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THEME MEMOIRE Soro Shonsourou - en Revision

Cette étude analyse les revues des études existantes liées au bois de feu et au charbon de bois en côte d'ivoire. Le charbon de bois se définit comme un résidu de carbone obtenu à la suite d'une conversion du bois en conditions de pyrolyse. Plusieurs espèces d’arbres sont utilisées comme combustible ligneux.

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THEME MEMOIRE Soro Shonsourou - en Revision

Cette étude analyse les revues des études existantes liées au bois de feu et au charbon de bois en côte d'ivoire. Le charbon de bois se définit comme un résidu de carbone obtenu à la suite d'une conversion du bois en conditions de pyrolyse. Plusieurs espèces d’arbres sont utilisées comme combustible ligneux.

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REMERCIEMENTS

Le présent mémoire est le fruit d'un travail de recherche, marquant la fin de mon premier
cycle universitaire. Cette étape a été franchie avec l'aide de nombreuses personnes à qui
j'adresse mes remerciements les plus sincères. Mes premières pensées se tournent vers le
maitre de l’univers « Dieu », mes parents qui m'ont encouragé et soutenu à chaque pas surtout
mon mentor ; mon modèle ; mon oncle et père Coulibaly Souleymane. Je ne saurai pas clore
cette session de remerciement sans énoncer le nom de celui grâce à qui cette institution a vu le
jour le professeur Coulibaly Lacina. J’ai eu une chance inestimable en rencontrant mon ami et
sœur Traore Mariam qui m’a toujours soutenu ; conseillé ; encouragé et compris malgré
toutes mes erreurs, merci aussi à mon oncle Coulibaly Mamadou qui m’a accueillie chez lui ;
à mon frère Fofana ; surtout à ma Tante. Aussi je suis très reconnaissant envers l’ensemble de
tous les enseignants de l’Université de Man qui m’ont fourni le cadre nécessaire à la réussite
de mes études, sans ce cadre et même avec la plus grande volonté je douterais du succès. Je
tiens vraiment à remercier mon encadrant Docteur Koffi K. Christophe```1 qui m’a aidé à
démystifier ce thème et fixé les grandes orientations de ce travail tout en me laissant une large
autonomie et aussi sa rigueur ainsi que sa disponibilité, son expérience et ses connaissances
du domaine ; qu'il m'a transmis au cours de longues discussions, m'ont été d'une aide
précieuse. Ma reconnaissance envers lui est immense. Pour m'avoir fait l'honneur d'apprécier
et de corriger à mainte reprise ce travail, je le remercie vivement. Grand Merci à tous, puisse
le tout puissant vous bénir.

Au cours de ces 3 années, je n’oublierai jamais ceux avec qui j’ai partagé les bons comme les
mauvais moments. Grâce à vous je garderai des souvenirs inoubliables de mes années
universitaires à Man.

1
DEDICACE

Je dédie ce manuscrit à ma très chère petite sœur, Fatim.

Qu’il t’apporte encouragement et motivation pour tes prochaines années d’étude qui
t’attendent

2
TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS............................................................................................................................1
DEDICACE..........................................................................................................................................2
TABLE DES MATIERES...................................................................................................................3
LISTE DES FIGURES.........................................................................................................................4
LISTES DES TABLEAUX..................................................................................................................5
1. INTRODUCTION........................................................................................................................7
1.1. Rôles socioéconomiques du secteur forestier......................................................................7
1.2. La base des ressources en bois-énergie................................................................................8
1.2.1. Biome.............................................................................................................................8
1.2.2. Principaux types de végétation....................................................................................9
1.2.3. Objectif de l’étude.........................................................................................................9
2. HISTORIQUE DU BOIS ENERGIE........................................................................................11
2.1. Profil sur l’énergie..............................................................................................................11
2.2. Espèces d’arbres couramment utilisées comme combustible ligneux.............................12
2.3. Le bois énergie et l’évolution de la population humaine..................................................13
2.4. Source d’énergie alternative..............................................................................................16
3. EXAMEN DES DONNEES SUR LE BOIS DE FEU ET LE CHARBON DE BOIS................18
3.1. Production de bois de feu........................................................................................................18
4. COMMERCE DE BOIS DE FEU ET DU CHARBON...........................................................20
4.1. Transport de charbon de bois............................................................................................20
4.2. Commerce de détail de charbon de bois............................................................................21
4.3. Volumes de distribution de charbon de bois.....................................................................23
5. CONCLUSION...........................................................................................................................24
REFERENCES...................................................................................................................................25

3
LISTE DES FIGURES

Figure 1.Sources d’énergie domestique, 2011 .........................................................................13

Figure 2. : Zone de production de charbon de bois à Attiégouakro..........................................18

Figure 3. Stockage de charbon de bois pour la vente au détail à Yamoussoukro.....................21

4
LISTES DES TABLEAUX

Tableau 1. Espèces de d’arbres utilisées pour la fabrication du charbon de bois ....................11

Tableau 2.Caractéristiques des forêts ivoiriennes.....................................................................13

Tableau 3. Consommation de combustible par type et zone....................................................16

5
Résumé

Cette étude analyse les revues des études existantes liées au bois de feu et au charbon de bois
en côte d’ivoire. Le charbon de bois se définit comme un résidu de carbone obtenu à la suite
d'une conversion du bois en conditions de pyrolyse. Le terme charbon correspond à un
combustible riche en carbone. Il est obtenu à la suite d'une action thermique sur la matière
organique, lorsque la matière volatile s’est évaporée. La pression favorise aussi la formation
du charbon de bois . Comme dans bon nombre de pays subsahariens, l’énergie est l’une des
clés pour assurer un développement économique et social car elle est nécessaire à toutes
activités humaines et indispensables à la satisfaction des besoins quotidiens. En côte d’ivoire
la biomasse énergie occupe une place de choix dans le bilan énergétique des ménages. Le
pays connaît une croissance démographique galopante, les besoins en énergie domestique se
sont accrus considérablement. Plusieurs espèces d’arbres sont utilisées comme combustible
ligneux, la disparition de la forêt en côte d’ivoire est imminente si des dispositions ne sont
pas prise.

