientifique
s’intéresse à la sourcellerie, comme sujet d’étude, si on lui raconte que les
pratiquants recherchent de l’eau sur un simple plan ? Il y a de quoi faire fuir
le plus ouvert d’entre eux par simple bon sens. Je restais donc réfractaire
jusqu’à ce que...

À peine initié moi-même, j’avais initié à mon tour deux de mes meilleurs
amis, Emmanuelle et Thierry. Nous partions régulièrement nous entraîner et
faire des tests en double-aveugle peu rigoureux dans le bois de Vincennes.
Un soir que nous dînions à la terrasse d’un restaurant, du côté de
Madeleine, Emmanuelle me raconte qu’elle a fait sa première recherche en
solo chez des amis, en région bordelaise. Je l’en félicite. Mais assez vite,
elle nous fait part de la façon dont s’est déroulée cette visite. En fait, cet
ami était incrédule et a voulu la tester. Elle trouvait des veines d’eau, mais
son ami avait la connaissance du passage d’un ruisseau recouvert. Elle était
totalement à côté de la plaque, selon lui. Néanmoins, il était quant à lui
incapable d’indiquer où se trouvait ce ruisseau en question. Il savait juste
que ça ne correspondait pas à ce que trouvait Emmanuelle.

J’étais vexé pour elle (et pour toute la communauté des sourciers), allant
jusqu’à éprouver une certaine antipathie pour ce bordelais hautain et
péremptoire. Qu’est-ce qui m’a pris à ce moment-là ? Et pour donner raison
aux sourciers bien qu’étant dépourvu d’arguments objectifs ? Toujours est-il
que je demande à Emmanuelle de tracer le terrain sur la nappe en papier. Je
lui demande de ne pas figurer la maison pour ne pas m’influencer et d’y
représenter un objet quelconque ou un arbre, afin qu’elle soit sûre que
j’appréhendais le plan fidèlement à la représentation qu’elle s’en faisait et à
l’orientation.
Je sortis alors de ma poche le pendule qui ne me quittait jamais et le
baladais au-dessus du plan, dans un état second, sans penser, sans réaliser ce
que j’étais en train de faire. En trois minutes, j’avais tracé les deux veines
d’eau trouvées par Emmanuelle, aux mêmes endroits qu’elle. J’ajoutais
même qu’il devait y avoir une fosse à purin à l’angle du jardin.

Mes amis n’étaient pas étonnés par ce résultat. C’était normal. Pour moi,
c’était beaucoup plus important que ça. Ça signifiait que ce que je prenais
pour une aberration était bel et bien possible. Vous imaginez toutes les
questions qui me sont venues à l’esprit en rentrant chez moi. Comment la
représentation d’un espace peut-elle renvoyer les mêmes informations que
l’espace lui-même ? Mon esprit peut-il se transporter sur un territoire par le
simple intermédiaire d’une simple représentation de celui-ci, plan, photo,
dessin ?

C’est assez vertigineux et fera l’objet d’un développement une peu plus loin
dans l’ouvrage. Mais pour l’heure, ne cherchons pas à comprendre et
voyons comment ça marche (faute de savoir pourquoi).

Auparavant, afin de vous assurer que je ne suis pas le seul hurluberlu de la


planète, je vous rappelle que tous les sourciers pratiquent la recherche sur
plan et que la police a utilisé de nombreuses fois les services de penduleurs
pour retrouver des personnes disparues. Il a bien fallu que ça marche
quelques fois...

L’EXEMPLE MÉDIATIQUE...
Jean-Louis Crozier est sans doute celui qui a été le plus médiatisé dans ce
domaine. On a pu le voir dans divers reportages télévisuels pour ses
collaborations réussies avec la gendarmerie. Il a aidé à retrouver un nombre
non négligeable de personnes disparues, vivantes ou non.
LA RECHERCHE SUR PLAN ET SUR PHOTO

C’est très simple. La seule difficulté consiste à ce que vous acceptiez que
c’est une chose possible. C’est la seule barrière.

Vous prenez le plan cadastral d’un terrain et vous promenez au-dessus votre
pendule. Quand ça fonctionne, le pendule se met à tourner dans le sens des
aiguilles d’une montre lorsque vous êtes sur une veine d’eau. Après avoir
repéré plusieurs points, vous tracez votre veine puis vous allez en calculer
la profondeur. Comme pour la recherche sur place, vous laissez votre
pendule se balancer puis vous descendez mentalement, mètre par mètre,
jusqu’à ce que le pendule se mette à tourner.

Si vous êtes sur une cavité, un souterrain, une citerne enterrée, un puisard,
le pendule tournera dans le sens inverse des aiguilles d’une montre.

Une autre technique voisine de celle-ci vous propose de promener un


crayon sur le plan tandis que l’autre main tient le pendule. Quand le crayon
est sur la veine, le pendule entre en giration. Il vous suffit de marquer.

L’idéal pour votre apprentissage est de le faire à plusieurs. Vous avez bien
un ou une amie qui veut bien s’essayer, non ? Si c’est le cas, il vous sera
facile de faire une recherche à distance sur un terrain. Votre ami ira ensuite
sur place, sans savoir ce que vous avez trouvé. Il fera sa recherche et vous
n’aurez plus qu’à comparer. Pour ma part, je me suis beaucoup entraîné par
le biais du forum des sourciers. C’est en constatant que l’on parvenait à des
résultats cohérents que j’ai définitivement cru à la chose.

Mon côté touche-à-tout m’a mené à trouver un outil qui me permette de


faire des recherches à distance sur écran d’ordinateur. Je jure qu’au moment
où j’ai commencé, il n’y avait aucune trace de cette pratique sur Internet.
Depuis, les choses ont changé et il m’arrive de croire que, comme j’ai
beaucoup communiqué sur tous ces sujets, livrant une à une mes
découvertes, par le biais de vidéos ou par l’intermédiaire de forums, celles-
ci se sont répandues comme une traînée de poudre. Mais je ne vais pas m’en
plaindre sans quoi je n’aurais pas accepté d’écrire cet ouvrage. Ce n’est pas
par immodestie que j’avance cela (quoique...) mais pour témoigner d’une
attitude qui tend à favoriser la multiplication des expériences et, très
égoïstement, vous permet de progresser plus rapidement que si vous faites
tourner le pendule dans votre coin. Non seulement vous testez, mais vous
vous offrez le luxe de faire tester par d’autres.
LE TENSEUR OU BAGUETTE UNIVERSELLE
(OU BOBBER)

Cet outil est très utilisé aujourd’hui. La première vidéo que j’ai trouvée était
sur un site allemand. C’est un outil qui fonctionne exactement comme un
pendule mais horizontalement. Le poids est placé au bout d’une tige de fer
suffisamment rigide pour rester horizontale et suffisamment souple pour
tourner comme un pendule (voir page 34).

Il est très facile de vous en confectionner un : il vous suffit d’un bout de fil
de fer au bout duquel vous placez une olive de plomb de pêche.

Vous l’aurez compris, ainsi, vous pouvez présenter le tenseur devant votre
ordinateur et, en visée, pour pourrez aisément trouver les veines d’eau. Il
vous suffira d’un petit logiciel graphique pour matérialiser vos veines par
de jolis trais bleus.

Mais attention, une recherche à distance n’est pas aussi précise qu’une
recherche sur place et ne la remplace jamais.

La première fois que j’ai utilisé cet outil dans cette fonction, c’était pour
travailler sur l’image Google Earth (image satellite) du château Gaillard aux
Andelys. Je ne m’étais jamais rendu en ce lieu. J’ai eu envie de chercher
des souterrains à distance. Je voulais juste voir si, en allant sur place, mes
baguettes allaient me donner les mêmes informations aux mêmes endroits.
J’avais repéré une cavité importante à l’extérieur des remparts. J’avais été
surpris de la chose, mais avais bien marqué la zone d’un gros cercle rouge
sur l’image que j’ai ensuite imprimée.

Quelques jours après, je me suis rendu au château. En approchant de cette


ruine qui a gardé beaucoup de sa superbe, j’avais l’impression d’être en
terrain connu. Comme si je revoyais l’édifice. J’ai commencé par chercher
les veines d’eau que j’avais repérées à distance. Plus tard, dans une douve,
je suis tombé nez à nez avec l’ouverture d’une grande salle souterraine à
l’endroit où je l’avais repérée sur Google Earth. Ça a été pour moi une étape
décisive qui venait renforcer ma recherche sur nappe avec mes copains.

Généralement, avant d’aller chez les clients, je ne fais des recherches sur
plan que pour avoir une première idée de l’endroit où je vais trouver de
l’eau. Ce n’est pas systématique. Mais pour mon film, j’ai voulu reproduire
l’expérience du château. Avant d’aller filmer chez le client, j’ai fait une
recherche sur Google Earth. J’ai repéré une veine et j’en ai indiqué la
profondeur.

Une fois sur place, j’ai commencé à me promener avec mes baguettes et j’ai
retrouvé la veine. Il se trouve que le client s’amusait déjà avec des
baguettes et qu’il avait lui-même déjà trouvé cette veine.

Mon estimation à distance était de 9 m de profondeur.

Sur place, j’ai trouvé une fourchette comprise entre 8 et 11 m.

