La Prise de Parole 1
La Prise de Parole 1
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE DR.YAHIA FARES DE MEDEA
Faculté des Letrres et des Langues Etrangère
Département de Français
MEMOIRE DE MASTER
OPTION : DIDACTIQUE
Thème :
2014 / 2015
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE DR.YAHIA FARES DE MEDEA
Faculté des Letrres et des Langues Etrangère
Département de Français
MEMOIRE DE MASTER
OPTION : DIDACTIQUE
Thème :
2014 / 2015
Épigraphe :
« Faire un mémoire, c’est prendre
du plaisir, et le mémoire, c’est
comme le cochon, on n’en jette
rien ».
Umberto Eco
DEDICACES
Enfin, je remercie tous mes Ami(e)s que j’aime tant, Yacine, Malika,
Nabila, Sarah, Marwa, Nabila, Zine Eddine, Lobna, Hamida, Safia et
surtout mes cousins Rafik, Marouane et Slimane.
Cette recherche s’inscrit dans le cadre de la didactique de l’oral. Nous traitons comme
objet d’étude les difficultés de prise de parole en séance de compréhension et d’expression
orale chez les étudiants de première année LMD au sein de l’université Dr. Yahia Fares de
Médéa. Nous essayons de savoir si les facteurs scolaire et social peuvent entraver la prise de
parole en classe de langue.
Nous avons commencé par assister à des cours pour mieux délimiter les perspectives
de notre recherche. Les observations faites nous ont permises de mieux comprendre notre
thème. Notre corpus est constitué d’un questionnaire soumis aux étudiants ainsi que d’un
entretien semi-directif avec les enseignants. Notre analyse a porté essentiellement sur le
dépouillement des questionnaires et des entretiens pour enfin faire une mise en commun des
résultats de l’enquête.
Mots clés : la prise de parole, l’oral, les problèmes de langue, le milieu social, le milieu
scolaire.
The summary:
This research is part of the teaching of speaking. We treat as a case study the
difficulties speaking in plenary understanding and speaking among freshmen in the LMD
university Dr. Yahia Fares Medea. We try whether the school and social factors can hinder
speaking in a language class. We started to attend courses to further delineate the prospects of
our research. The observations have allowed us to better understand our theme. Our body
consists of a questionnaire given to students as well as a semi-structured interview with
teachers. Our analysis focused on the counting of questionnaires and interviews to finally
make a pooling of the results of the investigation.
L’introduction générale p 10
La partie théorique : p 13
I. L’oral p 15
II. Le statut de l’oral dans les méthodes p 23
I. La parole p 36
II. La difficulté de prise de parole p 39
La partie Pratique p 56
I. La Pré-enquête p 57
II. L’enquête p 63
III. La mise en commun des résultats de l’enquête p 132
Introduction générale :
L’enseignement communicationnel occupe de plus en plus une place cruciale dans les
nouvelles approches. En effet, l’apprenant, en langue étrangère, éprouve rapidement le besoin
d’apprendre à communiquer à l’écrit comme à l’oral. Ce dernier est témoin du niveau de
l’apprenant la raison pour laquelle, il est question d’une importante accentuation sur
l’enseignement / apprentissage de l’oral.
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Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
à une situation critique celle de faire parler les étudiants. Pourtant, les étudiants sont censés
être un pôle actif dans leur formation.
En classe de langue étrangère, il est patent que les difficultés de prise de parole sont
justifiées par les problèmes de langues. Cependant, même les étudiants qui suivent des
formations en langue maternelle où les problèmes de langues sont presque inexistants,
présentent des difficultés quant à la prise de parole. Au-delà des problèmes de langue, y a-t-il
des facteurs étant à l’origine de ce blocage de prise de parole chez les étudiants ? Le milieu
social et scolaire peuvent-ils être à l’origine de ce problème ?
Prendre la parole en langue étrangère n’est point un chalenge pour les étudiants
ayant vécu dans un milieu social favorisant l’apprentissage des langues étrangères.
Les facteurs social et scolaire sont des paramètres qui permettent de fournir des
explications relatives à la participation de chaque apprenant. Ce dernier est un acteur social et
scolaire. Il fait partie d’une société ayant une certaine culture, éducation, une hygiène de vie,
etc. Il est, également, le produit de ses enseignants des trois cycles : primaire, collège et lycée.
Cette recherche est conduite dans l’objectif de trouver des explications au déficit en
question. Ces explications permettront d’éclaircir les difficultés de prise de parole en classe, et
de catégoriser ces facteurs inhibiteurs. La présente recherche se veut d’autant plus explicative.
Nous nous inscrivons tout d’abord au sein d’une approche sociolinguistique. Cette
dernière s’occupe des phénomènes linguistiques et sociaux. Elle essaye d’établir une liaison
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Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
de cause à effet. Elle nous permettra de dégager la relation entre l’appartenance sociale des
étudiants et leur parcours scolaire.
De plus, une recherche didactique du genre exige une inscription dans une approche
ethnographique pour le recueil des données. L’approche ethnographique cherche à
comprendre ce qui se passe dans les classes, dans un but qui dépasse une simple révision des
activités : recueillir des données et des résultats qui changent nos conceptions de l’acte
didactiques (Margarida Cambra Giné, 2003 : p 13). Cette approche va nous permettre de
mieux comprendre les pratiques de classe ainsi que de comprendre les rapports entre
enseignant et enseignés. Aussi, nous aurons l’opportunité d’en tirer des notes fructueuses pour
l’enquête à partir de notre observation.
Pour mener à bien notre recherche, nous avons réalisé une enquête sur le terrain. Nous
avons choisi comme public les étudiants et les enseignants du département de français langue
étrangère de l’université Dr Yahia Fares de Médéa. Nous avons proposé comme échantillon
pour notre enquête deux groupes de première année universitaire. Car d’un point de vue
général, ces débutants ne sont pas familiarisés avec la pratique orale de la langue. Ainsi,
durant les années de formations au lycée ou encore au collège, on n’avait pas coutume de
consacrer des séances à l’oral malgré sa présence dans le programme.
Nous jugeons nécessaire, tout d’abord, de faire une observation de terrain en termes de
pré-enquête permettant d’orienter l’enquête. Puis, de soumettre un questionnaire aux étudiants
ainsi qu’un entretien semi-directif avec les enseignants. Ces données seront collectées,
analysées puis commentées.
Notre travail est constitué de deux grandes parties : une théorique et l’autre pratique :
Dans la partie théorique scindée en deux chapitres, nous allons essayer, dans le
premier chapitre, de définir l’oral ainsi que d’évoquer la place de l’oral dans les
méthodologies d’enseignement. Le deuxième renfermera la définition de la parole et ses
constituants puis les facteurs qui pourront entrer en jeu dans la prise de parole chez les
étudiants, particulièrement le milieu social et scolaire.
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Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
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Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français
Introduction partielle :
Le parcours qu’a connu l’enseignement à travers le temps, s’est interprété par une
succession de méthodologies. Ces dernières étaient constituées de fondements multiples et
instables. Cette transformation avait façonné les démarches choisies pour toute pratique de
langue. Parmi ces pratiques, l’oral occupe actuellement une place primordiale dans
l’enseignement / apprentissage. Mais, nous souhaitons, dans le premier volet du présent
chapitre, d’évoquer la place accordée à l’enseignement de l’oral au fil des méthodologies.
I. L’oral :
Le terme « oral », du latin os, oris (bouche), se réfère à tout ce qui concerne la bouche ou à tout se qui
se transmet par la bouche. Par opposition avec l’écrit, l’oral se rapporte au langage parlé, réalisé
grâce à l’appareil phonatoire humaine : le larynx où se créent les sons, en amont l’appareil
respiratoire qui fournit le souffle nécessaire à la production et à la propagation de ces sons et, en aval,
les résonateurs (les pharynx, la bouche et le nez) qui sont les cavités de l’appareil phonatoire qui entre
en vibration du souffle et des sons. (Joaquim Dolz et Bernard Schneuwly, 2009 : p 51).
Dans un premier temps, les deux définitions gravitent autour de la même vision. Elles
voient en oral un produit sonore de l’appareil phonatoire. Il se réalise par le biais des
vibrations des cordes vocales. En effet, il y a plusieurs disciplines qui se proposent d’étudier
cet aspect de l’oral. Ainsi, la phonétique descriptive se lance dans l’analyse de l’articulation
des sons. Aussi, la phonétique perceptive étudie la réception acoustique du produit sonore.
En didactique des langues, Jean-Pierre Robert trouve que l’oral désigne : Le domaine
de l’enseignement de la langue qui comporte l’enseignement de la spécificité de la langue
orale et son apprentissage au moyen d’activités d’écoute et de production conduites à partir
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Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français
Ces traits possèdent une fonction syntaxique et sémantique : ils représentent, à la fois,
une langue correcte grammaticalement et des auxiliaires favorisant l’intercompréhension en
évitant les malentendus. Les traits de l’oralité sont :
Les traits prosodiques : les pauses, les accents d’insistance, le débit, la courbe
mélodique, l’intonation, etc ;
Les liaisons et les enchaînements ;
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Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français
Puisque l’oral est une activité sociale avant d’être un objet d’enseignement, il importe
de tenir compte des différents aspects sociaux de la langue orale. De ce fait, le jeu social
s’articule autour de :
Les accents régionaux : à titre illustratif les marseillais et les parisiens ne prononcent
pas de la même manière ;
Les accents sociaux : ils dépendent des classes sociales. Les personnes des quartiers
aisés ne parlent pas comme ceux des banlieues ;
Les registres de langue : en langue française, il y a trois registres de langue : soutenu,
courant et familier. Le choix des registres dépend de la situation de communication :
entretien d’embauche, réunion, conversation à bâton rompu, discussion entre amis,
entre collègue, face à un supérieur, etc ;
Les implicites cultures : en parlant, les natifs font appel à certaines expressions sous-
entendant des significations. Il s’agit de références culturelles comprises par le groupe
social. Elles sont difficiles à interpréter par les étrangers.
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Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français
I.2.3. Le corps :
La langue s’articule par l’oral et par l’écrit, voire le phonique et le graphique. Une
réflexion sur l’oral ne peut se dissocie d’un détour vers l’écrit. Sur le plan didactique, l’oral et
l’écrit sont des objets d’enseignement / apprentissage. Cependant, l’écrit a longtemps occupé
une place favorable quant à l’oral. Les méthodologies traditionnelles voient en l’écrit un
modèle normalisé, standard, soutenu, structuré et institutionnalisé. Au même titre, elles
trouvent que l’oral est dépourvu de tout raffinement et de toute normalisation. Cet aspect de
familiarité place l’oral en seconde position. Référons-nous à Jean-Pierre Cuq citant à ce
propos : Ces réflexions, croisées avec les critiques du concept de norme, ont mis fin à
quelques assimilations simplistes : à l’écrit, les registres standard et soutenu, à l’oral la
familiarité. (Jean-Pierre Cuq, 2003 : p 182.). L’oral a été valorisé qu’avec l’avènement des
méthodologies directes. A ce stade, le statut de l’oral commence à devenir problématique ; il
est même placé en amont de l’écrit.
Sur le plan communicationnel, l’écrit et l’oral sont sur le même piédestal. Ils
constituent des piliers incontournables de la communication. Cependant, chacun possède un
genre communicatif distinct. L’oral s’inscrit dans le cadre d’une communication instantanée
et immédiate. Quant à l’écrit, il répond à une communication différée. Cette assertion aussi
paradoxale soit-elle, constitue la base d’un continuum conçu pour donner un nouvel élan à
l’enseignement de l’oral au même titre que ce lui l’écrit.
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Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français
traditionnelle, et d’autre part grâce à son caractère formel facilitant la communication. Ainsi,
l’auteur a tout son temps pour réfléchir, rédiger et organiser ses idées et ses pensées ; il peut
même anticiper l’horizon d’attente du lecteur. Il serait dérisoire de penser que ces stratégies
peuvent être utilisées à l’oral sans difficultés. Les caractéristiques de l’oral ne peuvent pas
faciliter la mise en œuvre de ces stratégies. Donc, il est difficile de garantir une
communication fructueuse, à l’oral, comme à l’écrit. De ce fait, plusieurs études se donnent
comme objet d’étude l’oral.
Dans le but d’ôter à l’oral l’aspect de familiarité lui étant attribué par la réflexion
traditionnelle, les recherches commencent par mettre l’accent sur la régulation et l’ajustement
de l’oral. Ces continuums ambitionnent à élaborer des discours standards adéquats aux
différentes situations de communication surtout en contexte formel. Certains chercheurs
commencent à introduire des textes officiels propres à l’oral. On cite : les entretiens, les
interviews, les débats, les conférences, les exposés oraux, les comptes rendus de films, de
lecture et de vidéos, etc. Egalement, d’autres proposent des activités pour l’enseignement de
l’oral. On cite : les simulations, les jeux de rôles, les dialogues, etc. A ce propos, Joaquim
Dolz et Bernard Schneuwly affirment : Une impulsion puissante est donnée ainsi à
l’enseignement de l’oral devenu, dans les discours du moins, l’égal de l’écrit. (Joaquim Dolz
et Bernard Schneuwly, 2009 : p 15). Aussi, ces chercheurs essayent d’ouvrir un ongle pour
l’usage de la communication non verbale. Ceci va permettre de mieux gérer la spontanéité et
l’irréversibilité de ce processus complexe.
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Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français
Cette forte centration sur la production orale est traduite par une certaine
représentation sociale. Effectivement, une personne s’exprimant aisément à l’oral est jugée
comme compétente.
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Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français
Longtemps négligé dans une perspective traditionnelle idéalisant l’écrit, l’oral trouve
son apogée qu’après le tournant communicatif. Cependant, on ne peut pas encore parler d’un
enseignement autonome. L’enseignement de l’oral est toujours prisonnier de la conception
traditionnelle.
