0% ont trouvé ce document utile (0 vote)
33 vues5 pages

Bodhi

Transféré par

mohamedtounsi2012
Copyright
© © All Rights Reserved
Nous prenons très au sérieux les droits relatifs au contenu. Si vous pensez qu’il s’agit de votre contenu, signalez une atteinte au droit d’auteur ici.
Formats disponibles
Téléchargez aux formats DOCX, PDF, TXT ou lisez en ligne sur Scribd
0% ont trouvé ce document utile (0 vote)
33 vues5 pages

Bodhi

Transféré par

mohamedtounsi2012
Copyright
© © All Rights Reserved
Nous prenons très au sérieux les droits relatifs au contenu. Si vous pensez qu’il s’agit de votre contenu, signalez une atteinte au droit d’auteur ici.
Formats disponibles
Téléchargez aux formats DOCX, PDF, TXT ou lisez en ligne sur Scribd
Vous êtes sur la page 1/ 5

Bodhi

Bodhi est un terme pāli et sanskrit (devanāgarī : बोधि, chinois : pútí, japonais : bodai,
tibétain : byang-chub[1]) signifiant « intelligence », « connaissance parfaite »,
« révélation », « éveil »[2]. Dans le bouddhisme ce terme désigne la délivrance,
l'illumination, ou l'état d'éveil d'une personne libérée du saṃsāra, le cycle des
renaissances et le tourbillon des passions[3]. L'arbre de la bodhi est vénéré comme
un symbole de l'éveil du bouddha.

1 - Atteinte de la bodhi

Le bouddha en posture de siddhasana « prend la terre à témoin » juste avant son éveil. Statue de
bronze, Tibet, XIe siècle.

Bodhi désigne historiquement l’éveil spirituel de Gautama Bouddha, supposé avoir


eu lieu après 49 jours de méditation sous un ficus religiosa, et nommé de ce
fait arbre de la bodhi[4].

Le terme bodhi est souvent utilisé pour qualifier le stade d'un bouddha ayant atteint
l'éveil parfait (samyaksaṃbodhi en sanskrit, sammāsambodhi en pali[1]), mais il est
aussi utilisé pour d'autres stades d'éveil tel que celui de l'arhat[5].

On associe généralement la bodhi avec l'atteinte du nirvāṇa, les deux termes étant
d'ailleurs fréquemment employés comme synonymes, alors que pourtant des
distinctions peuvent être faites[5]. Ainsi, selon Philippe Cornu : « On ne confondra
pas nirvâna et éveil, même si ces notions sont intimement liées. Le nirvâna a un
rapport direct avec la libération de la souffrance et des conditionnements, tandis
que l'éveil est un phénomène de nature cognitive qui implique la manifestation
pleine et entière de la sagesse, c'est-à-dire de la connaissance directe et non
conceptuelle de la réalité telle qu'elle est[6]. »

1
Les moyens d'atteindre la bodhi varient selon les véhicules et les écoles
bouddhistes, du fait de l'interprétation de l’enseignement du bouddha (dharma) et
des textes qui en ont résulté. Par exemple, des écoles du bouddhisme hīnayāna font
reposer l'éveil sur la pleine compréhension des quatre nobles vérités et la réalisation
des trente-sept éléments de l'éveil[1] ; des écoles du bouddhisme mahāyāna utilisent
six ou dix perfections (pāramitā) ou encore les terres de bodhisattva.

2 - Degrés d'éveil
On peut distinguer trois sortes d'éveil[1], [7].

2-1 L'éveil du shravaka

Le śrāvaka, auditeur ou disciple, atteint la bodhi avec l'aide des enseignants,


devenant au stade final un arhat.

2-2 L'éveil du pratyekabuddha

Le pratyekabuddha atteint la bodhi par ses propres efforts, sans l'aide des
enseignants, et il n'enseigne pas non plus.