Mots clés : charbon de bois, bois de feu, côte d’ivoire

Abstract

This study analyses reviews of existing studies related to fuelwood and charcoal in Côte d'Ivoire.
Charcoal is defined as a carbon residue obtained from the conversion of wood under pyrolysis
conditions. The term charcoal refers to a carbon-rich fuel. It is obtained as a result of thermal action
on organic matter, when the volatile matter has evaporated. Pressure also favours the formation of
charcoal (Pilon, 2013). As in many sub-Saharan countries, energy is one of the keys to ensuring
economic and social development, as it is necessary for all human activities and indispensable for the
satisfaction of daily needs. In Côte d'Ivoire, biomass energy plays a key role in the energy balance of
households. The country's population is growing rapidly and the need for domestic energy has
increased considerably. Several tree species are used as wood fuel, and the disappearance of the
forest in Côte d'Ivoire is imminent if measures are not taken.

Key words: charcoal, firewood, Ivory Coast

6
1. INTRODUCTION
Le bois de feu et le charbon de bois représentent 90% de tous les prélèvements de bois dans
les forêts d’Afrique et un tiers de la production mondiale de bois énergie (Madon, 2017;
Marien, 2008; Mino et al., 2021). La coupe du bois pour la production énergétique est à ce
titre présentée comme une cause de dégradation et de déforestation et classée au deuxième
rang des problématiques environnementales les plus préoccupantes après les changements
climatiques et avant les processus de désertification (KOULIBALY et AMANI, 2016.; Peltier
et al., 1996). Elle se pose avec acuité dans les pays en voie de développement. Le bois est
considéré comme l’une des sources d’énergie les plus anciennement utilisées par l’humanité.
Elle participe à plus de 40 % à la satisfaction des besoins énergétiques (KOULIBALY et
AMANI, 2016).

La Côte d’Ivoire a proclamé son indépendance en août 1960. Située en Afrique occidentale à
quelques degrés au nord de l’équateur, elle est composée de 32 régions et 95 départements.

En Côte d’Ivoire, le bois et le charbon de bois sont utilisés comme combustibles des ménages.
Le bois est estimé à 1,4 millions de tonnes et le charbon de bois, 1,7 millions de tonnes
(SODEFOR, 2011). Pour le Centre National de Recherche Agronomique (CNRA, 2012), la
consommation annuelle de bois-énergie en Côte d’Ivoire est estimée à environ 10 millions de
tonnes, principalement sous forme de bois de chauffe dont le quart est transformé en charbon
de bois. Ces estimations loin d’être statiques augmentent avec les besoins en bois de feu à
travers l’accroissement de la population, déterminants bio-culturels de l’exploitation du
charbon de bois et constituent une cause majeure de déboisement dans les régions de savane
ainsi qu’au voisinage des centres urbains (Fao, 2005). La forte utilisation du bois sous toutes
ces variantes pour la production énergétique se fait sentir surtout en zone rurale où le bois
constitue la première source d’énergie utilisée, par les populations à faible revenu.
1.1. Rôles socioéconomiques du secteur forestier

Pendant de nombreuses années, l’exploitation forestière et les activités du secteur bois ont
joué un rôle prépondérant dans le développement économique et social de la Côte d’Ivoire.
Amorcée en Côte d’Ivoire en 1880, cette activité s’est développée durant la période coloniale
et a connu un grand essor après l’indépendance avec la production de bois d’œuvre et
d’ébénisterie, ainsi que les produits secondaires comprenant entre autres les cure dents, balais,

7
charbon de bois, tam-tams et bambous de chine. Troisième produit d’exportation pendant plus
d’une vingtaine d‘années (après le cacao et le café), au début de l’indépendance de notre pays,
le secteur bois constituait un pilier essentiel du développement de la Côte d’Ivoire, avant de
connaître une nette régression ces dernières années. Et les effets de cette crise sont bien
perceptibles à travers la fermeture de plusieurs unités de transformation et la baisse d’activités
dans toutes les composantes du secteur, à savoir la coupe, le transport, la transformation, la
commercialisation et l’exportation. Cette situation s’explique en partie par la raréfaction des
essences de bois d’œuvre, la saturation de l’industrie du bois par un nombre trop élevé
d’unités de première transformation, les contraintes du marché tant local qu’international et
surtout la déforestation. Ainsi, pour faire face aux effets néfastes de la déforestation, le
gouvernement a défini une nouvelle politique de préservation et de réhabilitation des forêts
d’un patrimoine forestier d’environ 4 200 000 hectares. Les mesures préconisées dans le cadre
de la nouvelle politique forestière ambitionnent d’agir en profondeur pour ralentir et mettre un
terme à la dégradation de nos forêts. Par ailleurs, pour inciter les entreprises à une
transformation plus poussée du bois, les quotas à l’exportation ont été imposés sur les sciages
verts à partir de 1998. Il a, en outre, été fait obligation aux exploitants forestiers de reboiser
des superficies proportionnelles aux volumes exploités (1 ha pour 250 m3 exploités en zone
forestière et 1 ha pour 150 m3 exploités en zone pré-forestière). En prenant ces mesures, le
gouvernement entend régénérer le couvert forestier ivoirien et donner à l’exploitation
forestière ses lettres de noblesse afin que la forêt continue de jouer son rôle dans l’économie
ivoirienne, avec les différentes taxes qu’elle génère et le nombre d’emplois directs et indirects
qu’elle offre.

