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Histoire
de la ville
ParenthésesCopyright © 1975,
ios Later ih Roms
Storia delle cite
Copyright © 1983, 1994, 2009, 2004
Euitions Paremhitsesy
72, cous Julien, 13006 Marseille,
pour la traduction frangais.
ISBN 2-86364-013-5 (Ssions tlie
ISBN 2-86364-043-7 (Gition Brock.Introduction
Cet ouvrage est un panorama de histoire du milieu bati. Il
apprehende ii maissance et la transformation de l'environne-
ment urbain en Europe et au Proche-Orient, et ne prend en
considération les mutations relatives aux autres régions du
lobe — l’Extréme-Orient, |’Afrique, l"Amérique — que dans
jeurs rapports avec les mutations européennes: il décrit les
villes indigtnes rencontrées par les curopéens ct celles
construites a la suite de la colonisation et de Ihégémonie
mondiale de |’Europe.
Par rapport 4 la zone européenne, le choix de la ville comme
paradigme et forme dominante du milieu biti se justifie. C'est
précisément la qu’est née Pidée de la ville comme forme la plus
complete ct la plus intégrée d'établissement, contenant ct
justifiant tous les établissements mineurs — quartiers, édifices,
etc. — envisagés comme des parties ou des ébauches particles
du tout.
‘Néanmoins la ville demeure une création historique particu
ligre ; elle n’a pas toujours existé mais est apparue a un certain
moment de l’evolution des sociétés, et peut disparaitre ou étre
radicalement transforméc 4 un autre moment. Elle n’est pas le
fait d’une nécessité naturelle mais celui d’une nécessité
historique qui a un début et peut avoir une fin,
Il devient done important d’expliquer lorigine de la ville
dans le monde antique, et également — dans la mesure du
possible — son destin dans la période actuelle. Pour cela il faut
rappeler britvement les grands changements survenus dans
Porganisation de la production, qui ont transformé la vie
quotidienne des hommes et ont provoqué, chaque fois, un
bond de la croissance démographii
1) Vhomme est apparu sur la terre il y a environ
500 000 ans, ct pendant un temps extrémement long (corres-
pondant en géologie 3 la période pléistocéne) il a vécu en
cueillant sa nourriture et en se cherchant des abris dans
Penvironnement naturel, sans modifier ce dernier de facon
profonde et durable. Cette époque est appelée par les
archéalogues, paléolithique (age de la pierre ancicnne) et
représente plus de 95% de la durée totale de laventure
humaine; s’y rattachent encore aujourd’hui quelques sociétés
isolées dans les jungles ct les déserts.
2) Il y a environ 10 000 ans — aprés la fonte des glaces,
derniére tranformation profonde de Penvironnement naturel
Thie one
{NNN
‘390R-WN5=OUU8Histoire de la ville
qui_marque le passage du pléistoctne 4 Vholoctne — les
habitants de la zone tempérée ont appris 4 produire leur
nourriture, en cultivant des plantes et en élevant des animaux,
et ont organisé des établissements stables — les premiers
villages — prés des lieux de travail. C’est 'époque néolithique
(age de la pierre nouvelle) qui, pour de nombreux peuples,
dure jusqu’a la rencontre avec la colonisation européenne (pour
les Maoris de la Nouvelle-Zélande, jusqu’au début du sitcle
dernier).
3) Il_y a environ 5 000 ans, dans les plaines alluviales du
Proche-Orient, quelques villages se transforment en villes ; les
producteurs de nourriture sont convaincus ou contraints de
produire un surplus pour entretenir une population de
spécialistes : artisans, marchands, guerriers et prétres, qui
résident dans un établissement plus complexe, la ville, et de la
contrdlent la campagne. Cette organisation sociale requis
Tinvention de I’écriture ; li commence en effet la ci
écrite et Phistoire par opposition 4 la préhistoire.
A partir de ce moment-la, toutes les mutations historiques
ui suivront, dépendront de la quantité du surplus produit et
le sa répartition,
Les spécialistes distinguent
— Page du bronze, au cours duquel les métaux utilisés pour
fabriquer les outils ct les armes sont rares et cofiteux et donc
réservés & une classe dirigeante restreinte. Celle-ci accapare
rout le surplus disponible, mais du fait de sa consommation
Jimitée, limite également la croissance de la population et de la
production ;
— Pige du fer, qui commence vers 1 200 avant J.-C. avec la
diffusion de tout un outillage métallique devenu moins cher, de
Yécriture alphabétique, de Ti monnaie frappée, élargissant ainsi
Ja classe dirigeante et permettant une croissance nouvelle de la
population.
La civilisation gréco-romaine développe cette organisation
dans une vaste zone économique unitaire — le bassin
méditerranéen — mais asservit et appauvrit les producteurs
directs, ce qui finira par provoquer, 4 partir du 1v sigcle aprés
J.-C., V'effondrement économique.
4) D’autres mutations historiques — la civilisation féodale et
la civilisation’ bourgeoise — préparent le bond historique
suivant : le développement de la production avec des méthodes
scientifiques, qui caractérise notre civilisation industrielle. Le
surplus ainsi produit, croissant et illimité, n’est pas nécessaire-
ment réservé a une minorité dirigeante, mais peut-étre
distribué a la majorité et théoriquement a toute la population,
qui de ce fait peut croitre sans obstacles économiques, jusqu'a
atteindre ou dépasser les limites acceptables pour l’équilibre de
Yenvironnement naturel.