Concernant la méthodologie d’enseignement, une dichotomie importante est introduite entre, d’une
part, des « situations de libération ou d’expression » que crée l’enseignant pour permettre aux élèves
de pratiquer librement la langue et durant lesquelles il se garde de toute intervention qui risquerait de
bloquer les élèves et, d’autre part, des « situations de structuration ou d’apprentissage » dans
lesquelles la langue devient objet d’observation et d’analyse pour permettre la découverte de son
fonctionnement afin de mieux l’utiliser en fonction d’exigences communicatives. (Joaquim Dolz et
Bernard Schneuwly, 2009 : p14).
Donc, nous constatons que l’enseignement de l’oral s’articule selon deux pôles. Le
premier s’organise autour de l’incitation à prendre la parole en classe ; le deuxième est centré
sur la régulation, l’ajustement et la correction de la langue orale des apprenants. Cependant,
les deux pôles ne peuvent pas être mis en œuvre simultanément.
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Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français
En 1996, Pietro et Wirthner effectuent une enquête près des enseignants sur
l’enseignement de l’oral. Au bout de leur surprise, ils ont découvert que plus de 90% du cas
échéant consentent à l’idée que l’école doit enseigner l’oral au même titre que l’écrit. Selon
l’échantillon, apprendre à communiquer est un objectif incontournable en surcroît
enseignement / apprentissage. En même temps les enseignants ne manquent pas de présenter
leurs soucis et difficultés dus aux spécificités de l’oral.
Pour tenter de gérer l’enseignement de l’oral, plusieurs recherches ont été effectués,
mais elles ont vite pris du recule. A ce propos référons nous à Joaquim Dolz et Bernard
Schneuwly citant : L’instauration de la dichotomie oral / écrit a eu pour résultat une
réflexion didactique intense, mais de courte durée, sur les modalités de réalisations de
l’enseignement de l’oral. (Joaquim Dolz et Bernard Schneuwly, 2009 : p 15). Dans un temps
record, chaque nouvelle étude vient en réaction à la précédente. Les démarches proposées par
ces recherches se caractérisent par la rapidité, la diversité et surtout la temporalité. Parmi les
travaux sur l’oral, Lazure (1991, 1992, 1994) constitue une référence incontournable. Lazure
donne une analyse approfondie de la didactique de l’oral. Elle comporte plus de 200
contributions analysées.
Joaquim Dolz et Bernard Schneuwly trouvent que l’unanimité des pratiques gravite
autour de quatre prototypes :
1. Pour apprendre à parler, il faut automatiser des savoir-faire de base. […] 2. Pour apprendre à
parler, il faut connaître le fonctionnement de la langue. […] 3. Pour apprendre à parler, il faut
communiquer. […] 4. Pour apprendre à parler, il faut communiquer et analyser la communication
(Joaquim Dolz et Bernard Schneuwly, 2009 : pp 16-17).
Ces quatre types se sont améliorés en réaction au tournant communicatif.
Conformément à ce qui a été évoqué, nous pouvons dire que l’enseignement de l’oral passe,
en première position, par une mobilisation de principes de base liés au savoir-faire pour
ensuite, mettre les apprenants dans un bain linguistique propre aux situations de
communication étudiées.
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Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français
Comme l’oral est un objet de recherche récent, les outils et moyens d’évaluation ne
sont pas encore bien définis. Ainsi, lorsque l’enseignant corrige les erreurs des apprenants, il
risque de les bloquer surtout si la manière est mal choisie. De ce fait, il sera face un problème
critique celui de faire réagir les apprenants. Sur un autre volet, on ne peut parler d’un
enseignement objectivé de l’oral, si la langue n’est pas exploitée.
Ainsi, il s’agit d’une pratique tâtonnante et floue. Il est encore tôt de parler de
programmes pour l’oral mais seulement de directives et d’orientations pour l’enseignement de
l’oral. En effet, l’absence de séquences didactiques pour l’oral revient au manque de
recherche dans ce domaine. Certains spécialistes estiment que les spécificités de l’oral ne
permettent pas la gestion et la maîtrise des conditions de production lors de l’enquête.
Connue aussi comme méthode traditionnelle ou classique, cette méthode était l’unique
admise et officielle en termes de pratique d’enseignement. Elle a perduré du XVIII siècle au
XIX siècle. Elle vise l’enseignement des langues savantes (le latin et le grec à l’époque) et la
traduction des textes littéraires. Ainsi, le recours à la langue maternelle est permis. En ce sens
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Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français
Christian Puren affirme : L’accent a été mis dans la MT sur la langue source ; la traduction,
qu’elle privilégie est le procédé qui permet de partir de, ou d’aboutir à la langue source […].
(Christian Puren, 1994 : p 65)
Une langue étrangère répand toute une culture par le biais des textes littéraires. Et dans
le cadre d’acquisition d’une culture générale et la nutrition de l’esprit, la méthode
traditionnelle met la maîtrise de l’écrit littéraire au sommet de l’apprentissage. Pour ce faire,
elle se base sur l’explication des textes littéraires puis l’imitation du style des écrivains.
L’apprentissage de la langue passe systématiquement par un enseignement déductif de la
grammaire, la pratique des exercices de thèmes/versions et l’apprentissage par cœur des textes
littéraires (poèmes), etc. Dans un monde où on sacralise l’écrit, l’oral passe en second plan et
parfois inexistant.
L’absence des manuels officiels donne à l’enseignant la liberté de choisir les textes
littéraires et la préparation des exercices. Il est autoritaire et seul détenteur du savoir. Lui seul
peut juger ce qui est correct ou faux. Ainsi, l’erreur est inadmissible.
Bien que la méthode traditionnelle ait perduré, environ un siècle et demi, des
didacticiens jugent qu’elle n’a pas su assuré des résultats fructueux. Ils estiment que l’absence
de la part de créativité de l’apprenant compromet son apprentissage. D’autres, sous un autre
angle, voient que l’enseignement de la grammaire est pauvre du moment qu’il est limité
qu’aux points présents dans le texte littéraire choisi.
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Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français
« coup d’état pédagogique ». Car elle est considérée comme la première méthode étrangère
instaurée officiellement dans l’enseignement français.
Malheureusement, cette méthode a été vouée à l’échec. D’un coté, habitués au régime
de la méthode traditionnelle, les enseignements expriment un refus à son égard. D’autre coté,
la méthode directe exige une bonne maîtrise de la langue orale. Cependant, les enseignants
vétérans de la méthodologie traditionnelle n’ont pas pu s’adapter au rythme. D’autres
critiques abordent le point de l’inflation lexicale ne laissant point de place à l’exploitation des
autres points linguistiques tels que la grammaire. Aussi, l’intransigeance dans l’utilisation de
la langue maternelle. Car parfois il n’y a point de solutions pour expliquer un point que par
recourir à la langue maternelle.
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Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français
Instaurée de manière officielle en 1925, la méthode active opte pour une conciliation
des objectifs des méthodes traditionnelles et directes, d’où certains méthodologues lui
attribuent le nom de « méthodologie mixte ». Celle-ci garde l’importance accordée à
l’utilisation de la langue cible. Cependant, elle permet le recours à la langue source en cas de
nécessité. Aussi, elle réintroduit le concept de la culture en ajoutant quelques modifications. A
ce propos Claire Tardieu souligne : Par rapport à la méthode grammaire-traduction, la
méthode active procède à une redéfinition de la culture et conserve l’importance accordée à
l’utilisation de la Langue 2. (Claire Tardieu, 2008 : p31).
La méthode active propose une rénovation des concepts clés de ces deux méthodes en
ajoutant un comportement actif. Puisque la méthode traditionnelle sacralise l’écrit littéraire et
la méthode directe place l’oral et le lexique au centre de ses intérêts, cette méthode place au
centre de ses préoccupations l’écrit littéraire et l’oral. Nous pouvons dire que nous assistons à
un certains équilibrage entre le pôle écrit et oral. A cela s’ajout, l’assouplissement de
l’enseignement lexical et grammatical.
La méthode active n’a pas tenu longtemps. Les apprenants préfèrent d’utiliser une
langue comprise, claire pour ne pas dire facile pour eux, le cas de la langue maternelle. Le
déclin de cette méthode pave le terrain pour la méthode audiovisuelle.
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Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français
méthode dite de l’armée fut mise au point. Grâce à son succès, elle influence aussi les
domaines d’enseignement/ apprentissage.
L’objectif essentiel de cette méthode est de communiquer dans une langue. Ce point
place systématiquement l’oral au centre de ses préoccupations. En guise de promouvoir cet
objectif, les précurseurs de cette méthode se sont inspirés des théories et des innovations
technologiques en vogue à l’époque. Sur le plan linguistique, la méthode audio-orale puise sa
démarche des linguistiques structuralistes et distributionnelles. Sur le plan psychologique, elle
s’influence de la psychologie béhavioriste de Skinner.
Comme l’accent est mis sur l’apprentissage de la langue parlée. Les méthodologues
audio-oraux estiment que le meilleur moyen d’apprendre l’oral est l’imitation et la répétition.
En effet, les cours d’expression orale se basaient sur les bandes magnétiques et les dialogues
écrits. Les apprenants doivent répéter les dialogues puis les imiter. La prononciation et
l’intonation sont corrigées par les paires et en cas de nécessité par les enseignants.
Fondée sur la répétition, la base pédagogique des exercices est apportée par une gamme très variée
d’exercices structuraux phonétique, mais surtout syntaxiques, construits sur le schéma skinnérien :
Stimulus (modèle du départ) Indice (incitateur de transformation) Réponse (de l’apprenant)
Bonne réponse Renforcement (répétition de la bonne réponse). (Jean-Pierre Cuq, 2003 : p 29)
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Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français
Fortement inspirés des recherches américaines, les européens se lancent dans le monde
de la recherche en raison de faire leurs preuves.
Elles ont pour objectif d’installer des automatismes avec la pratique intensive d’exercices structuraux
susceptibles de donner à l’élève une compétence d’abord orale (méthode audio-orale) dans une
situation de communication (méthode audiovisuelle) (Gérard Vigner, 2011 : p 89)
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Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français
II.6.L’approche communicative :
Pendant les années soixante dix, plusieurs recherches ont été menées sur la
communication. Très vite, la communication a occupé une place prépondérante en didactique
des langues étrangères. Elle a fait objet d’étude pour plusieurs approches, on cite l’approche
communicative.
Le mot approche a été utilisé par rapport à l’anglais. Le choix du mot marque un
éloignement par rapport aux méthodes antécédentes. Aussi, ce mot marque le don d’un nouvel
élan à la didactique des langues étrangères. Du moment q
L’approche communicative propose des cours gravitant autour d’un seul objectif, la
communication. Les curriculums visent le développement des compétences de
communication chez les apprenants. Elle essaye d’attribuer à la communication un caractère
sociolinguistique et pragmatique. Dans cette optique référons nous à Jean-Pierre Cuq qui dit à
ce propos :
Les approches communicatives, tout en donnant à entendre que « c’est en communiquant qu’on
apprend à communiquer », se présentent comme souplement adaptables et ouvertes à la diversité des
contextes d’apprentissage. (Jean-Pierre Cuq, 2003 : p 24)
Puisque la communication est avant tout un échange, cette approche donne une
importance à la compréhension orale. Ainsi, les séances s’effectuent par le passage de la
compréhension orale vers l’expression orale. S’inscrivant dans une vague de refus des
documents fabriqués, cette approche favorise l’authenticité pour rapprocher les situations de
communication étudiées de la réalité. Pour assurer une communication efficace, en expression
orale, les simulations, les jeux de rôles, les actes de parole, etc., sont les choix préférés des
enseignants.
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Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français
Pour ce faire, la motivation doit être au rendez-vous. Ainsi, l’enseignent se trouve face
à une mission critique ; il doit faire preuve d’assurance, de maitrise et de créativité pour
promouvoir la motivation des apprenants.
[…] D. Hymes […] contestera de son côté les théories de Chomsky très en vogue à l’époque en
affirmant que pour communiquer, il ne suffit pas de connaître la langue, le système linguistique : il faut
également savoir s’en servir en fonction du contexte social. Il donne ainsi le départ à la
sociolinguistique américaine qui influencera la didactique des langues […] (Jean-Marc Defays et
Sarah Deltour , 2003 : p 85)
Malgré l’adaptabilité et la souplesse de l’approche communicative, elle présente des
difficultés à cerner la compétence de communication. La diversité de ses composantes
sociolinguistiques, pragmatiques et culturelles complexifie davantage la tâche des
enseignants. Ce point constitue l’une des principales causes de son déclin. A cela s’ajout, « la
centration sur l’apprenant », comme le souligne Christian Puren, qui complexifie la réalisation
des objectifs des cours enseignés.
L’approche par compétence est une méthodologie récente. Cet enseignement consiste
d’abord à installer des compétences chez les apprenants pour qu’ils puissent activer le savoir
en fonction de la situation d’apprentissage. Elle puise ses théories du constructivisme, le
cognitivisme et la sociolinguistique américaine (Dell Hymes). La richesse de son cadre
théorique lui permet de réaliser son objectif qui consiste à former des apprenants dotés d’une
compétence de communication orale et écrite.
Il est remarquable que l’approche par compétence ait repris, à priori, les mêmes
objectifs que l’approche communicative. Cependant, l’approche par compétence essaye de
mieux cerner certains concepts instaurés dans l’approche communicative, voire la compétence
de communication.
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Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français
En tant qu’approche, elle élabore des programmes équilibrés visant à promouvoir les
quatre compétences : compréhension de l’écrit, expression écrite, compréhension de l’oral et
expression orale. Dans cette optique, l’oral et l’écrit sont sur le même piédestal.