1.2. La base des ressources en bois-énergie

1.2.1. Biome

Le territoire ivoirien est recouvert par quatre groupes de sols, à savoir, les sols ferralitiques
non saturés qui sont les plus répandus, les sols ferrugineux tropicaux qui occupent le centre
du pays à l’intérieur duquel existe une zone de transition caractérisée par le phénomène de
cuirassement ferrugineux pouvant prendre une importance considérable lorsque la couverture
végétale disparaît, les sols sur roches basiques caractérisés par des éléments grossiers de
fragments de roches plus ou moins altérés, les sols hydromorphes dont les caractères sont dus
à une évolution dominée par l’effet d’un excès d’eau (Roose et al., 1966). Ils sont localisés

8
dans des zones à écoulement difficile (bas-fonds) dans les plaines d’inondation des cours
d’eau et dans les sables littoraux (Diatta, 1996).
1.2.2. Principaux types de végétation

Les groupes de paysages végétaux rencontrés sont sujets des différentes zones climatiques,
des particularités du relief et des influences humaines. On distingue, du Sud au Nord, trois
zones biogéographiques distinctes :
 la zone du Sud et de l’Ouest située en dessous du 8ème parallèle, excluant le « V
Baoulé ». Longtemps couverte par une forêt primaire, elle comprend notamment la
forêt littorale composée d’espèces plus ou moins halophiles, la forêt de mangrove le
long des systèmes lagunaires du pays avec des palétuviers, la forêt dense
sempervirente et les forêts et savanes de montagnes. Actuellement, cette zone du Sud
et de l’Ouest présente un aspect de forêt secondaire, avec des jachères et quelques
îlots de forêts primaires (Taï et l’Ouest montagneux) au sein desquels on rencontre
certaines essences telles Musanga cecropioïdes (Moraceae), Nesogordonia
papaverifera (Sterculiaceae), Diospyros spp. (Ebenaceae), Turraeanthus africana
(Meliaceae) et Tarrietia utilis (Sterculiaceae) ;
 la zone intermédiaire dite zone de transition ou préforestière avec le « V Baoulé ».
Elle comporte une mosaïque de milieux, composés de forêt mésophile (ou semi-
décidue) et de savane guinéenne. Elle renferme diverses espèces végétales dont
Khaya grandifoliola (Meliaceae), Khaya ivorensis (Meliaceae), Celtis spp.
(Ulmaceae), Triplochiton scleroxylon (Sterculiaceae) et Nesogordonia papaverifera.
Cette variété de milieux explique la présence d’un nombre élevé d’espèces animales
 la zone de savane soudanaise qui est située au-dessus du 9ème parallèle, avec des
couloirs de forêts galeries et ses forêts claires est composée de savanes arborées et
arbustives. On y retrouve par endroits, Daniella oliveri (Caesalpiniacae), Isoberlinia
doka (Caesalpiniacae) et Afzelia africana (Caesalpiniacae). C’est une région
particulièrement riche en grands ongulés, primates et oiseaux (Dr Kouadio, 2020)

1.2.3. Objectif de l’étude


L’objectif de cette étude est de faire une revue de la littérature sur les études existante sur le
bois énergie en Côte d'Ivoire. En effet, au vu de l’importance de cette ressource pour les
ménages et les défis futurs à relever pour couvrir les besoins énergétiques des ménages, de
nouvelles études s’imposent sur l’approvisionnement des ménages africains en bois-énergie.
9
Une revue de la littérature sur les études existante permettra la mise en lumière des gaps de la
recherche sur le sujet. Ainsi, l’on pourra désormais cibler les priorités en matière de recherche
sur le bois-énergie afin de répondre aux objectifs du millénaire pour le développement
durable.

10
2. HISTORIQUE DU BOIS ENERGIE
2.1. Profil sur l’énergie

Les sources de données sur la production et la consommation du bois-énergie sont les


suivantes :

 Les Statistiques Agricoles et Forestières du Ministère de l'Agriculture et des


Ressources Animales qui jadis géraient le secteur forestier à travers la Direction
Générale des Eaux et Forêts (DGEF).
 La Direction de la Production, des Industries Forestières et du Reboisement pour le
compte du Ministère des Eaux et Forêts.

A ces deux niveaux, les données de production sont collectées à partir de documents
d'exploitation que sont les carnets de périmètres, les bordereaux de route homologués, carnets
de circulation de produits secondaires ; ainsi qu'à partir des indications provenant des unités
de transformations relatives aux différents produits et leur quantité.

