Année 2021 Thèse N° 143
Guide pratique des urgences chirurgicales viscérales
-CD-Rom et application smartphone-
THÈSE
PRÉSENTÉE ET SOUTENUE PUBLIQUEMENT LE 02/07/2021
PAR
Mr. Zakaria SADAK
Né le 18 Octobre 1995 à Casablanca
POUR L’OBTENTION DU DOCTORAT EN MÉDECINE
MOTS-CLÉS
Guide pratique – Urgences – Chirurgie viscérale – Application Smartphone
JURY
M. Z. DAHAMI PRESIDENT
Professeur en Urologie
M. K. RABBANI RAPPORTEUR
Professeur en Chirurgie Digestive
Mme. M. OUALI IDRISSI
P P JUGES
Professeur en Radiologie
Au moment d’être admis à devenir membre de la profession médicale, je m’engage
solennellement à consacrer ma vie au service de l’humanité.
Je traiterai mes maîtres avec le respect et la reconnaissance qui leur sont dus.
Je pratiquerai ma profession avec conscience et dignité. La santé de mes malades
sera mon premier but.
Je ne trahirai pas les secrets qui me seront confiés.
Je maintiendrai par tous les moyens en mon pouvoir l’honneur et les nobles
traditions de la profession médicale.
Les médecins seront mes frères.
Aucune considération de religion, de nationalité, de race, aucune considération
politique et sociale, ne s’interposera entre mon devoir et mon patient.
Je maintiendrai strictement le respect de la vie humaine dés sa conception.
Même sous la menace, je n’userai pas mes connaissances médicales d’une façon
contraire aux lois de l’humanité.
Je m’y engage librement et sur mon honneur.
Déclaration Genève, 1948
LISTE DES PROFESSEURS
UNIVERSITE CADI AYYAD
FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE
MARRAKECH
Doyens Honoraires : Pr. Badie Azzaman MEHADJI
: Pr. Abdelhaq ALAOUI YAZIDI
ADMINISTRATION
Doyen : Pr. Mohammed BOUSKRAOUI
Vice doyen à la Recherche et la Coopération : Pr. Mohamed AMINE
Vice doyen aux Affaires Pédagogiques : Pr. Redouane EL FEZZAZI
Secrétaire Générale : Mr. Azzeddine EL HOUDAIGUI
Professeurs de l’enseignement supérieur
Nom et Prénom Spécialité Nom et Prénom Spécialité
ABKARI Imad Traumato- orthopédie FADILI Wafaa Néphrologie
Anesthésie- Gynécologie-
ABOU EL HASSAN Taoufik FAKHIR Bouchra
réanimation obstétrique
Stomatologie et chir
ABOUCHADI Abdeljalil FOURAIJI Karima Chirurgie pédiatrique
maxillo faciale
Gynécologie-
ABOULFALAH Abderrahim GHANNANE HoussineNeurochirurgie
obstétrique
ABOUSSAIR Nisrine Génétique GHOUNDALE Omar Urologie
ADALI Imane Psychiatrie HACHIMI AbdelhamidRéanimation médicale
ADMOU Brahim Immunologie HAJJI Ibtissam Ophtalmologie
Gynécologie-
AGHOUTANE El Mouhtadi Chirurgie pédiatrique HAROU Karam
obstétrique
Anesthésie -
AISSAOUI Younes HOCAR Ouafa Dermatologie
réanimation
Hématologie
AIT AMEUR Mustapha JALAL Hicham Radiologie
Biologique
KAMILI El Ouafi El
AIT BENALI Said Neurochirurgie Chirurgie pédiatrique
Aouni
Gynécologie- KHALLOUKI Anesthésie-
AIT BENKADDOUR Yassir
obstétrique Mohammed réanimation
AIT-SAB Imane Pédiatrie KHATOURI Ali Cardiologie
AMAL Said Dermatologie KHOUCHANI Mouna Radiothérapie
Epidémiologie-
AMINE Mohamed KISSANI Najib Neurologie
clinique
Oto-rhino-
AMMAR Haddou KRATI Khadija Gastro- entérologie
laryngologie
AMRO Lamyae Pneumo- phtisiologie KRIET Mohamed Ophtalmologie
ANIBA Khalid Neurochirurgie LAGHMARI Mehdi Neurochirurgie
Microbiologie -LAKMICHI Mohamed
ARSALANE Lamiae Urologie
Virologie Amine
Gynécologie-
ASMOUKI Hamid LAOUAD Inass Néphrologie
obstétrique
ATMANE El Mehdi Radiologie LOUHAB Nisrine Neurologie
Endocrinologie et
BAIZRI Hicham LOUZI Abdelouahed Chirurgie – générale
maladies métaboliques
BASRAOUI Dounia Radiologie MADHAR Si Mohamed Traumato- orthopédie
Gynécologie-
BASSIR Ahlam MANOUDI Fatiha Psychiatrie
obstétrique
Stomatologie et chiru
BELKHOU Ahlam Rhumatologie MANSOURI Nadia
maxillo faciale
MAOULAININE Fadl Pédiatrie
BEN DRISS Laila Cardiologie
mrabih rabou (Néonatologie)
Chirurgie réparatrice
BENCHAMKHA Yassine MATRANE Aboubakr Médecine nucléaire
et plastique
BENELKHAIAT BENOMAR Anesthésie -
Chirurgie - générale MOUAFFAK Youssef
Ridouan réanimation
Traumatologie -MOUDOUNI Said
BENHIMA Mohamed Amine Urologie
orthopédie Mohammed
BENJILALI Laila Médecine interne MOUFID Kamal Urologie
BENZAROUEL Dounia Cardiologie MOUTAJ Redouane Parasitologie
MOUTAOUAKIL
BOUCHENTOUF Rachid Pneumo- phtisiologie Ophtalmologie
Abdeljalil
Gynécologie-
BOUKHANNI Lahcen MSOUGGAR Yassine Chirurgie thoracique
obstétrique
BOUKHIRA Abderrahman Biochimie - chimie NAJEB Youssef Traumato- orthopédie
Chirurgie Cardio-
BOUMZEBRA Drissi NARJISS Youssef Chirurgie générale
vasculaire
Anesthésie-
BOURRAHOUAT Aicha Pédiatrie NEJMI Hicham
réanimation
BOURROUS Monir Pédiatrie NIAMANE Radouane Rhumatologie
OUALI IDRISSI
BOUSKRAOUI Mohammed Pédiatrie Radiologie
Mariem
OULAD SAIAD
CHAFIK Rachid Traumato- orthopédie Chirurgie pédiatrique
Mohamed
Hématologie
CHAKOUR Mohamed QACIF Hassan Médecine interne
Biologique
Anesthésie-
CHELLAK Saliha Biochimie- chimie QAMOUSS Youssef
réanimation
CHERIF IDRISSI EL GANOUNI
Radiologie RABBANI Khalid Chirurgie générale
Najat
CHOULLI Mohamed Khaled Neuro pharmacologie RADA Noureddine Pédiatrie
Anatomie
DAHAMI Zakaria Urologie RAIS Hanane
pathologique
Oto-rhino-
DRAISS Ghizlane Pédiatrie RAJI Abdelaziz
laryngologie
Anesthésie-
EL ADIB Ahmed Rhassane ROCHDI Youssef Oto-rhino laryngologie
réanimation
Endocrinologie etSAMKAOUI MohamedAnesthésie-
EL ANSARI Nawal
maladies métaboliques Abdenasser réanimation
EL BARNI Rachid Chirurgie- générale SAMLANI Zouhour Gastro- entérologie
EL BOUCHTI Imane Rhumatologie SARF Ismail Urologie
Stomatologie et chir Microbiologie -
EL BOUIHI Mohamed SORAA Nabila
maxillo faciale Virologie
SOUMMANI Gynécologie-
EL FEZZAZI Redouane Chirurgie pédiatrique
Abderraouf obstétrique
EL HAOURY Hanane Traumato- orthopédie TASSI Noura Maladies infectieuses
EL HATTAOUI Mustapha Cardiologie TAZI Mohamed Illias Hématologie- clinique
Anesthésie-
EL HOUDZI Jamila Pédiatrie YOUNOUS Said
réanimation
Microbiologie -
EL IDRISSI SLITINE Nadia Pédiatrie ZAHLANE Kawtar
virologie
EL KARIMI Saloua Cardiologie ZAHLANE Mouna Médecine interne
EL KHAYARI Mina Réanimation médicale ZAOUI Sanaa Pharmacologie
Endocrinologie et Anesthésie -
EL MGHARI TABIB Ghizlane ZIADI Amra
maladies métaboliques réanimation
ELFIKRI Abdelghani Radiologie ZOUHAIR Said Microbiologie
ESSAADOUNI Lamiaa Médecine interne ZYANI Mohammed Médecine interne
Professeurs Agrégés
Nom et Prénom Spécialité Nom et Prénom Spécialité
Stomatologie et Chirurgie maxilloEL MEZOUARI El
ABIR Badreddine Parasitologie Mycologie
faciale Moustafa
Médecine Communautaire
ADARMOUCH (médecine préventive, santéEL OMRANI
Radiothérapie
Latifa publique et Abdelhamid
hygiène)
AIT BATAHAR Histologie- embryologie
Pneumo- phtisiologie FAKHRI Anass
Salma cytogénétique
ALJ Soumaya Radiologie IHBIBANE fatima Maladies Infectieuses
Médecine physique et réadaptation
ARABI Hafid KADDOURI Said Médecine interne
fonctionnelle
LAHKIM
ARSALANE Adil Chirurgie Thoracique Chirurgie générale
Mohammed
LAKOUICHMI Stomatologie et
BELBACHIR Anass Anatomie- pathologique
Mohammed Chirurgie maxillo faciale
BELBARAKA Traumatologie -
Oncologie médicale MARGAD Omar
Rhizlane orthopédie
MLIHA TOUATI
BELHADJ Ayoub Anesthésie -Réanimation Oto-rhino-laryngologie
Mohammed
MOUHSINE
BENALI Abdeslam Psychiatrie Radiologie
Abdelilah
BENJELLOUN Traumatologie -
Pneumo- phtisiologie NADER Youssef
HARZIMI Amine orthopédie
BOUZERDA
Cardiologie OUBAHA Sofia Physiologie
Abdelmajid
BSISS Mohamed
Biophysique SAJIAI Hafsa Pneumo- phtisiologie
Aziz
CHRAA Mohamed Physiologie SALAMA Tarik Chirurgie pédiatrique
DAROUASSI Youssef Oto-rhino - Laryngologie SEDDIKI Rachid Anesthésie - Réanimation
EL AMRANI Moulay
Anatomie SERGHINI Issam Anesthésie - Réanimation
Driss
Chirurgie Cardio- Chirurgie réparatrice et
EL HAOUATI Rachid TOURABI Khalid
vasculaire plastique
ZARROUKI
EL KAMOUNI Youssef Microbiologie Virologie Anesthésie - Réanimation
Youssef
EL KHADER Ahmed Chirurgie générale ZEMRAOUI Nadir Néphrologie
Professeurs Assistants
Nom et Prénom Spécialité Nom et Prénom Spécialité
Rééducation et
ABDELFETTAH Youness Réhabilitation ELOUARDI Youssef Anesthésie réanimation
Fonctionnelle
ABDOU Abdessamad Chiru Cardio-vasculaire EL-QADIRY Rabiy Pédiatrie
ABOULMAKARIM Siham Biochimie ESSADI Ismail Oncologie Médicale
Chimie de Coordination
ACHKOUN Abdessalam Anatomie FDIL Naima
Bio- organique
AIT ERRAMI Adil Gastro-entérologie FENNANE Hicham Chirurgie Thoracique
AKKA Rachid Gastro - entérologie HAJHOUJI Farouk Neurochirurgie
Anesthésie -
ALAOUI Hassan HAJJI Fouad Urologie
Réanimation
AMINE Abdellah Cardiologie HAMMI Salah Eddine Médecine interne
Chirurgie réparatrice et
ARROB Adil Hammoune Nabil Radiologie
plastique
ASSERRAJI Mohammed Néphrologie HAMRI Asma Chirurgie Générale
Stomatologie et
AZIZ Zakaria JALLAL Hamid Cardiologie
chirurgie maxillo faciale
BAALLAL Hassan Neurochirurgie JANAH Hicham Pneumo- phtisiologie
LAFFINTI Mahmoud
BABA Hicham Chirurgie générale Psychiatrie
Amine
LAHLIMI Fatima
BELARBI Marouane Néphrologie Hématologie clinique
Ezzahra
BELFQUIH Hatim Neurochirurgie LAHMINI Widad Pédiatrie
BELGHMAIDI Sarah Ophtalmologie LALYA Issam Radiothérapie
LAMRANI HANCH
BELLASRI Salah Radiologie Microbiologie-virologie
Asmae
Microbiologie et
BENANTAR Lamia Neurochirurgie LOQMAN Souad toxicologie
environnementale
BENNAOUI Fatiha Pédiatrie MAOUJOUD Omar Néphrologie
Endocrinologie et
BENZALIM Meriam Radiologie MEFTAH Azzelarab
maladies métaboliques
BOUTAKIOUTE Badr Radiologie MILOUDI Mohcine Microbiologie - Virologie
CHAHBI Zakaria Maladies infectieuses NASSIH Houda Pédiatrie
NASSIM SABAHChirurgie Réparatrice et
CHETOUI Abdelkhalek Cardiologie
Taoufik Plastique
CHETTATI Mariam Néphrologie OUMERZOUK Jawad Neurologie
DAMI Abdallah Médecine Légale RAGGABI Amine Neurologie
DARFAOUI Mouna Radiothérapie RAISSI Abderrahim Hématologie clinique
DOUIREK Fouzia Anesthésie- réanimation REBAHI Houssam Anesthésie - Réanimation
EL- AKHIRI Mohammed Oto-rhino-laryngologie RHARRASSI Isam Anatomie-pathologique
Chimie de Coordination
EL AMIRI My Ahmed ROUKHSI Redouane Radiologie
bio-organique
Traumatologie-
EL FADLI Mohammed Oncologie médicale SALLAHI Hicham
orthopédie
EL FAKIRI Karima Pédiatrie SAYAGH Sanae Hématologie
EL GAMRANI Younes Gastro-entérologie SBAAI Mohammed Parasitologie-mycologie
Médecine Communautaire
(médecine préventive,
EL HAKKOUNI Awatif Parasitologie mycologie SEBBANI Majda
santé publique et
hygiène)
Médecine d’urgence et de
EL HAMZAOUI Hamza Anesthésie réanimation SIRBOU Rachid
catastrophe
EL KHASSOUI Amine Chirurgie pédiatrique WARDA Karima Microbiologie
Chirurgie réparatrice etZBITOU Mohamed
ELATIQI Oumkeltoum Cardiologie
plastique Anas
Chirurgie Cardio-
ELBAZ Meriem Pédiatrie ZOUIZRA Zahira
vasculaire
ELJAMILI Mohammed Cardiologie
LISTE ARRETEE LE 01/02/2021
DÉDICACES
« Soyons reconnaissants aux personnes qui nous donnent du
bonheur ; elles sont les charmants jardiniers par qui nos âmes
sont fleuries »
Marcel Proust.
Je me dois d’avouer pleinement ma reconnaissance à toutes les
personnes qui m’ont soutenues durant mon parcours, qui ont su
me hisser vers le haut pour atteindre mon objectif. C’est avec
amour, respect et gratitude que
Je dédie cette thèse ....
À Allah Tout puissant
Qui m’a inspiré
Qui m’a guidé dans le bon chemin
Je vous dois ce que je suis devenue Louanges et remerciements
Pour votre clémence et miséricorde
À ma très chère Maman : Samira El ATLASSI
A la plus douce et la plus merveilleuse de toutes les mamans.
A une personne qui m’a tout donné sans compter.
Aucun hommage ne saurait transmettre à sa juste valeur ; l’amour, le
dévouement et le respect que je porte pour toi.
Aucune dédicace ne saurait être assez éloquente pour exprimer ce que tu
mérites pour tous les sacrifices que tu n’as cessé de me donner depuis ma
naissance.
Sans toi, je ne suis rien, mais grâce à toi je deviens médecin.
J’implore Dieu qu’il te procure santé et qu’il m’aide à te récompenser pour
tous tes sacrifices.
Je te dédie cette thèse qui n’est que le fruit de tes conseils et de tes
encouragements. Tu n’as pas cessé de me soutenir et de m’encourager, ton
amour, ta générosité exemplaire et ta présence constante ont fait de moi
ce que je suis aujourd’hui.
Tes prières ont été pour moi un grand soutien tout au long de mes études.
J’espère que tu trouveras dans ce modeste travail un témoignage de ma
gratitude, ma profonde affection et mon profond respect.
En ce jour j’espère réaliser chère mère et douce créature l’un de tes rêves,
sachant que tout ce que je pourrais faire ou dire ne pourrait égaler ce que
tu m’as donné.
J’espère de tout mon cœur qu’en ce jour tu es fière de moi. Puisse Dieu
tout puissant te protéger du mal, te procurer longue vie, santé et bonheur
afin que je puisse te rendre un minimum de ce que je te dois.
Je t’aime énormément MAMAN…
À mon très cher papa : Rachid SADAK
Tous les mots du monde ne sauraient exprimer l’immense amour que je te
porte, ni la profonde gratitude que je te témoigne pour tous les efforts et
les sacrifices que tu as consentis pour mon éducation, mon instruction et
mon bien être.
Merci d’avoir été toujours là pour moi, un grand soutien tout au long de
mes études. Sans ton honorable éducation, je ne saurais arriver où je suis.
Grace à toi, j’ai appris tout ce qu’il me faut pour y arriver à ce stade : la
discipline, l’honnêteté, et beaucoup de valeurs qu’il me faut un ouvrage
pour les citer.
Tu as su m’inculquer le sens de la responsabilité, de l’optimisme et de la
confiance en soi face aux difficultés de la vie. Tes conseils ont toujours
guidé mes pas vers la réussite. Ta patience sans fin, ta compréhension et
ton encouragement sont pour moi le soutien indispensable que tu as
toujours su m’apporter.
Cher papa, tu es un homme de cœur, je ne suis pas la seule à l’affirmer.
Tu as toujours fait preuve d’humilité, d’honnêteté et de bonté. Je te dois ce
que je suis aujourd’hui et ce que je serai demain et je ferai toujours de
mon mieux pour rester ta fierté et ne jamais te décevoir.
Ce travail est ton œuvre, toi qui m’as donné tant de choses et tu continues
à le faire…sans jamais te plaindre.
Que Dieu le tout puissant te préserve, t’accorde santé, bonheur, quiétude
de l’esprit et te protège de tout mal.
Je t’aime très fort papa…
A ma grande sœur : Souad SADAK
Toi qui étais toujours à mes côtés,
Merci de si bien accomplir ton rôle
Merci d’être là quand ça ne va pas, et de me prêter ton épaule quand j’en
ai besoin
Merci d’être capable de me brasser quand j’ai besoin d’être réveillé et de
me donner le petit coup de pied dont j’ai besoin pour continuer d’avancer
Je t’offre ce soir ce travail, Qui est le tien avant d’être le mien.
Je t’aime !
A ma petite sœur : Imane SADAK
L’occasion m’est offerte pour te dire merci d’être toujours à mes côtés,
Pour ton amour infini et pour tous ces moments de joie, fou rire et
aventure que tu m’as offerte,
Sache je resterai pour toujours ton ange gardien.
Je t’offre ce soir ce travail, Qui est le tien avant d’être le mien.
Je t’aime !
A ma très chère femme : OUMELGHEIT
Merci pour ton encouragement et ton soutien dans les moments pénibles,
de solitude et de souffrance. Merci d’être toujours à mes côtés, par ta
présence, par ton amour dévoué, pour donner un goût et du sens à notre
vie. En témoignage de mon amour, de mon admiration et de ma grande
affection, je te prie de trouver dans ce travail l’expression de mon estime
et mon sincère attachement. Je prie dieu le tout puissant pour qu’il te
donne bonheur et prospérité.
A mon cousin et grand frère : Achraf El GHAZALI :
Mon estime pour ta personne est sans limite, tu es l’exemple du frère
parfait. Merci pour ton grand soutien qui m’a toujours rendu plus fort,
merci pour ta disponibilité constante et sans limites. Que mon travail soit
témoignage de mon grand amour et respect en tout souhaitant que du
bonheur et du succès dans toute ta vie.
A mon cousin et petit frère : Aymen SADAK
A tous nos temps passés ensemble, à tous nos moments agréables, je tiens à
te remercier petit frère et te souhaiter une vie pleine de bonheur et de
prospérité.
À La mémoire de mes grands-parents maternels :
A mon grand-père qui a été toujours dans mon esprit et dans mon cœur,
je te dédie aujourd’hui ma réussite. Que Dieu, le miséricordieux,
t’accueille dans son éternel paradis
A ma grand-mère que je n’ai hélas guère eu la chance de vous connaitre
dans cette vie et ne peux qu’espérer vous rencontrer dans l’autre. Que
dieu ait votre âme en sa sainte garde
A mon grand père paternel et à ma défunte grand-mère paternelle :
A mon grand-père : Ta présence et tes prières m’ont toujours été d’un
soutien remarquable. Je te dédie ce travail, puisse dieu te procurer santé,
bonheur et longue vie
A ma grand-mère que je n’ai hélas guère eu la chance de vous connaitre
dans cette vie et ne peux qu’espérer vous rencontrer dans l’autre. Que
dieu ait votre âme en sa sainte garde
A ma grande famille : Mes oncles et mes tantes, A tous mes adorables
cousins et cousines :
J’aurai aimé pouvoir citer chacun par son nom. Merci pour vos
encouragements, votre soutien tout au long de ces années. En
reconnaissance à la grande affection que vous me témoignez et pour la
gratitude et l’amour sincère que je vous porte. Que nos liens restent
toujours solides et que DIEU nous apporte bonheur et nous aide à réaliser
tous vos vœux. Je vous aime.
A mon beau-frère Tarik Ballaoui et à sa petite famille :
Je tiens à vous remercier pour vos encouragements et vos prières.
. Que mon travail soit témoignage de mon énorme respect que je vous dois
en vous souhaitant une vie pleine de bonheur et de réussite !
A Professeur Mohammed Rhazi, Ma belle-mère Sabah Tomnouli, à mon
beau-frère Soulaimane Rhazi et aux deux princesses : Ichrak et Aya
Rhazi
Merci Professeur de toujours répondre présent tout au long de ma
carrière, de votre professionnalisme et votre bienveillance.
Merci à toute la famille Rhazi et j’espère que mon travail soit témoin de
mon profond amour et énorme respect !
A mes amis : Mohamed Oubihi, Ilyass El Amghari, Riad El Baroudi,
Sarah Mouhmouh, Zakaria Wakrim, Charaf Zian, Pr. Houssam Eddine
Sahraoui, Lokman El Kharoubi, Zaynab Zbiri, Ayoub Aboubaigi, Nizar
Nouidi, Ghassane El Idrissi, Salim Guebbas Benjelloun, Mouna Lakhdar,
Khalid Jamal Eddine, Fadwa Chichaoui, Siham Sbihi…
Ces huit années ont été moins pénibles grâce à vous. Je vous ai toujours
admirés pour votre générosité, votre humeur et surtout votre sincérité à
mon égard. Que nos liens d’amitié durent et perdurent inchallah. Je vous
souhaite une vie pleine de joie, de bonheur et de santé.
Au Professeur Raghay Said, et Professeur Omar Bencharef
Ce travail n’aura jamais eu lieu sans votre aide, je vous remercie pour
votre gentillesse, votre disponibilité et votre bienveillance.
Merci à vous chers Professeurs !
Et je remercie à travers vous les étudiants : Yazid et Reda !
A mes amis(es) de la faculté, avec qui j’ai partagé tant de moments à
l’hôpital ou dans les salles de cours. Je vous souhaite à tous une superbe
carrière, et plein de bonheur à côté.
A tous mes enseignants de primaire, secondaire, et de la faculté de
médecine de Marrakech
REMERCIEMENTS
A notre maître et président de thèse Professeur Z. DAHAMI
Professeur d’enseignement supérieur en Urologie
Au CHU Mohammed VI de Marrakech
Nous sommes très sensibles à l’honneur que vous nous avez fait en
acceptant la présidence de notre jury de thèse. Vos qualités scientifiques,
pédagogiques et surtout humaines seront pour nous un exemple à suivre
dans l’exercice de notre profession. Et nous tenons à vous remercier pour
le meilleur accueil que vous nous avez réservé. Veuillez croire à
l’expression de notre grande admiration et notre profond respect
A notre maitre et Rapporteur de thèse, Monsieur le Professeur KHALID
RABBANI,
Professeur de chirurgie générale au CHU Mohamed VI de Marrakech,
Nous vous remercions pour la gentillesse et la spontanéité́ avec lesquelles
vous avez bien voulu diriger ce travail. Nous avons eu un grand plaisir
de travailler sous votre direction. Nous avons eu auprès de vous le
conseiller et le guide qui nous a reçus en toute circonstance avec
sympathie, sourire et bienveillance. Votre amabilité́, votre compétence
pratique, vos qualités humaines et professionnelles nous inspirent une
admiration et un grand respect Nous voudrions être dignes de la
confiance que vous nous avez accordée et vous prions, cher Maître, de
trouver ici le témoignage de notre sincère reconnaissance et profonde
gratitude.
A notre maitre et juge de thèse madame OUALI IDRISSI Mariam
Professeur agrégée de radiologie
Accepter de vous associer à ce jury de thèse représente pour moi grand
honneur. Veuillez trouver ici, chère maître, le témoignage de ma
gratitude et mes respectueux sentiments tout en vous exprimant ma
profonde et sincère reconnaissance en vous témoignant estime et respect.
A tous nos professeurs de la faculté de médecine et de pharmacie de
Marrakech :
Grand merci chers professeurs pour votre partage de connaissances, c’est
grâce à vous que nous avons appris c’est quoi le travail d’équipe et le
respect des confrères. Nous vous serons toujours reconnaissants.
A tout le personnel du service de chirurgie viscérale hôpital Arrazi :
Merci pour votre aide à la réalisation de ce travail, ainsi que tous ces
compétences que j’ai pu acquérir durant mon passage dans votre service
et un spécial remercîment à Docteur Lammat, Docteur Fathallah Karim
Maaroufi, Docteur Tariq Ahbala, Docteur Abbas Riyad, Docteur Wafae
Ait Belaid, Docteur Mohamed El Boukhfaoui, Docteur Rachid Ait Ben
Addi, Madame Amina Ait el Haj, je tiens à vous exprimer ma sincère
gratitude
ABRÉVIATIONS
Liste des abréviations :
AAST : American association for the surgery of trauma.
AINS : Anti-inflammatoire non stéroïdien.
ALAT : Alanine amino-transférase.
ASAT : Aspartate amino-transférase.
ASP : Abdomen sans préparation.
ATB : Antibiotique.
ATCD : Antécédant.
B-HCG : Hormone chorionique gonadotrope.
C2G : Céphalosporine de 2ème génération.
C3G : Céphalosporine de 3ème génération.
CAT : Conduite à tenir.
CIVD : Coagulation intra-vasculaire disséminée.
CHU : Centre hospitalier universitaire.
CG : Culot globulaire.
CP : Culot plaquettaire.
CPK : Créatine phosphokinase.
CRP : C-réactive protéine
DA : Diverticulite aigue.
DDC : Diverticulose colique.
DHA : Déshydratation aigue.
DMV : Défaillance multi-viscérale.
ECBU : Examen cytobactériologique des urines.
ECG : Électrocardiogramme.
FC : Fréquence cardiaque.
FOGD : Fibroscopie oesogastroduodénale.
FR : Fréquence respiratoire.
GB : Globules blancs.
GCS : GLASGOW.
Hb : Hémoglobine.
HBPM : Héparine de bas poids moléculaire.
HIA : Hyperpression intra-abdominale.
HTA : Hypertension artérielle.
Hte : Hématocrite.
INR : International normalized ratio.
IRA : Insuffisance rénale aigue.
IRM : Image par résonance magnétique.
LDH : Lactate deshydrogénase.
NFS : Numération de la formule sanguine.
NHA : Niveau hydro aerique.
OGE : Organes génitaux externes.
ORL : Oto- rhino- laryngologie.
PC : Produit de contraste.
PFC : plasma frais congelée.
PLP : Ponction-lavage du péritoine
PNN : Polynucléaire neutrophile.
RAI : Recherche d'agglutinines irrégulières.
RCH : Rectocolite hémorragique
T° : Température.
TA ; Tension artérielle.
TCA : Temps de céphaline activée.
TDM : Tomodensitométrie.
TOGD : Transit oeso gastro duodénal.
TP : Taux de prothrombine.
VS : Vitesse de sédimentation.
PLAN
INTRODUCTION 1
LA DOULEUR ABDOMINALE : QUELLES INVESTIGATIONS ? 3
I. Clinique : 4
II. Examens paracliniques : 6
III. Conclusion : 8
LES DIFFÉRENTES URGENCES VISCÉRALES 9
THEME 1 : DOULEUR ABDOMINALE 10
Appendicite aigue : 11
I. Introduction : 12
II. Epidémiologie : 12
III. Physiopathologie : 12
IV. Anatomopathologie : 13
V. Diagnostic positif : 15
VI. Traitement : 21
VII. Pronostic : 24
VIII. Conclusion : 24
Cholecystite aigue : 25
I. Introduction : 26
II. Physiopathologie : 26
III. Diagnostic positif : 27
IV. Formes cliniques : 31
V. Diagnostic différentiel : 32
VI. Critères de gravité de la cholécystite aiguë lithiasique : 33
VII. Traitement : 33
VIII. Conclusion : 36
Angiocholite : 37
I. Introduction : 38
II. Physiopathologie : 38
III. Diagnostic positif : 39
IV. Etiologies : 44
V. Les formes cliniques : 45
VI. Diagnostics différentiels : 48
VII. Traitement : 48
VIII. Conclusion : 54
Pancreatite aigue : 55
I. Introduction : 56
II. Physiopathologie : 56
III. Anatomopathologie : 57
IV. Diagnostic positif : 57
V. Diagnostic différentiel : 61
VI. Complications : 61
VII. Etiologies : 63
VIII. Traitement : 64
IX. Pronostic : 66
X. Conclusion : 67
Peritonite : 68
I. Introduction : 69
II. Classification : 69
III. Physiopathologie : 71
IV. Diagnostic positif : 72
V. Diagnostic étiologique : 75
VI. Diagnostic différentiel : 78
VII. Traitement : 78
VIII. Conclusion 82
Diverticulite aigue : 83
I. Introduction : 84
II. Physiopathologie : 84
III. Diagnostic positif : 85
IV. Evolution de la diverticulite aigue : 88
V. Les complications de la diverticulite aigue : 88
VI. Traitement : 89
VII. Conclusion : 92
Ingestion de produit caustique: 93
I. Introduction : 94
II. Physiopathologie : 94
III. Prise en charge en urgence : 95
IV. Le suivi thérapeutique : 102
V. Les séquelles tardives : 102
VI. Conclusion : 103
Ischemie intestinale : infarctus mesenterique : 104
I. Introduction : 105
II. Physiopathologie : 105
III. Diagnostic positif : 106
IV. Diagnostic différentiel : 110
V. Traitement : 111
VI. Conclusion : 115
Abces hepatique : 116
I. Introduction : 117
II. Mécanismes à l’origine des abcès de foie : 117
III. Les germes responsables : 118
IV. Diagnostic positif : 119
V. Diagnostics différentiels : 121
VI. Complications et facteurs de gravité : 121
VII. Principes thérapeutiques : 122
VIII. Traitement de la cause de l’abcès : 124
IX. Conclusion : 125
THEME 2 : OCCLUSIONS 126
Hernie etranglee : 127
I. Introduction : 128
II. Rappel anatomopathologique : 129
III. Physiopathologie de l’étranglement herniaire : 134
IV. Diagnostic positif : 138
V. Diagnostic de gravité : 139
VI. Diagnostic différentiel : 140
VII. Traitement : 140
VIII. Conclusion : 144
Occlusion intestinale d’origine tumorale (grelique ou colo-rectale) : 145
I. Introduction : 146
II. Physiopathologie : 146
III. Etude clinique : 147
IV. Etude paraclinique : 151
V. Diagnostic étiologique : 154
VI. Diagnostic de gravité : 157
VII. Traitement : 159
VIII. Conclusion : 167
Volvulus du sigmoide : 168
I. Introduction : 169
II. Pathogénie : 169
III. Anatomopathologie : 171
IV. Diagnostic positif : 173
V. Diagnostic différentiel : 179
VI. Prise en charge thérapeutique : 180
VII. Complications : 184
VIII. Prévention : 185
IX. Conclusion : 186
Invagination intestinal: 187
I. Introduction : 188
II. Anatomopathologie : 189
III. Etiopathogénie : 190
IV. Etiologies : 192
V. Etude clinique : 193
VI. Etude paraclinique : 195
VII. Prise en charge thérapeutique : 199
VIII. Pronostic : 205
IX. Conclusion : 206
Syndrome d’ogilvie : 207
I. Introduction : 208
II. Physiopathologie : 208
III. Clinique : 210
IV. Diagnostic positif : 211
V. Complications et diamètre cæcal maximal tolérable : 212
VI. Traitement : 213
VII. Conclusion : 217
THEME 3 : PROCTOLOGIQUE 218
Gangrene de fournier : 219
I. Introduction : 220
II. Épidémiologie et physiopathologie : 220
III. Diagnostic positif : 222
IV. Diagnostic différentiel : 223
V. Prise en charge thérapeutique : 224
VI. Conclusion : 227
Les suppurations anoperineales : 228
I. Introduction : 229
II. Rappel anatomique : 229
III. Pathogénie : 230
IV. Diagnostic positif : 230
V. Evolution : 231
VI. Diagnostic différentiel : 232
VII. Traitement : 232
VIII. Conclusion : 234
THEME 4 : HÉMORRAGIQUE 235
Hémorragie digestive haute : 236
I. Introduction : 237
II. Diagnostic d’une hémorragie digestive haute : 238
III. Etiologies des hémorragies digestives hautes : 239
IV. Traitement des hémorragies digestives hautes : 242
V. Conclusion : 251
Hémorragie digestive basse : 252
I. Introduction : 253
II. Etiologies : 253
III. Les explorations : 255
IV. Prise en charge chirurgicale : 259
V. Conclusion : 262
CONCLUSION 263
RÉSUMÉS 265
BIBLIOGRAPHIE 269
Guide pratique des urgences chirurgicales viscérales -CD-Rom et application smartphone-
INTRODUCTION
-1-
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L’urgence est définie comme une situation soudaine qui met en danger la survie, le
développement et le bien-être des populations et qui nécessite une assistance immédiate et
exceptionnelle.
En médecine, l’urgence se définit par toute situation empirant rapidement, ou susceptible
de le faire, sans intervention médicale ou même avec, ou il n'y a pas de droit à l'erreur. Et la
chirurgie viscérale est une spécialité souvent confrontée à l'urgence, mettant parfois en danger
la vie des malades.
Donc il est important de réaliser un examen méthodique, de prescrire des examens
complémentaires ciblés pour pouvoir agir dans les plus brefs délais, et il est par conséquent
essentiel que les praticiens possèdent les connaissances théoriques et pratiques indispensables
à la réalisation d'une prise en charge rapide et efficace.
De ce constat est née l’idée d’élaborer un guide des urgences viscérales, exigeant et
pratique, utile et maniable sous forme d’application ergonomique permettant aux jeunes
praticiens que sont les externes, les internes et les résidents en viscérale de s’imprégner d’une
masse d’information, de croiser ses connaissances, et d’agir de façon méthodique et efficace
face à une situation d’urgence en surfant aisément sur l’application.
-2-
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LA DOULEUR ABDOMINALE :
QUELLES INVESTIGATIONS ?
-3-
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Les douleurs abdominales sont un motif de consultation fréquent. Il s’agit d’une
sensation de malaise, de détresse ou d’agonie dans la région abdominale, généralement liées
aux désordres, aux dommages de tissu (organique) ou des maladies fonctionnelles. Les
investigations à mettre en œuvre devant une douleur abdominale aiguë doivent s’appuyer sur un
examen clinique rigoureux, qui permet de formuler des hypothèses étiologiques précises, afin
d’orienter le malade vers une éventuelle prise en charge hospitalière d’emblée.
I. Clinique :
1. Anamnèse :
1.1. Analyse de la douleur :
• Le siège de la douleur
• L’irradiation de la douleur
• Le mode d’installation
• Les facteurs d'exacerbation ou de soulagement
1.2. Signes associés et terrain :
• Collecter les antécédents médicochirurgicaux
• Noter les prises médicamenteuses récentes et les prises de toxiques
volontaires ou involontaires
• Enquêter sur l’altération de l’état général, brutale ou chronique
• Il faut toujours avoir à l’esprit la possibilité d’un traumatisme abdominal,
même éloigné.
• Faire préciser les modifications du transit
-4-
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• Il ne faut pas oublier de rechercher d’éventuels troubles fonctionnels urinaires
et de relever la date de dernières règles chez la femme en âge de procréer ou
de s’enquérir d’écoulement vaginal suspect
2. Examen physique :
• La recherche de signes généraux : fièvre, fréquence cardiaque, pression
artérielle, signes de choc ;
• L'inspection : ictère, pâleur, cyanose, cicatrice abdominale (+++), hernie,
ballonnement, absence de mouvement respiratoire ;
• La palpation +++ pour objectiver :
Une douleur provoquée, une défense ou une contracture abdominale, des
orifices herniaires, une éventration,
Une douleur à la décompression, pouvant traduire une irritation
péritonéale ;
• Les touchers pelviens +++, systématiques devant toute douleur abdominale
aiguë. Une douleur ou un bombement du cul-de-sac recto-utérin de Douglas
oriente vers une inflammation péritonéale ;
• La percussion qui différencie une matité déclive (ascite, hémopéritoine) d'un
globe vésical.
Un tympanisme oriente vers une occlusion intestinale ou un pneumopéritoine ;
• L'auscultation :
Un silence auscultatoire de l'abdomen peut traduire une occlusion par
strangulation, une ischémie intestinale ou un iléus paralytique,
Des bruits hydroaériques intenses peuvent refléter un obstacle incomplet
(syndrome de Koenig),
Un souffle abdominal oriente vers un anévrisme de l'aorte.
-5-
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II. Examens paracliniques :
1. Biologie :
• Au minimum, il comprend :
Numération-formule sanguine (NFS).
Ionogramme sanguin avec urée et créatininémie, une glycémie.
Taux de prothrombine/temps de céphaline activé.
Protéine C réactive (CRP) ; pro-calcitonine.
• Selon l’orientation étiologique qu’a apporté l’examen clinique, la biologie peut être
complétée par : un bilan hépatique, une lipasémie, dosage des lactates déshydrogénases
(LDH) et groupe sanguin ABO et Rhésus, avec recherche d’agglutinines irrégulières (dans
la perspective d’une chirurgie).
2. L’électrocardiogramme (ECG) :
Un ECG est systématique au-delà de l’âge de 50 ans et devant toute douleur abdominale
inexpliquée. L’ECG permet d’éliminer certains diagnostics non chirurgicaux (infarctus du
myocarde, péricardite, suspicion d’embolie pulmonaire) et fait partie du bilan préopératoire.
La troponine est le marqueur actuellement le plus sensible et le plus spécifique de
nécrose myocardique dans sa phase précoce. Il faut donc penser à la doser en cas de doute.
3. Imagerie :
3.1. L’abdomen sans préparation : (ASP)
L’utilité diagnostique de l’ASP est limitée, permettant de mettre en évidence des signes
indirects de pathologie organique, ainsi il peut montrer :
• Des niveaux hydro-aériques grêlique ou coliques.
-6-
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• Un pneumopéritoine.
• Une grisaille diffuse en rapport avec un épanchement abdominal (effacement des
rebords des muscles psoas sur le cliché couché).
• Des calcifications (dans l’aire vésiculaire ou pancréatique, ou sur l’arbre urinaire,
stercolithe).
• Une aérobilie (Présence d'air dans les voies biliaires ; canal cholédoque ou vésicule
biliaire).
3.2. L’échographie abdominale :
L’échographie abdominale est très utile en urgence. Elle permet d’étudier :
• Le foie : l’aspect (homogène ou non), la présence ou non de kyste ou de tumeur
(bénigne ou maligne), la taille (sa dimension verticale sera calculée et notée), les
contours.
• Le pancréas : sera analysé de la même façon, ainsi que les voies intra-pancréatiques.
• La vésicule biliaire : pour s’assurer de l’absence de boue, de calcul, d’épaississement
des parois, mais aussi pour regarder sa forme et mesurer sa taille.
• Les voies biliaires : leur aspect normal ou dilaté (ce qui montrerait la présence d’un
obstacle empêchant l’écoulement de la bile), la présence de calcul, voire de tumeur.
• La rate : taille, position et aspect.
• Les vaisseaux sanguins : taille, position, présence ou non de dilatation localisée
(anévrisme), de rétrécissement (plaque d’athérome), de compression.
• Les reins : aspects, tailles, contours, positions, présence ou non de calcul ou de
formation anormale, dilatation ou non des canaux excréteurs rénaux, du bassinet ou
de l’uretère.
-7-
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Elle permet aussi de :
• Rechercher des ganglions (adénopathies) anormaux avec mesure de leur taille,
nombre et localisation.
• Rechercher une ascite, Un épanchement péritonéal, Un hémopéritoine, un hématome.
• Rechercher une fracture splénique.
Ses limites, en urgence sont : l’existence d’un iléus réflexe, la présence de nombreux gaz
dans le tube digestif.
3.3. Le Scanner abdominopelvien :
Le scanner abdominopelvien, avec et sans injection de produit de contraste intraveineux,
est l’examen le plus sensible et le plus spécifique dans l’orientation étiologique d’une douleur
abdominale.
3.4. Autres :
Les autres explorations morphologiques (urographie intraveineuse [UIV], artériographie,
imagerie par résonance magnétique [IRM]) sont prescrites en fonction de l’impression clinique et
du résultat des autres examens complémentaires.
III. Conclusion :
La prise en charge diagnostique des syndromes douloureux abdominaux est difficile car
elle expose le praticien au risque de méconnaître une urgence vitale médicale ou chirurgicale. La
douleur abdominale est avant tout un symptôme, qu’il faut savoir étudier, décrire et ne pas
traiter de manière aveugle. Ses caractéristiques sémiologiques, notamment la localisation, le
type, la durée et l’intensité, peuvent orienter la recherche étiologique par la prescription
d’examens complémentaires, ou au contraire indiquer une intervention chirurgicale urgente.
-8-
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LES DIFFÉRENTES
URGENCES VISCÉRALES
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THEME 1 : DOULEUR ABDOMINALE
- 10 -
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Appendicite aigue :
I. Introduction
II. Epidémiologie
III. Physiopathologie
IV. Anatomopathologie
V. Diagnostic positif
VI. Traitement
VII. Pronostic
VIII. Conclusion
- 11 -
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I. Introduction :
L'appendicite aiguë est l'urgence chirurgicale la plus fréquente. C’est une affection qui
concerne toutes les tranches d’âge.
Son risque est l'évolution vers la perforation et la péritonite qui engage le pronostic vital.
Les indications d'appendicectomie ne doivent être portées ni par défaut ni par excès.
Les décisions thérapeutiques s’appuient, outre sur un excellent examen clinique, de plus
en plus fréquemment sur les examens biologiques et radiologiques. Sachant que, l’appendicite
aigue est la première cause d’intervention aux urgences viscérales.
II. Epidémiologie :
• L’appendicite est rare chez l’enfant de moins de 3 ans.
• Le pic de fréquence se situe entre 10 et 20 ans, mais pas exceptionnelle chez la
personne âgée.
• Une prédominance masculine avec une sex-ratio de 1,4.
III. Physiopathologie :
L'infection appendiculaire est provoquée par une obstruction de la lumière de
l'appendice, par un obstacle :
• endoluminal (stercolithe, ascaris, etc.) ;
• pariétal (hyperplasie lymphoïde, tumeur appendiculaire) ;
• cæcal.
Il en résulte une pullulation microbienne localisée et des lésions muqueuses puis pan-
pariétales associant un infiltrat inflammatoire à des lésions infectieuses et ischémiques.
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IV. Anatomopathologie :
1. Appendicite d’origine bactérienne non spécifique :
Une appendicite catarrhale : endo-appendicite avec une atteinte localisée à la
muqueuse, un infiltrat de polynucléaire neutrophile dans la lumière et parfois des
ulcérations de petite taille
Figure 1 : Une appendicite catarrhale ou endo appendicite
Une appendicite ulcéreuse/suppurée : les ulcérations sont confluentes et réalisent des
pertes de substance étendues avec de la nécrose à l'intérieur. L'infiltration à
polynucléaire neutrophile concerne toute la paroi
Figure 2 : Une appendicite ulcéreuse et suppurée
Une appendicite abcédée : appendicite ulcéreuse et suppurée avec des micro-abcès au
sein de la paroi
- 13 -
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Figure 3 : Une appendicite abcédée
Une appendicite gangréneuse : nécrose extensive de la paroi
Figure 4 : Une appendicite gangreneuse
Une appendicite phlegmoneuse : nécrose suppurée de toute la paroi
2. D’autre formes anatomopathologiques :
Il existe d’autres formes anatomopathologiques à savoir :
Des appendicites aiguës des maladies inflammatoires (la maladie de crohn, la rectocolite
ulcéro-hémorragique) et bactériennes spécifiques (la fièvre typhoïde, la tuberculose).
Des appendicites d’origine parasitaires (l’amibiase, l’ascaris…), virales (la rougeole,
les cytomégalovirus…), tumorales (les tumeurs endocrines, les carcinomes de
l’appendice, le mucocèle appendiculaire).
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V. Diagnostic positif :
1. La forme clinique typique :
1.1. Signes fonctionnels :
La douleur abdominale est le symptôme majeur de l’appendicite aiguë.
Au début la douleur est paroxystique, ressentie dans la région péri-ombilicale
ou même épigastrique, soulagé par le changement de position.
Par la suite, dans la phase péritonéale, la douleur devient continue et se
déplace de l’épigastre vers la fosse iliaque droite.
Des troubles digestifs peuvent être associe :
Des nausées et des vomissements qui sont tardifs.
L’arrêt très précoce des gaz est caractéristique, comme on peut voir des
troubles à type de diarrhée ou de constipation.
La langue saburrale, l’haleine fétide, fièvre avoisine 38 c°.
1.2. L’examen physique :
L’inspection :
• L’attitude est figée, évitant tout mouvement.
• Une flexion antalgique de la cuisse droite (psoïtis), retrouvé
essentiellement dans les formes rétro-caecales.
• Un blocage inspiratoire caractéristique observé sur la paroi abdominale.
• Un effort de toux entraînera une brusque exacerbation des douleurs.
La palpation :
• Signe de ROVSING : en fosse iliaque gauche, une douleur controlatérale
peut se déclencher, moins liée au refoulement des gaz vers le cæcum
qu’au mouvement soudain imprimé à la paroi abdominale.
- 15 -
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• Signe de BLUMBERG : la douleur provoquée siégeant dans la fosse iliaque
droite, au point classique de MAC BURNEY au milieu de la ligne ombilic-
épine iliaque antérosupérieure.
• Défense et contracture pariétale, témoignant parfois d’une appendicite
compliquée.
• Douleur provoquée aux touchers pelviens.
