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Cours 2

Ce document traite des effets du contrat de vente, notamment le transfert de propriété et le transfert des risques entre le vendeur et l'acheteur. Il décrit également les obligations du vendeur, telles que l'obligation de délivrance, d'information et de conseil, de garantie et de sécurité.

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Cours 2

Ce document traite des effets du contrat de vente, notamment le transfert de propriété et le transfert des risques entre le vendeur et l'acheteur. Il décrit également les obligations du vendeur, telles que l'obligation de délivrance, d'information et de conseil, de garantie et de sécurité.

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Chapitre 2.

Les effets du contrat de vente


Section 1. Les effets réels de la vente
Les effets réels du contrat de vente sont au nb de 2 : le transfert de pté et le transfert des
risques.
§1. Le transfert de propriété
A) Les dispositions légales
En vertu de l’art 1196 du Cciv, le transfert de pté est solo consensu càd qu’il est immédiat, il
s’opère au moment de l’échange des consentements des parties et c’est d’ailleurs ce que
prévoit explicitement l’art 1583.
Mais ce transfert de propriété immédiat peut poser difficulté pour les choses de genre ou
futures.
NB : Les choses de genre sont celles qui nécessitent d’ê individualisées avant de voir leur pté
transférée.
Pour les choses de genre, on considère que le transfert est retardé jusqu’à l’individualisation
du bien, et pour les choses futures, il est retardé à l’achèvement de la chose (sauf clauses
spé).
B) Le régime conventionnel
Le rég prévu par la loi n’est que supplétif de volonté, càd qu’il est possible
conventionnellement de modifier le moment du transfert de pté.
Il existe 3 techniques contractuelles :
1) La clause instaurant une condition suspensive
Les parties peuvent convenir d’insérer dans le contrat une clause posant une condition
suspensive qui va retarder la formation du contrat. La vente n’est en réalité pas conclue tant
que la clause ne s’est pas réalisée. L’exemple type est la condition suspensive d’obtention
d’un prêt.
Et, parfois, cette condition est présumée par le juge, même si elle n’apparait pas explicitement
dans le contrat. C’est notamment le cas des ventes en libre-service, puisque depuis 1915, la
jp considère que dans ce type de vente, il y a une condition suspensive de paiement du prix à
la caisse. Tant que le prix n’est pas payé on est donc libre de reposer le produit et on n’est pas
encore proprio de la chose en q°.
2) La clause de réserve de propriété
Dans le but d’assurer le paiement complet du bien vendu, il est loisible au vendeur d’inclure
une clause de réserve de pté qui retarde le transfert de pté jusqu’au paiement du prix. Et
donc, en cas d’incident de paiement, le vendeur pourra reprendre le bien dont il est resté
proprio. Mais pour que le vendeur soit pleinement protégé, il faut que la chose ait gardé son
individualité, càd qu’elle n’ait pas subi de transformation ou ait été incorporée à un autre bien.
Ici on ne va donc retarder que l’effet translatif de pté jusqu’au paiement intégral du prix par
l’acquéreur. C’est donc une clause qui va préciser que tant que l’acquéreur n’aura pas payé le
prix complet, le bien demeurera la pté du vendeur. C’est le cas de la plupart des contrats
portant sur des choses mobilières.
Cette clause s’analyse par la Cour comme une sorte de sûreté qu’a le vendeur sur le paiement
du prix, et depuis l’ordo de 2016 portant réforme du drt des suretés, cette clause est codifiée
dans le Cciv à l’art 2367.
Certaines conditions sont ttefois prévues quant à sa validité :
La Cass considère qu’il faut s’assurer du consentement réel des deux parties (car elle a une
incidence majeure sur le contrat puisque la vente a pour objet principal le transfert de pté), et
la clause doit être lisible et claire.
Et lorsqu’il y a discordance entre 2 textes, il faut alors retenir qu’il n’y a pas de clause.
Le proprio de la chose peut revendiquer la chose tant qu’il n’a pas reçu l’entièreté du prix,
mais si l’acheteur a payé une partie du prix, le vendeur devra alors restituer cette partie (art.
2271).
Notons aussi que si le bien est déjà revendu par l’acquéreur sans qu’il n’ait été payé
totalement, le sous-acquéreur est protégé, mais l’acheteur initial pourra se voir revendiquer
le prix de vente du bien (c’est une subrogation).
Concernant les biens fongibles (art. 2369), il s’agit d’un droit de revendication d’un bien que
l’on n’a jamais possédé.
3) La clause anticipant le moment de transfert de propriété
Le transfert de pté peut aussi se faire au fur et à mesure de la construction de la chose -> c’est
le cas notamment des ventes VEFA (ventes en état futur d’achèvement). Et si le vendeur fait
faillite, l’acheteur devient alors proprio de la chose construite.
C) Les difficultés entrainées par le transfert de pté
2 difficultés :
1) L’existence d’un débat doctrinal sur l’obligation de donner
Il existe un débat doctrinal sur l’oblig° de donner qui pose la q° de savoir s’il n’existe dans le
contrat de vente, qu’un effet réel de pté ou une oblig° supplémentaire de donner de la part du
vendeur ? Est-ce que transfert de pté résulte d’une oblig° de donner autonome ou est-il
seulement un effet immédiat de la ccl° du contrat ?
A priori, la q° est réglée par la réforme de 2016 qui a supprimé l’oblig° de donner, si bien que
seul existe a priori le transfert de pté comme effet légal attaché au contrat. Et l’oblig° de
donner n’est alors qu’un effet réel du transfert de pté.
De plus, puisque le transfert est automatique, ça parait contradictoire avec la notion même
d’oblig°.
2) L’opposabilité du transfert de propriété à l’égard des tiers
La vente est un contrat translatif de pté mais qui n’a d’effets qu’à l’égard des tiers puisque la
pté est un droit d’exclure autrui. Donc pour ê réellement efficace, il faut que le transfert de pté
soit opposable vis-à-vis des tiers.
Mais la q° s’est posée dans le cas des achats successifs (lorsqu’un vendeur vend un même
bien à plusieurs pers), de savoir qui était le proprio.