Dans cette situation nouvelle, comme nous le verrons, la
ville (siége des classes dominantes) est encore opposée a la
campagne (siége des classes subalternes), mais ce dualisme n'est
lus inévitable et peut étre dépassé. De cette possibilité nait
f idée d'un nouvel établissement, formant un tout, comme la
ville antique (et pour cette raison appelé du méme nom) mais
étendu a tout le territoire habité : Er ville moderne.
Dans ce panorama historique global, nous retiendrons pour
notre étude les transformations de l’environnement physique,qui subi Pinfluence de tous les autres faits de la vie civile, et les 9 Introduction
influence en retour, par le poids des. structures anciennes
encore en place ow la stimulation des structures nouvelles.1 L’environnement
préhistorique
et Vorigine de la ville
Nous ne pouyons imaginer que d’une maniére approxima-
tive le monde dans lequel ont vécu, durant des dizaines de
milliers de générations, les hommes du paléolithique. Le miliew
biti était a peine une modification superficielle de ’environne-
ment naturel, immense ct hostile, dans lequel "homme a
commencé & se mouvoir : le refuge était une cavité naturelle ow
un abri de peaux posées sur une structure rudimentaire en
bois j pendant ce temps, les dernieres grandes transformations
géologiques continuaient de fagonner Penvironnement naturel
qui aujourd’hui, dans la bréve perspective de notre histoire,
nous semble stable et immobile. Les illustrateurs anciens ont
tenté de reconstituer, sans documents, la sctne de la vie des
hommes primitifs (Fic. 2).
Tes archéologues modernes, en fouillant et en étudiant les
traces matériclles des premiers hommes, nous offrent une
image plus réaliste mais plus confuse, Ce que l'on exhume ct
qui renscigne sur les érablissements les plus anciens, ce sont
surtout les rebuts de Pactivité humaine: les restes de
nourriture, les morceaux rejetés lors du travail de la pierre et du
bois, et parmi ceux-ci les produits finis, utilisés puis abandon-
née ou enterrés, La distribution de ces objets autour du noyau
du foyer — signe spécifique de la présence de Phomme, qui a
apptis a utiliser le feu — indique un ensemble unitaire, que
nous pouvons appeler Phabitation primitive, méme si nous ne
Bouronsy reconmalre one forme simple et lisible (Fi. 1, 3.
e 4).
Lenvironnement des sociétés néolithiques n’est pas unique-
ment constitué d’un simple abri dans la nature; c'est une
portion de nature transformée selon un projet humain. I
comprend les terrains cultivés afin de produirc, ct pas
seulement de s'approprier, Ia nourriture nécessaire ; les abris
des hommes et des animaux domestiques; les depots de
nourriture produite pour toute une saison ou pour une période
plus longue; Toutillage nécessaire a la culture, l'élevage, la
défense, la décoration, et au culte. Cet environnement peut
aire reconstitué avec une cervaine précision car les archéologues
ont mis au jour des établissements plus nombreux, plus vastes
et déji congus selon une forme réguligre: nous pouvons
compléter leurs parties manquantes et reconstituer le plan
suivant lequel ils ont éxé construits (Fro, 5 a 12).
Fis. 1, —Une habitation de ba
te paléolithique supérieur enHistoire de la ville 12
a vie des hommes
pri ‘aprés une illustration du
traité de Vitruve, édité en France en
1547.
Fio. 3, 4, — Restes de eampements
de la période paléolithique 3
Abrensburg-Holstein, en
‘Allemagne septentrionale : un
campement d’hiver et un
‘campement d’été.15 1/ Lien
tore
et Porigine de la
Fis. dati pa de abies
B néolithiques ovales 25. Jurénal,
prés de Rome,
Fic. 13.—Un va pe irlea ea:
Floride ; gravui
Bry (1590 apris JC. environ).Histoire de la ville 16
Fic. 14, £55 16.—Deux villages
contemporains au Cameroun
(Afrique).
four, les jarres
rme de
A grai en for
croix et la meule; vers 000 a.Histoire de la ville
Fic. 23, 23,24, 25.—Le
développement de a civilisation
urbaine de 3500 a 1500 av. J.-C.
Fic. 26. — Une cité sumérienne
(détail de la statue de Goudes,
provenant de Tello ; vers 2000 av,
JC).J.-C. et qu’on peut lire avec certitude aujourd'hui ; ainsi les
fouilles archéologiques permettent de reconstituer, pas a pas, la
formation et les mutations des villes les plus anciennes
construites par l'homme, & partir du 1v' millénaire avant J.-C.
Les cités sumériennes, au début du ur millénaire avant
J.-C., sone déji trés grandes — Ur (Fic. 31 4 38) s’étend sur
environ cent hectares et rassemblent plusieurs dizaines de
milliers d’habitants. Elles sont entourées dun mur et d'un
fossé qui les défendent et qui séparent, pour la premitre fois,
environnement ouvert naturel de environnement fermé de la
ville, La campagne environnante est elle aussi transformée par
Vhomme : le marais et le désert sont remplacés par un paysage
artificiel de champs, de paturages et de vergers, parcourus de
canaux d'irrigation (Fic. 29). Dans la ville les temples se
distinguent des simples maisons par leur masse plus imposante
et plus élevée : ils comprennent, en effet, outre le sanctuaire ct
la tour-observatoire (ziggourat), des ateliers, des entrepdts et
des boutiques oi vivent et travaillent différentes catégories de
spécialistes.
