RP 65906 FR Synth Tech Suivi TDC Guy
RP 65906 FR Synth Tech Suivi TDC Guy
Vérificateur : Approbateur :
Nom : Y. DE LA TORRE Nom : L.VERNEYRE
Signature :
Longueville F et Bourbon P. avec la collaboration de Balouin Y., et Belon R. (2016). Synthèse sur les
techniques pour le suivi du trait de côte et adaptation dans le contexte de la Guyane. Rapport final.
BRGM/RP-65906-FR, 66 p., 30 ill.
© BRGM, 2016, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l’autorisation expresse du BRGM.
Techniques du suivi du trait de côte en Guyane
Synthèse
La Guyane possède un littoral dynamique et unique le long duquel migrent des bancs de vase
en direction du Nord-Ouest. Cette migration sous forme de bancs, contrôlée par la houle et les
vents, transporte les sédiments les plus fins, originaires du fleuve Amazone, de l’estuaire de
l’Oyapock en Guyane jusqu’à l’estuaire de l’Orénoque au Venezuela. Ces bancs de vases
jouent un rôle majeur sur la morphologie de l’ensemble de la côte, ainsi que des plages
guyanaises.
En présence des bancs, la vase absorbe l’énergie des houles incidentes diminuant les
phénomènes d’érosion sur la plage située en arrière du banc. Les plages situées entre deux
bancs de vase ne sont quant à elles pas protégées par la vase et sont donc vulnérables à
l’érosion, qui peut entraîner un recul de la position du trait de côte. Pour comprendre et
quantifier ce recul, il est important de mettre en place un suivi au moyen d’outils adaptés au
contexte guyanais.
Le choix des différentes techniques se base sur les objectifs de suivi déterminés au préalable
(volonté de suivre le trait de côte, échelle de suivi, budget disponible etc.).
A l’échelle régionale de la Guyane, le suivi par télédétection aérienne et spatiale est le plus
adapté car il permet de suivre l'évolution morphologique des bancs de vase.
A l’échelle plus locale et dans le cadre de l’observatoire, les plages de trois sites sont suivies :
celles de la presqu’île de Cayenne, celles de Kourou et celle de la commune de Yalimapo. Sur
ces secteurs, des profils topo-bathymétriques ainsi qu’un suivi du trait de côte sont réalisés à
l’aide d’un GPS différentiel couplé à une sonde bathymétrique.
En plus de ces levés déjà existants, il est recommandé d’effectuer un suivi par photographies
aériennes, notamment par drone, avec lesquelles des MNT (Modèles Numériques de Terrain)
peuvent être réalisés. De plus, un ouvrage sur la commune de Rémire-Montjoly (commune
appartenant à la presqu’île de Cayenne) va voir le jour. Un suivi de son impact sur le milieu est
recommandé pour une meilleure gestion de ce dernier. Pour cela le LiDAR terrestre (TLS) ou
l’utilisation de caméra vidéo ou d’appareils photos « time lapse » présentent un intérêt pour un
suivi d’une très bonne précision autour de l’ouvrage.
Le suivi haute fréquence, présente également un intérêt pour les secteurs ayant une évolution
rapide de leur morphologie, comme c’est le cas actuellement pour le littoral de Kourou.
Enfin pour comprendre l'évolution morphologique d’une plage, il est important de suivre
l'évolution au niveau des hauts fonds. Pour cela le sonar à balayage couplé avec une
bathymétrie fine renseigne sur la morphologie de la surface des fonds marins.
Sommaire
1. Introduction .............................................................................................................7
2. Indicateurs de la position du trait de côte .............................................................9
2.1. DEFINITION DU TRAIT DE COTE.....................................................................9
2.2. METHODOLOGIE DE SUIVI DU TRAIT DE COTE .......................................... 13
3. Les outils de suivi pour le trait de côte................................................................ 17
3.1. LEVE TERRESTRE ......................................................................................... 17
3.1.1. Les repères de terrain ............................................................................. 17
3.1.2. Système de positionnement par satellite ................................................. 18
3.1.3. DGPS (ou GPS différentiel) .................................................................... 20
3.1.4. Théodolite ............................................................................................... 23
3.1.5. Scaner 3D ou LiDAR (Ligth Detection And Ranging) .............................. 24
3.1.6. Suivi photo au sol ................................................................................... 26
3.1.7. Suivi par Caméra vidéo (ou webcam) ..................................................... 28
3.1.8. Prise de vue par appareil photo en time lapse ........................................ 31
3.2. LEVE AERIEN ET IMAGERIE SATELLITE ...................................................... 32
3.2.1. Photographie aérienne (Verticale et Oblique).......................................... 33
3.2.2. Le laser aéroporté ou LiDAR topo-bathymétrique (Light Detection and Ranging)
36
3.2.3. L’imagerie hyperspectrale : l’image CASI (Compact Airborne Spectrographic
Imager) ................................................................................................... 38
3.2.4. L’imagerie satellite multispectrale, exemples des satellites SPOT et de
FORMOSAT-2 ........................................................................................ 39
3.2.5. L’imagerie Pléiades................................................................................. 41
3.2.6. L’imagerie radar SAR (Synthetic Aperture Radar), exemple de TerraSAR-X
42
3.3. LEVES MARITIMES......................................................................................... 43
3.3.1. L’échosondeur monofaisceau et multifaisceaux ...................................... 43
3.3.2. La sismique réflexion .............................................................................. 45
3.3.3. Le sonar à balayage latéral ..................................................................... 46
3.4. SYNTHESE DES TECHNIQUES ..................................................................... 48
4. Applications au littoral de Guyane ....................................................................... 51
4.1. CONTEXTE GEOMORPHOLOGIQUE............................................................. 51
4.2. OBSERVATOIRE DU LITTORAL ..................................................................... 53
4.2.1. Présentation des sites suivis par l’observatoire ....................................... 53
4.2.2. Spécificité des trois sites suivis par l’observatoire ................................... 53
4.2.3. Suivi régional .......................................................................................... 55
4.2.4. Suivi local ............................................................................................... 55
4.3. SYNTHESE ..................................................................................................... 58
4.3.1. Recommandation générale ..................................................................... 58
4.3.2. Tableau synthétique des outils de levé pour le suivi du trait de côte ....... 58
5. Conclusion............................................................................................................. 63
6. Bibliographie ......................................................................................................... 65
1. Introduction
En 2012, l’Etat a décidé de mettre en place « une stratégie nationale de gestion intégrée du trait
de côte ». Dans ce contexte l’Observatoire de la dynamique côtière de Guyane a été mis en
place, par le biais d’une convention entre la DEAL (Direction de l’Environnement, de
l’Aménagement et du Logement) Guyane et le BRGM Guyane fin 2014.
C’est dans ce cadre qu’il a été décidé conjointement entre la DEAL et le BRGM de réaliser ce
rapport de synthèse sur les différentes techniques de suivi de la position du « trait de côte » et
de définir leur adaptabilité au contexte guyanais.
Après avoir défini le trait de côte et ses indicateurs caractéristiques, ce rapport dresse la
synthèse des différentes techniques en adaptant les éléments du travail déjà effectué par le
BRGM en 2012, à travers l’ouvrage : « Synthèse de référence des techniques de suivi du trait
de côte » (Mallet et al., 2012). Une application concrète de ces outils de suivi dans le contexte
de la Guyane est présentée en dernière partie.
Par définition, le trait de côte est la ligne d’intersection de la surface topographique avec le
niveau des plus hautes mers astronomiques (définition du SHOM1) et par extension, la limite
entre la mer et la terre (MEEDM, 2010).
Cette définition permet une uniformisation à l’échelle nationale, utile notamment pour la sécurité
maritime. Mais face à la diversité des franges côtières (mangrove, plages de sable, plages
anthropiques…), il est nécessaire de caractériser des indicateurs du trait de côte à l’échelle du
terrain et avec les moyens existant afin de suivre leurs évolutions.
La principale difficulté réside donc dans le choix d’un indicateur qui soit à la fois le mieux adapté
au contexte morphologique, facilement déterminé sur le terrain ou sur d’autres supports
(photographies, modélisation…), et aussi qui puisse être déduit de supports anciens afin
d’élargir l’intervalle passé-présent. Il doit également permettre de représenter schématiquement
mais correctement l’état global du littoral du point de vue de son évolution sédimentaire
(érosion, accrétion).
En fonction de la nature de la frange côtière, la définition des indicateurs du trait de côte ne sont
pas les mêmes.
Les plages sont des zones d’accumulation littorale de sédiments (des sables fins aux galets).
La morphologie des plages évolue continuellement dans le temps (Illustration 1). On distingue
les plages dites « ouvertes », occupant un grand linéaire côtier sableux et le plus souvent
associées à des dunes, des plages dites « de poche » qui sont frangeantes à des falaises
rocheuses ou situées en fond de baie.
Le plus souvent, les dunes existent grâce à une dynamique éolienne suffisante, une source de
sédiments disponibles et une végétation spécifique (Illustration 1). La dune littorale constitue
une réserve de sable qui permet à la plage d’être réalimentée si cette dernière est érodée par
les vagues.
1
SHOM : Service Hydrographique et Océanographique de la Marine
Pour ces côtes, il est préconisé de définir le trait de côte comme limite entre la dune et la plage,
qui correspond selon la configuration géomorphologique à l’un et/ou l’autre des indicateurs
suivants :
- le pied de falaise dunaire en zone d’érosion : rupture de pente topographique
(Illustration 2) ;
Illustration 2: Indicateur de la position du trait de côte pour le pied de falaise dunaire (©BRGM, 2016)
2
Laisse de mer : Accumulation par la mer de débris naturels (algues, bois, coquillage…) ou anthropiques (bouteilles,
déchets…) au niveau de la limite supérieure du jet de rive.
