Cours Labo Anapath
Cours Labo Anapath
COURS D’ANATOMIE
CYTO-PATHOLOGIE
PREAMBULE
Les lésions sont des altérations morphologiques des organes, décelables par tout moyen
d’observation. Celles-ci sont des signes de maladies, au même titre que les symptômes cliniques. Elles
peuvent être le résultat de l’agression qui a déclenché la maladie, ou celui des réactions apparues au
cours du déroulement du processus morbide.
La démarche de l’anatomie pathologique est fondée sur une analyse sémiologique qui compare
les tissus normaux et les tissus pathologiques. Les lésions sont confrontées aux données cliniques,
biologiques et d’imagerie : c’est la corrélation anatomoclinique qui est indispensable pour permettre
une interprétation synthétique qui aboutit à un diagnostic (certain, probable ou incertain).
CHAPITRE I :
GÉNÉRALITÉS ET PRINCIPES GENERAUX EN
ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES
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Objectifs :
Connaître la définition de l’Anapath
Maîtriser les buts de l’Anapath
Maîtriser le rôle d’un laboratoire d’Anapath
Connaître le fonctionnement d’un labo d’Anapath
Maîtriser les différents prélèvements adressés au laboratoire d’Anapath
Maîtriser la prise en charge des différents prélèvements adressés au laboratoire d’ACP
- Ana = en remontant
- Tomie = couper
- Patho = maladie ou souffrance.
Ces 3 termes signifient dans l’ensemble : couper le corps en remontant pour étudier la maladie.
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- Apprécier le caractère complet ou non de l’ablation d’une tumeur (les limites de
l’exérèse)
- Analyser les lésions engendrées par les substances médicamenteuses sur les animaux
de laboratoire
- Dépistage de certains cancers à un stade précoce. Ex : le cancer du col de l’utérus,
cancer du sein, cancer de la prostate.
N.B : Les résultats des examens Anapath constituent la base du diagnostic des maladies
organiques pour mieux adapter les traitements.
- Chaque prélèvement doit être consigné dans un registre pour éviter toute confusion
- Tout prélèvement doit être correctement identifié et accompagné d’une demande d’examen
fourni par le clinicien : ce sont les cliniciens qui sont responsables de la qualité des prélèvements
adressés au laboratoire
- Idéalement, la mise en fixateur doit être faite dès la salle d’opération. Tout prélèvement arrivant
mal fixé doit être mentionné sur la demande d’examen accompagnant le spécimen.
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3. Formulaire de demande d’examen
5. Archivage
Les comptes rendus doivent être obligatoirement archivés de même que les blocs
d’inclusion, les coupes histologiques et cytologiques :
- Pour les laboratoires privés, pendant 30 ans pour les comptes rendus histologiques et
cytopathologiques signés et datés. Pendant 10 ans, les blocs d’inclusion et les
documents histologiques et cytopathologiques (les lames, les blocs d’inclusion,
demandes d’examen)
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- Pièces opératoires : ablation de la totalité de la masse. Ex : pièce de mastectomie, de
prostatectomie, de colectomie segmentaire, gastrectomie partielle ou totale etc.
La fixation doit être immédiate dans du formol à 10% dont le volume doit être largement
supérieur au volume de la pièce à fixer (au moins 3 à 4 volumes de fixateur).
Sous contrôle visuel : grattage à l’aide d’une spatule (muqueuse vaginale, exo et endocol utérins, la peau,
muqueuse buccale etc.)
- Sans contrôle visuel, à l’aveugle : ponction à l’aiguille fine des masses ou des nodules
pleins
- Parfois sous contrôle radiologique, échographique ou scannographique ; masses ou
organes pleins parmi lesquels le ganglion, nodules du sein, nodules de la thyroïde,
nodules du pancréas, kystes thyroïdiens, kystes mammaires, kystes ovariens ; les
liquides d’épanchement des séreuses (péritoine, plèvre, péricarde, synovial) liquide de
lavage endo utérin , liquide de lavage alvéolaire ou bronchiolo-alvéolaire ; des
liquides physiologiques (LCR, liquide synovial) ; produits des sécrétions et
d’écoulement (expectorations, salive, larmes, sperme, les écoulements mammaires,
l’urine, les écoulements de drain : appositions (ou empreintes) des pièces opératoires
fraiches.
