Royaume du Maroc
C.I.S.S.F
Les principes déontologiques de la
profession de /'Assistante Sociale
Enseianant :
Tarik DEBCHAOUI
2018
1- Définition des concepts
1- La relation humaine
La relation humaine est l'ensemble d'interactions qu'entretiennent les
individus au sein d'une société, Elles se basent sur les liens, très souvent
hiérarchiques, qui existent entre les personnes et qui ont lieu par le biais de
la communication (pouvant être visuelle, linguistique, etc.). Les relations
humaines sont essentielles au développement individuel et intellectuel de
chaque être humain, puisque c'est grâce à ces liens que les sociétés sont
constituées, aussi bien les plus petites (par exemple, dans les petits villages
ou les campagnes) que les plus grandes (en ville). Elles impliquent
nécessairement, au moins deux individus.
Cet ensemble d'interactions est celui qui permet aux individus de cohabiter
de façon cordiale et amicale, tout en se basant sur certaines règles
acceptées par tous les membres de la société et en faisant respecter les
droits individuels. Les relations humaines sont très importantes dans le
monde du travail, étant donné que si elles ne se déroulent pas de façon
cordiale, elles risquent de nuire à la productivité et à l'efficacité des
entreprises.
La relation humaine se caractérise par les liens d'interdépendance des
individus ou chacun jouit d'une certaine autonomie et montre une certaine
dépendance envers les autres, et permet à la personne humaine de se définir
et de trouver son identité. Elle peut être :
• Affective : l'être humain est en permanence en état de non-
indifférence, de disponibilité ou de réceptivité, vis-à-vis des autres.
• Utilitaire : la relation humaine suppose un échange entre les individus
et une réciprocité d'influence entre eux.
2- Les systèmes normatifs de la vie en société :
a- La morale :
La morale est un ensemble de principes de jugement, de règles de conduite
relatives au bien et au mal, de devoirs, de valeurs, parfois érigés en doctrine,
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qu'une société se donne et qui s'imposent autant à la conscience individuelle
qu'à la conscience collective. Les principes moraux varient selon la culture,
les croyances, les conditions de vie et les besoins de la société. Ils ont
souvent pour origine ce qui est positif pour la survie de l'ethnie, du peuple,
de la société. Si de tels principes sont en outre positifs pour l'ensemble des
ethnies, des peuples ou des sociétés de la terre, on peut les considérer
comme faisant partie de la morale universelle.
Les termes "éthique" et "morale" ont des sens proches et sont souvent
confondus. L'éthique est plutôt la science et l'étude de la morale.
b- Le droit:
Le droit est, en premier lieu, un ensemble de règles destinées à organiser la
vie en société. La société établit des règles destinées à régir son
fonctionnement, et par voie de conséquence, à organiser les relations des
personnes qui la composent. Il a un caractère obligatoire. S'il était dépourvu
de ce caractère, il ne serait qu'un conseil laissé à la discrétion de chacun et
non un ordre. Le droit doit être respecté pour pouvoir jouer son rôle
d'organisation de la société. S'il n'y avait plus de règle obligatoire, ce serait le
règne de l'anarchie.
Le droit est permissif, il a un caractère obligatoire parce qu'il interdit aux
autres de porter atteinte à cette liberté (ex. le droit de grève est une règle
juridique obligatoire et l'employeur ne peut s'y opposer, l'avortement est, à
certaines conditions, un droit et nul ne peut s'opposer à la pratique de ces
interventions médicales). Il a un caractère coercitif, il est sanctionné par
l'Etat. Pour obtenir le respect du droit, des contraintes et des sanctions sont
prévues. Ce caractère obligatoire permet d'opposer le droit aux autres règles,
Ainsi, la règle religieuse, la règle morale ou la règle de politesse sont
dépourvues de ce caractère obligatoire.
c- L'éthique
L'éthique est la science de la morale et des mœurs. C'est une discipline
philosophique qui réfléchit sur les finalités, sur les valeurs de l'existence, sur
les conditions d'une vie heureuse, sur la notion de "bien" ou sur des
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questions de mœurs ou de morale. L'éthique peut également être définie
comme une réflexion sur les comportements à adopter pour rendre le monde
humainement habitable. En cela, l'éthique est une recherche d'idéal de
société et de conduite de l'existence.
Etymologiquement le mot "éthique" est un synonyme d'origine grecque de
"morale". Il a cependant, de nos jours, une connotation moins péjorative que
"morale" car plus théorique ou philosophique
d- La Religion
« Une religion est un système solidaire de croyances et de pratiques relatives
à des choses sacrées, c'est-à-dire séparées, interdites, croyances et pratiques
qui unissent en une même communauté morale, appelée Église, tous ceux
qui y adhèrent. »
Une religion est un ensemble de rites, croyances généralement théistes,
composé de règles (éthiques ou pratiques}, de récits, de symboles ou de
dogmes adoptés comme conviction par une société, un groupe ou une
personne. Par métonymie, la religion peut désigner l'ensemble des croyants,
l'éventuelle institution en découlant ou « la religion » en tant que vue
d'ensemble des différentes religions. Une religion peut être polythéiste ou
monothéiste. La religion occupe une place importante dans la culture des
sociétés humaines. En anthropologie culturelle, une religion est une
approche organisée de la spiritualité humaine qui a recours usuellement à
une série d'explications mythologiques, de symboles, de croyances et de
rituels, dans une dimension souvent surnaturelle ou transcendante, qui
procure ainsi un sens aux expériences et à l'existence du pratiquant, lui
prodiguant une assurance de« Vérité».
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e- La déontologie
La déontologie, c'est cc l'ensemble des règles de bonne conduite dont une
profession se dote pour régir son fonctionnement au regard de sa
mission ». Ces règles ne sont pas seulement morales ; elles peuvent être
techniques ou juridiques.
La déontologie vise à la relation professionnelle de façon normative et de
règlementer un exercice professionnel, fondamentalement unique en son
principe et extrêmement divers dans ses manifestations. Des normes de
responsabilité, de comportement et de relation sont arrêtées, définies comme
applicables à l'ensemble des professionnels.