Illustration 3: Indicateur de la postition du trait de côte par la laisse de mer (©BRGM, 2016)
Illustration 4: Indicateur de la position du trait de côte par la limite de la berme (©BRGM, 2016)
- la limite de végétation dunaire : le contact haut de plage/dune bordière est plus difficile à
identifier dans le cas de secteurs côtiers d’accumulation. Il faut distinguer la végétation
pionnière (Illustration 5), colonisant les laisses des plus hautes mers (dunes
embryonnaires) et la végétation établie et prospérant au-delà de la limite des plus hauts
niveaux d’eau.
Illustration 5: Indicateur de la position du trait de côte par la limite de végétation (©BRGM, 2016)
La mangrove
La mangrove est l’écosystème littoral le plus caractéristique des milieux tropicaux et par
conséquent bien présent en Guyane. Généralement située derrière les bancs de vase, elle se
compose principalement de palétuviers et se développe au niveau de la zone intertidale3. La
végétation permet d’amortir les vagues, de réduire les courants et ainsi de piéger les sédiments
(Illustration 6).
3
La zone intertidale (ou estran) est la partie du littoral comprise entre les limites extrêmes atteintes par les marées.
Une côte est dite artificialisée lorsque des ouvrages longitudinaux et/ou transversaux sont
présents, en mer, sur l’estran ou en haut de plage, en vue de stabiliser le trait de côte et/ou de
gagner du terrain sur la mer.
Afin de déterminer la meilleure méthode d’acquisition des indicateurs du trait de côte, il convient
de suivre le guide méthodologique détaillé dans la figure suivante (Illustration 8).
La première étape consiste à analyser le type de milieu littoral de la zone d’étude. Elle vise à
caractériser le contexte géographique et géologique de la zone, de manière à :
- décrire la connaissance globale du secteur étudié ;
- analyser les différents mécanismes présents (érosion, submersion) ;
- détecter les zones présentant de fortes vulnérabilités.
Même à une échelle locale, l’analyse de l’évolution doit se situer dans un premier temps dans
un contexte géomorphologique régional (dynamique du secteur).
La deuxième étape consiste à choisir des indicateurs de trait de côte, qui permettront de
s’orienter vers des outils de levé. Ils doivent être caractéristiques de l’évolution du site.
La troisième étape consiste à recueillir les besoins des gestionnaires du littoral (type de levé,
fréquence de levé, précision, résolution, coût financier…) et des moyens mobilisables
(financiers, ressources humaines propres).
La quatrième étape s’appuie sur les étapes précédentes pour déterminer les méthodes de levés
les plus adéquates entre les attentes et les moyens mis en place.
Enfin, la dernière étape permet de faire un bilan sur l’étude menée, confirmer ou infirmer les
méthodes utilisées et permettre un retour d’expérience sur le site étudié.
Illustration 8: Organigramme permettant de définir une méthode de suivi du trait de côte (tiré et adapté de
Mallet et al., 2012).
Les différentes techniques sont présentées sous forme de fiches synthétiques regroupant leur
description technique, leur domaine d’application, leur mode d'utilisation, leurs
avantages/inconvénients et enfin leur coût.
Concernant les coûts estimés, les fourchettes permettent d’avoir un ordre d’idée. En effet, ceux-
ci peuvent varier en fonction de différents facteurs comme le contexte du terrain, l’accès au site
etc.
Description
Des points de repère (Illustration 9) permettent de suivre l’évolution du trait de côte. Ils peuvent
être matérialisés par des poteaux en béton, bois, clous de géomètre…, et positionnés sur
différents milieux (plage, dune, voirie…). Ces repères sont un support d’utilisation de tous types
de levés (outils GPS, DGPS, théodolite...).
Ils permettent :
- des mesures directes des levés topographiques, principalement des profils dunes et
plages ;
- de disposer d’un réseau géodésique permanent constituant un référentiel important
pour réaliser des levés topographiques précis sur le littoral. Les bornes servent alors
de points de référence géodésiques pour effectuer des relevés topographiques.
Des fiches de suivi de ces repères ou bornes doivent être saisies dans une base de données
nécessaire à la maintenance et à la pérennité du réseau.
Les repères de terrain ou jalons sont complémentaires de tous les autres types de levés (GPS,
DGPS, etc.). Ils servent de points de référence invariants lors d’un levé cartographique. À ce
titre, ils sont fortement préconisés quel que soit le mode de levé choisi.
Domaines d’application
Cette technique est majoritairement employée sur tous types de côte (sable, artificiel, vase).
Simplement les marais de mangroves riches en végétation ne permettent pas toujours
l’installation de repères/jalons.
Avantages Inconvénients
Coûts
Les coûts d’installation sont généralement faibles (une centaine d’euros) mais ils restent
variables selon l’usage (fréquence de l’entretien, des suivis).
Il existe plusieurs systèmes de positionnement par satellite. Le plus connu est le système
américain : GPS (Global Positioning System) qui a donné son nom à cette technique. Il existe
aussi le système russe : Glonass ou le système européen : Galileo.
Dans la suite de l’étude nous utiliserons le terme GPS pour décrire cette technique de suivi,
sans préjugé du système de positionnement qui peut être retenu.
Description
Le positionnement par GPS est un procédé de radio-positionnement qui s’appuie sur un réseau
de satellites. La localisation d’un point se détermine par la mesure du temps de trajet des
signaux radioélectriques émis à partir des satellites. Le temps est multiplié par la célérité de la
lumière et donne ainsi la distance du satellite au récepteur. La position de l’antenne GPS du
récepteur (Illustration 2) est déterminée par triangulation. Le satellite fournit au récepteur l’heure
exacte à laquelle le signal a été émis. Le récepteur peut alors comparer les heures d’émission
et de réception et donc en déduire la position. Le GPS est un instrument de levé cartographique
rapide. Les localisations peuvent être enregistrées directement dans le GPS sur le terrain, puis
transmises sur un micro-ordinateur au bureau, et enfin, visualisables soit avec le logiciel fourni
par le constructeur, soit sous SIG4 avant traitement (Hoareau, 2010).
4
SIG : Système d’information géographique
5
Référence géodésique : point déterminé dans un référentiel géodésique. Celui-ci est un repère dont le centre est
proche du centre des masses de la terre, ces deux premiers axes sont dans le plan de l’équateur et le troisième
proche de l’axe de rotation des pôles.
Méthodes de traitement
Les données sont directement téléchargées sur l’ordinateur (à l’aide du logiciel du
constructeur). Les données récupérées sont ainsi intégrées sous SIG.
Avantages Inconvénients
Coûts
L’acquisition d’un récepteur GPS ne coûte que quelques centaines d’euros. Les coûts sont
donc rapidement amortis (achat de logiciel, système, etc.). L’utilisation de ce système ne
nécessite pas de formation lourde et il peut être manipulé sur le terrain par un seul opérateur.
Description
Le DGPS est un GPS différentiel qui consiste à utiliser un récepteur GPS, appelé ici « base »,
positionné sur une station dont les coordonnées sont connues. Cette base est couplée à un ou
plusieurs GPS mobiles distants. Les deux GPS base et mobile réceptionnent simultanément les
mêmes signaux issus des satellites, ce qui permet à chacun de calculer ses propres
coordonnées. Le positionnement de la base étant connu avec précision (infra-centimétrique),
celle-ci peut déterminer les corrections à appliquer par comparaison entre sa position calculée à
partir des signaux satellitaires et ses coordonnées absolues afin de les transmettre au GPS
mobile (Illustration 11). Les corrections sont transmises par le récepteur de la base vers le ou
les GPS mobiles distants par l’intermédiaire d’un système radio.
Chaque levé génère un fichier de données dans la mémoire du GPS et/ou du carnet de terrain.
Ces fichiers sont sauvegardés sur un ordinateur portable après les mesures.
Illustration 12: Station de base du DGPS au dessus d'une borne à Awala-Yalimapo (©BRGM, 2014).
Il est important de connaître le secteur d’étude avant de commencer une mission de levé GPS.
Cela permet de déterminer la position de la station de base, les parcours du ou des GPS
mobiles (en fonction des indicateurs à lever, des repères géodésiques existants, des obstacles,
etc.) et de prévoir si nécessaire l’utilisation d’un répéteur radio.
Ainsi, il est conseillé avant chaque mission d’obtenir les informations suivantes :
- Y a-t-il un point d’appui géodésique à proximité (borne IGN par exemple, repère, etc.) ?
- Quels sont les obstacles possibles à la réception des satellites (dune, couvert végétal,
falaise, construction, etc.) ?
- Est-ce que le réseau du téléphone mobile ou GSM (Global System for Mobile
communication) fonctionne sur le site ? (se référer au paragraphe concernant le levé
RTK afin de choisir le mode de levé adapté).
- Quelle est l’emprise du levé, la durée de la mission, la précision et la densité des points,
les indicateurs à cartographier sont-ils faciles à observer ?
NB : La majeure partie de ces questions sont également valables pour les autres techniques. Il
ne s’agit ici que d’un exemple (employé pour le DGPS en raison de son utilisation fréquente).
Il existe deux types de levés pour mesurer des coordonnées de points à partir d’un DGPS :
- Levé RTK (« Real Time Kinematic »), la mesure (dite cinématique) se fait selon une
précision centimétrique en temps réel (instantanée) ;
- Levé PPK (« Post Processing Kinematic »), la mesure (cinématique) est faite en
temps différé, c’est-à-dire qu’elle nécessite un post-traitement pour atteindre une
précision centimétrique. Aussi, pour ce type de levé, il est nécessaire d’utiliser
les stations du Réseau Géodésique Permanent (RGP) de l’IGN.
Domaines d’application
Le système de DGPS est utilisé pour tous les types de littoraux. Les indicateurs de type
altimétrique, hydrodynamique, géomorphologique et botanique peuvent être relevés (limite de
végétation, pied de dune, sommet des ouvrages, etc.).
