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Cours Labo Anapath

Ce document décrit un cours d'anatomie et de cytologie pathologiques. Il définit l'anatomie pathologique, décrit le rôle d'un laboratoire d'anatomie pathologique et les différents types de prélèvements qu'il reçoit.

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Cours Labo Anapath

Ce document décrit un cours d'anatomie et de cytologie pathologiques. Il définit l'anatomie pathologique, décrit le rôle d'un laboratoire d'anatomie pathologique et les différents types de prélèvements qu'il reçoit.

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2024

COURS D’ANATOMIE
CYTO-PATHOLOGIE
PREAMBULE

L’Anatomie et la Cytologie Pathologiques (ACP) encore appelée anatomie pathologique (ou


pathologie) est une discipline médicale qui étudie les lésions provoquées par les maladies, ou associées à
celles-ci, sur les organes, tissus ou cellules. Elle utilise des techniques principalement fondées sur la
morphologie macroscopique et microscopique.

Les lésions sont des altérations morphologiques des organes, décelables par tout moyen
d’observation. Celles-ci sont des signes de maladies, au même titre que les symptômes cliniques. Elles
peuvent être le résultat de l’agression qui a déclenché la maladie, ou celui des réactions apparues au
cours du déroulement du processus morbide.

La lésion élémentaire correspond à l’altération morphologique d’une structure analysée isolément.


L’association de différentes lésions élémentaires constitue un ensemble lésionnel. Il n’y a pas forcément
de corrélation étroite entre l’importance d’une lésion et son expression clinique ou biologique. Les
causes des lésions sont variées : anomalies génétiques constitutionnelles ou acquises, agents infectieux
(bactéries, virus, parasites, champignons, prions), agents chimiques (toxiques, caustiques, médicaments),
agents physiques (agression thermique, radiations, modifications de pression atmosphérique,
traumatismes), déséquilibres circulatoires, nutritionnels ou hormonaux, troubles immunitaires innés ou
acquis et sénescence.

La démarche de l’anatomie pathologique est fondée sur une analyse sémiologique qui compare
les tissus normaux et les tissus pathologiques. Les lésions sont confrontées aux données cliniques,
biologiques et d’imagerie : c’est la corrélation anatomoclinique qui est indispensable pour permettre
une interprétation synthétique qui aboutit à un diagnostic (certain, probable ou incertain).

Le rôle de l’anatomocytopathologie est de contribuer à :

 élaborer le diagnostic par la démarche anatomoclinique : les lésions sont analysées et


décrites dans un compte-rendu, puis l’anatomopathologiste doit intégrer l’ensemble des
faits morphologiques et des renseignements cliniques pour, en conclusion du compte-
rendu, affirmer un diagnostic ou proposer une hypothèse diagnostique ;
 préciser le pronostic en apportant des éléments utiles, en particulier dans le domaine de
la pathologie tumorale ;
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 évaluer l’effet des thérapeutiques : les examens anatomocytopathologiques sont
renouvelés au cours d’un traitement afin de juger de la disparition, de la persistance ou
de l’aggravation des lésions.

CHAPITRE I :
GÉNÉRALITÉS ET PRINCIPES GENERAUX EN
ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES

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Objectifs :
 Connaître la définition de l’Anapath
 Maîtriser les buts de l’Anapath
 Maîtriser le rôle d’un laboratoire d’Anapath
 Connaître le fonctionnement d’un labo d’Anapath
 Maîtriser les différents prélèvements adressés au laboratoire d’Anapath
 Maîtriser la prise en charge des différents prélèvements adressés au laboratoire d’ACP

I - DEFINITION DE L’ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES

L’Anatomie et cytologie pathologiques est une spécialité médicale, technique, humaine et


vétérinaire c’est-à-dire une étude des lésions macroscopique et microscopique des tissus et des
cellules pathologiques prélevés sur un sujet vivant ou décédé. Autrement dit, l’Anapath est une
science d’observation et de description des lésions créées chez l’individu par les maladies. C’est-
à-dire une spécialité médicale qui étudie les altérations organiques crées par les maladies ou au
cours des processus pathologiques. Le terme anatomie pathologique vient du mot grec qui veut
dire :

- Ana = en remontant
- Tomie = couper
- Patho = maladie ou souffrance.

Ces 3 termes signifient dans l’ensemble : couper le corps en remontant pour étudier la maladie.

II – ROLE DE L’ANAPATH EN PRATIQUE MEDICALE COURANTE


L’Anapath a un rôle fondamental en pratique médicale :

- But diagnostic (ex : diagnostic des cancers)


- Appréciation du pronostic de certaines maladies principalement des cancers

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- Apprécier le caractère complet ou non de l’ablation d’une tumeur (les limites de
l’exérèse)
- Analyser les lésions engendrées par les substances médicamenteuses sur les animaux
de laboratoire
- Dépistage de certains cancers à un stade précoce. Ex : le cancer du col de l’utérus,
cancer du sein, cancer de la prostate.

N.B : Les résultats des examens Anapath constituent la base du diagnostic des maladies
organiques pour mieux adapter les traitements.

La recherche de la qualité, la rapidité et la sécurité des résultats constituent les garants de


fiabilité d’un laboratoire d’Anapath.