 Les statistiques énergétiques et de planification par le Bureau National d'Eudes


Techniques et de Développement (BNETD), surtout pour les études bilan, et par le
Bureau d'Économie d'Énergie (BEE) du Ministère des Mines et de l'Énergie, pour la
planification des besoins énergétiques.
 Les structures de recherche et développement telles que la Station de Recherche
Technologique du Centre National de Recherches Agronomiques (SRT - CNRA) et la
Société de Développement des Forêts (SODEFOR). La SODEFOR ayant à charge la
gestion des forêts classées et des reboisements, elle collecte des statistiques au moyen
d'inventaires et d'études cartographiques (photos aériennes, télédétection).
 L'Institut National de la Statistique (INS). Les données fournies par l'INS sont
estimées à partir des résultats des enquêtes budget/consommation (EBC) corrigés de
l'inflation, la variation de la demande en bois-énergie et du taux d'accroissement
annuel de la population.
 Les données statistiques obtenues à partir des différentes sources, en dehors des études
et des estimations faites par certaines structures, ne prennent en compte que les
ressources commercialisées par voie formelle (MINAGRA, DPIFR). Toute la

11
production informelle et l'autoconsommation dans les villes et les zones rurales sont
très mal connues. Les statistiques dans ce secteur sont pratiquement inexistantes.

Aussi, le classement des données n'est pas normalisé. Les données sont classées de manière
diverse selon les besoins des utilisateurs. A la DPIFR, par exemple, ce sont des données
mensuelles collectées par la direction et les structures régionales qui sont archivées sur des
fiches de production indiquant les numéros des autorisations d'exploitation délivrées par
l'administration, les noms et prénoms des producteurs, la zone de production et les quantités ;
ce qui évidemment diffère de la présentation des autres structures.( Kadja

2.2. Espèces d’arbres couramment utilisées comme combustible ligneux


Une étude a été réalisée pour connaitre la diversité des plantes utilisées pour la fabrication du
charbon de bois. Ainsi, une enquête ethnobotanique et un inventaire floristique sélectif dans le
département de Daloa. L’enquête ethnobotanique a permis de recenser à 31 espèces végétales
(reparties en 29 genres et 17 familles) utilisées pour la fabrication du charbon de bois dans le
département de Daloa (Dro et al., 2021).

Tableau 1. Tableau 1. Espèces de d’arbres utilisées pour la fabrication du charbon de bois (Dro et al., 2021)

Tableau 1 (suite).

12
La biomasse naturelle, ainsi que les résidus agro-industriels, constituent le potentiel d'énergies
renouvelables le plus important et directement utilisable. La consommation de la biomasse
énergie concerne 85 à 92% de la population. Elle se fait sous les formes suivantes :

 Le bois de chauffe et le charbon de bois (les plus couramment utilisés par la population)
sont issus des forêts naturelles, des plantations forestières et agricoles, ce sont des sous-
produits de l'exploitation forestière et des résidus de l'industrie de première transformation
du bois.
 Les résidus agricoles et agro-industriels. La production énergétique dans ce secteur est
estimée à plus de 4 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) par an. Elle est tirée
principalement des coques et cabosses (café, cacao, arachide), des tiges (maïs, riz, herbes),
des résidus d'huileries (rafles, fibres, noix), de fibres de canne, de chutes et autres déchets
d'industries de transformation du bois.

La cuisson des aliments se fait donc dans des foyers à bas rendements énergétiques ; ce qui
nécessite, pour satisfaire les besoins, de grandes quantités de bois-énergie. Sur la base des
données du dernier recensement de la population de 1998, et celles relatives aux prévisions de
consommation de biomasse énergie, ne peut donc être atteint (Atta, 2017; Bailly et al., 1982;
Doat, 1982).

2.3. Le bois énergie et l’évolution de la population humaine


Le charbon de bois est l’une des principales sources d’énergie domestique en Côte d’Ivoire.
En 2002, il comptait pour 20 % de la consommation nationale de combustible et au moins 47
% de la consommation de la population urbaine. Le taux d’urbanisation étant passé de 44,9 %
en 2002 à 52 % en 2012 et les subventions du gaz butane ayant diminué, cela a provoqué une

13
forte demande et l’utilisation du charbon de bois a sensiblement augmenté ces dix dernières
années, un phénomène qui contribue de manière importante à la déforestation (PNUD,2015).
Malgré les politiques étatiques favorisant l’accès aux combustibles modernes comme le gaz
butane, le bois-énergie reste toujours le moyen le plus utilisé principalement dans les activités
domestiques. Selon le PNUD (2007), environ un milliard de personnes utilisent le charbon de
bois comme source d’énergie. On estime que 603 millions de mètres cubes de bois sont
exploités par an, dont 86% sont consommés sous forme de bois de feu et de charbon de bois.
Cela accroit la pression sur les ressources végétales ligneuses et particulièrement celles
utilisées pour la fabrication du charbon de bois. FAO (2005) estime que les pressions
humaines sur la biodiversité font disparaitre annuellement environ 13 millions d’hectares de
forêts. Ces végétaux constituent la matière première de cette source d’énergie (Dro et al.,
2021).
Les pressions exercées sur les forêts sont dues à plusieurs facteurs, à savoir : la puissance du
secteur de l’exploitation forestière industrielle et une consommation élevée des ménages, dont
70 % dépendent de la biomasse. La croissance démographique rapide, en moyenne 6,6 % par
an depuis 2005 (Tapinos et al., 2002), laisse présager qu’en l’absence d’une solution de
substitution abordable dans un avenir proche, la pression sur les forêts ne va cesser
d’augmenter (POFAGI, 2014). Outre le facteur démographique et l’exploitation forestière,
l’expansion agricole et les répercussions de l’instabilité politique sont également responsables
de la déforestation et de la dégradation des forêts du pays (Kassoum, 2018).
D’après la FAO, seule une portion extrêmement réduite (625 000 hectares soit 6 %) des forêts
est primaire. Les forêts naturelles modifiées représentent 91 % de la couverture forestière,
soit 9,4 millions d’hectares. Les 3 % restants sont des plantations (FAO, 2010). Le tableau 2
résume ces données.

