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PHY208 Seance7

Ce chapitre traite de la fonction d'onde associée à une particule et analyse ses propriétés. Bien qu'une onde plane puisse être associée à une particule, cela pose des difficultés physiques et mathématiques. Il est donc nécessaire de représenter la particule par une superposition d'ondes planes appelée paquet d'ondes, dont l'analyse mène aux inégalités de Heisenberg.

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Ce chapitre traite de la fonction d'onde associée à une particule et analyse ses propriétés. Bien qu'une onde plane puisse être associée à une particule, cela pose des difficultés physiques et mathématiques. Il est donc nécessaire de représenter la particule par une superposition d'ondes planes appelée paquet d'ondes, dont l'analyse mène aux inégalités de Heisenberg.

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Chapitre 3

La fonction d’onde et les


inégalités de Heisenberg

Werner Heisenberg

3.1 Introduction

Nous pouvons résumer la dualité entre les aspects corpusculaire et ondulatoire par le tableau
suivant :
Aspect corpusculaire Aspect ondulatoire



Quantité de mouvement →

p Vecteur d’onde k = →

p /~

Energie E Pulsation ω = E/~

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3.2. Représentation par une onde plane monochromatique : les difficultés 35

Ainsi à une particule matérielle de quantité de mouvement → −p et d’énergie E, toutes deux




déterminées, on peut associer une onde matérielle de vecteur d’onde k et de pulsation ω. Nous
avons vu au chapitre précédent que le système formé par la particule est décrit par une fonction
d’onde. Quelle est la nature de cette fonction d’onde ? Ou en d’autres termes quelle est son
expression mathématique ?

Ce chapitre étudie la forme de la fonction d’onde associée à une particule donnée (ou plus
généralement à un système donné) et analyse ses propriétés. Nous commencerons par étudier le
cas d’une particule matérielle libre. On pourrait associer à une telle particule, une onde mono-
chromatique plane d’expression complexe :

− − i − →
Ψ(→

r , t) = A exp[i( k .→
r − ωt)] = A exp[ (→
p .−
r − Et)] . (3.1)
~
Cependant, cela conduit à des contradictions à la fois d’ordre mathématique et physique. Nous
montrerons la nécessité de substituer à cette onde “unique” une superposition d’ondes planes
appelée paquet d’ondes. L’analyse des propriétés de ce paquet d’onde nous conduira aux
inégalités de Heisenberg.

3.2 Représentation par une onde plane monochromatique : les


difficultés

Considérons une particule libre 1 de masse m, se déplaçant sur l’axe des x avec une impulsion


p = px →−x et une énergie E toutes deux bien défines. Selon de Broglie, on doit associer à cette


particule une onde se déplaçant dans la même direction avec un vecteur d’onde k = kx → −
x et
une pulsation ω telle que :

px = ~kx et E = ~ω . (3.2)

On peut supposer que cette onde est une onde plane 2 :

Ψ(x, t) = A exp[i(kx .x − ωt)] . (3.3)

Comme kx = px /~ et ω = E/~ (3.2) la fonction d’onde (3.3) peut se réécrire comme suit :
 
i
Ψ(x, t) = A exp (px x − Et) . (3.4)
~
La représentation d’une particule matérielle libre par une onde plane donne lieu cependant à
des difficultés d’ordre physique et mathématique :

Difficulté I (Physique) : L’onde monochromatique plane (3.3) présente une extension tempo-
relle et spatiale incompatible avec la localisation de la particule dans le temps et dans l’espace.

Difficulté II (Physique) : La vitesse de phase de l’onde est différente de celle de la parti-


cule ! En effet, la “vitesse de phase” de l’onde associée est définie par
ω E
vφ = = . (3.5)
k p
1. c’est-à-dire une particule sur laquelle n’agit aucune force
2. On montre en fait que l’onde plane est solution de l’équation d’évolution de la fonction d’onde d’une
particule matérielle libre

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3.2. Représentation par une onde plane monochromatique : les difficultés 36

La particule étant libre, son énergie est réduite à la seule énergie cinétique

p2 ~2 k 2 E ~k 2
E = 12 mv 2 = = =⇒ ω= = .
2m 2m ~ 2m
La vitesse de phase est donc
ω ~k p v
vφ = = = = . (3.6)
k 2m 2m 2
La vitesse de l’onde plane associée à la particule ne correspond pas à sa vitesse réelle !