III – FONCTIONNEMENT D’UN LABORATOIRE D’ANAPATH


1. La Transmission

- Chaque prélèvement doit être consigné dans un registre pour éviter toute confusion

- Les conditions de fixation et d’acheminement sont fonction de type de prélèvement

- Tout prélèvement doit être correctement identifié et accompagné d’une demande d’examen
fourni par le clinicien : ce sont les cliniciens qui sont responsables de la qualité des prélèvements
adressés au laboratoire

- Idéalement, la mise en fixateur doit être faite dès la salle d’opération. Tout prélèvement arrivant
mal fixé doit être mentionné sur la demande d’examen accompagnant le spécimen.

2. Identification des prélèvements


Nom, prénom, sexe, âge ou acte de naissance, adresse du malade ; nom du médecin
prescripteur, type de prélèvement ; date et siège de prélèvement ; antécédents du patient
Les prélèvements infectieux (TB, SIDA, Hépatite etc…) exigent une manipulation plus
attentive avec décontamination des appareils.
Si le prélèvement est mal identifié, il faut établir un contact direct entre le pathologiste et
le médecin préleveur.

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3. Formulaire de demande d’examen

En dehors de ce qui précède, mentionner :


- La DDR chez la femme
- Le traitement éventuel : radiothérapie, chimiothérapie…
- Le type de prélèvement
- La présomption du diagnostic

4. Reception des prélèvements


Elle se fait sous la responsabilité du pathologiste ou tout autre personnel du laboratoire.
Chaque prélèvement doit comporter un numéro d’enregistrement unique ou multiple en fonction
du nombre de prélèvement du même patient ; date de la réception, parfois même l’heure d’arrivée
du prélèvement au laboratoire sur le formulaire de demande d’examen.

Tous les examens sont consignés dans un registre à conserver indéfinitivement.

5. Archivage
Les comptes rendus doivent être obligatoirement archivés de même que les blocs
d’inclusion, les coupes histologiques et cytologiques :
- Pour les laboratoires privés, pendant 30 ans pour les comptes rendus histologiques et
cytopathologiques signés et datés. Pendant 10 ans, les blocs d’inclusion et les
documents histologiques et cytopathologiques (les lames, les blocs d’inclusion,
demandes d’examen)

- pendant 20 ans au moins ou alors indéfinitivement au mieux pour les structures


hospitalières.

IV – LES DIFFERENTS TYPES DE PRELEVEMENTS ADRESSES AU LABORATOIRE


D’ANAPATH
1. Pour les examens histologiques
- Prélèvements biopsiques : prélèvement partiel d’un organe ou d’une lésion (de taille
moyenne ou grande) à l’aide d’une pince ou d’un bistouri
- Biopsie exérèse : prélèvement de la totalité d’une lésion en général de petite taille
- Ponction biopsique : prélèvement d’une carotte tissulaire à l’aide d’un trocart (foie,
rate, rein, crête iliaque, prostate, etc.)

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- Pièces opératoires : ablation de la totalité de la masse. Ex : pièce de mastectomie, de
prostatectomie, de colectomie segmentaire, gastrectomie partielle ou totale etc.

La fixation doit être immédiate dans du formol à 10% dont le volume doit être largement
supérieur au volume de la pièce à fixer (au moins 3 à 4 volumes de fixateur).

2. Prélèvements pour examens cytologiques


La cytologie est l’étude des cellules isolées ou regroupées en petits amas, étalées
sur une lame de verre en couche mince, fixées et colorées puis suivies de la lecture au
microscope ordinaire.

2.1. Mode de prélèvement

Sous contrôle visuel : grattage à l’aide d’une spatule (muqueuse vaginale, exo et endocol utérins, la peau,
muqueuse buccale etc.)
- Sans contrôle visuel, à l’aveugle : ponction à l’aiguille fine des masses ou des nodules
pleins
- Parfois sous contrôle radiologique, échographique ou scannographique ; masses ou
organes pleins parmi lesquels le ganglion, nodules du sein, nodules de la thyroïde,
nodules du pancréas, kystes thyroïdiens, kystes mammaires, kystes ovariens ; les
liquides d’épanchement des séreuses (péritoine, plèvre, péricarde, synovial) liquide de
lavage endo utérin , liquide de lavage alvéolaire ou bronchiolo-alvéolaire ; des
liquides physiologiques (LCR, liquide synovial) ; produits des sécrétions et
d’écoulement (expectorations, salive, larmes, sperme, les écoulements mammaires,
l’urine, les écoulements de drain : appositions (ou empreintes) des pièces opératoires
fraiches.

2.2. Techniques
La technique va concerner 2 types d’examens cytologiques :
– Les frottis :
Ce sont des étalements d’emblée ou après centrifugation des cellules isolées ou en petits
amas.
* Etalements d’emblée : frottis gynécologiques, ponction d’une masse pleine, produits de
sécrétion et d’écoulement, le sang, la tumeur, les fragments de moelle osseuse

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* Etalements après centrifugation : ce sont des liquides d’épanchement des séreuses, des
ponctions des kystes, les liquides physiologiques (urine, LCR, LBA…)
N.B : Les liquides doivent parvenir au labo sans délai au plus tard 60 min après le
prélèvement.
S’il ya empêchement, il faut prendre attache avec le laboratoire concerné pour les
modalités de conservation.
- Les autres prélèvements doivent être étalés immédiatement
- Apposition ou empreintes : il s’agit d’une tranche de la pièce chirurgicale non fixée
qui est apposée sur une lame puis retirée immédiatement après attouchement.