Tableau 2.Caractéristiques des forêts ivoiriennes

Forêts en 2010 (en milliards d’ ha) Forêts en 2010 (en %)

Primaires 625 6
Naturelles modifiées 9 441 91
Plantations productives 337 3
Total 10 403 100
Source : Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, 2010.

14
Pétrole
brut
15 % Gaz naturel
11 %

Hydroélectricité
Biocombustibles 1%
et déchets
73 %

Figure 1. Figure 5. Sources d’énergie domestique, 2011 (Source : Agence internationale de l’énergie, 2014.)

Une proportion relativement élevée de la population (58,9 %) a accès à l’électricité (Conseil


mondial de l’énergie, 2014) (figure 1). De fait, le secteur résidentiel est le premier
consommateur d’électricité, suivi par le secteur industriel. 71 % de l’électricité produite à
l’échelle nationale provient de combustibles fossiles et 29 % est d’origine hydraulique
(CAPRI, 2019).

Ces dix dernières années, la production de charbon de bois a augmenté de 22 %, passant


de 400 850 tonnes en 2003 à 488 128 tonnes en 2012 afin de satisfaire la demande d’une
population croissante et de plus en plus urbaine. Au cours de la même période, la
production de bois de chauffage a également enregistré une hausse, quoique plus modérée
(près de 4 %), passant de 8 699 979 à 9 034 617 m3.

Le charbon de bois est généralement utilisé dans les zones urbaines où il est considéré comme
ayant moins d’effets secondaires néfastes que la cuisson au bois (dangerosité, fumée) tout en
étant plus rentable que les produits pétroliers (Kouadio Oura, 2012). Le taux croissant
d’urbanisation – en moyenne 1,49 % par an – (Banque mondiale, 2014) peut expliquer
l’augmentation rapide de la production de charbon de bois par rapport à celle du bois de
chauffage.

La Côte d’Ivoire est confrontée à plusieurs défis énergétiques (Banque mondiale, 2011).
L’exploration de nouveaux gisements de pétrole et de gaz a été négligée et les réserves
actuelles s’épuiseront d’ici cinq à six ans. Les sources de substitution comprennent la
biomasse qui, mal gérée, entraîne la déforestation, et le gaz de pétrole liquéfié (GPL), dont
les coûts d’importation sont élevés. La Société ivoirienne de raffinage est financièrement
vulnérable en raison de la réglementation des prix des produits pétroliers et de la forte

15
concurrence régionale. Le secteur de l’électricité se heurte lui aussi à des problèmes
importants. Les infrastructures actuelles n’ont pas été correctement entretenues et
l’instabilité politique a rebuté les nouveaux investisseurs. Les pertes techniques et
commerciales s’élèvent à 24 %, plus de cinq fois la norme habituelle du secteur. La
production du gaz est onéreuse, mais il est distribué à bas coût aux consommateurs. Ces
problèmes, auxquels s’ajoutent d’autres facteurs, ont creusé les déficits du secteur de
l’électricité. Rassemblés, ils risquent d’entraîner la chute des exportations, des pénuries
d’électricité majeures et l’augmentation des coûts.

En général, la consommation d’énergie par habitant dans les zones rurales de Côte d’Ivoire
demeure faible et se limite presque exclusivement au bois de chauffage. Cependant, on
constate une évolution de la consommation énergétique et du type de combustible utilisé par
les ménages, alors que le pays s’efforce de devenir une économie émergente (PNUD.2015).

Les données statistiques en bois-énergie sont encore insuffisantes. De gros efforts restent à
faire pour parvenir à des statistiques fiables couvrant la quasi-totalité de la production et de
l'utilisation de la ressource énergétique ligneuse.

2.4. Source d’énergie alternative

Des perspectives de solutions à la demande croissante de l’énergie est le développement des


bioénergies. C’est une énergie d’origine végétale ou animale conduisant à un combustible
obtenu à partir de la transformation des produits agricoles, des végétaux non cultivés et des
déchets ménagers biodégradables. Le développement de la biénergie va contribuer à la
réduction des émissions de gaz à effets de serre et à la lutte contre la déforestation et bien
entendu la gestion des ordures dans nos villes. Selon la FAO (2014), la mise en œuvre des
politiques et stratégies durables en matière de bioénergie, permet de résoudre à la fois la
sécurité alimentaire et énergétique, et contribuer au développement agricole et rural de
manière intelligente face au climat. (Arsène KOUADIO, 2019).
En dépit de la consommation relativement élevée du gaz butane à l’échelle nationale, la
hausse des prix, ainsi que les problèmes du secteur de l’énergie soulignés plus haut devraient
affecter les modes de consommation. Le coût du butane est rédhibitoire et inaccessible pour
la majorité de la population, qu’il soit subventionné ou non. De plus, comme le montre le
plan national de développement, sa production demeure relativement modeste (ministère du
Plan et du Développement de Côte d’Ivoire, 2013). Par conséquent, les coûts initiaux élevés

16
et les problèmes d’approvisionnement semblent indiquer que le pays n’est pas prêt
d’abandonner les combustibles issus de la biomasse au profit de combustibles modernes.