Modes d’utilisation
Ce système permet d’effectuer des levés de trait de côte, des profils topographiques (mesures
de profils de plages, dunaires, etc.) et des modèles numériques de terrain (MNT). Le DGPS
permet également de relever la topographie immergée dans les faibles profondeurs, là où les
instruments embarqués risquent de se détériorer. Ce système a pour avantage de pouvoir lever
en une seule fois la partie aérienne et sous-marine de la plage. Cependant, cette méthode ne
peut être utilisée que dans des conditions météorologiques et un état de la mer calmes (vent,
vagues) et en présence de faibles courants.
Fréquence du levé
L’usage peut être très fréquent. La fréquence peut être mensuelle ou trimestrielle selon les
secteurs, principalement lorsque l’évolution de la côte est rapide et importante.
Précisions
La précision est centimétrique en plan (x, y) et en altitude (z).
Méthodes de traitement
Chaque type de levé (RTK, PPK) possède sa propre méthode de traitement. Les données
récupérées nécessitent un traitement sous SIG. Les données peuvent nécessiter des
traitements préalables à l’exploitation dans un SIG à l’aide d’un logiciel fourni par le
constructeur : calcul de coordonnées de la station de base, vérification des systèmes de
coordonnées, post-traitements RTK et PPK, etc.
Avantages Inconvénients
Coûts
Les coûts peuvent être importants lors de l’investissement : à partir de 40 k€. Ce système
nécessite des moyens humains non négligeables (au minimum 2 personnes). Un minimum de
compétence est requis. La méthode par DGPS nécessite une formation minimum de quelques
heures, ainsi qu’une bonne expérience du matériel.
3.1.4. Théodolite
Description
Le théodolite est un instrument de géodésie complété d’un instrument d’optique indispensable
en topographie. C’est une lunette montée sur deux axes vertical et horizontal (Illustration 13).
Le théodolite est placé sur un trépied, et à la verticale (indiquée notamment par le fil à plomb)
exacte d'un point connu en coordonnées (x, y et z).
Avantages Inconvénients
Coûts
Les coûts (matériel) restent abordables pour un système classique : entre 3 et 5 k€. La mise en
œuvre nécessite du personnel qualifié ce qui peut augmenter le coût de l’intervention.
Description
Le LiDAR est une technique qui repose sur un double système d’émission/réception de la
lumière. Un laser émet une onde lumineuse vers la cible (préalablement installée sur l’objet à
étudier) et mesure le temps aller-retour de l’onde. La mesure du temps écoulé entre l’impulsion
et la réception permet de calculer la distance franchie par le signal initialement émis. Le
scanner 3D ou TLS (Terrestrial Laser Scanning) permet donc de « scanner » un versant de la
plage en mesurant et enregistrant plusieurs millions de points tridimensionnels en quelques
minutes, à une densité pouvant atteindre plus d’un point au millimètre.
Avantages Inconvénients
Coûts
Les coûts sont assez importants à l’achat : entre 10 et 30 k€ mais il est possible de louer le
matériel (ou en prestation de service). Les moyens humains nécessaires peuvent engendrer
des coûts importants.
Description
Cette méthode consiste à établir des successions de prises de vues, faites à partir d’un même
point d’observation depuis le sol et selon la même direction, à des intervalles réguliers
(Illustration 15). Ce système permet de procéder à des analyses diachroniques6 qualitatives
avec identification des changements (à condition que les suivis de paysage soient
systématiques et rigoureux). Les objectifs de ces suivis sont (MEEDDM, 2010) :
- de disposer d’un système de veille photographique permettant de faire ressortir sans
délai les évolutions du trait de côte (repères, indicateurs, etc.) ;
- d’accompagner les réflexions qui touchent à l’évolution de l’espace littoral ;
- de permettre aux gestionnaires du littoral de prendre les mesures correctives fondées
sur une observation la plus fine possible.
Illustration 15: Erosion du rocher de Basta à Biarritz entre 1907 et 2004 (Aubié et al., 2005).
6
Analyse qui envisage les changements dans le temps
Ces suivis sont des outils de surveillance qui complètent les photographies aériennes verticales
et les levés de terrain.
Domaines d’application
Ils sont adaptés pour tous les types de milieux. Cependant, certains secteurs difficiles d’accès
(ex. : marais, etc.) nécessitent de prendre des précautions particulières (équipement de
sécurité, etc.) tout en garantissant des conditions d’observations identiques d’un levé à l’autre
(position, angle de visée, etc.). Les indicateurs de type géomorphologique notamment, et de
type botanique et hydrodynamique peuvent être relevés (limites de végétation, pied de
l’ouvrage, laisse de mer, etc.). Des repères facilement identifiables dans le paysage sont
nécessaires pour les comparaisons diachroniques.
Modes d’utilisation
La photographie permet de montrer un état instantané du littoral et de suivre dans la continuité
la mobilité de ce dernier (repères, comparaisons, etc.). Le suivi photographique doit s’effectuer
depuis le même point (x, y et z) et selon le même azimut (horizontal et vertical) et dans des
conditions identiques (saison, heure du jour, marée, focale). Il y a deux types d’utilisation
concernant les suivis photographiques :
- la prise de vue instantanée unique ;
- la prise de vue destinée à la photogrammétrie7. Cette méthode nécessite alors de définir
des points de calage (coordonnées x, y et z connues).
Fréquence du levé
Les photographies doivent être prises à intervalles de temps réguliers (mensuels ou annuels)
qui sont fonction de la vitesse d’évolution du trait de côte. Dans certains cas, des suivis sont
effectués après chaque tempête. Dans les deux cas, ils doivent être mis en place
rigoureusement (même emplacement, cadrage, luminosité, focale) afin de faciliter les
comparaisons et d’analyser correctement les données (MEEDDM, 2010). Des photographies
anciennes ou des cartes postales anciennes peuvent être utilisées pour compléter les
chroniques d’images.
Précisions
Les suivis photographiques offrent une information généralement qualitative. Cependant, elles
peuvent être quantitatives s’il y a présence d’un repère (borne, jalon, ouvrage, etc.) sur la prise
d’observation.
Méthodes de traitement
La photogrammétrie est adaptée à ce type de levé mais présente cependant beaucoup de
contraintes pour les photos obliques prises du sol.
Avantages Inconvénients
Coût réduit, complément avec les photos Méthode insuffisante pour une estimation
aériennes verticales, bon suivi dans la continuité des volumes des matériaux, offre rarement
de la mobilité du trait de côte (indicateurs, des données quantitatives
repères)
7
La photogrammétrie utilise le principe de la vision en relief (3D). C’est une méthode qui a pour but de localiser et
restituer les caractéristiques géométriques d’un objet (forme, dimension, x,y,z…) souvent à l’aide d’images aériennes
verticales.
Coûts
Les suivis photographiques peuvent être menés de façon isolée mais ils sont généralement
effectués en même temps que les autres types de levés au sol (DGPS par exemple lors de la
mission), ce qui réduit les coûts (frais de déplacement, moyens humains, etc.). Le coût du
matériel est faible : une centaine d’euros.
Description
Le suivi par caméra vidéo consiste à installer des caméras vidéo numériques de grande
précision pour surveiller l’évolution morphologique et hydrodynamique d’un site donné. Cette
technique haute fréquence se généralise et commence à faire ses preuves sur plusieurs plages
(Sète, Pays-Bas, Australie, Etats-Unis…). La méthodologie repose sur l’installation d’une ou
plusieurs caméras haute résolution le long du littoral, pilotées par une station de commande. Le
système est configuré pour recueillir automatiquement des images qui sont de trois
types (Illustration 16):
- les images instantanées ;
- les images moyennées (sur 10 ou 3 min en fonction des modèles) ;
- les variances.
Les images sont téléchargées en temps quasi-réel (laps de temps d’une demi-journée ou d’une
journée) pour analyse et traitement (Balouin et al., 2012).
Illustration 16: Résultats obtenus après acquisitions effectuées par les caméras (Balouin et al., 2012)
A partir de ces données il est possible de rectifier et combiner les images pour déterminer les
caractéristiques (Illustration 17) :
- morphodynamique : position du trait de côte, topographie de l’estran
- hydrodynamique : paramètres de la houle (Hs, T, D), vitesse des courants longitudinaux
(long-shore8) et du jet de rive (cross-shore9) ;
8
Parallèle à la plage
9
Perpendiculaire à la plage
10
Sous contrôle de la CNIL (Commission nationale de l'informatique et des libertés) il est impossible de reconnaître
un individu sur les images prises par les caméras.
Modes d’utilisation
Les caméras peuvent fonctionner en total autonomie avec l’installation de panneaux solaires et
de relais radios. Mais il est préférable autant que possible qu’elles soient reliées directement au
réseau électrique ainsi qu’au réseau téléphone. Les caméras peuvent soit être positionnées sur
un ouvrage déjà existant (antenne relais, antenne télé, toit d’immeuble) ou soit sur des mats à
installer.
Précision
Pour une visée parallèle à la côte, la résolution spatiale peut aller de 0.1 à 0.5 m cross-shore11
et de 0.5 à 12.5 m long-shore12. La précision en (z) est d’environ 0.1 m dans le meilleur des cas,
mais plus le point d’observation est éloigné des caméras, plus l’erreur est grande. Les images
ont une résolution minimale de 640 x 480 pixels (variable selon les systèmes optiques) et
peuvent être en noir et blanc (256 niveaux de gris), en couleur (rouge-vert-bleu sur 256
niveaux) ou autre (infra-rouge, etc.). Elles dépendent du type de webcam utilisé. Le rayon
d’action et la résolution des capteurs dépendent du type de capteur choisi et de l’objectif de
l’étude.
À titre d’exemple, sur les capteurs classiques d’ARGUS, la zone d’emprise pour des études
quantitatives de processus physiques est généralement de l’ordre de 1 km en long-shore. Les
capacités des capteurs numériques évoluent constamment au niveau de la résolution,
saturation, etc. (Idier et al., 2005).