2.3. Intérêts de l’examen cytologique


- Le plus souvent répétitif, peu traumatisant sauf dans les ponctions de kystes ou de
masse pleine
- Dépistage de masse pour des lésions précancéreuses ou cancéreuses
- Surveillance
- Complément d’un examen histologique : meilleure étude des aspects cytologiques que
sur une coupe histologique

Ex : en Hématologie, étude des ganglions par apposition et coloration par le Giemsa qui permet
de mieux visualiser les cellules sanguines par rapport au Papanicolaou.

2.4. Les limites de l’examen cytologique


- Nécessité d’une fixation rapide
- Nécessité d’un prélèvement représentatif, d’une technique de bonne qualité
- Certaines cellules normales après radiothérapie ou chimiothérapie peuvent subir des
modifications pratiquement impossibles à différencier des cellules malignes ou
cancéreuses. Autrement dit, tout examen cytologique qui a permis de soulever un
diagnostic doit être confirmé par un examen histologique.

Remarque:
Les méthodes de fixation sont à choisir en fonction du type d’étalement (épaisseur,
viscosité, richesse en mucus…)
Le type de coloration dépend étroitement du mode de fixation : il y a deux situations à
envisager :
- Etalement épais riche en mucus : vaporisation immédiate au spray sans laisser sécher
le frottis ou fixation à l’alcool-éther (50%-50%) ; ici la coloration est celle de
Papanicolaou
- Etalement vite séché : liquide peu cellulaire (cytocentrifugation, prélèvement
hématologiques, ponctions des kystes, des tumeurs : séchage à l’air et coloration par le
May Grunwald Giemsa dans les 24 à 72 heures.

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CHAPITRE II :
ORGANISATION D’UNE UNITE D’ANATOMIE
ET DE CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES ET
CONSIGNE DE SECURITE

Objectifs:
- Maîtriser l’organisation d’un laboratoire d’Anapath
- Maîtriser la documentation en vigueur dans un laboratoire d’Anapath
- Maîtriser le circuit d’élimination des déchets
- Maîtriser les règles d’hygiène et de sécurité en vigueur dans un laboratoire d’Anapath

I – ORGANISATION DU LABORATOIRE
Le laboratoire doit comporter des unités fonctionnelles adaptées aux activités suivantes :
- Etudes macroscopiques des pièces opératoires, des examens cytologiques et
histologiques conventionnels
- En ce qui concerne l’histologie conventionnelle, il s’agit d’un matériel fixé au formol
à 10%, inclus en paraffine, coupe au microtome, coloration à l’hématéine-éosine, puis
lecture au microscope ordinaire
- Concernant la technique de traitement des pièces pour l’histologie conventionnelle
c’est-à-dire maitriser les principales étapes de la fixation à la coloration de tout
prélèvement.

II – LES RESSOURCES HUMAINES


Chaque personne du laboratoire exerce une activité définie. Le responsable de service doit
s’assurer que chaque personnel jouit d’une qualification pour la tâche qu’il accomplit. Il doit en
outre assurer la formation continue de ses techniciens, mettre à la disposition de chaque personne
des procédures, des modes opératoires et des recommandations pratiques, s’assurer des
conditions d’hygiènes et de sécurité du personnel. Il doit rappeler régulièrement sur les interdits
des locaux techniques : ne pas fumer, ne pas boire, ne pas manger.

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III – LES LOCAUX
- Les locaux et les moyens techniques utilisés doivent être en rapport avec le volume et
la nature des actes pratiqués. (Il faut beaucoup de l’espace)
- Les locaux doivent permettre le stockage des produits toxiques et/ou inflammables
(appareils, extincteurs…
- Le système d’aspiration doit être installé dans les zones où se pratiquent les
dissections des pièces opératoires et de manipulation de divers liquides afin d’éviter
l’inhalation des vapeurs nocives (comme le formol). Dès qu’on sent le formol, il est
déjà toxique pour l’individu.
- Dans les pays chauds, une climatisation des locaux est impérative à la fois pour le
personnel et certains appareils dont le bon fonctionnement ne supporte pas l’air chaud.

IV– LES MOYENS TECHNIQUES


Matériels et réactifs

- Le laboratoire d’Anapath doit disposer des moyens techniques c’est-à-dire d’appareils


nécessaires aux examens pratiqués
- La maintenance de ces appareils doit être de rigueur et ses modalités de
fonctionnement doivent être consignées dans un registre accessible à l’ensemble du
personnel ainsi que les notices d’utilisation de chaque appareil
- Les consommables utiles au fonctionnement de chaque appareil doivent être
conformes et répondre la réglementation en vigueur
- Les réactifs préparés ou reconstitués doivent porter la date de leur préparation, de leur
reconstitution et celle de leur péremption
- Les réactifs commercialisés doivent en plus porter la date d’arrivée au laboratoire
ainsi que les conditions de leur stockage
- Les réactifs périmés doivent être jetés et non recyclés
- Se ganter avant de manipuler les pièces et les produits chimiques

Chaque laboratoire d’Anapath doit penser :

- Au renouvellement de son stock (régulièrement) de produits


- Au changement régulier des réactifs ; idéalement, le bac à l’hématéine-éosine devrait
être changé après 80 – 100 lames colorées
- Le bac contenant les réactifs pour la coloration en cytologie devrait être renouvelé
entre 70 et 100 lames colorées

V - LA DOCUMENTATION
Chaque laboratoire d’Anapath devrait disposer d’une documentation accessible au
personnel à tout moment.

