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20227rapport National Suisse 2018 Web

Ce document présente un rapport sur la mise en œuvre de l'Agenda 2030 pour le développement durable par la Suisse. Il résume brièvement l'état actuel de la mise en œuvre, les prochaines étapes et souligne l'engagement continu de la Suisse pour réaliser les objectifs de développement durable d'ici 2030.

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Mise en œuvre de
l’Agenda 2030 pour
le développement
durable par la Suisse
Rapport national 2018 de la Suisse
Table des matières

Avant-propos 4

Synthèse (principales conclusions) 5


Le développement durable en Suisse et l’Agenda 2030 5
Prochaines étapes de la mise en œuvre de l’Agenda 2030 5
Réaliser les ODD d’ici à 2030 5

1 Introduction 6

2 État de mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD) 7


ODD 1 Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde 8
ODD 2 Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable 8
ODD 3 Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge 9
ODD 4 Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités
d’apprentissage tout au long de la vie 10
ODD 5 Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles 11
ODD 6 Garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau 12
ODD 7 Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable 13
ODD 8 Promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein emploi productif et
un travail décent pour tous 14
ODD 9 Bâtir une infrastructure résiliente, promouvoir une industrialisation durable qui profite à tous et encourager
l’innovation 15
ODD 10 Réduire les inégalités dans les pays et d’un pays à l’autre 16
ODD 11 Faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs, résilients et durables 17
ODD 12 Établir des modes de consommation et de production durables 18
ODD 13 Prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions 19
ODD 14 Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du
développement durable 20
ODD 15 Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, en veillant à les exploiter de façon durable, gérer
durablement les forêts, lutter contre la désertification, enrayer et inverser le processus de dégradation des sols
et mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité 21
ODD 16 Promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et ouvertes aux fins du développement durable, assurer
l’accès de tous à la justice et mettre en place, à tous les niveaux, des institutions efficaces, responsables et ouvertes 22
ODD 17 Renforcer les moyens de mettre en œuvre le Partenariat mondial pour le développement durable et le
revitaliser 23

3 Intégration des trois dimensions et cohérence des politiques de développement durable 25

4 Institutionnalisation et partenariats 26

3
Avant-propos

L’Agenda 2030 pour le développement durable (Agenda 2030) tion que l’Agenda 2030 et ses objectifs sont bien ancrés en
ouvre la voie vers un monde durable, en harmonie avec la Suisse. Nombre de cantons, de villes, de communes, d’associa-
nature et source de prospérité, de paix et de partage. Forte tions, d’entreprises, d’instituts de recherche et d’ONG se sont
d’une longue tradition humanitaire et d’une économie solide- engagés à respecter l’Agenda 2030 et contribuent de manière
ment intégrée au niveau international, la Suisse a tout intérêt essentielle à la réalisation des objectifs fixés. Depuis son adop-
à l’avènement d’un tel monde. Partenaire fiable au sein de la tion, des forces se sont mobilisées et une série de partenariats
communauté internationale, elle a activement participé à l’éla- et d’initiatives ont vu le jour. Cet état des lieux a toutefois aus-
boration de l’Agenda 2030 et elle joue un rôle de premier plan si révélé certains domaines dans lesquels la Suisse doit encore
dans la mise en œuvre de ce dernier, apportant ainsi une contri- progresser pour parvenir à concrétiser les ODD d’ici à 2030. Les
bution essentielle à la réalisation des 17 objectifs de dévelop- travaux réalisés à ce jour ont amorcé un processus important
pement durable (ODD). En Suisse, le développement durable dans la bonne direction, qu’il s’agira de poursuivre et d’appro-
jouit d’une longue tradition et depuis 1999, il fait l’objet d’un fondir dans les années à venir.
mandat constitutionnel qui s’applique à tous les niveaux de la
politique nationale et internationale. La politique suisse en ma- Le présent rapport national se fonde sur l’état des lieux gé-
tière de développement durable est inscrite dans une stratégie néral dressé par la Confédération et fournit un aperçu de ses
du Conseil fédéral depuis déjà 1997. principaux résultats. La Suisse suit en cela les recommanda-
tions de l’ONU incitant chaque État membre à procéder tous
L’Agenda 2030 constitue un nouveau cadre de référence mon- les quatre ans à un examen de l’état de mise en œuvre, et elle
dial, qui guide l’action de la Suisse en matière de développe- considère l’élaboration d’un rapport correspondant comme
ment durable. C’est pourquoi, juste après son adoption par la faisant partie intégrante du cycle politique en faveur du déve-
communauté internationale, le Conseil fédéral a commandé un loppement durable. L’Agenda 2030 est un cadre d’orientation
état des lieux complet de la mise en œuvre de l’Agenda 2030 important, également pour la Suisse. Il n’est par contre pas un
en Suisse et dans les relations extérieures qu’elle entretient. Un cadre juridiquement contraignant dans notre système fédéra-
processus de consultation très large, auquel ont pris part l’ad- liste, mais un moyen de formation de l’opinion politique, aussi
ministration fédérale, les instances cantonales spécialisées, des bien dans le domaine de la politique intérieure que de la poli-
associations, des entreprises et d’autres organisations, a permis tique extérieure. Nous avons pour intention d’axer autant que
de dresser un bilan intermédiaire sur la situation de la Suisse, possible la Stratégie du Conseil fédéral pour le développement
les mesures déjà appliquées et les défis qu’il reste à relever pour durable sur l’Agenda 2030, de manière à garantir la contribu-
les 17 objectifs et leurs 169 cibles. Il ressort de cette consulta- tion de la Suisse à la réalisation des ODD d’ici à 2030.

Ignazio Cassis Doris Leuthard


Conseiller fédéral Conseillère fédérale

4
Synthèse (principales conclusions)

Le développement durable en Un engagement fort de la Suisse est également nécessaire dans


d’autres domaines et pour d’autres ODD. Eu égard au principe qui
Suisse et l’Agenda 2030
consiste à ne laisser personne de côté, la Suisse met tout en œuvre
pour impliquer les groupes de population défavorisés, comme les
Depuis son adoption en 2015, l’Agenda 2030 pour le développe- personnes handicapées par exemple, et faire en sorte que ceux-ci
ment durable est le fil conducteur de l’engagement national et puissent également contribuer à la prospérité du pays.
international de la Suisse dans ce domaine. Ce programme pose
les fondements de l’action de la Suisse en faveur d’un développe-
ment économique sain et respectueux des limites de la planète. Prochaines étapes de la mise
Parallèlement, il sous-tend ses efforts pour la paix, le respect
en œuvre de l’Agenda 2030
du droit international humanitaire et la réalisation des droits de
l’homme, conditions sine qua non du développement durable.
L’analyse est un bon point de départ pour relever les défis de ma-
D’emblée, la Suisse a été une force motrice derrière l’Agenda nière ciblée et approfondie, ce à quoi la Suisse s’emploie principa-
2030 et ses 17 Objectifs de développement durable (ODD). Elle lement dans le cadre de politiques sectorielles existantes, qui tirent
a défendu la mise en place d’un mécanisme solide de suivi et parti des synergies autant que faire se peut avec un souci d’effica-
d’examen, qui prévoit des examens nationaux volontaires et un cité et d’efficience tant sur le plan national qu’international.
état des lieux de la réalisation des ODD dans le cadre du Forum
politique de haut niveau pour le développement durable. L’Agenda 2030 est appliqué aux niveaux fédéral, cantonal et
communal, dans le respect des obligations actuelles, des com-
Depuis 1997, la Confédération définit ses priorités pour la pétences et du partage des tâches qui a été décidé. De nom-
concrétisation du développement durable à l’échelle nationale breux cantons et communes ont défini leurs propres stratégies de
dans une stratégie quadriennale, dont l’actuelle s’applique développement durable. La Confédération entend renforcer son
jusqu’en 2019. En 2003, un système complet de suivi de la ré- dialogue avec les cantons et les communes et les soutenir dans
alisation des objectifs du développement durable a été mis en la réalisation de l’Agenda, par exemple au moyen de plateformes
place au niveau national. Il est assorti de 73 indicateurs qui sont d’échange et de réseaux.
régulièrement mis à jour.
Pour leur part, les entreprises, les ONG et les milieux scientifiques
Dès l’adoption de l’Agenda 2030 en 2015, la Confédération a suisses se sont depuis longtemps engagés en faveur du dévelop-
mandaté une étude de référence complète et un état des lieux pement durable. Un groupe consultatif composé d’acteurs non
de la réalisation des ODD au niveau fédéral. Cette analyse por- étatiques intéressés a identifié ce qu’il estime être les défis priori-
tait sur les 169 cibles et évaluait la contribution de la Suisse sur taires de la Suisse. Ce groupe constitue la plateforme nécessaire
les plans national et international. à la poursuite du dialogue avec la Confédération et à la création
de partenariats pour la mise en œuvre de l’Agenda 2030. Le Par-
Le système de suivi existant au niveau national a été étendu lement doit être davantage impliqué.
de manière à intégrer les objectifs de l’Agenda 2030. Il en res-
sort que, sur les 85 indicateurs choisis, 39 mettent en évidence L’Agenda 2030 constitue un cadre de référence important pour la
une tendance positive, 12 ne font apparaître aucune évolution coopération internationale de la Suisse, dont les activités de coo-
significative, 14 révèlent une tendance négative, tandis que, pération sont axées sur les ODD. Elle aidera les pays partenaires
pour 20, aucune évaluation n’a été possible. à réaliser l’Agenda 2030 et à concrétiser les ODD dans le monde.
La Suisse contribue par exemple à la réalisation de l’ODD 17 en
La Suisse est parvenue à un stade avancé de la réalisation de mobilisant davantage les ressources nationales et en renforçant
plusieurs ODD. Ainsi, elle ne connaît pas l’extrême pauvreté encore les capacités. Par ailleurs, elle plaide en faveur d’un sys-
(cible 1.1) ni la faim (cible 2.1). L’éducation en Suisse est gratuite, tème commercial multilatéral, universel et réglementé.
obligatoire et de bonne qualité (cible 4.1).