L’auscultation :
• Elle révèle dans la très grande majorité des cas la rareté ou l’extinction
complète des bruits liés au péristaltisme normal
1.3. Les examens complémentaires :
Biologie :
Une numération-formule sanguine, à la recherche d’une hyperleucocytose
globale à polynucléaires neutrophiles
La protéine C-réactive (CRP) est souvent augmentée
Une bandelette urinaire négative permet d’éliminer une infection urinaire.
Les BHCG sont dosées chez les femmes en âges de procréer pour écarter la
possibilité d’une grossesse extra-utérine.
Imagerie :
L’abdomen sans L'abdomen sans préparation n'est pas indiqué pour le
diagnostic de l'appendicite (recommandation de la HAS).
L'échographie abdominale peut mettre en évidence des signes en faveur du
diagnostic :
• diamètre de l'appendice > 8 mm ;
• paroi appendiculaire > 3 mm ;
• aspect en cocarde ;
• épanchement ou abcès péri appendiculaire ;
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• présence d'un stercolithe appendiculaire.
Le scanner abdominopelvien : Les signes scanographiques d’appendicite
aiguë sont les mêmes qu’en échographie, avec une meilleure sensibilité
par rapport à l’échographie.
Figure 5 : Appendice : aspects échographiques et scanographiques
2. Formes cliniques atypiques :
2.1. Formes topographiques :
Appendicite rétro- cæcale :
- Il faut rechercher la douleur élective et l’existence d’autres signes
palpatoires au-dessus de la crête iliaque droite. Il peut exister un pso
ϊtis et
une extension douloureuse de la cuisse se traduisant par une attitude de
flexion de la cuisse due à la contracture du psoas.
Appendicite méso- cœliaque
- Appendicite dite « du promontoire ». (Au milieu des anses intestinales),
l’agglutination des anses grêles qu’elle provoque explique son évolution
fréquente sous le masque d’une occlusion intestinale.
Appendicite pelvienne
- Elle peut faire évoquer une affection urinaire ou gynécologique.
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- La douleur est hypogastrique. L’existence de répercussions vésicales
(dysurie, pollakiurie) ou rectales (épreintes, ténesme, émissions glaireuses
répétées, diarrhée) est caractéristique.
- Le toucher rectal permet souvent, de déclencher une douleur latéro- rectal
droit.
Appendicite sous hépatique
- Elle peut simuler une cholécystite ou un ulcère perforé.
Appendicite herniaire
- Un appendice situé dans le sac d’une hernie inguinale droite, elle fait
penser à un étranglement herniaire.
Appendicite à gauche
- Elle correspond à un situs inversus ou mal rotation du grêle.
Figure 6 : Positions de l’appendice.
- 18 -
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2.2. Formes selon le terrain :
La femme enceinte :
• Les signes sont identiques, mais transposés en haut et en arrière, dans le
flanc, en raison du volume utérin.
• Le tableau peut prendre initialement l'allure d'une infection urinaire.
Le vieillard :
• Les signes pariétaux sont moins francs, parfois absents, remplacés par un
tableau sub-occlusif.
• Les signes généraux de gravité.
Appendicite et cancer.
Appendicite et maladie de CROHN : (poussées iléite terminale).
2.3. Formes compliquées :
Abcès appendiculaire :
• L'abcès peut compliquer une appendicite suppurée ou être inaugural.
• La douleur est toujours localisée en FID mais déborde dans le flanc droit et
l'hypogastre, on note un arrêt des matières et des gaz (iléus réflexe).
• La perception d'une masse est rare (plus facilement palpable après
l'anesthésie générale avant l'incision) la fièvre est supérieure à 38,5°C le plus
souvent.
• La NFS retrouve une hyperleucocytose > 15.000/mm3
• L'échographie confirme la présence de l'abcès et peuvent permettre une
ponction percutanée
Plastron appendiculaire :
• Il correspond à une infiltration diffuse de la région péri-appendiculaire.
• Le diagnostic clinique est difficile. Il révèle une infiltration de la paroi avec
des signes d'inflammation locaux. La palpation retrouve une masse
volumineuse, mal limitée de la fosse iliaque droite.
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• La température corporelle est rarement supérieure à 38,5°C.
• C'est surtout le scanner qui permet de poser le diagnostic : masse de la
fosse iliaque droite avec engainement d'anses grêles et inflammation locale
majeure.
Péritonite généralisée :
• Elle peut survenir selon plusieurs modalités :
En trois temps : par rupture d'un abcès compliquant un plastron
appendiculaire
En deux temps : par rupture d'un abcès appendiculaire.
En un temps : inaugurale de l'appendicite
• La douleur a commencé par un « coup de poignard » au niveau de la FID et
s'étend rapidement à l'ensemble de l'abdomen. La fièvre est > 38,5°C
• L'intensité des douleurs augmente progressivement, l’arrêt des matières et
des gaz est fréquent.
• La palpation peut retrouver la contracture chez un patient sur 3
• Les touchers pelviens réveillent une violente douleur du cul-de-sac de
Douglas.
• La biologie met en évidence une hyperleucocytose> 15 .000/mm3 dans 30%
des cas.
• L'abdomen sans préparation ne montre presque jamais de pneumopéritoine
(en effet, la stercolithe vient boucher l'appendice et empêche le passage
d'air dans la cavité)
• Le diagnostic est clinique et la prise en charge urgente. L'échographie et la
TDM peuvent confirmer le diagnostic mais ne sont pas systématiques
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VI. Traitement :
1. But :
Le but du traitement est l'exérèse de l'appendice pour éviter l'évolution vers les formes
graves et compliquées.
2. Moyens :
2.1. Médical :
Une réhydratation intraveineuse est instaurée et peut être associée à une
nutrition parentérale si la période de jeûne dépasse 48 heures.
Les traitements antipyrétiques et antalgiques, ainsi que la prévention
thrombo-phlébitique du patient adulte sont systématiques.
L’antibioprophylaxie est recommandée :
• A débuter en préopératoire, puis continuer en per- et postopératoire.
• Cette antibiothérapie est probabiliste au début, visant à la fois les bacilles
à gram négative et les anaérobies.
• Pour les appendicites compliquées, elle est maintenue et adaptée à
l’antibiogramme réalisé sur le prélèvement du liquide péritonéal jusqu’à
une apyrexie supérieure à 48 heures.
2.2. Chirurgical :
Les indications chirurgicales :
Appendicite compliquée ou non sans perforation :
− Après instauration d’une antibiothérapie, elle justifie une
appendicectomie. La place de l’antibiothérapie seule reste controversée.
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Péritonite appendiculaire diffuse :
− Une antibiothérapie est instaurée dès le diagnostic.
− Les troubles hydroélectrolytiques doivent être rapidement corrigés.
− La prise en charge chirurgicale ne doit pas être retardée inutilement.
Plastron :
− L’expectative est souhaitable.
− Un traitement conservateur avec une antibiothérapie peut amener
fréquemment la régression d’un plastron appendiculaire.
− Une surveillance rapprochée s’impose pendant toute cette période.
− Une appendicectomie sera réalisée trois mois plus tard.
Abcès :
− Une intervention de drainage est nécessaire, soit radiologique soit
chirurgical d’emblée.
− En fonction de la localisation de l’abcès, le drainage peut être réalisé
radiologiquement sous scanner ou échographie.
− Le pus est prélevé pour culture et antibiogramme.
− L’abcès drainé largement.
− L’appendicectomie elle-même est effectuée deux à six mois plus tard.
Les techniques opératoires :
Appendicectomie par laparotomie
− L’incision iliaque droite, décrite par MAC BURNEY reste l’incision de
choix.
− L’exploration de la cavité abdominale.
− Recherche la présence de liquide intra-péritonéal, qui est prélevé pour
culture et antibiogramme.
− Après section de l’appendice à sa base, l’enfouissement de celui-ci dans
une bourse peut compléter la fermeture.
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− Le drainage n’est absolument nécessaire que s’il existe une péritonite
stercorale ou un risque de suintement sanguin mal contrôlé.
− La paroi est fermée en un plan sur l’aponévrose du grand oblique après
une incision de MAC BURNEY.
− En fonction du sepsis intra-péritonéal et de la contamination pariétale
occasionnée, des points séparés ou un surjet intradermique finissent la
fermeture.
Appendicectomie par laparoscopie
− La mise en place d’un trocart d’open au niveau ombilical pour la
réalisation du pneumopéritoine.
− -Deux trocarts de 5 mm en fosse iliaque droite et gauche, par exemple,
ou ailleurs en fonction des habitudes chirurgicales, sont nécessaires.
− L’exploration de la cavité abdominale.
− L’appendicectomie débute par la coagulation du méso-appendice au ras
de l’appendice. La base de l’appendice est ligaturée par deux endoloop.
− Après la section de l’appendice entre les deux ligatures, l’extraction de la
pièce se fait par le trocart de 10 mm ou par l’intermédiaire d’un endobag.
Figure 7 : appendicectomie par laparotomie
- 23 -
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VII. Pronostic :
Complications postopératoires :
Complications immédiates :
• Abcès de paroi
• Abcès du Douglas : il s'annonce vers le 8 -ème et 10 -ème jour avec des troubles
du transit, le TR retrouve un bombement du Douglas.
• Syndrome du 5ème jour : après des suites opératoires simples, on assiste au 5ème
jour à une réascension de la courbe thermique, une douleur abdominale associée
à des signes subocclusifs e tableau correspond à un foyer minime résiduel au
niveau du moignon appendiculaire. Il peut guérir spontanément ou nécessiter la ré
intervention.
• Fistule du moignon appendiculaire.
Complications tardives :
• L’occlusion sur bride
• L'éventration sur cicatrice de laparotomie
VIII. Conclusion :
• L’appendicite aiguë est une pathologie très fréquente, d’étiologies variées, qui peut être
grave si elle n’est pas prise en charge à temps, essentiellement aux âges extrêmes de la
vie et en cas de forme clinique atypique
• C’est une affection dont la morbidité et la mortalité sont faibles lorsque le diagnostic et
le traitement sont faits précocement
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Cholecystite aigue :
I. Introduction
II. Physiopathologie
III. Diagnostic positif
IV. Formes cliniques
V. Diagnostic différentiel
VI. Critères de gravité de la cholécystite aigue lithiasique
VII. Traitement
VIII. Conclusion
- 25 -
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I. Introduction :
La cholécystite aigue est une inflammation de la vésicule biliaire et / ou de son
contenu, elle représente une urgence médico- chirurgicale
Elle est dans 90% des cas secondaire à un enclavement calculeux au niveau du col de
la vésicule biliaire ou du canal cystique et alithiasique dans 10% des cas.
Le diagnostic de la cholécystite aiguë repose sur 3 types de signes : cliniques,
biologiques et radiologiques.
Le traitement est une urgence qui reste chirurgicale dans l’immense majorité des cas.
II. Physiopathologie :
1. La cholécystite aigue lithiasique :
L’enclavement d’un calcul dans le collet vésiculaire ou dans le canal cystique est
retrouvé comme facteur déclenchant dans 80% des cas. La distension importante de
la vésicule qui en résulte est appelée hydro-cholécyste lorsque la bile vésiculaire est
claire et stérile, et pyocholécyste lorsque celle-ci est purulente et infectée.
L’évolution naturelle, en l’absence de traitement adapté conduit à une cholécystite
gangreneuse avec des parois vésiculaire nécrosées et sphacélées, puis à une
péritonite biliaire généralisée.
Les phénomènes infectieux sont parfois localisés et peuvent être à l’origine d’un
plastron sous hépatique, constitué par une agglutination des structures péri-
vésiculaires.
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2. La cholécystite aigue alithiasique :
Sa forme macroscopique et son évolution sont identiques à celles de cholécystites
lithiasiques. En revanche, leur physiopathologie est encore mal connue et semble
répondre à au moins deux mécanismes probablement intriqués : une infection de la
bile et une ischémie de la paroi vésiculaire. Elles concernent :
• L’hospitalisation en réanimation.
• Les patients Intubés et ventilés.
• L’alimentation parentérale.
• Au décours d’une intervention chirurgicale majeure.
• L’immunodépression (chimiothérapie, infection par le VIH, hémopathies, diabète,
maladies auto-immunes…).
• Les pathologies médicales multiples (diabète ; artériopathie oblitérant,
grabataire...).
III. Diagnostic positif :
1. Diagnostic Clinique :
1.1. Les signes fonctionnels :
Le maître symptôme est la colique hépatique, douleur intense siège au niveau
de l’hypochondre droit ou l’épigastre d’apparition brutale, de durée
prolongée irradiant en hémi ceinture droite ou bretelle, vers le dos l’épaule
droit ou l’omoplate le dos en postprandiale ou de façon nocturne parfois
associée à des nausées vomissements.
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1.2. Les signes physiques :
L’examen clinique retrouve une douleur qui bloque l’inspiration profonde (Un
signe de MURPHY positif) et une défense localisée dans l’hypochondre droit.
Cette douleur peut être absente chez les personnes âgées.
Ce tableau peut s’accompagner de signes généraux d’inflammation et
d’infection avec une fièvre qui peut être associée à des signes de choc
septique et de défaillance multi-viscérale.
2. Les examens paracliniques :
2.1. Biologie :
Les signes biologiques d’inflammation et d’infection sont :
• Une élévation de la protéine C réactive ou/et une polynucléose neutrophile.
• Une vitesse de sédimentation qui est accélérée.
Les tests hépatiques peuvent être perturbés.
Parfois une cholestase anictérique.
Les enzymes pancréatiques sanguines sont normales.
2.2. Radiologie :
ASP debout et couché :
Il permet visualiser des éventuelles opacités calciques dans l’air de
projection vésiculaire et peut parfois, mettre en évidence une occlusion du
grêle associée à une aérobilie dans le cadre de l’iléus biliaire.
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A B
Figure 8 : ASP montrant une opacité calcique dans l’aire vésiculaire (A), aérobilie (B)
L’échographie :
L’échographie constitue l’examen de première intention pour le diagnostic
de cholécystite aiguë.
Les signes échographiques en faveur de ce diagnostic sont :
• Un épaississement de la paroi vésiculaire (> 4 mm) ; qui reste l’élément
radiologique le plus important dans le diagnostic de cholécystite.
• Un signe de MURPHY radiologique.
• Un aspect feuilleté ou dédoublé de la paroi vésiculaire, qui est un signe
de gravité et de pré-perforation.
• Une distension vésiculaire.
• Une image de calcul intra-vésiculaire.
• Une boue vésiculaire (sludge).
• La présence d’un liquide péri vésiculaire.
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Figure 9 : aspect échographique d'une cholécystite aigue lithiasique
(A) Forme associée à un abcès (étoile), des calculs et du sludge (flèche).
(B) Distension vésiculaire plus de 10cm de longueur et 4cm de largeur avec un calcul enclavé (flèche).
TDM abdominale : elle montre :
Un épaississement de la vésicule biliaire > 4 mm et une infiltration de la
graisse périvésiculaire.
Une augmentation de taille de la vésicule à plus de 5 cm de petit axe ou de
8 cm de grand axe.
Les autres signes sont la présence de liquide péri vésiculaire, d’un œdème
pariétal, d’air intraluminal, et ou d’une muqueuse irrégulière.
Une hyperdensité du contenu vésiculaire.
Cet examen (TDM) reste moins perforant que l’échographie dans le
diagnostic de cholécystite aigue, surtout si suspicion d’un cancer de la
vésicule biliaire.
Autres examens :
La Bili–IRM permet de détecter les micro lithiases de très petite taille
(moins de 3 mm de diamètre) ou enclavées dans l’ampoule de Vater.
L’écho- endoscopie peut objectiver la présence de calculs biliaires (et
vésiculaires), même de très petite taille.
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IV. Formes cliniques :
1. Les formes résolutives
Spontanément ou sous traitement :
Les signes fonctionnels s’amendent.
Les lésions passent à la chronicité.
La paroi devient ulcéreuse rétractée autour d’un calcul, scléroatrophique.
2. Les formes compliquées
Abcès péri-vésiculaire.
Péritonite localisée.
Péritonite généralisée = cholé-péritoine.
Iléus biliaire.
Fistule cholécysto-colique.
Fistule cholécysto-duodénale.
Fistule bilio-biliaire = syndrome de MIRRIZI.
3. Les formes graves
Cholécystite gangréneuse.
Germes agressifs (anaérobie).
Evolue vers la péritonite.
Mis en jeu le pronostic vital en l’absence de traitement chirurgical.
Cholécystite emphysémateuse :
Rare, caractérisée par la présence de gaz au niveau de la paroi vésiculaire.
Elle est due à des germes anaérobies.
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Cholécystite toxique :
Gravissime, rare, signe de choc septique
V. Diagnostic différentiel :
1. Étage thoracique :
• Pneumopathie de la base droite ou épanchement pleural droit.
• Insuffisance cardiaque droite aigue.
• Infarctus du myocarde postéro- basal, Embolie pulmonaire droite.
2. Étage abdominal :
• Hépatite (virale, médicamenteuses, auto- immunes) et périhépatite.
• Tumeur ou abcès du foie.
• Appendicite sous- hépatique.
• Tumeur de l’angle colique droit.
• Ulcère gastroduodénal perforé.
• Pancréatite aigüe.
• Parasitose intestinale aigüe.
3. Étage rétro- péritonéal :
• Pyélonéphrite droite.
• Abcès ou tumeurs du rein droit ou de la surrénale droite.
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VI. Critères de gravité de la cholécystite aiguë lithiasique :
Les cholécystites aiguës lithiasiques sont classées en fonction de leur gravité en 3 grades,
de ces derniers dépendra la prise en charge (chirurgicale ou par drainage) de la cholécystite.
Tableau ci- dessous :
Tableau I : critères de gravité cholécystite aigue
Patients présentant une cholécystite aiguë lithiasique qui ne correspond pas
aux critères des cholécystites aiguës de gravités modérées ou sévère
Gravité faible
patients ne présentent pas notamment de défaillance multi viscérale mais
uniquement une inflammation modérée de la vésicule biliaire
- Elévation des globules blancs (> 18000/ mm3).
- Masse palpable dans l’hypochondre droit.
- Durée des signes cliniques de plus de 72H.
Gravité modérée
− Marqueurs d’infection locale comme : péritonite biliaire localisée, abcès
péri vésiculaire, abcès hépatique, cholécystite gangréneuse, cholécystite
emphysémateuse.
- Dysfonctionnement cardio- vasculaire (hypotension artérielle nécessitant
un traitement par dopamine > 5 μg/ Kg/ min ou n’importe quelle dose de
dobutamine ou noradrénaline).
- Dysfonctionnement neurologique (diminution du niveau de conscience).
Gravité sévère - Dysfonctionnement respiratoire (ratio PaO2/ FiO2 < 300).
- Dysfonctionnement rénal (oligurie, créatinémie sérique > 2,0 mg/ dl).
- Dysfonctionnement hépatique (TP- INR > 1,5).
- Dysfonctionnement hématologique (nombre de plaquettes < 100000/
mm3).
VII. Traitement :
1. Buts :
Eradiquer l’infection et sa cause
Eviter toute complication ultérieure
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2. Moyens :
2.1. Médical :
Il semble préférable de débuter les antibiotiques dès que le diagnostic de cholécystite
aiguë est posé, Idéalement cela doit être fait après des prélèvements bactériologiques sanguins
(hémocultures) réalisés si la température est supérieure à 38,5 °C ou systématiquement chez les
malades âgés ou immunodéprimés. L’antibiothérapie est au départ probabiliste par un
antibiotique actif sur les germes Gram négatif et à bonne diffusion biliaire qui doit être
administré de façon systématique à toutes les cholécystites aiguës avant la prise en charge
chirurgicale.
La durée de cette antibiothérapie n’a pas été évaluée dans la littérature.
Tableau II : Antibiotiques à bonne diffusion biliaire
- Ampicilline (1 g deux fois par jour)
- Pipéracilline : la posologie moyenne est de 200 mg/kg/ jour (soit
Pénicillines 12 g ∕j pour un adulte de poids moyen), en 3 ou 4 injections
- Pipéracilline/ Tazobactam : la posologie usuelle est 4 g/500 mg
∕8h, soit 12 g/ 1,5 g ∕j
Céphalosporines
- Céfazoline (Céfacidal®) 500 mg à 1 g ∕12h
• 1 ère génération
- Ceftriaxone (Rocephine®) 1 g par 24 heures
• 3 -ème génération
Fluoroquinolones - Ciprofloxacine (Ciflox®) 500 mg ∕12h
- Clindamycine (Dalacine®) 600 mg à 2,4 ∕j,
g répar tis-en plusieurs
Lindocosamides
prises
2.2. Chirurgical :
Le traitement est une cholécystectomie. Celle-ci peut être pratiqué par : voie
coelioscopique ou par laparotomie
• Coelioscopie
• Indication : la coelioscopie largement utilisé dans le traitement des lithiases
vésiculaires symptomatique non compliquées.
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• Limite : l’inflammation intense de la vésicule et du pédicule hépatique conduisent à
une durée d’intervention plus importante, à un risque accru de plaie de la voie
biliaire principale et à un taux élevé de conversions en laparotomie.
• Contres indications :
L’Insuffisance cardiaque majeure.
L’hypertension intracrânienne.
Les antécédents de laparotomies multiples, notamment sus-ombilicales.
• Laparotomie
La cholécystectomie est donc pratiquée le plus souvent par laparotomie sous-costale
droite. Consiste soit à une :
• Cholécystectomies par voie antérograde qui est indiqué soit :
Lorsque la vésicule est petite, dure, adhère intimement au foie et au canal
commun dans un bloc scléreux dont la dissection peut être délicate.
Ou lorsque les remaniements locaux rendent dangereux le contrôle premier du
pédicule cystique.
• Cholécystectomies par voie rétrograde, c'est-à-dire la dissection et la ligature
première des éléments du pédicule cystique (artère et canal cystique).
• Quelle que soit la voie d’abord, des prélèvements de bile intra-vésiculaire et d’un
éventuel épanchement sous hépatique doivent être réalisés.
• Lorsqu’elle est techniquement réalisable, il est recommandé d’effectuer une
cholangiographie per-opératoire afin de cartographier les voies biliaires extra
hépatiques et d’éliminer un éventuel calcul cholédocien associé.
• La pièce de cholécystectomie est systématiquement adressée en anatomopathologie
pour examen. Un drainage sous hépatique est fréquemment laissé en place (drain de
Redon, module drain-lame).
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3. Complications post opératoires :
3.1. Précoces :
• Fistule biliaire, qui se tarie le plus souvent spontanément, avec dans les cas les
plus graves un cholé-péritoine (péritoine secondaire).
• Hématome ou la collection infectée sous hépatique : ils sont traités pas
ponction et drainage sous échographie ou tomodensitométrie.
• Abcès de paroi.
3.2. Tardives :
• L’éventration sur cicatrice de laparotomie.
• Occlusion sur bride
VIII. Conclusion :
La cholécystite aiguë est une inflammation de la paroi vésiculaire plus ou moins associée
à une infection de son contenu ; c’est une urgence médico-chirurgicale ; son diagnostic est
orienté par l’examen clinique et l’échographie abdominale et Son traitement est une urgence qui
reste chirurgicale dans l’immense majorité des cas.
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Angiocholite :
I. Introduction
II. Physiopathologie
III. Diagnostic positif
IV. Etiologies
V. Formes cliniques
VI. Diagnostics différentiels
VII. Traitement
VIII. Conclusion
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I. Introduction :
L'angiocholite est une infection bactérienne de la bile et des voies biliaires, elle est liée
dans la majorité des cas à un obstacle entravant l’écoulement de la bile.
Dans plus de 90 % des cas, en rapport avec à une lithiase de la voie biliaire principale,
d’autres causes d’angiocholites sont cependant retrouvées.
L’angiocholite se manifeste dans sa forme typique par la triade de Charcot.
Le rôle de l’imagerie dans le diagnostic et la prise en charge des patients suspects
d’angiocholite est primordial.
L’angiocholite est une urgence médico- chirurgicale n’autorisant aucun retard dans la
prise en charge thérapeutique.
II. Physiopathologie :
Tout obstacle à l’écoulement de la bile entraîne une stase dans les voies biliaires
pouvant elle-même conduire à une infection. La cause la plus fréquente est la
migration d’un ou de plusieurs calculs vésiculaires qui s’enclavent dans le bas
cholédoque lorsque leur taille ne leur permet pas de franchir le sphincter d’ODDI.
Beaucoup plus rarement, l’obstacle responsable de l’angiocholite est secondaire à une
compression intrinsèque (tumeur des voies biliaires, kyste du cholédoque) ou
extrinsèque (tumeur du foie, du pancréas, du duodénum ou de la papille,
adénopathies du pédicule hépatique).
Les germes les plus fréquemment impliqués, d’origine digestive, sont : Escherichia
coli, Klebsiella, Pseudomonas aeruginosa, entérocoques et Proteus. On retrouve en
plus ou de façon isolée des germes anaérobies : Bactéroïdes fragilis et Clostridium
perfringens.
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Figure 10 : Physiopathologie de l’angiocholite aigue
III. Diagnostic positif :
1. Etude clinique :
1.1. Interrogatoire :
Il recherche la notion d’une maladie lithiasique connue, d’antécédents d’ictère,
d’épisodes douloureux du flanc droit, voire d’épisodes fébriles ou de
manipulations instrumentales.
1.2. Signes cliniques :
L’angiocholite s'extériorise sous la forme d'un tableau qui est évolutif, qui
survient en 2 à 3 jours d’évolution dans l’ordre suivant (douleur, fièvre, ictère)
La triade de CHARCOT ou de VILLARD : (~70%)
La douleur : (50- 90%)
• Elle précède la fièvre de quelques heures, elle traduit la mise en tension
brutale de la voie biliaire. Elle est peu différente d'une douleur de colique
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hépatique, elle est vive, située dans l’hypochondre droit, avec une
irradiation dorsale, et thoracique antérieure et postérieure.
• Elle peut être épigastrique, généralement plus prolongée et moins
paroxystique.
La fièvre : (90- 95%)
• Elle est toujours présente et souvent élevée (39- 40°C), elle traduit
l’infection des voies biliaires, et la décharge bactérienne
• Elle survient quelques heures après la douleur et évolue par des accès
pseudo- palustres, faite de la succession de grands pics, s'accompagne
des frissons et des sueurs.
L’ictère : (60- 80%)
• Il apparaît 12 à 48 heures après, au maximum, il est progressif,
d’intensité variable, allant d’un simple sub ictère conjonctival à l’ictère
cutanéo- muqueux, avec coloration des urines et décoloration des selles
et prurit.
1.3. Signes généraux :
La survenue d’un accès angiocholitique entraîne un retentissement plus ou
moins important sur l’état général, il est souvent noté l’apparition de signes
qui peuvent annoncer la survenue d’une forme grave :
• Altération du faciès.
• Accélération du pouls.
• Petite chute tensionnelle.
• Tachypnée.
• Troubles digestifs : nausées, vomissements.
• Oligurie, avec urines foncées.
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1.4. Examen physique :
L’examen clinique est généralement pauvre, la palpation au niveau de
l’hypochondre droit majore la douleur (Signe de Murphy), parfois on note une
hépatomégalie modérée. Le foie est plus ou moins douloureux, rarement on
peut palper une grosse vésicule tendue.
La présence d’une défense et d’une contracture localisée ou généralisée à tout
l’abdomen, traduit une cholécystite associée.
2. Examens paracliniques :
2.1. Biologie :
La NFS retrouve une hyper leucocytose, prédominant sur les neutrophiles
(>80%).
La leucopénie est un signe de gravité en cas de choc.
La CRP est augmentée (> 15 mg/ l) et la VS fortement accélérée.
Le bilan hépatique montre une cholestase ictérique avec une bilirubinémie
totale souvent très augmentée (> 17μmol/ l) prédominant sur la bilirubine
conjuguée (> 12μmol/ l).
Les PAL et les GGT sont élevés. Une cytolyse hépatique nette (ASAT et ALAT)
est en faveur d’une migration lithiasique.
Un taux de prothrombine abaissé (TP <70 %) annonce une probable
Insuffisance hépatocellulaire aiguë débutante ou peut révéler une
hépatopathie sous- jacente.
Les enzymes pancréatiques (amylasémie et lipasémie) peuvent être
augmentées mais en général à moins de trois fois la normale.
L’ionogramme sanguin permet de détecter une insuffisance rénale
fonctionnelle et les troubles hydro- électrolytiques associés.
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Des hémocultures seront systématiquement prélevées lors de la prise de
sang.
2.2. Radiologie :
La radiographie de l’abdomen sans préparation (ASP) : Elle a peu d’utilité
dans le diagnostic, tout au plus peuvent-elles montrer des opacités calciques
dans la région vésiculaire, orientant vers l’origine lithiasique de l’angiocholite.
On note parfois un aspect d’iléus de l’intestin grêle.
L’échographie hépato-biliaire : est l’examen clé : Elle met en évidence une
dilatation du cholédoque dans plus de 80 % des cas (> 8 mm de diamètre
chez le sujet non cholécystectomisé ; > 10 mm de diamètre chez le sujet
cholécystectomisé). Cette dilatation peut s’étendre aux voies biliaires intra-
hépatiques droite et gauche, de façon symétrique ou non. La voie biliaire
principale doit être explorée sur toute sa hauteur, ce qui permet
éventuellement de mettre en évidence l’obstacle en cause (calcul du bas
cholédoque, tumeur du pancréas ou du cholédoque, adénopathies). L’examen
est complété par une étude du parenchyme hépatique à la recherche d’une
possible cause à l’angiocholite (tumeur du foie, calculs des voies biliaires
intra-hépatiques, maladie congénitale des voies biliaires, parasitoses) ou de
l’une de ses complications (abcès intra-hépatique).
La tomodensitométrie (TDM) : Le scanner abdominopelvien est demandé
lorsque l’échographie suspecte une autre cause qu’une migration lithiasique :
tumeur du foie, du pancréas, des voies biliaires. En dehors de ces cas rares ou
d’un patient obèse difficile à explorer par échographie, le scanner a peu de
place en urgence dans la démarche diagnostique d’une angiocholite et risque
d’induire un retard préjudiciable dans la pris en charge thérapeutique.
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La cholangio-IRM : est aujourd’hui la technique non-invasive la plus
performante pour l’exploration des voies biliaires, la recherche d’obstruction
et la détection de calculs de la voie biliaire principale.
Figure 11 : Cholangio-IRM pour angiocholite montrant : des calculs intra cholédocien avec nette
dilatation de la VBEH avec (1) Calculs intra cholédociens (2) Duodénum
La cholangio- pancréatographie rétrograde endoscopique (CPRE) : Les calculs
de la VBP apparaissent sous forme de lacunes mobiles (sous la pression
ascendante du produit de contraste) ou immobile (calculs enclavés), le
nombre, le siège et la taille peuvent ainsi être déterminés. La sphinctérotomie
endoscopique est venue encore agrandir le champ de compétence de cette
technique, permettant l’évolution rapide d’un outil à potentiel à la fois
diagnostique et thérapeutique, ce qui a fait de la CPRE un gold standard de la
prise en charge de nombreuses pathologies dont la lithiase cholédocienne.
L’écho-endoscopie : est une technique semi-invasive qui a démontré son
efficacité dans le diagnostic des lésions de la tête du pancréas et l’exploration
des obstacles biliaires extra-hépatiques. En pratique, l’écho-endoscopie est
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devenue le « gold standard » pour le diagnostic de calcul du bas cholédoque.
Elle est capable de détecter des mini et des micro-calculs invisibles aux
autres techniques d’imagerie.
La cholangiographie directe : Les opacifications directes des voies biliaires
réalisées par voie endoscopique ou percutanée, même si elles sont toujours
considérées comme des méthodes de référence, ne sont plus, en pratique
utilisées comme méthode diagnostique. Le rôle de la cholangiographie
rétrograde endoscopique et de la cholangiographie percutanée doit être limité
à la première phase d’un geste thérapeutique.
IV. Etiologies :
Les étiologies de l’angiocholite sont multiples, on distingue :
Origine lithiasique :
• Lithiase cholédocienne.
• Lithiase intra-hépatique.
• Lithiase résiduelle.
Origine tumorale :
• Cholangiocarcinome.
• Ampullome valérien.
• Tumeur de la tête du pancréas.
• Tumeur de duodénum.
• Tumeur de la vésicule biliaire.
Origine parasitaire :
• Membranes de kyste hydatique (kyste hydatique du foie)
• Ascaris.
• La fasciola hepatica.
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Compressions extrinsèques :
• Syndrome de MIRIZZI.
• Adénopathies.
• Tumeurs de voisinage (Tumeur gastrique).
Malformations congénitales :
• Maladie de CAROLI.
• Kyste congénital du cholédoque.
• Fibrose hépatique congénitale.
Angiocholite postopératoire
Manouvres instrumentales :
• Sphinctérotomie endoscopique
• Cholangiographie endoscopique ou radiologique
Origine primitive : Septicémie / Fièvre typhoïde
Autres :
• Papillomatose des voies biliaires.
• Les fistules bilio- digestives spontanées.
• L’oddite scléreuse, pancréatite chronique.
V. Les formes cliniques :
1. La forme asymptomatique :
Découverte lors de l’exploration per-opératoire au cours d’une cholécystectomie pour
lithiase vésiculaire.
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2. La forme symptomatique mineure :
Elle se voit surtout chez le vieillard, de diagnostic très délicat, à savoir :
• La forme anictérique.
• La forme douloureuse pure.
• La forme apyrétique.
• La forme avec ictère nu.
• La forme non douloureuse.
• La forme fébrile pure.
3. Les formes évolutives ou compliquées :
3.1. Evolution favorable transitoirement
Dans de nombreux cas ; l’accès angiocholitique évolue de façon régressive
soit spontanément ; soit sous l’effet du traitement. Mais cette évolution
favorable ne préjuge en rien de l’évolution ultérieure.
3.2. Les complications précoces
Elles sont liées soit à la survenue d’un état septicémique, soit à la diffusion
locorégionale de l’infection. Elles sont de haute gravité, classiquement ces
complications septiques se dénomment : angiocholite ictéro-urémigéne.
Les complications septicémiques : à savoir :
• La septicémie.
• Le choc septique.
L’insuffisance rénale aigue :
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Elle est de gravité variable de la simple insuffisance rénale fonctionnelle rapidement
régressive après correction hydroélectrolytique ou spontanément à l’insuffisance rénale aigue
organique de très mauvais pronostic.
Les troubles neuropsychiques :
• Torpeur, somnolence, confusion.
• Agitation, délire voire coma.
Le collapsus cardio-vasculaire
Le syndrome hémorragique
Les complications locorégionales : elles sont de gravité variable, à savoir :
• La pédiculite.
• L’abcès hépatique.
• Les fistules internes.
3.3. Les complications tardives
Une cholangite sclérosante secondaire : est caractérisé par une atteinte
inflammatoire chronique des voies biliaires conduisant à l’épaississement de
la paroi avec fibrose et infiltration inflammatoire portale ou péri-portale.
La cirrhose biliaire secondaire : dont le tableau clinique n’est pas spécifique,
de même que les prélèvements biopsiques. Le diagnostic repose surtout sur
l’anamnèse et la découverte de l’obstruction.
4. La forme grave : angiocholite aigue ictéro-urémigéne
Elle réalise un syndrome septique grave associant des signes de choc toxi-infectieux,
et l’installation rapide d’une insuffisance rénale organique oligurique.
Les signes de gravités sont :
• L’insuffisance circulatoire aigue ou collapsus cardio-vasculaire.
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• Les Troubles neuropsychiques.
• L’insuffisance rénale aigue.
• Hémorragies digestives et / ou cutanéo-muqueuses.
• L’abcès du foie.
• Hémocultures positives.
C’est une urgence thérapeutique nécessitant une décompression de la voie biliaire, et
éventuellement, le recours à une dialyse.
VI. Diagnostics différentiels :
Leptospirose.
Ictère des septicémies.
Hépatite.
Abcès palustre.
VII. Traitement :
1. Buts :
Contrôler les phénomènes inflammatoires
Lutter contre l’infection
Prise en charge d’un éventuel état de choc
Assurer un bon drainage des voies biliaires
Traiter l’étiologie
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2. Moyens :
2.1. Médical :
L’antibiothérapie :
• Une antibiothérapie à large spectre est débutée dès que les hémocultures
sont réalisées (amoxicilline-inhibiteurs des b-lactamases, céphalosporines
de 2éme ou 3éme génération ou fluoroquinolones, associés à un aminoside)
en utilisant des antibiotiques à élimination biliaire, actifs contre les bacilles
Gram négatifs et administrés par voie parentale. Le choix de ces
antibiotiques pourra être modifié secondairement en fonction de la nature
du germe retrouvé à l'hémoculture et des données de l'antibiogramme.
L’antibiothérapie doit couvrir toutes les bactéries intestinales, incluant les
germes communs : E coli (39%), Klebsiella (54%), Enterobacter (34%),
Entérococcie (34%), Streptococcie D.
Le traitement des perturbations métaboliques :
• Il vise à obtenir un équilibre nutritionnel et hydroélectrique satisfaisant. La
prévention ou la correction d'une déshydratation est assurée par un apport
d'eau et d'électrolytes en quantités adaptées aux données des examens
cliniques et biologiques.
• Le maintien d'une fonction rénale correcte repose sur la correction des
anomalies circulatoires et hydro électrolytiques, le recours à l'épuration
extra-rénale est parfois nécessaire.
Le traitement des troubles de l’hémostase :
• Il est important de penser à corriger les troubles de l’hémostase, toujours
majorés par la cholestase, le traitement fait appel à la vit K1 administrée par
voir parentérale, et à l’apport de facteurs de la coagulation sous forme de
plasma frais congelé en cas de coagulation intravasculaire disséminée avec
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un taux de prothrombine < 50%. En cas de thrombopénie sévère, une
transfusion de culots plaquettaires est souhaitable.
Le traitement de l’état de choc :
• Les signes de choc éventuel sont corrigés par perfusion intraveineuse de
solutés de remplissage vasculaire. Si les signes de choc persistent et lorsque
la pression veineuse centrale (PVC) s'élève au-dessus de 15 cm d'eau
témoigne d'une incompétence myocardique, il faut recourir aux drogues
cardio et vasoactives.
2.2. Le drainage de la bile :
Deux attitudes sont aujourd’hui en cours d’évaluation :
Traitement chirurgical en urgence :
• Lorsque l’obstacle est dû à l’obstruction du cholédoque par un calcul, la
chirurgie offre l’avantage de traiter tous les problèmes en un temps :
cholangiographie puis exploration fibroscopique de la voie biliaire à
l’aide d’un cholédoscope avec extraction du ou des calculs cholédociens,
et cholécystectomie éventuellement associée à un drainage de la voie
biliaire principale (au choix : drain transcystique ou drain de KEHR).
L’intervention, habituellement réalisée par laparotomie sous costale
droite, est possible par coelioscopie, à condition de bénéficier de
l’expérience et du matériel nécessaire.
Traitement endoscopique :
• Un abord endoscopique, réalisé par les gastro-entérologues, peut être
proposé dans les 24 heures suivant le début de l’antibiothérapie et si l’état
clinique se stabilise dans l’attente. Ce traitement consiste à pratiquer une
écho-endoscopie biliaire, pratiquement dépourvue de risque, puis, si le
diagnostic de lithiase de la voie biliaire principale est confirmé, une
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cholangiographie rétrograde avec sphinctérotomie endoscopique permettant
d’extraire le ou les calculs à l’aide d’une sonde de DORMIA.
• Rarement, lorsque la bile est très purulente et épaisse, un geste
complémentaire doit être effectué par l’endoscopiste : la pose d’un drain
naso-biliaire ou la mise en place d’une endoprothèse en plastique qu’il
sera nécessaire de retirer à distance.
• La cholécystectomie sera réalisée à distance de l’épisode d’angiocholite.
2.3. Étiologique :
Le drainage biliaire en urgence permet de passer la phase aigüe de
l’angiocholite, cependant, le traitement étiologique sera discuter en fonction
de l’étiologie.
Le traitement des lithiases de la VBP :
• La sphinctérotomie endoscopique :
- La sphinctérotomie endoscopique biliaire (SE) a pour but d’assurer un
drainage biliaire efficace. Elle permet l’évacuation spontanée ou
instrumentale des calculs biliaires, des parasites. En cas d’obstacles
bilio-pancréatiques inextirpables, la SE permet la mise en place de
drains ou de prothèses.
- Indication :
Angiocholite aigue non compliquée en rapport avec :
o Une lithiase de la VBP résiduelle ou récidivante après
cholécystectomie chez les sujets âgés.
o Une lithiase de la VBP avec vésicule en place chez les sujets à haut
risque chirurgical.
Les angiocholites aigues compliquées (en premier intention).
Les angiocholites associant une pancréatite aigüe.
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- Contre-indication :
Les troubles non corrigés de l’hémostase.
Les sténoses basses de la VBP allant au-delà de la portion intra-
murale.
Les grosses lithiases de diamètre supérieur à 25 mm.
• Le traitement chirurgical :
La cholécystectomie :
o C’est le premier objectif de l’intervention. (Voir chapitre
cholécystite aigue) et qui permet d’enlever le réservoir des calculs
et d’éviter les récidives.
L’extraction de calcul, soit par :
o Voie trans-cystique : elle consiste à extraire les calculs de la voie
biliaire par le chemin qu’ils ont suivi pour y rentrer. Technique
séduisante par son apparente simplicité et son caractère atraumatique.
o Voie canalaire ou cholédocotomie : elle permet d’aborder et
d’explorer la VBP sur toute sa hauteur, y compris la portion initiale
des voies biliaires intra-hépatiques. Une courte incision
transversale ou longitudinale est pratiquée et l’évacuation des
calculs, quand elle n’est pas spontanée, est obtenue en imprimant
une pression manuelle non traumatisante sur le cholédoque
couplée au décollement duodéno-pancréatique.
Le drainage de la VBP :
o Le drainage permet de décomprimer les voies biliaires et d’éviter
ainsi l’hyperpression intra-canalaire qui est à l’origine de la
gravité des principales manifestations de l’angiocholite. Après
l’extraction des calculs, diverses façons de terminer l’intervention
sont possibles :
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• Le drainage externe : il est assuré par le drain de KEHR. Depuis son
introduction par KEHR il y a un siècle, le drain biliaire en T reste la
méthode la plus communément adoptée. Gage de sécurité, applicable
dans toutes les situations, le drain de KEHR a aussi l'avantage de
permettre un contrôle radiologique postopératoire de la VBP.
• Le drainage interne : l’anastomoses bilio-digestives : les deux
anastomoses les plus souvent utilisées sont : l'anastomose cholédoco-
duodénale latéro-latérale et l'anastomose hépatico-jéjunale latéro-
latérale sur anse en Y.
• Le drainage trans-hépatique : c’est une méthode exceptionnelle. Elle est
réservée surtout aux malades à haut risque chirurgical, chez lesquels
l’obstacle biliaire n’est pas accessible à la chirurgie d’urgence et ou à une
sphinctérotomie endoscopique.
L’origine tumorale :
En cas d’obstacle tumoral (biliaire primitif ou pancréatique), la mise en place d’une
prothèse endo-biliaire plastifiée ou métallique permet d’assurer un drainage permanent de la
bile vers le duodénum, parfois, ce drainage est transitoire en attendant une chirurgie curative de
la tumeur si bilan d’extension ne montre pas de contre-indication.
Kyste hydatique rompu dans les voies biliaires :
Le principe du traitement est de traiter le kyste hydatique du foie ainsi que la fistule
kysto-biliaire. Plusieurs techniques sont possibles (le drainage bipolaire de la VBP et de la cavité
résiduelle, le drainage type PERDROMO ou le drainage trans-fistulo-oddien). Parfois, la
sphinctérotomie si réalisée en urgence, peut-être suffisante et permet la vacuité de la VBP et le
traitement du kyste hydatique du foie lui-même.
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VIII. Conclusion :
L’angiocholite est une urgence médico- chirurgicale., Elle témoigne d’un retard
diagnostic et de prise en charge de la lithiase vésiculaire qui représente sa principale
étiologie.
Le diagnostic de l’angiocholite est avant tout clinique, avec des examens
complémentaires à visée étiologique.
L’échographie reste l’examen de première intention. Dans quelque cas difficile on a
recours à des examens plus performants.
L’angiocholite est une urgence thérapeutique qui met en jeu le pronostic vital,
nécessitant une antibiothérapie efficace et un geste opératoire rapide. Aujourd’hui le
pronostic c’est nettement amélioré avec l’avènement de l’endoscopie interventionnel,
qui constitue une alternative à la chirurgie chez les malades à haut risque.
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Pancreatite aigue :
I. Introduction
II. Physiopathologie
III. Anatomopathologie
IV. Diagnostic positif
V. Diagnostic différentiel
VI. Complications
VII. Etiologies
VIII. Traitement
IX. Pronostic
X. Conclusion
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I. Introduction :
Les pancréatites aiguës sont définies comme une inflammation aiguë pancréatique.
Les formes aiguës sévères sont caractérisées par l'existence de défaillances d'organes
et/ou d'une complication locale (nécrose ou abcès). La lithiase biliaire et l'intoxication
alcoolique sont les causes les plus fréquentes de pancréatite.
Une douleur abdominale typique et l'élévation de la lipasémie suffisent pour établir le
diagnostic.
Le pronostic de la pancréatite aiguë est variable et dépend de la gravité et le stade de
la pancréatite.
II. Physiopathologie :
Les enzymes pancréatiques sont normalement sécrétées sous forme de proenzymes
inactives et vont être activées au cours de la digestion dans la lumière duodénale.
Au cours de la pancréatite aigüe se produit de façon accidentelle une activation
prématurée des proenzymes pancréatiques au sein du pancréas. Cette auto activation
en cascade aboutit à une véritable autodigestion du parenchyme, source potentielle de
nécrose, d'apoptose et de lésions vasculaires.
La réponse inflammatoire est d'abord locale puis systémique à laquelle participe les
polynucléaires, est à l'origine de lésions viscérales pulmonaire, rénale, vasculaire,
digestive et pancréatique.
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III. Anatomopathologie :
On distingue deux formes de PA :
La pancréatite aiguë œdémateuse (80 %) dite bénigne : se caractérise par un
œdème lobulaire et interstitiel avec congestion papillaire. Elle est habituellement
d’évolution favorable avec restitution ad integrum anatomique et fonctionnelle.
La pancréatite aiguë nécrotico-hémorragique (20 %) : se caractérise par la nécrose
de toute ou une partie de la glande pancréatique et par des coulées
inflammatoires extra-pancréatiques. Le risque est alors l’infection de cette
nécrose qui est la principale cause de mortalité.
IV. Diagnostic positif :
1. Signes fonctionnels :
La douleur abdominale constitue le principal symptôme. Dans sa forme typique, elle
est de localisation épigastrique avec une irradiation postérieure ou transfixiante.
La position en chien de fusil constitue la principale position antalgique.
Des nausées, voire des vomissements en rapport avec un iléus réflexe.
2. Examen clinique :
2.1. Examen général :
On peut rencontrer des signes généraux tels que :
La fièvre, la tachycardie.
L’hypotension ou, à l’inverse, l’hypertension artérielle.
Des signes de déshydratation extracellulaire.
Un syndrome confusionnel.
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Outre la forme typique, on peut être confronté à un patient en état de choc
hémodynamique avec dyspnée en rapport à une DMV (défaillance multi-viscérale).
2.2. Examen abdominal :
On retrouve une sensibilité épigastrique voire un empâtement, rarement une
défense épigastrique.
