Chapitre I B âtiment d’élevage
Introduction
La production du poulet de chair envisage deux possibilités d’élevage :
Elevage en batterie ou en cage
Elevage en claustration, au sol
Elevage en cage
Un petit nombre d’exploitations commerciales pratique l’élevage en cages en vue
d’accroître le nombre de sujets logés par mètre carré d’espace, d’éliminer la litière et
de réduire la main d’œuvre.
Cependant, l’élevage en batterie pose quelques problèmes :
Kyste du bréchet, problèmes de locomotion, fragilité des os, fracture des ailes.
Elargissement des follicules des plumes et cannibalisme.
La plupart de ces problèmes se posent dans un élevage en parquet, mais à un
moindre degré.
La plupart des cages logent 10 à 12 poulets, qui disposent donc chacun d’une
surface de 450 cm² environ.
Il est possible d’augmenter de beaucoup la densité de l’élevage en empilant trois ou
quatre rangées de cages (JULIAN R., 2003)
Elevage en claustration au sol
C’est le mode d’élevage le plus pratiqué dans le monde. Pour sa mise en œuvre, il
exige une enceinte spécialement conçue à l’élevage du poulet de chair.
Il a l’avantage d’être facile à installer, bien qu’il exige un nombre assez important de
main d’œuvre et qu’il ait toujours recours à l’utilisation de la litière, et ne peut jamais
se dérouler que dans un bâtiment commode à l’élevage (JULIAN R., 2003)
La qualité du bâtiment conditionne la réussite de l’élevage. Les enquêtes menées sur
terrain ont en effet mis en évidence le rôle primordial des conditions d'ambiance pour
le maintien des animaux en bon état de santé et pour l’obtention de résultats
zootechniques correspondant à leur potentiel génétique.
Les volailles sont des homéothermes qui doivent avoir constamment la possibilité de
vivre et de s’adapter aux conditions climatiques de leur environnement.
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Ces possibilités d’adaptation sont assez limitées durant le jeune âge, moins par la
suite, tout dépassement de ces limites peut avoir des répercussions :
Sur l’équilibre physiologique des animaux
Sur leur état de santé
Sur leur rendement zootechnique (ROSSET R., 1988)
I. Installation du bâtiment
I.1. Emplacement
Pour bien réussir l’élevage, le bâtiment doit répondre à un minimum de critères :
Il doit protéger les volailles des intempéries (vent, pluie), des prédateurs et autres
animaux sauvages ou domestiques (JULIAN R., 2003)
Selon la saison, il doit permettre d’offrir aux oiseaux une température stable et de
l’air frais en quantité suffisante (JULIAN R., 2003)
Selon le type de production, on peut aussi prévoir un accès vers l’extérieur dans une
cour clôturée où les zones ombragées sont accessibles. Toutefois, les oiseaux ne
devront accéder à l’extérieur que lorsqu’ils sont pleinement emplumés (BEAUMANT
J., 2004)
Les bâtiments d’élevage sont situés sur un terrain bien drainé et ont un
approvisionnement d’eau suffisant. Il est recommandé d’aménager un accès facile
pour les camions qui viennent livrer les aliments et les sujets d’un jour ou charger
ceux prêts pour l’abattage (JULIAN R., 2003)
Avant la mise en chantier, il faut s’informer de la réglementation auprès des autorités
compétentes pour acquérir l’autorisation de l’implantation de l’exploitation et cela
tient compte bien entendu de certains paramètres relatifs à la zone, l’environnement
et la salubrité (FERNARD R., 1992)
L’effet néfaste d’un site inadapté pour différentes raisons (excès ou insuffisance de
mouvement d’air, humidité) est connu depuis l’apparition de l’aviculture industrielle et
pendant longtemps l’importance des frais vétérinaires sont en relation étroite avec la
qualité de l’implantation des élevages (ROSSET R., 1988)
I.1.1. Lors d’implantation dans une vallée (Figure 01)
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Il est constaté :
Une absence de vent.
Une insuffisance de renouvellement d’air en ventilation
statique, surtout en période chaude.
De l’humidité.