2.2. Techniques
La technique va concerner 2 types d’examens cytologiques :
– Les frottis :
Ce sont des étalements d’emblée ou après centrifugation des cellules isolées ou en petits
amas.
* Etalements d’emblée : frottis gynécologiques, ponction d’une masse pleine, produits de
sécrétion et d’écoulement, le sang, la tumeur, les fragments de moelle osseuse
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* Etalements après centrifugation : ce sont des liquides d’épanchement des séreuses, des
ponctions des kystes, les liquides physiologiques (urine, LCR, LBA…)
N.B : Les liquides doivent parvenir au labo sans délai au plus tard 60 min après le
prélèvement.
S’il ya empêchement, il faut prendre attache avec le laboratoire concerné pour les
modalités de conservation.
- Les autres prélèvements doivent être étalés immédiatement
- Apposition ou empreintes : il s’agit d’une tranche de la pièce chirurgicale non fixée
qui est apposée sur une lame puis retirée immédiatement après attouchement.
Ex : en Hématologie, étude des ganglions par apposition et coloration par le Giemsa qui permet
de mieux visualiser les cellules sanguines par rapport au Papanicolaou.
Remarque:
Les méthodes de fixation sont à choisir en fonction du type d’étalement (épaisseur,
viscosité, richesse en mucus…)
Le type de coloration dépend étroitement du mode de fixation : il y a deux situations à
envisager :
- Etalement épais riche en mucus : vaporisation immédiate au spray sans laisser sécher
le frottis ou fixation à l’alcool-éther (50%-50%) ; ici la coloration est celle de
Papanicolaou
- Etalement vite séché : liquide peu cellulaire (cytocentrifugation, prélèvement
hématologiques, ponctions des kystes, des tumeurs : séchage à l’air et coloration par le
May Grunwald Giemsa dans les 24 à 72 heures.
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CHAPITRE II :
ORGANISATION D’UNE UNITE D’ANATOMIE
ET DE CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES ET
CONSIGNE DE SECURITE
Objectifs:
- Maîtriser l’organisation d’un laboratoire d’Anapath
- Maîtriser la documentation en vigueur dans un laboratoire d’Anapath
- Maîtriser le circuit d’élimination des déchets
- Maîtriser les règles d’hygiène et de sécurité en vigueur dans un laboratoire d’Anapath
I – ORGANISATION DU LABORATOIRE
Le laboratoire doit comporter des unités fonctionnelles adaptées aux activités suivantes :
- Etudes macroscopiques des pièces opératoires, des examens cytologiques et
histologiques conventionnels
- En ce qui concerne l’histologie conventionnelle, il s’agit d’un matériel fixé au formol
à 10%, inclus en paraffine, coupe au microtome, coloration à l’hématéine-éosine, puis
lecture au microscope ordinaire
- Concernant la technique de traitement des pièces pour l’histologie conventionnelle
c’est-à-dire maitriser les principales étapes de la fixation à la coloration de tout
prélèvement.
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III – LES LOCAUX
- Les locaux et les moyens techniques utilisés doivent être en rapport avec le volume et
la nature des actes pratiqués. (Il faut beaucoup de l’espace)
- Les locaux doivent permettre le stockage des produits toxiques et/ou inflammables
(appareils, extincteurs…
- Le système d’aspiration doit être installé dans les zones où se pratiquent les
dissections des pièces opératoires et de manipulation de divers liquides afin d’éviter
l’inhalation des vapeurs nocives (comme le formol). Dès qu’on sent le formol, il est
déjà toxique pour l’individu.
- Dans les pays chauds, une climatisation des locaux est impérative à la fois pour le
personnel et certains appareils dont le bon fonctionnement ne supporte pas l’air chaud.
V - LA DOCUMENTATION
Chaque laboratoire d’Anapath devrait disposer d’une documentation accessible au
personnel à tout moment.
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VI – ELIMINATION DES DECHETS
Elle ne doit pas compromettre la santé du personnel du laboratoire ni celle du personnel
du service de la collecte des déchets et à ne pas polluer l’environnement. Les déchets sont répartis
en:
- Déchets à risque comprenant les déchets potentiellement infectieux que sont les
déchets anatomiques et les déchets piquants ou coupants, des produits toxiques ou
chimiques, des produits radioactifs. Pour chaque catégorie des déchets, une filière
d’élimination doit être mise en place avec les modalités de stockage, de transport et de
traitement spécifique.