Retour d’expérience
Cette technique, pour le système ARGUS, a fait ces preuves sur plusieurs sites à travers le
monde. Balouin et al., 2013, ont pu montrer la capacité de suivi en temps réel de l’évolution du
trait de côte sur le lido de Sète. Les caméras ont permis entre autres d’étudier l’impact de la
pose des ouvrages de défense sur le Lido (drain ©Ecoplage, atténuateur de houle,
rechargement) (Balouin et al., 2013 , 2016).
Méthodes de traitement
Le traitement des images est une partie lourde qu’il ne faut pas négliger et qui ne peut être
sous-traitée. Le principe du traitement des images consiste à convertir les coordonnées de
l’image (u, v en pixels) en coordonnées « terrain » (x, y, z). Une fois les images sélectionnées,
la zone d’étude est définie manuellement. Les pixels contenus à l’intérieur de cette zone
peuvent être traités à partir d’un algorithme de détection de contour.
Les données acquises peuvent être intégrées sous SIG. Cependant, elles nécessitent de
nombreux traitements au préalable (traitements des paramètres optiques et géographiques,
etc.). Les calculs quantitatifs (traitements informatiques) de cette évolution sont basés sur la
méthode de la photogrammétrie.
11
Perpendiculaire à la plage.
12
Parallèle à la plage.
Avantages Inconvénients
Suivi haute fréquence, compréhension globale Post-traitement lourd
du milieu (conditions hydrodynamiques + Requiert des opérateurs expérimentés
morphodynamiques) Coût moyen à élevé
Bonne précision Risque de vols ou de détériorations
Technique autonome Nécessité d’un point d’installation en
Information sur le court terme et le long terme. hauteur
Possibilités de le partager largement via Internet.
Mesures indépendantes des conditions
météorologiques
Coûts
Le coût d’installation dépend des systèmes et du site d’installation. S’il n’est pas possible de
relier les caméras au réseau de la ville, il est nécessaire d’installer une station autonome, qui
augmente obligatoire le coût d’installation. Dans le coût total, il faut également prendre en
compte le coût de la maintenance et surtout le coût de traitement et d’analyse des données
recueillies.
A titre d’exemple pour un système Argus les coûts sont compris entre 30 000€ et 50 000€ avec
l’installation d’une caméra vidéo, le logiciel et la maintenance (logiciels d’acquisition et de
traitement payants disponibles). Avec le système Casagec les coûts sont compris entre 20 000€
et 40 000€, mais ce dispositif n’inclue pas de logiciels de traitement.
Ces coûts ne prennent pas en compte le temps de traitement des données, à ne pas négliger
lors du montage d’un projet.
Sur le long terme, cette technique peut s’avérer moins couteuse que des levés terrain.
Description
Le principe du time lapse est d’acquérir une photo à pas
de temps régulier. Le matériel déployé est un appareil
photo avec une optique variant selon les modèles, situé
en hauteur pour surplomber l’ensemble de la plage. Ce
type d’appareil dispose d’une longue autonomie avec la
possibilité de programmer des prises de vues avec une
fréquence allant de toutes les 10s à toutes les 24h
pendant une plage horaire spécifiée. Certains systèmes
commencent à intégrer la 3G/Wifi pour la transmission
des images voire une connexion à distance. A partir des
images obtenues, des images moyennées (comme pour
le suivi par caméra) sont créées et il est alors possible,
avec des logiciels de post-traitement, de déterminer la
position du trait de côte. La difficulté de cet outil réside Illustration 18: Boitier d'appareil
principalement dans le post-traitement avec notamment photo time lapse
l’importance de bien caler l’image dans l’espace, pour
avoir la position exacte du trait de côte.
Domaine d’application
Le suivi par appareil photo en time lapse permet de suivre des plages fermées (crique, anse)
présentant des promontoires rocheux, des falaises ou des sites d’extension limitée à condition
de disposer d’un point d’observation suffisamment haut.
Méthode et traitement
Les images brutes saisies, en l’occurrence les photographies obliques, sont redressées (mises
en conformité géographique) et positionnées dans l’espace (géoréférencement). Il est
nécessaire pour cela de disposer de points de référence géographique fixe (maison, cap
rocheux, falaise, cibles…) de façon à localiser, recaler et redresser les images, et éliminer ainsi
les déformations dues à la prise de vue (déformations optiques, variations du relief).
Retour d’expérience
Actuellement, cette technique bénéficie d’un faible retour d’expérience (Bracs et al., 2015). Ce
système est en cours de déploiement sur le littoral Corse avec notamment un important travail
de développement de logiciel de post-traitement.
Avantages Inconvénients
Très faible coût du matériel Faible retour d’expérience
Facile à installer Post-traitement difficile et en cours de
Bonne précision (si point haut et repères développement
identifiables au sol) Risque de vol et détérioration des appareils
photos
Coût
Une centaine d’euros pour l’achat de l’appareil photo dont les qualités optiques peuvent être
limitées à trois mille euros pour des systèmes utilisant des réflexes numériques. Le chiffrage du
post-traitement est difficile à estimer du fait que le système n’en est encore qu’à ses débuts.
13
Image sur laquelle ont été corrigées les déformations dues au relief du terrain, à l’inclinaison de l’axe de prise de
vues et à la distorsion de l’objectif.
usuelle de « précision métrique » (d’après le site CNIG). A l’heure actuelle, la résolution (taille
terrain du pixel) des photos telle que la BdOrtho® de l’IGN est pluri-centimétrique (de 20 cm à
50 cm environ). L’utilisation des photos aériennes récentes pour la cartographie du trait de côte
offre une grande précision (décimétrique à centimétrique ; Moore, 2000).
Cependant, les coûts peuvent être moindres si les photographies sont accessibles sur
catalogue.
Méthodes de traitement
Les images brutes saisies, en l’occurrence les photographies aériennes verticales, sont
redressées et positionnées dans l’espace (géoréférencement). La position géographique réelle
peut être obtenue directement par GPS sur le terrain (les porteurs aériens doivent alors être
équipés d’une centrale inertielle couplée à un GPS), sur une photographie déjà redressée et
positionnée, sur une carte. Les images sont ensuite intégrées dans un ensemble d’images pour
constituer un orthophotoplan géoréférencé (orthophotographie), directement géré par un
système d'information géographique (SIG).
Les images brutes peuvent aussi être analysées par photogrammétrie. Cette technique qui se
rapproche de la stéréoscopie humaine, permet de modéliser le relief. Concrètement à partir de
plusieurs images d’un même point pris dans des directions différentes il est possible, par le
biais de logiciel comme Photoscan ou Pix4D, d’obtenir la position en x, y et z de ce point
(Illustration 20). A partir de ce fichier de nuage de points, un MNS (Modèle Numérique de
Surface) puis un MNT (Modèle Numérique de Terrain) peuvent être réalisés (Belon et al., 2015).
Illustration 20: Nuage de points avec drappage de l’orthophoto de la plage de l’hôtel des roches à Kourou
(©Aeroprod & BRGM, 2016)
Avantages Inconvénients
Verticales :
Résolution inférieure au mètre, numérisation et Redressement des clichés (réalisation
suivi de l’évolution du trait de côte sur une d’orthophotographies) sans lequel les
longue période avec précision acceptable. comparaisons sont erronées, coût important,
Possibilité de coupler plusieurs outils pour mise en œuvre lourde (deux techniciens
obtenir des images RVB (rouge vert bleu) expérimentés)
classiques et proche infrarouge, intéressant
dans le cas où l’on relève la limite d’une zone en Pilote expérimenté et autorisations de survol
eau. parfois contraignantes.
Obliques :
Datées et localisables sans difficulté,
informations précises sur le contexte
géomorphologique de la zone étudiée, suivi de
l’évolution du trait de côte sur une longue
période, aperçu qualitatif sur de grands espaces
après un évènement météo-marin notable, coût
faible à moyen, intérêt pour la représentation de
la géographie et dynamique des systèmes.
Coûts
Les coûts sont variables en fonction du support utilisé pour acquérir les photos aériennes. Il faut
également prendre en compte le coût de la campagne d’acquisition (drone, ULM ou avion) mais
aussi les coûts de post-traitement spécialisé.
Pour le cas d’un levé par drone les coûts sont de l’ordre de 20€/hectare pour l’acquisition et il
faut rajouter à cela les coûts de post-traitement qui sont sensiblement les mêmes. Les levés
d’avions sont un peu plus chers, mais ils peuvent parcourir une plus grande distance plus
rapidement, l’inconvénient c’est qu’ils ne peuvent pas voler si la couverture nuageuse est trop
importante (c’est le cas en saison des pluies dans les milieux tropicaux).
Fréquence du levé
Cette technologie est relativement récente. Il est donc difficile d’avoir un retour d’expérience
concernant la fréquence de levé. Cependant, une fréquence de 5 à 10 ans est avancée par
l’IGN et le SHOM.
Précisions
La précision altimétrique du LiDAR aéroporté est décimétrique (inférieure à 20 cm). La précision
altimétrique absolue (z) est de l’ordre de 10 cm et entre 10 cm et 17 cm en x et y (Bretel et
Levoy, 2011).
Méthodes de traitement
Au préalable, les données brutes subissent des traitements : élimination de valeurs aberrantes,
filtrage d’objets ne présentant pas d’intérêt direct pour l’utilisateur, etc. Il faut vérifier que la
précision horizontale se situe dans les limites spécifiées : c'est-à-dire entre 0,5 et 1 mètre rms14
pour du LiDAR topographique. La vérification de la précision verticale peut être effectuée.