En forant, l’eau s’est révélée être entre 7,5 m et 10,5 m.

Mes 9 m trouvés à distance étaient exactement au centre de cette fourchette.

Ma vie n’est pas jonchée d’un parterre de pétales de réussite, mais il en est
qui tombent au bon moment et sont extrêmement formatrices et
consolidatrices. (Ne vous inquiétez pas, plus loin, je vous raconterai
quelques plantades comme on dit du côté de mon Sud d’origine !)
LA RECHERCHE SANS OUTIL

J’ai été initié aux baguettes dans les circonstances que vous savez, dans les
Pyrénées. Mais je vis à Paris. Imaginez-moi, arpentant les boulevards et
squares, baguettes en mains. Les Parisiens ont beau ne s’étonner de rien, on
conserve toujours un petit sens du ridicule qui nous empêche. Une fois bien
entraîné avec les outils de base, après avoir expérimenté le tenseur et la
recherche à distance, l’option à main nue s’imposait autant par soucis de
discrétion que comme un nouveau défit dans mon parcours initiatique.

J’ai d’abord essayé d’obtenir un signal corporel physique en présence d’une


veine d’eau. Une sorte de convention mentale qui ne fait pas appel aux
outils. J’ai donc repéré à l’aide des baguettes une veine d’eau sur un trottoir
puis je suis repassé dessus sans outil pour être à l’écoute de ce qu’il pouvait
se passer au niveau de mes sensations physiques. Il m’a fallu un peu de
temps, mais j’ai fini par sentir une sensation de fourmillement et de
picotement au niveau de mes mains. Pour confirmer cela, je suis allé dans
une autre rue, puis j’ai cherché une veine d’eau sans outil, juste avec les
picotements. J’ai ensuite vérifié si mes baguettes m’indiquaient la même
chose. Mais comme vérifier son propre ressenti ne prouve rien, j’ai eu
l’idée d’une expérience (j’adore les expériences !) qui impliquait la
participation de ma compagne, que j’avais évidemment initiée aux
baguettes. Elle est pourtant rationaliste, de formation scientifique, mais a
fini par être impressionnée quand elle a senti les baguettes bouger dans ses
mains.

Nous sommes allés au parc des Buttes-Chaumont. Nous nous sommes assis
sur l’une des pentes herbeuses. Pendant un court moment, je me suis mis à
suivre des yeux, en restant assis, des passants qui marchaient lentement sur
l’allée en contrebas. Je voulais avoir la fameuse sensation « veines d’eau »
à l’endroit où le passant passerait sur une veine. Et je l’ai eue. J’ai laissé
passer un peu de temps puis ai demandé à ma compagne d’aller promener
les baguettes sur la fameuse allée et de repérer où elle trouvait une veine
d’eau. Elle l’a trouvée au même endroit.
Par la suite, je me suis amusé à différentes techniques de recherche sans
instrument. L’une consiste à sentir son corps se pencher en avant
(légèrement) en présence d’une veine d’eau et légèrement en arrière sur une
cavité. Une autre se résume à maintenir un de ses bras à 90° (l’avant-bras en
positon horizontale). Quand on passe sur une veine, le bras se baisse, tandis
qu’il remonte sur une cavité.

La dernière expérience de cet ordre, je l’ai mise en place avec Vincent, un


collègue et ami sourcier qui est devenu magnétiseur professionnel de grand
talent. Nous sommes allés à Montmartre. Au coin d’une petite place (pas
celle du Tertre), il devait me tourner le dos. Moi, je regardais, un papier et
un crayon à la main. En balayant du regard, je sentais les veines d’eau. Je
pourrais presque dire que je les voyais. Je les ai dessinées sur ma feuille de
papier en prenant soin de marquer des repères qui permettent de bien
positionner. Il est ensuite aller se promener sur la place, baguettes en main,
et a repéré les veines d’eau qu’il trouvait. C’étaient les mêmes.

Avec mon esprit conquérant, je lui ai proposé la même expérience mais


avec la profondeur, dans une autre rue. Même chose. J’ai repéré une veine
d’eau et, pour la profondeur, un chiffre m’est apparu sous la forme de ceux
qui s’affichaient sur font jaunasse au compteur des Ami 8. C’est la
profondeur qu’il a trouvée aussi. Nous avons reproduit l’expérience en
inversant les rôles. Au bout d’une demi-heure, Vincent aurait voulu
continuer à jouer. Pas moi. On ne force pas trop la « magie »...
6 Les baguettes s’ouvrent sur l’invisible

La première fois que les baguettes bougent dans vos mains, échappant à
toute volonté apparente, comment ne pas y voir une action magique ? Vous
avez alors plusieurs options : tout jeter en y voyant la main du diable, être
simplement amusé par ce curieux phénomène, tenter d’y trouver une
explication rationnelle, vous trouver chamboulé par une nouvelle vision de
l’univers, tout au moins du champ de nos propres perceptions. Comment se
fait-il que nous soyons capables de percevoir la présence d’eau cachée et en
estimer facilement la profondeur à laquelle elle coule et son débit ?

Magique ?

On a vu que les études scientifiques ont montré que nous produisons de


micromouvements musculaires inconscients qui déclenchent le mouvement.
Pourtant, la difficulté que nous éprouvons à empêcher ce mouvement, voire
notre impossibilité à l’arrêter, révèle une part de magie. Le fait que des
mouvements musculaires soient les générateurs suffit-il à donner une
explication ? À mes yeux, non. Avant l’expression de ce signal donné au
système nerveux, il y a bien une information qui arrive. Et c’est bien là
qu’est le mystère. Quel sens nous permet de capter cette information ? Nous
avons vu aussi que cette technique était employée pour la recherche de
disparus, en archéologie et même par des sociétés pétrolières.

J’évoquais plus haut Asclépios, le guérisseur. Nous sommes au vie siècle


avant J.-C. Au départ, les légendes varient pour savoir s’il est né d’un dieu
et d’une femme. On raconte qu’il aurait été abandonné, nourri par une
chèvre et élevé par un chien de berger avant que le centaure Chiron ne le
recueille. Et puis l’homme se met à guérir les gens par des médicaments
(plantes) qui lui arrivent en rêve ou en apposant les mains sur les malades.
À cette époque, la médecine officielle en est à ses balbutiements. Les dieux,
et Zeus en premier, vexés de voir un humain agir sur la vie et la mort, le
foudroient. Plus tard, Zeus aura des regrets et accueillera Asclépios dans
son panthéon. Le guérisseur devient un dieu.

Il en est de même pour les saints de l’Église. Ce ne sont pas des êtres
humains guérisseurs, mais les intermédiaires de puissances divines. Jamais
l’homme, simple incarnation, n’a accepté la magie en dehors de celle qui
est admise et maîtrisée par le pouvoir. On a longtemps vu, derrière les
guérisseurs et autres sorciers, la main du diable. On ne s’empêche pas de
placer systématiquement une force mystique au-dessus des actes plus ou
moins miraculeux au sens du rationalisme. Sourcier, sorcier en italien, dans
le langage populaire... On utilise le même mot.

De nos jours, évidemment, l’Église ne brûle plus les sorcières, mais ces
pratiques sont apparentées à un certain folklore, au mieux, à la réminiscence
de superstitions, ou tout simplement à du charlatanisme. Quand la télévision
s’empare de ces sujets, c’est soit pour nous montrer des malades mentaux
qui dupent de pauvres innocents, soit pour jouer sur le mythe des
surhommes, faire vibrer la corde du sensationnel, de l’extraordinaire. Et si,
tout simplement, nous étions tous doués de capacités qui ne sont pas toutes
répertoriées par les connaissances scientifiques actuelles ?

Vous avez entendu parler du remote-viewing ? C’est ce que nous appelons


la vision à distance. De même que l’armée américaine avait formé des
soldats aux baguettes en L pour détecter les souterrains vietnamiens, la CIA
et le KGB, pendant la guerre froide, ont utilisé les services, tout en
finançant la recherche sur ces sujets, de remote-viewers. Ces gens étaient
capables de repérer des cibles cachées à partir de cartes, des positions
ennemies, de retrouver des otages, des bateaux coulés et que sais-je encore.
Dans ces moments-là, il n’est plus question de magie mais de
parapsychologie ou de métapsychique. De nombreuses recherches ont lieu
encore à l’intérieur de ces sciences assez mal vues de la science dite dure.
Selon ces études menées en laboratoire, il semblerait que l’esprit (je ne
résumerai pas au cerveau) soit capable des choses pour le moins curieuses
en matière de divination et même d’action sur la matière. Voilà donc la
magie qui entre à la Faculté !
Si ces expériences existent bel et bien et que de nombreuses recherches en
parapsychologie continuent aujourd’hui, les chercheurs s’accordent à dire
que les phénomènes de perception extrasensorielle (psi) sont pauvres en
résultat. On parvient à des résultats extraordinaires qui défient les règles du
hasard, mais les sujets les plus doués ne parviennent jamais à un taux de
réussite extraordinaire. Le psi est fort qualitativement mais pauvre
quantitativement.