2-3 L'éveil du bouddha parfait

Un bouddha pleinement éveillé (samyaksambuddha) est considéré comme la forme


parfaite, la plus compatissante et la plus omnisciente d'un bouddha qui a
pleinement saisi le dharma par ses propres efforts et est capable de le transmettre
aux autres de telle sorte qu'eux aussi soient délivrés du cycle du saṃsāra. Dans le
bouddhisme mahāyāna, on considère souvent que l'éveil des shravaka et
pratyekabuddha n'est pas le véritable éveil, complet et insurpassable (anuttara-
samyak-sambodhi), tel que celui du bouddha historique[1].

Selon la cosmologie bouddhiste, nous sommes actuellement dans le bhadrakalpa


« kalpa fortuné[1] », éon censé durer 236 millions d'années et pendant lequel des
bouddhas apparaissent, dont le nombre varie selon des textes, d'une poignée à un
millier. Dans le bhadrakalpika sūtra, Shakyamuni est identifié comme le quatrième
d'entre eux, le prochain devant s’appeler Maitreya[8](p296).

3 - Bouddhisme theravāda
L'éveil implique la pratique du noble sentier octuple, menée à bien jusqu'à ce que le
pratiquant devienne un des quatre êtres nobles, éliminant progressivement les dix
entraves.

2
Les arhat, pratyekabuddha et bouddhas peuvent tous atteindre la bodhi, mais leur
éveil n'est pas doté des mêmes qualités, et ce sont les bouddhas pleinement éveillés
(sammāsambuddha en pali) qui ont la pleine autorité pour enseigner[1].

4 - Bouddhisme mahāyāna
Dans le bouddhisme mahāyāna, la bodhi est recherchée avec la résolution
compassionnelle de libérer les êtres de la souffrance et du saṃsāra. Ainsi, l'idéal de
l’arhat est délaissé au profit de celui du bodhisattva « être d'éveil ». S'appuyant sur
le bodhicitta « esprit d'éveil », il s'engage à devenir un bouddha pour le bien
d'autrui[1].

Les deux vérités, l'une conventionnelle, l'autre ultime, sont condensées dans le
célèbre sūtra du cœur, utilisé par plusieurs écoles mahayanistes, et qui repose sur le
concept de vacuité d'existence propre (śūnyatā). Concernant la bodhi, la vérité
conventionnelle consiste à penser qu'il faut dépasser les afflictions (kleśa) pour
l'atteindre. La vérité ultime, au contraire, stipule qu'affliction et éveil ne sont pas
différents[5] (bonnō soku bodai en japonais[9]).

Le sūtra du lotus, texte fondateur pour les écoles tiantai et nichiren, délivre
l'enseignement de l’ekayāna « véhicule unique » (au sens d'ultime), qui a pour objet
de dépasser les enseignements provisoires et moyens habiles (upāya) suivis par les
auditeurs (śrāvaka) et bouddhas solitaires (pratyekabuddha), et vise l'atteinte de
l'éveil parfait et insurpassable, l′anuttara-samyak-sambodhi, tel que celui
de Siddhartha Gautama[1].

4-1 Madhyamaka

Un texte essentiel de l'école madhyamaka en Inde, largement commenté, et qui aura


une influence conséquente au Tibet, est le bodhicaryāvatāra de Shantideva, qui
aborde le bodhicitta et les différentes perfections que doit développer le
bodhisattva[8].

4-2 Chán

Dans le bouddhisme chán (zen au Japon, sŏn en Corée), il existe deux doctrines qui
s'opposent concernant l'éveil : le subitisme et le gradualisme. Cette distinction a
pour origine une confrontation sous forme poétique entre shenxiu et huineng au
VII siècle, ce dernier revendiquant l'approche d'un éveil soudain [10]. Vers la fin du
e

VIII siècle, a lieu un débat qui fera date lors du concile de Lhassa entre un tenant
e

du chán subitiste, Heshang Moheyan, et Kamalashila, représentant la voie graduelle


de l'école madhyamaka, qui a vraisemblablement eu le dessus[11].