Difficulté III (mathématique) : La représentation par une onde plane donne lieu à un autre
problème. L’intégrale de probabilité, traduisant que la particule est quelque part dans l’espace
diverge :
ZZZ ZZZ

− →

Ψ( r , t)Ψ̄( r , t)dv = A2 dv −→ ∞ .
espace espace

L’onde plane n’est pas de carré sommable !

Compte tenu de toutes ces difficultés, on ne peut pas représenter une particule matérielle libre
par une onde plane. Cependant, nous allons le voir dans la suite, tous ces problèmes ne doivent
pas pousser à renoncer à l’onde plane. En effet, elle joue, mathématiquement un rôle très im-
portant.

Représentons notre particule matérielle libre par la superposition de deux ondes planes de pul-
sations très proches :

Ψ(x, t) = Ψ1 (x, t) + Ψ2 (x, t) , avec (3.7)

     
∆k ∆ω
Ψ1 (x, t) = A exp i k0 + x − ω0 + t ,
  2   2  
∆k ∆ω
Ψ2 (x, t) = A exp i k0 − x − ω0 − t , (3.8)
2 2

où ∆k  k0 . L’onde résultante est donnée par :


    
i −i
Ψ(x, t) = A exp[i(k0 x − ω0 t)] exp (∆kx − ∆ωt) + exp (∆kx − ∆ωt)
2  2
∆k ∆ω
= 2A exp[i(k0 x − ω0 t)] cos x− t . (3.9)
2 2

La partie réelle de l’onde


 
∆k ∆ω
Re[Ψ(x, t)] = 2A cos(k0 x − ω0 t) cos x− t (3.10)
2 2

est représentée sur la figure 3.2 (avec A = 1, k0 = 2π, ∆k = ω/2). Elle est constituée d’une
oscillation rapide (longueur d’onde λ0 = 2π/k0 ), modulée par une enveloppe variant lentement
avec la longueur d’onde
2π 4π
λenveloppe = =  λ0 . (3.11)
∆k/2 ∆k

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3.3. Représentation par un paquet d’ondes 37

-1

-2
-4 -2 0 2 4

Figure 3.1 – Superposition de deux ondes planes

L’oscillation rapide se propage à la vitesse de phase vφ = ω0 /k0 . Les noeuds de l’enveloppe, eux,
sont aux positions x qui satisfont à l’équation :
∆k ∆ω π
x− t = (2n + 1) n = 0, ±1, ±2, . . .
2 2 2
La modulation (l’enveloppe) se déplace donc à la vitesse vg donnée par :

dx ∆ω
vg = = . (3.12)
dt ∆k
A la limite ∆ω −→ 0, ∆k −→ 0, on obtient :

vg = . (3.13)
dk
~k 2
Pour notre particule matérielle libre, ω= et
2m
dω ~k p
vg = = = =v . (3.14)
dk m m
Nous voyons que c’est la vitesse vg de l’enveloppe et non la vitesse de phase qui correspond à la
vitesse de la particule matérielle.

3.3 Représentation par un paquet d’ondes

Définition du paquet d’ondes

Nous avons vu au paragraphe précédent qu’une onde plane ne peut valablement représenter une
particule matérielle libre ayant une impulsion bien définie, l’onde étant complètement délocalisée
dans l’espace. Un état physique acceptable, pour une particule libre, est un paquet d’ondes, c’est-
à-dire une superposition linéaire à coefficients complexes d’ondes planes monochromatiques.