Généralement, sur un terrain nu, uni et de pente modérée, une précision verticale supérieure à
0,15 m rms est systématique. Ces chiffres se dégradent en présence d’une végétation rase, de
marais littoraux (Populus et al., 2003). Une fois les données traitées, elles sont intégrées dans
un SIG. Les vérifications de terrain pour le levé LiDAR bathymétrique, sont plus complexes à
réaliser. L’idéal est de mesurer les données de terrain à l’aide d’un échosondeur mono ou
multifaisceaux. Il est préférable de choisir des emplacements où les sédiments du fond sont nus
et facilement accessibles par bateau.
Avantages Inconvénients
Grande résolution, cartographie 3D (MNT) Difficultés de pénétration si couverture
complète d’une zone étudiée (cartographie végétale et ciel nuageux, importance du
continu topographiqe du littoral de l’eau à la terre réseau de base DGPS au sol pour le calage
ferme), les données LiDAR peuvent rapidement en absolu des données laser, coût
couvrir de larges zones importants, bonnes compétences requises
(acquisition, traitement et interprétation des
données), sous-traitance possible, aucune
pénétration dans les eaux turbides
Coûts
Les coûts sont importants. Ils comprennent d’une part la location d’un avion (possédant une
trappe qui permet les tirs laser sous la carlingue), le déploiement au sol des GPS (plus ou
moins nombreux), coûts de missions, d’amené/repli, et le traitement des données (personnel
spécialisé). Concernant le LiDAR topographique, le coût moyen au km2 est de l’ordre de 250 €
pour des surfaces d’études de plus de 100 km2. Pour des surfaces plus petites, les frais
incompressibles augmentent les coûts au km2/levé. Dans le cas du LiDAR bathymétrique, le
coût est bien plus élevé en raison du coût de mobilisation d’un avion équipé du LiDAR
bathymétrique. Le coût de mobilisation d’un avion peut varier entre 50 k€ et 200 k€ suivant le
prestataire. Il est donc préconisé de travailler sur de larges zones (> 300 km 2) afin de diminuer
les coûts au km2. Les coûts d’acquisition et de traitement des données ne sont pas pris en
compte ici.
14
Root mean square : erreur moyenne quadratique (écart type) utilisée pour caractériser la qualité d’un travail ou
appareil.
Avantages Inconvénients
Large couverture spatiale, résolution Les coûts peuvent être forts (les données
radiométrique assez élevée, levé utile pour la sont donc limitées à l’échelle temporelle et
cartographie des habitats, substrats rocheux, spatiale), la résolution des pixels n’est pas
etc. élevée, nécessite des opérateurs
spécialisés pour le traitement et
l’interprétation des données.
Coûts
Les coûts sont élevés. Ils le sont d’autant plus que la résolution est élevée.
Résolution et précision
La résolution des images SPOT-5 offre une vaste couverture spatiale (60 km x 60 km) avec une
résolution de 10m x 10 m pour le multispectral et de 5 m x 5 m pour le monospectral
(panchromatique). Le système optique de SPOT 6 et 7 (capteur NAOMI) est capable
d’enregistrer simultanément en mode panchromatique à 1,5 m de résolution et en mode
multispectral à 6 m de résolution, avec un champ d’observation de 60 km. (Airbus, a)
L’imagerie FORMOSAT-2 a une couverture spatiale de 24 km x 24 km et a une résolution de 8
m en mode normal et 2 m en fusionné. La précision du positionnement du trait de côte est
limitée par plusieurs facteurs : la taille du pixel sur l'image ainsi que la précision liée au
géoréférencement des images. Ces incertitudes se rajoutent aussi à celles provenant de la
méthode par photo-interprétation (cf. méthodes de traitement).
Méthodes de traitement
Les données brutes récoltées des satellites SPOT ou FORMOSAT-2 nécessitent la même
méthode de traitement que pour les images CASI. Le suivi du trait de côte peut ainsi se faire
par photo-interprétation ou traitement des scènes FORMOSAT-2 à l'aide d'algorithmes
spécifiques. Les images optiques ont été utilisées notamment pour extraire le trait de côte en
Guyane (données SPOT). Sur la base de ces travaux, une approche semi-automatisée à
automatisée du tracé du trait de côte est en cours d’élaboration dans le cadre du programme
INFOLITTORAL-1.
Avantages Inconvénients
SPOT :
Images directement intégrables dans les
systèmes de traitement d’images, de SIG ou de
rédaction cartographique, associées à d’autre
données géographiques afin d’obtenir le plus Attention au géoréférencement, les ombres
d’informations possibles, solutions efficaces et portées limitent l’exploitation des données,
peu onéreuses résolution fine (insuffisante pour les
évolutions du trait de côte faible) mais
Formosat-2 : difficilement exploitable, inadapté si couvert
Adaptées aux applications de détection de nuageux.
changements et à la couverture rapide de zones
étendues, images directement intégrables dans
les systèmes de traitement d’images, de SIG ou
de rédaction cartographique, traitées de manière
simple coût faible
Coûts
Ce sont des solutions peu onéreuses dans le cas où elles permettent de couvrir de grandes
zones géographiques ou spécifiques. SPOT-5 étant arrêté il est possible d’avoir accès aux
images archivées. Les images standard pour l’imagerie SPOT sont estimées à partir de 0.3 € à
2.25 €/ km2 pour des scènes multispectrales de 60 km de côté soit 3 600 km². Concernant les
données FORMOSAT, les coûts peuvent être compris entre 3,25 et 6 € /km2 pour des images
couvrant des surfaces de 576 km² (24 x 24 km).
Avantages Inconvénients
Excellente résolution spatiale, grande capacité Attention au géoréférencement, les ombres
d’acquisition, revisite quotidienne en tout point portées limitent l’exploitation des données,
du globe, accès facile à la base de données, résolution fine (insuffisante pour les
restitutions 3D. évolutions du trait de côte faible) mais
difficilement exploitable, inadapté si couvert
nuageux.
Coûts
Plusieurs partenariats existent entre les sphères du publique et de la recherche avec celle du
CNES (Centre nationale d’études spatiales). Il est possible pour tous les signataires de la
convention de délégation de service public, d’avoir accès aux images Pléiades à des tarifs
préférentiels : à partir de 4€06/km² pour des archives et 5€22/km² pour une demande
spécifique.
Pour les entreprises privées il est nécessaire d’acheter les images auprès d’Airbus ; les prix
sont variables (entre 10 et 17€/km²) en fonction de l’image demandée (taille, filtre, etc.). (Guide
IGN PLEIADES).
15
Les objets étudiés sont « éclairés » avant d’enregistrer l’énergie naturelle qu’ils émettent ou réfléchissent vers le
détecteur.
16
Paramètre mesurable sur une image radar. Il peut être relié à des paramètres tels que l’humidité, la rugosité du sol
ou encore la végétation.
17
Paramètre important du sol permettant de comprendre le mécanisme de l’érosion et du transport sédimentaire.
Avantages Inconvénients
Coûts
Les prix des produits TerraSAR sont compris entre 0,2 €/km² pour les plus faibles résolutions et
une couverture spatiale de 100 x 150 km et 135 €/km² pour à 1 m de résolution pour 150 km².
Les tarifs pour les données d’archives sont deux fois moindres.
Les outils de mesure utilisant les principes acoustiques sont à ce jour, les seules techniques
utilisables pour la mesure et la cartographie des fonds marins sans limitation liée à la
profondeur. Afin d’évaluer le budget sédimentaire et de suivre l’évolution, il est important de
prolonger les profils topographiques de plage par des levés bathymétriques (MEEDDM, 2010).
Cependant, les conditions de houles et de courants de marée peuvent rendre les opérations
embarquées plus périlleuses et difficiles à mettre en œuvre. Les méthodes de levé en mer n’ont
donc pas pour objectif le suivi du trait de côte, mais des systèmes côtiers qui bordent le trait de
côte. Ces méthodes sont présentées dans le présent document et doivent être considérées
comme complémentaires aux méthodes présentées précédemment. Les suivis de la frange
côtière visant à analyser l’évolution du trait de côte, s’effectuent en mer depuis l’estran
jusqu’aux profondeurs de mobilisation des sédiments (en conditions normales ou de tempêtes).
Les méthodes de suivis consistent à la base en des mesures de la bathymétrie (échosondeur
multi- et monofaisceau), de la nature et de l’épaisseur des sédiments (échosondeur sismique
réflexion) et de la couverture superficielle (sonar à balayage latéral).
L'ouverture des faisceaux (cônes) est plus faible (de l'ordre de 2°) longitudinalement mais très
large latéralement (de 30° à 150° suivant les sondeurs).
Ces techniques permettent de produire des MNT ou des profils (relevés topographiques du
relief sous-marin). Ces deux outils de levés servent à appréhender les processus d’érosion de
l’avant côte ou des chenaux, pouvant déstabiliser les plages à long terme. Ils permettent
d’analyser les volumes de sédiments échangés entre l’avant-côte et la plage.
Illustration 22: Schéma de fonctionnement d'un sondeur monofaisceau (à gauche) et d'un sondeur
multifaisceau (à droite) (©Intechmer, 2016)
Dans le cadre du suivi des zones littorales, pour sonder les petits fonds (de 0 à 100m), les
fréquences utilisées sont dans la plage de 200 à 400 kHz. Plus la fréquence est élevée, moins
le fond doit être éloigné des émetteurs et plus le résultat est précis. C’est pourquoi dans le cas
du suivi du littoral le sondeur monofaisceau est suffisant.
Domaines d’application
Ces systèmes permettent de compléter l’information bathymétrique sur des zones où le LiDAR
bathymétrique n’a pas déterminé la profondeur (turbidité, zone de déferlement). Les sondeurs
bathymétriques doivent être utilisés dans les zones immergées des plages (zone subtidale).
Ces outils sont conseillés dans les chenaux ou platiers à marée haute. Des indicateurs de type
géomorphologique (talus de collision par exemple) peuvent être relevés.
Fréquence du levé
La fréquence d’acquisition est annuelle ou pluriannuelle (recommandé 2 fois/an en complément
du DGPS par exemple) voire occasionnelle (souvent après un événement important ou avant et
après une opération de dragage ou de rechargement).