Les rituels magiques nécessitent souvent une liste de conditions


particulières difficiles à mettre en œuvre. Le sociologue Bertrand Méheust,
dans son ouvrage sur la précognition (voyance), Les Miracles de l’Esprit,
parle souvent de la nécessité pour les voyants de se mettre dans un état
second, une sorte de transe. Ceux qui pratiquent la parapsychologie invitent
à la pratique de la méditation ou du yoga. Tout nous porte à croire que la
« magie » de l’esprit, celle qui favorise ces perceptions, nécessite une
disponibilité particulière que semblent ignorer les radiesthésistes qui croient
à 100 % aux girations de leur pendule. Le sourcier ferait bien de méditer sur
ce sujet. Comment se rendre « disponible » à une recherche ?
MES EXPÉRIMENTATIONS

Albert Einstein disait : « La connaissance s’acquiert par l’expérience, tout


le reste n’est que de l’information».

Pour ce qui est de la sourcellerie, les meilleures expériences que j’ai


trouvées à faire se sont résumées à aller chez les gens et faire creuser des
puits. Mais rien n’est venu m’aider à comprendre comment ça marchait.
Dès lors que j’ai constaté que la recherche sur plan et à distance
fonctionnait, je n’ai pu que me référer aux expériences, que j’ai citées plus
haut, de remote-viewing.

Une des clés semblait se situer dans le cerveau ou, plus généralement,
l’esprit. C’est par le biais du magnétisme que j’ai découvert l’espace pour y
trouver la trace de capacités étranges. J’ai l’intuition qu’il en est de même
pour la sourcellerie. Mais dans ce cas, l’expérimentation est plus délicate
puisque nous nous plaçons exclusivement en récepteurs. En magnétisme,
nous sommes aussi et surtout émetteurs. Les manifestations sont donc plus
faciles à mettre à jour.

Je pars de ce postulat très simple : quelque chose en moi, que je nommerai


esprit par commodité, est capable de percevoir la présence d’eau
souterraine. Cette même chose semble capable d’avoir une action émettrice
dans le cas du magnétisme. Les sensations physiques qui relient pour moi
ces deux aspects, émetteur et récepteur, sont les sensations de picotement
dans les mains que je retrouve dans les deux pratiques.

En faisant des expériences dans le champ émetteur, j’espère bien obtenir par
ce biais des réponses valables pour la partie réceptrice, au-delà des forages.

Vous pourrez facilement reproduire les expériences qui suivent. Elles n’ont
pas de valeur scientifique, mais fournissent des éléments matériels quelque
peu troublants.
Le riz qui moisit...

Le japonais Masaru Emoto a mené des travaux sur la cristallisation de


l’eau. Je tiens tout de suite à préciser que ses recherches n’ont pas de valeur
scientifique et sont décriées. Il montre que les cristaux d’eau obtenus par
congélation vont être plus harmonieux si l’on écrit un mot positif comme
« amour » sur le bocal duquel on aura extrait l’eau, alors qu’ils seront
déstructurés avec des mots négatifs comme «haine».

Je ne me suis pas amusé à reproduire ces expériences en m’enfermant dans


un congélateur. Toutefois, il propose dans l’un de ses ouvrages une
expérience très simple et que vous pourrez facilement reproduire.

Vous faites cuire du riz. Pendant ce temps, vous prenez deux bols. Sur l’un,
vous marquez un mot chargé positivement et sur l’autre, un mot négatif, une
insulte ou quelque chose du genre.

Une fois le riz cuit, vous l’égouttez et vous en mettez un peu dans le
premier bol et la même quantité dans le second. Accommodez le riz qui
vous reste selon votre convenance. Placez les deux bols dans un même
endroit, l’un à côté de l’autre, soumis aux mêmes conditions de température
et d’hygrométrie. Soyez patient et, chaque jour, allez observer ce qu’il se
passe.

Plus ou moins rapidement, vous allez voir apparaître des moisissures dans
le bol négatif tandis que le bol positif va sécher.
J’ai reproduit plusieurs fois cette expérience et en ai vu de nombreuses
réussites sur des vidéos qui circulent sur Internet. Pour ma part, je n’ai pas
voulu écrire de mots négatifs car j’assimile ça à de la sorcellerie. Je sais,
c’est ridicule. J’ai donc choisi d’écrire sur un bocal « se conserve » et sur
l’autre « accélérateur de moisissure ». À chaque fois, ça a fonctionné.

Il me semble qu’à travers cette expérience se dessine un début de


questionnement sur l’esprit, qui, d’une façon assez subtile, par le biais d’un
mot écrit, serait capable d’avoir une action sur la matière.
La clémentine qui se dessèche...

Dans plusieurs ouvrages d’apprentissage au magnétisme, j’avais lu une


expérience qui proposait de momifier un citron. Il est expliqué que le fluide
magnétique du magnétiseur va momifier l’agrume. Il va sécher, durcir mais
ne pas pourrir. On laisse un second citron en témoin pour constater les
différences.

J’ai, avant même de l’essayer, décidé de transformer radicalement cette


expérience. Mon objectif était déjà de prouver qu’il n’y avait aucune action
d’un hypothétique fluide magnétique mais « tout simplement » les effets de
la pensée agissante.

J’ai donc commencé par changer d’agrume. J’ai choisi des clémentines. J’ai
choisi le protocole suivant : à l’aide d’un pendule en main droite et de la
main gauche placée à quelques centimètres d’une clémentine A, je vais agir
deux ou trois minutes par jour pour que cette clémentine A reste bien
orange et grosse, tandis que la clémentine témoin, B, devait se dessécher à
toute vitesse, se ratatiner, sans que j’agisse sur elle.

Le résultat a été concluant au premier essai. Pour aller plus loin, j’ai lancé
la même expérience avec deux clémentines placées sur l’armoire de ma
chambre. Je travaillais alors sur la photo de celle que j’appelais aussi A. À
cette distance, le résultat a été identique à l’expérience sur place. B se
ratatinait tandis que A restait grosse.

Une petite précision. Sur les nombreuses expériences que j’ai réalisées sur
des clémentines, jamais aucune n’a pourri. J’en ai toujours une collection.

J’ai poursuivi l’expérience en la proposant à d’autres et en la faisant avec


l’ami le plus rationaliste que je connaissais et qui devait commencer à avoir
quelques doutes à propos de ma santé mentale. Je n’étais jamais allé chez
lui. Il m’a simplement envoyé une photo de sa clémentine A et a observé
leur comportement. Même résultat.

J’ai reproduit trop de fois cette expérience avec succès pour y attribuer les
effets du seul hasard. Et je l’ai vue réalisée par d’autres avec le résultat que
l’on apprend dans les livres.

J’ai pu constater que pour certains, le fruit témoin va systématiquement


pourrir. Il me semble également que les résultats sont plus rapides chez les
débutants. J’attribue cela à l’effet « première fois » (foi ?).

Les citrons qui grossissent...

À ce niveau du livre, vous commencez à me connaître. Vous imaginez bien


que je ne me suis pas arrêté à ces succès faciles. Après tout, même si les
statistiques étaient en faveur de l’hypothèse d’une action de la pensée sur
mes clémentines, rien de tout cela ne prouvait rien. Au bout d’un moment,
les deux agrumes finissaient de toute façon complètement desséchés. Seule
leur couleur variait. Ce résultat laissait à mes yeux trop de place à des
facilités d’interprétation.

Après des mois d’expérience, j’ai eu L’IDÉE. Quand un agrume se


« momifie », comme disent les magnétiseurs, l’action physique qui est en
jeu, c’est l’évaporation. Et le moyen scientifique de mesurer cette
évaporation c’est... la pesée ! J’ai donc fait l’acquisition d’une balance de
précision à 0,01 g et j’ai mis en place le protocole qui suit.

Cette fois-ci, je prends quatre citrons. Deux sur lesquels je vais agir et deux
témoins.

Accrochons-nous ! On ne va travailler que sur les citrons A et B mais,


chaque jour, nous pèserons les quatre. Dans un premier temps, sur deux
jours, je vais noter la tendance de chaque élément du couple AB et CD : sur
les deux jours, on va constater par exemple que B perd plus de poids que A
(A > B). Idem pour CD pour lesquels on observera par exemple que C > D.

À partir de là, je décide qu’à J 5, par exemple, B > A (l’inverse de la


situation de départ). Puis qu’à J 9, A > B.

Il faut essayer de parvenir ainsi à trois inversions au moins pour que


l’expérience présente un résultat intéressant. Ce résultat doit être appuyé par
une constance des témoins qui resteront dans la situation de départ (C > D,
dans notre exemple) en acceptant une inversion si elle s’inscrit dans un
mouvement uni et logique des courbes.

Je précise pour ceux qui voudraient tenter cette expérience que, comme les
citrons n’ont jamais le même poids, il faut évidemment travailler en
pourcentage de masse. Si A a perdu 0,35 g alors qu’il pesait 100 g, si B,
dans le même temps, perd 0,35 g alors qu’il pesait 120 g, il est évident que
B a perdu moins de poids que A, en proportion. Il vous faudra donc réviser
vos règles de pourcentages et faire de beaux tableaux sur des tableurs.

Si ces expériences que je vous propose n’ont pas de valeur de preuve, ni


aucune légitimité scientifique, elles ouvrent pour le moins le champ des
possibles, au-delà de nos connaissances et de nos modèles.