Dans cette période de transition énergétique, la gestion durable du charbon de bois peut jouer
un rôle important. Sa production et son utilisation durables contribuent à atténuer les
pressions exercées sur les ressources nationales et, associées à l’utilisation de cuisinières
améliorées plus efficaces, permettent aux utilisateurs de réaliser des économies et de protéger
leur santé. À court et moyen terme, les technologies, comme le biogaz domestique et le
biochar, peuvent également contribuer à faciliter la transition énergétique. La figure 6 fournit
une représentation graphique des différentes étapes de la transition énergétique (PNUD,
2015).

Des perspectives de solutions à la demande croissante de l’énergie est le développement des


bioénergies. C’est une énergie d’origine végétale ou animale conduisant à un combustible
obtenu à partir de la transformation des produits agricoles, des végétaux non cultivés et des
déchets ménagers biodégradables. Le développement de la biénergie va contribuer à la
réduction des émissions de gaz à effets de serre et à la lutte contre la déforestation et bien
La distribution de charbon de bois moins polluant, alliée à la durabilité des modes de
production et à une utilisation efficace (dans des cuisinières améliorées), aura un impact
environnemental majeur (réduction des émissions de gaz à effet de serre et de la
déforestation), permettra de professionnaliser la chaîne de valeur et de créer des emplois et
des moyens de subsistance et bénéficiera aux utilisateurs finaux (amélioration de la santé des
populations et du budget des ménages, grâce à la réduction des coûts).

En 2002, l’Enquête nationale sur le niveau de vie des ménages a révélé une différence
frappante dans la consommation de combustible entre les zones urbaines et rurales (Institut
national de la statistique de la République de Côte d’Ivoire, 2002). Près de la moitié (47 %)
des citadins cuisinent au charbon de bois contre seulement 4 % des habitants des zones
rurales. À l’inverse, le bois de chauffage domine largement dans les campagnes (95 %) et ne
représente que 35 % de la consommation énergétique dans les villes. Le tableau 4 détaille les
types de combustibles utilisés dans les zones urbaines/rurales.

Tableau 3. Consommation de combustible par type et zone, 2002

Zones urbaines Zones rurales Total

17
Bois 35 % 95 % 73 %
Charbon de bois 47 % 4% 20 %
Butane 18 % 1% 7%
TOTAL 100 % 100 % 100 %
Source : Institut national de la statistique de la République de Côte d’Ivoire, 2002.

3. EXAMEN DES DONNEES SUR LE BOIS DE FEU ET LE CHARBON DE BOIS


3.1. Production de bois de feu
Elle a débuté en Côte d’Ivoire en 1880 et s’est développée durant la période coloniale. La
production de bois d’œuvre et d’ébénisterie a connu un grand essor après l’indépendance. Le
volume des coupes devient très important dans les années 1970. Il atteint son niveau le plus
élevé en 1977 (5.321.000 m3) avant de décroître jusqu’à 2 millions de m 3 aujourd’hui
(MINEF).

La réforme de l’exploitation forestière a été introduite par le décret n° 94-368 du 1 er juillet


1994 pour améliorer la gestion de l’exploitation forestière, valoriser la ressource ligneuse par
une transformation plus poussée du bois, réhabiliter le domaine forestier par des activités de
reboisement et assainir la profession d’exploitant forestier. L’exploitation forestière se
pratique désormais en dessous du 8ème parallèle dans des périmètres d’exploitation forestière
(PEF), d’une superficie minimale de 25.000 ha.

Les principaux produits de l’exploitation forestière sont d’une part le bois-énergie, à savoir le
charbon et le bois de chauffe et d’autre part, les bois d’œuvre et de service. La consommation
de bois de feu et de charbon de bois est difficile à évaluer parce qu’étant rarement et
difficilement répertorié par les statistiques des États. Les besoins en bois de feu augmentent
avec l’accroissement de la population et constituent une cause majeure de déboisement dans
les régions de savane ainsi qu’au voisinage des centres urbains. La production de bois de feu a
été estimée en 1995 à 14 millions de m3.

De façon générale, le charbon de bois se définit comme un résidu de carbone obtenu à la suite
d'une conversion du bois en conditions de pyrolyse. Le terme charbon correspond à un
combustible riche en carbone. Il est obtenu à la suite d'une action thermique sur la matière

18
organique, lorsque la matière volatile s’est évaporée. La pression favorise aussi la formation
du charbon de bois (Pilon, 2013).
Le système de production laisse comprendre deux catégories de producteurs. On a des
producteurs des circuits non commerciaux et les producteurs des circuits commerciaux, parmi
lesquels figurent les entrepreneurs (propriétaires des unités de carbonisation) et les ouvriers.
Cette main-d’œuvre utilisée pour l’exécution des tâches est avant tout de type familial. On
note tout de même un recours à une main d’œuvre exogène payante. Elle varie selon les
opérations de production. Les manœuvres contractuels sont à ce niveau les plus actifs. Ils
appuient (voire remplacent) les exploitants à différentes étapes de l’activité de production. Ils
sont rémunérés à la journée : 1500 à 2000 francs CFA (2.30 à 3 Euros) selon que l’exploitant
pourvoie ou non à leur nourriture. Toutefois, pour les opérations d’abattage et de
dimensionnement du bois, seules les personnes aptes au maniement de la tronçonneuse
effectuent cette opération.

