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Chapitre I : Les sources d’énergies

renouvelables
I. Les sources d’énergies renouvelables
Introduction
Avec l’épuisement progressif des énergies fossiles (pétrole, gaz naturel, houille, etc.), les
énergies renouvelables (éolienne, hydraulique, géothermique, solaire, biomasse…) se
développent de plus en plus. Elles ont le double avantage d’utiliser des flux inépuisables
d’énergie naturelle (soleil, vent, eau, bois, etc.) et de ne pas, ou peu, nuire à
l’environnement. Ce type d’énergie ne couvre encore que 20% de la consommation
mondiale d’électricité. Nous notons que hydroélectricité existe depuis prés d’un siècle et
constitue environ 16 % de la production mondiale d’électricité et représente 92,5% de
l’électricité issue des énergies renouvelables (biomasse 5,5%, géothermie 1,5%, éolien 0,5 %
et le solaire 0,05 %). [01].
I.1. Contexte actuel
I.1.1. Energies dans le monde
Débutant avec la révolution industrielle, le taux de gaz carbonique dans l’atmosphère a
commencé à s’accroitre avec l’utilisation à grande échelle du pétrole comme source
principale d’énergie. Au cours des dernières décennies, le rythme s’est accéléré avec
l’industrialisation de nombreux pays. En effet, l’humanité consomme actuellement trente
fois plus d’énergie qu’il y a un siècle [02].

Par ailleurs, l’utilisation de carburants d’origine fossile pose deux problèmes majeurs :
celui du rejet de CO2 dans l’atmosphère, qui est un gaz à effet de serre et celui du
prélèvement de ressources non renouvelables, passible de l’épuisement. Ces deux
problèmes représentent aujourd’hui des enjeux importants pour les gouvernements des
pays industrialisés et pour des grands organismes internationaux.
I.1.2. Energies fossiles et impacts environnementaux
Le XXème siècle a connu le plus grand réchauffement jamais enregistré depuis au moins un
millénaire. Les causes ne sont pas tant à rechercher dans la nature que dans la
concentration dans l’atmosphère en CO2 et des autre gaz dus à l’activité humaine. Même si
certaines divergences existent, la communauté scientifique est d’accord sur le fait que

Cours proposé par : Dr Bakary dit Dembo Sylla (Enseignant Chercheur à l’ENETP - ESTM) 1
l’aggravation de l’effet de serre dû à l’activité humaine joue un rôle de premier rang dans
les changements climatiques actuels. De plus, on s’attend à ce que les gaz à effet de serre et
la température continuent à augmenter dans les années à venir.
a. Le mécanisme de l’effet de serre
Même si actuellement l’effet de serre est associé au réchauffement climatique, il est
initialement un phénomène naturel indispensable à la vie sur Terre. Cet effet de serre
permet à l’atmosphère terrestre de se maintenir à une température moyenne de +15°C.
Sans lui, la température moyenne à la surface de la Terre serait de -18°C, toute l’eau serait
de glace et il n’y aurait probablement pas de vie sur Terre.

Figure I-1: Schéma explicatif de l’effet de serre

Figure I-2 : Variation des émissions mondiales de CO2 atmosphérique de 2014 à 2018
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Figure I-3 : Prévision de 2012 à 2100 et cumule des émissions mondiales de CO2
atmosphérique de 1750 à 2011

La Figure I-1 présente le principe de fonctionnement de l’effet de serre. La terre reçoit une
grande quantité d’énergie du soleil. Elle absorbe une partie de cette énergie et se réchauffe
réémettant ensuite de la chaleur par l’intermédiaire des rayons infrarouges. Sans les gaz
dits « à effet de serre », qui interceptent une partie de ces infrarouges émis par la Terre,
toute cette chaleur serait renvoyée dans l’espace.

Les gaz à effet de serre sont naturellement très peu abondants. Mais du fait de l’activité
humaine, depuis la révolution industrielle, la concentration de ces gaz dans l’atmosphère
s’est sensiblement modifiée. Ainsi, la concentration en CO2, principal gaz à effet de serre, a
augmenté d’environ 35% depuis l’ère préindustrielle 280 ppm, atteignant maintenant 600
ppm (pour l’année 2018) comme présenté sur la Fig.1.2. Les trois quarts de CO2 de ces
dernières années sont dus à la combustion fossile de charbon, de pétrole ou de gaz.

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Les effets combinés de tout gaz à effet de serre équivalent aujourd’hui à une augmentation
de 50% de CO2. Ce surplus artificiel d’effet de serre, appelé « l’effet de serre additionnel »,
retient dans l’atmosphère une plus grande quantité de rayonnement infrarouge
provoquant un réchauffement du climat.

Tableau 1 : Représente la consommation de CO2 des pays liés à l’énergie


Classement des principaux pays par émissions de CO2 liées à l'énergie

Émissions de CO2
Émissions de CO2 Part du total
Pays par habitant en 2017
en 2019 (106 tonnes) mondial
(tonnes)
Chine 9 826 28,8 % 6,68
États-Unis 4 965 14,5 % 14,61
Union européenne 3 330 9,7 % 6,26
Inde 2 480 7,3 % 1,61
Russie 1 533 4,5 % 10,64
Japon 1 123 3,3 % 8,94
Allemagne 684 2,0 % 8,70
Iran 671 2,0 % 6,99
Corée du Sud 639 1,9 % 11,66
Indonésie 632 1,8 % 1,88
Arabie saoudite 580 1,7 % 16,16
Canada 556 1,6 % 14,99
Afrique du Sud 479 1,4 % 7,43
Mexique 455 1,3 % 3,62
Brésil 441 1,3 % 2,04
Australie 428 1,3 % 15,63
Royaume-Uni 387 1,1 % 5,43
Turquie 383 1,1 % 4,71
Monde 34 169 100 % 4,37

I.1.3. Le passage de l’ère du pétrole au post pétrole

Par leur nature, les ressources fossiles sont limitées et épuisable. Leur épuisement
parviendra d’autant plus vite que la consommation est grande. La situation actuelle
devient fortement préoccupante du fait de l’approche du pic de production avec une

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demande qui ne cesse de croître. En effet, le pétrole commencera à manquer lorsque la
production ne pourra plus suivre la consommation.

Ces considérations sur l’état de la production du pétrole imposent une diversification de la


production d’énergie et un changement technologique majeur dans tous les domaines.
Ainsi, un intérêt croissant est porté aux énergies renouvelables et nucléaires.

Production par type d’énergie de 1973 à 2008

Figure I-4 : Evaluation de la production d’électricité dans le monde par type de ressource
entre 1971 à 2008 et répartition fine des sources de production en Mégatonnes
équivalent pétrole (Mtoe) pour les années 1973 à 2008

Le développement et l’exploitation des énergies renouvelables ont connu une forte


croissance ces dernières années. D’ici 20-30 ans, tout système énergétique durable sera
basé sur l’utilisation rationnelle des sources traditionnelles et sur un recours accru aux
énergies renouvelables.