Résolution et précision
Le système multifaisceaux possède une résolution spatiale (x, y), de l’ordre du mètre
(décimétrique à métrique). La précision verticale quant à elle, dépend de la précision des
mesures d’angles et de distance, du système de positionnement, de la centrale d’attitude, de la
mesure de marée, du rattachement à un référentiel altimétrique, de l’agitation (vagues), etc. La
précision peut être de 0.1 m en z et elle est de l’ordre du mètre en x, y. Ces deux systèmes sont
à associer à un système de positionnement par satellite qui permet de positionner l’appareil et à
une centrale inertielle pour corriger les effets dus aux vagues (roulis, tangage, pilonnement).
Méthodes de traitement
Le traitement des données de bathymétrie comprend le contrôle (calibration in-situ, calage,
etc.), la validation et le traitement des données brutes. Ces dernières peuvent être dégradées,
soit par la présence de sondes aberrantes, soit par des bruits de mesure (paramètres
d’environnement : l’attitude, le positionnement du navire et la mesure de la célérité du son dans
l’eau). Les traitements permettent de produire un MNT ou des profils. Ce dernier dépend de la
qualité des données brutes, des opérations d’élimination d’erreurs appliquées à celles-ci, ainsi
qu’au choix du pas de grille qui permet d’adapter le modèle à l’espacement des sondes et à
l’échelle de la carte. Des opérations sont appliquées au MNT afin d’éliminer certains artéfacts
liés aux données brutes. D’autres traitements spécifiques existent, notamment le traitement des
données de réflectivité, nécessaire pour obtenir une mosaïque d’images acoustiques de bonne
qualité. Les modèles de bathymétrie s’intègrent naturellement aux outils SIG développés pour
la gestion et l’analyse des données géophysiques.
Avantages Inconvénients
Sondeur monofaisceau : peu de traitement
pour nettoyer les données. Facile à mettre en Incertitude sur la profondeur mesurée non
place et moins couteux que le multifaisceau. négligeable, mise en œuvre et traitement
des données lourds, coûts peuvent être
Sondeur multifaisceau : exploration du fond élevés. Le sondeur monofaisceau est peu
sur une large bande avec une très grande précis au niveau des grandes profondeurs.
résolution
Coûts
Le coût d’un levé avec un système de sondeur multifaisceaux peut s’élever à environ 10 euros
l’hectare soit 1 000 €/km2 (voire jusqu’à 4 000 €/km2). D’une manière générale, les coûts sont
très variables en fonction des équipements, de la précision requise et des conditions de sites
(forte influence des conditions météorologiques).
but d’estimer l’évolution de la frange côtière (Certain et al., 2011). Les données sismiques
servent pour la cartographie sédimentaire et la reconstitution 3D du sous-sol.
Fréquence du levé
Ces levés n’ont pas vocation à être répétés sur le même site. En effet, les données mesurées
(prismes) n’évoluent pas sur une échelle de temps courte.
Résolution
La résolution verticale (z) est inférieure au mètre (pluri-décimétrique).
Méthodes de traitement
Les méthodes de traitement des données sismiques restent très spécifiques.
Avantages Inconvénients
Diagnostic précis sur les volumes totaux En complément d’autres outils (LiDAR,
constitutifs du disponible sédimentaire (volumes Bathymétrie, granulométrie, etc),
gagnés ou perdus) compétences requises (acquisition,
traitement, interprétation), coût fort
Coûts
Le coût de cette technique est élevé : moyens humains conséquents, coûts du matériel (y
compris le bateau) élevés même en location.
Domaines d’application
Cette méthode s’utilise dans les zones immergées des plages. Elle permet d’étudier l’évolution
des petits fonds et de cartographier les figures sédimentaires, pour étudier les mouvements
sédimentaires sur le fond (rides, sillon, dunes, etc.).
Modes d’utilisation
Ce système permet de donner une cartographie du fond marin dont le but est d’analyser les
modes de transport de sédiments (impact sur la frange côtière). Cette technique permet
également de produire des MNT lorsqu’elle est couplée à un sondeur bathymétrique. Sont ainsi
obtenues, des informations sur la morphologie et la nature texturale du fond. Les nuances de
gris varient : un sédiment dur paraît foncé (ex. : roche) et un sédiment meuble apparaît plus
clair (ex. : vase). Pour calibrer ces nuances de gris, il est nécessaire de coupler le sonar avec la
vidéo sous-marine et la benne à prélèvement qui récupère des sédiments du fond marin. En
effet la vidéo sous-marine permet selon les conditions (profondeur, turbidité…) d’avoir une
observation intermédiaire, mais directe et la benne permet une observation directe des
sédiments d’un ensemble non en place car remanié lors du prélèvement et de la remontée.
Illustration 24: Image après traitement obtenue par le sonar à balayage latéral, effectuée au Sud de l’île
de la Réunion (P. Guennoc et al., 2008)
Fréquence du levé
Pour le sonar, la fréquence d’acquisition peut être annuelle dans certains cas (études
spécifiques), voire occasionnelle (souvent après un événement important). Cependant, il est
recommandé de faire un suivi tous les 10 ans environ (si le site présente des mouvements
sédimentaires importants).
Précision / résolution
La résolution est métrique en planimétrie. La combinaison d’un sondeur multifaisceaux et d’un
sondeur à balayage latéral fournit une bathymétrie précise (quelques décimètres en z) et une
imagerie de haute résolution (pas horizontal de 10 cm).
Méthodes de traitement
Au niveau des traitements, les données morpho-sédimentaires d'imagerie sonar latéral sont
regroupées sous forme de mosaïques. Ces dernières sont interprétées afin de fournir des
cartes de structures sédimentaires qui sont intégrables dans des bases de données. En effet,
en temps réel, les outils informatiques assurent l’acquisition et la sauvegarde des données
(navigation, bathymétrie, imagerie, capteurs d'environnement, etc.). Ceci permet de vérifier leur
qualité. Les traitements en temps différé sont destinés à la correction des données, au calcul de
MNT et à la visualisation cartographique 2D et 3D des fonds.
Avantages Inconvénients
La prospection acoustique des fonds : < à
10m à partir des navires se prête mal à son
utilisation (sécurité, dégradation des
Cartographie acoustique de très haute résolution données restituées), coûts élevés, teintes de
du fond, taux élevé d’informations, bonne qualité gris différentes d’un profil à l’autre, limites
des images dues à des problèmes de distorsion et à des
la morphologie des figures sédimentaires donne problèmes de positionnement du poisson
des indices sur les transports sédimentaires et lorsque les courants sont forts
sur la mobilité du fond haut niveau d’expertise
la qualité des données n’est pas affectée par les possibilité que la marge d’erreur soit
changements de profondeur importante entre observation terrain et
Il permet de cartographier d’autres objets avec données du sonar.
précision (épaves, débris, herbiers, roches, etc.) Pour s'assurer d'une bonne interprétation, il
est nécessaire de calibrer les sonogrammes
par des observations d'images vidéo ou par
prélèvements de sédiments.
Coûts
Les coûts sont relativement élevés pour ce type de levé (système complet : poisson, centrale
d’acquisition, logiciels ; techniciens expérimentés, minimum de traitement). Pour une journée en
mer, il faut compter à peu près 1 500 € pour une acquisition minimale. Les coûts des
traitements des données sont conséquents : ils peuvent être de l’ordre de 10 000 € selon le
degré de traitement et d’interprétation requis. Il faut noter que les fourchettes de prix restent
assez variables et dépendent en grande partie des moyens humains, des traitements des
données et des conditions de sites (forte influence des conditions météorologiques pour les
missions).
Une synthèse des différentes techniques de suivi du littoral est détaillée dans le tableau ci-
dessous.
Les coûts peuvent varier dans le temps et ceux présentés ne le sont qu’à titre indicatif. Ils
correspondent au prix d’acquisition des données ou de l’appareil sans le post-traitement. Le prix
du post-traitement, non-inclus, peut varier considérablement en fonction de l’objectif scientifique
souhaité à atteindre. Les prix n'incluent pas les moyens de locomotion, comme par exemple les
bateaux pour les levés maritimes.
Le littoral guyanais se caractérise par une dynamique morpho-sédimentaire parmi les plus
actives au monde. Son marnage, qui correspond à la différence verticale du niveau marin entre
les plus hautes mers et les plus basses mers, est moyen : 2.50 m (marnage mesotidal18).
18
Données recueillies sur le site du SHOM (Service hydrographique et Océanographique de la Marine). En
comparaison sur la façade Atlantique et en Manche le marnage peut dépasser les 10 m. On parle alors de marnage
macrotidal.
Cette dynamique est loin d’être circonscrite, malgré de nombreuses études récentes, qui ont
montré, que la surface d’un banc de vase est caractérisée par une variabilité topographique
résultant du forçage de la houle et de la liquéfaction des vases (Lefebvre et al. 2004 ; Anthony
et al. 2008, Gensac 2011). Dans les espaces situés entre les bancs de vase, la houle du large
(Nord-Nord-Est) n’est plus amortie sur les fonds vaseux, le littoral n’est donc plus protégé et
tend à reculer jusqu’à l’arrivée d’un nouveau banc. Ainsi, les phénomènes d’érosion se
déplacent dans le temps et l’espace en suivant la progression des bancs de vase d’Est en
Ouest (Illustration 26).
Illustration 26: Système de migration des bancs de vase (Gensac, 2011) adapté par le BRGM
À partir d’images satellites SPOT, Gardel et Gratiot (2005) ont quantifié la migration des bancs
de vase entre 2 à 3 km/an. Ils ont montré que ces taux ont été plus importants pendant la
décennie 1995-2005, probablement dû à un forçage temporel vent-houle plus important.