Les bruits hydro-aériques seront rares, voire absents.
L’abdomen peut être distendu et météorisé (iléus réflexe important).
Plus rarement, on peut observer des manifestations cutanées (ecchymoses
des flancs ou péri-ombilicales) qui correspondent le plus souvent à des
signes de gravité.
3. Examen paraclinique :
3.1. Biologie :
La lipase sanguine est le seul dosage à faire pour poser le diagnostic de PA. Elle
est plus spécifique que celui de l’amylasemie. (> 3 à 5 N)
La protéine C réactive (CRP) est un marqueur important pour apprécier la
gravité de la PA. Si son taux est supérieur à 150 mg/l, cela constitue un signe
de sévérité. Elle a un rôle aussi dans la surveillance.
Le dosage de la pro-calcitonine pourrait aider au diagnostic différentiel, car
cette dernière s’élève de façon spécifique au cours des infections.
Les autres éléments de biologie à réaliser à l’entrée du patient servent pour
l’appréciation du pronostic : numération-formule sanguine (NFS), plaquettes,
bilan électrolytique sanguin avec urée et créatinine, glycémie, calcémie, lacto-
déshydrogénase (LDH), profil enzymatique hépatique et gazométrie. L’hypoxie
isolée peut constituer la seule manifestation d’une atteinte pulmonaire
débutante due à la pancréatite aigüe.
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3.2. Radiologie :
Abdomen sans préparation (ASP) : Le cliché de l’abdomen sans préparation a
peu d’intérêt, mais peut aider au diagnostic différentiel.
Echographie abdominale : L’échographie abdominale est indispensable au
diagnostic étiologique. Elle a pour but de rechercher une lithiase vésiculaire,
une dilatation des voies biliaires intra- et extra-hépatiques et, plus rarement,
un obstacle au bas de la voie biliaire principale. Toutefois, la gêne occasionnée
par les interpositions gazeuses liées à l’iléus réflexe réduit considérablement le
rendement de cet examen au début de la pancréatite aigüe.
La tomodensitométrie abdominale (TDM) :
La TDM doit être pratiquée entre 48 H et 72 heures après début de la
douleur.
À partir de l’aspect scanographique et du degré de nécrose du parenchyme
pancréatique, il a été décrit la classification de Balthazar servant à
l’évaluation du pronostic de la PA.
La tomodensitométrie apprécie en même temps :
• L’étendue des lésions pancréatiques et leur nature.
• L’étendue et le nombre des coulées de nécrose et des collections.
• La présence de lésions viscérales ou vasculaires.
• La réalisation d’un bilan étiologique peut être fait avec recherche de
calcifications pancréatiques ou de calculs biliaires.
Il est nécessaire de prévoir des scanners de réévaluation (en général, tous
les 10 à 15 jours) afin non seulement de suivre l’évolution de ces lésions,
mais aussi de détecter des signes d’infection, et/ou des complications.
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Tableau III : le score de BALTHAZAR ; critères scanno-graphiques : côtés de A à E.
Critères Grade
Pancréas normal. A (0 point)
Elargissement focal ou diffus du pancréas B (1 point)
Densification de la graisse péri-pancréatique. C (2 point)
Coulée de nécrose péri-pancréatique unique. D (3 point)
Coulées multiple ou présence de bulle de gaz au sein d’une coulée. E (4 point)
Score de Balthazar modifié :
De 1 à 10.
Associe les critères précédents cotés de 0 à 4, et un score sur 6 cotant la quantité de nécrose
pancréatique : (i) pas de nécrose : 0 ; (ii) nécrose : 0-30% = +2 ; (iii) nécrose 30-50% = +4 ; (iv)
nécrose : > 50% = +6.
Figure 12 : coupe scanographique axiale montrant une pancréatite stade E. (selon classification
de BALTHAZAR).
Imagerie par résonance magnétique (IRM) :
L'IRM est une technique bien admise pour la prise en charge des PA. L'examen est
intéressant pour l'analyse des calculs de la voie biliaire principale, la
différenciation entre les collections liées à la nécrose et les pseudo kystes et le
diagnostic d'une rupture du canal de Wirsung
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L'IRM permet la détection de l'inflammation péri pancréatique, de l'hémorragie ou
une fistule pancréatique.
Elle est recommandée après échec de l'échographie pour le diagnostic étiologique,
la recherche de micro lithiase ou pour identifier des anomalies morphologiques
des voies biliaires.
V. Diagnostic différentiel :
Ulcère gastrique.
Occlusions organiques.
Infarctus mésentérique.
Colique néphrétique.
L’infarctus du mésentère.
Infarctus du myocarde dans sa forme abdominal (infarctus postéro-inferieure).
Embolie pulmonaire.
Choc septique, cardiogénique ou hémorragique.
VI. Complications :
Les complications peuvent être d’ordre général ou locorégional :
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Tableau IV : les complications de la pancréatite aigüe.
1 Correspond à la présence d'ecchymoses en situation péri-ombilicale.
2 Se manifeste par la présence d'ecchymose ou d'une infiltration au niveau des flancs.
3 Se présente sous la forme de lésions de cystéato-nécrose sous-cutanée.
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VII. Etiologies :
Les causes les plus fréquentes de pancréatite aiguë sont :
Pancréatites aiguës biliaires
Pancréatites aiguës alcooliques.
Les autres causes plus rares sont :
Obstruction des voies excrétrices pancréatiques :
• Les tumeurs intra-canalaire papillaires mucineuses du pancréas (TIPMP),
L’adénocarcinome pancréatique, tumeur ampullaire.
• Le pancréas divisum, Le pancréas annulaire.
• Un cholédococèle, un diverticule pré-ampullaire ou un dysfonctionnement du
sphincter d’Oddi.
Pancréatites aiguës infectieuses :
• D’origine Virale : virus ourlien, virus de l’hépatite virale A, du cytomégalovirus,
des entérovirus coxsackie B et échovirus, de l’adénovirus.
• D’origine Parasitaire : les helminthiases, l’ascaris ou cestodes.
• D’origine bactériens : Mycoplasma pneumoniae, Campylobacter jejuni, Legionella,
Leptospira, Le cytomégalovirus, par Cryptococcus, par toxoplasma gondii,
Cryptospridium, Mycobacterium avium intracellulaire ou tuberculosis.
Pancréatites aiguës iatrogènes :
• Postopératoires : après chirurgie sus-méso-colique.
• Post-cholangio-pancréatographie rétrograde.
• Endoscopique.
Pancréatites aiguës médicamenteuses.
• Auto-immunes : (gastroentérites à éosinophiles, lupus érythémateux disséminé,
vascularites, périarthrite noueuse, syndrome de Gougerot-Sjögren.).
• Affections génétiques : (la mucoviscidose, la pancréatite chronique héréditaire).
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PA idiopathique (20%) : après un bilan initial réalisé au cours de l'épisode de PA, il y
a des cas où aucune étiologie évidente ne se dessine : on parle alors de « PA
idiopathique ».
Autres causes : la malnutrition, la radiothérapie abdominale, l’hyperparathyroïdie,
les pancréatites chroniques, les PA traumatiques, les PA dites « d’origine
vasculaire».
VIII. Traitement :
1. Pancréatite aiguë non grave, sans coulée de nécrose
Il est avant tout médical et symptomatique. Il est constitué d’antalgiques (morphiniques et
antispasmodiques), d’une hyperhydratation intraveineuse, d’une aspiration digestive s’il
existe des vomissements et d’une nutrition entérale continue jusqu’à cessation des
douleurs ou parentérale s’il existe une intolérance alimentaire par iléus réflexe. En
l’absence d’iléus ou de douleur abdominale, la nutrition orale est à privilégier.
2. Traitement des complications des pancréatites aiguës graves
La complication la plus grave de la nécrose et des coulées est la surinfection qui peut
survenir dès la première semaine, mais en moyenne à la troisième semaine.
Le diagnostic de surinfection est difficile à établir, mais doit prendre en compte des
critères cliniques, biologiques et radiologiques.
La confirmation d’une surinfection du liquide obtenu par ponction reste le principal élément
pour établir le diagnostic de surinfection des coulées et orienter l’antibiothérapie.
En l’absence de traitement agressif, la mortalité des coulées de nécrose infectées est
proche de 100 %.
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Il n’y a pas non plus d’indication à une antibiothérapie prophylactique. D’après une
étude publiée en 2012, l’utilisation d’une antibioprophylaxie ne semble pas avoir
d’effet sur le taux de mortalité mais pourrait diminuer la nécessité de recourir à un
traitement interventionnel ou chirurgical et le nombre de ré-opérations.
2.1. Modalités du traitement chirurgical de la nécrose
Traitement chirurgical
La nécrosectomie chirurgicale peut se faire par voie trans-péritonéale, ainsi
il faut faire l’exérèse complète de toute la nécrose pancréatique, tous les
plans anatomiques doivent être ouverts. Les procédures associées peuvent
être : une résection colique, une iléostomie, une cholécystectomie, un
drainage biliaire externe, une jéjunostomie d’alimentation ou la pose d’une
sonde de nutrition entérale. Il est primordial de drainer tous les quadrants
de l’abdomen.
La nécrosectomie peut se faire également par voie rétropéritonéale qui est
moins invasive mais ne permet pas d’explorer toute la cavité péritonéale, ni
de réaliser la cholécystectomie
Le drainage percutané guidé par échographie ou scanner
Cette technique peu invasive permet une épargne pariétale et facilite la
réalisation des drainages itératifs. Mais les fistules digestives sont
fréquentes, sans diminution de la durée de séjour.
Le drainage percutané semble insuffisant et donc contre-indiqué en cas de
défaillance d’organe.
Traitement endoscopie
Cette voie d’abord est indiquée en cas de collection dans l’arrière cavité des
épiploons. Le drainage de collection per-endoscopie s’adresse surtout à des
coulées de nécrose organisées, bien limitées ou à des pseudo-kystes.
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Sous écho-endoscopie, on réalise un drainage trans-gastrique de la coulée
de nécrose bien collectée ou du pseudo-kyste, à condition que ces derniers
soient localisés dans l’arrière cavité des épiploons.
2.2. Traitement des pseudo-kystes
Du fait de la tendance spontanée des pseudo-kystes à se résorber, le
traitement à privilégier est le traitement médical associé à une nutrition
entérale continue exclusive pendant six semaines. En cas d’échec ; on peut
réaliser une dérivation entre le kyste et l’estomac ou le duodénum par voie
endoscopique ou une dérivation chirurgicale portant sur l’estomac ou
l’intestin grêle (anastomose kysto-gastrique ou kysto-jéjunale).
2.3. Traitement de l’ictère et de sa cause
En cas d’ictère ou de cholestase persistante, le premier traitement peut être
endoscopique avec mise en place d’une endoprothèse. Les résultats immédiats
sont bons avec disparition de la cholestase dans près de 100 % des cas.
IX. Pronostic :
Il est en fonction de l’importance des complications locales et générales qu’il faudra
dépister et traiter. Certains paramètres cliniques et biologiques ont été évalués pour
essayer de prédire le pronostic. La mortalité des pancréatites œdémateuses est de
l’ordre de 1 à 5 %, Par contre celle des pancréatites aiguës graves est de l’ordre de 25
à 40% ce qui fait un taux de décès de 7 à 15% tous types de pancréatites confondus.
[115] Le pronostic des pancréatites aiguës a été toutefois amélioré au cours des dix
dernières années, grâce à une prise en charge précoce en unité de soins intensifs ou
en réanimation.
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X. Conclusion :
La PA reste une affection grave dans 20 % des cas et le pronostic est d’autant plus
engagé que la nécrose est étendue. Les progrès qui ont été faits depuis ces dernières
années dans la compréhension de la physiopathologie de la maladie et dans la prise en
charge ont considérablement amélioré ce pronostic.
Cette prise en charge ne fait pas appel à des médicaments spécifiques, mais répond à
des règles strictes de surveillance, de nutrition et de traitement des complications.
Les progrès de l’endoscopie digestive et de la radiologie interventionnelle permettent
maintenant de traiter ces complications avec peu de morbidité tout en raccourcissant
le temps d’hospitalisation.
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Peritonite :
I. Introduction
II. Classification
III. Physiopathologie
IV. Diagnostic positif
V. Diagnostic étiologique
VI. Diagnostic différentiel
VII. Traitement
VIII. Conclusion
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I. Introduction :
La péritonite est l'inflammation ou l'infection aiguë du péritoine. Elle peut être
primitive ou secondaire ou tertiaire, localisée ou généralisée. C’est une urgence
thérapeutique.
Les péritonites aiguës constituent la complication majeure des pathologies digestives,
génito- urinaires d’origine infectieuse, inflammatoire ou traumatique. Elles occupent
ainsi la troisième place des abdomens aigus chirurgicaux après l’appendicite aiguë et
les occlusions intestinales
Elles sont des affections mettant rapidement en cause l’intégrité de la plupart des
grandes fonctions vitales, les péritonites aiguës imposent à côté des gestes
chirurgicaux indiqués et exécutés à temps la mise en œuvre intensive des mesures de
réanimation. La gravité des péritonites varie suivant la durée d’évolution avant la prise
en charge, l’étiologie, le traitement, le terrain.
II. Classification :
Du fait de leur grande hétérogénéité, les péritonites ont suscité plusieurs systèmes de
classification.
1. Classification selon les circonstances de survenue :
La classification dite de HAMBOURG est la plus utilisée.
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Tableau V : Classification de HAMBOURG des péritonites
Péritonite primitive
-Péritonite spontanée de l’enfant.
-Péritonite spontanée de l’adulte (Pneumocoque, infection d’ascite etc.).
-Péritonite au cours des dialyses péritonéales. -Péritonite tuberculose.
Péritonite secondaire
-Perforation intra-péritonéale (suppuration aigüe).
-Perforation gastro-intestinale.
-Nécrose de la paroi intestinale.
-Pelvipéritonite.
-Péritonite après translocation bactérienne.
-Péritonite postopératoire : Lâchage d’anastomose. Lâchage de suture. Lâchage de moignon.
-Péritonite post-traumatique.
-Péritonite après traumatisme fermé.
-Péritonite après plaie pénétrante abdominale.
Péritonite tertiaire
-Péritonite sans germes.
-Péritonite fungique.
-Péritonite avec germes à faible pouvoir pathogène.
2. Classification selon la localisation anatomique
Les infections de l'étage sus-méso-colique concernent les affections gastriques,
duodénales et d'origine biliaire. À l'étage sous-méso-colique, ces infections regroupent toutes
les lésions du grêle, appendice et côlon.
3. Classification selon la sévérité de l'infection
L'utilisation de scores de sévérité généralistes (score APACHE ou score IGS II) ou
spécialisés (Mannheim Peritonitis Index [MPI] ou le Peritonitis Index Altona [PIA]) permet de
prédire la mortalité de groupes de patients comparables.
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III. Physiopathologie :
La réaction initiale à la dissémination microbienne provoque en quelques heures une
dilatation capillaire et une augmentation de la perméabilité péritonéale. Un
épanchement liquidien septique se forme dans la zone inflammatoire. La richesse en
fibrine de cet épanchement et les replis péritonéaux physiologiques favorisent la
localisation du processus.
Les mécanismes cellulaires anti-infectieux se déclenchent, provoquent une
phagocytose bactérienne. Si le nombre de bactéries est faible (< 10 micro-
organismes/ml), le processus demeure localisé et peut évoluer vers la guérison, la
constitution d’un plastron ou le développement d’un abcès. Sinon, le processus se
généralise à l’ensemble de la cavité péritonéale conduisant à la péritonite généralisée.
Figure 13 : réponse à la contamination péritonéale
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IV. Diagnostic positif :
1. Signes cliniques :
1.1. Signes fonctionnels :
Les douleurs abdominales diffuses d’emblée, ou localisées dans un cadrant
puis généralisées à tout l’abdomen.
Les troubles du transit à savoir :
Les nausées, parfois l’arrêt des matières et des gaz.
La fièvre 39C° - 40C°.
Les vomissements peuvent être alimentaires, bilieux, ou fécaloïdes, parfois
remplacés par des nausées.
1.2. Signes généraux :
Ils sont fonction de l’ancienneté, l’étiologie de la péritonite aiguë :
La température : en règle élevée 39 - 40 °C à l’exception des perforations
d’ulcère gastrique où la température est normale dans les six premières
heures.
L’état général est altéré.
La tension artérielle est diminuée.
Le sujet est anxieux.
Le pouls est petit et rapide.
Les signes infectieux peuvent se compliquer d’un état de choc :
tachycardie, marbrures, cyanose, oligurie à un stade avancé.
1.3. Signes physiques :
Inspection :
Le visage est plombé et prend un aspect typique dit faciès hippocratique
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L’abdomen est météorisé et le sujet tousse mal. Il y’a une diminution ou
suppression de la respiration abdominale, avec une saillie des muscles droits.
C’est un signe de grande valeur et peut imposer l’intervention chirurgicale.
Palpation : Il existe une contracture qui est la contraction permanente,
douloureuse, tonique, invincible et extensive des muscles de l’abdomen :
c’est le « ventre de bois ». Elle prédomine là où elle a commencé. Elle se palpe
les mains réchauffées, à plat, en commençant par la zone supposée la moins
douloureuse. La contracture peut être atténuée ou absente du fait d’une
maladie sous-jacente (un diabète, une immunodépression) d’une
corticothérapie, ou chez le sujet âgé. Parfois c’est la défense généralisée avec
une contraction plus limitée.
Percussion : On recherchera une disparition de la matité pré hépatique en
faveur d’un pneumopéritoine signant la perforation d’un organe creux.
Un météorisme témoigne l’iléus paralytique. Une matité hydrique déclive
témoigne un épanchement liquidien.
Le toucher rectal : déclenche une douleur vive au bout du doigt contre la
paroi antérieure du rectum.
2. Examens complémentaires :
2.1. Biologie :
NFS : hyperleucocytose à polynucléaires à l’exception de la perforation d’ulcère
dans les six premières heures. Ou Leucopénie (surtout chez sujet âgé)
Ionogramme sanguin : à la recherche de retentissement sur la fonction rénale,
et les troubles hydro électrolytique
Les hémocultures répétées en milieu aéro- anaérobie.
Un bilan hépatique complet (ASAT, ALAT, gamma GT, PAL, bilirubine totale et
conjuguée) associé à un dosage de la lipasémie sont nécessaires à la recherche
d’une complication ou d’un retentissement hépatique et pancréatique.
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Bilan préopératoire : Groupage –Rhésus ; TP, TCA ; glycémie ; radiographie
pulmonaire, ECG.
2.2. Radiologie :
L’abdomen sans préparation (ASP), l'échographie abdominale et/ou la tomodensitométrie
confirment le diagnostic et orientent le geste opératoire. La tomodensitométrie est généralement
réservée aux situations complexes ou en cas de doute diagnostique.
La radiographie de l’abdomen sans préparation (ASP) :
Elle est réalisée avec une radiographie de thorax de face (ou des clichés centrés sur les
coupoles diaphragmatiques), elles ont pour but de rechercher la présence :
Un pneumopéritoine : visible sous la forme d’un croissant clair gazeux sous-
diaphragmatique uni- ou bilatéral, signant la perforation d’un organe creux.
Une grisaille diffuse.
Des niveaux hydro-aériques. (Iléus réflexe).
Figure 14 : une radiographie de thorax de face centré sur les coupoles diaphragmatiques
montrant la présence d’un pneumopéritoine.
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L’échographie abdominale et de la tomodensitométrie :
La recherche de collections ou d'abcès intra-abdominaux (sous-phréniques,
pariéto-coliques, cul-de-sac de Douglas).
Peuvent guider la décision opératoire.
Un examen échographique ou tomodensitométrique « normal » n'élimine pas pour
autant le diagnostic.
Figure 15 : aspect scanographique d'un pneumopéritoine de grande abondance
V. Diagnostic étiologique :
On distingue les péritonites par perforations :
D’un viscère creux : estomac, duodénum, grêle, côlon ;
D’une collection abcédée : pyocholécystite, abcès appendiculaire, pyosalpinx.
1. Péritonite par perforation gastro- duodénal
1.1. Ulcère gastroduodénal
Le tableau clinique n'est pas aussi complet atypique ou fruste rendant le
diagnostic difficile comme dans le cas l'ulcère perforé bouché et les
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perforations au cours des traitements par les corticoïdes ou le
pneumopéritoine est absent dans 30% des cas. L'évolution est rapidement
favorable, mais il faut craindre celle vers un abcès sous phrénique.
1.2. Perforation du cancer gastrique :
Elle est rare. Le tableau clinique, semblable à celui de la perforation
ulcéreuse. Elle peut s'observer dans deux circonstances : au stade d’une
tumeur évoluée ou suite à un syndrome ulcéreux banal.
2. Péritonite appendiculaire :
C’est la cause la plus fréquente des péritonites infectieuses généralisées
La péritonite appendiculaire peut être le résultat de l’évolution d’une appendicite aigue
habituelle non reconnue à temps, non traitée ou traitée intempestivement par une
antibiothérapie aveugle.
Il peut également s’agir d’une infection d’évolution particulièrement rapide : c’est en
particulier le cas des péritonites généralisées d’emblée, et aussi de certaines
appendicites gangreneuses.
3. Péritonite par perforation du grêle :
Les causes les plus fréquentes sont :
La fièvre typhoïde ;
La nécrose d’une anse grêle par strangulation : bride, volvulus, invagination,
étranglement, perforation d’un diverticule de Meckel ;
L’infarctus du mésentère.
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4. Péritonite par perforation du colon
Ils sont caractérisés par :
Le début des signes dans la région hypogastrique associé aux signes infectieux ;
Leur fréquence dans les formes asthéniques chez les sujets âgés ;
Un pneumopéritoine énorme en cas de perforation diastasique ;
Leur gravité.
5. Les péritonites post‐ traumatiques :
Les péritonites aigues généralisées (PAG) par perforation traumatique sont secondaires
à des traumatismes abdominaux, ainsi on distingue les PAG après contusion de
l’abdomen, et les PAG après plaies de l’abdomen Les plaies de l’abdomen sont des
traumatismes avec rupture de la continuité pariétale abdominale. Si ces plaies
atteignent la cavité péritonéale, on parle de plaies pénétrantes, quand elles entraînent
une lésion des viscères sous-jacents, la plaie est dite perforante.
6. Péritonite biliaire :
Elles sont rares mais graves, en rapport avec la perforation d’une cholécystite
gangreneuse ou d’une pyocholécystite, les perforations tumorales et les interventions
de la voie biliaire.
7. Péritonites génitales
8. Péritonites urinaires
9. Péritonites post-opératoires
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VI. Diagnostic différentiel :
Se pose avec les autres syndromes abdominaux aigus hyperalgiques s'accompagnant
d'une pseudo- contracture.
Occlusion intestinale particulièrement le volvulus du grêle
Pancréatite aiguë dans la forme nécrotico- hémorragique
L’ulcère gastrique aigu non perforé ;
L’infarctus mésentérique ;
La colique hépatique ou néphrétique.
Les porphyries aiguës intermittentes, le purpura rhumatoïde
VII. Traitement :
1. But :
Le traitement médical en réanimation pré, per, et postopératoire corrige le choc
hypovolémique, les désordres métaboliques, les perturbations respiratoires, et lutte
contre la diffusion de l'infection.
Le traitement chirurgical vise à supprimer la lésion causale, à évacuer l'épanchement et
à drainer le péritoine.
2. Moyens :
2.1. Médical :
La réanimation : c’est le premier temps essentiel qui comporte :
La réhydratation hydro électrolytique est instituée jusqu'à l'amélioration de
l'hémodynamique qui devra être maintenue en équilibre
Les quantités à perfuser dépendent donc de l'état hémodynamique du malade.
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La réhydratation préopératoire permet d'envisager l'acte chirurgical dans
de meilleures conditions. Elle est poursuivie en per opératoire et en
postopératoire.
La transfusion de sang total ou de culot globulaire en cas d’anémie ;
L’oxygénothérapie ;
Le sondage naso- gastrique pour l’aspiration gastrique douce et continue
Le sondage urinaire pour la surveillance de la diurèse horaire
Les antibiotiques :
Elle doit être débutée dès que le diagnostic est posé. Elle doit donc être
démarrée à la phase préopératoire A cette phase, l’antibiothérapie est le
plus souvent empirique. Elle repose sur la connaissance des germes en
cause en fonction du site anatomique de la péritonite
Selon la Conférence de Consensus Française, différents schémas
thérapeutiques ont été proposés dans l’antibiothérapie empirique des
péritonites communautaires.
En absence de signes de gravité les traitements suivants sont
recommandés :
• Amoxicilline/acide clavulanique + gentamycine ou tobramycine
• Ticarcilline/acide clavulanique + gentamycine ou tobramycine.
• Céfoxitine.
• Céfotaxime ou ceftriaxone + imidazolé.
• Aminosides + imidazolé (réservés aux sujets allergiques aux bêta-
lactamines).
En cas de pronostic vital fortement engagé où une optimisation de la
bactéricide et l'absence d'impasse microbiologique sont nécessaires.
Le risque d'une infection à Pseudomonas aeruginosa, Enterobacter,
d'autres entérobactéries résistantes ou à Gram négatif non fermentant,
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doit alors être pris en compte, en particulier chez les patients ayant un
risque d'écologie bactérienne modifiée (vie en institution, antibiothérapie
préalable). Il peut alors être justifié d'avoir recours à d’autres molécules,
notamment :
• Pipéracilline/tazocilline.
• Céfépime + imidazolé.
• Imipénème.
Pour ce qui est de la Durée du traitement antibiotique :
• Dans les péritonites communautaires de forme peu sévère, un traitement
antibiotique de brève durée (< 5 jours) est suffisant. Dans les formes
communautaires graves, la durée du traitement n'est pas établie. Il est en
général poursuivi 7 à 15 jours. La reprise d'un transit digestif, le retour
de l'apyrexie et la baisse de la concentration des leucocytoses sont les
trois éléments généralement retenus pour arrêter le traitement.
• La durée du traitement dans une infection nosocomiale ou postopératoire
n'est pas clairement établie.
La rééducation :
En post opératoire le malade est placé en décubitus dorsale avec une
légère élévation de la tête par rapport aux membres inférieurs.
En outre il est recommandé une mobilisation et une levée précoce du
patient.
Ces manœuvres visent non seulement à favoriser la reprise du transit mais
aussi à minimiser les complications liées aux décubitus prolongé.
Autres
Prévention de la maladie thromboembolique par héparines fractionnées à
dose iso coagulante.
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Lutte contre la dénutrition par nutrition parentérale d’emblée puis, dès que
possible, nutrition entérale.
Prévention des hémorragies digestives : nutrition entérale, IPP.
2.2. Chirurgical :
Indications : elles sont de règle dans tous les cas dès que le diagnostic est
suspecté.
Quel que soit la pathologie, les objectifs de la chirurgie sont toujours
identiques et reposent sur cinq principes :
Identifier la source de contamination.
Supprimer la source de contamination.
Identifier les germes en cause.
Réduire la contamination bactérienne.
Prévenir la récidive ou la persistance de l’infection.
L'abord coelioscopique premier des péritonites extrahospitalières trouve ses
indications essentielles dans :
Les perforations ulcéreuses duodénales.
Les péritonites appendiculaires en l'absence de plastron ou d'iléus
paralytique important.
L'abord par laparotomie médiane peut être envisagé d'emblée :
En cas de contre- indication à la coelioscopie.
Ou si l'état hémodynamique du malade reste précaire.
Après des prélèvements bactériologiques systématiques, l'exploration de la
cavité péritonéale implique un contrôle de toutes les régions déclives et de
tous les viscères abdominaux, complété par une toilette péritonéale avec
lavage abondant.
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Conduite à tenir vis- à- vis l’agent causal : Lorsqu'un geste sur un viscère est
rendu nécessaire, on recommande en général une exérèse d'emblée complète
du foyer causal de la péritonite. La conduite à tenir vis- à- vis des extrémités
digestives après une résection viscérale n'est pas clairement codifiée. On
connaît le risque important de désunion d'une suture ou d'une anastomose
digestive réalisée en milieu septique ou chez un malade en état de choc. Il
semble donc prudent dans de telles situations de renoncer à un
rétablissement immédiat de la continuité digestive au profit de stomies. Enfin,
une hémostase rigoureuse est nécessaire car une collection sanguine en
milieu septique expose au risque d'abcès résiduel
Le drainage du site opératoire : Le drainage reste discuté. Il peut s'agir d'un
drainage passif par des lames et/ ou des drains placés en déclivité, d'un
drainage actif par des drains aspiratifs multi- perforés ou encore d'un
drainage par capillarité de type MIKULICZ.
VIII. Conclusion
Le diagnostic des péritonites est clinique ; le signe pathognomonique est la
contracture.
Les péritonites secondaires sont des urgences chirurgicales ; seule une intervention
permet une guérison dont la prise en charge ne doit pas être tardé
Le pronostic est souvent favorable sous traitement et dépend de la précocité de la
prise en charge et le terrain
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Diverticulite aigue :
I. Introduction
II. Physiopathologie
III. Diagnostic positif
IV. Evolution de la diverticulite aigue
V. Les complications de la diverticulite aigue
VI. Traitement
VII. Conclusion
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I. Introduction :
Le diverticule colique dit de type I : est une hernie de l'ensemble de la paroi colique.
C'est une anomalie rare, congénitale, souvent située au niveau du cæcum. Le
diverticule de la diverticulose du colon (DDC) dit de type II : est une hernie acquise de
la muqueuse et de la sous-muqueuse, à travers la zone de faiblesse de la paroi
musculaire du côlon que constituent les points de pénétration des vaisseaux coliques.
La diverticulite aiguë (DA) est l'inflammation et/ou l'infection d'un diverticule du côlon,
c’est une complication de la diverticulose colique ; qui reste rare dans notre contexte.
La péri-diverticulite est l'extension de phénomènes inflammatoires dans la graisse
péri-colique à la faveur d'une micro-perforation. On distingue la péri diverticulite
simple avec infiltration de la graisse péri-colique, de la péri diverticulite compliquée
(abcès, péritonite, fistule, sténose).
Le terme de para-diverticulite désigne les lésions inflammatoires de la muqueuse du
côlon contiguës à la DA.
II. Physiopathologie :
Il ne semble pas exister de lien entre le nombre de diverticules, l'étendue de la DDC et
le risque de survenue d'une complication. L'étroitesse du collet du diverticule pourrait
faciliter la rétention d'un stercolithe dans le diverticule et l'obturation de son orifice.
Une micro-ulcération, l'inflammation et l'infection du diverticule déclencheraient alors
une DA. Cependant, le rôle de la constipation qui pourrait favoriser la création et la
rétention des stercolithes n'a pas été confirmé dans l'enquête DIVERTICULA, car le
transit intestinal avant la survenue d'une DA était normal dans 60 % des cas.
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Des médicaments dits « diverticulo-toxiques » peuvent augmenter le risque de
complications diverticulaires ou leur gravité. A savoir :
Les corticoïdes.
La consommation d'AINS.
Les immunosuppresseurs.
Le risque de DA serait augmenté par l'obésité et par des facteurs alimentaires. Le rôle
du tabagisme est controversé.
III. Diagnostic positif :
1. Les signes cliniques :
La douleur est le symptôme le plus fréquent et le plus précoce. Spontanée ou
provoquée par la palpation, elle siège majoritairement dans la fosse iliaque gauche
mais peut déborder vers le flanc gauche ou la région sus pubienne.
Le transit intestinal est normal lors de la DA pour un malade sur 2, ou sur 3 ; sinon, la
diarrhée est plus fréquente que la constipation. Un arrêt des matières et des gaz est
observé dans 21 % des cas.
Des symptômes urinaires sont parfois décrits : pollakiurie ou dysurie sans infection
urinaire.
La fièvre est présente 4 fois sur 5.
Lors des DA compliquées, la palpation abdominale peut constater la présence d'une
masse abdominale, déclencher une défense ou percevoir une contracture.
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2. Les examens complémentaires :
2.1. Biologie :
Un syndrome infectieux bactérien avec hyperleucocytose à PNN.
Un syndrome inflammatoire avec élévation de Protéine C Réactive (CRP).
L'examen bactériologique des urines est normal, en dehors des cas de fistules
colo-vésicales.
2.2. Imagerie :
La radiographie de l'abdomen sans préparation :
Elle permet le diagnostic des formes de DA compliquées de perforation en
péritoine libre (pneumopéritoine) ou d'occlusion (niveaux hydro-aériques).
Le lavement colique aux hydrosolubles :
N’est plus l'examen de référence pour le diagnostic de DA.
Il permet le diagnostic de certaines complications des DA : perforations
(présence de liquide en dehors de la lumière colique, abcès (compression ou
refoulement du côlon), fistules (visualisation du trajet fistuleux).
L'échographie abdominopelvienne :
Les signes échographiques de DA sont :
• Un épaississement pariétal colique hypo-échogène (image en cible).
• Hypo-péristaltique.
Il permet d'éliminer un diagnostic d’origine gynécologique ou urologique, et
de rechercher des complications (abcès).
Le scanner abdominopelvien (TDM) :
L’examen de référence pour affirmer le diagnostic de DA.
Sa spécificité est évaluée de 75 % à 100 %, sa sensibilité de 69 à 95 %.
Le remplissage de la lumière colique par de l'air ou un lavement aux
hydrosolubles permet une meilleure définition des anomalies.
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Les anomalies péri-coliques orientent vers le diagnostic de DA sont :
• La densification ou l'infiltration de la graisse péri colique et
l'épaississement des mésos.
• Un syndrome de masse pelvien hétérogène (phlegmon) et/ou la présence
d'air ou de produit de contraste au dehors de la lumière colique (abcès péri
colique, perforation) permettent le diagnostic de complication aiguë.
La TDM peut mettre en évidence :
• Une fistule colo-vésicale.
• Une sténose colique d'allure tumorale.
• La présence d'un abcès.
La TDM est renouvelée en cas d'inefficacité du traitement médical pour décider
d'un geste instrumental de drainage ou d'une intervention chirurgicale.
La coloscopie :
N’a pas sa place dans l'exploration diagnostique initiale d'une DA.
Les signes endoscopiques de DA sont l'œdème et l'érythème de la paroi
colique, associés à un bombement sous muqueux d'où peut sourdre du pus.
La coloscopie est proposée à distance d'une première poussée de DA pour
éliminer une pathologie colique associée (cancer ou polype ...).
Figure 16 : image endoscopique d’une diverticulose sigmoïdienne. Multiples diverticules
sigmoïdiens sans signes d’inflammation ou d’hémorragie.
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IV. Evolution de la diverticulite aigue :
La guérison de la poussée de diverticulite est l'évolution la plus fréquente après
traitement médical.
Les facteurs prédictifs de complications immédiates (échec du traitement médical et/ou
intervention lors de la première poussée) sont également des facteurs prédictifs de
récidive à long terme :
La présence d'air ou de produit de contraste extra digestif ou d'un abcès en TDM.
L'âge inférieur à 50 ans.
La prise de corticoïdes et/ou de traitements immunosuppresseurs et/ou les
circonstances de leurs prescriptions.
V. Les complications de la diverticulite aigue :
L'abcès diverticulaire.
La péritonite généralisée.
La fistule diverticulaire.
La fistule sigmoïdo-vésicale est la plus fréquente.
Les fistules colo-vésicales diverticulaires.
En dehors de la vessie, tous les organes voisins du côlon peuvent être concernés.
La sténose colique organique d'origine diverticulaire.
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VI. Traitement :
1. Médical :
Il n'existe aucune étude contrôlée validant le traitement médical d'une DA. Les
principes sont, en dehors de la prise en charge habituelle d'un malade infecté
(hydratation, surveillance ...) :
La mise au repos du côlon : en fonction de la gravité des symptômes.
Régime sans résidu.
Perfusion intraveineuse.
L'aspiration naso-gastrique non systématique est le traitement symptomatique
d'une occlusion ou de vomissements répétés.
Le traitement de la douleur : antispasmodiques, antalgiques non-AINS, vessie de
glace sur la fosse iliaque gauche.
L'antibiothérapie : Le choix de ou des antibiotiques doit tenir compte de
l'exposition du malade à d'autres antibiothérapies dans les mois qui ont précédé la
poussée de diverticulite et de la pression de sélection secondaire à ces
antibiothérapies antérieures qui ont pu modifier la flore colique. La voie d'abord
(entérale ou parentérale) et la durée du traitement seront guidées par la gravité
initiale de la DA et son évolution immédiate.
La surveillance du traitement médical est clinique sur l'évolution de la douleur, des
signes abdominaux, du transit intestinal, de la température et biologique sur
l'évolution de la leucocytose à polynucléaires et du syndrome inflammatoire (VS,
CRP). La persistance d'anomalies cliniques et biologiques au-delà des 48 heures est
un facteur prédictif d'évolution compliquée.
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Tableau VI : l’antibiothérapie en fonction de la gravité de la diverticulite.
2. Chirurgical :
2.1. En dehors des complications aiguës : la colectomie prophylactique :
Il s'agit d'une indication chirurgicale proposée à un malade guéri d'une DA par
un traitement médical et ne présentant pas de complication : son but est de
prévenir une récidive ou une complication secondaire. Elle est le plus souvent
réalisée 2 à 3 mois après l'épisode aigue.
La colectomie prophylactique est indiquée :
Pour l'European Association for Endoscopic Surgery après 2 poussées de
MDC symptomatiques ou après une poussée si le malade doit prendre un
traitement immunosuppresseur au long cours.
Pour l'American College of Gastroenterology après 2 poussées de DA non-
compliquées ou après 1 poussée de DA documentée pour les malades
jeunes ou immun-supprimés.
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Pour l'American Society of Colon and Rectal Surgeons après 2 poussées de
DA non-compliquée documentées ou après 1 poussée de DA compliquée
documentée (ou non-compliquée si malade jeune).
2.2. Diverticulite compliquée
Le traitement d'une diverticulite aiguë compliquée est en fonction des
conditions générales et des conditions locales.
Les abcès diverticulaires : Sont une indication aux procédés de drainage
percutané sous contrôle échographique ou TDM. Ce dernier est proposé
pour améliorer l'efficacité du traitement médical et permettre
ultérieurement une chirurgie de résection-anastomose en un temps.
Les sténoses coliques : Qui justifient une intervention sont les sténoses
cliniquement significatives et celles pour lesquelles les investigations
préopératoires n'ont pas permis d'éliminer formellement un cancer colique
associé.
Les fistules : Le traitement des fistules est le plus souvent électif, à distance
de la poussée inflammatoire initiale, et associe la résection sigmoïdienne avec
rétablissement immédiat de la continuité et la cure de la fistule : selon
l'organe concerné, fermeture du pertuis vésical, plus souvent que cystectomie
partielle, résection segmentaire du grêle, hystérectomie, etc.
Péritonite généralisée : L'attitude à adopter devant une péritonite
généralisée est controversée entre les partisans d'une chirurgie d'exérèse
sigmoïdienne d'emblée avec colostomie terminale et ceux d'une chirurgie
plus conservatrice associant une suture de la perforation colique avec
drainage au contact et colostomie d'amont. La première option nécessite
un rétablissement ultérieur de la continuité digestive, la seconde une
colectomie sigmoïdienne secondaire.
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2.3. Colectomie sous coelioscopie et diverticulite sigmoïdienne :
Il n'existe pas d'étude randomisée comparant la chirurgie par laparotomie et
par laparoscopie dans la DA sigmoïdienne.
Les arguments en faveur de la voie d'abord coelioscopique pour l'exérèse du
côlon sont la diminution des douleurs postopératoires, la reprise plus rapide
de l'alimentation orale et du transit intestinal, la diminution des durées
d'hospitalisation, la réduction du préjudice pariétal et la reprise plus rapide
des activités physiques et professionnelles.
Les arguments contre la voie d'abord coelioscopique sont l'augmentation de
la durée et du coût direct des opérations, un taux d'échecs (conversions) en
laparotomie voisin de 30 % (extrêmes 10 % - 53 %) et une morbidité
spécifique notamment en phase d'apprentissage technique
VII. Conclusion :
En dépit de sa fréquence croissante, en particulier dans les pays au mode de vie
occidental, la diverticulite sigmoïdienne est un domaine peu exploré par la recherche clinique. La
reconnaissance de la TDM comme outil de référence diagnostique et pronostique est une
avancée récente. Parmi les thèmes de recherche prioritaires devraient figurer les modalités du
traitement médical curatif, les possibilités de traitement médical préventif d'une récidive et les
indications à la chirurgie prophylactique, quelle qu'en soit la voie d'abord.
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Ingestion de produit caustique:
I. Introduction
II. Physiopathologie
III. Anatomopathologie
IV. Diagnostic positif
V. Diagnostic différentiel
VI. Complications
VII. Etiologies
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I. Introduction :
L’ingestion de produits caustique est une pathologie sévère, nécessitant le recours à
des techniques chirurgicales spécifiques et à une réanimation parfois lourde par des
équipes spécialisées.
Elle est grevée d’une mortalité immédiate et retardée de 10 % et le délai de prise en
charge impacte le pronostic vital.
Les produits caustiques en cause sont principalement les acides forts (pH< 2), les
bases fortes (pH> 12) et les oxydants.
La fibroscopie œsogastrique est l’élément diagnostique essentiel et détermine le
pronostic et la prise en charge thérapeutique.
Cette pathologie nécessite donc une prise en charge immédiate et pluridisciplinaire :
médecins urgentistes, réanimateurs, gastro-entérologues, oto-rhino-laryngologistes,
chirurgiens viscéraux et psychiatres.
II. Physiopathologie :
Les produits caustiques sont des substances corrosives susceptible d’entraîner par
leur action chimique ou physico-chimique, des lésions tissulaires. Ils sont très
nombreux, et leur ingestion provoque des dégâts tissulaires pouvant aller de la simple
irritation de la muqueuse à la nécrose totale d’un segment digestif ou bronchique
intéressé.
L’étendue et la gravité des lésions dépendent de l’effet corrosif du produit qui est
déterminé par son Ph, son pouvoir oxydant, la viscosité du produit, l’adjonction
d’agent tensioactif et la concentration
Les acides entrainent une « nécrose de coagulation » : prédominent sur l’estomac
Les bases entrainent une « nécrose de liquéfaction » : prédominent sur l’œsophage
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Tableau VII : la nature des produits ingérés et leurs effets sur le tube digestif
- Les bases fortes ont un pH supérieur à 13 et induisent
des brûlures sévères, même lorsqu'elles sont ingérées
en faible quantité (une à deux gorgées). Cependant,
- soude caustique leur ingestion massive induit une nécrose oeso-
- L'ammoniac gastrique diffuse.
- La potasse - L'ammoniac induit une gastrite hémorragique
Les bases
- permanganate de superficielle qui peut conduire à une gastrectomie
potassium d'hémostase.
- La potasse et le permanganate de potassium, ingérés
le plus souvent sous forme de comprimés, ont un
tropisme gastrique. L'exérèse des comprimés par
endoscopie permet d'en limiter la causticité.
- acide chlorhydrique Les acides forts ont un pH inférieur à 1 et leur
- acide sulfurique concentration est variable selon les produits. Les formes
- acide nitrique concentrées ont une causticité semblable à celle des
Les acides - acide phosphorique bases fortes. En cas d'ingestion massive, les lésions
- acide fluorhydrique sévères sont localisées préférentiellement en distalité,
- acide borique sur l'estomac et le duodénum, en raison de la grande
fluidité de ces produits
L'eau de Javel est le principal oxydant improprement
Les - L'eau de Javel ingéré en France et, la plupart du temps, il s'agit
oxydants d'ingestion de formes diluées qui n'induisent
qu'exceptionnellement des lésions sévères
III. Prise en charge en urgence :
La prise en charge précoce de ces patients doit atteindre quatre objectifs :
Ne pas aggraver les lésions caustiques.
Contrôler et traiter les défaillances d'organes.
Traiter les effets systémiques éventuels.
Réaliser un bilan lésionnel
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1. En préhospitalier :
Il convient d'ôter les vêtements souillés et de laver la peau atteinte, de mettre en place
un abord vasculaire, de maintenir l'oxygénation du patient soit par oxygénothérapie
au masque, soit par intubation orotrachéale en cas de détresse respiratoire associée.
Il faut également assurer l'analgésie du patient, avec des produits non sédatifs chez un
patient en ventilation spontanée et le diriger en position proclive à 45° vers une
structure multidisciplinaire (réanimation, chirurgie digestive, endoscopie digestive et
bronchique). Un transport en service mobile d'urgence et de réanimation (SMUR)
s'avère nécessaire pour les produits les plus corrosifs.
Plusieurs gestes sont à éviter, car ils peuvent aggraver les lésions initiales. Ainsi sont à
proscrire : le décubitus dorsal, les lavages gastriques, la mise en place d'une sonde
gastrique, les vomissements induits qui exposent à une aggravation des lésions par «
second passage » du produit sur la muqueuse et entraînent un risque d'inhalation.
L'absorption de boissons, d'agents neutralisants comme le lait (risque d'inhalation,
réactions exothermiques) ou le charbon activé (qui perturbe l'analyse endoscopique
par la coloration de la muqueuse qu'il induit) est également déconseillée. Aucun
antidote n'est efficace. Il est utile de conserver le flacon pour analyse toxicologique.
2. Traitement médical intra-hospitalier
Le traitement médical intra-hospitalier est symptomatique et vise à maintenir
l'homéostasie, à combattre les détresses vitales et à permettre le bilan lésionnel. Le
monitorage des fonctions respiratoire, hémodynamique, neurologique est mis en place.
L'anamnèse s'attache à établir certaines notions essentielles : ingestion accidentelle ou
volontaire, nom, nature, forme (solide, liquide, gel, paillettes, comprimés) et volume
(deux gorgées = 50 ml) du produit ingéré, heure de l'ingestion, intoxication alcoolique
ou médicamenteuse associée.
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3. Bilan lésionnel :
3.1. Le bilan clinique
Les signes fonctionnels
Les principaux signes fonctionnels concernent les sphères ORL (douleur ou
sécheresse buccale, hypersialorrhée, salive sanguinolente, dysphagie,
odynophagie, troubles de la déglutition, dyspnée laryngée ou dysphonie)
ou digestive (douleur abdominale, douleur rétro-sternale ou épigastrique,
vomissements, hématémèse).
L’examen clinique
L'examen clinique évalue en premier lieu le retentissement sur les
fonctions vitales :
• Neurologique : conscience et score de Glasgow.
• Respiratoire : fréquence, amplitude, dyspnée, auscultation, palpation,
cyanose.
• Circulatoire : fréquence cardiaque, pression artérielle, marbrure
L’examen clinique recherchera :
• Une détresse circulatoire.
• Une détresse respiratoire qui peut être liée :
Une obstruction de la filière respiratoire.
Une atteinte parenchymateuse secondaire à une pneumopathie
d'inhalation ou à l'ingestion de caustiques volatils.
Une acidose métabolique franche, apparaissant au décours d’une
intoxication massive par un acide fort concentré.
• Un état d’agitation provoqué par l’hypoxie et la douleur.
• Les signes de perforation œsophagienne (emphysème sous-cutané, douleur
thoracique à irradiation dorsale) ou gastrique (contracture abdominale).
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L’examen ORL : un examen ORL est réalisé en urgence en cas de dyspnée
aiguë. Cette dyspnée peut être liée soit à une obstruction laryngée par un
œdème local, lequel cède en général sous corticothérapie intraveineuse à
fortes doses, soit à une destruction du carrefour pharyngolaryngé,
imposant en urgence une intubation ou une trachéotomie.
