Chapitre 1

Statique des Fluides

Situation :
L’étude des propriétés des fluides au repos ou uniformément accélérés constitue la statique des
fluides. Dans cette situation il n’y a pas de mouvement relatif entre les particules fluides et donc
il n’ y a pas de contraintes de cisaillement entre les couches. Les forces mises en jeu sont
uniquement due à la pression.

Notion de pression statique :

La pression statique est le résultat de l’application d’une
force F perpendiculairement sur une surface S (PASCAL
Blaise : (1623-1662) ; Savant, philosophe et écrivain
Français)
F
P
S
La force de pression est toujours dirigée vers l’intérieur
du volume et est normale à la surface

L’unité légale (SI) de pression est le Pascal. 1Pa = 1N / m2

On utilise également l’hectopascal (hPa) 1hPa = 100 Pa
Autres unités :
 le bar 1bar = 105 Pa = 10N / cm2
 l’atmosphère 1atm = 101325 Pa = 1013 hPa appelée pression atmosphérique
normale
La pression statique est une grandeur scalaire qui ne dépend pas de l’orientation de la surface.
Elle est isotrope (théorème de Pascal).

Pression absolue et pression relative

La pression absolue est la pression mesurée par rapport au vide absolu (c'est- à- dire l'absence
totale de matière). Elle est toujours positive.
La pression relative, dite pression manométrique, se définit par rapport à la pression
atmosphérique existant au moment de la mesure: cette pression peut donc prendre une valeur
positive si la pression est supérieure à la pression atmosphérique ou une valeur négative si la
pression est inférieure à la pression atmosphérique.

Équation fondamentale de l'hydrostatique

Considérons, comme le montre le schéma de la figure 1, un élément de volume fluide de
forme parallélépipédique et de volume dV = dxdydz.

Faisons le bilan des forces agissant sur cet élément de volume. On peut distinguer deux types
de force : les forces de surface et les forces de volume. Les premières sont des forces de
pression. Les deuxièmes se résument à la seule force de pesanteur, c'est-à-dire le poids de
volume dV.
 Figure 1
a) Forces de surface
Si l'on note dFz la composante suivant z de la force de pression, celle-ci peut s'écrire :

où p(z) et p(z+dz) sont respectivement les pressions agissant sur la face inférieure et la face
supérieure du parallélépipède. Puisque dz est petit, on peut effectuer un développement de
p(z+dz) au premier ordre :

Par conséquent, il vient :

Par analogie, suivant les autres directions, on trouve :

La résultante s'écrit donc :

b) Forces de volume
Il s'agit simplement du poids de l'élément de volume dV. On a donc :

où est l'accélération de la pesanteur et la masse volumique du fluide.

c) Bilan
D'après le Principe Fondamental de la Dynamique (PFD), la résultante des forces s'exerçant
sur un corps est égale au produit de sa masse dm par l'accélération qu'il subit. Ici,
soit le fluide est au repos, auquel cas, 𝑎⃗ = ⃗⃗
0 soit il est uniformément accéléré ce qui permet
⃗⃗
d’écrire⃗⃗⃗𝑎⃗ ≠ 0.

On a donc : , soit encore : .

En simplifiant par dV, on obtient une équation, indépendante de l'élément de volume choisi
et donc valable en tout point du fluide :

et qui, pour un fluide au repos, se simplifie pour donner l’équation fondamentale de

l'hydrostatique :

Considérons alors que le champ de pesanteur est tel que . Par projection sur les
trois axes du référentiel cartésien, on obtient :

Par conséquent, et l'équation fondamentale de l'hydrostatique se résume à :

Application aux fluides incompressibles

Lorsqu'un fluide peut être considéré comme incompressible, il en résulte que sa masse
volumique est une constante : . Si, en outre, les variations de
l'accélération de la pesanteur sont négligeables, sera considérée constante .
Dans ces conditions, l'équation fondamentale de la statique des fluides montre que la pression
varie linéairement avec :

d'où :

p(z) = -gz+Cte
 Figure 2
Si pour un niveau de référence z0 la pression vaut P0, alors la pression pour un niveau z
quelconque s'exprime comme :

On peut également exprimer cette même pression en fonction de la profondeur h = z0-z (voir
figure 2) :

Les conséquences qui découlent de l'équation fondamentale de l'hydrostatique, sont

nombreuses et importantes:
 les surfaces isobares (surfaces où la pression reste identique) dans un fluide homogène
soumis à l'action de pesanteur sont des plans, car P = Cte entraîne h = Cte,
 la surface de séparation de deux fluides de densité différente et non miscibles est un
plan horizontal,
 la différence de pression entre deux points quelconques A et B, pris à l'intérieur du
fluide, ne dépend que de la distance verticale entre les deux points.
 la pression n'est pas influencée par la forme du récipient

Applications :
1. Combien faut-il de mètre d’eau et de mercure pour avoir une P de 1 bar ?