La. superficie de la ville est alors divisée en propriétés
individuelles entre les citoyens, tandis que la campagne est
administrée collectivement pour le compte de la divinité. A
Lagash la carnpagne est répartie entre les possessions dune
vingtaine de divinités. L’une d’elles, Bau, posstde environ
3 250 hectares, dont les trois quarts ont été concédés par lots &
des familles particulidres, et dont un quart est cultivé par des
salariés et des fermiers (qui paient 1/7° ow 1/8* du produit), o8
grice au travail gratuit des autres paysans. Dans son temple
travaillent 21 boulangers assistés de 27 esclaves, 25 brasseurs
avec 6 esclaves, 40 femmes préposées a la préparation de la
laine, fileuses et tisserandes, un forgeron, sans compter les
fonctionnaires, les scribes ct les prétres.
Jusqu’a la moitié du m1 millénaire, les villes de la Mésopota-
mic forment autant d’Etats indépendants, qui luttent entre eux
pour se partager Ia plaine irriguée par les deux fleuves et
désormais complétement colonisée. Ces conflits limitent le
développement économique, et ne cessent que lorsque le chef
d'une ville devient assez puissant pour imposer sa domination &
toute la région. Le premicr fondatcur d'un empire stable (pour
environ un siécle, vers 2 500) est Sargon d’Agade ; plus tard sa.
tentative est reprise par les rois sumériens d’Ur, par Hammou-
rabi de Babylone, par les rois assyriens et perses. Les
conséquences de leurs entreprises sur l'environnement phy-
sigue sont les suivantes :
1) La fondation de nouvelles villes résidenticlles, od la
structure dominante n'est pas le temple mais le palais du roi : la
cité-palais de Sargon II prés de Ninive (Fic. 49 4 55) et, plus
tard, les palais-cités des rois perses, Pasargades et Persépolis.
2) L’agrandissement de quelques cités qui deviennent les
capitales d'un empire, et dans lesquelles se concentrent non
seulement le pouvoir politique, mais aussi les équipements et
les flux d’un monde élargi: Ninive et Babylone.
Ce sont les premigres super-cités, les ‘métropoles aux
dimensions comparables 4 celles des villes modernes, qui sont
restées pendant longtemps les symboles et les prototypes de
toutes les grandes concentrations humaines, avec leurs qualités
ct leurs defauts.
19 1/ L’environnement
prébistovique
et Porigine de la ville
Fic. 27, 28. —Une tablette
jenne représentant le plan de
le de Nippour {vers 1500 av.
J-G).
Fic. 29. —~ Une autre tablette
trouvée i Nippour, avec [a
planimétric d'une partie du
territoire.a 1/ Lenvironnement
prébistorique
cr Porigine de e wile
Fic. 36, 37, 38.—Plan du quarter
(4) ;plan et coupe dela maison en
bas gauche,
Fic. 39. — La fabrication des
briques d’argile, mélangées avee de
lapile etcuites au sole,
technique adoptée en Orient depuis
les temps les plus anciens et encore
en usage aujourd hui, Les briques
sont ensuite magonnées et
recouvertes 3 nouveau d'argile, et
constituent un matériau qui s’adapte
A toutes les formes mais se dégrade
avec les intempéries ;c’est pourquoi
iT ne dure que sil est soumis un
entretien permanent.
Fic, 40, — Aspect d'un village
construit en briques d’argile, qui
existe, et fonctionne dans la Perse
moderne, prés de Shiraz, analogue a
Ur etaux autres cités antiques qui
sont représentées dans ce chapitee.Histoire de la ville 22
Fic. 41, 42.—Ur. Coupe d’une
tombe, et bijoux en or trouvés dans
un trousseau funéraire.
hen prs. ioe
ho oS
Fic. 430 44-— La ville d’Hafaga et
‘son temple principal.
Fie. 45, 46.—Seénes dela vie
citadine, dans des bas-reliefs
assyriens,23 1/ Lrenvironnement
rrébistorique
ct Porigne dela ville
Fic, 47. — Vueaérienne dela ville
d’Acbela, en Mésopotamie, habitée
en permanence depuis 5000 ans.
Fic, 48. —Téte en bronze d'un roi
assyrien, peut-étre Sargon I",
pease de Ninive (vers 2509 av,
ec
Fis. aps —Khorsabad, la
nouvelle ville fondée par Sargon TT
pres de Ninive (721-708 av. J.-C.) ;
plan général et plan de lacitadelle
avec les habitations seigneuriales
autour du palais du roi
Fre. $1. —La ziggourat annexe au
palais de Sargon Il,
Fic. 52, —Lacitadelle de
Khorsabad.Babylone, la capitale d’Hammourabi dont le plan fur congu
vers 2000 avant J.-C., est un grand rectangle de 2 500 sur
1 500 métres, divisé en deux parties inégales par ’Euphrate
(Fic. 58 463). La superficie comprise a lintérieur des murs est
d’environ 400 hectares, et une autre enceinte plus extérieure
comprend une surface presque double ; toute la ville, et pas
seulement les temples et les palais, apparait tracée avec une
régularité géométrique : les rues sont droites et de largeur
constante, les murs se coupent 4 angle droit. Ainsi disparait la
distinction entre les monuments et les zones habitées par les
gens du commun 5 [a ville est formée d'une série d’enceintes, les
plus extérieures ouvertes 4 tous, les plus intérieures réservées
au roi et aux prétres. Ces personnages fréquentent les divinités
—comme on peut le voir sur les sculptures — et ont de ce fait
un pouvoir absolu sur les choses de ce monde, Les maisons
privées — comme celle qui est représentée & la Fig. 61 —
reproduisent en plus petit la forme des temples et des palais,
avec leurs cours intérieures et leurs murs @ cannelures.
25 1/ L'environnement
prébistorique
et Porigine de la ville
Fis. 58 59, 60, 61. —Babylone.
