PROJET DE MISE EN PLACE D’UNE EXPLOITATION MIXTE COMPTANT 200ha
DE MAÏS, 10ha DE POIVRE BLANC ET 10ha DE PALMIER A HUILE DANS LA
REGION DE L’EST CAMEROUN.
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ETUDE AGRO-ECONOMIQUE ET JUSTTIFICATION DU PROJET
Le maïs st une des trois graminées les plus cultivées dans le monde. Ses grains servent
à l’alimentation de l’homme en épis frais ou en semoule et des animaux. L’amidon extrait
industriellement des grains sert à préparer des bouillies pour enfants, des biscuits, de la bière,
etc…
❖ Justificatifs
Les principaux critères de sélection du maïs
Productivité
Adaptation du cycle
L’architecture de la plante
La résistance à la verse
Tolérance vis-à-vis des parasites
❖ Culture
Dans cette zone, les conditions de culture su maïs sont assez variées ;
- En plein champ, la culture pure est assez répandue, mais on rencontre le plus souvent le
maïs en association avec d’autres espèces. C’est en association avec les cultures
industrielles que le maïs bénéficie des techniques les plus perfectionnées.
La densité de peuplement optimale est généralement comprise entre 40 000 et 60 000 plants
à l’hectare.
Le poids de semences est de l’ordre de 15 à 25kg/ha. En cas de semis en poquets, mettre 3-
4 graines ensemble et démarier à une plantule. En cas de semis en ligne, mettre un grain tous
les 8-10cm. La valeur optimale de la densité dépend notamment :
• De la variété utilisée ;
• Des conditions d’alimentation hydrique ;
• Du niveau de fertilité du sol.
Une lutte efficace contre les mauvaises herbes constitue une des conditions essentielles de
la réussite de la culture. Les sarclages devront être superficiels de façon à ne pas léser le système
radiculaire de la plante et l’usage des engrais reste indispensable.
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❖ Rendement
Il est possible d’obtenir 500 à 800kg/ha en culture traditionnelle.
Dans les conditions optimales, on atteint 6 à 7t/ha en culture irriguée et 3 à 4t/ha en culture
pluviale.
❖ Récolte
Le maïs n’est jamais récolté sec : sa présence sur la rafle, toujours plus humide que le grain,
empêche son humidité de descendre jusqu’à 12%, taux nécessaire à une bonne conservation.
Le grain devra donc nécessairement être séché. On peut récolter soit les épis, soit les grains.
❖ Séchage
Les épis sont séchés au soleil, si possible démunis de leur spathe (dans les zones où la récole
se fait en saison sèche). Lorsque la récolte est réalisée au cours d’une période pluvieuse,
l’utilisation des séchoirs est recommandé. Le crib peut être employé, sa chaleur dépend de
l’humidité de l’air et de la ventilation.
❖ Fiche technique de la production de maïs dans la région de l’Est Cameroun
Choix du site
Préparation du terrain
Pour la région de l’Est, zone forestière à pluviométrie bimodale, la préparation de terrain
se fait entre février et mars pour la première campagne puis entre juin et juillet pour la deuxième
campagne. Il s’agit du défrichage, andainage, brulis, dessouchage, piquetage et confection des
poquets. Toutefois, la production peut avoir lieu tout au long de l’année en cas d’irrigation.
Choix de semence et semis
Pour des raisons de conformité aux conditions climatiques, édaphiques et de satisfaction
de la clientèle, la semence à utiliser est l’hybride CMS 8704 ayant un cycle de 110jours.
Le semis doit avoir lieu entre mi-mars et mi-avril pour la première campagne, entre mi-août et
début septembre pour la deuxième campagne.
Entretien de la culture
Les opérations d’entretien se pratiquent par sarclage, buttage ou sarclo-buttage comme suit :
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• 1er sarclage : 3 semaines après le semis/ 2 semaines après la levée
• 2ème : 1 mois après le 1er
• 3ème : 3 semaines après le 2ème
Fertilisation
La fertilisation peut être soit minérale ou organo-minérale
• Fertilisation minérale : utilisation soit du 20-10-10 ou du 14-24-14 + urée en fonction
des résultats d’analyse de sol.
• Fertilisation organo-minérale : en plus de l’engrais minérale choisi, on peut ajouter la
fiente de poule comme amendement organique.
Protection phytosanitaire
Le traitement des plants se fait aux insecticides-fongicides, aux insecticides ou aux fongicides.