Commençons par considérer une particule matérielle libre confinée à une portion de l’axe des x.
Nous considérons la superposition - la plus générale possible - d’ondes planes donnée par
Z ∞
−1/2
Ψ(x, t) = (2π~) Φ(px )ei[px .x−E(px )t]/~ dpx . (3.15)
−∞

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3.3. Représentation par un paquet d’ondes 38

où la constante (2π~)−1/2 est introduite pour des raisons de normalisation. La fonction Φ(px ) joue
le rôle de coefficient de l’onde plane ei[px .x−E(px )t]/~ dans la superposition linéaire. Elle donne
l’importance relative de chacune des ondes monochromatiques planes qui forment le paquet
d’ondes. En général Φ(px ) est une fonction complexe. Mais pour des raisons de simplicité, dans
la suite de ce cours, nous la prenons réelle. L’expression (3.15) définit le paquet d’ondes.

Notion de vitesse de groupe

|ψ( x,t)|
|Φ( p) |

x p
∆x ∆p
(a) (b)

Figure 3.2 – Paquets d’ondes à support bornés dans les espaces position et impulsion

Un paquet d’ondes peut avoir une forme quelconque. Il en existe dont le profil est une fonction à
une seule “bosse”. Ces types de paquets vont réproduire des effets localisés rendant compatible
les notions d’onde et de corpuscule. Dans la suite nous supposons que le paquet |Ψ(x, t)| est
localisé et s’étend donc sur un intervalle donné ∆x (voir figure (3.3 - a)). Il en résulte que la
fonction |Φ(px )| est également localisée avec une extension ∆px .
Supposons que |Φ(px )| est une fonction qui est localisée autour du point px = p0 , c’est-à-
dire q’elle est négligeable presque partout (ou tend rapidement vers zéro) sauf dans l’intervalle
[p0 − ∆px , p0 + ∆px ] autour de p0 (voir figure (3.3 - b)). En écrivant (3.15) sous la forme
Z ∞
Ψ(x, t) = (2π~)−1/2 Φ(px )eiβ(px )/~ dpx . (3.16)
−∞

avec

β(px ) = [px .x − E(px )t] , (3.17)

on montre que |Ψ(x, t)| est maximum lorsque β(px ) est constante au voisinage de px = p0 . En ef-
fet, si β(px ) variait significativement dans l’intervalle [p0 −∆px , p0 +∆px ], le facteur exp[iβ(x)/~]
oscillerait rapidement, de sorte que la valeur de l’intégrale (3.16) soit petite. Ainsi |Ψ(x, t)| aura
des valeurs significatives seulement dans une région limitée et son maximum serait atteint lorsque
la condition suivante :
 
dβ(px )
=0 (3.18)
dpx px =p0

sera satisfaite. Cette condition fixe le centre du paquet d’ondes, qui selon (3.17-3.18) évolue
suivant l’équation horaire :

x = vg t (3.19)

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3.3. Représentation par un paquet d’ondes 39

avec
 
dE(px )
vg = . (3.20)
dpx px =p0

On déduit de (3.19) que le centre du paquet d’ondes se déplace à la vitesse vg . Cette vitesse est
appelée vitesse de groupe du paquet d’ondes. De (3.20) et puisque E = ~ω, et px = ~k, on a :
 
dω(k)
vg = . (3.21)
dk k=k0
avec k0 = p0 /~. Remarquons que cette vitesse est en générale différente de la vitesse de phase
vph qui, elle, est définie comme la vitesse de propagation d’une onde plane individuelle. Pour
l’onde plane A exp[i(k0 x − ω(k0 )t)] la vitesse de phase est définie par
ω(k0 ) E(p0 )
vph = = . (3.22)
k0 p0