2. La cuve ci-contre est à moitié pleine. Calculez la C

différence de pression entre les points A et B, puis entre
B
les points B et C. Comparer ces résultats et conclure ! On h
donne : eau =1000kg/m3 et air =1,3 kg/m3, h = 1,6 m
A
Mesures de pression
Mesure de la pression atmosphérique, Baromètre à mercure : (Torricelli, 1643)

Un peu d’histoire :
Les fontainiers du duc de Florence faisaient l'essai des pompes
aspirantes, et ces essais échouèrent parce que les tuyaux excédaient
en longueur 10 m 66 cm (l’eau ne sortait pas des tuyaux).
Les fontainiers allèrent trouver Galilée, et ils le prièrent de leur
dire pourquoi l'eau ne montait dans la pompe que de 10 m 66 cm.
Galilée, donna une mauvaise raison, qui fut loin de convaincre son
élève Torricelli, qui se trouvait présent. Il se servit de mercure,
qui, est plus dense que l'eau, Il prit donc uu tube de verre long
d'environ un mètre 25 centimètres, hermétiquement fermé par un
bout, ouvert par l'autre. Il le remplit de mercure, et, plaçant le
doigt sur l'extrémité ouverte , il le renversa dans une capsule pleine
de la même substance , ayant soin de ne retirer le doigt qu'après
l'immersion. Ce qu'il avait prévu arriva : le mercure se maintint
dans le tube à 76 centimètres de hauteur, d'où il conclut que la
PB - PC = Hg.g.h = PB = PA = P0 , colonne d'air extérieure équivaut en poids à une colonne de
mercure de 76 cm , ou à une colonne d'eau de 10m 66 cm.
car PC = 0 ==>
P0 = 13.596(kg/m). 9,806(m/s).
0,76(m)
P0 = 1,013.105 Pa (i.e. 1013 mbars) Soit 76 cm de mercure

Les manomètres à tubes en U:

Dans l'industrie chimique, on mesure en
réalité dans la grande majorité des cas  du fluide
des pressions relatives ce qui est
suffisant. L'utilisation de l'eau ou du
mercure, comme fluide manométrique,
est fonction du but poursuivi: l'eau
convient mieux pour de faibles
pressions (inférieures à 0,1 bar) grâce à
une bien meilleure précision. Par contre
le mercure s'impose pour des valeurs
supérieures à cause de la trop grande
taille des tubes nécessaires.
man fluide manométrique

A gauche, on a PB = PA + ghBA = PA + gh1

A droite, on a PB = PD + manghBD = Patm + gh2
PA PA -Patm =  man gh 2gh1 
Si le fluide est un gas, alors man >> . Dans ce cas le terme gh1 peut être négligé, et la
pression manométrique sera donnée par
PA PA -Patm =  man gh 2
Poussé d'Archimède : (-287 à -212)
Théorème :
La résultante des forces de pression exercées sur la
surface un objet complètement immergé, encore appelée
poussée d'Archimède, est égale et opposée au poids du
volume de fluide déplacé par l’immersion.

On remplace
Fluide par du fluide Fluide
Fp = ? Fp
immobile immobile
S S
Corps V Fluide V
étranger en
équilibre

fluideVg

Le champ de pression est le même dans les deux cas, donc Fp aussi. L’équilibre dans le
deuxième cas montre que Fp= fluideVg

Pcorps- Fp = (corpsfluide)Vg ≠  Fp= fluideVg

Le corps n’est pas en équilibre :
S
• corps fluide : il descend
Corps V
• corps fluide : il monte étrange
r

Pcorps= corpsVg

Iceberg
On peut généraliser le raisonnement au cas où un
objet est partiellement immergé.
V
On retiendra : Fp= - fluideVimmergé g,
Dans ce cas l’équilibre est possible :
Le corps est moins dense fluide>corps Vimmergé

Pcorps - Fp = (corpsVcorps- fluideVimmergé ) g = 0

 Exercices
Chapitre 1 Statique des fluides
Exercice 1
Un iceberg de masse volumique ρg = 920 kg/m3 flotte sur l’océan (ρe = 1025 kg/m3). Quelle
fraction de son volume se trouve sous l’eau ?
Exercice 2:

La densité d’un liquide  peut être déterminée eau

par un manomètre. h = 0.3m, L = 0.2m, eau =
1000kg/m3. Trouver l’expression de  en
fonction des données.
liquide
e

Exercice 3 :
Trois pistons en communication,sont exposés aux
forces F1, F2 et F3.
F1 = 1100 N
F2 = 600 N
F3 = 1000 N
A1 = 0.04 m2 A2 = 0.02 m2
A3 = 0.03 m2
ρ = 103 kg/m3
g = 10m/s2
Déterminer les différences de niveau Δh1 et Δh2!

Exercice 4 :
Une cuve cylindrique flotte dans un autre
cylindre, rempli avec de l'eau. En ajoutant une
masse m, la surface de l'eau est augmentée de
ΔH. ρ, A, m sont données
Déterminer la différence de niveau ΔH!

Exercice 5 : Interface huile-eau dans un tube en U

On considère un tube en U rempli d’eau jusqu’à une hauteur H = 10 cm par rapport au fond.
La section du tube est s = 1 cm2. On ajoute 2 cm3 d’huile dans une des branches du tube. La
masse volumique de l’huile est égale à 0.6 fois celle de l’eau.
A quelle hauteur se trouve l’interface entre l’eau et l’huile ? A quelle hauteur se trouve la
surface libre de l’eau dans l’autre branche ?
2.