• Effectuer un traitement préventif 2 semaines après la levée au mélange insecticides-
fongicides
• 2ème traitement après le deuxième sarclo-buttage
• Traiter éventuellement les plants le nombre de fois que les attaques sont observées.
Tableau 1 : Planning des activités de la première campagne de production
Activités Mois Période
Préparation du terrain Janvier-mars 3mois
Piquetage Mars 1mois
Semis Mi-mars – mi-avril 1mois
Sarclage / 2 semaines après la levée
Sarclo-buttage / 1 mois après le sarclage
Fertilisation / 3 épandages d’une semaine
chacun
Traitement phyto / 2 traitements préventifs
d’une semaine chacun
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Récolte Juillet – Août 1mois
Tableau 2 : Gestion de ma main d’œuvre ouvrière
Activités Périodes Main d’œuvre/jr/ha
Défrichage 1 mois 6HJ
Andainage et brulis 1 mois 6HJ
Labour 1 mois 8HJ
Piquetage 1 semaine 4HJ
Semis 1 mois 6HJ
Sarclage 2 semaines 8HJ
Sarclo-buttage 2 semaines 8HJ
Fertilisation 1 semaine 4HJ
Traitement phyto 1 semaine 3HJ
Récolte 1 mois 6HJ
Tableau 3 : Gestion des fertilisants
Fertilisants Densité de Densité sur Quantité / ha Quantité
maïs/ha 200ha /200ha
Fiente de poule 50 000 plants 25 sacs 5000
14-24-14 50 000 plants 3 sacs 600
Urée 50 000 plants 3 sacs 600
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Tableau 4 : Gestion des produits phytosanitaires
Type de Mode de Produit Matière active Dosage Dosage /ha
traitement traitement /pul
Phyto Pulvérisation Pyriforce Chloropyriforce- 300ml 2L
600g/l ethyle
Phyto Pulvérisation Cypalm Cypermethrine 300ml 2l
200EC
Phyto Pulvérisation Mancozèbe Manèbe 100g 2Kg
Tableau 5 : Etude financière
Compte d’exploitation prévisionnel
Besoins Quantités Coût unitaire Coût total
Pulvérisateur 40 30 000 1 200 000
Machettes 30 2500 75 000
Limes 30 1500 45 000
Dabas 20 4000 80 000
Houes 50 2500 125 000
Seaux 40 1000 40 000
Fut plastique 20 10 000 200 000
Décamètre 10 2500 25 000
Ficelles 20 2500 50 000
Balance 3 4000 12 000
EPI 40 8000 320 000
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Semences 25 000kg 800 20 000 000
Fientes 5000 sacs 2000 10 000 000
14-24-14 600 sacs 30 000 18 000 000
Urée 600 sacs 30 000 18 000 000
Pesticides // // 1 000 000
Sacs 5000 sacs 500 2 500 000
Brouettes 40 30 000 1 200 000
Total 1 // // 72 872 000 F CFA
Tableau 6 : Besoins en main d’œuvre pour la production
Besoins Quantité Coût unitaire Coût total
Analyse du sol // 15 000 //
Défrichage 200ha 30 000 6 000 000
Andainage et brulis 200ha 10 000 2 000 000
Labour 200ha 15 000 3 000 000
Piquetage 200ha 10 000 2 000 000
Semis 200ha 10 000 2 000 000
Suivi, entretien, 30 ouvriers 50 000/mois 1 500 000*4 mois=
récolte et stockage 6 000 000
Communication 4 mois 20 000 80 000
Total 2 // // 21 080 000
Total charges (1 +2) 93 952 000 F CFA
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Imprévu (10% // // 9 395 200 F CFA
total)
Total 103 347 200 F CFA
investissement
Tableau 7 : Réalisation des ventes
Quantité attendue Quantité attendue Coût de vente/Kg de Recette totale
en épis égrenée graines attendue
1200t/200ha 1140t/200ha 250 F CFA 285 000 000 F CFA
Conclusion
Pour l’installation d’une exploitation de maïs sur une superficie de 200hectare, il faut
prévoir un investissement moyen de 103 347 200 F CFA. Toute chose étant égale par ailleurs,
il sera possible d’avoir après la commercialisation de la récolte, une recette de 285 millions,
faisant ainsi un profit net de 181 652 800 F CFA lors de la première campagne. Ce profit net
étant supérieur à l’investissement de départ, il sera possible de financer totalement une
deuxième campagne. Ceci nous ramène donc à un bénéfice net de 78 305 600 F CFA.
