Fiche 7 S’orienter
À partir de « Le voyage, c’est quoi ? » pp. 4-5 – « Le monde dans nos assiettes » pp. 18-19
Leçon Les élèves pourront expliciter que le découpage se fait
en 24 parties. On note qu’on nomme ces parties ces
« fuseaux horaires ». On peut déduire cela logiquement
Les décalages horaires en voyage du fait qu’il y a 24 heures par jour.
Les notions sont amenées ou rappelées : la présence sur
> Matériel le globe terrestre d’éléments de repérage (méridiens,
- Cartes des fuseaux horaires, quelques globes terrestres. équateur, pôles, hémisphères) ; le fait que l’heure d’un
- Lampe de poche pour représenter le Soleil, petite boule lieu est déterminée par la position du méridien de ce lieu
(polystyrène) percée de part en part d’un axe (aiguille à par rapport au Soleil ; la détermination du « méridien de
tricoter, pic de brochette…) pour représenter la Terre. Greenwich ».
Des exercices d’applications sont donnés.
1. Quelles sont les différences d’heures
#Option de recherche
à différents endroits de la Terre et - Première séance : le phénomène jour/nuit
pourquoi ? « Essayez d’expliquer, par un dessin et des
commentaires, pourquoi, lorsqu’il est midi à Bruxelles,
> Déroulement c’est la nuit à Sydney ? » (Ces deux villes sont situées
a) Situation mobilisatrice dans deux fuseaux sensiblement opposés et on ne
« Comment se fait-il qu’au même moment, l’heure ne soit s’intéresse pour l’instant qu’au phénomène journée/
pas identique dans deux villes éloignées de la Terre ? » nuit.)
Les élèves émettent des hypothèses. Pour argumenter, Par petits groupes, les élèves élaborent une affiche sur
des connaissances nécessaires sont reformulées comme laquelle ils formulent, à l’aide de textes et de dessins,
le caractère sphérique de la Terre, le fait que quand il l’explication qu’ils imaginent.
fait jour chez nous, il fait nuit de l’autre côté de la Terre, Beaucoup d’élèves dessineront et formuleront des
d’autres connaissances sont notées comme étant à explications : « Le Soleil ne peut pas éclairer Bruxelles et
vérifier et à mieux formuler. Ainsi les élèves pourront Sydney en même temps », « Sydney est de l’autre côté de
formuler, parfois confusément, que la Terre tourne la Terre… »
sur elle-même et autour du Soleil, ce qui provoque L’enseignant note explicitement au tableau LES
l’alternance des jours et des nuits. HYPOTHÈSES : des formulations qui traduisent des
confusions et des approximations dont on vérifiera la
b) Exercices pratiques de découverte rigueur lors des séances suivantes.
- Individuellement, chaque élève dispose d’une carte Les séances suivantes consisteront progressivement à* :
des fuseaux horaires sur laquelle sont portées quelques - Élaborer un lexique et définir : pôles, équateur,
grandes villes (voir annexe). Ils répondent à des méridien, fuseau, hémisphères, etc.
questions horaires, par exemple (des noms de villes - Consolider les définitions et vérifier les hypothèses
seront donnés selon l’actualité et les centres d’intérêt de trouvées précédemment en les visualisant sur une boule
la classe) : blanche représentant la Terre et en manipulant une
- S’il est midi à Bruxelles, quelle heure est-il à Pékin ? source de lumière.
- S’il est 8 heures à Paris, quelle heure est-il à New York ? - Comprendre le principe des fuseaux horaires. Traiter
- S’il est 14 heures à Moscou, quelle heure est-il à Dakar ? d’autres exemples.
- S’il est 15 heures à Mexico, quelle heure est-il à Delhi ? - Comprendre sur un globe terrestre le sens
Puis, en passant par un échange par deux ou directement de l’expression « d’Ouest en Est » qui qualifie
collectivement, les élèves confrontent leurs réponses. habituellement le sens de rotation de la Terre.
L’enseignant récapitule la manière d’utiliser la carte. - Garder la trace de ce qui a été compris, s’exercer.
- Par deux, les élèves inventent par écrit et résolvent puis
se posent mutuellement de nouvelles questions. En cas 2. Pourquoi Philéas Fogg a-t-il « gagné un jour » ?
de désaccord, ils sollicitent l’enseignant.