L’état des lieux identifie toutefois des domaines dans lesquels la Réaliser les ODD d’ici à 2030
réalisation des ODD exige d’aller, sur les plans national et inter-
national, au-delà des politiques existantes. La consommation La Suisse continuera de soutenir le processus d’examen et de
de ressources naturelles (ODD 12) est par exemple en augmen- suivi de la réalisation de l’Agenda 2030, lequel est devenu un
tation partout dans le monde. En Suisse, on assiste à une baisse élément important du cycle stratégique du développement
de la consommation des ressources locales par la population, durable de la Confédération. L’Agenda 2030 est ambitieux et
mais à une augmentation, néfaste pour le développement du- comporte bien des défis. La Suisse est déterminée à apporter sa
rable, de la consommation des ressources d’autres pays. contribution à la réalisation des ODD d’ici à 2030.
5
1 Introduction

L’Agenda 2030 pour le développement durable (Agenda 2030) Certains aspects essentiels de la responsabilité mondiale de la
constitue aussi pour la Suisse un important cadre d’orientation. Suisse en matière de développement durable figurent dans les
Dans la Stratégie pour le développement durable, le Conseil objectifs de politique extérieure inscrits dans la Constitution :
fédéral a présenté les priorités politiques qu’il a établies en la la Confédération contribue à soulager les populations dans le
matière pour la législature 2015 à 2019. Les objectifs de la co­ besoin et à lutter contre la pauvreté, à promouvoir le respect
opération internationale de la Suisse, définis dans le Message des droits de l’homme, la démocratie, la coexistence pacifique
2017-2020, se fondent également sur l’Agenda 2030. des peuples et la préservation des ressources naturelles. Les
cantons, les villes et les communes, de même que les milieux
En Suisse, le développement durable fait partie des objectifs de économiques, le monde scientifique et les ONG, jouent un rôle
la Confédération et à ce titre, il est inscrit dans la Constitution clé dans la concrétisation du développement durable sur le plan
fédérale. La réalisation de cet objectif passe par la promotion national. Dans la mesure où la Suisse possède un système po-
de la prospérité commune, de la cohésion interne et de la di- litique fédéraliste et applique le principe de subsidiarité, une
versité culturelle, mais aussi par un engagement en faveur de bonne coordination entre les différents niveaux est indispen-
la conservation durable des ressources naturelles et d’un ordre sable. De nombreux cantons disposent de leur propre stratégie
international juste et pacifique. À tous les niveaux, les pouvoirs de développement durable et de leurs propres mécanismes de
publics doivent viser un juste équilibre, sur la durée, entre la ca- coordination.
pacité de régénération de l’environnement et son exploitation.

6
2 État de mise en œuvre des
objectifs de développement
durable (ODD)

L’état des lieux effectué en 2017 montre qu’en Suisse, les ODD Le monitoring des objectifs et des cibles de développement du-
sont déjà ancrés dans de nombreuses bases légales et poli- rable de l’Agenda 2030 dans le contexte suisse est effectué à
tiques sectorielles majeures. Mais des efforts supplémentaires l’aide d’un système comptant actuellement 85 indicateurs. Ce
sont requis pour les réaliser à l’échelle nationale et contribuer système repose sur des outils et des bases méthodologiques
de manière appropriée à leur concrétisation au niveau mondial. reconnus internationalement, développés au cours des quinze
dernières années par l’Office fédéral de la statistique.1
Pour les besoins d’une analyse à large échelle, des acteurs
non étatiques intéressés ont pu se prononcer sur les résultats Le premier symbole signale l’évolution visée (flèche blanche sur
obtenus par la Confédération dans le cadre d’une procédure fond bleu) selon les cibles définies pour la Suisse. Le deuxième
de consultation ouverte. Une plateforme de discussion et représente l’évolution observée (flèche noire sur fond blanc)
d’échange intitulée « Dialogue 2030 pour le développement à partir de la tendance calculée (hausse, pas de changement
durable » a été lancée et un « groupe d’accompagnement notable, baisse) sur la période analysée.2 Le troisième symbole
Agenda 2030 » composé d’acteurs non étatiques intéressés a découle de la comparaison des deux premiers et permet d’éva-
été créé. luer l’évolution observée en regard de l’évolution visée (évalua-
tion positive, negative, indifférente, pas d’évaluation
La Suisse est déjà très avancée. Dans des domaines importants possible).
tels que la prévention des dangers naturels, la cohésion sociale,
la qualité de vie ou encore la gestion durable, elle est très bien
placée en comparaison internationale. Dans d’autres, les défis
restent de taille. Ainsi, la consommation de ressources par la
Suisse – extrapolée à la population mondiale – dépasse net-
tement les limites écologiques de la planète et les processus
polluants ont progressivement été transférés vers les pays en
amont de la chaîne de création de valeur. L’un des enjeux pour
la Suisse est donc de réduire les effets néfastes des comporte-
ments de consommation de ses habitants sur la population et
l’environnement dans d’autres pays.

1 Les indicateurs avec description, graphique et métadonnées sont publiés en


ligne sur le portail de l’OFS https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/­
developpement-durable/monitoring-objectifs-agenda-2030.html).
2 En règle générale depuis 2000 – ou depuis la date du premier relevé si celui-ci est
postérieur à 2000 – jusqu’à la dernière valeur disponible.

7
ODD 1
Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout
dans le monde

La Suisse possède un système de protection sociale bien rôdé. Toutefois, dans le cadre de la mise en œuvre
de l’Agenda 2030, elle est également exhortée à bien intégrer dans l’économie et la société les personnes les
plus défavorisées et à leur offrir de meilleures chances, ainsi qu’à réduire la part de la population vivant sous le
seuil de pauvreté national. En 2016, 7,5 % de la population résidante permanente était touchée par la pauvreté
monétaire, dont 140 000 actifs.3
1.2 Taux de pauvreté
1.3 Dépenses totales pour la protection sociale
1.5 Décès dus à des événements naturels

Taux de pauvreté

Données suisses Objectif de l’ONU / Objectif de la Suisse


7.5% de la population ONU : «Les manifestations de la pauvreté comprennent la faim Objectif
suisse vivait en dessous et la malnutrition, l’accès limité à l’éducation et aux autres
du seuil de pauvreté en services de base, la discrimination et l’exclusion sociale ainsi que
Tendence
2016.4 le manque de participation à la prise de décisions.»
+0.9 point de pourcentage Objectif de la Confédération : à long terme, la pauvreté dimi-
entre 2014 et 2016 nue en Suisse. Évaluation

La coopération internationale de la Suisse se fonde sur une définition pluridimensionnelle de la pauvreté qui
comprend les besoins vitaux humains ainsi que des aspects économiques, sociaux, environnementaux, poli-
tiques et socioculturels. Elle accorde une attention particulière aux femmes et aux couches de population les
plus vulnérables, et œuvre à les protéger et à augmenter leur résilience. La Suisse renforce son action dans les
contextes fragiles, touchés de plein fouet par la pauvreté : il s’agit des pays dont les gouvernements ne peuvent
pas ou ne veulent pas assurer des services publics essentiels dans les domaines de la sécurité, de l’état de droit
et de la sécurité sociale. Elle s’y engage sur de nombreuses années afin d’accroître l’effet systémique.

ODD 2
Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer
la nutrition et promouvoir l’agriculture durable
L’agriculture suisse compte quelque 150 000 travailleurs, les terres arables s’étendent sur près de 25 % du terri-
toire national et la production agricole indigène couvre environ 55 % des besoins alimentaires de la population
suisse, le reste étant importé. En Suisse, personne ne souffre de la faim. La production de calories, tout comme
les revenus, est relativement stable au sein de l’agriculture. Ce qui pose problème, c’est l’obésité au sein de la
population, qui augmente le risque de maladies non transmissibles. La lutte contre ce fléau est financée par des
fonds publics.

Au sein de l’agriculture, on assiste à une augmentation de la participation à des programmes de protection de


l’environnement et d’élevage respectueux des animaux, tout comme de la proportion d’exploitations agricoles
biologiques (12 % en 2016). La préservation durable des écosystèmes et la fourniture de services écosysté-
miques par l’agriculture ne sont néanmoins pas encore assurées. Les charges d’azote excessives, le recul de la
biodiversité et le recours intensif à des produits phytosanitaires et à des antibiotiques ne satisfont pas encore
aux objectifs environnementaux définis pour l’agriculture. Les stratégies et plans d’action exitants doivent per-
mettre de combler les lacunes concernant les antibiotiques et les produits phytosanitaires. Cela dit, la pression
permanente exercée sur les terres arables est un problème auquel l’agriculture va devoir s’atteler.

3 For definition of poverty see next footnote.


4 En Suisse, la pauvreté absolue (par opposition à la pauvreté relative) est définie comme le fait de ne pas atteindre un minimum vital donné. Pour
mesurer la pauvreté absolue en Suisse, l’OFS se fonde sur le minimum vital social, conformément à la recommandation de la Conférence des
directrices et directeurs cantonaux des affaires sociales (CDAS). Selon ce concept, sont considérées comme pauvres les personnes qui n’ont pas les
moyens financiers d’acquérir les biens et services néces-saires à une vie sociale intégrée.

8
De par les accords de libre-échange et les accords de l’OMC, l’industrie agroalimentaire suisse actuelle est lar-
gement intégrée dans les marchés mondiaux, et donc liée à l’échelle mondiale aux défis en matière de sécurité
alimentaire, de climat, d’environnement et de justice sociale.

2.1 / 2.2 Consommation de fruits et légumes


2.4 Bilan d’azote de l’agriculture
Émissions de gaz à effet de serre de l’agriculture
2.5 Ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture
2.b Contributions à l’exportation

Bilan d’azote de l’agriculture


L’excédent annuel ONU : « L’agriculture, la sylviculture et la pêche peuvent fournir une Objectif
d’azote de l’agricul- alimentation nutritive pour tous et générer des revenus décents, tout
ture suisse atteignait en soutenant le développement rural et la protection de l’environne-
Tendence
91 100 tonnes en ment. Mais actuellement nos sols, l’eau douce, les océans, les forêts
2015. et la biodiversité se dégradent rapidement. »
– 5% depuis 2000 Objectif de la Confédération : [...] la politique agricole vise à préser- Évaluation
ver sur le long terme les capacités des écosystèmes et des services
écosystémiques.
Au niveau international : la Suisse est favorable à un changement de paradigme, à savoir à la transition d’une aide
alimentaire à court terme vers une sécurité alimentaire à plus long terme, ainsi qu’au renforcement de la résilience
des petits paysans et des systèmes alimentaires. Elle prône en particulier des conditions cadres qui favorisent une
agriculture et des systèmes alimentaires durables. Elle lutte contre la malnutrition qui, dans les pays en déve-
loppement aussi, est de plus en plus à l’origine de maladies non transmissibles. Elle encourage l’innovation afin
d’améliorer les revenus et la productivité des petits producteurs, p. ex. à travers la sécurisation des droits fonciers,
le développement d’approches novatrices en matière d’assurance contre les pertes de récolte, le développement
du système des indications géographiques, un soutien à la commercialisation ainsi qu’à la formation initiale et
continue agricole, et la recherche en matière de sélection variétale et d’amélioration des méthodes de culture.