Propagation sans déformation du paquet d’ondes

Comme dans le paragraphe précédent (voir eq. 3.9), nous allons montrer que le paquet d’ondes
(3.15) peut s’écrire comme le produit d’une onde plane unique modulée par une enveloppe. Re-
venons à l’expression (3.15) du paquet d’ondes
Z ∞
−1/2
Ψ(x, t) = (2π~) Φ(px )ei[px .x−E(px )t]/~ dpx
−∞

et faisons un développement limité de E(px ) = p2x /2m autour de p0 :


p20 p0 (px − p0 )2
E(px ) = + (px − p0 ) +
2m m 2m
(px − p0 )2
= E(p0 ) + vg (px − p0 ) + . (3.23)
2m
Comme la fonction Φ(px ) dans (3.15) est négligeable partout sauf dans l’intervalle [p0 −∆px , p0 +
∆px ], nous pouvons négliger le troisième terme dans (3.23), à la limite des temps t assez petits
tels que
1
(∆px )2 t  1 . (3.24)
2m~
En effet, si la condition (3.24) est satisfaite, la quantité exp[−i(px − p0 )2 t/2m~] dans (3.15) tend
vers 1. En faisant cette approximation, l’équation (3.15) se réduit à
Ψ(x, t) = ei[p0 x−E(p0 )t]/~ F (x, t) (3.25)
où
Z ∞
−1/2
F (x, t) = (2π~) ei(px −p0 )(x−vg t)/~ Φ(px )dpx . (3.26)
−∞

Le paquet d’ondes (3.25) est le produit d’une onde plane de longueur d’onde λ0 = h/|p0 | et de
fréquence ω0 = E(p0 )/~ avec une fonction enveloppe de modulation F (x, t) telle que |Ψ(x, t)|2 =
|F (x, t)|2 . Puisque
F (x, t = 0) = F (x + vg t, t) (3.27)
la fonction enveloppe se propage sans déformation avec la vitesse de groupe vg . Notons que ceci
n’est valable que dans les limites des temps t définis par approximation (3.24). Pour des temps
suffisamment longs la forme du paquet d’onde varie au cours de la propagation.

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3.3. Représentation par un paquet d’ondes 40

Transformée de Fourier et fonction d’onde dans l’espace des moments

Revenons à l’expression (3.15), et posons ψ(x) ≡ Ψ(x, t = 0). En utilisant les résultats de
l’Annexe C, nous voyons que les fonctions
Z
−1/2
ψ(x) = (2π~) eipx x/~ φ(px )dpx (3.28)

et
Z
−1/2
φ(px ) = (2π~) e−ipx x/~ ψ(x)dx (3.29)

sont des transformées de Fourier l’une de l’autre. Plus généralement, à toute date t, nous pouvons
introduire Φ(px , t) telle que
Z
Ψ(x, t) = (2π~)−1/2 eipx x/~ Φ(px , t)dpx (3.30)

et
Z
−1/2
Φ(px , t) = (2π~) e−ipx x/~ Ψ(x, t)dx (3.31)

soient également des transformées de Fourier l’une de l’autre. La fonction Φ(px , t) est appelée
fonction d’onde dans l’espace des moments et on voit que φ(px ) = Φ(px , t = 0). La définition
(3.31) de la fonction d’onde de l’espace des moments est générale, elle est valable pour n’importe
qu’elle fonction d’onde Ψ(x, t), qu’elle soit associée à une particule libre ou non.
Du théorème de Parsevarl, on déduit que
Z ∞ Z ∞
2
|Φ(px , t)| dpx = |Ψ(x, t)|2 dx . (3.32)
−∞ −∞

Par conséquent la fonction d’onde Ψ(x, t) est de carré sommable et convenablement normalisée
si et seulement si Φ(px , t) l’est également
Z
|Φ(px , t)|2 dpx = 1 .

Cette propriété fournit une règle de construction des paquets d’ondes consistant à choisir Φ(px , t)
de carré sommable et normalisée.
De la relation (B.6) de l’annexe C, on voit que, si ∆x et ∆px sont respectivement les extensions
du paquet dans l’espace des positions et des moments, alors le produit ∆x∆px est une constante
de l’ordre de ~. Ceci signifie que plus le paquet est localisé dans l’espace des positions plus il est
étalé dans l’espace des moments et inversément. Pour fixer les idées, considérons deux exemples
simples de paquets d’ondes.