La compétence est introduite pour la première fois par Noam Chomsky en science de
langage. En 1955, il définit la compétence linguistique en grammaire générative. Selon lui, la
compétence linguistique constitue la possibilité d’identifier et de saisir des règles
grammaticales, de produire des phrases et de savoir les interpréter selon un modèle
grammatical donné. Dans un sens plus large, Jean-Pierre Cuq trouve que : Ce terme recouvre
trois formes de capacité cognitive et comportementale : compétence linguistique,
communicative et socioculturelles. (Jean-Pierre Cuq, 2003 : p 48). Le CECRL relie la
compétence aux savoirs et savoir-faire acquis des apprenants.
Réputée pour son efficacité et la richesse de son cadre théorique, l’approche par
compétence gravite rapidement des échelons devant de la scène éducative internationale. En
effet, elle est la démarche adoptée dans plusieurs pays européens et même africains voire
l’Algérie. Référons-nous à l’ancien ministre de l’éducation Boubekeur Benbouzid soulignant
que : L’approche par les compétences, dérivée du constructivisme, privilégiant une logique
d’apprentissage centrée sur l’élève, sur ses actions et réactions face à des situations-
problèmes. (Boubekeur Benbouzid, 2009 : p 45). Dans ce sens, l’approche par compétence
garantie un « savoir apprendre » efficace.
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Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français
L’an 1991 coïncide avec la création du Centre Commun de Référence pour les
Langues vivantes (CECRL). Les chercheurs du CECRL dégagent les limites et les déficits de
l’approche communicative et essayent d’élaborer une nouvelle approche. En 2001, le CECRL
publie un recueil où sont expliqués ses buts, ses objectifs et ses fonctions. Il ne manque pas,
en parallèle, de définir la méthode préconisée : la perspective actionnelle.
Cette approche se veut comme objectifs les mêmes que l’approche communicative.
Cependant, elle ajoute un aspect négligé de l’approche communicative, l’action. Les
chercheurs estiment que pour une communication optimale, il est opportun de s’intéresser au
caractère social. Pour eux, l’apprenant est aussi un acteur social. Programmer des cours que
dans certaines situations de communication risque de mettre en doute ses compétences
communicatives. A ce propos le CECRL explique :
La perspective privilégiée ici est, très généralement aussi, de type actionnel en ce qu’elle considère
avant tout l’usager et l’apprenant d’une langue comme des acteurs sociaux ayant à accomplir des
tâches (qui ne sont pas seulement langagières) dans des circonstances et un environnement donnés, à
l’intérieur d’un domaine d’action particulier. Si les actes de parole se réalisent dans des activités
langagières, celles-ci s’inscrivent elles-mêmes à l’intérieur d’actions en contexte social qui seules leur
donnent leur pleine signification. (CECRL, 2001 :15)
Christian Puren trouve que la perspective actionnelle s’est articulée autour de trois
déficits de l’approche communicative. Il souligne :
[…] 1) La communication ne suffit pas pour l’action sociale, et peut même la gêner. […] 2) C’est
l’action sociale qui détermine la communication. […]3) C’est la l’action commune, et non la simple
communication, qui est la condition d’une véritable compréhension de l’Autre […]. (Christian
Puren , 2006 : p 38)
Par ces points, il explique que par de simples activités langagières, dépourvues de
contexte social, favorisant l’individualité, la communication ne peut être proprement définie.
Autrement dit, la communication est un échange avant tout. Elle s’effectue naturellement que
dans un cadre de collectivité. Un aspect, qui est mis en relief par l’approche actionnelle.
32
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français
contextes sociaux. Elle les initie non seulement à la vie quotidienne, mais aussi à la vie
professionnelle.
La perspective actionnelle s’est beaucoup centrée sur l’oral. Cependant, elle n’a pas
négligé pour autant les autres compétences. Elle propose un programme dans lequel est
présenté un parfait équilibre entre les quatre habiletés, seulement la communication orale
demeure son souci majeur.
Conclusion partielle :
Il importe de souligner que l’oral se manifeste par le biais de la parole. Une notion qui
fera l’objet de notre deuxième chapitre.
33
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Introduction partielle :
Comme l’oral se concrétise par la parole, il serait dérisoire de ne pas lui consacrer tout
un chapitre.
Nous essayons dès lors, dans un premier temps, de définir la parole ainsi que les
paramètres à mettre en jeu en parlant.
Dans un second temps, nous souhaitons mettre l’accent sur les difficultés de prise de
parole. Nous avons souligné dans l’introduction que la langue est un facteur capital qui
entrave la prise de parole. A présent, nous essayons de l’expliciter davantage.
Puisque notre recherche s’inscrit dans une approche ethnographique, nous jugeons
nécessaire de définir les différentes notions référant au contexte classe. Nous estimons que ces
facteurs se rapportent au profil de l’apprenant, de l’enseignant, aux corrections et enfin les
sollicitations.
I. La parole :
36
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
I. 2. L’acte de parole :
Pour saisir la position de la langue dans les faits de langage, Ferdinand De Saussure
effectue plusieurs recherches. Pour ce faire, il a jugé nécessaire de se situer en fonction de la
parole. A cet égard, il confirme : […] il faut se placer devant, l’acte individuel qui permet de
reconstruire le circuit la parole. Cet acte suppose au moins deux individus ; c’est le minimum
exigible pour que le circuit soit complet. (Ferdinand De Saussure, 2002 : pp 19-21). Ainsi,
De Saussure lie l’acte individuel à la parole.
Quelques années plus tard, plusieurs recherches ont été effectuées pour percer
l’énigme de l’acte de langage. Moult linguistes ont proposé des définitions. Entre autre,
Catherine Kerbrat-Orecchioni définit l’acte de langage comme : unité minimale de la
grammaire conversationnelle, l’acte de langage est aussi l’unité la plus familière aux
linguistes, puisqu’ils ont depuis un certain temps déjà adopté cette notion, née comme on sait
dans le champ de la philosophie analytique. (Catherine Kerbrat-Orecchioni, 1995 : pp 229-
230). Donc, l’acte de langage voire de parole forme l’unité essentielle et primaire de
l’interaction verbale.
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Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
En interaction verbale, il s’agit avant tout d’acte de parole ayant un caractère alternatif.
Pour assurer l’optimisation du processus communicationnel, la nature de l’interaction soumit
les différents interlocuteurs à un système de tour de parole. Véronique Traverso souligne à cet
égard : En dépit de son apparent désordre, l’interaction est organisée. Le partage de parole
s’effectue selon un principe général : « chacun son tour ». Il est garanti par des règles
d’alternance, […]. (Véronique Traverso, 2004 : p 30). Les règles d’alternance sont
généralement implicites. Etre capable de parler nécessite la mise en jeu de plusieurs
paramètres simultanément et alternativement. Ce processus complexe exige du locuteur le
choix de la manière et du moment pour prendre, garder et donner la parole :
C’est la relation entre des sujets sociaux qui devient le point de mire, plus peut-être que l’objet du
discours qui, s’il est pris en compte dans les approches interactionnistes, n’est que l’un des « ingrédients »
de la description. La classe est alors envisagée comme ce qui permet l’émergence d’une « parole
38
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
adressée ». Ce sont les manières de donner la parole, de faire parler, d’aider à parler qui font l’objet
d’observations et qui poussent à s’interroger sur les relations interpersonnelles des individus et la manière
dont ces relations se mettent en place dans un contexte didactique. (Francine Circurel, 2012 : pp
235-236).
En classe, il s’agit, à présent, de motiver les apprenants à prendre la parole en classe.
Pour assurer un maximum de participation de la part des apprenants, les enseignants
favorisent l’utilisation des exercices de reprises et de reformulations. Cependant, le problème
de la non coopération des apprenants est aussitôt soulevé.
En classe de Fle, il s’agit d’enseigner une langue donnée à des locuteurs de langue
différente. En effet, on ne peut empêcher ces apprenants de recourir à leur langue maternelle.
En linguistique contrastive, il est question de comparaisons de deux langues sur tous les
aspects linguistiques voire morphosyntaxiques, lexicaux, phonologiques, etc.
39
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Dans un souci de remédier à ces obstacles, les enseignants accentuent leur pédagogie
sur l’aspect linguistique de l’intervention de l’apprenant. En procédant, ainsi, les enseignants
et les apprenants s’installent dans une conception traditionnelle. Les deux pôles, en situation
d’enseignement / apprentissage évitent à tout prix les erreurs. En effet, en séance de
compréhension et d’expression orale, les enseignants mettent fortement l’accent sur les
composantes linguistiques alors qu’ils ne prennent pas en considération la compétence de
communication à part entière.
En échange verbal, les participants sont des locuteurs et des auditeurs alternativement
et simultanément. Cela dit, il faut comprendre et interpréter les propos de l’autre pour ensuite
produire des répliques adéquates à la situation de communication. Cependant, cet élément
crucial pose plusieurs difficultés aux apprenants à cause de manque d’expérience. Marie-
Thérèse Vasseur souligne à ce propos : Lorsqu’il s’agit, pour le locuteur alloglotte, de noter
très simplement un état de fait, de référer au monde, à l’expérience pour communiquer, les
mots qui pourraient être partagés avec l’autre, de toute évidence, manquent. (Marie-Thérèse
Vasseur, 2005 : p 122). En effet, pour les apprenants, le vocabulaire figure d’emblé comme un
handicap dans la communication. Ainsi, en s’exprimant dans une langue étrangère, les
apprenants trouvent des difficultés à réaliser le caractère synchrone qui est un élément
fondamental en communication verbale. Lorsqu’un apprenant n’arrive pas à trouver les mots
adéquats, il met du temps à les chercher, chose que le caractère fugace de l’oral ne le permet
pas.
Ces éléments informationnels, comme la désignation des objets ou personnes, l’évocation des procès, la
prédication, la détermination, l’ancrage dans le temps et l’espace, relèvent à la fois du codage lexical
et du codage grammatical de la référence, ainsi que du marquage de la cohérence des discours. Ils
permettent d’élaborer ce que certains appellent la structure informationnelle du discours. (Marie-
Thérèse Vasseur, 2005 : p 123)
Ainsi, au-delà du déficit lexical, le problème s’étend vers un niveau supérieur étant la
composante discursive. Cette dernière constitue un tournant capital dans la compétence de
communication. Cette composante réfère à la connaissance des différents types de discours et
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Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Au-delà des problèmes lexicaux, le discours oral doit être cohérent et cohésif. Dans ce
cas, il importe de recourir à un enseignement / apprentissage de la grammaire. Le français
obéit à des règles grammaticales complexes devant être respectées et faisant but de bon usage.
A ce propos Gérard Vigner avance : Le français est aussi une langue où le respect de la
norme […] importe peut-être plus que dans d’autres langues, norme dont le respect trouve
son expression dans l’usage de certains arrangements syntaxiques. (Gérard Vigner, 2004 : p
09). Cette sacralisation de la norme française implique un enseignement / apprentissage
rigoureux de la grammaire. De ce fait, les enseignants et les apprenants ne se préoccupent que
de la régulation et la perfection de la langue.
Toute production orale est dite sonore. La raison pour laquelle en parlant de la parole,
il est indispensable d’évoquer la phonétique. Référons nous à Jean-Pierre Cuq disant à ce
propos : La phonétique est la discipline qui étudie la composante sonore d’une langue dans
sa réalisation concrète, des points de vue acoustique, physiologique (articulatoire) et
perceptif (auditif). (Jean-Pierre Cuq, 2003 : p 194). Du moment que la phonétique s’occupe de
l’étude des traits de l’oralité dans la parole humaine, la didactique s’est proposée de mettre en
place, à la disposition des apprenants, une approche phonétique pour les aider à combler leurs
lacunes articulatoires et phonologiques.
Dans un souci de régulariser l’oral des apprenants, il importe de programmer des cours
de phonétique. L’oral, par sa nature, implique la prise en compte de plusieurs paramètres
phoniques, d’où l’articulation, la prononciation, l’intonation, la prosodie et même les
différents accents. Fabienne Desmons avance dans ce sens :
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Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Une des tâches les plus importantes d’un enseignement / apprentissage de la phonétique consiste
effectivement à élargir la perception et à assouplir « l’articulation ». Les apprenants devront
apprendre à « écouter » aussi bien le modèle (le professeur) qu’eux-mêmes. Ils devront également faire
de nombreux exercices pour assouplir les organes de la parole (la musculation, l’aperture, le souffle, le
rythme, l’accentuation prosodique…) (Fabienne Desmons, 2005 : p 36).
le son [u] posent beaucoup de problèmes. Ces derniers reviennent au fait que le son [y]
n’existe pas en langue arabe. De ce fait, il le confond systématiquement avec le son [u]
existant dans la langue arabe. Même après des années de formations, certains n’arrivent pas à
distinguer les deux sons. Ces approximations phoniques constituent, en l’occurrence, un souci
majeur aux apprenants.
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Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
méthodes privilégient pour la centration sur l’apprenant. Et comme l’apprenant est un être
doté de perception, les approches cognitivistes considèrent que la participation de l’apprenant
à son apprentissage est un tournant indispensable à sa formation. Du coup, le statut de
l’apprenant est revalorisé. D’un pôle passif, il est transformé en un pôle actif en situation
d’enseignement/ apprentissage. Le rôle de l’apprenant ne se limite plus à l’enregistrement et
la restitution, par cœur, des cours enseignés. Référons nous à Jean-Marc Defays et Sarah
Deltour citant dans ce sens :
Cela dit, l’apprenant doit ambitionner à acquérir un « savoir apprendre ». Pour ce faire,
il doit profiter de chaque moment d’apprentissage. Il est à présent capable de se prendre en
charge, une opportunité que la méthodologie traditionnelle ne lui a pas offerte. Cette
opportunité résulte d’une redéfinition du rôle de l’apprenant et ses relations
psychopédagogiques et sociopédagogiques avec l’enseignant. Ainsi, l’apprenant va
systématiquement participer à son apprentissage par la mise en relief des ses besoins sans se
soucier des sanctions.
