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Pratique de La Gestion Des Stocks

Ce document traite de la gestion des stocks dans les entreprises. Il présente les principes de base de la gestion des stocks, notamment la classification des articles, le calcul des quantités à commander et des délais de commande. Il décrit également les outils manuels pour la gestion des stocks comme les fiches d'inventaire et d'approvisionnement.

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Pratique de La Gestion Des Stocks

Ce document traite de la gestion des stocks dans les entreprises. Il présente les principes de base de la gestion des stocks, notamment la classification des articles, le calcul des quantités à commander et des délais de commande. Il décrit également les outils manuels pour la gestion des stocks comme les fiches d'inventaire et d'approvisionnement.

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LA PRATIOUE

-
DE LA GESTION
DES STOCKS
Pierre Zermati

Preface de
Pierre Gisserot

Dunod
Pierre Zermati

Ingenieur de l'Ecole Nationale Superleure d'Electricite et de Meca·


nique, Pierre Zermati est entre a Electrictte et Gaz d' Algerie ou
I'essentiel de sa carriere a ete consacre aux approvisionnements
(nomenclature, gestion des stocks, achats) et a diverses missions
d' organ isation.
Entre en 1962 a E.D.F.-G.D.F. et integre dans l'equlpe en cours de
formation chargee d'etudier et de mettre en place I'informatique dans
les approvisionnements de la Direction et de la Distribution, il est
devenu Ie directeur de cette equlpe et a ensuite ete nornme Chef de
Division au Service Central des Marches d'E.D.F.

© BORDAS, Paris, 1990


ISBN 2-04-019606-4
ISSN 0242-3812
Ouatrieme edition

• Toute representationou reproduction, integrale ou partielle, farte sans Ie consentement


de I'auteur, ou de ses ayants-droit, ou ayants-cause, est illicite (loi du 11 mars 1957,
alinea I" de I'article 40). Cette representation ou reproduction, par quelque precede
que ce soit, constituerait una contrstacon sanctionnee par las articles 425 et suivants
du Code penal. La loi du 11 mars 1957 n'autorise, aux termes des alineas 2 et 3 de
I'article 41, que les copies ou reproductions strictement reservees a I'usage prive du
copiste et non destlnees a une utilisation collective d'une part, et, d'autre part, que
les analyseset les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration.•

II
PREFACE
a 10 1 re edition

Dans Ie secteur prive comme dans Ie secteur public, Ies entreprises


et beaucoup d'organismes divers disposent souvent de stocks impor-
tants et ont pris conscience de l'interet tout particulier d'une gestion
rationnelle dans ce domaine.
Dans le secteur public, de nombreux services ont cherche a amelio-
rer cette gestion grace a une codification appropriee des materiels et
des articles divers qu'ils avaient a stocker. Vne telle action permet de
lutter contre des doubles emplois et des gaspillages et est justifiee par
la conjoncture de penurie que nous connaissons. Dans cette optique,
en instituant par le decret n° 75-274 du 21 avril 1975 la Commission
interministerielle de codification des materiels, le Gouvernement recher-
che l'instauration progressive d'une codification unifiee des articles de
ravitaillement de nature a permettre une gestion sur le plan national.
L'ouvrage de Pierre ZERMATI presente le grand avantage de don-
ner une information claire et operationnelle dans un domaine complexe.
La presentation est simple et concrete. De nombreux exemples vien-
nent etayer les developpements plus generaux. Les notions essentielles
sont regroupees dans un interessant petit lexique des le debut du livre.
L' articulation generale du plan est logique et permet une progression
graduee dans la difficulte. Dans son introduction, l'auteur confie que
le but de I'ouvrage est de « lever le voile, de montrer en termes simples

III
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

qu'une saine gestion des stocks peut et doit etre realisee, dans toutes
les entreprises, quelle qu'en soit la taille, moyennant des methodes aisees
a mettre en oeuvre, d'un cofit derisoire et generatrices de profits par-
fois insoupconnes ». Ce pari parait avoir ete gagne avec brio. En effet,
l'enjeu de la gestion des stocks est precise avec une simplicite qui ne
conduit aucunement au simplisme. Les methodes de gestion font ensuite
l'objet d'une description complete et tres vivante avec une juste appre-
ciation des demarches utiles et possibles a effectuer.
Puis Pierre ZERMA TI recense les outils de gestion disponibles et
analyse l'aspect comptable du probleme avec rigueur et efficacite. On
doit enfin noter l'interet particulier des developpements sur les avan-
tages de l'ordinateur au service de la gestion des stocks. Ce petit livre
s'avere etre en definitive un raccourci brillant, simple et complet en
meme temps, qui peut etre d'une reelle utilite pour les gestionnaires
comme pour les etudiants et les «honnetes gens» soucieux d'une culture
generale dans ce domaine.

Pierre GISSEROT,
Secretaire General de la
Commission centrale des marches,
Inspecteur des Finances

IV
AVANT·PROPOS
de 10 quotrieme edition

D 'evolution du contenu de cet ouvrage, au fil de ses editions


successives, a suivi, pour I'essentiel, les progres de I'informatique :
ordinateurs de plus en plus performants mais de moins en moins cou-
teux, moyens de saisie de I'information de plus en plus simples et
fiables, transmission des informations de plus en plus aisee et rapide.

En effet, cet ouvrage se voulant pratique, it etait inutile d'y exposer


des techniques permettant d'atteindre un grand degre de finesse dans
l'estimation du risque lie aux aleas des demandes et des livraisons tant
que l'on ne disposait pas d'un outil rapide et econornique pour memo-
riser et traiter les tres nombreuses donnees necessaires.
Parallelement, l'etude de divers cas particuliers a ete introduite pour
repondre aux attentes de lecteurs qui eprouvaient quelque difficulte
a adapter les methodologies generales aux specificites de leurs entre-
prises ou aux contraintes liees a certains produits, cette adaptation
devant etre ensuite obligatoirement transcrite dans les logiciels utili-
ses, faute de quoi les pires deboires peuvent se produire dans l'emploi
de l'informatique.
Par ailleurs, Ie «zero stock» ne pouvait pas ne pas etre evoque en
cette fin de millenaire tant ila ete mis a la mode et trop presente comme
une fin en soi; mais il n'est en fait que Ie resultat asymptotique d'un

v
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

ensemble de dispositions organisationnelles de la production: rigou-


reuse programmation des fabrications et de la maintenance de l'outil
de production, respect de la normalisation, choix judicieux dans la stan-
dardisation interne, amelioration de la qualite des produits tant ache-
tes que fabriques, capacite des fournisseurs a respecter leurs delais et
a adapter rapidement leur production aux evolutions de la demande,
securite et rapidite des transports, bonne qualification du personnel
a tous les echelons, decentralisation autorisant des decisions permet-
tant les actions immediates pour faire face aux multiples aleas de toute
activite humaine et industrielle.
Bien entendu, les directives du nouveau plan comptable general ont
ete prises en compte dans cette nouvelle edition.
Enfin, dans un nouveau chapitre, trois etudes de cas assez simples
ont ete exposees dans un but pedagogique a l'intention aussi bien
des professeurs et des etudiants que des praticiens qui souhaiteraient
confronter leur demarche habituelle aux resultats auxquels aboutissent
les methodes exposees dans cet ouvrage.

VI
TABLE I

DES I

I
L
MATIERES
~ __~ . .. ~ . _I

PREFACE DE PIERREGISSEROT III

AVANT .PROPOS V

INTRODUCTION 1

D LESSTOCKS
Qu'est-ce qu'un stock? Definitions 5
Importance des approvisionnements et des stocks 11
Utilite et inconvenients des stocks 13
Cofit des stocks 16
Stock moyen - Courbe en dents de scie 20
Appreciation de la qualite de la gestion du stock 25
Necessite d'une saine gestion du stock 27

II RENOUVELLEMENT ECONOMIQUE DES STOCKS


Repartition des articles suivant la methode ABC 29
Peri ode econornique de commande 32

VII
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

Classement des articles d'apres leurs valeurs de consom-


mation annuelle . 37
Cas particuliers . 42
Construction du calendrier d'approvisionnement . 51
Quantite a commander . 56
Reapprovisionnement a dates fixes . 56
Niveau a donner au stock de protection . 65
Surveillance du niveau du stock . 77
Stock critique . 77
Methode du reapprovisionnement au point de commande 80
Reapprovisionnement des magasins secondaires . 86
Cas des produits economiquement disponibles dans Ie
commerce local . 94
Reapprovisionnement du stock des concessionnaires .. 95
Cas des matieres premieres, composants et marchandises
de base . 96
Zero stock? . 99

II OUTILS DE LA GESTION MANUELLE DES STOCKS


La nomenclature des articles stockes 101
Fiches de easier, fiches de stock, fiches de reservation 105
Fiches d'approvisionnement, fiches navettes 108

II COMPTABILITE DES STOCKS


Pourquoi comptabiliser les articles en stock? 114
Valorisation des stocks et de leurs mouvements 118
L'inventaire permanent 123
L'inventaire par comptage 124
Tenue des livres comptables - Archivage 126

II APPORTS DE L'ORDINATEUR DANS LA GESTION


DES STOCKS
Rappel des fonctions de base de l'ordinateur 127
Gestion des stocks et ordinateur 128
Sous-produit de la gestion des stocks en ordinateur 131

VIII
Table des matieres

Exigences de l'ordinateur 135


Bilan de l'emploi de l'ordinateur 137
Choix d'un logiciel 143

II LESMAGASINS
Implantation du magasin 150
Pare de stockage 151
Agencement des magasins 151
Manutentions 153
Les taches administratives au magasin . . . . . . . . . . . . . .. 153

IICRITERES0' APPRECIATION DE LA QUALITE


DE LA GESTION DES STOCKS
Criteres propres au niveau et a la conservation des stocks 157
Taux de rotation - Couverture 157
Evolution des stocks 161
Nombre et valeur des articles a epuiser et a eliminer .. 161
Nombre d'erreurs 162
Nombre de ruptures de stock 162
Frais de possession du stock 162
Rapport des frais de possession du stock a la valeur des
consommations 163
Criteres propres au renouvellement des stocks 163
Frais moyens de passation d'une commande 163
Rapport des frais de passation de commande au montant
des achats 164
Rapport des frais globaux d'approvisionnement au mon-
tant des achats 164
Nombre de commandes hors calendrier . . . . . . . . . . . . .. 165
Vers un critere global couvrant le reapprovisionnement du
stock. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 165

II NOTES COMPLEMENTAl RES


Calcul de la periode econornique de commande 171
Valeurs simples de la periode economique de commande 172

IX
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

Calcul des seuils de periodicite 175


Prevision de la demande et stock de protection lorsque la
demande presente une tendance 176
Prevision de la demande et stock de protection lorsque
l'activite est saisonniere 182
Estimation du risque de rupture de stock en cas de retard
de livraison 187
Stock critique et risque de rupture de stock. . . . . . . . .. 192
Prix unitaire variant selon la quantite livree. Calcul complet 203

II PROBLEMES DE GESTION DES STOCKS


Problerne n° 1. Comparaison du reapprovisionnement a
dates fixes et du reapprovisionnement au point de com-
mande 213
Probleme n° 2. Frais d'acquisition et frais de possession 230
Probleme n° 3. Calendrier d'approvisionnement et quan-
tite economique de commande 245

CONCLUSION 257
BIBLIOGRAPHIE 259

x
INTRODUCTION

IJ i d'immenses progres ont ete realises dans les techniques de


fabrication, arrivant a diminuer les prix de revient de fa~on specta-
culaire, certaines fonctions dans I'entreprise continuent parfois a
vivre a un rythme voisin de celui qu' elles connaissaient avant I' ave-
nement de I' ere industrielle.

On peut cependant noter une evolution rapide des methodes appli-


quees par les services de vente; et les vocables «promotion des ven-
tes », «marketing» sont rneme passes dans le lang age courant. De leur
cote, les comptables, heritiers d'une longue tradition, ont senti que la
seule comptabilite de patrimoine etait devenue insuffisante; ils s'effor-
cent de mettre au point des techniques modernes propres it fournir aux
responsables des entreprises les renseignements qui facilitent les prises
de decision.
Quant aux approvisionnements, leur importance dans la vie de l'entre-
prise commence it etre sinon nettement percue du moins subodoree par
les chefs d'entreprises, et meme par le grand public. Cette prise de
conscience, fruit des efforts de quelques specialistes, est toute recente ;
et s' il reste encore it la developper et it la concretiser, c' est peut -etre

1
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

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2
Introduction

qu'une information etendue sur cette fonction n'a pas ete assez large-
ment diffusee.
La gestion des stocks, evoquee de plus en plus frequemment dans
la grande presse quotidienne, fait partie des approvisionnements au
meme titre que les achats et Ie magasinage. Et le public s'interroge sur
cette «gestion des stocks », sentant confusernent qu'il y a la un pro-
bleme a resoudre, mais deroute parce que l'on parle aussi bien du stock
de confitures de la grand-mere que des stocks d'armes nucleaires, Et
pour lui, la gestion des stocks reste entouree d'un halo de mystere,
II n'y a pas de rnystere,
Le but de cet ouvrage est de lever Ie voile, de montrer, en termes
simples, qu'une saine gestion des stocks peut et doit etre realisee dans
toutes les entreprises, quelle qu'en soit la taille, moyennant des methodes
aisees a mettre en ceuvre, d'un cout derisoire, et generatrices de pro-
fits parfois insoupconnes.
Mais la gestion des stocks ne constitue pas une cellule isolee dans
l'entreprise. La figure 1 montre qu'elle a des liaisons etroites avec
d'autres fonctions, tant au sein des approvisionnements que dans
I'entreprise entiere.
Aussi ce petit livre, destine a tous ceux qui recherchent des infor-
mations sur la gestion des stocks (chefs d'entreprises, responsables des
ventes, des fabrications, approvisionneurs, comptables, informaticiens,
organisateurs, etudiants et professeurs, et, pourquoi pas journalistes
et simples curieux), tente-t-il de la definir non seulement au travers de
ses techniques propres mais aussi en analysant ses relations avec d'autres
fonctions dans l'entreprise. C'est ainsi que l'on mesurera, au passage,
l'importance, du point de vue des approvisionnements, de la qualite
de la programmation des ventes et de l'ordonnancement des travaux
sources de previsions de besoin; et l'on verra aussi les liens qui exis-
tent entre la gestion des stocks et la comptabilite.
L'informatique, enfin, se repand, s'impose partout a un rythme acce-
lere, Mais it faut savoir ce que l'on en peut attendre afin de la maitri-
ser pour en tirer profit. C'est pourquoi un chapitre est consacre aux
apports de l'ordinateur en matiere de gestion des stocks et d'approvi-
sionnements.

3
1. LES STOCKS

QU'EST -CE QU'UN STOCK?


DEFINITIONS

Avant toute analyse de ce concept et des problemes qu'elle souleve,


on peut simplement dire qu'un stock est une provision de produits en
instance de consommation. Pourquoi, quand, comment, ou constituer
un stock? Autant de questions qui immediatement viennent a l'esprit.
Autant de reponses attendues, qui seront donnees dans les pages qui
suivent.
Ce qu'il faut, c'est bien reflechir pour preciser ces questions, pour
bien poser le probleme. «Un probleme bien pose est a moitie resolu »
disent les mathernaticiens. L'ambition de ce livre est de bien poser le
probleme puis, faisant confiance aux mathernatiques, de passer a I'etude
des resultats obtenus en sautant, sciemment, les developpements mathe-
matiques qui permettent de Ies obtenir. La premiere des choses a faire
est de fixer Ies definitions.
La definition simple du stock donnee au debut de ce chapitre contient
deux mots importants «produits» et «consommation » qu'il convient
de preciser.

5
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

Produits
SOUSce vocable, on comprend :
Les marchandises : produits achetes pour etre revendus en l'etat.
Les matieres premieres: produits qui servent de base it la fabrica-
tion; elles se retrouvent dans les produits fabriques,
Les matieres consommables : produits qui concourent directement
ou indirectement it la fabrication; ils peuvent, comme la boulonnerie,
se retrouver dans les produits fabriques ou, comme l'huile de coupe,
ne pas s'y retrouver. Le petit outillage, les fournitures de bureau entrent
dans cette categorie.
A noter que, dans l'industrie, matieres premieres et matieres consom-
mables peuvent etre des produits tres elabores constituant des sous-
ensembles, achetes ou fabriques par l'entreprise, destines it etre assem-
bles, apres un usinage eventuel, pour constituer Ie produit fabrique
destine it la vente.
Les produits finis: produits fabriques, prets it la vente.
Les emballages.
Les dechets, enfin, qui proviennent de la fabrication (copeaux de
bois, d'acier. ..) ou de la recuperation de demolition (ferrailles, vieux
plomb ... ).
Cette definition des produits ne presume en rien de la matiere dont
Ie stock est comptabilise (voir chapitre 4 - Cornptabilite des stocks).
C'est ainsi que, dans de nombreuses entreprises industrielles, les gros-
ses pieces de rechange destinees au depannage eventuel des machines
sont enregistrees en classe 2 (immobilisations), de maniere it les amor-
tir en meme temps que la machine it laquelle elles sont destinees. Si
l'on ne precede pas ainsi, lorsque la machine est desaffectee, demon-
tee et vendue - generalement it la ferraille - les pieces de rechange,
qui ne peuvent que suivre Ie sort de la machine, auront toujours it
l'inventaire leur valeur d'origine, souvent tres elevee ; au moment de
la vente it la ferraille, il en resultera une perte en comptabilite.
De meme, de nombreuses matieres consommables de faible valeur
sont affectees des l'achat it un compte de prix de revient (c'est souvent
Ie cas des fournitures de bureau); il n'en existe pas moins, physique-
ment, un stock.
Et, dans la gestion des stocks, ce dont on se preoccupe c'est le stock
physique, ce qui ne veut pas dire que l'on doive se desinteresser de
l'aspect comptable.

6
Les stocks

Consommation
Pour un gestionnaire de stock, un produit est «consomme» des qu'il
est sorti du stock.
Du point de vue du comrnercant, un produit sera considere comme
consomme des qu'il sera vendu tandis que pour l'utilisateur final, il
ne sera consomme que lorsqu'il aura ete utilise. C'est ainsi que si I'on
prend Ie cas de l'huile d'arachide, Ie moment ou elle sera consideree
comme consommee, aux diverses etapes de son circuit vers l'utilisa-
teur final, est Ie suivant :

Etape du circuit Moment de « consommation »

Fabricant Sortie du stock pour vente au grossiste.


Grossiste Sortie du stock pour vente:
- au detaillant,
- acheteur en gros (hepital, par exemple).
Magasin de l'hcpitat a
Sortie du stock destination de la cuisine
Chef de cuisine Emploi pour la confection des repas
Rationnaire Repas

Articles en stock
Le mot «article» designera tout element constitutif du stock d'une
entreprise. Deux articles sont distincts s'ils ne sont pas strictement inter-
changeables du point de vue de l'utilisateur.

Unite de comptage
C'est l'unite avec laquelle est comptee la quantite en stock: piece,
paire, dizaine, douzaine, grosse, kilogramme, litre, metre, metre carre,
metre cube, etc.

Unite d'emballage
C'est la quantite contenue dans l'emballage normal du fournisseur :
fflt de 50 I, carton de 48 pieces, sac de 20 kg, etc.

Unite d'achat
C'est la plus petite quantite entiere que l'on puisse acheter aupres
du fournisseur : 100 kg de ciment en sacs de 20 kg, 100 kg de tuyau
de plomb en couronnes de 6 m, 1 t de profile acier en I en longueurs
de 10 m, etc.

7
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

Unite de facturation
C'est la quantite correspondant au prix unitaire de facturation par
Ie fournisseur : x F/lOO kg d'huile de graissage en ffrts de 50 I, y F/km
de cable sur tourets de 250 m, Z Fila grosse de lames de scies en paquets
de 12.

Mouvement de stock
Un stock est vivant, son niveau varie frequemment ; il augmente par
Ie jeu des entrees (livraisons de fournisseurs, retours sur trop-sorti,
entree sur recuperation apres demolition, rendu sur pret, emprunt,
retour apres reparation, boni d'inventaire ... ), et des sorties (remise a
un service, vente, perte, mali d'inventaire, casse, pret, vol, destruc-
tion suite a incendie, inondation ... ).

Commande
A titre de simplification, ce mot designera indifferemment :
- une commande individuelle pas see apres consultation des four-
nisseurs, negociation, signature du bon de commande,
- un ordre de livraison emis dans Ie cadre d'un march¬ de !! longue
duree,
- une livraison prevue sur une commande a livraisons echelonnees.
Dans tous les cas, il y a contrat entre le fournisseur et l'acheteur,
Ie contrat etant legalernent parfait des qu'il y a accord des deux par-
ties «sur la chose et sur Ie prix»; on peut considerer que, generale-
ment, la date de mise a disposition fait partie des specifications qui
designent la « chose ». Dans Ie commerce et l'industrie, la commande
est, dans la plupart des cas, materialisee soit par un contrat synallag-
matique, signe par I'acheteur et par Ie fournisseur, soit par l'ensemble
du bon de commande signe de I'acheteur ei de l'accuse de reception
signe du fournisseur et mentionnant son accord sur toutes les clauses
du bon de commande.

Gestion des stocks


Gerer un stock, c'est faire en sorte qu'il soit constamment apte a
repondre aux demandes des clients, des utilisateurs des articles stockes.
Bien gere, un stock doit satisfaire, dans des conditions economiques,
a cette exigence.
Dans cet ouvrage, lorsque les mots « gestion des stocks» seront
employes, il s'agira, bien sur, d'une bonne gestion des stocks.

8
Les stocks

Diverses categories d'articles en stock


Les articles en stock peuvent etre classes en diverses categories liees
a la nature de Ieurconsornmation. C'est ainsi que l'on est conduit a
distinguer :
1 - Les articles de consommation courante, relativement reguliere
et continue, merne si elle est saisonniere.
Sont des articles de consommation courante :
- les marchandises dont Ie stock est constamment renouvele ; les
commercants les appellent souvent « articles suivis » ;
- les matieres premieres (y compris les compos ants) dont Ie stock
est toujours reconstitue en vue d'une fabrication relativement regu-
liere et continue;
- les matieres consommables d'utilisation courante, par opposition
aux produits dont l'achat vise a satisfaire un besoin ponctuel et qui,
done, n'ont pas a etre conserves en magasin ni a etre enregistres dans
un compte de stock;
- les produits finis et les emballages correspondants lorsque l'entre-
prise produit pour Ie stock, par opposition a la production sur devis.
(Les eventuels produits intermediaires suivent Ie sort des produits finis
correspondants.) ;
- les pieces de rechange d'usure, destinees a remplacer, sur un appa-
rei! ou dans une installation, des pieces qui s'usent en service normal.
2 - Les pieces de rechange de securite, destinees a remplacer, sur
une machine ou dans une installation donnee, des pieces qui risquent
de casser et done a parer aux consequences d'incidents a caract ere alea-
toire; la presence dans Ie stock de ces pieces se justifie par Ie souci
d'assurer au mieux la continuite ou la securite de l'exploitation en eli-
minant du delai de depannage ou de reparation Ie delai d'approvision-
nement de la piece necessaire,
3 - Articles en transit, approvisionnes en vue de l'execution de tra-
vaux bien determines et non renouvelables, et qui ne doivent sejour-
ner que tres peu de temps en magasin (en general, il s'agit de travaux
destines a creer de nouveaux investissements).
4 - Articles declasses parce que techniquement depasses ou parce
que demodes.
5 - Dechets de fabrication ou de demolition.
On peut, d'ailleurs, etre conduit a distinguer d'autres categories tel-
les que:
6 - Stock de recuperation constitue d'articles provenant de depose

9
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

ou de demolition et en attente d'une remise en etat permettant leur


reemploi, Bien entendu, si un article provenant d'une demolition n'a
pas besoin de remise en etat, il entre immediatement dans l'une des
categories definies precedemment.
7 - Stock de guerre qui peut comprendre des articles classes dans
une des categories precedentes aussi bien que des articles speciaux prevus
pour l'etat de guerre, tels que masques a. gaz, cartes d'alimentation, etc.
8 - Stock strateglque constitue soit pour parer aux consequences
d'une rupture des approvisionnements liee a. des evenements politiques
(guerre, embargo, greve de longue duree par exemple), soit pour regu-
ler les cours des produits achetes ou pour se proteger de flambees des
cours resultant d'evenements politiques, economiques ou financiers.
Il est bien evident que les articles des categories 4, 5 et 6 doivent
etre elimines Ie plus rapidement possible. C'est le seul mode de ges-
tion possible. La gestion du stock d'articles constituant Ie stock de guerre
(categoric 7) ne depend que de la politi que suivie en la matiere par
l'entreprise et des moyens dont elle dispose.
C'est a. la gestion du stock d'articles d'utilisation courante qu'est
consacre cet ouvrage. Cette categoric de stock est souvent la plus impor-
tante dans les entreprises, au moins du point de vue des valeurs de
consommation. En effet, si certaines pieces de securite devaient avoir
des consommations importantes, c'est que leur utilisation deviendrait
courante et elles devraient etre traitees comme les articles de la catego-
rie precedente.