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Installation d’une plantation de poivre blanc sur 10ha
Itinéraire technique de la production du poivre blanc
L’origine des poivriers cultivés dans la région de Penja (une zone du Cameroun
reconnue pour son terroir volcanique) est indéterminée, mais il est admis que le poivrier a été
introduit au Cameroun en provenance du Cambodge, de la République Démocratique du Congo
et de l’Inde, respectivement par les premiers planteurs allemands et par la suite par des planteurs
français et la Société agricole Cameroon Development Corporation (CDC). Ce sont les
descendants de ces divers cultivars qui sont utilisés de nos jours pour produire le « poivre de
Penja », qui se décline en poivres vert, rouge, noir, et blanc, selon le stade de maturité à la
récolte et les procédés de transformation. Le calendrier des opérations culturales de pré et post
récolte inhérente à la production du poivre de Penja sont indiquées dans le tableau ci-dessous.
Tableau 8 : Calendrier des opération culturales
Ja Fe Mar Avri Ma Jui jui Aoû Se Oc No De
n v s l i n l t p t v c
Multiplication du
matériel végétal
Conduite de la
pépinière
Mise en place des
tuteurs
Mise en place des
poivriers
Taille des plantes
Désherbage
Fertilisation
minérale
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Contrôle des
nuisibles
Récoltes
Rouissage/trempa
ge
Blanchiment
Séchage
Conditionnement
Stockage
Mise en champ des plants de poivriers
La plantation des poivriers doit se faire lorsque le sol est humide, mais non saturé d’eau,
afin de donner aux jeunes plants ayant au moins six feuilles et des racines bien développées le
temps maximum pour s’adapter aux conditions du champ avant le début de la saison sèche
suivante. Dans la région de Penja, cette période se situe entre les mois d’avril et mai. Pour une
bonne réussite du verger, les recommandations suivantes doivent être exécutées :
• Réduire progressivement l’ombrage au-dessus des pépinières avant la plantation
au champ afin que les jeunes plants s’acclimatent à la lumière directe ;
• Le bord du trou de plantation doit être éloigné de 15 à 20 cm de la base du
tuteur ;
• Le trou de plantation doit avoir une dimension d’au moins trois fois le diamètre
du sachet en plastique ;
• Le trou de plantation doit être suffisamment profond pour accueillir les longues
racines sans les plier ou sans les déformer ;
• Mettre dans le trou au moment de la plantation, de la matière organique bien
décomposée ;
• Ne pas briser le cylindre de sol en le sortant du sachet en plastique ;
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• Prendre des précautions pour sortir le plant du sachet (couper avec un outil
aiguisé le sachet de polyéthylène du haut vers le bas, et en travers du bas) ;
• Planter un à deux plants bien développés à la base de chaque tuteur, et les
incliner légèrement vers le tuteur ;
• Remettre le sol sorti du trou uniformément et fermement autour du jeune plant ;
• Butter la base des plants après la plantation, afin d’éviter que l’eau stagne.
Taille des tuteurs et des poivriers
La taille concerne aussi bien les tuteurs que les poivriers. La taille a une incidence
positive sur le développement harmonieux et sur l’aspect sanitaire des plantes.
Taille des tuteurs :
• La taille doit se faire au moment de la floraison du poivrier (avril/mai), et en
juillet/ août pour éviter l’excès d’ombrage lorsque le temps est surtout couvert,
juste avant le début de la récolte pour aider la maturité des baies.
• Il faut cependant évaluer l’importance de cette taille en fonction de la
pluviométrie de l’année afin de réguler les besoins d’ombrage, pour lutter contre
l’évapotranspiration.
Taille des poivriers :
• Permet de sélectionner et contrôler trois tiges principales grimpantes.
• Permet d’enlever les nœuds « aveugles » (n’ayant ni branches, ni feuilles).
• Permet de donner à la jeune plante la forme qui lui permet de mieux se
développer après élimination des tiges grimpantes excédentaires.