Les règles de déontologie peuvent être édictées par le gouvernement, sous
forme de décret : tel est le cas du code de déontologie médicale, celui des
infirmiers et des sages femmes, etc. Ou bien il peut prendre la forme d'un
consensus à l'intérieur d'une profession, mais dans ce cas il ne s'impose pas
aux professionnels ; le un code de déontologie des assistants sociaux élaboré
par l'ANAS, le code de déontologie pour les psychologues, etc.
II- Les principes éthiques :
Les principes éthiques sont un ensemble de règles générales, communes à
toutes les cultures, qui apportent des indications générales pour agir de
manière éthique. Les auteurs analysent les enjeux éthiques partir de quatre
grands principes : la bienfaisance, la non-malfaisance, le respect de
l'autonomie et la justice.
Ces quatre pnnc1pes que conçus par Beauchamp et Childress étaient
nécessaires pour traiter des problèmes d'ordre d'éthique. Ils imposent
l'obligation morale de respecter l'autonomie de la personne, de ne pas lui
faire de tort, d'agir de manière à lui procurer des bénéfices et enfin d'être
équitable envers elle.
1- La bienfaisance :
Un ensemble de règles morales insistant sur l'obligation morale d'agir dans
le sens du bien être d'autrui (Saint-Arnaud, 2006) et Eviter le mal en
soulageant la souffrance et la douleur. Ce principe implique non seulement
d'éviter de faire du tort, mais aussi de procurer des bienfaits.
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2- La non malfaisance :
Une prescription selon laquelle il faut éviter de faire du mal ou nuire à
autrui soit par ignorance, de façon intentionnelle ou par négligence (Giroux,
2005).
3- Le respect de l'autonomie :
L'obligation de respecter la volonté de la personne et Reconnaître qu'une
personne cc apte » peut prendre une part active dans les décisions qui la
concerne. Le principe d'autonomie implique:
• Le consentement libre et éclairé qui doit être donné en toute
connaissance de cause, c'est-à-dire que la personne doit avoir reçu
toutes les informations pertinentes à sa prise de décision.
• L'obligation à garder les informations apprises dans le cadre de
l'exercice professionnel (ne pas révéler les confidences, respecter la
confidentialité des informations contenues dans le dossier médico-
social des clients).
4- Le principe de la justice :
IL correspond à l'équité dont les professionnels doivent faire preuve,
notamment en ce qui concerne la répartition équitable des ressources qui
peut être difficile à appliquer. Autrement dit s'assurer que les ressources
soient réparties de façon équitable entre tous les clients, et traiter tous et
chacun justement et équitablement sans tenir compte de la situation socio-
économique.
III- Les principes déontologiques de la profession d'assistant
social
1- La déontologie :
Le terme "déontologie" provient du grec "deon" (deontos au génitif) participe
présent de "dei" : il faut, il convient, et de "logos" : discours, science, traité.
Créé par le philosophe et juriste consulte anglais Jeremie Bentham au
début du 19e siècle. Elle désigne l'ensemble des devoirs qui s'imposent, dans
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une situation sociale déterminée, et de manière plus particulière dans
l'exercice d'une profession.
Ces devoirs sont fondés sur des normes juridiques, professionnelles ou
simplement morales. D'après le petit Larousse : 1( ensemble des règles et des
devoirs qui régissent une profession, la conduite de ceux qui l'exercent, les
rapports entre ceux-ci et leurs clients ou le public ,._
2- Le code de déontologie :
Un code de déontologie est un ensemble de principes, de normes, de règles et
de valeurs partagés par les membres d'une profession, il représente un idéal
de comportement professionnel, et permet de standard pour l'évaluation de
la pratique professionnelle moralement adéquate, et énonce les devoirs et les
obligations du professionnel à l'égard des bénéficiaires, du public, des
collègues et de la profession.
Un code de déontologie vise aussi la protection du public et peut avoir une
portée légale, c'est aussi un instrument précieux, qui manifeste l'engagement
moral de la profession à promouvoir les meilleurs intérêts des personnes qui
demandent ses services.
3 - Les types des codes de déontologie :
~ Les codes édictés par les représentants d'une profession et dont
l'application est surveillée par un ordre professionnel,. (médecins,
avocats, notaires, ... ).
Pour exercer la profession, l'inscription à son ordre professionnel est
obligatoire. En cas de manquement ou non respect de certaines règles,
l'ordre peut prononcer des peines disciplinaires comme par exemple
l'interdiction d'exercer, interdiction provisoire ou définitive.
Ces sanctions reste indépendantes des sanctions pénales (exp divulgation
de secret professionnel).
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~ Les codes édictés par les représentants d'une profession ou d'un
secteur d'activité, mais qui ne détiennent pas de pouvoir disciplinaire»
(assistants sociaux, psychologues, infirmiers ... )
En cas d'infraction au code de déontologie, les organismes représentatifs
(associations ... ) n'ont pas le pouvoir de prononcer une sanction. Néanmoins,
La personne victime des agissements du professionnel, garde toujours le
droit d'entamer une procédure civile pour être dédommagée du préjudice
subit;
~ Le troisième type de code n'est plus établi par les représentants d'une
profession, mais par le législateur ; (Exp : les éducateurs spécialisés en
délinquances juvéniles).
4 - La déontologie du Service Social :
La nature du travail social (l'assistance, l'aide psychosociale, la relation
d'aide, l'accompagnement... ) suppose que les assistants sociaux aient des
compétences techniques et relationnelles, et agissent professionnellement
dans le respect des principes déontologiques et éthiques de la profession.
L'intérêt des principes déontologiques pour les assistants sociaux, permet de
sécuriser leurs interventions, réglementer leur rapport avec les clients,
l'institution et la communauté, d'autant plus promouvoir la profession.
Il faut reconnaître ici que le Maroc ne dispose pas pour le moment d'un code
de déontologie pour la profession d'Assistant (e) Social (e), à défaut, on ne
peut qu'adopter la déontologie internationale en attendant la nationale.
Les professionnels ont crée et adopté une déontologie dont le respect
s'impose aux Assistants du service social, cette déontologie soumit les
travailleurs sociaux au respect des quatre obédiences prises en
considération par la plupart des codes de déontologie des travailleurs
sociaux et des assistants sociaux à savoir ; le client (l'usager, le demandeur
d'aide, le bénéficiaire), le service (l'institution, organisme du domaine social,
l'organisme employeur), la communauté (la société) et la profession.