ODD 3
Permettre à tous de vivre en bonne santé et
promouvoir le bien-être de tous à tout âge
Dans sa stratégie Santé 2020, le Conseil fédéral a défini les objectifs suivants pour le système de santé suisse :
assurer la qualité de vie, renforcer l’égalité des chances, améliorer la qualité des soins et optimiser la transparence.
L’assurance-maladie obligatoire vise à garantir à l’ensemble de la population un accès sûr à des prestations et pro-
duits médicaux. L’espérance de vie de la population suisse est très élevée : en 2016, elle était de 81,5 ans pour les
hommes et de 85,3 ans pour les femmes. S’agissant de l’espérance de vie en bonne santé, selon l’Eurostat 2015, la
Suisse se situe en revanche en-deçà de la moyenne de l’UE.

Les dépenses de santé n’ont cessé de croître ces dernières années sous l’effet de l’évolution démographique, des
progrès de la médecine et de l’augmentation des prestations. Cette hausse se répercute sur les primes d’assu-
rance-maladie et les impôts.

Un quart de la population souffre au moins d’une maladie chronique et près de 90 % des décès sont liés à des
maladies non transmissibles (MNT) comme le cancer, le diabète, les maladies cardiovasculaires et les affections des
voies respiratoires. Ces maladies sont à l’origine d’environ 80 % des coûts de la santé en Suisse.

L’amélioration des compétences en matière de santé de la population et l’instauration de conditions facilitant un


mode de vie plus sain sont autant d’actions permettant de maintenir un niveau de qualité de vie élevé. Une ap-
proche intégrée associant la médecine humaine, la médecine vétérinaire, l’agriculture et l’environnement a pour
objectif de garantir sur le long terme l’efficacité des antibiotiques afin de préserver la santé. Les actions de préven-
tion ont permis d’éviter une généralisation de l’épidémie de VIH. Parmi les défis à relever figurent le développement
d’autres infections sexuellement transmissibles et les taux de couverture vaccinale de maladies pouvant être évitées
par vaccination. Les directives internationales de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sont fondamentales
pour lutter contre des risques sanitaires mondiaux.

9
3.3 Couverture vaccinale de la rougeole
3.4 Années potentielles de vie perdues
Taux de suicide
3.5 Consommation d’alcool à risque
3.6 Accidents de la circulation routière
3.8 Privations pour raison financière en matière de soins
3.9 Concentrations de particules fines
3.a Taux de fumeurs

Potential years of life lost (premature deaths)

En 2015, le nombre d’années ONU : « Donner les moyens de vivre une vie saine et promou- Objectif
de vie potentielle perdues voir le bien-être de tous à tous les âges est essentiel pour le
avant 70 ans pour 100 000 développement durable. Des progrès sensibles ont été accom-
Tendence
habitants suisse se montait à plis dans l’accroissement de l’espérance de vie […]. Toutefois,
1 521 pour les femmes et il faut faire beaucoup plus pour éradiquer un large éventail de
2 703 pour les hommes maladies et s’occuper de nombreuses questions de santé fort Évaluation
différentes, persistantes ou n­ ouvelles. »
–33% pour les femmes et Objectif de la Confédération : l’augmentation de la charge
–39.6% pour les hommes de morbidité due aux maladies non transmissibles et aux
depuis 2000 maladies mentales est freinée et les décès prématurés sont
en baisse.
Au niveau international : siège d’importantes organisations internationales, d’ONG et de diverses initiatives
mondiales, Genève joue un rôle particulier dans la politique de santé internationale. La Suisse est par ailleurs un
site d’innovation et de recherche important en matière de santé. L’industrie pharmaceutique, la biotechnologie
et la technologie médicale comptent parmi les principaux secteurs d’exportation suisses. La Suisse s’engage
au sein de forums multilatéraux et/ou dans le cadre de projets avec des pays partenaires dans les domaines
suivants : (i) lutte contre les maladies transmissibles, (ii) amélioration durable de l’accès aux produits médicaux
sans pour autant restreindre les droits de propriété intellectuelle, (iii) lutte contre les maladies non transmissibles
et promotion d’une politique en matière d’addictions fondée sur la santé et les droits de l’homme, (iv) renforce-
ment du système de santé, (v) promotion de la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants, de même que
renforcement de la santé sexuelle et reproductive et des droits qui y sont liés.

ODD 4
Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un
pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage
tout au long de la vie
La Suisse propose à tous les niveaux et dans tous les domaines des offres de formation de qualité aussi nom-
breuses que variées. Le système suisse de formation se caractérise par une forte perméabilité. Modèle de réussite,
la formation professionnelle duale est sans cesse adaptée aux tendances générales et aux nouveaux besoins.

Ces dernières décennies, la Suisse a fortement développé l’offre en matière d’encouragement précoce extrafa-
milial. Parmi les défis à relever figurent la formation de personnel qualifié en nombre suffisant, la réduction de la
charge financière de l’accueil extrafamilial, la mise en place d’un système national de surveillance et de reporting
et l’encouragement linguistique précoce.

L’éducation au développement durable (EDD) permet d’encourager à tous les niveaux et dans tous les domaines
de formation la responsabilité individuelle et l’esprit d’initiative ainsi que la capacité à la pensée et à l’action
durables.
4.1 Compétences en lecture des jeunes de 15 ans
4.3 Personnel enseignant des hautes écoles (part des femmes)
4.4 / 4.5 Taux de certification du degré secondaire II
4.6 Participation aux activités de formation continue

10
Compétences en lecture des jeunes de 15 ans
80% des élèves suisses de ONU : « Obtenir une éducation de qualité est le fonde- Objectif
15 ans atteignaient au moins le ment pour améliorer la vie des gens et le développement
niveau de compétence minimum durable. »
Tendence
requis pour maîtriser la vie quo-
tidienne moderne en 2015.
+ 6.3 points de pourcentage Objectif de la Confédération : au cours de l’école Évaluation
entre 2000 et 2012 (2015 pas obligatoire, tous les enfants acquièrent et développent
comparable en raison d’une des connaissances et compétences de base ainsi qu’une
modification méthodologique identité culturelle qui leur permettent d’apprendre tout
au long de leur vie et de trouver leur place dans la société
et dans le monde du travail.

Dans le cadre de sa coopération internationale, la Suisse s’engage sans relâche pour le droit à la formation dans
le but de promouvoir dans les pays en développement l’instauration de systèmes de formation fondés sur les
critères de l’efficacité, de l’efficience et de l’égalité des chances. Au niveau du contenu, la Suisse s’engage pour
que les thèmes de l’éducation au développement durable soient intégrés à la formation initiale et profession-
nelle. L’action internationale de la Suisse en matière de formation vise principalement à i) améliorer la gouver-
nance des systèmes de formation nationaux, ii) renforcer la formation initiale et professionnelle et faciliter le
passage de l’école à la vie active, iii) améliorer la qualité de l’enseignement et de l’orientation vers le marché du
travail, et iv) promouvoir l’intégration et l’égalité des chances.

ODD 5
Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser
toutes les femmes et les filles
L’égalité des sexes, en particulier dans la famille, dans la formation et au travail ainsi que le principe d’un salaire
égal pour un travail de valeur égale sont inscrits dans la Constitution suisse. La loi sur l’égalité règle leur applica-
tion dans la vie active. L’égalité est une priorité du Conseil fédéral : la Suisse a ratifié la Convention internationale
sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et rend compte de son application
au niveau national.

La Confédération encourage la participation des deux sexes à tous les niveaux de décision de la vie sociale, éco-
nomique, politique et publique, p. ex. à travers des aides financières et des déductions fiscales pour la garde des
enfants par des tiers ou par le biais de projets visant à instaurer des conditions de travail favorables aux familles.
Elle s’engage également en faveur d’une meilleure conciliation entre famille et travail, à travers une plus grande
reconnaissance du travail non rémunéré.

En Suisse, les femmes gagnent en moyenne 15 % de moins que les hommes. Une bonne part de l’écart sala-
rial (environ 40 %) ne s’explique pas par des facteurs objectifs. Pour promouvoir l’égalité des sexes et réaliser
le principe de l’égalité salariale, la loi sur l’égalité doit être révisée. La nouvelle loi prévoit l’obligation pour les
entreprises employant au moins 50 personnes d’effectuer régulièrement une analyse de l’égalité des salaires.

La violence à l’égard des femmes et la violence domestique sont des problèmes qui touchent aussi la société
suisse. Deux fois sur trois, les victimes sont des femmes. Diverses mesures ont été prises pour continuer à réduire
ces violences, telles que la révision du code civil et pénal ou la ratification de la Convention d’Istanbul. Des ins-
tances spécialisées de lutte contre la violence et les mariages forcés assurent l’information et la sensibilisation du
public, et un plan d’action national contre la traite des êtres humains est en cours d’élaboration.
5.1 Disparités salariales entre hommes et femmes
5.2 Violence domestique
5.4 Activité professionnelle et travail domestique et familial
5.5 Situation professionnelle selon le sexe
Part de femmes au Conseil national et dans les parlements cantonaux

11
Disparités salariales entre hommes et femmes
En Suisse en 2016, les femmes ONU : « L’égalité des sexes n’est pas seulement un droit Objectif
gagnaient 14.6% de moins que fondamental de la personne, mais aussi un fondement
les hommes dans le secteur nécessaire pour l’instauration d’un monde pacifique,
Tendence
privé. prospère et durable. »
– 6.9 points de pourcentage Objectif de la Confédération : les hommes et les femmes
depuis 2000 disposent des mêmes droits. La loi pourvoit à leur égalité Évaluation
de droit et de fait.

L’égalité des sexes est un objectif stratégique de la coopération internationale de la Suisse. Au sein des commis-
sions de l’ONU et des organisations de développement multilatérales actives en la matière, la Suisse s’engage
pour le développement continu de politiques et de normes internationales. Elle mène en conséquence un dia-
logue politique avec les pays partenaires.

Au niveau international : dans les projets suisses, les femmes sont reconnues comme des protagonistes et des
partenaires à part entière et elles participent à ce titre activement à toutes les actions locales. Les hommes sont
quant à eux sensibilisés à la question de l’égalité. Lors de l’analyse du contexte, de la planification, de l’applica-
tion et du monitoring, la Suisse veille systématiquement à l’égalité des sexes. Enfin, la dimension du genre est
intégrée dans les activités de promotion de la paix et de la sécurité humaine, le cas échéant. Les principaux axes
d’intervention de la Suisse sont : i) la lutte contre la violence sexiste et les pratiques préjudiciables (telles que
la violence, les mariages d’enfants et les unions précoces, les mariages forcés ou les mutilations génitales) ; ii)
la promotion de la participation des femmes à tous les niveaux de décision de la vie économique, politique et
publique ; et iii) le renforcement de l’indépendance économique des femmes.

ODD 6
Garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et
assurer une gestion durable des ressources en eau
La Suisse dispose d’importantes ressources en eau. L’ensemble de la population a accès à l’eau potable et béné-
ficie d’installations de traitement des eaux usées performantes gérées dans le respect du principe de causalité.
Conformément à son mandat constitutionnel, la Confédération renforce la gestion intégrée des eaux par bassin
versant. Il appartient aux cantons de déterminer, pour chaque cours d’eau et chaque site de prélèvement, le
débit résiduel minimal approprié. La Suisse a réduit ses prélèvements en eau au cours des dix dernières années.