Désherbage/Buttage/Mulching
Bien que les adventices constituent un réservoir pour les ennemis de la culture et entrent
en compétition avec les plantes par rapport aux éléments minéraux et à l’eau contenue dans le
sol, le désherbage total de la parcelle entraine un dessèchement de la couche arable du sol,
préjudiciable à la croissance des plantes, ainsi que la destruction des organismes utiles pour la
décomposition des végétaux en humus. L’élimination mécanique des adventices est
recommandée lorsque les conditions de culture le réclament (désherbage autour de la base de
chaque plant, à la main, sur un cercle de 0,75 m de diamètre pendant la saison des pluies et
élimination des herbes de haute taille contenues dans les interlignes). L’utilisation des
herbicides doit se faire avec prudence, en respectant les consignes d’application.
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Le buttage est recommandé pour encourager le développement des racines, surtout là
où la couche arable n’est pas profonde et où le sol recouvrant les racines superficielles peut
facilement être lessivé durant les fortes pluies. Le mulching (ou paillage) est avantageux, à la
fois pour couvrir et protéger le sol, et pour ralentir la croissance des adventices.
La fertilisation :
Les apports en éléments nutritifs à la plante peuvent se faire à l’aide de matières
fertilisantes organiques ou minérales. Le poivrier est une plante exigeante en matières
organiques, telles que le compost de matières végétales, les fientes de volailles et fumiers, les
déjections de bœuf bien décomposées. La fertilisation minérale doit être objectivée en fonction
des besoins en éléments minéraux de la plante relevés :
• Sur base de l’analyse du sol ou foliaire ;
• Sur base des besoins nutritionnels de la plante.
• Note : l’expérience a démontré qu’un hectare sain de poivriers sur pied, en
production de croisière, peut prélever du sol près de 225 kg de N, 31 kg de P2O5,
224 kg de K2O, 67 kg de CaO et 22 kg de MgO, ce qui peut être servir de base
de raisonnement de la fertilisation minérale dans la production du poivre.
La récolte
La récolte est manuelle afin de définir le stade de maturité.
Stade de maturité pour le poivre blanc : les grappes doivent être entièrement à maturité,
avec une ou deux baies commençant à devenir orange ou rouge.
Séchage du poivre
Les producteurs ne pouvant avoir accès à des aires cimentées de bonne qualité, peuvent
sécher leur poivre de façon uniforme sur des nattes tissées en fibre végétale, ou sur des bâches
plastiques tissées, permettant une circulation de l’air sous les grains. Par contre, les bâches
plastiques type film continu sont interdites parce qu’elles ne permettent pas ce processus de
ventilation d’air sous les grains. Il est conseillé de remuer et retourner continuellement le poivre
étalé pour permettre pour s’assurer que le séchage se fait uniformément, de façon à réduire la
quantité d’humidité du produit fini à moins de 10%. Un matériau noir est recommandé car il
absorbe plus la chaleur et donc accélère le séchage. Il est important d’ériger une clôture autour
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de l’aire de séchage, pour empêcher les animaux domestiques d’y accéder, car ils peuvent
contaminer le produit qui sèche.
Le séchage du poivre au soleil est un élément constitutif du poivre de Penja, il est donc
obligatoire ; néanmoins, et de manière exceptionnelle, lorsque les conditions climatiques
rendent cette opération impossible, le séchage par des séchoirs est autorisé.
Tri des baies
Après le processus de séchage, le poivre blanc, doit être nettoyé, trié et tamisé
manuellement ou mécaniquement pour le débarrasser de la poussière, des débris de péricarpe,
et des impuretés qui auraient pu le souiller durant le processus. Un dernier tri manuel permettra
de prélever les baies décolorées, cassées ou gâtées.
Stockage
Après le tri, le poivre doit être immédiatement emballé dans des sacs neufs - soit en jute
(recommandé), soit en polypropylène - et entreposé dans des magasins propres, bien aérés, et
sur des palettes pour le préserver de toute reprise d’humidité.
Etude financière
Tableau 9 : Compte d’exploitation prévisionnel
1-Préparation du terrain et mise en place
Désignation Quantité Coût unitaire (Fcfa) Coût total (Fcfa)
Défrichage et 10ha 30 000 300 000
nettoyage
Piquetage 10ha 10 000 100 000
Trouaison 25000 125 3 125 000
Analyse du sol 15 000 //
Mise en champ des 25000 100 2 500 000
plants
Sous-total 1 6 025 000
2-Inputs nécessaires
Fientes de poules 150 2 000 300 000
Matériel végétal 25000 500 12 500 000
Engrais // // 1 000 000
Sous-total 2 13 800 000
3-Frais d’entretien
Suivi // 50 000/mois //
Sous-total 3 //
4-Frais divers
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Pesticides // Forfait 500 000
Deca 3 2 500 7 500
Pulvérisateur 5 30 000 150 000
Sceaux 10 1 000 10 000
Machette 5 2 500 12 500
Houe 10 2 500 25 000
Plantoir 10 2000 20 000
Sous-total 4 725 000
Coût total de réalisation 20 550 000 F CFA
Imprévu 10% 2 055 000 F CFA
TOTAL = 22 605 000 FCFA
Si le système de production est bien pris en charge, il est possible d’avoir un rendement
moyen de 1,5t/ha de poivre. Ce qui nous donne un rendement attendu de 15t/10ha.