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4 - Les Principes de base des codes de déontologie des Assistants
Sociaux:
) Obligation de moyens :
(( L'assistant social a le devoir de refuser des charges incompatibles avec
un travail de qualité. » Code A. S. W. 5. a
) Obligation de respecter le secret professionnel :
• " L'assistant social s'impose une grande- discrétion en toutes
circonstances. fl respecte scrupuleusement et fait respecter le secret
professionnel. li Code A.S. 1.4.
~ L'interdiction de la discrimination :
• " Toute personne qui en fait la demande a droit aux interventions de
l'assistant social et à bénéficier des services offerts par l'organisme
social auquel elle s'adresse. 11 Code A.S. 11.1.
» Obligation d'objectivité :
• " L'assistant social ne peut dans ses actions faire intervenir ses
sentiments et ses opinions à l'égard des personnes ou des groupes
ayant recours à ses services. Au besoin, il doit refuser ou céder un "cas"
pour lequel il se sent incapable d'agir avec l'objectivité et la sérénité
requises. li Code A.S. V.5.
» Le respect des personnes et principe de respect de l'autonomie de
la personne :
• « L'assistant social sans porter de jugement de valeur sur les personnes,
les groupes ou les communautés qui requièrent ses services, recherche
avec eux les moyens de répondre à leur demande et respecte leur libre
choix li Code A.S. 11.4.
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~ La primauté de l'intérêt du client :
• « L'assistant social donne la primauté aux intérêts et volontés des
personnes groupes ou collectivités pour lesquelles il est amené à
intervenir professionnellement. 11 Code A.S. Il, 2.3.
IV- La responsabilité professionnelle :
1- Définition de la responsabilité :
La responsabilité s'appréhende au sens large comme la nécessité morale,
intellectuelle ou juridique/légale de remplir un devoir, de satisfaire un
engagement ou de réparer une faute.
Enfin, elle apparaît partagée entre différents systèmes normatifs qu'ils soient
d'ordre religieux, philosophiques, moraux ou juridiques.
L'imprécision de cette définition permet de comprendre pourquoi cette notion
fait l'objet de nombreux usages: applicable à la sphère publique comme à la
sphère privée, elle constitue un des moteurs essentiels des actions
individuelles comme des actions des collectivités.
Elle Existence deux types de sanctions en lien avec la responsabilité :
• subjective et intérieure .Elle varie en fonction de la personnalité de
chacun Elle est en lien avec la morale ou l'éthique.
• objective, extérieure et matérialisée .Elle est en lien avec le droit
En effet, responsabilité vient pour «répondre» à quelque chose. C'est donc
une obligation de répondre à toute question posée au sujet de ses actes
devant l'autorité compétente en acceptant les conséquences.
Sur le plan juridique, « la responsabilité se définit par l'obligation qui
pèse sur une personne de réparer les dommages subis par une autre
personne. »
Cette responsabilité professionnelle comprend la responsabilité
professionnelle d'ordre morale et la responsabilité professionnelle d'ordre
juridique/légale :
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- La responsabilité civile
- La responsabilité administrative
- La responsabilité pénale
2- La responsabilité professionnelle d'ordre morale:
La responsabilité morale professionnelle est la nécessité pour un
professionnel de répondre de ses intentions et de ses actes devant sa
conscience. La responsabilité morale professionnelle est considérée en tant
que valeur, d'un point de vue éthique ou moral.
Elle résulte de la capacité des professionnels de prendre une décision en
toute conscience, sans se référer préalablement à une autorité supérieure, à
pouvoir donner les motifs de ses actes, et à pouvoir être jugé sur eux.
La principale condition de la responsabilité morale est la liberté, c'est-à-dire
le fait de pouvoir agir librement, d'être soi-même la cause de ses actions,
sans quoi ce serait à cette cause qu'incomberait la responsabilité.
Contrairement à la loi civile, La responsabilité morale survit
perpétuellement à l'action, pouvant prendre la forme de remords.
3- La responsabilité professionnelle d'ordre juridique:
La pratique professionnelle, peut être à l'occasion de dommages et le
professionnel pourra voir sa responsabilité engagée pour un fait commis
dans l'exercice de sa profession.
La responsabilité juridique est l'obligation de répondre de son comportement
devant la justice et d'en assumer les conséquences civiles, administratives,
pénales et disciplinaires soit envers la justice soit envers la société.
Il existe trois types de responsabilités professionnelles légales :
A. La responsabilité civile :
La responsabilité civile est l'ensemble des règles juridiques qui permettent à
la victime d'un fait dommageable d'obtenir réparation du préjudice qu'elle a
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subit. Elle suppose toujours la conjonction de trois éléments : un fait
dommageable (faute), un préjudice, et un lien de causalité de ce fait au
préjudice. C'est la réunion de ces trois composantes qui crée l'obligation
juridique de réparer le dommage qui a été causé à autrui.
La responsabilité civile se divise en deux grands volets, celui de la
responsabilité délictuelle et celui de la responsabilité contractuelle.
~ LA RESPONSABILITE CONTRACTUELLE :
La responsabilité contractuelle correspond au devoir de réparer le dommage
subi par l'autre partie au contrat si le non respect des obligations issues
d'un contrat est à l'origine de ce dommage. Elle peut être engagée en cas
d'inexécution totale ou partielle ainsi qu'une exécution tardive des
obligations inhérentes au contrat et La réparation peut s'effectuer en nature
ou en argent (dommages intérêts).
L'existence du droit à réparation dépend de trois conditions : une faute
contractuelle; un dommage et un lien de causalité entre cette faute et ce
dommage.
1- L'existence d'un fait générateur de responsabilité
L'existence d'une inexécution fautive de la part de l'un des cocontractants
est nécessaire pour mettre en œuvre la responsabilité contractuelle. Selon
les contrats, cette obligation peut être plus ou moins complète.
2 - L'existence d'un dommage/préjudice:
La définition du dommage n'est pas aussi précise en matière de
responsabilité contractuelle qu'en ce qui concerne la responsabilité
délictuelle;
Pourtant, la notion de dommage a été empruntée à la responsabilité
délictuelle.
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On distingue trois types de dommaEe :
• Le Dommage matériel :
Le dommage est matériel lorsqu'il porte atteinte au patrimoine et qu'il peut
être directement évalué en argent.