Néanmoins, les ressources en eau en Suisse font face à certains défis. Le changement climatique a causé ces
dernières années des pénuries locales : les études scientifiques récentes indiquent que ce phénomène va s’in-
tensifier à l’avenir en été. La fonte des glaciers sera également de plus en plus importante.

Les valeurs limites pour la contamination de l’eau potable font l’objet de contrôles réguliers. Le Protocole de
l’OMS sur l’eau et la santé est mis en œuvre. Grâce à la construction de stations d’épuration, la pollution en
azote et en phosphore des grandes et moyennes rivières a nettement baissé. La Suisse a pris des mesures pour
lutter contre les micropolluants, elle a adopté un plan d’action sur la réduction des risques et l’utilisation durable
des produits phytosanitaires et elle a introduit une législation sur les substances extrêmement préoccupantes
(SVHC). Une législation fédérale sur la protection des eaux prévoit en outre de revitaliser plus de 4000 km de
cours d’eau dans les 80 prochaines années. Parallèlement, d’ici à 2030, plus de 1000 obstacles à la migration
des poissons, 100 centrales hydroélectriques causant des variations de débit artificielles ainsi que 500 autres
centrales et infrastructures créant un déficit sédimentaire dans les cours d’eaux seront assainis.
6.1 Nitrates dans les eaux souterraines
6.4 Consommation d’eau potable
6.6 Structure des cours d’eau

Nitrates dans les eaux souterraines


En Suisse, 13% des stations de mesure ONU : « Une eau propre et accessible pour tous est Objectif
des eaux souterraines présentaient des un élément essentiel du monde dans lequel nous
concentrations de nitrates supérieures voulons vivre. »
Tendence
aux exigences légales (25mg/l) en 2014.
En raison de la variabilité des données, Objectif de la Confédération : la Suisse assure la
aucune tendance significative ne peut préservation des ressources en eaux souterraines pour Évaluation
12 être dégagée. garantir durablement la qualité de l’eau potable.
Au niveau international : en tant que riveraine de nombreux cours d’eau transfrontaliers, la Suisse participe en
Europe à des commissions communes destinées à leur protection. Au niveau mondial, elle soutient la reconnais-
sance du droit à l’eau potable et à l’assainissement en tant que droit de l’homme, des initiatives visant à mettre
en place une gestion durable des ressources en eau, un monitoring intégré des eaux de surface et des eaux
souterraines, ainsi que le renforcement de la coordination multilatérale dans le secteur de l’eau.

Les principaux axes de la coopération internationale de la Suisse sont les suivants : i) garantir l’accès de tous
à l’eau potable et à des équipements sanitaires ; ii) améliorer la qualité de l’eau et empêcher sa pollution ; iii)
promouvoir une gestion intégrée de l’eau et une coopération transfrontalière dans ce domaine ; et iv) garantir
une utilisation efficace et durable de l’eau, tout en protégeant et en restaurant les écosystèmes aquatiques.

ODD 7
Garantir l’accès de tous à des services énergétiques
fiables, durables et modernes, à un coût abordable
La Suisse dispose actuellement d’un approvisionnement énergétique sûr. La production nationale a permis en
2016 de fournir 59 % de l’électricité via des sources hydrauliques renouvelables et 33 % via des centrales nu-
cléaires. La nouvelle loi sur l’énergie et la Stratégie énergétique 2050 ont pour but de garantir un approvision-
nement énergétique suffisant, diversifié, sûr, économique et respectueux de l’environnement en Suisse. Il s’agit
d’accroître l’efficacité énergétique et de développer les énergies renouvelables. En parallèle, la consommation
d’énergies fossiles et, partant, les émissions de CO2 doivent être réduites. La Suisse souhaite réduire sa dépen-
dance à l’égard des importations d’énergie.

La législation sur l’énergie et les émissions de CO2 comporte des mesures incitatives, des instruments de soutien
et des prescriptions techniques visant à réduire la consommation d’énergie, à améliorer l’efficacité énergétique
et à développer les énergies renouvelables. Les entreprises, pour leur part, bénéficient d’incitations financières
pour remplacer leurs appareils, éclairages et autres installations inefficaces. L’initiative Exemplarité énergétique
de la Confédération doit en outre permettre, d’ici à 2020, d’augmenter de 25 % par rapport à 2006 l’efficacité
énergétique au sein de l’administration fédérale et des entreprises liées à la Confédération.

Dans le domaine de la mobilité, l’accent est mis sur les valeurs cibles d’émissions de CO2 pour les voitures de
tourisme, ainsi que sur l’introduction d’une valeur cible de CO2 pour les voitures de livraison et les tracteurs à
sellette légers. La Confédération encourage en outre une utilisation plus efficace des combustibles, de l’élec-
tricité et des carburants en fixant des conventions d’objectifs avec des entreprises industrielles et de services à
forte consommation d’énergie.
7.1 Consommation énergétique finale par source d’énergie
Dépendance énergétique
7.2 Énergies renouvelables
Production d’électricité à partir d’énergies renouvelables
7.3 Consommation finale d’énergie par personne

Énergies renouvelables
En Suisse, la part d
­ ’énergies ONU : « L’énergie est au centre de presque tous les défis majeurs, Objectif
renouvelables dans la con­ mais aussi des perspectives prometteuses, qui se présentent au
sommation finale d’énergie monde aujourd’hui. […] L’énergie durable est une opportunité
Tendence
était de 22.1% en 2016. pour transformer les vies, les économies et la planète. »
+ 5.2 points de pourcen- Objectif de la Confédération : augmenter de façon continue la
tage depuis 2000 part d’énergies renouvelables performantes dans la consomma- Évaluation
tion énergétique totale.

Au niveau international : la Suisse favorise la diffusion des biens environnementaux et des énergies renouve-
lables dans le cadre des accords économiques et de libre-échange, notamment via l’amélioration de l’accès au
marché et l’encouragement des investissements privés dans ce domaine. Elle aide les pays en développement,
à travers un soutien technique et des investissements, à produire de l’électricité, de la chaleur et du froid en
tenant compte des principes de viabilité économique, de manière accessible, plus propre, plus efficace et à un
coût abordable. Elle possède dans le domaine de la force hydraulique un savoir-faire particulier dont elle peut
faire profiter d’autres pays. Elle s’engage également pour l’efficacité énergétique au niveau communal. La Suisse
participe aux instances internationales chargées de la régulation des réseaux et des flux d’énergie transfron-
13
taliers. Les principaux axes de l’engagement international de la Suisse dans le domaine énergétique sont : i) le
renforcement d’un approvisionnement en énergie fiable, accessible et à un coût abordable ; et ii) la promotion
des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique.

ODD 8
Promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et
durable, le plein emploi productif et un travail décent pour tous
La Suisse fait état d’un haut niveau de productivité, d’un faible taux de chômage, d’une qualité de travail élevée
et d’une forte participation au marché du travail. Elle est fortement imbriquée dans l’économie mondiale. Le
secteur de l’exportation profite d’un réseau bien développé d’accords de libre-échange ainsi que d’une garantie
d’accès au marché de l’UE, définie par un accord.

La Confédération met en œuvre une politique de croissance favorable à la concurrence et suprasectorielle,


destinée à ouvrir davantage l’économie, faciliter les importations, réduire les barrières commerciales, préserver
et développer la voie bilatérale avec l’UE, et enfin diminuer la charge administrative. Le but est également de
préserver les points forts de la Suisse, comme ses finances publiques solides, un niveau de formation élevé ou
encore un degré avancé de sécurité juridique. Pour cela, il faut en outre une entente efficace et rodée entre les
partenaires sociaux, accompagnée de manière subsidiaire par la Confédération et par des solutions flexibles au
niveau des branches et des entreprises, permettant d’accroître l’adaptabilité du marché du travail.

Pour l’économie, la transformation numérique est synonyme d’opportunités. Il convient donc d’optimiser encore
les conditions-cadres afin que l’économie puisse s’épanouir dans le numérique. Soucieuse de préserver le niveau
élevé de participation au marché de l’emploi ainsi que la qualité des conditions de travail, la Confédération
encourage les efforts visant à améliorer continuellement l’exploitation du potentiel de main-d’œuvre en Suisse,
y compris le taux d’activité des femmes. À cette fin, la Confédération et les cantons s’efforcent d’améliorer les
conditions permettant de concilier travail et vie familiale et soutiennent l’intégration professionnelle des jeunes
ainsi que la promotion des places d’apprentissage. La Confédération améliore également les conditions de par-
ticipation au marché du travail pour les travailleurs âgés et les groupes de personnes vulnérables.
8.1 Produit intérieur brut par habitant
8.2 Productivité du travail
8.3 Emplois dans les branches innovatrices
8.4 Empreinte matérielle
8.5 Taux d’activité professionnelle des femmes
Disparités salariales selon le sexe
8.6 NEET : jeunes ni en emploi ni en formation
8.8 Accidents du travail
8.9 Valeur ajoutée touristique brute
Employés de l’industrie du tourisme
8.b Chômage des jeunes

Productivité du travail
Depuis 2000, la productivité ONU : « Pour réaliser une croissance économique durable, il Objectif
du travail en Suisse a aug- faut que les sociétés créent les conditions garantissant aux
menté avec une croissance gens des emplois de qualité qui stimulent l’économie sans
Tendence
annuelle moyenne de 0.8%. avoir des effets nocifs sur l’environnement. »
+ 13% depuis 2000 Objectif de la Confédération : l’économie suisse renforce
durablement la productivité du travail et des ressources Évaluation
et augmente sa compétitivité ainsi que sa capacité
­d’innovation.
Au niveau international : les mesures de politique économique et commerciale de la Suisse définies dans le cadre
de la coopération internationale contribuent à la réduction de la pauvreté et des risques globaux, et encou-
ragent la paix et les droits de l’homme. Le but premier est de concourir à une croissance durable et inclusive des
pays en développement et d’accroître leur résilience au sein d’une économie mondialisée. Dans ce contexte, la

14
Suisse met l’accent sur les pays en développement avancés (pays à revenu intermédiaire), où une grande partie
de la population vit dans une pauvreté extrême et dont le développement économique et social influe sur des
régions entières. Les priorités sont : i) de renforcer le cadre économique des pays en développement ; ii) de
développer et d’élargir le système commercial mondial avec la participation active des pays en développement ;
iii) d’améliorer les conditions de travail au niveau mondial (Agenda du travail décent).