Exemples

Exemple I : Onde plane tronquée

Considérons une fonction d’onde définie par


 ik x
e 0 , si −a ≤ x ≤ +a
ψ(x) = (3.33)
0, si |x| > a .

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3.3. Représentation par un paquet d’ondes 41

ÈΨHxLÈ ÈΦHkLÈ
1 2

1.5
0.5
1
0 x
0.5

-0.5 0 k

-0.5
-1
-2 -1 0 1 2 -5 0 5 10 15

Figure 3.3 – Partie réelle de l’onde plane tronquée et partie réelle de sa transformée de Fourier (avec
a = 2, 25, k0 = 6).

Cette une onde plane tronquée d’extension ∆x = 2a. Elle peut s’écrire comme un paquet d’ondes
de type (3.28)
Z
−1/2
ψ(x) = (2π) eikx .x φ(kx )dkx

La fonction φ(kx ) est obtenue par transformée de Fourier de ψ(x)


Z +a
1 2a sin[(kx − k0 )a]
φ(kx ) = √ e−i(kx −k0 )x dx = √ (3.34)
2π −a 2π (kx − k0 )a
Les fonctions ψ(x) et φ(kx ) sont représentées sur la figure 3.3. La fonction φ(kx ) est une fonction
centrée autour de kx = k0 . Pour simplifier les calculs, prenons pour largeur ∆kx , le double de la
distance du maximum central au premier zéro, soit ∆kx = 2π/a. Nous trouvons que

∆x∆kx = 4π c’est-à-dire ∆x∆px = 4π~ . (3.35)

La relation (3.35) indique que largeur ∆x de la fonction ψ(x) est d’autant plus grande que la
largeur ∆px de la fonction φ(px ) est plus petite. En d’autres termes cette relation exprime le
fait que plus la fonction ψ(x) est étalée, plus φ(px ) est localisée. La largeur de la fonction φ(px )
est inversément proportionnelle à celle de la fonction ψ(x). Notons enfin que le produit ∆x∆px
est une constante de l’ordre de ~, indépendante de a, demi-largeur de la fonction ψ(x).

Exemple II : Paquet d’ondes gaussien

Considérons maintenant une fonction d’onde d’enveloppe gaussienne


2 /2σ 2
ψ(x) = Aeik0 .x e−(x−x0 ) . (3.36)

Cette fonction représente une onde plane de vecteur d’onde k0 → −


x modulée par une enveloppe
−(x−x0 )2 /2σ 2
gaussienne e centrée en x = x0 . Il est commode de prendre comme largeur de cette

fonction ∆x = 2σ car en x = x0 + σ, la fonction ψ(x) tombe à 1/ e de son amplitude maximale,
A. La fonction d’onde (3.36) peut s’écrire comme un paquet d’ondes
Z
−1/2
ψ(x) = (2π) eikx .x φ(kx )dkx

avec φ(kx ) donnée par la transformée de Fourier de ψ(x)


Z +∞ Z +∞
1 −ikx .x A 2 2
φ(kx ) = √ e ψ(x)dx = √ e−i(kx −k0 )x e−(x−x0 ) /2σ dx . (3.37)
2π −∞ 2π −∞

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3.3. Représentation par un paquet d’ondes 42

On a :
Z +∞
A 2 /2σ 2
φ(kx + k0 ) = √ e−ikx .x e−(x−x0 ) dx . (3.38)
2π −∞

Posons x = u + x0
 Z +∞ 
−ikx .x0 1 −ikx .u −u2 /2σ 2
φ(kx + k0 ) = Ae √ e e du . (3.39)
2π −∞

En analyse de Fourier on montre que l’intégrale dans le crochet n’est rien d’autre que la trans-
formée de Fourier d’une fonction gaussienne,
Z +∞
1 2 2 2 2
√ e−ikx .u e−u /2σ du = σe−kx σ /2 (3.40)
2π −∞
qui est elle-même une fonction gaussienne. Nous avons donc
2 2 /2
φ(kx + k0 ) = Aσe−kx σ e−ikx .x0 , (3.41)

soit finalement
2 σ 2 /2
φ(kx ) = Aσe−(kx −k0 ) e−i(kx −k0 )x0 . (3.42)