Cas des pieces de rechange de securite


La gestion du stock d'une piece de rechange de securite fait interve-
nir, en premier chef, la probabilite du besoin, c'est-a-dire le risque que
la piece qu'elle est destinee a. remplacer vienne a. casser; cette probabi-
lite est d'autant plus difficile a. definir que Ie besoin est rare et que,
par suite de l'evolution des techniques nouvelles mettant en oeuvre de
nouveaux materiels et des technologies de fabrication, les statistiques
issues d'un historique de plusieurs annees n'ont qu'une valeur tres
relative.
En realite, mettre en stock une piece de rechange de securite c'est
contracter une assurance destinee a. couvrir Ie cofit d'arret de la machine
ou de l'installation a. laquelle elle est destinee, pendant une duree egale
a. son delai d'approvisionnement; la prime d'assurance comporte deux
parties: une prime initiale egale au prix de la piece (cette prime sera

10
Les stocks

recuperee si la piece est utilisee) et une prime annuelle egale au cofit


annuel de possession de Ia piece.
II ne s'agit done plus d'un probleme de gestion de stock mais d'un
probleme d'assurance destine a couvrir Ie coflt d'un sinistre (arret de
Ia machine ou de l'installation pendant Ie delai d'approvisionnement
de Ia piece de rechange) consecutif a Ia realisation d'un risque (rup-
ture de Ia piece correspondante dans Ia machine ou I'installation). Ce
sont alors Ies techniques des assurances qu'il faut faire jouer et non
plus Ies methodes de gestion des stocks.
Cependant, si Ie responsable des stocks peut estimer Ia probabilite
de besoin d'une piece de rechange de securite donnee et Ie cout de l'arret
de Ia machine ou installation en panne pendant Ie delai d'approvision-
nement de la piece, Ia comparaison du cout de possession de Ia piece
et du cofit du risque de panne permet de gerer Ie stock suivant un cal-
cul analogue a celui qui est expose au paragraphe « Principes de calcul
du stock de protection », p. 65 cons acre a Ia determination du stock
de protection d'un article d'utilisation courante,
Dans certains cas, tels que celui de Ia construction aeronautique, Ie
constructeur fixe un programme de changement des pieces et compo-
sants en fonction de I'utilisation de I'appareil ou de I'installation (cette
utilisation etant mesuree en heures, en kilometres parcourus, en cycles
de fonctionnement, etc.).
A noter que Ies pieces de rechange, qu'elles soient d'usure ou de se-
curite, sont, chez Ie constructeur, des pieces detachees, c'est-a-dire des
pieces fabriquees et vendues separement des appareils ou installations
auxquels elles sont destinees. Si ces appareils ou installations sont rela-
tivement nombreux, Ie constructeur peut traiter ces pieces detachees
cornme des articles d'utilisation courante.

IMPORTANCE DES APPROVISIONNEMENTS


ET DES STOCKS

II n'est pas rare que Ie montant annuel des achats atteigne 50 070 du
chiffre d'affaires de I'entreprise. Suivant Ies branches d'activites, il peut
meme atteindre un pour cent age de 75 0J0. Si I'on considere une entre-
prise ou ce pourcentage est de 50 0J0, une diminution du volume des
commandes de 2 0J0 seulement, liee a une saine gestion des stocks,

11
...

LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

conduit a une economie egale a 1 070 du chiffre d'affaires; elle est du


merne ordre de grandeur que les benefices distribues qu'elle permet-
trait, theoriquement, de doubler.
Quant aux sommes investies dans les stocks, elles sont souvent d'envi-
ron 20 % du chiffre d'affaires et atteignent parfois un pourcentage
de 100 %. Si dans une entreprise ce pourcentage est de 30 %, une dimi-
nution du niveau des stocks, liee egalement a une saine gestion des
stocks, libere une tresorerie egale a 10 % du chiffre d'affaires et entraine
une diminution des charges financieres egale a 1 % de ce chiffre d'affai-
res; l'economie realisee est, la encore, egale au volume des benefices
distribues,
Les economies que 1'0n peut retirer de bons approvisionnements sont
donc appreciables. Mais, a l'oppose, des stocks plethoriques peuvent
conduire a la catastrophe et les Arnericains l'ont bien ressenti lors de
la grande crise de 1929; ils ont d'ailleurs ete les premiers, apres ces
evenements, a prendre reellement conscience de I'importance des appro-
visionnements.
Les achats font done, generalement, 50 % du chiffre d'affaires de
l'entreprise. Mais le personnel affecte aux approvisionnements ne repre-
sente que 2 % des effectifs totaux! La valeur ajoutee, dans l'entre-
prise, mobilise 98 % des effectifs. La disproportion est flagrante.
Prenons une entreprise faisant 5 MF d'achats/an. L'affectation d'une
personne qualifiee de plus aux approvisionnements devrait permettre
d'economiser un minimum de 2 % sur ce chiffre grace a une meilleure
connaissance du marche, a une verification plus poussee des factures,
a une amelioration de la gestion des stocks. L'economie finale nette
serait de 1 % du montant des achats, soit 0,5 % du chiffre d'affaires.
Evidemment, le raisonnement ne peut pas etre pousse a la limite.
Ce qu'il faut retenir, c'est qu'une petite depense pour ameliorer les
approvisionnements a une rentabilite tres superieure a 1.

12
Les stocks

UTILITE ET INCONVENIENTS
DES STOCKS

• u tilite du stock

En quoi un stock est-il utile?


II sert d'abord it parer it Ia penurie. C'est dans ce but que Ie pha-
raon avait constitue des stocks de ble pendant Ies annees d'abondance
pour pallier l'insuffisance des recoltes pendant Ies annees suivantes.
C'est aussi dans ce but que Ies menageres, it I'approche d'une crise ou
d'une menace de guerre, se precipitent chez I'epicier pour acheter de
grandes quantites d'huile et de sucre.
Des stocks peuvent etre aussi constitues dans un but speculatif ; on
achete it bas prix pour revendre it Ia hausse. C'est ce que font Ies spe-
culateurs it Ia Bourse. Dans Ie rneme esprit, des organismes nationaux
ou meme internationaux font des stocks pour maintenir Ie prix de cer-
tains produits it un niveau it peu pres constant; c'est ainsi que, si Ie
cours du cuivre augmente trop, Ies organismes stockeurs en Iancent
sur Ie marche tandis que, s'il diminue trop, ils en achetent pour Ie rare-
fier et faire remonter Ie cours. II fut un temps, en France, ou Ies acca-
pareurs etaient, d'ailleurs, guillotines.
Un stock permet aussi d'assurer une consommation reguliere d'un
produit bien que sa production soit irreguliere. C'est Ie cas du Yin :
Ie stock de Yinconstitue apres Ies vendanges est consomme tout au long
de l'annee ; notons que Ie gouvernement stocke aussi Ie Yin d'une part
pour pallier Ia penurie en cas de recolte insuffisante et d'autre part
pour en regulariser Ies cours.
En achetant par grande quantite, on beneficie en general d'une reduc-
tion du prix unitaire ; on constitue alors un stock pour profiter de cet
avantage. C'est ce que font certaines menageres qui achetent Ie Iait
condense par caisse de 50 boites it 1 F Ia boite alors qu'achetee au detail
Ia boite coute 1,20 F.
Faute de pouvoir transporter pratiquement certains produits en petites
quantites, on est conduit it faire effectuer des livraisons par wagons
complets, par pleins camions, par bateaux entiers ce qui entraine Ia
constitution d'un stock. On en deduit que, Iorsque Ie produit en ques-
tion est un fluide livrable sans interruption par canalisation, il n'y a
pas lieu de constituer de stock; c'est ce qui se passe pratiquement pour

13
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

le gaz naturel (mis a part les points de stockage au stade de la pro-


duction).
L'existence d'un stock se justifie aussi par Ie souci legitime de parer
aux aleas de consommation meme si celle-ci reste a peu pres constante.
Cette constance de la consommation est tres nette dans l'utilisation
du coke dans les acieries : un haut fourneau en consommera 1 000 t
par jour par exemple et on fera livrer tous les jours un train de coke
de ce tonnage; en fait, la consommation enregistree varier a entre 800 t
et 1 200 t. Le stock de coke absorbera ce qui n'est pas consomme dans
une journee et le tiendra a disposition le jour oil la consommation sera
plus forte.
Le stock sert egalement a se prernunir contre les aleas de livraison ;
reprenons l'exemple de I'acierie, Un haut fourneau ne doit jamais etre
arrete car il se deteriore en se refroidissant par Ie jeu des dilatations
et Ie cofit de la remise en etat apres un arret s'eleve a des millions. Or,
l'approvisionnement en coke risque d'etre interrompu pendant quel-
ques jours a cause d'une panne a la cokerie, d'une greve des chemins
de fer, du gel des canaux. On constitue done un stock qui permette
de fonctionner quelques jours, au ralenti si necessaire, pour parer a
ces aleas,
Un stock permet de parer rapidement aux consequences facheuses
d'accidents possibles qui peuvent se produire a n'importe quel moment;
chaque famille possede une reserve d'alcool, d'ether, de coton, de mer-
curochrome, tout en esperant n'avoir jamais a s'en servir. Dans les
usines, ce stock comprend les pieces de securite qui serviront peut-etre
un jour a depanner une machine si l'une des pieces venait a casser.
On stocke si la production devient superieure a la consommation
(c'est ce qui s'est passe lors de la crise de 1929 aux Etats-Unis).
Lorsqu'un produit n'est pas disponible immediaternent, Ie stock per-
met d'en disposer des que le besoin s'en fait sentir et d'eviter ainsi
l'attente parfois longue de la livraison (c'est, a la limite, le cas des stocks
de guerre).
Enfin, l'existence d'un stock evite Ie derangement du a des achats
ou des livraisons trop frequentes ; c' est ainsi que la menagere ne va
au rnarche que deux fois par semaine, qu'elle achete plusieurs boites
d'allumettes en merne temps.
Voici done en quoi un stock est utile; nous remarquons que, quel
que soit Ie but recherche, il existe une difference entre le rythme des
livraisons et celui des utilisations. Nous pouvons ainsi nous resumer

14
Les stocks

en disant que Ie stock sert de regulateur entre des livraisons et des uti-
lisations qui se font suivant des rythmes differents. Mais, deja, on peut
dire que tout stock depassant Ie strict necessaire pour jouer ce role de
regulateur serait inutile, et merne source de frais depenses en pure perte.

• Inconvenients du stock
Apres avoir examine en quoi un stock est utile, il faut etudier quels
en sont les inconvenients.
Le premier qui vient a l'esprit tient au caract ere perissable de cer-
tains produits; ilne viendrait a l'idee d'aucun boulanger de constituer
un stock de pain. Mais de nombreux produits ne se conservent pas ou
peu ou mal. Le ciment s'evente au bout de quelques jours; les articles
en caoutchouc ne se conservent pendant quelques mois qu'a la condi-
tion d'etre maintenus a temperature constante et a l'abri de l'humidite.
Un deuxieme inconvenient tient a la presence d'invendus, qui ont
immobilise une part plus ou moins grande de la tresorerie, sans aucun
profit. La vente « au rabais » de ces articles ne permet guere que la
recuperation d'une partie de la tresorerie, et, de toute facon, elle se
traduit par une perte enregistree en comptabilite. Cependant, elle est
la meilleure solution; et conserver en stock les invendus ne ferait que
continuer a geler de la tresorerie et fausserait le bilan. Enfin, ils encom-
brent Ies magasins, accaparent en pure perte Ie temps des magasiniers
qui en font I'inventaire; en un mot, ils pesent sur Ies stocks.
La rupture est, dans cette enumeration, Ie quatrieme inconvenient
des stocks. Pour un commercant, la rupture entraine un manque a la
vente; si elle se produit souvent, elle lui fera perdre sa clientele. Dans
une usine, c'est toute la fabrication qui risque de se trouver arretee,
N'oublions pas non plus qu'un stock doit etre garde (protection
contre le vol), protege des intemperies, de l'incendie, des rongeurs, des
inondations.
Voici done les inconvenients que presentent les stocks; si nous les
comparons a leur utilite, nous nous rendons compte que, rnalgre les
inconvenients, un stock est utile et rend des services. Malheureusement
tout se paie, y compris les services rendus par les stocks, et nous allons
voir qu'ils cofitent chef.

15
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

COOT DES STOCKS

Les stocks supportent trois sortes de frais. Les frais de passation de


commande (parfois appeles frais d'acquisition) tiennent a la constitu-
tion et au renouvellement du stock et viennent s'ajouter au prix d'achat
des articles. Les frais de possession du stock, inherents a l'existence
meme d'un stock, vont majorer les prix a la sortie du magasin. Les
frais de rupture de stock engendres par Ie fait que Ie stock ne permet
plus de satisfaire la demande. Pour arriver a une bonne gestion des
stocks, c'est Ie total de ces trois categories de frais qu'il faut minimiser.

• Frais de passation de commande


Ils comprennent tous les frais engages pour faire des achats :
- salaires, majores des charges sociales, des agents des services
d'approvisionnements charges de l'etude du marche, de la negociation,
de la redaction des bons de commande, de la surveillance du respect
des delais et de la relance eventuelle des fournisseurs, des controles qua-
litatif et quantitatif ala livraison 1, de la verification et de l'ordonnan-
cement des factures, de la gestion des stocks;
- salaires, majores des charges sociales, des agents des services
comptables charges de l'enregistrement et du paiement des factures,
de l'enregistrement, en comptabilite matieres, des entrees en stock;
- frais accessoires de fonctionnement de ces services : loyer des
bureaux, chauffage, eclairage, fournitures de bureau, frais postaux,
etc. ;
- frais de deplacement des agents;
- frais de reception et d'essais des articles achetes (il s'agit des frais
de controle de la qualite) ;
- frais d'informatique lies a la gestion des commandes et au traite-
ment des entrees en stock.
L'essentiel de ces frais est constitue par des salaires et des charges
salariales. Or, Ie pouvoir d'achat des salaries allant en croissant, au
moins a long terme, ces frais ne peuvent qu'augmenter malgre des pro-

1. Ces contr61es sont effectues au magasin receptionnaire ; les frais correspondants


atteignent environ JO OJo des frais de fonctionnement du magasin dans I'industrie et
dans Ie commerce de gros et environ 1 OJo dans Ie commerce de detail.

16
Les stocks

gres de productivite de la fonction achat, progres resultant notamment


de la normalisation des produits achetes et de l'emploi de la bureauti-
que et de l'informatique.
Pour apprecier leur importance relative, on peut les rapporter au
mont ant des achats; mais, en monnaie constante, les prix d'achat des
produits vont en diminuant, au moins a long terme, alors que les frais
d'acquisition augmentent.
C'est ainsi que ce ratio, qui s'etablissait generalement, dans les diver-
ses entreprises, autour de 1 070 vers 1960, a atteint 1 a 2 % vers 1970
et se situe suivant les entreprises entre 1,5 et 4,5 % a la fin des annees
1980.
De meme, en rapportant les frais d'acquisition au nombre annuel
de lignes de bons de commande, on trouvait generalement 5 a 30 F
vers 1960, 15 a 80 F vers 1970et on atteint 40 a 450 Fa la fin des annees
1980. On obtient ainsi une valeur moyenne des frais de passation d'une
commande d'un article.
Les valeurs moyennes ainsi obtenues ne sont, bien entendu, que des
approximations, faciles a calculer, des valeurs reelles ; par exemple,
les frais de passation de commande seront sans commune mesure selon
que l'on commandera des bougies pour l'entretien des automobiles ou
des tapis d'Orient destines a la revente.
En premiere analyse, cette notion de frais moyens de passation de
commande peut rester suffisante dans la mesure OU une estimation mon-
tre qu'il n'y a pas de trop gros ecarts entre les frais d'acquisition des
divers articles achetes, Dans le cas contraire, il convient d'estimer les
frais de passation d'une commande d'un article par familles de produit.
II convient de noter que, generalernent, les restitutions comptables
ne sont que d'un assez faible secours dans la determination des frais
d'acquisition et des frais de passation d'une commande d'un article;
on ne peut alors que les estimer. On verra au chapitre 2, paragraphe
«Influence des erreurs d'estimation» que les consequences des erreurs
d'estimation ne sont toutefois pas redhibitoires.

• Frais de possession du stock


Ces frais, inherents a l'existence meme du stock, comprennent deux
categories bien distinctes : charges financieres et frais de magasinage.
Les charges financieres pesent sur les sommes investies dans les

17
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

stocks; ce sont les interets des emprunts emis sous diverses formes pour
financer Ies achats; generalement, Ie taux de ces interets, qui etait d'envi-
ron 6 it 7 0,10 vers 1960, est passe de 14 it 15 % en 1970, a atteint 16
it 18 % au debut des annees 1980 et se situe aux environs de 10 it 14 %
it Ia fin de ces memes annees,
Les frais de magasinage sont constitues des elements principaux
suivants :
- coflt du fonctionnement des magasins : salaires, charges salaria-
les, eclairage, chauffage, force motrice, entretien des locaux, de l'equi-
pement, des engins (moins la part comptee en frais d'acquisition au
titre des frais de reception qui sont relatifs aux controles qualitatif et
quantitatif it la Iivraison) ;
- amortissement ou loyer des Iocaux;
- amortissement de l'equipement des Iocaux et des engins de manu-
tention;
- primes d' assurances;
- pertes par deterioration, evaporation, destruction par les rongeurs,
coulage, vol;
- cout des transports entre magasins;
- cofit de I'obsolescence pouvant etre tres eleve pour certains arti-
cles qui se dernodent rapidement, tels que les articles de mode ou les
articles fabriques suivant des techniques tres evolutives ;
- cofit de l'informatique et de comptabilite matieres (moins Ia part
comptee en frais d'acquisition).
Rapportes it Ia valeur moyenne du stock, ces frais ont tendance it
croitre it long terme sous la double influence de I'augmentation du pou-
voir d'achat des salaires et de la diminution reguliere de la valeur
moyenne du stock, en monnaie constante, resultant d'une reduction
en volume (consequence d'une amelioration de leur gestion) et d'une
baisse des prix d'achat. Aussi ces frais qui, au debut des annees 60,
atteignaient 3 a 10 % de la valeur moyenne des stocks, suivant les entre-
prises, s'elevaient a 5 a 15 % vers 1970 et se situent entre 10 et 25 %
dans les annees 1980.
Au total, vers 1988, c'est 25 % a 45 % de la valeur moyenne des
stocks qui, suivant les entreprises, sont depenses annuellement en frais
de possession du stock. II est important de noter que c'est a la valeur
moyenne investie dans les stocks que s'appliquent ces frais ; il faut donc
savoir calculer avec exactitude un stock moyen en quantite et en valeur
(cf. paragraphe suivant).
Cependant, les restitutions comptables ne permettent generalement

18
Les stocks

pas de calculer les frais de possession avec exactitude et on ne peut


que les estimer, l'ideal etant de les estimer par familles d'articles lors-
que cela est possible. Mais on verra au chapitre 2, paragraphe
«Influence des erreurs d'estimation» que les consequences des erreurs
d'estimation ne sont pas redhibitoires.

• Frais de rupture de stock


Ce sont les frais engendres par le fait que, it un moment donne, le
stock etant epuise, il n'est plus possible de satisfaire la demande. En
fait, il parait necessaire de preciser cette notion de rupture de stock.
D'abord, un stock peut etre nul pendant un certain temps sans que,
pour autant, il y ait it proprement parler rupture de stock; il est par
exemple normal que le stock d'antigel soit nul au printemps et en ete.
D'un autre cote, un stock non nul peut etre insuffisant pour satis-
faire integralement la demande qui se reportera sur un autre produit
(si le stock ne peut fournir que 4 des 6 m de corniere de 30 dernandes,
le travail sera fait avec de la corniere de 35 dont le stock est suffisant).
Ainsi le passage it zero du stock d'un article n'est une condition ni
necessaire, ni suffisante pour qu'il y ait rupture de stock; aussi, la detec-
tion des cas qui engendrent des frais de rupture de stock n'est-elle pas
toujours aussi aisee que cela pourrait sembler.
Reste it evaluer Ie cout d'une rupture de stock; il peut etre un man-
que it gagner, la perte d'un client, une penalite de retard de livraison,
une augmentation de prix de revient par substitution de matiere, l'achat
ou la location d'un produit de remplacement, un arret plus ou moins
long de fabrication, un chornage technique partiel, un depannage coil-
teux, etc.
II est generalement tres difficile, sinon impossible, d'evaluer de tels
couts ; mais on peut affirmer que, tout aussi generalement, ils sont tres
eleves.

• Ensemble des frais


II s'agit done de minimiser le total des frais d'acquisition, des frais
de possession du stock et des frais de rupture de stock.
Mais, si on sait assez bien definir les frais d'acquisition et les frais
de possession du stock, il faut bien reconnaitre que, tres generalement,

19
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

la cornptabilite ne permet pas de les apprehender avec precision; on


ne peut que les estimer. Quant aux frais de rupture de stocks, ils res-
tent, dans de tres nombreux cas, totalement inconnus,
En outre, la gestion du stock se faisant article par article, ce qu'iI
faudrait faire, c'est apprecier ces trois categories de frais pour chacun
des articles du stock; mais si l'on peut, dans certaines entreprises, les
apprecier par categorie d'articles, iI est impossible de le faire pour cha-
que article.
Les parametres fondamentaux de la gestion des stocks, c'est-a-dire
les frais pesant sur les stocks, etant done mal connus, il ne faudrait
pas attendre de miracle de l'emploi de modeles mathernatiques tres
sophistiques.

• Cas des produits fabriques


Lorsque l'entreprise fabrique des produits finis a partir de produits
achetes, les frais supportes par Ie stock de produits finis sont les frais
de lancement (essentiellement, cout du nettoyage et du reglage des
machines lorsque l'on passe de la fabrication d'un produit a la fabri-
cation d'un autre produit), les frais de possession du stock et les frais
de rupture du stock.
Les frais de lancement sont en general assez difficiles a connaitre
avec precision et sont alors estimes avec une certaine part d'arbitraire.

STOCK MOYEN,
COURBE EN DENTS DE SCIE

Le niveau du stock d'un article diminue d'une maniere discontinue


au rythme des sorties. La representation graphique de I'evolution du
stock entre deux livraisons successives est une courbe en escalier ; cepen-
dant, on peut, a titre de simplification, remplacer cette courbe en escalier
par une droite, Ie lissage de la courbe etant d'autant plus admissible
que l'on raisonne sur un espace de temps plus long. Dans cette hypo-
these, la diminution du stock entre deux livraisons successives est repre-
sentee par une droite et chaque livraison est representee par un segment
vertical dont la longueur est proportionnelle a la quantite Iivree, On

20
Les stocks

obtient alors une representation suivant une courbe en « dents de scie »


telle que celle de la figure 1.1.
Sur cette figure, a l'origine, Ie stock est au niveau s; il diminue pen-
dant Ie temps tl jusqu'au niveau SI pour remonter a ce moment au
Quantite
en stock S3

Stock
s moyen
sf

tl t2 t3 t4
o
Temps
Fig. 1.1

niveau SI grace a la livraison de la quantite SI SI; il reprend alors sa


decroissance jusqu'au niveau S2 atteint au moment de la livraison de
S2 S2 qui intervient au bout du temps t: apres la livraison precedente.
Ce phenornene se reproduit jusqu'au moment OU la representation gra-
phi que est arretee ; a cette date, Ie niveau du stock est sf. Le stock
moyen Sm est donne par la formule :

Sm (tl + t: + t3 + t4 + tf)
S + SI t SI + S2 t + S2 + S3 t S3 + S4 t + S4 + sf t
2 1+ 2 2 2 3+ 2 4 2 f

II est represente par une droite horizontale sur la figure 1.1 ; les sur-
faces comprises entre la courbe en dents de scie et cette droite, de part
et d'autre de cette droite, sont egales (surfaces hachurees sur la figure
1.1). Cette propriete permet de trouver rapidement, avec une bonne
approximation, Ie stock moyen a partir d'une representation graphi-
que. On voit sur la figure qu'il serait faux de prendre comme stock
moyen la moyenne du stock initial S et du stock final sf.
Cependant, il n'est pas toujours facile d'obtenir les donnees permet-
tant de construire la courbe en dents de scie; en effet, la cornptabilite
ne fournit generalement les stocks qu'a des dates determinees, en fin
de mois par exemple. On peut se contenter, pour determiner Ie stock

21
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

moyen au cours d'une annee, de prendre la moyenne des stocks en fin


de mois. Sur la figure 1.2 sont superposees la courbe en dents de scie
(trait plein) et la courbe obtenue en prenant les stocks en fin de mois
(trait discontinu), dont les valeurs sont : 3 - 2,5 - 4,2 - 3,5 - 1,8 - 3,8
- 3,2 - 5,2 - 4,4 - 2,4 - 4,9 - 4,5 - 3,5; Ie stock moyen calcule en prenant
la moyenne de ces stocks est 3,61 arrondi a 3,6 alors que le calcul a
partir de la courbe en dents de scie est 3,53 arrondi a 3,5; la difference
est tres faible et parfaitement admissible.

1· Evolution du stock moyen en fonction du nombre de


livraisons
Reprenons l'article dont la courbe en dents de scie a ete tracee sur
la figure 1.2, donnant un stock moyen de 3,5, et supposons que les
quantites fournies a chaque livraison soient diminuees de rnoitie, le
nombre de livraisons etant double, Ie total des quantites livrees et con-
somrnees dans l'annee restant Ie meme. Les courbes en dents de scie
correspondant aux deux hypotheses sont dessinees sur la figure 1.3.
On voit que le stock moyen diminue et passe de Sm = 3,5 a S'm = 2,8.
On concoit deja ainsi que la cadence des livraisons est un facteur
important qui joue sur le cout du stock.

2· Stock de protection
Imaginons un article ideal dont les consommations seraient parfai-
tement regulieres, Sa courbe en dents de scie serait celle indiquee en
trait plein sur la figure 1.4. On voit qu'une partie du stock, represen-
tee par la zone hachuree, n'est theoriquernent jamais utilisee ; c'est le
«stock de protection ». En fait, la courbe en dents de scie de l'article
reel serait celle dessinee en trait discontinu sur la meme figure, et l'on
voit que ce stock de protection sert a parer aux augmentations de la
consommation reelle par rapport a la consommation theorique
moyenne; s'il n'y avait pas de stock de protection, il y aurait des rup-
tures de stock. La partie du stock situee au-des sus du stock de protec-
tion est appelee «stock actif ».

22
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Les stocks

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23
LA PRATIQUE DE LA GESTJON DES STOCKS

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24
Les stocks

Reprenons Ia courbe en dents de scie theorique de ce meme article.


Si nous appelons V la consommation annuelle, n Ie nombre de livrai-
Quantite
en stock
stock

o Temps
Fig. 1.4

sons et H Ie stock de protection, le stock moyen est, lorsque les consom-


mations sont parfaitement regulieres :
Stock moyen = L+ H
2n

APPRECIATION DE LA QUALITE
DE LA GESTION DU STOCK

Avant d'approfondir I'etude de la gestion des stocks, il convient


d'apprecier, dans l'entreprise, Ia qualite de l'utilisation du stock.