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VI – ELIMINATION DES DECHETS
Elle ne doit pas compromettre la santé du personnel du laboratoire ni celle du personnel
du service de la collecte des déchets et à ne pas polluer l’environnement. Les déchets sont répartis
en:
- Déchets à risque comprenant les déchets potentiellement infectieux que sont les
déchets anatomiques et les déchets piquants ou coupants, des produits toxiques ou
chimiques, des produits radioactifs. Pour chaque catégorie des déchets, une filière
d’élimination doit être mise en place avec les modalités de stockage, de transport et de
traitement spécifique.
- Ordures ménagères stockées et éliminées par le service de la mairie.

VII – HYGIENE ET SECURITE


Le personnel du labo est soumis à 3 types de risque :
- Les risques biologiques : risque infectieux, viral ou bactérien
- Les risques toxiques et chimiques : formol +++, acides bases (réactifs)
- Les risques physiques surtout le feu (incendie)

Risques biologiques
Il faut éviter tout contact direct entre la peau ou la conjonctive avec les prélèvements en se
protégeant par les blouses, les gants, les lunettes…
Pour la macroscopie, il faut utiliser les sacs de transport de prélèvements, des flacons à
bouchon vissé.
En tout état de cause, le risque biologique est maximum avec les prélèvements non fixés :
liquides, matériels de ponction pour examen cytologie.
Le risque biologique est moindre, mais pas nul pour des prélèvements en cours de
fixation. Il y a un risque de contamination de matériels congelés considérés comme non fixés.
Un prélèvement, même fixé, ne doit jamais être manipulé avec les mains nues.
Tout prélèvement doit être supposé dangereux ; ainsi les gants salis doivent être jetés
après usage pour ne pas contaminer les surfaces manipulées auparavant avec ces gants.
Il est impératif de nettoyer les surfaces supposées contaminées c’est-à-dire les paillasses,
les dispositifs de centrifugation, pipettes, matériels de dissection etc. qui doivent être lavés,
dégraissés avec un détergent et décontaminés à l’eau de javel. Mais l’eau de javel n’est efficace
que fraichement diluée ; un flacon d’eau de javel concentré dilué dans 2 litres d’eau garde son
activité durant une semaine. La date de préparation doit être inscrite sur la bouteille.

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Risques toxiques et chimiques :
Les produits chimiques sont définis selon 10 risques pour lesquels il existe un étiquetage
spécifique. Selon leur effet, on distingue :
- Des produits toxiques (formol)
- Des produits irritants, nocifs (xylène)
- Des produits très toxiques (cyanure)
- Des produits inflammables (toluène)
- Des produits comburants (permanganate de potassium)
- Des produits explosifs (acide picrique)
- Des produits corrosifs (acide chlorhydrique, acide nitrique)
- Des produits dangereux pour l’environnement (l’ammoniac)

Chaque laboratoire doit avoir des protocoles écrits et une conduite à tenir en cas
d’accidents dans le labo, surtout les accidents plus graves : projection d’acide ou produits
biologiques dans l’œil ; inhalation massive des toxiques (formol, toluène, produits explosifs,
produits inflammables).
La toxicité du formol est bien connue. Le formol exerce une activité nécrosante directe sur
la peau et les muqueuses directement liée à son action de fixateur. Ce produit provoque des
affections respiratoires et toxiques et allergiques.
- Un laboratoire d’Anapath ne doit pas sentir le formol car il est toxique avant qu’on ne
le sente.
- Ne jamais mélanger l’eau de javel et le formol car risque d’explosion.
- Chaque laboratoire doit concevoir et faire fabriquer des étiquettes de sécurité pour la
protection de l’ensemble du personnel astreint à des manipulations dangereuses.

CHAPITRE III :
LA TECHNIQUE CONVENTIONNELLE EN
CYTOPATHOLOGIE
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Objectifs :
À la fin de ce chapitre, l’étudiant devra être capable de :

- Définir : cytologie, cytopathologie ;


- Comprendre la place de cytopathologie dans le dépistage des maladies ;
- Connaitre les différents prélèvements destinés à la paillasse de cytopathologie ;
- Connaitre les étapes de la technique en cytopathologie, ainsi que leur but.
- Connaitre la composition des colorants utilisés en cytopathologie et expliquer les
mécanismes de coloration
Les observations dans un laboratoire d’Anatomie et de Cytologie Pathologiques peuvent être
menées à plusieurs niveaux ; lorsque les entités observées sont des cellules, on parle de cytologie.
La cytologie est l’examen microscopique de cellules isolées ou en petits amas, étalées sur une
lame en couche mince et colorées. La cytopathologie quant à elle désigne l’observation et la
description des lésions aux quelles sont sujettes des cellules étalées sur lame en couche mince et
colorées.

I. LES PRELEVEMENTS ADRESSES A LA PAILLASSE DE CYTOLOGIE


Les cellules observées en cytopathologie peuvent provenir d’un matériel varié. On distingue :
- les prélèvements liquides (liquides physiologiques : sang, urines, LCR etc… ;
liquides pathologiques : pleural, péricardique, ascite ; autres liquides pathologiques :
LBA, lavage gastrique aspiration bronchique, kyste etc…)
- les prélèvements semi-liquides (sperme, sécrétion vaginales aspiration de moelle
osseuse…)
- les prélèvements solides (tumeurs, ganglions, grumeaux de moelle osseuse…)

1. Modes de prélèvement
Le matériel analysé est obtenu par diverses méthodes entre autre :
- Par grattage c’est notamment le cas lors du Frottis Cervico-vaginal (FCV)
- Par ponction ou recueil de liquide (pour les liquides physiologiques ou
pathologiques)
- Par ponction de masse (à l’aiguille fine)
- Par apposition d’empreintes cytologiques très souvent utilisées pour les ganglions.

