Chimie prérequis C.

CESS 1
L’atome, la molécule et les ions

I. L’ATOME Mais qu’est-ce que la chimie ?

La chimie est la science qui étudie la nature

et les propriétés de la matière mais surtout
1. L’UNIVERS EST CONSTITUE D’UNE CENTAINE D’ELEMENTS ses transformations. Celles-ci se produisent
grâce à un phénomène qu’on appelle
REACTION CHIMIQUE. On verra plus tard…
Toute matière sur la terre et dans l’univers (l’eau, le bois, l’air, la matière
vivante, les étoiles, etc.) est constituée de petites particules appelées atomes.

Il existe bien-sûr plusieurs types d’atomes : les éléments, par exemples le

sodium, l’hydrogène, l’oxygène, le magnésium, etc. Tous les atomes d’un même
élément ont toujours la même nombre de protons (voir plus bas).

Les chimistes et les physiciens ont dénombré à ce jour 92 éléments naturels

plus une quinzaine d’atomes obtenus artificiellement. Tous ces atomes ont reçu
un nom et un symbole et sont répertoriés dans le tableau périodique des
éléments.
Toute matière est constituée d’atome.
Un morceau de fer, par exemple, se
compose de minuscules atomes de
fer…
Le lithium Les éléments les plus
(Li), le courants et leur
troisième
symbole
élément du
tableau
périodique, Aluminium Al
qui en Argent Ag
contient
plus de Argon Ar
cent. Azote N
Bore B
Brome Br
Calcium Ca
Carbone C
Chlore Cl
Chrome Cr
Cuivre Cu
Fer Fe
Les atomes sont tellement minuscules qu’il est difficile d’imaginer leur Fluor F
petitesse. Ainsi, dans une goutte d’eau, il y’en a quelque 5000 milliard Hélium He
Hydrogène H
de milliard, à peu près le nombre de grains de sable de 0.5 mm de
Iode I
diamètre dans une couche de sable de 1 m d’épaisseur qui recouvrirait
Lithium Li
toute la surface de la France. La dimension moyenne d’un atome est de
Magnésium Mg
l’ordre de l’Angström soit 10-10 m. Néon Ne
Nickel Ni
2. LES ATOMES S’ASSOCIENT EN MOLECULES Or Au
Oxygène O
Phosphore P
Les atomes « n’aiment pas rester seuls ». Ils s’associent avec d’autres Plomb Pb
atomes du même ou d’un autre élément pour former des molécules. Potassium K
Sodium Na
Une molécule est un groupe d’atomes liés entre eux. Soufre S
Uranium U
Zinc Zn
 Chimie prérequis C.CESS 2
L’atome, la molécule et les ions

Les molécules et les atomes ne sont pas isolés, ils forment ce que l’on
appelle des corps (des substances). Par exemple, l’eau est un corps
constitué de molécules d’eau. Chaque molécule d’eau est elle-même
constituée d’atomes.

3. UN ATOME SE COMPOSE DE PROTONS, NEUTRONS ET

D’ELECTRONS

Pendant longtemps, on a cru que les atomes étaient indivisibles et L’eau distillée est un corps pur composé
constituaient d’infimes petites sphères pleines de matière. On sait uniquement de molécules d’eau.
aujourd’hui que les atomes se composent eux-mêmes de plus petites
particules (les protons, les électrons et les neutrons) … et surtout de vide.

Ainsi un atome se compose d’un noyau (10000 fois plus petit que l’atome)
qui contient des protons chargés positivement et des neutrons de charge
nulle. Autour du noyau, gravitent des particules négatives, les électrons. Représentation de
l’hydrogène, du lithium
et de l’oxygène selon le
modèle de Rutherford

L’atome d’hydrogène
contient 1 proton et 1
Le modèle de l’atome de Rutherford-Chadwick électron
La matière est normalement neutre d’un point de vue électrique. Un atome
contient donc autant de charges positives que de charges négatives donc
autant de protons que d’électrons.