En matière d’immeubles, c’est l’art 1198 qui règle la q°, càd que c’est le 1 er qui a publié son
titre qui devient le véritable proprio.
Et en matière de biens mobiliers, comme par pcp il n’y pas de publicité, c’est le possesseur de
bonne foi qui va sera considéré comme le véritable propriétaire.
§2. Le transfert des risques
Le transfert des risques pose la q° de savoir qui du vendeur ou de l’acheteur doit supporter le
risque de la perte ou de la détérioration de la chose entre la ccl° de la vente et la délivrance de
la chose.
A) Les dispositions légales
Par pcp, il y a une concordance entre transfert de pté et transfert des risques, càd qu’il a lieu
en même temps que le transfert de pté d’où l’afage res perit domino, traduit aussi par l’art
1196 al 3. La csq de l’immédiateté du transfert de pté est donc l’immédiateté du transfert des
risques.
Ttefois, il existe des exceptions à ce principe :
La 1ère existe lorsqu’il y a une mise en demeure adressée au vendeur, puisque si le vendeur
ne délivre pas la chose, l’acquéreur peut le mettre en demeure de lui transférer le bien pour lui
renvoyer les risques (au vendeur).
Le second cas est prévu à l’art L. 216-4 du Code de la conso° qui précise que, pour les
contrats de conso°, le risque n’est transféré à l’acheteur, qu’au moment de la prise de
possession physique du bien, sauf si l’acheteur a fait appel à son propre transporteur, auquel
cas le transfert se fait dès la remise du bien au transporteur.
Et ces dispositions sont d’ordre public -> donc les parties ne peuvent pas y déroger.
Exemple de cas jurisprudentiel complexe : Un constructeur immobilier avait vendu une
résidence à un certain nb d’acheteurs sauf que le constructeur s’était vu empêché de
poursuivre les travaux pdt la durée de construction de l’immeuble, le terrain étant devenu
inconstructible. A priori, les risques allaient donc aux futurs acquéreurs. Mais la jp a considéré
cela injuste, donc elle a retenu la responsabilité du vendeur en considérant que, pour les
immeubles à construire, le transfert des risques ne se fait qu’à l’achèvement de la construction
du bien -> arrêt 11 oct. 2000, 3ème chambre civile.
B) Le régime conventionnel
Le transfert des risques n’étant pas d’ordre public, les parties peuvent décider qu’il se fasse à
un autre moment, par exemple avant l’acquisition de la chose. C’est très souvent le cas
s’agissant des clauses de réserve de pté.
NB : Pour les contrats internationaux -> on considère que les risques sont transférés à
l’acheteur seulement à la mise à disposition des marchandises à l’acheteur.

