Le RAMEAU - Note de R - Flexion Sur L - Entreprise Responsable
Le RAMEAU - Note de R - Flexion Sur L - Entreprise Responsable
AVANT PROPOS
Le RAMEAU est un laboratoire de recherche appliquée dont la vocation est d’analyser et de concevoir des
solutions concrètes de co-construction du bien commun entre acteurs privés lucratifs et non lucratifs. Depuis
2006, cette association d’intérêt général est à la fois un Observatoire pour qualifier les enjeux de la
coopération, un centre d’expérimentations pour tester de nouveaux modèles et un lieu de réflexions
prospectives pour faire émerger des pistes innovantes. Ses recherches-actions se fondent sur
l’accompagnement stratégique de projets sociétaux qui font l’objet d’une évaluation rigoureuse. Ses
programmes de recherche sont menés en partenariat avec les acteurs de référence, notamment la Caisse des
Dépôts, la CPCA, le MEDEF et le Syntec Conseil en Management.
Dans le cadre de ses recherches, Le RAMEAU a accompagné près de deux cent organisations dans leur projet
stratégique. Il a pu notamment analyser les conditions de réussite des stratégies fondées sur le triptyque :
missions / modèle économique / utilité sociétale, ainsi que la valeur ajoutée mutuelle des alliances entre
associations et entreprises. Plus encore, les partenariats « PPP » (Public, Privé non lucratif et Privé lucratif)
deviennent des leviers fondamentaux pour répondre à l’ampleur des défis économiques, sociaux, sociétaux et
environnementaux auxquels toute organisation est confrontée.
En partenariat avec un cercle d’entreprises partenaires, Le RAMEAU expérimente un nouveau modèle
d’investissement sociétal fondé sur l’accompagnement des projets innovants très impactant pour le bien
commun. Une cinquantaine de projets ont été suivis durant au minimum 3 ans afin d’étudier les impacts pour la
structure bénéficiaire, pour l’investisseur ainsi que pour l’intérêt général. 30 M€ ont été investis depuis 6 ans,
avec un prévisionnel de 50 M€ sur les 3 prochaines années. Les premiers résultats démontrent le niveau de
professionnalisme nécessaire pour accompagner dans de bonnes conditions les projets d’innovation du secteur
associatif. Il prouve aussi que les partenariats avec les organisations d’intérêt général peuvent devenir des
leviers de Recherche & Développement pour l’entreprise, et que, tout en répondant aux enjeux de bien
commun, ces dernières peuvent y puiser de nouveaux leviers de performance. Au-delà du mécénat, qui reste
une forme importante de positionnement pour une entreprise, l’investissement sociétal peut donc devenir un
véritable choix stratégique.
Dans le cadre des Assises de l’entreprenariat 2013, le Gouvernement définit l’Entreprise Responsable comme :
- Celle qui innove pour répondre aux nouveaux besoins, notamment des plus fragiles (il ne s’agit donc
pas seulement d’avoir des pratiques exemplaires, mais aussi d’inventer des solutions adaptées),
- Celle qui sait travailler en synergie avec son écosystème, en développant notamment des
partenariats économiques et stratégiques entre « économie classique » et « économie sociétale ».
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Le RAMEAU : Lorsque humanisme et efficacité se rencontrent !
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EN SYNTHESE
Devant l’ampleur des défis économiques, sociaux, environnementaux et sociétaux, il ne s’agit pas simplement
de faire évoluer nos pratiques, mais d’inventer de nouveaux modèles. L’innovation ne se fait pas par
consensus… mais le déploiement des solutions novatrices ne se fait pas sans consensus ! L’art de
l’entrepreneur est de savoir impulser une vision tout en entrainant derrière lui ses équipes. Il se caractérise par
une capacité à prendre des risques et rompre avec l’inertie de son écosystème. Jean Jaurès disait :
« entreprennent (dirigent dans le texte) ceux qui risquent ce que les équipes (les dirigés) ne veulent pas
risquer ! ».
Pour faire face à la complexité des situations, et répondre aux nouveaux besoins, notamment des publics et des
territoires les plus fragiles, notre Société a besoin d’entrepreneurs. Que les initiatives proviennent des
entreprises, des structures d’intérêt général ou des Pouvoirs publics, que ce soit sous forme
« d’entreprenariat » ou « d’intraprenariat », toutes les dynamiques qui consistent à proposer des solutions à
grande échelle pour répondre aux nouveaux besoins doivent être promues et encouragées. L’entrepreneur,
dans sa triple capacité à donner une vision, à prendre des risques et à mobiliser les énergies, est aujourd’hui
plus que jamais indispensable dans un contexte en profonde mutation.
Il convient donc de mobiliser toutes les énergies créatrices. Dans un contexte mondialisé, la diversité de
l’entreprenariat en France est une richesse à très forte valeur ajoutée. Cette biodiversité entrepreneuriale est un
avantage tant pour la compétitivité mondiale que pour notre capacité à inventer de nouveaux leviers de
croissance afin de répondre à l’ampleur des besoins, notamment des plus fragiles.
L’Entreprise Responsable ne repose pas seulement sur des pratiques vertueuses. Plus profondément, elle
innove pour répondre aux besoins en émergence. Cela lui permet à la fois de répondre aux attentes de ses
1
parties prenantes , mais aussi de pérenniser sa création de valeur à moyens termes.
L’innovation se trouve non seulement dans la capacité des organisations à trouver elles-mêmes de nouvelles
solutions, mais aussi dans la capacité collective à mettre en synergie les différentes initiatives. Les solutions les
plus pertinentes seront de moins en moins fondées exclusivement sur la force créatrice d’une seule structure,
mais bien dans son articulation avec d’autres acteurs de son écosystème pour trouver ensemble les solutions
optimales.
La coopération est le meilleur moyen d’enrichir la créativité ainsi que d’être souple et réactif sur un marché.
2
Economie mauve , croissance verte, révolution numérique, médecine de demain, mobilité, services de
proximité… Autant de domaines où la biodiversité entrepreneuriale est féconde pour favoriser une
fertilisation croisée. La compétitivité mondiale nous incite à privilégier toute forme de coopération permettant
rapidement de développer des innovations à grande échelle sur les marchés de croissance.
ème
Plus encore, dans le contexte d’accroissement des fragilités, une 3 économie va émerger au côté de
3
l’économie de marché et de l’économie de solidarité . Cette économie « passerelle » sera fondée sur des
modèles hybrides associant la contribution des entreprises, des structures d’intérêt général et des Pouvoirs
publics. Chacun trouvera ainsi non seulement une capacité collective à répondre aux nouveaux besoins, mais
aussi des solutions concrètes à ses propres enjeux :
- Les entreprises, en apportant leur capacité d’industrialisation, s’alimenteront grâce à une R&D sociétale
éclairante sur les « signaux faibles »,
- Les structures d’intérêt général, spécialistes de l’accompagnement des fragilités, se verront reconnues
dans leurs initiatives sociétales qui pourront ainsi être déployées à grande échelle,
- Les Pouvoirs publics, grâce à leur puissance de frappe tant humaine que financière, s’appuieront sur
les logiques préventives dont les coûts évités assureront la pérennité des modèles soutenus,
- Les syndicats, force de mobilisation des salariés, seront rassurés quant à notre capacité collective à
sécuriser une dynamique d’emplois pérennes et qualitatifs, adaptés aux nouveaux besoins.
1
Un glossaire des concepts utilisés dans cette note en constitue la dernière partie
2
Economie mauve : économie de la culture et du savoir vivre Français
3
Voir définition dans la seconde partie de la note
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Le RAMEAU : Lorsque humanisme et efficacité se rencontrent !
Ce scenario n’est pas un mythe ou une illusion. Le mouvement est déjà en marche tant sur le plan national
que profondément ancré dans nos territoires. Comme toute transformation en profondeur, cette dynamique est
encore peu perceptible, et restera encore un temps immergée avant de pouvoir être clairement visible et
lisible. D’ores et déjà, les signaux faibles sont très encourageants. Les travaux d’études et de recherche de
l’Observatoire national des partenariats démontrent que le mouvement est engagé sur des racines profondes.
Tant au niveau des initiatives individuelles que de la dynamique collective, il est déjà possible de recueillir les
premiers fruits de ce mouvement pour en faire une véritable force d’entrainement. La question n’est plus de
savoir si la co-construction du bien commun va s’engager, mais à quel rythme elle va pouvoir se
propager. Il y a urgence face au contexte. Il est donc de la responsabilité des pionniers de partager leurs
expériences pour permettre une accélération du mouvement.
Pour favoriser l’accélération de cette coopération entre entreprenariats différents, 3 conditions sont requises :
- Porter le débat au juste niveau d’enjeu pour redonner confiance : pour libérer l’esprit
d’entreprendre, il convient de donner un signal fort de notre capacité collective à inventer des solutions
face aux défis. Toute coopération est fondée sur la confiance. Il convient donc d’insuffler un message
d’espoir plutôt que de méfiance, de coopération plutôt que de défiance.
- Valoriser et encourager les initiatives partenariales innovantes : ceux qui osent sortir de la « zone
de confort » sont autant intéressant par la solution qu’ils inventent que par leur cheminement. Montrer
que c’est possible, encourager l’initiative et retirer les enseignements des pionniers sont les conditions
sine qua non pour lever l’inertie.