EXEMPLE
Deux commercants vendent, entre autres, des flacons de parfum
identiques, qu'ils achetent 40 F et qu 'its revendent 60 F; its en ven-
dent tous deux 100 par mois, ce qui donne un chiffre d'affaires men-
suel de 6 000 F et un benefice brut (prix de vente moins prix d'achat)
de 2 000 F par mois, soil 24 000 F par an.
Le premier a, tout au long de l'annee, un stock moyen de
100 flacons, d'une valeur de 100 x 40 = 4000 F, sur lequel pesent
des frais de possession de..!.l. x 4 000 = 600 F; if reste, sur Ie bene-
100
fice brut, 24 000 - 600 = 23 400 F.
Le stock moyen du second est de 200 flacons, d'une valeur de

25
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

200 x 40 = 8000 F; les frais de possession du stock s'elevent a


jJ_ x 8 000 = 1 200 F et it reste sur Ie benefice brut 24 000 - 1 200
100
= 22800 F.
On vail que, toutes chases egales par ailleurs, Ie premier commer-
cant utilise mieux son stock que Ie second; on peut meme dire qu'il
I'utilise deux jois mieux puisqu'il a deux jois mains de frais.
Le premier a utilise, dans l'annee, 141200= 12 fois son stock tandis
'#-00
que Ie second ne l'a utilise que 1 200 = 6jois.
200

Le rapport de la consommation annuelle au stock moyen permet de


mesurer l'efficacite de l'utilisation du stock. Ce rapport s'appelle Ie
taux de rotation du stock.
taux de rotation = consommation annuelle
stock moyen
Ce merne ratio peut etre applique non seulement a un article deter-
mine mais a un ensemble d'articles ou au stock tout entier; dans ce
cas, il convient evidemment, d'utiliser les valeurs en francs de la consom-
mation annuelle et du stock moyen I.

EXEMPLE

Consommation Stock Prix Taux de


Article rotation
annuelle moyen unitaire

A 1 200 100 40 12
B 1 500 200 30 7,5
C 4000 800 2 5
D 100 40 50 2,5
E 2000 200 10 10
F 2500 500 20 5
Le taux de rotation de I'ensemble du stock est,'
1 200 x 40 + 1 500 x 30 + 4 000 x 2
+ 100 x 50 + 2 000 x 10 + 2500 x 20 6,87
100 x 40 + 200 x 30 + 800 x 2
+ 40 x 50 + 200 x 10 + 500 x 20

1. On peut aussi utiliser Ia notion de couverture moyenne du stock qui donne Ie


nombre de mois de consommation moyenne assuree par Ie stock moyen. Elle est egale
a ~s~to~c~k~m~oy~e~n~ ~
consommation moyenne mensuelle
On a evidemment : couverture x taux de rotation 12.

26
Les stocks

Pour une valeur donnee de la consommation annuelle, le taux de


rotation est d'autant plus eleve (ce qui est une presomption de bonne
gestion) que la valeur du stock moyen est plus faible.

NECESSITE D'UNE SAINE GESTION


DU STOCK

II apparait maintenant que, malgre ses inconvenients, un stock,


«ensemble des marchandises ou des articles accumules dans I'attente
d'une utilisation ulterieure plus ou moins proche et qui permet d'aJi-
menter les utilisateurs au fur et a mesure de leurs besoins sans leur impo-
ser les delais et les a-coups d'une fabrication ou d'une Iivraison par
des fournisseurs » 1, est utile, sinon indispensable; mais it coute cher
et il convient de bien le gerer pour l'utiliser avec la plus grande effica-
cite possible.
Bien entendu, tout stock qui serait constitue dans un but autre que
celui qui ressort strictement de sa definition ou de la recherche d'une
gestion economique ne releverait pas de la gestion des stocks. On ne
stocke pas pour stocker, comme l'avare qui accumule les pieces pour
Ie seul plaisir de les contempler, ni pour se donner une impression, sinon
une illusion, de richesse. On ne doit avoir un stock que si l'on ne peut
pas ajuster, economiquement, le flux des livraisons au flux des consom-
mations.

1. Cf. A. RAMBAUX, Gestion economique des stocks, Dunod, 1969.

27
2. RENOUVELLEMENT
ECONOMIQUE
DES STOCKS

REPARTITION DES ARTICLES


SUIVANT LA METHODE ABC

Classons les n articles en stock dans I'ordre des valeurs decroissan-


tes des consommations annuelles et cumulons, au niveau de chacun
d'eux, Ie montant de leur consommation annuelle avec les montants
des consommations annuelles des articles qui les precedent. Enfin, rap-
portons ces montants cumules au montant total des consommations
W. On obtient Ie tableau de la page suivante.
Ce mode de classement des articles ne fait que reprendre la « Distri-
bution de Pareto» 1. On constate generalement que:
- les premiers 10 0,10 d'articles font environ 75 0,10 des consomma-
tions (tranche A),
- les 25 % suivants d'articles font environ 20 % des consomma-
tions (tranche B),
- et que, en consequence, 65 % des articles ne font que 5 % du
montant total des consommations (tranche C).

1. cr. A. RAMBAUX, Op. cit.

29
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

S::S::
::::=..::::::..
'"I ~I
~~~
++8 .-

+ ++
=f =f=f
~
~:::I r----+------------------4-------------~----------------1
c:
c:
tOO
'"I ~I
c: ~~S::
o
.~
E
+ + II
E
o
:~
en + + +
c::
o ~
U ~~
Q)
"'0 + + + + +
"-
:::I
Q)
~~ ~ :~
~ ++ + +++
>
~~~ ~ ~~
+++ + + + +
=f=f=f=f =f =f=f=f

~
~~ ~
~E~O:::lu I I g
ZUt ssr-
tOO
"'0

Ol
c:
tOO I I t::::
c:::: t:::: t::::

30
Renouvellement economique des stocks

D'ailleurs, ilse trouve frequemment que nombre de ces derniers arti-


cles ont une consommation annuelle nulle et que, de ce fait, dans l'ela-
boration du tableau x, on atteint 100 010 du montant des consommations
avant d'arriver it 100 % des articles.
II est possible de transcrire les resultats du tableau precedent sur un
graphique et l'on obtient alors une courbe qui a l'allure de la courbe en
trait plein de la figure 2.1. Sur cette meme figure, la courbe en pointilles
represente la repartition des memes articles qui serait obtenue en les clas-
sant non plus dans l' ordre des valeurs decroissantes des consommations
annuelles, mais dans l'ordre des valeurs decroissantes des stocks.
Ces resultats montrent, it l'evidence, qu'il faut examiner souvent les
articles de la tranche A pour les reapprovisionner (tous les mois par
exemple), moins frequemment ceux de la tranche B (tous les trois mois
par exemple), et encore moins ceux de la tranche C (tous les six ou
douze mois), en echelonnant ces examens dans Ie temps. On voit ainsi
Valeur
en 0/0
100
95 _---
90

75 Valeur,des
consommations
Vale~de~_
c stocks

Nombre d'a ticles en%


o 10 35

Fig. 2.1

apparaitre une notion de gestion selective des stocks, en fonction de


l'importance de la valeur de consommation de chaque article. Mais
cette seule repartition des articles en trois tranches n'est pas suffisante
pour resoudre completement Ie probleme qui se pose it un gestionnaire
des stocks:
- Quand faut-il commander?
- Combien faut-il commander?

31
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

PERIODE ECONOMIQUE
DE COMMANDE

• Evolution du cofit du stock en fonction du nombre


de commandes passees dans I'annee
Reportons-nous a la courbe en dents de scie de la figure 1.1 qui met
en evidence que le stock comprend deux parties :
- le stock de protection qui ne sert qu'a eviter des ruptures de stock,
- Ie stock actif qui sert a honorer Ies demandes de produits.
Bien que Ie stock de protection et le stock actif ne soient pas totale-
ment independants, on peut, par mesure de simplification, les disso-
cier, et nous commencerons par examiner comment evolue Ie stock actif
en fonction du nombre n de commandes passees dans l'annee.
Soit V la consommation annuelle. Chaque livraison est egale a V.
Le stock actif moyen est 2~ et sa valeur est i~,u etant Ie prix uni-
n

taire de l'article. Si nous appelons z Ie taux des frais de possession du


stock de cet article, les frais de possession seront : i'u: inversement
proportionnels a n et representes par une hyperbole sur la figure 2.2.
Par contre, Ies frais de passation de commande sont proportionnels
a n et ils se montent a nf', en appelant j les frais de passation d'une
commande de l'article considere. Ils sont representes par une droite
sur la figure 2.2.
Les frais totaux qui pesent sur Ie stock actif sont
Vuz + nj
2n
La courbe representative de ces frais totaux peut etre construite point
par point comme indique sur Ia figure 2.2. On dernontre par un sim-
ple calcul de derivee 1 que cette courbe passe par un minimum (figure
par Ie point M') obtenu a I'egalite des frais de possession et des frais
de passation de commande.

1. Cf Notes cornplementaires : CaIcui de ia periode economique de commande, p. 171.

32
Renouvellement economique des stocks

FAAIS
AD= AC+AB

passation
de cornrnandes

Frais de possession

P' Nombre de
o 4 12 6 Commandes
2)
Fig. 2.2

• Formule de la periode economique de commande


A ce minimum correspond un nombre «economique » de comman-
des a passer auquel est liee une peri ode economique de commande p
,
separant I""
emission d e d eux cornman d es successives
. : p = -12.mOIS.
n
On demontre 1 que Ia periode.economique d'un article est donnee
par Ia formule

p = ~ 288J
Vuz
dans laquelleJ = frais de passation d'une commande, V = consorn-
mation annuelle, u = prix unitaire, Z = taux des frais de possession.

1. Cf, Notes cornplementaires : Calcul de la periode economique de commande, p. 171.

33
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

• Commentaires sur la formule donnant p


1· Valeurs simples a retenir pour la periode economique de
commande
II est evident que lorsqu'on applique cette formule a un article, on
tombe en general sur un nombre fractionnaire. Par exemple, avec
f = 70 F et Z = 35 0,10, si la consommation annuelle d'un article cou-
tant 1,18 F l'unite est de 9 200 unites, on trouverait que la peri ode eco-
nomique de commande est p = 2,3 mois a laquelle correspond un
nombre de commandes egal a Q (voir figure 2.2). Et ilserait tres mal
2,3
commode de passer une commande de cet article tous les 2,3 mois. Aussi
peut-on penser a adopter la periode de 2 mois ou celle de 3 mois qui
encadrent la periode economique, et auxquelles correspondent 12 = 6
2
ou 12 = 4 commandes a passer dans l'annee. Ce faisant, les frais totaux
3
ne seront plus a leur minimum MM', mais auront des valeurs repre-
sentees par NN" (4 commandes par an) et PP" (6 commandes par an).
Les frais supplementaires ainsi ajoutes au minimum theorique sont
representes par N'N" et P'P".
Or, la courbe representative des frais totaux est tres plate au voisi-
nage de son minimum M' et les frais supplementaires N'N" et P'P"
sont tres faibles par rapport au minimum theorique MM'. On demon-
tre 1 que si l'on retient comme valeurs simples de la periode de
commande:

p = 0,5 - 1 - 2 - 3 - 6 - 12 mois
auxquelles correspondent des nombres de commandes pas sees dans
I' annee : n = 24 - 12 - 6 - 4 - 2 - 1, le supplement de frais introduits ne
depasse jamais 6 % du minimum theorique obtenu par application de la
formule donnant la periode economique de commande p (voir plus haut).
On est ainsi fonde de retenir les seules valeurs simples de la periode
de commande definies ci-dessus. II convient toutefois de noter, des
maintenant, que la valeur 0,5 mois ne peut etre retenue que si le delai
d'etablissement et de signature du bon de cornman de est inferieur a

1. Cf. Notes cornplementaires : Valeurs simples de la periode economique de


commande, p. 172.

34
Renouvellement economique des stocks

un demi-mois. S'il en etait autrement, au moment ou l'on calculerait


la quantite a commander, on ne connaitrait pas encore la commande
resultant du calcul effectue une peri ode avant.

2· Valeur des frais de passation d 'une commande


Le parametre !represente les frais de passation d'une commande
de l'article considere, Dans le raisonnement qui vient d'etre fait, on
compare, en fait, le cout d'une commande supplernentaire a la dimi-
nution correspondante des frais de possession du stock. 11en resulte
que, en realite, le parametre f represente le cout d'une comman de mar-
ginale.
En toute logique, tant que la variation du nombre de bons de
commandes n'entraine pas de variation des effectifs, les frais de pas-
sation d'une commande ne devraient comprendre que des frais pro-
portionnels, tels que le cout des imprimes et fournitures de bureau,
les frais postaux. Si, par contre, un accroissement (ou une diminution)
du nombre de bons de commande entraine une variation des effectifs
d'acheteurs, dactylographes, verificateurs de factures, receptionnaires,
comptables, ilfaut en tenir compte, ainsi que de la variation concomi-
tante des frais generaux (loyer des locaux, amortissement du mobilier,
eclairage, chauffage, etc.). 11faut toutefois noter qu'il y a un mini-
mum au-dessous duquel on ne peut pas descendre.
Cependant, cette analyse des couts est delicate et peut necessiter la
mise en ceuvre de moyens d'investigation importants. De plus, la
methode de gestion selective des stocks decrite entraine generalement
une diminution du nombre de bons de commandes par rapport a des
methodes moins elaborees (telles que cellesconsistant a reapprovisionner
systematiquement tous les articles tous les trois mois ou a visiter de
temps a autre le magasin pour detecter les articles qu'il faut comman-
der) I. C'est pourquoi l'on se contente generalement de prendre,
comme frais de passation d'une commande, des frais moyens, faciles
a connaitre, et non pas des frais marginaux. Toutefois, il pourra etre
interessant d'estimer ces frais de passation de commande par grandes
categories de materiels. En outre, il conviendra de verifier une fois par
an, par exemple, que cette estimation est toujours bonne.

1. On verra que Ie calendrier donne en exemple figure 2.9 pour 1 640 articles conduit
a faire 4 900 reapprovisionnements par an; Ie reapprovisionnernent systematique tri-
mestriel de tous les articles en ferait faire 1 640 x 4 = 6 560.

35
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

3· Valeur des frais de possession du stock


Le parametre z represente les frais de possession du stock et, comme
pour les frais de passation de commande, il s'agit en realite des frais
de possession d'un stock marginal. Aussi, tant que la variation du nom-
bre de bons de commande n'entraine pas de modification des locaux
affectes au magasinage ni d'evolution des effectifs de magasiniers, les
frais de possession du stock ne devraient-ils comprendre que des frais
proportionnels tels que les charges financieres, les primes d'assuran-
ces, le cout de I'obsolescence.
La encore, I'analyse des coflts est delicate et peut etre onereuse et
c'est pourquoi, pour ce genre de frais, on se contente, generalement,
de frais moyens, faciles a connaitre.

4· Influence des erreurs d'estimation de f et z


Dans la formule donnant la periode economique de commande,

p = ~. 288 f, les parametres f et z n'interviennent que par la racine


Vuz
carree de leur rapport. Aussi les erreurs d'estimation des valeurs a attri-
buer a ces deux parametres n'auront-elles que des repercussions tres
amorties sur Ie resultat. On voit immediatement que, si I'on a adopte
f = 70 F et z = 35 070 alors qu'en realite ces frais sont respectivement
de 76 F et de 38 070, il n'y a aucun changement sur Ie resultat.

Erreur Erreur sur f


sur z - 25% -10 % 0 + 10% + 25% + 50%
- 25% 0 + 9% + 16 % I + 21 % + 30 % + 41 %
- 10% - 9% 0 + 5% + 11 % + 18 % + 29%
0 - 13% - 5% 0 + 5% + 12 % + 22 %
+ 10 % - 18% - 10 % - 5% 0 + 7% + 17 %
+ 25% - 23% - 15 % - 11 % - 6% 0 + 10%
+ 50% - 29% - 23 % -18% - 14% - 9% 0
Fig. 2.3

Le tableau de la figure 2.3 donne Ie taux de I'erreur result ante sur


la periode economique de commande p en fonction des taux des erreurs

36
Renouvellement economique des stocks

faites dans l'estimation de f et de z. II montre bien que si les erreurs


d' estimation de f et de z sont de rnerne sens et du meme ordre de gran-
deur, I'erreur resultante sur pest faible. Ces constatations justifient
les approximations que 1'on fait en adoptant pour f et z non pas des
valeurs marginales mais des valeurs moyennes.

CLASSEMENT DES ARTICLES


D' APRES LEURS VALEURS
DE CONSOMMATION ANNUELLE

• Calcul des seuils de periodicite


II serait peu commode de se livrer, pour chaque article, au calcul
de la peri ode economique P par application de la formule :
P = ~ 2881.
Vuz
Dans une entreprise, f et z sont connus et la peri ode economique
de commande P ne depend que de la valeur de la consommation
annuelle, Vu. II est alors tent ant de chercher Ies seuils, en valeur de
la consommation annuelle, qui separent les articles de periode 0,5 -
1 - 2 - 3 - 6 - 12 mois.
On demontre 1 que, si I'on appelle PI et P2 deux valeurs successives
de la periode P prise dans Ia serie 0,5 - 1 - 2 - 3 - 6 - 12, Ie seuiI, en
valeur de consommation annuelle, qui separe Ies articles dont les perio-
des de commande retenues sont PI et P2 est donne par :
(Vu) = 288 f
1,2 P I P 2 "-,."
On trouve par exemple que si f = 70 F (frais de passation d'une
commande) et z = 35 % (frais de possession du stock), Ies seuils, en
valeur de consommation annuelle, qui separent les articles de peri ode
0,5 - 1 - 2 - 3 - 6 - 12 mois sont les suivants :

pen mois 0,5 I 1 I 2 I 3 I 6 I 12


Seuils en F 115200 I 28800 I 9600 I 3200 I 800

1. C/. Notes complementaires : Calcul des seuils de periodicite, p. 175.

37
....

LA PRATIQUE DE LA GESTlON DES STOCKS

Cela revient a dire que, en fonction de la valeur de consommation


annuelle Vu, un article determine aura une peri ode econornique de
commande P donnee par le tableau suivant :
Periode econornique
Valeur de la consommation annuelle
de commande
Vu 2:: 115200 F p= 0,5 mois
28 800 F :5 Vu < 115 200 F p= 1 mois
9600 F :5 Vu < 28800 F p = 2 mois
3200 F :5 Vu < 9600 F p= 3 mois
800 F :5 Vu < 3200 F p= 6 mois
Vu < 800 F p = 12 mois

EXEMPLE
Dans une entreprise ou lesfrais de passation d'une commande sont
f = 70 F et lesfrais de possession du stock sont z = 35 %, les consom-
mations mensuelles d'un article coiitant 3 Font ete les suivantes :
janvier: 106 mai : III septembre: 109
fevrier : 115 jutn : 108 octobre : 114
mars : 109 juillet : 107 novembre : 109
avril : 112 aout : 113 decembre : 107
La consommation annuelle est 1 320 et sa valeur est 1 320 x 3 =
3 960 F. Cette valeur est superieure au seuil (3 200 F) separant les arti-
cles de periode 3 mois des articles de periode 6 mois. La periode eco-
nomique de commande de l'article considere sera done de 3 mois .

• Influence des erreurs d'estimation de f et z


Dans la formule donnant Ie seuil, en valeur de consommation
annuelle, qui separe les articles dont les periodes de commande sont
PI et P2 : (VU)J,2 = 2881 x _1_, les parametres 1 et z n'inter-
z PI P2
viennent que par leur rapport.
Ce qui a ete dit au sujet de l'erreur commise dans Ie calcul de la
periode economique de commande peut etre repris ici, et le tableau
de la figure 2.4 donne Ie taux de l'erreur commise sur la valeur du seuil
en fonction du taux des erreurs faites dans l'estimation de 1et de z.
La encore, les constatations que 1'0n peut faire a l'examcn de ce tableau
justifient les approximations que l'on fait en adopt ant pour 1et z non
pas des valeurs marginales mais des valeurs moyennes.

38
Renouvellement economique des stocks

Erreur Erreur sur f


sur z - 25% - 10 % 0 + 10 % + 25 % + 50%
- 25% 0 + 20% + 33 % + 47% + 67% + 100 %
- 10% -17% 0 + 11 % + 22% + 39 % + 67 %
0 - 25 % - 10 % 0 + 10 % + 25 % - 50%
+ 10% - 32% - 18% - 9% 0 + 9% + 36%
+ 25 % - 40% - 28 % - 20% - 12 % 0 + 20%
+ 50% - 50% - 40% - 33 % - 27% - 17 % a
Fig. 2.4

EXEMPLE
Un exemple pratique permet d'il/ustrer ces resultats. Une entreprise
dont Ie stock comprend 2 000 articles a adopte pour f et z les frais
moyens constates, soit f = 60 F et z = 30 0/0; une analyse complete
de cesfrais montre que Ie coiit d'une commande marginale est de 40 F
et que les frais de possession d'un stock marginal sont de 24 %. Les
erreurs commises sont :
sur f: 60 ~ 40 = 50 %, et sur Z : 30 ~ 24 = 25 %.

L 'erreur commise sur les seuils est de 20 % (tableau figure 2.4).


Les seuils sont les suivants, en valeurs arrondies :

Periode de
f = 60 F et z = 30 % commande
f = 40 F et z = 24 %

Vu ~ 115000 F p= 0,5 mois Vu ~ 97000 F


29000F=:; Vu < 115 000 F p= 1 mois 24 000 F -s Vu < 97 000 F
9600 F =:; Vu < 29000 F p= 2 mois 8100 F =:; Vu< 24000 F
3200 F -s Vu < 9000 F p= 3 mois 2700 F =:; Vu< 8 100 F
800 F -s Vu < 3200 F p= 6 mois 700 F -s Vu < 2700 F
Vu < 800 F P = 12 mois Vu < 700 F

Ces valeurs sont repartees sur Ie graphique lineaire de lafigure 2.5.


A vee I'approximation f = 60 F, z = 30 %, seuls ne sont pas clas-
ses dans la bonne periodicite les quelques articles dont les valeurs
annuelles de consommation sont comprises dans les zones: 97 000 a
115 000 F, 24 000 a 29 000 F, 8 100 a 9 600 F, 2 700 a 3 200 F, 700
a 800 F. Ces zones son! hachurees sur Ie graphique representatif de
la figure 2.5.

39
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

P_12 P-6 P_ 3 1'=2 P-I I P;;o,5

P_12 I P=3 I ",.2 P-I I P=O.5

Fig. 2.5

Avec /es va/eurs exactes f = 40 F et z = 24 %, on trouverait que


/a repartition des 2 000 articles dans chaque periode est, par exemp/e,
la suivante .'

Valeur Periode Nombre


de la consommation annuelle de commande d'articles

Vu ;::: 97000 F 0,5 mois 30


24 000 F :::; Vu < 97 000 F 1 mois 60
8 100 F -s Vu < 24 000 F 2 mois 110
2100 F :::; Vu < 8100 F 3 mois 400
700 F :::; Vu < 2700 F 6 mois 600
Vu < 700 F 12 mois 800

A vee cette repartition, Ie nombre d'articles qui ont ete classes dans
une periode trop elevee en adoptant l'approximation f = 60 F, z =
30 % serait d'environ "

Nombre Periods Nombre


Periode Nombre
adoptee
annuel de
d'articles
a annuel de
commandes adopter commandes

0,5 24 2 1 12
1 12 4 2 6
2 6 10 3 4
3 4 40 6 2
6 2 30 12 1

Beart sur les frais de passation de eommande


Le nombre de commandes supplementaires passees est de "
(24-12)2 + (12-6)4 + (6-4)10 + (4-2)40 + (2-1)30 = 178.
S'agissant de commandes marginates, leur cout est de "
178 x 40 F = 7 120 F.
Or Ie nombre exact de commandes a passer est de "

40
Renouvellement economique des stocks

24 x 30 + 12 x 60 + 6 x 100 + 4 x 400 + 2 x 600 + 1 x 800


= 5 700 dont Ie cout moyen est de 60 F, entrainant un cout annuel de :
5 700 x 60 = 342 000 F.
Les frais d'acquisition supplementaires sont iresfaibles par rapport
au coat annuel des commandes (2 %).

Ecart sur les frais de possession du stock


Les ordres de grandeur des valeurs annuelles de consommation des
articles a reclasser dans la bonne periodicite sont les suivants :
Periode Tranche de valeur Valeur
Penode Nombre
adoptee
a de consommation
d'articles
annuelle
adopter annuelle de consommation

0,5 1 97 000 - 115 000 F 2 100 000 F


1 2 24 000 - 29 000 F 4 26000 F
2 3 8100 - 9600 F 10 9200 F
3 6 2700 - 3200 F 40 3000 F
6 12 700 - 800 F 30 750 F

Pour chaque valeur de laperiode de commande, Ie stock actif moyen


theorique est Vu x I!_
2 12
Les valeurs des stocks actifs de ces articles sont ainsi :
Periode Valeur totale
Periode Valeur
adoptee
a annuelle
du stock actif
adopter de consommation

0,5 2 x 100000 = 4150


1 200000 8300

1 4 x 26 000 = 4350
2 104000 8700

2 10 x 9200 = 7700
3 92000 11 500

3 40 x 3000 = 15000
6 120000 30000

6 30 x 750 = 5600
12 22500 11 200

Total 36800
69700

Les frais de possession du stock actif supplementaire que I'on sup-


porte en reclassant les articles dans la bonne periode sont, au taux mar-
ginal (69 700 - 36 800) 241100 = 7920 F.

41
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

Or les frais de possession du stock global sont voisins des frais


d'acquisition puisque chaque article est affecte il sa periode economi-
que de commande (voir «periode economique de commande »); ils
sont done de 342 342 000 F et les frais de possession du stock actif
supplementaire ne representent que 2 % des frais de possession du
stock total.

Ecart sur les frais totaux.


L 'ecart total est egal il la difference entre les frais de passation de
commandes supplementaires dans l'hypothese f = 60 F, z = 30 0/0
et les frais de possession du stock actif supplementaire dans l'hypo-
these f = 40 F - z = 24 0/0.
II est extremement faible (7 120 - 7920 = - 800 F) et pratique-
men t nu I s "1 aux frai
rest rapporte i aux rats to t aux (800
684 000 = 12
,0/
/00.)