2. La macroscopie
Une fois le prélèvement arrivé sur la paillasse de cytologie, la première étape est la description
« macroscopique» de celui-ci. Le personnel de laboratoire doit au cours de cette étape apporter

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des informations précises concernant : le volume ou la quantité du matériel prélevé, sa
couleur, son aspect général, la présence ou non de précipités, son odeur… L’objectif étant de
permettre à un tiers qui n’a pas vu le prélèvement de se le représenter dans son esprit.

3. La numération cellulaire
Cette étape est d’une grande aide pour la conclusion finale et consiste en la détermination du
nombre de lymphocytes contenu par volume de prélèvement. Elle se fait grâce à un hématimètre
(cellule de Malassez ou cellule de Nageotte), bien que l’hématimètre de Nageotte soit le plus
indiqué pour cette pratique.
La numération de la population lymphocytaire est négligée par certains laboratoires le
pathologiste se fiant au nombre de lymphocyte par champ pour se faire une idée sur leur
concentration dans le prélèvement.

4. Les modes d’étalement

4.1. L’étalement de matériel centrifugé


Cette méthode est utilisée pour les prélèvements très fluides (urines, épanchements séreux,
kystes, LCR, produits de lavage…). La cytocentrifugeuse projette les cellules en suspension dans
le liquide sur une lame perpendiculaire à l’axe de centrifugation. Les cellules sont étalées sur un
disque de 0,5 Cm de diamètre (« spin »). Le dispositif comporte des godets auxquels on fixe la
lame, l’ensemble tournant dans une enceinte selon une vitesse pré affichée (10min à
800tours/min).
Un autre moyen est de centrifuger le liquide dans des tubes par une centrifugeuse classique ou
simple (10min à 1200tours/min) et d’étaler le culot obtenu comme un frottis.

4.2. Les frottis


C’est la méthode de choix pour les prélèvements semi liquides et les liquides très cellulaires
(après élimination du liquide excédentaire). C’est un étalement manuel qui se fait soit
directement sur lame à partir du dispositif de prélèvement (spatules cervicales, écouvillons,
brosses etc…) soit à l’aide d’une deuxième lame. Le frottis avec deux lames se pratique avec tous
les types de matériel et la technique utilisée varie selon la consistance du matériel :

4.2.1 Pour le matériel liquide


- Une goutte est posée sur la première lame
- Une seconde lame est positionnée formant un angle aigu par rapport à la première,
légèrement en avant de la goutte dont les cellules se répartissent par capillarité le long
de la tranche
- Les cellules sont tirées par cette deuxième lame dans un mince film de plasma qui les
fixe sur la première. Les éléments les plus volumineux se retrouvent en bout de frottis
(sur les franges).

4.2.2 Pour le matériel grumeleux


- Déposer les grumeaux prélevés sur une lame

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- Faire glisser la seconde lame par dessus les grumeaux en veillant à maintenir une
douce pression de façon à dissocier les amas de cellules en orientant la première lame
dans un sens contraire. On obtiendra ainsi deux frottis.
Remarque :
- Le frottis est immédiatement réalisable constituant la méthode de choix pour un
examen extemporané
- Il est à déconseiller pour les liquides très peu cellulaires comme le LCR ou le LBA.

4.2.3. Les empreintes


A partir de biopsie chirurgicales ou de pièces d’exérèse de tumeur, de ganglions, on peut
obtenir un matériel cytologique par empreinte, en posant le fragment biopsié ou la tranche d’une
pièce ouverte sur la lame, après l’avoir préalablement un peu séchée avec un papier filtre sans fil
ou mieux, en faisant plusieurs empreintes sur différentes lames, les dernières, les plus fines étant
celles à utiliser.
Attention :
Pour être correctement identifiables :
- Les cellules doivent être étalées en couche très fine, monocellulaire idéalement, ce qui
n’est pas toujours réalisable
- Les bords et les franges des frottis convenablement réalisés présentent des plages de
cellules d’excellente qualité à condition de bien sécher et de fixer.

5. Séchage et fixation
Ce sont les protéines de la sérosité qui entoure les cellules (sérum, liquide de kyste,
épanchements séreux) qui constituent la « colle » qui les fixe à la lame. Par ailleurs, pour être
maintenues dans un état non dégradé, les cellules étalées ont besoin d’être fixées, c'est-à-dire
maintenues, alors qu’elles sont mortes dans un état morphologique proche de celui qu’elles
avaient lorsqu’elles étaient vivantes.
Le séchage à l’air par agitation manuelle ou avec un séchoir à cheveux (air froid) doit être rapide
pour que les cellules soient collées par la sérosité ainsi desséchée.
Pour les lames qui par la suite seront colorées au May Grünwald Giemsa (MGG) utilisée en
hématologie, on peut se passer de la fixation ; c’est le cas notamment pour les épanchements, les
liquides de lavage et pour les ponctions de tumeur.
Un séchage de 24 ou 48h ne s’applique convenablement qu’au matériel liquide ou finement étalé
et aux empreintes ; il est à exclure pour les liquides visqueux, mucus, matériel vaginal etc… qui
sèchent trop lentement et laissent se dégrader les cellules
Une véritable fixation par l’alcool méthylique, l’acétone, etc… peut suivre ce séchage permettant
ainsi une préservation indéfinie de ces cellules et une coloration ultérieure.