La réparation est alors due, non seulement pour la perte éprouvée, mais
aussi pour le gain manqué du ::1'ait de l'inexécution de l'obligation, par
exemple, le transporteur qui a perdu son chargement devra non seulement
en rembourser la valeur, mais encore indemniser le client du bénéfice qu'il
aurait pu tirer de la mise en vente.
• Le dommage corporel :
Le dommage corporel résulte d'une atteinte à la personne. Cela concerne à la
fois le patrimoine, frais médicaux, :I)erte de gains ou salaires correspondant à
l'incapacité de travail, et aux sentiments, souffrances physiques morales,
esthétiques.
• Le dommage moral :
Le dommage moral est celui qui, :ne portant pas atteinte au patrimoine, et
qui résulte en principe d'une atteinte à un droit extrapatrimonial, tel que
l'honneur d'une personne, le droit qu'elle a sur son nom, sur son image ou
sur sa vie privée;
3 - Le lien de causalité entre la faute et le dommage :
Même en cas de faute intentio:nnelle, le créancier ne peut demander
réparation que du préjudice « q"l:-li est une suite immédiate et directe de
l'inexécution de la convention 11.
Autrement dit, il faut entre la faut~ et le dommage un lien de causalité assez
étroit pour être certain. Le débiteur n'a pas à réparer les conséquences
indirectes du dommage.
Exemple : la vente d'une vach~ malade entraîne la contamination du
troupeau, ce qui ruine l'agriculteur qui ne peut rembourser ses dettes et voit
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en conséquence ses biens saisis. La responsabilité se limite ici à la mort de
la vache et du troupeau car les autres dommages sont des suites trop
lointaines (Ginot 2006).
~ La. responsabilité civile délictuelle:
En droit civil, le terme responsabilité a un sens particulier. La responsabilité
civile délictuelle est gouvernée par le principe de la réparation intégrale du
préjudice. Lorsqu'un dommage est subi par autrui, le responsable va devoir
le réparer.
Cette responsabilité est tributaire de l'existence de trois conditions:
1- La faute:
La faute est la commission ou l'abstention causant le dommage à autrui, il
doit être prouvé par la victime qui demande la réparation, être objective et
prouvée ou éventuellement présumée.
A noter que toute personne est responsable du préjudice engendré par ses
actes, sa négligence, son imprudence, mais aussi par les personnes dont elle
est responsable, par les choses dont elle est propriétaire ou gardienne
Les fautes d'omission concernent le fait de s'abstenir à empêcher un
dommage à autrui, exemple : le fait de s'abstenir de porter secours à une
personne en danger;
La faute peut-être intentionnelle dans son auteur du dommage ayant la
volonté de la causer comme elle peut être non intentionnelle, elle peut
également être le résultat d'une imprudence ou de négligence consiste qui à
ne pas avoir prévu qu'un acte ou une omission pouvait provoquer un
dommage.
2- le dommage/préjudice :
le dommage peut être matériel ou moral, il est matériel lorsqu'il porte
atteinte à une valeur patrimoniale : des structures d'objets corporels,
exemple : voitures accidentée.
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Le dommage moral est un dommage extra patrimonial qui entraîna une
diminution du patrimoine, c'est le cas d'une atteinte d'un honneur ou à la
vie privée d'une personne.
Pour être réparable le préjudice doit être :
• Certain : c'est-à-dire, le dommage doit être prouvé un préjudice
éventuel n'est pas réparable.
• Personnel : c'est-à-dire, seul qui a personnellement souffert de
dommage est recouvrable à en demander réparations.
Ce principe n'empêche pas les représentants des mineurs et de malades
mentaux incapables d'ester en justice de réclamer les dommages et intérêts
en leur nom ou pour leur compte.
3 - le lien entre la faute et le dommage (lien de causalité):
La faute et le dommage ne sont pas les seules conditions pour engager la
responsabilité civile d'une personne, il faut démontrer en plus que la faute
commise est venue à l'origine de préjudice. C'est une relation de cause à effet
entre la faute et le préjudice/dommage, ce rapport de cause à effet que l'on
demande lien de causalité au plus brièvement causalité.
Le Droit des Obligation et des Contrats au Maroc dans l'article 77 se borne à
poser l'exigence d'un rapport de causalité sans les définir, ce qui est source
de difficultés.
B. La responsabilité administrative :
Comme toute autre activité, l'activité de l'administration peut être
génératrice de dommages, et peut voir sa responsabilité engagée lors de
l'exercice de ses activités;
La responsabilité administrative est l'obligation pour l'administration de
réparer les dommages causés par son activité ou celle de ses agents, elle est
fondée le plus souvent sur l'anormalité d'un acte, d'un comportement ou
d'un fonctionnement défectueux du service (faute administrative), d'où il
résulte un dommage pour un administré.
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la Jurisprudence a distingué entre la faute de service et la faute personnelle.
• la faute de service : c'est le fonctionnement défectueux du service
public. Il s'agit d'une la faute commise par l'administration, que l'on
ne peut individualiser, et difficile à identifier l'agent qui en est l'auteur.
Dans la plupart des cas elle est constituée par l'inertie (passivité) de
l'administration, et elle est impersonnelle et peut résulter des
conditions d'organisation et de fonctionnement du service. On
considère que tout agent placé dans les mêmes conditions aurait été
susceptible de commettre la même faute.
La faute de service est souvent commise par les agents de
l'administration dans le cadre de leur exercice. Dans ce cas, l'agent
n'est pas personnellement responsable des fautes qu'il a commises
dans l'exercice de son activité ; il est donc protégé, même si les agents
peuvent être l'objet de sanctions administratives.
Dans certaines cas, seule la responsabilité de l'administration peut
être engagée, même si l'agent qui se trouve à l'origine du dommage a
bien été identifié, la faute est alors imputable au service et non à
l'agent (à l'inverse de la faute personnelle).
• La faute personnelle: C'est la faute • qui révèle l'homme avec ses
faiblesses, ses passions, ses imprudences ». Elle est souvent qualifiée
de "détachable" en ce sens qu'elle doit se détacher suffisamment du
service pour que le juge judiciaire puisse la constater et en tirer les
conséquences sans porter une appréciation sur le fonctionnement
même de l'administration. On peut considérer comme une faute
personnelle, d'une part les fautes commises par l'agent en dehors de
l'exercice de ses fonctions et d'autre part les fautes commises dans le
service mais qui s'en détachent du fait de leur particulière gravité ou
de leur intention malveillante.