Après en avoir réussi une bonne série, on se dit qu’il ne devait pas toujours
être rassurant d’être le voisin de la sorcière.
INFLUENCER UN GÉNÉRATEUR DE
NOMBRES ALÉATOIRES PAR LA PENSÉE

La société Psyleron, basée à Princeton, aux États-Unis, a commercialisé un


générateur de nombres aléatoires qui permet de réaliser des expériences de
psychokinèse (action de l’esprit sur la matière). Le jeu est simple. Une
courbe faite de 200 bits/seconde (série de 1 ou de 0) doit être, selon les
règles du hasard et de la statistique, proche d’une ligne horizontale. Le but
est d’agir sur cette courbe par la pensée pour la faire monter ou descendre.

Une session comporte dix tests d’une minute chacun. Il faut essayer de faire
grimper une courbe rouge et de faire descendre une courbe bleue, par la
simple action de la pensée.

Sans action de la pensée, voici ce que donnent les courbes :


Avec action...

Je me suis amusé avec cet outil. Plusieurs sessions ont été filmées. Je ne
vous dirai pas pour autant que les réussites sont systématiques. Si l’on n’est
pas en forme, pas convaincu que ça va marcher au moment où l’on se prête
à l’exercice, si l’on est préoccupé, on a peu de chances de réussir.

Beaucoup de recherches ont été menées dans ces domaines par des
chercheurs comme Helmut Scmidt ou Dean Radin.
LES EXPÉRIENCES EN PARAPSYCHOLOGIE
OU MÉTAPSYCHIQUE

Mon parcours et mes questionnements m’ont conduit à rechercher du côté


de la parapsychologie, où science et paranormal se croisent.

En France, cette rencontre est encore assez forcée. Le rationalisme est


traditionnellement bien ancré dans les mœurs. Il faut franchir l’Atlantique
ou la Manche pour trouver des enseignements universitaires dans ces
domaines.

En France, le seul enseignement universitaire en lien avec le paranormal se


résume au laboratoire de zététique. Les étudiants passent leur formation à
démonter tous les phénomènes paranormaux. Si l’on se fie à ces études, on
en retient que le réel n’est bien exclusivement défini que par les
connaissances scientifiques actuelles. Tout le reste est illusion et
charlatanisme.

Par bonheur, il existe d’autres espaces de pensée un peu plus ouverts.


L’IMI, Institut métapsychique international, en est un. De nombreuses
études y ont été menées depuis sa création dans le domaine des perceptions
extrasensorielles. On y trouvera également une source inépuisable des
publications étrangères.

L’IMI est créé à Paris en 1919 par Jean Meyer, le Dr Gustave Geley et le Dr
Eugène Osty. Les travaux tournent d’abord autour du spiritisme, très en
vogue en ce début de xxe siècle.

Alors qu’il était président d’honneur de l’IMI et qu’il occupait plusieurs


fonctions importantes dans l’université française, le prix Nobel Charles
Richet a publié en 1922 un Traité de Métapsychique pour poser les bases
d’une science nouvelle à partir d’un certain nombre d’observations.
Dans les années 1960-1970, l’IMI va clairement élargir son champ d’action
sur l’étude de l’ensemble des phénomènes paranormaux et des perceptions
extrasensorielles.

Les perceptions extrasensorielles

Ce terme désigne les connaissances pouvant être acquises en dehors des


contacts sensoriels habituels. En voici quelques exemples :

Télépathie : communication directe de psyché à psyché, ou « transmission


de pensée ».

Clairvoyance : prise de connaissance directe d’un événement, d’un objet,


etc., en dehors des contacts sensoriels habituels. Différents phénomènes
peuvent se rapporter à la clairvoyance.

Vision à distance (ou remote viewing) : clairvoyance d’un lieu éloigné (le
sujet peut décrire le lieu comme s’il s’y déplaçait).

Précognition/rétrocognition : connaissance d’événements, de lieux,


d’objets, etc., dans le futur (précognition) ou le passé (rétrocognition).
Évidemment, la précognition est le phénomène qui semble défier le plus
notre sens commun, puisque les événements ne se sont pas encore produits
au moment où le sujet en prend connaissance.

Psychokinèse, ou psychokinèse, ou télékinésie : action directe du


psychisme sur la matière, sans contact, sans moyen physique décelable.

Bio-PK : psychokinèse sur la matière vivante (organes malades, bactéries,


plantes, cellules animales ou végétales, etc.). Guérisons paranormales.

Dans mes expériences de citrons, nous nous trouverions face à un


phénomène de bio-PK.
J’ai voulu, pour mon film, tourner une expérience de recherche d’eau en
double-aveugle avec mon géniteur, initiateur à la sourcellerie.

Je lui ai demandé de faire une recherche dans un jardin. Celle-ci était filmée
du premier étage de la maison. Évidemment, ni l’un ni l’autre n’avions fait
de recherche préalable. Pendant le tournage de cette séquence, j’étais parti
en voiture pour chercher des batteries que nous avions oubliées dans un
restaurant d’une ville voisine. Je n’ai donc strictement rien vu de la
recherche et ne pouvais en aucun cas tricher.

À mon retour, le caméraman avait mis sur mon ordinateur une image
extraite du film, celle du jardin vide. J’ai pris mon tenseur et l’ai promené
sur l’écran pour y matérialiser, par des traits bleus, les veines d’eau
souterraine que je ressentais. J’avais l’intuition de n’avoir pas trouvé les
mêmes qu’André. J’ai alors désigné un point que m’indiquait mon tenseur
en disant que c’était le point de forage qu’André avait trouvé. Cette zone
était extérieure à celles que j’avais identifiées comme étant celles des veines
d’eau.

En repassant ensuite les images d’André en train de chercher, superposées à


celle du résultat de ma propre recherche, on constatait que la première veine
trouvée par André partait exactement de l’extrémité d’une des veines que
j’avais trouvées et allait jusqu’à l’autre extrémité de ma seconde veine.
C’était amusant de voir André gesticuler sur mes deux traits bleus.

Mais lui avait trouvé une seconde veine perpendiculaire à sa première. Le


plus troublant dans cette affaire, c’est que l’endroit où ses deux veines se
croisaient, le point de forage donc, était exactement situé à l’endroit où
j’avais dit « c’est le point de forage d’André ! ».

Dans cet exemple, l’explication du phénomène sourcier n’est pas suffisante,


voire peu probante. Cette prédiction du point de forage d’André peut tenir
de la précognition (j’aurai « vu » ce point avant de voir le film qui me le
montrait) ou encore de la télépathie (André m’aurait communiqué
involontairement cette information par la pensée). Pour les sceptiques,
j’ajouterai volontiers une troisième hypothèse : j’ai eu un gros coup de bol.
La parapsychologie semble fournir, dans sa grille simple de perceptions
extrasensorielles et de psychokinèse, bien des éléments qui peuvent nous
aider à appréhender le phénomène sourcier et le magnétisme de façon plus
complète et plus fine.

Les expériences sont menées dans des laboratoires, encadrées par des gens
très sérieux, avec des protocoles scientifiques. On peut, par exemple,
demander à un magnétiseur d’agir à distance sur des bactéries en boîte de
pétri.

Aller plus loin


Vous trouverez tous les éléments de la recherche en France et ailleurs (en
français) auprès de l’IMI (Institut métapsychique international), à Paris. Il
est dirigé actuellement par Mario Varvoglis, Ph.D. en psychologie
expérimentale (http://www.metapsychique.org).
7 Histoire de magnétisme...
HISTOIRE DE MAGNÉTISEUR...

Un des plus anciens guérisseurs est un grec : Asclépios. Un culte lui est
voué depuis le vie siècle av. J.-C. au moins. Le site d’Épidaure lui est
largement dédié. On dit qu’il soignait par les songes ou encore par
apposition des mains.

Si je me permets de penser que le magnétisme a sa place dans un livre sur la


sourcellerie, c’est que j’ai l’intuition que les deux champs sont liés et
mettent en branle les mêmes zones du cerveau, la sourcellerie étant une
forme de réception, tandis que le magnétisme utiliserait les mêmes canaux,
mais en émission.

La parapsychologie et la métapsychique, qui étudient notamment le


phénomène sourcier, envisagent elles aussi l’ensemble des phénomènes
paranormaux par le prisme d’ESP (perceptions extrasensorielles) et de PK
(psychokinèse, action de l’esprit sur la matière).

Une expérience intéressante...

Avant de devenir sourcier, je ne connaissais rien au magnétisme. Sur mon


fameux forum des sourciers, aucune rubrique n’existait. Pourtant, c’est par
ce biais que mon approche de ce domaine a commencé, presque par
inadvertance...