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La fixation peut se faire de plusieurs façons :
- Une véritable fixation par immersion dans un liquide fixateur tel que le mélange
alcool-éther
- Une vaporisation d’un film protecteur « spray » sur les cellules non séchées, qui les
maintient dans un état d’hydratation convenable dont les sortira par immersion dans
un vrai fixateur. La laque à cheveux est un spray excellent et peu couteux.
Cette vaporisation n’est qu’un moyen de différer de la fixation. C’est la méthode utilisée pour les
frottis gynécologiques qui seront colorés par la méthode de Papanicolaou ou de Schorr. On
l’utilise aussi souvent avec, le plus souvent, une fixation immédiate dans l’alcool-éther pour un
matériel tumoral épais, difficile à étaler et à sécher, ou encore quand on suspecte un carcinome
malpighien, bien mis en évidence par ces colorations.
N.B : Pour les colorations de Papanicolaou et Schorr, les lames doivent être fixées(ou vaporisées
puis fixées) alors que l’étalement est humide. A proscrire pour les étalements de
cytocentrifugation dont la couche cellulaire est sèche lorsque l’on sort les lames de l’appareil.

6. La coloration
La coloration permet de visualiser les structures cellulaires et tissulaires à l’aide de réactions
chimiques entre les molécules contenues dans les colorants et celles du matériel à colorer.

6.1. Quelques définitions


Colorant : Produit chimique capable de teinter de façon durable une substance ou un groupe de
substances.
Chromophore : Dérivé(s) méthylé(s) ou azoté(s) se fixant sur le noyau aromatique (benzène,
quinone etc…) de base d’un colorant.
Chromogène : Ensemble formé par le noyau benzénique d’un colorant et le ou les chromophores
qui lui sont associés.
Auxochrome : Groupement capable de se dissocier du chromogène par électrophorèse
provoquant l’ionisation du colorant.
Réactif : Solutions préparées à partir des colorants et utilisées pour réaliser les différents
colorations. On distingue :
- Les réactifs simples constitués d’un colorant et d’un solvant
- Les réactifs complexes faits d’un colorant, d’un solvant et d’un mordant.

6.3 Les colorations de routine en cytologie

Deux colorations sont utilisées en routine au laboratoire de cytopathologie. Il s’agit de :

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6.3.1 La coloration au May Grünwald Giemsa (MGG)
C’est la coloration qui convient le mieux au prélèvement contenant des éléments sanguins
(hématies leucocytes etc…). Elle se déroule comme suit :
- fixation des lames par séchage à l’air libre
- verser une solution de May Grünwald filtrée sur les lames à colorer pendant 3 min
- verser de l’eau distillée sur les lames pour diluer le May Grünwald et laisser pendant 3min
- rincer à l’eau distillée à ph7
- verser la solution de Giemsa diluée au 1/10 sur la lame pendant 20 min
- rincer à l’eau distillée
- alcool absolu
- xylène
- montage

6.3.2 La coloration selon la technique de Papanicolaou


Les caractéristiques de cette coloration reposent sur l’action polychromatique par le
mélange des colorants cationiques, anioniques et amphotères. Chaque couche d’un épithélium
pavimenteux stratifié présente un aspect dit « en dégradé » C’est-à-dire du vert profond de la
couche basale à l’orange brillant de la couche superficielle. La différence colorée du cytoplasme
est également utile pour le typage cytologique des cellules malignes. Par exemple les cellules
cancéreuses tendent à être orangeophiles selon le degré de kératinisation.
Après fixation les lames sont introduites dans des bacs successifs.
- Alcool éthylique à 80° (10 plongées dans chaque bac)
- Alcool éthylique à 70°
- Alcool éthylique à 50°
- Eau distillée
- Hématoxyline de Harris (6min)
- Eau distillée (10 plongées)
- Solution HCL à 0,25% (6 plongées)
- Eau courante de robinet (6 plongées) puis eau distillée (10 plongées)
- Alcool éthylique à 50° (10 plongées dans chaque bac d’alcool)
- Alcool éthylique à 70°
- Alcool éthylique à 80°

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- Alcool éthylique 95°
- Orange G6 (1min1/2)
- Alcool éthylique à 95°
- EA 50 (5min)
- Alcool éthylique à 95° (10 plongées dans chaque bac d’alcool)
- Alcool éthylique absolu
- Alcool éthylique absolu – xylène
- Xylène
- Montage à la résine synthétique (Eukitt de Okindler)

CHAPITRE IV :
LA TECHNIQUE CONVENTIONNELLE EN
HISTOPATHOLOGIE

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L’histologie est la science qui étudie les tissus normaux, leur organisation architecturale, ainsi
que les relations qui existent entre les différents éléments qui les constituent (cellules, matrice
extracellulaire).
L’histopathologie quant à elle c’est l’examen microscopique des lésions observées sur les
préparations tissulaires, étalées sur une lame en couche mince, dans le but de poser un diagnostic;
ou tout simplement c’est l’étude de tissus anormaux ou pathologiques. La lésion c’est une
altération morphologique et ou structurale imprimée sur un organe un tissu ou une cellule par la
maladie. En histopathologie, l'étude porte sur les caractéristiques architecturales des tissus
observés afin de définir s’ils sont "normaux", ou "tumoraux" et de déterminer le niveau
d’invasion ou de progression de la tumeur dans le cadre des dépistages et du suivi des cancers.