Les conditions d'engagement de la responsabilité administrative :
Pour engager la responsabilité de l'administration, la jurisprudence s'est
inspirée des principes de droit privé de la responsabilité. De ce fait la mise
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en œuvre de la responsabilité administrative suppose la réunion de quatre
éléments:
1- Le préjudice : Pour que le dommage soit caractérisé il doit être :
• Certain, c'est à dire né et actuel. On peut réparer un préjudice futur
mais certain.
• Spécifique à la personne qui demande réparation
• Anormal c'est-à-dire qu'il dépasse ce qu'il est possible de supporter et
porter atteinte à une situation juridiquement protégée.
2- La faute:
La faute est classiquement définie comme un manquement à une obligation
préexistante, elle devra être établie et revêtir un certain degré de gravité. Le
juge distingue entre les fautes simples et les fautes lourdes.
3- L'imputabilité du dommage à l'administration et lien de causalité
avec le fait générateur :
Même lorsque le préjudice est réel et certain, il ne sera réparé que s'il est
possible de l'imputer à une personne en raison de ses activités. En effet, tout
régime de responsabilité suppose qu'il existe un certain lien objectif entre
l'activité de la personne déclarée responsable et le dommage, cette condition
comporte deux aspects ; primo déterminer la personne publique concernée,
et secundo rattacher le dommage à l'activité d'une personne publique.
4- Le fait dommageable :
Même lorsqu'il existe un lien de causalité, tout préjudice n'entraîne pas
automatiquement pour son auteur l'obligation de le réparer. Le fait
générateur du préjudice doit lui aussi présenter certaines caractéristiques :
ainsi, en droit privé, seul un acte fautif est susceptible d'engager la
responsabilité, de même la mise en œuvre de la responsabilité de la
puissance publique suppose normalement que le comportement de
l'administration soit fautif. La faute de service présente par rapport à la faute
de droit privé des caractères originaux.
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Exceptionnellement, il peut arriver que la responsabilité de l'administration
soit engagée même en l'absence de fait dommageable.
C. La responsabilité pénale :
l- Définition:
La responsabilité pénale est l'obligation faite à une personne reconnue
coupable par un tribunal de répondre d'une infraction délictueuse commise
ou dont elle est complice, et de subir la sanction pénale prévue par le texte
qui les réprime. Elle se différencie de la responsabilité civile car elle implique
un recours de la part de l'Etat pour trouble à l'ordre public.
La responsabilité pénale concerne un fait volontaire ou involontaire qui
trouble l'ordre public et qui n'entraîne pas obligatoirement de préjudice.
2- caractéristiques :
La responsabilité pénale est une personnelle, individuelle, non couverte par
un tiers, son objectif, dans ce cas, est de punir l'auteur de la
faute pénale par une peine d'amende ou/ et de prison, d'autant plus il est
possible aussi d'obtenir devant le juge pénal une réparation civile s'il y a
constitution de partie civile de la victime.
http: //www.cabinet-mor.com/principes,responsabilite,penale.php
Elle s'applique aux personnes physiques ainsi qu'aux personnes
morales par l'intermédiaire des mandataires sociaux, qui les représentent.
- L'auteur matériel de l'infraction est celui qui commet matériellement les
actes d'exécution de l'infraction. Pour le Code pénal, l'auteur n'est pas
uniquement celui qui commet les délits incriminés, mais aussi celui qui,
dans les cas prévus par la loi, tente de les commettre.
- Le coauteur est celui qui participe matériellement à l'action au côté de
l'auteur principal. Il encourt les peines prévues pour la même infraction, ce
dernier peut malgré tout bénéficier de circonstances
atténuantes (notamment s'il est mineur) ou aggravante (par exemple en cas
de récidive).
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- Le complice est celui qui sciemment, par aide ou assistance, a facilité la
préparation ou l'exécution d'un crime ou d'un délit, est peut être également
celui qui par don, promesse, menace, ordre, abus d'autorité ou
de pouvoir aura provoqué une infraction ou donné des instructions pour la
commettre.
http: //www.toupie.org/Dictionnaire/Responsabilite penale.htm
3- Fondement est mise en oeuvre de la responsabilité pénale :
La responsabilité pénale naît d'une infraction à la loi pénale, et elle peut
prendre différents formes; Les contraventions, les délits et les crimes.
Trois conditions sont essentielles pour la mise en œuvre de la responsabilité
pénale:
• un élément légal (un acte interdit) : l'infraction doit être prévue par
un texte de loi. En l'absence de texte, le juge ne peut prononcer de
sanction. La loi évolue et crée de nouveaux délits et de nouvelles
sanctions (ex. piratage et fraude informatique)
• un élément matériel (une action ou une omission) : réalisation de
l'infraction
• un élément moral: volonté de nuire à autrui ou à la société ou
conscience de ses actes
4- La. Responsabilité Pénale en droit pénal marocain :
La responsabilité pénale figure au 2éme chapitre du code pénal marocain
(Articles 132 à 140) et stipule que :
• Toute personne saine d'esprit et capable de discernement est
personnellement responsable:
- Des infractions qu'elle commet;
- Des crimes ou délits dont elle se rend complice;
- Des tentatives de crimes;
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- Des tentatives de certains délits qu'elle réalise dans les conditions
prévues par la loi.
• N'est pas responsable et doit être absous (disculper) celui qui, au
moment des faits qui lui sont imputés, se trouvait par suite de
troubles de ses facultés mentales dans l'impossibilité de comprendre
ou de vouloir.
• Est partiellement irresponsable celui qui, au moment où il a commis
l'infraction, se trouvait atteint d'un affaiblissement de ses facultés
mentales de nature à réduire sa compréhension ou sa volonté et
entraînant une diminution partielle de sa responsabilité.
• L'ivresse, les états passionnels ou émotifs ou ceux résultant de
l'emploi volontaire de substances stupéfiantes ne peuvent, en aucun
cas, exclure ou diminuer la responsabilité.
• Le mineur de moins de douze ans est considéré comme irresponsable
pénalement par défaut de discernement.