Cette fonction représente une onde plane modulée par un paquet d’ondes gaussien centré en
ÈΨHxLÈ
10 5

5 4

3
0 x
2

-5
1

-10 0
-4 -2 0 2 4 0 2 4 6 8 10

Figure 3.4 – Partie réelle du paquet d’ondes gaussien et de sa transformée de Fourier (avec x0 =
0, k0 = 5, σ = 1).

kx = k0 . Les fonctions ψ(x) et φ(kx ) sont représentées sur la figure 3.3. En définissant la largeur
de la fonction φ(kx ) de la même façon que pour ψ(x), on obtient

∆kx = 2/σ , (3.43)

et donc

∆x∆kx = 4 soit ∆x∆px = 4~ . (3.44)

Le produit ∆x∆px est encore une fois indépendant de la largeur de notre fonction de départ.
Encore une fois, de la relation 3.44 nous déduisons que plus on localise le paquet d’ondes
dans l’espace des positions x, plus il s’élargit dans l’espace des vecteurs d’ondes k. La rela-
tion ∆x∆px = cte est une propriété des transformées de Fourier. Nous verrons dans la section
suivante que cette propriété est à la base du principe d’indétermination d’Heisenberg.

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3.4. Les inégalités de Heisenberg 43

Paquet d’ondes dans l’espace à trois dimensions

La discussion que nous avons faite concernant la particule libre évoluant en une dimension peut
facilement
 être étendue
 aux dimensions 2 ou 3. Par superposition d’ondes planes de la forme
i →
− →

exp ( p . r − E(p)t) , on obtient le paquet d’ondes
~
Z

→− →
Ψ(→r , t) = (2π~)−3/2 ei[ p . r −E(p)t]/~ φ(→
− −p )d→

p (3.45)

où d→

p = dpx dpy dpz est le volume élémentaire dans l’espace des impulsions. En écrivant ψ(→
−r)=


Ψ( r , t = 0), il vient selon l’annexe C que les fonctions
Z

− −
→− →
ψ( r ) = (2π~)−3/2
ei p . r /~ φ(→

p )d→

p (3.46)

et
Z

→− →
φ(→

p ) = (2π~)−3/2 e−i p . r /~ ψ(→

r )d→

r (3.47)

sont des transformées de Fourier l’une de l’autre. Comme dans le cas de la dimension 1, on peut
introduire la fonction d’onde Φ(→ −
p , t) de l’espace des impulsions définie comme la transformée


de Fourier de Ψ( r , t) :
Z

− −
→− →
Ψ( r , t) = (2π~) −3/2
ei p . r /~ Φ(→

p , t)d→

p (3.48)

et
Z

→− →
Φ(→

p , t) = (2π~)−3/2 e−i p . r /~ Ψ(→

r , t)d→

r (3.49)

avec φ(→

p ) = Φ(→

p , t = 0). Comme en 1D, on a l’égalité
Z Z
|Ψ( r , t)| d r = |Φ(→

− 2 →
− −p , t)|2 d→

p (3.50)

qui signifie que si le paquet d’ondes est de carré sommable et normalisé dans l’espace des positions


r , il l’est également dans l’espace des impulsions → −p . Notons enfin que la vitesse de groupe du
paquet d’ondes en 3D est définie par

− →− 
v g = ∇E(p) − →
p =−→
p0
. (3.51)

3.4 Les inégalités de Heisenberg

Nous avons montré sur des exemples en 1D que le produit de la largeur ∆x du paquet d’ondes
dans l’espace des positions est relié à sa largeur ∆px dans l’espace des impulsions par la relation

∆x∆px = constante

où la constante est de l’ordre de ~. En fait cette une relation générale qui découle des propriétés
des Transformées de Fourier. En effet, de l’équation (B.4) de l’annexe C, on déduit que les
largeurs ∆x et ∆px du paquet d’ondes vérifient l’inégalité :
~
∆x∆px ≥ . (3.52)
2