Section 2. Les effets personnels de la vente


§1. Les obligations du vendeur
Ses obligations sont au nombre de 4 :
-Une oblig° de délivrance conforme (A)
-Une oblig° d’info° et de conseil (B)
-Une oblig° de garantie (C)
-Une oblig° de sécurité (D)
A) L’obligation de délivrance
Prévue à l’art. 1604 du Code -> mais cet art induit en réalité en erreur prc-que le TDP ne
résulte pas de l’oblig° de délivrance puisqu’il est automatique, la délivrance n’est qu’un effet
légal du contrat. De plus, on a l’impression que la délivrance oblige au transport au sens de la
livraison alors qu’en réalité, elle n’oblige juste qu’à la mise à dispo° de la chose.
1) L’objet de l’obligation de délivrance
L’obligation de délivrance doit d’abord porter sur la chose vendue et elle se distingue de la
livraison de la chose puisque par délivrance, il faut entendre la mise à disposition de la
chose.
Et cette obligation porte aussi sur les accessoires de la chose vendue, définis comme tout ce
qui est indispensable à l’usage de la chose. Il peut s’agir autant d’accessoires matériels (clés
d’une voiture, carte grise) que de droits juridiques attachés à la chose.
NB : Pour les biens immobiliers, il peut notamment s’agir des immeubles par destination (ex :
statuettes d’un immeuble).
La conformité de la chose délivrée s’évalue d’abord qualitativement en se référant aux
stipulations contractuelles. Si c’est un corps certain, elle va porter sur le bien visé par le
contrat, et si c’est une chose de genre, il faudra alors se référer aux précisions du contrat sur
les caractéristiques de la chose (ex : l’année de fabrication, le modèle, la couleur etc).
Par contre, c’est plus complexe si le contrat n’est pas clair puisque la jp considère qu’il faut se
référer aux attentes légitimes des parties en considération de la nature, des usages et du prix
de vente.
NB : Pour les biens immobiliers, il existe des critères légaux énoncés aux art. 1616 à 1622.
La conformité peut ensuite s’évaluer quantitativement en se référant :
-Aux stipulations contractuelles
-A la réglementation du Code de la conso°
-Et à un certain nb de critères, notamment la superficie pour les biens immobiliers