Les protons et les neutrons constituent ensemble les nucléons, les

constituants du noyau.
L’atome de lithium contient 3
protons, 4 neutrons et 3
Ce qui diffère d’un élément (ou type d’atome) à l’autre, c’est le nombre de électrons
protons qu’il contient, ainsi l’hydrogène contient un proton, le lithium en
contient trois et l’oxygène en contient huit.

En résumé :
L’atome se compose :
• d’un noyau qui comprends
▪ des protons
▪ des neutrons
• d’un nuage électronique constitué d’électrons en L’atome d’oxygène contient
même nombre que les protons 8 protons, 8 neutrons et 8
électrons

Donc toutes la diversité de l’univers résulte de combinaisons différentes de

trois particules élémentaires !!!!!
 Chimie prérequis C.CESS 3
L’atome, la molécule et les ions

Caractéristique de l’atome et de ses particules élémentaires

1. Masses

Les masses des protons et des neutrons sont très voisines :

m p +  m n   1,67.1027 kg
La masse de l’électron est négligeable à l’échelle de l’atome puisqu’elle est
1800 fois plus petite que la masse des nucléons. Toute la masse de l’atome est
ainsi concentrée dans le noyau.

2. Charges Une case type

Les protons portent une charge électrique élémentaire +e et les électrons

portent une charge électrique élémentaire –e : e  1,6.10−19 C

3. Dimensions

Les dimensions de l’atome sont de l’ordre de l’angström c.-à-d. 10-10 m de

diamètre.

Détermination de la composition des atomes

Le tableau périodique est une mine d’information ! A partir des données se

trouvant dans la case de chaque atome, on peut déterminer sa composition en
Par exemple, pour la
protons, neutrons et d’électrons.
carbone…
Dans chaque case, on trouve le symbole de l’élément, le numéro atomique ou
nombre Z (souvent en haut à gauche) et la masse atomique relative ou nombre
A.
Le nombre Z donne le nombre de protons ou d’électrons (puisque l’atome étant
neutre, il y a autant de protons que d’électrons) tandis que le nombre A donne
le nombre de nucléons. Pour déterminer le nombre de neutrons, il faudra donc
soustraire Z à A.

En résumé :

• nombre de nucléons = A (arrondi)

• nombre de protons = Z
• nombre d’électrons = Z Ou pour le lithium…
• nombre de neutrons = A(arrondi) - Z

Exemple :

A partir de la case du lithium, on peut déterminer la composition d’un atome de

lithium.

- Nombre de protons = Z= 3
- Nombre d’électrons = Z=3
- Nombre de neutrons = A-Z =7-3 = 4
 Chimie prérequis C.CESS 4
L’atome, la molécule et les ions

LA MASSE ATOMIQUE RELATIVE

La masse atomique relative d’un élément

L’atome d’hydrogène qui possède 1 nucléon est 1 fois plus lourd
est la masse de cet élément par rapport à
que lui-même et a une masse atomique relative égale à 1.
la masse de l’hydrogène.
Sachant qu’un atome d’hydrogène se
compose d’un proton et d’un électron et
sachant que la masse de l’électron est
négligeable par rapport à la masse du
proton, on peut dire que la masse de L’atome de lithium qui possède 7 nucléons (3 protons et 4
neutrons) est 7 fois plus lourd que l’hydrogène et a une masse
l’hydrogène équivaut à peu près à la atomique relative égale à 7.
masse d’un proton (ou d’un nucléon
puisque les protons et les neutrons ont la
même masse). Ainsi, le nombre de masse
atomique relative (A) de n’importe quel
élément correspond au nombre de
nucléons (soit au nombre de protons et de
neutrons) qu’il contient

4. LE MODELE ATOMIQUE DE BOHR

Les électrons ne possèdent pas tous la même énergie : le modèle de

Bohr

Nous nous sommes jusqu’ici représenté l’atome selon le modèle de Bohr,

passons maintenant à un modèle un peu plus élaboré, qui permet de
prévoir plus de phénomènes…

Selon Bohr, les électrons qui gravitent autour du noyau ne possèdent pas
tous la même quantité d’énergie. Ils sont ainsi « disposés » sur des Niels Bohr, au côté d’Einstein en 1930

couches électroniques distinctes correspondant à des niveaux d’énergie

distincts.

