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Résumé :
À l’invitation d’autorités françaises, une quarantaine de chefs d’État et de
gouvernement se sont réunis à Paris jeudi 22 et vendredi 23 juin 2023. L’objectif était de
proposer des réponses aux besoins des pays du « Sud global » en matière de lutte contre la
pauvreté et d’adaptation au réchauffement climatique, tout en amorçant une refonte de
l’architecture financière internationale mise en place par les Occidentaux au lendemain de la
Seconde guerre mondiale. Ce type d’initiative est issu d’une tradition française qui
valorise/défend le rôle majeur joué par la France, « puissance d’équilibre », dans les relations
internationales. Bien que cette initiative soit appréciable, l’expression d’un sentiment anti-
occidental par une majorité de la jeunesse africaine, confrontée à la montée d’inégalités
socioéconomiques et politiques, est perceptible et ressentie sur le continent. Et, en resserrant
la focale sur l’Afrique francophone, ce sentiment anti-occidental se transforme en un
sentiment anti-français. Dans le but d’améliorer les relations entre la France et l’Afrique, qui
connaissent un coup de décélération depuis quelques années, il est impératif, pour ces acteurs,
de changer d’attitude pour une restauration mutuelle de confiance.
Mots clés : Afrique, France, prospective, réinvention, sentiment anti-français
Introduction
Après avoir vécu une « mondialisation des opportunités », pendant laquelle l’extrême
pauvreté a été divisée par deux en trente ans, les pays en développement traversent une «
mondialisation des crises », avec la pandémie à Coronavirus et le conflit russo-ukrainien, qui
renchérit le prix des denrées alimentaires et de l’énergie. À cela s’ajoute plusieurs
catastrophes climatiques, comme au Pakistan, où les inondations de 2022 ont provoqué des
milliards de dollars de pertes, et ramené 9 millions d’habitants sous le seuil de pauvreté. Selon
le Fonds monétaire international (FMI), au moins soixante pays sont en situation de
surendettement ou de risque de surendettement. Pour ce qui est de la lutte contre le
changement climatique, leurs besoins sont estimés à au moins 2 400 milliards de dollars (2
200 milliards d’euros) par an (Bouissou et Ricard, 2023). L’aide publique au développement,
qui a atteint 0,36 % du revenu national brut en 2022, reste en deçà de l’objectif de 0,7 % fixé
en 1970. En 2022, elle a baissé de 7,8 % en direction des pays d’Afrique subsaharienne.
L’objectif de 100 milliards de dollars de financement annuel, qui leur a été promis d’ici 2020
pour l’adaptation et la lutte contre le changement climatique, n’a toujours pas été atteint
(ibid.).
C’est partant de ce contexte que du jeudi 22 au vendredi 23 juin 2023 a eu lieu, à
Paris, le Sommet pour un nouveau pacte financier mondial. Il était question de « mettre à
plat » (Duclos, 2023) l’ordre économique mondial et lancer une réforme des institutions
financières, le FMI et la Banque mondiale (BM) en tête. Cet objectif part d’un ressentiment
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du « Sud global » envers l’Occident, et l’urgence de restaurer la confiance entre les deux
hémisphères, les causes profondes provenant des époques coloniale et tutélaire. D’autres sont
plus récentes, à savoir la baisse de prestige de l’Ouest due à la crise des Subprimes de 2008,
les opérations militaires en Afghanistan, en Irak, en Afrique ou encore le sentiment de
renfermement de l’Occident durant la crise du Covid-19 (ibid.). Entre autres, la relativisation
du pouvoir de cet hémisphère, face à la montée en puissance de pays émergents, a amplifié
ces facteurs. Dès lors, pour Sylvie Matelly, directeure adjointe de l’Institut de relations
internationales et stratégiques (IRIS), « l’objectif (du sommet de Paris) peut aussi être de
ramener dans le camp des pays fréquentables un certain nombre de pays du Sud, notamment
africains, qui sont assez séduits par une forme de dissidence et par des gestes de la Russie ou
la Chine sur certains aspects » (Ackermann, 2023). Prônant un « multilatéralisme efficace »,
le chef d’État français Emmanuel Macron, soucieux de créer un « choc d’investissement »
(Bouissou et Ricard, op. cit.) pour les pays en manque de moyens, n’a eu de cesse d’inviter les
Occidentaux à respecter leurs divers engagements à l’heure où les fora internationaux
classiques, comme l’ONU et le G20, sont paralysés par la guerre russo-ukrainienne, et de
montrer l’impact du rôle de la France sur l’espace mondial. Toutefois, le monde change et les
bouleversements géopolitiques révèlent sur quel équilibre pourrait reposer demain la gestion
des affaires du monde. L’Afrique n’échappe pas aux secousses qui se succèdent et fait savoir
comment il faudra désormais la considérer dans le jeu planétaire qui se met progressivement
en place (Clément-Bollée, 2023).