• Le mineur de douze ans qui n'a pas atteint dix-huit ans est,
pénalement, considéré comme partiellement irresponsable en raison
d'une insuffisance de discernement.
• Les délinquants ayant atteint la majorité pénale de dix-huit ans
révolus, sont réputés pleinement responsables
5- Divulgation du secret professionnel:
» Définition:
Le secret professionnel, notion strictement pénale, est le devoir de taire les
informations et faits confidentiels connus à l'occasion de l'exercice d'une
profession, d'une fonction ou d'une mission.
Il protège la vie privée des personnes amenées à être aidées d'un point de
vue médical, juridique ou social, afin de garantir l'intégrité et le respect de
celles-ci;
19
Rompre un secret professionnel, c'est révéler une information à caractère
secret d'une personne qui en est dépositaire, soit par profession, soit en
raison d'une fonction ou d'une mission temporaire.
) Le secret professionnel en droit pénal marocain :
Le droit marocain, en général notamment dans le code pénal (article 446 et
447), institue une obligation au respect du secret dans la mesure où l'ordre
public, l'intérêt des familles ou un intérêt économique commandent que
certaines informations ne puissent être connues de tierces personnes
qu'avec l'accord de celles qu'elles concernent.
) Article 446 du code pénal:
« Les médecins, chirurgiens ou officiers de santé, ainsi que les pharmaciens, les
sages femmes ou toutes autres personnes dépositaires, par état ou profession ou par
fonctions permanentes ou temporaires, des secrets qu'on leur confie, qui, hors le cas
où la loi les oblige ou les autorise à se porter dénonciateurs, ont révélé ces secrets,
sont punis de l'emprisonnement d'un mois à six mois et d'une amende de mille deux
cent à vingt mille dirhams.
Toutefois, les personnes énumérées ci-dessus n'encourent pas les peines prévues à
l'alinéa précédent :
• Lorsque, sans y être tenues, elles dénoncent les avortements dont elles
ont eu connaissance à l'occasion de l'exercice de leur profession ou de
leurs fonctions;
• Lorsqu'elles dénoncent aux autorités judiciaires ou administratives
compétentes les faits délictueux et les actes de mauvais traitement ou
de privations perpétrés contre des enfants de moins de dix-huit ans ou
par l'un des époux contre l'autre ou contre une femme et dont elles ont
eu connaissance à l'occasion de l'exercice de leur profession ou de leurs
fonctions.
Citées en ju.stice pour des affaires relatives aux infractions visées ci-dessus, lesdites
personnes demeurent libres de fou mir ou non leur témoignage»
20
6- Secret professionnel et travail social:
En travail social Le secret occupe une place privilégiée parmi les secrets
professionnels, il s'impose dans l'intérêt du client et permet au deux
protagonistes d'établir une relation de confiance basée sur la discrétion du
professionnel.
Le travailleur social, dans son exercice porte atteinte à la sphère de la vie
privée la plus intime à laquelle accèdent rarement les autres professionnels.
Cependant, chacun a droit au respect de sa vie privée, et Les juges peuvent,
sans préjudice de la réparation du dommage subi, prescrire toutes mesures,
telles que séquestre, saisie et autres, propres à empêcher ou faire cesser une
atteinte à l'intimité de la vie privée ...
En France les assistants de service social et les étudiants des écoles se
préparant à l'exercice de cette profession sont tenus au secret professionnel.
Néanmoins, il existe des cas de dérogation où la loi impose ou autorise la
révélation du secret, notamment:
• celui qui informe les autorités judiciaires, médicales ou
administratives des sévices ou privations dont il a eu connaissance et
qui ont été infligés à un mineur de quinze ans ou à une personne qui
n'est pas en mesure de se protéger en raison de son âge ou de son état
physique ou psychique;
• Le professionnel qui, avec l'accord de la victime porte à la
connaissance du procureur les sévices qu'il a constatés dans l'exercice
de sa profession et qui lui permettent de présumer que des violences
sexuelles de toute nature ont été commises
• Les professionnels de la santé ou de l'action sociale qui informent les
autorités compétentes du caractère dangereux pour elles-mêmes ou
pour autrui des personnes qui les consultent et dont ils savent qu'elles
détiennent une arme ou qu'elles ont manifesté leur intention d'en
acquérir une.
http: / /www.rosenczveig.com/ dossiers/ secret pro /ANAS%20-%20secret professionnel.pdf
21
Références bibliographiques:
• DOUCET HUBERT, « Développement des concepts et des enjeux en éthique de la
recherche» Page Web, Revue Pistes UQAM, volume 3, no 1, mai 2001.
• ROTHMAN DAVID J ., Ethics and Human Experimentation : Henry Beecher
Revisited, The New England Journal of Medicine (New York), 1987, p. 1195 (traduit
par Hubert Doucet)
• BEECHER Henry K. Ethics and Clinical Research, The New England Journal of
Medicine, vol 274 (New York), 1966, pp. 1354-1360.
• The National Commission for the Protection of Human Subjects of Biomedical and
Behavioral Research, Belmont Report, 1974, p. 4.
• DURAND GUY, Introduction générale à la bioéthique Histoire, concepts et outils,
Fides, (Montréal), 2005, p 264.
• DURAND GUY, Introduction générale à la bioéthique Histoire, concepts et outils,
Fides, (Montréal), 2005, p 265.
• DURAND GUY, Introduction générale à la bioéthique Histoire, concepts et outils,
Fides, (Montréal), 2005, p 265.
• DURAND GUY, Introduction générale à la bioéthique Histoire, concepts et outils,
Fides, (Montréal), 2005, p 269.
• The National Commission for the Protection of Human Subjects of Biomedical and
Behavioral Research, Belmont Report, 1974, p. 15.
• LEBASQ Karen, Profil et analyse critique des recommandations de la Commission
nationale, Médecine et expérimentation, p. 267.
• Thierry Desbonnets. La cadrature de la déontologie
www.cadredesante.com
• http: JJwww .oboulo.com/ morale-droit-58746.html
• Les Formes élémentaires de la vie religieuse, 1912.
http: //aigueau.wordpress.com/2009 / 08/ 18/definition-de-la-religion-
selon-emile-d urkheim /
• http: / /www.toupie.org/ Dictionnaire/ Ethique .h tm téléchargé
• http: / /www.toupie.org/ Dictionnaire/ Morale .h tm
• http://www.oboulo.com/ morale-droit-587 46.html.