Mais la q° s’est posée de savoir s’il fallait prendre en compte un critère fonctionnel en plus
des critères qualitatif et quantitatif ? Jusqu’à récemment, il existait une divergence
jurisprudentielle sur cette q°, notamment entre les arrêts de la 1 ère chambre civ du 14 fév. 1989
et celui du 20 mars 1989.
Mais, le risque à retenir un critère fonctionnel est la confusion avec la garantie des vices
cachés ce qui amènerait à se poser plusieurs q° comme le fait de savoir s’il y a une oblig° de
se renseigner etc.
Une clarification théorique a alors été apportée par deux arrêts : un de la 1ère chambre civ du 8
déc. 1993 et un de la chambre commerciale du 26 avril 1994 qui excluent la prise en
considération d’un critère fonctionnel.
NB : Il ne faut pas confondre la garantie légale de conformité avec la garantie des vice cachés.
2) Les modalités de l’obligation de délivrance
En matière de contrat de vente, la chose vendue est quérable et non portable -> càd que la
délivrance de la chose doit se faire au lieu où elle se trouvait lors de la vente -> c’est à
l’acheteur de se déplacer pour obtenir son bien.
Cette modalité est précisée à l’art 1609 qui prévoit que « la délivrance doit se faire au lieu où
était, au temps de la vente, la chose qui en a fait l’objet, s’il n’en a été autrement convenu ».
Par contre, des règles particulières sont prévues par le Code de la conso° qui prévoit que la
chose doit être livrée au lieu du choix prévu par l’acheteur dans le contrat (aux art. L 216-1 du
Code de la conso°). Et, en drt de la conso°, il faut une date de délivrance sinon c’est un délai
de 30 jours.
L’obligation de délivrance est aussi une obligation de ne pas faire, càd qu’aucun obstacle ne
doit entraver l’acheteur.
Pour les immeubles, cela se fait par la remise du titre de pté et la remise des clés.
Et, pour les meubles, la seule mise à disposition du bien suffit.
3) La sanction de l’obligation de délivrance
L’inexécution de l’obligation de délivrance peut résulter d’un retard dans la délivrance, de
l’absence totale ou partielle de la délivrance, ou d’une délivrance non-conforme.
Et 2 types de sanctions sont alors prévues aux art 1610 et 1611 :
-L’exécution forcée qui est le fait de contraindre le vendeur à délivrer la chose (art. 1610).
Cette exécution forcée peut se faire sous astreinte, càd que le juge va demander une certaine
somme d’argent par jour passé sans avoir délivré la chose. Mais parfois, cette exécution
forcée est impossible, notamment s’agissant des œuvres d’art (l’artiste a un drt moral dessus,
on ne peut pas l’obliger à peindre). Et pour les choses de genre, le Code (art. 1222) autorise
l’acheteur à se fournir auprès d’un autre fournisseur en même quantité et qualité, en
demandant au fournisseur de base, la prise en charge du surcout éventuel.
Et il existe aussi des exceptions d’inexécution, càd que l’acheteur peut refuser d’exécuter
son obligation (donc de payer le prix) tant que le vendeur ne délivre pas la chose. Et l’art.
1223 autorise aussi la réduction partielle du prix en cas d’inexécution du contrat, càd que le
vendeur va dédommager l’acquéreur à proportion de l’inexécution. Cela se fait à l’amiable et
le vendeur doit accepter.

-La 2ème sanction est la résolution du contrat qui peut se traduire par :
-Une résolution judicaire, càd qu’il va être demandé à un juge de constater
l’inexécution.
-Une clause résolutoire -> lorsque les parties ont prévu qu’en cas d’inexécution, le
contrat serait résolu, et elles peuvent aussi prévoir une mise en demeure.
-Une résolution par notification (art. 1126 Cciv), càd que, dans le but de désengorger
les trib, celui qui est victime de l’inexécution va pouvoir mettre en demeure le vendeur de
délivrer la chose. Et s’il ne le fait pas, il peut lui envoyer une notif° pour lui signifier la
résolution du contrat, sans même que cela n’ait été prévu. Cela se fait donc au risque et péril
de l’acheteur.
Ttefois, dans tous les cas, le vendeur peut se défendre en invoquant la force majeure, et ce
sera celui qui était propriétaire au moment de la survenue de l’évènement, qui supportera les
risques.
Mais il reste que les parties peuvent toujours convenir dans des clauses, de réduire
l’obligation de délivrance ou la responsabilité liée à son inexécution du moment où la clause
ne réduit pas à néant l’oblig° de délivrance (puisque c’est une obligation inhérente au contrat).
NB : L’idée est que cette clause est valide tant qu’elle ne crée pas un déséquilibre trop
significatif.
En droit de la conso° en revanche, ces clauses sont interdites.
Il peut aussi y avoir des clauses visant à étendre la responsabilité du vendeur.
B) Les obligations de renseignement (obligations très résiduelles)
Ces obligations précèdent normalement la vente, mais pas toujours, puisqu’il existe une sorte
d’obligation de renseignement qui va se poursuivre après la formation de la vente.
Il y a aussi des documents obligatoires à fournir (notice d’utilisation ou les diagnostics des
biens immobiliers etc).
Et la jp considère que cette obligation est parfois réciproque, notamment lorsque l’exécution
de bonne foi requiert une forme de collaboration. Ex : Dans le cas de ventes de machines
complexes ; de ventes complexes dans lesquelles une assistance du vendeur envers l’acheteur
est nécessaire.
C) L’obligation de garantie
Il faut distinguer la garantie et la responsabilité.
Dans la garantie, il n’est pas nécessaire de démontrer une faute dans l’exécution du contrat,
puisqu’elle joue peu importe le comportement du vendeur et même en cas de FM.
L’art. 1625 prévoit deux types de garanties :
-La garantie d’éviction
-La garantie des vices cachés
1) La garantie d’éviction (la possession possible de la chose vendue)
Il faut entendre par cette expression, la protection du drt de pté.
Concrètement, qd on parle de garantie d’éviction, c’est le fait que le vendeur doit garantir à
l’acheteur qu’il pourra exercer son drt de pté sans ê troublé.