Figure 2. : Zone de production de charbon de bois à Attiégouakro

19
Le mode d’acquisition des parcelles pour la production de charbon se fait par accord avec les
propriétaires terriens villageois. Dans certains cas, le propriétaire cède gratuitement sa forêt
au charbonnier qui s’engage à la défricher. De façon générale, l’entrepreneur négocie un
accord verbal avec les planteurs propriétaires de parcelles afin d’exploiter les bois se trouvant
sur leurs périmètres. Ce dernier achète le droit de coupe contre une redevance de 10 000 à 20
000 FCFA (15 à 23 Euros) par hectare. Cette redevance varie selon la dimension de la
parcelle à exploiter. Souvent, la redevance est évaluée en sacs de charbon produits, donc
payables après la carbonisation et l’ensachage. Elle varie entre 200 et 500 FCFA (0,30 à 0,90
Euros). Par ailleurs, il importe de souligner que la production du charbon de bois, assure des
d’importants revenus monétaires aux exploitants. Mais ce secteur est largement informel et se
pratique dans la clandestinité. Dans les villages de la sous-préfecture d’Attiégouakro (figure
2) et de Lolobo, ce sont quelques agriculteurs qui se sont reconvertis dans l’exploitation du
charbon de bois. La pratique de cette activité est due au fait que l’agriculture n’est plus
rentable comme par le passé. (Arsène, 2019)

4. COMMERCE DE BOIS DE FEU ET DU CHARBON


4.1. Transport de charbon de bois

Le système des transports en Côte d’Ivoire se heurte à de nombreux obstacles, à savoir une
mauvaise organisation, des retards dans l’octroi des licences et des permis, une inefficacité
générale et la corruption (ministère des Transports de la République de Côte d’Ivoire, 2014).
Il est donc indispensable de résoudre ces problèmes si l’on veut que les transports constituent
une composante fonctionnelle de la chaîne de valeur du charbon de bois.

Ce pendant le transport du charbon de bois est soumis à l’obtention d’un permis spécial.
Aucune taxe officielle n’est exigée, mais de nombreuses « taxes » officieuses sont prélevées
par les fonctionnaires de police pendant l’acheminement de la marchandise, ce qui augmente
sensiblement le coût du transport du charbon de bois.

En outre peu de données sont disponibles sur le transport du charbon de bois. La production
et le transport se faisant souvent dans l’illégalité, nous disposons de peu d’informations
concernant les modes de transport. De même, nous ne connaissons pas le volume de charbon
de bois transporté en vrac, mélangé à d’autres cargaisons ou transporté en petites quantités.

20
Nous ignorons également le montant des « taxes » officieuses prélevées pendant le transport
du charbon de bois. Aussi il faut souligner qu’au niveau politique, le secteur des transports se
heurte à de nombreux obstacles en raison de politiques et de lois inefficaces et incohérentes,
et de leur mise en œuvre inappropriée. La corruption et le mépris des politiques et des lois en
vigueur ne font qu’exacerber ces problèmes

Le ministère ivoirien des Transports reconnaît qu’il est nécessaire de réformer le secteur et
d’améliorer le transport de toutes les marchandises, y compris du charbon de bois.

4.2. Commerce de détail de charbon de bois


Sur la question relative à la production dudit produit, les enquêtés affirment : « J’ai d’abord
commencé par l’hévéa, mais la production est lente. Ensuite j’ai cultivé le manioc, toutefois,
les revenus sont annuels ; ce qui m’a contraint à l’activité du charbon dont les revenus sont
permanents, trimestriels et substantiels » (Gnagne Agnero, 2009). « L’activité me procure
suffisamment d’argent destinés aux besoins sociaux quotidiens dont l’alimentation, la
scolarisation des enfants » (Mel Sié Ordin, 2009). « Les revenus sont destinés à l’achat
d’effets vestimentaires et parures de luxe qui rehaussent les cérémonies initiatiques » (Meless
Akpa, 2009). De ces propos découle l’importance de l’activité du charbon. Ainsi au plan
économique, l’exploitation du charbon de bois est une source substantielle de revenus pour les
populations rurales. Nous comprenons dès lors qu’elles s’y investissent davantage. Agés de
21 ans révolus, des initiés ayant subi le lôw (cérémonie traditionnelle des jeunes gens qui
permet le passage de l’adolescence à l’âge adulte) dépensent énormément d’énergie et
consacrent un maximum de temps au travail du charbon. Trois fois l’an, les producteurs
montent des fours, impressionnants par leurs tailles, veillent nuits et jours à ce qu’il n’y ait
pas de fissures et retirent du bois carbonisé, environ 80 à 200 sacs de charbon empilé dans des
sacs de 25 à 50 kg. Le prix unitaire bord champ est estimé à 4000 FCFA. La vente du produit
leur procure entre 320000 FCFA et 800000 FCFA (le four).