I.2. Définition des Energies renouvelables, exploitation

Une source d'énergie est renouvelable si le fait d'en consommer ne limite pas son
utilisation future. C'est le cas de l'énergie du soleil, du vent, des cours d'eau, de la terre et
généralement de la biomasse humide ou sèche, à l’échelle de la durée de vie de
l’humanité. Ce n'est pas le cas pour les combustibles fossiles et nucléaires.
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L’utilisation des énergies renouvelables n’est pas nouvelle. Celles-ci sont exploitées par
L’homme depuis la nuit des temps. Autrefois, moulins à eau, à vent, bois de feu, traction
animale, bateaux à voile ont largement contribué au développement de l’humanité. Elles
constituaient une activité économique à part entière, notamment en milieu rural ou elles
étaient aussi importantes et aussi diversifiées que la production alimentaire.

Mais dans les pays industrialisés, dès le XIXème siècle, elles furent progressivement
marginalisées aux profits d'autres sources d'énergie que l'on pensait plus prometteuses.
Dès lors, la pollution atmosphérique, le réchauffement climatique, les risques du nucléaire
et les limites des ressources ont fait prendre conscience qu'un développement économique
respectueux de l'environnement, dans lequel nous vivons, est nécessaire.

Les chocs pétroliers successifs depuis les années 70 ont démontré les risques
économiques et géopolitiques de la production d'énergie reposant sur l'exploitation des
ressources fossiles, dont les réserves sont mal reparties et épuisables. De plus, une grande
partie du monde ne sera sans doute jamais raccordée aux réseaux électriques dont
l'extension s'avère trop couteuse pour les territoires isolés, peu peuplés ou difficiles à y
accéder.

Les énergies renouvelables constituent donc une alternative aux énergies fossiles à
plusieurs titres :
 Elles sont généralement moins perturbatrices de l'environnement, elles n'émettent
pas de gaz à effet de serre et ne produisent pas de déchets ;
 Elles sont inépuisables ;
 Elles autorisent une production décentralisée adaptée à la fois aux ressources et aux
besoins locaux ;
 Elles offrent une importante indépendance énergétique.
La production d’électricité renouvelable a atteint 3810.3 TWh en 2009, soit 19.1% de la
production d’électricité mondiale.
Le marché mondial de cellules et de panneaux photovoltaïques est dominé par une
poignée de pays (Chine, Taïwan, Japon, Malaisie, Allemagne, États-Unis). La société
chinoise Suntech Power est devenue en 2009 le premier producteur mondial de panneaux
photovoltaïques. Sharp (Japon), JA Solar (Chine) et First Solar (Malaisie) sont d’autres
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grands noms de ce secteur (auquel il convenait notamment d'ajouter, jusqu'à 2012,
l'entreprise allemande Q-Cells qui a déposé le bilan cette année-là).

Figure I-5 : Evaluation de la structure de la production et de la consommation


d’électricité, en TWh

Figure I-6 : Evolution annuelle de la production d’énergie produite en 2016 (TWh)


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Figure I-7 : Part d’énergie renouvelable dans la production énergétique de 2018

La production nette d’électricité renouvelable est estimée en 2018 à 4769 GWh, soit 17,5%
de la production nette d’électricité totale.

Remarque : Les pays disposant des entreprises les plus développées sont également les
pays ayant installé le plus de capacités photovoltaïques. Ceci s’explique par le fait que les
compagnies locales remportent souvent des subventions ou des marchés nationaux qui
leur permettent de se développer plus rapidement et d’expérimenter leurs technologies

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Chapitre II : Les DIFFERENTS TYPES
d’énergies renouvelables
I. L’énergie solaire
Transformation de l’énergie solaire en électricité ou en chaleur à partir de panneaux ou de
capteurs solaires. Le soleil, principale source des différentes formes d’énergies
renouvelables disponibles sur terre.
Il existe deux types
A. L’énergie solaire thermique
Elle est radicalement différente de l’énergie solaire photovoltaïque, elle, produit de la
chaleur à partir du rayonnement solaire infrarouge afin de chauffer de l’eau ou de l’air. On
utilise dans ce cas des capteurs thermiques qui relèvent d’une toute autre technologie.
Dans le langage courant, ce sont des « chauffes eau solaires» ou des « capteurs à air chaud
».
Tous les capteurs solaires thermiques visent à convertir le rayonnement solaire en chaleur
avec un rendement élevé et à fournir cette chaleur aux consommateurs aussi efficacement
que possible.
Il existe plusieurs types de capteurs solaires thermiques :
 les capteurs solaires plans non – vitrés,
 les capteurs solaires plans - vitrés,
 les capteurs solaires sous vide,
 les capteurs solaires à concentration.
Ces types diffèrent considérablement en qualité, en rendement, en conception et en coût.
1) Capteurs solaires plans non vitrés :

Figure II-1 : Capteur solaire plan non vitré


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C’est le modèle le plus simple, le plus économique mais le moins performant. Il est
généralement constitué d’une simple plaque de métal ou de matière plastique (absorbeur)
sur laquelle sont collés plusieurs tubes porteurs de fluide caloporteur. Les capteurs plans
non vitrés ne sont pas isolés sur la face avant, c’est pourquoi ils répondent mieux à des
applications à basse températures (inférieure à 30°C). Le domaine d’utilisation principal de
ce type de capteurs est le chauffage des piscines extérieures. Parce qu’ils n’ont pas de
vitrage, ces capteurs absorbent une grande partie de l’énergie solaire. Toutefois, parce
qu’ils ne sont pas isolés sur leur face avant, la grande partie de la chaleur absorbée est
perdue lorsqu’il y’a notamment du vent et que la température extérieure n’est pas assez
élevée. Brassé par de l’air chaud, ces capteurs absorbent la chaleur échangée en particulier
au cours de la nuit lorsque la température est élevée en présence du vent à l’extérieur.

Les avantages des capteurs solaires non – vitrés sont les suivants :
 Peu couteux : environ 150 € TTC par m² de capteurs, fournis posés.
 Facile à mettre en œuvre.
Compte – tenu des faibles températures de l'eau obtenues en sortie des capteurs non –
vitrés (20°C), ces capteurs n'ont pas d'application directe dans la production d'eau chaude
sanitaire. Il est néanmoins possible d'utiliser les capteurs non vitrés pour un préchauffage
de l'eau, dans les grosses installations.

La seule application des capteurs solaires non vitrés est le chauffage de l'eau de la piscine :

Figure II-2: Capteurs solaires non - vitrés et le chauffage de l'eau de la piscine.

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L'eau de la piscine est pompée jusqu'aux capteurs. En circulant dans les faisceaux de tubes,
l'eau est chauffée, puis ramenée dans la piscine.

Une piscine sans chauffage n'atteint une bonne température de baignage que 3 à 4
semaines en saison estivale. Les capteurs non – vitrés (ou capteurs moquette) présentent
un très bon rendement pour la plage de température correspondant au réchauffage de
l'eau de la piscine. Ils apportent quelques degrés de plus à la température de l'eau et
permettent donc d'augmenter la période d'utilisation de la piscine.

En règle générale, la surface des capteurs doit être comprise entre 25% et 40% celle de la
piscine.

2) Capteurs solaires plans vitrés :


Les capteurs solaires plans vitrés sont très répandus. Ils existent sous formes de capteurs à
eau et de capteurs à air. Ces capteurs conviennent mieux à des applications à température
modérée où les températures souhaitées se situent entre 30°C et 70°C. Les capteurs à
circulation d’eau sont plus couramment utilisés pour la production de l’eau chaude
sanitaire à l’échelle individuelle ou collective, pour un usage industriel, ainsi que pour les
piscines intérieures.