Plan du noyau interne ; vue du
palais ec des «jardins suspendus =;
plan et vue d'une maison prés du
temple d'Ishear.Histoire de la ville 26
Fic. 62. —Babylone. Lastélede
‘Mardoukapaliddina (714 av. J.-C.)
1ui évoque la donation dun terrain
Aun vassal babylonien des rois
assyriens.
Fic. 63. —Babylone, Plan des
fouilles de la zone orientale dela
ville les emplacements du palais et
de la maison située pres du temple
elder sont ind gus pa es letres
«B.Histoire de la ville 28
Fis, 66.—Les pyramides de Gizch
dans le paysage du désert.
En Egypte Vorigine de la civilisation urbaine ne peut dere
étudiée comme en Mésopotamie : les établissements les plus
anciens ont été effacés pat les crues annuelles du Nil, et meme
les grandes villes plus récentes comme Memphis et Thebes, se
signalent par des monuments de pierre, tombes ct temples, non
par les maisons et les palais, arasés sous les champs ct les
agglomérations modernes.
La documentation archéologique montre la civilisation
égyptienne déja pleinement développée aprés unification du
pays, a la fin du iv millénaire avant J.-C. Les documents
trouvés dans les premitres tombes royales expliquent que le
souverain régnant a conquis les villages qui existaient antérieu-
rement et s'est emparé des pouvoirs magiques des divinité
s
locales. Il n’est pas le représentant d’un dieu, comme les
ouverneurs sumériens, mais un dieu lui-méme, qui assure la
fecondité de la terre et spécialement la grande inondation du
Nil qui survient réguligrement a une période fixe de l'année.
‘Ainsi le pharaon exerce une autorité prééminente sur tout le
pays, ct regoit un surplus de produits qui est bien supéricur 3
celui des prétees asiatiques. Avec ces moyens, il construit les
ouvrages publics, les cités, les temples des dicux locaux et
nationaux, mais surtout sa propre tombe monumentale, qui
symbolise sa survivance aprés la mort et garantit, par la
conservation de son corps, la continuité de son pouvoir au
profit de la communauté.
Pendant le mi‘ millénaire, au fur et 4 mesure que Egypte
devient plus peuplée et plus riche, ces tombes deviennent plus
imposantes, méme si leur forme extérieure reste celle ures
simple d'une pyramide quadrangulaire. La plus grande, celle de
Cheops de la Quatritme Dynastic, mesure 225 metres de cdté
et prés de 150 métres de haue; cest une des traces les plusimpressionnantes laissées par Phomme sur la surface terrestre,
et selon une tradition rapportée par Hérodote, jugée digne de
foi par les savants modernes, elle a nécessité le travail de
100 000 personnes pendant vingt ans.
Comment s'insére une telle ccuvre dans le paysage habité de
la basse vallée du Nil?
Nous savons que Ménés, le premier pharaon, fonde la ville
de Memphis & lembouchure du delta, et lentoure d’un.
«mur-blanc», Le temple de 1a divinité locale, Ptah, ne se
trouve pas dans la ville, mais «au sud du mur»; alentour, a la
lisiére du désert, se dressent les pyramides des rois des quatre
premigres dynasties (Fre. 69 & 74) et les temples solaires de la
cinquitme (Fic. 77 et 78). La configuration globale de
Pimplantation demeure inconnue, et il n’est pas facile d’imagi-
ner la relation entre ces monuments colossaux et les licux
Whabitation des vivants. Elle était certainement tres différente
de la relation entre temple et cité en Mésopotamie.
En Egypte, surtout dans les tout premiers temps, on ne
trouve pas un lien mais une opposition entre ces deux réalités,
soulignée de mille manigres. Les monuments ne forment pas le
centre de la ville, mais sont ordonnés pour cux-mémes comme
une ville indépendante, divine et étemnelle, qui surpasse et rend
insignifiante Ia ville transitoire des hommes. La cité divine est
construite en pierre pour rester immuable au fil des temps ; elle
est peuplée de formes géométriques simples: prismes, pyra-
mides, obélisques, ou bien de statues gigantesques comme le
grand’ Sphynas qui ne sont pas 4 Techelle de Phomme et
S’apparentent, par leurs dimensions, aux éléments du paysage
naturel. Elle est habitée par les morts, qui reposent entourés de
tout le nécessaire pour la vie éternelle, mais elle est faite pour
étre vue de loin, comme toile de fond toujours présente de la
cité des vivants. Celle-ci, au contraire, est construite en
briques, y compris les palais des pharaons régnants ; elle
tombera rapidement en ruines et reste une demeure tempo-
raire, qu’il faudra quitter tét ou tard. Une partie non
négligeable de la population — les ouvriers employés 3 la
construction des pyramides et des temples, et leurs familles —
devait habiter dans les campements que les archéologues ont
retrouvés prés des grands monuments, et qu’ils abandonnaient
dis la fin du travail (Fic. 80 et §2 4 85).
Par d'autres aspects, la cité divine — la seule que nous
uissions voir et étudier aujourd’hui — est une fidéle copie de
la cité humaine, oi tous les personages et les objets de la vie
quotidienne sont reproduits et rendus immuables. Les merveil-
lcuses sculptures reproduisent avec réalisme la physionamic de
leurs modéles, et les immobilisent dans une tentative d’arréter
pour toujours les aspects méme les plus fugitifs de lav
(Fie. 75 et 81).