Il existe 7 couches électroniques d’énergie croissante à mesure que l’on

s’éloigne du noyau.

Ces couches électroniques sont identifiées par une lettre de l’alphabet : la

première couche (n=0), en partant du noyau, est la couche K, la deuxième
couche (n = 2) est la couche L, on a ensuite les couches M, N, O, P, Q.
La couche K (la plus faible en énergie) est occupée la première suivie de la
couche L puis de la couche M, etc.
Chacune de ces couches ne peut comporter qu’un maximum d’électron Les différentes couches électroniques
égal à 2n2, n correspondant au numéro de la couche K=1, L= 2, etc. qui correspondent à des niveaux
d’énergie distincts. Au fur et à mesure
La dernière couche d’un élément ne peut jamais contenir plus de 8 qu’on s’éloigne du noyau, l’écart entre
électrons. les couches devient plus faible.
 Chimie prérequis C.CESS 5
L’atome, la molécule et les ions

Le modèle de Bohr de l’atome de Magnésium

Par exemple… Le magnésium possède 12 électrons : pour établir son modèle de Bohr, on représente
donc 3 couches : un couche K qui contient 2 électrons, un couche L qui en contient 8 et une couche M
qui en contient 2.

La structure électronique : pour faire plus simple

Plutôt que de représenter le modèle de Bohr d’un élément, on peut indiquer ce que l’on appelle sa
structure électronique. Pour ce faire, on indiquera simplement les lettres correspondant aux couches
électroniques que possède l’élément suivie du nombre d’électrons qu’elles contiennent.

Par exemples…
• La structure électronique de l’hydrogène est K1
• La structure électronique du magnésium est K2L8M2
• La structure électronique du chlore est K2L8M7
• La structure électronique du potassium est K2L8M8N1

Tableau périodique et modèle de Bohr

Quand Mendeleïev « composa » son tableau en 1869, il n’avait absolument

aucune idée de la structure de l’atome : il ne savait pas que les atomes sont
composés de protons et de neutrons contenus dans un noyau ainsi que
d’électrons qui gravitent sur des couches électroniques. Il a simplement, pour
établir son tableau, rangé les éléments par masse atomiques relatives
croissantes et groupé dans des familles les éléments qui possèdent des
propriétés semblables.

C’est assez remarquable, la classification périodique des éléments de

Mendeleïev et les structures électroniques de ces mêmes éléments,
Mendeleïev
déterminées grâce au modèle de Bohr, se recoupent parfaitement.
On observe en effet une correspondance directe entre la localisation des éléments dans le tableau et
leur structure électronique. Ainsi, des années plus tard, le modèle de Bohr est venu expliquer la
classification de Mendeleïev. On voit bien en effet, que tous les éléments d’une même colonne,
rangés ainsi par Mendeleïev parce qu’ils présentent des propriétés semblables, ont le même nombre
d’électrons sur la couche externe. Serait-ce que ces électrons sont déterminants pour expliquer les
propriétés chimiques des éléments ?
 Chimie prérequis C.CESS 6
L’atome, la molécule et les ions

Une couche déterminante : la couche de valence

Parmi les couches électroniques, il en est une sur laquelle on porte une attention toute particulière,
c’est la couche électronique externe ou couche de valence. C’est en effet cette couche qui permet
d’expliquer et de prévoir le comportement des atomes. Par exemple si le carbone a la capacité de se
lier à 4 autres atomes, c’est parce qu’il possède 4 électrons de valence c’est à dire 4 électrons sur sa
couche externe. Le nombre d’électrons de valence est toujours compris entre 1 et 8.

Le carbone qui possède 6

électrons au total, et donc de
structure électronique K2L4,
Couche de valence possède 4 électrons célibataires
sur sa couche de valence. Mais
les électrons célibataires ont
« très envie de s’accoupler ».
C’est pour cela que le carbone va
contracter des liaisons avec, par
exemple, 4 hydrogènes, en effet
chaque hydrogène mettra en
commun son électrons avec un
Modèle de Bohr du carbone électron de valence du carbone.