Les capteurs à air sont utilisés pour le séchage, pour le chauffage des locaux aussi l’air de
ventilation.
Les tubes sont parcourus par un fluide caloporteur (eau + antigel). Cette eau se
réchauffe au fil de l'écoulement dans les tubes.

Figure II-3 : Chauffe-eau solaire à thermosiphon de 300L pour deux Capteurs


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L'absorbeur est en générale une plaque métallique (en cuivre, en aluminium ou en acier),
caractérisé par ses propriétés d'absorption, d'émission et de conduction.

La conversion rayonnement – chaleur s'effectue en surface de l'absorbeur. Les photons qui


le frappent sont absorbés par la matière et augmentent l'agitation des molécules, et donc la
température du matériau est exposée au rayonnement (c'est – à – dire l'absorbeur) :

La chaleur absorbée est ensuite distribuée vers les conduits d'eau ou d'air fixés sur la
plaque absorbante. La capacité d'absorption varie en fonction du revêtement de la surface
extérieure de l'absorbeur.

Des couches sélectives sont généralement utilisées. Elles ont l'avantage d'avoir une
émissivité considérablement réduite dans le champ des longueurs d'onde du rayonnement
thermique, ce qui diminue les déperditions thermiques.

La performance du capteur plan dépend fortement des qualités optiques des matériaux,
ainsi qu'illustré sur la figure ci – dessus. Environ 60 % du rayonnement est transmis au
fluide caloporteur sous forme de chaleur.

Applications : Le capteur plan vitré est bien adapté aux besoins des habitations. Ses
températures de fonctionnement correspondent aux températures de production de
chauffage et d’eau chaude sanitaire.

Figure II-4 : Capteur solaire plan vitre et Chauffe-eau solaire intégré au bâtiment

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3) Capteurs solaires sous vides :
Les capteurs solaires "sous vide" sont composés d'une série de tubes en verre transparents :
 d'une série de tubes de verre sous vide (il n'y a pas d'air),
 d'un absorbeur à l'intérieur des tubes de verre,
 d'un tube en cuivre à l'intérieur des tubes de verre.

Les tubes en cuivre sont parcourus par un fluide caloporteur (eau + antigel). Cette eau se
réchauffe au fil de l'écoulement dans les tubes.

Figure II-5 : Capteur solaire sous – vide.

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Dans chaque tube il y a une plaque absorbante pour capter le rayonnement solaire et un
échangeur pour favoriser le transfert de l'énergie thermique. Les tubes sont mis sous vide
pour éviter les déperditions thermiques convectives de la plaque absorbante et la plaque
absorbante reçoit un traitement sélectif pour empêcher le rayonnement à se dissiper sous
forme de grande longueur d’onde. Ainsi, on peut réaliser des capteurs solaires
performants sans une isolation thermique rapportée ou un coffre de protection.

Descriptive technique : Grâce aux propriétés isolantes du vide, les déperditions de chaleur
par convection sont fortement réduites. Ceci permet de chauffer l'eau à une température
comprise entre 85°C et 100°C.

Figure II-6 : Chauffe-eau solaire sous vide

Les capteurs à tubes sous vide sont en principe utilisés pour l’appoint au chauffage ou
pour la génération de « chaleur de processus » exigeant des températures entre 80 et
100°C.
De telles températures élevées sont requises pour des applications industrielles utilisant de
l’eau très chaude ou de la vapeur, par exemple les processus de lavage, de séchage ou le
refroidissement solaire.
Ces capteurs peuvent également servir à l’apport en ECS (Eau Chaude Sanitaire) ou même
au chauffage des piscines ; cependant, cette solution ne s’avère généralement pas
économique car leur coût, bien que 1,5 à 2 fois plus élevé que celui des capteurs plans,
n’est pas compensé par une efficacité beaucoup plus importante dans les régions au climat
chaud.

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Les capteurs solaires thermiques sous – vides sont principalement utilisés pour :
 L'alimentation d'un groupe de froid par absorption.
 La production d'eau chaude dans les bâtiments tertiaires (hôpitaux).
L'usage de ces capteurs est assez répandu en Europe du Nord et en Suisse.

B. L’énergie solaire photovoltaïque


L’énergie solaire photovoltaïque convertit directement le rayonnement lumineux (solaire
ou autre) en électricité. Elle utilise pour ce faire des modules photovoltaïques composés de
cellules solaires ou de photopiles qui réalisent cette transformation d’énergie.

Figure II-7 : Module photovoltaïque

1) Définition et catégories
Le terme « photovoltaïque » peut désigner le phénomène physique (l'effet photovoltaïque
découvert par Alexandre Edmond Becquerel en 1839) ou la technologie associée. L'énergie
solaire photovoltaïque est l'électricité produite par transformation d'une partie du
rayonnement solaire au moyen d’une cellule photovoltaïque. Schématiquement, un photon
de lumière incidente permet sous certaines circonstances de mettre en mouvement un
électron, produisant ainsi un courant électrique.

Les cellules photovoltaïques sont fabriquées avec des matériaux semi-conducteurs


principalement produits à partir de silicium. Ces matériaux émettent des électrons
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lorsqu’ils sont soumis à l'action de la lumière. Ceux-ci sont éjectés du matériau et ils
circulent dans un circuit fermé, produisant ainsi de l’électricité.

2) L'énergie solaire est, à l'échelle humaine, inépuisable et


disponible en très grandes quantité.

Ce processus ne nécessite aucun cycle thermodynamique intermédiaire, c'est-à-dire que le


rayonnement est directement converti en électricité sans utilisation intermédiaire de la
chaleur (contrairement au solaire thermodynamique).

3) Fonctionnement scientifique

3.1. Principe de fonctionnement d'une cellule photovoltaïque

Les cellules photovoltaïques exploitent l'effet photoélectrique pour produire du courant


continu par absorption du rayonnement solaire. Cet effet permet aux cellules de convertir
directement l’énergie lumineuse des photons en électricité par le biais d’un matériau semi-
conducteur transportant les charges électriques.

Une cellule photovoltaïque est composée de deux types de matériaux semi-conducteurs,


l’une présentant un excès d’électrons et l’autre un déficit d'électrons. Ces deux parties sont
respectivement dites « dopées » de type n et de type p. Le dopage des cristaux de silicium
consiste à leur ajouter d’autres atomes pour améliorer la conductivité du matériau.

Un atome de silicium compte 4 électrons périphériques. L’une des couches de la cellule est
dopée avec des atomes de phosphore qui, eux, comptent 5 électrons (soit 1 de plus que le
silicium). On parle de dopage de type n comme négatif, car les électrons (de charge
négative) sont excédentaires. L’autre couche est dopée avec des atomes de bore qui ont 3
électrons (1 de moins que le silicium). On parle de dopage de type p comme positif en
raison du déficit d’électrons ainsi créé. Lorsque la première est mise en contact avec la
seconde, les électrons en excès dans le matériau n diffusent dans le matériau p.

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Figure II-8 : Constitution d'une cellule photovoltaïque (Connaissance des Énergies, d'après
CEA)
En traversant la cellule photovoltaïque, les photons arrachent des électrons aux atomes de
silicium des deux couches n et p. Les électrons libérés se déplacent alors dans toutes les
directions. Après avoir quitté la couche p, les électrons empruntent ensuite un circuit pour
retourner à la couche n. Ce déplacement d’électrons n’est autre que de l’électricité.