Cependant, la conception traditionnelle est fort étayée et soutenue par les croyances et
les représentations sociales et notamment par les enseignants. Le comportement traditionnel
de l’apprenant est le profil d’un apprenant exemplaire, appliqué consciencieux et rigoureux.
Dans ce sens, Ludger Schiffler avance :
Non seulement le style pédagogique est encore aujourd’hui très répondu, et apprécié par les collègues
et les parents (car, c’est sûr, « on apprend quelque chose avec ce professeur »), mais encore on peut
rencontrer un tel « comportement d’élève », étroitement conditionné par le style pédagogique en
question. (Ludger Schiffler, 1990 : p 142).
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Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
L’apprenant n’a pas seulement à tenir une place interactionnelle face à l’enseignant, il se trouve aussi
face aux apprenants : si l’un des apprenants prend une position de savoir ou garde trop longtemps la
parole, il y a risque de protestation des autres interactants qui exigent que chacun des membres du
groupe apprenant tienne sa place interactionnelle. (Francine Circurel, 2012 : pp 31-32)
La gestion du temps de la prise de parole constitue une difficulté majeure pour les
apprenants surtout pour ceux qui ont une bonne expression. Ainsi, grâce à leur fluidité
langagière, ils ne respectent pas le temps de parole accordé par l’enseignant. Par conséquent,
ils causent un déséquilibrement au sein du groupe. Dans ce cas de figure, deux alternatives
sont possibles : il peut y avoir des apprenants qui réclament leur tour alors que pour d’autres,
la situation joue en leur faveur puisqu’ils sont gênés de prendre la parole en classe.
L’interaction peut, en l’occurrence, exister entre les apprenants. Cependant, elle se fait
généralement par le bais d’un intermédiaire, l’enseignant. Ce dernier est également appelé
médiateur. Ainsi, il peut reprendre les propos des apprenants de façon à ce que chacun d’eux
s’appuie dans son intervention sur la précédente.
L’enseignant est avant tout un moyen créé par les différentes sociétés pour assurer la
préservation et la transmission de leur identité culturelle, valeur et croyance sociale, etc.
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Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Grace à cette position cruciale offerte par la société, les représentations sacralisent le
statut de l’enseignant. Il est redouté pour son savoir et sa connaissance qui ne sont jamais
remis en question. Cette image sacrée lui confère le privilège d’évaluer le niveau des
apprenants. Cet enseignant a le pouvoir de faire sortir les gens, et particulièrement les
apprenants, de la sphère d’ignorance. A ce propos, référons-nous à Jean-Pierre Cuq avançant :
Dans le monde occidental, les représentations sociales du rôle de l’enseignant et les pratiques
éducatives qui le manifestent ont toujours été et restent fortement marquées par la maïeutique
socratique : l’enseignant, par interrogations successives, amène ses élèves vers la lumière. (Jean-
Pierre Cuq, 2003 : p 82).
La société voit en l’enseignant un être doté d’un savoir encyclopédique. Puisqu’il
procède généralement par des questions, au sens de la société, la méthode pédagogique de
l’enseignant, se limite à la simple suscitation de la réflexion intellectuelle pour pouvoir
corriger les erreurs des apprenants.
Au-delà des croyances sociales, la position de l’enseignant est renforcée par les
méthodes traditionnelles et par la suite par la psychologie béhavioriste. Cependant, avec
l’avènement des approches communicatives, les théories constructivistes et la psychologie
cognitive, la situation d’enseignement / apprentissage a connu un bouleversement. Ainsi, le
statut de l’enseignant est reconfiguré au même titre que celui des apprenants.
Cette nouvelle ère se caractérise par ce qui est appelé « la centration sur l’apprenant ».
De ce fait, l’enseignant est passé d’un géreur des stipulations adéquates favorisant la
concrétisation des finalités d’apprentissage, à un guide en situation d’enseignement /
apprentissage. Pour ce faire, il ne doit en aucun cas transmettre son savoir, mais plutôt son
savoir-faire. A ce stade, il va apprendre aux apprenants comment en tirer profit de chaque
occasion pour servir leur apprentissage. Ceci va permettre à l’apprenant de se prendre en
charge et de passer vers un autre type d’apprentissage étant l’auto-apprentissage. Référons
nous à Jean-Marc Defyas et Sarah Deltour expriment dans ce sens : L’enseignant ne peut
donc plus se contenter d’enseigner, mais doit à la fois tenir en compte les rôles d’expert,
d’animateur, de médiateur, de partenaire, de censeur… dans cette pièce de théâtre à
géométrie variable qu’est devenu un cours de langues étrangères. . (-Marc Defyas et Sarah
Deltour, 2003 : p 109). Bien que la mission de l’enseignant soit complexe suite à ces
changements, elle est devenue plus subtile ; non seulement, l’enseignant doit veiller à la
transmission du savoir, mais aussi à garantir la motivation et l’implication de ses apprenants.
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Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
[…] Pour ce faire, ils comptent parfois plus sur leur enthousiasme que sur des techniques
pédagogiques. Les apprenants ne sont généralement pas insensibles à l’implication de leur professeur
de langue et y réagissent de manière spontanée… positivement ou négativement. Les professeurs, dont
l’enseignement de type communicatif dépend maintenant plus de la participation des apprenants,
seraient par ailleurs davantage exposés au découragement que leurs autres collègues. (Jean-Marc
Defyas et Sarah Deltour, 2003 : p 109.)
Ainsi, l’enseignant doit s’impliquer, lui-même, dans l’apprentissage de ses enseignés
pour garantir le bon déroulement de son cours. Conformément à cette implication, les
apprenants devraient réagir. Cependant, ce n’est pas toujours le cas en classe de langue
étrangère.
[…] Les chercheurs de l’Ecole de Palo Alto (Watztlawick, 1972) distinguent une place haute et une
place basse dans l’interaction. La place de l’enseignant est considérée comme « haute » dans la mesure
où il dirige les échanges, régule les tours de parole, annonce le thème et l’activité didactique à
accomplir, indique la façon dont doit s’accomplir le travail, donne une appréciation sur le travail
produit. (Francine Cicurel, 2012 : pp 28-29).
Cette grande place de l’enseignant s’explique sur deux volets. D’une part, l’enseignant
exerce, naturellement, un certain contrôle sur sa classe grâce à son savoir. Et d’autre part, sa
place est vitale, non seulement grâce à sa maîtrise de la langue orale, mais aussi grâce à son
rôle essentiel dans l’interaction.
En interaction, l’enseignant doit prendre soin de préparer son cours en fonction des
besoins de ses apprenants. Ensuite, il doit élaborer les activités de façon à susciter l’intérêt des
apprenants pour qu’ils y participent. Cependant, il doit faire attention à ne pas se laisser
emporter et monopoliser la parole pendant toute la séance. L’idéal serait de pousser les
apprenants à prendre la parole pour ensuite leur demander de parler entre eux.
Théoriquement parlant, pour réguler le temps des tours de parole l’enseignant peut
simplement procéder par un simple exercice de calcul. Ainsi, en prenant comme exemple en
46
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
II.2.3 La correction :
La correction compte parmi les pratiques de classe les plus utilisées par l’enseignant.
Elle se résume à la rectification des productions erronées, à l’oral comme à l’écrit, lors d’une
activité didactique. A ce propos, Jean-Pierre Cuq souligne : […] La correction revêt des
formes diverses : immédiates ou différées, individuelles ou collectives, rectificatives ou
inductives. (Jean-Pierre Cuq, 2003 : p 58). À l’écrit, les corrections ne provoquent pas des
réactions négatives des apprenants, puisqu’elles s’inscrivent généralement dans le cadre d’une
communication différée. Par contre à l’oral, la correction est dans la plupart des cas
instantanée. Ce caractère immédiat risque de laisser des séquelles chez l’apprenant surtout si
la méthode est mal choisie.
Les problèmes quant à la correction sont remarqués à l’oral plus que à l’écrit. Laurent
Gajo précise à ce propos :
[…] Elles sont vues à la fois comme incontournables et inhibitrices. L’inhibition tient au caractère
menaçant de la correction, qui implique selon nous un triple danger, du moins quand elle provient de
l’autre :
_ l’interruption du discours de son interlocuteur : il est toujours délicat de tailler dans le fil du discours
de l’interlocuteur ;
_ la prise de parole : elle correspond toujours à une prise de pouvoir ;
_ la prise de parole à propos de la parole : elle constitue une prise de pouvoir sur l’instrument de
pouvoir lui-même. (Laurent Gajo, 2001 : p 208)
47
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
II.2.4 La sollicitation :
A la correction, s’ajout une autre pratique de classe, la sollicitation. Elle est utilisée par
l’enseignant dans les différentes situations d’enseignement / apprentissage pour garantir la
participation des apprenants. A ce propos Jean-Pierre Cuq cite :
En relation avec l’activité d’apprentissage où elles prennent place, les questions de l’enseignant
sollicitent des comportements d’apprentissage, ou des évaluations (ou l’autoévaluation) de celui-ci, en
production ou en compréhension, à l’écrit ou à l’oral (recherche d’information, confirmation,
vérification, correction, répétition, repérage, etc.). (Jean-Pierre Cuq, 2003 : p 210).
La sollicitation est une question par laquelle l’enseignant stimule ses apprenants pour
obtenir des réponses. Elle peut être présentée sous une forme phonique, orale, comme
graphique, écrite.
Pour éviter ces problèmes, la didactique a jugé nécessaire de varier les modes de
sollicitation. Ces derniers comprennent les questions ouvertes, les questions fermées, les
sollicitations avec préénonciation de la réponse, sollicitation sans préénonciation de la
réponse. Les deux derniers types sont contradictoires. Ainsi, dans la première, l’enseignant
donne la réponse tout en interpellant ses apprenants. A ce stade, le rôle de l’apprenant se
limite à la répétition. En l’occurrence, le deuxième type offre plus de liberté à l’apprenant
pour qu’il puisse intervenir en classe. Cependant, les apprenants ne se montrent pas toujours
48
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
coopératifs voire il ne participe que rarement. Face à cette situation, l’enseignant procède, par
sélection, et choisit le type adéquat pour susciter l’intérêt de ses apprenants.
La société est faite de plusieurs couches sociales hiérarchisées selon plusieurs critères.
Cependant, dans la plupart du temps, le critère socioéconomique l’emporte sur les autres
modes de classifications, surtout ceux en relation avec l’individu. Cette disproportion
sociétale s’étend vers moult axes, on compte parmi eux, la langue. Ainsi, une classe sociale
supérieure est différenciée d’une classe défavorisée par les variations linguistiques. Françoise
Gadet affirme à cet égard : […] les variations sociales et d’autant plus fortes que l’on a à
faire à des locuteurs moins scolarisées, de niveau social modeste, et de niveau rural.
(Françoise Gadet, 1997 : p 77). Ainsi, les individus issus d’un rang social élevé tendent à
utiliser une langue soignée qui s’approche de langue standard. Tandis que ceux provenant
d’un rang inférieur utilisent une langue moins raffinée.
Cette faculté d’évaluation est constitutive de la maîtrise d’une langue, et elle est sans doute liée à des
invariants fondamentaux : dans toutes les sociétés, même celles dites primitives, les locuteurs se font
une conception de l’opposition entre « bien parler » et « mal parler », qu’ils associent à des
caractéristiques sociales des locuteurs ou du groupe locuteurs. (Françoise Gadet, 1997 : pp 77-
78).
Ainsi, grâce à leur appartenance sociale, ces individus ont un potentiel qui leur permet
de dire si une personne sait parler ou pas. Ces phénomènes favorisent la naissance d’un
déséquilibre social, ce dernier s’étend même vers les institutions scolaires.
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Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Par contre, William Labov (1972) considère qu’il n’y a pas de déficits linguistiques.
Cependant, il s’agit d’une variante linguistique conforme à la culture de la rue. Ainsi, il est
question de variante qui n’est pas tolérée par les différentes couches sociales. A cet égard
Jean-Marie Klinkenberg mentionne :
Selon la théorie de la différence, que de telles enquêtes ont permis d’élaborer, chaque groupe social
secrète ses propres normes linguistiques, normes par rapport à quoi les membres du groupe ont à se
situer. Et ceci est valable qu’il s’agisse d’un groupe socialement dominant ou d’un groupe
collectivement défavorisé. (Jean-Marie Klinkenberg, 1997 : p 85).
Cela dit, l’individu s’exprime selon des normes en société. Un critère identique à celui
de la classe de langue étrangère. Les intervenants sont liés par un contrat de parole. Ce dernier
tend à s’approcher des normes standards de la langue, chose favorisant la prise de parole chez
les apprenants provenant d’une classe sociale supérieure, tandis qu’il entrave la prise de
parole des apprenants issus de classe sociale inférieure.
II.3.2.L’âge :
En didactique des langues étrangères, plusieurs recherches ont été menées sur l’apport
du facteur âge dans l’apprentissage des langues étrangères. Ainsi, les spécialistes se sont
demandés assez souvent que serait l’âge idéal pour apprendre une langue. Certains supposent
que la gradation d’âge facilite l’apprentissage de la langue étrangère. Et cela grâce à
l’expérience que l’individu aura acquise par ses pratiques sociales et scolaires. D’autres
préfèrent un âge précoce pour l’apprentissage d’une langue étrangère, en se référant à
l’acquisition de la langue maternelle par l’enfant. Jean-Marc Defays et Sarah Deltour
concluent à cet égard :
[…] Il est vrai que plus l’apprentissage d’une langue étrangère commence tôt, plus il est facile et plus
il a de chance d’être profitable, ceci autant pour des raisons personnelles que contextuelles. Par
ailleurs, il est prouvé que l’apprentissage précoce d’une langue étrangère n’a pas d’effets nuisibles sur
la maîtrise de la langue maternelle. (Jean-Marc Defays et Sarah Deltour, 2003 : p 137).