En prenant le prix de de vente d’un kilo de poivre blanc à 3000 F CFA, nous aurons dès
la première année de production, une recette de vente équivaut à 45 000 000 F CFA, nous
faisant ainsi un net profit de 22 395 000 F CFA.
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Mise en place d’une exploitation de palmier à huile sur une superficie
de 10ha
Acquisition du matériel végétal
Le matériel actuellement utilisé au Cameroun est un hybride appelé « tenera »; il est
précoce (entrée en production dès la troisième année après la mise en place) et très productif
(rendement moyen: 20 tonnes de régimes à l'hectare).
Les plants plantables s'obtiennent après 8 à 10 mois de pépinière. Pour un hectare de
pépinière il faut 200 graines germées pour tenir compte des déperditions en cours d'élevage.
Choix du site
• Le terrain doit être exempt de tout litige foncier qui pourrait empêcher
l'exploitation permanente et durable de la palmeraie.
• Retenir les terrains plats ou à faible pente « 15%). Les terrains à forte pente sont
à éliminer.
• Retenir les sols meubles et profonds.
Les sols hydromorphes peuvent être utilisés à condition que l'eau n'y reste pas en permanence
ou qu'ils fassent l'objet d'aménagements spéciaux.
Sols à éviter : - sols trop sableux ou trop argileux
• Sols gravillonnaires ou latéritiques
• Sols de terrains marécageux avec de l'eau en permanence
Préparation du terrain
En zone de forêt
• Eliminer le sous-bois à la machette (arbustes, herbes et lianes) en coupant les
arbustes le plus près possible du sol (30 à 50 cm) ;
• Abattre les gros arbres à la hache ou à la tronçonneuse ;
• Découper la végétation tombée au sol à la hache ou à la tronçonneuse ;
• Faire un brûlage contrôlé quand la végétation est bien sèche.
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Sur friche et jachère
• Eliminer à la machette les arbustes, les hautes herbes et les lianes.
• Faire un brûlage contrôlé quand la végétation rabattue est bien sèche.
• Sur ancienne plantation (café, cacao, palmier ...)
• Couper les anciens plants à la machette (café et cacao) ou au ciseau (palmiers) ;
• Faire un brûlage contrôlé quand la végétation est bien sèche.
Dans le cas des palmiers, il faut couper les palmes afin d'accélérer le dessèchement et
faciliter le brûlage.
Mise en place et entretien de la plante de couverture
La plante de couverture recommandée est Pueraria phaseoloïdes, une légumineuse
rampante.
Mode de semis
Semer les graines en poquets, c'est-à-dire dans des petits trous faits à la daba ou à l'aide
du bout de la machette ou même à l'aide d'un morceau de bois. Ces trous sont distants les uns
des autres d'environ 1 m (un pas dans tous les sens).
Quantité de graines
• Par poquet : 5 à 10 graines
• À l’hectare :
• Nouvelle création : 10 kg de graines - replantation : 5 kg de graines
Eviter le semis à la volée, surtout sur les terrains en pente. Un semis de densification
doit être fait si la levée n'est pas satisfaisante.
La plante de couverture lève 2 à 3 semaines après le semis et met 6 à 9 mois pour couvrir
le sol.
Au cours des six premiers mois de végétation, faire un sarclage sélectif qui élimine les
mauvaises herbes et épargne la plante de couverture.
Une fois le pueraria bien installé, éviter de le détruire au cours des rabattages à la
machette.
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Piquetage et trouaison
Le piquetage permet de définir les emplacements des plants de palmier à l'aide de
piquets.
Dispositif
Les piquets sont placés en triangle équilatéral (quinconce) de 9 m de côté.