L'examen cutané : peut révéler des brûlures cutanées ou oculaires
associées, des signes de phlébotomies.
3.2. Le bilan paraclinique
Biologie :
Le bilan sanguin initial comprend : ionogramme sanguin, urée, créatinine,
créatines phosphokinases (CPK), lactodéshydrogénase (LDH), calcium,
phosphore, magnésium, numération-formule sanguine (NFS)-plaquettes,
hémostase, recherche de toxiques, alcoolémie, gaz du sang selon la
gravité. Ce bilan est complété en fonction de la nature de l'intoxication. Il
est recommandé de faire un dosage de beta human chorionic
gonadotropin (β-HCG) chez les femmes en âge de procréer. Un
électrocardiogramme (ECG) est réalisé à la recherche de stigmates de
troubles ioniques (hypocalcémie, hypomagnésémie, hyperkaliémie).
Radiologie :
Le bilan radiologique standard :
• Il est succinct et vise à rechercher des complications : cliché de thorax de
face et cliché d'abdomen sans préparation centrée sur les coupoles à la
recherche de signe de perforation (pneumo médiastin, pneumothorax), qui
contre-indique la réalisation de la fibroscopie digestive et impose un geste
chirurgical d'emblée.
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• Une ingestion supérieure à 150 ml d'acide ou de base forte (un verre) signe
une ingestion massive et est un signe de gravité de même qu'une
péritonite, un emphysème sous-cutané, une hématémèse, une acidose
métabolique, une hypoxie et un état de choc.
L’endoscopie digestive :
• La fibroscopie oeso-gastrique est l'élément diagnostique essentiel et
détermine le pronostic et la prise en charge thérapeutique. (Classification
des lésions selon ZARGAR et AL.).
• Idéalement, l'endoscopie doit être réalisée entre la 3éme heure (délai au-
delà duquel les lésions sont maximales pour les acides et les bases fortes)
et la 6éme heure (Pour ne pas retarder une éventuelle prise en charge
chirurgicale) qui suit l'ingestion. En cas d'ingestion d'eau de Javel, de
formol ou d'ammoniac, les lésions peuvent être évolutives pendant 24
heures et il peut être indiqué dans ces cas de renouveler l'examen au-delà
de ce délai
Tableau VIII : la classification endoscopique des lésions selon ZARGAR et AL.
La fibroscopie trachéobronchique :
• Il est réalisé en cas de lésions de nécrose (grade IIIa et IIIb) des deux tiers
supérieurs de l'œsophage ou s'il existe des signes fonctionnels respiratoires.
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• Elle est réalisée de préférence sur un patient intubé. Deux types de lésions
peuvent être vus :
Les brûlures par inhalation sont diffuses, mais principalement
localisées au niveau de la trachée et de la bronche souche droite.
Les brûlures par diffusion médiastinale, à partir de l'œsophage,
touchent plutôt la face postérieure de la trachée et de la bronche
souche gauche, ou la carène. La présence d'une brûlure par diffusion
modifie la stratégie opératoire.
La place de la tomodensitométrie en urgence :
• Une étude préliminaire a montré une excellente corrélation entre trois
critères TDM (absence de visualisation de la paroi œsophagienne et de la
graisse péri-œsophagienne au temps sans injection et absence de prise de
contraste de la paroi œsophagienne après injection de produit de
contraste) et la présence d'une nécrose transmurale de l'œsophage en
anatomopathologie.
• Les premières analyses des résultats de l'intégration de la TDM dans
l'algorithme thérapeutique montrent qu'un traitement conservateur peut
être réalisé sans risque de complication précoce dans certains stades IIIB.
Actuellement, la TDM n'est indiquée qu'en cas de grade IIIB, puisqu'elle
n'aide à la décision thérapeutique que dans cette indication.
4. Les signes de gravité :
Des éléments de gravité peuvent être relevés dès le bilan initial, ils comprennent :
Une ingestion massive (> 150 ml) d'un acide ou d'une base forte.
Des signes de péritonite et de perforation d'un organe creux.
Atteinte d’une ou plusieurs fonctions vitales.
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Un état de choc.
Une hypoxie, Une acidose.
Des troubles psychiques (confusion, agitation).
Les examens biologiques sont très perturbés, témoins de la gravité de l’atteinte
tissulaire.
Troubles de crase CIVD, fibrinolyse, insuffisance rénale.
Les critères endoscopiques de gravité restent les critères majeurs.
5. Traitement chirurgical spécifique des lésions caustiques :
Chez les patients porteurs d'un stade IIIb de l'oesophage et chez lesquels il existe des
arguments pour une nécrose transmurale de l'oesophage en TDM, il est indiqué de
réaliser une œsophagectomie en urgence. Celle-ci est systématiquement précédée
d'une endoscopie trachéo-bronchique. En l'absence de nécrose trachéo-bronchique de
contiguïté, l'œsophagectomie est réalisée par stripping par une double voie d'abord
abdominale et cervicale.
En présence d'une nécrose trachéo-bronchique de contiguïté, l'œsophagectomie est
réalisée par thoracotomie droite et un patch pulmonaire est utilisé pour couvrir la zone
de nécrose trachéale
Chez les patients porteurs d'un stade IIIB de l'estomac, une laparotomie exploratrice
est réalisée. L'exploration doit surtout porter sur la face postérieure de la grosse
tubérosité gastrique, après ouverture de l'arrière-cavité des épiploons et l'antre, là où
les lésions sont maximales.
Elle consiste à rechercher une nécrose transmurale de la paroi gastrique qui conduit à
la réalisation d'une gastrectomie totale avec anastomose oeso-jéjunale dans le même
temps opératoire en l'absence de lésions œsophagiennes sévères. Cependant, une
œsophagectomie est le plus souvent réalisée dans le même temps. En cas de nécrose
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intra-abdominale étendue, il est licite d'étendre la résection digestive au duodéno-
pancréas, au côlon et à l'intestin grêle.
L'extension de la nécrose au-delà de l'oesophage et de l'estomac peut être constatée
d'emblée, mais peut aussi survenir les jours qui suivent la première intervention et la
moindre dégradation clinique secondaire après oesogastrectomie doit faire discuter
une réintervention.
IV. Le suivi thérapeutique :
À distance de la chirurgie d'urgence, les patients doivent bénéficier d'un
rétablissement de la continuité digestive. De même, certains patients non opérés en
urgence évoluent vers une sténose constituée de l'oesophage ou de l'estomac, ou
présentent des lésions séquellaires laryngo-pharyngées.
La prise en charge de ce type de patient sera réalisée après une évaluation qui
nécessite un examen clinique (poids, alimentation, régurgitation...), un bilan
endoscopique digestif, un bilan lésionnel ORL, et éventuellement un transit pharyngo-
oeso-gastrique. Cette évaluation sera effectuée au mieux au troisième mois.
V. Les séquelles tardives :
Les principales séquelles tardives après ingestion de caustique sont les sténoses. Leur
traitement peut être endoscopique ou chirurgical.
Les sténoses œsophagiennes :
Traitement prévention : Plusieurs traitements ont été proposés pour diminuer le
risque de sténose séquellaire après ingestion de substance caustique, mais aucun
n'a jamais fait réellement la preuve de son efficacité. (La corticothérapie,
l’antibiothérapie, Le sucralfate).
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Traitement non opératoire :
• Dilatation endoscopique à la bougie ou au ballonnet.
• Injections locales de corticoïde.
• Incisions per-endoscopique, Prothèse extractible.
Les sténoses gastriques : Le traitement de première intention est chirurgical : Une
antrectomie avec anastomose gastroduodénale ou gastro-jéjunale est préférée à la
dérivation gastro-jéjunale
Les séquelles respiratoires :
Les pneumopathies sévères à répétition.
Les sténoses trachéales secondaires.
Atélectasie, pneumothorax.
La dégénérescence maligne (cancer de l’oesophage, cancer de l'estomac).
L’hémorragie digestive supérieure : rare, mais potentiellement grave.
Autres complications :
Les fistules oeso-trachéales ; gastro-coliques. (Surtout l’ingestion d’eau de javel)
Les fistules entre l’oesophage et l’aorte thoracique : rare.
VI. Conclusion :
L'ingestion d'un produit caustique est une urgence médicochirurgicale nécessitant une
prise en charge multidisciplinaire (réanimateur, chirurgien digestif et gastroentérologue).
La difficulté initiale réside dans l'appréciation de la gravité des lésions digestives et
dans la décision opératoire qui en découle. Si la mortalité est de l'ordre de 10 %, la
morbidité est extrêmement lourde de par les pneumopathies d'inhalation itératives et
les séquelles fonctionnelles digestives qui retentissent grandement sur l'alimentation
du patient, son état psychique et entraînent des hospitalisations prolongées.
Cependant que le meilleur traitement préventif semble résider dans l'information de la
population sur la dangerosité du déconditionnement des produits caustiques, et dans
un suivi psychiatrique durable des patients à risque.
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Ischemie intestinale : infarctus mesenterique :
I. Introduction
II. Physiopathologie
III. Diagnostic positif
IV. Diagnostic différentiel
V. Traitement
VI. Conclusion
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I. Introduction :
L'ischémie mésentérique est une urgence diagnostique et thérapeutique rare associée
à une mortalité globale redoutable. Elle implique une prise en charge pluridisciplinaire
par les urgentistes, les radiologues, les chirurgiens vasculaires et viscéraux et les
anesthésistes-réanimateurs.
Elle regroupe des pathologies vasculaires artérielles ou veineuses, occlusives ou non
occlusives, des réseaux mésentériques supérieurs et mésentériques inférieurs. Cette
diversité étiologique en fait une difficulté diagnostique par la multiplicité des
présentations cliniques.
L'objectif essentiel de la prise en charge est la rapidité diagnostique pour une
revascularisation précoce, avant l’installation des lésions intestinales nécrotiques
irréversibles après quelques heures seulement d'ischémie.
II. Physiopathologie :
Dans les premiers temps suivant la diminution de l'apport sanguin mésentérique,
l'hypoperfusion est compensée par une vasodilatation réactionnelle, un recrutement
capillaire et par l'ouverture quasiment immédiate des voies de circulation collatérales.
Ces mécanismes permettent d'augmenter l'extraction et de maintenir une
consommation d'oxygène viable.
En dessous de 40 mmHg de pression de perfusion mésentérique, le système nerveux
sympathique et le système rénine- angiotensine annulent la vasodilatation
compensatoire au profit de la circulation centrale et l'apport en oxygène aux villosités
intestinales chute. On considère le seuil de 50 % comme seuil d'apport en oxygène «
critique », en deçà duquel les cellules de la muqueuse et de la sous-muqueuse
basculent de la glycolyse aérobie vers la glycolyse anaérobie avec consommation
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d'adénosine triphosphate (ATP) et production cellulaire de lactates. Une restauration
de la perfusion tissulaire permettrait à ce stade une réparation cellulaire ad integrum.
En cas d'ischémie prolongée, l'épuisement des stocks d'ATP conduit à des altérations
du cytosquelette des cellules épithéliales, une désorganisation de leurs jonctions
serrées et à un arrêt des pompes énergétiques enzymatiques. La cellule intoxiquée par
les apports hydroélectrolytiques se ballonise. À ce stade, l'évolution est irréversible
vers la mort cellulaire.
L'extension de la nécrose devient transmurale, s'étendant progressivement de la
muqueuse à la sous-muqueuse, puis en profondeur. La paroi intestinale devient
perméable, entraînant le sepsis et la défaillance multiviscérale.
III. Diagnostic positif :
1. Présentation clinique :
La douleur abdominale brutale, à type de crampe, souvent disproportionnée par
rapport aux signes de l’examen physique, n’est pas constante. Elle touche l’ensemble
de l’abdomen mais prédomine en zone péri-ombilicale et au niveau de la fosse iliaque
droite ; elle est associée à une agitation et une anxiété, voire à l’extériorisation de
selles diarrhéiques par une exacerbation du péristaltisme. L’association douleur
abdominale brutale, vomissements et/ou diarrhée et embolie d’origine cardiaque
représente une triade classique. Les signes généraux sont inconstants. Il existe une
discordance entre l’intensité de la douleur, l’agitation et la pauvreté de l’examen
clinique.
Secondairement, on évoque l’infarctus mésentérique sur la présence d’une distension
abdominale avec disparition des bruits hydro-aériques, d’une défense et
éventuellement d’une diarrhée sanglante. Une distension abdominale inexpliquée ou
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un saignement digestif peuvent être les seuls signes d’appel en particulier au cours
des atteintes non occlusives.
Au stade d’infarctus mésentérique, les signes cliniques, décrits par HENRI MONDOR,
sont bruyants. La douleur est permanente, exacerbée par des paroxysmes qui sont de
plus en plus rares. Les vomissements sont abondants, fétides, fécaloïdes, en faveur
d’une occlusion. Les épisodes de diarrhée sont plutôt sanglants, puis survient un arrêt
des matières et des gaz. L’examen clinique note un abdomen distendu atone, la
percussion un météorisme mat, l’auscultation un silence sépulcral et au toucher rectal
des rectorragies. L’évolution se fait vers une défense puis une contracture. Il survient
rapidement une altération de l’état général avec un teint gris, un état de collapsus, une
hyperthermie, une déshydratation évidente, une oligo-anurie, une anxiété avec
agitation, et une polypnée.
Tableau IX : les signes cliniques de l’ischémie mésentérique en fonction de la cause
Thrombose Thrombose Ischémie non Colite
Embolie artérielle
artérielle veineuse occlusive ischémique
-Début
-Nausées -Rien
progressif -Rien
-Vomissements -Douleur -Douleur
-Distension -Distension
-Diarrhée transitoire abdominale : continue/ diffuse
abdominale abdominale
-Selle sanglante Intense Brutal -Distension
-Déshydratation -Diarrhée
-Distension continue abdominale
transitoire sanglante
abdominale -nausées
-Selle sanglante
2. Les examens complémentaires :
2.1. Biologie :
Aucun paramètre biologique sensible et spécifique n'est validé pour le
diagnostic d'ischémie mésentérique. Cependant, Ils ne fournissent que des
éléments d'orientations, à savoir :
• Une hyperleucocytose, une hémoconcentration.
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• Une hyperphosphorémie initiale puis hypophosphorémie.
• Une augmentation LDH, aspartate-aminotransférases, alanine-
aminotransférases, souvent des créatine-phosphokinases (CPK).
• Une hyper-amylasémie malgré l'intégrité du pancréas.
Les critères de gravité biologiques sont les suivants :
• Acidose métabolique, avec hyper-lactatémie tardive.
• Insuffisance rénale aiguë fonctionnelle sur déshydratation ou organique par
nécrose tubulaire aiguë à un stade plus avancé.
• Coagulation intravasculaire disséminée.
Les autres biomarqueurs sont :
• Les D-dimères qui semblent avoir une bonne valeur prédictive négative.
• Le D-lactate, l'alphaglutathion S transférase, l'intestinal fatty acid binding
protein et la créatine kinase BB.
• Les isoenzymes 1 à 4 de la LDH et l'isoenzyme hépatique de la phosphatase
alcaline.
• Les concentrations de glucose (Cglucose) et de lactate (Clactate).
2.2. Radiologie :
L’abdomen sans préparation : Il peut cependant, orienter sur la présence
d'une complication de l'ischémie mésentérique : iléus réflexe, grisaille diffuse,
pneumopéritoine.
La tomodensitométrie spiralée avec injection de produit de contraste :
• L’examen le plus informatif dans la prise en charge diagnostique. Sous
réserve d’une fonction rénale correcte.
• Elle permet d'éliminer les diagnostics différentiels des douleurs abdominales.
• Les images sans injection intraveineuse permettent de repérer des
calcifications vasculaires, une hémorragie intra-murale et un iléus
pratiquement toujours présent en cas d'ischémie veineuse.
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• Les images avec injection de produit de contraste permettent l'identification
de thrombus artériels ou veineux, d'un épaississement pariétal, d'un
rehaussement muqueux, d'un épanchement et d'anomalies de perfusion
d'autres organes. En cas d'ischémie artérielle complète, un défaut de
rehaussement de la paroi intestinale, un signe de la paroi virtuelle et un
épanchement spontanément dense sont visualisés. À un stade plus avancé,
une aéroportie, une aéromésentérie et une pneumatose pariétale sont en
faveur d'une nécrose transmurale.
L’artériographie :
• L'artériographie demeure un examen capital, notamment dans la prise en
charge thérapeutique. Son intérêt au bloc opératoire de chirurgie vasculaire
est indéniable pour une évaluation en temps réel de la vascularisation
mésentérique.
• Elle permet, seule ou en complément d'une intervention chirurgicale, la
revascularisation d'axes artériels occlus par : injection intra-artérielle de
vasodilatateurs, thrombolyse in situ, angioplastie avec ou sans stent.
L’imagerie par résonance magnétique (IRM) :
• L'IRM est un examen non invasif et sans nécessité d'injection de produit de
contraste iodé néphrotoxique. Et qui permet de localiser des signaux hyper-
intenses, après épreuve d'ischémie-reperfusion, dans le foie, les reins et le
plasma, traduisant la perméabilité de la barrière intestinale et la
translocation bactérienne.
• Cependant, il semble difficile de préconiser une IRM en routine devant toute
douleur abdominale suspecte.
L’endoscopie digestive
• La coloscopie est fondamentale dans le diagnostic d'ischémie colique. Elle
n'a, en revanche, pas d'intérêt dans le diagnostic d'ischémie du territoire
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mésentérique supérieur, car le grêle n'est pas accessible à cet examen
(réaliser si urgence différée, pas de diagnostic évident ; et en l’absence
d’état de choc). Trois stades endoscopiques sont décrits :
Stade 1 : œdème et érythème de la muqueuse.
Stade 2 : ulcérations non nécrotiques, reposant sur une muqueuse
œdématiée.
Stade 3 : nécrose extensive avec aspect gris-noir du côlon.
L’échodoppler artériel : L'échodoppler artériel n'est pas utilisé en examen
diagnostique de l'ischémie aiguë. Sa place est, en revanche, très importante
dans le diagnostic de l'ischémie mésentérique chronique.
IV. Diagnostic différentiel :
En effet, la symptomatologie digestive de l’infarctus mésentérique n’est pas univoque
et peut faire penser à un grand nombre de pathologie aiguë du tube digestif :
• Pancréatite aigue nécrotico-hémorragique ;
• Péritonite aigue ;
• Occlusion intestinale aigüe ;
• Torsion du kyste de l’ovaire ;
• Poussée de sigmoïdite ;
• Infarctus du myocarde (postéro diaphragmatique).
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V. Traitement :
1. Les mesures de réanimation
La réanimation doit être aussi précoce que possible dès suspicion du diagnostic.
L'objectif est de permettre un apport d'oxygène suffisant et de maintenir une pression
de perfusion tissulaire adéquate.
1.1. Correction de l'hypovolémie
Il est licite de débuter un remplissage vasculaire sans monitorage spécifique.
Secondairement, un monitorage doit être mis en place pour évaluer la
précharge dépendance des patients, mais aussi de prévenir un remplissage
excessif.
1.2. Maintien de la pression artérielle
La pression artérielle doit être surveillée de façon précise au mieux avec une
prise de pression sanglante. Le maintien de la pression de perfusion étant un
objectif majeur, il est souvent nécessaire d'avoir recours aux amines
vasoconstrictrices, notamment en cas de syndrome de réponse inflammatoire
systémique (SIRS) ou de choc septique associé. La survenue d'une défaillance
myocardique doit être diagnostiquée au mieux par échocardiographie-
Doppler et un traitement par dobutamine instauré en cas de répercussion de
la défaillance cardiaque sur l'oxygénation tissulaire.
1.3. Prise en charge des autres défaillances d'organes
D'autres défaillances d'organes sont fréquentes dans ce contexte et doivent
être prises en charge dans le contexte de la réanimation d'un état de choc.
L'insuffisance rénale, d'abord fonctionnelle, nécessite la correction de
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l'hypovolémie. La mise en place d'une épuration extrarénale en cas de
troubles hydroélectrolytiques majeurs et d'insuffisance rénale doit être
envisagée rapidement. Une défaillance respiratoire évoluant vers une affection
aiguë du poumon (acute lung injury [ALI]) ou un syndrome de détresse
respiratoire aiguë de l'adulte (SDRA) nécessite une ventilation protectrice. La
correction de l'acidose métabolique (lactique), fréquente dans ce contexte,
nécessite une optimisation respiratoire, hémodynamique et rénale.
1.4. Alimentation :
Il semble que l'alimentation entérale précoce favorise une reprise plus rapide
du transit et diminue le risque de translocation bactérienne. Il est donc
recommandé de débuter l'alimentation entérale dès la 24e heure, parfois en
association avec une alimentation parentérale pour assurer un apport
calorique suffisant.
2. Traitement médical spécifique
2.1. Anticoagulation :
Si la cause est thrombotique ou embolique (artérielle ou veineuse), la
prévention des récidives passe par un traitement anticoagulant efficace.
L'héparine continue par voie intraveineuse est le traitement de choix bien.
2.2. Antibiothérapie :
Une antibiothérapie dirigée contre les entérobactéries, les entérocoques et les
anaérobies doit être mise en place pour encadrer tout geste chirurgical et
traiter toute infection à point de départ digestif. En cas de contexte
nosocomial, l'antibiothérapie doit couvrir les entérobactéries résistantes et
Pseudomonas aeruginosa.
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2.3. Vasodilatateurs :
Un traitement vasodilatateur par voie locale ou générale ne se conçoit
qu'après diagnostic d'une ischémie mésentérique non obstructive et la
persistance d'une vitalité intestinale. Le traitement vasodilatateur permet
d'éviter la récidive et de diminuer le vasospasme. Certains auteurs ont utilisé
les dérivés nitrés, la papavérine ou la prostaglandine E1.
2.4. Baisse de la pression intra-abdominale :
La baisse de la pression intra-abdominale pour restaurer la pression de
perfusion intra-abdominale et pour lever les défaillances provoquées par l'HIA
est un élément important de la prise en charge. Il est possible de diminuer
l'HIA par différents moyens :
Aspiration gastrique, drainage rectal et pro kinétiques.
Curarisation.
Position proclive accentuée (anti-Trendelenburg).
Diurétique et hémofiltration.
Drainage percutané de la cavité.
2.5. Traitement radiologique :
La technique consiste à cathétériser l'artère mésentérique supérieure après un
abord fémoral ou radial. Le thrombus est ensuite aspiré et la qualité de la
revascularisation est vérifiée par angiographie.
En cas de revascularisation incomplète, une thrombolyse in situ est réalisée
(0,5 à 1 mg h-1 de recombinant tissue plasminogen activator [rtPA]).
Cependant, la technique endovasculaire percutanée doit être réservée à des
patients ne présentant pas de défaillance d'organes.
Une surveillance étroite pour détecter la moindre aggravation est obligatoire.
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3. Traitement chirurgical
3.1. Techniques chirurgicales :
Laparotomie :
• Elle a souvent un but diagnostique et thérapeutique.
• Elle permet de visualiser la viabilité intestinale.
• Diagnostiquer une perforation et une péritonite associée.
• Les zones d'intestin nécrosées sont réséquées de la façon la plus
conservatrice possible pour éviter le risque de grêle court.
• La revascularisation peut être réalisée en per-opératoire : artériotomie et
désobstruction par sonde de Fogarty en cas d'embole, stent de l'artère
mésentérique supérieure, injection intra-artérielle de papavérine. Une
chirurgie de revascularisation avec réimplantation ou pontage aorto-
mésentérique est souvent nécessaire en cas de thrombose artérielle.
Laparotomie écourtée :
• Lorsque le patient est en état de choc avec défaillance d'organes, le geste
chirurgical doit être le plus court possible pour éviter le cycle hypothermie-
acidose-coagulopathie. Dans cette situation, la laparotomie doit être
écourtée : après exploration, résection intestinale et toilette péritonéale, les
zones de résection intestinale sont abandonnées, fermées dans la cavité
abdominale ; le but étant de transférer le patient le plus rapidement possible
dans un service de réanimation pour pallier les défaillances d'organes.
L'abdomen peut être laissé en laparostomie par différentes techniques.
« Second look » :
• Il est systématique par laparotomie, à 24-48 heures en cas de laparotomie
écourtée.
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• Dans les autres cas, la réalisation d'une réintervention systématique ou
guidée par l'évolution clinique est un sujet qui reste controversé.
VI. Conclusion :
L'ischémie mésentérique aiguë est une pathologie grave dont le pronostic est sombre.
Les causes sont le plus souvent thrombotiques ou emboliques, artérielles ou veineuses. Le
diagnostic d'ischémie mésentérique est difficile et repose essentiellement sur l'imagerie. La TDM
spiralée avec injection de produit de contraste est l'examen clé dans l'approche diagnostique. Le
traitement repose sur une réanimation agressive et un traitement chirurgical le plus précoce
possible.
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Abces hepatique :
I. Introduction
II. Mécanismes à l’origine des abcès de foie
III. Les germes responsables
IV. Diagnostic positif
V. Diagnostics différentiels
VI. Complications et facteurs de gravité
VII. Principes thérapeutiques
VIII. Traitement de la cause de l’abcès
IX. Conclusion
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I. Introduction :
L'abcès hépatique à pyogène est une collection suppurée située au sein du
parenchyme hépatique. Il est causé par une infection bactérienne dont l'origine est
souvent digestive bien qu'un certain nombre d'abcès soient d'origine extra-
abdominale.
Il est important de connaître les mécanismes et les germes impliqués dans la survenue
des abcès du foie, afin de comprendre le bilan diagnostique à réaliser et l'attitude
thérapeutique à adopter.
II. Mécanismes à l’origine des abcès de foie :
1. Abcès d'origine biliaire
Principales étiologies :
• Les origines lithiasiques.
• Les anastomoses bilio-digestives.
• Les abcès iatrogènes.
• Les causes malignes (cholangiocarcinomes, cancer de la tête du pancréas).
2. Abcès d'origine portale
Tout foyer infectieux intra-abdominal peut être à l'origine d'abcès hépatique.
L'appendicite est maintenant une cause rare mais la diverticulose colique, les polypes
ou cancers coliques, les maladies inflammatoires intestinales, sont susceptibles de
provoquer une bactériémie portale et donc des abcès hépatiques.
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3. Abcès d'origine artérielle
Il s'agit de causes plutôt rares d'abcès hépatique, mais toute bactériémie peut se
compliquer de métastases septiques hépatiques, notamment celles d'origine dentaire
ou oto-rhino-laryngologiques (ORL).
4. Abcès de contact
Le foie est contaminé par perforation de sa capsule, On peut y rattacher également les
abcès iatrogènes après ponction hépatique (ponction-biopsie hépatique,
radiofréquence, drainage biliaire externe).
5. Abcès cryptogéniques
Dans 20 % à 30 % des cas, aucune étiologie n'est retrouvée pour expliquer la survenue
d'un abcès du foie, on parle d'abcès cryptogénique.
III. Les germes responsables :
Les germes les plus fréquemment retrouvés sont :
Tableau X : bactériologie selon la cause de l’abcès.
Origine de l’abcès Bactériologie Germes habituels
-Escherichia coli.
Biliaire, origine lithiasique,
Germe bacille à gram négatif, -klebsiella pneumoniae.
anastomose bilio-digestive ou
multi-germes -streptocoques D.
prothèse
-clostridium.
-Enterobacter sp.
Portale
Multi-germes, anaérobies, -pseudomonas sp.
Exemple : diverticulose, cancer
bacilles à gram négatif -bacteroides sp.
colique.
-bifidocacterium sp.
-Staphylococcus aureus. -
Artérielle, oto-rhino-laryngologique,
Cocci à gram positif. streptocoques B hémolytiques.
dentaire.
-fusobacterium sp
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IV. Diagnostic positif :
1. Diagnostic clinique :
1.1. Terrains favorisants :
La cirrhose, quelle qu’en soit l’origine.
L’immunodépression.
Une néoplasie sous-jacente.
Le diabète.
1.2. Les signes fonctionnels :
Le tableau clinique typique associe une fièvre à 39° avec frissons, une douleur
abdominale en hypochondre droit ou épigastrique, chez un patient présentant
une altération de l’état général, des nausées ou des vomissements.
1.3. Les signes physiques :
L’examen clinique peut orienter vers une pathologie hépatique en retrouvant
un ictère et une hépatomégalie douloureuse. Cependant, ce tableau n’est
complet que dans la moitié des cas et le diagnostic peut être d’autant plus
délicat que se rajoute la symptomatologie liée à l’étiologie de l’abcès.
On peut ainsi retrouver des formes asthéniques avec fièvre isolée, des tableaux
de pneumopathie en rapport avec une pleurésie droite réactionnelle, des
formes chirurgicales avec défense de l’hypocondre droit. Le patient peut enfin
se présenter en choc septique avec défaillances viscérales.
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2. Diagnostic paraclinique :
2.1. Biologie :
Aucun élément du bilan biologique n’est spécifique, On retrouve :
• Un syndrome inflammatoire avec polynucléose neutrophile.
• Une anémie normo- puis microcytaire
• Une thrombocytose.
• Une élévation du fibrinogène et de la protéine C réactive.
• Le bilan hépatique est inconstamment perturbé.
• Une hypoprotidémie avec hypoalbuminémie.
2.2. Radiologie :
Echographie abdominale : L’échographie abdominale est un examen qui
permet de visualiser des signes en faveur d’abcès hépatique à savoir :
• Une image hypo- ou anéchogène avec de fins échos flottants et mobiles
(débris). Dont les contours sont arrondis à parois nettes, multi-loculés
(cloisons) ou avec une coque épaisse et hétérogène donnant un aspect en «
cocarde ».
TDM abdominale :
• Elle permet de confirmer le diagnostic d’abcès hépatique en montrant une
image hypodense ou hétérogène, avasculaire, cloisonnée, mal limitée qui en
est évocatrice.
• L’aspect en « double cible » est caractéristique des abcès à pyogène : centre
hypodense, périphérie épaisse rehaussée par le contraste iodé, puis halo de
foie sain hypodense. De même, la présence d’air au sein de l’abcès est
caractéristique mais n’est retrouvée que dans 20 % des cas.
• Un épanchement pleural droit associé est un argument supplémentaire.
• Intérêt diagnostic et thérapeutique = drainage.
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V. Diagnostics différentiels :
Les diagnostics différentiels des abcès à pyogène du foie sont :
• Les abcès parasitaires (kyste hydatique, abcès amibien).
• Les abcès fungiques.
• Les kystes hépatiques compliqués.
• Les tumeurs hépatiques.
• Les pseudotumeurs inflammatoires hépatiques (Très rares).
• Les abcès aseptiques.
VI. Complications et facteurs de gravité :
Les complications de l’abcès hépatique sont :
• L’épanchement pleural.
• La pyélophlébite portale.
• Le choc septique.
• Les métastases septiques.
• La rupture intra-péritonéale.
Les facteurs de gravités sont :
• Le choc septique.
• La défaillance respiratoire.
• L’insuffisance rénale.
• La cirrhose.
• Le diabète.
• L’origine néoplasique.
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VII. Principes thérapeutiques :
Le traitement comprend la prise en charge de l’abcès lui-même, mais également de la
porte d’entrée, d’une part parce que la cause peut constituer une pathologie ayant sa
propre gravité (cancer du côlon), d’autre part pour éviter la récidive de l’abcès.
1. Les mesures de réanimations
Le traitement symptomatique se fait au sein d’une unité de soins intensifs. Il consiste
à la correction des troubles hémodynamiques et hydroélectrolytiques.
Une transfusion sanguine peut être nécessaire en cas d’anémie sévère, ou mal toléré
par le patient, parfois on peut avoir recours aux drogues vasoactives en cas de choc
septique réfractaire au remplissage vasculaire.
2. Antibiothérapie
Elle est systématique pour tous les abcès, quelle que soit leur cause. Elle doit
être instaurée en urgence par voie parentérale, après plusieurs hémocultures
mais avant tout geste percutané.
2.1. L’antibiothérapie proposée :
On peut proposer l’association d’une pénicilline à large spectre (pipéracilline
+ tazobactam) ou d’une céphalosporine de troisième génération au
métronidazole.
Un aminoside doit être ajouté en fonction de la gravité du tableau. Ce
traitement est ensuite adapté aux résultats des prélèvements
bactériologiques. En cas d’allergie ou d’intolérance aux bêtalactamines, les
fluoroquinolones constituent une alternative.
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2.2. La durée de l’antibiothérapie :
Initialement administrée par voie parentérale pendant 1 à 2 semaines,
l’antibiothérapie doit être ensuite relayée par voie orale pour une durée de 2 à
4 semaines.
2.3. L’antibiothérapie exclusive :
La place du traitement antibiotique exclusif se limite aux multiples micro-
abcès, souvent d’origine angiocholitique, et plus fréquents chez les patients
immunodéprimés.
3. Ponction-drainage percutanée
Le drainage percutané sous guidage écho- ou scanographique est devenu le
traitement de première intention de référence des abcès hépatiques, permettant
d’améliorer le diagnostic (notamment bactériologique) et le pronostic.
3.1. Technique
Il s’agit d’un geste simple, peu invasif, réalisé sous anesthésie locale après
mise en route de l’antibiothérapie pour limiter les effets d’une éventuelle
décharge bactérienne. La ponction de l’abcès sous contrôle radiologique
permet d’évacuer la cavité puis de mettre en place un drainage externe. Le
drain est enlevé quand il ne donne plus et que la cavité s’est effondrée ou a
disparu sur l’imagerie de contrôle.
3.2. Limite :
Cette technique trouve ses limites dans certaines localisations d’accès difficile
(dôme hépatique, abcès profonds) et pour les abcès multiloculaires.
De plus, la taille du cathéter est limitée et ne permet pas d’évacuer du pus
épais ou des débris nécrotiques.
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3.3. Complication :
Les principales complications du drainage percutané sont :
• La rupture de l’abcès.
• L’hématome sous-capsulaire du foie.
• La contamination pleurale par un passage trans-pleural intempestif
4. Chirurgie :
4.1. Technique :
Le traitement chirurgical consiste à faire une laparotomie, à ouvrir l’abcès, à
évacuer son contenu par aspiration (liquides et fragments nécrotiques ou
fibrineux), à laver la cavité et enfin à drainer par un drain de bonne taille ou une
lame. Parfois, en cas de multiples logettes, ou d’abcès multiples, avec des
anomalies biliaires localisées, une hépatectomie « à la demande » était réalisée.
4.2. Indication :
Les indications actuelles de la chirurgie reposent sur les échecs du drainage
percutané (abcès d’accès difficile, multiloculaire, drain inefficace), même si
certaines équipes semblent préférer le drainage chirurgical pour les abcès
volumineux dans des études d’une méthodologie contestable. Le drainage
chirurgical peut également être préféré si un traitement opératoire de la cause est
nécessaire, l’évacuation. Dans certaines causes biliaires complexes, compliquées
de secteurs exclus ou lithiasiques, une hépatectomie est parfois requise.
VIII. Traitement de la cause de l’abcès :
Le traitement des causes biliaires va d’une chirurgie biliaire réglée à une
endoscopie/radiologie interventionnelle. Les causes coliques nécessitent en général une
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chirurgie de résection digestive. Un certain nombre de causes sont réglées par
l’antibiothérapie instaurée pour l’abcès et le traitement chirurgical se discute pour éviter
la récidive. En fait, le problème est moins le traitement de la cause que son délai.
Indications thérapeutiques :
Tableau XI : le traitement recommandé en fonction de la clinique et du type d’abcès.
-Petit abcès, <4cm, non aérique.
Antibiothérapie seule -Cause évidente ou germe disponible. -Cause biliaire
sur pathologie hépatique (ex : cholangite sclérosante).
-Abcès cloisonnés.
-Abcès multiples.
Antibiothérapie + ponction aspiration -Drainage techniquement difficile.
-Hémoculture négative.
-Cause non évidente
-Gros abcès>5cm.
-Abcès aérique.
-Sepsis grave.
Antibiothérapie+ drainage -Cause traité chirurgicalement (urgent).
-Echec du drainage.
-Abcès très cloisonné.
-Echec du drainage.
Antibiothérapie + chirurgie -Abcès cloisonné.
-Cause à traiter chirurgicalement (urgent).
IX. Conclusion :
L’abcès à pyogène du foie est une pathologie septique potentiellement grave dont le
diagnostic repose sur les examens radiologiques et la mise en évidence du germe
pathogène. La porte d’entrée doit être systématiquement recherchée. Les causes
biliaires sont aujourd’hui prédominantes, suivies par les causes coliques. Le traitement
peut être dans certains cas purement médical, mais dans la plupart des cas il requiert
une approche multidisciplinaire impliquant le radiologue, l’hépato-gastro-entérologue
et le chirurgien.
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THEME 2 : OCCLUSIONS
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Hernie etranglee :
I. Introduction
II. Rappel anatomopathologique
III. Physiopathologie de l’étranglement herniaire
IV. Diagnostic positif
V. Diagnostic de gravité
VI. Diagnostic différentiel
VII. Traitement
VIII. Conclusion
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I. Introduction :
La hernie de l’aine est une pathologie fréquente en chirurgie viscérale, Elle vient au
2ème rang avant la lithiase vésiculaire et après l’appendicite. La hernie se définie
comme l’issue spontanée temporaire ou permanente par l’orifice inguinale ou crurale
des viscères abdominaux hors des limites de la région abdominopelvienne, la hernie
peut être acquise (hernie de faiblesse) ou congénitale (persistance d’un canal
péritonéo-vaginale). C’est une affection bénigne dont l’évolution spontanée peut être
émaillée de complications graves au 1er rang desquelles l’étranglement herniaire.
L’étranglement herniaire : est la constriction serrée et permanente des organes
contenus dans le sac herniaire, due à un orifice étroit, inextensible et rétréci. Ces
organes sont le plus souvent l’intestin grêle, l’épiploon, et parfois le colon ou la
vessie. L’occlusion intestinale aigüe par strangulation est l’expression clinique la plus
fréquente dans les hernies de l’aine étranglées et tout retard de prise en charge
conduit à l’ischémie puis le sphacèle de l’organe étranglé dont l’aboutissement, en
dehors du traitement chirurgical d’urgence, serait la mort par péritonite ou accident
toxi-infectieux.
La cure de la hernie de l’aine consiste à un rétablissement de l’anatomie normale de la
région de l’aine chose qui n’est pas souvent facile. Cette cure repose sur la
connaissance parfaite de l’anatomie de la région de l’aine et l’évolution des techniques
chirurgicales et des procédés thérapeutiques.
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II. Rappel anatomopathologique :
1. Types des hernies inguinales :
1.1. Hernies inguinales
Trois types anatomiques de la HI sont individualisés en fonction de leur siège et de leur
trajet : les hernies obliques externes, les hernies directes, et les hernies obliques internes.
Hernies obliques externes :
• Ce sont les plus fréquentes ; elles suivent le trajet du canal inguinal de dehors en
dedans et de haut en bas. Elles peuvent être congénitales ou acquises par déficience
des mécanismes d’étanchéité du canal inguinal. Le trajet de ces deux types de hernie
est identique.
• Chez l’homme, les viscères franchissent l’orifice inguinal profond en dehors des
vaisseaux épigastriques inférieurs, et cheminent entre les éléments du cordon en
avant des vaisseaux spermatiques et du canal déférent.
• Dans les hernies acquises, la longueur du sac néoformé est variable ; il peut rester
intracanalaire, apparaître à l’orifice superficiel ou atteindre le scrotum. Dans les
hernies extrafuniculaires plus rares, le sac péritonéal de petite taille longe le bord
supéro-interne du cordon.
• Il s’agit des hernies superficielles de siège sous-cutané en dehors de l’orifice
inguinal superficiel, des hernies interstitielles entre les muscles obliques interne et
externe, des hernies pré-péritonéales entre le péritoine en arrière et le muscle
transverse en avant. Ces hernies sont fréquemment associées à une ectopie
testiculaire.
• Chez la femme, les hernies inguinales obliques externes sont toujours d’origine
congénitale.
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Hernies directes :
• Elles s’extériorisent par la fossette inguinale moyenne en dedans des vaisseaux
épigastriques. Le sac est arrondi, à large collet, sa paroi interne peut être formée par
la vessie. Il est indépendant du cordon et situé au-dessus et en arrière de lui. Ces
hernies ne descendent jamais dans le scrotum et restent habituellement peu
volumineuses.
• Des hernies directes diverticulaires s’extériorisent à travers la partie interne du fascia
transversalis. Leur collet est étroit.
Hernies obliques internes :
• Elles sont exceptionnelles et s’extériorisent à travers la fossette inguinale interne,
entre l’artère ombilicale en dehors et l’ouraque en dedans
1.2. Hernies crurales :
Elles sont beaucoup plus rares que les HI et plus fréquentes dans le sexe
féminin. Les HC s’extériorisent par la gaine extérieure des vaisseaux
fémoraux qui prolonge le fascia transversalis à la cuisse. Cette gaine est
normalement très serrée autour des vaisseaux fémoraux, sauf à la face
interne de la veine fémorale. C’est à ce niveau que se développent les HC
communes. Le sac s’extériorise à travers l’anneau crural, au –dessous de
l’arcade crurale, en dedans de la veine fémorale.il est habituellement petit,
situé sous le fascia cribriformis, et le collet est serré.
Les autres variétés sont rares :
• Hernie pré vasculaire : extériorisée à la face antérieure des vaisseaux fémoraux,
entre eux et l’arcade distendue et soulevée en avant, parfois volumineuse.
• Hernie de Laugier extériorisée à travers le ligament de Gimbernat et les
hernies situées en dehors de la gaine vasculaire entre psoas et artère
iliofémorale sont exceptionnelles.
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2. Classification des hernies de l’aine :
Plusieurs classifications ont été proposées. Certaines sont simples, d’autres plus
complexes. Leur but est de classer précisément le type de hernie rencontré au cours de la
chirurgie, pour pouvoir comparer les résultats des différents traitements, et ainsi proposer, pour
un type particulier de hernie, le meilleur choix thérapeutique.
2.1. Classification de Gilbert :
Décrite en 1989, elle repose sur trois éléments : la présence ou l’absence d’un
sac péritonéal, la taille de l’anneau profond du canal inguinal et l'intégrité ou
non de la paroi postérieure.
• Type 1 : hernie indirecte avec un anneau profond intact et un mur postérieur
solide.
• Type 2 : hernie indirecte avec un orifice profond moyennement distendu (de
1à 2 cm) et un mur postérieur intact.
• Type 3 : hernie indirecte avec un anneau profond distendu de plus de 2 cm ;
le mur postérieur est souvent altéré juste en dedans de l’anneau interne.
• Type 4 : hernie directe avec un mur postérieur effondré. L’orifice interne est
intact.
• Type 5 : hernie directe de petit volume, défect diverticuliforme supra pubien.
• Deux groupes ont été ajoutés à cette classification par Rutkow et Robbins :
• Type 6 : hernie mixte
• Type 7 : hernie fémorale
2.2. Classification de Nyhus :
Décrite en 1991, elle a été conçue pour une classification des hernies à partir
d’une approche postérieure. Elle est particulièrement adaptable aux interventions
par laparoscopie, d'où sa large utilisation par la majorité des auteurs.
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Cette classification prend en compte la taille de l’orifice inguinal et l'intégrité
de la paroi postérieure :
• Type 1 : hernies indirectes avec orifice profond normal non élargi.
• Type 2 : hernies indirectes avec un orifice profond élargi.
• Type 3 : toute altération du plancher inguinal avec : 3a : hernies directes 3b :
hernies indirectes avec orifice profond très distendu 3c : hernies fémorales.
• Type 4 : hernies récidivées 4a : récidive directe 4b : récidive indirecte 4c :
fémorales 4d : combinaison de ces différents types
2.3. Classification de Ben David TSD (Type Staging Dimension) 1992 :
Le chirurgien de Shouldice Hospital de Toronto décrit 5 types de hernies, en les
schématisant par rapport à une ligne projetant le ligament ilio-inguinal et une
autre, suivant les vaisseaux épigastriques inférieurs à la veine fémorale.
Ainsi 5 types sont-ils définis :
• Type 1 : antéro-latéral : hernies indirectes
• Type 2 : antéro-médial : hernies directes
• Type 3 : postéro-médial : hernies fémorales
• Type 4 : pré-vasculaire
• Type 5 : antéro-postérieur : inguino-fémorale
3. L’étranglement herniaire :
3.1. Types d’étranglement herniaire :
L’engouement herniaire : C’est une forme mineure de l’étranglement. Elle se
fait au niveau d’une grosse hernie, connue depuis longtemps irréductible et
non opérée pour diverses raisons. Cliniquement, elle se manifeste par une zone
inflammatoire au sein de la voussure avec modification de la consistance,
apparition d’une zone molle alors que le reste de la hernie est induré. Elle est
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gênante sans être douloureuse, il n’y a pas de signes abdominaux. Ces
malades, en menace d’étranglement total, doivent subir une intervention
précoce.
Hernie avec un pincement latéral : Hernie de Richter : Le collet de la hernie est
généralement étroit. Le pincement latéral siège pratiquement toujours sur
l’iléon et par définition, le mésentère n’est pas engagé. Le tableau clinique est
généralement bruyant avec des douleurs relativement importantes associées à
une diarrhée paradoxale
Etranglement rétrograde : Hernie de Maydl ou hernie en W: Il s’agit d’une
hernie caractérisée par la présence dans le sac de deux anses intestinales,
reliées par une anse intermédiaire intra abdominale dite rétrograde, le tout
dessinant un W ou un oméga. Le risque de cette forme anatomique est le
sphacèle de l’anse abdominale.
3.2. Contenu herniaire :
Tous les organes peuvent s’étrangler dans le sac, en particulier les organes
mobiles et ceux de voisinage. On peut retrouver le grand épiploon réalisant une
épiplocèle avec un aspect grenu, épaissi, hématique et souvent adhérent au fond
du sac. Le plus souvent, il s’agit de l’intestin grêle. Le colon est retrouvé dans les
volumineuses HIS du côté gauche donnant une forme anatomique particulière: la
hernie par glissement. La méconnaissance de cette forme anatomique risque
d’entrainer une perforation colique au cours de la dissection.
La présence dans le sac herniaire d’un diverticule de Meckel réalise la classique
hernie de Littré. La présence d’une appendicite aigue dans le sac herniaire prend
le nom d’une hernie d’Amyand et représente 1% de toutes les hernies inguinales.
La vessie se retrouve essentiellement dans les hernies directes à large collet
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III. Physiopathologie de l’étranglement herniaire :
1. Mécanismes :
La protrusion intestinale à travers le collet de la hernie entraine une gêne à la
progression du liquide intestinal. L’anse protruse continue à secréter et donc se
distend, rendant difficile puis impossible sa réintégration. Les microtraumatismes liés
aux extériorisations répétées d’un segment de viscère entrainent la création
d’adhérences intra-sacculaires qui augmentent le risque de strangulation au niveau du
collet. Une hernie irréductible n’est donc pas nécessairement une hernie étranglée.
L’irréductibilité apparaît dans l’histoire d’une hernie comme un facteur significatif
d’étranglement futur et nécessite une cure chirurgicale à brève échéance. Une réaction
inflammatoire et œdémateuse se surajoute, et le processus initialement réversible
devient irréversible. La constriction au niveau du collet des vaisseaux du méso est
responsable d’une turgescence veineuse et d’une ischémie artérielle. Le viscère évolue
alors vers la nécrose. Le risque d’étranglement d’une hernie dépend du diamètre du
collet et de la nature fibreuse ou musculaire de ses berges. La hernie oblique externe
s’étrangle plus souvent que la hernie directe du fait de l’étroitesse de son orifice et de
la rigidité de son bord inférieur induite par intégrité du fascia transversalis.