L’un des membres de ce forum, avait inscrit « magnétiseur » comme


profession. Il venait sur le forum pour s’initier à la sourcellerie. Quand j’ai
demandé à ce que le tenseur soit ajouté à la rubrique « outils du sourcier »
avec force détails de mes expériences, ce magnétiseur, Thierry Riollet, n’a
pas manqué de me remercier de lui avoir fait découvrir cet outil qu’il utilise
désormais dans ses consultations. Après plusieurs remerciements, j’ai
demandé à Thierry s’il pouvait, en sorte d’échange, faire quelque chose
pour un de mes genoux qui me faisait souffrir depuis plusieurs mois et pour
lequel j’envisageais sérieusement une opération. Je m’étais blessé une
bonne douzaine d’années plus tôt en ayant gagné une course faite avec un
copain dans la descente d’une balade dans les Pyrénées. À l’époque, le
diagnostic avait été sans appel : il faut opérer. Mais comme je suis assez peu
enclin à confier mon corps aux hôpitaux, j’avais laissé faire le temps,
boitant d’abord puis reprenant peu à peu des habitudes de marche, évitant
les flexions et extensions autant que faire se peut. Au bout d’un ou deux
ans, mon genou, avec les ménagements que je lui accordais, avait fini par se
faire oublier. Mais au cours du tournage d’une série d’été pour TF1, j’avais
dû franchir un obstacle dans des torsions peu naturelles. Mon genou y était
resté. Pas question d’arrêter le tournage, ni les suivants. Je souffrais donc en
silence, gardant pour moi la douleur et composant une démarche qui
donnerait l’illusion que je ne boitais pas. J’en étais donc à six mois de
souffrance et attendais une période professionnellement calme pour prêter
mon genou à quelque chirurgien sportif.

« Pas de problème, je bosse sur toi et d’ici trois semaines, ça devrait aller
mieux ! » C’est ce que m’avait répondu par mail Thierry. J’envisageais de
me rendre chez lui, en Normandie, pour une consultation en règle, mais, au
lieu de cela, il me proposait de me soigner à distance. Après tout, comme je
venais de faire mes premières recherches d’eau et de souterrain sur plan et
photo, l’idée que l’on puisse soigner à distance ne me paraissait pas
absurde. Seule limite à ma crédulité bien avancée, le type d’affection. Je
comprenais qu’un magnétiseur puisse agir sur des douleurs, des problèmes
de peau, des brûlures, mais sur la mécanique complexe d’un genou... j’étais
plus circonspect.

Pourtant, dès le premier jour, je sentis une amélioration, confirmée le


troisième, puis le quatrième. Je recommençais à me déplacer sur de longues
distances sans avoir à le payer le soir venu. En à peine une semaine tout au
plus, je pouvais courir.

Comment, dans ce cas, ne pas crier au miracle. Je sais bien que nous avons
en nous des facultés d’autoguérison, le fameux effet placebo. Je suis
convaincu de ses effets pour les maladies psychosomatiques mais pour les
affections mécaniques, j’avais du mal à l’imaginer. Mais il se trouvera bien
quelques psy pour me dire que toutes les maladies sont psychosomatiques,
y compris les affections articulaires. Quelque lacanien ne manquerait pas de
me souffler « genou... je-nous... Ça n’aurait rien à voir avec vous, par
hasard ?».

Ayant été chassé depuis quelques années par un psychanalyste, je suis allé
chez Thierry pour voir quelle était l’approche radicale et efficace du
magnétiseur.

Je suis arrivé dans le petit pavillon d’un homme simple et extrêmement


chaleureux. Une petite quarantaine, l’œil clair, mince, ouvrier dans sa vie
officielle, il n’avait rien de la caricature du guérisseur planqué au cœur du
bocage. Je lui ai demandé de m’expliquer comment il avait procédé. Il m’a
alors montré des petites fioles qu’il appelait catalyseurs. Chacune d’elle
représentait une affection. Il avait ensuite toute une collection d’abaques et
de pendules, d’appareils de radionique (radiesthésie à distance).

Au point où j’en étais de mes questionnements personnels sur ces sujets, je


jugeais assez vite que tous ses ustensiles étaient pour lui autant de supports
à une action mentale. Ce qu’il appelait catalyseur aurait pu tout aussi bien
être une pièce de monnaie avec l’initiale de la maladie, ça aurait eu le même
effet. J’étais en présence d’une espèce de sorcier alchimiste du xxie siècle.
Je me mis à penser aux sorciers, justement, aux manipulateurs de poupées
vaudoues. On n’était pas si loin.

Il a accepté d’être mon « maître » magnétiseur et a commencé à


m’apprendre quelques rudiments de magnétisme. Il pratiquait aussi ce que
l’on appelle le magnétisme spirituel, celui qui guérit à l’aide de prières. Lui-
même était un enfant ondoyé. Il fut sauvé par une prière de sa mère à la
Vierge Marie alors que le prêtre était à son chevet pour lui donner
l’extrême-onction. Une telle expérience laisse immanquablement des traces.

La première chose qu’il m’a apprise, c’est de « couper » le feu. C’està-dire


atténuer voire faire disparaître les effets des brûlures, à l’aide d’une
conjuration (vous en trouverez en fouinant sur Google). J’ai eu à pratiquer
cette conjuration sur plusieurs de mes proches qui s’étaient brûlés en
diverses circonstances. Les résultats ont été impressionnants : disparition de
la douleur en dix à quinze minutes et pas de trace.

J’ai ainsi pratiqué sur la disparition de douleurs, des eczémas, herpès,


migraines. J’ai beaucoup été sollicité sur les tournages pour éliminer les
bobos qui ne manquent pas de survenir avec la fatigue. J’ai essayé de
partager le cabinet de Vincent pour recevoir quelques clients. Mais j’ai
trouvé que les résultats n’étaient pas positifs à 100 %, qu’il fallait assurer
un suivi, faire face à une clientèle souvent désespérée en bout de parcours
médical et qui attendait le miracle. Je n’ai pas aimé le statut que ça me
conférait. Ma vocation est avant tout d’être acteur, de faire le sourcier à
l’occasion et de soigner mes proches ou, gracieusement, les quelques
personnes qui tombent par hasard sur mon site de magnétiseur non
référencé. C’est déjà énorme et cela demande beaucoup de temps et
d’énergie.

Depuis, je ne laisse s’installer en moi aucune migraine et je ne donne pas


plus de quelques heures aux torticolis et autre mal au dos.

Le magnétisme est néanmoins devenu une passion et je n’ai pas fini de faire
des expériences pour tenter de comprendre son fonctionnement, comme
nous avons pu le voir p. 74.
LES GRANDES LIGNES...

Je ne vais pas donner ici un cours de magnétisme. Ce serait l’objet d’un


ouvrage entier. Mais je suis convaincu que sourcellerie et magnétisme sont
intimement liés. Vous verrez d’ailleurs que nombre de sourciers sont aussi
magnétiseurs. Je vais vous livrer la base minimale mais presque suffisante
aussi pour vous permettre de soulager vos proches de quelques douleurs.

Quelques règles de base :

Intention, visualisation et foi

Trois facteurs sont nécessaires pour que ça fonctionne : intention,


visualisation et foi. L’intention, c’est la formulation de ce que vous
souhaitez qu’il se passe (faire disparaître la douleur, par exemple). La
visualisation consiste à imaginer que la douleur s’échappe de la zone
douloureuse sous forme d’une brume, par exemple. Enfin, ce que j’appelle
foi, c’est l’assurance que vous avez que votre action va être efficace.

Vous n’êtes pas un surhomme.

J’ai agi à mes débuts pour soulager une piqûre de guêpe sur un enfant qui
était asthmatique et possiblement allergique. Agissant dans l’urgence et la
nécessité, un brin dans l’affolement, l’enfant avait désenflé en un petit quart
d’heure tandis qu’un œdème s’était formé au même doigt de ma propre
main. La leçon de cette histoire, c’est que ce n’est pas vous qui agissez mais
que vous n’êtes que l’intermédiaire agissant sur une espèce d’énergie que je
ne saurais nommer dans cette partie. En même temps que vous agissez sur
une douleur, vous devez, comme le font tous les guérisseurs de la terre,
quelle que soit leur culture, rejeter la douleur à la terre. Par un geste
symbolique, il est important de se débarrasser du mal qu’on enlève en s’en
débarrassant sous peine, par je ne sais quel phénomène psychologique, de
vous le ramasser.
Mise en pratique : enlever un mal de tête plus rapidement qu’un cachet
d’aspirine.

Si la séance que je vous propose vous semble absolument ridicule, inutile


d’essayer de la reproduire. Ça ne fonctionnerait pas (foi).

Demandez à la personne qui a mal à la tête de s’asseoir. Inutile de lui


demander de fermer les yeux. Mettez-vous de côté et mettez une main à 10
cm du front et une autre à la même distance de l’arrière du crâne. Éloignez
puis rapprochez lentement vos mais, jusqu’à ce que vous ayez une sensation
de picotement dans les mains, une sorte de sensation électrique. Par de
petits va-et-vient, stabilisez vos mains à la distance pour laquelle vous avez
une sensation proche de celle du toucher. À cet instant, la personne devrait
avoir une sensation assez proche de la vôtre.

Pensez ensuite (intention) que vous allez faire circuler un flot d’énergie
entrant par l’arrière du crâne en sortant par le front. Vous imaginez alors un
flux lumineux blanc (visualisation) qui parcourt le trajet que vous avez
désiré. La main qui est à l’arrière de la tête est alors émettrice de cette
supposée énergie que vous visualisez. Vous en sentez les picotements. La
main qui est sur le front ressent aussi ces picotements. Vous l’éloignez
doucement du front, aussi loin que vous sentez ces picotements puis, d’un
geste dont je vous laisse l’initiative, de cette main, vous imaginez que vous
jetez à terre la douleur que vous avez reçue. Puis vous renouvelez
l’opération : sentir, éloigner la main tout en visualisant puis jeter à terre.
Vous pouvez vous contenter de le faire cinq ou six fois.