Un modèle pour la couche de valence : le modèle de Lewis

Comme la couche de valence permet d’expliquer le comportement des

atomes, on lui réserve un modèle « rien que pour elle » : le modèle de Lewis.
Cette couche externe est représentée par une croix qui permet de représenter
4 régions dans l’atome. Dans les cases ménagées par la croix, on place les
électrons externes qu’on représente par des points. Si le nombre d’électrons Modèle de Lewis
externe ne dépasse pas 4, on distribue les électrons de manière à les isoler des éléments de
la 5ème famille
chacun dans une case : ils sont alors dits célibataires. Au-delà de 4, on
constitue des paires d’électrons (qu’on peut représenter par une barre) : on
parle alors d’électrons appariés.

Les éléments d’une période ont le même nombre de couche électronique

On peut voir que le tableau de Mendeleïev est divisé en 7 lignes horizontales :

ce sont les périodes. Dans chacune de ces périodes, le nombre d’électrons
externes ou électrons de valence augmente de 1 à 8 sauf pour la première
période.
Ainsi dans la période 3, le sodium (Na) possède 1 électron externe, le
magnésium (Mg) possède 2 électrons externes et ainsi de suite…
Le numéro de la période correspond au nombre de couches électroniques
présentes chez tous les éléments de cette période. Ainsi, la période 2 contient
entre autres le lithium et le carbone qui possèdent 2 couches électroniques K
et L ; la période 3 contient le sodium et le soufre qui possèdent 3 couches
électroniques, K, L et M.
 Chimie prérequis C.CESS 7
L’atome, la molécule et les ions

Les éléments d’une même famille ont le même nombre d’électrons de valence

Les familles correspondent aux colonnes du tableau de Mendeleïev. Les éléments d’une même
famille ont des propriétés semblables et ont le même nombre d’électrons externes.
En haut de chaque famille, on trouve des chiffres allant de Ia à VIIIa : ils indiquent le numéro de la
famille a qui indique le nombre d’électrons sur la couche externe.
Les éléments des familles b sont les éléments de transitions. Le numéro de ces familles b rappelle
qu’ils ont quelques propriétés analogues aux éléments de même numéro dans les familles a.

Les colonnes du tableau

correspondent aux
familles.
Les rangées du
tableau
correspondent
aux périodes.

Tableau périodique
http://fr.academic.ru/pictures/frwiki/84/Tableau_p%C3%A9riodique_des_%C3%A9l%C3%A9ments.jpg

Bibliographie

Pirson Pierre et autres, Chimie 3e/4e Sciences 1er et 2e niveau, Bruxelles, de Boeck, 2002, 351 p.
Durandeau Jean-Pierre et autres, Physique chimie 2de, Paris, Hachette éducation, 2004, 367 p.
Hecht Eugène, Physique, Bruxelles, Editions de Boeck Université, 1999, 1304 p.
 Chimie prérequis C.CESS 8
L’atome, la molécule et les ions

II. VALENCE ET FORMULES MOLECULAIRES

1. MOLECULE ET FORMULE MOLECULAIRE

Nous savons que la matière est constituée d’atomes. On trouve une

centaine de types d’atome, ce sont les éléments du tableau de Mendeleïev.
Le plus souvent, ces atomes ne restent pas seuls et montrent une
« fâcheuse tendance » à s’associer pour former des édifices qu’on appelle
molécules.

On désigne une molécule par sa formule moléculaire, celle-ci rend compte

du type et du nombre d’atomes contenus dans la molécule. Par exemple, si
une molécule est constituée d’un atome de chlore et d’un atome
d’hydrogène, sa formule moléculaire sera HCl alors qu’une molécule
constituée de deux atomes d’aluminium et de trois atomes d’oxygène sera
désignée par la formule Al2O3.

L’indice est le chiffre qui apparaît en bas à droite du symbole, il désigne le

nombre de fois qu’apparaît l’atome dans la molécule. A ne pas confondre
avec le coefficient (à gauche de la molécule) qui rend compte du nombre de
molécules considérées !