‘Cette maniére de construire un double parfait et durable de
la vie humaine — d’accumuler les biens dans l’au-dela, plutét
que dans le monde présent — n’a pu se poursuivre indéfini-
ment avec la méme intensité. L’économie ainsi orientée est
entrée en crise au milieu du 1 millénaire; lorsqu‘elle s'est
réorganisée — sous le moyen Empire, durant le ar millénaire
avant J.-C. — le contraste entre les deux mondes parait
atténué, et les deux villes primitivement séparées tendent 4 se
fondre en une cité unique.
29 1/ L’environnement
prebistarique
et Vorigine de la ville
Fic, 67. — Cartedel"Egypte
antique.
Fig. 68, — Higroglyphe égypticn
qui désigne laville.31 1/ Llenvironnement
réhistorique
aletigue dou we
Fic. 74. — Vue dune aréte dela
grande pyramide de Chéops.
Fic. 75.—Téte colossale d'un
pharaon de la IIT’ dynastie (vers
2750av. J.-C).
76. — Plan d'une maison de la
iynastie de Gizeh (vers 2609 av.
J
1 entrée
2 cour
3 caller
alle
53. vestibule
lis
7. entrepatHistoire de la ville 32
Fis. 77. 78.— Le temple solaire
d’Horus a Abousir, V" dynastie
(vers 2500 av. J.-C.) plan et
restitution,
Fis. 79. Modéle de barque de
transport retrouvé dans une tombe
dela XIU dynastie (vers 1800 av.
JG)0
33 1/ L'environnement
réhistorique
et Porigine de la ville
Fic. 80, — Le villaged’El Lahoun,
fondé par Sésostris II (vers 1800av-
J.-C.) pour les ouvriers travaillant
laconstruction d'une pyramid.
Plan d’ensemble et plan d'une
maison-type.
Fig. $2. —Statueen bois d’un
defunc de la XII° dynastic (vers 1800
:).
Fic. 82, 85, 84, 85. —Le village de
Deir-el-Medina, construit par
‘Thoutmosis I" (vers 1400av. J.-C.)
our les ouvriers de la Vallée des
Rois prés de Thebes, et agrandi par
lasuite, Plans d’ensemble ; plan ex
coupe d'une maison-type.35 1/ Lrenvironnement
| préhistorique
et Porigine de le ville
F1G. 88, 89, 99. — Les temples de
Karnak Thebes ; planimétrie
‘générale, plan et coupe du temple de
Khonsou. Les chiffres romains
indiquent les dix paires de pylones,
Fig te rails dela grande
salle hypostyle du temple d' Amon &
Kamaht entrele second tle
troisieme pylbne.Histoire de la ville 38
Fig, 91. — Plan du temple
fungraire de Ramses I (vers 1300
avant J.-C.).
Fie 102. —Le dieu Osiris : peinture
de lacombe du pharson Horemheb
(vers 131530. J.-C.)2 La ville libre en Gréce
‘A Page du bronze la Grice se trouve a la périphéric du
side Coie | pays montagne, aus Sbuse aderp tes, ne
se préte pas 3 la formation d’un grand Etat, et est divisé en un
rand nombre de petits royaumes indépendants. Dans chacun
eux une famille de guerriers domine, a partir d'une forteresse
uge sur une hauteur, un petit territoire ouvert sur la mer,
Ces Etats sont relativement riches tant qu’ils participent &
Vintense commerce maritime du 11 millénaite, et s'adonnent 4
différentes sortes d’industries ; les trésors trouvés dans les
tombes royales de Mycénes et de Tirynthe témoignent de la
modestic du surplus accumulé par une classe dominante
restreinte. Mais leffondrement de économie du bronze ct les
invasions barbares venues du Nord, au début de l’age du fer,
ddtruisent oete civilisation et fone regresser les-villes, pout
quelques sigcles, pratiquement au niveau de lautarcie néo-
lithique.
Le développement ultérieur exploite les innovations typi-
ues de la nouvelle économie: le fer, Valphabet, la monnaie
frappée ; la position géographique favorable au trafic maritime
et le manque d’institutions issues de 'age du bronze permettent
de développer les possibilités de ces instruments dans une
direction originale. La cité royale devient la polis aristocratique
ou démocratique; a l'économie hiérarchique traditionnelle
suecéde la nouvelle économie monétaire qui, aprés Ie 1v" sizcle,
sera étendue a tout le bassin oriental de la Méditerranée. Dans
ce contexte s’élabore une nouvelle culture, qui est encore la
base de notre tradition intellectuelle.
Il faut rappeler brievement V'organisation de la polis, la
cité-état, qui a rendu possible une extraordinaire production
livtéraire, scientifique et artistique.
APorigine ily a une colline, o& se réfugient les habitants de
la campagne pour se défendre de leurs ennemis ; plus tard
Pagglomération s’étend dans la plaine voisine, et est habituelle-
mere emourée crune cnecinte fortifige. On distingue alors [a
ville haute (Pacropolis, ob se trouvent les temples des dieux et
oii les citoyens peuvent encore se réfugier en dernier recours),
et la ville basse (Vasty, olf se déroulent les activités commer
ciales et les relations civiles) ; mais ce sont les parties d’un seul
organisme, car la communauté urbaine fonctionne comme un
tour unique, quel que soit son régime politique.