Un quart d’heure après, demandez à la personne si elle a toujours mal à la


tête (durée d’action de l’aspirine ou du paracétamol). Neuf fois sur dix, la
douleur aura disparu.

J’arrête là votre initiation, mais elle contient pour moi l’essentiel, comme je
vous l’ai dit plus haut. Les explications scientifiques n’existent pas là non
plus mais de nombreux hôpitaux font appel aux coupeurs de feu. Au point
où j’en suis de mes recherches et questionnements sur le sujet, je suis arrivé
à la conclusion non scientifique (ma part de croyance) que l’esprit est
capable d’avoir une action sur la matière (voir les expériences plus loin).
D’autres guérisseurs se perçoivent comme des intermédiaires entre le
malade et un ange, ou la Vierge, ou un guide du monde subtil. Peu importe
le support qui donne la foi dont je parlais. L’essentiel est que ça marche.

Le lien que je fais avec la sourcellerie et le magnétisme est ce fameux


picotement dans les mains. Comme s’il agissait en récepteur pour le
sourcier et en émetteur pour le magnétiseur.

L’exercice que je vous ai proposé pour passer un mal de tête pourrait être
validé par les guérisseurs, chamanes, sorciers (au sens noble) de tous temps
et de tous les continents. Aujourd’hui, pour sortir du champ de la
superstition et des croyances populaires, on parle plus aisément de thérapies
énergétiques ou quantiques.
8 Géobiologie et radiesthésie

Depuis toujours, la sourcellerie a intrigué et a fait rêver ceux qui voulaient


en faire une science. À partir des données dont je vous ai déjà transmis la
base essentielle et suffisante, certains ont voulu rendre la chose plus
sérieuse, plus académique, plus scientifique. Je suis certain que si vous ne
connaissiez rien à tout ça, après avoir lu ce que j’ai écrit jusqu’à présent,
vous avez compris que je ne pourrais jamais affirmer que nous sommes en
présence d’une science. Il y a trop d’incertitude, un taux de réussite
insuffisant, une absence de parfaite reproductibilité. C’est davantage une
histoire d’instinct, d’intuition, de ressenti. Or, un ressenti, une intuition, les
indications d’un pendule vont varier d’une personne à l’autre, selon les
circonstances ou le moment. Je préfère me cantonner à ce qui, d’une
perception de l’invisible, donnera un résultat visible : un forage pour une
recherche d’eau, une guérison pour le magnétisme. Tout ce qui ne conduit
pas à un résultat vérifiable, constatable, appartient à chacun et se rattache à
la croyance. Je respecte la croyance. J’ai les miennes, mais ce domaine ne
se partage que vers ceux qui en formulent la demande. Les réponses ne
sortent pas de ce champ des interprétations du réel.

Ce sont des prêtres qui les premiers ont tenté de trouver des méthodes et de
transmettre des enseignements. Le mot radiesthésie (sensibilité au
rayonnement) a été donné semble-t-il par l’abbé Bouly au tout début du xxe
siècle.

La radiesthésie, fille de la rabdomancie et de la sourcellerie, part du


principe que le pendule peut révéler tout ce qui est caché. Ses applications
vont alors s’élargir à la médecine, à la recherche d’objets et de personnes
disparues. Il est vrai que quelques radiesthésistes doués sont capables, de
façon surprenante, de diagnostiquer des maladies avec une efficacité
déconcertante. Mais le problème est que rien ne va différencier un bon
radiesthésiste d’un mauvais puisque aucun instrument de mesure physique
n’est capable de traduire les ressentis et autres mesures faites au pendule.
Tout va donc se jouer dans une relation de confiance entre le radiesthésiste
et le demandeur, appuyée parfois par une certaine notoriété.

Contrairement aux médecins, les guérisseurs radiesthésistes n’hésitent pas à


afficher les témoignages de guérisons, tels des ex-voto au pied des saints.
Mais la science ne peut avérer ces réussites puisqu’elles ne sont applicables
qu’à certains individus et ne sont pas reproductibles.

Pour les pratiquants de ces techniques, les tentatives de création d’une


science nouvelle sont une aubaine. Dans les années 1930, un chaudronnier
originaire de Nice, André Bovis, propose une règle de mesures de l’énergie
vitale. Ces travaux sont d’abord centrés sur les aliments. La règle graduée
qu’il met en place s’exprime en unités Bovis. Elle est toujours en bonne
place dans les ventes de matériel de radiesthésie et offre l’avantage de
donner au pendule un chiffrage de mesures qui le ramènent au rang des
instruments de mesures physiques. Même si le bon sens a tôt fait de sourire
à cette proposition (comment affirmer qu’une mesure faite au pendule a une
valeur universelle ?), le fait d’afficher des nombres rationalise cette part
d’invisible et de ressentis, aux yeux de crédules qui n’en sont pas moins des
ultrarationalistes, au même titre que certains scientifiques.

Au milieu du xxe siècle, ce sont deux médecins, Hartmann et Curry, le


premier Allemand et le second, Suisse, qui vont proposer une théorie de
réseau quadrillé d’ondes telluriques. Je n’entrerai pas dans le détail de la
géométrie de ces réseaux, mais, selon leurs recherches, le croisement de ces
réseaux telluriques aurait une incidence néfaste sur la santé des humains. Le
problème est que ces propositions ne sont mesurables qu’à l’aide d’outils
radiesthésiques et ne sont corroborées par aucun instrument physique.
Encore une fois, nous sommes en présence de théories qui ne reposent que
sur des ressentis et qui, par conséquent, peinent à sortir du champ de la
croyance. Entrer dans le champ des sciences nécessite, j’insiste, des
données mesurables dans le réel. Mais comme ces deux « inventeurs » sont
médecins, leurs théories viennent cautionner les radiesthésistes.

Vient s’ajouter à la liste des gens recommandables (après les prêtres et les
médecins), le physicien autrichien Lecher (1856-1926). Il met au point une
antenne graduée qui porte son nom mais qui fonctionne en tout point
comme une baguette en Y. Mais les mots ondulatoire, vibratoire, nombres,
physicien, teignent notre chère baguettes instinctive des couleurs de la
science.

LE POINT DE VUE DE L’AUTEUR


Je suis désolé, mais je ne peux cautionner ni valider ces découvertes, encore
moins l’utilisation de ce jargon pseudo scientifique. Non pas que je ne crois
pas aux messages délivrés par le pendule ou les baguettes mais tant que l’on
reste dans l’interprétation de ressentis on ne peut prétendre à une
quelconque vérité. Nous sommes dans le champ du sensible, de l’art, si l’on
veut, de la divination, mais en aucun cas dans le rationnel aux résultats
validables. Je laisse la porte ouverte à quiconque me proposera des
expériences susceptibles de fournir des résultats tangibles. Elles figureront
dans la réédition de cet ouvrage.

Ondulatoire et vibratoire sont également des concepts de physique. On les


retrouve dans la radiesthésie et la géobiologie. Ainsi, les géobiologues vont
vous promener dans les Hauts-Lieux énergétiques (souvent les Haut-Lieux
religieux appartenant au patrimoine mondial de l’Unesco) et vont vous faire
ressentir les vibrations de tels menhirs, du chœur de la cathédrale de
Chartres, du mur nord du Machu Picchu... Ils vous montreront, mesures au
pendule à l’appui, que les formes émettent des ondes. Ainsi, la pyramide de
Kheops aurait la vertu de momifier les aliments ou d’aiguiser les lames de
rasoir. J’ai reproduit cette expérience et me suis aperçu qu’une pyramide
confectionnée sur des proportions très personnelles procurait des résultats
beaucoup plus probants. Mais je reviendrai plus loin sur cette expérience.

Bref, aujourd’hui, la géobiologie serait une forme de santé de l’habitat.


Le géobiologue, ancien sourcier qui préfère trouver des réseaux telluriques
et des zones nocives plutôt que de se coltiner de simples forages, va
rechercher les éléments perturbateurs et néfastes de votre habitation. Sa
panoplie est constituée d’instruments de mesures de champs
électromagnétiques (de vrais instruments), qu’ils placeront près du micro-
ondes ou du téléviseur. Pour le reste, ce sera baguettes et pendule, réseaux
Hartmann et Curry, bol tibétain avec un zeste de feng shui (art chinois
millénaire destiné à harmoniser l’environnement), une touche d’évacuation
des entités (fantômes), un déplacement de cheminée cosmotellurique (tour
énergétique qui peut être positive ou négative), gommage de la mémoire des
murs et, éventuellement, localisation d’élémentaux pour ceux qui sont
loin... (lutins, gnomes, fées, elfes, vouivres...). En fin de visite, il vous
proposera souvent de vous installer un petit menhir dans le jardin ou autre
crochet de cuivre sous le lit afin de dompter les mauvaises énergies et de
faire remonter le taux vibratoire à plus de 10 000.

Je ne nie en aucun cas l’efficacité des géobiologues. Ils obtiennent des


résultats tangibles, assez systématiques, même. Néanmoins, je préfère
mettre en garde ceux qui se laisseraient impressionner par le mot
géobiologie, qui semble très scientifique (impression renforcée par
l’utilisation de quelques instruments de mesures). Faire appel à un
géobiologue nécessite d’assumer sa propre part de croyance.