- Accompagner la dynamique entrepreneuriale de coopération : il ne s’agit pas seulement de
concevoir des outils financiers, juridiques et techniques pour soutenir l’entreprenariat. Il s’agit avant tout
de donner les outils d’aide à la décision pour aider l’entrepreneur à affiner sa vision. Les accompagner
ce n’est pas seulement leur donner des outils sur le « comment faire », mais aussi les éclairer sur le
champ des possibles sur le « quoi faire ». Où sont les potentiels de croissance ? Quelle vision
prospective voulons-nous partager ?
Il est fondamental de ne pas seulement faciliter la démarche de ceux qui sont déjà engagés, mais aussi, et
peut-être surtout, d’entrainer une dynamique forte de l’ensemble des acteurs économiques et sociaux. Il
convient en effet à la fois de poser le cadre de référence pour clarifier une réalité qui reste très complexe pour
une majorité de nos concitoyens, et d’illustrer à travers des exemples très concrets le périmètre du possible.
Pour y contribuer concrètement, Le RAMEAU propose 10 actions permettant à la fois une cohérence
d’ensemble et la valorisation d’initiatives / d’acteurs légitimes pour l’impulser :
ème
Mesure 1 : Lancer une réflexion sur la 3 économie « passerelle » fondée sur l’innovation
sociétale et les modèles hybrides (CESE / avec déclinaison territoriale CESER)
Mesure 2 : Recenser les pratiques partenariales sur les territoires (ARF)
Mesure 3 : Analyser les modèles économiques hybrides sur la base d’expérimentations
Mesure 4 : Pour les grandes entreprises, promouvoir les modèles d’investisseur sociétal à
partir d’initiatives telles que celles du Fonds d’innovation AG2R LA MONDIALE (Interministériel)
Mesure 5 : Pour les PME, promouvoir les dynamiques partenariales comme levier opérationnel
de la RSE à partir d’initiatives telles que « Agir pour notre Avenir » et FEP (Plan Nat. Dev. RSE)
Mesure 6 : Pour les territoires, promouvoir les modèles d’animation territoriale des partenariats
à partir d’initiatives comme celles d’Alsace Active (CDC/ARF)
Mesure 7 : Accompagner professionnellement les partenariats en mobilisant les métiers du
conseil (CDC / Syntec Conseil en Management)
Mesure 8 : Pour les structures d’intérêt général, accompagner professionnellement leurs
transformations stratégiques à partir des réflexions sur l’accompagnement associatif (CPCA)
Mesure 9 : Favoriser les expérimentations innovantes grâce à un cadre structurel adapté
(Interministériel)
Mesure 10 : Envoyer un signal fort en faveur des citoyens et des financiers (Plan Nat. RSE)
Le mouvement de co-construction du bien commun ne s’amplifiera pas sans une véritable pédagogie. Une
attention toute particulière doit être apportée aux mots utilisés. Ils n’ont pas la même définition selon les parties
prenantes, et chacun conçoit différemment les notions sans réellement prendre conscience de ces différences.
C’est l’un des principaux freins. Ainsi, s’il est souvent complexe de nommer un processus en émergence, il
convient tout au moins de le qualifier pour en partager la vision.
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Le RAMEAU : Lorsque humanisme et efficacité se rencontrent !
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SOMMAIRE
Partie 3/ GLOSSAIRE
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Le RAMEAU : Lorsque humanisme et efficacité se rencontrent !
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Débutons donc nos propos par la définition la plus structurante de nos travaux : l’Entreprise Responsable.
Nous la qualifions par sa capacité à innover pour répondre aux nouveaux besoins, notamment des plus fragiles,
ainsi que par son habileté à travailler en synergie avec son écosystème, notamment en partenariat avec la
biodiversité entrepreneuriale. La question de la pertinence de son action ne s’analyse pas seulement au regard
d’une meilleure prise en compte des attentes de ses parties prenantes et de sa maitrise de ses externalités.
L’Entreprise Responsable se caractérise par une recherche permanente de nouveaux ressorts de croissance
dans une dynamique prospective. Elle sait que la tactique d’adaptation n’est plus suffisante pour assurer sa
performance, voire sa survie. Il convient pour elle d’anticiper, de capter les signaux faibles, et de prendre
l’avantage en innovant en tenant compte de tous les besoins, y compris ceux des publics et des territoires
fragiles. Pour ce faire, la force de l’Entreprise Responsable tient dans sa capacité à connaitre son écosystème
et à se positionner là où elle apporte une valeur ajoutée maximale en complémentarité avec d’autres acteurs,
souvent devenus partenaires pour faire effet de levier sur la création de richesse ainsi développée.
L’exemple de la lutte contre l’exclusion n’est pas le seul domaine de transformations structurantes. Le même
raisonnement peut être appliqué avec l’apparition de la médecine personnalisée. Avec 3 millions de personnes
en France atteintes de maladies rares, et 30 millions au niveau européen, si la prévalence de chaque maladie
est rare, le nombre de patients ne l’est pas au regard de la diversité de ces maladies.
Ainsi de nombreuses causes nécessitent une large mobilisation : habitat, vieillissement de la population,
environnement, handicap, éducation, culture…
Dernier exemple, l’emploi est l’une des priorités nationales. Le modèle socio-économique était fondé sur un
emploi stable. Cette réalité à structurellement changée : les personnes qui sortent du système n’y reviennent
plus, mais plus encore 1,8 millions de travailleurs sont concernés par la pauvreté. Ainsi, même l’emploi ne
préserve plus des situations de grande fragilité. Il est donc urgent de s’attaquer avec des actions de grande
ampleur à ce phénomène dans la mesure où nos systèmes de protection ne peuvent déjà plus faire face.
Chacun semble maintenant convaincu que notre capacité collective à co-construire des solutions entre acteurs
différents est la meilleure solution pour répondre à l’ampleur des défis. Cette co-construction est plébiscitée par
5
le citoyen. Selon une récente étude de l’Observatoire national des partenariats , 84% des Français considèrent
qu’il est urgent qu’associations et entreprises agissent ensemble pour résoudre les problèmes de société.
4
Sources : Secours Catholique et Fondation Abbé Pierre
5
Source : Etude ARPEA-Citoyens, OpinionWay-Comisis, Novembre 2012
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Le RAMEAU : Lorsque humanisme et efficacité se rencontrent !
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Selon les mêmes sources , du côté des associations, 74% des dirigeants estiment qu’ils ont une responsabilité
afin d’éclairer les entreprises dans leur RSE – Responsabilité Sociétale de l’Entreprise -, et 58% des dirigeants
d’entreprises estiment que les enjeux des relations associations – entreprises sont ceux de l’innovation et de la
performance.
Si les partenariats PPP (Public, Privé lucratif et Privé non lucratif) deviennent des outils plébiscités, les modèles
de partenariats équilibrés, durables, ayant démontré leur utilité sociale sont encore rares. Ils restent, pour
beaucoup, à inventer.
Que l’initiative provienne de l’association ou de l’entreprise, les coopérations pour inventer ensemble des
solutions adaptées aux besoins des personnes et des territoires les plus fragiles sont essentielles. Il ne s’agit
pas seulement de partenariats avec de grandes entreprises. Les PME aussi se mobilisent pour concevoir des
solutions innovantes avec le secteur associatif. Par exemple, l’agence ICOM, après avoir soutenu dans le cadre
du mécénat une troupe de théâtre, a eu l’idée de développer avec elle ainsi qu’avec une association
environnementale une web-série pour encourager le changement des comportements en matière de
développement durable. Résultat : les 3 partenaires ont non seulement fait émerger une solution originale de
mobilisation sur les changements de pratiques, mais ont chacun enrichi leurs propres actions.
D’autres PME sont toutes aussi novatrices : Body Nature, Millet, Sofraser, Pollet… Ainsi, il n’est pas surprenant
9
que 74% des dirigeants de PME considèrent que les partenariats avec les acteurs d’intérêt général peuvent
être source d’innovation.
La dynamique ne se limite pas à des initiatives individuelles sur le plan national et territorial, le mouvement est
aussi collectif. Des signes symboliques montrent en effet que la co-construction est en marche :
- Processus de dialogue sociétal renforcé entre les parties prenantes : après les Grenelles, le
Forum Social, la Conférence environnementale, la Conférence de la lutte contre la pauvreté, c’est
maintenant les Assises de l’entreprenariat qui réunissent les 6 parties prenantes du dialogue sociétal
(Etat, Parlementaires, Collectivités territoriale, Entreprises, Syndicats et Associations).
- Accord du dialogue social du 11 janvier 2013 : cette négociation marque une avancée historique en
matière d’équilibre flexibilité / sécurité. Les partenaires sociaux ont réussi à établir un équilibre qui
devient une référence Européenne en la matière. Tout reste à faire, et l’exemple de l’Allemagne montre
que cela prend du temps, mais l’impulsion est là pour faire converger le social et l’économique.