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3.4. Les inégalités de Heisenberg 44

En utilisant les propriétés des transformations de Fourier en 3D, on a


~ ~ ~
∆x∆px ≥ , ∆y∆py ≥ , ∆z∆pz ≥ . (3.53)
2 2 2
Les relations (3.53) sont les relations d’incertitudes position - impulsion de Heisenberg. Leurs
interpretations physiques est la suivante : Si une mesure de la position est faite avec une précision
∆x ; et si une mesure “simultanée” de la quantité de mouvement est faite avec une précision
∆px ; alors le produit des deux incertitudes ne peut jamais être plus petit qu’un nombre de l’ordre
de ~ :
~
∆x∆px ≥ .
2
ou en d’autres termes une particule ne peut être simultanément localisée en position et en im-
pulsion au delà de la limite (3.53).

Une relation d’incertitude temps - énergie analogue aux relations d’incertitudes position - im-
pulsion peut être obtenue de la manière suivante. Soit Ψ(t) ≡ Ψ(→ −r 0 , t), une fonction d’onde
associée à une particule. Ce paquet d’ondes “temporel” a une certaine extension ∆t dans le
temps : c’est-à-dire que la fonction d’onde Ψ(t) est négligeable partout sauf dans l’intervalle
∆t. Ce paquet temporel peut être décrit comme une superposition d’ondes monochromatiques
planes de fréquences angulaires ω par l’intégrale de Fourier :
Z ∞
−1/2
Ψ(t) = (2π) Φ(ω)eiωt dω (3.54)
−∞
où la fonction Φ(ω) est donnée par
Z ∞
−1/2
Φ(ω) = (2π) Ψ(t)e−iωt dt . (3.55)
−∞
Comme Ψ(t) prend des valeurs significatives seulement pour une durée ∆t, il vient de la propriété
générale (B.4) des transformées de Fourier que Φ(ω) n’est non négligeable que pour des valeurs
de ω ∈ ∆ω telle que :
1
∆ω∆t ≥ .
2
De l’équation E = ~ω, on en déduit que la largeur ∆E de la distribution en énergie de la
particule satisfait la relation d’incertitude temps - énergie
~
∆E∆t ≥ . (3.56)
2
L’interprétation de cette relation (3.56) est la suivante : si le temps caractéristique de l’évolution
de la particule est ∆t, alors l’énergie de la particule ne peut être connue avec une précision
~
meilleure à .
2∆t
Exercices d’applications

1. Supposons que la quantité de mouvement d’une particule donnée puisse être mesurée au
millième. Quelle sera l’incertitude minimum sur la position de cette particule si :
- elle est une masse de 1mg de vitesse 2m/s
- elle est un életron dont la vitesse est 1, 8 × 108 m/s.
2. Quelle est l’incertitude minimale sur la position d’un photon de longueur d’onde 3000Å
si celle-ci est connue au milionième.
3. Quelle est l’incertitude minimum sur l’état d’énergie d’un atome si un électron demeure
dans cet état pendant 10−8 s ?

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3.5. Conclusion 45

3.5 Conclusion

En conclusion retenons que les aspects ondulatoire et corpusculaire peuvent être rendus complémentaires
grâce à la notion de paquets d’ondes monochromatriques planes. Dans ce contexte, les inégalités
d’Heisenberg s’imposent :
1. Entre le temps cartéristique ∆t d’un phénomène et la largeur de son spectre énergétique
∆E, on a : ∆t∆E ≥ ~/2.
2. Entre l’extension spatiale ∆x d’un phénomène et la largeur de son spectre en quantité
de mouvement (suivant cette dimension) ∆px , on a : ∆x∆px ≥ ~/2.
Enfin notons que les notions de vitesse de phase vφ et de vitesse de groupe vg permettent de
souligner la différence entre onde monochromatique plane et paquet d’ondes :
ω dω
vφ = , vg = .
k dk

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