2. Conséquences :
Au cours de l’étranglement herniaire inguinal, il y a une entrave au retour veineux et
un obstacle au transit, donc il y a association d’un syndrome d’infarcissement
intestinal et d’un syndrome occlusif au niveau du grêle
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2.1. Le syndrome d’infarcissement : C’est le facteur essentiel, il engendre :
• Troubles locaux : Les lésions de l’anse étranglée évoluent par trois stades
réalisés par la compression vasculaire :
Stade de congestion : en rapport avec une stase veineuse, l’anse est
œdématiée, dépolie mais encore péristaltique. Ces lésions sont réversibles.
Stade de l’ischémie : la circulation artérielle est interrompue, l’anse
étranglée est noirâtre, le sillon devient gris, elle se couvre de fausses
membranes. Dans ces deux stades, les lésions sont maximales au niveau du
collet.
Stade de gangrène : débute au niveau du sillon d’étranglement. L’anse
étranglée présente des plaques verdâtres qui s’escarrifient et provoquent
des perforations. Les lésions du mésentère sont parallèles : D’abord œdème,
ensuite la thrombose puis l’ischémie conduisant à l’infarctus mésentérique.
Ces lésions sont à l’origine d’une mésentérite rétractile et donc d’occlusion
intestinale.
• Troubles généraux : L’étranglement de l’anse entraine un choc toxi-infectieux,
la pullulation et la densité bactérienne sont intenses surtout dès la 6éme heure.
Les parois intestinales altérées laissent filtrer dans le péritoine ces bactéries et
surtout leurs toxines qui agissent en diminuant la masse sanguine circulante par
accumulation splanchnique du sang et en déprimant le myocarde, ce qui est
responsable de l’état de choc.
• Le syndrome d’infarcissement peut entrainer :
Le choc toxique : qui entraine la mort.
Le phlegmon pyostercoral : dû à la perforation dans le sac de l’anse infarcie.
Il est caractérisé par la présence dans le sac, d’une anse gangreneuse
baignante dans un mélange pyo-gazeux.
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La péritonite aigue généralisée : peut être due soit à la perforation de
l’intestin au contact d’un collet très étroit, soit à une perforation diastasique
de l’intestin et surtout du colon en amont de l’étranglement du sigmoïde par
exemple. Dans les deux cas, la péritonite est grave, car la cavité péritonéale
est inondée par le liquide digestif hyper-septique.
2.2. Le syndrome occlusif :
Ce syndrome engendre les troubles locaux et généraux, qui sont sous la dépendance de
la distension intestinale.
• Troubles locaux :
La distension intestinale : Elle est due à l’accumulation en amont de l’obstacle, de
gaz et de liquide.
Troubles circulatoires locaux de l’anse afférente : La pression intestinale est
bientôt supérieure à la pression veineuse et capillaire. Il en résulte un
encombrement vasculaire avec stase veineuse et augmentation de la perméabilité
capillaire et anoxie tissulaire d’où :
Une congestion et un œdème des parois intestinales qui deviennent ensuite
infiltrées et atones.
Transsudation plasmatique dans la cavité intestinale et vers le péritoine. La
vitalité de l’anse est compromise, l’ischémie persistante entraine la nécrose de
l’anse.
• Troubles généraux : Perturbations humorales ♣
Déficits hydroélectrolytiques :
Perte d’eau : due à la séquestration intestinale de plusieurs litres de liquide,
accrue par les vomissements. Cette perte importante de liquide entraine une
déshydratation qui se traduit par une hypovolémie, qui va activer les
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volorécepteurs situés dans les gros vaisseaux, le cœur et le cerveau d’où la
vasoconstriction et l’augmentation de la résistance vasculaire périphérique.
Déficit électrolytique :
o Natrémie et calcémie : Au début, on constate une concentration isotonique
du liquide extracellulaire par mise en jeu des organismes compensateurs,
élimination urinaire, mobilisation ionique à partir des réservoirs (capital
sodé de l’os et tissu) échanges ioniques à travers la membrane cellulaire,
mais les sécrétions digestives étant hypotoniques par rapport au plasma, il
en résulte une hypertonie plasmatique avec élévation de l’osmolarité, plus
tard, on note une hypochlorémie et une hyponatrémie.
o kaliémie : une hyperkaliémie par catabolisme protidique, par nécrose
tissulaire intestinale qui déverse dans la lumière intestinale, le potassium
qui serait absorbé par le péritoine en raison de la perméabilité de la paroi
sphacélée. Cette hyperkaliémie n’apparaît en général qu’à la phase
préorganique de l’occlusion, en cas d’insuffisance rénale et parfois lors de la
strangulation mais souvent il y a une hypokaliémie.
L’équilibre acido-basique : Le manque d’apport nutritionnel induit à un
catabolisme protidique qui va augmenter l’azotémie, ainsi se constitue une
acidose métabolique qui ne sera composée ni par le rein (car il existe une
insuffisance rénale fonctionnelle) ni par la distension abdominale s’opposant à
l’hyperventilation. Ce qui aboutira à une déshydratation, acidose et choc.
L’alcalose se voit en cas de vomissements abondants et prolongés : alcalose
hypo-chlorémique, et en cas de perte excessive de potassium avec migration de
bicarbonate intracellulaire vers le milieu extracellulaire
Autres désordres biologiques : Ont une valeur pronostique : Hyperglycémie,
hyperamylasémie et hyperleucocytose qui oriente vers la recherche d’un foyer de
suppuration ou d’une souffrance de l’anse étranglée.
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IV. Diagnostic positif :
1. Examen clinique :
Le diagnostic est souvent aisé à condition d’un examen physique complet. On insiste
sur la nécessité de palper systématiquement les orifices herniaires devant tout
syndrome occlusif. Le tableau clinique peut varier selon que la hernie est connu ou
inconnue par le malade : Les patients porteurs antérieurement d’une hernie réductible
et indolore consulte rapidement dès qu’elle devient tendue, dure, douloureuse et
irréductible. L’étranglement peut être la première manifestation d’une hernie inconnue
et les patients consultent alors plus tardivement avec un tableau clinique d’occlusion
intestinale aigüe.
L’apparition des signes est brutale, souvent après un effort physique ou un accès de
toux. L’irréductibilité récente de la hernie et la douleur locale constituent les signes
majeurs et constants de l’étranglement. Les autres signes sont variables en fonction
de la nature des organes étranglés : occlusion haute si l’intestin grêle est intéressé,
occlusion basse s’il s’agit du colon sigmoïde et dysurie s’il s’agit de la vessie.
Examen local : La hernie apparaît comme une masse dure, tendue, irréductible et non
impulsive à la toux. Le diagnostic est souvent aisé en dehors des sujets obèses.
Localement une rougeur et un œdème cutanés doivent faire craindre une nécrose
intestinale et une évolution vers la fistulisation.
Examen régional : On recherche une autre hernie, en particulier du côté controlatéral.
Un examen du reste de l’abdomen recherchera des signes d’irritation péritonéale
(défense voire contracture abdominale).
Examen général : Complet et systématique pour : apprécier l’état général,
température, pouls, tension artérielle (état de choc), signes de dénutrition ou
déshydratation. La fonction respiratoire et hépatique, la fonction cardiaque et
l’examen uro-génital.
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Un toucher rectal devra être réalisé impérativement, à la recherche de signe de
souffrance intestinale (sang dans les selles), un facteur favorisant telle une
hypertrophie prostatique, ou encore une ampoule rectale vide allant dans le sens du
syndrome occlusif.
2. Examen paraclinique :
Le diagnostic d’étranglement herniaire est essentiellement clinique, mais l’imagerie
médicale peut constituer une aide. Par ailleurs, les examens biologiques et
radiologiques (bilan d’hémostase, groupage sanguin, Numération formule sanguine,
ionogramme sanguin, radiographie pulmonaire, électrocardiogramme) permettront de
réaliser un bilan préopératoire et d’évaluer le retentissement hydroélectrolytique de
l’occlusion. Le cliché d’ASP peut visualiser une structure digestive au niveau du site
herniaire ou des NHA habituels à l’occlusion du grêle qui sont plus larges que hauts
ou du colon qui sont plus hauts que larges. Il doit être pratiqué systématiquement
devant toute urgence abdominale. L’échographie et le scanner ne sont utiles que
lorsqu’il existe un doute diagnostique avec un hématome, un abcès, une adénopathie,
un lipome ou une tumeur de la paroi abdominale.
V. Diagnostic de gravité :
La gravité d’une HAE est liée au risque de survenue d’une occlusion mécanique de
l’intestin suivi de nécrose et enfin de perforation. Les facteurs de gravité en faveur
d’une souffrance viscérale sont la fièvre, une défense abdominale et des signes
inflammatoires locaux.
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VI. Diagnostic différentiel :
La torsion du cordon spermatique et l’orchiépididymite peuvent simuler une HISE. Une
transillumination permet de reconnaître la coexistence d’une hydrocèle et d’un
syndrome occlusif. Une hernie douloureuse mais non étranglée constitue un piège ;
Tout épanchement infecté intra-abdominal peut diffuser dans le sac herniaire rendant
la palpation de celui-ci douloureuse. La hernie tendue par le liquide semble
irréductible, la douleur ne prédomine pas au niveau du collet mais sur tout le sac
traduisant la souffrance péritonéale.
VII. Traitement :
1. Réanimation :
Toute hernie étranglée doit être opérée d’urgence. La préparation du malade,
nécessaire notamment chez les sujets âgés, entreprise en collaboration avec
l’anesthésiste, doit rester courte. En cas de signes d’occlusion intestinale, il faut poser
une sonde nasogastrique et commencer la rééquilibration hydroélectrolytique par voie
veineuse et l’antibiothérapie, mais l’intervention ne doit pas être différée.
2. Traitement non chirurgical :
2.1. Taxis :
La réduction par taxis est formellement contre indiquée chez l’adulte car elle
risque d’aggraver les lésions viscérales ou pourrait permettre de réintégrer
dans l’abdomen des viscères en état d’ischémie irréversible ; avec le risque de
péritonite, d’hémorragie digestive ou plus tard des sténoses ischémiques.
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2.2. Réduction spontanée :
Elle impose une laparotomie exploratrice pour vérifier le contenu herniaire.
Pour d’autres auteurs, la laparoscopie est préférée : Elle permet l’évaluation
du contenu de la HAE réduite spontanément et prévenir une laparotomie
inutile ; surtout chez les patients à haut risque. En son absence, une
surveillance rigoureuse est indispensable pour dépister précocement une
péritonite par perforation et dans tous les cas, le traitement chirurgical de la
hernie s’impose à court terme.
3. Traitement chirurgical :
La hernie étranglée est une urgence chirurgicale. Le traitement de la hernie étranglée
doit être effectué en urgence, et comporte un premier temps viscéral consistant à
libérer l’intestin hernié, apprécier sa viabilité et éventuellement pratiquer sa résection.
Le temps de réparation pariétale consiste habituellement en une herniorraphie, en
raison du risque septique.
Buts du traitement : Son but est triple : lever la striction, faire le bilan des lésions
viscérales +la cure de la hernie et éviter la récidive.
Choix de l’anesthésie : l’anesthésie générale, l’anesthésie rachidienne (anesthésie
péridurale ou rachianesthésie basse) ou l’anesthésie locale.
Les voies d’abords : la voie inguinale, la voie crurale ou la voie médiane.
Exploration du sac herniaire : Le sac distendu par son contenu, se présente de lui-
même. Il convient de l’inciser très prudemment sur pli transversal soulevé par deux
pinces car l’anse étranglée est souvent distendue et en contact direct avec la gaine
séreuse du sac qui laisse habituellement couler un liquide citrin ou sérosanglant.
L’ouverture du sac avant celle du collet est préférable pour éviter la réintégration du
contenu avant sa vérification. Il est souvent nécessaire d’inciser le collet du sac pour
libérer les éléments herniés.
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Cure pariétale :
• Herniorraphies : habituellement et conformément aux principes classiques, la cure
pariétale fait appel au herniorraphies simples. Les HI sont réparées
préférentiellement selon la technique de Shouldice au fil monobrin non résorbable,
considérée comme le gold standard avec de meilleurs résultats que la technique de
Bassini et Mac Vay .la technique de Bassini, avec réparation préalable du fascia
transversalis peut constituer une technique alternative.la technique de Mac Vay est la
plus pratiquée en matière de la hernie fémorale. L’avantage des herniorraphies est de
ne pas utiliser de matériel prothétique qui comporte un risque septique. Les
inconvénients sont ceux de l’abord antérieur de la région inguinale, avec les risques
de lésions des nerfs superficiels ou des éléments du cordon, notamment vasculaires ;
surtout lors de la cure des hernies récidivées, et la réalisation d’une suture sous
tension par le rapprochement forcé des structures anatomiques, pouvant être
responsable de douleurs postopératoires et de déchirures à l’origine de récidives.
• Place des hernioplasties : L’usage de prothèses non résorbables est en principe
déconseillé en urgence et même classiquement proscris s’il y a eu résection
intestinale, a fortiori nécrose, voire ouverture intestinale spontanée. Le risque
d’infection sur prothèse est en effet jugé, dans ces circonstances, prohibitif. D’un
autre côté, l’échec possible d’une raphie simple, souvent sous tension, surtout
lorsqu’elle porte sur des tissus délabrés et fragiles a incité depuis plusieurs années
certaines équipes à mettre en place, même en urgence, un renforcement prothétique.
Les résultats obtenus tendaient à montrer que le risque infectieux n’est pas accru
même en cas de résection intestinale.
• Place de la laparoscopie : Les indications de la voie laparoscopique sont les hernies
bilatérales, les hernies récidivées et les hernies de l’obèse. Les contre-indications
(relatives) sont les volumineuses hernies inguino-scrotales en raison parfois de
difficultés de dissection du sac herniaire, les antécédents multiples de chirurgie
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abdominopelvienne ainsi que les contre-indications spécifiques à la chirurgie
laparoscopique. Le coût de cette intervention est plus important et il existe un risque
de complications graves plus élevé que par voie ouverte.
4. Les incidentes peropératoires :
Les complications peropératoires sont rares en dehors des lésions nerveuses. Ces
dernières sont fréquentes en raison du nombre de rameaux superficiels cheminant
dans la région inguinale. Malgré les précautions prises, leur atteinte peut être
responsable d’une perte de la sensibilité de la région inguinale, d’un hémi scrotum, de
la base du pénis et de la partie supérieure de la cuisse. S’ils sont parfois invalidants,
ces troubles sont généralement transitoires. Les atteintes nerveuses par strangulation
dans une suture peuvent être responsables de douleurs chroniques postopératoires.
En revanche, une lésion du nerf fémoral, avec des conséquences sur les fonctions
motrices du quadriceps, peut se produire lors de la fixation des prothèses sur le
psoas. Les complications hémorragiques, bénignes si elles concernent les branches
pubiennes de l’artère obturatrice ou les vaisseaux épigastriques inférieurs n’ont
aucune conséquence grave. En revanche, celles atteignant la veine iliaque externe,
plus exposée que l’artère, doivent être immédiatement reconnues et réparées. Des
plaies de la vessie et du côlon sont possibles. Chez l’adulte jeune, les plaies du canal
déférent doivent être réparées immédiatement et le patient prévenu de l’incident
peropératoire.
5. Soins et suites postopératoires :
En cas d'opération précoce, sans résection intestinale, chez un sujet par ailleurs en
bonne santé, aucune mesure spécifique n'est requise. La reprise de l'alimentation, en
particulier, peut se faire dès le lendemain. Chez les patients porteurs de comorbidités,
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a fortiori s'il y a eu résection, il faut rester vigilant car c'est après l'opération que
s'ouvre, en général, la période la plus délicate. La prévention des accidents thrombo-
emboliques repose avant tout sur le lever précoce. Les anticoagulants sont indiqués
chez les sujets à haut risque.
VIII. Conclusion :
La HAE est une urgence chirurgicale responsable d’un taux de morbidité et de
mortalité non négligeable dans certaines régions, en particulier dans les pays sous
médicalisés.
Le diagnostic précoce, la réanimation pré et postopératoire bien adaptée, le respect
des principes classiques du traitement chirurgical qui ne doit pas tarder, demeurent
les seuls garants d’une régression du taux de morbidité et de mortalité. Le taux de
morbidité et de mortalité d'une chirurgie en urgence pour HAE sont nettement plus
élevés que pour une chirurgie à froid. Ces taux dépendent de la durée d'évolution
(Délais de consultation), l'existence ou non d'une nécrose digestive et de l'âge et de
l'état physiologique du patient.
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Occlusion intestinale d’origine tumorale
(Grelique ou colo-rectale) :
I. Introduction
II. Physiopathologie
III. Etude clinique
IV. Etude paraclinique
V. Diagnostic étiologique
VI. Diagnostic de gravite
VII. Traitement
VIII. Conclusion
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I. Introduction :
L’occlusion intestinale (OI) est une complication fréquente chez les patients atteints de
tumeurs abdominales ou pelviennes, en particulier d'origine digestive ou
gynécologique. Le risque de survenue est d’autant plus important que le stade
anatomopathologique de la tumeur initiale est avancé, elle survient chez 3% des
patients à un stade avancé de la maladie. Elle peut être observée lors du diagnostic
initial ou bien au décours de l'évolution de la maladie. L’occlusion intestinale peut être
partielle ou complète et survenir à un ou plusieurs niveaux (grêlique, colique ou mixte)
La prise en charge nécessite une approche spécifique et individualisé basée sur le
pronostic de la maladie et les objectifs escomptés. Une évaluation et un examen
éclairé des options d'intervention est important dans l'alignement des traitements.
II. Physiopathologie :
Les conséquences physiopathologiques d’une occlusion intestinale sur pathologie
néoplasique sont d’abord d’ordre local mais également d’ordre général justifiant et
guidant les mesures de réanimation préopératoire. Ces conséquences sont celles
observées devant toute occlusion mais présentent des particularités propres à la
pathologie tumorale.
La physiopathologie de l’occlusion par obstruction associe :
• Une augmentation du péristaltisme intestinal,
• Une distension gazeuse et liquidienne,
• Une contraction des volumes liquidiens extracellulaires (3ème secteur)
• Une pullulation microbienne
L’intérêt de ces différents mécanismes physiopathologiques est de comprendre les
principaux points à corriger dans le cadre de la prise en charge de ce type de patients
et les principaux risques encourus.
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On comprend aisément que la réanimation de tels patients que ce soit en vue d’une
anesthésie ultérieure ou en cas d’expectative armée ; passe par quatre piliers :
• Une réhydratation adaptée aux pertes estimées et à l’état cardiaque et rénal du patient.
• Une correction hydroélectrolytique guidée par les données d’un ionogramme sanguin
détaillé et répété.
• Une aspiration naso-gastrique continue.
• Une antibiothérapie peut être justifiée du fait de données physiopathologiques
clairement établies
III. Etude clinique :
Le syndrome occlusif associe une douleur abdominale, des vomissements, un arrêt du
transit et une distension abdominale. La qualité de chacun de ces signes et
symptômes varie en fonction du niveau de l’occlusion (haute ou basse) et de
l’importance de l’atteinte (partielle ou complète).
L’obstruction intestinale tumorale se présente de façon beaucoup plus sournoise que
l’occlusion intestinale aigüe; cette dernière se manifeste sous forme de tableau
classique « d’abdomen chirurgical »avec des signes cliniques francs et soudains ;
l’occlusion tumorale se caractérise par un début plus insidieux évoluant sur plusieurs
semaines ou mois avec parfois une rémission intermittente spontanée entre deux
épisodes occlusifs.
1. Interrogatoire :
Il précise :
Les antécédents personnels ou familiaux et recherche des facteurs de risque.
Des troubles du transit : constipation, diarrhée, alternance de diarrhée et de constipation
particulièrement évocatrice, surtout en l’absence de troubles du transit antérieurs.
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Des épisodes subocclusifs : coliques intermittentes avec ballonnement abdominal
cédant par l’émission de gaz et de selles.
Les rectorragies révèlent souvent une tumeur du colon gauche.
Des mélénas peuvent révéler des tumeurs en amont de l’angle colique droit.
Une altération de l’état général : asthénie, anorexie, amaigrissement.
Il faut aussi chercher l’existence de fièvre au long cours traduisant une surinfection locale.
Ces symptômes annonciateurs peuvent s’installer longtemps avant l’accident occlusif,
mais ils ont été occultés à tort par le patient voir même par son médecin traitant et ce
malgré leur gravité.
2. Signes fonctionnels :
2.1. L’arrêt des matières et des gaz :
L’absence de selles ou de gaz est un symptôme typique d’une occlusion
complète, dont il faut rechercher et préciser avec soins. Une diarrhée
d’apparition nouvelle, de façon paradoxale, peut être un signe d’occlusion au
niveau du côlon.
2.2. Les vomissements :
Dans l’occlusion haute, les vomissements peuvent être fréquents et abondants
apparaissent généralement de façon précoce.
Pour les occlusions coliques, ils sont d’apparition tardive et dans ce cas, ils
n’ont qu’une valeur d’appréciation pronostique. Leur caractère fécaloïde traduit
le terme ultime du retard apporté au diagnostic
2.3. La douleur :
Les douleurs abdominales continues sont celles que l’on retrouve le plus
souvent 90 % des cas.
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Elles sont causées par la distension abdominale, ou par une masse tumorale
envahissant ou comprimant l’intestin.
Des douleurs de type colique s’y ajoutent dans 75 % des cas.
Lorsque l’occlusion est située au niveau du côlon, les douleurs sont
habituellement moins intenses, plus espacées et plus sourdes.
La distension intestinale et infiltration tumorale des structures abdominales
sont responsables de la douleur abdominale continue.
2.4. La distension abdominale :
Plus l’obstruction est haute, moins la distension abdominale est présente. Elle
est souvent tardive mais elle peut constituer parfois le signe prédominant de
l’occlusion colique
2.5. Hémorragie digestive :
A type de méléna ou de rectorragies, habituellement occultes et distillantes,
responsable d’une anémie chronique ferriprive pour laquelle.
3. Signes physiques :
3.1. Examen général :
Les signes généraux sont plus ou moins marqués selon l’ancienneté de
l’occlusion mais aussi de la pathologie tumorale.
On pourra dans certains cas retrouvés des signes de gravités : accélération du
pouls périphérique, hypotension artérielle, oligurie ou anurie.
La température est le plus souvent normale.
Des signes de déshydratation avancée peuvent être présents : soif, persistance
du pli cutané, sécheresse muqueuse et anurie.
Dans certains cas extrêmes mais non exceptionnels, le patient est admis dans
un tableau d’état de choc avec agitation, confusion, marbrures, hypotension
artérielle ne répondant pas au remplissage.
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3.2. Inspection :
L’inspection s’intéresse à noter un météorisme ou un ballonnement qui peut se
manifester de façon variable.
Le météorisme n’est pas le plus fidèle des signes des occlusions intestinales
car il peut exister des météorismes trompeurs. Il faut tenir compte de la
musculature et de l’adiposité du sujet qui peut masquer pendant longtemps le
ballonnement.
Une inspection attentive et prolongée peut permettre la constatation d’un
péristaltisme intestinale spontané ou déclenché.
3.3. Palpation :
La palpation cherche la rénitence du météorisme ou parfois sa tension
intermittente sous le péristaltisme, une masse abdominale, due au cancer et
aux matières fécales impactées sur l’obstacle. On n’omettra pas la palpation
des orifices herniaires.
3.4. Auscultation :
L’auscultation de l’abdomen revête une valeur sémiologique importante. Elle
retrouve les bruits hydroaériques traduisant la filtration liquidienne à travers un
obstacle. Un silence abdominal correspond à l’absence de lutte intestinale et
annonce la gangrène de l’anse.
3.5. Toucher rectal :
Le toucher rectal fait à titre systématique, après un examen de la marge anale
et du périnée, il doit obéir à des règles strictes : le malade doit être en
décubitus dorsal sur un plan dur, les cuisses fléchis en faisant pousser le
malade, l’ampoule rectale étant vide.
Il permet d’explorer le bas et le moyen rectum, alors que les tumeurs du haut
rectum sont inaccessibles au toucher rectal.
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IV. Etude paraclinique :
1. Biologie :
Permet d’apprécier l’état physiologique du malade et de mesurer le retentissement
général du syndrome occlusif. La méconnaissance d’un déséquilibre peut être à
l’origine de perturbations graves postopératoires même pour des cas apparemment
favorables.
En pratique, ce bilan préopératoire et préanesthésique comprend :
• Un bilan de crase sanguine ;
• Un ionogramme sanguin ;
• Un bilan hydroélectrolytique ;
• Une numération formule sanguine ;
• Un groupage sanguin ABO et Rhésus.
D’autres examens peuvent s’avérer nécessaires selon les cas, en fonction notamment
des tares cardiorespiratoires.
2. Radiologie :
2.1. Abdomen sans préparation :
L’abdomen sans préparation est l’examen réalisé classiquement en première
intention dans le cadre d’un syndrome occlusif
Les signes radiologiques d’occlusion sur l’ASP sont la distension des
structures digestives, les NHA et éventuellement un PNP en cas de perforation
digestive, ces deux derniers signes étant non spécifiques.
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2.2. Tomodensitométrie :
La tomodensitométrie avec acquisition en mode hélicoïdal est devenue
aujourd’hui l’examen de référence pour la prise en charge diagnostique et
thérapeutique des SO.
La première étape dans le diagnostic tomodensitométrique positif d'une
occlusion intestinale repose sur la mise en évidence d'une distension localisée
ou plus diffuse d'un segment digestif.
Une accumulation de pseudo selles dans l’intestin grêle constitue également
un argument en faveur d’une occlusion mécanique grêlique.
Deuxièmement, elle détermine le caractère mécanique ou fonctionnel de
l’occlusion.
2.3. Echographie abdomino-pelvienne :
Classiquement, l’échographie n’a pas été reconnue comme une technique
utilisable dans le cadre des syndromes occlusifs en raison de la barrière
acoustique réalisée par la présence de gaz contenu dans les anses intestinales
dilatées. Cependant, les développements technologiques récents des
appareils d’écho- graphie, notamment l’apparition et l’amélioration des
sondes de haute fréquence couplées à l’étude Doppler couleur et pulsé, ont
permis son utilisation dans les syndromes occlusifs. L’échographie présente
comme intérêts sa facilité d’accès, son caractère non ionisant qui est
intéressant chez la femme enceinte et l’enfant, comme inconvénients son
caractère opérateur dépendant et sa limitation par les artefacts gazeux et
notamment la présence d’un PNP.
2.4. Opacifications avec contraste du tube digestif :
Selon le siège présumé de l’obstacle, il est possible de réaliser soit une
opacification de l’intestin grêle, soit un lavement opaque rétrograde. Mais
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depuis l’essor de la tomodensitométrie, le transit du grêle n’est plus réalisé
dans les syndromes occlusifs. Il peut être indiqué dans la recherche des
occlusions mécaniques du grêle intermittentes et/ou récurrentes et des
occlusions partielles de bas grade ainsi que dans le diagnostic différentiel des
occlusions sur brides versus récidive tumorale versus entérite radique.
2.5. Entéroscanner :
L'entéroscanner peut apprécier la situation endoluminale, mixte ou
exoluminale des lésions. Il permet non seulement le diagnostic de la tumeur
primitive, avec dans certains cas un aspect très caractéristique permettant de
suggérer le type tumoral exact (tumeurs bénignes, Léïomyosarcomes,
tumeurs carcinoïdes), mais également le stading préopératoire avec bilan
d'extension ganglionnaire et métastatique et le suivi post thérapeutique.
2.6. Radio thoracique :
De réalisation systématique la radiographie pulmonaire fait partie non
seulement du bilan d’extension à la recherche de métastases mais aussi du
bilan préanesthésique.
3. Endoscopie :
3.1. La colonoscopie/rectosegmoidoscopie :
La colonoscopie ou la recto-sigmoïdoscopie n’est pas de réalisation
systématique dans un contexte occlusif même si la néoplasie est suspectée
sauf en cas d’obstacle incomplet. Le risque majeur de celles-ci est lié à
l’insufflation qui peut aggraver la distension colique et donc le risque de
perforation. Elle permet cependant outre la localisation, l’évaluation de l’état
du colon et une biopsie de la tumeur pour étude anatomopathologique.
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Elle ne permet cependant pas d’étudier le colon d’amont en cas de tumeur
sténosante.
3.2. Colonographie :
Pour les cancers colorectaux occlusifs, elle peut être indiquée dans
l'évaluation préopératoire, ou la coloscopie conventionnelle n'est
qu'incomplète ; elle permet en effet une évaluation complète du colon dans
92 % des cas et une meilleure évaluation de la localisation tumorale dans 38 %
des cas. Pour la classification tumorale TNM, la vision 3 D du colon n'est pas
utile ; les coupes natives permettent une bonne classification de la lésion
néoplasique dans 78 % des cas.
3.3. Vidéo capsule endoscopique VCE :
La VCE, récemment mise sur le marché, permet en théorie un examen
complet et non invasif du tractus digestif. C’est une technique non invasive
qui permet la visualisation de l'ensemble de la muqueuse de l'intestin grêle. Il
s'agit de la technique de choix pour l'exploration du grêle.
V. Diagnostic étiologique :
1. Occlusions grêliques :
1.1. Tumeur grêlique :
Les tumeurs malignes primitives ou secondaires sont responsables d’environ
15% d’occlusion du grêle. Les tumeurs secondaires sont 10 fois plus fréquentes
que les tumeurs primitives. Les occlusions compliquant les tumeurs bénignes
sont exceptionnelles.
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Les signes cliniques qui peuvent suggérer une lésion tumorale de l'intestin
grêle sont les douleurs abdominales postprandiales tardives en projection
périombilicale. Les autres signes sont peu spécifiques : troubles du transit,
diarrhée ou subocclusion (syndrome de Koenig), anémie, masse palpable,
malabsorption. Une fois sur deux, les tumeurs du grêle se révèlent par une
complication : hémorragies aiguës (30 %) plus rarement une perforation avec
péritonite (5 %) et surtout une occlusion aiguë ou subaiguë (65 %). L'existence
d'une altération de l'état général, d'une complication aiguë ou d'une
malabsorption suggère une tumeur maligne. Le diagnostic paraclinique peut
être récemment porté par TDM, entéroscanner, et VCE.
Tumeurs bénignes :
• Les adénomes (ou polypes adénomateux)
• Les léiomyomes
• Les lipomes
• Les tumeurs nerveuses
• Les hamartomes
Tumeurs malignes primitives :
• Les adénocarcinomes
• Les tumeurs carcinoïdes ou neuroendocrines
• Les lymphomes
• Les tumeurs stromales ou Gastro-intestinal stromal Tumors
Tumeurs malignes secondaires : Une occlusion peut être le mode de révélation
des métastases sur le grêle de tumeurs digestif ou extra digestif. Ce sont des
lésions tumorales uniques ou multiples du grêle, correspondant à une
extension par voie lymphatique ou hématogène (et non à l’extension par
contiguïté d’une tumeur primitive voisine ou d’une carcinomatose péritonéale).
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1.2. Carcinose péritonéale :
La carcinose péritonéale est définie comme une dissémination et une
implantation de cellules tumorales dans la cavité péritonéale. Elle peut
résulter d’une tumeur primitive péritonéale mais elle est plus souvent liée à
l’extension tumorale d’un cancer primitif abdominal ou pelvien (ovaire, colon,
estomac, pancréas, voies biliaires…).
Une de ses conséquences fréquente est le syndrome occlusif, essentiellement
par compression extrinsèque avec sténose digestive, le plus souvent multiple.
Cette complication survient selon les études dans 10 à 28 % des cancers
colorectaux et 20 à 50 % des cancers ovariens.
Une récente concertation définit l’occlusion intestinale maligne par
l’association de signes cliniques et radiologiques d’occlusion intestinale et
d’une obstruction au-delà de l’angle de Treitz dans un contexte de maladie
cancéreuse incurable intra-abdominale ou d’un cancer primitif extra-
abdominal avec extension intrapéritonéale (cancer du sein et mélanome
notamment).
Elle se manifeste par différents signes cliniques : douleurs et coliques
abdominales, distension de l’abdomen, nausées et vomissements, arrêt des
matières et des gaz. Cette symptomatologie est variable selon le niveau de
l’occlusion.
2. Occlusions coliques :
2.1. Les tumeurs coliques :
Les adénocarcinomes sont la cause la plus fréquente d’occlusion colique
A l’admission 70 à 85% se plaignent de douleurs abdominales, d’intensité
modérée, d’installation progressive, de siège variable. Les vomissements
soulagent les malades dans (10%) des cas, l’arrêt du transit plus net pour les
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matières que pour les gaz dans 75 à 85% des cas. Le météorisme est fréquent
(70 à 90% des cas). Les signes généraux sont variables. La fièvre supérieure à
38 degré C est rare. Certaines fois, on peut noter des signes de
déshydratation et une masse perçue à la palpation ou au toucher pelvien.
Dans 16% des cas, des signes péritonéaux de défense apparaissent.
Deux occlusions néoplasiques sur trois siègent sur le côlon gauche
anatomique (depuis le tiers gauche du transverse jusqu’à la charnière recto-
sigmoïdienne)
2.2. Les lymphomes :
Le lymphome colique est rare. Il s'agit d'un lymphome non hodgkinien et
s'observe souvent sur un terrain immunodéprimé ou chez un patient atteint
du SIDA. Sur le plan lésionnel, il peut s'agir de nodules sous-muqueux
disséminés ou au contraire d'une atteinte pariétale infiltrante circonférentielle
et sténosante majeure pouvant s'étendre sur plusieurs dizaines de
centimètres. Cette deuxième forme peut être responsable d'occlusion aiguë.
VI. Diagnostic de gravité :
Un retard diagnostique et de prise en charge peut être lourd de conséquences voire
mortel, soit en raison d'une nécrose intestinale étendue qui obligera à réaliser une
résection importante de grêle, soit en raison d'une perforation transformant
l'occlusion en une péritonite stercorale grave. Il faut donc d'emblée rechercher les
éléments de gravité qui imposent une intervention en urgence.
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1. Signes cliniques :
La clinique est à la base de la démarche diagnostic, elle permet d’apprécier la gravité du
tableau, Les signes et symptômes permettant de prévoir la souffrance intestinale, sont la
modification des douleurs abdominales, qui de coliques paroxystiques deviennent intenses et
continues, et les signes dits « classiques » : Les signes de choc, la tachycardie (>100/min), la
température à l’admission (>37,5°C ou <36.5), vomissements fécaloïdes, les signes péritonéaux:
défense abdominale localisée ou généralisée, contracture.
2. Signes biologiques :
Elle permet d'évaluer le retentissement de l'occlusion en montrant :
• Des signes de déshydratation extracellulaire : insuffisance rénale fonctionnelle
• Des signes de gravité (nécrose) : leucocytose>10 000 /mm3 (à interpréter en tenant
compte de la déshydratation) et acidose métabolique qui doit faire craindre des
lésions ischémiques tissulaires et ou une complication septique.
L'augmentation du taux sanguin d'amylase comme signe associé à la nécrose
intestinale n'a pas fait l'objet d'études prospectives. Il serait spécifique de la
strangulation et/ou de la nécrose intestinale, mais sa faible sensibilité, inférieure à
10%, en réduit la valeur informationnelle.
Les taux sériques de la créatine phosphokinase (CPK) et de chacun de ses isoenzymes
augmentent de façon significative dans les nécroses intestinales expérimentales par
strangulation. L'isoenzyme BB de la CPK est un témoin de l'ischémie de la paroi
musculaire lisse intestinale. Cependant, ni le délai d'apparition ni l'intensité de
l'augmentation de CPK ne sont corrélés à l'extension et à la réversibilité de l'ischémie.
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3. Signes radiologiques :
3.1. Clichés ASP :
La présence d'un pneumopéritoine témoigne d'une perforation tumorale ou
diastatique.
Des niveaux grêliques francs.
Une distension colique (cæcum+++) majeure.
3.2. Scanner :
L’importance de la distension : une distension cæcale de plus de 9 cm doit faire
craindre une perforation.
La souffrance pariétale : on distingue :
• La congestion veineuse intestinomésentérique associant un épaississement
pariétal circonférentiel en « cible » par œdème sous-muqueux des anses, une
perte de transparence du mésentère avec aspect flou et dilatation des veines
mésentériques, un épanchement intrapéritonéal transsudatif abondant.
• La nécrose transmurale par ischémie artérielle avec un amincissement pariétal
digestif, un retard ou une absence de rehaussement après injection, une
infiltration hydrique du mésentère, un épanchement intrapéritonéal, une
pneumatose pariétale, un pneumopéritoine, une aéroportie, une
aéromésentérie inconstante.
VII. Traitement :
1. Buts :
La levée de l’obstacle après mesures de réanimation.
Le bilan d’extension complet de la tumeur doit être réalisé.
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Exérèse tumorale lorsqu’elle est possible.
Rétablir le circuit digestif.
Ne pas compromettre la réalisation d’un traitement adjuvant.
Atténuer le traumatisme psychologique.
2. Moyens thérapeutiques :
2.1. Traitement médical :
Il a pour but de corriger les perturbations de l’équilibre volémique, hydro
électrolytique et acido-basique (causés parfois par l’occlusion intestinale). En
l’absence de signes de gravité (syndrome septique ou signes péritonéaux), il
est licite de tenter un traitement non opératoire, pendant 24 à 72 heures, qui
associe à la fois une réanimation hydroélectrolytique et un traitement
médicamenteux. Elle se poursuit en per et postopératoire jusqu’à la reprise
normale du transit intestinal
L’aspiration gastroduodénale continue : Assure une vacuité gastrique et
supprime les vomissements. Elle sera mise en place avant l’ASP. Ce qui
permettra de vérifier qu’elle est en bonne position dans l’estomac. Elle
minimise le risque d’inhalation au moment de l’induction anesthésique. La
sonde d’aspiration doit être d’un calibre suffisant pour permettre l’aspiration
d’éventuelles particules alimentaires, être radio opaque et pourvue d’une prise
d’air évitant la succion muqueuse
La voie veineuse : La mise en place d’une voie veineuse doit tenir compte de
l’importance des débits à perfuser. Une voie centrale permet la mesure de la
pression veineuse et guide les possibilités de réanimation selon l’âge du
patient, ses antécédents cardiovasculaires et sa fonction rénale.
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Une sonde vésicale à demeure : Permet de contrôler en quantité et en qualité la
diurèse
La correction des déficits présents : Déficit en eau et en sodium, en potassium
et désordres acido-basiques.
Autres mesures thérapeutiques :
• L’antibioprophylaxie : à large spectre, en péri-opératoire, visant les germes
anaérobiques et les bacilles gram négatif (BGN), est systématiquement associé
à ce premier traitement médical.
• Une prophylaxie d’accidents thromboemboliques est recommandée.
• Certaines tares sont à corriger (diabète, hypertension artérielle).
• Contrôle de la douleur : Le contrôle des douleurs continues fait appel aux
traitements antalgiques classiques selon les règles habituelles
d’administration. La morphine est le plus souvent nécessaire, à des
posologies adaptées, obtenues par titration.
• Les antispasmodiques utilisés sont les anticholinergiques anti muscariniques
qui ont un effet antipéristaltique et un effet antisécrétoire.
Contrôle des nausées et vomissements : L’objectif du traitement est l’absence
de nausées et la réduction des vomissements à un épisode ou moins par jour.
2.2. Traitement chirurgical :
Voies d’abord : L’occlusion constitue classiquement une contre-indication à la
laparoscopie, en raison de la distension abdominale, des difficultés
d’exposition et de la fragilité intestinale.
L’incision la plus souvent utilisée est une médiane, elle permet tant la meilleure
exploration de la cavité abdominale et une extension à la demande.
Exploration de la cavité abdominale : Elle permet de préciser le siège de la
tumeur, la recherche de métastases à distance (métastases hépatiques,
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carcinose péritonéale ou épiploïque, adénopathies cœliaques, ascite...), la
palpation de l’intestin dans sa totalité à la recherche d’une 2éme
Mise en évidence de l’obstacle : localisation, l’évaluation de l’adhérence de la
tumeur par rapport au plan pariétal, mais surtout au plan postérieur (axe
urinaire, bloc duodéno-pancréatique). Le siège et la cause de l’obstacle sont
mis en évidence en recherchant la limite entre le grêle dilaté d’amont et le grêle
plat d’aval.
Entérovidange : Une vidange aussi complète que possible du grêle d’amont doit
toujours être faite. Deux techniques peuvent être envisagées : l’entérovidange
rétrograde et la vidange par entérotomie.
3. Indications thérapeutiques :
3.1. Les occlusions coliques :
Côlon droit : La prise en charge en urgence des occlusions coliques droites, par
une résection segmentaire carcinologique (iléo-colectomie droite segmentaire,
hémi-colectomie droite, hémi colectomie droite étendue) avec anastomose
iléo-colique (rarement protégée par une iléostomie) est consensuelle. Cette
attitude réalise dans le même temps le traitement de l’occlusion et la part
chirurgicale de la prise en charge carcinologique.
Colon gauche :
• Un traitement en deux temps (colostomie de dérivation ou intervention de
Hartmann) nécessite une expertise initiale en chirurgie colo-rectale moindre
qu’une résection – anastomose en un temps, ce qui doit être pris en compte
dans le contexte de l’urgence ;
• Concernant la chirurgie en deux temps, une simple colostomie est
probablement préférable à l’intervention de Hartmann en cas d’état général
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précaire ou si la lésion n’apparaît pas à l’évidence résécable d’emblée et
justifie alors un traitement néoadjuvant.
Traitement adjuvent :
• Stade II (T3-T4-N0) En cas de facteurs de mauvais pronostic reconnus (T4,
nombre de ganglions examinés < 12, tumeur peu différenciée, invasion
veineuse lymphatique ou périnerveuse, perforation et pour certains occlusion)
: une chimiothérapie peut être proposée aux patients n’ayant pas de
comorbidité, en bon état général avec une tumeur MSS. En l’absence de
preuve de niveau A d’efficacité et de consensus dans cette situation, la
prudence est souhaitable ainsi que l’explication aux patients de la balance
bénéfice/risque dans leur cas (décision médicale partagée). Les schémas
proposés doivent avoir peu de risque toxique : fluoropyrimidines orales,
LV5FU2 simplifié. Le schéma FOLFOX4 peut se discuter principalement chez
des patients de moins de 70 ans avec tumeur T4 et/ou moins de 12 ganglions
analysés. En cas d’utilisation du protocole FOLFOX4, l’oxaliplatine devra être
interrompu dès l’apparition d’une neurotoxicité de grade 2.
• Stade III (tous pT-N1 ou N2) Chimiothérapie post-opératoire par FOLFOX 4 ou
XELOX administrée pendant 6 mois et commencée si possible avant le 42e
jour post-opératoire (niveau de la recommandation : grade A) ou par FOLFOX
4 simplifié (accord d'experts)
4. Surveillance :
Examen clinique tous les 3 mois pendant 3 ans puis tous les 6 mois pendant 2 ans.
Echographie abdominale ou scanner abdomino-pelvien tous les 3 à 6 mois pendant 3
ans puis tous les 6 mois pendant 2 ans.
Radiographie pulmonaire ou scanner thoracique annuel pendant 5 ans.
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Coloscopie selon les recommandations de pratique clinique (RPC)
L’ACE, d’intérêt non complètement démontré, peut être dosé tous les 3 mois les 3
premières années avec bilan en cas d’élévation.
TEP scan : la TEP-FDG est indiquée pour la localisation des récidives en cas d’élévation
confirmée de l’ACE chez un patient déjà opéré d’un cancer colorectal sans cible visible
sur les examens standards (SOR)
4.1. Les occlusions grêliques tumorales :
Adénocarcinomes :
• Selon la classification TNM :
Stade II : (T3, T4, N0, M0) : Chirurgie seule et une chimiothérapie
adjuvante pour les T4.
Stade III : (tout T, N1, M0) : Options :
Chirurgie suivie d’une chimiothérapie adjuvante 6 mois par FOLFOX4
simplifié.
Chez les patients n'acceptant pas la probabilité d'une toxicité majorée
liée à l'oxaliplatine, ou non candidats à cette chimiothérapie,
chimiothérapie par : association 5FU-acide folinique ou 5FU oral :
capécitabine ou UFT.
Traitement des tumeurs non résécables ou métastatiques : Association
fluoropyrimidine, comme le 5FU ou la capécitabine, + oxaliplatine ou
cisplatine. En cas de contre-indication au cisplatine et à l’oxaliplatine :
LV5FU2
Tumeurs carcinoïdes :
• Comme les adénocarcinomes, la démarche thérapeutique est selon la
classification TNM des carcinomes.
• Si métastases hépatiques de nombre limité : résection en plusieurs temps.
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• Si métastases hépatiques nombreuses : chimiothérapie.
• Il est préférable de faire un contrôle du syndrome carcinoïdien par les
analogues de la somatostatine +/- ligature ou embolisation artérielle
hépatique.
• Radiothérapie nucléaire si les indications sont respectées.
• Ablation par radiofréquences.
Lymphomes :
• Lymphomes localisés à grandes cellules : Radiothérapie + chimiothérapie en
cas de réponse incomplète.
• Lymphomes B à grandes cellules et lymphomes à petites cellules d’évolution
péjorative : Rituximab +CHOP.
• Lymphomes folliculaires non disséminés : association radio-chimiothérapie
à forte dose (Cyclophosphamide + irradiation corporelle totale) suivie
d’autogreffe de cellules souches hématopoïétique.
• Lymphomes folliculaires disséminés : purges-en vivo puis greffe de cellules
souches hématopoïétiques.
• Lymphomes folliculaires à forte masse tumorale : CHVP + Interféron Alpha -
Formes chimio résistantes de lymphomes indolents : interféron Alpha en
entretien après chimiothérapie.
• Lymphomes du manteau +Lymphomes T : traitement aplasiant +greffe de
moelle ou greffe de cellules souches.
Tumeurs stromales gastro-intestinales GIST :
• Les recommandations selon le FFCD et le NCCN version 2011
GIST résécables non métastatique : Chirurgie seule.
GIST résécables non métastatiques, R1 : Reprise chirurgicale / Imatinib.
GIST ré sécabilité douteuse ou chirurgie mutilante : Imatinib néo adjuvant
400 mg/j ou Résection chirurgicale secondaire dans un centre spécialisé
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à discuter au maximum de la réponse objective après 6 à12 mois
d’imatinib.
GIST non résécables, non métastatiques : Imatinib 400 mg/j puis
chirurgie au max de la réponse 6 à 12 mois.
GIST métastatique : Chirurgie si risque de complications/ Imatinib 400
mg/j.
Progression sous imatinib : Imatinib 800 mg/ Stent
• Toutes les décisions thérapeutiques concernant les GIST doivent faire l’objet
d’une concertation multidisciplinaire ;
Tumeurs bénignes :
• Léiomyome : le traitement radical est la chirurgie d’exérèse passant par les
tissus sains.
• Adénomes : ablation ou destruction endoscopique, si la tumeur est
volumineuse : résection chirurgicale.
• Lipomes : leur résection chirurgicale n’est pas justifiée qu’en cas de
complications.
• Schwannomes : résection chirurgicale.