- Loi sur l’Economie Sociale et Solidaire : aux côtés des trois modèles traditionnels de gouvernance -
publique, entrepreneuriale « classique » et paritaire -, la reconnaissance des quatre modèles de l’ESS
(associatif, coopératif, mutualiste et fondation) vient enrichir le panorama des formes d’entreprendre. La
diversité des modèles est une richesse pour permettre d’adapter les solutions de gouvernance en
fonction des sujets traités. Aucune forme n’étant universelle par nature, cet élargissement permet
d’ouvrir le champs des possibles et de reconnaitre la valeur de chacun des modèles.
6
Source : Etudes ARPEA-Associations, CPCA-Comisis, 2010 et ARPEA-Entreprises&Territoires, Comisis 2011
7
Voir définition dans la seconde partie de la note
8
Point d’Information et de Médiation Multi Services ; Fondation Agir Contre l’Exclusion
9
Source : Etude innovation sociétale pour le CJD et Le RAMEAU, OpinionWay-Comisis, Juillet 2011
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Le RAMEAU : Lorsque humanisme et efficacité se rencontrent !
- Délibération sur les filières d’avenir : après celle que les partenaires sociaux ont menée sur la
compétitivité et les indicateurs de performance économique depuis 2005, cette nouvelle délibération sur
l’approche des nouvelles sources de croissance française qui devrait aboutir dans les prochaines
semaines est une avancée significative sur une vision partagée des priorités et des opportunités pour la
France en matière de croissance économique. Valoriser nos filières d’excellence et nos atouts au
regard des besoins en France, en Europe et dans le Monde est en effet une manière efficace de mettre
en avant les forces qui permettront à la France de consolider sa position et de développer son
rayonnement.
Il ne s’agit pas de faire du « copier/coller » au travers d’un benchmark international, mais bien d’inventer de
nouvelles solutions au regard de notre force économique française ainsi que de son articulation avec la
dimension européenne des enjeux. Pour réussir, il est nécessaire de concilier l’économique et le social.
C’est au regard du fruit de ces dialogues multilatéraux que l’émergence de nouvelles formes de coopération
doivent être analysées. C’est d’ailleurs l’un des points soulignés à Davos. Pour assurer la croissance et
l’emploi, notamment des jeunes, il faut à la fois de nouveaux moteurs de croissance mais aussi une capacité
renforcée des autorités et des élites à créer la confiance.
Cette confiance se traduira par notre capacité collective à répondre aux besoins des fragilités des personnes et
des territoires. L’émergence de nouveaux besoins, notamment sociaux, ne peuvent être l’apanage d’une seule
économie, fusse-t-elle sociale et solidaire. C’est bien la coopération entre les différentes formes
d’entrepreneuriat qui permettra de construire ensemble des solutions à la hauteur des enjeux.
Répondre ensemble aux besoins et être toujours plus pertinents sur les solutions nouvelles à créer, voilà les
objectifs des Entrepreneurs Responsables.
a. Répondre aux fragilités grâce à l’émergence d’une 3ème économie
La première exigence est de répondre aux fragilités. Illustrons notre propos avec un exemple en matière de
précarité énergétique. GDF SUEZ développe une coopération poussée avec le secteur associatif. Le
programme ISIGAZ pour la formation sur la sécurité et la consommation d’énergie n’aurait pas pu se
développer sans un partenariat étroit avec un large réseau de plus de 200 associations. Résultat : ce
programme a permis d’accompagner 710.000 personnes en zone urbaine sensible depuis 2006. Non
seulement, ces alliances ont permis de définir la forme d’accompagnement la plus adaptée à ces publics
fragiles, mais aussi elles permettent d’intervenir auprès de ces populations là où ni l’entreprise, ni les Pouvoirs
publics ne peuvent le faire. A la force de frappe de l’entreprise, s’est ainsi ajouté le savoir-faire associatif.
Cet exemple prouve l’efficacité des partenariats stratégiques pour déployer à grande échelle des solutions
adaptées à des besoins très spécifiques, mais poussons plus loin l’analyse.
Notre modèle économique et social se fonde sur la capacité à créer de la richesse économique pour permettre
une redistribution, cadre de la solidarité nationale. Le modèle s’est ainsi construit autour de 2 réponses :
l’économie de marché pour satisfaire aux besoins de consommation, et l’économie de solidarité pour répondre
aux fragilités. Cette dernière s’appuie à la fois sur la capacité publique et sur la mobilisation privée au travers
des structures d’intérêt général. La proportion des contributions publiques et privée dans cette économie de la
solidarité varie selon les pays (70/30 en France, 30/70 aux Etats Unis par exemple).
En France, depuis la décentralisation, l’augmentation significative des besoins a renforcé le rôle structurant des
associations d’intérêt général. Le secteur privé d’intérêt général assure trois missions complémentaires : être
opérateur des fragilités en complément de la puissance public, expérimenter de nouvelles solutions au plus
près du terrain, et permettre une meilleure prise en compte des personnes et des territoires fragiles.
Le modèle bipolaire entre l’économie de marché, portée par les entreprises, et l’économie de solidarité, portée
par les Pouvoirs publics et les associations d’intérêt général, a assuré l’équilibre de notre modèle économique
et social ainsi que son développement depuis l’après guerre. Il a démontré son efficacité, mais aussi ses limites.
L’accroissement des fragilités nécessite qu’aux côtés des ces modèles émerge une troisième solution :
l’économie « passerelle », fondée sur une coopération renforcée sur la zone de transition entre
l’économie de marché et l’économie de solidarité.
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Le RAMEAU : Lorsque humanisme et efficacité se rencontrent !
En effet, la progression des fragilités ne permet plus de rester sur cette segmentation binaire. Sur les 8,6
millions de français sous le seuil de pauvreté, 0,6 millions sont en grande précarité (ce chiffre est stable depuis
20 ans), et il est naturel pour cette catégorie de poursuivre notre principe de solidarité national. Pour les autres,
il convient de réfléchir si l’émergence de modèles hybrides ne peut pas permettre de mieux répondre à leurs
besoins. Les moyens mobilisés dans le plan quinquennal de lutte contre l’exclusion s’élèvent à 2,5 Mds€. C’est
beaucoup dans le contexte économique actuel, mais c’est 10 fois moins que les besoins estimés par
l’Observatoire de la Commission Européenne !
Les Pouvoirs publics ne pourront pas y répondre seuls. Les nouveaux besoins appellent donc de nouvelles
façons d’entreprendre. L’Entrepreneur Responsable, quel que soit son statut, se caractérise par la façon dont il
assure sa mission et les cibles de populations qu’il adresse.
ème
La prise en compte de cette 3 économie se justifie à deux niveaux :
- Principe de réalité : face à l’accroissement des besoins et des fragilités, il sera impossible d’assurer
un modèle social tenable par la seule économie de solidarité. Pour que le modèle économique et social
10
soit économiquement tenable, il convient d’inventer des modèles économiques hybrides .
- Principe d’égalité : plus encore, pour éviter d’enfermer les personnes et les territoires fragiles dans un
système d’exception, excluant par nature, il convient de leur permettre de revenir le plus rapidement
possible dans le modèle de droit commun. Offrir une perspective de réinsertion est fondamental pour ne
pas enfermer les personnes fragiles et leur permettre de retrouver par elle-même le chemin de
l’autonomie en y étant accompagnée de manière adaptée.
Pour mettre en place cette économie « passerelle », il convient d’analyser et de segmenter les besoins non pas
en 2 mais en 3 segments : consommation, fragilité et la phase de transition de l’un vers l’autre que nous
appellerons « passerelle ». Cette approche économique et sociale peut s’appliquer à la majorité des marchés
de croissance.
Cette dynamique permettrait en particulier de s’attaquer au phénomène de la « double peine ». Rappelons que
les publics fragiles sont en effet parfois en situation de payer plus cher certains services. Selon l’étude récente
11
du BCG , c’est près de 500 € de « sur-dépense » annuelle pour plus de 3,5 millions de ménages. En tenant
compte de l’analyse du Secours Catholique qui précise que la « zone de risque » du surendettement est autour
de 100/150 € par mois ; c’est près de la moitié de cette fragilité qui pourrait être maitrisée avec des solutions
adaptés contre la double peine.
Soulignons que la question de l’Entreprise Responsable ne se limite pas à son niveau de contribution à
l’économie de solidarité, par le mécénat par exemple, mais bien aussi dans le positionnement qu’elle
prend dans cette nouvelle économie émergente. Ajoutons que depuis 2008 avec l’amplification la crise, les
entreprises ont d’autant mieux perçu ce phénomènes qu’elles se sont pour partie tournées vers de nouveaux
potentiels de croissance au Sud où il est indispensable de tenir compte des fragilités pour concevoir les produits
et services adaptés aux besoins des populations.
Compétitivité et solidarité sont donc liées. Il n’y a pas de capacité à répondre aux fragilités sans croissance
durable, et cette dernière ne peut être envisageable sans une justice sociale permettant d’éviter une économie
inégalitaire à plusieurs vitesses.
10
Voir définition dans le glossaire en fin de note
11
BCG-Entreprise et pauvreté : qualification de la "double-peine" et enjeux pour les entreprises, avril 2011
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Le RAMEAU : Lorsque humanisme et efficacité se rencontrent !