Les relations entre la France et l’Afrique connaissent un coup de décélération depuis
quelques années. Régulièrement, les autorités françaises parlent, pour ce qui est de leur
politique africaine, de diplomatie d’influence, de soft power et de l’importance qu’il faut y
attacher. Au début de son premier quinquennat, Emmanuel Macron, dans un discours à
l’université de Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, en novembre 2017, présenta une
vision nouvelle des relations de la France avec l’Afrique : elle serait dégagée d’un héritage
colonial qu’il n’avait pas connu personnellement et traiterait sur un pied d’égalité les pays
francophones et anglophones de l’ensemble du continent (Gaulme, 2021). Cependant, «
aucune réflexion d’ensemble n’est faite pour savoir comment la France doit se situer. Aucune
réflexion globale sur le sujet n’est faite non plus, et on se contente, au final, de conserver
l’existant » (Boniface, 2015). Et, malgré les discours diplomatiques officiels d’ancien et
actuel exécutifs français sur les relations d’égal à égal entre l’Afrique et la France, entre la
raison d’État et la France des droits de l’Homme, « la première est, bien entendu, plus grande
que la seconde » (Verschave, 2000) pour les autorités gouvernementales et politiques
françaises. Cette attitude française conduit, bien qu’on n’y fasse pas référence, à un sentiment
anti-occidental dans les 10 pays les plus prospères d’Afrique : Nigéria, Afrique du Sud,
Égypte, Algérie, Maroc, Kenya, Angola, Éthiopie, Ghana et Tanzanie. Il faut plonger aux 11e
(Côte d’Ivoire), 15e (Cameroun) et 19e rangs (Sénégal) en termes de PIB pour qu’affleure la
question du sentiment anti-français (Pouillieute, 2023). En resserrant la focale sur l’Afrique
francophone, ce sentiment anti-occidental se transforme en un sentiment anti-français qui
varie selon les régions : exacerbé au Sahel, modéré à Madagascar, économique au Sénégal,
plus politique en Côte d’Ivoire, au Cameroun et au Gabon. Pour une réinvention des relations
Afrique-France apaisées et mutuellement bénéfiques (2), il est impératif de redevenir crédible
en reconnaissant et en exorcisant le passé tumultueux (1).
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1- L’idée d’une possession et d’une orientation d’affaires africaines : élément
pathogène du sentiment anti-français
Les périodes coloniale et tutélaire, dans leurs principes et pratiques, ne furent pas une
œuvre altruiste. Elles ont fait subir aux Africains de profondes humiliations contées, racontées
et transmises de génération en génération. Toutes choses qui ont laissé des blessures, même
sur les générations qui ne l’ont pas vécue directement. Cette charge émotionnelle est
rémanente et influe le jugement ou l’appréciation des faits et gestes de la France, au point
parfois de les altérer. Tout manquement réel ou supposé à l’humilité renvoie dans ce contexte
au miroir d’un passé parfois légendé (Pahimi Padacké, 2023). Au sortir de la Seconde guerre
mondiale, la France, plus que d’autres pays ayant participé à cette guerre, se trouve affaiblie
tant sur le plan économique, militaire que stratégique. Comme durant ce conflit, où elle a fait
appel aux populations de ses territoires coloniaux et sous tutelle, elle envisage prendre appui
sur celles-ci pour redresser son économie et réaliser son rayonnement international. Pour
réaliser ce but, duquel dépend son maintien dans la catégorie d’États puissants dont la voix
compte dans le concert des nations, elle a besoin de maintenir sous son joug, à défaut de la
totalité de son empire colonial qui s’effrite, au moins les territoires d’Afrique. S’étant
construit une « idée de grandeur de la France » (Vassallo, 2006), le général de Gaulle,
conscient des faiblesses de son pays, trouva vital d’adapter le cadre de pensée stratégique
français durant la décolonisation sur « l’indépendance-coopération1 » (ibid.). À ses yeux, en