• Angiomes : traitement par photo coagulation Plasma Argon
4.2. Carcinose péritonéale :
L’occlusion intestinale sur carcinose péritonéale est une complication
fréquente des pathologies cancéreuses évoluées. Bien souvent, seul un
traitement symptomatique plurimodal et palliatif permettra le soulagement du
patient avec ou sans levée du syndrome occlusif, les traitements curatifs par
chirurgie et chimiothérapie restant exceptionnels.
La carcinose péritonéale, définie comme une dissémination et une
implantation de cellules tumorales dans la cavité péritonéale, résulte le plus
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souvent d’une tumeur primitive péritonéale (mésothéliome…) ou d’une
extension tumorale aux viscères intra-abdominaux (ovaire, côlon, estomac,
pancréas, voies biliaires, etc.). Une de ses conséquences en est le syndrome
occlusif, essentiellement par compression extrinsèque avec sténose digestive,
le plus souvent multiple.
VIII. Conclusion :
L’occlusion intestinale est une complication fréquente des tumeurs abdomino-
pelviennes évolutives, en particulier d'origine digestive ou gynécologique.
L’abdomen sans préparation (ASP) a été le premier examen à réaliser.
Le traitement dépend du type de la tumeur et sa localisation
La durée de surveillance des malades était comprise entre 3 et 20 mois avec un recul
moyen de 10 mois.
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Volvulus du sigmoide :
I. Introduction
II. Pathogénie
III. Anatomopathologie
IV. Diagnostic positif
V. Diagnostic différentiel
VI. Prise en charge thérapeutique
VII. Complications
VIII. Prévention
IX. Conclusion
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I. Introduction :
Le volvulus du sigmoïde est une urgence médico-chirurgicale qui représente une cause
commune d’occlusion colique, il correspond à une torsion de l’anse sigmoïdienne
autour de son méso de plus de 180°
Les particularités anatomiques du colon sigmoïde constituent le principal facteur
étiologique de cette affection, notamment un sigmoïde long et dilaté
L’examen clinique et les clichés d’abdomen sans préparation sont le plus souvent
suffisants pour le diagnostic
L’attitude thérapeutique à adopter en urgence est controversée et fait appel à des
techniques variées qui ont évolué au cours de ces dernières années.
II. Pathogénie :
1. Facteurs favorisants :
Certains facteurs anatomiques (congénitaux ou acquis) et physiologiques sont
nécessaires pour qu’un volvulus se produise. Parmi les facteurs anatomique une anse
sigmoïde de type dit abdomino-pelvien de longueur égale à 80 cm, mobile et pourvu
d'un long méso sigmoïde flottant. Le pied de ce dernier est étroit et rapproche les
extrémités de l'anse permettant ainsi sa torsion sur l'axe mésentérique.
1.1. Facteurs anatomiques :
• Le dolichocôlon : Le dolichocôlon se défini par un colon long de calibre normal.
Cette augmentation de longueur peut se limiter au colon gauche ou au sigmoïde
on parle alors de dolichosigmoïde. Il peut être acquis ou congénital
• Le mégacôlon : Le mégacôlon se défini par un côlon dilaté de longueur normale.
Il pourrait être soit acquis ou congénital (maladie de HIRSHPRUNG)
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• La mésentérite rétractile : La mésentérite rétractile, appelée également la
panniculite mésentérique, est une maladie rare mais bien connue. Elle se définit
par un épaississement et un raccourcissement du mésentère
• Pathologies prédisposantes : Acromégalie, Schistosomiase ou Bilharziose,
Syndrome de Cornelia De Lange, diabète mellitus, Syndrome de Chialidit
1.2. Causes efficientes :
• Conditions diététiques : Les habitudes alimentaires, en particulier carencées en
protéines mais riches en légumes ou en fruits, impliquent la production d'une
grande charge fécale et la formation de gaz et d'hydrate de carbone dans le colon
• Constipation chronique : La constipation chronique est un facteur déterminant
du volvulus, l’anse alourdie pivote dans le sens de la plus lourde charge
• Facteurs mécaniques comme la grossesse et la présence d’une tumeur
abdominale
2. Mécanisme de la torsion :
L'anse dilatée, alourdie et atone soutenue par la mésentérite rétractile devient
incapable de faire progresser son contenu. La détorsion après la torsion physiologique
de l'anse devient laborieuse voire impossible et la torsion s'accentue. Un mouvement
péristaltique précipité apporte de lourdes matières fécales dans la partie supérieure de
l'anse, celle-ci se renverse pendant que la partie inférieure se soulève. Dans cette
étape, la torsion est possible grâce à la rigidité du méso. Quand les matières viennent
dans la partie supérieure, les gaz s'accumulent dans la partie inférieure et portent
celle-ci vers le haut. Le poids des matières fait basculer la partie supérieure, ainsi on a
une torsion de 180 degrés. Dans cette anse tordue, les matières se décomposent et
libèrent des gaz qui la gonflent d'avantage. Par un péristaltisme très vif, La torsion
s’accentue et provoque par la suite une stase dans la circulation du méso, menant
ainsi à la strangulation avec lésion de la paroi intestinale.
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III. Anatomopathologie :
1. Macroscopie :
1.1. Les modifications anatomiques :
L’étude anatomopathologique de l’anse sigmoïdienne montre :
• Un allongement de l’anse ;
• Une dilatation qui peut être modérée voire monstrueuse ;
• Une hypertrophie de la paroi sigmoïdienne. L’épaisseur moyenne de la paroi
atteinte est de 3 mm contre 0,3 normalement.
Les vaisseaux du sigmoïde subissent eux aussi de grosses modifications :
• Les artères sont dilatées pouvant tripler de calibre.
• Le méso est épaissi fibreux, siège d’un remaniement scléroinflammatoire
qui peut être constitué des différents types de la mésentérite rétractile.
1.2. La torsion :
Le degré : La torsion peut être : Partielle : un demi-tour de 180 degrés, ou
complète : un ou plusieurs tours de 360°, jusqu'a 720° degrés
Le pivot : Le pivot de torsion est à la hauteur de la moitié gauche du détroit
supérieur, à 35cm de la marge anale, plus souvent qu'à la jonction recto
sigmoïdienne. Il est formé par les pieds parfois accolés de l'anse, rapprochant
les deux racines d'un méso sigmoïde long rendant donc l'examen au
sigmoïdoscope accessible
Le sens de la torsion : La rotation est définie par la position de l'anse par
rapport au rectum. L'intérêt de sa connaissance est de savoir la manœuvre
qu'il faudra effectuer pour la détorsion
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1.3. La vitalité de l’anse :
Au départ l’anse peut être congestive, œdématiée et rouge violacée. Mais,
détordue, arrosée de sérum chaud et infiltré de novocaïne elle retrouve un aspect
rassurant. Les vaisseaux en particulier sont battants. C’est une anse viable.
Lorsque le diagnostic est tardif L’anse peut, au contraire, être sphacélée,
noire ne se contractant pas. Les battements des vaisseaux ne sont plus
perçus, surtout au niveau du pied de la torsion, siège électif de ces lésions
irréversibles. C’est une anse gangrenée, soit dans un état pré-perforatif, soit
siège d'une perforation. Cette perforation donne issue dans la cavité
péritonéale à un liquide, sanieux, nauséabond et hyperseptique.
Cette gangrène peut intéresser l’anse en totalité ou en partie.
2. Conséquences :
2.1. Occlusion de la lumière intestinale :
Elle est responsable, sur le plan clinique, des signes d'occlusion avec arrêt des
matières et des gaz. Il s'en suit une dilatation de l'anse qui vient encore
aggraver l'atonie intestinale réflexe. Cette stase au niveau de l'anse
sigmoïdienne, qui est pleine de gaz et de liquide septique, favorise la
pullulation microbienne.
2.2. Occlusion vasculaire pariétale :
Le phénomène essentiel est le blocage de la circulation veineuse qui entraîne :
D'une part : une souffrance, d'autant plus rapide lorsque la torsion est aiguë,
des vaisseaux sigmoïdiens voire mésentériques inférieurs puis la thrombose
veineuse. D'autre part : un état de choc hypovolémique expliqué par
l'exagération de la perméabilité capillaire avec fuite du plasma en dehors des
vaisseaux, secondaire à l'anoxie tissulaire
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2.3. Syndrome du compartiment abdominal :
Le syndrome de compartiment abdominal se définit par une hyperpression
intraabdominale avec dysfonction d’organes. Cette pression doit être
supérieure à 20 mm Hg, la conséquence est une hypoperfusion progressive
avec ischémie intestinale, et des autres structures intra et extra-péritonéales,
incluant les systèmes pulmonaire, cardiovasculaire, rénal, splanchnique et
nerveux central. S’ensuit un relargage de cytokines, formation de radicaux
libres, translocation bactérienne et syndrome de dysfonction d’organes.
IV. Diagnostic positif :
1. Formes cliniques :
1.1. Forme type : volvulus subaigu :
Récemment, plusieurs auteurs s'accordent que plus de la moitié du V.S
s’installent selon un mode subaigu.
Terrain : Il survient chez les sujets âgés, constipés chroniques ayant présenté
des épisodes antérieurs d’occlusions intestinales spontanément résolutifs par
les moyens médicaux (lavement, sonde rectale).
Signes fonctionnels : Le début est en général, insidieux, évoluant en 2 à 4
jours en moyenne, caractérisé par :
• Douleur abdominale basse à type de crampe prédominant dans la fosse
iliaque gauche avec ballonnement et arrêt des matières et des gaz.
• Vomissements : théoriquement les vomissements dans le volvulus du
sigmoïde étant une occlusion basse devrait être tardifs et de type fécaloïde
quand ils ont lieu. Cependant les auteurs rapportent une incidence de 30 à
88%, dont certains sont assez précoces, plus intriguant encore la nature
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variée des vomissements, parfois alimentaires, parfois bilieux ou fécaloïdes,
les vomissements précoces serait d’origine réflexe liés au déclenchement de
la douleur, leur réapparition serait un signe de mauvais pronostic.
A l’examen : le météorisme est un signe capital de cette affection, comme
l’ont souligné les différents auteurs
• A l'inspection : Au début le météorisme reste localisé, c’est le dessin de
l’anse tordue et hypertendue. Son siège est variable mais important. Il est
visiblement asymétrique du au volvulus du sigmoïde en dehors du pelvis,
s’étendant de l’hypochondre gauche à la fosse iliaque droite et rarement
l’inverse. Il en résulte de cette situation la vacuité de la fosse iliaque gauche.
A la palpation : on trouve une tuméfaction étendue, mobile, inerte avec la
sensation de résistance élastique.
• A la percussion : on note un tympanisme.
• L’inspection, la palpation et la percussion constituent les éléments de la
classique triade de VON WAHL, traduction fidèle de l’anse volvulée :
météorisme tympanique, résistant et immobile.
• L'auscultation de l’abdomen doit être symétrique, elle insiste sur le fait
qu'une auscultation négative est le signe de l’iléus paralytique, alors que la
présence de bruits hydro-aériques "le glou-glou" est un signe fidèle
d'occlusion mécanique traduisant la lutte de l'anse en amont de l'obstacle.
• Un examen vérificateur des orifices herniaires est systématique pour écarter
un étranglement herniaire associé.
• Le toucher rectal associé au toucher vaginal chez la femme est obligatoire, il
retrouve une ampoule rectale vide, il permet quelques fois de sentir au bout
du doigt une tuméfaction élastique ou encore de percevoir un œdème de la
muqueuse, les rectorragies sont un signe de souffrance de l’anse intestinale
et imposent une intervention chirurgicale.
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L’évolution est moins dramatique, car la torsion est peu serrée, si l’on
n’intervient pas, elle évolue lentement vers le sphacèle en plusieurs jours.
Parfois tout peut rétrocéder sous l’effet d’une simple thérapeutique médicale
ou endoscopique (sonde rectale, lavement). Mais par la suite, on assiste de
nouveau à l’occlusion.
1.2. Volvulus aigue :
Il est plus fréquent chez les sujets jeunes sans antécédents digestifs, ni
constipation et réalise la torsion brutale avec souffrance rapide de l'anse.
Néanmoins, tout volvulus aigu doit faire rechercher un volvulus du grêle
associé. Le début est brutal par une douleur atroce, des vomissements
précoces et un arrêt des matières et des gaz. La distension abdominale se
développe rapidement et la palpation met en évidence une défense pariétale.
Le toucher rectal est douloureux et palpe une muqueuse œdématiée, le
doigtier peut être souillé de sang. Si on n’intervient pas en urgence,
l'aggravation est rapide et l'évolution se fait en quelques heures vers une
péritonite stercorale. La mort peut survenir dans un tableau de choc septique.
2. Examens paracliniques :
2.1. Radiographie d’abdomen sans préparation :
Elle recherche une distension colique prédominante sur le colon gauche.
Sur le cliché de face debout, plusieurs signes ont été décrits tels que :
• Une énorme clarté gazeuse en U renversé avec deux niveaux hydro-aériques
au pied des deux jambages, décalés l'un par rapport à l'autre, cet aspect
pathognomonique correspond au signe de grain de café (coffe-bean sign).
• Signe de FRIMMANN-DAHL (trois ombres linéaires convergent vers le côté
gauche).
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• Le niveau du sommet de la boucle sigmoïdienne est au-dessus de la 10ème
vertèbre thoracique et sous l'hémi-diaphragme gauche, on note également un
épaississement de la paroi, perte d'haustrations coliques et l'absence de gaz
dans la fosse iliaque gauche.
• Le colon tordu peut venir couvrir l’ombre hépatique et mimer un
pneumopéritoine.
De profil, l'image jumelée de l'anse peut être plus nette, surtout si les deux
branches se disposent dans un plan sagittal.
En décubitus latéral, l'absence du gaz dans le rectum est en faveur du diagnostic
L'image peut être d'interprétation difficile, en particulier lorsque le sommet de
l'anse retombe dans la fosse iliaque opposée à celle où siège le pédicule de la
torsion. L'aspect est alors celui des quatre niveaux liquides réunis par un
double arceau gazeux.
La radiographie sans préparation peut, en outre, montrer des signes de
complications : Pneumopéritoine après perforation et peut renseigner sur la
participation du grêle à la distension
2.2. Lavement aux hydrosolubles : Son intérêt est double, car il confirme le diagnostic et permet
parfois la détorsion
Dans près de la moitié des cas la gastrographine pénètre dans le sigmoïde et
elle peut d'ailleurs y stagner sans aucune tendance à l'évacuation [49].
Une fois sur deux après réplétion de l'ampoule rectale, on obtient une image
d'arrêt sur la ligne médiane ou latérale à la hauteur du bord supérieur de la
grande échancrure. Cet arrêt a un aspect de cône effilé et recourbé à droite ou
à gauche selon le sens de la torsion en cône ou en "bec d'oiseau"
Parfois le liquide s'évacue entraînant alors la détorsion spontanée de l'anse
dans 5% des cas avec cependant un taux de récidive élevé représentant 80% à
90%.
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Certaines sténoses recto-sigmoïdiennes peuvent donner des aspects
d'effilement barytés assez voisins, tandis que le détachement de minces plis
réguliers et convergents de l'un des bords coliques peut être considéré comme
un signe pathognomonique du volvulus du sigmoïde.
Le lavement baryté permet aussi de poser le diagnostic du volvulus récidivant
grâce au « twisted tape » sign, qui correspond à la torsion de la muqueuse,
dans le segment colique qui se tord et se détord lors des torsions récidivantes
En revanche certains auteurs découragent l'usage du lavement comme moyen
diagnostic à cause du risque de péritonite sévère en cas de perforation colique.
2.3. Tomodensitométrie :
Même si l'association de l'ASP et du lavement opaque fournit presque toujours
le diagnostic de certitude du volvulus du sigmoïde, aucun ne permet de
présager la viabilité de l'anse volvulée.
Le scanner est devenu ces dernières années un outil extrêmement performant
dans le domaine des urgences digestives.
Dans le cas du volvulus du sigmoïde, l’étude scanographique permet à la fois
de poser le diagnostic et de déceler d’éventuels critères radiologiques de
gravité.
Le diagnostic du volvulus du sigmoïde doit être évoqué à la TDM sur :
• Une volumineuse anse sigmoïdienne enserrant son méso. Les deux jambages
de ce dernier se rapprochent pour finir en "bec d'oiseau" au niveau de la
cavité pelvienne.
• L'enroulement de l'anse autour des vaisseaux mésentériques constitue un
"whirl sign" (signe du tourbillon).
• Un rehaussement "en cible" des parois coliques, une pneumatose intestinale,
ou l'existence d'une paroi sigmoïdienne "virtuelle" traduisent un
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infarcissement transmural complet, constituent des signes de gravité du
volvulus du sigmoïde
• Un "whirl sign" serré, correspond à un enroulement important de l'anse
sigmoïde autour de son méso, est considéré également comme un critère
scanographique de gravité à prendre en compte dans le choix de la
thérapeutique la mieux adaptée.
• Le scanner peut également faire écarter les diagnostics différentiels par une
étude minutieuse des parois coliques, de même que la recherche d'une
vacuité rectale est évocatrice d'une occlusion de type mécanique.
• La tomodensitométrie permet également de diagnostiquer un double volvulus
du sigmoïde et de grêle en préopératoire par la mise en évidence d'un " whirl
sign" avec signes d'ischémie intestinale, déviation médiale du cæcum et du
colon descendant et la convergence des structures vasculaires de la
mésentérique supérieure vers les deux points du sigmoïde tordus.
2.4. L'endoscopie :
L’endoscopie permet donc de confirmer la torsion, d'inspecter directement la
muqueuse au niveau de la torsion et d'apprécier la viabilité de l'intestin. La
présence de tâche du sang est un indicateur de gangrène et devrait inciter
l'arrêt de l'exploration, l'interdiction de toute tentative de détorsion et la
chirurgie d’urgence.
2.5. Autres :
L’échographie abdominale : La place de l’échographie comme outil diagnostic
dans le volvulus du sigmoïde est très limitée, l’examen étant gêné par les gaz
digestifs, cependant elle permet d’éliminer les diagnostics différentiels,
notamment devant un syndrome occlusif fébrile, ou détecter les signes de
gravité, tel l’épanchement péritonéal.
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L’urographine orale : Cette méthode peu couteuse pourrait être une alternative
au lavement baryté et à la TDM dont l’accès reste encore limité dans notre
contexte
V. Diagnostic différentiel :
Sans examens radiologiques, on peut cliniquement discuter toutes les étiologies d’une
occlusion basse, ou toute les causes d’un abdomen aigu quand le tableau d’occlusion
n’est pas complet, on peut évoquer :
• Un volvulus du cæcum ;
• Un volvulus du grêle associé ;
• Un mégacôlon toxique ;
• Une perforation d’un organe creux ;
• Un infarctus du mésentère devant des douleurs aigus intenses avec rectorragies
• Une colique néphrétique ou hépatique.
• Un cancer du côlon gauche étant donné sa grande fréquence, l’âge du sujet et
l’installation progressive des signes cliniques ;
• On peut également évoquer la maladie d’Ogilvie ;
• Un géant diverticule du sigmoïde ;
• Un mégacôlon acquis…
Chez le vieillard, on peut encore discuter la possibilité d'iléus biliaire, ou une
péritonite asthénique dans sa forme occlusive. Mais l'aspect radiologique et les
antécédents du patient arrivent à redresser le diagnostic.
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VI. Prise en charge thérapeutique :
1. Buts du traitement :
Le volvulus du sigmoïde est une urgence médico-chirurgicale, les buts du traitement
sont de :
• Corriger le déséquilibre hydroélectrolytique ;
• Lever l’obstacle et d’éviter l’évolution rapide vers le sphacèle ;
• Mettre le patient à l’abri d’une récidive
2. Traitement médical :
2.1. Réanimation :
La réanimation joue un rôle important dans la prise en charge du volvulus du
sigmoïde.
Elle dépend des résultats cliniques (déshydratation, collapsus, état de choc…)
et des examens biologiques, mais elle ne doit pas retarder le geste chirurgical.
Elle comprend :
• L’oxygénothérapie : réalisée à l’aide d’une sonde nasale ou après intubation
si l’état du malade est jugé grave.
• La prise de deux voies veineuses de bon calibre. Parfois la prise d’une voie
veineuse centrale est nécessaire.
• La correction du déséquilibre hydroélectrolytique : qui sera démarrée avant
l’intervention et poursuivie en per et post-opératoire, la traduction humorale
est variable d’un malade à l’autre (déshydratation, hypochlorémie, baisse de
la réserve alcaline, augmentation de l’hématocrite, insuffisance rénale
fonctionnelle). La thérapeutique reposera sur les résultats du bilan, elle sera
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plus ou moins rapide, proportionnelle au déficit, à la nature et à l’ancienneté
de l’occlusion.
• La perfusion intraveineuse en fonction de l’état d’hydratation du patient.
• L’aspiration gastrique par une sonde naso-gastrique qui permet d’arrêter les
vomissements et d’évacuer le contenu gastrique afin de prévenir les accidents
d’inhalation lors de l’anesthésie.
• La mise en place d’une sonde vésicale qui permet de contrôler la diurèse et la
surveillance du remplissage.
L’efficacité de cette réanimation pré et per-opératoire sera jugée sur les
critères cliniques (tension artérielle, pouls, diurèse et pression veineuse
centrale) et biologiques (ionogramme sanguin et urinaire).
La réanimation post-opératoire consiste à maintenir les mêmes apports
hydriques donnés en per-opératoire jusqu’à reprise du transit.
2.2. Médicaments :
Antibiothérapie : non systématique Indiquée en cas de syndrome infectieux ou
en post opératoire, du fait que la chirurgie colique est fortement contaminée.
• Les antibiotiques donnés sont de large spectre (aérobie et anaérobie).
• La plus fréquemment utilisé est : - Amoxicilline protégée (4g/jr). - Ou la
céphalosporine 3ème génération (2g/jr). - Ou l’association suivante
(Bêtalactamine+ Aminoside +Imidazolé)
Antalgiques : du simple antispasmodique à la sédation neurovégétative selon
l’intensité de la douleur.
Antis sécrétoires : pour prévenir l’ulcère de stress. - les IPP injectables. - Ou
les anti-H2 injectables.
Héparine à bas poids moléculaire (HBPM) : pour prévenir les accidents
thromboemboliques. Ils sont débutés 12 heures après le geste opératoire.
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3. Traitement endoscopique :
Intubation recto sigmoïdienne : Il s’agit d’un geste délicat réalisé par le chirurgien lui-
même avec douceur et patience. Il consistera à monter par le rectum, le plus souvent
sous contrôle d’un rectosigmoïdoscope rigide, une sonde de faucher bien lubrifiée de
diamètre de 8mm et d’une longueur de 60 cm, jusqu’ au siège de la torsion. Il sera
poussé avec délicatesse dans la zone de détorsion. Le rectosigmoïdoscope flexible
serait une meilleure méthode décompressive permettant de visualiser directement
l’état de la muqueuse. Toute manœuvre de force étant proscrite, de même il faut éviter
le choc de décompression brutale en permettant l’évacuation progressive des gaz et
de liquide en rétention. Ce succès est éventuellement jugé sur une débâcle diarrhéique
et gazeuse et le soulagement du malade. La sonde sera fixée et laissée en place
pendant 4 à 5 jours pour prévenir une récidive immédiate et permettre la préparation
du colon pour une chirurgie à froid. L’A.S.P de contrôle est obligatoire pour s’assurer
de la décompression et exclure une perforation.
Détorsion par colonoscopie : La colonoscopie flexible permet d’atteindre tout le colon,
de le réduire sous contrôle continu de la vue et de vérifier l’aspect de la muqueuse
colique
4. Traitement chirurgical :
4.1. La voie conventionnelle : Elle se fait sous anesthésie générale
Exploration chirurgicale : L’exploration doit être minutieuse et apprécie :
• L’importance de la dilatation de l’anse volvulée, qui parfois peut être
monstrueuse. Elle est distendue par les gaz et les matières et bloque tout
l'abdomen, les flancs, l'épigastre jusqu'au diaphragme. Pour l'extérioriser,
on peut l'affaisser par une ponction au mieux par une intubation. L’anse
sigmoïde est très allongée, mesure plus de 80 cm de longueur et atteint 15
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à 20 cm de diamètre réalisant un dolichomégacôlon, sa musculature est plus
épaisse que le reste du colon.
• La viabilité de l'anse sigmoïde est plus souvent conservée : cyanosée, rouge
sombre, œdématiée, elle reprend sa couleur normale après détorsion et
vidange sous sérum chaud. Elle présente, à des degrés variables, des lésions
typiques de l'étranglement de la simple congestion jusqu'au sphacèle.
• La gangrène peut être massive, évidente, l'anse est noire parfois perforée.
Elle peut être partielle ou segmentaire avec une prédilection pour le pivot de
torsion, disséminée par plaques de sphacèle ou même s'étendre au colon
descendant ou au haut rectum.
Méthodes utilisées :
• Méthodes radicales :
Résection et anastomose primaire
Résection avec colostomie
Colectomie subtotale
• Méthodes conservatrices :
Détorsion chirurgicale Elle est préconisée en cas d’anse viable.
Mésosigmoïdoplastie
Extraperitonisation différée
4.2. Voie coelioscopique :
La chirurgie laparoscopique est réalisée sous anesthésie générale, elle fait
suite à la détorsion endoscopique
La sigmoïdectomie laparoscopique
La sigmoïdopexie laparoscopique par extrapéritonisation est facile à réaliser
et peut devenir le traitement de choix après une détorsion non sanglante d'un
volvulus du sigmoïde sans nécrose*
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VII. Complications :
1. Préopératoires :
Les complications préopératoires dépendent de l'état du patient et celui de l'anse
volvulée, ainsi que du délai de consultation.
2. Peropératoires :
La mort peut être due au :
Retard du diagnostic.
Choc hypovolémique.
Choc septique par détorsion d'une anse gangrenée.
3. Postopératoires :
Les complications sont souvent en rapport avec la combinaison de plusieurs facteurs
tel que : l'âge avancé, le mauvais état général, l'importance de tares associées et
défaut de la réanimation post-opératoire.
Les complications rapportées dans la littérature sont : Péritonite post-opératoire par
lâchage des sutures chez les patients qui ont bénéficié d'une résection anastomose,
accidents thromboemboliques, insuffisance rénale fonctionnelle due à l’hypovolémie
aiguë ou organique due au choc septique, septicémie, hémorragie digestive, infection
respiratoire, éventration
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VIII. Prévention :
Pour améliorer le pronostic du volvulus, outre les progrès thérapeutiques réalisés ces
dernières années, les efforts des thérapeutes portent actuellement sur les moyens
préventifs. Les soins médicaux, en effet, ne constituent qu’une thérapeutique
palliative. Les médicaments visant à exalter le péristaltisme n’auraient aucune
efficacité de part de la maladie.
Cette prévention consiste donc à lutter contre certains facteurs incriminés dans la
survenue du volvulus du sigmoïde par :
• La modification du régime alimentaire qui doit être pauvre en céréales et celluloses.
• La lutte contre la constipation par l’absorption régulière de fluidifiant du bol fécal
(mucilage).
• La lutte contre l’utilisation abusive de laxatifs et de médicaments ralentissant le
transit intestinal.
• Un traitement correct de toute infection colique, ou parasitose favorisant
l’apparition de lésions de mésentérite rétractile.
• L’amélioration de l’infrastructure sanitaire dans notre pays, les conditions
socioéconomiques et intellectuelles, tout malade présentant un ou plusieurs
épisodes subocclusifs antérieurs doit être opéré à froid après préparation colique et
correction des troubles existants.
En revanche, la surveillance rigoureuse aussi bien clinique que radiologique s’impose
chaque fois qu’un mégacôlon est diagnostiqué.
Enfin tout volvulus traité ayant répondu favorablement à un traitement non opératoire
doit être opéré à froid pour éviter la récidive.
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IX. Conclusion :
Le volvulus du sigmoïde est une urgence médico-chirurgicale qui touche en majorité
les hommes. Elle est fréquente dans les pays en voie de développement dont le régime
alimentaire est riche en fibres et où elle est l’apanage des sujets adultes. Par contre,
cette affection est moins fréquente dans les pays développés où elle concerne
essentiellement les sujets âgés avec tares associées.
Sur le plan anatomique, l’existence d’un dolichocôlon explique la fréquence des
rotations complètes de l’anse sigmoïdienne, à l’origine du sphacèle et des péritonites
stercorales.
Le diagnostic du volvulus du sigmoïde dans les pays à basse incidence pose certaines
difficultés du fait de la rareté de l’affection. D’où l’intérêt de la TDM qui est devenue
un examen incontournable devant toute occlusion. Tandis que, dans les pays à haute
incidence le diagnostic est souvent aisé devant un tableau d’occlusion basse, d’un
météorisme asymétrique et d’aspect typique à l’ASP.
Le problème posé par cette affection est d’ordre thérapeutique. Plusieurs procédés ont
été proposés. En absence de signes de souffrance sigmoïdienne, la réduction du
volvulus par les moyens médicaux, quand c’est possible, offre la mortalité la plus
faible. Un taux prohibitif de récidives est à noter si ce traitement n’est pas associé à
un traitement chirurgical à froid.
La résection sigmoïdienne par voie conventionnelle ou laparoscopique est le
traitement de choix.
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Invagination intestinal:
I. Introduction
II. Anatomopathologie
III. Etiopathogénie
IV. Etiologies
V. Etude clinique
VI. Etude paraclinique
VII. Prise en charge thérapeutique
VIII. Pronostic
IX. Conclusion
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I. Introduction :
L’invagination intestinale aiguë (IIA) est une urgence diagnostique et thérapeutique. Elle
est la cause la plus fréquente d’occlusion chez le nourrisson et l’enfant.
L’invagination est la pénétration d'un segment intestinal et de son méso dans le segment
intestinal sous-jacent, par un mécanisme de retournement en doigt de gant. Ce
télescopage sera à l'origine d'un boudin d'invagination qui va induire une compression
des éléments vasculo-nerveux étranglés au niveau du collet, ce qui peut induire une
ischémie, voir une nécrose et la perforation de la paroi intestinale.
Classiquement, on distingue deux types d'invagination intestinale chez l'enfant :
• IIA idiopathique du nourrisson qui représente 90-95% de l’ensemble des
invaginations intestinales aiguës de l’enfant.
• IIA secondaire à une lésion locale isolée, s'intégrant dans le cadre d’une
pathologie plus générale du tube digestif ou survenant dans un contexte particulier.
Elle est très rare chez l’enfant avec un pourcentage d’environ 5%.
Le diagnostic de l’IIA chez l’enfant est facile, lorsque la symptomatologie est évidente et
faite de la triade classique qui comporte les douleurs abdominales paroxystiques, les
vomissements et les rectorragies. Mais cette triade n’est pas toujours présente, car la
symptomatologie peut être atypique, faisant errer le praticien et retarder la prise en
charge.
Ainsi, la difficulté du diagnostic de l’IIA tient à la diversité des formes cliniques
incomplètes ou trompeuses. En effet, le tableau clinique est souvent incomplet, ce qui
impose de penser systématiquement à l'IIA devant des crises douloureuses à répétition
chez un enfant, et pousser les investigations paracliniques. L’échographie reste l’examen
clé pour poser le diagnostic.
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II. Anatomopathologie :
1. Description anatomique :
La lésion élémentaire de l’invagination intestinale est le boudin d’invagination, c’est
une masse formée par le télescopage d’un segment intestinal dans le segment d’aval.
Le boudin comprend un cylindre (ou tunique) interne, un cylindre externe et un (ou
des) cylindre(s) intermédiaire(s).
L’invagination la plus simple comporte donc trois cylindres, mais le boudin ainsi
constitué peut pénétrer à son tour dans le segment d’aval et réaliser des invaginations
à 5 voire 7 cylindres.
Figure 17 : Schéma d’une invagination.
1. Tunique externe ou gaine périphérique ; 2.tunique moyenne ou segment retourné;
3. méso invaginé ; 4.tunique interne ou segment pénétrant ; 5.tête; 6.collet
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2. Formes anatomiques : on distingue :
L’invagination iléocolique : C’est la forme la plus fréquente, son point de départ est
l’iléon terminal, puis elle se propage dans le côlon plus ou moins loin en direction de
l’anus qu’elle peut atteindre.
• On dit qu’elle est iléo-cœco-colique lorsque la valvule de Bauhin constitue la tête
de l’invagination, entraînant alors l’appendice dans le processus d’invagination
• Et qu’elle est Trans valvulaire lorsque la valvule de Bauhin et l’appendice restent en
place, cette forme est particulièrement serrée.
Les invaginations iléo-iléales pures et colocoliques pures sont des variétés rares de
l’invagination idiopathique.
L’invagination de l’appendice : est une forme exceptionnelle.
III. Etiopathogénie :
1. IIA secondaire :
Elles ne réalisent que 5 à 10 % des cas des IIA. Ces formes se rencontrent avec une
fréquence plus élevée avant l’âge de 3 mois et après 2 ans.
1.1. IIA liée à une cause organique locale :
• Un diverticule de Meckel est la cause la plus fréquente des IIA secondaires. La
responsabilité d’un diverticule de Meckel dans une IIA n’est reconnue que
lorsqu’il siège au niveau de la tête du boudin.
• Parmi les autres causes d’invagination secondaire, on rencontre : un polype
isolé, polypes multiples dans le cadre d’une polypose juvénile ou d’un syndrome
de PeutzJeghers, un lymphome à détermination digestive, les hémangiomes et
les pseudotumeurs comme une mucocèle appendiculaire.
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• Les malformations du tube digestif constituent une étiologie rare qui comprend
les duplications digestives, les îlots d’hétérotopie pancréatique ou gastrique.
1.2. IIA liées à un contexte particulier :
• IIA du purpura rhumatoïde (PR) : C’est une complication classique du PR. Elle est
diagnostiquée dans 3 à 10% des cas, le plus souvent au cours d’un PR manifeste,
mais les invaginations transitoires sont probablement beaucoup plus fréquentes,
responsables en partie des manifestations douloureuses abdominales.
L’invagination est secondaire aux hémorragies ou hématomes dans la paroi
intestinale, elle est iléo-iléale dans deux tiers des cas, peu douloureuse, mais
précocement occlusive.
• IIA de la mucoviscidose : C’est une complication rare, rencontrée généralement
chez des enfants de plus de 4 ans ; elle représente 1 % des manifestations
digestives rencontrées dans cette maladie. L’IIA survient du fait de l’impaction de
matières qui gêne le péristaltisme.
• IIA postopératoire : c’est une entité sporadique dont le mécanisme et les facteurs
de risque (FDR) restent mal connus. Elle représente 0.08-0.5 % des IIA. Elles
surviennent dans les jours qui suivent une intervention chirurgicale qui ne porte
pas obligatoirement sur l’abdomen, préférentiellement après une chirurgie
modifiant les rapports anatomiques intrapéritonéaux et en particulier après la
chirurgie rétropéritonéale, les abaissements abdomino-périnéaux ou la cure de
hernie diaphragmatique. Il s’agit dans la majorité des cas d’une invagination
iléo-iléale ou jéjuno-jéjunale.
• IIA sous chimiothérapie : Les enfants soumis à une chimiothérapie, en particulier
par le méthotrexate, peuvent présenter des troubles du péristaltisme ainsi que
des épaississements de la paroi intestinale favorisant la survenue d’invaginations
volontiers iléo-iléales.
• Autres : hémophile, trouble de coagulation, maladie cœliaque.
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2. IIA idiopathique :
C’est le cas de la majeure partie des situations où aucune cause locale n’est retrouvée
(plus de 90 %), ces formes dites « idiopathiques » surviennent surtout après 2mois et
avant l’âge de 2 ans, et il s’agit souvent d’un nourrisson en bon état général,
l’invagination est secondaire aux troubles du péristaltisme qui sont vraisemblablement
dus à l’hyperplasie lymphoïde contemporaine de l’adénolymphite mésentérique. L’origine
virale est suspectée sur des données épidémiologiques (épidémies saisonnières) et sur la
concomitance d’infection digestive, oto-rhino-laryngologique ou respiratoire dans les
jours précédant l’IIA. Des données immunologiques et anatomopathologiques viennent
conforter ces constatations, que ce soit dans les selles, dans des tissus prélèves lors de
l’intervention chirurgicale (intestin ou ganglions) ou par les sérologies. De nombreux
virus, bactéries ou parasites ont été mis en évidence chez des enfants présentant une IIA à
savoir : adénovirus, entérovirus, herpes virus, Yersinia, staphylocoque dore, Escherichia
Coli 0 157, amibes et des ascaris.
IV. Etiologies :
1. IIA idiopathique :
L’IIA est primitive et idiopathique dans 90 à 95% des cas.
L’origine virale est suspectée sur des données épidémiologiques (épidémies
saisonnières en printemps et en automne) et sur la concomitance d’infection digestive,
oto-rhino-laryngologique ou respiratoire dans les jours précédant l’IIA. L’Adénovirus
et le Rotavirus dans un moindre cas ont été impliqués dans des cas d’IIA.
La présentation typique à l’âge de diversification suggère qu’une stimulation
immunitaire causée par des aliments nouvellement introduits peut être la cause.
L’allaitement maternel, en augmentant le péristaltisme intestinal, pourrait être
également un facteur de risque.
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Ces dernières années, on s’oriente plus vers l’implication de médiateurs tels que le
monoxyde d’azote (NO), qui est un puissant neurotransmetteur inhibiteur du système
nerveux intestinal, dans la genèse d'IIA.
2. IIA secondaire :
Elles réalisent 1 à 11% des cas.
Ces formes se rencontrent avec une fréquence plus élevée chez les nouveau-nés et les
enfants et réalisent plus de 20% après 2ans.
On peut citer :
• Diverticule de Meckel
• Tumeurs ou polypes
• Hématomes
• Malformations digestives
V. Etude clinique :
1. Signes fonctionnels :
Bien que le tableau clinique soit parfois trompeur, il convient de faire le diagnostic
rapidement en raison du risque d’ischémie intestinale, voire de nécrose avec
perforation. La présentation clinique de l’IIA varie selon la durée d’évolution de
l’affection. Les symptômes cardinaux de l’IIA sont les douleurs abdominales, les
vomissements et les rectorragies. Cette triade classique a une valeur prédictive
positive de 93 %, mais elle ne concerne que 7,5 à 40 % des patients. Elle est considérée
par certains auteurs comme signe de gravité. Le tableau clinique le plus fréquent
associe des crises douloureuses rythmées à des vomissements ou à un refus
alimentaire. Lorsque le diagnostic est posé précocement, la triade classique est
rarement complète. Tardivement, le tableau clinique est celui d’une occlusion
intestinale ou de choc toxi-infectieux qui se surajoute à la triade classique.
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1.1. Crises douloureuses abdominales paroxystiques :
• L’invagination doit être systématiquement évoquée chez tout enfant de 2 mois
à 2 ans qui présente des douleurs abdominales particulièrement devant son
caractère paroxystique
1.2. Vomissements :
• C’est un signe précoce et quasi constant. Les vomissements sont alimentaires
au début, et surviennent pendant ou après la crise abdominale douloureuse.
Les vomissements bilieux sont plus tardifs, ils correspondent souvent à des
formes évoluées ou à des IIA survenant sur l’intestin grêle proximal (iléoiléale
haute ou jéjuno- jéjunale). Lorsque l’obstruction est établie, les vomissements
changent de caractère et deviennent désormais vert foncé ou franchement
fécaloïdes. Il est très important de préciser les caractères sémiologiques des
vomissements, car ils peuvent témoigner d’une occlusion intestinale, ce qui
contre-indique toute réduction radiologique.
1.3. Hémorragie digestive :
• Les rectorragies sont considérées comme le pivot diagnostic de l’IIA. Il peut
s’agir de stries sanglantes rouges ou noires, décrites par les Anglo-saxons par
«red currant jelly» ou « la gelée de framboise » ce qui témoigne de lésions
muqueuses superficielles, liées à l’ischémie mésentérique, sans valeur
pronostique péjorative.
• Plus tardivement, un saignement plus important apparait, il doit faire redouter
une nécrose de la paroi intestinale. Les rectorragies sont des signes
d’apparition tardive. Leur présence est un élément de gravité [17]. Elles
augmentent de fréquence avec la durée d’évolution, ce qui explique l’état
général altéré dans les IIA négligées.
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1.4. Trouble du transit :
• L’IIA est la cause la plus fréquente d’occlusion chez le nourrisson. [1-10]
L’arrêt des matières et des gaz est précoce dans les IIA à collet étroit (les IIA
iléo-iléales et iléocoliques transvalvulaires) [5]. Les invaginations iléocoliques
évoluent à bas bruit et peuvent également se révéler tardivement sous forme
d’une occlusion.
2. Signes physiques :
L’examen physique apprécie l’importance du retentissement de l’invagination sur
l’état général de l’enfant. Habituellement bon, l’état général est altéré dans 1/3 des
cas. Les troubles hémodynamiques sont rares et tardifs. Lorsque les signes
d’altération de l’état général sont prédominants, il est impératif de commencer par la
réanimation de l’enfant, première étape du traitement
Examen de l’abdomen : Ayant comme objectif principal : La palpation du boudin
d’invagination, la recherche des signes d’irritation péritonéale et l’évaluation du
syndrome occlusif
Toucher rectal (TR) : Le TR peut percevoir la tête du boudin lorsque celui-ci a
cheminé jusqu’à l’ampoule rectale, c’est un signe fiable, mais très tardif.
VI. Etude paraclinique :
1. Radiographie de l’abdomen sans préparation (ASP) :
C’est un examen de réalisation facile et souvent disponible, il est souvent la première
étape devant toute douleur abdominale d’allure chirurgicale de l’enfant, il permet
d’éliminer une occlusion.
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Les signes orientant vers le diagnostic d’IIA sont :
• Un signe direct : une opacité sous-hépatique ou épigastrique correspondant à
l’image tissulaire du boudin.
• Les signes indirects : une vacuité de la FID, avec disparition de la clarté gazeuse
du caecum ou l’absence de granité caecal avec attraction des anses grêles vers la
FID / Faible aération digestive / Des signes d’occlusion intestinale : on retrouve
classiquement des NHA / Un pneumopéritoine.
Un ASP normal ne peut pas éliminer le diagnostic [8,12]. On suggère que la pratique
d’une échographie abdominale doit être en première intention, ce qui reste sans
danger, en cas de forte suspicion clinique.
Figure 18 : Abdomen sans préparation chez deux enfants présentant une invagination
iléocolique. A. Aspect typique de l’image en cocarde sous-hépatique. B. Faible aération de
l’abdomen chez une enfant présentant une invagination iléo-colorectale évoluant depuis 24
heures
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2. Échographie abdominale :
C’est l’examen clé du diagnostic. Entre des mains expérimentées, la sensibilité et la
spécificité de cette technique peuvent atteindre les 100%.
Les images caractéristiques sont :
• En coupe transversale : l’image en « cocarde » faite d’une couronne périphérique
plutôt hypoéchogène constituée de plusieurs couches digestives et comportant un
croissant hyperéchogène excentré qui correspond au mésentère incarcéré
• En coupe longitudinale : l’image dite en « sandwich » ou en « pseudo rein » qui
correspond à la succession des couches digestives hypoéchogènes par rapport à la
graisse mésentérique plus centrale et hyperéchogène. La zone de pénétration de
l’anse invaginée dans l’anse réceptrice peut être parfaitement visualisée. Des
ganglions sont fréquemment vus au sein de la graisse mésentérique sous la forme de
masses ovalaires hypoéchogènes. Le pédicule vasculaire est également visible en
Doppler couleur
L’échographie abdominale permet aussi de rechercher des facteurs favorisants
l’invagination :
• Adénopathies mésentériques dans les suites d’une virose.
• Epaississement pariétal dans le cadre d’un syndrome hémolytique et urémique ou
d’un purpura rhumatoïde.
• Masse abdominale malformative (duplication, Meckel) ou acquise (lymphome).
Figure 19 : Aspect typique de l’image en cocarde à l’échographie abdominale
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3. Radiographie de l’abdomen avec insufflation d’air :
Cette technique offre un double intérêt : elle confirme le diagnostic positif de
l’invagination, et permet la réduction de l’invagination. En cas de doute diagnostique,
non-disponibilité de l’échographie ou de manque d’expérience de l’opérateur, le
lavement reste une alternative diagnostique accessible à tout radiologue.
4. Lavement colique aux hydrosolubles :
Pratiqué depuis fort longtemps pour un double objectif diagnostique et thérapeutique,
il est détrôné actuellement depuis l’avènement de l’échographie et du LP. L’aspect
caractéristique est celui de la «pince de crabe » ou de « cupule » correspondant à
l’arrêt de la progression de la colonne opaque qui vient buter sur la tête du boudin
d’invagination.
Figure 20 : Image d’arrêt en « cupule » ou en « pince de crabe » d’IIA en cas de lavement à la
baryte.
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VII. Prise en charge thérapeutique :
Le traitement curatif de l’IIA est la désinvagination qui correspond à la réduction du
télescopage intestinale. Qu’il soit radiologique ou chirurgical, ces deux méthodes ne
sont plus guère en opposition à l’heure actuelle. La chirurgie est maintenant conçue
comme complémentaire d’une tentative infructueuse ou compliquée de réduction
pneumatique, soit d’emblée lorsque les autres méthodes sont contre-indiquées ou
indisponibles.
1. Les mesures de réanimation :
• L’évaluation et la préparation préopératoires visent essentiellement à corriger les
désordres volémiques, métaboliques, respiratoires, et infectieux consécutifs à
l’occlusion.
1.1. Correction de la déshydratation et des troubles ioniques :
La DHA est fréquemment rencontrée dans les IIA évoluées, la restauration de
l’état hémodynamique est la première étape du traitement médical.
L’évaluation de la DHA chez l’enfant est d’abord clinique : appréciée sur la
perte de poids, la diurèse, les signes cutanés (teint pâle ou grisâtre),
l’accélération de la fréquence cardiaque, les modifications de la pression
artérielle (abaissée ou pincement de différentielle), l’état de conscience et
parfois, dans les déshydratations majeures, sur une augmentation de la
température centrale.
Le retentissement biologique est estimé sur l’hémogramme, la natrémie, la
kaliémie, ainsi que sur l’augmentation de la créatinémie traduisant le plus souvent
une insuffisance rénale fonctionnelle. Les gaz du sang sont toujours utiles à la
recherche d’une acidose en cas de suspicion de nécrose d’une anse intestinale.
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L’estimation de la DHA guide alors la prescription des solutés à administrer
avant l’anesthésie. La correction est réalisée avec des solutions isotoniques
(sérum salé 9‰ ou solution de Hartmann) initialement en bolus de 20ml/Kg
puis répétée fonction de la volémie. La natrémie et la kaliémie sont corrigées
fonction des données de l’ionogramme.
1.2. Correction des désordres respiratoires :
La mise en place d’une sonde gastrique aspirative, l’analgésie, et
l’oxygénothérapie nasale permettent habituellement une correction suffisante
des troubles respiratoires. L’intubation trachéale n’est pas indiquée, car
l’enfant conserve ses réflexes pharyngolaryngés.
1.3. Mise en place d’une sonde naso-gastrique en aspiration :
Est un des gestes prioritaires devant le syndrome occlusif, elle vise la
décompression gastrique
1.4. Lutte contre la pullulation des germes :
L’administration d’antibiotiques à large spectre incluant les anaérobies est
effectuée systématiquement pour éviter les conséquences d’une bactériémie
1.5. Prévention de l’hypothermie :
La prévention de l’hypothermie est importante à considérer surtout que la PEC
des patients nécessite son déplacement entre les différents services.