5 - Notes et références

3
1. ↑ Revenir plus haut en : a b c d e f g h et i Philippe Cornu, Dictionnaire encyclopédique du
bouddhisme [détail des éditions]
2. ↑ « bodhi » in Gérard Huet, The Sanskrit Heritage Dictionary. (Lire en ligne
[archive] - Consulté le 26 août 2020)
3. ↑ (en) Charles S. Prebish, The A to Z of Buddhism, New Delhi, Vision
Books, 2003, 280 p. (ISBN 978-81-7094-522-2), p. 68 et 69.
4. ↑ (en) « Bodhi Tree » [archive], sur Oxford Reference (DOI
10.1093/oi/authority.20110803095520179, consulté le 26 août 2020)
5. ↑ Revenir plus haut en :a b et c (en) Robert E. Buswell, Encyclopedia of Buddhism,
Thomson Gale, 2004 (ISBN 978-0-02-865719-6), BODHI (AWAKENING)
6. ↑ Philippe Cornu, Le bouddhisme, une philosophie du bonheur ? Douze
questions sur la voie du Bouddha, Points, 8 mars 2018 (ISBN 978-2-7578-
7060-0, lire en ligne [archive]), p. 65
7. ↑ Nyanatiloka, Vocabulaire pali-français des termes bouddhiques, Adyar,
1995
8. ↑ Revenir plus haut en :a et b (en) Robert E. Buswell Jr et Donald S. Lopez Jr, The
Princeton Dictionary of Buddhism, Princeton University Press, 2013 (ISBN
978-1-4008-4805-8)
9. ↑ Mayuri Rinzan, « Yukai's View of Bonno-soku-bodai », Journal of Indian
and Buddhist Studies, vol. 54, no 1, 2005, p. 178–181,1254 (ISSN 1884-
0051 et 0019-4344, DOI 10.4259/ibk.54.178, lire en ligne [archive], consulté le 25 août
2020)
10.↑ (de) Yuanwu, 1063-1135., Bi-yän-lu Koan-Sammlung ; Aufzeichnungen
des Meisters vom Blauen Fels, Kösel, 1999 (ISBN 3-466-20443-7 et
9783466204434, OCLC 76053437, lire en ligne [archive])
11.↑ (en) « Samye Debate » [archive], sur Encyclopedia Britannica (consulté le 26
août 2020)

6 - Bibliographie
 Paul Demiéville, Le concile de Lhasa : Une controverse sur le quiétisme
entre bouddhistes de l'Inde et de la Chine au viii siècle de l'ère chrétienne,
e

Paris, Collège de France - Institut des hautes études


re
chinoises, 1987 (1 éd. 1952), viii+399 p. (ISBN 2-857-57040-6, lire en
ligne [archive])
 (en) Heinrich Dumoulin, Zen Enlightenment : Origins and meanings,
Boston, Shambala, 2007, 175 p. (ISBN 978-1-590-30529-4)
 (en) Peter N. Gregory (Ed.), Sudden and gradual : approaches to
enlightenment in Chinese thought, New Delhi, Motilal Banarsidass
Publishers, 1987, 474 p. (ISBN 978-8-120-80819-5, OCLC 35015988, présentation
en ligne [archive], lire en ligne [archive])
 (en) Morten Schlütter, How Zen Became Zen: The Dispute over
Enlightenment and the Formation of Chan Buddhism in Song-Dynasty
China, Honolulu, University of Hawai‘i Press, 2008, xii+289 p. (ISBN 978-0-
8248-3255-1, lire en ligne [archive])

4
 Thierry-Marie Courau, La succession des exercices vers l'Éveil
bouddhique : Une étude des trois Bhāvanākrama (en) de Kamalaśīla,
Editions du Cerf, 2018 (ISBN 978-2-204-12313-6)

7 - Sommaire
1 Atteinte de la bodhi
2 Degrés d'éveil
2.1 L'éveil du shravaka
2.2 L'éveil du pratyekabuddha
2.3 L'éveil du bouddha parfait
3 Bouddhisme theravāda
4 Bouddhisme mahāyāna
4.1 Madhyamaka
4.2 Chán
5 Notes et références
6 Bibliographie
7 Sommaire

Vous aimerez peut-être aussi