Fic, 105, —Une sculpture grecque
archaique. Musée National
d’Athenes,Histoire de la ville 42 Les organes nécessaires a ce fonctionnement sont:
1) Le leyer commun, consacré au dieu protecteur dela ville,
ot sont offerts les sacrifices, oi se tiennent les banquets rituels
et oft sont recus les héves étrangers. A l'origine c’était le foyer
du palais du roi, puis il devient un lieu symbolique, annexé &
Pedilice oi résident les premiers dignitaires de la ville (les
prytanes) et prend le nom de prytance. Il comprend un autel
avec une fosse remplie de braises, une cuisine et une ou
plusieurs salles & manger. Le feu doit toujours y étre entretenu.
ct lorsque les émigrants partent pour fonder une colonie, ils
emportent, du foyer de la patric, le feu qui devra briler dans Je
tanée de la nouvelle ville.
2) Le conseil (Goulé) des nobles ou des fonctionnaires qui
représentent Passemblée des citoyens, et envoient leurs
représentants au prytanée. Ilse réunit dans une salle couverte
qui Sappelle bonlentérion.
3) L'assemblée des citoyens (agor’) qui se réunit pour
écouter les désisions des ebefs ou Sour delibérer. Le liew de
réunion est d’habitude la place du marché (qui s’appelle aussi
agori), ou bien dans les villes plus grandes, un lieu en plein air
spécialement aménagé (i Athénes la colline de la Pnyx), Dans
les cités démocratiques le prytanée ct le boulentérion se
trouvent 4 coté de Pagord.
Chaque ville exerce sa domination sur un territoire plus ou
moins grand, dont elle tire ses moyens de subsistance. La
peuvent exister des centres mineurs, qui ont une certaine
autonomie et leurs propres assemblées, mais seule la capitale
est dotée d'un prytanée et d'un boulentérion. Le territoire est
délimité par les montagnes et comprend presque toujours un
‘ort (a une certaine distance de la ville, car celle-ci se trouve
Pabivuellement loin de la céte, pour ne pas étre exposée aux
a 7 CPOE
a 7
» HY, -
ot ou
5 v
6 ° -;
ruoves) fringes |
Fic, 106, — Le monde égéen,
~ @
st Seen
es
Men MEDITERRANEE
a
: 0
4 tattaques des pirates); les communications avec le monde
extérieur s'effectuent principalement par mer.
Ce territoire peut étre agrandi par des conquétes, ou des
accords passés entre villes voisines. Sparte parvient 4 étendre sa
domination sur environ la moitié du Péloponése, c’est-a-dire
sur 8 400 km’, Athénes posséde l’Attique ct V’ile de Salamine,
en tout 2 650 km?. Parmi les colonies siciliennes, Syracuse
parvient a posséder 4 700 km? et Agrigente, 4 300. Mais les
autres villes ont un territoire beaucoup plus petit et parfois
minuscule; Thebes a environ 1 000 km?, Corinthe 880 km’.
Parmi les iles, les plus petites ont une seule ville (Egine
85 km? ; Naxos et Samos environ 450 km?*); mais parmi les
plus grandes, seule Rhodes (1 460 km?) parvient & unifier ses
trois cités 4 la fin du v' sicle ; Lesbos (1 740 km*) est partagée
entre cing cités; la Créte (8 600 km?) en comprend plus de
cinquante,
La population (sans compter les esclaves et les étrangers) est
toujours restreinte, non seulement en raison de la faiblesse des
ressources mais par choix politique : quand elle croit au-dela
air eevcaliz «teil on ereanise ui expaticoa peur foader Une
colonic au loin, Athénes au temps de Périclés compte environ
40 000 habitants, et trois autres villes seulement, Syracuse,
Agrigente et Argos, en comptent plus de 20 000. Au rv" sigcle,
Syracuse regroupe de force les populations des cités conquises,
et atteint alors 50 000 habitants environ (Fic. 207). Les villes
environ 10 000 habitants (ce chiffre est considéré comme
normal pour une grande ville, et les théoriciens conseillent de
ne pas le dépasser) sont au nombre d’une quinzaine ; Sparte au
temps des guerres avec la Perse compte environ
8 000 habitants; Egine, riche et renommée, n’en a que 2 000.
Cette dimension n’est pas considérée comme un obstacle,
mais au contraire comme la condition nécessaire 4 un
développement harmonieux de la vie civile. La population doit
Eafe sultecmrucne aorabreuse pour dormer une cence ea-cas de
uerre, mais rester dans les limites du bon fonctionnement de
Passemblée, c’est-a-dire que son importance doit permettre aux
citoyens de se connaitre et de choisir leurs magistrats. $i elle
43 2/ La ville libre
en Gréce
Une sculpture dus
=C. Musée National
Fic. 109, — Temple de Neptune a
Paestum (v" sidcle av. J.-C.).Fi, 119, 120. — Vue et plan du
stadede Delph.
Dela ligne de depart a la ligne
arrives, lapiste mesure
192 mitres, cc qui correspond ala
dimension greeque du stade,
Fic. 121, 122, — Disque de bronze
conservé au musée d’Olympie (ce
disque ales memes dimensions et le
miéme poids que celui utilisé de nos
jours: 22 cm de diamétre et 2 kg.
ron) ; un lanceur de disque
représenté sur une amphore attique
du déburdu siteleav. J.-C.une cdte découpée, Mais entre les monts il existe de larges cols
qui permettent de communiquer avec les autres parties de Ia
région ; de plus, on atteint facilement, par mer, les iles voisines
de’Salamine et d’Egine, et celles plus lointaines des Cyclades.
La plaine est traversée par deux rivitres, le Céphise et
Pilissus, entre lesquelles se trouvent une séric de hauteurs : le
Lycabette, ’Acropole, l'Aréopage, la colline des Nymphes, la
Phyx, le Musée. L’Actopole, qui s’éléve 4 156 métres
au-dessus du niveau de la mer, est la seule qui offre une
sécurité, grace a ses flancs escarpés, et un espace suffisant sur la
plate-forme du sommer; elle fur le lieu d'implantation des
premiers habitants de la ville, et est restée a la fois le centre
visuel et le centre organisateur de la grande métropole quia
suivi, et qu’Hérodote appelle « la ville en forme de roue».