• Distance entre 2 lignes : 7,8 m
• Distance entre 2 palmiers sur la ligne de plantation : 9 m
Ce dispositif permet d'avoir une densité de 143 pieds à l'hectare.
Pour faire un bon piquetage et avoir une belle plantation avec des plants bien alignés, il
faut solliciter l'assistance de l'encadreur.
Dans la pratique, un gabarit fait de cordeau, ayant la forme d'un triangle équilatéral muni
d'un anneau métallique à chacune des 3 extrémités, permet de réaliser un piquetage aisé.
Pour les plantations de grande taille, il faut procéder étape par étape afin d'éviter des
décalages importants à la fin.
Dès les premières pluies, faire des trous à l'emplacement des piquets.
• Nettoyer autour du piquet, manuellement ou chimiquement, sur un rayon de 1,5
m;
• Creuser un trou cubique à l'emplacement exact du piquet ;
Dimensions moyennes du trou :
• Longueur : 40 cm
• Largeur : 40 cm
• Profondeur : 40 cm ;
• Utiliser comme gabarit, la lame de la machette ;
• Une fois la trouaison terminée, remettre le piquet en place en l'enfonçant
solidement au milieu du trou.
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Mise en place des plants en champ
Pour mettre en place les plants, il faut :
• Déposer les plants à proximité des trous destinés à les recevoir ;
• Couper les oreilles de la base du sac ;
• Fendre le fond du sac ;
• Déposer verticalement le plant dans le trou en le tenant par le collet ;
• Retirer le sac une fois le plant bien placé dans le trou ;
• Reboucher le trou en commençant par la terre humifère de surface ;
• Tasser la terre autour du plant en veillant à ne pas piétiner la motte de terre.
NB. : Le collet du plant doit être juste au niveau du sol. C'est la condition d'une bonne
reprise et d'un bon développement du plant.
Caractéristiques d'une bonne mise en place :
• Plant bien vertical ;
• Collet au niveau du sol ;
• Terre bien tassée autour de la motte de terre.
Entretien de la plantation
Eliminer périodiquement, manuellement ou chimiquement, tous les végétaux dans un
rayon de 1,5 à 2m autour du plant.
Supprimer toutes les herbes qui poussent sous le couvert de la couronne y compris la
plante de couverture qui a tendance à envahir le rond et monter sur les palmes.
Extirper toutes les souches de graminées ou autres mauvaises herbes présentes dans le
rond.
Pour les jeunes cultures en production, à partir de 4 ans, le sarclage du rond doit atteindre
l'aplomb des feuilles.
Couper périodiquement à la machette les recrus forestiers et herbacés qui se développent
dans la plante de couverture ou contrôler chimiquement leur développement.
Fréquence moyenne : 4 fois par an.
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N'envisager le traitement chimique des ronds qu'à la fin de la cinquième année, quand
les palmes basses sont décollées du sol.
Couper toutes les souches au ras du sol sans détruire la plante de couverture, surtout
dans les jeunes cultures en production.
Fréquence :
• Pendant les 4 premières années d’exploitation : 2 fois par an
• Au-delà : 1 à 2 passages en moyenne.
L'élagage consiste à supprimer périodiquement toutes les feuilles sèches, un certain
nombre de feuilles vertes, les inflorescences mâles desséchées et les régimes pourris.
Fréquence et nombre de palmes à laisser sous le régime en cours de maturation :
• Plants de 4 à 6 ans : un passage tous les 12 mois - 2 à 3 palmes ;
• Plants de 7à 12ans : un passage tous les10à 12mois -1 à 2 palmes ;
• Plants de plus de 12 ans : un passage tous les6 à 8 mois -1 palme.
Couper les palmes et les ranger dans les andains (bases épineuses) et dans les interlignes
(rachis et folioles).
Eliminer les inflorescences mâles desséchées, les régimes pourris et les fougères. Faire
l'élagage avant la pointe de production, de Octobre à Janvier.
Fertilisation
Il convient d'apporter aux palmiers les éléments fertilisants pour favoriser leur
développement et accroître leur production de régimes.
Les éléments fertilisants dont le palmier en production a le plus besoin sont :
• Le Potassium (K);
• Le Phosphore (P);
• Le magnésium (Mg).
• Engrais KCI(granulés)
Barème indicatif (kg/plant/an):
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• 1 à 1,5 kg de KCI
• 0,5 kg de Phosphate super simple
• 0,5 kg de Kiésérite
Appliquer de façon homogène l'engrais sur toute la surface du rond. Respecter
rigoureusement les doses d'application préconisées. Eviter, dans le cas des jeunes cultures, de
jeter l'engrais dans la couronne ou à l'aisselle des feuilles.