ODD 9
Bâtir une infrastructure résiliente, promouvoir une industriali-
sation durable qui profite à tous et encourager l’innovation
La Suisse dispose d’infrastructures de bonne qualité. Pour continuer de développer le système de transports du
pays, d’une densité et d’une qualité déjà élevées, mais aussi pour le rendre plus efficace, la Confédération, les
cantons et les villes ont recours à des mesures de types variés, comme une gestion du trafic novatrice, l’atténua-
tion des pics de trafic par des taxes sur la mobilité liées à la prestation indépendantes du moyen de transport
utilisé (tarification de la mobilité), augmentation du report des coûts externes sur les bénéficiaires des transports
qui en sont responsables, étoffement de l’offre des transports publics, notamment dans les zones densément
peuplées, ou encore encouragement de la mobilité douce (déplacements à pied, à vélo, etc.).

La Suisse dispose de réseaux de télécommunication abordables et compétitifs en comparaison internationale.


Le développement du réseau mobile appelle un effort continuel d’investissement dans les infrastructures. Dans
ce domaine, l’extension du réseau résulte en premier lieu des forces du marché.

Soucieuse de maintenir le niveau élevé atteint dans l’éducation et la recherche en Suisse ainsi que la force nova-
trice des entreprises, la Confédération encourage la coopération entre la science et l’économie. Elle soutient de
manière subsidiaire la commercialisation de nouvelles technologies et la création d’entreprises en encourageant
la recherche appliquée et le transfert de connaissances des hautes écoles vers la pratique. Afin de conforter et
de développer de manière ciblée la position de la Suisse en tant que pôle majeur d’innovation et de recherche,
la Confédération et les cantons entendent aider les hautes écoles à continuer d’augmenter les capacités dans le
domaine de l’informatique.
9.1 Embouteillages sur le réseau des routes nationales
Distance moyenne jusqu’au prochain arrêt de transports publics
9.4 Intensité matérielle
9.5 Dépenses affectées à la recherche et au développement

Intensité matérielle
En Suisse, depuis 2000, le ONU : « Le progrès technologique est à la base des efforts Objectif
rapport entre la consommation entrepris pour atteindre les objectifs environnementaux, tels
intérieure de matières premières que l’utilisation optimale des ressources et de l’énergie. »
Tendence
(RMC) et le PIB a diminué :
baisse annuelle moyenne de
– 1.2%. Évaluation
– 16% depuis 2000 Objectif de la Confédération : les entreprises utilisent les
ressources le plus efficacement possible en optimisant
l’aménagement de leurs processus de production et de
leurs produits. Les potentiels économiques et techniques
de fermeture du cycle des matériaux ont été exploités.

Au niveau international : à travers ses activités de coopération internationale, la Suisse favorise dans les pays en
développement une industrialisation durable. Elle promeut un environnement économique et financier stable,
renforce le secteur privé et les services financiers, et améliore la compétitivité des petites et moyennes entre-
prises. Elle aide les producteurs et les entreprises à se positionner au sein des chaînes de valeur et appuie l’in-
tégration des pays en développement dans l’économie mondiale. Dans le cadre de l’OMC et de l’Organisation
mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), la Suisse s’engage pour une protection de la propriété intellec-
tuelle à la fois appropriée et judicieuse sur le plan économique. Elle soutient par ailleurs les pays en développe-
ment dans la mise en place d’une infrastructure de base. Les priorités sont : i) de promouvoir l’efficacité dans
l’utilisation des ressources ; ii) d’améliorer l’accès des entreprises et des producteurs aux services financiers ; iii)
de faciliter l’accès aux techniques d’information et de communication ainsi qu’à Internet.

15
ODD 10
Réduire les inégalités dans les pays et d’un pays à l’autre

La Suisse veille à la prospérité commune de sa population à l’aide de la politique de croissance, d’un système
éducatif accessible à tous et de la protection sociale. En outre, des politiques comme celle du logement et des
loyers mises en œuvre par les cantons et les communes contribuent à soulager les couches les plus défavorisées
de la population. Avec la loi sur l’égalité pour les handicapés, la Suisse facilite à ces personnes l’accès à la for-
mation et à la formation continue, aux infrastructures publiques, aux transports et aux services ainsi qu’à la vie
publique et politique en général.

Afin d’assurer l’égalité de traitement de toutes les personnes indépendamment de leur orientation sexuelle, des
mesures telles que l’accès à une forme d’union reconnue par l’État ont été prises. La discrimination raciale, pour
sa part, est l’objet d’une disposition du code pénal. Un renforcement de la protection contre les discriminations
dans certains domaines spécifiques est actuellement à l’étude.

Le niveau de vie général en Suisse fait partie des plus élevés en Europe. Les inégalités de revenu disponible sont
dans la moyenne européenne. Elles n’ont pas connu de changement significatif. Cette stabilité est favorisée par
des mécanismes de redistribution inhérents à la progressivité de l’impôt et aux transferts sociaux.

La Suisse garantit l’immigration dans la mesure où celle-ci sert son intérêt macroéconomique. En décembre 2017,
sa population résidante permanente de nationalité étrangère était issue à 68,5 % des États de l’UE-28/AELE.
Les ressortissants de pays tiers, pour leur part, formaient une proportion de 31,5 %. Les travailleurs issus des
États de l’UE ou de l’AELE bénéficient, du fait de l’accord sur la libre circulation des personnes, d’un accès facilité
au marché du travail suisse. En provenance des autres pays, la Suisse n’autorise qu’une entrée limitée de main-
d’œuvre dans des conditions strictement définies. Elle accorde l’asile aux personnes qui remplissent la qualité
de réfugié. Elle s’engage en faveur de voies de migration sûres et lutte contre le phénomène de migration irré-
gulière. Au niveau européen, elle œuvre pour un partage équitable des charges et pour le soutien aux pays de
premier accueil. La Suisse accorde beaucoup d’importance à l’intégration des étrangers. Elle encourage ainsi des
mesures dans les domaines de la langue et de l’éducation, de l’aptitude à l’emploi, du transfert d’informations
ainsi que de l’intégration sociale. L’intégration se fait généralement dans des structures publiques ordinaires
(l’école en particulier), dans le cadre de la formation professionnelle ainsi que sur le lieu de travail. Lorsqu’un
besoin d’intégration particulier est identifié, des programmes spécifiques offrent un soutien en matière d’ap-
prentissage linguistique, d’intégration professionnelle, d’orientation professionnelle et de protection contre la
discrimination.5

10.1 Distribution du revenu primaire équivalent (S80/S20)5


10.2 Participation des personnes handicapées au marché du travail
Taux d’activité professionnelle selon le statut migratoire
10.4 Distribution du revenu disponible équivalent (S80/S20)
10.7 Taux de risque de pauvreté selon le statut migratoire
10.a Importations en franchise des pays en développement
10.b Official development assistance for poor countries
10.c Migrant remittances

Distribution du revenu disponible équivalent (S80/S20)


Le revenu disponible équivalent des 20 % ONU : « […] si les inégalités de revenus entre les Objectif
les plus riches était 4.8 fois plus élevé que pays ont pu être réduites, les inégalités internes
celui des 20 % les plus pauvres en 2015. se sont quant à elles accrues. »
Tendence
Pas d’évolution significative depuis 2000 Objectif de la Confédération : la Suisse favorise
la prospérité commune. Elle veille à garantir une
égalité des chances aussi grande que possible. Évaluation

5 Facteur favorisant l’accroissement de la différence entre le revenu des 20 % des personnes les plus riches de la population et celui des 20 % des
personnes les plus pauvres.

16
Importations en franchise des pays en développement
La part des importations exemptes de ONU : « La communauté internationale a consi- Objectif
droits de douane provenant des pays dérablement progressé pour ce qui est de sortir
les moins avancés s’élevait à 91.2% en les populations de la pauvreté. […] Cependant,
Tendence
2016. les inégalités persistent et il y a encore de vastes
disparités […]. »
+ 32.7 points de pourcentage depuis Objectif de la Confédération : la Confédération Évaluation
2013 reconnaît les dispositions prévues par les accords
de l’OMC concernant le traitement spécial et diffé-
rencié en faveur des pays en développement et en
particulier des pays les moins avancés.

Au niveau international : place financière internationale majeure, la Suisse participe à l’élaboration du pro-
gramme mondial et équitable de réglementation. Dans ce contexte, elle œuvre pour la surveillance de la mise en
œuvre des normes internationales en matière de stabilité des marchés financiers, de fiscalité et de lutte contre
le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, et applique elle-même ces normes. Afin de renforcer
sa stabilité financière et sa crédibilité, la Suisse a modifié les exigences imposées aux banques en termes de ca-
pitaux et de liquidités, mais aussi révisé totalement sa législation sur les infrastructures du marché financier et le
négoce des produits dérivés, ainsi que sur la lutte contre le blanchiment d’argent. En 2017 est entrée en vigueur,
en Suisse, la base légale relative à l’échange automatique de renseignements fiscaux au niveau international.

La coopération internationale de la Suisse vise à réduire la pauvreté, la discrimination, l’exclusion et la vulnérabi-


lité dans les pays en développement. Au sein des organisations internationales, la Suisse œuvre en faveur d’un
pacte global sur les conditions d’une migration sûre, régulée et régulière, ainsi qu’en faveur d’un pacte global
sur les réfugiés. De manière générale, la Suisse souhaite renforcer les liens entre sa coopération internationale
et sa politique migratoire afin d’améliorer la cohérence de ses politiques, d’adopter une approche systémique
quant aux opportunités et aux défis associés à la migration et enfin de veiller à ses intérêts. Elle œuvre en par-
ticulier en faveur de la paix et de la bonne gouvernance.

ODD 11
Faire en sorte que les villes et les établissements humains
soient ouverts à tous, sûrs, résilients et durables
Plus de trois quarts de la population suisse vit dans des villes ou des agglomérations, qui concentrent plus de
80 % des emplois et produisent 84 % de la richesse économique. L’évolution démographique et l’augmentation
de la demande de logements, d’emplois, de mobilité et de loisirs viennent accroître les pressions subies par le
paysage, le patrimoine culturel, le sol, les surfaces agricoles et la biodiversité. La qualité de l’air s’est généra-
lement améliorée ces dernières années, même si les émissions polluantes et les nuisances sonores continuent
d’avoir un impact sur la santé de la population dans certaines régions. Les ménages ont accès à de bons services
de base. On ne trouve pas de quartiers dans lesquels la pauvreté est apparente, les espaces verts et non bâtis
sont généralement faciles d’accès et le niveau de sécurité globalement élevé.

Le trafic individuel et les transports en commun fonctionnent bien, même si leurs limites de capacité sont at-
teintes aux heures de pointe sur les tronçons très fréquentés. Le niveau de sécurité des transports est très élevé.
En vertu de la loi sur l’égalité pour les handicapés, les transports publics devront répondre aux besoins des
personnes handicapées ou des personnes âgées à mobilité réduite avant la fin de l’année 2023.