De l’ammoniac, avec pour conséquence des problèmes
sanitaires et une chute du gain de poids moyen quotidien
(G.M.Q) en fin d'élevage (ROSSET R., 1988)
Figure 01 : Implantation d’un bâtiment dans une vallée
(ROSSET R., 1988)
I.1.2. Lors d’implantation sur une colline (Figure O2)
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Il est constaté :
Un excès d’entrée d’air du côté des vents dominants, néfaste
surtout en période de démarrage (défaut de thermorégulation
des poussins).
Une température ambiante insuffisante.
Un balayage d’air transversal avec pour conséquence des
diarrhées, des litières souillées dès le premier jour (ROSSET
R., 1988)
Figure 02 : Implantation d’un bâtiment sur une colline (ROSSET R., 1988)
I.2. Orientation
Pour avoir une bonne orientation, on doit éviter les vents dominants. La meilleure
orientation est nord-sud car elle permet :
D’éviter l’exposition aux vents du nord, froids en hiver
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D’éviter l’exposition aux vents du sud, chauds en été (BEAUMANT C.,
2004)
I.3. Dimensions
La surface du bâtiment est fonction de l’effectif de la bande à y installer. On se base
classiquement sur une densité de 10 poulets au m².
La largeur du bâtiment est liée aux possibilités de ventilation, et la longueur dépend
de l’effectif des bandes à y loger
Ex : 8 m de largeur X 20 m de longueur pour 1.500 poulets (une partie sert de
magasin de stockage)
12 m de largeur X 100 m de longueur pour 10.000 poulets (CASTAING J., 1997)
I.4. Construction
Il est indispensable que les murs et les plafonds s’opposent aux déperditions de
chaleur en hiver, ainsi qu’aux excès de celle-ci en été (JULIAN R., 2003)
La conception des bâtiments varie beaucoup. La plupart des modèles récents n’ont
pas de fenêtres et les murs extérieurs ainsi que le toit sont recouverts de feuilles de
métal (JULIAN B., 1995)
Les matériaux de construction doivent être sanitaires et économiques :
Les murs sont construits en briques ou en parpaings, doublés d’un
revêtement isolant pour éviter les condensations.
Le bois est connu pour être un bon isolant du froid.
Le fibrociment est très froid.
On peut construire des doubles parois, dont :
L'extérieur est en aluminium.
L'intérieur est en ciment.
Le toit est construit en fibrociment (bon isolant)
N.B :
La tôle réclame un faux-plafond car elle isole très mal (trop froide en
hiver et trop chaude en été).
Le papier goudronné sur volige est beaucoup mieux, il doit être peint en
couleur claire car il concentre trop la chaleur en été, il ne peut guère
durer que deux ou trois ans.
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L’aluminium réfléchit très bien la chaleur solaire, mais il est nécessaire
de doubler ses toitures :
soit, par des sous-toitures en ciment, avec intercalaire de laine
minérale,
soit, par des sous-toitures en résine expansée.
Des montants de 2 x 6 laissent la place pour l’isolant et aident à soutenir un toit de
type à contrevent.
Si l’on utilise un isolant rigide, il faut le recouvrir de feuilles d’aluminium et coller un
ruban métallique sur les bords coupés pour empêcher les larves de ténébrion de
s’introduire dans l'isolant et de le détruire. Il faut recouvrir la plupart des isolants
rigides pour empêcher les sujets de les picorer (CASTAIN J., 1997)
Il est préférable de placer la chaudière dans un bâtiment séparé afin de réduire les
risques d’incendie et d’empêcher la propagation des maladies par le personnel
d’entretien (JULIAN B., 1995)
Il faut prévoir l’accès à un incinérateur ou à un autre dispositif agréé pour
l’élimination des carcasses de volailles (BEAUMANT C., 2004)
Il faut prendre des dispositions spéciales pour rassembler le troupeau quand il est
prêt à être envoyé à l’abattoir, afin de réduire au minimum le stress (BEAUMANT C.,
2004)
N.B :
Les mangeoires et abreuvoirs suspendus au plafond sont plus faciles à
enlever lors du rassemblement (BEAUMANT C., 2004)
Prévoir des portes latérales pour faciliter l’expédition des volailles
(BEAUMANT C., 2004)
Une fois, l’installation du bâtiment réalisée, l’éleveur doit contacter le couvoir dans le
but de lui fournir des sujets de bonne qualité (FERNARD R., 1992)