Afrique, « si nous voulons que tout reste tel que c’est, il faut que tout change » (Giuseppe
Tomasi Di Lampedusa, 2007). Afin de préserver ses intérêts géoéconomiques, la France
accorda ainsi l’indépendance à des élites africaines qui la réclamaient le moins, après avoir
éliminé politiquement et parfois militairement ceux qui l’exigeaient avec le plus
d’intransigeance (Granvaud, 2009). Dès lors, le pré carré consista en un dispositif sécuritaire
défensif où les fortifications furent remplacées par des outils de surveillance des responsables
politiques, économiques, des territoires et des populations dans l’objectif de « surveiller,
intervenir et punir toute force contraire à la préservation et à la sauvegarde du giron
stratégique français » (Bat, 2012). La Guerre froide, qui provoqua des affrontements par
procuration en Afrique entre les blocs Est et Ouest, a convaincu une majorité d’Africains que
la plupart de leurs malheurs ont des causes exogènes. Et, selon la représentation qu’ils ont
aujourd’hui des relations en cours sur l’espace mondial, ils assistent à un bis repetita placent
de cette situation avec l’« opération militaire » russe en Ukraine. En effet, l’on retrouve peu
ou prou les mêmes acteurs qu’hier avec les mêmes objectifs : rallier les pays africains à leurs
causes respectives. Pour une majorité de l’opinion africaine cette attitude, venant d’acteurs
occidentaux, irrite, dans la mesure où elle renvoie à une « incapacité » pour elle à
s’autodéterminer et revient, pour leurs autorités républicaines respectives, à trouver un «
tuteur » pour disposer d’une place de choix dans les institutions internationales. Aussi perçoit-
elle du mépris dans les sorties discursives de certaines personnalités françaises tant politiques
que scientifiques.
Le 2 mars 2023 à Libreville, le chef d’État français martela que « l’âge de la
Françafrique est révolu et la France est désormais un interlocuteur neutre » sur le continent.
Il affirma que « cet âge de la Françafrique est bien révolu et j’ai parfois le sentiment que les
mentalités n’évoluent pas au même rythme que nous quand je lis, j’entends, je vois, qu’on
prête encore à la France les institutions qu’elle n’a pas, qu’elle n’a plus… La France n’est
1
L’indépendance-coopération est un système de coopération entre États africains et la France, ayant pour but
ultime d’imposer l’influence de la France sur le continent dans les domaines politique, militaire, économique,
financier et monétaire, judiciaire, technique et culturel. Elle permet de conserver une influence majeure sur ses
anciennes colonies et territoires sous tutelle.
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pas une assurance vie au règlement des problèmes politiques des différents pays » africains
(Pahimi Padacké, op. cit.). Le président français use d’un discours diplomatique qui s’inscrit
dans une « diplomatie de la loterie » et de « tactique de deux discours en poche »
(Boisbouvier, 2015). Ses propos s’interposent dans une conception de langage figé, constitué
de formules associées au discours politique, quoique magnifiant la nécessité du respect des
principes et des normes démocratiques. Tout est articulé dans le but de séduire l’opinion
courante par la sincérité des mots savamment choisis, avec un message qui, bien que précis et
sensible dans le principe, ne se substituent à son sens. Il en résulte une distorsion entre actes et
paroles, suivant les contextes, les enjeux et les intérêts stratégiques des acteurs. Ses propos
mettent en exergue la nécessité de « ménager le chou et la chèvre dans la même pièce », c’est-
à-dire joindre discours diplomatique et positionnement géostratégique français en Afrique,
tout discours diplomatique, tant d’hommes d’État que de leurs plénipotentiaires revenant à «
mentir pour le bien de son pays » (Pearsall Smith, 1907). Le résultat est un discours
diplomatique instrumental usant des nuances et des ambiguïtés du langage, en fonction des
contextes, des enjeux et des acteurs.