Le Projet de territoire Suisse favorise un rapprochement entre les espaces économiques et les espaces résiden-
tiels et permet l’exploration d’approches innovantes en matière de péréquation des avantages et des charges.
Avec la loi fédérale sur la protection de la nature et du paysage, la loi sur l’aménagement du territoire de la
Confédération définit le cadre d’une densification urbaine destinée à ménager les terres agricoles, les espaces
naturels et le paysage, mais aussi le patrimoine naturel et le patrimoine bâti, aux fins de conserver l’attractivité
de la Suisse comme pays où il fait bon vivre et travailler.

Les objectifs et les mesures destinés à réduire les risques sont formulés dans la stratégie d’adaptation aux chan-
gements climatiques, dans la stratégie dangers naturels, dans la stratégie nationale de protection des infrastruc-
tures critiques, dans la cyberstratégie, dans les systèmes généraux de gestion des risques de la Confédération
et des cantons et, en plus, dans la planification de la gestion des catastrophes et des situations d’urgence ainsi
que dans les plans directeurs et dans les plans d’affectation.

17
11.1 Coûts du logement
11.2 Utilisation autonome des transports publics par les personnes handicapées
Distance moyenne jusqu’au prochain arrêt de transports publics
11.3 Superficie des zones à bâtir
11.4 Mitage du paysage
11.5 Dommages causés par des catastrophes naturelles
11.6 Pollution sonore due au trafic
11.7 Lieux de détente dans les espaces urbains

Coûts du logement
En Suisse, la part des coûts du ONU : « L’avenir que nous voulons comprend des villes Objectif
logement dans les revenus bruts qui offrent à tous de grandes possibilités, grâce à un ac-
des 20 % des ménages les plus cès facile aux services de base, à l’énergie, au logement,
Tendence
pauvres se montait à 31% en aux transports et bien plus encore. »
2012/14.
Pas d’évolution depuis 2006/08 Objectif de la Confédération : la proportion de loge- Évaluation
ments à loyer ou prix modérés est maintenue ou aug-
mentée dans les zones à forte demande ; les groupes de
population défavorisés ont accès à des logements à prix
avantageux.
Dans le domaine de la coopération internationale, la Suisse compte de plus en plus de projets axés sur les
centres urbains et leurs échanges avec les régions rurales ainsi que sur l’aide dans les domaines de la planifica-
tion et de la gestion des villes de même que dans celui des processus de décentralisation et de renforcement des
structures démocratiques locales. Elle vise plus spécifiquement à réduire les risques de catastrophes au moyen
d’une gestion intégrée des risques. La Suisse s’efforce plus particulièrement de mettre en évidence la corréla-
tion étroite entre prévention des catastrophes, changements climatiques et coopération au développement et
d’améliorer encore la coopération de tous les acteurs dans ces domaines. C’est pourquoi la mise en œuvre co-
hérente du cadre de Sendai tout comme celle de l’Agenda 2030 pour le développement durable ainsi que celle
de l’accord de Paris sur le climat constituent pour elle des priorités. Les priorités de la Suisse sont les suivantes :
i) promouvoir une urbanisation durable et inclusive ; ii) réduire les risques de catastrophe conformément au
cadre de Sendai.

ODD 12
Établir des modes de consommation et de production durables

La transition vers une économie ménageant les ressources, qui soit durable et responsable à chaque étape de
la création de valeur, est un objectif déclaré de la Confédération, qui entend y travailler main dans la main avec
l’économie. La Confédération élabore les bases et fixe les conditions générales de cette collaboration, notam-
ment dans le Plan d’action Économie verte de 2013 et dans le plan de mesures qui a suivi en 2016, mais aussi
dans la Position et le plan d’action du Conseil fédéral concernant la responsabilité des entreprises à l’égard de
la société et de l’environnement de 2015, dans le Plan d’action national pour la mise en œuvre des Principes
directeurs de l’ONU relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme de 2016 ainsi que dans le rapport de base
sur les matières premières (2013).

La Confédération soutient l’engagement des entreprises, de la science et des ONG en mettant à disposition des
connaissances de base et des instruments, et en facilitant le dialogue entre tous les acteurs impliqués. Les in-
novations techniques et sociales sont des instruments majeurs de réduction de la consommation de ressources.
Soucieuse de continuer à encourager l’internalisation des effets externes, la Suisse a par exemple introduit les
taxes d’incitation sur le CO2 et les COV (composés organiques volatils) ainsi que la redevance sur le trafic des
poids lourds. Ce type de mesures contribue à faire prendre conscience aux investisseurs et aux entreprises que
les ressources naturelles se font de plus en plus rares.

En Suisse, la gestion des déchets est prise en charge par des acteurs publics et privés dans le cadre d’un sys-
tème bien rodé. En 2016, le taux de recyclage des déchets urbains était de 53 %. La Confédération encourage
l’économie circulaire en mettant l’accent sur le dialogue et en responsabilisant les secteurs concernés. Dans les
domaines particulièrement pertinents, elle fixe aussi des objectifs quantitatifs.

18
Le Conseil fédéral attend des entreprises domiciliées en Suisse qu’elles assument leurs responsabilités environ-
nementales et sociales dans toutes leurs activités. Les principes et activités s’y rapportant sont détaillés dans la
Position et le plan d’action du Conseil fédéral concernant la responsabilité sociétale et environnementale des
entreprises (RSE) ainsi que dans le plan d’action national sur la mise en œuvre des principes directeurs des Na-
tions Unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme. En 2013, le Conseil fédéral a adopté des mesures
destinées à accroître la transparence des flux financiers et des flux de production ainsi qu’à responsabiliser les
entreprises dans le secteur des matières premières.

Du côté de la demande, la Confédération encourage l’information et la sensibilisation des consommateurs. Par


ailleurs, elle surveille et contrôle le marché dans certains secteurs tels que le bois, les produits chimiques ou les
véhicules. La Confédération est appelée à montrer l’exemple dans sa propre façon de consommer et d’acheter.
La loi fédérale sur les marchés publics est actuellement en révision. Si le Parlement adopte la proposition du
Conseil fédéral, les aspects de durabilité seront inscrits dans la loi.
12.2 Empreinte matérielle par personne
Empreinte gaz à effet de serre
12.5 Production totale de déchets urbains
Taux de récupération des déchets
12.8 Comportements environnementaux au quotidien
12.c Allégements fiscaux sur les huiles minérales

Production totale de déchets urbains


En Suisse, 6.1 million de ONU : « La consommation et la production durables Objectif
tonnes de déchets urbains ont visent à “faire plus et mieux avec moins”, […] en réduisant
été produites en 2016, dont l’utilisation des ressources, la dégradation et la pollution
Tendence
53 % ont été collectés séparé- tout au long du cycle de vie, tout en améliorant la qualité
ment en vue d’un recyclage. de la vie. »
+ 28.1% depuis 2000 Objectif de la Confédération : l’impact environnemental Évaluation
des déchets est limité. Le potentiel économique et tech-
nique du recyclage des matières premières est exploité.
Au niveau international : les priorités de l’engagement international de la Suisse dans le domaine de l’ODD 12
sont les suivantes : i) promouvoir une économie verte par la participation au développement de règles harmo-
nisées au niveau international, par le soutien au Cadre décennal de programmation concernant les modes de
production et de consommation durables de l’ONU et par des activités dans le cadre des conventions internatio-
nales relatives aux déchets et aux produits chimiques ; ii) réduire les pertes de denrées alimentaires dans les pays
en développement, notamment tout au long de la chaîne de valeur, augmenter les capacités des petits paysans,
et soutenir les gouvernements dans la mise en place de réglementations appropriées.

ODD 13
Prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les
changements climatiques et leurs répercussions
La Suisse a ratifié l’accord de Paris sur le climat à l’automne 2017. L’objectif est de réduire les émissions de gaz à
effet de serre de 50 % par rapport à 1990 d’ici à 2030 en agissant essentiellement sur les émissions en Suisse.
Si la législation sur le CO2 vise avant tout les carburants et combustibles fossiles, elle porte non seulement sur
le CO2, mais aussi sur tous les autres gaz à effet de serre réglementés à l’échelle internationale. Elle assigne en
outre à la Confédération un rôle de coordinatrice des mesures d’adaptation aux changements climatiques.

Actuellement, la panoplie des instruments destinés à faire baisser les émissions en Suisse comprend, entre
autres, une taxe CO2 sur les combustibles, le commerce des droits d’émission, la promotion de l’efficience éner-
gétique, un fonds de technologie, l’obligation faite aux importateurs de carburants de compenser leurs émis-
sions de CO2, des accords sectoriels ainsi que des prescriptions sur le CO2 s’appliquant aux voitures neuves. Les
objectifs intermédiaires pour 2015 ont été dépassés dans les secteurs des bâtiments (-26 % au lieu de -22 %) et
de l’industrie (-17 % au lieu de -7 %). Pour le trafic, par contre, l’objectif de la stabilisation par rapport à 1990
n’a pas été atteint (+4 % au lieu de 0 %). Comme l’objectif intermédiaire relatif aux émissions de CO2 provenant
de combustibles fossiles n’a pas été atteint en 2016, la taxe sur le CO2 a été relevée de 84 francs à 96 francs par
tonne de CO2 au 1er janvier 2018. L’objectif à l’horizon 2020 est d’obtenir une diminution des émissions de gaz
à effet de serre de 20 % par rapport à 1990.
19
La Stratégie du Conseil fédéral de l’adaptation aux changements climatiques en Suisse comprend des mesures
relevant de la gestion de l’eau, de la gestion des dangers naturels, de l’agriculture, de la gestion des forêts, de
l’énergie, du tourisme, de la gestion de la biodiversité, de la santé et du développement territorial. Le progrès
dans la mise en œuvre est recensé tous les deux ans.

Pour réduire les effets du changement climatique, il est également important que la Confédération mette en
place des systèmes coordonnés d’avertissement et d’alerte précoce en cas de dangers naturels. L’observation
systématique du climat est indispensable si l’on veut disposer d’une base solide pour améliorer la capacité
d’adaptation aux risques induits par le climat. La Confédération assume une tâche de coordination dans le cadre
du Système mondial d’observation du climat (SMOC) et d’un programme de monitorage de la composition de
l’atmosphère pertinente pour le climat (p.ex. gaz à effet de serre).
13.2 Émissions de gaz à effet de serre
13.3 Appréciation des dangers liés aux changements climatiques

Greenhouse gas emissions


Les émissions de gaz à effet ONU : « [À l’échelle du globe,] les émissions de gaz à Objectif
de serre en équivalents CO2 se effet de serre engendrées par les activités humaines n’ont
montaient à 48.3 millions de jamais été aussi élevées. […] le changement climatique a
Tendence
tonnes en 2016. des effets très étendus sur les systèmes humains et natu-
rels dans tous les pays et sur tous les continents. »
– 10.5% depuis 1990 Objectif de la Confédération : d’ici 2030, les émissions de Évaluation
gaz à effet de serre auront été réduites de 50 %, dont au
moins 30 % au moyen de mesures prises en Suisse.