Au-delà des maladies rares, c’est toutes les maladies fréquentes qui bénéficient de la recherche sur les
maladies les plus complexes. L’innovation consiste d’abord à concevoir les traitements. Dans un second temps,
il s’agit de définir un processus de chemin du médicament adapté à la nécessaire efficacité thérapeutique pour
les maladies rares (le faible nombre de patients nécessite d’inventer des modes d’essais cliniques adapté en
anticipant dans les phases amont). Enfin, le modèle économique devra nécessairement être adapté afin de
trouver les solutions de production et de financement des traitements.
C’est aussi une triple innovation : produit / processus / modèle économique. L’AFM ne peut la réussir que grâce
à une stratégie partenariale. L’utilité sociétale d’une telle démarche se mesure à 3 niveaux :
- Social : il s’agit en premier lieu de trouver des solutions adaptés pour répondre aux besoins des 3
millions de malades et de leurs familles. Guérir alors que cela semblait impossible est bien le fruit du
combat acharné de familles depuis 50 ans.
- Economique : l’exemple démontre qu’il est possible de répondre aux fragilités dans le cadre d’un
modèle économique viable. Il s’agit là de pistes très intéressantes où la France peut innover et devenir
pionnière de nouvelles solutions. La compétitivité équitable ainsi impulsée peut devenir des leviers de
croissance pour la France, et par voie de conséquence un vivier d’emplois pérenne.
- Sociétal : les modèles hybrides de coopération et de modèle économique aussi créé montre que les
solutions peuvent être développées à grande échelle tout en respectant l’équilibre des forces en
présence.
Etre leader sur le marché mondial des biothérapies n’est pas un objectif anodin dans la capacité de la
France à rayonner à l’international !
Ainsi, au-delà de la seule compensation et d’une juste préoccupation des plus fragiles d’entre nous, la
coopération entre la diversité des acteurs peut s’étendre sur l’ensemble de l’économie. La plupart des
moteurs de croissance pourrait s’enrichir d’une créativité et d’une efficacité renforcée grâce à une
meilleure coopération : économie mauve, croissance verte, transition énergétique, révolution numérique,
mobilité, services de proximité… Autant de marché de croissance aptes à développer de la richesse
économique et de l’emploi de qualité qui méritent de s’enrichir de démarches partenariales plus systémiques.
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Le RAMEAU : Lorsque humanisme et efficacité se rencontrent !
L’un des exemples les plus remarquables d’articulation avec les politiques paritaires a été initié par AG2R LA
MONDIALE. Entre leurs activités « d’action sociale », et leurs fondations, ce Groupe a inventé un troisième outil
au service du bien commun. Il s’agit d’un fonds d’innovation radicalement novateurs tant par ses méthodes que
par les moyens mis en œuvre. Structuré autour des 4 enjeux du vieillissement (prévention santé, emplois des
seniors, habitat adapté et « prendre soin » des aidants), le fonds identifie les initiatives les plus innovantes, il
leur donne les moyens de développer à grande échelle leurs solutions, et il les aide à mettre en évidence des
synergies structurantes entre acteurs de leur écosystème (25 projets d’envergure sont soutenus dans ce cadre
12
- citons par exemple : Adie, Cocagne, Curie/Siel Bleu, Unis-Cité). Les premiers résultats sont très significatifs .
Ainsi, les trois exemples de cette première partie illustrent concrètement l’utilité de nouveaux modes de
coopération dans 3 domaines stratégiques en matière de potentiel de croissance économique et social :
- Précarité énergétique : le programme ISIGAZ de GDF SUEZ.
- Médecine de demain : la recherche sur les biothérapies de l’AFM
- Vieillissement de la population : le fonds d’innovation AG2R LA MONDIALE autour de 4 enjeux du
vieillissement (prévention santé, emplois des seniors, habitat adapté et « prendre soin » des aidants).
L’entreprenariat sociale est donc nécessaire mais pas suffisant. Il convient donc d’encourager et de promouvoir
cette forme d’entreprenariat, tout en favorisant en parallèle le développement de nouvelles alliances entre
acteurs « classiques » : entreprises, associations d’intérêt général et Pouvoirs publics. En effet, il convient
d’encourager la diversité et la complémentarité. Chaque modèle présente ses avantages et ses limites. Le
mythe de la solution unique est dépassé. Pour répondre à l’ampleur des enjeux, la solution pertinente est la
coopération entre l’ensemble des acteurs dans le respect de la biodiversité des formes d’entreprendre. C’est
dans l’équilibre et la coopération que se trouvent les principales sources d’innovation.
12
Voir la présentation de la typologie des partenariats dans la dernière partie de la note.
13
Voir la présentation du modèle d’investisseur sociétal dans la dernière partie de la note.
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Le RAMEAU : Lorsque humanisme et efficacité se rencontrent !
Le positionnement de chacun des acteurs et leur contribution respective au bien commun sont de mieux en
mieux appréhendés :
- Entreprises : créatrice de richesse, l’entreprise est le premier acteur de bien commun dans un
pays. Il ne peut exister de modèle social que si la valeur ajoutée créée est suffisante pour en
assurer la charge. Ainsi, si la question du partage de la valeur peut être sujet de vaste débat, la
contribution de l’entreprise au bien commun n’en est pas une. La force de cet acteur est sa capacité
à industrialiser à grande échelle les produits et services adaptés aux besoins de ses clients, mais
aussi à couvrir en proximité ces mêmes besoins. L’articulation entre les grandes entreprises et les
PME/TPE permet à la fois une capacité industrielle et une capillarité efficace pour répondre aux
besoins du marché.
14
- Structures d’intérêt général : au-delà d’éventuelles missions déléguées par les Pouvoirs publics ,
certaines structures (associations, fondations, structures d’insertion par l’activité économique…)
portent des missions d’intérêt général « en propre » grâce à leur capacité de mobilisation et à leur
proximité de terrain. Ces missions peuvent être de 4 natures :
o Eclairage sur les situations et les solutions (fonction d’expertise),
o Porte parole des publics les plus fragiles (fonction représentative),
o Capacité d’expérimentations innovantes (fonction de R&D sociétale),
o Gestion des situations « orphelines » (fonction « compensatrice / réparatrice »).
L’une des spécificités du modèle privé d’intérêt général est sa capacité à mobiliser les énergies,
notamment en temps au travers du bénévolat. Cette puissance de mobilisation est essentielle,
notamment pour être en mesure d’accompagner les fragilités dans la durée. Cet accompagnement
est une richesse indispensable tant par la force de frappe qu’elle représente que par la logique de
solidarité qu’elle sous entend.
- Puissance publique : deux principaux leviers concernent nos propos. D’une part, il s’agit du
pouvoir de régulation juridique et fiscal qui fixe les conditions d’un équilibre entre les différentes
formes d’entreprenariat. D’autre part, il convient de souligner l’importance des politiques publiques
qui affectent des moyens financiers et humains à certaines missions spécifiques, qu’elles soient
assurées en propre ou au travers de délégations de service publique.
C’est la bonne articulation entre ces trois sphères qui permet d’inventer des solutions innovantes. Articuler les
compétences plutôt que d’opposer les modèles. Construire en respectant l’ensemble de l’écosystème et
reconnaitre à chacun sa valeur. Quel que soit le statut et la forme d’entreprendre, le constat dominant est la
nécessité d’une coopération renforcée entre acteur pour trouver ensemble des solutions articulant les
compétences, savoir-faire et spécificités de chacun. Les partenariats PPP (Public, Privé lucratif et Privé non
lucratif) deviennent ainsi des outils plébiscités, y compris des entrepreneurs eux-mêmes qui y voient un moyen
d’être à la fois plus innovant et plus performant.
14
Il convient de distinguer avec précision ce qui relève d’une part de l’initiative de la structure, et d’autre part des
délégations de services publics qui sont elles le fruit d’un choix d’attribution de la Puissance publique à une structure privée
qu’elle soit associative (ex / établissement pour personnes handicapées) ou entreprise (ex / mission d’accessibilité bancaire
et de distribution postale).
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Le RAMEAU : Lorsque humanisme et efficacité se rencontrent !
La complexité tient donc aussi dans la temporalité et la territorialité des questions traitées. Vouloir trop
rapidement répondre sans remettre dans son contexte et son écosystème serait une erreur. Ainsi, là encore, il
convient de se méfier du « modèle universel » qui répondrait parfaitement à toutes les situations. En fonction
des contextes, des maturités et des objectifs des partenaires, toutes les formes de coopération sont à
encourager. Les entreprises et les structures d’intérêt général, qui mettent en place des partenariats, sont
motivées par une palette d’objectifs différents. Certaines entreprises vont prioritairement chercher à mobiliser
leurs collaborateurs autour d’un projet fédérateur et /ou à accroitre le dialogue avec leurs parties prenantes ;
alors que d’autres vont davantage viser à capter de nouvelles tendances ou faire évoluer leurs pratiques. Les
associations peuvent, quant à elles, souhaiter tisser des relations avec les entreprises pour diversifier leurs
ressources financières et humaines ; mais aussi renforcer l’impact de leur projet associatif au travers d’alliances
nouvelles, notamment sur leurs projets d’innovation sociétale.