Ces précédents propos du chef d’État français sont en contradiction avec ceux
avancés en 2022. En effet, durant sa visite officielle du 25 au 26 juillet 2022 au Cameroun,
destinée à « marquer la continuité et la constance de l’engagement du président de la
République dans la démarche de renouvellement de la relation avec le continent africain »,
selon l’Élysée, son séjour sur cette terre africaine a plutôt fourni la démonstration inverse,
notamment lorsqu’il a dénoncé l’ « hypocrisie » des pays africains qui refusent de « qualifier
l’agression de Moscou contre l’Ukraine ». Une accusation qui traduirait un mépris envers ses
pairs d’Afrique, tout en faisant réapparaître l’idée d’une « France donneuse d’ordres et de
leçons » dans l’opinion africaine (Mbembe, 2023). Partant de l’héritage d’un passé colonial et
tutélaire, cette attitude favorise l’entretien d’un ressentiment vis-à-vis de la France, qui paie le
prix de l’aveuglement devant une Afrique longtemps considérée uniquement comme un
espace géostratégique, avec une population de plus d’un milliard trois cents millions
d’individus, essentiellement jeune et qui questionne. Parallèlement, l’apparition d’Emmanuel
Macron, au moment de l’annonce le 24 décembre 2021 à Abidjan de la suppression du FCFA
par le chef d’État ivoirien Alassane Ouattara, a amplifié les suspicions qui enflent autour de
cette monnaie. Cette présence rappela celle d’avril 2021, à N’Djamena, durant les obsèques
de l’ancien président tchadien Idriss Déby Itno. Elle fut vécue, tant sur le sol tchadien comme
ailleurs sur le continent, comme l’adoubement de son fils Mahamat Idriss Déby. Emmanuel
Macron déclara que : « la France ne laissera jamais personne menacer la stabilité ni
l’intégrité du Tchad » (Pouillieute, op. cit.). Ces propos renvoient à une « prime à la stabilité
politique plutôt qu’au progrès démocratique » (Glaser, 2022) accordée au fils de l’ancien
dirigeant décédé.
Entre autres, la France multiplie des maladresses qui distendent encore le fil. Après la
mort de 13 soldats français dans un accident d’hélicoptère en 2019 au Mali, les chefs d’État
du G5 Sahel furent « convoqués » à un sommet à Pau pour « clarifier » leur position vis-à-vis
de la présence militaire française. 13 pertes en vies humaines alors que des États de cette
région ont perdu, dans un silence de la communauté internationale, des dizaines voire des
centaines de soldats dans cette lutte, attitude frustrante pour l’opinion africaine. L’annonce de
la restitution de biens culturels africains spoliés pendant les périodes coloniale et tutélaire,
bien qu’appréciable, reste un geste fort limité face aux attentes africaines inassouvies sur le
terrain politique et des valeurs (démocratie, droits humains et développement). Aussi, lors du
Sommet « Afrique-France » de Montpellier en octobre 2021, les autorités françaises
apprécièrent que les sociétés civiles africaines puissent dialoguer entre elles, ce en présence
du président français (Pouillieute, op. cit.). Il se remarque aussi des « erreurs » émanant
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d’analyses opérées par certains chercheurs/experts, qui trompent les opinions française et
internationale soit par inadvertance, soit volontairement. Pour illustration, selon Serge
Michailof, chercheur associé à l’IRIS, à la Fondation pour les études et recherches sur le
développement international (FERDI) et ancien directeur des opérations de l’Agence
française de développement (AFD) : « un certain Evgueni Prigojine (Wagner) a pris ses
quartiers au cœur centrafricain de notre pré carré. Cerise sur le gâteau, le Mali et le Burkina,
ces deux pays où nos ONG ont exercé en toute liberté, nous ont tout bonnement expulsés.
Oubliés en passant les 58 jeunes Français qui ont récemment sacrifié leur vie dans un combat
impossible, alors que les diasporas de ces deux pays vivent par centaine de milliers dans nos
banlieues » (Michailof, 2023). Ces propos sont similaires à ceux d’Albert Le Bail, ancien
député français qui, jaugeant l’importance du Cameroun dans les enjeux géopolitiques et
géostratégiques durant la Guerre froide, affirma que « le Cameroun a été conquis par le sang
de nos soldats et de nos alliés anglais, la lutte, qui dura dix-sept mois, fut rendue très dure
par les conditions atmosphériques et les difficultés de parcours dans les forêts vierges (…).
Le Cameroun est à nous » (Dubois, 2005). Ils rappellent le concept de « mise en valeur »,
idéologie sur laquelle s’est appuyée la colonisation/tutelle en Afrique. Pour ce qui est de
l’empire colonial français, l’exploitation coloniale se structurait sur ce postulat : « non
seulement, les colonies ne doivent rien coûter, mais encore les populations colonisées doivent
supporter leur propre développement, tout en soutenant celui de la métropole » (Mvomo Ela,
2011). En plus d’exprimer la sous-valorisation de leur représentation cognitive, du désintérêt
sur leurs propositions structurelles des rapports internationaux, l’on peut conclure qu’il est
judicieux, pour certains chercheurs/experts français, de façonner, autant que faire se peut, les
opinions nationale et internationale dans l’objectif de présenter une image angélique de la
France, ce qui contribue à préserver ses intérêts stratégiques sur le continent. Dès lors, la
manipulation de l’information devient le revers d’un potentiel progrès démocratique et
l’expert s’exprime non pas en fonction de ce qu’il croit être vrai, mais de ce qu’il croit être
bénéfique pour lui-même et pour le pouvoir politique (Boniface, op. cit.).