VOCABULAIRE ET MISE EN GARDE...


La vraie géobiologie scientifique est une branche de la paléontologie. Elle
consiste plus précisément en l’étude des êtres vivants, à l’échelle des temps
géologiques.

La croyance a, de toute façon, des vertus psychologiques qui peuvent être


colossales. Je ne remets pas en question la spiritualité qui est une part noble
et indispensable à l’humain. Mais le religieux, au sens large, doit être
assumé comme tel. Quand il se pare des habits de la science pour asseoir
son commerce, il devient pour moi problématique...
9 L’œuvre du sourcier, la part de la foi
SOURCELLERIE, CROYANCE OU SCIENCE ?

Maître Hasard...

Pour les scientifiques, le hasard est un mécanisme aléatoire froid,


mesurable, érigé en étalon, auquel les expérimentateurs doivent se
confronter. La statistique des résultats doit être significativement supérieure
à celle du hasard, pour qu’un phénomène mérite attention.

Le hasard devient le maître des jeux pour ceux qui rêvent d’un avenir
meilleur, d’argent vite gagné. Les joueurs vont passer leur temps à mettre ce
hasard en équation, en statistique, en martingale, pour l’affronter, le défier,
le dompter, tenter d’en devenir les heureux bénéficiaires.

Pour la pensée magique, il n’y a pas de hasard. Tout est prédécidé. Les
manifestations du hasard sont interprétables comme des signes qui nous
parlent du présent, mais aussi du passé et du futur. C’est de cette pensée que
nait la divination des prophètes, de la Pythie, des astrologues d’aujourd’hui
et autres voyants.

Rechercher des explications à la sourcellerie nécessite une gymnastique


particulière, faite de négociations, de compromis, de tolérance, navigant
d’une conception à l’autre du hasard. Comme la définition du hasard
implique une part de croyance, il appartient à chacun de construire sa
pensée (le hasard tel qu’il est érigé par la science, n’est-il pas lui aussi une
forme de croyance ?).

On pourrait très bien concevoir que toutes les réussites en recherche d’eau
sont entièrement imputables au hasard, à d’heureuses coïncidences. Après
tout, pourquoi pas. Les sourciers opérant dans des secteurs géographiques
limités peuvent, par expérience, avoir une connaissance intuitive de la
nature des sols, tirer des enseignements du relief et de la végétation. Cette
hypothèse s’applique parfaitement au sourcier du village au début du xxe
siècle. Les sourciers contemporains, eux, prospectent sur un rayon
géographique beaucoup plus large qui implique des zones géologiques très
variées. Autour de Paris, selon la destination, les paysages n’ont rien à voir.
Et je suis trop fraîchement parisien pour que je puisse avoir une quelconque
connaissance intuitive des différentes couches géologiques. Je jure que je
n’en ai pas fait l’étude. Je ne suis pas assez travailleur pour cela.

Si l’on compare une série de résultats de recherches sur plan opérées par
plusieurs sourciers, on notera immanquablement de noter des différences
significatives dans les résultats. Les veines d’eau ne seront pas placées
exactement au même endroit, à la même profondeur. Un regard scientifique
y verra la preuve incontestable de l’inexistence du phénomène sourcier.

Pour la même expérience, un sourcier balayera d’une pichenette les


résultats en disant que la recherche sur plan n’est pas le lieu
d’expérimentation le plus adéquat ou encore que chaque sourcier a son
propre ressenti.

Le regard que je propose est une sorte de compromis qui se contente


d’observer les points communs et les différences entre les recherches
(souvent le même nombre de veines, avec la même orientation et des
profondeurs approchantes). C’est la dose d’acceptation, cette part de
croyance qui, pour le scientifique, fait pencher le curseur du côté de
l’interprétation abusive, de l’illusion. Dès lors que l’on augmente le seuil de
tolérance de l’interprétation, on s’affaiblit sur le plan scientifique. C’est
certainement une des raisons qui président au déni de la sourcellerie. Et
pourtant, cette démarche peu orthodoxe me semble indispensable à cette
pratique et aux questionnements qui en découlent.

C’est une des raisons pour lesquelles j’appréhende mes questionnements


avec beaucoup de méfiance à l’encontre de ceux qui sont dans
l’aveuglement de croyances mais aussi avec une nécessaire ouverture
d’esprit qui convient mal aux statisticiens.

Difficile, dans ces conditions, d’asseoir une quelconque vérité. Cheminons,


observons et forgeons-nous une simple conviction !
Je ferai un premier accroc aux idées admises en y glissant une dosette de
pensée magique. J’ai parlé dans cet ouvrage de la chance du débutant en
matière de recherche d’eau. Il ne se pose pas encore de questions et agit en
toute innocence.

La chance n’est-elle pas une expression du hasard ? Un hasard favorable,


dirons-nous. Si nous y accolons « du débutant », nous sousentendons que
les débutants ont souvent de la chance. Déjà, nous mettons à mal l’idée
d’aléatoire froid. Les aléas donneraient leur préférence aux débutants.

Cette expression populaire est-elle fondée ? Je n’en sais rien. Je me


souviens simplement d’avoir gagné de fortes sommes la première fois que
j’ai joué à la roulette et que ça ne s’est plus jamais reproduit, que j’ai
décroché le jackpot la première fois que j’ai glissé une pièce dans une
machine à sous et que si ça s’était reproduit, je serais très riche aujourd’hui.
Cette expression a donc un sens pour moi, si je me réfère à ma propre
expérience. Je suis persuadé que nous avons tous des expériences
semblables, ou d’autres qui nous montrent des gens très doués les premières
fois qu’ils font quelque chose.

Et si, dans nos premières fois, nous étions dans un état émotif qui éveille en
nous nos capacités les plus enfouies, celles qui flirtent avec le paranormal ?
À ce sujet, les chercheurs et statisticiens qui travaillent en parapsychologie
décrivent parfaitement et théorisent ce phénomène de baisse rapide des
résultats en laboratoire (élusivité). Comme si les phénomènes de cet ordre
étaient impossibles à prouver définitivement.
LES DANGERS DU « TOUT CROYANCE »

La littérature dédiée aux sourciers et magnétiseurs ne manque pas de vous


offrir des modes d’emploi et de nombreuses explications. Personnellement,
j’aime bien les mauvais élèves, ceux qui rêvent et n’écoutent pas trop ce
qu’on leur raconte. Après tout, les modèles qui sont proposés reposent pour
beaucoup sur des interprétations orientées ou des extrapolations de théories
scientifiques qui tentent de proposer un système de pensée. Vous avez
compris la méfiance que je nourris à l’encontre des positions fondées
exclusivement sur la croyance.

Croire aveuglément permet d’asseoir une assurance que l’on a déléguée aux
inventeurs des croyances en question. Cependant, les limites sont évidentes.

Si vous croyez que ce que vous disent les baguettes est toujours juste, vous
entrez dans l’illusion.

Si vous additionnez les croyances qui ne reposent sur rien de concret, vous
risquez de vous enfermer dans un monde éloigné du réel, qui ne concerne
que vous et les quelques adeptes des mêmes croyances.

Commencent alors la désocialisation, l’embrigadement. La maladie mentale


n’est pas très loin.

Sans parler de ces excès, il faut savoir que lorsque vous interrogez votre
pendule sur une chose vous concernant, ou relative à l’un de vos proches,
vous avez toutes les chances de faire parler vos désirs, je l’ai déjà dit.

Un autre danger lié à celui de la croyance est l’autosuggestion. On va se


persuader, en prenant en compte des données objectives, extérieures, que la
vérité est telle ou telle. Dès lors, les baguettes vont vous donner raison. Et
pourtant, ce n’est plus votre inconscient qui en provoque leurs mouvements
mais une conviction consciente. Si un copain sourcier me dit « tiens,
regarde ici, il y a une veine d’eau ! », qu’elle existe ou non, mes baguettes
(si je fais confiance au sourcier) vont confirmer ses dires. Plus on dispose
d’indices et plus notre mental prend le dessus. Une recherche valable dans
ces conditions est quasiment impossible.

La sourcellerie est très facile au débutant. Il reste ensuite à recouvrer la


liberté et l’autonomie de l’instinct, en faisant fi des connaissances et des
croyances.

Je respecte pour autant ceux qui vont plus loin dans la croyance. Il est
certain que nos ressentis nous fournissent un tas d’informations invisibles.
C’est à chacun d’en accepter la véracité et de construire sa propre
conception de l’univers. L’homme n’a jamais cessé de le faire et le rêve est
de toute façon une part indispensable à son équilibre et à son évolution.

Tout est affaire d’équilibre. Dans un monde matérialiste en crise, sans


idéologie, nous pouvons légitimement nous sentir en demande de
spiritualité. Certains l’ont bien compris et ont vite fait de vous faire
appréhender d’autres réalités qu’ils ont élaborées en puisant n’importe où,
de vous faire partager des ressentis, le tout avec, parfois, une grande
sincérité. Ils emploient des techniques de manipulation assez basiques,
parlant de libre arbitre, de physique quantique comme preuve avérée de
l’existence de mondes parallèles par la science. Ils réécrivent l’histoire à la
moulinette interprétative de leurs croyances.