- Ordures ménagères stockées et éliminées par le service de la mairie.
Risques biologiques
Il faut éviter tout contact direct entre la peau ou la conjonctive avec les prélèvements en se
protégeant par les blouses, les gants, les lunettes…
Pour la macroscopie, il faut utiliser les sacs de transport de prélèvements, des flacons à
bouchon vissé.
En tout état de cause, le risque biologique est maximum avec les prélèvements non fixés :
liquides, matériels de ponction pour examen cytologie.
Le risque biologique est moindre, mais pas nul pour des prélèvements en cours de
fixation. Il y a un risque de contamination de matériels congelés considérés comme non fixés.
Un prélèvement, même fixé, ne doit jamais être manipulé avec les mains nues.
Tout prélèvement doit être supposé dangereux ; ainsi les gants salis doivent être jetés
après usage pour ne pas contaminer les surfaces manipulées auparavant avec ces gants.
Il est impératif de nettoyer les surfaces supposées contaminées c’est-à-dire les paillasses,
les dispositifs de centrifugation, pipettes, matériels de dissection etc. qui doivent être lavés,
dégraissés avec un détergent et décontaminés à l’eau de javel. Mais l’eau de javel n’est efficace
que fraichement diluée ; un flacon d’eau de javel concentré dilué dans 2 litres d’eau garde son
activité durant une semaine. La date de préparation doit être inscrite sur la bouteille.
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Risques toxiques et chimiques :
Les produits chimiques sont définis selon 10 risques pour lesquels il existe un étiquetage
spécifique. Selon leur effet, on distingue :
- Des produits toxiques (formol)
- Des produits irritants, nocifs (xylène)
- Des produits très toxiques (cyanure)
- Des produits inflammables (toluène)
- Des produits comburants (permanganate de potassium)
- Des produits explosifs (acide picrique)
- Des produits corrosifs (acide chlorhydrique, acide nitrique)
- Des produits dangereux pour l’environnement (l’ammoniac)
Chaque laboratoire doit avoir des protocoles écrits et une conduite à tenir en cas
d’accidents dans le labo, surtout les accidents plus graves : projection d’acide ou produits
biologiques dans l’œil ; inhalation massive des toxiques (formol, toluène, produits explosifs,
produits inflammables).
La toxicité du formol est bien connue. Le formol exerce une activité nécrosante directe sur
la peau et les muqueuses directement liée à son action de fixateur. Ce produit provoque des
affections respiratoires et toxiques et allergiques.
- Un laboratoire d’Anapath ne doit pas sentir le formol car il est toxique avant qu’on ne
le sente.
- Ne jamais mélanger l’eau de javel et le formol car risque d’explosion.
- Chaque laboratoire doit concevoir et faire fabriquer des étiquettes de sécurité pour la
protection de l’ensemble du personnel astreint à des manipulations dangereuses.
CHAPITRE III :
LA TECHNIQUE CONVENTIONNELLE EN
CYTOPATHOLOGIE
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Objectifs :
À la fin de ce chapitre, l’étudiant devra être capable de :
1. Modes de prélèvement
Le matériel analysé est obtenu par diverses méthodes entre autre :
- Par grattage c’est notamment le cas lors du Frottis Cervico-vaginal (FCV)
- Par ponction ou recueil de liquide (pour les liquides physiologiques ou
pathologiques)
- Par ponction de masse (à l’aiguille fine)
- Par apposition d’empreintes cytologiques très souvent utilisées pour les ganglions.
2. La macroscopie
Une fois le prélèvement arrivé sur la paillasse de cytologie, la première étape est la description
« macroscopique» de celui-ci. Le personnel de laboratoire doit au cours de cette étape apporter
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des informations précises concernant : le volume ou la quantité du matériel prélevé, sa
couleur, son aspect général, la présence ou non de précipités, son odeur… L’objectif étant de
permettre à un tiers qui n’a pas vu le prélèvement de se le représenter dans son esprit.