Certes, le recours aux chercheurs/experts n’est pas toujours gage d’éclairage honnête
du public, d’une volonté désintéressée d’informer et de faire comprendre. L’expert peut être
tenté de moduler son avis pour ne pas froisser des susceptibilités qui pourraient s’avérer
néfastes pour l’avenir. Il y a souvent la tentation de ne pas heurter le pouvoir en place, les
sponsors actuels ou potentiels, les éventuels clients ou les amis. Devant arbitrer entre le
respect dû au public et des stimulants moraux ou matériels, le choix est pour certains vite
opéré (Boniface, 2007). Ainsi, pour aller dans le sens de Charles Pasqua, pour qui la
démocratie s’arrête là où la raison d’État commence (Nay, 2004), certains chercheurs/experts
français instrumentalisent, quand il le faut, le savoir pour emmener une certaine opinion à
accepter l’idée selon laquelle la présence française serait le moindre mal dans le processus de
développement de l’Afrique.
11
2023). « Flattée » car, depuis que Valéry Giscard d’Estaing la qualifia de « puissance
moyenne », son déploiement s’amenuise en Afrique occidentale et centrale, bien qu’elle reste
perçue comme une « grande puissance ». Parallèlement, elle est « vexée » puisque la «
clientèle africaine » à l’ONU (25 % des États-membres) n’obtempère plus. Lors du vote du 7
avril 2022 sur la suspension de la Russie du Conseil des droits de l’Homme, elle était affligée
de ce que son positionnement n’ait pas été suivi par le Maroc, la Tunisie, l’Algérie, le Gabon,
le Cameroun, le Mali et le Togo. L’adoption d’une nouvelle stratégie s’impose donc à elle, et
celle-ci doit ménager les Africains et respecter leurs valeurs.
Pour restaurer la confiance, tout doit commencer par une reprise d’un dialogue
politique d’envergure. Seul le dialogue politique permettra de comprendre les contraintes qui
pèsent sur les équipes gouvernementales en place. La France doit proposer aux États africains
un partenariat stratégique centré sur l’échange « sécurité-développement ». Une nouvelle
approche des défis sécuritaires de l’Afrique implique un changement d’attitude. Les
responsables africains ne devraient être sermonnés, mais écoutés. Il faut refaire de la
politique, pays par pays, en rappelant que leur stabilité constitue un enjeu économique et
géopolitique considérable. Les atouts partagés des uns et des autres rendront l’option réaliste
si elle est déclinée sur un mode équilibré où chacun s’y retrouve. Néanmoins, un impératif
s’impose avant : comprendre et intégrer la dynamique actuelle de l’Afrique. Les réalités
africaines sont à intégrer dans les stratégies étrangères. La première est la pluralité de
l’Afrique : il y a les Afriques, il n’y a pas d’Afrique. 54 pays différents, avec des
convergences, mais aussi des spécificités à comprendre. Ensuite, l’Afrique est un continent
mondialisé : les Africains suivent et connaissent davantage les autres, que les autres l’Afrique.
Cela mérite d’être intégré par tout acteur étranger. La démographie et l’urbanisation forment
une réalité africaine à prendre en compte. Les villes, les jeunes, leurs questions d’emploi, leur
mal-être et leurs revendications sont le cœur battant du continent. La concurrence entre les
puissances, mais également une apparition progressive d’autres acteurs globaux, en particulier
sur les questions sécuritaires, constitue une réalité africaine à intégrer. Pour illustration, c’est
en partie grâce aux drones turcs que le gouvernement fédéral éthiopien a pu inverser le
rapport de force face aux rebelles tigréens. Des pays comme le Brésil ou l’Iran rejoindront
l’Inde, la Chine, la Russie comme compétiteurs des Occidentaux (Mara, 2023).
Les Français doivent intégrer que depuis la fin de la Guerre froide, la mondialisation
a fait son chemin, et la jeunesse africaine, notamment, fait savoir que les temps ont changé.