Les relations entre Entreprises Responsables (quelle que soit leur statut) et structures d’intérêt général se
structurent autour de 4 catégories : le mécénat, les pratiques responsables, la coopération économique et
l’innovation sociétale. Chacune répond à des besoins et des logiques différentes.
15
Afin d’illustrer concrètement la diversité des partenariats, le guide de l’ORSE présente 12 études de cas
réalisées par Le RAMEAU. Elles décrivent l’enjeu de bien commun qui mobilise les partenaires, les objectifs de
chacun, la description des actions ainsi que des moyens déployés, et enfin les résultats concrets de ces
partenariats. Le tableau ci-dessous en donne les caractéristiques :
Enjeu d’Intérêt
Association Entreprise Catégorie Type Taille Territoire
général
Mécénat Mécénat GA / GE International
Care Société Générale Droits des enfants
traditionnel
Apprentis Fondation Paul Formation des Mécénat Engagement GA / Mut de Régional
d’Auteuil Bocuse jeunes en difficulté actif PME
Précarité Mécénat Partage GA / GE National
Emmaüs France GDFSuez
énergétique d’expertise
Lions First Sight Accès aux soins Innovation sociétale Partage GA / GE International
Essilor d’expertise
Madagascar optiques
*GA : grande association – GE : grande entreprise – PME : petites et moyennes entreprises – PMA : petites et moyennes associations
C’est surtout sur cette seconde forme de coopération que les partenariats multipartites deviennent structurants.
La complémentarité des acteurs permet de renforcer la créativité de chacun, et d’inventer des solutions
qu’aucun des partenaires n’aurait pu imaginer seul. La force d’inventivité des associations, œuvrant au plus
près du terrain, la capacité d’industrialisation des entreprises et la puissance des Pouvoirs publics peuvent se
conjuguer pour bâtir ensemble des solutions adaptées à l’ampleur des besoins.
15
Voir Guide Partenariats Entreprises – ONG : vers l’innovation sociétale !, ORSE-Le RAMEAU, novembre 2012
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Au-delà d’apporter des réponses concrètes aux personnes fragiles et/ou aux territoires, ces partenariats sont
aussi à forte valeur ajoutée pour tous des partenaires qui y puisent de nouveaux leviers de performance :
capacité à déployer des projets innovants pour les associations, positionnement précurseur pour les entreprises
leur permettant de capter les « signaux faibles » et d’anticiper ainsi certaines tendances structurantes. Les
résultats des expérimentations pionnières démontrent l’impact de ces démarches de co-construction tant sur
l’intérêt général que sur les partenaires.
Etape
du
CONCEPTION EXPERIMENTATION MODELISATION ESSAIMAGE INDUSTRIALISATION
processus
innovation
Zone
de Traversée du Vallée de la Crise de Saut
risque désert mort croissance quantique
Il convient de ne pas sous estimer les difficultés pour faire cette transition. Si quelques acteurs ont initié des
démarchent réellement innovantes, la majorité des coopérations reste très « traditionnelle » et aucun dispositif
n’est suffisamment mature pour « s’imposer » aux autres. La maturité collective sur ces questions reste encore
largement à construire. Si les freins culturels semblent en passe d’être définitivement levés, sauf pour une
minorité qui n’adhèrera jamais à l’idée de co-construction du bien commun, tous les acteurs cherchent des
pistes pour agir concrètement. Le rapport quinquennal de l’Observatoire national des partenariats souligne cette
17
recherche de solutions innovantes pour 75% des dirigeants associatifs et 58% des dirigeants d’entreprises .
16
Voir Note de réflexion stratégique : « Pourquoi investir dans le secteur associatif ? »,Le RAMEAU, septembre 2012
17
Voir études secondaires ARPEA-Associations et ARPEA-Entreprises, Comisis, décembre 2012.
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En la matière, il n’existe pas de solution miracle, il faudra les inventer au fur et à mesure du chemin de
transformation. Il faut oser avancer sans connaitre avec précision le chemin. C’est dans ce contexte que les
entrepreneurs ont un rôle privilégié. Par nature, il est en effet dans leurs spécificités d’oser s’aventurer sur des
sentiers encore peu pratiqués !
18
Voir travaux du Syntec Conseil en Management au travers de sa Commission « Accompagnement des associations ».
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Le RAMEAU : Lorsque humanisme et efficacité se rencontrent !
Il convient donc de favoriser les initiatives qui concourent à ces 3 formes de recherche pragmatique. Le
recensement des pratiques et l’analyse des cas sont indispensables pour faire évoluer les postures, et
l’échange de bonnes pratiques pour améliorer les modèles en émergences. Il est donc nécessaire de soutenir
les actions de formalisation, de modélisation, d’études de cas, d’analyse d’impacts… pour consolider notre
connaissance collective de ces sujets. Reconnaitre la valeur ajoutée de la capitalisation des savoirs est une
condition sine qua non à l’accélération des processus d’innovation en matière de co-construction.
Capitaliser, vulgariser et mettre à disposition de tous les enseignements de ces coopérations innovantes au
service du bien commun est un moyen de faire évoluer les mentalités, de bouger les lignes qui restent encore
parfois caricaturales et surtout de lever l’inertie face à la complexité perçue de ces nouveaux modes de
coopération.
De même, la mise en synergie en différents acteurs est à encourager. Il s’agit dans ce cadre d’animer le
dialogue plutôt que de créer de nouveaux dispositifs. Une bonne méthode est de favoriser les rencontres entre
praticiens et académiques telles que le font à Paris l’Ecole de Paris en partenariat avec le Collège des
Bernardins ou à Lyon, Habitat & Humanisme en partenariat avec l’Université Catholique de Lyon.
Enfin, il est indispensable de mobiliser les chercheurs sur un thème qui reste encore peu investigué : la co-
construction du bien commun.
Pour cela il convient d’articuler plusieurs dynamiques : articuler réflexion / mise en pratique, articuler lieux de
dialogue / outils technologiques et articuler actions nationales / territoriales. En pratique, 2 axes devront être
privilégiés :
- Donner un cadre de référence :
o Rappeler la nécessité / donner un éclairage sur l’écosystème,
o Donner une vision mais pas trop structurante pour laisser l’initiative,
o Illustrer par des preuves du succès entre pairs
- Impulser la dynamique sur les territoires :
o Favoriser les expérimentations
o Valoriser l’existant
o Faire réfléchir territorialement sur le champs des possibles
Des initiatives territoriales telles que celles engagées par Alsace Active sur un plan régional ou la Communauté
de Commune de Charenton-Saint Maurice dans le Val de Marne sont à encourager et à capitaliser pour donner
à d’autres territoires l’envie d’animer de telles démarches d’actions et de réflexion sur les partenariats pour
répondre aux défis communs du territoire.
De même, il est essentiel d’articuler les visions Européennes et internationales à cette dimension territoriale.
Les actions de Convergences 2015 et du réseau TEN, profondément complémentaires entre elles, sont
particulièrement importantes dans ce cadre. De même, les travaux de la FONDA, pilotés par Jean-Michel
BLOCH-LAINE, sur les SSIG et les indicateurs Européens de performance, s’intègrent dans cette dynamique.
Enfin, la dimension territoriale ne serait pas complète sans ce nouvel espace qu’est la « géographie virtuelle ».
L’impact des nouvelles technologies sur les activités et sur le « vivre ensemble » est structurant. Pour s’en
convaincre, il suffit de lire l’analyse de Philippe LEMOINE, Président du Groupe Laser et du Forum Modernité,
en introduction du livre « une économie intelligente… demander l’impossible ! ». Des initiatives de toutes petites
structures - telles que Fréquence Ecole sur l’éducation numérique ou Jaccede.com sur l’accessibilité – nous
montrent le potentiel de ce nouveau territoire ainsi que sa puissance transformatrice. Citons en dernier lieu la
Fédération des Entreprises de Propreté qui dans sa démarche novatrice et pédagogique de Développement
Durable auprès des PME s’appuie sur un triple pilier : l’action collective, l’action individuelle et l’action
numérique partagée au travers d’outils ad hoc.
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Le RAMEAU : Lorsque humanisme et efficacité se rencontrent !
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En conclusion de ce bilan de plus en plus partagé, les enjeux de la coopération se posent à 3 niveaux :
opérationnel, stratégique et politique. Sous-estimer le potentiel comme les risques des rencontres entre
Entreprises Responsables de biosphères différentes serait une erreur majeure en cette période où il convient
pour chacun de réinventer son modèle pour faire face à ses propres enjeux. La nécessité d’anticiper exige que
chacun regarde au-delà des frontières habituelles. La rencontre de ces mondes, riches de leurs différences, est
créatrice de valeur ajoutée.
Idéalisme ? Peut-être… mais « Mieux vaut allumer une petite lanterne que maudire l’obscurité » ! Ayons
le courage d’allumer de nombreuses petites lanternes qui nous permettront de donner l’espoir dans
notre capacité collective à trouver des solutions face aux défis auxquels nous sommes confrontés.
Gageons que l’Entreprenariat Responsable, quelle que soit sa forme juridique et statutaire, contribuera
à un XXIème siècle plus solidaire et durable !
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Le RAMEAU : Lorsque humanisme et efficacité se rencontrent !