Quelques personnes (sans doute assez nombreuses) ont trouvé le moyen de


gagner leur vie sur un tapis d’illusions. Ils vendent des stages, des bouquins,
des accessoires et talismans pour neutraliser les nocivités, des pendules
magiques, des pierres miraculeuses. Le risque de ce type de fréquentation
est une certaine forme de désocialisation, d’isolement (on ne fréquente plus
qu’adeptes et gourous) et de dépendance qui peut coûter cher.

Je me contente de mettre en garde contre les excès, ayant eu l’occasion,


parfois, de croiser dans les sphères du magnétisme et de la sourcellerie, des
gens déjà fragiles qui se déconnectaient dangereusement du réel. Internet
est un outil fabuleux de recherche mais aussi un vrai terrain de chasse.
LES FREINS DE L’HYPER RATIONALISME

Se positionner dans une démarche hyper rationaliste va vous bloquer tout


aussi rapidement. Nous avons vu que le phénomène sourcier n’est pas
avéré. Il n’existe donc pas dans le réel tel qu’il est défini par la science.
Quoi que vous fassiez, il se trouvera toujours quelqu’un pour vous dire que
vous êtes dans le délire, que vos réussites ne sont imputables qu’au hasard.
Dès lors, comment concevoir que vous puissiez donner à vos propres yeux
un quelconque crédit au fruit de vos recherches d’eau. Il faut
indéniablement accepter une part de croyance. Si vous êtes convaincu que
vous êtes capable de trouver une veine d’eau souterraine, que vous pouvez
soulager les maux de quelqu’un, vous avez toutes les chances d’y parvenir.

Il va de soi que si vous êtes dans des dispositions inverses, vous vous
tromperez inévitablement ou serez même tellement inhibé que vous ne
parviendrez à aucun résultat.

Admettre que ce phénomène n’est pas expliqué mais faire le choix de croire
qu’il existe, que vous en avez eu des preuves, est nécessaire. Au moment de
la recherche, l’heure n’est plus à essayer de comprendre comment ça
fonctionne. Il est juste temps d’agir en laissant parler son instinct, sans frein
et sans préjugé.
LES LIMITES DE LA SOURCELLERIE

Un sourcier qui vous annoncerait un taux de réussite de 100 % serait


malhonnête. D’ailleurs, vous pourrez pousser vos recherches sur le sujet en
allant visiter des sites de sourciers sur Internet ou en lisant quelques
ouvrages spécialisés. Tous sont unanimes.

Les raisons de ces limites sont multiples. La première est que nous sommes
sensibles à l’argile verte. Elle semble donner aux baguettes le même signal
que l’eau. Il arrive parfois qu’à la profondeur annoncée par le sourcier, le
foreur atteigne une couche d’argile. L’argile est très humide, mais,
évidemment, sa consistance interdit que l’on puisse en extraire l’eau.

Pour pallier ce problème, il convient d’avoir une convention mentale (la


définition de ce qu’on cherche) qui exclue l’argile. Mais cela ne suffit pas
toujours.

UNE EXPÉRIENCE MALHEUREUSE, BON EXEMPLE DE


L’AUTOSUGGESTION...
Une fois, j’étais arrivé en avance chez un client. C’était le propriétaire d’un
centre équestre qui avait besoin d’une quantité d’eau importante pour
arroser la carrière. Le terrain était situé assez haut sur un relief. Il ne fallait
pas se tromper. Une première recherche rapide m’a conduit à un endroit sur
lequel semblaient se croiser plusieurs veines d’eau.
Le client arrive. Je lui fais part de ma trouvaille. Il vient confirmer mon
intuition en me montrant un puits qui existe un peu plus haut, dans un axe
assez proche.
Sa femme et son petit-fils sont là. Il me demande s’ils peuvent me regarder
travailler. Puis, je fais essayer les baguettes aux uns et aux autres. Ce
moment de partage fait souvent partie de la visite.
Alors que je pense que mon travail est terminé, le client me dit que l’endroit
que j’ai déterminé lui convient peu. Il serait plus pratique d’aller chercher
l’eau à un autre endroit du terrain, plus loin et plus bas.
Si j’avais été un bon sourcier, à l’époque, j’aurais insisté pour que le forage
ait lieu à l’endroit que j’avais indiqué. Mais hélas, je suis allé prospecter
dans la zone que m’a indiquée le propriétaire. La configuration du relief
laissait supposer que l’eau pouvait très bien circuler à cet endroit.
Malgré des ressentis imprécis sur les positions, j’ai fini, après beaucoup de
temps, par définir un nouveau point de forage.
Cette histoire s’est soldée par un échec difficile à digérer.

Un autre élément d’échec est l’autosuggestion, comme nous avons vu pages


88 et suivantes. Nous nous laissons parasiter par des considérations
logiques ou des informations qui nous sont données. Et puis, tout
simplement, la déconcentration, la distraction, le désir de faire plaisir au
client. Il peut aussi arriver que nous trouvions une veine d’eau qui va être
exploitée un an ou deux puis va se tarir. Elle a pu être déviée par des
travaux de terrassement ou de construction en amont ou avoir été mal
évaluée.

La sourcellerie a la fragilité des ressentis du sourcier.


LE DOUTE, UN ÉQUILIBRE COMPLEXE

Dès lors que l’on s’inscrit dans une quête de connaissance, dans une
recherche de vérité, le doute est une posture philosophique primordiale. La
remise en question est toujours préférable à l’aveuglement et à
l’ingurgitation de connaissances livresques.

Le doute a donc des vertus essentielles pour qui veut aller de l’avant.

Néanmoins, dès lors que nous prenons nos baguettes ou notre pendule et
que nous engageons une prospection, il n’est plus question de douter. Nous
sommes, à cet instant, en pleine action, dans un état de neutralité et
d’innocence. La réflexion est au placard.

Celui qui doute au moment de chercher ne peut qu’échouer. Il en est des


baguettes comme du reste.

Nous voilà donc contraints à une sorte de schizophrénie : douter à chaque


instant de ce que l’on croit savoir et trouver une tranquille assurance quand
nous promenons nos baguettes au-dessus des sources enfouies.

Les pieds sur terre et la tête dans l’invisible, un point d’interrogation


flottant dans les airs.
10 À vous de jouer !

Je crois avoir fait le tour de la question à partir des mes connaissances


actuelles. Je n’ai pas voulu faire un livre érudit ni un manifeste. Ce livre
n’est surtout pas une somme de vérités mais le témoignage de mon propre
parcours dans le domaine des sources.

Deux jours avant d’écrire ces dernières lignes, j’ai fait essayer mes
baguettes à un couple d’amis. Le mari a vu les baguettes parallèles se
croiser à l’endroit où je connaissais l’existence d’eau souterraine. Il
n’arrivait à rien avec la baguette en fourche. Pour sa femme, ce fut
l’inverse. La fourche se baissait avec force au même endroit, tandis que ses
baguettes restaient tristement parallèles.

J’espère que, comme eux, vous aurez, après la lecture de cet ouvrage, le
plaisir de ressentir ce mouvement quelque peu magique. Car, j’en suis
convaincu, nous sommes tous potentiellement sourciers.

Au-delà de ce plaisir ludique, votre curiosité aura sans doute été éveillée par
d’autres questionnements, plus larges.

Si parmi vous, certains se prenaient de passion pour la sourcellerie, je serais


comblé d’en être un peu responsable.

J’ai pris en tout cas beaucoup de plaisir à écrire ce livre et à partager mes
maigres connaissances qui, j’en suis certain, m’auront déjà conduit plus loin
au moment où vous l’aurez ouvert.
Index
A
autosuggestion 88, 91
B
baguette 3, 4, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 25, 26, 28, 39, 83
choisir sa 20
de coudrier 18
en L 23, 24, 27
en Y 18
profondeur d’eau 39
universelle 55
baguettes 18
Bio-PK 71
bobber 55
BRMG 47
C
champ magnétique 5, 6, 7
clairvoyance 71
convention mentale 21, 27, 32, 35, 58, 91
cryptochromes 7
E
eau 33, 42
débit 39
recherche d’une veine 36
expérience
effets de la pensée 65, 68
F
foi 78
foreur 43, 45
G
géobiologie 4, 83, 84
géothermie 44
H
hyper rationalisme 90
I
IMI, Institut métapsychique international 70
intention 78
K
Klaus Schulten 7
M
magnétiseur 74
magnétisme 9, 74
magnétites 5
Masaru Emoto 63
O
outils 6, 16
P
pendule XII, 4, 16, 29, 30, 31, 32, 33, 38, 39, 40, 53, 66, 82, 84
profondeur d’eau 38
recherche sur plan 54
penduleurs 54
précognition/rétrocognition 71
psychokinèse 71, 73
puisatier 45
R
radars 43
radiesthésie 81
rad-master 23
recherche sans outil 57
réglementation 48
remote-viewing 61
ressenti 16
rhabdomancie 17
S
sourcellerie 2, 85, 89, 90
sourcier 42, 44
sourcier foreur 43
T
techniques 16
télékinésie 71
télépathie 71
tenseur 55
V
vision à distance 61, 71
visualisation 78
Y
Yves Rocard 5

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