> Préparation
c) Explications Voir annexe et sitographie**
L’enseignant lance la réflexion : « Pourquoi ces
différences d’heures ? Pourquoi ce découpage du *Voir la séquence didactique « Quelle heure est-il à Paris, Pékin ou
planisphère ? » Sydney ? Étude des fuseaux horaires » : http://www.grenoble.iufm.fr/
privas/ressourPedag/docOfficiel/fuseauxHorai.pdf
** Merci à mon neveu Cédric qui m’a envoyé ces explications !
#Option rapide Sur internet :
L’enseignant fait réfléchir de manière dirigée (en fonction www.voile.banquepopulaire.fr
du niveau qu’il vise) : « Combien y a-t-il de parties dans ftp://ftp.ac-nantes.fr/ia/72/poleHG/verne.pdf
ce découpage de la carte ? Pourquoi 24 ? Que se passe-t- http://www.changement-egalite.be/spip.php?article544
Le texte de J. Verne est disponible sur :
il entre New-York et Djakarta par exemple ? » http://www.fourmilab.ch/etexts/www/tdm80j/tdm80j.html
Dossier pédagogique – Philéas & Autobule n°24 26
Fiche 7 S’orienter
À partir de « Le voyage, c’est quoi ? » pp. 4-5 – « Le monde dans nos assiettes » pp. 18-19
> Déroulement
(Cette démarche doit être très démonstrative si les
élèves n’ont pas bénéficié d’une recherche à l’épisode
précédent)
L’enseignant pose l’énigme : « Phileas Fogg a raté le
train et pense avoir perdu son pari. Mais Passepartout lui
fait remarquer qu’il a en fait gagné un jour, vingt-quatre
heures dans son périple ! Comment est-ce possible ? »
Les élèves sont incités à simuler un voyage autour de
la Terre. Il est plus éclairant pour cela de poser, par
exemple, que notre Philéas peut aujourd’hui faire le tour
de la Terre en 24 heures en avion, qu’il quitte Londres
vers l’est le 1er mai à 12 h.
L’enseignant donne un premier indice : Si le voyage
pouvait être divisé en 4, et qu’il avançait à vitesse égale,
quelle part du voyage aurait-il fait à 18 h ? À 24 h ? À 6 h
du matin ? À 12 h le lendemain ? Où est le soleil dans le
ciel à ce moment-là ?
L’enseignant rappelle que pendant ce temps, la Terre
continue de tourner…
Les élèves tâtonnent, manipulent la mappemonde,
raisonnent, dessinent.
Dans le livre de Jules Verne, en avançant vers l’est,
Philéas Fogg allait au devant du Soleil, et, par
conséquent, les jours diminuaient pour lui (d’autant de
fois 4 minutes qu’il franchissait de degrés dans cette
direction). Phileas avait passé la ligne de changement de
date sans s’en apercevoir. Au point que, après un tour de
Terre, il avait cumulé un décalage horaire de 24 heures,
de sorte que son calendrier (dans son journal de bord),
indiquait le 21/12 alors que le calendrier local indiquait le
20/12.
Compétences
Éveil géographique. Par l’intermédiaire de situations
concrètes, découvrir progressivement la diversité des
informations fournies par les cartes (764-765)
Utiliser des représentations spatiales [G15]
Éveil et initiation scientifique : Initier à la Terre, dans le
système solaire (703-704)
Mettre en évidence des relations entre deux variables [S13]
Dossier pédagogique – Philéas & Autobule n°25 27
Annexes de la fiche 7 Les fuseaux horaires (1)
De nombreux planisphères avec fuseaux horaires sont disponibles sur Internet.