Une fois le banc de vase installé la mangrove colonise la zone intertidale19, puis disparait
lorsque le banc se décale. La migration des bancs de vase s’accompagne donc de la migration
de la mangrove, bon indicateur de la position du trait de côte.
Le littoral guyanais est sujet aux houles résiduelles des tempêtes se formant dans l’Atlantique
Nord avec des hauteurs significatives20 pouvant atteindre 6 m (De la Torre et al., 2014).
19
La zone intertidale (ou estran) est la partie du littoral comprise entre les limites extrêmes atteintes par les marées.
20
Moyenne des hauteurs du tiers des plus fortes vagues
L’Observatoire du littoral de Guyane créé en 2014, suit l’évolution morphologique des plages
sableuses de trois communes guyanaise : la presqu’île de Cayenne, Kourou et Awala-
Yalimapo.
Les missions de l’observatoire s’articulent autour de deux suivis par an afin de caractériser la
variabilité saisonnière :
- Le premier entre Avril/Mai, lors des forts coefficients de marée où des relevés
topographiques de la plage par DGPS sont réalisés le long de transects préalablement
déterminés ;
- Le second en Octobre/Novembre où les levés topographiques sont de nouveau
effectués et complétés par un levé de la position du trait de côte par DGPS ainsi que par
des relevés bathymétriques à l’aide d’une sonde monofaisceau, monofréquentiel,
positionnée dans la continuité des transects terrestres.
De par la dynamique unique en Guyane et des interactions plage/banc de vase spécifiques au
littoral guyanais, il est nécessaire de suivre et comprendre le milieu, notamment en termes de
variabilité des stocks sableux.
4.2.2.2. Kourou
- la plage de la Cocoteraie, qui s’étend sur 2,5 km de linéaire côtier à l’Ouest (Illustration
28);
- la plage des roches au Sud-Est, qui est constituée d’une succession de plages de sable,
longue de 260 m au maximum, située dans un massif de gneiss.
4.2.2.3. Awala-Yalimapo
- humains car le village de Yalimapo est l’un des plus anciens villages amérindiens de
Guyane;
- environnementaux car la plage des Hattes est un site de ponte de prédilection pour les
tortues marines.
Ces dernières années, le secteur a connu une forte évolution morphologique avec le
déplacement de l’embouchure du fleuve de la Mana. Initialement le fleuve se jetait au niveau de
la plage des Hattes et actuellement l’embouchure est localisée plus à l’Est (Illustration 29).
Afin de suivre ces sites et l’ensemble du littoral guyanais nous pouvons distinguer deux types
de suivi : un régional et un local.
A l’échelle régionale, le suivi par satellite offre la plus grande couverture spatiale. Les images
satellites type SPOT et Formasat-2 renseignent sur la morphologie globale de l’évolution du
littoral. Elles permettent d’avoir le recul suffisant pour comprendre le fonctionnement
morphologique notamment des bancs de vase.
D’autres techniques, comme le LiDAR aéroporté, présente l’intérêt d’effectuer un MNT précis à
l’échelle de la Guyane.
Néanmoins de par la turbidité de l’eau il n’est pas possible d’effectuer un levé LiDAR aéroporté
bathymétrique le long du littoral guyanais. Cependant un couplage d’un levé LiDAR aéroporté
topographique (terrestre) avec une campagne bathymétrique, permettrait de réaliser un MNT à
l’interface entre la terre et la mer (Litto 3D).
Pour comprendre la variabilité et les interactions à l’échelle d’une plage, il est nécessaire de
faire un suivi local sur les sites définis comme sensibles. Le choix des techniques de suivi se
fera en fonction des objectifs scientifiques, eux-mêmes orientés par: la fréquence des levés, la
précision, le budget et la délimitation du secteur.
La suite de ce paragraphe compare les différentes techniques de suivi en fonction d’un objectif
déterminé.
Caméra : l’avantage des caméras est la possibilité de faire un suivi haute fréquence. En effet
les caméras permettent de suivre l’évolution topographique de la plage avant, pendant et après
le coup de mer. Ce système d’acquisition permet de créer avec précision un MNT d'ordre
centimétrique. Il est intéressant d’installer des caméras sur les plages sableuses longues et
linéaires comme par exemple à Kourou ou sur la plage de Montjoly à Cayenne, où il y a un
accès facile au réseau électrique de la ville pour brancher les caméras et l’ordinateur
d’acquisition. Il est plus difficile d’en installer sur la plage d’Awala-Yalimapo où le réseau est
moins accessible. Les inconvénients de ce système sont le temps de post-traitement ainsi que
la couverture spatiale restreinte.
Time lapse : le développement des outils de traitement d’images est encore en cours dans le
cadre de l’élaboration de MNT. Les appareils photos en time lapse sont des appareils beaucoup
moins coûteux que les caméras, ils sont d’une assez bonne précision et permettent de suivre la
topographie. Ce système peut être par exemple adéquat au niveau des anses de Cayenne ou
de la plage de Montabo, car plus la plage est fermée plus le recouvrement de l’image se fera
sur l’ensemble de la plage. De plus au niveau des anses les points fixes repérés par les monts
permettent de calibrer le levé. Cet outil, comme pour le suivi par caméra, permet d’avoir une
idée de la topographie avant, pendant et après le coup de mer.
LiDAR aérien : le LiDAR aérien est une technique qui est lourde et souvent mise en place par
les services de l’Etat. Cette technique reste une des meilleures pour déterminer la topographie
de la plage, et donc réaliser un MNT, à la meilleure résolution. Les LiDAR terrestres (TLS) ou
sur drone représentent des alternatives d’avenir pour une utilisation sur des secteurs plus
restreints.
Photo aériennes : l'acquisition de photos aériennes via les drones ou ULM, est une technique
présentant un bon rapport qualité prix, pour réaliser les MNT. L’avantage par rapport au DGPS
et aux caméras est sa rapidité d’acquisition et la possibilité de couvrir de grande distance
(même si les distances sont plus petites que celles couvertes par un LiDAR). Par rapport au
LiDAR, les levés par drones présentent la possibilité de réaliser des MNT à une fréquence plus
élevée et sur des zones plus petites. L’inconvénient de cette technique par rapport aux levés
par DGPS est le temps de post-traitement qui peut être conséquent.
Cartographie des fonds marins
Sonar à balayage latéral : le sonar est la technique qui détermine la nature des fonds marins.
Couplé à une bathymétrie fine, cet outil participe à la compréhension du fonctionnement des
déplacements des stocks de sables dans les hauts fonds.
LiDAR & Caméra : ces deux techniques ne sont pas adaptées au contexte de la Guyane à
cause de la turbidité de l’eau qui arrête les rayons incidents.
DGPS & Repère de terrain : ce sont les outils les plus couramment utilisées. Ce sont des
méthodes robustes et fiables qui permettent d’avoir un retour sur les indicateurs de la position
du trait de côte souvent une à deux fois par an. De même que pour les MNT, la limite de ces
outils est la distance à parcourir sur la plage. Elles sont adaptées pour tous les types de littoral
présents en Guyane.
Photos aériennes : les prises aériennes permettent de couvrir une plus grande distance
qu’avec le DGPS et elles sont adaptées pour toutes les plages guyanaises. Le temps
d’acquisition des images aériennes par drone est plus rapide que celui obtenu par DGPS. Par
contre le temps de post-traitement est plus lourd que celui nécessaire aux données acquises
par le DGPS.
Caméra & appareil time lapse : le suivi haute fréquence est adéquat pour les secteurs
présentant une grande variabilité spatiale et temporelle. Il permet d’avoir un suivi des
indicateurs de la position du trait de côte en temps réel, notamment juste après les coups de
mer permettant d’estimer leurs impacts réels sur le site d’étude. Le temps de post-traitement est
plus lourd que celui nécessaire aux traitements des données de DGPS et des photos
aériennes.
Les ouvrages de protection nécessitent une surveillance particulière pour comprendre leur
impact sur leur environnement. Notamment en Guyane où il n’existe pas de retour d’expérience
pour des ouvrages installés dans un milieu de dynamique de banc de vase. Pour le moment les
principaux ouvrages installés sur le littoral guyanais sont : des enrochements, des « boudins »
©Stabiplage, et des digues de protection.
Plusieurs collectivités réfléchissent à la volonté de développer ces types d’ouvrages. Il est donc
recommandé d’incorporer lors de la décision d’installation, un plan de suivi des impacts
potentiels sur le secteur.
Caméra : elles restent l’une des techniques les plus performantes dans le cadre du suivi
d’ouvrage. Elles permettent de recueillir de diverses et multiples informations (suivi haute
fréquence, morphologie, position du trait de côte, hydrodynamisme, etc.). Son coût est élevé
par rapport aux autres techniques mais peut être réduit s’il y a une mutualisation de l’opération
ou une sous-traitance à une équipe spécialisée.
Images satellites : les images satellites donnent un bon aperçu entre deux dates données, de
l’évolution morphologique à une échelle plus grande que celle des ouvrages.
Photos aériennes : la réalisation de MNT via des photos aériennes obtenues par drone, ULM
ou avion, est un bon moyen pour suivre avec un maillage fin la variabilité du milieu. De plus il
est aisé d’étendre les levés aux zones adjacentes à l’ouvrage.
4.3. SYNTHESE
Concernant les côtes guyanaises, les levés déjà effectués dans le cadre de l’Observatoire
littoral, à savoir les levés des profils topo-bathymétriques et ceux de la position du trait de côte,
permettent d’avoir un suivi régulier et fréquent (2 fois par an).
Il est recommandé de poursuivre ces levés, qui constituent une base de données nécessaire à
la compréhension globale du littoral. De plus couplés à d’autres outils de suivi, ils permettent de
calibrer les indicateurs de la position du trait de côte. C’est le cas par exemple avec l’acquisition
d’images aériennes par drone, qui ont besoin d’être couplées avec des outils terrestres
(DGPS,…) pour calibrer et géoréférencer les photos obtenues avant d’être analysées.
