Revue des Sciences Religieuses
Robert Devreesse, Introduction à l'étude des manuscrits grecs,
1954
Cyrille Vogel
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Vogel Cyrille. Robert Devreesse, Introduction à l'étude des manuscrits grecs, 1954. In: Revue des Sciences Religieuses, tome
29, fascicule 3, 1955. pp. 284-285;
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COMPTES RENDUS
Robert
Nationale,
Devreesse,
Paris, Introduction
1954, grand in-8°,
à l'étude
VTII-347
des manuscrits
pp. et 18 planches.
grecs,
L'ouvrage que présente au public M. Devreesse est le fruit d'une vie
entière consacrée aux manuscrits grecs. Dans les limites d'un compte rendu,
il est impossible d'en détailler les richesses, même d'une manière
à l'usage seul, le lecteur, qu'il soit paléographe ou historien,
s'apercevra que chaque ligne et chaque note de cet « usuel » est la réponse
à une question précise qu'il sera amené un jour ou l'autre à se poser.
Dans une première partie, l'auteur traite des matériaux de l'écriture,
de récriture elle-même, des copistes, des livres et des destinées des
anciennes suivant les divisions classiques des manuels de
Il se distingue cependant d'un Montfaucon, d'un Gardhausen ou
d'un Wattenbach par l'accumulation étonnante de traits concrets,
précises tirées de plus d'un millier de manuscrits et papyrus. Pour
la seconde partie, consacrée aux «collections spéciales», l'auteur n'a pas
eu de modèle. Par «collections spéciales» il faut entendre des recueils
d'ouvrages d'auteurs divers, groupés par similitude d'objet et transmis
nous par la tradition manuscrite: la Bible grecque et le Nouveau
Testament d'abord, ensuite les chaînes et florilèges dogmatiques, les livres
liturgiques, le droit (concile et lois impériales). Les collections profanes
sont ingénieusement réparties suivant les cycles de l'enseignement, pris
dans un sens assez large, le Trivium (grammaire, rhétorique et histoire,
philosophie) et le Quadrivtum (sciences, astronomie et chronologie,
musique) ; enfin les collections d'alchimie, d'astrologie, de méde-
COMPTES RENDUS 285
cine et des sciences militaires. Dans chacune de ces sections est établie
une bibliographie d'ensemble avec indication des manuscrits principaux et
des éditions, c.-à-d. une bibliographie des sources. Ainsi, pour prendre un
exemple, le lecteur trouvera sous la rubrique Droit, une liste des sources
du Droit canonique ancien, des collections systématiques, des nomo-
canons, des recueils de droit civil après Justinien, des recueils de droit
ecclésiastique postérieurs aux sept conciles et les Natttiae episcopatuum.
Sous la rubrique Livres liturgiques on lira le répertoire complet des livres
de chœur, des euchologes, etc. Rarement on rencontre des indications aussi
précises sur des sujets aussi divers. Dans l'Appendice sont inventoriés les
manuscrits datés, depuis l'année 512 (environ) jusqu'à l'année 1593.
Il y a d'épais ouvrages où l'on ne trouve jamais le renseignement
désiré ; le livre de M. Devreesse n'est pas de ceux-là. L'historien à la
recherche d'une indication sur les sources autant que le spécialiste des
manuscrits dispose avec lui d'un guide exceptionnellement sûr et informé.
C. Vogel.
J. Dobrovsky, Fragmentum Pragense Euangehi S. Marci Vulgo Auto-
graphi, kvydani pnpravil Bohumil RYBA; dans Ceskoslovenska Akademie
Ved. Sekce jazykoveda e literatura, Spisy a projevy J. Dôbrovského, t. V ;
Prague, Elditions de l'Acadfimie Tcljécolslovaque, 1953; grand in-8° de
149 p. et XXXIII pi.
Le codex latin Fero-Juliensis (/), qui reproduit les quatre évangiles,
est l'un des témoins les meilleurs de la Vulgate de saint Jérôme; c'est à
ce titre, d'ailleurs, qu'il a été rangé naguère parmi les vingt-neuf
fondamentaux utilisés par J. Wordswoeth et H.-J. White pour leur
édition critique de la version hiéronymienne du Nouveau Testament (cf.
Novum Testamentum Domini Nostri Jesu Christi Latine Secundum Edi-
tionem Sancti Hieronymt. Pars Prior: Quattuor Evangelia, Oxford, 1889-
1898, p. XII). Actuellement conservé en trois fragments dont le plus
UMtth., Le. et Jo.) se trouve à la Bibliothèque Municipale de Cividale
dei Priuli et dont les deux autres (Me., I, 1-XH, 20 et Me, XII, 21-XVI, 20)
sont déposés, l'un, à la Bibliothèque Saint Marc de Venise et, le deuxième,
au siège du Chapitre métropolitain de Prague, il remonte, en effet, au
vii« sinon au vi' siècle déjà et faisait primitivement partie du trésor de
l'ancienne église patriarcale d'Aquilée.
Le texte de Venise étant à peu près illisible sans les techniques actuelles
de la photographie à la lumière infrarouge, seuls les manuscrits de Prague
et de Cividale ont fait l'objet de publications critiques jusqu'à présent. Dès
1749, le savant oratorien romain G. Bianchini éditait le fragment
Mtth. Lc.-Jo. avec trois autres codices également anciens et en notait les
diverses leçons valables pour la restitution du texte hiéronymien (cf.
EvangeUarium Quadruplex Latinae Versionis Antiquae seu Veteris Italicae,
Rome, t. II, pp. 473 ss.) : son ouvrage, sans parallèle, est de nos jours
encore l'un des instruments de travail indispensables aux professionnels
de l'histoire et de la critique de la Vulgate. Quelque trente années plus
tard, en 1778, un jeune clerc érudit, J. Dobbovsky, publiait à l'âge de vingt-