2. Traitement non opératoire :
Les équipes sont unanimes, à l’heure actuelle, pour préconiser de première intention
une réduction radiologique de l’IIA en dehors des contre-indications. Le traitement par
lavement pneumatique ou hydrostatique a pour avantage d’être facile, peu invasif,
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efficace et rarement compliqué. Le coût et la durée d’hospitalisation sont
remarquablement réduits
2.1. Condition de réalisation du lavement :
• La découverte d’une perforation intestinale avérée (pneumopéritoine) ou d’une
occlusion intestinale sur l’ASP ou l’existence de signes d’irritation péritonéale à
l’examen clinique constituent des contre-indications absolues au traitement
par lavement, elles témoignant d’une souffrance ischémique nécessitant un
traitement chirurgical.
• L’existence d’une altération de l’état général, l’âge du patient, la durée de la
symptomatologie clinique et la récidive de l’IIA représentent des contre-
indications relatives ; la réalisation du lavement repose alors sur une
concertation radio-chirurgicale.
• Le lavement est réalisé chez un enfant perfusé, hydraté, réchauffé et sous
aspiration par sonde naso-gastrique. Un chirurgien et un anesthésiste sont
présents en salle d’examen et le bloc opératoire est prévenu de la présence de
l’enfant pour une éventuelle intervention chirurgicale.
• L’utilisation d’une sédation au diazépam en intra rectal est faite pour calmer
l’enfant. Certains auteurs préconisent une sédation intraveineuse du fait que
l’association d’une sédation intraveineuse à la réduction à l’air offrirait ainsi les
meilleures possibilités de succès.
2.2. Choix de l’agent de contraste et technique du lavement :
• Lorsque le contrôle du lavement est radiologique, l’agent de contraste est soit l’air,
soit un produit de contraste hydrosoluble iodé ou de la baryte diluée au tiers.
Lorsque le contrôle est échographique, l’agent de contraste est l’air ou le sérum
tiédi. Si l’agent de contraste est l’air, la distension aréique peut rendre plus difficile
l’usage de l’échographie en fin d’examen pour confirmer la réduction
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2.3. Lavement pneumatique :
• Cette technique nécessite la coopération du chirurgien pédiatre et du
radiologiste, le premier est responsable sur l’insufflation et de la valeur des
pressions à atteindre, le radiologiste suit la progression de l’air par examen
fluoroscopique
• Le LP est actuellement plus répandu. Ses avantages par rapport au lavement
hydrostatique sont la propreté, la rapidité du geste, la moindre irradiation par
rapport au LB, la moindre gravité de l’atteinte péritonéale en cas de perforation
2.4. Réduction hydrostatique sous contrôle échographique :
• Cette technique est d’utilisation récente. L’avantage majeur reste bien
évidemment l’absence d’irradiation et le faible risque de perforation. Elle utilise
une solution isotonique, tiède, additionnée ou non à un produit de contraste
hydrosoluble. La progression de la colonne d’eau est suivie sous échographie.
2.5. Imagerie de contrôle :
• Deux techniques de contrôle sont disponibles pour suivre la désinvagination :
la radiologie, la seule utilisée dans notre structure actuellement, et
l’échographie.
2.6. Critères de réussite :
• Quelle que soit la technique utilisée, les critères de réussite sont la progression
de l’agent de contraste (air ou liquide) et son irruption massive dans l’intestin
grêle témoignant de la désinvagination avec disparition du boudin
d’invagination et visualisation du segment terminal grêle.
• L’amélioration clinique avec amendement des douleurs est la règle, mais n’est
pas toujours évaluable en cas de sédation.
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Figure 21 : Réduction d’une IIA par Lavement pneumatique.
2.7. Complications :
• Perforation : La complication redoutable de la réduction par insufflation à l’air
est la perforation. Son diagnostic est évident en scopie, elle apparait sous la
forme d’un pneumopéritoine.
• Récidive : Elle survient chez environ 5 à 10 % des enfants après un succès initial
du lavement, quelle que soit la méthode du lavement utilisée, dont deux tiers
ont une récidive dans les jours qui suivent l’épisode initial. Les récidives sont
généralement facilement réductibles par lavement, mais doivent faire évoquer
le caractère secondaire de l’invagination.
3. Traitement chirurgical des IIA :
3.1. Indications :
Les indications de la chirurgie sont, d’une part, les contre-indications du
lavement à savoir l’occlusion, la perforation digestive ou l’état de choc et,
d’autre part, l’échec de la réduction médicale. D’autres indications sont
relatives : la survenue de récidives multiples (plus de trois), l’âge de survenue
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de l’invagination (schématiquement inférieur à 2 mois-supérieur à 2 ans), font
suspecter une IIA secondaire. Une vérification chirurgicale peut, dans ces
situations, s’imposer pour dédouaner une cause locale qui, tant qu’elle n’est
pas traitée, expose le nourrisson ou l’enfant à une récidive. Toutefois,
l’imagerie actuelle, surtout l’échographie, permet de diagnostiquer ou de
fortement suspecter les causes organiques responsables d’invagination. Le
délai diagnostique au-delà de 48 heures constitue un facteur de risque de
traitement chirurgical, et de l’échec de la réduction pneumatique de l’IIA.
Devant la suspicion d’une forme secondaire, la chirurgie reste le seul moyen
thérapeutique.
3.2. Voies d’abord :
Une laparotomie médiane était la voie préconisée pour la totalité des cas
opérés sauf dans un seul cas où le traitement a été fait par laparoscopie.
Des études récentes évoquent que la laparoscopie est une procédure qui
semble être sûre et efficace pour la prise en charge chirurgicale des IIA chez le
jeune enfant. Le taux de succès de laparoscopie est actuellement à 91% et le
taux de conversion est à 9%.
3.3. Forme anatomique :
Les invaginations intestinales les plus fréquentes chez l’enfant surviennent au
niveau du carrefour iléo-caecal. La prédominance la forme iléo-cæco-colique
retrouvée dans notre étude est conforme à celles de la littérature.
3.4. Geste thérapeutique :
Le traitement chirurgical comporte trois temps :
• Réduction manuelle de l’invagination : le boudin extériorisé de l’abdomen, la
réduction se fait par pression douce et constante sur la tête du boudin, sans
tirer sur l’intestin d’amont.
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• Bilan lésionnel : La vitalité de l’anse est appréciée, si elle se recolore bien et
apparaît saine sans lésion causale spécifique, elle est réintégrée. En cas de
réduction impossible, il faut pratiquer une résection en zone saine. Il faut
également rechercher minutieusement une lésion organique locale
responsable de l’invagination.
• Résection intestinale : respectant tant que possible la valvule de Bauhin ;
suivie d’anastomose termino-terminale immédiate ou une stomie.
L’appendicectomie de principe : La nécessité d’un tel geste peut être discutée.
Elle reste classique et se justifie entre autres par les troubles et les sources
d’erreur qu’une telle cicatrice pourrait induire chez un patient pour lequel
l’appendice n’aurait pas été enlevé et l’état inflammatoire que
l’appendicectomie provoque fixerait le cæcum.
La caecopexie ne fait pas l’unanimité. Certains auteurs rapportent des cas de
récidives plus importants avec la fixation du caecum. de l’anse est appréciée, si
elle se recolore bien et apparaît saine sans lésion causale
VIII. Pronostic :
La relation entre la morbi-mortalité des IIA et la durée des symptômes est directe.
Dans les pays développés, grâce au diagnostic précoce et au traitement codifié, l’IIA a
acquis une réputation de bénignité.
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IX. Conclusion :
L’IIA est une des urgences abdominales les plus fréquentes du nourrisson, bien que sa
prise en charge soit améliorée par l’avènement de l’échographie et le lavement
pneumatique, le traitement chirurgical associé à la résection intestinale reste fréquent
dans notre contexte
Les modalités de réduction de même que le pronostic de l’IIA sont étroitement liés à la
précocité du recours aux soins et de prise en charge. La durée d’évolution des
symptômes dépasse 24 heures dans plus de la moitié des patients. Nous rattacherions
ce retard aux conditions socio-économiques de la population de la région, aux
difficultés d’accès aux soins et une probable méconnaissance de cette pathologie par
les praticiens.
L’indication principale de la résection intestinale est la nécrose intestinale contrastant
avec les études dans les pays en développement, ce qui illustre le retard diagnostic et
thérapeutique dans notre contexte
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Syndrome d’ogilvie :
I. Introduction
II. Physiopathologie
III. Clinique
IV. Diagnostic positif
V. Complications et diamètre caecal maximal tolérable :
VI. Traitement
VII. Conclusion
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I. Introduction :
Le syndrome d’Ogilvie, ou pseudo-obstruction colique aiguë (POCA) correspond à une
dilatation de tout ou partie du cadre colique et du rectum sans obstacle intrinsèque ni
processus inflammatoire extrinsèque ; cette définition exclut les dilatations
mécaniques en amont d’un obstacle organique, celles survenant dans le cadre de
colites aiguës graves, ischémiques ou cryptogéniques (mégacôlon toxique et iléus
réflexe accompagnant une péritonite).
Sa physiopathologie repose sur la paralysie de la musculeuse du côlon qui se laisse
distendre passivement, sans aucune élévation des pressions endoluminales.
II. Physiopathologie :
L’étiopathogénie n’est actuellement pas totalement élucidée, sa genèse est
multifactorielle.
1. Théorie nerveuse :
• Dès 1948, Ogilvie évoquait une perturbation de l’innervation végétative du côlon. Le
rôle du système nerveux autonome dans l’activité colique n’est pas complètement
précisé. Le système nerveux sympathique aurait un rôle inhibiteur et le système nerveux
parasympathique un rôle excitateur. L’interaction entre ces deux systèmes régulerait
l’activité colique. Il s’agirait pour certains plutôt d’une baisse du tonus parasympathique
que d’une activité excessive du système sympathique. La plupart des auteurs
reconnaissent la dilatation aiguë comme conséquence d’un déficit du parasympathique
sacré (S2, S3, S4) responsable d’une atonie du côlon distal, ce qui provoque une
occlusion fonctionnelle, similaire à celle observée dans la maladie de Hirschsprung, sans
atteinte toutefois des plexus myentériques. C’est la situation fréquemment observée au
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cours des stimuli nociceptifs pelviens prononcés (accouchement, chirurgie pelvienne)
pouvant provoquer une inhibition parasympathique des racines S2 à S4 entraînant une
colectasie qui prend fin à la frontière entre le territoire des nerfs vagues et
hypogastriques (région de l’angle gauche, cut-off des anglo saxons avec fausse
impression de niveau jonctionnel).
• Le rôle de l’hypertonie sympathique via le réflexe colo colique inhibiteur a toutefois été
souligné par certains auteurs. Il semble confirmé par l’effet bénéfique de l’anesthésie
péridurale ou des infiltrations splanchniques.
• D’autres études enfin incriminent les cellules interstitielles de Cajals qui sont à l’origine
d’ondes péristaltiques spontanées (pacemaker cells). Ces cellules étaient absentes dans
l’analyse histologique des pièces opératoires de patients atteints de POCA dans la série
de Jain et al
2. Théorie vasculaire :
• La théorie vasculaire proposée par d’autres auteurs reposerait sur la baisse de la perfusion
splanchnique (hypovolémie, artériopathies oblitérantes); l’hypoperfusion prédominerait dans
la zone entre les territoires des deux artères mésentériques supérieure et inférieure encore
appelée zone de Griffiths et vient appuyer la notion de cut-off.
3. Théorie hormonale :
• Des théories hormonales mettent en cause les prostaglandines E qui stimulent la couche
musculaire circulaire du côlon.
4. Théorie pharmacologique :
• Les traitements neurotropes sont souvent mis en cause en raison de leurs effets
anticholinergiques. À cela viennent s’ajouter les opiacés et d’autres médicaments «
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colotoxiques» au long cours (sédatifs, antidépresseurs tricycliques, clonidine,
phénothiazines, inhibiteurs calciques et antiparkinsoniens)
5. Théorie métabolique :
• Les perturbations de la motricité colique ont aussi pu être rattachées à des désordres
métaboliques provoquant un trouble de la conduction neuromusculaire (hypokaliémie,
hyper-urémie)
6. Théorie infectieuse :
• Une réactivation du virus varicelle-zona (VZV) au sein des ganglions entériques a été
incriminée.
III. Clinique :
Le syndrome de pseudo-obstruction colique aiguë (POCA) réalise un tableau d’occlusion
aiguë intestinale basse. La clinique est dominée par un météorisme abdominal majeur
contrastant avec une bonne tolérance clinique et un état général longtemps inchangé.
La constatation, lorsqu’elle existe, d’une distension majeure de l’ampoule rectale au
toucher, associée à la distension colique, signe la colectasie.
L’anamnèse est importante et une POCA fait suite, comme le soulignent Vanek et Al-
Salti dans leur revue de la littérature [10] colligeant 400 patients, à un accouchement,
une chirurgie pelvienne ou un traumatisme médullaire dans 19 % des cas. D’autres
circonstances favorisantes peuvent être retrouvées :
• Une intervention orthopédique (fracture du bassin) 18 % ;
• Une infection systémique (10 %);
• Une cardiopathie aiguë (10 %);
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• Un séjour en soins intensifs ou en réanimation (9 %);
• Autres : pharmacologiques (opioïdes, antidépresseurs), transplantation. . .
Un syndrome inflammatoire (hyperthermie, hyperleucocytose, élévation de la CRP. . .)
ainsi que des signes d’irritation péritonéale doivent faire évoquer une perforation
colique. On doit éliminer les principaux diagnostics différentiels comme le volvulus du
cæcum ou du sigmoïde et les obstacles coliques intrinsèques ou extrinsèques.
IV. Diagnostic positif :
Le lavement baryté a longtemps permis de rechercher un obstacle mécanique éventuel.
Son effet osmotique entraîne parfois une levée d’obstacle. Il est contre-indiqué en cas
de suspicion de perforation colique. Son intérêt est désormais moindre en
comparaison à la scannographie
Le scanner abdomino-pelvien avec injection de produit de contraste est l’examen de
référence : sa sensibilité est de 96 % et sa spécificité de 93 %. Il confirme la dilatation
proximale du côlon et l’absence de lésion organique intrinsèque ou extrinsèque.
La colectasie débute généralement au niveau du cæcum et du côlon droit et s’étend en
aval jusqu’à un point d’incongruence appelé le cut-off (Figure 21). Cette image
transitionnelle colique angulaire gauche est couramment décrite au cours des
pancréatites aiguës par inflammation de contiguïté du ligament phréno-colique ; elle
donne une fausse impression de niveau jonctionnel à hauteur du sustentaculum lienis
. L’inhibition parasympathique des racines S2 à S4 entraîne une colectasie qui prend
fin à la frontière entre le territoire des nerfs vagues et hypogastriques. De même
l’hypoperfusion consécutive à la baisse de la perfusion splanchnique prédomine dans
la zone entre les territoires des deux artères mésentériques, dite zone de Griffiths.
Lorsqu’il existe un cut-off, l’adjonction au scanner d’un lavement à l’eau et la
réalisation de clichés en reconstruction permet le plus souvent d’éliminer un obstacle
organique de l’angle colique gauche.
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Figure 22 : Image transitionnelle colique angulaire gauche (cutoff) sans obstacle organique.
V. Complications et diamètre cæcal maximal tolérable :
Le risque évolutif est surtout dominé par la perforation colique dont l’incidence est de
15 à 20 % avec une mortalité de 40 à 50 %. Le côlon tolère cependant bien une
distension majeure et ce risque perforatif est souvent surestimé puisqu’il s’agit d’une
distension colique sans hyperpression intraluminale.
La constatation au scanner d’un pneumopéritoine, d’un épanchement liquidien
intrapéritonéal ou d’une pneumatose pariétale du côlon distendu sont autant de
signes devant faire suspecter une perforation et imposant une laparotomie en
urgence. Si le diamètre cæcal maximal tolérable est source de débats, tous les auteurs
s’entendent sur le fait qu’il est corrélé au risque de perforation (Figure 22). La plupart
des séries retiennent une limite supérieure de 9 cm, contrairement à Vanek pour qui le
diamètre cæcal maximal tolérable est de 12 cm, car environ un quart des patients
perforent au-delà. Le décès est d’avantage lié à une décompensation de tares
viscérales sous-jacentes qu’au risque de perforation secondaire du côlon. Les facteurs
de mauvais pronostic sont représentés par l’âge, l’ischémie, la survenue d’une
perforation cæcale et le délai avant la décompression colique de plus de 6 jours.
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Figure 23 : Cæcum pré-perforatif, du défait de son diamètre, imposant une prise en charge
urgente.
VI. Traitement :
1. Le traitement conservateur :
C’est le traitement à instaurer en première intention dès le diagnostic évoqué et en
l’absence de perforation colique. Il est actuellement bien codifié par les guidelines de
2010 de l’American Society for Gastro-intestinal Endoscopy (SAGE) :
• Mise en décharge du tube digestif (sonde nasogastrique en aspiration douce,
patient à jeun);
• Mise en place d’une sonde rectale (tube de Faucher) si la distension atteint le
sigmoïde ou le rectum ;
• Rééquilibration hydroélectrolytique (correction de l’hypokaliémie ou de
l’hypomagnésémie);
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• Traitement des comorbidités
Suppression des étiologies pharmacologiques potentielles : anticholinergiques
(atropiniques, antihypertenseurs, anticholinergiques de la maladie de Parkinson),
antidépresseurs et neuroleptiques, clonidine (alpha mimétique central), morphiniques
(avec parfois recours à des antagonistes comme la naloxone).
Des mesures associées peuvent aider à la résolution du tableau. Les laxatifs
osmotiques sont à proscrire car ils favorisent la fermentation bactérienne colique, ce
qui entraîne une augmentation de la production de gaz et majore la distension. Des
mesures posturales permettent de stimuler l’émission de gaz et de selles. La
déambulation est à promouvoir comme si possible la position genupectorale en
alternance horaire avec le décubitus latéral droit et gauche
2. Traitement pharmacologique :
2.1. Néostigmine :
La néostigmine est un inhibiteur réversible de l’acétylcholinestérase. Elle
entraîne une levée du bloc parasympathique aboutissant à la reprise de la
motricité colique
Les modalités d’administration de la néostigmine sont à l’heure actuelle
encore débattues :
• En bolus IV de 2 à 2,5 mg pendant 3 à 5 min avec un délai d’action moyen
de 20 à 30 minutes et un succès dans 80 % de cas. En cas d’échec après un
délai de 3 heures, une deuxième voire une troisième injection peut être
tentée
• Une injection au pousse seringue électrique est également possible.
Une récidive après administration de néostigmine est rapportée dans 17 à 38
% des cas. L’administration de polyéthylène glycol (PEG) en prévention des
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récidives est proposée dans la littérature. Les contre-indications à la
néostigmine sont la rétention aiguë d’urine, l’ulcère gastro-duodénal, le
syndrome coronarien aigu, l’acidose, l’asthme, le bronchospasme, la
bradycardie, le traitement par bêta-bloquants et l’insuffisance rénale. Elle est
évidemment contre indiquée en cas d’occlusion intestinale aiguë mécanique
et de perforation colique. Des effets indésirables sont notés dans 10 % des
cas. Ils peuvent être mineurs (hypersalivation, crampes abdominales, nausées
ou vomissements) ou majeurs (bronchospasme, bradycardie, instabilité
hémodynamique).
Une surveillance clinique et cardioscopique est recommandée durant l’heure
qui suit l’administration et une seringue d’atropine doit être prête à l’emploi.
Une prémédication par glycopyrrolate permet d’éviter l’hypersalivation.
2.2. Le polyéthylène glycol (PEG) :
Il pourrait être préconisé dans la prévention d’une récidive de la POCA après
succès du traitement par néostigmine ou par colo-exsufflation
2.3. Lavement à la Gastrografine :
La Gastrografine® est un produit hydrosoluble hyperosmolaire aux propriétés
laxatives
Administrée sous forme de lavement sous contrôle radioscopique
Compte tenue d’un faible niveau de preuve la Gastrografine® ne peut être
recommandée en pratique
2.4. Stimulants du transit :
L’érythromycine ne peut être recommandée en pratique courante, car le taux
de succès rapporté est de 40 % avec un taux de récidive avoisinant les 50 %
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3. La colo-exsufflation endoscopique :
La colonoscopie avec exsufflation a été utilisée pour la première fois en 1977 par
Kukora et Dent. Elle représente aujourd’hui le traitement de choix une fois épuisées
les autres ressources médicales, quand il n’y a aucune suspicion de perforation, mais
reste de réalisation difficile du fait de l’obstruction de la lumière colique par les débris
stercoraux ou les résidus de lavement hydrosoluble et du risque de sur-distension
colique lié à l’insufflation. En outre, la colonoscopie permet d’exclure des signes de
souffrances ischémiques imposant une sanction chirurgicale
La mise en place d’une sonde de décompression multi perforée de grande longueur
laissé en siphonage durant 48 h jusqu’à résolution de la symptomatologie prévient les
récidives. Elle doit être rincée toutes les 4 à 6 heures pour éviter son obturation par
des débris fécaux. L’administration de PEG en fin de procédure contribue également à
limiter les récidives
4. Chirurgie :
Ses indications découlent de l’échec des thérapeutiques conservatrices déjà citées ou
de l’existence de signes cliniques ou radiologiques évocateurs d’une perforation
colique. Trois types d’interventions peuvent être proposés :
4.1. Les colostomies :
• La cæcostomie sur drain a été longtemps le traitement de choix des
colectasies, malgré sa morbidité propre et son efficacité incertaine sur la
distension colique. Une colostomie transverse droite ou iliaque gauche est
souvent utilisée.
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4.2. Intubation recto colique transanale par un tube multi perforé au cours d’une laparotomie
exploratrice :
• Cette technique est rarement mentionnée alors qu’elle réalise l’équivalent
chirurgical d’une décompression. Ce traitement trouve sa place en cas de doute
diagnostique, lorsque la laparotomie découvre une colectasie aiguë non
compliquée, après échec des mesures préalablement citées et après avoir
confirmé l’absence d’obstacle colique organique.
4.3. Les exérèses coliques :
• Indiquées en cas de nécrose pariétale ou de perforation cæcale, elles vont de la
colectomie droite à la colectomie subtotale sans rétablissement de la continuité
dans un tel contexte d’urgence. Il s’agit de gestes lourds, dont la mortalité est
estimée entre 32 et 40 %.
VII. Conclusion :
L’étiopathogénie de la POCA n’est pas encore élucidée. Un déséquilibre entre
l’innervation sympathique et parasympathique reste la piste la plus probable dans une
population de patients le plus souvent débilités.
En l’absence de traitement, la mortalité est élevée. Les facteurs de mauvais pronostic
sont représentés par l’âge, l’ischémie, la perforation cæcale et le délai avant
décompression colique. Après une tentative infructueuse de traitement conservateur,
l’arbre décisionnel est désormais bien établi avec un chef de file pharmacologique (la
néostigmine) et la colo-exsufflation.
Les récidives sont fréquentes et peuvent être prévenues par l’administration de PEG et
un tube colique multi perforé laissé en place au moins 48 h.
Compte tenu de sa mortalité élevée, la chirurgie n’est à envisager qu’en dernier
recours après échec des procédures endoscopiques ou en cas de perforation colique
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THEME 3 : PROCTOLOGIQUE
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Gangrene de fournier :
I. Introduction
II. Epidémiologie et physiopathologie
III. Diagnostic positif
IV. Diagnostic différentiel
V. Prise en charge thérapeutique
VI. Conclusion
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I. Introduction :
La Gangrène de Fournier est une dermo-hypodermite bactérienne nécrosante et
fasciite nécrosante (DHBN-FN) grave des régions périnéales. Elle est rare et peut se
voir quel que soit l’âge. Son mode de présentation parfois atypique, son
retentissement général, parfois modeste au début, entraînent souvent un retard dans
le diagnostic et le traitement. La flore microbienne est mixte et variée en rapport avec
une porte d’entrée particulière. Nous décrirons dans un premier temps l’épidémiologie
et la physiopathologie de cette pathologie. Nous préciserons les éléments cliniques
permettant le diagnostic et la prise en charge thérapeutique médico-chirurgicale.
II. Épidémiologie et physiopathologie :
1. Épidémiologie :
La première description revient à Baurienne en 1764, mais c’est Fournier qui donna
son nom à la maladie en décrivant, en 1883, cinq cas survenant chez des hommes
jeunes, de gangrène du scrotum. L’incidence vraie de la maladie n’est pas connue. Elle
n’est pas cantonnée à une région du monde. Dans la plupart des cas rapportés, l’âge
des patients varie entre 30 et 60 ans. Cependant, cette pathologie touche une
population de plus en plus âgée. Les hommes sont dix fois plus atteints que les
femmes.
2. Physiopathologie :
2.1. Anatomopathologie :
L’infection de la peau et des tissus sous-cutanés se développe à partir d’une
porte d’entrée pour suivre les trajets anatomiques délimités par les fascias.
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Cette infection locale progresse rapidement. On l’estime expérimentalement à
2 à 3 cm par heure. Il se crée ainsi une véritable endartérite oblitérante avec
nécrose vasculaire cutanée et sous cutanée, associée à une nécrose tissulaire
secondaire à l’ischémie locale mais aussi à l’effet aux substances produites par
les bactéries (Héparinases, coagulases,...). Il existe un véritable cercle vicieux
puisque la nécrose tissulaire entretient la prolifération bactérienne. L’analyse
histologique retrouve en effet une nécrose des fascias, un infiltrat leucocytaire
et bactérien étendu au derme profond et une nécrose des vaisseaux. Ceci a
deux conséquences en pratique. Les signes cliniques peuvent être frustres et
peu étendus alors que l’infection gagne en profondeur. Et la diffusion des
antibiotiques est limitée.
2.2. Les portes d’entrées :
L’étiologie est identifiée chez plus des trois-quarts des patients. Mais la porte
d’entrée n’est plus identifiable si les lésions sont trop étendues. Trois points de
départ possibles de l’infection sont décrits : cutané, anorectal et urologique.
Les sources cutanées comprennent principalement les infections cutanées
aiguës et chroniques du scrotum et les balanites. Les causes urologiques
incluent les sténoses de l’urètre et les instrumentations periurétrales en
particulier les sondes à demeure chez les paraplégiques. Enfin les causes
colorectales englobent essentiellement les abcès péri-rectaux et périanaux.
Mais les instrumentations rectales, les perforations coliques secondaires à un
cancer, les diverticuloses et les cures d’hémorroïdes sont des portes d’entrées
décrites. La propagation de l’infection se fait ensuite selon les espaces de
diffusion anatomiques.
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III. Diagnostic positif :
1. Les facteurs favorisants :
Ils sont nombreux. Nous retrouvons classiquement les conditions qui dépriment
l’immunité, le diabète, l’alcoolisme, les âges extrêmes, la mauvaise hygiène, la
malnutrition, l’obésité morbide, la corticothérapie, l’infection par le VIH, les
hémopathies et les cancers. D’autres facteurs ont également été décrits comme les
pathologies vasculaires pelviennes, les atteintes neurologiques de la moelle avec
diminution de la sensibilité périnéale.
2. Diagnostic clinique :
Il doit être précoce. Mais le mode de présentation est parfois atypique.
Aussi le clinicien devra rechercher des symptômes ou des signes évocateurs. Il devra
également rechercher, une histoire de traumatisme périnéal récent, d’instrumentation,
de sténose urétrale, une histoire de fissures anales, de cure d’hémorroïdes, ou une
histoire d’infection du scrotum ou de balanites.
Mais le retentissement général est parfois modeste au début avec un simple prurit ou
douleur au niveau des organes génitaux externes.
Un examen incomplet des organes génitaux externes, la présence d’une obésité
morbide peuvent retarder également le diagnostic de la maladie. Ceci explique le
temps moyen au diagnostic qui reste allongé, de six jours en moyenne.
Le diagnostic clinique devient évident quand il existe de l’œdème, des crépitations,
des zones de couleur rouge foncé qui progressent rapidement vers la gangrène
extensive surtout s’ils associent des signes de sepsis sévère.
Le diagnostic de DHBN-FN doit aussi être suspecté devant des signes systémiques majeurs
disproportionnés par rapport aux signes locaux. Enfin, une nécrose cutanée très limitée
constitue souvent le sommet de l’iceberg par rapport à ce qui se passe en profondeur.
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3. Diagnostic paraclinique :
3.1. Biologie :
Les examens de laboratoires peuvent aider au diagnostic.
La leucocytose et l’augmentation de la CRP sont fréquentes.
Une anémie est retrouvée de même qu’une augmentation de la créatinine et
une baisse de la natrémie et de la calcémie.
Une thrombopénie secondaire au sepsis peut également survenir.
Dans un article récent Wong et al. ont établi un score diagnostic basé sur la
CRP, la leucocytose, le taux d’hémoglobine, le sodium, la créatinine et le
glucose. Ce score LRINEC (laboratory Risk Indicator For Necrotizing Fasciitis)
permettrait de suspecter une fasciite nécrosante malgré peu de signes locaux
3.2. Imagerie :
La radiographie simple peut montrer de l’air dans les tissus sous-cutanés
avant l’apparition des crépitations à l’examen clinique.
L’échographie a également été proposée. Il s’agit d’un examen simple et rapide
permettant lui aussi de montrer la présence d’air sous cutané ou d’abcès.
Comme dans beaucoup de DHBN-FN, le scanner occupe la place de choix. Il
est plus spécifique, fait le bilan d’extension et étiologique.
La gangrène de Fournier est une urgence chirurgicale. Aussi les investigations
poussées sont rarement pratiquées. L’imagerie ne doit jamais retarder la chirurgie.
IV. Diagnostic différentiel :
Le diagnostic de gangrène de Fournier doit être posé en urgence car la progression de
la nécrose à partir du périnée est extrêmement rapide. Aussi devant toute infection
des tissus mous des organes génitaux, la possibilité d’une gangrène de Fournier doit
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être évoquée en premier. La différenciation clinique entre gangrène de Fournier et une
dermo-hypodermite bactérienne non nécrosante est parfois difficile. Les signes
initiaux sont souvent identiques (douleur, œdème, rougeur). Mais des signes
systémiques majeurs disproportionnés par rapport aux signes locaux, une nécrose
cutanée même très limitée, un aspect grisâtre et l’odeur fétide de la peau sont des
signes clés de la gangrène de Fournier.
V. Prise en charge thérapeutique :
1. Antibiothérapie :
1.1. Bilan bactériologique à demander :
Les hémocultures doivent être réalisées. Elles sont positives dans 10 à 35 %
des cas. En préopératoire, certains auteurs ont proposé des biopsies des
collections, des ponctions des bulles, des injections-ponctions de 2 à 10 mL
de sérum physiologique en pleine zone active. Ces prélèvements en
préopératoire sont positifs dans 23 à 36 % des cas. Le plus rentable sont les
prélèvements microbiologiques réalisés en peropératoire en raison de
l’importance de l’inoculum bactérien. Ces prélèvements doivent être faits
systématiquement en période pré et peropératoire, avec examen direct et
mise en culture en aérobiose et en anaérobiose. Les écouvillons, les cultures
de redons, les antistreptodornases, les PCR etc. sont inutiles.
1.2. Stratégie antibiotique :
L’antibiothérapie probabiliste, indispensable, doit être immédiatement
institué. Mais cette antibiothérapie n’est qu’un adjuvant à l’indispensable
geste chirurgical.
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L’antibiothérapie permet de limiter l’extension de l’infection aux zones saines
et sa dissémination hématologique. Aucun site, ni aucun signe clinique ne
laisse présager formellement d’un germe en particulier. Dans la gangrène de
Fournier, on cible les entérobactéries, les streptocoques dont parfois les
entérocoques, les bactéries anaérobies types Bactéroïdes
L’antibiothérapie initiale adjuvante et probabiliste est instaurée par voie
intraveineuse le plus vite possible, avant le bloc et dès les prélèvements
bactériologiques effectués. Elle comporte toujours un antibiotique actif sur les
anaérobies
En cas de DHBN-FN postopératoires nosocomiales, on ciblera les
entérobactéries résistantes, Pseudomonas aeruginosa, les entérocoques, les
anaérobies résistant à la pénicilline. Une bithérapie à large spectre de type
pipéracilline-Tazobactam ou imipénème et un aminoside à haute dose
associé parfois au métronidazole et à la vancomycine (voire le linézolide) est
souvent nécessaire.
2. Traitement chirurgical :
Ce traitement est primordial. La chirurgie doit être « agressive » avec débridement
jusqu’en tissu macroscopiquement sain, lavage, drainage, nécrosectomie, excision
totale des lésions et exploration de la porte d’entrée.
Le débridement doit se faire le plus tôt possible après stabilisation de l’état
hémodynamique du patient en raison de la progression rapide des lésions.
Un drainage urinaire sus-pubien est recommandé dans les gangrènes extensives. La
colostomie est à discuter systématiquement. Elle est incontournable en cas de grand
délabrement. Elle peut être réalisée dans un second temps, lors d’une reprise
chirurgicale, une fois l’état général mieux stabilisé. La colostomie ne protège pas de la
colonisation des lésions par une flore persistante dans l’ampoule rectale. Par contre,
elle facilite une nutrition entérale hypercalorique, élément indispensable et essentiel à
la cicatrisation de ces patients.
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3. Les traitements complémentaires :
3.1. Une réanimation nutritive :
Il est inutile de préciser que les besoins caloriques des patients admis pour
fasciites nécrosantes sont importants. Et ce d’autant plus que cette pathologie
s’accompagne souvent d’un choc septique, d’interventions chirurgicales
récidivantes, et d’une hospitalisation en réanimation prolongée. Les apports
recommandés à la phase toute initiale sont de 25 Kcal/kg/j pour atteindre 35
Kcal/kg/j. Cet objectif peut être inadapté pour certains patients ou s’avérer difficile
à atteindre. Une nutrition entérale hypercalorique est à privilégier.
3.2. L’oxygénothérapie hyperbare :
L’oxygénothérapie hyperbare (OHB) possède plusieurs intérêts théoriques. Ce
traitement permet d’augmenter la concentration locale en oxygène
permettant de restaurer le pouvoir bactéricide des polynucléaires neutrophiles
et la circonscription de l’infection. Il existe aussi un effet bactériostatique et
bactéricide de l’oxygène
L’OHB optimiserait l’acticité des antibiotiques, inciterait l’angiogénèse et
diminuerait l’œdème. Ces effets contribueraient à améliorer la cicatrisation et à
empêcher la multiplication des bactéries (5). Il existe des expérimentations
animales qui sont en faveur de ce traitement, avec une mortalité la plus faible
lorsque ce traitement était associé à l’antibiothérapie et à la chirurgie (25).
Cependant son efficacité reste controversée dans la gangrène de Fournier (26).
Mais il n’existe pas d’étude randomisée concernant l’efficacité de l’OHB en tant que
traitement adjuvant de l’antibiothérapie et de la chirurgie pour une fasciite
nécrosante. En revanche de nombres études de cohortes ont été publiées.
Il est donc difficile de conclure sur son utilisation dans le traitement des
fasciites nécrosantes. Les preuves en clinique humaine manquent encore.
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L’OHB doit être vue comme un traitement s’associant au traitement
antibiotique et chirurgical. Ce traitement est probablement intéressant dans
les cas sévères, mais il doit s’intégrer au protocole thérapeutique complet et
sans que son usage ne fasse de courir de risque supplémentaire au patient.
Le bénéfice risque doit être évalué individuellement, de même que le «
transfert » pour OHB.
VI. Conclusion :
La gangrène de Fournier est une infection grave qui doit être considérée
comme une urgence majeure. La prise en charge doit être pluridisciplinaire car elle
associe un traitement chirurgical agressif, une antibiothérapie adaptée au spectre du
type d’infection en cause qu’il faut bien connaître et souvent une réanimation intense.
Le traitement chirurgical doit être le plus précoce possible, après stabilisation de l’état
hémodynamique du patient.
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Les suppurations anoperineales :
I. Introduction
II. Rappel anatomique
III. Pathogénie
IV. Diagnostic positif
V. Diagnostic différentiel
VI. Evolution
VII. Traitement
VIII. Conclusion
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I. Introduction :
Les abcès de l'anus sont des suppurations aiguës ou chroniques de l'anus, dont le
point de départ est l'infection d'une glande anale dite d'HERMANN et DESFOSSES (par
obstruction du canal excréteur qui s'abouche dans les cryptes de la ligne pectinée).
Ces suppurations ont donc toujours un orifice primaire au niveau de la ligne des
cryptes, un passage obligatoire inter-sphinctérien, puis un trajet vers la peau ou
l'ampoule rectale.
II. Rappel anatomique :
Le canal anal prolonge et termine le rectum pelvien en traversant le périnée où il
s’abouche naturellement à la peau.
Schématiquement on peut décrire :
La paroi interne : qui est divisée en deux étages par la ligne pectinée.
La zone sus valvulaire : elle est organisée en replis verticaux appelés : les colonnes
de MORGAGNI.
La zone sous valvulaire : elle est intimement accolée à ce niveau au sphincter
interne par le ligament de PARKS.
C’est au niveau et au-dessus de la zone valvulaire que se trouvent les canaux
glandulaires simples ou ramifiés d’HERMANN et DESFOSSES : ces canaux
s’abouchent dans le canal anal au niveau de la ligne pectinée.
L’appareil musculaire sphinctérien :
• Il est constitué par différentes structures musculaires lisses et striées, circulaires
ou longitudinales, verticales ou horizontales, séparées par des espaces celluleux.
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III. Pathogénie :
La théorie la plus reconnue repose sur l’infection des glandes anales qui s’ouvrent au
niveau des cryptes de la ligne pectinée : les glandes d’HERMANN et DESFOSSES.
L’infection des glandes passe classiquement par trois stades :
Abcès de la glande.
Diffusion dans les espaces celluleux.
Constitution du trajet.
Fistulisation à la peau ou la formation de collection périanale.
IV. Diagnostic positif :
1. Les signes fonctionnels :
La forme la plus spectaculaire et la plus fréquente se rencontre aux urgences
chirurgicales ; l’association d’une fièvre et d’un syndrome douloureux anal non rythmé
par les selles, mais aggravée par le fait de se retenir, de type inflammatoire, avec réveil
nocturne et irradiant vers les organes génitaux externes.
2. L’examen clinique :
2.1. L’inspection :
Elle montre un placard inflammatoire plus ou moins fluctuant qui s’étend de
manière variable à la fesse et/ou au périnée jusqu’à la racine des organes
génitaux externes. Un effacement du relief des plis de l’anus aux niveaux
antérieur, postérieur et latéral, ou bilatéral (aspect en fer à cheval) peut être
retrouvé
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2.2. La palpation :
Elle est souvent douloureuse, et peut mettre en évidence une tuméfaction de
la marge anale visible ou palpable, tandis que le toucher rectal peut mettre en
évidence une voussure intra-canalaire exquisément douloureuse.
Quelquefois, l’examen digital provoque un écoulement de pus et occasionne
une sédation temporaire de la douleur.
3. Les examens complémentaires :
Le diagnostic est souvent clinique et on n’a pas besoin d’examen complémentaire.
Figure 24 : anatomie topographique des abcès de l’anus.
1. Abcès inter-sphinctérien bas situé.
2. Abcès inter-sphinctérien haut situé.
3. Abcès ischio-rectal profond, trans-sphinctérien.
4. Abcès sous-muqueux intra-sphinctérien.
5. Abcès rétro-rectal.
6. Abcès pelvi-rectal.
V. Evolution :
Les suppurations périnéales peuvent être graves et ne doivent pas être négligées.
Un abcès périanal étendu à tout le périnée associé à un syndrome toxi-infectieux doit
faire évoquer un phlegmon à Clostridium Perfringens, de pronostic réservé si le
diagnostic est retardé.
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En l’absence de traitement, L’évolution peut aussi se faire vers la gangrène périnéo-
scrotale, de traitement difficile et délabrant et qui peut engager le pronostic vital.
VI. Diagnostic différentiel :
Une thrombose hémorroïdaire externe.
Une thrombose hémorroïdaire interne prolabée et irréductible.
Un état fissuraire hyperalgique.
Un cancer de l’anus ou du rectum.
Un corps étranger.
Les sinus suppurants de la maladie de VERNEUIL.
Les extensions à la région anale des sinus pilonidaux.
Les fistules rectales de la maladie de Crohn, de la RCH.
Les fistules recto-vaginales.
VII. Traitement :
L’abcès de la marge anal est une urgence chirurgicale même s’il est quelquefois de
diagnostic difficile.
1. Le traitement chirurgical :
Ce traitement est dominé par le souci élémentaire du drainage associé à une
antibiothérapie appropriée, préventive de la cellulite pelvienne.
Les principes sont simples, consistent en une mise à plat de l’abcès réalisant une
véritable excision en emportant tous les débris nécrotiques par une ouverture large et
une tentative de repérage d’un trajet fistuleux menant à un orifice interne situé sur la
ligne pectinée.
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La règle d’or est de respecter au maximum l’appareil sphinctérien déjà attaqué par la
suppuration et plus particulièrement la sangle pubo-rectale des releveurs.
Les règles de base doivent être rappelées :
• Rechercher avec attention l’orifice interne dont la méconnaissance est source de
récidive.
• Le trajet fistuleux peut être mis en évidence dans sa totalité, il peut être traité dans
le même temps, s’il s’agit d’une fistule basse ou repéré par un drainage en séton, s’il
englobe une large partie du sphincter.
• Les abcès multiples doivent tous être drainés et excisés. En cas d’abcès en fer-à-
cheval, il faut inciser les deux abcès ischio-rectaux et mettre en place les fils de
drainage et de repérage.
• La colostomie temporaire s’utilise dans les suppurations importantes ou ayant
complètement détruit l’appareil sphinctérien.
• La cicatrisation complète survient en général en 4 à 5 semaines et dépend de la taille
de l’abcès.
• Diverses techniques d’incision, de curetage et de suture primaire sous administration
systématique d’antibiotique ont été proposées, mais la possibilité d’un orifice
primaire du canal anal contre-indique la fermeture de l’abcès.
2. Le traitement médicamenteux :
Le traitement antibiotique doit être entrepris avec des antibiotiques qui ont une bonne
diffusion et une bonne activité sur les germes BGN, et les anaérobies.
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VIII. Conclusion :
Il est essentiel de distinguer les suppurations anales qui ont une communication
directe avec le canal anal et d’autres processus infectieux qui n’ont pas de
communication avec celui-ci mais bien avec la région périanale.
Le traitement est un drainage simple de l’abcès ; cependant, il ne faut pas se contenter
d’un traitement antibiotique seul sans drainage chirurgical, car les conséquences
peuvent être dramatiques.
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THEME 4 : HÉMORRAGIQUE
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Hémorragie digestive haute :
I. Introduction
II. Diagnostic d’une hémorragie digestive haute
III. Etiologies d’une hémorragie digestive haute
IV. Traitement d’une hémorragie digestive haute
V. Conclusion
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I. Introduction :
Les hémorragies digestives hautes englobent tout saignement digestif survenant avant
l'angle duodénojéjunale de Treitz, et constituent un motif fréquent de consultation en
urgence. Elles sont graves et le pronostic vital est souvent mis en jeu.
Leur diagnostic étiologique est orienté par les antécédents et le contexte clinique et
repose principalement sur la fibroscopie d'urgence. Les principales étiologies sont
l'hémorragie ulcéreuse et l'hypertension portale.
La prise en charge des hémorragies digestives hautes est multidisciplinaire nécessitant
la présence d’un urgentiste, un réanimateur, un endoscopiste et un chirurgien viscéral.
Une hémostase rapide doit être assurée par une réanimation adéquate et une
endoscopie dans les plus brefs délais.
Les problèmes majeurs de la thérapeutique des HDH sont le risque de récidive
hémorragique à long ou à court terme, et le cout élevé des médicaments.
II. Diagnostic d’une hémorragie digestive haute :
1. Affirmation du diagnostic :
• Le diagnostic positif est en général facile devant une hématémèse suivie d’un méléna
surtout lorsque l’extériorisation du sang est constatée par le médecin, moins aisée
devant un méléna isolé.
2. Interrogatoire :
• Concomitant à l’affirmation du diagnostic il sera le plus bref possible afin de ne pas retarder
la mise en œuvre des mesures de réanimation. Il s’attachera à Préciser le mode de début de
l’hémorragie, les antécédents, les prises médicamenteuses et les habitudes toxiques.
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2.1. Le début de l’hémorragie :
2.2. Les antécédents :
Antécédents ulcéreux : Soit l’ulcère est connu du patient, soit il décrit des
crises douloureuses récentes typiques (post prandiales calmées par les repas)
Antécédents d’hépatopathie chronique La cirrhose peut être connue, et dans
ce cas on se fera participer son étiologie et ses éventuelles complications
Antécédents chirurgicaux
Notion de vomissements itératifs Orientent vers un syndrome de Mallory-
Weiss, celui-ci était fréquemment associé à une intoxication alcoolique aigue.
Les comorbidités qui sont des facteurs de mauvaises tolérances
2.3. Les prises médicamenteuses :
En particulier les salicylés, AINS, bétabloquants, anticoagulants et les
corticoïdes.
3. Examen clinique :
3.1. Evaluation de la gravité :
Importance de l’hémorragie : On considère une hémorragie est :
• Minime si quantité inférieure à 750ml.
• Moyenne si quantité entre 750 ml et 1,5 L.
• Grave si quantité supérieure à 1,5L.
L’activité de l’hémorragie :
• D’évaluation plus difficile. La répétition des lavages gastriques permet de
comparer la couleur du contenu gastrique et donc de visualiser la
persistance de saignement actif.
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Le terrain sur lequel l’hémorragie survient :
En cas d’ulcère, ils permettent la définition de groupe de malades à haut risque de
récidive nécessitant une surveillance étroite ou à l’opposé des groupes de malades à faible
risque.
En cas de cirrhose, la gravité de l’hémorragie est essentiellement liée à la gravité de la
cirrhose.
3.2. Rechercher les signes de Cirrhose :
Plus de 2 angiomes stellaires, présence d’une ascite, d’un ictère, d’une
circulation veineuse collatérale, une hépato-splénomégalie ou une dénutrition.
3.3. On complètera l’examen clinique par :
La recherche des cicatrices d’intervention sur l’abdomen, la palpation de l’abdomen
à la recherche d’une douleur, d’une défense, ou d’une masse palpable. Un toucher
rectal à la recherche de méléna. Un examen cardio-vasculaire complet, comprenant
notamment la palpation des pouls périphériques et la recherche d’un souffle
abdominal et enfin d’un électrocardiogramme.
III. Etiologies des hémorragies digestives hautes :
1. La maladie ulcéreuse :
L’ulcère gastrique ou duodénal hémorragique constitue environ la moitié des causes
des hémorragies digestives hautes. L’hémorragie est révélatrice de la maladie
ulcéreuse dans 30% des cas.
Les signes de l’ulcère gastrique ou duodénal sont très variables et peu spécifiques, les plus
importants sont l’épigastralgie et le pyrosis. Puis d’autres symptômes fréquents : les
dyspepsies, les nausées/vomissements, l’anorexie, et la pâleur d’une anémie ferriprive.
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Les étiologies de l’ulcère gastrique sont multiples :
• Des facteurs héréditaires (prédominance Groupe sanguin A).
• Des syndromes génétiques (néoplasies endocrines multiples de type 1 : NEM).
• Des facteurs psychologiques (stress, séjour en réanimation).