Au plan social, les revenus issus de la commercialisation du charbon sont destinés aux
dépenses quotidiennes. Il s’agit d’abord de l’alimentation. Durant notre séjour à Aklodj, nous
avons bénéficié de repas copieux et consommé de l’attiéké avec ou sans huile de palme, puis

21
remarqué que la plupart des mets à nous présenter sont à base de manioc (Akmel M., 2005 :
199). Les acteurs du charbon ne sont pas en reste, car leur alimentation est essentiellement
composée des tubercules de manioc transformés. Préoccupés par ladite activité, ils ont
marginalisé la culture des racines tubéreuses, si bien que les revenus tirés du travail de
charbon interviennent dans l’achat de nourriture dont l’attiéké. Le riz fait également partie de
l’alimentation des acteurs. A cela s’ajoutent le café et les protéines qui accompagnent les
repas quotidiens des travailleurs. Les revenus permettent en outre de faire face aux dépenses
scolaires (frais d’écolage, fournitures, habillement), car les odjukru sont conscients que
l’école est une richesse, voire un capital humain.
Les exploitants du charbon couvrent également les frais d’électricité et d’eau, car ils
entendent vivre aisément comme les citadins. Parce que le charbon profite à tous, il se
présente comme un élément de positionnement social pour les acteurs. A l’instar des citadins,
les exploitants sont sensibles au bien-être matériel, du moins à améliorer leurs conditions de
vie, philosophie perceptible au niveau de l’habitat « De belles maisons crépies vives
etagrémentées de terrasses se dressent le long de la rue centrale du village. Des toits de tôles
recouvrent les cases les plus frustes » (Boutillier JL ; Dupire M, 1958 : 65). Pour eux, c’est un
grand honneur que de se voir contribuer au rehaussement du prestige lignager en investissant
les revenus dans la construction de maisons modernes ( Akmel Meless Siméon).

Figure 3. Stockage de charbon de bois pour la vente au détail à Yamoussoukro

22
Comme on le voit ici, la ville de Yamoussoukro (figure 3) est approvisionnée de manière
régulière par les producteurs de charbon installés dans l’arrière-pays. Les acheteurs sont des
commerçants grossistes venus de la ville. Ce sont des intermédiaires entre producteurs et
détaillants. A droite de la figure 5, une détaillante en pleine activité, une boite est vendue à
100 FCFA (0,20 Euro). La cuisson des aliments et le chauffage nécessite 2 à 5 boites de
charbon par jour en fonction de la taille des ménages. Dans ce contexte, les dépenses
journalières des ménages en charbon sont estimées en moyenne à 500 FCFA, ce qui
représente un budget mensuel de 15 000 FCFA (23 Euros), soit 35% du revenu. Ainsi, pour
équilibrer leur budget, les ménages ayant un faible revenu, consomment plus de bois de
chauffe tandis que les ménages à revenu élevé associent charbon de bois et gaz butane. Le
coût détaillé du charbon de bois pour l’année 2015, selon les enquêtés permet aux ménages
d’y accéder et pour certains « de faire des économies » : un sac de 50kg dans la zone ne coûte
que 1500F CFA et satisfait mensuellement aux besoins de bon nombre de ménages. Quoi
qu’il en soit, l’organisation de la ville et les commodités en matière de construction n’offrent
qu’une gamme limitée ou prédéfinie d’énergies domestiques : soit l’électricité, soit le gaz
butane, soit le charbon de bois.
4.3. Volumes de distribution de charbon de bois

En Côte d’Ivoire, le bois de feu et le charbon de bois sont utilisés comme combustibles pour
la cuisine et cela pour des raisons diverses. En 2002, le charbon de bois comptait pour 20% de
la consommation nationale de combustible et au moins 47% de la consommation de la
population urbaine. Le taux d’urbanisation étant passé de 44,9 % en 2002 à 52 % en 2012 et
les subventions du gaz butane ayant diminué, cela a provoqué une forte demande et
l’utilisation du charbon de bois a sensiblement augmenté ces dix dernières années (PNUD,
2014). Le charbon de bois est surtout utilisé pour cuisiner et constitue donc une ressource
vitale pour une grande partie de la population (Banque Mondiale, 2014). Les estimations
selon le Ministère des mines et de l’énergie en 2003 révèlent qu’il y a eu 1,4 millions de
tonnes de bois utilisés par les ménages et 1,7 millions pour le charbon de bois (Ludovic.et al).

23
5. CONCLUSION

Il ressort de cette étude que le secteur forestier en côte d’ivoire joue un rôle essentiel dans le
développement socio-économique du pays. L’approvisionnement en énergie domestique dans
le pays provient en grande partie du charbon de bois et du bois de feu. Les revenus générés
par l’exploitation du charbon de bois sont considérables mais très faiblement réinvestis dans
le développement du secteur si bien que les modes de productions et de commercialisation
restent figés. Il faut noter aussi que beaucoup d’efforts restent à faire pour la
professionnalisation de la filière. Sur le plan environnemental, on observe une dégradation de
la couverture forestière, ce qui nous emmène à dire que des mesures doivent être prise pour la
diversification de source d’énergie.

24
REFERENCES

Arsène, K, 2019, Approvisionnement en énergie domestique et problèmes environnementaux


dans le District de Yamoussoukro en Côte d’Ivoire. Revue Espace géographique et
société marocaine, Laboratoire LOTERR, Université Lorraine.

Akmel Meless Siméon, EXPLOITATION DU CHARBON DE BOIS ET RISQUES


SANITAIRES EN PAYS ODJUKRU, Enseignant-chercheur, Assistant à Université de
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