On retrouve parfois, au sein des molécules, des groupements d’atomes

particuliers : par exemple le groupement hydroxyde (OH) dans Ba(OH)2,
KOH, MgSO4, Na2SO4, …

Voici la liste des principaux groupements :

OH hydroxyde PO4 phosphate

NO3 nitrate PO3 phosphite
NO2 nitrite SO4 sulfate
CO3 carbonate SO3 sulfite
NH4 Ammonium

2. LA NOTION DE VALENCE

Pourquoi une molécule d’eau est-elle constituée par l’association d’un

atome d’oxygène et de 2 atomes d’hydrogène et non, par exemple, par
l’association d’un atome H et de 2 atomes O ou de 3 atomes H et de 2
atomes O ? C’est parce que cette association est régie par une
caractéristique intrinsèque des atomes : la valence.

La valence d’un atome est définie comme la capacité de liaison d’un atome
(étalonnée avec l’hydrogène).

Considérons par exemple 5 molécules : le dihydrogène (H2), le chlorure

d’hydrogène (HCl), l’eau (H2O), l’ammoniac (NH3) et le méthane (CH4), on
 Chimie prérequis C.CESS 9
L’atome, la molécule et les ions

voit que les atomes H, Cl, O, N et C n’ont pas les mêmes capacités de lier les
atomes d’hydrogène qui leur sont associés.
L’hydrogène et le chlore ont la valence I : ils lient un seul atome
d’hydrogène ; l’oxygène à la valence II : il lie 2 atomes d’hydrogène ; alors
que l’azote a la valence III tandis que le carbone a la valence IV puisque,
vous l’avez compris, ils lient respectivement 3 et 4 atomes d’hydrogène.

Mais comment expliquer les valences des éléments à partir de la structure

des atomes ?

Considérons par exemple le chlore. Le chlore possède sur sa couche

électronique de valence un électron célibataire. Or, on l’a vu, les électrons
« n’aiment » pas rester seuls : ils cherchent à s’apparier ! Le chlore va ainsi
mettre en commun son électron de valence célibataire avec l’électron
célibataire de l’hydrogène. Ainsi, il se forme une liaison chimique c’est-à-
dire une mise en commun de 2 électrons, entre l’atome d’hydrogène et
l’atome de chlore. Le chlore a donc la valence I et la molécule qui se forme
par association du chlore et de l’hydrogène est HCl.

On peut comprendre
pourquoi un atome de chlore
s’associe à un atome
d’hydrogène en représentant
le modèle de Bohr des 2
éléments. Mais comme seule
la couche de valence est en
fait déterminante pour
expliquer les liaisons entre
atomes, on pourra
simplement faire appel au
modèle de Lewis.

Voyons maintenant le cas de l’azote. Parce que l’azote, sur sa couche de

valence a trois électrons célibataires, il peut lier trois fois l’hydrogène qui
possède un électron célibataire. L’azote a la valence III et la molécule qu’il
forme avec l’hydrogène est NH3
 Chimie prérequis C.CESS 10
L’atome, la molécule et les ions

Quand le silicium et l’oxygène se rencontrent, ils forment des molécules

dont la formule moléculaire est SiO. Comment expliquer cela ?

Le silicium et l’oxygène ont tous deux 2 électrons célibataires sur leur

couche électronique externe ou couche de valence. Or, on l’a dit, une
liaison chimique consiste en la mise en commun de 2 électrons appartenant
à 2 atomes différents. L’oxygène et le silicium forment ainsi entre eux 2
liaisons. Et puisque ces 2 atomes devraient se lier à 2 hydrogènes pour
« accoupler » tous leurs électrons, on comprend qu’ils ont la valence 2.