3.2. Etat des lieux des technologies traditionnelles


3.2.1. Le solaire photovoltaïque non concentré
Les technologies à base de silicium constituent plus de 90% du marché photovoltaïque
mondial.
 Les cellules monocristallines
C’est la filière historique du photovoltaïque. Les cellules monocristallines sont les
photopiles de la première génération. Elles sont élaborées à partir d’un bloc de silicium
cristallisé en une seule pièce. Elles ont un bon rendement mais la méthode de production
est laborieuse et coûteuse. C’est la cellule des calculatrices et des montres dites « solaires ».

Figure II-9 : Constitution d'une cellule photovoltaïque monocristalline


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 Les cellules polycristallines :
Sont élaborées à partir d’un bloc de silicium composé de cristaux multiples. Elles ont un
rendement plus faible que les cellules monocristallines mais leur coût de production est
moindre.

Figure II-10 : Constitution d'une cellule photovoltaïque polycristalline

 Des avancées technologiques permettent aujourd'hui de produire des cellules


polycristallines à couches minces afin d’économiser le silicium. Ces cellules ont une
épaisseur de l’ordre de quelques micromètres d’épaisseur.

Figure II-11 : Constitution d'une cellule photovoltaïque à couche mince (Amorphe)

Au cours des dix dernières années, le rendement moyen d'un panneau photovoltaïque à
base de silicium est passé de 12% à 17% selon l'institut allemand Fraunhofer.

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4) Technologies prometteuses
4.1. Le solaire photovoltaïque concentré
Les miroirs concentrent les rayons du soleil sur une petite cellule solaire photovoltaïque à
haut rendement. Grâce à cette technologie de concentration, les matériaux semi-
conducteurs peuvent être remplacés par des systèmes optiques moins coûteux. A
puissance égale, ceci permet d'utiliser 1 000 fois moins de matériel photovoltaïque que
dans les panneaux photovoltaïques à insolation directe.

Cette technologie devrait pénétrer le marché dans un avenir proche.

Le rendement théorique maximum de la conversion photon-electron est de l'ordre de 85%


(le rendement de Carnot est 95 %). Le rendement expérimental maximal obtenu avec cette
technologie est pour le moment de 46%.

4.2. Les constituants organiques (polymères)

L’utilisation de matériaux polymères vise à remplacer les matériaux minéraux par des
semi-conducteurs organiques, autrement dit des plastiques, pour la fabrication de cellules
photovoltaïques. Ceux-ci sont bon marché, ont des bonnes propriétés d’absorption et sont
faciles à déposer. Leur coût de revient très faible se double de caractéristiques
particulièrement attrayantes : plus légères et moins fragiles, leur nature flexible permet
d'obtenir des matériaux souples en polymères organiques ou en silicone (composé
organique formés d’une chaine silicium – oxygène : Si – O - Si – O - Si – O) et même des
encres photovoltaïques.

D’une durée de vie courte, elles n’offrent pour l’instant que des rendements dépassant
légèrement 10% en laboratoire mais pourraient servir de base au développement d’une
filière industrielle.

4.3. Les cellules hybrides : thermique et photovoltaïque

Le rendement des cellules solaires photovoltaïques diminue lorsque les panneaux montent
en température. Certains centres de recherche ont eu l'idée de récupérer la chaleur captée
et libérée par le photovoltaïque pour simultanément optimiser le rendement électrique et
obtenir une source de chauffage. Ils développent ainsi des capteurs solaires hybrides
mariant le photovoltaïque et le thermique.

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II. L’énergie solaire thermodynamique
Le photovoltaïque n’est pas le seul mode de valorisation électrique possible du
rayonnement solaire. L’énergie solaire thermodynamique peut proposer des solutions
pertinentes, notamment dans des zones à fort ensoleillement.

L’énergie solaire thermodynamique fonctionne sur le principe de concentration des rayons


solaires au moyen des miroirs galbés, en un foyer placé sur une tour qui emmagasine les
calories pour les restituer ensuite sous forme mécanique à l’aide d’une turbine à vapeur
par exemple.

Il existe quatre grands types de centrales solaires thermodynamiques : les centrales à


miroirs cylindro-paraboliques et leur variante à miroirs de Fresnel, les centrales à tour et
enfin les concentrateurs paraboliques Dish-Stirling.

1. Les héliostats et centrales à tour : des centaines, voire des milliers de


miroirs (héliostats) équipés d’un système de suivi du soleil (deux axes de rotation)
concentrent les rayons du soleil sur un récepteur central placé au sommet d’une tour,
dans lequel circule le fluide caloporteur.

Figure II-12 : Centrale solaire thermodynamique à tour


Comme dans les systèmes cylindro-paraboliques, la chaleur du fluide est alors transférée à
un cycle classique à vapeur pour générer de l’électricité. Par rapport à un système
cylindro-parabolique, la tour solaire offre l’avantage de ne pas avoir à faire circuler de
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fluide dans l’ensemble du champ de miroirs : les pertes thermiques sont donc
significativement réduites. Par ailleurs, le niveau de concentration de l’irradiation peut
être bien supérieur et l’efficacité du cycle thermodynamique s’en trouve augmentée. Il
reste que ces gains techniques doivent aussi se traduire par un gain technico-économique,
limité par le coût de construction de la tour.
Exemples : Crescent Dunes au Nevada (110 MW), Solar Tres en Espagne (19,9 MW), projet
PEGASE sur le centre français de Thémis (Pyrénées-Orientales).

Figure II-13 : Centrale solaire thermodynamique à tour


1. Les collecteurs à réflecteurs linéaires de Fresnel : sont composés d’une succession de
miroirs plans qui suivent la courbe du soleil (un axe de rotation) et redirigent les
rayons sur un tube absorbeur (récepteur). L’utilisation de réflecteurs non incurvés
permet d’abaisser considérablement le coût, comparativement aux collecteurs
cylindro-paraboliques, malgré un rendement inférieur.

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Figure II-14 : Centrale solaire thermodynamique à miroirs de Fresnel
Plutôt que de courber les miroirs (processus industriel coûteux), les miroirs de Fresnel
« miment » la forme cylindro-parabolique avec des miroirs très légèrement incurvés, et
placés à un même niveau horizontal. Seuls les miroirs bougent, la structure et le tube
absorbant sont tous deux stationnaires. Les coûts des centrales solaires à miroirs de Fresnel
sont donc inférieurs à ceux des centrales à miroirs cylindro-paraboliques tant à
l’installation qu’à la maintenance. La focalisation est toutefois dégradée dans ce système
(puisque la parabole n’est pas parfaite) : le pari est donc que la baisse de coût « compense »
la dégradation de l’efficacité d'un point de vue économique. Ce type de système est encore
relativement peu répandu.
Exemples : Puerto Errado en Espagne (31,4 MW), Kimberlina en Californie (5 MW).

Figure II-15 : Centrale solaire thermodynamique à miroirs de Fresnel


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2. Les disques paraboliques, en forme d’assiettes, suivent la course du soleil (deux axes
de rotation) et concentrent les rayonnements vers un récepteur situé au point focal de
la parabole. Au point focal se trouve une enceinte à l’intérieur de laquelle un gaz
entraîne un moteur Stirling. Peu d’industriels dans le monde portent cette technologie.
Une fois chauffé dans un circuit fermé, le gaz qu’il contient actionne un piston qui
récupère l’énergie mécanique produite. Cette technologie n’est pas adaptée à une
production industrielle de masse du fait de son coût élevé, d’où le retard de son
développement. Cependant, c’est la seule technologie thermodynamique qui puisse
être mise en œuvre dans des sites isolés de petite taille.