Il est également recommandé de continuer les suivis effectués avant et après un événement
énergétique (fortes marées, houles, tempêtes, etc.), afin de quantifier l’impact du coup de mer.
Les suivis (profils, trait de côte) de la côte naturelle sont mis en place s’il y a lieu aux abords
des ouvrages afin d’analyser les avancés et reculs ainsi que l’impact sur la dérive littorale. Il est
important d’effectuer ces études d’impacts notamment sur les milieux adjacents à l’ouvrage
pour planifier les futures interventions.
4.3.2. Tableau synthétique des outils de levés pour le suivi du trait de côte
Le tableau suivant (Illustration 30) retrace les différentes techniques et leurs applications
potentielles sur le littoral guyanais.
Techniques de Indice
Types Echelle Justifications
suivi d'applicabilité
Repère de Ces techniques sont déjà en cours sur l’ensemble du littoral, elles
Local Fort
terrain permettent d’obtenir une précision centimétrique. Le DGPS est très
utile pour suivre des profils, et pour caler les autres outils de
DGPS Local Fort mesures. Pour élaborer un MNT, il est souvent utile de le monter sur
un véhicule motorisé afin de réduire le temps d’acquisition.
GPS Local Faible Moins précis que le DGPS.
Présente l’inconvénient de ne pas faire de mesure géoréférencée
Théodolite Local Modéré directement mais peut être utile sous couvert végétal lorsque le GPS
ne passe pas.
Recommandé sur des espaces restreints où l’apport de la 3D est
Scaner 3D ou
Local Modéré à fort significatif (suivi de la plage des Roches et de son boudin en
LiDAR terrestre
Terrestre géotextile à Kourou par exemple).
Peu coûteux et permet de remettre chaque mesure dans un
Suivi photo au
Local Modéré contexte, utile d’un point de vue qualitatif. Il est déjà en cours tout
sol
le long du littoral guyanais.
-Très performant pour un suivi à haute fréquence pour les zones
Modéré à Fort
présentant des forts enjeux (Cayenne et Kourou).
Caméra Local (selon le cas
-Difficultés pour l’installation sur Awala. Le post-traitement n’est pas
de figure)
à négliger dans le montage de projet.
Utile au niveau des anses de Cayenne car possibilité de couvrir toute
la plage comparé à des plages linéaires. Il est également plus facile
Time lapse Local Modéré à Fort
de trouver des objets fixes nécessaires à l’orthorectification de
l’image au niveau des anses.
Facile à mettre en œuvre possibilité de suivre le déplacement du
Régional
stock sableux en comparant les MNT, obtenus après traitement.
Photos aérienne (avion) et/ou Fort
Utilisable sur l’ensemble du littoral. Prix variable en fonction de la
local (drone)
Aérien/Spatial technique utilisée (drone, avion, ULM…).
Régional LiDAR bathymétrique impossible à réaliser en Guyane en raison de la
LiDAR topo-
(avion) ou Fort turbidité de l’eau. En revanche, le LiDAR aéroporté terrestre, malgré
bathymétrique
local (drone) son coût élevé, est recommandé pour l’élaboration de MNT.
Techniques de Indice
Types Echelle Justifications
suivi d'applicabilité
Nécessité de compétences élevées pour le traitement et
Image CASI Régional Faible
interprétations des données. Coût assez élevé.
Les images satellites renseignent sur la position des bancs de
Images SPOT
vases. Elles permettent aussi de suivre la mobilité du trait de
et FORMASAT- Régional Fort
côte. Par contre elles ne traversent pas le couvert végétal ni la
Aérien/Spatial 2
mangrove.
Imagerie Données se rapprochant de celles de SPOT et FORMASAT2
Régional Modéré
Pléiades avec une excellente résolution spatiale (50 cm).
Imagerie radar Image peu coûteuse, s’affranchit du couvert végétal et des
Régional Fort
SAR nuages. Néanmoins la photo-interprétation est délicate.
Ces techniques, notamment celle du sondeur monofaisceau,
Echosondeur permettent d’obtenir la bathymétrie d’un site. Elle est déjà
monofaisceau utilisée sur l’ensemble des sites du littoral et reste la
Local Fort
et technique la plus robuste à ce jour.
multifaisceau Pour les faibles profondeurs présentes le long du littoral, il est
inutile d’utiliser un sondeur multifaisceau.
Maritime
Echosondeur Permet de déterminer la profondeur du substratum. De par la
sismique Local Modéré faible évolution du milieu, il n’est pas nécessaire d’effectuer
réflexion un suivi mais simplement une campagne de référence.
Sonar à Cartographie des fonds marins donc informations sur le transit
balayage Local Fort sédimentaire. Technique à développer et applicable sur
latéral l’ensemble du littoral guyanais.
Illustration 30: Tableau de synthèse des outils de levés pour le suivi du littoral guyanais
- Suivi régional :
A l’échelle de la région, il est recommandé d’utiliser les images satellites. Ces techniques
couvrent de grandes distances, renseignent sur la position du trait de côte à un instant donné et
permettent d’obtenir l’évolution et la morphologie des bancs de vase.
- Suivi local :
Presqu’île de Cayenne
Des levés par sonar sont prévus dans le cadre de la convention 2016-2017 de l’Observatoire de
la dynamique côtière de Guyane. Ils renseigneront sur la nature des fonds et des différents
transits sédimentaires. Les études effectuées en 2017 permettront d’estimer la fiabilité du
modèle et la pertinence des levés.
A cause de leurs petites tailles, l'évolution morphologique des anses de Cayenne sont difficiles
à suivre à l'aide des techniques de suivis conventionnels. Par contre sur l’ensemble de la zone,
il serait envisageable de faire des études par photogrammétrie, notamment avec des photos
aériennes acquises via des drones, qui permettraient de déterminer la position du trait de côte.
Sur la plage des Salines (anse de Montjoly), un système ©Stabiplage va être installé. Il est
primordial qu’avec cet ouvrage de défense un suivi particulier sur ce secteur soit effectué pour
permettre un retour d’expérience et une meilleure compréhension de son impact sur le milieu.
Sur ce type d’ouvrage plusieurs techniques sont recommandées :
- le LiDAR terrestre (TLS), qui permettrait d’avoir un rendu avec une précision au
millimètre de la topographie de la plage ;
- la caméra vidéo ou le système time lapse, qui entraîne un suivi haute fréquence à une
grande précision de l’évolution du trait de côte.
Ces deux suivis doivent être couplés à un suivi plus large (suivi par DGPS, levés par drones ou
images satellites) pour permettre de comprendre l’impact de l’ouvrage sur les secteurs
adjacents.
Kourou
Dans le cas de Kourou, la plage étant en zone urbanisée il est envisageable d’effectuer un suivi
par caméras, qui seraient reliées directement au réseau de la ville. Ce suivi haute fréquence
permettrait d'étudier la variabilité morphologique de la plage et l’hydrodynamisme local.
Awala-Yalimapo
Sur le secteur d’Awala-Yalimapo, comme pour les autres sites, il est recommandé de suivre
l’évolution aussi bien bathymétrique que topographique, en continuant les levés déjà effectués
et en les complétant avec des levés d’imageries aériennes ou avec un suivi par LiDAR terrestre.
Des imageries des fonds marins, couplés avec de la sismique permettraient de mieux
comprendre le fonctionnement morpho-sédimentaire du secteur. Dans le cadre du projet
MORPHOMAR piloté par le BRGM, en partenariat avec le CNRS, des levés par sonar à
balayage latéral et des profils sismiques seront réalisés en Octobre 2016.
5. Conclusion
Dans le cas de la Guyane, les données issues du suivi mis en place constituent une base de
données solide. Cette base peut être complétée en fonction des besoins évalués et des enjeux,
par d’autres techniques de suivi, notamment :
- sur le secteur de Kourou: vu la position urbaine et les enjeux en place il est intéressant
d’installer un suivi haute fréquence par caméra ;
- sur le secteur de la presqu’île de Cayenne: au niveau de l’ouvrage de protection qui va
être installé, il est recommandé de suivre l’évolution de la plage à l’aide du LiDAR
terrestre (TLS) ou bien à l’aide d’un suivi haute fréquence, en le couplant avec un suivi
plus large pour analyser l’impact de l’ouvrage sur ces zones adjacentes ;
- sur le site d’Awala-Yalimapo: une étude, pilotée par le BRGM en partenariat avec le
CNRS, effectuera des levés sismiques, des levés au sonar à balayage latéral ainsi
qu’une bathymétrie fine pour comprendre le fonctionnement morphodynamique et
hydrodynamique face à la plage des Hattes. Ces résultats apporteront des données
pertinentes dans la compréhension du secteur, toutefois il est recommandé de
pérenniser ces levés dans le temps.
Enfin, sur l’ensemble du littoral guyanais, les techniques par analyses d’images satellites
présentent un fort intérêt car elles permettent de suivre, entre autre, l’évolution des bancs de
vase. L’acquisition de photographies aériennes, est également recommandée pour l’ensemble
du littoral, car c’est un outil efficace dans l’élaboration de Modèles Numériques de Terrain.
Par ailleurs, au sein du BRGM Guyane, un sonar à balayage latéral et un système de sismique
réflexion ont été acquis grâce au financement Shell. Le premier renseigne sur la nature des
fonds marins. S’il est couplé avec un suivi bathymétrique, il est possible de suivre l’évolution en
surface de la morphologie des fonds. Le second permet de positionner verticalement les
différentes couches sédimentaires et donne ainsi un référentiel sur le stock sableux disponible
en profondeur. Il est recommandé de faire ce type de suivi le long des sites, qui connaissent
une forte évolution dynamique comme par exemple Kourou, pour comprendre l’interaction entre
les hauts fonds et la plage et ainsi analyser la variabilité du stock sableux.
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