I. LES PRELEVEMENTS ADRESSES A LA PAILLASSE D’HISTOPATHOLOGIE


1. La biopsie
C’est un fragment de tissu prélevé chez un être vivant en vue de le soumettre à un examen
anatomopathologique. Elle comporte plusieurs variantes en fonction de l’organe prélevé et du
type de prélèvement:

1.1. La biopsie exérèse


Elle consiste à enlever la totalité de la lésion dans un but diagnostique et thérapeutique.

1.2. La biopsie extemporanée


Elle est faite au cours d’une intervention chirurgicale, et de son diagnostique dépend la
suite de l’intervention chirurgicale. Son but est de fournir un diagnostique histologique immédiat
sur le tissu prélevé car l’étendu du geste chirurgical va souvent en dépendre.

1.3. La ponction biopsique


Elle désigne le prélèvement d’une carotte biopsique à l’aide d’un trocart. Ce mode de
prélèvement est généralement utilisé pour les lésions profondes localisées dans les organes pleins
tels que le sein, le rein, la rate etc…

2. La pièce opératoire
Ce sont des pièces plus volumineuses comparativement aux biopsies, il s’agit d’organes entiers
ou partiels prélevés chez le vivant, qui permettent de jauger les chances des schémas
thérapeutiques complémentaire et de faire un bilan d’extension. (mastectomie, hystérectomie,
ovariectomie, myomectomie, appendicectomie…).

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Figure 3 : Pièce opératoire

II. LA RECEPTION DES PRELEVEMENTS


Elle se fait sous la responsabilité du pathologiste mais est très souvent déléguée à un
personnel non médical du laboratoire notamment le technicien. Tout prélèvement pour être reçu
au laboratoire doit impérativement être identifié (nom, prénom sexe et date de naissance du
patient) et accompagné d’une demande d’examen.
La demande d’examen doit comporter :
- Les renseignements cliniques : (date de dernière règle, motif de consultation,
traitement éventuels : radiothérapie, chimiothérapie, préciser si le prélèvement est
éventuellement infectieux : tuberculose SIDA…) ;
- Les hypothèses diagnostiques éventuelles ou diagnostic présomptifs ;
- Le type d’acte, ou de prélèvement et le site de prélèvement ;
- Le fixateur utilisé ;
- Le nom et l’adresse du médecin demandeur…

Ces éléments sont importants car ils concourent au diagnostic. Le technicien peut renvoyer ou
refuser de recevoir un prélèvement s’il juge que les informations manquantes sur la demande
d’examen sont indispensables pour le diagnostic.

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III. LA FIXATION
Elle consiste à immobiliser les tissus dans un état le plus proche possible de celui du
vivant. La fixation est irréversible et détermine la qualité des différentes techniques. Elle Inhibe
la putréfaction en inactivant les protéines tissulaires, et conserve l’intégrité chimique des tissus.
La fixation se fait en immergeant la pièce dans un liquide fixateur (dont le volume est environ
10fois supérieur au volume de la pièce à fixer). Pour les grosses pièces, il est recommandé de les
disséquer en tranche de 1 à 2 cm permettant une mise en contact plus rapide du fixateur avec les
tissus profonds. En dehors des micro-biopsies, il est indispensable, avant toute fixation, de
mesurer et, éventuellement peser et photographier la pièce. Le fixateur doit être placé le premier
dans le récipient afin que la pièce ne colle pas à ses parois. L’ouverture du récipient doit être
suffisamment large pour qu’on ne soit pas obligé de casser le récipient pour sortir la pièce. Le
flacon doit être immédiatement étiqueté (numéro et ou nom du patient sur le récipient et non sur
le couvercle). Pour les micro-biopsies blanchâtres, il est souvent utile de colorer légèrement le
liquide fixateur (avec une goutte d’éosine ou de bleu de toluidine à 0,1% par exemple) afin de
mieux visualiser le fragment lors de l’enrobage.

1. Les types de fixateurs


Les fixateurs sont classés premièrement en fonction de leur action sur l’albumine de l’œuf ona
ainsi :
- Les fixateurs coagulants ;
- Les fixateurs non coagulant.
En fonction de leur comportement vis-à-vis de la pièce on a ainsi :
- Les fixateurs additifs ;
- Les fixateurs non additifs.
Exemple de fixateurs :
- Coagulant et non additif : méthanol, éthanol, acétone ;
- Coagulant et additif : l’acide picrique ;
- Non coagulant et non additif : l’acide acétique ;
- Non coagulent et additif : le formaldéhyde.
Le fixateur le plus utilisé c’est le formol à 10%. C’est un fixateur non coagulent et additif. Il
est préparé à partir de la solution commerciale à 40% considérée comme « formole pure ».
Préparation :
- Formol « pur » du commerce : 10 ml ;
- Eau distillée : 90 ml ;
- Carbonate de calcium : 1 g

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Remarque : le carbonate de calcium sert à neutraliser le formol, c’est-à-dire éviter la formation
d’acide formique.

2. La toxicité du formol
Le formol exerce une activité nécrosante directe sur la peau et les muqueuses, directement
liée à son activité de fixateur. Ce produit est connu pour provoquer des affections respiratoires et
cutanées, toxiques et allergiques. Par ailleurs, il est suspecté de favoriser l’apparition de cancer.
Sa nocivité s’exerce déjà en dessous du seuil de perception olfactive.
Pour éviter la dispersion des vapeurs de formol, celles si doivent être captées à la source. Une
aspiration puissante, s’exerçant entre 10 à 20 centimètres au dessus (hôte), ou en dessous (table
aspirante) doit être réalisée dès qu’un flacon contenant du formol est ouvert. Un laboratoire
d’Anatomie Pathologique ne doit pas sentir le formol. Il est toxique avant qu’on ne le sente.
Les facteurs influençant la qualité de la fixation sont de trois ordres :
- Facteurs liés au fixateur : la vitesse de pénétration du fixateur, la vitesse de la
réaction de fixation (diffusion), le volume du fixateur, la concentration du fixateur, la durée
d’exposition au fixateur ;
- Facteurs liés à la pièce : l’épaisseur de la pièce, la consistance des tissus ;
- Facteurs liés à l’environnement : La température, le pH.