La grande Athénes s'est formée lorsque les habitants des
centres mincurs de l’Attique ont été poussés ow contraints —
pas Thésée selon la légende — a se regrouper autour de
PAcropole. Le centre de la nouvelle agglomération est la
late-forme, au nord de ’Acropole et de l’Aréopage, of se
jorme I’Agori. Sur la colline de I’Aréopage s‘installe le
tribunal ; quelques sanctuaires importants, comme ceux de
Dionysos et de Zeus Olympien, restent sur le versant sud of
s*étaient peut-étre formés les premiers quartiers d’extension,
sur la pente la micux exposée. Ainsi se crée un organisme
différencié ot chaque élément de la nature et de la tradition est
utilisé pour une fonction spécifique. Par ailleurs, la ville existe
précisément pour unifier de nombreux services différenciés ;
c'est le centre politique, commercial, religieux et le lieu de
refuge d’une population en grande partie disséminée sur le
territoire.
Pour chacune des fonctions urbaines se construisent et se
perfectionnent, peu a peu, les équipements monumentaux. Au
centre de I’Acropole, qui devient alors un lieu sacré, on éleve
entre le vir" siécle et le début du vir siécle un grand temple. En
556 avant J.-C. on institue les fétes des Panathénées, et on
aménage la voie sacrée qui, depuis la pore du Dipylon,
traverse I’Agora en diagonale et monte a ’Acropole par entrée
ouest. Pisistrate et ses successeurs construisent la premiére
enceinte (qui comprend une zone de 60 hectares), les premiers
édifices monumentaux autour de Agora, l’aqueduc qui améne
Peau de I’llissus la ville, et les premiers éléments du théatre de
Dionysos, sur le versant sud de l’Aeropole. A Pépoque de
49 2/ La ville libre
em Gréce
Fig, 124. —Une monnaie
athénienne, le didrachme d’argent,
avec la téte d*Athéna et la chouette.
—Lesite d’Athines,
Le Corbusier.135. — Le développement dela
ville d*Athénes, durant six époques
etrace
A. Epogueclasiqu, mont
ane des mus dave i
dheique, monraele raced
Sins mar de lvoe
apres le demolition des «longs murs cre
“iinet Le Be). Epogve romaine
vec indication de aprandiasement des
imu Haden edt mori ela
indication des vestiges debenursanigueset
des murs del pace franque dite mur de
‘Valérien) englobant le quartier.
uci (3) F Epnguemodere, se
pontrieurs av sie (6) erdelazonede
développement dels ville jusqu'au x1 iécle
{enpomill).
épetent dans les
Enon, puis Panaghia Theotcar
Atheniotises (aux © ct
GTAthEna Polis; 3, sanctus
ion 4, ddr de Dionysos
caer de Parker os arp Se
‘Artemis 19. Héph.
Se-Georges (aux vex vise
‘Zeos er f'Athena Phratria 21. Dipylo
22. Diateichisma du debut de inf enim
23, garnison des Macédoniens :24, sto
G'Euméne:25. monument choregique de
Lysierate; 26. wos d'Atale 27, toads
sn 2. Pople 2 oi Ftd
fae eee ate
3H. the
‘@Antioehos Phi
P08 40. cicerne
hydraulique d*Hadiien:41, murs
"Hadrien 42. murs de ls Basse-antiquité
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"pe; 45. St-Denis Areopagite)s
posse toyClisthéne on régularise la colline de la Payx pour les réunions
de Passemblée, on crée le bouleutérion sur l’Agora, et on
commence la construction d’un second temple monumental sur
L'Acropole, paralléle au précédent, qui sera englobé dans le
Parthénon de Périclés.
Cette ville déja riche et équipée est détruite en 479 avant
J.-C. par Pinvasion perse. Immédiatement aprés, Thémistocle
fait construire une nouvelle enceinte plus vaste (englobant
environ 250 hectares), releve les édifices de I’Agori et aménage
Le Pirée en tant que nouveau port commercial et militaire. Au
temps de Péricles, l’Acropole est presque complécement
reconstruite: on éléve le Parthénon (447-438 avant J.-C.), les
Propylées (437-432 avant J.-C.), le temple d’Athéna Niké
(environ 430-420 avant J.-C.) et plus tard l'Erechthéion
(421-405 avant J.-C.), La ville s’étend a l’extérieur de l’enceinte
de Thémistocle, ct tend a se transformer en un organisme
territorial plus complexe ; on trace la grande voie rectiligne —
le dromos — qui, du Dipylon, méne a I’Académie, et l'on
réalise les «longs murs» qui relient la ville au port du Pirée,
aménagé par Hippodamos suivant un plan géométrique et
rationnel, Cléon rectific le périmétre des murs de Thémistocle
pour augmenter les défenses de la ville vers louest. Une forme
architecturale plus achevée est donnée au théatre de Dionysos,
51 2/ La ville libre
en Gréce
Fig. 126. — Athines : le sommet de
TAréopage.
Fic. 127.— Athénes : Acropole
vue de la Payx.Histoire de la ville 52
Fro. 128. — Athénes ; 'Acropole
vuedel’Ouest.
Fic. 129.