L’Afrique exerce sa souveraineté de façon effective : partenaires, modes de gouvernance,
monnaie, système sécuritaire. Les Africains gèrent désormais l’Afrique, cela signifie leurs
décisions, pour leurs solutions, à leurs conditions. Cependant, ils savent que le défi de
l’émergence est difficile à gagner sans aide. Aussi la France doit comprendre que les portes lui
restent ouvertes, à condition d’accompagner des solutions africaines. Proposer ces partenariats
ne peut s’imaginer sans un repositionnement rapide dans une Afrique où sa crédibilité est
entamée. Ils permettront de regagner des parts d’influence, restaurer la confiance, renouer
avec les opinions africaines et contribueront à rétablir une image positive. La conception
d’une structure étatique française, capable d’agir pour des projets sollicités par les partenaires
africains, sur des thématiques conséquentes, d’envergure nationale et régionale, aux effets
visibles et aux retombées immédiates en termes de paix sociale et de stabilité, est une
nécessité. Un outil de coopération d’État doit être monté autour de quatre capacités :
conception de projets, mobilisation de moyens humains et financiers, coordination d’acteurs,
mise en œuvre dans un esprit nouveau de coopération (Clément-Bollée, op. cit.).
La proximité entre acteurs français et les populations africaines constitue un gage de
succès de ce nouveau partenariat. Le secteur privé est à mettre en avant, notamment sur les
questions d’infrastructures ou d’industrialisation. Les partenariats public-privé doivent
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davantage prendre en compte les États étrangers et africains (donc Publics avec « s ») dans
leur mise en œuvre pour faire le lien entre les bénéficiaires et les financeurs, et mieux porter la
pertinence des projets. Les entreprises et les institutions françaises doivent se tourner
davantage vers l’Afrique, mais avec des idées nouvelles autour de la mise en valeur du
potentiel africain, mieux associer les Africains dans le management et dans la propriété des
investissements, s’installer pour le long terme, parier sur l’Afrique et ses perspectives et se
focaliser sur les affaires, la productivité, l’innovation, la création de valeur. Les médias
doivent jouer le rôle majeur de rapprochement des peuples. Il faut les soutenir dans leurs
stratégies de développement à l’international et leurs initiatives de déploiement dans les
langues locales. L’influence préservée ou accrue reste liée aux médias qui la véhiculent. La
culture, les évènements socioculturels, les artistes et créateurs, les industries liées à ces
secteurs, participent tous d’une plus forte intégration franco-africaine ou euro-africaine. Il faut
travailler dans cette direction, le faire dans la durée et avec des moyens conséquents.
L’éducation, notamment les possibilités offertes aux étudiants à fort potentiel, de poursuivre
des études en France offrent une perspective durable de rapprochement et de collaboration. À
ce titre, il convient de reprendre le dispositif « boursier d’excellence » que la France avait
avec le Mali depuis 20 ans et qui a été interrompu en 2022. Il faut l’étendre à d’autres pays.
Cela s’inscrit dans les idées développées précédemment et contribue à multiplier les ponts sur
la Méditerranée qui seront sans doute porteurs d’espoir pour le futur (Mara, op. cit.).
La guerre économique, expression d’une réaffirmation des puissances en ce XXIe
siècle, est un mode de domination qui évite de recourir à l’usage de la puissance militaire pour
imposer une suprématie durable. Il ne s’agit plus de soumettre l’autre par la force, mais de le
rendre dépendant par la technologie, l’économie et la culture. L’Afrique est un tremplin
économique pour la France dans le commerce mondial, avec 1 100 groupes et 2 109 filiales
d’entreprises françaises présentent sur le continent. Le continent représente 5,3 % du
commerce extérieur français et le stock d’investissements français se positionne à la troisième
place après le Royaume-Uni et les États-Unis. Malheureusement, les échanges avec les pays
de la zone franc se sont détériorés et s’établissent aujourd’hui à un niveau de 0,6 %. La part
de marché relative de la France sur le continent est passée de 15 % à 7,5 % entre 2000 et 2020
; et les entreprises françaises représentent à peine 10 % de l’économie camerounaise alors
qu’elles couvraient 40 % de son économie voilà une trentaine d’années (Noah Edzimbi,
2022). Consciente de l’importance stratégique que revêtent les partenaires africains pour sa
survie économique, la France n’est pas disposée à tolérer les empiétements des autres
puissances sur son ancien pré carré. D’où l’objectif d’Emmanuel Macron de restreindre les
jeux d’alliance et de partenariats aléatoires et incertains des Africains avec d’acteurs acteurs et
pays émergents. Le conflit en cours entre la Russie et l’Ukraine n’échappe pas à cette logique,
dans la mesure où la Russie a signé une vingtaine d’accords militaires avec des pays africains,
ce depuis 2014, le dernier en date étant celui signé le 12 avril 2022 avec le Cameroun (ibid.).