• Frequence de revision des seuils


Theoriquernent, les seuilsdevraient etre revus chaque fois qu'une modi-
fication intervient soit sur les frais de passation d'une commande, soit
sur les frais de possession du stock, soit sur ces deux parametres. Sup-
posons qu'une telle revision conduise it relever les seuils ; un certain nom-
bre d'articles seront commandes moins souvent, ce qui diminuera les
frais de passation de commande, mais les stocks moyens seront augmen-
tes, ce qui accroitra les frais de possession du stock, et comme cela vient
d'etre expose, la variation des frais totaux pesant sur l'ensemble des stocks
sera insignifiante. Aussi ne doit-on proceder it cette revision que lors-
que les modifications intervenant sur les deux parametres sont tres impor-
tantes. II n'y a done pas lieu d'examiner systematiquement et
frequemment les variations des frais de passation de commande, les frais
de possession du stock et les seuils separant les peri odes de commande.

CAS PARTICULIERS

• Articles se conservant mal et articles de mode


II peut paraitre bizarre de traiter ensemble des articles aussi diffe-
rents que la viande et les chapeaux pour dames. Mais ils presentent
la caracteristique commune de tres mal supporter la conservation en

42
Renouvellement economique des stocks

stock; les uns parce qu'ils se deteriorent pendant la duree du stockage,


les autres parce qu'ils ont une facheuse ten dance a se transformer en
«rossignols» (phenomene d'obsolescence).
Pour ce genre d'articles, la periode de commande retenue doit etre
courte. Si, par exemple, l'installation frigorifique ne permet pas de
conserver la viande plus de huit jours, il faudra passer une commande
toutes les semaines. Quant aux articles de mode, il semble qu'il soit
preferable de ne pas trop se couvrir, au risque de manquer des ventes
ou d'etre oblige de se reapprovisionner a un prix plus eleve,
Cependant, la duree de conservation des produits perissables peut
etre prolongee grace a une meilleure installation de stockage. C'est ainsi
qu'une nouvelle installation frigorifique, d'une capacite plus grande
et assurant des temperatures plus basses, permettrait d'acheter la viande
non plus en quartiers mais sur pied; il en resulterait une diminution
sensible du prix d'achat, tempere, toutefois, par une augmentation des
frais de possession du stock; encore Ie gain final devrait-il etre mis en
balance avec Ie coflt de l'amortissement de l'installation et son cofit
de fonctionnement. Et ce meme calcul economique devrait etre fait
en supposant que plusieurs etablissements s'associent pour assurer la
conservation de la viande.
Ce qu'il faut retenir, c'est que, pour les articles se conservant mal
et pour les articles de mode, il ne faut pas adopter aveuglement la
peri ode de commande deduite de la valeur de la consommation
annuelle; il est necessaire d'analyser toutes les caracteristiques de ces
articles avant d'en fixer la periode de commande.

• Capacite de stockage limitee


II peut se faire que les capacites de stockage soient insuffisantes pour
recevoir des livraisons intervenant au rythme de la periode economi-
que de commande. Ce sera Ie cas, par exemple, de liquides stockes en
citerne , de produits conserves dans des chambres froides.
Dans cette eventualite, il faut, d'abord, adopter une periode de
commande compatible avec la capacite de stockage dont on dispose;
cependant si l'article est constamment disponible chez Ie fournisseur,
on passera commande, lorsque Ie stock sera voisin de zero, d'une quan-
tite egale a celIe emmagasinable. Mais on ne sera plus au minimum
du total des frais de possession et des frais de passation de commande.
Aussi faudra-t-il envisager des investissements permettant d'accroitre

43
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

la capacite de stockage. Un calcul economique s'avere necessaire,


comme dans Ie cas des articles perissables (voir plus haut) ; la diminu-
tion des frais de passation de commande et, eventuellement, celle des
prix d'achat, doivent etre comparees a l'augmentation, d'une part, des
frais de possession resultant de l'accroissement du niveau du stock et,
d'autre part, de l'amortissement et des frais d'exploitation due a la
nouvelle installation.

• Prix unitaire variable avec la quantite livree


11arrive frequemment que lesprix unitaires d'achat, ou les frais d'appro-
che unitaires, ou encore les deux, diminuent lorsque les quantites livrees
augmentent. 11convient alors d'examiner si l'on a interet a substituer a
la periode economique p une periode plus longue grace a laquelle les quan-
tites livrees lors de chaque commande seraient plus importantes. Un bilan
de la forme suivante, expose sur un cas concret, donnera la reponse.

Reprenant f'article examine precedemment (p. 40) dont fa consom-


mation moyenne mensuelle est de 110 unites et dont Ie prix unitaire
est de 3 F, avec: f = 70 F, z = 35 %, stock de protection = 60 unites,
on a obtenu les conditions suivantes du fournisseur :

Livraisan Mains de 150 151 a 300 301 a 500 Plus de 500

Remise 0 2% 3% 10 %

On a vu qu'avec un prix unitaire de 3 F, fa periode economique de


commande est de 3 mois.
On dresse Ie tableau figure 2.6 qui montre que la periode economi-
que de commande doit eire de six mois.

Plus generalement, il faut, pour que I'operation soit interessante,


que la diminution du mont ant global des achats augrnentee de la reduc-
tion des frais d'acquisition soit superieure a l'augmentation des frais
de possession de stock.
Si l'on appelle VIa consommation annuelle et u Ie prix de base de
l'article avant toute remise, il correspond a ces deux parametres une
peri ode economique de commande p = ~ 288 f , que l'on ramene a
Vuz
l'une des valeurs retenues (0,5 - 1 - 2 - 3 - 6 ou 12 mois).

44
Renouvellement economique des stocks

.,..... 00 .,.....
N CD 00
.,..... C') CD

Cl Cl
Cl L()
L() Cl

~c:::
.so
(..)~ ,._
Cl L()
N
Cl
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N
..- N
U)E
Cl Cl Cl
Cl 00 N
Cl c)
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C'l co
\0
~ -+ C') C')
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Ul
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00 N

N N
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o §·o N N
.,.....
:~ E
o,

45
LA PRA TlQUE DE LA GESTION DES STOCKS

Pour profiter d'un prix.unitaire u' < u, on devra adopter une periode
de commande p' > p donnant des livraisons moyennes Sp' superieu-
res a Sp, On obtiendra, en appelant a et a' le nombre de mois de
consommation moyenne mensuelle couverts dans chaque cas par le stock
de protection :

Frais de possession Montant global


du stock des achats

avec p S (~ + 0) uz 12 Su

avec p' S (~ + 0') u'z 12 Su'

Le nombre de commandes passees dans l'annee sera, suivant le cas


12 ou 12 et les frais de passation de commande seront 12 f ou 12 f.
p p' p p'
On devra done faire l'operation si
S (~ + a) uz - S (~ + a') u'z < 12 S (u - uj + 12 f - 12 f
p p'
augmentation des frais diminution reduction
de possession du montant des frais
des achats d' acquisition

Cette inequation peut s'ecrire :


u'
u
[Ii2 + a' + 12] < l!. + a + 12 +
z 2 z
(1_
p
l) 1ll
p' Suz

ou encore, puisque p = ~ 24 f
Suz'
u'
u
[Ii2 + a' + 12] < l!. + a +
z 2
11
z
+ (1 _ l)
p p'
e:
2

.I u
u' [Ii2 + a' + 12] < p + a -
z
e:
2p'
+ 12
z.
I

Enfin, en adoptant la regle simple a = yp et a' = yp' (voir «esti-


mation simplifiee du stock de protection» page 73) :
u'
u
[Ii2 + yp' + 12] < p + yp _ _p_3_ + 12
z 2 p' z

46
Renouvellement economique des stocks

Le tableau figure 2.7, donne dans cette hypothese, pour chaque valeur
des frais de possession z, le taux minimal de remise a obtenir pour rem-
placer la periode economique calculee p par une periode p' superieure.
II est evident que pour une remise determinee on doit adopter la plus
petite valeur p' possible 1.

EXEMPLE
Une entreprise a, pour un article, desfrais de passation de commande
de 50 F et des frais de possession du stock de 25 %. La consomma-
tion annuelle de cet article est de 4 800 unites et son prix unitaire est
de 10 F franco de port et d'emballage.
D'apres les tableaux figures 2.4 et 2.5, la periode economique est
p = 1 mois.
Les livraisons seront en moyenne de 400 unites par mois. Le four-
nisseur propose une remise de 10 % s'il fait une livraison unique de
4800 unites, toujours en franco de port et d'emballage, faisant miroi-
ter une economie de 4 800 F.
Le tableau figure 2.7, montre que l'operation n 'est pas rentable,
car la remise minimale a obtenir est de 13 %. Par contre si Iefournis-
seur propose une remise de 10 % si les Iivraisons sont superieures a
1 000, on adoptera une periode de trois mois.

II est important de noter que ce tableau ne permet que d'eliminer


des offres, allechantes de prime abord, mais qui ne doivent pas etre
retenues. Enfin, les fournisseurs proposent souvent des remises crois-
santes par tranches de quantites livrees. Apres avoir elimine, grace au
tableau figure 2.7, les remises trop faibles, il convient de faire, avec
les autres, un calcul complet pour retenir la solution la moins onereuse.

EXEMPLE
Toujours pour Ie meme article, sept fournisseurs Fi, F2, F3, F4, Fs,
F6 et F7 proposent un prix unitaire de base de 10 F franco de port
et d'emballage, assorti des remises suivantes en fonction des quanti-
tes fournies a chaque livraison.

1. II est neanrnoins preferable de faire, si possible, Ie calcul exact, pour chaque


article comme indique en notes complementaires : Prix unitaire variant selon la quantite
livree. Calcul complet, p. 203.

47
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

eriode de commande a adopter


Z p 2 3 6 12
o 3 1 1 1 6 3 4 6 4
0, 5 1 1 2,9 518
10.% 419
4,0
1,9
7,6
6,8
12 % 5,8
4 7
2 3
9, 3
8,4
15% 7,0
5,8
2 8

18 ~

3 ,3

20 ~ 9,1
7,5
3,6
13 0

22.%

3 9
4
0
25 %
9,0
4 3

30%

51

Fig. 2.7

48
Renouvellement economique des stocks

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080000 88888 00000
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co co co NNNNNN vvvvv coco co coco
NNNNN vvvvv
o 000 000000 00000
to
C"'l
coco co NNNNNN
,.... ...- ..- ,_ or- or- to to to tOtO

N NNNNN

N N

49
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

Ouantite fournie Remise Ouantite fournie Remise


par livraison en % par livraison en %
0 F1 F2 F3 F4 0 F5 F6 F7
500 -s 0 < 1 000 2 2 2 2 600=:;0<1500 3 2 0
1000=:;0<2000 2 4 3 5 1500=:;0<3000 6 4 0
2000 =:; 0 < 4000 6 4 6 9 3000 =:; 0 < 4500 8 6 0
o~ 4000 12 8 9 13 a~ 4500 10 10 13

II faut faire un calcul complet dans chaque cas comme indique dans
I'exemple page 44.
Un premier exam en du tableau figure 2.7, fait apparaitre que les
remises:
de FI pour 1 000 ::::;Q < 2 000
de FI, F2, F3 pour 2 000 ::::;Q < 4 000
de FI, F2, F3 pour Q ~ 4 000
de F7 pour 600::::; Q ::::;1 500
de F5, F6, F7 pour 1 500 ::::;Q < 4 500
de F6 et F7 pour Q ~ 4500
doivent etre eliminees.
Les calculs correspondants indiques dans Ie tableau figure 2.8, Ie
mettent en evidence. I1smontrent aussi que la proposition du fo urnis-
seur F4 est a retenir et qu 'if faudra lui jaire faire deux livraisons.

• Articles it pointes saisonnieres


Ces articles presentent des pointes de consommation marquees a cer-
taines epoques de l'annee ; si, d'une annee a l'autre l'amplitude des
pointes peut varier, elle se produit toujours aux memes epoques, Les
jouets, bien que vendus tout au long de l'annee sont caracterises par
une vente tres forte dans la deuxieme quinzaine de decembre ; les ceufs
en chocolat ne sont vendus qu'a Paques. II est evident que, quelles que
soient les donnees relatives aux frais de passation de commande et aux
frais de possession du stock, la periode de commande de ce genre d'arti-
cles doit etre adaptee a son cycle saisonnier.
Toutefois, si, en dehors des pointes saisonnieres, les consommations
restent elevees, le calcul de la peri ode economique de commande reste
valable. II en est ainsi des parfums dont la vente reste importante toute
l'annee avec une pointe vers les fetes de fin d'annee et une autre a l'epo-
que de la fete des meres; si le calcul donne une periode economique
plus courte que Ie cycle saisonnier, on peut la conserver. Par contre,
il faudra, soit faire varier la consommation moyenne mensuelle pre-

50
Renouvellement economique des stocks

vue selon les epoques de consommation moyenne mensuelle prevue selon


les epoques de consommation, soit considerer que les pointes saison-
nieres sont equivalentes a des besoins programmes s'ajoutant aux
besoins courants.

EXEMPLE
Les ventes d'unflacon de parfum coutant 40francs ont ete lessui-
vantes:
janvier: 80 mai : 310 septembre: 100
fevrier : 70 jutn : 90 octobre : 130
mars : 110 juillet: 80 novembre : 110
avril : 100 aout : 120 decembre : 400
La vente totale annuelle a ete de 1 700flacons d'une valeur de
68 000 F. Les frais de passation d'une commande etant de 58 F, et
Ie taux desfrais de possession du stock etant de 29 %, les tableaux,
figures 2.4 et 2.5 donnent une periode economique de commande
p = 1 mois. Enfin, Ie delai d'approvisionnement est d = 0,5 mois.
Les commandes serontpasseesau cours de la troisiemesemaine de
chaque mois de maniere que Ie stock constitue en vue des ventes de
lajete des meres et de Noel soit disponible des Ie 8 des mois de mai
et de decembre.Abstraction faite despointes de vente correspondan-
tes, la consommation moyenne mensuelleest de 100flacons. Lors des
commandes passees en avril et en decembre, il faudra ajouter, aces
besoins courants, des besoinsprogrammes de 200flacons pour mai
et de 300flacons pour decembre.

On trouvera dans les notes complementaires, au chapitre 8, la


methode a suivre lorsque la demande est sujette a des variations sai-
sonnieres, sans pour aut ant presenter de fortes pointes ponctuelles.

CONSTRUCTION DU CALENDRIER
D' APPROVISIONNEMENT

1· Un cycle de travail «hebdomadaire»


La peri ode econornique de commande p de chaque article ayant ainsi
ete determinee, il reste a definir les dates auxquelles ilconvient de passer
commande. Autrement dit, ilconvient de construire le calendrier d'appro-
visionnement qui donnera, pour chaque article, les dates de commande.

51
[

LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

Fixer les jours ou ce travail doit etre fait risque d'imposer une trop
grande rigidite pouvant nuire au bon fonctionnement du Service Appro-
visionnement. Par contre, fixer la semaine laisse une souplesse suffi-
sante tout en fixant un programme precis. Toutefois, pour plus de
comrnodite, on divise l'annee en 48 « semaines » allant, chaque mois,
du r= au 7, du 8 au 15, du 16 au 23, du 24 a la fin du mois. Dans
l'exemple de calendrier figure 2.9, les douze mois de l'annee sont, de
la sorte, divises en quatre semaines, numerotees de 1 a 48.

2· Des contraintes de groupage des articles


II est d'un interet evident de grouper le plus possible, sur un meme
bon de commande, tous les articles que l'on doit commander a un meme
fournisseur. On obtient alors les remises maximales, les frais de trans-
port les plus faibles tout en reduisant le nombre de bons de comman-
des, de receptions, de factures.
Dans l'exemple de calendrier (fig. 2.9) les 13 groupements realises
ont ete appeles A, B, C, D ... K, L, M; ils comprennent un nombre
variable d'articles (200 pour K, 150 pour E, 110 pour H ... ) ce nombre
etant indique en regard de la lettre T (Total) dans la colonne p (periode),
Au total, c'est 1 640 articles qu'il s'agit de repartir au mieux dans le
calendrier .
Mais il faut aussi conserver la selectivite donnee par la peri ode de
commande propre a chaque article. Pour chaque groupement, on indi-
que Ie nombre d'articles ayant la meme periode de commande.
Dans l'exemple de la figure 2.9, on voit que, dans le groupement D
comprenant 120 articles, 10 articles ont une periode p de 1 mois,
20 articles en ont une de 2 mois, 30 articles en ont une de 6 mois, et
60 articles ont une peri ode de 12 mois.
On choisit, on verra comment plus loin, la semaine de l'annee au
cours de laquelle tous les articles de ce groupement quelles que soient
leurs periodes, seront cornmandes (semaine de base).
Par exemple, tous les articles du groupement D seront commandes
au cours de la quatrieme « semaine » de septembre (36e « semaine » de
l'annee). On en deduit les autres « semaines » au cours desquelles les
articles seront commandes suivant leur periode propre. Ce faisant, on
est certain de commander au cours de la meme « semaine » tous les
articles qui doivent I'etre, C'est ainsi que l'on commandera, en qua-
trieme semaine :

52
Renouvellement economique des stocks

Articles Articles Articles


Mois Mois Mois
de periode de periode de periode

janvier 1 et 2 mois mai 1 et 2 mois septembre 1,2,6 et 12 mois


tevrier 1 mois juin 1 mois octobre 1 mois
mars 1, 2 et 6 mois juiliet 1 et 2 mois novembre 1 et 2 mois
avril 1 mois aout 1 mois decembre 1 mois

On constate qu'il convient d'eviter d'avoir, a I'interieur d'un meme


groupement, des articles dont les periodes de cornmande soient de deux
mois pour certains et de trois mois pour d'autres. Si 1'on se trouve dans
ce cas, au moment de la determination des periodes de commande (voir
plus haut Ie paragraphe « Calcul des seuils de periodicite »), on elimi-
nera 1'une de ces deux periodes en repartissant soit les articles de periode
econornique 2 mois dans les periodes 1 mois et 3 mois (ce qui supprime
la peri ode 2 mois), soit les articles de periode econornique 3 mois dans
les peri odes 2 mois et 6 mois (ce qui supprime la periode 3 mois).

3· Des contraintes de dates preferentielles


II peut se faire que les articles de certains groupements doivent etre
commandes a des epoques obligatoires ou, pour le moins, que des mar-
ches doivent etre passes aces epoques, On commence par placer ces
articles dans Ie calendrier.
C'est ainsi que, par exemple, to us les articles du groupement K doi-
vent etre commandes au debut de septembre (on choisit comme semaine
de base la deuxierne « semaine »), ceux du groupement E doivent l'etre
au debut d'avril (on choisit la premiere « semaine »).

4· Des contraintes de ralentissement d'activite


Pendant les periodes de conge Guillet, aofit, Noel, Paques) et aussi
au mois de mai qui comporte generalement de nombreux jours feries,
l'activite des Services d' Approvisionnements, tout aut ant d'ailleurs que
celle des Services de Vente, est plus ou moins ralentie. On evite done
de situer les semaines de bases des divers groupements d'articles dans
ces peri odes de l'annee, grisees sur Ie calendrier de la figure 2.9. De
merne, on evite de fixer des semaines de base en janvier et fevrier , car
ceci amenerait a faire commander en juillet et aout les nombreux arti-
cles dont la periode de commande est de six mois.

53
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

54
Renouvellement economique des stocks

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55
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

5· Des contraintes d'etalement regulier du travail


Ayant ainsi soit utilise soit elimine un bon nombre des 48 « semaines »
de l'annee, on s'efforce de repartir les groupements d'articles entre les
diverses semaines disponibles en faisant en sorte que Ie nombre d'arti-
cles it commander au cours de chacune de ces semaines soit aussi regu-
lier que possible. On commence done par placer les groupements qui
comprennent Ie plus d'articles, en terminant par ceux qui en compren-
nent Ie moins. On arrive alors a batir un calendrier qui respecte toutes
les contraintes, tel que celui donne en exemple figure 2.9.

QUANTITE A COMMANDER.
REAPPROVISIONNEMENTS A DATES FIXES

• Formule de la quantite it commander


Le calendrier d'approvisionnement, elabore en vue d'aboutir it une
gestion selective des stocks associee it la recherche d'un optimum
economique, permet de repondre it la question « Quand faut-il
commander? ». II reste it repondre it la question « Combien faut-il
commander? »
A Ia date fixee au calendrier d'approvisionnement pour passer
commande d'un article de periode economique p :
- ilexiste une quantite en stock M; M est generalement connu d' apres
un fichier ; aux differences d'inventaire pres, toujours possibles, M est
done Ia quantite existant au magasin dans la mesure ou Ies mouvements
de stock sont rapidement enregistres dans le fichier. Sous ces reserves,
Ia quantite M est bien connue (voir page 62) ;
- Ie delai d'approvisionnement de l'article est egal it dmois. Ce delai
d'approvisionnement est le temps qui s'ecoule entre la date it laquelle
est effectue Ie calcul de la quantite it commander Q et la date it laquelle
la quantite livree par le fournisseur est effectivement disponible au
magasin (voir page 61);
- une quantite C do it etre livree au cours des p + d mois a venir
sur des commandes anterieures (voir page 62).
En outre, p mois plus tard, ilfaudra preparer une nouvelle commande
qui sera livree au bout du delai d'approvisionnement d (et done p +
d mois apres Ie calcul de Ia quantite it commander Q).

56
Renouvellement economique des stocks

C' est done que Ie stock M, augmente de Ia quantite en commande


C et de Ia quantite Q doit done etre egal a la demande que l'on prevoit
de satisfaire pendant Iesp + d mois a venir; s'agissant d'une demande
a venir, on ne peut faire qu'une prevision.
Cette demande est generalement de Ia forme:
P+T
P etant la consommation prevue pour besoins courants au cours des
d + p mois a venir,
T etant Ia consommation prevue sur programme et s'ajoutarit aux
besoins courants, au cours des d + p mois a venir.
On peut ainsi ecrire : M + C + Q = P + T, d'ou
Q = P - (M + C) + T.
Si fa prevision de consommation T, prevue sur programme et s'ajou-
tant aux besoins courants, est bien connue puisqu'elle resulte de pro-
grammes de vente, de fabrication, d'entretien, il reste a evaluer Ia
prevision de consommation pour besoins courants P.
La courbe en dents de scie de la figure 1.4 (p. 25) montre que, en dis-
sociant le stock actif du stock de protection, la prevision de consommation
pour besoins courants pendant Ies d + p mois a venir est :
P = S (d + p) + S.a,
expression dans Iaquelle S est la consommation moyenne mensuelle
prevue, d est le delai d'approvisionnement exprime en mois, pest Ia
peri ode de commande en mois, S.a est Ie stock de protection, a don-
nant Ie nombre de mois de consommation moyenne mensuelle S qu'il
couvre.
Par exemple, on dira que Ie stock de protection est egal a 1,5 mois
de consommation moyenne mensuelle et, dans ce cas, Ie coefficient
a est egal a 1,5.
La formule donnant la quantite a commander s'ecrit :

I Q = S (d + p + a) - (M + C) + T I
Cette formule, d'apparence peut-etre en tant soit peu compliquee,
est en fait d'application tres simple lorsque Ies parametres S, d, p,
et a sont connus. Quant aux variables M, C et T, leurs valeurs sont
cornmuniquees a I'agent charge de Ia gestion du stock. Cette for-
mule peut etre facilement transcrite en langage informatique et ne
presente aucune difficulte de calcul si tant est que I'ordinateur recoive
en temps utile les donnees correctes necessaires, En gestion manuelle,

57
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

l'utilisation de fiches bien adaptees en facilite l'application (voir


page 105).
Cette formule est auto-regulatrice. En effet, si la demande a ete fai-
ble au cours des p mois precedents, le stock M est eleve et la quantite
Q sera petite (toutes choses egales par ailleurs); si, au contraire, la
demande a ete forte, Ie stock M est faible et la quantite Q sera elevee.

EXEMPLE
Un article, dont la consommation moyenne mensuelle S est de
180 unites, a un delai d'approvisionnement d de 1 mois et une periode
de commande p de 2 mois; Ie stock de protection a ete fixe it 1,5 mois
de consommation moyenne mensuelle (a = 1,5). A la date prevue au
calendrier d'approvisionnement, Ie disponible en magasin est M = 320,
la quantite en commande C = 60, la prevision de besoins pour tra-
vaux T = 120.
L 'application de la formule donne:
Q = 180 (l + 2 + 1,5) - (320 + 60) + 120 550

• Prevision de consommation moyenne mensuelle S


L'ideal serait de tirer les previsions de consommation de chaque article
d'une analyse detaillee des programmes de fabrication, d'entretien, de
vente. Mais ce travail serait tres couteux et souvent hors de propor-
tion avec la valeur des mater-iels analyses. II faut done le reserver a
quelques articles tres importants et se contenter, pour les autres arti-
cles, d'estimations faites a partir des consommations enregistrees dans
le passe, ou dans la mesure du possible, a partir des demandes formu-
lees (en effet, ce que l'on recherche, c'est la demande future qu'il fau-
dra satisfaire). Dans tout ce qui suit, on considerera les consommations
passees sachant que si on peut connaitre les demandes passees, c'est
celles-ci qu'il faudrait prendre en compte.

I» Moyenne des consommations passees


Si les consommations mensuelles constatees dans Ie passe, bien que
pouvant presenter de fortes variations d'un mois a l'autre, ne font pas
apparaitre une tendance marquee en hausse ou en baisse, on peut pren-
dre, comme consommation moyenne prevue, la moyenne des consom-
mations passees, En general, on peut se contenter de calculer la moyenne

58
Renouvellement economique des stocks

sur les douze mois precedents. II est important de noter que, dans un
tel calcul, il faut eliminer les pointes de consommation qui ont fait
l'objet de previsions sur programme.
Par exemple, dans Ie calcul de la consommation moyenne mensuelle
de rhum de patisserie dans un hopital-hospice, il faudra eliminer la
pointe correspondant aux fetes de Noel- ler janvier, ainsi que d'autres
pointes qui auront ete programmees telles que celles dues a l'inaugu-
ration d'un nouveau batiment ou a l'arrivee d'un nouveau chef de
cuisine.
Dans Ie meme esprit, il ne faut pas omettre d'eliminer les cons om-
mations nulles pendant les periodes de fermeture de l'entreprise (ou
de ses principales entreprises clientes).