La valence d’un élément résulte en fait du nombre d’électrons célibataires Valence I

qu’il contient sur sa couche de valence ou couche électronique externe.
NO3 nitrate
NO2 nitrite
Il est très facile de déduire les valences de chaque élément à partir du OH hydroxyde
tableau de Mendeleïev. En effet, tous les éléments d’une famille possèdent
le même nombre d’électrons sur leur couche de valence et ont donc le Valence II
même nombre d’électrons célibataires sur celle-ci. Ainsi tous les éléments
de la famille IIa ont 2 électrons célibataires, ils ont donc la valence II; les CO3 carbonate
éléments de la famille Va possèdent quant à eux 3 électrons célibataires, ils SO4 sulfate
SO3 sulfite
ont ainsi la valence III.
Valence III
Mais comment déterminer la valence des groupements, groupements qui ne
se trouvent pas comme tels dans le tableau périodique ? Et bien elle devra PO4 phosphate
être mémorisée. Le tableau ci-contre donne la valence des principaux PO3 Phosphite
groupements.

3. LA METHODE DU CHIASME

Un « petit truc » très simple permet de déterminer la formule moléculaire

des molécules : les atomes ou groupement s’attribuent mutuellement leur
valence qui seront alors indiquées en indice. C’est la méthode du chiasme.
Attention à ne pas oublier de simplifier quand cela est possible !

La méthode du chiasme appliquée à la détermination de la formule

moléculaire de la molécule constituée de carbone et d’oxygène.(Le
carbone et l’oxygène peuvent également former du monoxyde de
carbone)

Objectifs du chapitre :

a) Définir les termes suivants :

• Molécule
• Formule moléculaire
• Valence
• Liaison chimique

b) Donner les noms, les formules et les valences des principaux groupements.
c) Déterminer la composition en atomes d’une molécule à partir de sa formule
moléculaire.
d) Etablir la formule moléculaire d’une molécule connaissant les atomes ou
groupement qui la constitue.
 Chimie prérequis C.CESS 11
L’atome, la molécule et les ions

IV. LES IONS

1. UNE EXPERIENCE…

… Remplissons un tube en U avec une solution de CuCl2. Dans chacune

des branches du tube est plongée une électrode. Les 2 électrodes sont
raccordées à un générateur de courant continu, une électrode est ainsi
positivement chargée tandis que l’autre est négativement chargée
comme le montre la figure ci-contre.

Une fois le courant établi, on peut observer le phénomène suivant :

alors qu’un dépôt rougeâtre se forme sur l’électrode négative, la
solution se fait verdâtre autour de l’électrode positive, tout en
dégageant une odeur qui évoque le chlore (Cl2) (du grec chloros
signifiant vert).

Une analyse montrerait que le dépôt rouge est constitué d’atome de

cuivre métallique.

Comment interpréter ceci ?

Dispositif utilisé pour l’électrolyse du
Si le cuivre et le chlore sont ainsi attirés respectivement par l’électrode chlorure de cuivre (D’après une figure du
manuel de boeck 2002)
négative et positive, c’est qu’ils se trouvent, dans la solution, sous
forme d’entités chargées (selon le principe bien connu « les charges
opposées s’attirent »).
Le cuivre, attiré par l’électrode négative, s’est chargé positivement par
perte d’électrons.
Le chlore, attiré par l’électrode positive, s’est chargé négativement, par
gain d’électrons.

On aurait également pu imaginer que le chlore et le cuivre se chargent

par gain ou perte de protons. Mais ceux-ci sont situés dans le noyau or,
lors d’une réaction chimique, les énergies mises en jeu ne permettent
pas de perturber la composition du noyau des atomes (seule des
énergies aussi considérables que l’énergie nucléaire sont capables de le
faire).

2. LA NOTION D’ION

Un ion est un atome (ou un groupe d’atomes) électrisé par perte ou

par capture d’un électron.
Les cations sont des ions positifs.
Les anions sont des ions négatifs.

L’atome de cuivre s’est chargé par la perte de 2 électrons. Puisque 2

protons ne sont plus compensés électriquement par ces 2 électrons Explication de la charge du cuivre et du
perdus, l’atome devient globalement chargé deux fois positivement, chlore. (Figure issue du manuel de boeck
comme le suggère la figure ci-contre. 2002, p 60)
 Chimie prérequis C.CESS 12
L’atome, la molécule et les ions

L’atome de chlore s’est chargé, lui, par gain d’un électron : cet
électrons n’étant pas compensé par une charge positive (un proton),
l’atome de chlore devient chargé une fois négativement.