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Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Ceci dit, la majorité des didacticiens optent pour l’apprentissage précoce de la langue
en parallèle à l’acquisition de la langue maternelle par l’enfant.
A la didactique des langues, s’ajoute une autre discipline où l’âge occupe une place
cruciale, la sociolinguistique qui étudie la langue dans la société. En effet, elle se veut de
savoir à partir de quelle tranche d’âge l’enfant assume les normes de sa communauté
linguistique. Pierrette Thibault affirment à ce propos : […] le questionnement a une portée
plus générale pour la sociolinguistique, qui considère la langue fait système dans la
communauté plutôt que dans le cerveau de l’individu. (Pierrette Thibault, 1997 : 2003). Ceci
dit, la langue s’apprend en interaction avec la société, d’où l’acquisition et le développement
d’une compétence sociolinguistique. Cette dernière s’acquiert sous l’influence du milieu
social voire la famille, les amis, le voisinage, etc.
Dans cette optique, l’enfant avant d’être scolarisé est doté d’une compétence
sociolinguistique qui, selon Chambers (1995), évolue en même temps que l’augmentation de
l’âge. Ainsi, l’individu, plus il grandit plus il est capable de comprendre et d’utiliser les
normes de sa communauté linguistique. En convertissant la classe à une communauté
linguistique restreinte, l’apprenant va se rendre compte que pour prendre la parole en classe, il
doit respecter certaines normes. Ces dernières sont traduites en contrat de parole. Cette prise
de conscience peut bloquer la prise de parole chez les apprenants, car comme en société, la
transgression de ces normes implique la sanction, qui est plus sévère que celle rencontrée
habituellement dans sa vie sociale.
51
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
II.3.3. Le sexe :
Comme l’âge, le sexe a fait l’objet d’étude de plusieurs recherches en didactique des
langues étrangères et secondes. Ainsi, les chercheurs se sont demandé si la différence de sexe
peut influencer, positivement ou négativement, l’apprentissage d’une langue étrangère. Suite à
des recherches, ils ont découvert qu’en situation d’enseignement / apprentissage les garçons
sont, par rapport aux filles, moins motivés pour l’apprentissage des langues étrangères. Jean-
Marc Defays et Sarah Deltour proposent quelques causes à cet égard en soulignant :
Pour des raisons culturelles, sociales et psychologiques, on constate qu’à l’école primaire et
secondaire, les filles (plus matures, plus disciplinées, plus motivées) ont d’habitude d’obtenir de
meilleurs résultats que les garçons en langue étrangères… mais aussi dans les autres disciplines. En
raison de la (dé)valorisation de certains secteurs d’activités, on voit aussi que les professions en
rapport avec les langues étrangères (professeurs de langue, traducteurs et interprètes, responsables de
la communication et de relations internationales…) sont actuellement souvent exercées par des femmes.
(Jean-Marc Defays et Sarah Deltour, 2003 : pp 95-96).
Suite à ces raisons, nous pouvons mieux comprendre les comportements des garçons
en classe de langue étrangère. Tout laisse à croire, qu’ils se font une représentation de
raffinement et de prestige quant à la langue française. Conformément à cette image de la
langue, les garçons pensent que l’apprentissage des langues étrangères, est plutôt une histoire
de fille. De ce fait, l’apprenant n’est jamais à l’abri des conceptions sociales.
Etant donné ce bai social, les indices de catégorisation utilisés conduiront à assigner un niveau de
classe différent à des hommes et des femmes appartenant pourtant à une même communauté
socioculturelle (par exemple, à un homme et une femme partageant le même foyer), les femmes se
trouvant dans un niveau de classe inférieur à celui de la communauté dans laquelle elles vivent. Ceci
pourrait expliquer pourquoi les femmes choisissent les variantes normées avec une fréquence
équivalente à celle des hommes. […] (Agnesa Pillon, 1997 : p 261).
52
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
La conclusion partielle :
Du moment que l’oral se manifeste par la parole, il est difficile à gérer. Il est
impossible de planifier les propos et encore moins de contrôler le temps de parole.
Nous avons essayé de mettre la lumière sur les différents facteurs déstabilisant la prise
de parole chez les étudiants. Nous avons également essayé de faire le lien entre les facteurs
sociolinguistiques et le contexte d’enseignement / apprentissage.
Nous avons essayé également par le présent chapitre de mettre la lumière sur les
différents facteurs qui vont être explicités dans l’enquête.
53
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
I. La pré-enquête :
Notre pré-enquête se fixe comme objectif central de démontrer les difficultés de prise
de parole chez les étudiants, le manque de collaboration de leur part et l’insuffisance de leurs
expressions. Ceci nous permettra de mettre en lumière les difficultés rencontrées par
l’enseignant face à cette situation critique.
I.2. L’échantillon :
Nous avons choisi comme public pour notre enquête les étudiants inscrits en première
année licence de français à l’université Dr. Yahia Fares de Médéa. Nous nous sommes orienté
vers cette catégorie car, elle nous semble la plus convenable : premièrement parce qu’il s’agit
d’étudiants non habitués à la pratique de l’oral ; et deuxièmement parce qu’il s’agit d’un
public qui n’est pas encore familiarisé au système universitaire.
Dans le but d’effectuer notre recherche, nous avons opté pour les séances de
compréhension et expression orale. Le choix de l’expression orale n’est pas fortuit car, il
s’agit d’un moment de pratique orale de la langue du début jusqu’à la fin de séance. De
même, les étudiants sont conscients de l’obligation de s’exprimer. Ces débutants sont sensés
agir oralement lors des séances. Leur participation fera même l’objet d’une évaluation.
En s’inscrivant dans une approche ethnographique, nous avons assisté à cinq séances
de compréhension et expression orale où nous avons pris notes. Ces dernières ont tracé les
grandes lignes de notre enquête. Parmi ces séances deux étaient enregistrées et ont fait l’objet
de notre analyse.
57
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
I.4.2.La séance 01 :
Malgré le temps de préparation accordé, nous avons remarqué que les étudiants
mettent du temps à prendre la parole.
Pour illustrer les observations de notre pré-enquête, nous avons transcrit une séquence
de début de l’un des cours enregistrés. Nous avons essayé, également, d’analyser 10 minutes.
Du moment que notre recherche se veut d’autant plus explicative, nous avons jugé suffisant
de transcrire un petit passage. Ce dernier sert à décrire la situation en question. Nous avons
utilisé comme convention pour la transcription : l’Adaptation de Convention de transcription
proposée par le laboratoire de recherche ICAR, UMR 5191 CNRS, Lyon.
La transcription du passage :
Ens : Qui veutbien passer /// vous êtes prêts, on commence /// On peut commencer ou
pas encore
Etu : Pas encore
Ens : Cinq minutes ou même pas
Etu : On passe au tableau
Ens : C’est comme vous voulez bien je préfère que vous passiez au tableau parce que là
ça va être plus utile //////// alors c’est à organiser pour et contre sur un thème particulier que
vous choisissez vous êtes libre dans votre choix alors euh vous pouvez l’organiser à tour
de rôle quelqu’un qui est pour et quelqu’un qui est contre et après donc pour
chaque point vous pouvez l’organiser en alternance chacun exprime son point de vue et
l’autre il va dire s’il est pour ou pas vous pouvez organiser comme vous voulez (temps
58
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
de préparation l’enseignante fait le tour des groupe pour organiser les interventions 1minute
et 5 seconde jusqu'à 3 min 17 sec)
Ens : Alors on va commencer /// qui veut bien passer, je ne veux pas désigner
(1minute 40 seconde silence personne ne veut passer) alors j vais désigner / il n’ya pas
quelqu’un de volontaire je désigne /////// oui c’est les filles (les étudiantes ne veulent
présenter le travail de leur place) je préfère que ça soit au tableau (…)
Nous remarquons dans cette transcription de début de cours que l’enseignante procède
à plusieurs sollicitations car elle cherche des volontaires pour passer au tableau au début et à
la fin de cette séquence, elle essaye de laisser le choix de passer aux étudiants, mais comme
ils ne prennent pas l’initiative, elle dit qu’elle va dans ce cas désigner.
Ens : Qui veutbien passer /// vous êtes prêts, on commence /// On peut commencer
ou pas encore
Ens : Alors on va commencer /// qui veut bien passer, je ne veux pas désigner
(1 minute 40 seconde silence personne ne veut passer) alors j vais désigner / il n’ya pas
quelqu’un de volontaire je désigne /////// oui c’est les filles (les étudiantes ne veulent
présenter le travail de leur place) je préfère que ça soit au tableau (…)
Puis elle recourt à un autre moyen qui consiste à accorder un temps de préparation de
5 minutes. Car les étudiants affirment qu’ils ne sont pas encore prêts. Pourtant elle nous a
expliqué qu’il s’agit d’une activité donnée la séance précédente.
Et elle explique encore une fois l’exercice ainsi que la manière avec laquelle il faut
procéder. Il s’agit ici d’un autre procédé qui lui permet toujours d’accorder du temps aux
étudiants.
Ens : C’est comme vous voulez bien je préfère que vous passiez au tableau parce que
là ça va être plus utile //////// alors c’est à organiser pour et contre sur un thème
particulier que vous choisissez vous êtes libre dans votre choix alors euh vous pouvez
59
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
l’organiser à tour de rôle quelqu’un qui est pour et quelqu’un qui est contre
et après donc pour chaque point vous pouvez l’organiser en alternance chacun
exprime son point de vue et l’autre il va dire s’il est pour ou pas vous pouvez
organiser comme vous voulez (temps de préparation l’enseignante fait le tour des
groupe pour organiser les interventions 1minute et 5 seconde jusqu'à 3 min 17 sec)
Le diagramme:
60
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Le commentaire :
Nous remarquons que le silence occupe une partie visiblement importante de 43.67%.
Ce silence demeure un refuge, si on ose le dire. Les étudiants réclament un temps de
préparation. Ce dernier est utilisé comme prétexte pour ne pas passer au tableau.
Les deux pôles enseignants et étudiants se partagent la parole. Mais, en fonction des
statistiques les tours de parole de l’enseignant sont d’autant plus long que ceux des étudiants.
Nous avons relevé 34% de la durée des interventions du professeur face à 22.33% de celles du
total des étudiants. Ce qui donne approximativement 0.8% d’intervention pour chaque
étudiant. Cet écart s’explique certainement par le rôle de chacun des intervenants dans le
cadre classe. Cependant, nous notons qu’il est fort important ; chose appuyant notre réflexion
de départ.
I.4.3.La séance 02 :
La deuxième séance était enregistrée sous un format audio visuel, avec un autre
groupe, le 14/04/2015 à 11h00. La séance a durée 1h30. Il s’agissait d’une activité immédiate.
61
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
C’était un travail individuel. L’enseignant a proposé comme exercice le jeu de l’oie. Dans
cette activité, chaque étudiant avait un sujet précis en fonction d’un tour de table organisé en
forme de U.
I.4.3.2.L’analyse de la séance 02 :
Les prises de parole des étudiants étaient réduites, limitées et parfois même
insuffisante. La plupart s’est contenté de formuler des énoncés courts, incomplets et
incohérents. Nous avons relevé des cas où les étudiants répondent par un simple mot Parfois,
ils prononcent des énoncés inachevés ou incompréhensibles que l’enseignant essaye
d’expliciter et de reformuler. Face à cette situation, les étudiants se contentent d’une simple
affirmation et dans les meilleurs des cas une réplétion pour se débarrasser du tour de parole, à
titre d’exemple : oui, c’est vrai, je suis d’accord, exactement, jamais, bien sûr etc. Nous avons
relevé même des cas où les étudiants essayent d’éviter la discussion et achèvent rapidement le
tour.
Exemple :
- Ens : Vous pouvez parler d’un livre que vous avez lu en arabe.
- Etu /// Je n’ai jamais lu un livre.
62
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
II.L’enquête :
II.1. Le questionnaire :
II.1.2.L’échantillon :
63
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Objectif 03 : La question n°5 se veut de savoir comment le choix de filière a été fait.
Objectif 04 : La question n°6 vise à savoir si les étudiants étaient déjà confrontés à la pratique
de l’oral avant l’université.
Objectif 05 : La question n°7 et n° 8 nous a permet de savoir l’idée que se font les étudiants
de leur niveau en langue française et à l’oral.
Objectif 06 : La question n°9 vise à savoir les raisons favorisant ou défavorisant l’utilisation
de la langue française en dehors de la classe.
Objectif 08 : La question n°11 vise de déterminer les raisons qui favorisent ou empêchent la
prise de parole chez les étudiants.
Objectif 09 : La question n°12 cherche à trouver des explications quant aux difficultés de
prises de parole en se référant à la langue arabe.
Objectif 11 : La question n°14 vise à savoir si les étudiants parlent à leur enseignants. Et s’ils
font, ils utilisent la langue française ou arabe.
Objectif 12 : La question n° 15 vise à savoir si les étudiants ont été victimes d’incident
d’humiliation. Et surtout si ces incidents les empêchent de prendre la parole.
64
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Objectif 15 : La question n°18 vise à savoir si la mixité bloque la prise de parole chez les
étudiants.
Objectif 16 : La question n°19 est conçue pour savoir si et comment le contact avec autrui
influence la prise de parole.
1. Sexe :
Diagramme: 01
Le sexe
Commentaire 01 :
65
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Il peut être aussi question de représentations par rapport à la langue française. Cette
dernière est définie comme langue raffinée et prestigieuse ce qui fait que le penchant des filles
envers cette langue est plus fort.