• Des facteurs environnementaux (tabac, alcool, café)
• Des facteurs médicamenteux (salicylés et AINS, stéroïdes)
• La présence d’Helicobacter pylori (Hp)
Le diagnostic positif de l’ulcère est basé sur la fibroscopie gastro-duodénale qui
permet selon l’aspect endoscopique de dénombrer 5 stades constituant la
classification de Forrest
Tableau XII : la classification de Forrest
Forrest Aspect de l’ulcère
Ia Hémorragie en jet
Ib Suintements diffus
II a Vaisseau visible non hémorragique
II b Caillot adhérent
II c Taches pigmentées
III Cratère à fond profond
En plus du risque d’hémorragie digestive haute, l’ulcère peut se compliquer de
perforation gastrique ou duodénale, d’anémie ferriprive, de sténose pylorique, et de
cancérisation
Les facteurs favorisants l’hémorragie chez un patient ayant une maladie ulcéreuse sont:
• La prise d’Aspirine avec un risque relatif compris entre 2 et 15.
• La prise d’AINS avec un risque relatif entre 3 et 9.
• Le traitement antithrombotique.
• L’intoxication alcoolique aigue.
• La présence d’Hélico BacterPylori, avec un risque de 3 pour l’ulcère duodénal et 4
pour l’ulcère gastrique.
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2. L’hypertension portale :
Il s’agit de la deuxième cause la plus fréquente d’hémorragie au Maroc et dans les
pays occidentaux. Ses étiologies sont dominées par la cirrhose du foie.
Le risque de survenue d’une hémorragie chez un malade cirrhotique est de 10 à 50%,
il dépend de sa gravité avec laquelle il augmente. Dans 70 à 80%, il s’agit d’une
rupture de varices œsophagiennes. Les autres causes liées à l’hypertension portale
sont les ruptures de varices gastriques et la gastropathie d’hypertension portale
Les causes de cirrhose sont nombreuses, les hépatites virales et alcooliques sont
néanmoins responsables de 90 % des cirrhoses. Les hépatites chroniques à virus B et C
représentent les principales étiologies des cirrhoses dans notre pays, alors que dans
les pays occidentaux, l’étiologie dominante est l’hépatite alcoolique
La sévérité de la cirrhose hépatique est évaluée par La classification la de Child-Pugh,
qui, en fonction d'un score clinico-biologique définit 3 stades de gravité croissante.
3. Les causes rares de l’hémorragie digestive haute :
Syndrome de Mallory Weiss : dilacération longitudinale de la muqueuse du cardia,
provoquée par des vomissements répétés et prolongé Représentent 5 à 8% des HDH,
touche surtout l’homme d’âge moyen.
L’ulcération de DIEULAFOY : la lésion résulte de la hernie d'une artériole à travers une
petite zone de muqueuse gastrique déficiente ou fragile, Représentent 2% des HDH, et
touche surtout l’homme âgé.
Les anomalies vasculaires : cette entité est dominée par les angiodysplasies, les
télangiectasies et les angiomes. Elles sont en cause d’environ 5% de l’ensemble des
HDH.
Les pathologies tumorales sont responsables de 3 à 4% de l’ensemble des HDH.
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Les autres causes rares des HDH : Elles sont essentiellement représentées par les
lésions suivantes :
• Les ectasies vasculaires antrales.
• La maladie de Rendu-Osler.
• Les wirsungorragies.
• Les hémobilies.
• Les fistules aorto-digestive
IV. Traitement des hémorragies digestives hautes :
1. Conduite à tenir en urgence :
La première urgence thérapeutique est d’assurer ou de restaurer un état
hémodynamique satisfaisant. La perte sanguine est responsable d’une diminution de
la perfusion tissulaire en oxygène et doit être rapidement corrigée.
Il faut poser une voie d’abord périphérique de gros calibre, double si l’hémorragie est
importante ou active, voire une voie centrale.
1.1. Remplissage vasculaire :
• Le remplissage dépend de l’abondance de l’hémorragie. Il est assuré par les
cristalloïdes dans la majorité des cas..
• En cas de cirrhose, le remplissage vasculaire doit se faire à minima, puisque la
correction de l’hypovolémie s’accompagne d’une augmentation de l’HTP
favorisant ainsi la récidive hémorragique.
1.2. Les bilans biologiques d’urgence :
• Les résultats des examens suivants doivent être obtenus en urgence : une
numération formule sanguine complète, un groupage rhésus (avec agglutinines
irrégulière) et un bilan d’hémostase)
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• D’autres examens doivent parvenir le plus rapidement possible :
Le milieu intérieur (avec créatinémie, natrémie, albuminémie notamment
chez le cirrhotique er rechercher une hyponatrémie, une hypoglycémie).
Le bilan hépatique (transaminases, bilirubine, Gamma GT et phosphatase
alcaline) à la recherche d’une perturbation de la fonction hépatique, surtout
chez le cirrhotique La surveillance de la diurèse par la mise en place d’une
sonde urinaire (en cas d’état de choc).
1.3. La transfusion sanguine :
• L’indication de la transfusion est portée lorsque l’hémoglobinémie est
inférieure à 7 g/100 ml chez le sujet sans facteur de comorbidité ; et à 10
g/100 ml lorsqu’il est âgé ayant une pathologie associée en particulier
coronarienne
1.4. Oxygénothérapie
1.5. La mise en place d’une sonde naso-gastrique :
• Ce geste sert à effectuer des lavages gastriques répétés permettant ainsi
d’évaluer l’activité hémorragique et faciliter le geste endoscopique. De plus il
permet d’objectiver un saignement d’origine haute lorsque le patient présente
un méléna et de faire le diagnostic de récidive hémorragique
1.6. Place des scores :
De nombreux scores ont été proposés pour la prise en charge des
hémorragies digestives hautes ulcéreuses ou non (Rockall, Baylor, Blatchford)
Leur objet est de classer les malades afin de tenter de repérer les malades à
risque de récidive hémorragique et/ou de décès.
Seul le score de Baylor est spécifique des hémorragies ulcéreuses. Le score de
Blatchford, construit pour tenter de différencier les malades requérant un
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traitement indépendamment de sa nature (transfusions, hémostase
endoscopique, chirurgie) de ceux ne nécessitant pas de traitement spécifique
1.7. Score de Rockall :
Tableau XIII : Score de Rockall : estimation du risque de décès après admission à l’hôpital
• Le calcul du score se fait par attribution d’un nombre de points à chaque variable ; le
score total est calculé par simple addition et varie entre 0 et 11.
Si le score est inférieur à 3, le pronostic est excellent.
Si le score est supérieur à 5, le risque de décès est élevé
• Le score de Rockall permet d’évaluer correctement le risque de décès mais semble
moins performant en ce qui concerne le risque de récidive hémorragique.
1.8. Score de Baylor :
• Score pré endoscopique et score endoscopique (minimum 0, maximum 24)
• Le score est élevé si le score préendosopique est supérieur à 5 et/ou le score
endoscopique supérieur à 10 ; score spécifique des hémorragies digestives
ulcéreuses, il est validé comme un outil d’évaluation du risque de récidive
hémorragique après traitement endoscopique initialement efficace. Chez les
patients à score élevé, le risque de récidive hémorragique est d’environ 30 %
alors qu’il est faible en cas de score bas
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Tableau XIV : score de Baylor
1.9. Score de Blatchford :
Tableau XV : score de Blatchford
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2. Traitement des hémorragies ulcéreuses :
2.1. L’endoscopie endoscopique :
• Elle permet le plus souvent la visualisation et la caractérisation de l’ulcère.
L’aspect endoscopique selon la classification de Forrest comprenant 5 stades,
chacun corrélé à un risque de récidive et à une mortalité de l’épisode
hémorragique.
• Outre cet aspect endoscopique, la taille de l’ulcère (supérieur à 1cm) et sa
topographie (situé au niveau de la petite courbure gastrique ou de la face
postérieure du bulbe) sont également des situations à haut risque de récidive.
• En cas d’ulcère gastrique, il faut garder à l’esprit la possibilité d’un cancer, et à
ce titre qu’il faut réaliser des biopsies systématiques des berges.
2.2. L’hémostase pharmacologique :
• Le traitement est basé sur l’injection d’inhibiteur de pompe à proton (IPP) à
forte dose avec un bolus de 80 mg suivi de dose d'entretien (8mg/h
d’Oméprazole) par voie intraveineuse pendant 72h. L’intérêt de ce traitement
réside dans sa capacité à maintenir un pH intragastrique neutre qui est une
condition favorable à l’hémostase primaire.
2.3. L’hémostase endoscopique :
• L’hémostase de l’hémorragie ulcéreuse a été transformée par les techniques
endoscopiques interventionnelles et les indications de la chirurgie en urgence
ont diminué.
• Les techniques d’hémostase endoscopique :
Les méthodes d’injections :
o La molécule la plus utilisée est l’adrénaline diluée à 1/10000. Son
mécanisme d’action associe une vasoconstriction et une compression
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mécanique du vaisseau et une agrégation plaquettaire. Il peut être utilisé
seul ou avec un produit sclérosant (Polidocanol 1/100)
o Les autres produits utilisés sont l’alcool absolu, le sérum salé hypotonique
et la thrombine. L’injection se fait sur plusieurs points du cratère ulcéreux,
à l’aide d’une aiguille passée par le canal opérateur de l’endoscope.
Les méthodes thermiques : On peut citer le laser et l’électrocoagulation.
Autres :
o La pose de clips endoscopiques est proposée mais elle n’est pas réalisable
que sur les ulcères scléreux, les lésions très tangentielles ou en cas de
rétroversion
o L’utilisation de colle biologique est très difficile à utiliser.
• Indications :
Elles reposent sur la classification de Forrest. Un traitement endoscopique
est indiqué en cas d’hémorragie active, aspect de vaisseaux visible non
hémorragique ou de caillot adhérent.
En cas d’hémorragie en jet une association de deux méthodes
hémostatiques doit être utilisée en commençant par les injections.
• Efficacité :
Parmi les malades traités par l’endoscopie, 10 à 30% vont présenter une
récidive hémorragique. Dans ce cas on proposera une deuxième hémostase
endoscopique car elle est efficace plus d’une fois sur deux et a une moindre
morbidité qu’un traitement chirurgical. En cas d’échec après deuxième geste
endoscopique, une chirurgie s’impose dans les 3 premiers jours.
2.4. La chirurgie :
• Techniques :
Hémostase directe de l’ulcère duodénal
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Hémostase indirecte de l’ulcère duodénal
Hémostase de l’ulcère gastrique
• Indications :
Le recours à la chirurgie d’hémostase en urgence est devenu faible (5%) au
cours des 10 dernières années, avec l’avènement de l’hémostase
endoscopique associées aux antisécrétoires.
Ses indications sont les suivantes :
o Les exceptionnelles hémorragies cataclysmiques et les très rares
hémorragies en jet inaccessibles à l’endoscopie.
o Les cas d’ulcères larges notamment de la face postérieure du bulbe.
o Echec de l’hémostase endoscopique.
o Récidive hémorragique après une deuxième hémostase endoscopique.
2.5. L’antibiothérapie :
• Le traitement antibiotique en cas d’hémorragie ulcéreuse est indiqué
principalement dans deux situations :
La première, en cas de présence d’Hélico BacterPylori. L’antibiothérapie en
urgence ne réduit pas le risque de récidive précoce. En revanche
l’éradication de l’Hélico Bacter Pylori annule le risque de récidive à moyen et
long terme rendant le traitement d’entretien inutile. Il n’en est pas le cas des
ulcères sans infection par Hélico BacterPylori
La deuxième indication est d’ordre préventif. Elle concerne les malades à
haut risque d’endocardite infectieuse avant la réalisation de geste
endoscopique
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3. Traitement des hémorragies chez le cirrhotique :
3.1. Médicaments vasoactifs :
• Terlipressine (Glypressine*)
• La somatostatine
• L’Octréotide
3.2. Traitement endoscopique :
• Les méthodes d’hémostases sont :
La sclérothérapie : En période hémorragique on utilise le plus souvent le
Polidocanol.
La Ligature des varices œsophagiennes : Il s’agit d’une méthode
endoscopique plus récente que la sclérothérapie. Le principe est de placer
un élastique à la base de la varice.
Les colles biologiques : La sclérothérapie à la colle (N-butyl-cyanoacrylate)
est utilisée communément dans le traitement des varices gastriques ou
cardiotubérositaires hémorragiques
Les associations de traitement vasoactif et endoscopique : Dans les
dernières années, plusieurs études ont démontré la supériorité de la
combinaison du traitement vasoactif et du traitement endoscopique.
3.3. La sonde de tamponnement œsophagien :
• Ou sonde à double ballonnet de Blakemore, longtemps considérée comme
traitement de référence, est actuellement un traitement palliatif réservé aux
malades ayant une hémorragie réfractaire avec saignement incontrôlé.
• Ce geste permet cependant de gagner du temps en attendant un traitement
définitif (chirurgie urgente ou TIPS).
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3.4. Le traitement chirurgical :
• Il consiste à réaliser une dérivation porto-cave sous laparotomie. Très efficace
pour assurer l’hémostase, ce traitement induit cependant une mortalité et
morbidité importantes (10%), de ce faite, son indication a considérablement
diminué dans les dix dernières années.
• Il est indiqué dans les saignements artériels incontrôlables à l’endoscopie et en
cas d’échec du traitement médical (plus de 6 culots globulaires sur 24h pour
maintenir une hémodynamique stable).
• L’anastomose porto-cave chirurgicale est contre-indiquée dans les cas
d’insuffisance hépatocellulaires sévères (grade C de la classification de Child-
Pugh) en raison des suites opératoires catastrophiques
3.5. La radiologie interventionnelle :
• Il s’agit de l’anastomose port-cave Trans jugulaire ou TIPS. Elle représente
actuellement une bonne alternative à la chirurgie d’urgence.
• Elle consiste à pratiquer –sous anesthésie générale- une communication entre
la branche droite de la veine porte (le plus souvent) et une veine hépatique
droite, à la dilater par un ballon d’angioplastie et à la maintenir en place par
une prothèse extensible. On évite ainsi la laparotomie.
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V. Conclusion :
Les hémorragies digestives hautes posent de nombreux problèmes, tant pour le
diagnostic étiologique que pour la thérapeutique.
La fibroscopie constitue l’examen de choix dans l’exploration des hémorragies
digestives hautes, en raison du triple intérêt qu’elle présente (diagnostic,
thérapeutique et pronostic).
Leurs étiologies sont dominées par les ulcères gastro-duodénaux, suivies des
hémorragies par ruptures de VO et les lésions aigues de la muqueuse.
Le traitement médical est prioritaire.
La prise en charge immédiate au service des urgences et la bonne coopération entre
urgentiste, réanimateur, gastro-entérologue et chirurgien ainsi que la disponibilité de
la fibroscopie au service a nettement amélioré le pronostic
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Hémorragie digestive basse :
I. Introduction
II. Etiologies
III. Les explorations
IV. Prise en charge chirurgicale
V. Conclusion
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I. Introduction :
Les hémorragies digestives basses (HDB) se définissent par un saignement dont
l’origine se situe en aval de l’angle duodénojéjunal (ou angle de Treitz) donc au niveau
de l’intestin grêle, du colon, du rectum ou de l’anus
Cliniquement, elles se manifestent par des rectorragies ou un méléna
On parle d’hémorragie digestive obscure en cas d’extériorisation de sang à une ou
plusieurs reprises sans aucune étiologie déterminée après la réalisation des
endoscopies standard, et d’hémorragie digestive occulte en l’absence d’extériorisation
de sang visible par le clinicien ou le patient s’il existe une perte sanguine authentifiée
par une martiale documentée et sans cause non digestive.
II. Etiologies :
Il est indispensable de réaliser en première intention une endoscopie haute, l'émission
de sang rouge par l'anus peut survenir du fait d'une hémorragie haute abondante ou
de l'accélération du temps transit intestinal
Les lésions-colorectales : représentent entre 60 et 80 % des HDB
Les cancers colo-rectaux : toujours à évoquer en premier lieu devant HDB
Les hémorragies diverticulaires : Elles sont la cause d’environ 40 % des HDB et liées
à la rupture des branches intramurales d’artérioles marginales, situées sur le dôme
ou le collet diverticulaire, secondairement aux agressions mécaniques répétées par
des stercolithes. La survenue d’une hémorragie diverticulaire est favorisée par la
prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens, la prise régulière d’aspirine ou
d’autres antiagrégants majore également ce risque. Du fait de sa grande
prévalence, la découverte d’une diverticulose colique au cours d’une coloscopie
pour HDB ne suffit pas à affirmer que l’hémorragie est d’origine diverticulaire. La
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présence de signes endoscopiques de saignement est seule susceptible d’affirmer
un lien de causalité certain entre l’épisode hémorragique et la diverticulose colique
Les malformations vasculaires acquises : On considère généralement que les
malformations vasculaires acquises hémorragiques (anciennement angiodysplasies)
sont responsables de 3 % à 12 % des HDB. C’est une affection du sujet âgé,
d’origine dégénérative, parfois associée à une coagulopathie, notamment à une
maladie de von Willebrand, une insuffisance rénale, une cirrhose ou à une
valvulopathie aortique.
Causes vasculaires : Elles sont dominées par la colite ischémique qui est la cause de
3 à 9 % des HDB. Le tableau clinique est caractérisé, chez un sujet de plus de 50
ans, par l’association très évocatrice de rectorragies, d’une diarrhée et de douleurs
abdominales.).
Les colites inflammatoires Elles englobent les maladies inflammatoires chroniques
de l’intestin (6 à 30 % HDB), les colites infectieuses, les colites inflammatoires non
spécifiques
Autres étiologies coliques : Il s’agit, de façon non exhaustive : des polypes, des
causes iatrogènes (post polypectomie), des colites et rectites radiques, de
l’endométriose colique, des varices colorectales
Les lésions de l’intestin grêle : représentent 2 à 9 % des HDB, mais 45 à 75 % des HDB
obscures :
Les angiodysplasies
Le diverticule de Meckel
Autres étiologies grêliques : il s’agit, de façon non exhaustive de : tumeur du grêle
(tumeur stromale principalement), infarctus mésentérique, entérites inflammatoires,
infectieuses, radiques
Chez les patients de moins de 50 ans présentant une HDB d’origine grêlique, les causes
les plus fréquentes sont la maladie de Crohn, le diverticule de Meckel et les tumeurs du grêle.
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Les lésions anales :
Elles représentent 4 à 10 % des HDB et nécessitent un examen clinique minutieux
avec utilisation d’un anuscope Les hémorroïdes, cause la plus fréquente, demeurent
un diagnostic d’élimination du fait du risque de méconnaître une autre lésion
Les autres étiologies sont les cancers anaux, les fissures, les manifestations
périnéales de la maladie de Crohn, l’ulcération thermométrique
III. Les explorations :
1. Endoscopie :
1.1. L’endoscopie oeso-gastro-duodénale (EOGD)
Les hémorragies digestives hautes abondantes peuvent se manifester par des
rectorragies dans 11 % des cas ce qui impose la réalisation d’une EOGD
devant tout saignement digestif pour éliminer un saignement haut.
1.2. La coloscopie :
Coloscopie diagnostique :
• Le principal problème est d’établir l’imputabilité d’une lésion dans le
saignement : les signes de valeur sont la constatation d’un saignement actif
localisé, la visualisation d’un clou plaquettaire hémorragique sur un vaisseau
visible, ou d’un caillot adhérent sur une ulcération diverticulaire ou au bord
du diverticule. Ces critères sont également associés à un risque d’évolution
défavorable et de reprise hémorragique La présence de sang dans un
segment colique n’a que peu de valeur informative sur le site lésionnel
précis en raison du péristaltisme exacerbé lors des HDB
• Son délai optimal reste discuté mais une réalisation précoce semble
augmenter le rendement diagnostique et thérapeutique
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Thérapeutique : Les techniques d’hémostase varient en fonction de la lésion
hémorragique :
• Dans le cadre de l’hémorragie diverticulaire, l’électrocoagulation mono- ou
bipolaire, la coagulation au plasma d’argon (CPA), l’injection de sérum
physiologique adrénaline, l’interruption d’un vaisseau visible par clips
hémostatiques ou une combinaison de ces techniques peuvent être proposés
• Pour les angiodysplasies, le traitement de première intention repose sur la
CPA et l’électrocoagulation bipolaire car ils permettent une coagulation
superficielle avec un faible taux de perforation (< 0,5 %)
1.3. La vidéo capsule endoscopique (VCE) :
La VCE est un matériel de la taille d’une gélule (11-26 mm) incluant une
batterie, un dispositif de capture d’images, une source lumineuse et un
émetteur radio permettant la transmission des images à un récepteur porté à
la ceinture par le malade, secondairement analysé par ordinateur
La VCE est donc un examen non invasif ayant un intérêt diagnostique majeur
mais sans activité thérapeutique associée La limite de la VCE est l’absence de
visualisation du caecum dans 15 % des cas lorsque la batterie s’épuise trop
tôt et la complication principale demeure la rétention dans 1—2 % des cas
nécessitant alors une entéroscopie ou une chirurgie qui peut d’ailleurs
permettre de traiter l’étiologie. Cependant, en cas de suspicion de sténose,
une capsule test résorbable a été développée Une fois ingérée son élimination
est contrôlée par scanner à la 30e heure et la VCE peut alors être réalisée.
1.4. L’entéroscopie poussée :
Elle utilise une coloscope pédiatrique ou un entéroscope permettant d’élargir
l’exploration endoscopique haute de 15 à 160 cm au-delà de l’angle de
Treitz.
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1.5. L’entéroscopie assisté (EA) :
L’EA est une nouvelle technique endoscopique développée depuis 2001
initialement par l’entéroscopie double ballon puis simple ballon et
dernièrement par l’entéroscopie spiralée
Elle permet l’exploration de l’ensemble de l’intestin grêle par une approche
orale et/ou anale, mais aussi la réalisation de biopsies et de thérapeutiques
d’hémostase.
2. Imageries :
2.1. L’angio-tomodensitométrie (aTDM) ou angioscanner :
La détection de l’extravasation du produit de contraste va permettre de
préciser le site anatomique de l’hémorragie pour orienter l’endoscopiste ou le
chirurgien et/ou préciser l’artère alimentant ce site afin de guider une
éventuelle embolisation Le saignement se caractérise par une hyperdensité
endoluminale spontanée ou une extravasation endo-digestive de produit de
contraste iodé, visible dès que le débit du saignement dépasse 0,3 mL/mn
Les autres atouts de l’aTDM sont la mise en évidence des anomalies de
rehaussement de la paroi digestive, de la graisse et des anomalies
anatomiques telles que les tumeurs et les diverticules.
2.2. L’artériographie :
L’artériographie peut explorer le tronc cœliaque, les artères mésentériques et
les artères iliaques internes avec une étude plus sélective de leurs branches
de division.
L’artériographie permet de proposer une thérapeutique : l’embolisation Les
progrès en matière de matériels de cathétérisme (miniaturisation) et d’agents
embolisants (agents mécaniques tels que le coils, microparticules, gélatine)
- 257 -
Guide pratique des urgences chirurgicales viscérales -CD-Rom et application smartphone-
permettent une embolisation sécurisée très distale Les complications
ischémiques du tube digestif existent mais paraissent minimes et souvent
spontanément résolutives.
2.3. La scintigraphie aux globules rouges marqués :
Elle est plus sensible que la coloscopie ou l’artériographie mais moins
spécifique
Comme les autres techniques, elle dépiste les saignements actifs mais a
l’avantage de pouvoir le localiser jusqu’à 24 heures après l’injection
La scintigraphie au Technétium marqué (99mTc) conserve son indication chez
les patients jeunes dans l’hypothèse d’un diverticule de Meckel responsable
de l’HDB.
4- Entéro-TDM (entérographie par tomodensitométrie) et entéro- IRM
(entérographie par imagerie par résonance magnétique) :
L’entéro-TDM nécessite la pose d’une sonde nasojéjunale Cette sonde est
reliée à un entéroclyseur qui injecte avec un débit continu l’agent opacifiant
avec injection intraveineuse de produit de contraste concomitante
L’entéro-IRM utilise également un agent de contraste oral opacifiant mais
ingéré directement par la bouche avec injection intra-veineuse de gadolinium
Le but de ces deux examens est d’obtenir une distension optimale et durable
de l’intestin grêle afin de pouvoir analyser sa paroi efficacement pendant
toute la durée de l’acquisition L’avantage de l’entéro-IRM est l’absence
d’irradiation
Il s’agit actuellement des deux meilleures méthodes d’exploration
radiologique du grêle pour le diagnostic des pathologies transmurales et
extramurales, rendant obsolète le transit du grêle.
- 258 -
Guide pratique des urgences chirurgicales viscérales -CD-Rom et application smartphone-
IV. Prise en charge chirurgicale :
Dans la majorité des centres, le chirurgien n’apparaît qu’en deuxième ligne, après
prise en charge initiale par le gastroentérologue et/ou le réanimateur, si son avis ou
ses compétences sont nécessaires.
Le chirurgien est alors sollicité si :
• Le saignement est localisé et une intervention chirurgicale est nécessaire du fait de
l’impossibilité ou de l’échec d’un traitement endoscopique ou radiologique ;
• Le saignement n’est pas localisé, dans le but de discuter quelles explorations
chirurgicales sont alors possibles ;
• En urgence, face à une hémorragie aiguë grave
Saignement localisé :
Les explorations préopératoires par le gastroentérologue et/ou le radiologue ont
identifié le site hémorragique Une intervention est nécessaire en vue d’un geste
radical ou en cas de non-faisabilité ou d’échec d’un traitement endoscopique et/ou
radiologique Le geste est alors fonction du site et de l’étiologie du saignement La
liste des interventions est aussi variée que les causes du saignement, par exemple :
o En cas d’hémorragie diverticulaire, la résection colique segmentaire est la règle :
colectomie droite si le saignement est identifié à droite, colectomie gauche si le
saignement est localisé à gauche et il n’y a pas de place pour la colectomie
subtotale dans cette situation ;
o En cas d’angiodysplasie, la résection segmentaire du segment digestif incriminé
est réalisée ; de même en cas de diverticule de Meckel, une résection anastomose
est effectuée ;
o En cas d’adénocarcinome du grêle, une exérèse du cancer avec une marge distale
et proximale d’au moins 5 cm est recommandée associée à une exérèse en bloc
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Guide pratique des urgences chirurgicales viscérales -CD-Rom et application smartphone-
du mésentère attenant après repérage du pédicule vasculaire afin de réaliser un
curage ganglionnaire locorégional adapté
Saignement non localisé :
1-Place de la laparotomie exploratrice
Avec le développement des techniques d’explorations par le gastroentérologue
et le radiologue, il n’y a à l’heure actuelle plus de place pour une laparotomie
exploratrice
Si toutes les explorations sont non contributives, il faut savoir temporiser,
stabiliser le patient par un traitement médical efficace, notamment corriger les
troubles de l’hémostase, faire le point sur l’ensemble des explorations et en
refaire de nouvelles si besoin
Une première coloscopie négative peut l’être à cause d’un examen réalisé dans
de mauvaises conditions comme une mauvaise préparation ou du fait de l’arrêt
spontané du saignement Une hospitalisation avec surveillance médicale est licite
et permet en cas de récidive du saignement de refaire précocement une
coloscopie et un angioscanner, car ces examens sont plus sensibles s’ils sont
réalisés en période hémorragique.
2-Technique et indication de l’entéroscopie peropératoire (EPO) :
Une laparotomie est le plus souvent utilisée bien que la coelioscopie ait
également été rapportée L’EPO est ensuite effectuée par voie naturelle haute et
basse avec guidage chirurgical, ou par entérotomie médiane permettant
l’introduction de l’endoscope ou encore par combinaison de ses techniques Une
fois le saignement localisé un traitement adapté est effectué, un repérage
préalable par VCE améliore la contributivité de l’EPO avec 87 % de lésions
retrouvées en cas de VCE positive versus 0 % si négative .
Ces résultats montrent l’intérêt de l’EPO en cas de localisation préopératoire
préalable
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Guide pratique des urgences chirurgicales viscérales -CD-Rom et application smartphone-
L’EPO a longtemps été considérée comme le gold standard en cas d’HDB obscure
car elle était le seul examen permettant une endoscopie complète de l’intestin
grêle Avec le développement des techniques endoscopiques mini- invasives (VCE
et EA) et radiologiques, l’intestin grêle est aujourd’hui complètement exploré
sans chirurgie et l’EPO n’est donc plus indiqué à visée diagnostique
En revanche, elle demeure utile et indiquée pour repérage peropératoire si la
lésion a été identifiée dans l’intestin grêle, mais n’est pas accessible à un
traitement endoscopique ou radiologique ou n’est pas localisable en
peropératoire sans EPO du fait de l’absence de lésion visible extérieurement et
de l’impossibilité d’un tatouage préopératoire
Hémorragie aigue grave :
Il faut tout d’abord souligner que 80 % des HDB cessent spontanément
Ensuite la population qui présente une HDB est une population à haut risque
chirurgical (âge élevé, score ASA élevé, traitements anticoagulant ou anti-agrégant
associés)
Ainsi la chirurgie en urgence est associée à une mortalité importante de près de 10 %
La plupart des HDB même sévères ou récurrentes ne nécessitent pas de chirurgie et
peuvent être contrôlées et traitées soit médicalement soit par traitement
endoscopique ou radiologique. Cependant, dans des situations exceptionnelles une
chirurgie en urgence est possible. Selon la revue de Farell et al, une intervention
chirurgicale en urgence est indiquée dans 4 situations :
o Instabilité hémodynamique persistante malgré une réanimation optimale ;
o Hémorragie persistante (> 6 culots globulaires transfusés) et absence de
localisation du saignement malgré la réalisation d’une coloscopie, d’une
entéroscopie poussée et d’une aTDM
o Saignement actif d’une lésion digestive segmentaire accessible à une hémostase
chirurgicale ;
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Guide pratique des urgences chirurgicales viscérales -CD-Rom et application smartphone-
o Le patient est un candidat à la chirurgie sans comorbidité rédhibitoire et avec une
espérance de vie raisonnable
Au total, une chirurgie en urgence était réalisée dans 18 à 25 % des HDB qui ont
nécessité une transfusion (grade B).
V. Conclusion :
La prise en charge des HDB n’est pas consensuelle mais elle poursuit dans tous les cas
un objectif principal : la localisation du saignement.
Ces dernières années, l’essor des techniques endoscopiques et radiologiques ont
permis une exploration peu invasive qui peut secondairement ou dans le même temps
permettre un traitement par coloscopie ou entéroscopie assistée. Dans le cas d’un
saignement actif, l’embolisation permet de stopper efficacement la plupart des
hémorragies. Par ailleurs, la chirurgie conserve ses indications après localisation du
saignement ou plus rarement en cas d’échec ou d’impossibilité des autres traitements.
En tout état de cause, la diversité et la complexité de la prise en charge des HDB
nécessitent une concertation pluridisciplinaire des gastroentérologues, des
radiologues, des chirurgiens, et des réanimateurs dans les formes les plus graves
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Guide pratique des urgences chirurgicales viscérales -CD-Rom et application smartphone-
CONCLUSION
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Guide pratique des urgences chirurgicales viscérales -CD-Rom et application smartphone-
Les urgences viscérales constituent une préoccupation majeure pour tout praticien
particulièrement les jeunes internes et résidents en formation. Elles sont un véritable
défi de gestion et de prise en charge au quotidien. Leur parfaite connaissance est le
point pivot de l'organisation pour une bonne prise en charge ainsi que la bonne
marche des urgences globalement.
Dans cette perspective, ce travail a été réalisé pour établir un guide pratique
didactique et le plus complet possible des principales urgences viscérales rencontrées
au sein de notre service en se basant sur les données les plus récentes et les plus
pertinentes de la littérature.
Conscient de l’intérêt d’une prise en charge uniformisée, ce travail constitue une base
à partir de laquelle nous avons développé une application smartphone destiné à
harmoniser les conduites des équipes de garde aux urgences viscérales, et à faciliter
l’accès à l’information, cette application smartphone aura pour vocation d’être une
aide à la décision et à la prescription médicale dans l’optique d’une pratique moderne
basée sur l’anticipation et la maitrise des gestes pour améliorer la mobi-mortalité.
- 264 -
Guide pratique des urgences chirurgicales viscérales -CD-Rom et application smartphone-
RÉSUMÉS
- 265 -
Guide pratique des urgences chirurgicales viscérales -CD-Rom et application smartphone-
Résumé :
La chirurgie viscérale est une des branches essentielles traitant les affections de l'appareil
digestif mais également de la paroi abdominale ou encore d'autres organes intra-abdominaux
non-digestifs tels que la rate ou des glandes endocrines comme la thyroïde.
Et, La chirurgie viscérale est une spécialité souvent confrontée à l'urgence, mettant
parfois en danger la vie des malades
Il est donc essentiel que les praticiens possèdent les connaissances théoriques et
pratiques indispensables pour un diagnostic précoce et pour une prise en charge rapide et
efficace, notamment dans le contexte d’une volonté nationale de réduire la mortalité.
Dans ce contexte est venue l’idée d’élaborer un guide pratique des urgences chirurgicale
en viscérale, exigeant et pratique, utile et maniable qui pourrait être d’une aide précieuse aux
jeunes praticiens que sont les internes et les résidents en viscérale et tous médecins confrontés
à des urgences viscérales.
Et avec l'apprentissage en ligne qui de nos jours, a pris le pas sur les formes
traditionnelles d'apprentissage, nous avons choisi que notre travail soit dans un format digital à
savoir une application smartphone pour les avantages infinis et la myriade de possibilités que
l'apprentissage médié par la technologie apporte.
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Guide pratique des urgences chirurgicales viscérales -CD-Rom et application smartphone-
Abstract :
The visceral surgery is one of essential branches treating the affections of the digestive
system, But also of the abdominal wall or still the other in the abdomen such as the spleen or
glands endocrine as the thyroid.
And, The visceral surgery is a specialty often confronted with the urgency, sometimes
putting in danger the life of the sick.
It is thus essential that the practitioners possess the essential theoretical and practical
knowledge for an early diagnosis and for a fast and effective coverage, in particular in the
context of a will of the nation to reduce the mortality.
In this context came the idea to develop a practical guide of emergencies surgical in
visceral, requiring and practical, useful and handy who could be of a precious help to the young
Practitioners that are the internal and the residents in visceral and every doctors to confront with
visceral emergencies (urgent matters).
And with e-learning, nowadays, taking over traditional forms of learning, we chose for
our work to come in a digital format (a mobile application) for the endless benefits and the
myriad of possibilities that technology-enhanced learning ensures.
- 267 -
Guide pratique des urgences chirurgicales viscérales -CD-Rom et application smartphone-
ﻣﻠﺨﺺ
ﺟﺮﺍﺣﺔ ﺍﻻﻣﻌﺎء ﻫﻲ ﻓﺮﻉ ﺍﺳﺎﺳﻲ ﻟﻌﻼﺝ ﺍﺿﻄﺮﺍﺑﺎﺕ ﺍﻟﺠﻬﺎﺯ ﺍﻟﻬﻀﻤﻲ ,ﻋﻼﺝ ﺍﻟﺠﺪﺍﺭ ﺍﻟﺒﻄﻨﻲ ﻭ ﺍﻻﺟﻬﺰﺓ
ﺍﻟﻬﻀﻤﻴﺔ ﻛﻄﺤﺎﻝ ﻭ ﺍﻟﻐﺪﺩ ﺍﻟﺼﻤﺎء
ﻓﻬﻮ ﺍﺧﺘﺼﺎﺹ ﻳﻮﺍﺟﻪ ﻓﻲ ﻛﺜﻴﺮ ﻣﻦ ﺍﻻﺣﻴﺎﻥ ﺣﺎﻻﺕ ﻣﺴﺘﻌﺠﻠﺔ ﻗﺪ ﻳﻜﻮﻥ ﻟﻬﺎ ﺧﻄﺮ ﻋﻠﻲ ﺣﻴﺎﺓ ﺍﻟﻤﺮﻳﺾ
ﻟﺬﺍ ﻣﻦ ﺍﻟﻮﺍﺟﺐ ﻋﻠﻲ ﺍﻟﻄﺒﻴﺐ ﺍﻟﻤﻌﺎﻟﺞ ,ﺍﻥ ﻳﻜﻮﻥ ﻟﺪﻳﻪ ﻣﻌﺎﺭﻑ ﻧﻈﺮﻳﺔ ﻭ ﺗﻄﺒﻴﻘﻴﺔ ﺗﻤﻜﻨﻪ ﻣﻦ ﺍﻟﺘﺸﺨﻴﺺ ﺍﻟﻤﺒﻜﺮ،
ﺍﻟﺴﺮﻳﻊ ﻭ ﺍﻟﻔﻌﺎﻝ ،ﺧﺼﻮﺻﺎ ﻓﻲ ﺍﻁﺎﺭ ﺍﻟﺤﺪ ﻣﻦ ﻧﺴﺒﺔ ﺍﻟﻮﻓﻴﺎﺕ ﺍﻟﻮﻁﻨﻴﺔ
ﻓﻲ ﻫﺬﺍ ﺍﻟﻤﻨﻮﺍﻝ ،ﻁﺮﺣﺖ ﻓﻜﺮﺓ ﺻﻴﺎﻏﺔ ﻣﻨﻬﺎﺝ ﺗﻄﺒﻴﻘﻲ ﻟﺠﺮﺍﺣﺔ ﺍﻟﺒﻄﻦ ﺍﻟﻤﺴﺘﻌﺠﻠﺔ ﺫﻭ ﻣﻤﻴﺰﺍﺕ ﻋﻤﻠﻴﺔ ،ﻭ ﻣﻔﻴﺬﺓ,
ﺗﻤﻜﻦ ﺍﻻﻁﺒﺎء ﺍﻟﺪﺍﺧﻠﻴﻴﻦ ﺍﻭ ﺍﻟﻤﻘﻴﻤﻴﻦ ﺍﻭ ﺑﺎﻗﻲ ﺍﻻﻁﺒﺎء ﻋﻠﻲ ﻣﻮﺍﺟﻬﺔ ﺟﻤﻴﻊ ﺍﻟﺤﺎﻻﺕ ﺍﻟﻤﺴﺘﻌﺠﻠﺔ ﻭ ﺍﻟﺤﺪ ﻣﻦ ﺧﻄﻮﺭﺗﻬﺎ
ﻭﺑﻤﺎ ﺃﻥ ﺍﻟﺘﻌﻠﻢ ﺍﻹﻟﻜﺘﺮﻭﻧﻲ ﻓﻲ ﺍﻟﻮﻗﺖ ﺍﻟﺤﺎﺿﺮ ،ﺃﺻﺒﺢ ﻳﻨﺎﻓﺲ ﺍﻷﺷﻜﺎﻝ ﺍﻟﺘﻘﻠﻴﺪﻳﺔ ﻟﻠﺘﻌﻠﻢ ،ﺍﺧﺘﺮﻧﺎ ﺃﻥ ﻳﺄﺗﻲ ﻋﻤﻠﻨﺎ ﻓﻲ
ﺷﻜﻞ ﺭﻗﻤﻲ ﻧﻈﺮﺍ ﻟﻔﻮﺍﺋﺪﻩ ﺍﻻ ﻣﺘﻨﺎﻫﻴﺔ ﻭﺍﻟﻜﻢ ﺍﻟﻬﺎﺋﻞ ﻣﻦ ﺍﻻﺣﺘﻤﺎﻻﺕ ﺍﻟﺘﻲ ﻳﻀﻤﻨﻬﺎ ﺍﻟﺘﻌﻠﻢ ﺍﻟﻤﻌﺰﺯ ﺑﺎﻟﺘﻜﻨﻮﻟﻮﺟﻴﺎ.
- 268 -
Guide pratique des urgences chirurgicales viscérales -CD-Rom et application smartphone-
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ﺃ ْﻗ ِ
ﺴﻢ ﺎہﻠﻟ ﺍﻟ َﻌ ِﻈﻴﻢ
ﺃﺭﺍﻗﺐ ﷲ ﻓﻲ ِﻣ ْﻬﻨَﺘِﻲ.
َ ﺃﻥ
ﻮﻥ ﺣﻴﺎﺓ ﺍﻹﻧﺴﺎﻥ ﻓﻲ ﻛﺂﻓّ ِﺔ َ
ﺃﻁﻮﺍﺭ َﻫﺎ ﻓﻲ ﻛﻞ ﺍﻟﻈﺮﻭﻑ ﺻ َﻭﺃﻥ ﺃ ُ
ﺽ
ﻼﻙ ﻭﺍﻟﻤ َﺮ ِ
ﺳ ِﻌﻲ ﻓﻲ ﺍﺳﺘﻨﻘﺎﺫﻫﺎ ِﻣﻦ ﺍﻟ َﻬ ِ
ﻭﺍﻷﺣﻮﺍﻝ ﺑﺎﺫﻻ ﻭ ْ
َ
ﻭﺍﻷﻟَﻢ ﻭﺍﻟﻘَﻠَﻖ.
ﺳ ﱠﺮ ُﻫ ْﻢ.
ﺳﺘﺮ َﻋ ْﻮ َﺭﺗ ُﻬﻢ ،ﻭﺃﻛﺘ َﻢ ِ
ﻛﺮﺍ َﻣﺘ ُﻬﻢ ،ﻭﺃ ْ
ﺱ َﻭﺃﻥ ﺃﺣﻔَﻆَ ﻟِﻠﻨَﺎ ِ
ﺍﻟﺪﻭﺍﻡ ﻣﻦ ﻭﺳﺎﺋِﻞ ﺭﺣﻤﺔ ﷲ ،ﺑﺎﺫﻻ ِﺭ َﻋﺎﻳَﺘﻲ ﺍﻟﻄﺒﻴﺔ ﻟﻠﻘﺮﻳﺐ ﻭﺍﻟﺒﻌﻴﺪ،
ﺃﻛﻮﻥ َﻋﻠﻰ َ
َ ﻭﺃﻥ
ﻟﻠﺼﺎﻟﺢ ﻭﺍﻝﻁﺎﻟﺢ ،ﻭﺍﻟﺼﺪﻳﻖ ﻭﺍﻟﻌﺪﻭ.
ﺴﺎﻥ ..ﻻ ﻷ َﺫﺍﻩ. ﺳ ﱢﺨ َﺮﻩ ﻟِﻨَ ْﻔ ِﻊ ِ
ﺍﻹ ْﻧ َ ﻭﺃﻥ ﺃﺛﺎﺑﺮ ﻋﻠﻰ ﻁﻠﺐ ﺍﻟﻌﻠﻢ ،ﺃ َ
ﻣﻴﻞ ﻓﻲ ﺍﻟ ِﻤﻬﻨَ ِﺔ ﺍﻟﻄﱢﺒﱢﻴَﺔ
ﻐﺮﻧﻲ ،ﻭﺃﻛﻮﻥ ﺃﺧﺎ ً ﻟِ ُﻜ ﱢﻞ َﺯ ٍ ﻭﺃﻥ ﺃُ َﻭﻗّ َﺮ َﻣﻦ َﻋﻠﱠ َﻤﻨﻲ ،ﻭﺃُ َﻋﻠّ َﻢ َﻣﻦ ﻳَ ْ
ﺼ َ
ﺍﻟﺒﺮ ﻭﺍﻟﺘﻘﻮﻯ.
ﻴﻦ َﻋﻠﻰ ﱢ
ُﻣﺘ َﻌﺎﻭﻧِ َ
ﺳ ّﺮﻱ َﻭ َﻋﻼﻧﻴَﺘﻲ ،ﻧَﻘِﻴﱠﺔ ِﻣ ّﻤﺎ ﻳُﺸﻴﻨ َﻬﺎ َ
ﺗﺠﺎﻩَ ﺼ َﺪﺍﻕ ﺇﻳ َﻤﺎﻧﻲ ﻓﻲ ِ
ﻭﺃﻥ ﺗﻜﻮﻥ ﺣﻴﺎﺗﻲ ِﻣ ْ
ﺳﻮﻟِ ِﻪ َﻭﺍﻟﻤﺆ ِﻣﻨﻴﻦ.
ﷲ َﻭ َﺭ ُ
ﻭﷲ ﻋﻠﻰ ﻣﺎ ﺃﻗﻮﻝ ﺷﻬﻴﺪﺍ
ﺃﻁﺭﻭﺣﺔ ﺭﻗﻡ 143 ﺳﻧﺔ 2021
ﺩﻟﻴﻞ ﻋﻠﻤﻲ ﻟﻠﺤﺎﻻﺕ ﺍﻻﺳﺘﻌﺠﺎﻟﻴﺔ ﻓﻲ ﺟﺮﺍﺣﺔ ﺍﻟﺠﻬﺎﺯ ﺍﻟﻬﻀﻤﻲ
ﻗﺮﺹ ﻣﺪﻣﺞ ﻭﺗﻄﺒﻴﻖ ﺍﻟﻬﺎﺗﻒ ﺍﻟﺬﻛﻲ
ﺍﻷﻁﺮﻭﺣﺔ
ﻗﺩﻣﺕ ﻭﻧﻭﻗﺷﺕ ﻋﻼﻧﻳﺔ ﻳﻭﻡ 2021/07/02
ﻣﻦ ﻁﺮﻑ
ﺍﻟﺴﻴﺪ ﺯﻛﺮﻳﺎء ﺻﺪﺍﻕ
ﺍﻟﻤﺰﺩﺍﺩ ﻓﻲ 18ﺃﻛﻮﺑﺮ 1995ﺑﺎﻟﺪﺍﺭ ﺍﻟﺒﻴﻀﺎء
ﻟﻨﻴﻞ ﺷﻬﺎﺩﺓ ﺍﻟﺪﻛﺘﻮﺭﺍﻩ ﻓﻲ ﺍﻟﻄﺐ
ﺍﻟﻜﻠﻤﺎﺕ ﺍﻷﺳﺎﺳﻴﺔ:
ﺩﻟﻴﻞ ﻋﻠﻤﻲ -ﻣﺴﺘﻌﺠﻼﺕ -ﺟﺮﺍﺣﺔ ﺍﻟﺠﻬﺎﺯ ﺍﻟﻬﻀﻤﻲ -ﺗﻄﺒﻴﻖ ﺍﻟﻬﺎﺗﻒ ﺍﻟﺬﻛﻲ
ﺍﻟﻠﺠﻨﺔ
ﺍﻟﺭﺋﻳﺱ ﺯ .ﺩﺍﺣﻣﻲ ﺍﻟﺳﻳﺩ
ﺃﺳﺗﺎﺫ ﻓﻲ ﺟﺭﺍﺣﺔ ﺍﻟﻣﺳﺎﻟﻙ ﺍﻟﺑﻭﻟﻳﺔ
ﺍﻟﻣﺷﺭﻑ ﺥ .ﺍﻟﺭﺑﺎﻧﻲ ﺍﻟﺳﻳﺩ
ﺃﺳﺗﺎﺫ ﻓﻲ ﺟﺭﺍﺣﺔ ﺍﻟﺟﻬﺎﺯ ﺍﻟﻬﺿﻣﻲ
ﺍﻟﺣﻛﺎﻡ ﻡ .ﻭﺍﻟﻲ ﺍﺩﺭﻳﺳﻲ ﺍﻟﺳﻳﺩﺓ
ﺃﺳﺗﺎﺫﺓ ﻓﻲ ﺍﻟﻔﺣﺹ ﺑﺎﻷﺷﻌﺔ