La France renforcera sa présence en Afrique, tout en affirmant sa stratégie de maitrise de son
ancien pré carré mis à mal par les assauts géopolitiques et géoéconomiques d’autres
puissances.
Partant de ce contexte, les États d’Afrique doivent dorénavant faire preuve de
maturité stratégique. Ce sursaut débute par de nécessaires restructurations de leur
représentation du monde. Pour ce faire, ils doivent en premier faire preuve d’ingénierie
cognitive afin de pouvoir « gagner la guerre avant la guerre », c’est-à-dire avoir un désir de
puissance. Ce désir doit s’inscrit dans la durée et doit être conduit sur le mode de
l’anticipation et non de la réaction. Ensuite, l’appropriation des savoirs et des technologies
scientifiques étrangers, pour le renforcement du patrimoine culturel, scientifique et
technologique de l’État est un impératif pour plus de compétitivité. Les États africains
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peuvent s’inspirer des pays asiatiques comme le Japon, la Corée du Sud ou encore la Chine.
Les populations de ces pays se sont impliquées dans une dynamique de collecte de
l’information au service de la patrie à reconstruire. Des flots importants de touristes,
d’étudiants et de stagiaires ont parcouru des laboratoires de recherche dans l’informatique et
d’autres domaines scientifiques à l’étranger, notamment la Silicon Valley aux États-Unis, pour
une captation des savoirs et de la technologie ; avec des résultats probants puisque les grandes
marques industrielles de ces pays (Samsung, LG Electronics, LG Display, Daewoo, Toyota,
PlayStation, Huawei et ZTE) sont présentes dans la majorité des foyers et ménages africains
(ordinateurs, tablettes, téléviseurs, Smartphones, fours à micro-ondes, robots, électroménager,
consoles de jeux). La place de la Recherche-Développement (R&D) est vitale pour consolider
l’ensemble du tissu industriel et rattraper le retard technique et technologique. Dans cette
logique, le satellite Kényan Taifa-1 (Nation-1 en Swahili), conçu et développé par des
chercheurs Kényans, et lancé avec la collaboration de SpaceX le 17 avril 2023, est à féliciter
et à encourager. De même que le premier centre de contrôle de satellites angolais inauguré en
octobre 2022. Les États d’Afrique doivent mobiliser leurs sources endogènes, pour créer de
nouvelles chaînes de valeur et accélérer le développement, en s’appuyant sur les transferts de
fonds de la diaspora. La Banque mondiale estime en effet que les envois de fonds de la
diaspora africaine étaient élevés à environ 40 milliards de dollars en 2012 et atteindront 200
milliards au cours de la décennie 2020. Dans un pays comme le Sénégal, ces transferts
dépassent de loin l’Aide publique au développement (APD) venue des partenaires extérieurs,
tout comme les ressources fiscales prélevées par les administrations douanières sur les
importations (Noah Edzimbi, 2022).
Enfin, l’établissement d’une ossature juridique, pour la protection dudit patrimoine,
est nécessaire. Dans cet aspect, il est judicieux de favoriser la constitution d’essaims cognitifs
qui, par le système éducatif, permettront de développer l’esprit critique et entrepreneurial des
concitoyens. La compétition internationale fait désormais une large place au droit et certains
acteurs étatiques en usent pour appuyer leurs manœuvres stratégiques délégitimer celles de
l’adversaire. Pour illustration, les technologies de pointe constituent l’un des terrains de jeu de
la rivalité sino-américaine, et les évolutions y sont si rapides que les rapports de forces ne sont
jamais figés. Aussi l’un comme l’autre cherche à anticiper et à prendre un avantage
conséquent, particulièrement dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA). Les pressions
exercées par Washington sur ses partenaires et alliés européens, pour exiger qu’ils interdisent
la 5G, portent cette question à un niveau que les innovations technologiques n’avaient plus
atteint depuis la Guerre froide, particulièrement sur les technologies nucléaires ou dans le
domaine spatial. Avec le plan « Made in China 2025 », Pékin recherche une indépendance
technologique dans un premier temps et la domination à terme (Courmont, 2020). Le marché
des électrodes cathodiques, éléments essentiels dans la fabrication de batteries de véhicules
électriques, est aujourd’hui dominé par la Ronbay Technology, une entreprise chinoise. Ces
électrodes réduisent les coûts des matériaux et augmentent la densité énergétique. L’Inflation
reduction act (IRA), dont le but est de distribuer 370 milliards de dollars de subventions pour
stimuler la production nationale de technologies propres et réduire la dépendance économique
des États-Unis à l’égard de la Chine, a de ce fait été votée en en 2022 par les États-Unis
(Edward White, 2023). Par ailleurs, la loi de lutte contre la corruption, le Foreign corrupt
practices act (FCPA), impacte l’existence économique et stratégique d’entreprises extra-
américaines. En effet, quand on s’intéresse aux amendes infligées par Département de justice
américaine (DoJ), on s’aperçoit qu’elles pèsent à 64 % sur des entreprises européennes depuis
2008. Pour sa part, et ce dans le domaine maritime, Pékin interprète subjectivement le droit de
la mer de 1984 pour préserver ses intérêts en mer de Chine du Sud tout en interdisant l’accès
de la zone à d’autres puissances. Le renforcement et la création d’organisations destinées à la
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lutte contre l’extraterritorialité au niveau national, régional africains permettraient de faire
face aux organismes de ces pays tiers, et autres, investis du sujet tels que l’Office américain
de contrôle des avoirs étrangers (OFAC) ou le Département de contrôle des exportations de
l’État chinois (SECAD).