2. Age :
Diagramme02 :
Commentaire 02 :
Le cas échéant est représenté par des tranches d’âge diversifiées. Ainsi, l’âge de 67.5%
des étudiants questionnés varient entre 18 et 20 ans. 30% ont entre 20 et 25 ans et 02.5%
restant, leur âge balance entre 25 et 30 ans. Ce tout indique qu’il s’agit d’un public
hétérogène. Cette hétérogénéité nous a permis d’avoir une diversité d’opinion.
66
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
3. Milieu social :
Diagramme03 :
Commentaire 03 :
L’échantillon offre des milieux sociaux variés. Il y a ceux qui proviennent d’un seul
milieu social voire le milieu arabophone est représenté par 26%, berbérophone par 07.5% et
francophone par 5%. Cette enquête nous a aussi permis de détecter des étudiants qui
proviennent de deux milieux sociaux et même trois. Les deux milieux arabophone et
francophone sont représentés par 20% et arabophone, berbérophone et francophone sont
représentés par 02.5%. Cela veut dire que notre choix fait preuve d’une grande hétérogénéité.
67
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Diagramme 04 :
Commentaire 04 :
Notre choix fut porté sur les étudiants de premières années universitaires inscrits en
licence français. Tout laisse à croire qu’on est face à un public de nouveaux bacheliers
majoritairement homogènes. Effectivement, ils sont représentés par 72.5%. Mais cela
n’empêche pas de trouver des bacheliers de 2011, 2012 et 2013 qui sont représenté, par ordre,
par 02.5%, 07.5% et 17.5%.
68
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Diagramme05 :
Commentaire 05 :
Le public nous offre une variété de justification de son choix de filière. Ainsi, 72.5%
des étudiants affirment avoir choisi de faire licence de français cependant les raisons diverses
d’une personne à une autre. L’argument commun de cette tranche est basé sur la disponibilité
des postes. 22.5% confirment que ce n’est pas leur choix, ce n’est qu’une simple question
d’orientation. Et les 5% restant signalent qu’ils font français par hasard.
69
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Diagramme06 :
Commentaire 06 :
La quasi-totalité du cas échéant affirme ne pas avoir suivi des cours de l’oral avant
l’université. Cette partie est représentée par 72.5%. 22.5% est le pourcentage de ceux qui
n’ont pas poursuivi des cours d’oral.
70
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Diagramme07 :
Commentaire 07 :
Le niveau en langue française du public varie entre limité, assez bien, moyen et
excellent. Ces niveaux sont présentés, par ordre, par les pourcentages suivants : 25%, 35%,
37.5% et 02.5%. La majorité des étudiants se qualifient d’un niveau moyen en langue
française.
71
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Diagramme08 :
Commentaire 08 :
Le niveau à l’oral des étudiants varie, également, entre limité, assez bien, moyen et
excellent. Les pourcentages de cette variété sont présentés, par ordre, comme suit : 17.5%,
35%, 45% et 02.5%. La majorité des étudiants affirment qu’ils possèdent un niveau moyen à
l’oral.
72
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Diagramme09 :
Commentaire 09 :
Justification:
Vous le faites parce que votre milieu social vous encourage à parler français.
Vous ne le faites pas parce que votre milieu social ne vous encourage pas à parler
français.
73
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Diagramme a :
Commentaire a :
Le public, au moyen des justifications que nous avons proposées, a choisi quelques
unes. Ce choix nous a permis de mieux comprendre la position de la langue française par
rapport à son milieu social. De 100%, 50% n’ont pas fourni de réponses. L’autre moitié est
divisée en 17.5% et 32.5%. Ces derniers affirment que leur milieu social ne favorise pas
pratique de la langue française. La dernière tranche, ne constituant qu’une minorité, confirme
la convenance de leur milieu social pour l’utilisation de la langue française.
74
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Diagramme b :
Commentaire b :
Entre plusieurs justifications, 47.5% confirment que l’acquisition d’un bon niveau
constitue le motif fondamental pour lequel ils parlent français en dehors de la classe. La
majorité, étant représenté par 52.5%, préfère de ne fournir aucune réponse. Même avec
l’existence d’un motif aussi important, il existe d’autres facteurs neutralisant la prise de parole
en français en dehors du cadre de la classe.
Autre……………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
75
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Diagramme c :
Commentaire c :
Quoique l’utilisation des réseaux sociaux soit vraiment fréquente chez les étudiants, il
n’y a que 5% qui confirment l’usage de langue française hors du contexte scolaire et encore
nous ne pouvons pas parler d’une utilisation orale de la langue. Tandis que d’autres affirment
qu’ils utilisent la langue française en dehors de la classe parce qu’ils aiment la langue. 02.5%
justifient la non utilisation de la langue par le fait qu’ils n’ont pas une maitrise suffisante de la
langue.
76
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Diagramme10 :
Commentaire 10 :
Justification:
77
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Diagramme a :
Commentaire a :
78
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Diagramme b :
Commentaire b :
La quasi-totalité du public n’a fourni pas de réponses. Cette tranche constitue 57.5%
du public. 30 % du cas échéant expriment leur non estiment de la séance d’expression orale
par le manque de moyens d’expressions. Cela prouve que les problèmes de langue inhibent la
prise de parole en classe. Alors que d’autres apprécient cette séance parce que, justement, ils
ont un bon niveau. Cette minorité est présentée par 12.5%.
Vous l’aimez parce que c’est le seul moment ou vous pouvez prendre la parole
librement.
Vous ne l’aimez pas parce que vous n’aimez pas parler en public.
79
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Diagramme c :
Commentaire c :
27.5% du public préfère la séance de l’oral par rapport aux autres modules parce qu’ils
peuvent prendre la parole librement. Une autre tranche n’aime pas la séance de l’oral à cause
des complexes de prise de parole en public. Nous notons, ici, un autre souci quant à la prise de
parole. Cette partie constitue 15% du public. Les 57.5% restants ne fournissent aucune
réponse.
Autre……………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………….
80
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Diagramme d :
Commentaire d :
De plus des justifications proposées, les enquêtés offrent une autre gamme de
justifications variées. Ces dernières sont : le manque de bagage linguistique, l’appréciation de
l’enseignant, un moyen d’amélioration du niveau et un moment d’échange. Leurs
pourcentages respectifs sont, par ordre, 15%, 5%, 5%, 5%. Nous remarquons également que
la plupart ne parle pas à cause de facteurs linguistiques. La majorité n’a pas donné des
justifications supplémentaires. Cette tranche est reflétée par 70%.
81
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Diagramme11 :
Commentaire 11 :
De 100%, il n’a y que 40% des étudiants qui confirment leur volonté à prendre la
parole en séance d’expression orale. Le reste balance entre une prise de parole rare et aucune.
Cette dernière est reflétée par un pourcentage de 02.5%. Les prises de parole rares sont
traduites par 57.5%. Cela dit, la motivation notée dans la question précédente n’est pas
concrétisée par la participation en classe.
Justification:
82
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Diagramme a :
Commentaire a :
Pour savoir les raisons conditionnant les prises de parole en séance d’expression orale,
nous avons offert plusieurs possibilités au public. Les réponses positives, pour la possibilité
de la prise de parole grâce au bon niveau, constituent 15% du cas échéant. Ainsi, la maîtrise
de la langue favorise la prise de parole. La plupart, 85%, ne fournit aucune réponse.
Vous ne le faites pas parce que vous avez peur de faire des erreurs.
Vous ne le faites pas parce que vous n’aimez pas être corrigés.
83
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Diagramme b :
Commentaire b :
52.5% du public préfère ne donner aucune réponse. 02.5% affirment qu’ils ne parlent
pas en classe à cause de leur phobie d’être corrigés. La dernière tranche, présenté par un
pourcentage de 45%, ne prend pas la parole parce qu’ils ont peur de faire des erreurs.
Conformément à ces résultats, nous pouvons dire que l’erreur en elle-même pose problème
plus que la correction.
Vous ne le faites pas parce que vous n’aimez pas parler en public.
84
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Diagramme c :
Commentaire c :
77.5% des participants à l’enquête n’ont pas donné de réponses. Par contre, 22.5%
affirment qu’ils ne parlent pas à cause de leur complexe vis-à-vis de la prise de parole en
public. Nous avons remarqué, jusqu’à présent, que la prise de parole en public pose problème
pour les étudiants.
Vous ne le faites pas parce que votre enseignant ne vous oblige pas à le faire.
85
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Diagramme d :
Commentaire d :
15% des interrogés affirment qu’ils ne prennent pas la parole, puisque leur enseignant
ne les oblige pas à parler. 85% du cas échéant n’ont fourni aucune réponse.
Autre……………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
86
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Diagramme e :
Commentaire e :
De plus de la gamme des justifications fournies, les interrogés, même s’ils ne sont pas
nombreux, offrent deux possibilités positives supplémentaires. 02.5% affirment qu’ils sont
motivés à prendre la parole parce qu’ils aiment parler. L’autre tranche, présenté par 10%,
s’exprime à l’oral en guise d’améliorer son niveau. 87.5% n’ont fourni aucune réponse.
12. Lorsque vous étiez au lycée, avez-vous l’habitude de prendre la parole en séances
d’arabe?
87
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Diagramme12 :
Commentaire 12 :
Notre public confirme par un pourcentage de 26% son habitude à prendre la parole en
séance d’arabe. Cette tranche constitue la majorité de notre public. Les réponses des autres
tranches du cas échéant varient entre non, parfois et rarement. Leurs pourcentages respectifs
sont, par ordre, 10%, 15% et 10%. Cela dit, les difficultés de l’enseignant à faire parler les
apprenants ne se limitent pas aux classes de langues étrangères.
Justification:
88
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Diagramme a :
Commentaire a :
15% des interrogés n’ont fourni aucune réponse. Les réponses des autres tranches
balancent entre : la maîtrise de l’arabe, la non maîtrise de l’arabe, par souci de compréhension
et s’affirmer en classe. Les pourcentages propres à ces propositions sont, par ordre, 45%,
17.5%, 12.5%, 10%. Les tranches représentées par les pourcentages 12.5% et 10% clarifient
que leurs prises de parole ne sont faites que pour répondre à leurs besoins.
Oui Non
Pourquoi ?.....................................................................................................................................
.......................................................................................................................................................
.......................................................................................................................................................
89
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Diagramme 13 :
Commentaire 13 :
La majorité du cas échéant a répondu positivement, par 57.5%, pour la gêne de prise
de parole en public. 40% d’entre eux estiment que parler en public n’est pas un problème. Le
plus étonnant nous notons une minorité qui exprime, en même temps, positivement et
négativement sa gêne de prise de parole en public. Cette tranche constitue 02.5% de la
population de l’enquête. Cette double réponse peut être expliquée par le milieu scolaire. A
titre illustratif, prendre la parole entre amis n’est pas la même chose que prendre la parole en
classe avec un enseignant.
Justification :
90
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Diagramme a :
Le commentaire a :
Les étudiants interrogés justifient leurs propos par les arguments suivants : je n’ai pas
l’habitude de parler, je suis confiant, je suis timide et j’ai peur de faire des erreurs. Leurs
pourcentages adéquats sont, par ordre, 10%, 32.5%, 32.5% et 17.5%. Nous remarquons que le
pourcentage des étudiants timides et confiants est le même. A cela s’ajoute, que les motifs
déstabilisant la prise de parole rn public sont plus nombreux que ceux les encourageant. Il
importe de noter également que 07.5% des étudiants n’ont pas justifié leurs propos.
91
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Diagramme 14 :
Commentaire 14 :
Le cas échéant répond positivement par 35% pour la prise parole avec l’enseignant.
D’autres répondent par rarement à cette question. Cette tranche constitue 65% du public
interrogé. Ces résultats nous confirment que la majorité des étudiants entretiennent rarement
des échanges avec les enseignants.
.40 00 26 14 00
100% 00% 65% 35% 00%
92
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Diagramme a :
Commentaire a :
Le public interrogé varie ces réponses entre français et arabe et français. Les
pourcentages appartenant à ces réponses sont, par ordre, comme suit : 65% et 35%. Par
conséquent, nous remarquons que la majorité essaie d’utiliser la langue française face à
l’enseignant.
Justification:
40 16 00 24
100% 40% 00% 60%
93
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Diagramme a :
Commentaire a :
En guise de savoir les raisons poussant les étudiants à parler avec leur enseignant,
nous avons proposé plusieurs justifications. 60% du cas échéant n’ont fourni aucune réponse.
Les 40% restants justifient leur expression avec l’enseignant par leur milieu social favorable.
Ce qui représente une tranche importante.
94
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Diagramme b :
Commentaire b :
Alors que 85% ne fournissent aucune réponse, 15% l’échantillon affirment que leur prise
de parole avec l’enseignant revient au fait qu’ils possèdent un bon niveau.
95
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Diagramme b :
Commentaire c :
Pendant que 77.5% ne donnent aucune réponse, les réponses des autres tranches
balancent entre l’obligation et la non obligation de l’enseignant. 17.5% affirment que s’ils
parlent à leurs enseignants c’est parce qu’ils les obligent à le faire. Cette tranche s’avère
quand même très importante par rapport aux 05% qui estiment que leurs enseignants ne les
obligent pas à participer.
96
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Diagramme d :
Commentaire d :
Autre :…………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
97
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Diagramme e :
Commentaire e :
Nous avons laissé un espace vide pour que les étudiants puissent donner d’autres
propositions. 75% des questionnées ont laissé cet espace vide. Par contre, les autres tranches
ont donné une gamme intéressante. Elle lie la prise de parole aux assertions suivantes : pour
m’exprimer, problème de timidité, milieu social favorable, obligation par la nature de la
filière et grâce à l’enseignant. Elles sont représentées, par ordre, par les pourcentages
suivants : 02.5%, 5%, 5%, 5% et 07.5%.