? TABLEAU des localisations selon les fuseaux horaires :
Fuseau horaire Décalage Ville Pays
-11 01:00 Apia Samoa
-10 02:00 Honolulu États-Unis-Hawaii
-9 03:00 Anchorage États-Unis-Alaska
-8 04:00 Los Angeles États-Unis-Californie
-7 05:00 Calgary Canada
-6 06:00 Mexico Mexico
-5 07:00 New York États-Unis
-4 08:00 Santiago du Chili Chili
-3 09:00 São Paulo Brésil
-2 10:00 Fernando de Noronha Brésil
-1 11:00 Praia Cap Vert
12:00 Londres Royaume-Uni
+1 13:00 Paris France
+2 14:00 Le Caire Égypte
+3 15:00 Moscou Russie
+4 16:00 Dubai Émirats arabes unis
+5 17:00 Karachi Pakistan
+6 18:00 Dhaka Bangladesh
+7 19:00 Jakarta Indonésie
+8 20:00 Hong Kong Chine
+9 21:00 Tokyo Japon
+10 22:00 Sydney Australie
+11 23:00 Nouméa France-Nouvelle-Calédonie
+12 00:00 (le jour suivant) Auckland Nouvelle-Zélande
+13 01:00 (le jour suivant) Nuku’alofa Tonga
Dossier pédagogique – Philéas & Autobule n°24 28
Annexes de la fiche 7 Les fuseaux horaires (2)
L Je retiens : Les fuseaux horaires
Le « changement d’heure » lorsqu’on se déplace à la surface de la Terre est dû à la
rotation de la Terre qui fait apparaître le « lever » puis le « coucher » du Soleil. Entre ces
deux moments, le temps s’écoule en fonction de la position du Soleil dans le ciel.
Comme la Terre tourne en 24 heures, le globe terrestre a été divisé en 24 fuseaux horaires
de même taille. Un fuseau horaire est une zone terrestre où l’heure est considérée
comme identique en tout point.
La zone couverte par un fuseau se situe entre deux méridiens distants de 15° et s’étendant
du pôle nord au pôle sud. Au passage d’un fuseau à l’autre l’heure augmente ou diminue
d’une heure.
En 1876, le méridien de Greenwich a été défini comme la ligne de changement de date.
Le premier fuseau est donc déterminé par le méridien de Greenwich.
Un système d’heure d’été a été créé dans de nombreux pays pour réaliser des économies
d’énergie (il fait clair plus tard, on allume moins vite l’éclairage). L’heure légale peut
ainsi être décalée par rapport à l’heure du fuseau.
Dossier pédagogique – Philéas & Autobule n°24 29
Annexes de la fiche 7 Les fuseaux horaires (3)
Si Philéas Fogg, aujourd’hui, pouvait faire le tour du monde en 24 heures et non en 80
jours, que se passerait-il ?
« Les fuseaux horaires sont pratiques pour faire un lien simple entre le temps et la position solaire locale : à midi, le Soleil
est au plus haut dans le ciel (approximativement). Le problème est qu’une fois qu’on se déplace, l’heure solaire n’est plus
une bonne référence pour mesurer le temps.
Imagine que tu prends un avion capable de faire le tour de la Terre en exactement 24 heures, partant à midi et allant vers
l’ouest. Du point de vue géocentrique, l’avion et le soleil se déplacent alors autour du monde à la même vitesse et dans
la même direction. Tout le long du voyage, tu verras alors le Soleil à son point le plus haut dans le ciel, il ne se couchera
jamais. En termes de temps solaire (et donc dans les fuseaux horaires où l’avion passe), il sera midi tout le long de ton
voyage. Tu atterriras à midi, sans avoir vu un jour solaire passer. Ceux qui sont restés à terre te diront que 24 heures
sont passées, sans réelle contradiction puisque tu auras pu toi-même mesurer le temps écoulé à l’aide d’une montre par
exemple.
On voit là la différence entre le temps solaire apparent et le temps absolu, le premier n’étant plus fiable à partir du
moment où l’on se met en mouvement par rapport au Soleil. Un cadran solaire et une montre seront en accord jusqu’à
ce qu’on les déplace. Il n’y a plus de paradoxe si on se réfère à une échelle de temps commune entre ceux qui restent
sur terre et ceux qui font leur tour du monde (par exemple, l’heure de Greenwich). Les mêmes 24 heures (donc un jour)
s’écoulent pour les voyageurs et les non-voyageurs. La seule différence est que ces derniers auront vu le Soleil se
coucher.
Le Soleil n’est pas nécessaire pour parler de temps, si on oublie son existence le problème ne se pose même plus. »
Mais s’il partait vers l’est ? Gagnerait-il encore un jour ? À la tour de contrôle verrait-
on revenir son avion à Londres… au moment-même de son départ ?!
« Dans mon exemple du tour du monde en 24 heures vers l’ouest, le voyageur ne voit jamais le Soleil se coucher, donc si il
se base sur le Soleil pour calculer la durée du voyage il en déduira qu’il a duré zéro seconde. En effet, il sera parti à midi,
n’aura jamais vu la nuit, et sera arrivé à midi, donc le même « jour » de son point de vue. Comme si le temps s’était arrêté
dès le décollage.