Au niveau international : les changements climatiques à l’échelle globale viennent menacer les progrès réalisés
en matière de lutte contre la pauvreté au cours des dernières décennies et mettre un frein à l’essor économique
de nombreux pays en développement, notamment des moins avancés. En même temps, c’est précisément dans
les pays en développement et plus particulièrement dans les pays émergents comme l’Inde et la Chine que l’on
trouve encore un gros potentiel de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Pour sa coopération inter-
nationale au développement, la Suisse a par conséquent défini les axes prioritaires suivants : i) aider les pays
en développement à protéger le climat et à s’adapter aux changements climatiques ; ii) contribuer de manière
équitable au financement des mesures internationales de protection du climat.

ODD 14
Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers
et les ressources marines aux fins du développement durable
Si la Suisse, par sa situation géographique, n’a pas un accès direct aux océans et aux mers, elle a sa part de
responsabilité dans la protection des mers, des océans et de leurs ressources, et y a aussi intérêt, du fait de sa
connexion avec la Méditerranée, la mer du Nord (Atlantique), l’Adriatique et la mer Noire par quatre grands
fleuves et en raison de l’exploitation des mers et des océans nécessaire à son approvisionnement en produits
de la pêche, en farine de poisson utilisée comme engrais, en carburants et en combustibles fossiles ainsi qu’en
sable provenant des écosystèmes océaniques.

En collaboration avec les autres pays riverains, la Suisse s’efforce de protéger ses cours d’eau en réduisant les
quantités d’azote et de micropolluants qui s’y retrouvent. Cette réduction, elle cherche à l’obtenir au moyen de
mesures d’amélioration de la qualité de l’air, par la réglementation de l’agriculture ainsi que par la protection
des eaux, notamment au moyen de contributions de l’État à la limitation des produits phytosanitaires ou par des
mesures de réduction des émissions d’azote.

Soucieuse de lutter contre la surpêche, la Suisse applique les mêmes mesures que l’UE pour assurer que les
produits de la pêche commercialisés en Suisse sont tous licites.
14.1 Charge d’azote exportée

20
Charge d’azote exportée
La charge totale d’azote dans le ONU : « Les océans du monde – leur température, leur Objectif
Rhin à Bâle s’est élevée à 50 686 composition chimique, leurs courants et leur vie sont à
tonnes en 2016. la source des systèmes mondiaux qui rendent la Terre
Tendence
habitable par l’Homme. […] La gestion prudente de cette
ressource vitale mondiale est un élément clé pour un
avenir durable. » Évaluation
– 27.4% depuis 1990 (la va- Objectif de la Confédération : réduction des quantités
riabilité des données nécessite d’azote tant dans l’air que dans l’eau.
la prise en compte d’une série
temporelle plus longue pour
dégager une tendance)

Au niveau international : la Suisse encourage la conservation et l’exploitation durable des océans, des mers et
des ressources marines en soutenant les traités internationaux ainsi que les organismes de l’ONU contribuant à
la prévention de la pollution marine. Elle a aussi ratifié de nombreux accords internationaux pour la protection
d’écosystèmes marins ou côtiers et participe activement au sein des organisations internationales et des orga-
nismes mis en place dans le cadre de ces traités. Les priorités de la Suisse sont les suivantes : i) gérer et protéger
durablement les zones côtières et marines ainsi que la biodiversité marine ; ii) prendre part à la recherche polaire
et climatique ; iii) contrôler la navigation suisse en haute mer.

ODD 15
Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, en veillant à les
exploiter de façon durable, gérer durablement les forêts, lutter
contre la désertification, enrayer et inverser le processus de dé-
gradation des sols et mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité

Pour conserver sa biodiversité, la Suisse mise essentiellement sur la protection des milieux naturels, qui relève
de la compétence des cantons. Un nombre limité d’espèces menacées bénéficient en outre de programmes de
conservation au niveau national et cantonal. On a aussi pris des mesures pour revitaliser les cours d’eau et pour
protéger le sol.

Dans l’agriculture, la création de surfaces de promotion de la biodiversité est encouragée au moyen de paie-
ments directs. La Suisse a aussi défini les grands axes en matière de biodiversité dans le domaine de l’économie
forestière. Malgré la multitude de mesures prises, la biodiversité continue de régresser en Suisse. La Suisse a
défini des mesures et un calendrier pour créer une infrastructure écologique fonctionnelle. Dans ses réserves de
biosphère, la Suisse met en pratique des solutions qui visent à concilier la conservation de la biodiversité avec
son exploitation durable.

Si différentes mesures ont contribué à endiguer certaines atteintes subies par les sols, voire à les réduire, dans
certains cas, l’utilisation judicieuse et parcimonieuse du sol continue de représenter un défi de taille. Le sol est
l’objet d’une stratégie nationale, en voie d’élaboration. Les principaux objectifs de la politique suisse en matière
de forêts consistent à assurer une gestion des forêts durable, efficiente et innovante, une utilisation accrue de
bois indigène, le maintien de la surface actuelle des forêts et de leur répartition géographique, l’amélioration de
la compétitivité de l’économie forestière et la protection conséquente des forêts contre les organismes nuisibles
qui les menacent ainsi que contre les apports excessifs d’azote.
15.1 Aires protégées
15.2 Exploitation durable du bois
15.3 Imperméabilisation du sol
15.4 Pâturage d’estivage
15.5 Diversité des biocénoses dans les prairies et les pâturages
Liste rouge
15.6 Ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture
15.8 Espèces exotiques envahissantes
15.a Dépenses pour la biodiversité
21
Imperméabilisation du sol
4.7% du territoire était imper- ONU : « La déforestation et la désertification – causées Objectif
méabilisé en 2009. par les activités humaines et le changement climatique –
posent des défis majeurs au développement durable. »
Tendence
+ 1% depuis 1985 Objectif de la Confédération : les fonctions du sol doivent
être préservées à long terme. L’exploitation des sols n’en-
traîne pas leur dégradation. Dans la mesure du possible, les Évaluation
sols sont remis en état et leurs fonctions rétablies.

Liste rouge
Depuis 2000, les populations ONU : « La conservation de la biodiversité est essentielle Objectif
d’oiseaux nicheurs inscrits sur au développement social et économique ainsi qu’à la
la Liste Rouge ont diminué à un survie de l’humanité. Dans notre pays l’aménagement du
Tendence
taux annuel moyen de –1.9%. territoire a un impact important sur la biodiversité et sur
les écosystèmes. »
Évaluation
– 30.6% depuis 2000 Objectif de la Confédération : l’état de conservation des
espèces prioritaires au niveau national doit être amélioré
d’ici à 2020 et leur extinction est enrayée dans la me-
sure du possible. L’état des milieux naturels menacés est
amélioré.

Au niveau international : la Suisse est partie à une multitude de conventions internationales. Relevons qu’elle a
ratifié la totalité des instruments internationaux pertinents en matière de protection de la biodiversité. La Suisse
assiste en outre différents pays en développement dans la conception et la mise en œuvre de stratégies natio-
nales en matière de biodiversité.

En priorité, la Suisse s’efforce : i) de protéger et d’exploiter durablement les ressources génétiques ; ii) de mo-
biliser des ressources en vue de protéger l’environnement ; iii) d’enrayer la dégradation des sols et la désertifi-
cation ; iv) d’assurer la préservation et l’exploitation durable des forêts ; v) d’empêcher le commerce illicite de
plantes et d’animaux.

ODD 16
Promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et ouvertes
aux fins du développement durable, assurer l’accès de
tous à la justice et mettre en place, à tous les niveaux,
des institutions efficaces, responsables et ouvertes

Le système politique suisse se caractérise par une décentralisation du pouvoir, garantie par la démocratie di-
recte, le fédéralisme et un système de milice. Les droits fondamentaux sont protégés par la Constitution. Le
droit d’action en justice et le droit de recours garantissent l’accès à la justice à tous les niveaux de l’État. Dans
le cadre de conventions internationales, des recours individuels en matière de droits de l’homme peuvent par
exemple être portés devant la Cour européenne des droits de l’homme ou devant les comités de l’ONU contre
la torture, la discrimination raciale ou la discrimination à l’égard des femmes ou encore devant le Comité sur les
droits de l’enfant.

En Suisse, la corruption est un phénomène très peu répandu. Selon l’indice de perception de la corruption 2017,
la Suisse occupait la troisième place sur 180 pays. La confiance de la population dans les institutions et la poli-
tique est élevée.

La Suisse a recours à la prévention, à la poursuite pénale et à l’aide aux victimes pour protéger sa population
contre toute forme de violence dans l’espace public, contre la violence domestique et contre la traite et le trafic
d’êtres humains. La poursuite pénale des auteurs d’infractions d’ordre sexuel commises à l’égard d’enfants est
coordonnée à l’échelle nationale, tout comme les mesures contre les formes illicites de pornographie et le trafic
ou la traite des êtres humains. Soucieuse de lutter contre l’extrémisme violent, la Suisse a mis en place un Plan
d’action national de lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent et élabore une loi fédérale sur les me-
sures policières de lutte contre le terrorisme.

22
La Suisse tient beaucoup à l’intégrité de sa place financière. Elle reconnaît que les flux financiers frauduleux
ou illicites représentent un défi qui appelle une action concertée des pays d’origine et des pays de destination.
Elle met en œuvre les normes internationales de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du ter-
rorisme, ainsi que les normes relatives à l’échange d’informations en matière fiscale, à l’évasion et au transfert
fiscal ainsi qu’à la lutte contre la corruption.

La Suisse rend régulièrement compte de la situation des droits de l’homme sur son territoire ainsi que de sa mise
en œuvre des conventions de l’ONU et du Conseil de l’Europe visant à les protéger. Elle s’est soumise à diverses
procédures de recours individuelles en matière de droits de l’homme. Elle se conforme aux jugements de la Cour
européenne des droits de l’homme ainsi qu’aux conclusions non contraignantes des organes de suivi des traités
de l’ONU protégeant les droits de l’homme.
16.1 Infractions de violence
16.5 Indice de perception de la corruption (rang de la Suisse)
16.6 Confiance dans le Conseil fédéral
16.b Victimes de discriminations

Infractions de violence
905 infractions de violence ONU : « L’objectif […] met l’accent sur la promotion de so- Objectif
grave ont été enregistrées ciétés pacifiques et inclusives pour le développement durable
par la police suisse en 2016. […]. »
Tendence
– 15.2% depuis 2009 Objectif de la Confédération : la Suisse s’attache à prévenir la
violence, la criminalité et le terrorisme et à lutter efficacement
contre ces phénomènes. Évaluation

Au niveau international : en sa qualité de place financière de premier ordre, la Suisse met en œuvre les normes
internationales de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, ainsi que les normes
relatives à l’échange d’informations en matière fiscale, à l’évasion et au transfert fiscal ainsi qu’à la lutte contre
la corruption. Soucieuse d’enrayer l’afflux de fonds illicites ou acquis frauduleusement en provenance de pays
en développement, la Suisse aide ces derniers à mieux gérer le produit de la vente des matières premières, à
améliorer l’efficacité de leur système fiscal et à lutter contre la corruption et le blanchiment d’argent. La Suisse
mène une politique proactive d’identification, de blocage et de restitution des avoirs illicites de personnes poli-
tiquement exposées. Elle soutient les pays d’origine dans leurs efforts de rapatriement des avoirs de potentats.
Au cours des dernières années, elle a ainsi restitué quelque 2 milliards USD. Elle s’investit également dans la lutte
contre le transfert illicite de biens culturels.