Et ce trouble peut être le fait de deux choses :


-Du fait personnel
-Du fait des tiers
 S’agissant de la garantie d’éviction du fait personnel :
En vertu de l’adage « Qui doit garantie ne peut évincer » -> le vendeur ne peut en pcp causer
lui-même un trouble, il garantit qu’il n’interfèrera pas dans la possession paisible de
l’acheteur.
C’est une garantie puissante qui s’applique à tous les troubles de fait (càd, les atteintes
matérielles à la jouissance paisible), et les troubles de droit (les troubles causés par une
prérogative de droit. Ex : le vendeur qui vend un bien immobilier en informant l’acheteur que
plus tard qu’il a une servitude sur ce bien immobilier).
Et cette garantie est aussi puissante parce-qu’elle est perpétuelle, si bien qu’elle se transmet
aux héritiers de l’acheteur, et de plus, le vendeur ne peut pas lui-même intenter une action sur
ces garanties.
Aussi, lorsqu’il s’agit d’un fonds de commerce, on considère que la garantie d’éviction
comprend une obligation de non-concurrence (ou de non-réinstallation).
 S’agissant de la garantie du fait des tiers :
Ici, le vendeur va devoir garantir la jouissance paisible, même si elle est troublée du fait d’un
tiers.
La grande différence avec la 1ère c’est que le vendeur n’est tenu qu’à la garantie des
troubles de droit et non des troubles de fait.
Il peut s’agir d’une éviction partielle (Ex : Un tiers qui va revendiquer une partie du terrain)
ou totale, et pour que cette garantie fonctionne, il faut que le fait du tiers soit imputable au
vendeur (càd antérieur à la vente) et que l’acquéreur soit de bonne foi.
Et cette garantie peut jouer à titre principal (càd par une demande initiale en J) ou incidente (si
la demande en J intervient au cours d’un procès qui a déjà été engagé).
 S’agissant enfin des effets de la garantie :
En cas d’éviction totale, la vente est anéantie et le vendeur doit restituer intégralement le
prix ainsi que les frais du contrat de vente et ceux liés au procès en plus de dommages et
intérêts qui peuvent s’ajouter.
Et, en cas d’éviction partielle, l’acheteur obtient une indemnité correspondant à la valeur de
ce qui lui a été confisqué. Mais il peut aussi demander la résolution de la vente, même en cas
d’éviction partielle, à la condition que l’éviction soit telle qu’il n’aurait pas acheté le bien s’il
avait su qu’il aurait été privé de sa jouissance.
Et dans les deux cas, il y a des aménagements conventionnels possibles :
-S’ils visent à étendre la garantie, c’est possible dans tous les cas (ex : une clause qui étend la
garantie d’éviction du fait des tiers aux troubles de fait, ou pour préciser la clause de non
concurrence dans le cas d’un fonds de commerce).
-Par contre, s’ils visent à la réduire, ce n’est pas possible pour la garantie du fait personnel, et
pour celle du fait d’un tiers, les clauses qui supprimeraient totalement la garantie sont exclues,
seules celles qui la limiteraient peuvent ê aménagées. Ex : Exclure la possibilité de dommages
et intérêts.
2) La garantie des vices cachés
Prévue par l’art. 1641. Cette garantie des vices cachés est traditionnellement considérée
comme le prolongement de l’oblig° de délivrance car elle s’applique lorsque, lors de
l’utilisation, la chose vendue se révèle impropre à l’usage auquel elle est destinée en raison
d’un défaut qui ne pouvait pas ê décelé lors de la réception.
-Le domaine des vices cachés :
Certaines ventes peuvent ê exclues de cette garantie, notamment les ventes faites par autorité
de justice ; les ventes portant sur les animaux uniquement s’agissant des maladies
contagieuses ; les ventes aléatoires ; lorsque l’acheteur achète le bien en l’état ; et sur les
immeubles à construire.
Et s’agissant des vices concernés, il doit s’agir d’un vice intrinsèque à la chose (càd que le
vice ne doit pas résulter de la seule incompatibilité de la chose avec une autre chose -> Ex :
l’association malheureuse de 2 médicaments), qui affecte son utilisation de manière grave
(càd qu’il faut que le vice soit suffisamment grave au regard de l’usage normal de la chose ou
d’un usage spécifique si c’était entré dans le champ contractuel), antérieur à la vente (il faut
que le fait générateur du vice soit antérieur à la vente -> le défaut doit au moins être en germe
même s’il ne s’est pas révélé) et que l’acheteur ignorait au moment de l’achat.
Mais la jp a ttefois opéré des distinctions :
-Si l’acheteur était un non professionnel -> dans ce cas, elle admet très facilement le vice ->
le critère est celui du risque qu’un acheteur avisé aurait pu connaitre (arrêt AP, 24 oct. 2006).
-Par contre, si l’acheteur était un professionnel -> elle est bcp plus sévère, puisqu’elle va
même jusqu’à considérer que l’acheteur est présumé connaitre le vice (arrêt 1ère chbre civ., 18
déc. 1963).
 S’agissant du régime de l’action en garantie des vices cachés :
Il existe un délai spécial à l’art 1648 pour agir de 2 ans à compter de la découverte du vice
Mais deux q° sont lgtps restées en suspens :
En matière de vices, il existe un délai buttoir de 20 ans à compter de l’acte en lui-même, et la
q° s’est posée de savoir si ce délai s’appliquait en matière de vices cachés, et s’il s’agissait
d’un délai de forclusion ou de prescription.
Dans plusieurs arrêts rendus le 21 juillet 2023, cette double q° a été clarifiée par la chambre
mixte qui a considéré que le délai était de 2 ans à partir de la découverte du vice, et 20 ans à
partir de la ccl° du contrat, et qu’il s’agissait d’un délai de prescription.
NB : Différence entre prescription et forclusion -> la prescription peut être suspendue ou
interrompue contrairement à la forclusion.