3. La numération cellulaire
Cette étape est d’une grande aide pour la conclusion finale et consiste en la détermination du
nombre de lymphocytes contenu par volume de prélèvement. Elle se fait grâce à un hématimètre
(cellule de Malassez ou cellule de Nageotte), bien que l’hématimètre de Nageotte soit le plus
indiqué pour cette pratique.
La numération de la population lymphocytaire est négligée par certains laboratoires le
pathologiste se fiant au nombre de lymphocyte par champ pour se faire une idée sur leur
concentration dans le prélèvement.
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- Faire glisser la seconde lame par dessus les grumeaux en veillant à maintenir une
douce pression de façon à dissocier les amas de cellules en orientant la première lame
dans un sens contraire. On obtiendra ainsi deux frottis.
Remarque :
- Le frottis est immédiatement réalisable constituant la méthode de choix pour un
examen extemporané
- Il est à déconseiller pour les liquides très peu cellulaires comme le LCR ou le LBA.
5. Séchage et fixation
Ce sont les protéines de la sérosité qui entoure les cellules (sérum, liquide de kyste,
épanchements séreux) qui constituent la « colle » qui les fixe à la lame. Par ailleurs, pour être
maintenues dans un état non dégradé, les cellules étalées ont besoin d’être fixées, c'est-à-dire
maintenues, alors qu’elles sont mortes dans un état morphologique proche de celui qu’elles
avaient lorsqu’elles étaient vivantes.
Le séchage à l’air par agitation manuelle ou avec un séchoir à cheveux (air froid) doit être rapide
pour que les cellules soient collées par la sérosité ainsi desséchée.
Pour les lames qui par la suite seront colorées au May Grünwald Giemsa (MGG) utilisée en
hématologie, on peut se passer de la fixation ; c’est le cas notamment pour les épanchements, les
liquides de lavage et pour les ponctions de tumeur.
Un séchage de 24 ou 48h ne s’applique convenablement qu’au matériel liquide ou finement étalé
et aux empreintes ; il est à exclure pour les liquides visqueux, mucus, matériel vaginal etc… qui
sèchent trop lentement et laissent se dégrader les cellules
Une véritable fixation par l’alcool méthylique, l’acétone, etc… peut suivre ce séchage permettant
ainsi une préservation indéfinie de ces cellules et une coloration ultérieure.
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La fixation peut se faire de plusieurs façons :
- Une véritable fixation par immersion dans un liquide fixateur tel que le mélange
alcool-éther
- Une vaporisation d’un film protecteur « spray » sur les cellules non séchées, qui les
maintient dans un état d’hydratation convenable dont les sortira par immersion dans
un vrai fixateur. La laque à cheveux est un spray excellent et peu couteux.
Cette vaporisation n’est qu’un moyen de différer de la fixation. C’est la méthode utilisée pour les
frottis gynécologiques qui seront colorés par la méthode de Papanicolaou ou de Schorr. On
l’utilise aussi souvent avec, le plus souvent, une fixation immédiate dans l’alcool-éther pour un
matériel tumoral épais, difficile à étaler et à sécher, ou encore quand on suspecte un carcinome
malpighien, bien mis en évidence par ces colorations.
N.B : Pour les colorations de Papanicolaou et Schorr, les lames doivent être fixées(ou vaporisées
puis fixées) alors que l’étalement est humide. A proscrire pour les étalements de
cytocentrifugation dont la couche cellulaire est sèche lorsque l’on sort les lames de l’appareil.
6. La coloration
La coloration permet de visualiser les structures cellulaires et tissulaires à l’aide de réactions
chimiques entre les molécules contenues dans les colorants et celles du matériel à colorer.
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6.3.1 La coloration au May Grünwald Giemsa (MGG)
C’est la coloration qui convient le mieux au prélèvement contenant des éléments sanguins
(hématies leucocytes etc…). Elle se déroule comme suit :
- fixation des lames par séchage à l’air libre
- verser une solution de May Grünwald filtrée sur les lames à colorer pendant 3 min
- verser de l’eau distillée sur les lames pour diluer le May Grünwald et laisser pendant 3min
- rincer à l’eau distillée à ph7
- verser la solution de Giemsa diluée au 1/10 sur la lame pendant 20 min
- rincer à l’eau distillée
- alcool absolu
- xylène
- montage
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- Alcool éthylique 95°
- Orange G6 (1min1/2)
- Alcool éthylique à 95°
- EA 50 (5min)
- Alcool éthylique à 95° (10 plongées dans chaque bac d’alcool)
- Alcool éthylique absolu
- Alcool éthylique absolu – xylène
- Xylène
- Montage à la résine synthétique (Eukitt de Okindler)
CHAPITRE IV :
LA TECHNIQUE CONVENTIONNELLE EN
HISTOPATHOLOGIE
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L’histologie est la science qui étudie les tissus normaux, leur organisation architecturale, ainsi
que les relations qui existent entre les différents éléments qui les constituent (cellules, matrice
extracellulaire).