EXEMPLE
Dans un magasin specialise dans la vente de fournitures pour MMs,
les ventes de landaux ont ete les suivantes :

jan. tev. mars avril mai juin juil. aout sept. oct. nov. dec.
26 43 36 18 33 22 25 0 32 35 37 28

Ie magasin etant ferme en aout,


La consommation des douze derniers mois est de 335, Mais fa
consommation moyenne mensue/le est 3;: 30 et non 3;} 28.
=

2· Lissage exponentiel
Lorsque les consommations mensuelles constatees dans Ie passe mon-
trent une nette tendance soit en hausse, soit en baisse (par exemple,
articles de mode, specialites pharmaceutiques), la consommation
moyenne mensuelle prevue ne peut pas etre prise egale a la moyenne
des consommations passees ; on risquerait en effet soit d'avoir un stock
insuffisant (cas de la tendance en hausse) et done une rupture de stock,
soit d'avoir un stock trop fort (tendance en baisse) et done un gel de
tresorerie inutile et cofiteux et meme une forte obsolescence. Pour ce
genre d'articles, il faut donner plus de poids aux consommations les
plus recentes et aussi fixer une periode de commande courte permet-
tant des examens frequents.

59
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

La consommation moyenne mensuelle prevue S, est calculee a par-


tir de la derniere consommation mensuelle constatee s, et de la prece-
dente consommation moyenne mensuelle calculee S, - 1, par
application de la formule :
S. = KSt + (1 - K) S, - 1
Si, par exemple, on prend K = 0,2, la consommation moyenne prevue
sera forrnee de 20 070 de la derniere consommation mensuelle constatee
et de 80 % de la precedente consommation moyenne mensuelle calculee.

Mois 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14
Vente du I
mois ~ 100 150 300 250 350 350 200 250 1501100 50 50 0 0
K Previsions successives de vente mensuelle
0,2 150 140 142 174 189 221 247 237 240 222 197 168 144 115 ~
0,3 150 135 140 188 207 250 280 256 254 223 186 145 117 82 ~
0,4 150 130 138 203 222 263 297 298 279 227 196 138 103 62 ~
0,5 150 125 138 219 235 293 322 261 255 203 152 101 76 38 ~
0,8 150 110 142 268 254 331 346 230 246 169 114 63 57 11 ~
Moyenne
arithrnetique
150 146 146 158 167 183 200 204 2121212 208 200 190 185

Fig. 2.10
I
EXEMPLE
a
La prevision de ventes d'un nouveau disque d'un chanteur la mode
a ete de 150 par mois. Les previsions successives de vente faites a la
fin de chaque mois, en fonction des ventes du mois seront celles du
tableau, figure 2.10, selon que l'on donne au coefficient K les valeurs
0,2 - 0,3 - 0,4 - 0,5 ou que l'on se contente de la moyenne arithmeti-
que des ventes des douze derniers mois. Dans ce tableau, les previ-
sions indiquees dans la colonne du mois n sont faites d'apres /es ventes
du mois n pour /es ventes du mois n + I et des mois suivants.

Lorsque, sans etre forte, la tendance est neanmoins assez nette, on


peut estimer la consommation moyenne mensuelle au moyen de la droite
de regression obtenue a partir de l'historique des consommations men-
suelIes passees.

60
Renouvellement economique des stocks

• Connaissance du delai d'approvisionnement d


II faut d'abord noter, et ceci est d'autant plus important que les per-
sonnes non averties imaginent Ie contraire, que la quantite moyenne
commandee Sp est independante du delai d'approvisionnement d.
Ce delai d'approvisionnement comprend : le delai d'etablissement
de la commande, le delai de mise a disposition chez le fournisseur, le
temps du transport entre l'entrepot du fournisseur et le magasin du
client.
Le delai d'etablissement de la commande court a partir du moment
ou est calculee la quantite a commander; il peut etre assez long si la
consultation des fcumisseurs et la negociation sont delicates ; il peut
etre tres long si les projets de commandes etablis par le Service d' Appro-
visionnements sont soumis a des controles a priori d' organismes divers
(Conseil de Direction, Conseil d' Administration, Commissions de
controles, Commissions de budgets, Commissions de verifications, liees
ou non aux pouvoirs publics).
Le delai de mise a disposition chez le fournisseur comprend non seu-
lement le delai de fabrication mais le temps necessaire aux essais de
reception. Le delai de fabrication depend de la maniere dont est garni
le carnet de commandes du fournisseur. Mais il appartient a un Ser-
vice d' Approvisionnement bien organise d'etre constamment au cou-
rant des delais de fabrication et de faire le point de la situation chaque
fois qu'ils viennent a varier d'une facon appreciable.
En outre, un delai suffisant, librement accepte par le fournisseur,
sera tres probablement respecte, tandis qu'un delai trop court, « arra-
che » au fournisseur, a de nombreuses chances d'etre depasse. D'ail-
leurs, il ne devrait y avoir d'urgence que dans des cas tres exceptionnels
et, en general, si urgence il y a, c'est qu'au depart il y a retard dans
l'expression du besoin et dans la prevision.
Aussi le delai doit-il etre largement estime, de maniere a etre tenu
sans difficulte particuliere par le fournisseur. Les stocks n'en seront
pas augrnentes pour aut ant ; le seul inconvenient est que les previsions
de consommation seront faites sur une duree un peu plus longue, ce
qui peut etre l'origine d'une Iegere erreur supplementaire sur les pre-
visions de consommation.
Par exemple, pour un article commande tous les trois mois et dont
le delai d'approvisionnement constate est compris entre deux et qua-
tre mois, les previsions porteront, en prenant le delai le plus court sur

61
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

une periode de cinq mois et en prenant le delai le plus long sur une
peri ode de sept mois.
Enfin, le Service d' Approvisionnement doit, le plus possible, elimi-
ner les fournisseurs dont les delais, resolument fantaisistes, obligent
a constituer un stock de protection particulier.

Cas particulier des commandes it livraisons echelonnees


Les quantites livrables a chaque livraison sont fixees d'apres des pre-
visions de besoins qui ont d'autant plus de risques d'etre infirmees par
les realisations qu'elles sont a echeance plus lointaine. Aussi ces
commandes laissent-elles, generalement, la possibilite de faire varier
dans certaines limites, en plus ou en moins, les quantites a livrer, par
rapport aux livraisons prevues ; une clause fixe un preavis suffisant entre
la demande d'ajustement demandee par l'acheteur et la date prevue
pour la prochaine livraison; Ie delai de mise a disposition qui entre
dans Ie delai d'approvisionnement, n'est autre que celui du preavis,
Mais les quantites a livrer aux termes de la commande peuvent etre
fermes. L'acheteur doit accepter les livraisons merne si les besoins sont
inferieurs aux previsions; dans le cas contraire il doit passer des
commandes supplementaires ; c'est alors Ie veritable delai d'approvi-
sionnement qui entre en jeu dans la formule de la quantite a
commander.

Consequences d'un retard de Iivraison


Le risque, en cas de retard de livraison, est la rupture de stock. Mais
celle-ci n'interviendra que si Ie stock ne permet pas de satisfaire la
demande pendant toute la duree du retard. Le risque ne se realisera
done que s'il y a a la fois forte demande et retard de livraison. On
trouvera dans les notes complementaires (chapitre 8) un developpement
a ce sujet.

• Connaissance du disponible et de la quantite


en commande
Le stock existant M est connu a partir des mouvements de magasin.
On y reviendra en detail au chapitre 3. Cependant, il faut deja noter
ici que seul doit entrer en jeu le stock reellement utilisable. C'est ainsi

62
Renouvellement economique des stocks

que, par exemple, l'entreprise peut continuer a faire figurer en


cornptabilite, dans Ie compte d'inventaire permanent, des materiels
retournes a l'atelier pour reparation, modification, remise a neuf, etc. ;
ces materiels ne sont plus reellement utilisables et ilne faut pas les pren-
dre en compte dans Ie calcul du stock existant M.
La quantite en commande C est connue a partir des bons de com-
mande et des bons d'entree en magasin; elle represente Ie « reste a
livrer » sur les commandes en cours. Bien entendu ne doit etre consi-
deree, dans Ie calcul, que la part des commandes en cours livrables
dans les d + p mois a venir.

EXEMPLE
Une entreprise commande Ie 15 fevrier 24 000 unites d'un article
A livrables en ses magasins if la cadence de :
4 000 entre Ie 8 et de 15 mai 4 000 entre Ie 8 et Ie 15 novembre.
4 000 entre Ie 8 et Ie 15 juillet 4 000 entre Ie 8 et Ie 15 janvier.
4 000 entre Ie 8 et Ie 15 septembre 4 000 entre Ie 8 et Ie 15 mars.
Ces quantites peuvent etre modifiees de ± 15 % moyennant un prea-
vis de trois semaines.
Dans ce cas, la periode de commande p est de deux mois ; si Ie delai
d'etablissement de la commande est d'une semaine, Ie delai d'appro-
visionnement est d = (1 + 3) semaines = 1 mois.
Cet article est examine, d'apres Ie calendrier d'approvisionnement,
pendant Ie deuxieme quart des mois de fevrier, avril, juin, aout, octo-
bre, decembre.
Lors de I'examen d'aout, la quantite en commande livrable dans
les d + p = 3 mois if venir comprendra les livraisons les 4 000 unites
livrables en septembre et les 4 000 livrables en novembre, soit 8 000.

• Connaissance des be so ins pour travaux particuliers T


Ces besoins d'ajoutent aux besoins courants mais ne peuvent pas,
en general, etre connus a partir des statistiques portant sur Ie passe.
Ils sont souvent aleatoires en ce sens qu'ils ne se reproduisent pas iden-
tiquement, d'une annee a l'autre, ni en date ni en amplitude. Dans ces
conditions, ils ne peuvent etre connus qu'a partir de previsions ema-
nant des Services techniques et commerciaux.
Encore faut-il que ces previsions soient bien faites, ce qui suppose
qu'elles se revelent exactes tant du point de vue des specifications que

63
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

des quantites et des dates de mise en oeuvre. Faute de quoi, les appro-
visionnements ne correspondraient pas aux besoins et les stocks seraient
soit plethoriques soit insuffisants. On ne peut pas faire de bons appro-
visionnements sans de bonnes previsions. Ce vieil adage des approvi-
sionneurs prend ici toute sa valeur.

• Estimation du stock de protection


Le stock de protection est destine a pallier les augmentations de la
consommation par rapport a la moyenne prevue ainsi que les retards
de livraison imputables aux fournisseurs. Or, ainsi que cela a deja ete
indique, il convient d'adopter pour faire les calculs, un delai largement
estirne, mettant a l'abri de ces retards sans augmenter Ie stock, mais
moyennant une certaine imprecision sur la prevision des consomma-
tions au cours des d + p mois a venir. Si par contre, c'est Ie delai Ie
plus court qui est retenu, il est necessaire de fixer le stock de protec-
tion en consequence; c'est ainsi que, Ie delai constate variant entre deux
et quatre mois, si l'on retient deux mois pour faire les calculs, il fau-
dra que Ie stock de protection couvre 4 - 2 = 2 mois de consomma-
tion moyenne mensuelle prevue pour pallier les seuls retards de livraison.
Aussi sera-t-il pose, comme hypothese, que Ie delai d'approvisionne-
ment etant Iargement estirne, Ie risque de retard est tres faible; en
consequence, Ie stock de protection, auquel est consacre Ie paragraphe
suivant, n'est la que pour se premunir contre les augmentations de la
consommation par rapport a la moyenne prevue. Toutefois, le raison-
nement qui sera fait reste entierernent applicable a la determination de
la partie du stock de protection qui servirait, eventuellernent, a se garantir
contre les accroissements accidentels du delai de livraison 1.

• Consequence des fermetures pour conges


Certains fournisseurs n'assurent pas de livraison, durant un temps
plus ou moins long, pendant la periode des vacances, et il peut se faire
que Ies dates de commande prevues au plan d'approvisionnement et
les delais d'approvisionnement et les delais d'approvisionnement soient
tels qu'une date de livraison tombre precisernent dans la peri ode de
fermeture du fournisseur.

1. Voir Ie developpernent a ce sujet en notes cornplementaires : Estimation du ris-


que de rupture de stock en cas de retard de Iivraison, p. 187.

64
Renouvellement economique des stocks

EXEMPLE
Un calcul de quantite a commander est prevu pour Iepremier quart
de juin, Ie delai d'approvisionnement est d = 1 mois et Iefournisseur
ferme pendant tout Ie mois dejuillet. II faut, lors du calcul precedent,
c'est-a-dire p mois auparavant, commander pour couvrir les besoins
pendant 2 p mois. Reprenant l'article etudie au debut de ce paragra-
phe, p. 58, la quantite a commander resultant de I'application de fa
formule, pendant Ie premier quart d'avril, devient :
Q = 180 (l + 2 X 2 + 1,5) - (320 + 60) + 120 = 910
et il ne serait rien commande en juin.

De toute evidence, toute la partie du stock constituee, a l'avance,


pour pallier la defaillance des fournisseurs pendant leurs vacances, sup-
porte des frais de possession et exige, pour son financement, des efforts
de tresorerie qui seraient evites, au benefice de tous, si un etalement
des conges bien concu autorisait la continuite de la production. Cette
remarque est, d'ailleurs, tout aussi valable pour les stocks constitues
par ces memes fournisseurs, avant leur fermeture, pour assurer leurs
fabrications et leurs ventes des la reprise de leur activite a la fin des
conges. Les depenses qui seraient evitees, dans la France entiere, se
comptent en milliards.

NIVEAU A DONNER AU STOCK


DE PROTECTION

• Principes de calcul du stock de protection


Ainsi qu'il a ete dit, le stock de protection Sa (S = consommation
moyenne mensuelle prevue, a = nombre de mois de cette consomma-
tion couverts par Ie stock de protection) sert a pallier les augmenta-
tions de la consommation pendant les d + p mois a venir par rapport
ala consommation prevue pendant ce meme temps, soit S (d + p).
L'estimation de ces augmentations peut etre faite a partir de l'exa-
men du passe, en admettant que, toutes proportions gardees, les faits
constates donnent une bonne image du futur. Cette demarche amene
a analyser les consommations constatees, dans Ie passe, au cours de
d + p mois consecutifs,

65
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

EXEMPLE
C'est ainsi que pour un article dont Ie delai d'approvisionnement
est d = 1 mois et fa periode de commande est p = 2 mois, seront
analysees les consommations pendant 3 mois consecutifs enregistrees
au cours de l'annee precedente ou des deux annees precedentes.
Si cette analyse porte sur les deux annees ecoulees, les echantillons
a etudier seraient les consommations enregistrees au cours de perio-
des couvrant les mois de :
janvier - fevrier - mars
fevrier - mars - avril de la premiere annee
mars - avril - mai

septembre - octobre - novembre


de la deuxieme annee
octobre - novembre - decembre
soil, au total 22 echantillons.

D'une maniere plus generale, si N represente Ie nombre d'interval-


les de temps elementaires au cours desquels on connait Ia consomma-
tion (dans cet exemple, l'intervalle est le mois et N = 24) et x Ie nombre
d'intervalles elementaires consecutifs etudies (ici x = 3), Ie nombre
d'echantillons disponibles est h = N + 1 - x; forrnule qui donne,
avec cet exemple : h = 24 + 1 - 3 = 22.
Le nombre d'echantillons disponibles dans ce cas est assez faible,
merne si I'analyse est faite sur deux ans. Par contre, si Ies consomma-
tions sont connues par demi-mois ou par quart de mois, le nombre
d'echantillons disponibles est beaucoup plus grand; dans ces deux hypo-
theses, ce nombre serait :
1re hypothese: N = 48, x = 6,
h = N + 1 - x = 48 + 1 - 6 43.
2e hypothese: N = 96, x = 12,
h = N + 1 - x = 96 + 1 - 12 = 85.
Ainsi done il est possible d'obtenir un nombre suffisant h d'echan-
tillons. Ces echantillons sont classes dans l'ordre des valeurs decrois-
santes des consommations en notant, pour chacune d'elles Ie nombre
d'echantillons rencontres. I1ssont representes sous un histogramme de
Ia forme de celui de Ia figure 2.11. Le classement correspond a cette
figure est:

66
Renouvellement economique des stocks

Ouantite Nombre d' echantiltons


consommes rencontres
SI 51 = 1
S2 < SI 52 = 2
S3 < S2 53 = 1
S4 < S3 54 = 3
S5 < S4 55 = 3
Sm-3 < Sm-4 5m-3 = 2
Sm-2 < Sm-3 5m-2 = 3
Sm-l < Sm-2 5m-l = 2
Sm < Sm-l 5m = 1

Si I'on desire que Ie stock couvre une consommation future du niveau


SI, pendant les d + p mois a venir, il faut que le stock de protection
soit egal a : SI - Sed + p).

Consommations
pendant [d+PJ mots
/~1
r- S2
..::..;;;...
S3
-' S4
r--- '--"-"--
S5

I--

-Sm_3
f-- Sm_2
~Sm_l
I-- ~nl

1 2 1 3 3 2 3
34 7 10

Fig. 2.11

La probalite de rupture de stock 71"1 est alors nulle (71"1 = 0).


Si, au lieu de retenir SI, on retient S2, le stock de protection sera
S2 - S (d + p), mais la probabilite de rupture de stock au cours des

67
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

d + p mois a venir sera 1r2 = SI.


h
Si l'on retient S3, Ie stock de protection sera S3 S (d + p) et la
probabilite de rupture de stock sera 1r3 = SI ~ S2.

Avec S4, on aurait un stock de protection S4 - S (d + p), et une


probabilite de rupture 1r4 = SI + S2 + S3
h
Avec S5 : stock de protection S5 - S (d + p) et probabilite de rup-
ture 1r5 = SI + S2 + S3 + S4
h .
On demontre que la probabilite d'avoir 0 rupture de stock dans
12
I'annee est (1 - 1r) p et que Ie nombre de ruptures de stock pro babies
dans l'annee est ~ [ 1 - (1 - 1r) ~2).

EXEMPLE
L 'article considere a un delai d'approvisionnement d = 1 mois, une
consommation moyenne mensuelle S = 100 unites, un prix unitaire
de 15 F, avec des frais de passation de commande f = 60 F et des
frais de possession du stock z = 30 %, donnant une periode de
commande p = 2 mois. Connaissant les consommations tous les quarts
de mois, Ie nombre d'echantillons trouves sur deux ans est h = 96
+ 1 - (4 + 8) = 85. L 'application desformules precedentes donne:

Probabinte Nombre
Niveau de Nombre
de rupture probable
consommation d' echantillons
sur une oenoce de rupture
couvert rencontres
de 3 mois en 1 an

S1 51 = 1 71"1 = 0 0

S2 52 = 2 71"2 = -851 = 0012


'
0,4

S3 53 = 1 71"3 = -853 = 0035


'
1,2

4
S4 54 = 3 71"4 = -85 = 0047
'
1,5

S5 55 = 3 71"5 = -857 = 0082


'
3,3

68
Renouvellement economique des stocks

11reste alors a determiner le niveau de consommation a retenir au


moyen d'un calcul economique faisant intervenir les frais de posses-
sion du stock, qui diminuent avec ce niveau et les frais de rupture de
stock qui augmentent lorsque ce niveau diminue. Ce calcul est du meme
genre que celui qui permet le calcul de la periode economique de
commande. Mais, la loi liant le nombre de rupture de stock au niveau
du stock de protection ri'ayant pas une formulation mathematique sim-
ple, il faut faire le calcul pour chaque niveau possible de ce stock.

EXEMPLE
Les niveaux de consommation couverts, egaux aux consommations
enregistrees pendant d + p mois consecutifs sont, pour l'article con-
sidere precedemment :
SI = 480; S2 = 450; S3 = 400; S4 = 370; S5 = 360.
Les frais de rupture de stock etant de 200 F par rupture, les calculs
donnent Ie resultat suivant :

Niveau Valeur Frais de Nombre CoOt


Stock Cout
de du stock possession probable annuel
de total
consom- de pro- du stock de des
pro- annuel
mation tection de pro- ruptures ruptures
tection i F
couvert F tection F par an F

51 = 480 180 2700 810 0 0 810


52 = 450 150 2250 675 0,4 80 755
53 = 400 100 1500 450 1,2 240 690
54 = 370 70 1 050 315 1,5 300 615
55 = 360 60 900 270 3,3 660 930
Le niveau de stock de protection a retenir est de 70 unites, soit
0,7 mois de consommation moyenne mensuelle, moyennant quoi, on
aura 1,5 ruptures de stock probables par an.

Lorsque les frais de rupture de stock ne sont pas connus (parce que
trop difficiles a evaluer, par exemple) ce bilan economique ne peut pas
etre fait et il faut se fixer un nombre maximal de ruptures de stock
admissible.
Dans Ie cas de l'article etudie, si ce nombre maximal annuel de rup-
tures de stock admissible est 1 Ie niveau de consommation couvert devra,
d'apres le tableau precedent, etre compris entre S2 et S3. Et, en admet-
tant une regle de proportionnalite entre S2 et S3, il sera

69
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

S2 - (S2 - S3) 1 - 0,4 = 450 - 50 0,6 = 412, donnant un stock


1,2 - 0,4 0,8
de protection de 412 - 300 = 112.
De merne, si Ie nombre maximal annuel de ruptures de stock admis-
sible est de 2 ou de 3, Ie niveau de consommation sera respectivement ;
370 - 10 0,5 = 367 ou 370 10 lJ = 362, donnant un stock de
1,8 1,8
protection de 67 ou 62.
On peut aussi utiliser la notion de taux de service. Le taux de ser-
vice est Ie pourcentage des demandes qui seront honorees par rapport
au total des demandes.
On peut egalement le definir comme etant, sur 100 reapprovision-
nements successifs effectues tous les p mois, Ie nombre de reapprovi-
sionnements faits avec une quantite suffisante pour que la demande
pendant (P + d) mois soit integralement satisfaite. Cela revient a ecrire ;
taux de service = 1 - probabilite de rupture de stock admise.
Reprenant l'exemple precedent en supposant que les consommations
sont connues par quart de mois et que l'on dispose d'un historique
de deux ans, ce qui donne 85 echantillons, se fixer un taux de service
de, par exemple, 96 070 revient a 96 = 82
decider que les 85 x
100
consommations les plus faibles seront honorees ou encore que les
85 (1 - 96) = 3 consommations les plus fortes ne Ie seront pas.
100
La consommation Sl ayant ete trouvee une fois et la consommation
S2 ayant ete trouvee deux fois, la prevision de consommation retenue
sera S3. Inversement, retenir le niveau S4 comme cela a ete fait plus
haut revient a eliminer les echantillons Sl, S2 et S3 les plus forts ren-
centres respectivement une fois, deux fois et une fois et done a fixer
un taux de service de 85 - (l + 2 + 1) = g = 95 %.
85 85
Cette notion de taux de service peut d'ailleurs etre exploitee en utili-
sant non seulement les consommations constatees mais aussi les previ-
sions de demandes obtenues par l'emploi de modeles mathematiques
tels que Ie lissage exponentiel et en tenant compte, si elles sont connues
ou si elles peuvent etre estimees, des consommations passees non hono-
rees (suite a rupture de stock).
Le taux de service est tres utilise lorsque l'on ne peut pas faire des
calculs precis, faute de connaitre Ie cout d'une rupture de stock. Bien
entendu, Ie taux de service retenu peut tres bien dependre de chaque

70
article. II traduit la politique de l'entreprise relativement a chaque
article.
II est important de noter que si la prevision de consommation a hono-
rer a ete deterrninee suivant l'une des methodes decrites ci-dessus, il
n'est plus necessaire de calculer le stock de protection S.a pour appli-
quer la formule de la quantite a commander; en effet, nous avons vu
a la page 57 que cette prevision est justement P = S (d + p + a).
11suffit done de prendre comme quantite a commander
Q = P - (M + C) + T
Cependant si, le delai d'approvisionnement venant a varier entre deux
dates prevues pour faire le calcul de P, on veut eviter de refaire ce cal-
cul, somme toute assez long et coflteux, on reviendra a la formule
Q = S (d + p + a) - (M + C) + T, en conservant la valeur du
stock de protection S.a et en donnant au delai d'approvisionnement
d sa nouvelle valeur.
De rneme si la consommation moyenne mensuelle prevue venait a
s'ecarter de la consommation moyenne calculee S, il suffirait, dans cette
derniere formule, de remplacer Spar la nouvelle valeur prevue.

EXEMPLE
L 'historique sur deux ans des demandes mensuelles d'un article
achete 20 F piece est Ie suivant :

Janv. Fev. Mars Avr. Mai Juin Juil. AoOt Sept. Oct. Nov. Dec.

Annee 1 80 70 110 100 110 90 80 120 100 130 110 100


Annee 2 120 130 50 70 120 100 90 70 100 80 140 140

Sa peri ode economique de commande est p = 2 mois, et Ie delai


d'approvisionnement est d = 1 mois. Le taux de service desire est de
95 %. On cherche la prevision de demande pendant p + d = 3 mois
ii satisfaire.
On remarque que les demandes ne presentent aucun caractere sai-
sonnier, qu'en moyenne, elles sont stables (la demande annuelle est
de:' 200 la premiere annee et de 1 210 la deuxieme annee) et qu'elles
sont relativement regulieres (minimum: 50, maximum: 140).
Les demandes pendant des tranches de 3 mois consecutifs sont les
suivantes:

71
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

Janv. Fev. Mars Avr. Mai Juin Juii. AoOt Sept. Oct. Nov. Dec.
Fev. Mars Avr. Mai Juin Juil. AoOt Sept. Oct. Nov. Dec. Janv.
Mars Avr. Mai Juin Juil. ADO! Sept. Oct. Nov. Dec. Janv. Fev.