-S’agissant des effets de la garantie :


Rappel : La garantie des vices cachés est le fait que le vendeur va garantir à l’acheteur
l’absence de vices dissimulés qui affectent gravement l’usage de la chose. Ex : achat d’une
maison dans lequel il y a des termites. Si rien ne laisser présager qu’il y en avait, il y a bien un
vice caché.
Si la présence d’un VC est bien démontrée, l’acheteur va bénéficier d’une option (prévue par
l’art. 1644 du Cciv) :
-Soit rendre la chose et se faire restituer le prix. On parlera alors d’action rédhibitoire.
-Soit garder la chose et se faire restituer une partie du prix. Et dans ce cas, on parlera alors
d’action estimatoire.
-> Le choix entre ces deux alternatives est libre pour l’acheteur qui n’a pas à s’en justifier,
mais si le vice n’était pas d’une gravité suffisante, la jp a tendance à refuser l’action
rédhibitoire.
Il n’a aussi que le choix entre ces 2 alternatives, sauf dans le cas où une autre solution a été
prévue contractuellement -> par exemple demander le remplacement de la chose.
Et en plus de ces actions, l’acheteur a la possibilité de se faire verser des dommages et intérêts
si le vendeur était de mauvaise foi (s’il avait connaissance des vices), en sachant qu’il existe
une présomption de mauvaise foi pour le vendeur pro.
Ttefois, il y a eu une hésitation jurisprudentielle sur le fait de savoir si les fruits du bien
devaient ê rendus, mais a priori, l’idée majoritaire de la jp, c’est que l’acheteur ne doit rendre
que le bien lui-même, et le vendeur doit restituer le prix entier, sans pouvoir retrancher
l’usure.
Il y a aussi eu un pb dans le cas d’une multiplicité des acteurs lorsque dans une chaine de
contrats, le vice apparait auprès de l’acheteur final alors même qu’il a son origine chez le
fabricant.
La Cass est intervenue dans une vielle jp de 1820 pour consacrer une action directe de
l’acquéreur victime du vice contre n’importe quel vendeur de la chaine.
Cette action directe s’explique par la théorie de l’accessoire avec l’idée que, comme la
garantie est un accessoire de la chose, elle se transmet en même temps que se transmet la
chose.
L’intérêt de l’action directe est d’aller plus vite. Mais le vendeur initial peut opposer aux sous
acquéreurs, tous les moyens de défense qu’il aurait pu opposer à son propre contractant. Si le
vendeur initial avait par exemple mis une clause dans son contrat avec son acheteur pour
réduire la garantie des vices cachés, cette clause est applicable aux sous acquéreur qui
actionnent la garantie des vices cachés.
Toutes les clauses qui viseraient à étendre la garantie des VC sont licites, mais pour leur
réduction, cela va dépendre de la qualité de la partie :
-Si le vendeur est un non pro, par pcp, la réduction de la garantie est valable quelle que soit la
qualité de l’acheteur sauf mauvaise foi du vendeur, et dans certaines matières, il y a aussi des
dispo° d’ordre public qui interdisent la possibilité de réduire la garantie des VC, notamment
en matière environnemental.