Conclusion
Rebâtir les relations entre l’Afrique et la France suppose en premier que chacun de
ces acteurs balaie devant sa porte et établit un bilan de ses erreurs passées. Pour la jeunesse
africaine d’aujourd’hui, la France est qualifiée d’usual suspect. Le problème n’est pas
uniquement l’héritage du passé colonial et tutélaire. La colère des populations africaines s’est
construite au gré du temps des arrangements entre dirigeants français et africains, centrés sur
la protection des intérêts personnels mutuels. L’un des aspects d’exaspération est la « sur-
visibilité » et la « tutelle » exprimée par le FCFA, les bases militaires, les soldats français qui
circulent partout sans prévenir qui que ce soit, le rôle de gendarme de la France. L’Afrique
des gouvernants n’est pas toujours celle des peuples. Il est judicieux de mettre fin à ces
attitudes.
La fin de la Françafrique doit signifier la fin des arrangements et des compromissions
avec certaines autorités africaines pour renouer avec les peuples par la construction
d’institutions fortes. Comme le dit un proverbe africain, « il revient à celui qui a attaché
l’hyène de la détacher ». Soutien aux processus démocratiques sincères et transparents, aux
respects des droits et libertés, sont des passages obligés d’une fin de la Françafrique attendue
par tous. Un dilemme d’une part, car les gouvernants que la Françafrique a consolidés ne sont
pas prêts à renoncer aux privilèges acquis, et un choix difficile d’autre part entre les dirigeants
et les peuples africains, entre le passé, le présent et l’avenir. La Françafrique a fini par
canaliser les ressources publiques africaines au seul maintien le plus longtemps possible des
hommes forts à la tête des États africains, avec pour principal dessein la protection des
intérêts réciproquement personnels. Les services de base : école, santé demeurent des quêtes
inassouvies des populations qui accusent leurs dirigeants et leurs soutiens. La fin de la
Françafrique doit signifier l’aide à l’industrialisation de l’économie africaine pour favoriser la
création d’emplois. Une jeunesse désœuvrée dans un continent qui continue d’être un espace
libre-service de matières premières pour les puissances extérieures, quelles qu’elles soient, est
une bombe qu’il faut désamorcer. Même si aujourd’hui, la France profite moins que d’autres
puissances, c’est elle que l’Afrique condamne par le legs d’un passé commun. La fin de la
Françafrique ne doit pas signifier un divorce, mais plutôt une refondation sur la base des
erreurs corrigées, pour une meilleure ouverture sur l’avenir, celui des peuples. L’Afrique et
les Africains y gagneront, la France et les Français aussi. Tels peuvent être les fondements
d’une nouvelle ère dans les relations franco-africaines, dans le respect mutuel et dans l’intérêt
réciproque bien compris.
En conclusion, il est nécessaire de traiter ce ressentiment anti-français qui émerge sur
le continent. Faire le « dos rond » ne règle rien, provoquer un reset (redémarrage) n’est pas
davantage faisable et s’engager plus massivement paraît hors de portée. Reste une solution :
demeurer soi-même et s’affirmer pour ce que l’on est, dans son modèle comme dans ses
valeurs, en travaillant inlassablement à reconstituer un potentiel d’attractivité. À partir de là,
les gens montent dans le train ou restent sur le quai, mais au moins le train peut-il avancer.
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