Figure II-16 : Paraboles solaires Dish-Stirling


Exemple : site de Font-Romeu Oreillo, siège des recherches du CNRS sur le sujet.

Figure II-17 : Paraboles solaires Dish-Stirling testées à Albuquerque au Nouveau-Mexique


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3. Les réflecteurs cylindro-paraboliques, miroirs en forme d’auges, concentrent les
rayons du soleil vers un tube (récepteur) placé sur la ligne focale.

Figure II-18 : Miroirs avec réflecteur cylindro-paraboliques


C’est la technologie la plus répandue aujourd’hui. Le foyer d’une parabole est un point,
celui d’un miroir cylindro-parabolique est un axe, sur lequel est placé un tube absorbeur
(le récepteur) de couleur noire, pour capter un maximum de rayonnement. Dans ce tube
circule le fluide caloporteur, qui se réchauffe jusqu’à une température d’environ 500°C et
qui est ensuite centralisé et transporté jusqu’au bloc de génération électrique. L’ensemble
miroir cylindro-parabolique/récepteur suit le mouvement du Soleil.
Exemples : Andasol, une des plus puissantes centrales thermodynamiques d’Europe située
en Espagne (150 MW) ; Nevada Solar One aux États-Unis (64 MW).

Figure II-19 : Miroirs cylindro-paraboliques d'Andasol, Espagne

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Remarque :
Ce système thermique concentré permet d’atteindre des niveaux de température bien
supérieurs à ceux des systèmes thermiques classiques non concentrés.
Alors que les chauffe-eau domestiques produisent une eau à une cinquantaine de degrés, il
est possible, par la concentration, de chauffer des fluides à des températures de l’ordre de
250 à 1 000°C. Il devient alors envisageable de les utiliser dans des processus industriels
comme la génération d’électricité (on parle parfois « d’électricité solaire thermodynamique
»). D’autres utilisations directes ou indirectes des fluides chauds sont possibles comme le
dessalement de l'eau de mer, le refroidissement ou encore la génération d'hydrogène.

1) Le fonctionnement des centrales solaires thermodynamiques


Les centrales solaires thermodynamiques utilisent une grande quantité de miroirs qui font
converger les rayons solaires vers un fluide caloporteur chauffé à haute température. Pour
ce faire, les miroirs réfléchissants doivent suivre le mouvement du soleil afin de capter et
de concentrer les rayonnements tout au long du cycle solaire quotidien. Le fluide produit
de l’électricité par le biais de turbines à vapeur ou à gaz. Il existe quatre grands types de
centrales solaires thermodynamiques : les centrales à miroirs cylindro-paraboliques et leur
variante à miroirs de Fresnel, les centrales à tour et enfin les concentrateurs paraboliques
Dish-Stirling.

III. L’énergie éolienne:


3.1. Introduction
Le vent est une source d’énergie renouvelable, économique, exploitable avec un bon
niveau de sécurité et respectueuse de l’environnement. Dans le monde entier, les
ressources d’énergie éolienne sont pratiquement illimitées. Les récents développements
technologiques dans les domaines des turbines éoliennes à vitesse variable, en électronique
de puissance et en commande de machines électriques tendent à rendre l’énergie éolienne
aussi compétitive que l’énergie d’origine fossile. C’est une énergie produite par le vent au
moyen d’un dispositif aérogénérateur ou un moulin à vent.
Les premières utilisations du vent en tant qu'énergie par l'homme remontent aux moulins
à vent. Apparus à l'an 600 tout d'abord en Orient puis en Egypte, les moulins à vent

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produisaient une énergie mécanique qui servait à moudre les grains mais aussi à pomper
l'eau pour irriguer les cultures (figure (3.1)).
En 1957, Johannes Juul crée une turbine qu’il appellera Gedser et qui sert encore
aujourd'hui de modèle aux éoliennes modernes. Aux États-Unis, en Grande-Bretagne et en
France seront réalisées des éoliennes dont la puissance pourra aller jusqu'à 1000 kW.

Figure 3-1 : Eolienne de pompage d'eau ancienne.


3.2. Descriptif d’une éolienne
L’énergie éolienne peut être utilisée de trois manières :
 Conservation de l’énergie mécanique : le vent est utilisé pour faire avancer un
véhicule (navire à voile ou char à voile), pour pomper de l’eau (moulins de Majorque,
éoliennes de pompage pour irriguer ou abreuver le bétail) ou pour faire tourner la
meule (concasseur) d’un moulin ;

 Transformation en force motrice (pompage de liquides, compression de fluides…) ;


 Production d'énergie électrique ; l’éolienne est alors couplée à un générateur
électrique pour fabriquer du courant continu ou alternatif. Le générateur est relié à un
réseau électrique ou bien fonctionne au sein d'un système « autonome » avec un
générateur d’appoint (par exemple un groupe électrogène) et/ou un parc de batteries
ou un autre dispositif de stockage d'énergie.
Un aérogénérateur, plus communément appelé "éolienne", est un dispositif qui transforme
une partie de l'énergie cinétique du vent en énergie mécanique disponible sur un arbre de
transmission puis en énergie électrique par l'intermédiaire d'une génératrice (figure (3.2)).

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Figure 3.2 : Conversion de l'énergie cinétique du vent.
3.3. Les différents types d’éoliennes
Les solutions techniques permettant de recueillir l’énergie du vent sont très variées.
Deux grandes familles d’éoliennes existent : les éoliennes à axe vertical et celles à axe
horizontal.
a. Turbines éoliennes à axe vertical (VAWT)
Ce type d’éolienne se distingue par un axe de rotation vertical par rapport au sol et
perpendiculaire à la direction du vent. La conception verticale offre l’avantage de mettre le
multiplicateur et la génératrice directement au sol, ce qui rend la maintenance du système
plus simple et donc économique, néanmoins cette solution impose que l’éolienne
fonctionne avec un vent proche du sol, moins fort qu’en hauteur car freiné par le relief.

De par son axe vertical, il y a symétrie de révolution et le vent peut provenir de toutes les
directions sans avoir à orienter le rotor. Par contre, ce type d’éolienne ne peut pas
démarrer automatiquement, il faut la lancer dès l’apparition d’un vent suffisamment fort
pour permettre la production. La figure (3.3) montre trois modèles d’éoliennes à axe
vertical.