15. Pendant votre scolarisation, avez-vous été humilié ou intimidé lors d’une prise de
parole ?
Oui Non
98
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Diagramme: 15
Commentaire 15 :
La majorité de l’échantillon répond par oui pour le fait d’être victime d’une
humiliation. Son pourcentage est considéré par 70%. L’autre tranche répond par non. Elle est
reflétée par le pourcentage de 30%.
Diagramme a :
99
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Commentaire a :
Nous avons proposé à l’échantillon de préciser dans quelle langue l’incident s’est
passée. 30% n’ont pas voulu donner une réponse. En l’occurrence, les autres tranches
choisissent entre arabe, français et arabe et français. Les résultats sont présentés, par ordre,
par les pourcentages suivants : 07.5%, 40% et 22.5%. Nous remarquons que les incidents
d’intimidation sont plus fréquents en séance de langue étrangère.
Par qui ?
Enseignant
40 14 00 26
Diagramme 01 :
100
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Camarade
40 18 00 24
Diagramme 02 :
101
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Milieu social :
40 06 00 34
Diagramme 03 :
102
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Commentaire b :
A cause de ?
Diagramme c:
103
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Commentaire c :
Pour savoir la cause de l’intimidation, nous avons proposé au public quelques raisons.
Les réponses des interrogés varient entre niveau langagier modeste, idées et réflexions et les
deux au même temps. Elles sont présentées par les pourcentages suivants : 32.5%, 30% et
07.5%. Nous remarquons que, pour la majorité, le niveau modeste est généralement à
l’origine de l’intimidation. 30% du cas échéant n’ont fourni aucune réponse.
Si oui, est ce que cet incident à influencer votre volonté à prendre la parole en
milieu social ou scolaire ?
Oui Non
Diagramme d :
104
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Commentaire d :
Hormis les 32.5% qui n’ont pas répondu, 50% des interrogés affirment que l’incident
de l’humiliation entrave leur volonté à prendre la parole en milieu sociale et scolaire. Ceci dit,
les intimidations constituent un facteur majeur qui bloque la prise de parole chez les étudiants.
17.5%, une minorité, affirment que l’humiliation ne leur pose pas problème lorsqu’ils
prennent la parole.
40 03 12 05 20
100% 07.5% 30% 12.5% 50%
Diagramme e:
105
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Commentaire e :
En dehors des 50% qui ne fournissent aucune réponse, 50% est partagé entre les
réponses : arabe, français et arabe et français. Les pourcentages, par ordre, sont comme suit :
07.5%, 30% et 12.5%. Comme, l’ont prouvé les résultats précédents, les intimidations
s’effectuent généralement en classe de langue étrangère, nous remarquons que les étudiants
trouvent des difficultés à parler en langue française plus qu’en langue arabe.
40 30 06 02 02 00
100% 75% 15% 05% 05% 00%
Diagramme 16 :
106
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Commentaire 16 :
A fin de savoir comment les étudiant désirent prendre la parole, nous leur avons
proposé les possibilités suivantes : librement, par ranger, par liste ou l’enseignant choisit. Les
résultats sont traduits, par ordre, par les pourcentages suivants : 75%, 15%, 05% et 05%. Nous
constatons que la majorité écrasante préfère prendre la parole librement.
17. Avez-vous peur de prendre la parole à cause des remarques des enseignants et des
rigolades de vos camarades ?
Oui Non
Diagramme 17 :
107
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Commentaire 17 :
Hormis les 05% qui n’ont pas répondu, 55% affirment avoir peur de prendre la parole
à cause des remarques et les rigolades des camarades de classes. Cette tranche constitue la
majorité du public interrogé. L’autre tranche répond par non. Elle est représentée par 40%.
Ces résultats ajoutent un nouvel facteur inhibant les prises de parole chez les étudiants. Il est à
la fois d’ordre scolaire et sociale, car, entre camarde, les rigolades peuvent s’étaler jusqu’à en
dehors de classe.
18. Selon vous, la mixité constitue-t-elle un obstacle dans vos prises de parole ?
40 02 16 14 04 04 00
100% 05% 40% 35% 10% 10% 00%
Diagramme18 :
108
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Commentaire 18 :
Le public au moyen de cette question nous offre une variété de réponses intéressantes.
Elles sont comme suit : oui, non, ça dépend du sujet, oui et ça dépend du sujet et non et ça
dépend du sujet. Ces réponses sont associées, par ordre, aux pourcentages suivants : 05%,
40%, 35%, 10% et 10%. Les étudiants affirment que la mixité n’entrave pas la prise de parole.
Cependant, beaucoup d’entre eux estiment que le sujet abordé peut poser problème surtout s’il
s’agit d’un tabou. Même s’ils ne l’affirment pas explicitement, l’idée de problème face à la
mixité est quand même existante.
Oui Non
Diagramme 19 :
109
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Commentaire 19 :
67.5% pensent que le contact avec autrui peut influencer la prise de parole. Par contre,
30% estiment que l’autre ne peut en aucun cas influencer la prise de parole chez l’étudiant. En
l’occurrence, 02.5% répondent positivement et négativement simultanément car ils estiment
que cela dépend de la personne. Nous constatons que la majorité estime que le milieu social
influence leur prise de parole.
Comment ?……………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………….
Diagramme a :
110
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Commentaire a :
Hormis 20% qui n’ont pas fourni de réponses, les réponses du public balancent entre :
positif, négatif et positif et négatif. Elles renvoient, par ordre, aux pourcentages suivants :
62.5%, 10% et 07.5%. Nous constatons que la totalité pense que le contact avec l’autre peut
influencer positivement la qualité de la prise de parole chez les étudiant parce qu’il s’agit d’un
entraînement à la parole en dehors de la classe.
II.2.L’entretien :
L’entretien avec les enseignants sera effectué en guise de savoir quel est l’origine du
problème en question. Notamment, s’ils trouvent que le facteur social et le facteur scolaire
peuvent être à l’origine de ce déficit. Ce dernier doit être analysé surtout en activité de
compréhension et d’expression orale. Du moment que c’est une matière qui devrait être
essentiellement animée par l’étudiant. Les objectifs de chaque question sont détaillés dans la
page : 114
II.2.2.L’échantillon :
111
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Nous avons soumis l’entretien à huit enseignants. Pour avoir une diversité d’opinion,
nous avons choisi des enseignants qui assurent le module de compréhension et d’expression
orale et des enseignants qui prennent en charge d’autres modules.
Nous avons sollicité des enseignants pour répondre aux questionnaires. Certains ont
enseignants ont demandé des précisions pour bien situer leurs réponses. Les participants sont
tous des enseignants au sein du département de langue française.
112
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Objectif 02 : Les questions n°3 et 4 visent à savoir comment les enseignants voient le niveau
de leurs étudiants en langue française et à l’oral.
Objectif 03 : La question n°5 vise à savoir si les étudiants débutants prennent la parole en
classe.
Objectif 04 : La question n°6 se veut de savoir comment les étudiants prennent la parole.
Objectif 05 : La question n°7 a pour but d’avoir une idée plus en moins claire sur les prises de
parole par un pourcentage approximative.
Objectif 06 : La question n°8 vise de connaitre quelques élément favorisant la prise de parole
en classe.
Objectif 07 : La question n°9 se fixe comme objectif de savoir les éléments bloquant la prise
de parole chez les étudiants.
Objectif 08 : La question n°10 a pour objectif de savoir si les corrections bloquent la prise de
parole chez les étudiants.
Objectif 09 : La question n°11 se veut de savoir s’il existe d’autres facteurs inhibant les prises
de parole chez les étudiants hormis des facteurs langagiers.
Objectif 11 : La question n° 13 vise à savoir s’il est possible d’expliquer la volonté à prendre
la parole par la provenance sociale.
Objectif 12 : La question n°14 a pour but de savoir si la mixité possède une influence sur les
prise de parole chez les étudiants.
113
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
1/ Module enseigné :
Secteur 01 :
Commentaire 01 :
Excepté 12.5% qui n’ont fourni pas de réponses, 50% des enseignants enseignent des
modules d’expressions orales. 37.5% prennent en charge d’autres modules. Cette
hétérogénéité promet de nous fournir une variété d’opinion quant à la prise de parole en
séance d’expression orale et dans les autres modules
114
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Secteur 02 :
Commentaire 02 :
37.5% est un pourcentage commun pour les enseignant dont leur expérience
professionnelle varie entre 0 et 5 ans et entre 5 et 10 ans. Tandis que 25% leur expérience
professionnelle dépasse les dix ans.
Secteur 03 :
115
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Commentaire 03 :
Entre limité, moyen et excellent, les enseignants affirment, d’un pourcentage élevé
étant 62.5%, que leurs étudiants arrivent du lycée avec un niveau limité en langue française.
25% certifient qu’ils ont niveau moyen. Alors que 12.5% ne mentionnent aucune réponse.
Secteur 04 :
116
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Commentaire 04 :
Entre limité, moyen et excellent, les enseignants affirment, d’un pourcentage plus
élevé étant 87.5%, que le niveau des étudiants en expression orale est limité. Alors que 12.5%
des enquêtés confirment que leurs étudiants ont un niveau moyen à l’oral.
Secteur 05 :
117
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Commentaire 05 :
75% certifient qu’il y a qu’une minorité qui s’exprime en classe. Ce cas constitue la
majorité de l’échantillon. Tandis que 25% affirment que la majorité prend la parole en classe.
Cette catégorie est principalement constituée d’enseignants d’expression orale.
Secteur 06 :
118
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Commentaire 06 :
75% des interrogés affirment que les étudiants ne prennent la parole sauf s’ils sont
désignés. Leurs étudiants ne prennent jamais la parole volontairement. 25% confirment que le
sujet a un grand rôle pour promouvoir la prise de parole en classe. Même si le grand
pourcentage est relatif aux sollicitations, le choix du thème demeure un facteur déclencheur
de la prise de parole.
Secteur 07 :
119
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Commentaire 07 :
50% des enseignants qualifient la prise de parole de moins de 10%. 12.5% certifient
que le pourcentage de prise de parole des étudiants en classe varie entre 10% et 20%. Tandis
que 37.5%, certifient que le pourcentage des étudiants prenant la parole en classe varie entre
20% et 30%.
Secteur 08 :
120
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Commentaire 08 :
Les enseignants nous ont proposé des éléments pour favoriser la prise de parole. Ces
éléments se résument aux types d’exercices en classe, la maîtrise de la langue et le milieu
familial. Leurs pourcentages sont, par ordre, 50%, 37.5% et 12.5%. Nous constatons que les
enquêtés nous proposent des éléments d’ordre scolaire et sociale.
9/ Selon vous, quelles sont les raisons entravant la prise de parole chez les étudiants ?
Secteur 09 :
121
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Commentaire 09 :
Nos enquêtés limitent les raisons entravant la prise de parole aux problèmes de
langues, au manque de vocabulaire, à la timidité et le type de relation avec l’enseignant. Ces
raisons correspondent, par ordre, aux pourcentages suivants : 50%, 12.5%, 25%, et 12.5%.
En fonction de ces obstacles nous constatons que le facteur scolaire figure dans la relation
avec l’enseignant. Alors que, le facteur social et le facteur scolaire peuvent être à l’origine de
la timidité.
10/ Selon vous, les corrections de l’enseignant peuvent-elles empêcher les étudiants de
prendre la parole ?
Secteur 10 :
122
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Commentaire 10 :
Les interrogés se départagent 50% chacun. Certains trouvent que les corrections
empêchent la prise de parole chez l’étudiant. Tandis que l’autre moitié confirme qu’elle n’a
rien à avoir avec les éléments bloquant de la prise de parole.
Secteur 11 :
123
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Commentaire 11 :
12/ Selon vous, le milieu social algérien encourage-t-il les étudiants à prendre la parole
en langue française ?
Secteur 12 :
124
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Commentaire 12 :
50% des interrogés confirment que le milieu social algérien n’encourage pas l’étudiant
à prendre la parole. Tandis que 25%, certifient que le milieu social en question encourage
l’étudiant à s’exprimer. La dernière tranche, constituée de 25%, affirment que
l’encouragement de la prise de parole diffère d’une région à une autre.
13/ Selon vous, peut-on expliquer la prise de parole chez l’étudiant en fonction de sa
provenance sociale ?
Secteur 13 :
125
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Commentaire 13 :
87.5% certifient que la prise de parole de l’étudiant peut être expliquée par sa
provenance sociale. Tendis que 12.5% voient qu’elle n’a rien avoir avec la prise de parole des
étudiants.
14/ Pensez vous que la prise de parole, en public ou bien dans une classe mixte, empêche
la prise de parole chez les étudiants ?
Secteur 14 :
126
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Commentaire 14 :
50% confirment que la mixité entrave la prise de la parole. Les autres tranches varient
leurs réponses entre parfois et ça dépend du milieu familial. Leurs pourcentages, par ordre,
sont 37.5% et 12.5%. Nous constatons que la plus grande partie affirme que la mixité est l’une
des raisons majeures qui inhibe les prises de parole ainsi que le milieu familial. Ce qui mène
à dire que le milieu social s’avère prépondérant.
La pratique de la langue :
127
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Notre enquête a prouvé que, concrètement parlant, la participation est pauvre selon
les enseignants. Pourtant, les étudiants expriment un désir profond à prendre la parole.
Malheureusement, cette volonté n’est pas concrétisée en classe. Ils ne parlent que lorsqu’il
s’agit d’une obligation voire les cas suivants : une sollicitation, une évaluation, selon un ordre
de tour de parole, etc. La pré-enquête a permis d’illustrer ces problèmes. Elle a démontré,
également, qu’il est question de prises de parole restreintes chez les étudiants, car il s’agit
d’interventions courtes, inachevées, réduites en : reprise, simple reformulation et des
affirmations.