Si le voyage se fait vers l’est et commence à midi, du point de vue du voyageur il sera minuit (solaire) au quart du voyage,
quand l’avion sera près d’Oulan Bator et le Soleil au-dessus de Chicago. Ensuite, arrivé aux antipodes de Londres, il
sera à nouveau midi (solaire) au moment où l’avion et le Soleil «se croisent». Aux trois-quarts du voyage, le Soleil sera
sur Oulan Bator et l’avion à Chicago, il sera à nouveau minuit (solaire) pour le voyageur. Au retour à Londres, à midi, le
voyageur aura vu deux jours passer, mais la tour de contrôle en aura vu un seul. Vu sur un cadran solaire, le temps du
voyageur s’écoule au double du rythme du vrai temps mesuré à l’aide d’une montre.
Comme je l’ai dit plus tôt, le Soleil cesse d’être un outil fiable de mesure du temps dès qu’on commence à se déplacer,
puisque l’heure solaire dépend du méridien sur lequel on se trouve. Pour mesurer des temps à des endroits différents du
globe, il faut choisir une référence et s’y tenir. Par exemple le «temps universel coordonné» (ou temps de Greenwich). Si
le voyageur et la tour de contrôle synchronisent leurs montres au départ et ignorent les cycles solaires, ils seront tous
deux d’accord sur la durée du voyage à l’arrivée.
En se basant sur la position du Soleil dans le ciel (et donc des cycles jour/nuit) pour mesurer le temps d’un tour du
monde, on aura toujours un jour de décalage par rapport aux non-voyageurs. On aura compté un jour de plus que ces
derniers dans le cas d’un voyage vers l’est, ou un jour de moins pour un voyage vers l’ouest. C’est le voyageur qui aura
tort, puisqu’il aura redéfini la notion de «jour» par rapport aux non-voyageurs : un jour est défini comme 24 heures, soit
24 x 60 minutes, soit 24 x 60 x 60 secondes, et la seconde elle-même est très précisément définie à partir des oscillations
d’énergie d’un atome de césium. Pour autant qu’on ne se déplace pas pendant la mesure, l’heure solaire est une bonne
approximation de ce «vrai» temps atomique (on s’est arrangé pour définir une seconde sans trop chambouler la définition
solaire historique). Par contre, le temps atomique et le temps solaire ne s’écoulent plus de la même façon lorsqu’on se
déplace : en faisant un vingt-quatrième de tour du monde vers l’ouest, le Soleil se trouve au zénith une heure plus tard
qu’il l’était avant le déplacement (évidemment, il ne peut pas être au zénith partout en même temps !); les échelles de
Dossier pédagogique – Philéas & Autobule n°24 30
Annexes de la fiche 7 Les fuseaux horaires (3)
temps sont donc décalées d’une heure.
Le « vrai » temps (donné par une montre) s’écoule de la même façon pour tout le monde. Si Philéas et les observateurs
restés au sol se basent sur la même échelle de temps, ils mesureront tous les deux un voyage de 80 jours (ou plutôt 79
si j’ai bien compris l’histoire). Si par contre Philéas décide de se construire une montre avançant trop vite, il redéfinira sa
notion de « jour » et risquera bien d’en compter un de trop.
Si le voyageur faisant son tour du monde en 24 heures souhaite régler sa montre à chaque passage d’un fuseau à l’autre,
il devra ajouter une heure en arrivant à la côte belge, une de plus en arrivant en Biélorussie, etc., jusqu’à arriver à la
fameuse ligne de changement de date au-dessus du Pacifique où il devra retirer 24 heures à sa montre, puis à nouveau en
ajouter à chaque passage de fuseau. Au final, il aura ajouté 12 heures, retiré 24 heures en passant la ligne de changement
de date, et à nouveau ajouté 12 heures avant d’arriver à destination. Si sa montre est en panne (et son bon sens aussi), il
pensera bien sûr se retrouver au même moment qu’au départ, mais il ne faut pas oublier que le temps s’écoule entre les
passages de fuseaux. Les différents ajouts et soustractions d’heures à sa montre donnent au total un changement nul,
auquel s’ajoute la durée du voyage de 24 heures. Il aura donc tout de même mesuré 24 heures de voyage. »
(Cédric Bamps, étudiant en physique, ULB – par courriel)
Dossier pédagogique – Philéas & Autobule n°24 31