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Figure 3.3 : Exemples de turbines éoliennes à axe vertical.
En ce qui concerne leur implantation, elles ont une emprise au sol plus importante que les
éoliennes à tour car elles sont haubanées sur de grandes distances. En effet, les câbles des
haubans doivent passer au dessus des pales. Cela représente un inconvénient majeur pour
une implantation sur un site agricole par exemple.
Tous ces inconvénients alliés à la faible efficacité de la conversion d’énergie ont fortement
limités le développement de ces éoliennes, laissant place aux aérogénérateurs à axe
horizontal.
b. Turbines éoliennes à axe horizontal (HAWT)
C’est de loin la structure la plus répandue de par sa faible emprise au sol et son efficacité
énergétique.
Ces éoliennes sont basées sur la technologie ancestrale des moulins à vent. Elles sont
constituées de plusieurs pales profilées aérodynamiquement à la manière des ailes d'avion.
Dans ce cas, la portance n'est pas utilisée pour maintenir un avion en vol mais pour
générer un couple moteur entraînant la rotation. Le nombre de pales utilisé pour la
production d'électricité varie classiquement entre 1 et 3, le rotor tripale étant le plus utilisé
car il constitue un compromis entre le coefficient de puissance, le coût et la vitesse de
rotation du capteur éolien.
Ces éoliennes captent le vent en hauteur et loin du sol ; à cette hauteur le vent est
beaucoup moins ralenti par le relief. A dimension d’hélice identique, on pourra produire
plus de puissance par le biais de cette structure par rapport aux éoliennes à axe vertical.
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Figure 3.4 : Modèles de mâts d’éoliennes à axe horizontal ; a) Mât autoporteur, b) Mât en
treillis, c) Mât haubané.

Figure 3-5 : Modèles d’éolienne

3.4. Principaux composants d’une éolienne


Une éolienne se compose essentiellement des éléments ci-après figure (3.6).
 Le rotor
Partie rotative de l’éolienne placée en hauteur afin de capter des vents forts et réguliers.
Il est composé de plusieurs pales (en général trois) en matériau composite qui sont mises
en mouvement par l’énergie cinétique du vent. Reliées par un moyeu, ces dernières
peuvent en moyenne mesurer chacune 25 à 60 m de long et tourner à une vitesse de 5 à 25
tours par minute. Il est branché directement ou indirectement (via un multiplicateur de
vitesse à engrenages) au système mécanique qui utilisera l'énergie recueillie (pompe,
générateur électrique…).

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Figure 3.6 : Composants d’une turbine éolienne.
 La nacelle
Montée au sommet de la tour : composée d'un carter ou bâti qui enveloppe, protège et relie
entre elles l'ensemble des éléments mécaniques permettant de coupler le rotor éolien au
générateur électrique : arbres lent et rapide, roulements, multiplicateur.
 Le moyeu
Un moyeu qui supporte les pales. Lorsqu'elles sont à pas variable, il comporte un
mécanisme permettant de faire varier l'angle d'attaque simultanément. On peut également
devoir ajuster l'angle des pales fixes, aussi on prévoit toujours une façon de corriger
l'installation des pales.
 Le générateur électrique
Un générateur électrique permettant de transformer l’énergie mécanique en énergie
électrique qui peut être :
 directement couplé à l'aéromoteur : dans le cas le plus simple, l'hélice est
montée directement sur l'axe du générateur électrique (génératrice synchrone) ;
 entrainé par un multiplicateur placé entre l'aéromoteur et le générateur
électrique (génératrice asynchrone).

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 Un système d'orientation
C’est un moteur électrique dans le cas des grandes éoliennes. Il permet à la machine de
présenter le rotor au vent quelle que soit sa direction. L'énergie électrique produite est
transmise de la partie orientable à la partie fixe de l'aérogénérateur, solidaire du pylône
support, par l'intermédiaire d'un dispositif à collecteur associe au pivot ou d'un câble
souple qu'il faut dé-torsader périodiquement.
 Un arbre
Dit arbre lent entre le rotor et la boîte de vitesse et arbre rapide entre le multiplicateur et la
génératrice. C'est une pièce imposante car elle subit des efforts élevés. Pour les éoliennes
sans boite de vitesse (synchrones), il n'y a qu'un arbre unique.
 Un gouvernail
Pour les petites machines, dans le cas où l'hélice de la machine fonctionne “au vent” ou des
moteurs associés à une girouette et destinés à maintenir la machine face au vent.
 Un groupe hydraulique
Qui permet l'orientation des pales et de la nacelle ainsi que le pilotage des freins
aérodynamiques.
 Un frein à disque
Placé sur l'arbre rapide permet l'immobilisation du rotor lors de la maintenance et palier à
une défaillance éventuelle du frein aérodynamique.
 Armoire de couplage
Qui transforme l’énergie produite par l’éolienne pour l'injecter dans le réseau de
distribution ou charge.
 Une girouette et un anémomètre
Situés sur la nacelle fournissent les informations nécessaires pour orienter correctement
l'éolienne de façon automatique vers la direction du vent et mesurer la vitesse et la force
du vent.

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IV. L’énergie hydraulique
Introduction
À Limage des moulins à eau de jadis, hydroélectricité ou production d’électricité par
captage de l’eau est apparue au milieu du XIXe siècle.
L'énergie hydraulique représente 19% de la production totale d'électricité dans le monde.
C’est la source d'énergie renouvelable la plus utilisée. Cependant, tout le potentiel
hydroélectrique mondial n’est pas encore exploité.
1) Principe
L’énergie hydroélectrique nécessite un cours d’eau ou une retenue d’eau. La centrale
exploite l’énergie potentielle créée par le dénivelé de la chute d’eau.
La centrale se compose d’un réservoir, d’une chute d’eau caractérisée par sa hauteur.
L’énergie hydraulique est convertie en électricité par le passage de l’eau dans une turbine
reliée à un alternateur. La puissance de la centrale dépend également du débit d’eau.
2) Le Fonctionnement d’une Centrale Hydroélectrique
Le principe est simple et repose sur la force de gravité : il s’agit de transformer l’énergie
potentielle de l’eau retenue dans des réservoirs en énergie mécanique au moyen d’une
turbine, puis de convertir cette énergie mécanique en électricité grâce à un alternateur.
Le barrage permet d’accumuler de l’eau en quantité en formant un lac. Lorsque les vannes
sont ouvertes, l’eau s’engage dans une conduite ou un chenal qui la canalise vers la
centrale. L’eau entraîne la rotation de la turbine. La turbine entraîne l’alternateur qui
produit du courant électrique. Celui-ci est redressé par un transformateur avant d’être
transporté par les lignes à haute tension. À la sortie de l’usine, l’eau rejoint la rivière par le
canal de fuite.

Figure 4.1: Fonctionnement d’une Centrale Hydroélectrique


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3) Les infrastructures hydrauliques
3.1. Les barrages
Un cours d’eau naturel dans une vallée ou dans une plaine se trouve en dessous du niveau
des terrains dans lesquels il a creusé son lit. De plus la profondeur d’eau peut être très
faible à l’étiage et varier de manière important en fonction des crues. Enfin la ressource en
eau disponible dans ce cours d’eau varie durant suivant les saisons et même les années

Le premier but d’un barrage sur un cours d’eau est de contrôler le niveau d’eau pour créer
un plan d’eau à niveau fixe ou peu variable à partir duquel une prise d’eau pourra
alimenter de manière gravitaire un canal ou une conduite conduisant cette eau vers les
usagers de cette ressource. Le plan d’eau lui-même peut être source d’activités humaines.

Finalement les barrages sont destinés à permettre divers usages de l’eau tels que
l’alimentation en eau des villes, des industries ou des cultures, production d’énergie
hydroélectrique ou parfois activités des activités de pêche et de loisir. Un barrage peut
répondre à un ou plusieurs usages et dans ce dernier cas on parle de barrage à buts
multiples.