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10 PROPOSITIONS POUR PROMOUVOIR ET DEVELOPPER
L’ENTREPRISE RESPONSABLE
Afin d’accélérer le mouvement en cours, il convient de privilégier 3 dynamiques :
- Investir dans la compréhension des nouveaux modèles,
- Soutenir et promouvoir les modèles innovants,
- Faire la pédagogie nécessaire pour entrainer ceux qui ne sont pas encore convaincus.
Dans ce cadre, Le RAMEAU propose les 10 actions suivantes :
1- Mesure 1 : Lancer une réflexion sur la 3ème économie « passerelle » (CESE / CESER)
a. Constat : faiblesse de la réflexion prospective sur la question de la co-construction du bien
commun et de son articulation avec la gestion de l’intérêt général ; face à une capacité
grandissante des acteurs de la société civile à répondre ensemble aux enjeux de leur territoire.
b. Descriptif de la mesure : lancer une réflexion, animée par le CESE et déclinée par les CESER,
pour avis des parties prenantes sur la 3ème économie « passerelle » fondée sur l’innovation
sociétale au travers de partenariats novateurs comme source à la fois de réponse aux enjeux
collectifs et à l’amélioration de la performance pour chacune des parties prenantes impliquées
(entreprises, associations, salariés, collectivités, citoyens…).
c. Bénéfices attendus de sa mise en œuvre (csq financières, opérationnelles, juridiques,
techniques…) : Une pédagogie renforcée sur le « vivre ensemble », mais surtout une
amélioration de notre capacité d’innovation.
d. Conditions de réussite : l’altérité entre les parties prenantes, chacun devant reconnaitre la
valeur de la contribution de l’autre et sa légitimité dans la construction collective. L’exemple
du paritarisme doit inspirer la démarche.
e. Calendrier prévisionnel : à instruire au sein de la Commission prospective du CESE d’ici l’été
2- Mesure 2 : Recenser les pratiques partenariales sur les territoires (ARF)
a. Constat : l’étude ARPEA-Collectivités Territoriales19 montre que les territoires s’interrogent
sur moyens d’animer la dynamique partenariale. Une des façons les plus explicites pour eux
est de rendre compte de l’existant au travers d’illustrations de ce que d’autres territoires ont
fait. Le maillon territorial permettant d’articuler au mieux les démarches semble être la région.
b. Descriptif de la mesure : l’ARF pourrait engager un travail de recensement des pratiques les
plus innovantes en matière de coopération pour répondre aux enjeux des territoires. Ce
chantier serait mené en partenariat avec les acteurs de référence en matière de partenariat
(Admical, Avise, Convergence 2015, IMS, FACE, FONDA, France Active, Le RAMEAU, ORSE, RNMA, TEN...), et
s’appuyer sur des démarches engagées comme par exemple l’étude nationale sur les fragilités
régionales des territoires et des personnes pilotée par l’Observatoire national des
partenariats.
c. Bénéfices attendus de sa mise en œuvre (csq financières, juridiques, techniques…) : une visibilité renforcée
sur les bonnes pratiques, avec un travail d’évaluation des impacts et une analyse de la
reproductibilité pour permettre aux territoires d’essaimer les initiatives les plus performantes.
d. Conditions de réussite : une articulation entre les différents acteurs nationaux et territoriaux
à partir d’un premier travail de cartographie des structures de référence.
e. Calendrier prévisionnel : un cadrage du chantier pourrait être réalisé pour septembre 2013.
19
Source : ARPEA-Collectivités territoriales, OpinionWay-Comisis, 2011
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Source : Convergence 2015 / Selon son concepteur, le prix Nobel de la paix Muhammad Yunus, le social business se
définit comme une activité rentable au service du développement de groupes sociaux, dont les bénéfices sont
systématiquement réinvestis au bénéfice de ces populations. Le social business va souvent de pair avec les stratégies BoP
– acronyme anglais pour Base of the Pyramid – mises en œuvre par les entreprises.
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5- Mesure 5 : Pour les PME, promouvoir les dynamiques partenariales dans la RSE (Plan Nat.)
a. Constat : les PME s’engagent de plus en plus dans des dynamiques d’innovation territoriale en
partenariat avec les acteurs locaux. La logique de mutualisation est structurante pour
permettre un partage des coûts, notamment d’ingénierie. Les fédérations professionnelles
sont des interlocuteurs privilégiés. Les démarches telles que celles de la Fédération des
Entreprises de Propreté sur le développement durable démontrent l’utilité de ces approches.
Le MEDEF au travers de sa Commission « Nouveaux Dialogues » et la CGPME dans celle
« Environnement et Développement Durable » ont des réflexions structurantes sur les
questions partenariales. Generali à travers ses travaux de recherche, notamment sur le « label
agir pour notre avenir » propose des pistes intéressantes.
b. Descriptif de la mesure : Profiter de la demande exprimée par la Commission européenne
dans sa communication du 25 octobre 2011 « Responsabilité sociale des entreprises : une
nouvelle stratégie de l'UE pour la période 2011-2014 », et du projet de plan national en faveur
de la RSE transmis par le gouvernement français à la Commission Européenne, pour introduire
la question de la coopération entre acteurs de l’économie classique et les structures d’intérêt
général comme levier d’innovation pour répondre aux nouveaux besoins, notamment des plus
fragiles.
c. Bénéfices attendus de sa mise en œuvre (csq financières, opérationnelles, juridiques,
techniques…): prendre un leadership européen sur l’implication des PME dans les démarches
RSE grâce à une dynamique partenariale permettant aux PME à la fois d’innover, d’améliorer
leurs pratiques et leurs performances.
d. Conditions de réussite : une coordination entre acteur, et une implication forte des
fédérations professionnelles
e. Calendrier prévisionnel : en corrélation avec le projet de plan national en faveur de la RSE.
6- Mesure 6 : Pour les territoires, promouvoir les modèles d’animation territoriale des
partenariats (CDC/ARF)
a. Constat : Favoriser la rencontre et le partage d’expériences entre acteurs d’univers différents
est le meilleur moyen d’impulser une dynamique de coopération. Les expériences tels que
celles d’Alsace Active ou de la Communauté de Commune de Charenton – Saint Maurice (94)
« Agir ensemble autour des enjeux de notre territoire » démontrent que les dirigeants
d’entreprises et des associations souhaitent se mobiliser autour de leurs élus pour contribuer
ensemble à trouver des solutions pragmatiques aux enjeux de leur territoire. Il existe encore
peu d’occasion de rencontre entre la biodiversité entrepreneurial sur les territoires.
b. Descriptif de la mesure : la Caisse des Dépôts et l’ARF pourraient étudier l’essaimage de
laboratoires régionaux des partenariats à l’image de celui développé par Alsace Active.
c. Bénéfices attendus de sa mise en œuvre (csq financières, opérationnelles, juridiques,
techniques…) : une coordination renforcée entre le national et le territorial sur les expériences
de partenariats réussis.
d. Conditions de réussite : une ingénierie d’animation territoriale adaptée aux besoins des
acteurs locaux tels que ceux identifiés dans l’expérimentation d’Alsace Active.
e. Calendrier prévisionnel : Alsace Active pourrait faire un retour d’expérience du lancement de
son laboratoire régional après un an de fonctionnement (la démarche a été lancée dès 2008 et
a fait l’objet d’une évaluation rigoureuse avant de procéder au lancement du « labo » en
février 2012).
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Source : Guide ORSE sur les partenariats Entreprise-ONG, réalisé à partir des études de cas du RAMEAU, 2012
22
Voir présentation du DASI, porté par la CPCA, en partenariat avec l’Avise, la Caisse des Dépôts et Le RAMEAU
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GLOSSAIRE
Dans les modèles en émergence, les définitions ne peuvent faire consensus puisque,
par nature, les résultats ne sont pas encore stabilisés. Néanmoins, pour partager et co-
construire, il est essentiel que chacun exprime la définition qu’il retient pour ses
propres hypothèses de travail. Le glossaire ci-joint correspond à celui que Le RAMEAU
utile dans le cadre de ses programmes de recherche. Ces définitions sont progressivement
confirmées / informées par les résultats des travaux de recherche. Elles n’ont donc pas
vocation à être universelles, mais seulement à clarifier les concepts utilisés.
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Glossaire – DEFINITIONS GENERALES DES CONCEPTS
Dans les modèles en émergence, les définitions ne peuvent faire consensus puisque, par nature, les résultats ne sont pas encore
stabilisés. Néanmoins, pour partager et co-construire, il est essentiel que chacun exprime la définition qu’il retient pour ses
propres hypothèses de travail. Ci-dessous sont celles que Le RAMEAU utile dans le cadre de ses programmes de recherche. Ces
définitions n’ont pas vocation à être universelles mais seulement à clarifier les concepts utilisés.
Dans le cadre de la présente note, les définitions des concepts utilisés sont les suivantes :
Intérêt général, bien commun, utilité sociétale et utilité publique : parfois utilisées indifféremment, ces 4
notions se distinguent de la manière suivante :
- Intérêt général : c’est ce qui est défini comme tel par une autorité jugée compétente pour arbitrer ce
qui relève ou non de l’intérêt général. En France, l’intérêt général désigne l’intérêt collectif défini et
régi par l’Etat et les pouvoirs publics. Très longtemps en France, l’intérêt général a été considéré
comme un monopole d’Etat. La décentralisation pose la question de l’élargissement à l’ensemble des
Pouvoirs publics de la gestion de cet intérêt général. Par définition, la logique induite est « top
down » : une autorité arbitre.