L’histopathologie quant à elle c’est l’examen microscopique des lésions observées sur les
préparations tissulaires, étalées sur une lame en couche mince, dans le but de poser un diagnostic;
ou tout simplement c’est l’étude de tissus anormaux ou pathologiques. La lésion c’est une
altération morphologique et ou structurale imprimée sur un organe un tissu ou une cellule par la
maladie. En histopathologie, l'étude porte sur les caractéristiques architecturales des tissus
observés afin de définir s’ils sont "normaux", ou "tumoraux" et de déterminer le niveau
d’invasion ou de progression de la tumeur dans le cadre des dépistages et du suivi des cancers.
2. La pièce opératoire
Ce sont des pièces plus volumineuses comparativement aux biopsies, il s’agit d’organes entiers
ou partiels prélevés chez le vivant, qui permettent de jauger les chances des schémas
thérapeutiques complémentaire et de faire un bilan d’extension. (mastectomie, hystérectomie,
ovariectomie, myomectomie, appendicectomie…).
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Figure 3 : Pièce opératoire
Ces éléments sont importants car ils concourent au diagnostic. Le technicien peut renvoyer ou
refuser de recevoir un prélèvement s’il juge que les informations manquantes sur la demande
d’examen sont indispensables pour le diagnostic.
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III. LA FIXATION
Elle consiste à immobiliser les tissus dans un état le plus proche possible de celui du
vivant. La fixation est irréversible et détermine la qualité des différentes techniques. Elle Inhibe
la putréfaction en inactivant les protéines tissulaires, et conserve l’intégrité chimique des tissus.
La fixation se fait en immergeant la pièce dans un liquide fixateur (dont le volume est environ
10fois supérieur au volume de la pièce à fixer). Pour les grosses pièces, il est recommandé de les
disséquer en tranche de 1 à 2 cm permettant une mise en contact plus rapide du fixateur avec les
tissus profonds. En dehors des micro-biopsies, il est indispensable, avant toute fixation, de
mesurer et, éventuellement peser et photographier la pièce. Le fixateur doit être placé le premier
dans le récipient afin que la pièce ne colle pas à ses parois. L’ouverture du récipient doit être
suffisamment large pour qu’on ne soit pas obligé de casser le récipient pour sortir la pièce. Le
flacon doit être immédiatement étiqueté (numéro et ou nom du patient sur le récipient et non sur
le couvercle). Pour les micro-biopsies blanchâtres, il est souvent utile de colorer légèrement le
liquide fixateur (avec une goutte d’éosine ou de bleu de toluidine à 0,1% par exemple) afin de
mieux visualiser le fragment lors de l’enrobage.
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Remarque : le carbonate de calcium sert à neutraliser le formol, c’est-à-dire éviter la formation
d’acide formique.
2. La toxicité du formol
Le formol exerce une activité nécrosante directe sur la peau et les muqueuses, directement
liée à son activité de fixateur. Ce produit est connu pour provoquer des affections respiratoires et
cutanées, toxiques et allergiques. Par ailleurs, il est suspecté de favoriser l’apparition de cancer.
Sa nocivité s’exerce déjà en dessous du seuil de perception olfactive.
Pour éviter la dispersion des vapeurs de formol, celles si doivent être captées à la source. Une
aspiration puissante, s’exerçant entre 10 à 20 centimètres au dessus (hôte), ou en dessous (table
aspirante) doit être réalisée dès qu’un flacon contenant du formol est ouvert. Un laboratoire
d’Anatomie Pathologique ne doit pas sentir le formol. Il est toxique avant qu’on ne le sente.
