D’où viennent les couleurs du papillon morpho ?
Le papillon est un insecte qui attire le regard. Sa beauté, sa légèreté et sa façon de virevolter réveillent
notre âme d’enfant : qui n’en a jamais poursuivi un, juste pour le voir de plus près ? Et si
les couleurs de chaque individu sont une fête pour l’œil, il ne faut pas minimiser leur
importance ! La grande majorité des couleurs que nous pouvons percevoir sont dues à
des pigments, mais pas celle du papillon morpho,
contrairement à d’autres animaux, ce surprenant insecte arbore un bleu irisé qui change
en fonction de la lumière. Cette couleur irisée ne vient pas de pigments mais de la
structure de l’aile à l'échelle nanométrique. Le morpho est originaire des forêts
tropicales d’Amérique du Sud. Ce genre de papillon est généralement bicolore, d’un côté
ses ailes sont d'un bleu métallique, irisées, tandis que le revers arbore des couleurs plus
discrètes.
D’où viennent les couleurs du papillon morpho
Qu’elle est l’origine et le phénome de coloration des ailes du papillon morpho
1. 2 origines de coloration chez les animaux
2. Chez le papillon morpho
A/ 2 origines
La coloration des animaux peut avoir deux origines :
La première origine est celle qui nous vient spontanément à l’esprit souvent, la présence
de pigments avec des couleurs d'origine chimique. Le pigment le plus connu est la
mélanine, protéine responsable de la coloration de la peau chez les êtres humains.
La deuxième origine est une coloration sur la base d'un phénomène physique qui
entraîne la coloration d'un animal : essentiellement la diffusion et des interférences,
avec la présence de structures diffusant la lumière.
Mais la couleur dépend surtout du type de récepteurs et du processus de traitement de
l’information de celui qui regarde. Par exemple, un coquelicot, que nous voyons rouge,
sera perçu différemment par une abeille qui ne perçoit pas les longueurs d’onde
correspondant au rouge mais aux ultra-violets (200-400nm).
B/ Origine physique chez le papillon morpho
Pour le papillon Morpho ce phénomène optique est l’iridescence qui donne cette couleur
bleue aux ailes du papillon. Ces reflets irisés aux couleurs changeantes, à la manière des
bulles de savons ou des coquillages, renvoient des nuances nacrées différentes en fonction
des mouvements et des points de vue. Il ne s'agit pas d'une absorption-réflexion mais d’un
signal généré par les écailles de l'aile. C’est un phénomène d'interférence dans des lames
minces à faces plus ou moins parallèles et une diffraction par un réseau. Ce phénomène
existe aussi chez d'autres animaux comme chez certains poissons par exemple.
Les ailes sont composées d’écailles imbriquées les unes sous les autres, à la manière des
tuiles d’ardoise des toits des maisons. Les dimensions d'une écaille sont de 110 μm par
60 μm environ. Leurs dimensions, ainsi que leurs formes d'ailleurs changent en fonction
du papillon. Chaque écaille est l'excroissance d'une cellule unique. Elles se chevauchent
donc comme des ardoises sur toute la surface de l'aile à raison de 200 à 600 par mm2.
Elles sont striées en surface tels de milliers petits plis réfléchissant la lumière du soleil de
manière différente selon l’angle. Si la source de lumière est sur la gauche, on constate
dans ce cas de figure que la couleur de l'aile située à gauche a changé et est différente
de celle de l'aile située à droite. La couleur est donc sensible à l'angle d'incidence de la
lumière. C’est ce qu’on appelle le phénomène de diffraction.
Les ailes de ce papillon comportent deux types d’écailles :
- Des écailles de fond présentant une structure répétitive de petites lamelles de chitine
parallèles les unes aux autres formant un réseau
- Et au-dessus de ces écailles de fond on trouve de fines écailles de recouvrement
transparentes.
Or, il est bien connu en physique que des réseaux de diffraction sont obtenus en plaçant
sur le trajet d’une onde lumineuse une surface transparente ou réfléchissante. Les
lamelles de chitine des écailles de fond forment donc un réseau de diffraction par
réflexion. Ces microstructures entraînent une diffraction de la lumière incidente ainsi que
des phénomènes d'interférences qui peuvent être constructives pour certaine longueur
d’onde et les couleurs correspondantes en sortiront renforcée, les ondes sont dans
ce cas sont en phase) ou au contraire destructives pour d’autres longueurs d’ondes et
ces couleurs en sortiront diminuées ou même éteintes, les ondes sont dans ce
dernier cas en opposition de phase. Elles varient selon l'angle d'incidence de la
lumière, donnant alors naissance à une coloration bleue. (Si on supprime la diffraction en
plongeant les ailes de ce papillon dans un liquide dont l'indice de réfraction est égal à
celui de la chitine (environ 1,5) la couleur disparaît.)
Conclusion :
Ainsi nous pouvons en conclure que chez le papillon morpho, ses couleurs sont à
l’iridescence un phénomène physique.
Ses couleurs interférentielles ont un avantage comparé aux couleurs pigmentaires, c'est
qu'elles ne se dégradent pas avec le temps.
De nouvelle industrie étudie donc se phénomène pour chercher à reproduire le phénome
des ailes de ce papillon pour pouvoir ensuite créer des textiles comportant les mêmes
propriétés. Car les pigments ne sont pas très stables, se dégradent sous l’action de la
lumière on potentiellement cancérigènes alors que leurs couleurs d'origine physique sont
toujours aussi vives avec le temps.