Annee 1 260 280 320 300 280 290 300 350 340 340 330 350
Annee 2 300 250 240 290 310 260 260 250 320 360 -

L 'histogramme des demandes pendant trois mois consecutifs est Ie


suivant:

Ouantite Frequence
Frequence
dernandee curnulee

360 1 1
350 2 3
340
330
I 2
1
5
6
320 2 8
310 1 9
300 3 12
290 2 14
280 2 16
260 3 19
250 2 21
240 1 22

Au taux de service de 95 % correspond une probabilite de rupture


de stock admise de 5 %, soit, pour l'echantillon de 22 cas connus a :
_J_ x 22 = 1 cas.
100
On adoptera done comme prevision de demande a honorer 350, fa
demande de 360 ne devant pas eire integralement satisjaite, ce qui arri-
vera avec une probabilite de 1122.
Le stock de protection est alors, en appelant P la prevision statisti-
que de besoins courants :
p - S (p + d) = 350 - 1 200 + 1 210 x 3 = 50
24
II couvre :
a = J..Q_ = 0,5 mois de consommation moyenne mensuelle
100
Inversement, fixer Ie stock de protection a un demi-mois de demande
moyenne mensuelle, signifie que I'on est assure de satisfaire les deman-
des du produit etudie avec un risque de rupture de stock de 5 %.

72
Renouvellement economique des stocks

Le coefficient a est donne, d'une maniere generale par:


a=P-S(P+d)=E.-(P+d)
S S
On trouvera, dans les notes complementaires en fin d'ouvrage,
comment proceder pour determiner la prevision de besoins courants
pendant (P + d) mois, ainsi que le stock de protection lorsque les
demandes presentent une tendance a la hausse ou a la baisse (p. 176)
et lorsqu'elles correspondent a une activite saisonniere (p. 182).
Lorsque la distribution des demandes constatees par tranches de (d + p)
mois obeit a la loi de Gauss ou a la loi de Poisson, il suffit de se reporter
aux tables correspondantes (que l'on trouve dans tous les ouvrages trai-
tant de statistiques) pour trouver immediatement la quantite qu'il faut
ajouter a la moyenne pour que Ie taux de service souhaite soit atteint.
Mais il est indispensable de verifier que la distribution des demandes
soit une de ces lois. II serait dangereux d'assimiler un peu trop facilement
une distribution quelconque a la loi de Gauss et a la loi de Poisson; il
en resulterait pour certains articles des stocks trop eleves, tandis que pour
d'autres articles, les ruptures de stock seraient plus frequentes que prevu .

• Estimation slmpllfiee du stock de protection


II est evident que Ie calcul qui vient d'etre expose est, sinon compli-
que, du moins extremement long et il faut tabler sur une derni-journee
de travail pour Ie mener a bien, manuellement, pour un article. A moins
de disposer de temps de traitement sur un ordinateur, il est, en fait,
impraticable sur la totalite des articles stockes (il pourrait cependant
etre fait pour quelques articles particulierement importants). Aussi doit-
on se contenter d'evaluations tres approximatives.
Generalement, l'adoption de la regle simple:
Stock de protection = S -Jjj donne de bons resultats ; pour chaque
valeur de p, les niveaux du stock de protection et la couverture theori-
que du stock total, sont les suivantes :

p 0,5 1 2 3 6 12
Stock de protection 0,7 S S 1,4 S 1,7 S 2,5 S 3,5 S
Couverture theorique 0,95 1,5 2,4 3,2 5,5 9,5
du stock total mois mois mois mois mois mois

73
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

L'application de cette regle conduit it un stock de protection d'autant


plus eleve, en quantite, que la peri ode de commande est longue; ceci
est legitime car alors il s'agit d'articles dont la valeur de consomma-
tion est faible et il serait absurde d'arreter une chaine de fabrication
it cause d'une rupture de stock de rondelles pour vis de 4.
Mais, si Ie stock de protection S vP est rapporte it la quantite
consornmee Sp pendant la periode p, on trouve que Ie rapport obtenu
§__.:Jjj_ = ~ est d'autant plus faible que la periode est plus longue.
Sp -s»
Ceci est egalement legitime car la consommation sur une peri ode lon-
gue est normalement proche de la moyenne appliquee it la periode.
Le tableau figure 2.12, donne d'ailleurs les pourcentages d'augmen-
tation de la consommation pendant d + p mois, par rapport it la
moyenne prevue, couverte par un tel stock de protection. IIreflete bien
ce resultat. Par exemple, si un article est commande deux fois par mois
(p = 0,5 mois) avec un delai d'approvisionnement d = 0,5 mois, Ie
stock de protection permet d'absorber un accroissement de la consom-
mation de 70 0,10 pendant 0,5 + 0,5 = 1 mois.

0 0,5 1 2 3 4 6 8
~
0,5 140 % 70 % 45 % 30% 20% 16 % 11 % 9%
1 100 % 70% 50% 35 % 25 % 20 % 14 % 11 %
2 70% 60 % 45 % 35 % 30 % 25 % 18 % 14 %
3 60% 50 % 45% 35 % 30% 25 % 19 % 16 %
6 40% 40 % 35 % 30 % 25 % 25 % 20 % 18 %
12 30 % 30% 25 % 35 % 25 % 20% 19 % 17 %
Fig. 2.12

Si l'on dispose d'un ordinateur, il est, par contre, interessant de faire


tous les calculs ; il en cofltera quelques dizaines de centimes par article
de traitement en ordinateur mais les stocks seront ajutes aux besoins
avec la plus grande exactitude possible, ce qui est la source d'econo-
mies tres importantes, sans commune mesure avec cette depense. En
general, il suffira de faire ces calculs une fois par an; cependant, en
cas d'evolution rapide de la demande d'articles parmi les plus impor-
tants (it commander tous les 1, 2 ou 3 mois, ce qui correspond aux
classes A et B de la methode ABC), les calculs seront faits plus souvent.

74
Renouvellement economique des stocks

Cas des nouveaux articles


Pour ces nouveaux articles, il faut evidemment fixer a priori la valeur
de la demande moyenne mensuelle courante S (done hors pointes pro-
grammees) ; connaissant Ie prix d'achat de ces articles, ainsi que les
parametres f et z, on peut calculer leurs periodes economiques de
commande. Mais, comme on ne dispose pas d'historique de demande
ou de consommation, on pourra, au depart, fixer Ie stock de protec-
tion a la valeur S-jp. Bien entendu, des que l'on disposera d'un histo-
rique suffisant, cette estimation simplifiee sera remplacee par la valeur
determinee au moyen de la methode generale exposee au paragraphe
a) precedent.

• Cas des articles de faible valeur de consommation


annuelle.
Ces articles constituent la classe C de la classification ABC; i1ssont
commandes tous les 6 ou 12 mois et la valeur de leur stock ne repre-
sente qu'environ 10 0,10 de la valeur du stock total de l'entreprise.
II serait absurde de perdre un client ou d'arreter une chaine de pro-
duction a cause d'une rupture de stock sur un de ces articles.
Par ailleurs, fixer un taux de service pour un article du stock neces-
site etudes et reflexions ; la valeur qui lui est attribuee decoule d'un
compromis entre des exigences contradictoires : satisfaction rapide de
la demande de la clientele, cout eleve de l'interruption d'une fabrica-
tion en cours, souci de ne pas immobiliser inutilement de la tresorerie
dans Ie stock.
Dans le cas des tres nombreux articles de la classe C, cette derniere
exigence peut etre negligee car une legere augmentation de leurs stocks
n'entrainera qu'un accroissement minime de la valeur totale du stock.
II en decoule que, pour ce tres grand nombre d'articles de faible valeur
de consommation annuelle qui constituent la classe C, il convient de
prendre comme preVISIOn P de la demande pendant
(P + d) mois, la demande la plus forte et merne de la majorer de 5
a 20 %. L'accroissement correlatif de la valeur du stock totale sera
tres faible.
En effet, Ie stock de protection d'un article est egal a P - S (P + d)
et son stock moyen theorique est :

75
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

Sm = Sp + P _ S (P + d) = P _ S (P + 2d)
2 2
Si on augmente P (choisi pour que Ie taux de service soit egal a 100 1170)
d'une valeur ilP, Ie stock moyen sera augmente de il.Sm = il.P. D'ou

il.p Sp x 1
P _ S(p + 2d) P 1 _ S(p + 2d)
2 2P

Or, P = S(p + d + a), ce qui donne:


ss;
--- = __
s» x ---------------
s; PIP + 2d
2(P + d + a)
Le delai d'approvisionnement
et 3 mois; done
d est generalernent compris entre °
p :5 P + 2d :5 P + 6.
Le stock de protection a correspondant a la prevision Pest genera-
lement compris entre 0,5 et 3 mois, done
p + 0,5 :5 P + d+ a :5 p + 6.
On en deduit que
P p + 6
:5 ---:---,p,__+__ 2_d _ :5 --:-~---,------:-
2(P + 6) 2(P + d + a) 2(P + 0,5)

6 . 6 p + 2d 12
Si p = mois : 24 :5
2(P + d + a)
< -
-13

P + 2d
0,25 :5 :5 0,92
2(P + d + a)

. 12 p + 2d 18
Sip 12 mOIS : 36:5 2 (p + d + a) :5 25

0,33 :5 P + 2d :5 0,72
2(P + d + a)

Les articles de la classe C etant tres nombreux, les resultats


precedents permettent de dire que, en moyenne, le rapport
p + 2d
2(P + d + a) a une valeur de 0,56 et done que, en moyenne :

76
Renouvellement economique des stocks

23flP
, P

Si done la prevision Pest majoree de 10 070 pour tous les articles


de la classe C, la valeur du stock de l'ensemble de ces articles sera aug-
mentee de 23 0,10. Mais cette valeur du stock des articles de la classe
C ne represente qu'environ 10 070 de la valeur totale du stock.
On peut done conclure que majorer systematiquement de 10 % la
prevision de la demande des articles de la classe C correspondant it
un taux de service de 100 %, de maniere it eviter pratiquement tout
risque de rupture de stock, n'augmente la valeur totale du stock que
de 2,3 0J0 environ.
L'augmentation est suffisamment faible pour que ces dispositions
relatives 2.UX articles de la classe C soient interessantes ; elles offrent
une grande securite et evitent le gros travail d'avoir it fixer un taux
de service pour de tres nombreux articles.

SURVEILLANCE DU NIVEAU
DU STOCK. STOCK CRITIQUE

Comment savoir facilement, entre deux commandes successives, que


la consommation a fortement augmente, au point de creer un risque
de rupture de stock malgre l'existence du stock de protection? QueUe
disposition faut-il adopter pour eviter ce risque au moindre cout ?
Supposons la premiere question resolue. La reponse it la deuxieme
est qu'il est necessaire de :
1) passer une commande sans attendre la prochaine date prevue au
plan d'approvisionnement;
2) la passer dans des conditions economiques, au prix habituel, sans
majoration d'aucune sorte.
Ceci suppose que cette commande « hors calendrier » doit etre pas-
see avec un delai de livraison normal et pour une quantite assez grande;
on evitera ainsi de payer un supplement de prix pour obtenir un delai
court et de subir une majoration sur Ie prix unitaire resultant d'une
quantite commandee trop faible. La commande que l'on doit passer
ne doit done pas avoir l'aspect d'un depannage en urgence; elle sera

77
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

livree a l'issue du delai d'approvisionnement habituel d. 11en resulte


que Ie stock M au moment ou elle sera passee, augrnente des quantites
en commande C' livrables au cours des d mois a venir 1, do it couvrir
la prevision de consommation pendant ces memes d mois. Celle-ci com-
prend une prevision de besoins courants P' et une prevision T' de
besoins sur programme, venant s'ajouter aux besoins courants, pen-
dant les d prochains mois 2.
Ainsi done, il faudra passer cette commande «hors calendrier » des
que l'on constatera que: M + C' -s P' + T'.
Pour determiner P', il faudrait, en toute rigueur, analyser les
consommations pour besoins courants constatees pendant des tranches
de d mois consecutifs et proceder au meme genre de calcul que celui
qui a ete expose au sujet du stock de protection. Si l'on dispose d'un
ordinateur, il n'y a pas de difficulte particuliere,
En gestion manuelle, on se content era de prendre
P' = S (d + a)
et la commande «hors calendrier » sera declenchee
si M + C' -s S (d + a) + T', qui s'ecrit
I (M - T) + C' s S (d + a)
formule dans laquelle :
M stock disponible en magasin,
T' : prevision de besoins sur programme venant s'ajouter aux
besoins courants,
(M - T) : stock disponible en magasin pour besoins courants,
C' : quantite en commande livrable au cours des d mois a venir,
S : consommation moyenne mensuelle prevue pour besoins
courants,
d : delai d'approvisionnement en mois,
a : stock de protection en mois de consommation moyenne men-
suelle.
La quantite S (d + a) est Ie stock critique.
II s'exprime en unites de comptage de I'article et, connaissant d
(1 mois par exemple), a (1,4 mois par exemple s'il s'agit d'un article

1. La notation C utilisee precedemrnent represente les quantites en commande Iivra-


bles au cours des d + p mois a venir.
2. Les notations Pet T utilisees precedemrnent representent les previsions de besoins
courants et les previsions de besoins sur programme pendant les d + p mois a venir.

78
Renouvellement economique des stocks

commande tous les deux mois) et S (380 par exemple) il est facile d'en
indiquer la valeur au magasinier : S (d + a) = 380 (l + 1,4) = 910.
La consigne donnee au magasinier sera de signaler immediatement
que Ie disponible pour besoins courants (M - T' + C,) atteint 910
en alertant Ie gestionnaire de stocks. Celui-ci analysera la situation de
l'article en faisant Ie raisonnement suivant.
1) L'alerte est donnee moins de quinze jours avant la date du pro-
chain examen prevue au calendrier d'approvisionnement. Le stock de
protection peut absorber l'augmentation de consommation qui a fait
atteindre Ie stock critique, et il n'y a pas a passer de commandes.
2) EIle est donnee p' mois avant cette date (P' ~ 0,5 mois). II faut
passer une commande qui se substituera a la prochaine commande pre-
vue au calendrier d'approvisionnement. La quantite a commander sera:
Q = S (d + p' + p + a) - (M + C) + T
Ce faisant, il n'y aura pas de commande supplementaire (la
commande passee anticipant simplement la prochaine commande prevue
au calendrier), et la quantite commandee sera du meme ordre de gran-
deur que la quantite moyenne commandee Sp et beneficiera des memes
conditions.
En toute rigueur, Ie gestionnaire devrait examiner si, tenant compte
des frais de passation d'une commande supplementaire, des frais de
possession du stock, d'une elevation du prix d'achat liee a une faible
quantite commandee, il ne serait pas preferable de passer une commande
immediate de la quantite Sp' en attendant la prochaine commande pre-
vue au calendrier. C'est peut-etre la un luxe, mais on doit se l'offrir
si l'on dispose d'un ordinateur qui, lui, fera ce calcul rapidement et
a peu de frais.

NOTA - On trouvera, dans les notes complernentaires (chapitre 8), Ie detail de la


methode a suivre pour determiner Ie risque pris si I'on ne passe pas une commande
lorsque Ie stock critique est atteint p' mois avant la date prevue au calendrier pour
lancer un reapprovisionnement.

79
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

METHODE DU REAPPROVISIONNEMENT
AU POINT DE COMMANDE

Les pages precedentes ont ete consacrees au plan d'approvisionne-


ment, technique de reapprovisionnement economique des stocks fon-
dee sur la passation de commandes, a dates fixes, de quantites variables;
ces quantites, donnees par la formule :
Q = S (d + p + a) - (M + C) + T
restent en general, lorsqu'il n'y a pas de previsions de besoins T pour
travaux programmes venant s'ajouter aux besoins courants, voisines
de Sp, avec p = ~ 288 f . En remplacant dans l'expression de Sp,
Vuz
V par 12 S, on trouve :
Quantite economique de commande Qe = ~ 24 Sf, forrnule
uz
connue sous Ie nom de formule de Wilson, qui, evidemment, aboutit
au meme reapprovisionnement economique du stock.
Cette quantite devra etre commandee lorsque le stock en magasin
M, augmente de quantites restant eventuellement a livrer sur des
commandes en cours livrables dans les d mois a venir, couvre exacte-
ment les besoins pendant un delai egal au delai d'approvisionnement
d. Ces besoins sont egaux a la demande moyenne mensuelle pendant
le delai d'approvisionnement, Sd, majoree du stock de protection Sa'
destine a satisfaire une demande superieure a la moyenne pendant
d mois; le coefficient a' se calcule comme le coefficient a (paragraphe
precedent) a partir de l'histogramme des demandes par tranches
de d mois. La commande doit done etre pas see lorsque Ie niveau
N = S (d + a') est atteint; N est le point de commande, appele par-
fois, a tort, stock minimal.
Si cette methode aboutit, theoriquement, au merne resultat econo-
mique que le plan d'approvisionnement, elle presente deux inconve-
nients. Le premier est qu'elle ne permet pas une planification rigoureuse
des reapprovisionnements, Le second est qu'elle ne prevo it pas un
regroupement d'articles sur la meme commande; il n'y a, en effet, pas
de raison pour que divers articles susceptibies d'etre commandes chez
le meme fournisseur atteignent le point de commande en meme temps.
II est possible d'y pallier en explorant, lorsque le stock d'un article

80
Renouvellement economique des stocks

arrive au point de commande, tous les aut res articles du meme grou-
pement et en commandant, pour ceux-ci, la quantite Qe - [M - N].
Mais pour tous ces articles, on ne commande plus la quantite eco-
nomique.
Par contre, si la consommation moyenne mensuelle vient a varier,
il n'y a qu'a modifier en consequence la quantite economique de
commande et Ie point de commande, alors que, dans la methode du
plan d'approvisionnement, il faut retoucher Ie calendrier d'approvi-
sionnement, revoir Ie stock critique et ajuster la valeur de S entrant
dans la formule de la quantite a commander.

EXEMPLE
L 'article servant d'exemple est celui qui a deja ete etudie page 71,
achete 20 F piece et ayant une demande moyenne mensuelle egale a
100 pieces.
Les frais de passation d'une commande de cet article sont egaux
a f = 105 F et Ie taux desjrais de possession du stock est egal a 35 %.
La quantile economique de commande Qe est donnee par la jor-
mule de Wilson:

24 x 100 x 105 = 190.


20 x 0,35

Pour trouver Ie stock de protection Sa' necessaire, iljaut jaire /'his-


togramme des demandes pendant des tranches de d = I mois, soit :

OUANTITE FREOUENCE
DEMANDEE FREOUENCE CUMULEE

140 2 2
130 2 4
120 3 7
110 3 10
100 5 15
90 2 17
80 3 20
70 3 23
50 1 24

Le taux de service demande etant de 95 %, Ie nombre admis de rup-


5
ture de stock sur 24 cas est - x 24 = 1 cas.
100
Or, la demande mensuelle laplusjorte (/40) apparait deuxjois. C'est
done cette demande qu 'it jaut prevoir d'honorer ; si on prenait 130

81
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

comme prevision de demande maximale a honorer, Ie risque de rup-


ture serait en effet de _l_ = 8 % et Ie taux de service ne serait que de
24
92 %.
Le coefficient a' est done :
140 - 100 x 1
,
a = 0,4.
100
Le point de commande est:

N = 100 (1 + 0,4) 140.

On trouvera au chapitre - « Etudes d'application» - un exemple


de comparaison entre cette methode de reapprovisionnement au point
de commande (commandes a dates variables d'une quantite fixe) et
la methode de reapprovisionnement suivant un calendrier (comman-
des a dates fixes d'une quantite variable).
Cependant, la methode de reapprovisionnement au point de
commande est tres utile lorsque les consommations sont faibles (quel-
ques unites par an). Dans de tels cas, les histogrammes de con sornma-
tion ne veulent plus dire grand chose et les statistiques perdent l'essentiel
de leur signification. Mais on peut neanmoins admettre que la formule
de Wilson peut encore etre appliquee.
II faut aussi noter que Ie reapprovisionnement au point de commande
est la methode la plus simple lorsqu'il s'agit de reapprovisionner un
produit unique (il n'y a done pas de probleme de regroupement d'arti-
cles sur une meme commande), livrable avec un delai d'approvision-
nement tres court ne present ant que des aleas tres reduits avec des
variations de la demande d'amplitude assez faibles, au moins en quan-
tite ; c'est par exemple Ie cas des carburants, des combustibles, de la
farine livree en vrac. Le point de commande etant tres bas, il est inu-
tile d'essayer de le reduire en fixant un taux de service inferieur a 100 070 ;
en effet, la diminution du stock moyen qui en resulterait serait tout
a fait negligeable.

82
Renouvellement economique des stocks

EXEMPLE 1
Pour un article, les consommations mensuelles constatees sont les
suivantes:

Janv. Fev. Mars Avr. Mai Juin Juil. AoOt Sept. Oct. Nov. Dec.

Annee
A - 2
0 0 0 1 0 0 3 0 0 2 0 1

Annee
A - 1
0 0 2 0 0 1 0 2 0 0 1 0

La notion de consommation moyenne mensuelle, qui est egale ii 0,5,


ne signifie plus rien par rapport aux consommations mensuelles
constatees qui sont comprises entre 0 et 3. A vec des frais de passation
d'une commande d'un article de 70 F, un taux desfrais de possession
du stock de 35 % et un prix unitaire de I'article etudie de 1 000 F,
on trouverait une periode economique de commande de 3 mois. Avec
un delai d'approvisionnement egal ii un mois, on trouverait l'histo-
gramme suivant des consommations par tranches de p + d = 4 mois.

Consommation Nombre
de 4 mois de cas

5 1
4 1
3 9
2 4
1 6

Les consommations extremes sont dans Ie rapport de 5 ii 1, l'ecart


est grand et l'histogramme n'est plus ires significatif. On pourrait,
cependant, sefixer un taux de service de 95 % par exemple, qui conduit
ii une prevision P = 4 et ii un stock de protection egal ii P - S (d
+ p) = 4 - 0,5 x 4 = 2 qui couvre 2 : 0,5 = 4 mois de consomma-
tion moyenne mensuelle. Mais la demande est beaucoup trop aleatoire
et un tel stock de protection n 'est guere securisant.
II serait, au moins psychologiquement, preferable de fixer, par simple
decision, Iepoint de commande ii 3 unites et de commander, lorsqu'if
est atteint, la quantite economique Qe :

2 x 7 x 70 = 2 unites si M ~ 1
1000 x 0,35
on commandera 3 unites si M = 0 afin d'avoir au moins 3 unites en
stock apres chaque livraison.

83
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

EXEMPLE 2
Les consommations sont les suivantes :

Janv. Fev. Mars Avr. Mai Juin Juil. Aoul Sept. Oct. Nov. Dec.

Annee
0 0 0 0 0 2 0 0 0 0 0 0
A - 2

Annee
1 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0
A - 1

Dans un tel cas, it convient d'abord d'examiner si l'article doit ou


non etre tenu en stock. Si la reponse est non, it n'y a plus de probleme
de gestion du stock.
Si la reponse est oui, il faudra decider du point de commande qui
pourra etre 0 - 1 ou 2 unites suivant la securite que l'on desire avoir;
et lorsque Ie point de commande sera atteint, il faudra commander
la quantite economique Qe :
,,....------
Qe = ~I 2 x 2 x 70 = 1 si M ;:::1
V 1000 x 35
ou commander 2 unites si M = 0, afin d'avoir au moins 2 unites en
stock apres chaque livraison (dans la mesure OU l'on decide que Ie stock
doit permettre de faire face a une demande de 2 unites au cours d'un
mois).

EXEMPLE 3
Un article dont Ie prix unitaire est de 6 F est utilise tous les jours
(365jours par an) et son delai d'approvisionnement est compris entre
un et quatrejours (jours chomes compris). Les frais de passation d'une
commande en sont de 105 F et Ie taux des frais de possession de son
stock est de 35 %. Les consommations journalieres ont les valeurs equi-
pro babIes suivantes : 1-2-3-4-5-6, ce qui correspond a une consom-
mation annuelle V = 1280.
La quantite economique de commande est:

Qe = .1 2 x 1 280 x 105 = 358, valeur arrondie a 360.


'J 6 x 0,35

La consommation pendant Ie delai d'approvisionnement est


comprise entre 1(demande d'une unite pendant un delai egal a un jour)
et 24 (demande journaliere de six unites pendant un delai ega/ a qua-
tre jours).

84
Renouvellement economique des stocks

II y aura trois a quatre reapprovisionnements par an


(- V 1280 = 356
= -- , ) et, par mesure de securite,
' ., on ad opte une vaIeur
o. 358
du delai d'approvisionnement de quatre jours.
La demande pendant ees quatre jours peut etre de :
24: 4 x 6
23:3 x 6+ 1x5
22: 3 x 6 + 1 x 4
ou 2 x 6 + 2 x 5
21: 3x 6+ 1x 3
ou 2 x 6 + 1 x 5 + 1 x 4
ou 1 x 6 + 3 x 5
20: 3 x 6 + 1 x 2
ou 2 x 6 + 1 x 5 + 1 x 3
ou 2 x 6 + 2 x 4
ou 1 x 6 + 2 x 5 + 1 x 4
ou 4 x 5
etc.
La probabilite d'une demande de 24 est done
(~) 4 = 0,0008.

La probabilite d'une demande de 23 est:


!_ C3
6 4
(!_)6 3 (1 - I)6' 0 0026.
=

La probabilite d'une demande de 22 est:

La probabilite d'une demande de 21 est:


-1 C (1) 1 - -1) + -1 x -1 C (1) 1 - -1) + -1 C3(1)
3 - 3( 2 - _.
2( 2 3 (1- 1) = 0 0084.
-
66
4 666 6 4 66 6 4 6'

La probabilite d'une demande de 20 est:

~.C!(~) (1 _ ~) + ~ x ~ C~(~) (1 _ ~) + [c~(~) (1_ ~) 2J


J 2 2 2 X

[C~(~)2 (1_~)2 J+~x~C~(~)2 (1_~)2 +(~)4 =0,0178

85
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

Les probabilites cumulees sont ainsi les suivantes "

PROBABILITE
DEMANDE PROBABILITE
CUMULEE

24 0,0008 0,0008
23 0,0026 0,0034
22 0,0160 0,0194
21 0,0084 0,0278
20 0,0178 0,0456

Enfixant Iepoint de commande a N = 24, on a un stock de protec-


tion egal a 24 - 4 x 3,5 = 10 et un stock moyen theorique egal a
358 + 10 = 189, avec un taux de service ega! a 100 %.
2
Enfixant Iepoids de commande d N = 19, correspondant a un taux
de service ega! a 1 - 0,046 = 95,4 %, on a un stock de protection
egal a 19 - 4 x 3,5 = 5 et un stock moyen theorique egal a
358 + 5 = 184.
2
Fixer Ie taux de service a 95,4 % au lieu de 100 % ne diminue Ie
stock moyen de cet article que de 2,6 % ce qui est negligeable. Pour
cet article, on a done interet a prendre un taux de service ega! a 100 %.