- Bien commun : c’est la participation des acteurs de la société civile à un intérêt supérieur à la somme
des intérêts individuels concernés. La co-construction du bien commun correspond à la capacité des
acteurs à être individuellement et collectivement force de proposition auprès des autorités légitimes
pour porter l’intérêt général. La logique est ici « bottom up » : la société civile propose. L’articulation
entre les deux notions de bien commun et d’intérêt général caractérise le modèle de société souhaité.
- Utilité sociétale (ou sociale) : c’est la contribution d’une organisation au bien commun. Elle rend
compte de ses impacts sur ses parties prenantes, la Cité, les publics fragiles et/ou le territoire.
- Utilité publique : c’est la reconnaissance attribuée par les Pouvoirs publics à une organisation qui
atteste ainsi de la valeur sociétale de ses activités. Certains corps intermédiaires assurent une mission
d’intérêt général, la Reconnaissance d’Utilité Publique (RUP) est le signe politique de l’importance
accorée à la pérennité de la mission portée par un acteur privé.
***
Partenariat. Il n’existe pas de définition officielle du partenariat, notamment entre association et entreprise.
Selon les acteurs, le terme recouvre différentes réalités. S’appuyant sur ses études et ses expérimentations, Le
RAMEAU définit le partenariat comme les modes de coopération qui permettent à l’entreprise et à
l’association de répondre à leurs enjeux respectifs tout en contribuant au Bien commun. Ces formes de
coopération sont au nombre de 4 : mécénat, innovation sociétale, coopération économique, pratiques
responsables. Elles obéissent à des objectifs, des logiques et des degrés d’engagement ou de co-construction
différents.
Partenariat stratégique. Le partenariat est considéré comme stratégique s’il impacte non seulement les
pratiques des organisations, mais aussi leurs missions. Il repose sur la co-construction de solutions. Pour la
structure d’intérêt général, il doit donc dépasser le cadre de l’obtention de ressources complémentaires pour
s’inscrire dans une réelle contribution au rayonnement et/ou à la consolidation de la structure. Pour les
entreprises, il doit dépasser le cadre de la mobilisation des parties prenantes internes / externes pour devenir
un enjeu de performance, par exemple en matière d’innovation.
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Glossaire – LA CARTOGRAPHIE DES PARTIES PRENANTES
Dans les modèles en émergence, les définitions ne peuvent faire consensus puisque, par nature, les résultats ne sont pas encore
stabilisés. Néanmoins, pour partager et co-construire, il est essentiel que chacun exprime la définition qu’il retient pour ses
propres hypothèses de travail. Ci-dessous sont celles que Le RAMEAU utile dans le cadre de ses programmes de recherche. Ces
définitions n’ont pas vocation à être universelles mais seulement à clarifier les concepts utilisés.
FONDATIONS FONDATIONS
D’ENTREPRISES REDISTRIBUTRICES
RESEAUX RESEAUX
INSTITUTIONNELS RESSOURCES
CCI, Chambre des métiers ACTEURS PRIVES DLA, C2RA, Maison des
CABINETS DE CONSEIL,
RESEAUX
France Active, FIR, BG associations, CRIB,
experts comptables CNAR
ACTEURS D’ACCOMPAGNEMENT E & A
ORGANISATIONS REPRESENTATIVES
SALARIES
CGT, CFTC, FO, CFDT, CFE-CGC, FSU
UNIVERSITES ECOLES
MONDE ACADEMIQUE
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Pour favoriser le dialogue entre les différents acteurs de la biodiversité entrepreneuriale, il convient de
rappeler la sensibilité des différentes parties prenantes sur les questions de gouvernance. Une option pour
clarifier le débat est d’analyser ce sujet au regard de la matrice nature de la mission / modèle de gouvernance.
Dominance
Dominance
entrepreneuriale
de Dominance
Gouvernance
participative
Cette segmentation, très largement simplifiée, mériterait une analyse plus approfondie. Son intérêt dans nos
propos est principalement pour introduire le point suivant qui est particulièrement structurant en matière de co-
construction du bien commun.
Croiser modèles de gouvernance et contribution à l’intérêt général
Une fois posée la question de la gouvernance, il est en effet fondamental de croiser ce choix politique de
chaque organisation au regard de sa contribution aux missions d’intérêt général.
Missions Fondations
au service Associations d’intérêt général Entrepreneurs sociaux – Modèles hybrides
de l’intérêt (AIG)
général Entreprises – Modèles hybrides
Missions
au service Associations de membres Entreprises
de ses ESS – Hors AIG Entrepreneurs sociaux – Modèles marchands
clients/
membres
Là encore, la segmentation est très schématique et n’a pas pour objectif d’être un modèle de référence. Elle
permet de simplement de poser un débat structurant dans la question de co-construction du bien commun. Il
revient à chacun de se positionner sur cette question du croisement mission / gouvernance souvent au cœur
des tensions qui peuvent exister entre les partenaires des différentes sphères entrepreneuriales.
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Le RAMEAU : Lorsque humanisme et efficacité se rencontrent !
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Glossaire – LE PROCESSUS D’INNOVATION ASSOCIATIF
Dans les modèles en émergence, les définitions ne peuvent faire consensus puisque, par nature, les résultats ne sont pas encore
stabilisés. Néanmoins, pour partager et co-construire, il est essentiel que chacun exprime la définition qu’il retient pour ses
propres hypothèses de travail. Ci-dessous sont celles que Le RAMEAU utile dans le cadre de ses programmes de recherche. Ces
définitions n’ont pas vocation à être universelles mais seulement à clarifier les concepts utilisés.
L’innovation n’est pas seulement technique et technologique ; elle est aussi sociale et sociétale. Dans ces
domaines, les associations ont une véritable valeur ajoutée, fondée sur 3 points forts :
- Une connaissance des territoires et des populations fragiles qui leur permet d’identifier précisément les
besoins et les contraintes ;
- Une capacité à apporter des réponses au plus près du terrain en expérimentant pragmatiquement les
solutions et en les faisant évoluer en fonction de la réalité territoriale ;
- Un modèle économique atypique (notamment avec une forte capacité à mobiliser le bénévolat) qui
permet aux associations d’agir avec souplesse et réactivité.
Sans l’identifier clairement, de manière informelle et avec une démarche très pragmatique, le secteur associatif
suit un processus d’innovation que Le RAMEAU modélise en 6 étapes :
Etape
du
CONCEPTION EXPERIMENTATION MODELISATION ESSAIMAGE INDUSTRIALISATION
processus
innovation
Zone
de Traversée du Vallée de la Crise de Saut
risque désert mort croissance quantique
Fortes de leur proximité terrain, les associations ont une très forte capacité à affronter la « traversée du désert »
et pour un nombre conséquent de projet la « vallée de la mort ». En revanche, elles ont beaucoup plus de
difficultés à faire face à la crise de croissance, et encore plus de handicap pour assurer seules le « saut
quantique », c'est-à-dire le déploiement généralisé des innovations qu’elles ont su développer. C’est dans ce
cadre que les partenariats stratégiques publics et/ou privés peuvent avoir une véritable valeur ajoutée partagée.
Bien positionné, le partenaire peut en effet soutenir structurellement les initiatives à fort impact sociétal.
Après 6 ans de recherche, Le RAMEAU a pu développer des modèles innovants éprouvés par
l’expérimentation qu’il met à disposition des acteurs de référence pour les déployer largement dans le
cadre d’une relation partenariale. Gageons que cette dynamique de co-construction contribuera à faire
ème
émerger des solutions concrètes pour un XXI siècle plus solidaire et durable !
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Glossaire – CONSTRUCTION DES POLITIQUES PUBLIQUES
Dans les modèles en émergence, les définitions ne peuvent faire consensus puisque, par nature, les résultats ne sont pas encore
stabilisés. Néanmoins, pour partager et co-construire, il est essentiel que chacun exprime la définition qu’il retient pour ses
propres hypothèses de travail. Ci-dessous sont celles que Le RAMEAU utile dans le cadre de ses programmes de recherche. Ces
définitions n’ont pas vocation à être universelles mais seulement à clarifier les concepts utilisés.
Afin de bien comprendre les positionnements des interactions entre la gestion de l’Intérêt général et la co-
construction du bien commun, il convient de rappeler les étapes du processus de conception et de mise en
œuvre des politiques publiques. Schématiquement, 5 étapes structurent ce processus :
Etape
du MISE EN CONTRÔLE
AIDE DECISION PRISE DECISION EVALUATION
processus OEUVRE APPLICATION
public
- Etape 1 / Aide à la décision : comment les décisions publiques sont-elles éclairées en amont pour
pouvoir être prises en toute conscience ?
- Etape 2 / Prise de la décision : qui participe et quel est le processus de décisions?
- Etape 3 / Mise en œuvre de la décision : par qui et comment les décisions sont-elles mises en
œuvre ?