Plan de 'Acropole
d'Athénes
1. porte Beulé; 2. monument d'Agrippa
3 temple d’Auhéns Nike 4, Propylecs
5. pinteotheque; 6. sured’ Atkena
Bromachos
‘anetuare
Cerone) 59. mur acchaigu
{or chlothegce 11, Parthenon
12: femplearcaigue dt Ackenas 1, oir
‘esl Tu.Erecthdon 18. nel de Zeus
Poles 6 enple de Rome etd Auge
17. plice dela Clepsrdre; 18. Clepsyret
19, fanetanive Apollon 20: grote dean;
21, Ailiusion Gempled'Aghasooh
32. ehcouive Phpbrodines 23 marsde
surement ay-dlvar de lodaion de
Pela; 2, momumene de Thanos
2 monuments chorenques 26, there de
Dionysos 27: nouwesstemplede
foryane, 28 eronumens de Nii
28. Aablpiion 3. groves enfant des
‘eagespehinriques 3h sourcer32 ea
SFEuméne: 38. odlion déroge Atacuts
Wepebeperfection de la nature, et peut établir, comme dans la nature,
une continuité rigoureuse entre les parties et le tou.
L’ensemble des monuments de I’Acropole se voit de toutes les
parties de la ville, et les temples affirment de loin leur structure
simple et rationnelle; puis en s’approchant on découvre les
articulations secondaires, la répétition des éléments architectu-
raux (colonnes, bases, chapiteaux) et les détails plus minutieux
des sculptures, rehaussées de couleurs: un monde de formes
cohérentes et liges entre elles, del pus grande &l pls pete
échelle.
Tae? ‘ ‘
57 2/ La ville libre
en Greee
Fio, 142, 143. —Dessins d'un
chapiteau du portique septentrional
de Erechthéion,
Fis. 144. — Une des cariatides qui
supportent la loggia méridionale de
PErechthéion,Histoire de la ville 58
Fi. 45, 146, 147. — Le théatre
Dionysos & Athénes aujourd'hui ;
plan: deux jetons dentrée au
théatre conservés au musée
numismatique d’Athénes.59 2/ Laville libre
en Gréce
Fie. 148.— Plan del'Agora
@Athénes en 300 av. J.-C. :
1 sxipliceien ped sud da Seraegtion
2. Tholoes 3 enecme des Heros
Eponymes;&: ltrdon;5. Bonbon
6: Hephaision:7. tempted! Apalon
Panbos; 10: Horordu Cframagve 11. sai
de Zev Elewtherte (Besleon 12. utd
SesDoure Dicor 9. ence
15, peryle; 15" eibunal:
18, frgyrokopéen atelier mone dla
i) 18 oman rad :
3. emplacement prsurne de Hele
(cin eras: oman
Fre. 149. — Plan de Agora
d'Athénesa la fin de P'époque
hellénistique :
| emplacement peésumé du Strategtion;
& ‘Tholos; 3, encente des Heros
rymer 4. porague du Metréon
5" boulensérion +6. Hphaiweson 7. temple
Apollon Faibos: 8, edifice heliaisaques
9. tenpled'Aphrodite Ourania; 1. Horos
dda Céramique: 11 tod de Zeus Elewtherisn:
12, svtel des Dowze Dieu 1. oa
Ate: 17, Bema 518. egyrotopéion;
Upeagrphéc 2h oa ot haad
25, emplacement presumé de Helse
24, fontsne d-Suese 25. stad du mien,
150, — L’Agorad’Athénes a
époque romaine?
2 Atop
5 og forse)
T ecmples
C boalewtirionHistoire de la ville 60
—Denxostrakon,
ire deux fragments de terre
our vorer exil
me) de Thémistocle et
Aristide,
=
Fic, 152. —Axonométrie de
Vodéion & Agrippa (vers 15 av.
I
Fic. 153. —Plan de "Agora
@Athénes a ’époque romaine :
1. emplacement présumé du Srtetion;
2 Filled weemedes Hee
: Taghane
Eagan Peon ion ala
9, timple Aphrodite Ouran 0. Horas
du Coamigeg node a leathers:
26, bureau civiques 2.
28, autel (de Zeus Agorsion 529. odeian
(Agrippa ; 30, templed’ AresLes ustensiles de la vie quotidienne conservés au musée de
V’Agori d’Athénes donnent une idée de la simplicité de la vie
privée dans la cité de Périclés et de Phidias (Fic. r61 4 169). La
richesse d’Athénes alimente la consommation publique plutot
que la consommation privée ; aussi les objets utilises dans les
maisons sont-ils peu nombreux et peu coateux,
63 2/ La ville libre
en Grece
Fie. 161, 162, 163, 164 — Quatre
ustensiles de cuisine en tere cute
‘une marmite avec fourneau, un grill,
un four, une terrine.
Fic, 165, 166, 167, —Trois objets
pour écrire: le stylet, les tablettes de
sire etles rouleaux de papyrus
conservés dans une boite en bois
(utilises a partir du iv" sigcleav.
J.-C).Histoire de la ville 64
Fi; 68, 169.-— Oseets (on. du
pits del chev) sults pour
le jeu ; amis vase de terre cuitea
usage de latrines.
Fig, 179, —Pland’Athénes ila fin
de lépoque classique :
1. monument de Pilopappos: 2.2
X collne dex Maser 4 porte da Pree:
5 Berar: 6 Bonen, Dyin:
m8. agora 10, biblotegue
tial i oped tomar,
12, emplacementsupposé df Agerazemnion
ecigurdes vente; 13. pulesreauaora ce
FOlympition 14. themes du Zaprean:
15, dhemer del Olpmpt
pont Discs
romiques: 9
Haden 540,
monument de Lysieate;43. portique
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