Les facteurs influençant la qualité de la fixation sont de trois ordres :
- Facteurs liés au fixateur : la vitesse de pénétration du fixateur, la vitesse de la
réaction de fixation (diffusion), le volume du fixateur, la concentration du fixateur, la durée
d’exposition au fixateur ;
- Facteurs liés à la pièce : l’épaisseur de la pièce, la consistance des tissus ;
- Facteurs liés à l’environnement : La température, le pH.
3. La décalcification
C’est une technique particulière réalisée par le technicien dès l’arrivée au laboratoire de
tout prélèvement osseux ou calcifié. Elle consiste à déminéraliser le prélèvement en l’introduisant
dans un bain de liquide décalcification (l’acide nitrique 10%, l’acide chlorhydrique).La
surveillance se fait chaque jour en piquant le prélèvement par une épingle jusqu’à ce qu’il soit
complètement ramollie. La fixation intervient dans ce cas après la décalcification complète.
4. La macroscopie
C’est la description du prélèvement reçu de manière à ce qu’une personne qui ne l’a pas
vu puisse se le représenter. Elle est sous la responsabilité du médecin pathologiste. Elle consiste à
mesurer, décrire, peser, palper et éventuellement dessiner le prélèvement dont les caractéristiques
sont notées.
La préparation de la macroscopie est faite par le technicien qui apprête tout le matériel
nécessaire. Il met en ordre les prélèvements soit par ordre chronologique d’arrivée, soit en
fonction de leur taille selon la préférence du pathologiste. Il confectionne les cassettes en fonction
de la nature et de la taille des prélèvements. Il met à disposition le matériel de macroscopie à
savoir: les pinces, le mètre ruban ou la règle graduée pour les mensurations, la balance, le couteau
de macroscopie ou à défaut les lames de bistouri ou de microtome. Lorsque la macroscopie est
dictée oralement sans dictaphone, le technicien copie ce que dicte le pathologiste.
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Les prélèvements sont inclus en totalité (cas des micro-biopsies), sinon des prélèvements
représentatifs sont inclus partiellement (cas des grosses pièces). Le nombre de casette et le
nombre de fragments tissulaires par cassette sont notés sur la feuille de paillasse par le technicien.
NB : certains prélèvements blanchâtres peuvent être teintés à l’érythrosine pour être distingués
dans le bloc de paraffine au moment de la coupe.
5. La déshydratation
Elle peut se faire manuellement par le technicien ou à l’aide d’un automate programmable
dont le technicien doit maîtriser l’utilisation. Elle consiste à remplacer l’eau présente dans les
tissus par de l’alcool. Elle se fait par le passage des coupes dans des bains successifs d’alcool de
degré croissant de 70° à 100° (alcool absolu).
6. L’éclaircissement
Cette étape consiste à remplacer l’alcool présent dans les tissus par du xylène. Elle se fait en
introduisant les cassettes dans deux bains successifs de xylène. Ces bains de xylène doivent être
changés après un certain temps d’utilisation défini par le technicien.
7. L’imprégnation en paraffine
Elle permet le remplacement du xylène présent dans les tissus par la paraffine. C’est
l’incorporation de la paraffine dans les tissus qui les durcissent alors à température ambiante.
L’imprégnation se fait par le passage des coupes dans des bacs successifs de paraffine chaude. La
paraffine aussi doit être régulièrement changée afin de maintenir une efficacité maximale.
8. L’enrobage
Cette étape consiste à réaliser des blocs solides de paraffine dans lesquels sont contenus les
prélèvements tissulaires prêts à être coupés. L’enrobage se fait en utilisant des moules spécifiques
en inox ou en plastiques
9. La coupe au microtome
La coupe permet la production de fines sections du prélèvement dont l’épaisseur varie de3
à 5 microns. Le bloc est fixé sur le microtome, et le coulissement d’un rasoir sur le bloc permet
de le couper finement.
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III. LA COLORATION DE ROUTINE EN HISTOPATHOLOGIE
Les principes de colorations sont les mêmes que ceux étudiés pour les colorations cytologiques.
La coloration de routine en histopathologie c’est la coloration à l’Hématéine Eosine(HE).
2. Résultats obtenus
Noyaux : bleus à bleus-noirs ;
Cytoplasmes : roses à rouges ;
Hématies : roses vifs ;
Collagène : rose très pâle
Fibres élastiques : roses vifs
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