- Etape 4 / Contrôle de l’application de la décision : comment est contrôlée la mise en œuvre
effective des décisions ?
- Etape 5 / Evaluation des résultats et des impacts de la décision : quels sont les résultats ?
Quels impacts directs et indirects les décisions ont-elles permis ? Comment l’évaluation de ces
résultats sert-elle à l’amélioration de l’action et/ou devient-elle un outil d’aide à la décision pour les
décisions suivantes ?
Les objectifs et les compétences des organisations de la société civile correspondant à chacun de ces 3
positionnements ne sont pas nécessairement les mêmes, voire compatibles. Les organisations de la société
civile doivent pouvoir clarifier leur rôle, et les Pouvoirs publics choisir les acteurs les plus pertinents pour
répondre à chacun de ces 3 besoins. L’articulation entre ces 3 positionnements doit être clarifiée afin d’éviter
toutes situations de « juge et partie ».
La contribution de la co-construction du bien commun est particulièrement stratégique sur les étapes 1 et 5 qui
doivent être rigoureusement organisées car c’est dans ces fonctions d’aide à la décision et d’évaluation des
politiques publiques que les opportunités d’interaction sont les plus nombreuses et les moins clarifiées à ce jour.
C’est aussi ces étapes qui permettent une prise de décision plus objective et plus pérenne. Face à la
complexification des questions économiques, sociales, sociétales et environnementales, des outils d’aide à la
décision et d’évaluation rigoureux et efficaces sont indispensables. Force est de constater que ces phases
amont et aval des politiques publiques ne sont pas aujourd’hui suffisamment structurées ni outillées.
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Glossaire – LES CATEGORIES DE PARTENARIAT
Dans les modèles en émergence, les définitions ne peuvent faire consensus puisque, par nature, les résultats ne sont pas encore
stabilisés. Néanmoins, pour partager et co-construire, il est essentiel que chacun exprime la définition qu’il retient pour ses
propres hypothèses de travail. Ci-dessous sont celles que Le RAMEAU utile dans le cadre de ses programmes de recherche. Ces
définitions n’ont pas vocation à être universelles mais seulement à clarifier les concepts utilisés.
Les entreprises et les ONG, qui mettent en place des partenariats, sont motivées par une palette d’objectifs
différents. Certaines entreprises vont prioritairement chercher à mobiliser leurs collaborateurs autour d’un
projet fédérateur et /ou à accroitre le dialogue avec leurs parties prenantes ; alors que d’autres vont
davantage viser à capter de nouvelles tendances ou faire évoluer leurs pratiques. Les associations peuvent,
quant à elles, souhaiter tisser des relations avec les entreprises pour diversifier leurs ressources financières et
humaines ; mais aussi renforcer l’impact de leur projet associatif au travers d’alliances nouvelles, notamment
sur leurs projets d’innovation sociétale. En fonction des objectifs visés, 4 catégories de partenariat sont
1
adaptés .
- La coopération économique : l’objectif est la contribution de chacun des partenaires à une offre
commune. Historiquement développée par les ONG internationales et les grandes entreprises dans
les pays en voie de développement au cours des années 1990, la coopération économique émerge
aujourd’hui en France, par exemple au travers des réponses communes aux appels d’offres des
collectivités territoriales.
- L’innovation sociétale : cette catégorie met l’accent sur la capacité des associations à inventer de
nouvelles solutions pour répondre à des besoins non encore pourvus sur les territoires, notamment en
faveur des publics fragiles. Les entreprises peuvent mettre leur capacité d’industrialisation au service
de l’association pour l’aider à déployer à grande échelle une innovation sociétale. Ils inventent alors
ensemble les modalités d’essaimage, voire de déploiement, adaptées.
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Ces quatre catégories de partenariats sont issues des travaux de recherche appliquée du RAMEAU basés sur une étude de plus de
300 cas pratiques de partenariats.
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Glossaire – LE MODELE D’INVESTISSEUR SOCIETAL
Dans les modèles en émergence, les définitions ne peuvent faire consensus puisque, par nature, les résultats ne sont pas encore
stabilisés. Néanmoins, pour partager et co-construire, il est essentiel que chacun exprime la définition qu’il retient pour ses
propres hypothèses de travail. Ci-dessous sont celles que Le RAMEAU utile dans le cadre de ses programmes de recherche. Ces
définitions n’ont pas vocation à être universelles mais seulement à clarifier les concepts utilisés.
L’exemple d’Unis-Cité avec le projet MediaTerre démontre l’utilité de ce modèle. MediaTerre est un programme
national de lutte contre la précarité énergétique qui s’appuie sur le volontariat. Des jeunes en service civique
vont à la rencontre des familles dans des quartiers difficiles pour les aider à mieux maîtriser leur consommation
d’énergie et d’eau, ainsi qu’à mieux gérer leurs déchets. Inscrit dans la durée, cet accompagnement aux éco-
gestes permet aux personnes accompagnées de réduire significativement leurs factures, aux jeunes volontaires
de participer à une action citoyenne de qualité et de réduire l’impact sur l’environnement. Cette démarche a été
co-construite avec les entreprises dont le savoir-faire, mis ensemble, permettait d’aboutir à une solution
complète et techniquement qualitative : EDF pour l’énergie, VEOLIA pour l’eau, ECO-Emballage pour le
recyclage ainsi que les bailleurs sociaux pour la relation avec leurs publics fragiles. Près de 600 volontaires ont
ainsi pu sensibiliser près de 6000 familles, dont un tiers ont été accompagnées sur la durée. La question est
maintenant de déployer ce projet. C’est là que le rôle du Groupe AG2R LA MONDIALE prend tout son sens en
accompagnant pendant 3 ans le changement d’échelle.
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Ce modèle a été co-construit avec Le RAMEAU dans le cadre du programme de recherche « modèle d’investisseur sociétal ».
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Glossaire – LES MODELES ECONOMIQUES HYBRIDES
Dans les modèles en émergence, les définitions ne peuvent faire consensus puisque, par nature, les résultats ne sont pas encore
stabilisés. Néanmoins, pour partager et co-construire, il est essentiel que chacun exprime la définition qu’il retient pour ses
propres hypothèses de travail. Ci-dessous sont celles que Le RAMEAU utile dans le cadre de ses programmes de recherche. Ces
définitions n’ont pas vocation à être universelles mais seulement à clarifier les concepts utilisés.
Chacune des 3 économies relève de modèles économiques différents. Il est donc essentiel d’en comprendre les
fondements en fonction des besoins et du positionnement dans la « chaine de valeur » global de l’économie.
Cette dernière consiste à faire le maximum auprès des publics et des territoires fragiles afin de les (r)amener
vers « l’économie de droit commun » qui permet à chaque individu / structure de « consommer responsable »
en fonction de ses besoins et attentes légitimes.
Le schéma présente la fonction des 3 économies et les caractéristiques des modèles économiques afférents :
3ème économie
Sortir de la Accompagner la
BESOINS Consommer
Fragilisation grande fragilité
responsable
(assurer la transition)
Modèle
économique
Modèles économiques 2 modèles hybrides : social 2 modèles : gestion publique /
associé « classiques » business / business social gestion privée d’intérêt général
A+ E PP
A A + E + SIAE A
Expertise de Politiques
Domaine privilégié des l’entreprise dans Rôle segmenté Réseaux de publiques
structures d’intérêt l’accompagnement incluant des proximité à principalement
général de l’association SIAE pour maillage dans logique
(R&D sociétale) démultiplier territoriale coûts évités
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Voir premiers résultats du programme de recherche « nouveaux modèles économiques » du RAMEAU.
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Glossaire – L’EVALUATION DE L’UTILITE SOCIETALE
Dans les modèles en émergence, les définitions ne peuvent faire consensus puisque, par nature, les résultats ne sont pas encore
stabilisés. Néanmoins, pour partager et co-construire, il est essentiel que chacun exprime la définition qu’il retient pour ses
propres hypothèses de travail. Ci-dessous sont celles que Le RAMEAU utile dans le cadre de ses programmes de recherche. Ces
définitions n’ont pas vocation à être universelles mais seulement à clarifier les concepts utilisés.
Pour mémoire, la définition retenue pour l’Utilité sociétale (ou 3 prismes 6 dimensions
sociale) est la contribution d’une organisation au bien commun. d’analyse de l’utilité sociétale
(selon l’Avise)
Elle rend compte de ses impacts sur ses parties prenantes, la
INFLUENCE
Cité, les publics fragiles et/ou le territoire. ECOSYSTEME POLITIQUE
L’Entreprise Responsable doit être évaluée dans toutes ses ENVIRONNEMENTAL SOCIETAL
dimensions, notamment si elle s’implique dans l’innovation RESPONSABILITE EVALUATION
sociétale. Selon les travaux de l’Avise, 6 dimensions structurent ORGANISATION UTILITE
SOCIETALE
l’utilité sociétale. A cette approche, doit être ajoutés 3 niveaux ECONOMIQUE SOCIAL
d’analyse (l’écosystème, l’organisation et l’individu). Cette
démarche se caractérise par le schéma ci-dessous : IMPACTS EPANOUISSEMENT
INDIVIDUS
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