REAPPROVISIONNEMENT
DES MAGASINS SECONDAIRES

Certaines entreprises commerciales ou industrielles sont amenees a


disposer de magasins secondaires reapprovisionnes par un magasin prin-
cipal lui-meme approvisionne par les fournisseurs.
L'existence de cet ensemble magasin principal-magasins secondaires
est justifiee par trois raisons; la premiere est la decroissance du cout
de transport de l'unite transportee lorsque la quantite transportee aug-
mente (il en coute moins de transporter une fois dix tonnes sur cent
kilometres que dix fois une tonne sur la meme distance); la seconde
est que, compte tenu du foisonnement des demandes entre les divers
magasins secondaires, Ie stock de l'ensemble magasin principal-magasins
secondaires sera inferieur a celui qui serait necessaire en absence du
magasin principal pour assurer Ie meme taux de service; Ie troisieme
tient au fait que l'on passera beaucoup moins de commandes.

86
Renouvellement economique des stocks

• Comment fonctionne Ie systeme ?


Le magasin principal joue vis-a-vis des magasins secondaires le role
du fournisseur unique pour tous les articles du stock, et illivre dans un
delai maximal de generalement un jour. Un ou plusieurs camions, selon
le nombre de magasins secondaires, livrent periodiquement les produits
dans ces magasins ; la capacite de transport des camions est fonction du
tonnage consomme dans chacun de ces magasins entre deux passages
du camion. Le nombre de magasins secondaires approvisionnes chaque
jour depend de la distance a parcourir et du tonnage a transporter. Enfin,
dans le but de minimiser les manutentions au magasin principal, les quan-
tites livrees a un magasin secondaire lors d'un reapprovisionnement sont
des multiples entiers des conditionnements utilises par le fournisseur et,
d' autre part, pour un magasin secondaire donne, la peri ode de reappro-
visionnement d'un produit sera d'autant plus courte qu'il est plus
consomme (un produit tres consomme sera reapprovisionne a chaque
passage du camion, tandis qu'un produit peu consomme ne sera reap-
provisionne que tous lesdeux ou quatre passages) ; il y a done un calendrier
de reapprovisionnernent des produits construit de sorte que le tonnage
total livre dans un magasin secondaire soit aussi regulier que possible.
Pour parer aux irregularites de la demande dans les magasins se-
condaires, chacun d'eux dispose d'un stock de protection, fonction du
taux de service souhaite, et determine selon la methode generale, a partir
de l'histogramme des demandes pendant n quarts de mois consecutifs,
n etant la periode de reapprovisionnement, exprimee en quarts de mois,
de l'article (n = 0,2 pour un reapprovisionnernent journalier, n = 1
pour un reapprovisionnement tous les quarts de mois, n = 2 pour un
reapprovisionnement tous les deux quarts de mois).
En ce qui concerne les quantites a commander, l'ensemble magasin
principal-magasins secondaires est considere comme un magasin uni-
que. La periode economique de commande p d'un article est calculee
en fonction de la demande annuelle globale sur l'ensemble des maga-
sins; la prevision P de la demande pendant p + d mois est fixee a par-
tir de l'histogramme des demandes globales par tranches de p + d mois
et de la valeur souhaitee du taux de service; la quantite en stock M
est le stock total du magasin principal et des magasins secondaires.
Bien entendu, si dans un magasin secondaire, la demande d'un arti-
cle est tres importante, cet article sera reapprovisionne directement chez
Ie fournisseur, selon la methode generale ; ce magasin secondaire est
alors autonome pour cet article.

87
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

EXEMPLE
Le magasin principal X doit reapprovisionner dix magasins secon-
daires.
L 'exam en d'une carte routiere jait apparaitre trois circuits de
camion. Le premier circuit permet de reapprovisionner les magasins
secondaires A, B et C suivant l'itineraire X-A-B-C-X de 70 km; Ie
deuxieme circuit permet de reapprovisionner les magasins secondaires
D-E-F et G suivant l'itineraire X-D-E-F-G-X de 60 km; Ie troisieme
circuit permet de reapprovisionner les magasins secondaires H, K et
L suivant l'itineraire X-H-K-L-X de 80 km.
Un camion partant Ie matin peut done etre de retour en debut
d'apres-midi, meme dans des conditions de circulation difficiles, pour
etre charge en vue de livraisons a jaire Ie lendemain; it peut tout aussi
bien etre charge en debut de matinee et eire de retour Ie soir meme,
pret pour la journee suivante. Les tonnages consommes sont les sui-
vants (en tonnes) :

TONNAGE MENSUEL TONNAGE PAR QUART DE MOIS


Magasin
second. MINI MAXI MOYEN MINI MAXI MOYEN

A 14 28 20 3 8 5
B 11 19 15 2 6 4
C 3 15 8 1 5 2
D 20 40 30 4 12 8
E 8 14 12 2 5 3
F 20 32 25 3 10 7
G 4 12 10 1 4 3
H 12 30 20 2 10 5
K
L
10
8
25
25
15
15
2
2
8
8
, 4
4
TOTAL 110 240 170 22 76 53

Le tonnage mensuel moyen total etant de 170 t, on pourrait penser


qu'un cam ion de 10 tonnes sujjirait. En realite, ce camion serait trop
petit pour approvisionner une fois par semaine les magasins A, B, C
(11 t par semaine avec un maximum de 19 t), deux fois par semaine
les magasins D,E,F,G (21 t par semaine avec un maximum de 31 t),
une jois par semaine les magasins H,K,L (13 t par semaine avec un
maximum de 26 t). Par contre, un camion de 15 tonnes convient, en
admettant que les magasins D,E,F,G n 'auront pas leur tonnage maxi-
mum en meme temps.
En comptant cinq jours ouvrables par quart de mois, on aboutit
au programme suivant :
t« jour : D,E,F Moyenne 11 t (4 t disponibles)
2e jour: A,B,C Moyenne 11 t (4 t disponibles)

88
Renouvellement economique des stocks

3e jour: H,K,L Moyenne 13 t (2 t disponibles)


4e jour: D,F,G Moyenne 11 t (4 t disponibles)
s- jour:
dans lequelles gros magasins D et F sont reapprovisionnes deux fois
par quart de mois, les autres magasins etant reapprovisionnes une fois.
Si Ie quart de mois ne compte que quatre jours ouvrables, Ie reap-
provisionnement est assure; s'il en compte cinq ou six, Ie camion peut
faire un voyage supplementaire en cas de tres forte demande, ou etre
utilise a d'autres taches (transport de mobilier, de panneaux publici-
taires par exemple) ou eire envoye en entretien.

1- Quelle quantite faut-il reapprovisionner ?


Prenons un article 1 qui doit etre reapprovisionne tous les n quarts
de mois avec un taux de service de 96 070. L'histogramme des deman-
des par n quart de mois permet de fixer la prevision de demande a satis-
faire Pi. Le stock etant M, la veille du reapprovisionnement, la
quantite theorique a approvisionner est Pi - Mi. Cette quantite sera
eventuellement majoree d'une quantite T, demandee specialement par
Ie magasin pour satisfaire une demande exceptionnelle. La quantite
theorique ainsi obtenue, soit Pi - M, + Ti, sera arrondie a la quan-
tite immediatement superieure donnant un multiple entier de condi-
tionnements.

EXEMPLE
Dans un magasin secondaire, un article dont Ie taux de service est
a
fixe 98 % doit etre reapprovisionne tous les deux quarts de mois;
it est livre par Iefournisseur en cartons de douze unites. Les deman-
des constatees au cours d'une annee sont les suivantes :

JANV FEV. MARS AVR. MAl JUIN JUIL. AOUT SEPT. OCT. NOV. DEC.
1,rquart 30 20 40 40 20 30 20 10 30 40 30 30
2' quart 40 20 20 20 10 40 20 10 50 30 20 40
38 quart 10 30 50 50 10 10 30 20 40 30 30 20
4' quart 30 10 50 20 30 20 40 20 50 20 10 50
TOTAL 110 80 160 130 70 100 110 60 170 120 90 140

La demande annuelle est de 1340 unites et fa demande moyenne


. 1340
par quart de mots est -- = 28 unites.
48

89
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

On voit immediatement que la demande laplus forte sur deux quarts


de mois consecutifs est de 100 unites is» et 4e quarts de mars) et qu'il
y a quatre demandes de 90 sur deux quarts de mois consecutifs; if y a
48 - 2 + 1 = 47 cas de demande pendant deux quarts de mois conse-
cutifs. Le nombre de ruptures admis sur 47 reapprovisionnements est
(J - 0,98) x 47 = 1.
La prevision de demande a satisfaire est done Pi = 90 (l'etude n'est
faite ici que sur un an et non sur deux ans, afin de ne pas trop encom-
brer Ie texte) et Ie stock de protection est ega! a
90 - 2 x 28 = 44, soit 44 = 1,6 quart de mois de demande moyenne.
28
A fa veille d'un reapprovisionnement, si Ie stock est M, = 50, fa
quantite theorique a Iivrer, en I'absence de demande exceptionnelle
(T, = 0) est Pi - M, =- 40. Le conditionnement etant Ie carton de
douze unites, fa quantite livree sera 48 et elle fera remonter Ie stock
a 50 + 48 = 98. Si, au cours des deux quarts de mois suivants, la
demande est de 70, Ie stock restant sera egal a 98 - 70 = 28; la quan-
tite theorique a livrer sera egale a 90 - 28 = 62 et la quantite livree
sera de 72 (6 cartons), faisant remonter le stock a 28 + 72 = 100.

2· Quelle quantite faut-il commander?


L'article etudie est achete 20 F l'unite et son delai d'approvisionne-
ment est d = 1 mois. Les demandes mensuelles sont donnees dans Ie
'tableau de la figure 2.13.

MAGASIN JANV. FEV. MARS AVRIL MAl JUIN JUIL. AOUT SEPT. OCT. NOV. DEC. ANNEE
A 10 40 15 25 10 15 30 20 10 35 25 15 250
B 30 70 80 20 60 40 50 4L' 30 20 50 60 550
C 6 12 6 20 8 14 10 18 6 16 14 10 140
D 80 60 20 40 40 70 30 50 60 50 70 30 600
E 70 40 100 80 60 90 50 30 80 40 80 50 770
F 30 24 18 50 28 16 26 32 22 44 36 38 364
G 60 90 40 100 50 70 80 30 80 40 60 80 780
H 30 40 20 10 25 35 15 15 35 30 20 40 315
K 20 35 45 15 25 60 50 30 40 55 35 20 430
L 110 70 80 150 100 180 120 90 120 60 90 130 1300
TOTAL 446 481 424 510 406 590 461 355 483 390 480 473 5499
Fig. 2.13

90
Renouvellement economique des stocks

La valeur de la consommation annuelle totale est de 5499 x 20 =


109980 F.
Les frais de passation d'une commande d'un article etant de 105 F
et Ie taux des frais de possession du stock etant de 35 070, les seuils en
valeur de consommation annuelle sont les suivants (voir page 37) :
288 x 105 x 100
152800 F entre 0,5 et 1 mois
0,5 x 1 x 35
288 x 105 x 100
43 200 F entre 1 et 2 mois
1 x 2 x 35
288 x 105 x 100
14400 F entre 2 et 3 mois
2 x 3 x 35
288 x 105 x 100
4600 F entre 3 et 6 mois
3 x 6 x 35
288 x 105 x 100
1150 F entre 6 et 12 mois
6 x 12 x 35

109980 etant compris entre 43 200 et 152800, l'article etudie doit etre
commande tous les mois.
Les demandes totales par tranches de p + d = 2 mois consecutifs
sont : 925-905-934-916-996-1 051-816-838-873-870-953.
Pour un taux de service de 94 070, Ie nombre admis de ruptures de
stock sur 11 reapprovisionnements est (l - 0,94) x 11 = 1. (L'etude
n'est faite que sur un an, et non sur deux ans, afin de ne pas alourdir
le texte.) La prevision de demande it satisfaire est donc P = 996 et
le stock de protection est egal it :
p - S (P + d) = 996 - 5499 x 2 == 80
12
r
La demande moyenne mensuelle etant S = ----u-
5499
== 458, le stock

de protection necessaire couvre a :5°8 == 0,17 mois de demande


moyenne mensuelle.
La quantite it commander aux dates prevues au calendrier, et it faire
livrer au magasin principal sera: Q = 996 - (M + C) + T ou M
represente Ie stock de I'ensemble magasin principal-magasins secon-
daires it la date du calcul de Q.

91
LA PRATIQUE DE LA GESTlON DES STOCKS

3· Nombre de commandes sans magasin principal


Compte tenu des seuils calcules plus haut, ce nombre de comman-
des serait celui donne par Ie tableau suivant :
MAGASINS
A B C D E F G H K L
Valeur de la consommation
5000 11000 2800 12000 15400 7280 15600 6300 8600 26000
annuelle(F)
Periodep (mois) 3 3 6 3 2 3 2 3 3 2
Nombre de commandespar an 4 4 2 4 6 4 6 4 4 6

II faudrait done passer un total de 44 commandes par an au lieu de


12 par an avec Ie magasin principal.

4· Stock moyen theorique sans magasin principal


Par magasin, la consommation moyenne S, la prevision de demande
P a satisfaire pendant p + d mois avec un taux de service de 94 070,
Ie stock de protection Sa = P - S (P + d), Ie stock moyen theorique
egal a Sf + Sa, sont deduits de l'historique des demandes par tranches
de (P + d) mois et sont donnes par Ie tableau de la figure 2.14.

MAGASINS
A B C D E F G H K L
90 200 76 200 210 122 190 100 115 260
90 230 88 160 220 120 230 95 120 300
65 200 82 170 240 112 190 90 145 330
80 170 92 180 230 120 220 85 150 430
Demandes par tranches 75 190 86 190 200 102 200 90 165 400
de p + d mois 75 160 88 210 170 96 180 100 180 390
95 140 190 160 124 190 95 175 330
90 140 230 150 134 150 100 160 270
85 160 210 200 140 180 125 150 270
170 180 280
p+d 4 4 7 4 3 4 3 4 4 3
5 21 46 12 50 64 30 65 26 36 108
P 90 200 92 210 230 134 220 100 175 400
Stock de protection 6 16 8 10 38 14 25 0 31 76
Stock moyen theorique 38 85 44 85 102 59 90 39 85 184
Fig. 2.14

92
Renouvellement economique des stocks

Le stock de protection de l'ensemble des magasins est egal it 224


unites.
Le stock moyen theorique de l'ensemble des magasins est egal it 811
unites.

5· Stock moyen theorique avec magasin principal


L'article etudie etant, par hypothese, livre tous les quarts de mois
dans les magasins secondaires, ceux-ci disposeront d'un stock de pro-
tection approximativement egal it la demande moyenne pendant un
quart de mois (le calcul exact n'est pas fait ici pour ne pas alourdir
Ie texte).
On a vu plus haut, it propos de la quantite it commander, que Ie
stock de protection it constituer en consider ant l'ensemble magasin
principal-magasins secondaires est de 80 unites et que la demande
moyenne mensuelle totale est de 458 unites.
Le stock de protection constitue dans chacun des mag asins se-
condaires est egal au quotient, arrondi it la valeur entiere immediate-
ment superieure, de la demande annuelle par 48, soit :
A: 6 C: 3 E : 16 G : 17 K: 9
B : 12 D : 13 F: 8 H: 7 L : 27
qui donnent un total de 118 (un peu superieur it la demande moyenne
totale pendant un quart de mois qui est 5499 = 115)
48 .
II en resulte que Ie stock moyen theorique de l'article etudie, lorsqu'il
y a magasin principal, est egal it 4~8 x 1 + 80 + 118 = 427.

L'existence du magasin principal entraine une reduction de pres de


50 % du stock moyen de l'article etudie,
On pourrait meme adopter un taux de service de 100 % au magasin
principal; le stock de protection passerait de 80 unites it
1051 - 458 x 2 = 135 et Ie stock moyen theorique de l'ensemble
magasin principal-magasins secondaires passerait de 427 unites it
4~8 x 1 + 135 + 118 = 482, valeur inferieure de 40 % au stock
moyen lorsqu'il n'y a pas de magasin principal.

93
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

CAS DES PRODUITS


ECONOMIQUEMENT DISPONIBLES
DANS LE COMMERCE LOCAL

Lorsqu'un produit est disponible Iocalement, le seul interet de cons-


tituer un stock est d'eviter des commandes et des livraisons frequentes
(a moins qu'il s'agisse de denrees perissables ou de produits ayant une
tres forte consommation). Encore faut-il verifier que son prix d'achat
majore des frais d'acquisition et des frais de possession de ce stock
est inferieur au prix d'achat du meme produit ou d'un produit equiva-
lent (remplissant les memes functions avec des performances au moins
egales) chez un fournisseur eloigne, ne livrant que par quantites relati-
vement importantes, majore du cofit du transport, des frais d'acquisi-
tion et des frais de possession du stock correspondant.
S'il en est ainsi, le produit est econorniquement disponible localement.
La gestion du stock est alors extremement simplifiee. 11suffit de fixer
une frequence raisonnable de commande (par exemple les 2e, 'l=, 12e
et 17e jours ouvrables de chaque mois) et un niveau maximum H du
stock couvrant environ un demi-mois de demande moyenne mensuelle
estimee. La quantite a commander lors de chaque commande sera egale
a H - M (M etant Ie stock la veille de la commande), arrondie a un
nombre entier de conditionnements. Encore faut-il qu'un marche de
longue duree, fixant Ies specifications techniques et les conditions
commerciales de ces commandes, ait ete passe avec le fournisseur local.
Pour certains produits tels que Ies liquides livres en vrac, on peut
fixer un point de commande, correspondant a, par exemple, deux ou
trois jours de consommation moyenne et Ie fournisseur livrera, soit
une quantite qui aura ete fixee, soit la quantite permettant Ie remplis-
sage de la cuve de stockage.
Mais, a part Ie cas de ces derniers produits, il est preferable de ne
pas utiliser la methode du point de commande lorsque le fournisseur
local peut fournir plusieurs articles differents ; on finirait en effet par
lui passer des commandes tous les jours.

94
Renouvellement economique des stocks

REAPPROVISIONNEMENT
DU STOCK DES CONCESSIONNAIRES
Le concessionnaire n'a qu'un seul fournisseur pour l'ensemble des
produits, Ie fabricant qui lui a accorde la concession; ses clients peu-
vent etre des particuliers, des professionnels ou des entreprises. Les
produits sont en stock chez Ie fabricant sous conditionnements unitai-
res (unite de vente a la clientele ou unite d'utilisation si Ie concession-
naire est aussi reparateur).
Le fabricant effectue des expeditions periodiques et il s'ecoule un
delai maximum (done y compris les aleas de transport) entre la demande
de reapprovisionnement faite par Ie concessionnaire et la reception de
ce qu'il a demande. Les demandes sont exprimees par Ie concession-
naire la veille de chaque expedition.
Pour un article donne, la demande maximale a honorer (compte tenu
du taux de service desire) chez Ie concessionnaire pendant Ia peri ode
separant deux expeditions majoree du delai maximum d'approvision-
nement est N. Soit M Ia quantite en magasin chez Ie concessionnaire
Ia veille d'une expedition pour Ie fabricant. Le concessionnaire doit
theoriquement demander la quantite N - M.
Mais une telle methode reviendrait a reapprovisionner, a chaque
livraison periodique, Ia totalite des articles a Ia seule exception des quel-
ques produits qui n'auraient ete I'objet d'aucune demande depuis Ia
Iivraison precedente ; il en resulterait de tres nombreuses manutentions
aussi bien chez le fabricant, pour l'expedition, que chez Ie concession-
naire, a Ia reception.
Soit s Ia demande moyenne de l'article chez Ie concessionnaire entre
deux reapprovisionnements successifs.
Pour eviter Ie reapprovisionnement systematique de la quasi-totalite
des articles a chaque expedition par Ie fabricant, Ie concessionnaire
demandera pour chaque article Ia quantite :
q=N+ns-M
Ie nombre n etant d'autant plus grand que Ie prix unitaire de l'article
est plus faible, avec n = 0 pour Ies articles tres couteux.
Bien entendu, dans Ia mesure ou Ia clientele accepte un delai de livrai-
son ou de reparation pour les articles Ies plus chers, on peut fixer un
taux de service tres faible, voire nul.

95
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

CAS DES MATfERES PREMIERES,


COMPOSANTS ET MARCHANDISES DE BASE

Les matieres premieres de base sont des produits d'origine minerale,


vegetale ou animale, generalement peu elabores qui servent a la pro-
duction de biens destines a la consommation interrnediaire ou finale
des divers agents econorniques (entreprises, administrations, menages).
Dans certains secteurs d'activite de la production (energie, siderur-
gie, produits chimiques, raffinerie, papiers et cartons, brasserie, meu-
nerie, semoulerie par exemple) et de la distribution (commerce de gros
de charbon, de metaux, du bois, de la laine, des cuirs et peaux, par
exemple), les approvisionnements de ces matieres premieres de base
sont l'une des preoccupations majeures, tant parce que Ie fonctionne-
ment de l'entreprise est lie a la disponibilite de ces matieres, qu'a cause
du fort impact de leur cout total (prix d'achat, frais d'approche, frais
d'achat, cout du stock age) sur Ie coflt de revient de la production.
D'une maniere generale, dans les activites de production, matieres
premieres et composants sont a la base merne de la vie des entreprises ;
dans Ie commerce, ce sont Ies marchandises.
Mais Ies quantites mises en oeuvre sont souvent suffisamment impor-
tantes pour justifier des livraisons, sinon en continu, du moins a des
frequences tres elevees (hebdomadaires, journalieres et merne plusieurs
fois par jour), selon les moyens de transport utili sables (canalisations,
convoyeurs, camions, wagons, peniches, bateaux, avions).
Dans ces conditions, il est legitime de songer a fonctionner sans stock
ou presque; il n'est plus question en effet de gestion economique du
stock qui cherche, d'une maniere ou d'une autre, a fixer la frequence
des livraisons qui rend minimale la somme des frais d'acquisition, des
frais de possession et des frais de rupture de stock. Quant a certains
produits utilises en relativement faibles quantites mais qui sont strate-
giques en ce sens que toute carence entraine l'arret de la production,
on peut se demander s'il ne serait pas legitime de disposer continuelle-
ment d'un stock superieur a celui obtenu par une gestion economique
du stock.
Pour choisir entre une strategie de stock fort et une strategie de stock
faible, il faut evaluer d'une part les risques que ce stock strategique
permet de couvrir et d'autre part Ie cofit d'un tel stock. Les risques
portent sur la qualite, sur le couple quantite-delai et sur le prix.

96
Renouvellement economique des stocks

1· Risque sur la qualite


Un refus de fourniture pour qualite insuffisante entraine, si on ne
possede pas de stock, Ie ralentissement ou meme l'arret de la produc-
tion; il y aura ralentissement si la fourniture du produit est partagee
entre plusieurs fournisseurs car il est improbable que Ie manque de qua-
lite survienne en meme temps chez les divers fournisseurs; il y aura
arret si Ia fourniture est confiee a un seul fournisseur, et l'arret durera
tant que Ie fournisseur ne pourrra pas retrouver Ie niveau de qualite
exige ou tant que l'on n'aura pas ete livre par un nouveau fournisseur
capable de satisfaire aux exigences de qualite.
Si, bien que de qualite insuffisante, Ia fourniture est acceptee, il y
aura tres probablement soit une baisse de la qualite de la production
avec tous les risques que cela comporte (mecontentement et meme desaf-
fection de la clientele, refus de fourniture par Ies clients, jeu ulterieur
des clauses de garantie, mauvaise image de marque) soit un accroisse-
ment des coflts de production (perte de rendement, rebuts, modifica-
tions dans la gamme d'usinage).

2· Risque sur Ie couple quantite-delai


Une diminution ou meme l'arret de la fourniture par un fournis-
seur peut etre engendree par de multiples causes: incidents de fabri-
cation, rupture d'approvisionnement sur Ies matieres utilisees par Ie
fournisseur, accidents tels que l'incendie, l'inondation ou l'explosion,
greve du personnel, disparition du fournisseur ou arret de la produc-
tion apres ouverture d'une procedure de redressement judiciaire, mou-
vements sociaux affectant indirectement Ie fournisseur, embargo,
rupture des relations commerciales avec un pays exportateur pour des
raisons politiques.
De plus, meme si la diminution ou l'arret de la fourniture n'est que
de courte duree, ilse peut que le fournisseur ait besoin d'un delai assez
long pour retrouver sa pleine capacite de production.
Quant aux delais de transport, ils peuvent subir des accroissements
sensibles a cause de mauvaises conditions climatiques ou 'catastrophes
climatiques, d'incidents ou accidents de transport (pannes, deraillement,
naufrage), greve chez le transporteur, greve affectant indirectement le
transporteur (greve des dockers par exempIe), mouvements sociaux,
guerre.
Quoi qu'il en soit, baisse de la fourniture ou allongement du delai

97
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

de livraison ou du transport ont les memes repercussions chez l'entre-


prise acheteuse : si elle ne dispose pas d'un stock suffisant, elle sera
obligee de ralentir ou meme darreter sa production.

3· Risque sur Ie prix


Le prix d'un produit peut augmenter suite a rarefaction quelle qu'en
soit la raison (incident ou accident chez un producteur, mouvements
sociaux, mouvements politiques, mauvaises conditions climatiques,
guerre ... ), a un accroissement de la demande, a une variation des cours
des devises, a des mouvements speculatifs, a une diminution de la
concurrence, a une entente entre les producteurs.
Si l'entreprise dispose d'un stock important, elle peut, au moins
jusqu'a epuisement du stock, ne pas repercuter entierement la hausse
sur son prix de vente (ce qui devrait lui permettre d'accroltre sa part
de marche), tout en cherchant de nouveaux fournisseurs et des pro-
duits de substitution lui permettant de maintenir son prix de vente.