-En revanche, si le vendeur est un pro, il faut distinguer : si le vendeur pro vend à un non pro,
par déf° la clause est interdite puisqu’elle sera considérée comme abusive (R. 212-1-6 du
Code de la conso°). Et si l’acheteur est aussi un pro, là encore, par pcp, la clause n’est pas
valable parce-que le vendeur pro a une présomption de mauvaise foi. Or, la clause n’est pas
possible quand il y a mauvaise foi. Par contre, la jp l’autorise quand il s’agit de pro de la
même spécialité (1er juin 2017, 1ère chbre civ).
D) L’obligation de sécurité
Cette oblig° n’est pas prévue explicitement par le Code, et depuis 1998, elle s’efface devant la
responsabilité du fait des produits défectueux. Ajd, le fait de créer spécifiquement une
garantie de sécurité n’a plus de sens vu qu’il a cette responsabilité du fait des produits
défectueux.
Mais le Code de la conso° continue qd même de prévoir une oblig° de sécurité à l’art L 411-1.
§2. Les obligations de l’acheteur
A) L’obligation de payer le prix
L’obligation principale de l’acheteur réside dans le paiement du prix prévu par l’art 1650.
Trois éléments sont à distinguer :
1) L’objet du paiement
Par pcp, l’oblig° de payer le prix porte sur le prix qui a été convenu qui doit en pcp être en
euros (1343-3), et en pcp aussi, le juge n’a pas de pouv d’appréciation du prix, sauf en cas de
lésion. Mais, au prix de vente, 2 éléments peuvent s’ajouter :
-Les frais de la vente qui sont par pcp à la charge de l’acheteur, notamment les frais de pub
foncière ou les honoraires de notaire.
-Les intérêts, puisqu’il est possible que le contrat prévoie que les intérêts du prix (qui courent
à compter du jour où la chose a été livrée jusqu’au jour du paiement) doivent être versés. Et
dans l’hypo, où l’acheteur a été mis en demeure de payer le prix, les intérêts doivent alors ê
payés quoi qu’il arrive.
Aussi, comme la chose est quérable tous les frais d’enlèvement et de transport sont par pcp à
la charge de l’acheteur.
2) Les modalités du paiement
En pcp, le prix est portable (càd que c’est à l’acheteur d’aller le donner au vendeur) au
domicile du vendeur ou au lieu où se fait la délivrance.
Mais des dispositions particulières peuvent être prises et prévoir :
-Que le prix soit consigné -> càd que le prix va ê versé par l’acheteur sur un compte, le plus
svt chez un notaire, qui va le garder et qui ne le donnera au vendeur qu’au moment prévu par
le contrat, et cette disposition est d’ailleurs obligatoire pour les ventes d’immeubles à
construire.
-Une clause d’indication de paiement -> qui va permettre le versement définitif du prix à un
tiers (une autre pers que le vendeur).