• Cherkaoui M.« éthique et soin,. Présentaion Powerpoint
22
• Code de déontologie de l'ANAS adopté à l'assemblée Générale 1994
• Code de déontologie des professionnel-le-s du travail social en Suisse
www.avenirsocial.ch Jcm_data/ CodeDeon tologie_A4 _f. pdf
• code de déontologie des professions d'assistant d'hygiène sociale et
d'assistant social
www.egca.lu/ content/ download/ ... / Luxembourg_code. pdf
• Lahlimi, M., « définition des concepts liés au travail social »
23
Annexe
24
ASSOCIATION NATIONALE des ASSISTANTS de
SERVICE SOCIAL
Code de Déontologie de l'ANAS
PREAMBULE
TEXTES DE REFERENCE
LA PROFESSION D'ASSISTANT DE SERVICE SOCIAL
TITRE I PRINCIPES GENERAUX ET DEVOIRS
TITRE II DEVOIRS ENVERS LES USAGERS
TITRE III OBLIGATIONS ENVERS LES ORGANISMES EMPLOYEURS
TITRE IV OBLIGATIONS ENVERS LA PROFESSION
TITRE V SANCTIONS
CODE DE DEONTOLOGIE
Adopté à l'assemblée Générale
Du 28 novembre 1994
PREAMBULE
L'A.N.A.S., en tant qu'association professionnelle, mène depuis sa création en 1945,
une réflexion constante sur la Déontologie, concrétisée par la parution de deux codes :
en 1949 et en 1981.
Le Service Social, en tant qu' activité professionnelle distincte et spécifique, est à la
fois né du changement et lié aux changements de plus en plus rapides et foisonnants de
la Société. Le Code tient compte de ces évolutions et des valeurs fondamentales qui
sous-tendent la profession.
Ce Code s'appuie sur la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, sur les
conventions internationales et sur les textes législatifs en vigueur en France qui
mettent en évidence les droits des usagers et le respect du droit à la vie privée.
Ce Code est destiné à servir de guide aux Assistants de Service Social dans l'exercice
de leur profession.
Ses dispositions s'imposent à tout adhérant de l'Association, titulaire du diplôme
d'Etat d' Assistant de Service Social ou étudiant en Service Social.
PARIS, le 28/11/1994
25
TEXTES DE REFERENCE
la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de l'O.N.U. du 10
décembre 1948
la convention de Sauvegarde des Droits de l'Homme et des Libertés
Fondamentales du Conseil de l'Europe, Rome, 4 novembre 1965
la Charte Sociale Européenne signée à Turin le 18 octobre 1961, entrée en
vigueur le 26 février 1965
la Convention des Nations Unies relative aux Droits de )'Enfant du 20
novembre 1989
le Code de la Famille et de I' Aide Sociale: art. 218 à 229 (art. 218, J.O. du
20/1/1991) sur les conditions d'exercice de la profession
le Code Pénal : art. 226-13 sur le respect du secret professionnel ; art. 226-14
sur les dérogations légales (J.O. du 23/7/1992)
le Code Civil : art. 9 (loi du 17 juillet 1970) sur le respect de la vie privée
la loi n ° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux
libertés
la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 dont le titre I porte sur la liberté d'accès aux
documents administratifs, complétée par la loi n° 79-587 du 11 juillet 1979
relative à l'amélioration des relations entre l'administration et le public
le Code International de Déontologie des Assistants de Service Social adopté
par la F.I.A.S., Assemblée Générale, SRI-LANKA, août 1994
la définition du Service Social donnée en 1959, par la division des Affaires
Sociales des Nations Unies.
26
LA PROFESSION D'ASSISTANT DE
SERVICE SOCIAL
L' Assistant de Service Social est au service de la Personne Humaine dans la Société.
Son intervention vise :
à l'épanouissement et à l'autonomie des personnes, groupes ou communautés
au développement des potentialités de chacun en le rendant acteur de son
propre changement
à l'adaptation réciproque Individus/Société en évolution.
L' Assistant de Service Social participe au développement social en apportant son
concours à toute action susceptible de prévenir les difficultés sociales et d'améliorer la
qualité de la vie.
L' Assistant de Service Social engage sa responsabilité à l'égard :
des personnes auxquelles s'adresse son activité
des lois régissant sa profession
des institutions au sein desquelles la profession est exercée.
L'organisation et la pratique de la profession s'inscrivent dans le cadre des institutions
et de la législation en vigueur.
La formation continue, du fait de l'évolution des connaissances et de la société,
s'impose à tout Assistant de Service Social comme une nécessité.
TITREI
PRINCIPES GENERAUX ET DEVOIRS
Art.1 - De la dignité de la personne
Le respect de la personne fonde, en toutes circonstances, l'intervention professionnelle
de l' Assistant de Service Social.
Art. 2 - De la non-discrimination
27
Dans ses activités, l' Assistant de Service Social met sa fonction à la disposition des
personnes, quels que soient leur race, leur couleur, leur sexe, leur situation, leur
nationalité, leur religion, leur opinion politique et quels que soient les sentiments que
ces personnes lui inspirent.
Art. 3 - De la confidentialité
L'établissement d'une relation professionnelle basée sur la confiance fait de
l' Assistant de Service Social un « confident nécessaire» reconnu comme tel par la
jurisprudence et la doctrine.
Art. 4 - Du secret professionnel
L'obligation légale de secret s'impose donc à tous les Assistants de Service Social et
étudiants en service social, sauf dérogations prévues par la loi.
Art. 5 - De la protection et de la communication des données nominatives
L' Assistant de Service Social doit toujours veiller à la protection du dossier de
l'usager et avoir conscience que ce dossier est communicable à la personne concernée.
La constitution des dossiers doit tenir compte des dispositions légales sur l'accès aux
documents administratifs.
Art. 6 - L'introduction et le développement des technologies modernes de recueil et
de traitement des informations, imposent à l' Assistant de Service Social de se
préoccuper, dès la phase de conception d'un projet, des règles de conservation et de
recoupements, au regard du respect de la vie privée des individus et des familles.