Figure 4-2: Barrage de Muyadin à Oman pour l’amortissement des crues

Figure 4-3: bloc évacuateur en béton et digues en remblais


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4) L’énergie hydroélectrique
L’énergie hydroélectrique n’est pas la seule forme de production électrique à partir de
l’énergie de l’eau mais elles ne constituent que de relativement faibles capacités de
production en comparaison des centrales hydroélectriques. Ce sont les turbines appelées
hydroliennes qui exploitent l’énergie cinétique des courants marins ou fluviaux.
Les centrales hydroélectriques exploitent l’énergie potentielle de l’eau dérivée d’un cours
d’eau et restituée plus en aval. L’énergie de cette chute d’eau ainsi créée est transformée
en énergie mécanique par la turbine puis en énergie électrique par l’alternateur.
4.1. Le rôle de l’énergie hydroélectrique dans le bouquet énergétique
Hydroélectricité constitue la première source renouvelable et la troisième source générale
de production électrique au monde, soit en 2011, 16,3 %, derrière le charbon (40,6%) et le
gaz (22,2%) mais devant le nucléaire (12,0%).
Contrairement aux systèmes de production des énergies renouvelables dites fatales,
comme l’éolien et le solaire, les barrages et les centrales électriques sont capables de
stocker de grandes quantités d’énergie sous la forme d’énergie potentielle des masses
d’eau dans les retenues, et de restituer cette énergie au réseau électrique à volonté et avec
une forte réactivité. Ainsi l’énergie hydroélectrique est à la fois la principale source
d’énergie renouvelable mais aussi le complément indispensable aux énergies
renouvelables dites fatales pour assurer l’équilibre des réseaux électriques.
Le développement de hydroélectricité est soutenu par une forte demande d’énergie
électrique dans plusieurs grandes régions du monde, et par l’intérêt porté au
développement des sources renouvelables sans production de gaz à effet de serre (GES).
Dans le monde, 225 GW/an seront installés entre 2010 et 2030, dont 34 GW/an soit 15%
provenant de centrales hydrauliques, selon l’Agence Internationale de l’Énergie.
Les économies émergentes offrent un grand potentiel de développement puisque 30%
seulement du potentiel hydroélectrique de l’Amérique du Sud et 22% de celui de l’Asie est
utilisé.
Sur les 176 GW actuellement en construction dans le monde, 63% se situent en Asie et 19%
en Amérique du Sud.
En 2014, l’Afrique n’exploite que 7% d’un potentiel hydroélectrique exploitable très élevé,
estimé à environ 10% du potentiel mondial. Le développement des réseaux

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d’interconnexion régionaux africains permet d’envisager la réalisation de projets
hydroélectriques de grande envergure pour couvrir les besoins à l’échelle de ces régions.
V. La géothermie
Le principe consiste à extraire l’énergie géothermique contenue dans le sol. La plus grande
partie de la chaleur de la terre est produite par la radioactivité naturelle des roches qui
constituent la croûte terrestre.

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Figure 5-1: Centrale géothermique de Nesjavellir en Islande.

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VI. Le biogaz
Introduction
La technologie de biogaz est universelle car elle a pour principe de produire un
combustible inépuisable tout en maintenant la qualité de l’environnement. Cette filière
s’intègre donc harmonieusement dans le développement durable ; elle est d’ailleurs la
seule à prendre actuellement en compte, de manière raisonnée et non empirique, les
nécessités réelles des populations et assure l’équilibre environnemental, économique,
biologique et énergétique.

1) Evolution de la valorisation du biogaz :


Dès la fin du XIXème siècle, le biogaz est utilisé comme source d’énergie en particulier en
Angleterre (éclairage public à Exeter en 1895 à partir d’un biogaz de fosse septique). Par la
suite, la digestion anaérobie a été surtout utilisée pour la stabilisation des boues.

Quand au premier digesteur, il a été mis en place à Bombay en 1852. Depuis, les pays
asiatiques ont répandu et vulgarisé cette technique pour leur production énergétique
utilisant pour cela des digesteurs de type chinois et indien. En Chine cette production
atteignait vers les années quatre vingt plus d’un milliard de m³ par an.

Actuellement dans le continent africain, cette technique reste méconnue et très peu utilisée.
Le Burundi et la Tanzanie détiennent les plus importantes installations estimées entre 20 et
500 unités. Les pays du Maghreb n’en comptaient que 50 installations vers les années
quatre vingt.

Dans les pays industrialisés, le biogaz est récupéré puis valoriser à partir des procédés
anaérobies de traitement des déchets organiques. Dans un souci grandissant de protection
de l’environnement, la communauté européenne prévoit une plus grande utilisation de
cette énergie l’intégrant à un taux de 22% pour la production de l’électricité.

2) Déchets
2.1. Définition
Un déchet est définit comme tout résidu d’un processus de production de transformation
ou d’utilisation. Et plus généralement toute substance, ou produit et tout bien meuble dont

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le propriétaire ou le détendeur se défait, projette de se défaire, ou dont il a l’obligation de
se défaire ou de l’éliminer.
2.2. Types de déchets
La définition donne la classification suivante :
 Les déchets spéciaux y compris les déchets spéciaux dangereux.
 Les déchets ménagers assimilés.
 Les déchets inertes.
 Les déchets industriels.
Dans une décharge ces déchets interagissent selon leurs caractéristiques chimiques,
physiques, hydriques, et biologiques comme suit :

Figure 6-1: Interactions entre les principaux phénomènes caractérisant l’évolution d’une
décharge, les caractéristiques du milieu dont ils dépendent.
3) BIOGAZ
3.2. Définition
Le biogaz est un gaz naturel obtenu par la fermentation anaérobie de matières organiques
d’origine végétale ou animale. La dégradation des substances organiques se déroule en
plusieurs étapes sous l’action de populations bactériennes. Le biogaz est un mélange
contenant principalement :
CH4............................................... 50 à 70

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CO2 .............................................. 25 à 30
H2S............................................... 0,5 à 5
N2................................................. 0,5 à 3
H2 ................................................. 0,1 à 1
CO................................................ < 0,1
Organo-halogénés (chlore, fluor) traces,
3.3. Les sources du biogaz :
Les ressources en mesure d’alimenter la production de biogaz sont issues de trois secteurs
principaux :
a. L’agriculture : résidus de récolte, effluents d’élevage.
b. Les collectivités (urbaines) : une part des ordures ménagères et déchets verts, boues
de STEP, etc.
c. L’industrie : déchets de procédés de transformation, eaux de lavage, etc.

Figure 6-2: Le graphique résumant les différentes filières de production de biogaz.


3.4. Mécanisme de production du biogaz:
a. Processus chimique de formation du biogaz (méthanisation)

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La production du biogaz, est un phénomène naturel et provient de la fermentation
anaérobie de la matière organique. Cette représentation considère 4 étapes : l’hydrolyse,
L’acidogenèse, l’acétogenèse et la méthanogenèse. Cependant, chacune de ces étapes peut
potentiellement faire intervenir un nombre important de transformations biologiques ou
biochimiques, et, par voie de conséquence, de microorganismes acteurs de ces
transformations. Ces dernières passent par quatre phases, comme expliquer sur le schéma
suivant :

Figure 6-3: processus chimique de la méthanisation.


b. Evolution de la composition gazeuse d’une décharge :
La production du biogaz atteint un maximum puis décroit et dure plusieurs dizaines
années. Dès la production devient très faible, l’air pénètre à nouveau dans le casier et le
reste des matériaux biodégradables, et les fermentations produiront du gaz carbonique.