L’art 1651 prévoie aussi que l’acheteur doit payer le prix dans le temps où doit se faire la
délivrance. Par pcp, il y a une simultanéité de la délivrance et du versement du prix. Mais
le contrat peut prévoir autrement, notamment par le biais des acomptes, ou s’agissant des
ventes à tempérament (ventes dans lesquelles il y a un échelonnement du prix), ou des ventes
à terme (où l’on convient un versement du prix à une date précisée dans le contrat).
NB : Et si le vendeur ne délivre pas la chose, l’acheteur peut faire jouer l’exception
d’inexécution càd qu’il va pouvoir ne pas payer le prix si la chose n’est pas délivrée.
Il existe une particularité en matière immobilière -> l’art 1653 prévoie que si l’acheteur a
juste sujet de craindre d’être troublé par l’action en revendication, il peut alors retenir le prix
tant que cette crainte subsiste. Autrement dit, l’acheteur qui achète un bien immobilier mais
pense que le réel proprio va pouvoir revendiquer le bien et en reprendre la pté, l’acheteur peut
alors retenir le prix tant que dure ce doute.
3) La sanction de l’inexécution de l’obligation de payer le prix
La sanction de droit commun de l’inexécution de l’oblig° de payer est l’exécution forcée qui
peut être renforcée par les garanties du vendeur qui lui donnent notamment un drt de
revendication sur les meubles dans les 8 jours après livraison : donc si meubles pas payés sous
8 jours alors il peut les revendiquer) et il ne faut pas que le meuble ait été transformé.
La résolution de la vente est quant à elle possible selon les conditions de droit commun :
-Soit judiciairement
-Soit par clause résolutoire
-Soit par notification
B) L’obligation de retirer la chose
Le vendeur a l’oblig° de délivrer la chose mais cette oblig° ne s’entend pas d’une oblig° de
livraison, c’est simplement l’oblig° de mettre à dispo° la chose.
Par csqt, l’acheteur a lui l’oblig° de retirer la chose, et c’est la réception de la chose qui, par
pcp, va libérer le vendeur de son oblig° de délivrance et purger la chose des vices et des
défauts de conformité apparents.
Ttefois, sur ce pt, la jp est quand même tolérante envers l’acheteur s’il n’a pas été mis en
capacité de vérifier la chose au moment de sa réception (ex : arrêt 9 avril 2014, 1ère chbre civ).
De plus, le Code de la conso° prévoit à l’article L. 216-1 que l’acheteur consommateur est
davantage protégé que l’acheteur de drt commun, puisqu’en drt de la conso°, la livraison est
de droit, et lorsque l’acheteur se fait livrer, il a alors un bref délai pour contester cette
livraison et pointer des défauts.
Q° : que se passe-t-il si l’acheteur ne satisfait pas à son obligation de retirement de la chose ?
Par contre, le Code prévoit une sanction très sévère si l’acheteur ne satisfait pas à son
obligation de retirement de la chose puisque, pour les choses mobilières, il y a alors
résolution de plein drt de la vente sans même qu’une mise en demeure ne soit nécessaire. Et
en matière immobilière, on applique le drt commun avec la résolution judicaire, par clause
ou notif°.

Petit point sur la future réforme : Sur la vente il n’y a pas de chgmts majeures, il y a surtout
une modernisation et une simplification. L’avant-projet propose une distinction très claire en
deux chapitres. Sur le fond il y a l’adoption de certains solutions jurisprudentielles : sur le prix
qui doit ê déterminable et les caractéristiques du déterminable ; sur la vente de la chose
d’autrui. Des simplifications seront aussi apportées sur la lésion -> toutes les règles relatives à
la preuve seront supprimées et tout ce qui concernera la preuve relèvera du droit commun.
Il y a aussi des nouveautés : l’avant-projet octroie au juge un nouveau pouv -> lorsque les
parties ont laissé le prix à la détermination d’un tiers, mais quelle ne se mettent pas d’accord
sur ce tiers, le juge va pouv désigner ce tiers.
Le plus gros changement de la réforme sera la fusion de la garantie des vices cachés et de
l’obligation de délivrance conforme mais le régime reste en grande partie distinct.

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