Art. 7 - De l'indépendance et de la liberté
L' Assistant de Service Social ne peut accepter d'exercer sa profession dans des
conditions qui compromettraient la qualité de ses interventions. Il doit donc être
attentif aux formes et conditions de travail qui lui sont proposées et aux modifications
qui pourraient survenir.
Tenant compte de la nature et des objectifs de l'organisme employeur, il s'assure qu'il
peut disposer de l'autonomie nécessaire :
pour choisir la forme de ses interventions et les moyens à employer
pour décider de la poursuite ou de l'arrêt de son action.
Art. 8 - L' Assistant de Service Social ne peut, en aucun cas, utiliser sa fonction à des
fins de propagande. Il ne peut s'en servir pour procurer ou tenter de procurer à qui que
ce soit, des avantages injustifiés ou illicites. L' Assistant de Service Social salarié ne
peut accepter des personnes ressortissant de son champ d'activité professionnelle, une
rémunération pour services rendus.
28
Art. 9 - De la compétence
L' Assistant de Service Social a l'obligation de compétence, c'est à dire:
maîtriser sa pratique professionnelle et tendre constamment à l'améliorer
développer ses connaissances
être vigilant quant aux répercussions que peuvent entraîner ses interventions
dans la vie des personnes et celle des institutions.
TITRE II
DEVOIRS ENVERS LES USAGERS
A - INTERVENTION DIRECTE AUPRES DES USAGERS
Art. 10 - Lorsqu'il intervient, l' Assistant de Service Social procède à une évaluation
aussi complète que possible avant de proposer une réponse à la demande formulée
Art. 11 - L' Assistant de Service Social doit rechercher l'adhésion des intéressés à tout
projet d'action les concernant, en toutes circonstances et quelle que soit la façon
personnelle dont ils peuvent exprimer leur adhésion.
Art.12 - L' Assistant de Service Social informe les intéressés des possibilités et des
limites de ses interventions, de leur conséquences, des recours possibles.
Art. 13 - Toute action commencée doit être poursuivie. L' Assistant de Service Social
doit faire le nécessaire pour éviter les conséquences fâcheuses qui pourraient résulter
de l'interruption de son action.
Art. 14 - L' Assistant de Service Social doit aux personnes qui s'adressent à lui une
aide d'une durée aussi longue que l'exige la situation, en dépit des difficultés
rencontrées et quels que soient les résultats obtenus.
Il ne doit pas s'imposer lorsque son aide n'est plus nécessaire.
Art. 15 - L 'Assistant de Service Social ne doit pas accepter d'intervenir, ni de fournir
des renseignements dans un but de contrôle.
Art. 16 - Lorsque, dans l'exercice de ses fonctions, l' Assistant de Service Social
constate une fausse déclaration, il lui appartient d'en faire prendre conscience à ceux
qui en sont les auteurs, mais il n'a pas à les dénoncer.
Art. 17 - L' Assistant de Service Social ne doit ni déposer, ni témoigner en justice
pour tout ce dont il a pu avoir connaissance du fait ou en raison de sa profession -
obligation confirmée par la jurisprudence - et garde cependant , aux termes de la loi,
selon les dispositions du Code Pénal, la liberté de témoigner dans les cas de dérogation
au secret professionnel.
29
B- INTERDISCIPLINARITE ET PARTENARIAT
Art. 18 - La situation de l'usager impose souvent la nécessité soit d'une concertation
interdisciplinaire, soit de faire appel à un dispositif partenarial mettant en présence des
acteurs sociaux diversifiés ou de multiples institutions. L' Assistant de Service Social
limite alors les informations personnalisées qu'il apporte aux seuls éléments qu'il
estime strictement indispensables à la poursuite de l'objectif commun, dans le respect
des articles 11 et 12 du présent Code.
Art. 19 - Dans ces instances, l' Assistant de Service Social veille plus particulièrement
à la confidentialité des informations conformément au droit des usagers.
Art. 20 - L' Assistant de Service Social n'est délié d'aucune de ses obligations envers
l'usager, quelle que soit la forme d'action commune et quels que soient les
intervenants, même soumis au secret professionnel selon les termes de l'art. 226-13 du
Code pénal.
TITRE III
OBLIGATIONS ENVERS LES ORGANISMES EMPLOYEURS
Art. 21 - L' Assistant de Service Social rend compte régulièrement de son activité aux
responsables de son organisme employeur. Il le fait dans la forme la mieux adaptée au
contexte dans lequel il s'insère, et dans les limites compatibles avec le secret
professionnel et les objectifs généraux de sa profession.
Art. 22 - L' Assistant de Service Social assume la responsabilité du choix et de
l'application des techniques intéressant ses relations professionnelles avec les
personnes. Il fait connaître à l'employeur les conditions et les moyens indispensables à
! 'intervention sociale qui lui est confiée. De même, il se doit de signaler tout ce qui y
fait entrave. De ce fait, il ne peut être tenu pour responsable des conséquences d'une
insuffisance de moyens ou d'un défaut d'organisation du service qui l'emploie.
Art. 23 - Il entre dans la mission de l' Assistant de Service Social d'apporter aux
responsables de son organisme employeur, les éléments susceptibles d'éclairer les
décisions en matière de politique d'action sociale.
TITRE IV
OBLIGATIONS ENVERS LA PROFESSION
Art. 24 - Les objectifs de la profession et la façon dont ils sont pratiquement mis en
œuvre, doivent faire l'objet d'études et de réflexions constantes de la part des
Assistant de Service Social, pour assurer la qualité du service rendu à l'usager.
Art. 25 - L' Assistant de Service Social a l'obligation de contribuer à l'évolution
constante de sa profession dans un souci d'ajustement aux évolutions de la société.
Art. 26 - L' Assistant de Service Social doit avoir une attitude de confraternité à
l'égard de ses collègues. Il observera les devoirs de l'entraide professionnelle et
30
s'abstiendra de tout acte ou propos susceptible de leur nuire.
TITRE V
SANCTIONS
Art. 27 - Les manquements graves aux dispositions du présent Code relèvent de la
Commission de contrôle, constituée dans le cadre des statuts de l'Association (art. 5,
19 et 20).
Association Nationale des Assistants de Service Social
15, rue de Bruxelles 75009 PARIS tel: (33) 01.45.26.33. 79 fax: (33) 01.42.80.07.03
(c) A.N.A.S.
31