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Figure 6-4: Evolution de la composition gazeuse d’une décharge.
c. Rendement en biogaz selon les déchets ménagers assimilés et le type de matière
organique
 Déchets ménagers et assimilés

 Matière organique :

 Type de biogaz selon les sources

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 La fermentation spontanée au sein d'une décharge équipée d'une aspiration du
biogaz (Biogaz 1),
 Une installation de méthanisation d'ordures ménagères brutes, (Biogaz 2),
 Une installation de méthanisation d'effluents industriels, (Biogaz 3).

NOTA : Comme on le voit, le biogaz est bien loin d'être du méthane pur. Mais après tout,
le gaz naturel tel qu'il sort de la terre ne l'est pas non plus et doit être traité avant d'être
injecté dans les gazoducs.
3.5. Mouvement et drainage du biogaz
a. Mouvement
Le biogaz s’écoule dans la masse de déchets principalement grâce à la différence de
pression, dans la mesure où la formation du biogaz crée une pression plus élevée que la
pression atmosphérique. Le gaz trouve donc le chemin qui lui offre le moins de résistance.
b. Système de drainage
 Système à puits verticaux
Il est recommandé d’utiliser des tubes perforés en polyéthylène, en raison de leur
résistance à la corrosion et résistance et de leur plasticité. Le diamètre usuel du puits est de
60 cm à 100 cm quant aux diamètres des drains sont de 100 à 250 mm. La distance entre les
puits est de 50 à 70 m.

Ces derniers doivent être équipés d’un dispositif télescopique autour duquel on met une
couche d’argile pour empêcher la pénétration de l’air par le puits.

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Figure 6-6: Coupe schématique sur puits vertical Figure 6-7: la sortie d'un puits vertical
de collecteur du biogaz.

c. Système à drains horizontaux : les drains horizontaux placés dans la masse de


déchets peuvent remplir deux fonctions.
 Soit ils constituent le système principal de collecte du gaz, à la place des systèmes
verticaux, dans les centres peu profonds.
 Soit ils constituent des auxiliaires des drains verticaux auxquels sont connectés et
vers lesquels ils canalisent le gaz capté.
Les drains horizontaux sont plus que les drains verticaux, sensibles aux risques de
colmatage dus à la présence de lixiviats (liquide résiduel qui provient de la percolation de
l’eau à travers un matériau), condensant, et aux tassements différentiels. Diamètre du
drain est de 160 à 200 mm.

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Figure 6-8: coupe schématique sur un puits horizontal

Figure 6-9: principe de captage du biogaz


d. Impacts environnementaux du biogaz :
 Difficulté de la gestion de la sûreté du site d’enfouissement (enterrement).
 Le méthane, est un gaz à effet de serre très important, son effet thermique est 13 à 21
fois plus élevé que celui du dioxyde de carbone. Pour une même quantité, le
méthane contribuera 13 à 21 fois plus à l’effet de serre que le CO2.
 Le méthane est aussi hautement explosif dans certaines conditions, est responsable
des explosions et incendies sur les décharges.
 Du point de vue de la sécurité publique, la possibilité que le biogaz de décharge
puisse se déplacer vers les zones avoisinantes est le risque le plus important.
 Le CO2 le second composé du biogaz, entraîne un risque d’asphyxie.
 Le CO2 est plus dense que l’air et a donc tendance à s’accumuler dans les parties
basses des milieux clos.
 Dans ces conditions, des concentrations en CO2 de 1,5% en volume peuvent affecter
la respiration humaine et être létales.
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e. Capacité énergétique :
Du fait d’une forte concentration en méthane, le biogaz est un bon fournisseur d’énergie :

Figure 6-10 : Energie produite par 1m³ de biogaz

3.6. Principaux modes de valorisation du biogaz :


5.1. Condition de valorisation :
Les conditions de valorisation du biogaz sont directement liées aux :
 Le type de substrats duquel il est issu et les conditions de méthanisation ;
 Les capacités de production (flux générés en Nm3/h) et leurs projections ;
 Le potentiel énergétique intrinsèque (% CH4, Pouvoir Calorifique Inférieur (PCI)) ;
 La qualité et la quantité des composés traces pouvant pénaliser la valorisation ;
 Les conditions locales de distribution et de transport de l’énergie générée ;
 Présence de textes réglementaires qui régissent l’exploitation de ce type d’énergie.
5.2. Les différents types de valorisation

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Figure 6-11: modes de Valorisation du biogaz.
3.7. Avantage de la valorisation du biogaz :
La méthanisation de déchets organiques présente de nombreux avantages, notamment :
 Assurer la sécurité des décharges, vis-à-vis des explosions et émission des gaz CH4.
 Une double valorisation de la matière organique et de l’énergie ; c’est l’intérêt
spécifique à la méthanisation par rapport aux autres filières,
 Une diminution de la quantité des déchets organiques à traiter par d’autres filières,
 Une diminution des émissions de gaz à effet de serre par substitution à l’usage
d’énergies fossiles ou d’engrais chimiques.

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 Un traitement possible des déchets organiques graisseux ou très humides, non
compostables.
 Une limitation des émissions d’odeurs.
3.8. Inconvénients et craintes induits par la méthanisation :
Les points négatifs attribués à la digestion anaérobie portent sur
 Le fait qu’il ne s’agit que d’un procédé de prétraitement, qui ne résout que
partiellement le problème des boues (élimination ou recyclage de la matière
organique), sans effet sur le phosphore et l’azote.
 Non maîtrisés, notamment en ce qui concerne le biogaz le comptage, l’élimination
de l’H2S, et la valorisation par cogénération ou par d’autres voies
 Présence des dysfonctionnements dus en majorité à une surcharge de la chaîne de
digestion, parfois à une mauvaise connaissance des règles de l’art et plus rarement à
quelques défauts de conception dans certaines installations.
 Ces dysfonctionnements peuvent conduire à des performances moindres : faible
taux d’abattement des MV, non-autonomie énergétique, coûts d’exploitation élevés.
 La méthanisation souffre d’un déficit d’image. Elle semble être aléatoire (manque de
référence), compliquée (modes de production, transport du gaz), incertaine
(débouchés pour le digestat, durée de la garantie des prix d’achat de l’énergie
produite, pérennité de la clientèle),
 Non maîtrisée (expérimental) et présentant des risques (incendie, toxicité).
 Aussi, la présence de biogaz nécessite le respect de règles de sécurité pour éviter les
risques d’incendie, d’explosion ou d’intoxication.
 L’exploitant est responsable de la définition des zones à risques d’explosion
(périmètre de sécurité autour du digesteur, du gazomètre, des canalisations gaz)
dans lesquelles s’appliquent des règles élémentaires de sécurité: flamme, aération
des espaces confinés, équipement de protection du personnel (explosimètre et
détecteur d’H2S portables en cas d’intervention en zone à risque, masques).
 Les contraintes économiques du moment qui conditionnent les délais de retour sur
investissement ;

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VII. La biomasse
Il s’agit d’énergie stockée sous forme organique grâce à la photosynthèse, et exploitée par
combustion (bois et autre biocarburants). Elle est considérée comme renouvelable si on
admet que les quantités brûlées n‟excèdent pas les quantités produites.

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Figure 7-1: Le principe de La biomasse

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VIII. L’énergie marémotrice
L’énergie des vagues (marée haute, marée basse), transformée en énergie électrique.

Figure 8-1: Le principe de la marémotrice

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