Nous avons déjà précisé que la séance de compréhension et expression orale constitue
un moment essentiellement existant pour la pratique orale de la langue. Ce lieu de pratique, de
consolidation et de remédiation est fort apprécié par les étudiants. Selon notre enquête,
quelques étudiants ont affirmé leur appréciation par les propos suivants : « j’aime l’oral », « à
cause de l’enseignant j’aime l’oral », etc. Cependant, ils ne s’engagent pas dans la parole.
Les raisons évoquées par les enseignants et les étudiants sont multiples. Nous présentons ci-
dessous la liste des facteurs signalés classés selon trois grands axes : scolaire, social et
psychologique :
La maîtrise de la langue :
128
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
Les deux catégories évoquent le problème de langue. La non maitrise de la langue est
à l’origine des difficultés de prises de parole. D’une part, les étudiants expliquent qu’ils
ont peur de commettre des fautes et qu’ils manquent de bagages linguistiques ou bien ils
ajoutent qu’ils sont incapables. D’autre part, les enseignants ont précisé que ce facteur,
conditionne en grande partie les contraintes de prises de parole.
La correction :
Certes les corrections représentent un volet important assurant l’accomplissement de la
mission didactique, mais la manière de les faire et le moment sont à gérer adéquatement.
Si non l’outil ne donnera pas ses fruits, bien au contraire, il peut détruire toute chance de
réussite.
Hormis nos interrogés affirment qu’ils ont été victime d’humiliation suite à des fautes
de langue commises (nous signalons ici que pour ses étudiants être corriger c’est une
humiliation). Ces incidents entravent leur volonté à prendre la parole en milieu sociale et
scolaire. D’autre pensent plutôt le contraire, ils trouvent que c’est une occasion pour
connaitre leurs lacunes et pour se rattraper.
Les enseignants de leur coté sont de deux points de vues différents car il y’a ceux qui
considèrent que la correction n’a rien à voir avec les prises de parole en classe, et il y’a
ceux qui trouvent que cela joue un rôle primordial. Pour eux la correction consiste à
mettre à l’aise l’étudiant, à lui montrer ses lacunes, et y remédier.
Pour ce qui est des corrections des paires, les points de vues se partagent entre ceux
qui ne trouvent aucun inconvénient, et ceux qui expriment beaucoup de gène face à cette
situation.
La sollicitation :
Amener les étudiants à prendre la parole volontairement ne peut être garantie que par
une manipulation de stratégies d’interpellation par l’engeignant. Il faut multiplier les
procédés de sollicitation pour garantir l’échange dans la classe. S’il n’y a pas de prise de
parole volontaire, l’enseignant devra, user des sollicitations, pour pousser les étudiants à
agir. Les moyens permettant la coopération des étudiants sont à diversifier : sollicitations,
désignations, évaluations, félicitations, etc.
La motivation :
L’un des facteurs évoqué par notre échantillon, est celui du choix de thème. Les
étudiants ont expliqué que leur participation dépend du problème traité. Parfois les sujets
129
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
ne sont pas motivants. Les enseignants précisent encore que la participation dépend des
connaissances antérieurs sur les sujets traités et de la culture générale.
La relation avec l’enseignant :
En fonction des réponses fournies par les étudiants, la relation avec l’enseignant
conditionne leur désire de participation. Car certains ont exprimé que leur estime du
professeur encourage leur collaboration. D’un point de vue didactique, il s’agit d’un
contrat didactique bien assuré, où l’enseignant met ses apprenants à l’aise vis-à-vis de
l’erreur. Par conséquent, les étudiants comprennent qu’ils sont à l’abri des sanctions, des
intimidations et des humiliations.
En se référant aux réponses fournies par les interrogés, une tranche importante des
étudiants enquêtés a soulevé le problème d’intimidation et de rigolade des amis de classe
face à leurs erreurs. Ils ont précisé que cette situation est l’une des raisons pour lesquelles
ils préfèrent garder le silence en classe.
La mixité :
Suite à notre enquête, nous avons constaté que le pourcentage des filles est plus élevé
que celui des garçons. 85% face à 15% de garçons inscrits. Un écart qui pousse à
s’interroger. Dans le volet théorique page 53, la situation est expliquée d’un point de vue
sociolinguistique et didactique. Les filles s’orientent beaucoup plus vers les filières de
langues.
D’après les enseignants, la mixité entrave l’intervention. Tandis que les étudiants
précisent qu’ils préfèrent ne pas parler de certains sujets en présence du sexe opposé.
Leurs interventions dépendent du sujet abordé.
Le milieu familial :
130
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
confirmé par les apprenants qui expliquent, à leur tour, que leur compétence langagière
provient de leur entourage familial et vice versa.
Les camarades :
Certains étudiants évoquent les moqueries des camarades qui s’étendent en dehors de
la classe. Ils affirment que les erreurs commises en classe font l’objet de plaisanteries à
l’université et hors université. Une telle situation les dérange.
La timidité :
Le mot est utilisé à plusieurs reprises par l’ensemble de l’échantillon. La timidité est
évoquée, par les étudiants, comme prétexte majeur empêchant les engagements dans la
parole. Par contre, les enseignants évoquent le mot raisonnablement. Cette utilisation
excessive peut être interprétée, par le mauvais usage du terme chez les étudiants. Une
situation qui reste à discuter. S’agit-il réellement d’un problème de timidité ?
Parler en public :
La parole en public constitue un exercice à défi pour les néophytes. Car, ils affirment
qu’ils ne parlent pas à cause de leur complexe vis-à-vis de la prise de parole en public. Ce
facteur est souligné uniquement par les étudiants dont les situations sont différemment
décrites :
131
Etude des difficultés de prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à Médéa
1- il y’a ceux qui précisent qu’ils éprouvent une gêne lors des échanges d’ordre
symétrique avec les paires.
2- Il y’a d’autre qui éprouvent des difficultés quand il s’agit d’échanges d’ordre
asymétrique avec l’enseignant.
132
Etude des difficultés de la prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à
Médéa
La conclusion générale :
Avant de conclure ce modeste travail, il importe de faire une récapitulation des grands
axes tracés dans notre mémoire de fin d’étude.
Notre vécu en tant qu’étudiante était à l’origine de nos observations. Etant d’un
penchant didactique, nous en avons développé une réflexion. Cette dernière est étayée par une
pré-enquête. Elle nous a permis de mieux délimiter notre objet d’étude.
Comme tout mémoire exige un cadrage théorique, nous avons consacré deux chapitres
pour définir les notions nécessaires à notre mémoire :
Au moyen de la pré-enquête, nous avons pu avoir une idée tangible des difficultés
rencontrées chez les étudiants. En effet, une importante partie des étudiants soulève leur
138
Etude des difficultés de la prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à
Médéa
problème quant à la prise de parole. Et leurs productions sont caractérisées par de simple mot
et dans le meilleur des cas par des phrases fragmentés voire incomplètes. Une démonstration
parfaite pour les problèmes de langue.
Par le bais de ces constats nous nous sommes interrogées sur l’existence de d’autres
facteurs au-delà des facteurs langagiers. Etant donné que, l’étudiant est le produit d’une
longue période scolaire : primaire, collège et lycée ; et en même temps c’est un acteur social
nous avons essayé de savoir si ces deux milieu peuvent influencer son expression. Ces deux
pistes nous ont également servi d’hypothèses de départ.
Certains étudiants associent leur complexe à prendre la parole en classe à leur vécu
scolaire. Ils mentionnent une humiliation ou une intimidation qu’ils expliquent par leur
modeste niveau et parfois même par leurs idées. Selon eux, cet incident serait surtout
fréquent en classe de langue étrangère. De ce fait, ils se sont construit une représentation
inhibitrice quant à la prise de parole en langue française. Un résultat qui confirme notre
première et deuxième hypothèse de départ.
Certains enseignants sont du même avis des étudiants concernant l’influence des
milieux social et scolaire. Ils ajoutent même le contexte familial. En l’occurrence d’autres
voient que le milieu social possède une grande influence mais pas au point de le considérer
comme un facteur inhibant la prise de parole.
Les résultats de notre recherche ont permis de faire jaillir un autre facteur d’ordre
psychologique. L’ensemble des enquêtés ont soulevé à maintes reprise les problèmes de
timidité et de confiance en soi. Un facteur assez polémique.
Pour favoriser la prise de parole en classe de langue, les enseignants nous ont proposé
quelques éléments pertinents. La quasi-totalité propose de diversifier les types d’exercice en
séance de compréhension et d’expression orale pour motiver régulièrement les étudiants. Au
même titre, ils ne manquent pas de proposer de se focaliser sur la maîtrise de la langue voire
139
Etude des difficultés de la prise de parole en classe de langue : cas de première année licence de français à
Médéa
Cette recherche didactique nous a été émouvante et instructive. Cependant, nous avons
été contraints par le facteur temps et la non disponibilité de documentation sur l’enseignement
de l’oral en Algérie. Comme la transcription est un exercice complexe et rigoureux
demandant beaucoup de temps, il nous a été difficile de faire une transcription exhaustive et
complète des cours enregistrés.
Les propositions et les constats tirés de ce travail de recherche ont permis de faire
forger une nouvelle réflexion. Celle d’avoir comme perspective futur de recherche, l’idée
d’une proposition de remédiation à la situation problématique rencontrée.
Une proposition qui sera basée sur nos observations ethnographiques, les contraintes
rencontrées par les étudiants et les stratégies de résolutions proposées par les enseignants ainsi
que notre réflexion.
140
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VASSEUR, Marie-Thérèse. , (2005), Rencontres de langues :
question(s) d’interaction. Paris : Didier.
VIGNER, Gérard. , (2004), La grammaire en FLE. Paris : Hachette.
VIGNER, Gérard (éd.). (2011), Faire classe en FLE : Une approche
actionnelle et pragmatique. Paris : hachette, coll. « F ».
Les articles :
La sitographie :
L’épigraphe……………………………………………………………………………...03
Les dédicaces……………………………………………………………………………04
Les remerciements……………………………………………………………………….06
Le résumé……………………………………………………………………………….07
Le sommaire……………………………………………………………………………08
Partie théorique…………………………………………………………………………13
L’introduction partielle….……………………………………………………………...15
I. L’oral………………………………… ……………………………………………….15
Introduction partielle…………………………………………………………………....36
I. La parole :……………………………………………………………..……………..36
I. 2. L’acte de parole……………………………………………………..……………..37
II.2.3 La correction…………………………………………………………………….48
II.2.4 La sollicitation……………………………………………………….………… 49
II.3.2.L’âge………………………………………………………………………..…..51
La conclusion partielle….……………………………………………………….…….54
Partie pratique……………………………………………………………….………...56
I. La pré-enquête :……………………………………………………………….…….57
I.2. L’échantillon………………………………………………………………….…..57
II. L’enquête………………………………………………………………………………..63
II.1. Le questionnaire…………………………………………………………………….....63
II.1.2.L’échantillon…………………………………………………………………………63
II.2.L’entretien…………………………………………………………………………….115
II.2.2.L’échantillon………………………………………………………………………..115
La Conclusion générale……………………………………………………………………138
L’annexe …………………………………………………………………………………..151
Liste des annexes :
1/ Conventions de transcription
3/ Un exemple de questionnaire
5/ Un exemple d’entretien
1/ Conventions de transcription :
/ = pause
xx = inaudible
[ ] = énoncés en arabe
: = allongement de la voyelle
( ?) = incertitude du transcripteur
= = élision
2/ Le questionnaire soumis aux étudiants:
Nous vous proposons ce questionnaire dans le but de savoir les causes vous inhibant à
prendre la parole en classe :
2. Age :
…………………………………………………………………………………………..
…………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………….
Oui Non
Justification :
Vous le faites parce que votre milieu social vous encourage à parler français.
Vous ne le faites pas parce que votre milieu social ne vous encourage pas à parler français.
Autre……………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………..
Justification :
Vous l’aimez parce que c’est un moment d’apprentissage et de distraction pour vous.
Vous l’aimez parce que c’est le seul moment ou vous pouvez prendre la parole librement.
Autre :
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………...
Si c’est non,
Justification :
Dites quels sont les moyens d’expression dont vous êtes dépourvus ?
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………...
Autre :…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………...
Justification :
Vous ne le faites pas parce que vous avez peur de faire des erreurs.
Vous ne le faites pas parce que vous n’aimez pas être corrigés.
Vous ne le faites pas parce que vous n’aimez pas parler en public.
Vous ne le faites pas parce que votre enseignant ne vous oblige pas à le faire.
Autre……………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………..
12. Lorsque vous étiez au lycée, avez-vous l’habitude de prendre la parole en séances
d’arabe?
Justification :
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
Oui Non
Pourquoi ?.....................................................................................................................................
.......................................................................................................................................................
.......................................................................................................................................................
Justification :
Vous ne le faites pas parce que votre enseignant ne vous oblige pas.
15. Pendant votre scolarisation, avez-vous été humilié ou intimidé lors d’une prise de parole ?
Oui Non
Arabe Français
Par :
A cause de:
Si oui, est ce que cet incident à influencer votre volonté à prendre la parole en milieu social ou
scolaire ?
Oui Non
17. Avez-vous peur de prendre la parole à cause des remarques des enseignants et des
rigolades de vos camarades ?
Oui Non
18. Selon vous, la mixité constitue-t-elle un obstacle dans vos prises de parole ?
Dans l’objectif de mener un travail de recherche sur la prise de parole chez les
étudiants en séance d’expression orale, nous proposons cet entretien aux enseignants.
Non :…………………………………… Prénom :……………………………………………..
1/ Module enseigné :………………………………………………………………….
2/Votre expérience professionnelle ……. Ans
3/ Arrivé du lycée, le niveau des étudiants en français est :
Limité Moyen Excellent.