Récolte
Débarrasser l'aire de collecte de tous les végétaux, débris végétaux et cailloux, pour
assurer une bonne qualité de la collecte.
Il est recommandé de cimenter l'aire de collecte.
Eviter d'établir l'aire de collecte sur un passage d'eau.
Le récolteur attaque le pédoncule du régime sur le côté en veillant à ce que le manche
de l'outil accroché au régime fasse avec le stipe, un angle de 30 à 40 degrés.
Cette position permet :
• de couper le pédoncule en biais avec beaucoup de facilité ;
• de garantir la sécurité du récolteur au moment de la chute du régime coupé.
La fréquence de la récolte est fonction du cycle de production du palmier à huile. Elle
peut se faire en l, 2 ou 3 passages par mois selon qu'on est en période de faible ou de forte
production.
Tableau 10 : Calendrier des travaux
Mois Activités
Octobre Délimitation du terrain à planter
Novembre Défrichement du terrain ou sous-bois
Décembre Suite défrichement : abattage des arbres (bois
moyens et gros arbres)
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Janvier Brûlage
Février Brûlage
Ratissage
Mars Piquetage
Semis de la graine de couverture (5 à
10kg/ha)
Avril Piquetage (suite)
Trouaison
Début planting (mise en place): 140 à 156
plants/ha
Pose grillage : manchon : H= 33 cm; L=70
cm
Mai Planting (Suite)
Pose grillage (suite)
Juin Planting (suite)
Pose grillage (suite)
Juillet Entretien manuel des ronds
Epandage engrais : NPK (300g/pied) ou NPK
(200 g/pied) + N (100g /pied)
Pose appâts (éventuellement)
Août Entretien manuel des ronds
Epandage engrais: NPK(300g/pied) ou
NPK(200 g/pied)+ N(100g /pied)
(Si l'épandage de Juillet n'a pas eu lieu).
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Pose appâts (éventuellement)
Septembre Entretien manuel des ronds et des interlignes
Pose appâts (éventuellement)
Étude financière
Tableau 11 : Compte d’exploitation prévisionnel pour la mise en place d’une
palmeraie de 10ha
1-Préparation du terrain et mise en place
Désignation Quantité Coût unitaire (Fcfa) Coût total (Fcfa)
Défrichage et 10ha 30 000 300 000
nettoyage
Piquetage 10ha 10 000 100 000
Trouaison 1500 125 187 000
Analyse du sol 15 000 //
Mise en champ des 1500 100 150 000
plants
Sous-total 1 737 000
2-Inputs nécessaires
Fientes de poules 150 2 000 300 000
Matériel végétal 1500 1500 2 250 000
Engrais // // 1 000 000
Sous-total 2 3 550 000
3-Frais d’entretien
Suivi // 50 000/mois //
Sous-total 3 //
4-Frais divers
Pesticides // Forfait 500 000
Deca 3 2 500 7 500
Pulvérisateur 5 30 000 150 000
Sceaux 10 1 000 10 000
Machette 5 2 500 12 500
Houe 10 2 500 25 000
Plantoir 10 2000 20 000
Sous-total 4 725 000
Coût total de réalisation 5 012 000 F CFA
Imprévu 10% 501 200 F CFA
TOTAL = 5 513 200 FCFA
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Tableau 12 : fournisseurs d’intrants agricoles
Produits Fournisseurs
Semences (maïs) SEMAGRI, IRAD (yaoundé-nkolbison,
Nord, Foumbot), SODEAC, Horizon phyro
plus S.A.
Plant de palmier à huile Irad Njombé, SODEAC, CNRA Cote
d’Ivoire
Semence poivre blanc Irad Njombé
Produits phytosanitaire SOLEVO, HORIZON PHYTO PLUS S.A,
Arysta Lifescience Cameroun, SODEAC
Engrais Yara, SOLEVO, Arysta Lifescience
Cameroun, SODEAC, Fimex International
Equipements et outils Quincaillerie
NB. : Le projet étant coordonné par une seule et même structure, nous n’avons trouvé
judicieux de ne pas reconduire les prix de certains intrants/outils présent dans la première
exploitation, vu que ceux-ci seront utilisés au même endroit.
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