Mais se pose maintenant une question : pourquoi le cuivre perd-t-il deux

électrons tandis que le chlore capture un électron ? Plus généralement,
comment déterminer la charge d’un ion ?

3. LA CHARGE DES IONS MONOATOMIQUES

Considérons quelques exemples…

L’atome de sodium (Na), qui a pour configuration électronique K2L8M1, et

possède donc un électron sur sa couche externe, perd cet électrons en
s’ionisant ; il forme ainsi un cation une fois positif (Na+), sa couche externe
contient alors 8 électrons.

L’atome de Calcium a pour configuration électronique K2L8M8N2. Il possède 2

électrons sur sa couche externe. Lorsqu’il s’ionise, il perd 2 électrons et forme
ainsi un cation 2 fois positif dont la couche externe contient 8 électrons.

Le chlore a pour configuration électronique K2L8M7. Lorsqu’il s’ionise, il

gagne un électron, formant ainsi un anion chargé une fois négativement (Cl -)
dont la couche externe contient 8 électrons.

…Vous avez compris ! Le « but du jeu » pour un atome qui s’ionise, c’est de
constituer un octet1 d’électrons sur sa couche externe.

Dans le tableau périodique, il existe une famille d’atomes possédant un octet

d’électrons sur leur couche externe : la famille des gaz inertes. Les ions ont
donc la configuration des gaz inertes qui les précédent ou qui les suivent dans
le tableau périodique (ils s’en distinguent cependant par la composition de
leur noyau). Les gaz inertes sont caractérisés par une stabilité chimique
remarquable que leur confère l’octet d’électrons sur leur couche externe.

« En conclusion, les atomes de la famille Ia, IIa, et IIIa perdent les électrons de
leur couche externe pour acquérir un octet (sauf Li et Be qui acquièrent un
duet) et donc une stabilité semblable à celle du gaz inerte qui les précédent
dans le tableau périodique.
Les atomes de la famille VIa et VIIa prennent respectivement un ou deux
électrons sur leur couche externe pour acquérir un octet et donc une stabilité
Le processus d’ionisation schématisé
semblable à celle du gaz inerte qui les suit dans le tableau périodique. »2
pour l’hydrogène et pour l’oxygène
(http://www.urgencyclopedie.info/images/8/8
Les atomes des familles IVa et Va n’ont pas tendance a former des ions : pour 3/Atome_ion.png)
se stabiliser, ils vont plutôt contracter des liaisons chimiques et former ainsi
des molécules.

1
Ou un duet dans le cas des éléments léger (l’hydrogène, le lithium, le béryllium)
2
Pierre Pirson et al, Chimie 3e/4e, de boeck, Bruxelles, 2002, p 240.
 Chimie prérequis C.CESS 13
L’atome, la molécule et les ions

4. LA CHARGE DES IONS POLYATOMIQUES

Les ions polyatomiques sont des groupements d’atomes affectés

d’une charge.
La majorité des ions polyatomiques sont des anions, sauf l’ion
ammonium (NH4+). Ils ont la charge de la valence qui leur
correspond.
Ex : NO3 a la valence I et forme donc un ion une fois négativement
chargé : NO3-.

5. EQUATION D’IONISATION

On rend compte de l’ionisation d’un élément par une réaction PO43−

d’ionisation. Voici, à titre d’exemple, les équations d’ionisation du

NH 4 +
fluor et de l’aluminium.

F +1e− → F−
Al → Al3+ + 3e− Les ions polyatomiques
phosphate et ammonium.

Objectifs du chapitre

a) Définir les termes suivants :

• Ion
• Cation
• Anion
b) Déterminer la charge d’un ion.
c) Ecrire une équation d’ionisation.
d) Expliquer pourquoi les atomes s’ionisent
 Chimie prérequis C.CESS 14 14
L’atome, la molécule et les ions
 Chimie prérequis C.CESS 15
L’atome, la molécule et les ions