La Suisse défend le respect des droits de l’homme, promeut la démocratie et contribue à la cohabitation pa-
cifique des peuples. Elle s’y emploie en combattant les causes profondes de la fragilité et de la violence, no-
tamment au moyen de mesures de développement à long terme ayant un caractère préventif. Les priorités
de la Suisse sont les suivantes : i) promouvoir la bonne gouvernance ; ii) promouvoir la paix et contribuer à la
protection des populations contre la violence ; iii) promouvoir l’état de droit, les droits de l’homme et l’accès à
la justice ; iv) soutenir les réformes de l’ONU.

ODD 17
Renforcer les moyens de mettre en œuvre le Partenariat
mondial pour le développement durable et le revitaliser
La Suisse soutient le programme de financement largement approuvé qui est prévu dans le programme d’ac-
tion d’Addis Abeba, prévoyant la mobilisation d’apports financiers nationaux et internationaux et dont l’un des
fondements est la cohérence politique. Souscrivant au slogan « Leaving no one behind », la Suisse, comme
l’Agenda 2030, se focalise sur les populations les plus défavorisées.

Jusqu’en 2015, la Suisse a augmenté son aide publique au développement à 0,5 % de son produit national
brut selon les directives de l’OCDE/CAD. Elle a notamment augmenté son aide aux pays les moins avancés et
aux pays dans les contextes fragiles. Actuellement, la valeur de référence prévue dans le cadre financier de la
coopération internationale au développement est de 0,48 %.

23
La Suisse aide les pays en développement à mobiliser leurs propres ressources, publiques ou privées. Ces efforts
visent l’efficience de la politique budgétaire et la rigueur financière, la transparence des marchés publics, la
comptabilité et la responsabilité publiques, l’autonomie en matière de gestion financière ainsi que l’autonomie
dans la gestion de la dette et des ressources naturelles. Elle s’investit aussi dans l’élaboration d’instruments per-
mettant aux pays en développement de mieux gérer les prix de transfert des entreprises multinationales et donc
de favoriser la mobilisation de ressources indigènes. Dans le secteur des matières premières, la Suisse s’efforce
d’obtenir une augmentation de la transparence, par exemple en soutenant l’Initiative pour la transparence dans
les industries extractives.

Afin d’accroître la mobilisation d’investissements privés destinés à assurer une croissance durable à long terme
dans les pays en développement et dans les pays émergents, elle a créé le Swiss Investment Fund for Emerging
Markets SIFEM. Par ailleurs, différents partenariats avec le secteur privé permettent de mobiliser des fonds
privés additionnels à des fins spécifiques Elle soutient aussi des programmes destinés à optimiser l’effet que les
transferts de fonds des émigrés ont sur le développement et à réduire les frais de ces transferts.

La Suisse prône un système de commerce multilatéral réglementé, ouvert et non discriminatoire. Elle met en
œuvre la décision de la conférence ministérielle de l’OMC selon laquelle les pays les moins avancés doivent bé-
néficier durablement d’un accès au marché non contingenté et en franchise des droits de douane pour au moins
97 % de leurs lignes tarifaires, accès qui doit être encouragé au moyen de règles d’origine simples et transpa-
rentes. La Suisse soutient les pays en développement dans leurs efforts d’amélioration des conditions générales
pour l’économie privée et le commerce et dans leur quête de renforcement d’une concurrence responsable tout
au long de la chaîne de valeur des produits exportés, en vue de promouvoir le commerce durable. Au moyen
de son programme d’encouragement des importations, elle facilite la commercialisation de certains produits
provenant de pays en développement ou de pays émergents.

La Suisse encourage les échanges de technologie et de savoir dans le cadre de réseaux et de programmes de
recherche communs, notamment dans les domaines de l’eau, de la recherche agronomique, des produits médi-
caux ou des technologies vertes. D’une manière plus générale, elle travaille à la création de conditions générales
facilitant le transfert technologique. Cela inclut plus particulièrement une protection adéquate et économique-
ment judicieuse de la propriété intellectuelle dans les pays bénéficiaires.

La Suisse aide les pays en développement à améliorer leurs bases de données, par exemple dans les domaines
de l’eau ou du genre, à mettre en place des statistiques nationales, à fonder leurs prises de décision politiques
ou en matière de planification sur des faits établis, à élaborer des stratégies nationales de développement du-
rable et à acquérir les compétences nécessaires à la mise en œuvre de l’Agenda 2030.
17.2 Aide publique au développement
17.3 Investissements directs dans les pays en développement

Aide publique au développement


L’aide publique au développement ONU : « Des partenariats efficaces entre les gouverne- Objectif
de la Suisse s’élevait à 0.46% du ments, le secteur privé et la société civile sont néces-
revenu national brut en 2017. saires pour un programme de développement durable
Tendence
réussi. »
+ 0.13 point de pourcentage depuis Objectif de la Confédération : en 2011, le Parlement
2000 a décidé de porter à 0,5 % la part du revenu national Évaluation
brut consacrée à l’aide publique au développement
(APD) d’ici à 2015. Par ailleurs, la Confédération re-
connaît sur le fond l’objectif international de consacrer
entre 0,15 % et 0,2 % du revenu national brut au
soutien en faveur des pays en développement les plus
pauvres.

24
3 Intégration des trois
dimensions et cohérence
des politiques de
développement durable

La Suisse œuvre à la cohérence de ses politiques par le biais Les fortes dépendances mutuelles au sein de l’Agenda 2030 et
de plusieurs procédures visant à garantir une législation de entre les différents ODD se manifestent dans le fait que, pour
haut niveau, à rapprocher les intérêts divergents, à promou- la majorité des cibles de développement durable, la phase de
voir des synergies entre les différentes politiques sectorielles mise en œuvre relève de la compétence de deux ou plusieurs
et à harmoniser les perspectives nationales et internationales : services fédéraux et domaines politiques. Il existe donc un fort
procédure de consultation des principaux groupes d’intérêts, potentiel ainsi qu’un besoin accru d’aborder les problèmes de
procédure de consultation technique de tous les services fédé- cohérence ainsi que d’exploiter les synergies positives. Le Par-
raux concernés et, sur le plan politique, procédure de co-rap- lement et ses commissions doivent être davantage impliqués.
port du Conseil fédéral. Les décisions du Parlement peuvent
être contestées par référendum. Pour l’analyse de l’impact de Des conflits d’utilisation opposent (i) la protection de l’environ-
ses projets, la Confédération a à sa disposition plusieurs instru- nement, l’urbanisation, les transports et l’énergie et des points
ments d’évaluation prospective tels que l’évaluation de l’impact de tension se manifestent (ii) au niveau de la prise en compte
réglementaire, l’évaluation de la durabilité, l’évaluation environ- des dimensions économique, sociale et environnementale des
nementale, l’estimation des conséquences sur le plan énergé- innovations ainsi qu’autour de thématiques telles que l’égalité
tique ou encore l’évaluation de l’impact sur la santé. Jusqu’ici, hommes-femmes sur le marché de l’emploi, la conciliation de
elle y a eu recours plus ou moins fréquemment, en raison no- la vie professionnelle et de la vie privée, l’opposition entre l’in-
tamment de leur rapport coût-utilité. tégration économique des groupes de population défavorisés
et la liberté économique, l’aménagement de la politique fiscale
Le cadre de référence que constitue le système de monitoring et la suppression de régulations. Au titre des autres défis, men-
du développement durable MONET permet de surveiller éga- tionnons (iii) les conflits d’intérêt entre les politiques nationales
lement la dimension temporelle de cette cohérence politique, et les accords internationaux, ou encore (iv) les retombées des
le but étant que le développement ne prétérite pas les généra- politiques nationales sur les autres pays, notamment sur les
tions futures. pays en développement.

25
4 Institutionnalisation
et partenariats

L’Agenda 2030 constitue le cadre d’orientation pour la mise Il importe de renforcer encore la coordination de l’action des
en œuvre du développement durable dans les politiques secto- différents secteurs et acteurs ainsi que des multipartenariats
rielles suisses, qui relève de la Confédération. La mise en œuvre mis en place dans le contexte de l’Agenda 2030. Les contri-
consiste à mettre l’accent sur les éléments importants dans les butions d’acteurs non étatiques sont prises en compte via la
politiques sectorielles et dans les liens établis entre elles, ainsi plateforme « Dialogue 2030 pour le développement durable ».
qu’à intégrer ce processus dans la procédure budgétaire ordi- Le « Groupe d’accompagnement Agenda 2030 », qui réunit
naire. des ONG ainsi que des représentants du secteur privé et de la
science, s’est révélé être un instrument de participation utile
Le Forum du développement durable est une plateforme facili- jusqu’ici. Il continuera d’être associé à l’élaboration des proces-
tant la mise en réseau et l’échange entre les différents niveaux sus et aux discussions de fond concernant la politique de dé-
de l’État. À travers le Programme d’encouragement pour le dé- veloppement durable de la Confédération. Un débat politique
veloppement durable, la Confédération apporte par ailleurs un élargi impliquant notamment le Parlement conférera une plus
soutien ciblé à des initiatives contribuant au renforcement du grande légitimité démocratique au processus.
développement durable. Une importance particulière est accor-
dée à l’intensification de la collaboration avec le réseau des
services et délégués cantonaux au développement durable, qui
font office de points de contact pour les communes. La Confé-
dération dialogue par ailleurs avec les organisations faîtières
des villes et des communes de Suisse.

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Impressum

Edition :
Département fédéral des affaires étrangères (DFAE)
3003 Berne
www.dfae.admin.ch

Département fédéral de l’environnement, des transports,


de l’énergie et de la communication DETEC
3003 Berne
www.detec.admin.ch

Mise en page :
Communication visuelle DFAE

Contact spécialisé :
DFAE, DDC, Coopération globale, Institutions globales
DETEC, ARE
Courriel : [email protected]
www.2030agenda.ch
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twitter.com/2030AgendaCH

Berne, 2018 / © DFAE

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