3. La décalcification
C’est une technique particulière réalisée par le technicien dès l’arrivée au laboratoire de
tout prélèvement osseux ou calcifié. Elle consiste à déminéraliser le prélèvement en l’introduisant
dans un bain de liquide décalcification (l’acide nitrique 10%, l’acide chlorhydrique).La
surveillance se fait chaque jour en piquant le prélèvement par une épingle jusqu’à ce qu’il soit
complètement ramollie. La fixation intervient dans ce cas après la décalcification complète.

4. La macroscopie
C’est la description du prélèvement reçu de manière à ce qu’une personne qui ne l’a pas
vu puisse se le représenter. Elle est sous la responsabilité du médecin pathologiste. Elle consiste à
mesurer, décrire, peser, palper et éventuellement dessiner le prélèvement dont les caractéristiques
sont notées.
La préparation de la macroscopie est faite par le technicien qui apprête tout le matériel
nécessaire. Il met en ordre les prélèvements soit par ordre chronologique d’arrivée, soit en
fonction de leur taille selon la préférence du pathologiste. Il confectionne les cassettes en fonction
de la nature et de la taille des prélèvements. Il met à disposition le matériel de macroscopie à
savoir: les pinces, le mètre ruban ou la règle graduée pour les mensurations, la balance, le couteau
de macroscopie ou à défaut les lames de bistouri ou de microtome. Lorsque la macroscopie est
dictée oralement sans dictaphone, le technicien copie ce que dicte le pathologiste.

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Les prélèvements sont inclus en totalité (cas des micro-biopsies), sinon des prélèvements
représentatifs sont inclus partiellement (cas des grosses pièces). Le nombre de casette et le
nombre de fragments tissulaires par cassette sont notés sur la feuille de paillasse par le technicien.
NB : certains prélèvements blanchâtres peuvent être teintés à l’érythrosine pour être distingués
dans le bloc de paraffine au moment de la coupe.

Figure 4 : Examen macroscopique d’une pièce opératoire

5. La déshydratation

Elle peut se faire manuellement par le technicien ou à l’aide d’un automate programmable
dont le technicien doit maîtriser l’utilisation. Elle consiste à remplacer l’eau présente dans les
tissus par de l’alcool. Elle se fait par le passage des coupes dans des bains successifs d’alcool de
degré croissant de 70° à 100° (alcool absolu).

6. L’éclaircissement
Cette étape consiste à remplacer l’alcool présent dans les tissus par du xylène. Elle se fait en
introduisant les cassettes dans deux bains successifs de xylène. Ces bains de xylène doivent être
changés après un certain temps d’utilisation défini par le technicien.

7. L’imprégnation en paraffine
Elle permet le remplacement du xylène présent dans les tissus par la paraffine. C’est
l’incorporation de la paraffine dans les tissus qui les durcissent alors à température ambiante.
L’imprégnation se fait par le passage des coupes dans des bacs successifs de paraffine chaude. La
paraffine aussi doit être régulièrement changée afin de maintenir une efficacité maximale.

8. L’enrobage

Cette étape consiste à réaliser des blocs solides de paraffine dans lesquels sont contenus les
prélèvements tissulaires prêts à être coupés. L’enrobage se fait en utilisant des moules spécifiques
en inox ou en plastiques

9. La coupe au microtome
La coupe permet la production de fines sections du prélèvement dont l’épaisseur varie de3
à 5 microns. Le bloc est fixé sur le microtome, et le coulissement d’un rasoir sur le bloc permet
de le couper finement.

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III. LA COLORATION DE ROUTINE EN HISTOPATHOLOGIE
Les principes de colorations sont les mêmes que ceux étudiés pour les colorations cytologiques.
La coloration de routine en histopathologie c’est la coloration à l’Hématéine Eosine(HE).

1. Technique de la coloration à l’Hématéine Eosine


- Déparaffiner les lames en les passants dans deux bains successifs de xylène ;
- Passer ensuite les coupes dans un bain d’éthanol à 100 % pendant 1 minute, puis dans
un bain d’éthanol à 70 % pendant 1 minute et, enfin, dans un dernier bain d’éthanol à
50 % pendant 1 minute;
- Rincer à l’eau courante ;
- Colorer 5 minutes dans l’Hématoxyline de Haris ;
- Rincer à l’eau courante ;
- Bleuir les noyaux dans une solution d’eau lithinée (facultative) ;
- Rincer à l’eau courante ;
- Colorer 5 minutes dans une solution aqueuse d’Eosine ;
- Rincer à l’eau courante ;
- Différencier dans l’alcool à 70° puis 90° puis 100°
- Passage dans un bain de xylène ;
- Montage.

2. Résultats obtenus
Noyaux : bleus à bleus-noirs ;
Cytoplasmes : roses à rouges ;
Hématies : roses vifs ;
Collagène : rose très pâle
Fibres élastiques : roses vifs

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