4· Cout du stock strategique


II est compose du cout financier, du cout de l'emplacernent de stoc-
kage, du cout de I'obsolescence, du cout des assurances, et enfin d'une
perte financiere eventuelle si le prix du produit stocke vient a baisser
(l'entreprise doit alors repercuter imrnediatement la baisse sur son prix
de vente, faute de quoi elle risque de perdre une part du marche). On
peut noter que si Ie stockage est impossible, l'entreprise acheteuse peut
parfois se doter de moyens de production autonomes (par exemple,
en s'equipant de groupes electrogenes de secours).

5· Conclusion
On peut dire que Ie probleme du niveau d'un stock strategique se
pose en termes d'assurance. Des risques eleves sur la regularite et la
perennite des approvisionnements militent en faveur d'un stock stra-
tegique relativement important, mais son coflt sera eleve si la quantite
stockee est grande et si le prix unitaire est eleve. Inversement, il sera
generalement preferable de prendre le risque de ralentissement ou d'arret
de la production de quelques jours, surtout si le risque est faible, que
de conserver a longueur d'annee un stock strategique important.

98
Renouvellement economique des stocks

ZERO STOCK?

Des la premiere edition de cet ouvrage, figurait, a la fin du titre Neces-


site d'une saine gestion des stocks (p. 27), la phrase suivante : «On
ne doit avoir un stock que si l'on ne peut pas ajuster, economique-
ment, le flux des livraisons au flux des consommations. »
Depuis cette epoque, les Japonais ont lance deux formules-choc :
«zero stock» et «juste a temps», d' ailleurs equivalentes.
Ces deux formules ne font que reprendre la phrase rappelee plus haut.
II s'agit de faire en sorte, aussi bien pour les produits achetes que pour
les produits fabriques, meme en cours d'usinage, que le flux amont
soit toujours egal au flux aval (qui est le pilote) sans que pour autant
divers couts (tels que par exemple le prix d'achat) et divers frais (tels
que par exemple les frais de reception ou les frais de verification des
factures) augmentent par rapport a la solution avec stockage.
II en resulte que, s'agissant de la production industrielle, la techni-
que du «zero stock» implique une programmation a court et moyen
terme de la production precise avec de faibles aleas, un systeme de con-
trole de la qualite pousse de facon a eliminer les defauts de fabrica-
tion ayant des repercussions en aval, la proximite des fournisseurs afin
que d'une part les delais de transport soient tres courts et fiables et
d'autre part les couts unitaires de transport soient pratiquement inde-
pendants de la quantite transportee, une forte dependance des four-
nisseurs vis-a-vis de leur donneur d'ordre pour que leur production,
reservee a un client unique, ne soit pas perturbee par les demandes
d'autres clients, une grande souplesse des fournisseurs, telle qu'elle
puisse s'adapter instantanement aux variations de la demande. Bien
entendu, les fournisseurs doivent eux-rnernes avoir les memes exigen-
ces par rapport a leurs propres fournisseurs ... , si bien qu'a un niveau
donne de la production (en matieres premieres de base par exemple)
il y a un stock.
Si la programmation de la production est du seul ressort de l'entre-
prise (encore que la production elle-meme soit etroitement liee a la
demande de la clientele), s'il en est de meme de la qualite de la pro-
duction (dans la mesure ou le fournisseur respecte bien Ie niveau de
qualite demande), par contre, les autres conditions necessaires au fonc-
tionnement avec un stock nul de produits achetes dependent essentiel-
lement de l'organisation de la production en amont. Le fournisseur

99
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

apparait comme un vassal de son client unique et puissant et non comme


un partenaire; il est dans sa mouvance et toute diversification de la
clientele lui est interdite.
Finalement, l'ensemble «client-fournisseurs » apparait comme une
entreprise integree qui, pour des raisons financieres, comptables, fis-
cales, sociales, aurait filialise certains ateliers tout en les maintenant
dans une etroite dependance commerciale, technique et financiere,
Cette organisation des relations entre client et fournisseurs est tres
eloignee des conceptions francaises et europeennes qui tendent au con-
traire a l'autonomie des fournisseurs par rapport a leurs clients, a la
diversification de la clientele, a la dispersion des implantations indus-
trielles sur tout le territoire.
Cependant, depuis de nombreuses annees, les industriels francais de
la production de masse (construction d'automobiles par exemple) ont
reduit leurs stocks de matieres premieres et de composants a un niveau
tres bas uniquement destine a couvrir les risques pesant sur les livrai-
sons, grace a la mise en oeuvre d'une politique de normalisation, d'assu-
ranee de la qualite, de diversification des sources d'approvisionnement
et de partenariat avec les fournisseurs. Leurs usines tournent avec des
stocks de matieres premieres et de composants voisins de zero avec tou-
tefois quelques difficultes pour suivre rigoureusement Ie programme
des fabrications.
Mais il y a tellement d'autres causes qui peuvent perturber un pro-
gramme de production, aussi bien fait soit-il. ..

100
3. OUTILS
DE LA GESTION
MANUELLE DES STOCKS

LA NOMENCLATURE
DES ARTICLES STOCKES

• Definition
La gestion economique des stocks fait appel it des formules, qui peu-
vent paraitre peut-etre laborieuses it etablir, mais dont l'application
pratique est, en fait, tres simple. Toutefois, ces formules ne sont plei-
nement efficaces que si les articles auxquels elles sont appliquees sont
parfaitement definis. II serait vain, pour une entreprise de fournitures
d'appareillage electrique, de trouver, apres ces calculs, qu'elle doit
approvisionner 2000 prises de courant si elle n'en connait pas la repar-
tition par nombre de poles, intensites admissibles, formes, nature de
l'isolant.
La nomenclature des articles stockes en est une liste ordonnee don-
nant pour chaque article une designation complete et precise, permet-
tant de classer sous des rubriques differentes des articles distincts et sous
une meme rubrique des articles identiques. En principe, dans une merne
entreprise, deux articles sont consideres comme identiques s'ils sont

101
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

interchangeables du point de vue de l'utilisateur (l'utilisateur pouvant


etre Ie client qui achete l'article). Cette rubrique de nomenclature est
done diff'erente de « l'element de stock» qui, du point de vue compta-
ble, peut grouper des articles differents mais de meme nature, justi-
fiables de traitements comptables non differencies parce que de prix
unitaires voisins (prises de courant par exemple). La designation est
accornpagnee, des que le nombre d'articles devient important, de codes,
generalement numeriques, qui facilitent le classement et qui, surtout,
sont indispensables au traitement de l'information par des machines
automatiques.

• La nomenclature, langage commun


Fixant pour chaque article, une designation simple, complete et pre-
cise, accornpagnee generalement d'un numero de code, la nomenclature
est le langagecommun a tous ceux qui, dans l'entreprise (y compris par-
fois la clientele), ont a connaitre des stocks: services de ventes, bureaux
d'etudes, fabrication, entretien, magasiniers, acheteurs, gestionnaires
de stocks, services comptabIes, service du traitement de l'information.
En ce sens, elle facilite les relations avec la clientele, les relations
entre les hommes et entre les services a l'interieur de l'entreprise et per-
met d'eviter des erreurs, sources de nombreuses difficultes dans le tra-
vail et de retours, faits par des clients qui recevraient des articles ne
correspondant pas a l'idee qu'ils s'en faisaient.
Les designations devraient meme pouvoir etre utilisees directement
dans la redaction des bons de commande, quitte a y joindre, en annexe,
les specifications de fabrication les completant.
C'est dire tout le soin qui doit etre apporte a la redaction des desi-
gnations (et a la determination de l'unite de comptage) et au classe-
ment des articles.

• La nomenclature, outil de standardisation


Dans une nomenclature bien construite, des articles de caracteristi-
ques voisines sont classes a proximite les uns des autres, meme s'ils
sont habituellement connus sous des appellations fort diverses dans
l'entreprise. C'est ainsi que selon l'usage qu'en font les ateliers d'une
usine, la meme piece cylindrique en acier, peut etre appelee axe, arbre,
jet, cylindre, barre ronde, rond, coupe.

102
Outils de la gestion manuelle des stocks

On peut alors facilement reperer les articles faisant double emploi ;


on peut aussi, disposant de la liste exhaustive de tous les articles de
caracteristiques voisines, faire un choix pour ne plus en approvision-
ner que Ie petit nombre compatible a la fois avec un stock bas et une
fabrication economique : il y aura souvent un arbitrage a faire entre
ces deux contraintes contradictoires. Par exemple, si l'on veut obtenir
des cylindres d'acier pour tournage de barres rondes du commerce,
on peut avoir en stock tout l'echantillonnage de barres existant; le temps
de tournage sera alors aussi rapide que possible et les dechets seront
le plus reduits. Mais on peut n'approvisionner qu'un nombre limite
de diarnetres, ce qui diminue le niveau des stocks et permet d'obtenir
de meilleurs prix d'achat; en compensation, les temps d'usinage seront
augmentes et il y aura plus de dechets.
Cette remarque met en evidence que la standardisation dans l'entre-
prise ne doit pas etre l'apanage d'un service unique. En y procedant
a partir de la nomenclature, il est facile d'y faire participer to us les
services (fabrications, ventes, entretien, achats, gestion des stocks,
magasins) et d'aboutir au resultat economique global recherche. En
franchissant un pas supplementaire, on debouche sur l'analyse de la
valeur qui n'est autre que la recherche de l'article repondant Ie plus
economiquernent possible a un besoin defini.

• Principes d'etablissement d'une nomenclature


La nomenclature doit etre construite de telle sorte que des articles
de caracteristiques voisines soient classes a proximite les uns des autres
et que la recherche d'un article soit rapide et sure.
On commencera done par definir les groupes et familIes dans les-
quels seront classes les articles. Si une classification universelle en grou-
pes et familles codifies avec, par exemple, quatre chiffres est realisable,
une classification bien adaptee aux besoins de l'entreprise est souvent
preferable. Le degre de finesse dans la repartition des familIes peut
etre parfaitement ajuste pour faciliter les recherches; il depend essen-
tiellement du nombre d'articles a classer. C'est ainsi que le service
d'entretien d'un immeuble de bureaux peut facilement classer tout
l'appareilIage electrique dont il a besoin dans un petit nombre de famil-
les; par contre une entreprise de vente d'appareillage electrique devra
disposer de plusieurs familIes pour les seules prises de courant.
Quant a la numerotation des articles, on peut en definir trois systemes,

103
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

Le premier est la numerotation « a la suite» dans l'ordre chronolo-


gique d'apparition des articles. Le numero affecte a un article est un
repere ne comportant que Ie minimum de chiffres; pour numeroter
10 000 articles, ilsuffit theoriquement d'un numero a quatre chiffres.
En fait, pour eviter les erreurs de transcription, il faut y adjoindre un
chiffre-cle dont la valeur depend du numero de I'article (Ie chiffre-cle
sera, par exemple, Ie reste de la division par 7 du numero de I'article).
Le gros inconvenient est que, parallelement a cette numerotation, il
faut un classement ideologique en groupes et familles.
Le second systeme consiste a donner une signification a chacun des
chiffres formant Ie numero de code de l'article.

EXEMPLE
Pour des ampoules electriques, Ie 1er chiffre sera significatif du type
(0 pour incandescence, 1 pour fluorescence, 2 pour filament de car-
bone, 3 pour vapeur de mercure, 4 pour « arbre de Noel », 5 pour pro-
jection, etc.), Ie 2e sera significatif de la forme (0 pour standard, 1
pour spherique, 2 pour flamme, 3 pour tube, 4 pour brule-parfum,
etc.), Ie 3e sera significatif du culot (0 pour baionnette B 22, 1 pour
petite baionnette B 14, 2 pour vis E 24,3 pour petite vis E 14, 5 pour
culot a ergot, 6 pour Goliath E 40, etc.), Ie 4e sera significatif de la
tension (0 pour 6 V, 1pour 12 V, 2 pour 24 V, 3 pour 127 V, 4 pour
220 V, 5 pour 230 V, etc.), Ie 5e sera significatif de fa puissance (0
pour 15 W, 1 pour 25 W, 2 pour 40 W, 3 pour 60 W, 4 pour 75 W,
etc.), Ie 6e sera significatif de fa couleur (0 pour claire, 1pour depolie,
2 pour lumiere du jour, 3 pour bleue, 4 pour rouge, etc.).

L'inconvenient majeur de ce systeme est qu'il conduit a un tres grand


nombre de chiffres; un autre inconvenient est le risque de ne plus dis-
poser de place pour codifier une nouvelle valeur d 'une caracteristique
determinee.
Le troisieme systerne est interrnediaire entre les deux precedents.
Apres avoir defini les groupes et familIes d'articles (au moyen d'une
numerotation a quatre chiffres par exemple), les articles sont codifies,
a l'interieur de chaque famille, par un numero a deux ou trois chif-
fres, qui n'est qu'un simple numero d'ordre, non significatif de carac-
teristiques particulieres. Si Ie decoupage en familles est correctement
realise, on dispose, au depart, a l'interieur de chaque famille, d'une
capacite suffisante pour laisser de nombreux numeros libres; iI n'est
alors pas necessaire d'utiliser un chiffre-cle ; Quant a l'introduction

104
Outils de la gestion manuelle des stocks

d'articles nouveaux, it leur place logique, elle reste pratiquement tou-


jours possible.

FICHES DE CASlER,
FICHES DE STOCK,
FICHES DE RESERVATION

On a vu toute l'importance de la connaissance immediate et conti-


nue des existants en quantites : calcul de la quantite it commander, sur-
veillance du stock critique (voir chapitre 2). Si les articles sont nombreux
et varies et si les quantites en stock de chacun d' eux sont relativement
elevees (plus d'une vingtaine d'unites) on ne peut pas se satisfaire du
seul comptage physique des existants; il faut disposer de documents
permettant, it la lecture, de connaitre le niveau du stock de chaque
article.

1· La fiche de easier
Elle reste en permanence dans le easier ou est range l'article; elle
comporte un certain nombre de cases ou sont inscrits le numero de
l'article, sa designation, son unite de comptage, ainsi que, eventuelle-
ment d'autres parametres lies it l'article (unite d'emballage, stock cri-
tique, etc.); dans des colonnes «date », «nature du mouvement »,
«numero de bon », «entree », «sortie », « stock », le distributeur enre-
gistre les caracteristiques des mouvements du stock au fur et it mesure
qu'ils se produisent. L'avantage de ce precede est que l'on dispose de
l'historique de l'article lorsque l'on est devant le easier. Mais les incon-
venients sont nombreux; la fiche de easier est souvent sale et peu Iisi-
ble (surtout si les articles it manipuler sont gras, poussiereux, rouilles) ;
elle risque de s'egarer ; si elle est fixee it un clou, le distributeur risque
de s'accrocher au passage; les renseignements qu'elle porte doivent etre
transcrits pour etre communiques au gestionnaire du stock.

2· Les fiches de stock


Elles sont classees dans un fichier, dans un ordre determine, celui
des numeros d'articles par exemple. Un fichiste les tient it jour en y

105
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

£Our!_

L.
~a_n_d!!_ _!Il_
I~
Idatelnumero Qt.e ~~~e ~L£~I
. .!I_ol1~ L"_<_ ~~ E ta
lco~tg'
r-----.

I Hi

~
/emplacement
principal 1
de stoc~aoe
seconceu-e m
Idate I N°deba ~ L",_ltie stoc~ destination Idate lN~ba _entree sortie l...to.~ ~
IRennrt IRennrt
~

lL
lJeUet~~
~

L! I~

~I~
~
I"':;

~pro Inl,1 t.oI.a]


""""""
Fig. 3.1

106
Outils de fa gestion manuelle des stocks

Cal cu I de la Jluantite a Commander


date 5 x [d +p +a) _(t-MC +T =Q ate 11CO~
• -
x
X
x
x
_x



x
x
x
•x --- --

date N'lle bon entre e sortie stock destin;tion date N°debon entree sortie stock destination delai
I Ronne> Oonne'
---
/
/
7
:2:
-

peri ode

7
~
L
/
~
protect'"

Z
V
iwWVII TnI.1 r.ol -:
Fig. 3.2

107
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

transcrivant les bons de mouvements. BIles portent au minimum les


memes renseignements que la fiche de casier; mais on peut y ajouter
facilement d'autres elements qui aident it la gestion du stock:
commandes en cours, reperes pour placer des cavaliers de couleur si
Ie stock critique est atteint, si Ie stock est en rupture, indice perrnet-
tant de reperer les articles it approvisionner normalement, it epuiser,
it eliminer. Enfin, si Ie gestionnaire du stock travaille au magasin, la
fiche permet d'enregistrer tous les renseignements necessaires it la ges-
tion : dates d'examen de l'article d'apres le calendrier d'approvision-
nement, calcul de la quantite it commander, consommation moyenne
mensuelle prevue, etc. Les figures 3.1 et 3.2 donnent un modele de fiche
de stock it bande laterale visible (recto et verso).

3· Les fiches de reservation


Ouvertes pour certains articles, elles servent it enregistrer, en quan-
tites et dates, les reservations faites par divers utilisateurs. Elles per-
mettent de connaitre Ie disponible en stock, de verifier si les previsions
de besoins emises par les utilisateurs sont correctes, d'interroger les
demandeurs si les reservations ne sont pas suivies d'une utilisation.
Outre les numeros et designations d'articles, elles comportent diverses
colonnes permettant d'enregistrer les dates des reservations, les quan-
tites reservees, les dates d'utilisation prevues, les utilisateurs qui ont
fait les demandes, les consommations correspondantes en quantite et
dates et eventuellement, les ecarts entre previsions et realisations.

FICHES D'APPROVISIONNEMENT,
FICHES NAVETTES

1· Fiche d 'approvisionnement
C'est l'outil qui permet d'exploiter le plan d'approvisionnement en faci-
litant Ie calcul de la quantite it commander. Elle est tenue par Ie gestion-
naire du stock. Lorsque celui-ci a son bureau dans Ie magasin, tous les
renseignements necessaires it la gestion du stock peuvent etre portes dans
des cases et des colonnes particulieres de la fiche de stock (figures 3.1 et
3.2). Dans Ie cas contraire, ilfaut ouvrir une fiche d'approvisionnement
pour chaque article it approvisionner; on trouvera sur cette fiche :

108
Outils de fa gestion manuelle des stocks

- des elements fixes: numero de nomenclature de l'article, desi-


gnation, unite de comptage, periode de commande, dates d'examen,
- des elements revisables : - delai d'approvisionnement, consom-
mation moyenne mensuelle prevue pour besoins courants, stock de pro-
tection, stock critique,
- des elements variables a chaque examen : quantite disponible en
magasin, quantite en commande, besoins pour travaux s'ajoutant aux
besoins courants (indiques par les utilisateurs au gestionnaire du stock),
- la quantite a commander calculee a chaque examen.
La quantite a commander qui resulte de l'exploitation de cette fiche
est indiquee a l'acheteur soit en lui communiquant la fiche, soit au
moyen d'un bordereau de commande.

Classement des fiches d'approvisionnement


II faut classer les fiches d'approvisionnement de rnaniere que l'on
trouve automatiquement chaque semaine, celles des articles que l'on
doit examiner d'apres le plan d'approvisionnement. On peut utiliser
la methode suivante I.
Les fiches sont reparties dans des livres divises en quatre parties nume-
rotees 1, 2, 3 et 4 (correspond ant aux quatre semaines du mois) au
moyen de 3 intercalaires.
Les fiches des articles dont Ia periode d'examen est un mois sont
toutes mises dans le meme livre numerote 1-1 (Ie chiffre romain indi-
que la peri ode d'examen, Ie chiffre arabe qui Ie suit est le numero
d'ordre du livre dans la serie des livres qui seront ouverts). Ce livre
sera examine tous les mois, Ia premiere partie entre Ie 1er et Ie 7 du
mois, Ia deuxieme partie entre le 8 et le 15, la troisieme partie entre
Ie 16 et Ie 22, la quatrieme partie entre Ie 23 et Ie 30.
Les fiches des articles dont la peri ode d' examen est deux mois seront
reparties entre deux livres numerotes 11-2(exam en en janvier, mars,
mai, juillet, septembre, novembre) et 11-3 (exam en en fevrier, avril,
juin, aout, octobre, decembre), Les fiches des articles dont la periode
d'examen est trois mois seront reparties entre 3 livres numerotes 111-4
(exam en en janvier, avril, juillet, octobre), 111-5(examen en fevrier,
mai, aout, novembre), et 111-6 (exam en en mars, juin, septembre,

I. Cf. A. RAMBAUX, Op. cit.

109
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

decembre), Les fiches des articles dont Ia periode d'examen est 6 mois
seront reparties entre 6 livres numerotes VI-7 (examen en janvier et
juillet), VI-8 (fevrier et aout), VI-9 (mars et septembre), VI-tO (avril
et octobre), VI-II (mai et novembre), VI-12 (juin et decembre). Enfin,
les fiches des articles dont la periode d'examen est 12 mois seront repar-
ties entre 12 livres numerotes XII-13 (janvier), XII-14 (fevrier), XII-IS
(mars), XII-16 (avril), XII-17 (mai), XII-18 (juin), XII-19 (juillet),
XII-20 (aout), XII-21 (septembre), XII-22 (octobre), XII-23 (novem-
bre), XII-24 (decembre).
Si comme nous l'avons preconise, on s'arrange en construisant Ie
plan d'approvisionnement, pour n'examiner aucun article de peri ode
12 mois en juillet et aofit, Ies livres XII-19 et XII-20 ne contiendront
aucune fiche.
Les livres examines chaque mois seront Ies suivants :

PERIODE
MOIS
1 mois 2 mois 3 mois 6 mois 12 mois
janvier 1-1 11-2 111-4 VI-7 XII-13
tevrier 1-1 11-3 111-5 VI-S XII-14
mars 1-1 11-2 111-6 VI-9 XII-15
avril 1-1 11-3 111-4 VI-10 XII-16
mai 1-1 11-2 111-5 VI-11 XII-17
juin 1-1 11-3 111-6 VI-12 XII-1S
juillet 1-1 11-2 111-4 VI-7 XII-19
aoOt 1-1 11-3 111-5 VI-S XII-20
septembre 1-1 11-2 111-6 VI-9 XII-21
octobre 1-1 11-3 111-4 VI-10 XII-22
novembre 1-1 11-2 111-5 VI-11 XII-23
decernbre 1-1 11-3 111-6 VI-12 XII-24

On voit que les fiches contenues dans le livre 1-1sont examinees tous
Ies mois, que celles contenues dans Ies livres 11-2et 11-3Ie sont tous
les deux mois, que celles contenues dans Ies livres 111-4it 111-6Ie sont
tous les trois mois, que celles contenues dans Ies livres VI-7 it VI-12
Ie sont tous Ies six mois, enfin que celles contenues dans Ies livres XII-13
it XII-24 Ie sont une fois par an.
Des leur ouverture, Ies fiches d'approvisionnement sont reperees par
Ie numero des livres qui Ies contiendront et par le numero de Ia semaine
ou elles seront examinees. Ce reperage, reporte dans une case « classe-
ment » des fiches d'approvisionnement, permet de Ies classer sans se

ItO
Outils de la gestion manuelle des stocks

tromper dans les livres du plan d'approvisionnement. Les fiches clas-


sees dans une partie correspondant it une semaine d'un livre sont mises
dans l'ordre des numeros de nomenclature.

2· Tenue a jour de fa fiche d'approvisionnement - Fiche


navette.
A chaque examen de la fiche d'approvisionnement, il faut connai-
tre la quantite en stock et la quantite en commande. On peut utiliser
une fiche navette pour transmettre au gestionnaire du stock (qui tient
les fiches d'approvisionnement) les renseignements necessaires qui figu-
rent sur la fiche de stock. Elle comporte :
- des elements fixes : numero de nomenclature, designation des arti-
cles, classement dans le plan d'approvisionnement,
- des elements revisables : stock critique, consommation moyenne
mensuelle prevue, indiques par le gestionnaire du stock,
- des elements variables it chaque examen, indiques par Ie maga-
sin : moyenne des sorties des 12 derniers mois ; quantite en magasin,
quantite en commande,
- la quantite it commander, indiquee par Ie gestionnaire du stock.
Les fiches navettes sont detenues par Ie magasin et communiquees
au gestionnaire du stock suivant le calendrier d'approvisionnement;
elles doivent done etre classees suivant le meme principe que les fiches
d'approvisionnement. Cependant, comme elles sont destinees it aller
et venir entre le magasin et Ie gestionnaire du stock, elles seront clas-
sees dans des chemises (et non dans des reliures comme les fiches
d' approvisionnement).

111
4. COMPTABI LITE
DES STOCKS

II omptabiliser les stocks, c' est en connaitre, par des moyens


propres aux techniques de la comptabilite, les existants en quanti-
tes et en valeurs; cette connaissance resulte de la tenue de comptes
specialises : les comptes de stocks de la classe 3 et les comptes
d'inventaire permanent de la classe 9 I.

II ne s'agit ici que de donner, au sujet de la comptabilite des stocks,


des indications suffisantes pour dialoguer en harmonie avec les spe-
cialistes de la comptabilite. Bien souvent, en effet, on constate une cer-
taine ignorance, dans les autres organismes de l'entreprise, des regles
comptables et de leur motivation, des imperatifs imposes aux services
comptables et aussi des moyens dont ils disposent pour fournir divers
renseignements; la tenue, dans divers services, de para-cornptabilites
parfois rendues necessaires par les delais trop longs de restitution de
la comptabilite, ne conduit, generalernent, qu'a approfondir le fosse.
C' est pourquoi il a paru utile de donner les developpements qui sui-
vent sur la comptabilite des stocks vue par un «rion-comptable ».

1. H. FOUILLET - Evaluation et contr61e des stocks.


- Conseil National de la Comptabilite - Plan Comptable General approuve par
arrete du 27 avril 1982. Imprimerie Nationale, 3e edition 1983.

113
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

POURQUOI COMPTABILISER
LES ARTICLES EN STOCKS?

La connaissance des existants en quantites et en valeurs repond a


de nombreux besoins dans l'entreprise : tenue de la cornptabilite, ges-
tion de la tresorerie, necessites fiscales, gestion des approvisionnements.

• Tenue de la comptabilite
Toute entreprise doit tenir sa comptabilite qui, entre autres, doit
deboucher sur l'etablissement d'un bilan. Les stocks sont inscrits a l'actif
du bilan, dans les comptes de la classe 3 du Plan Comptable General.
II convient de noter ici que Ie mot «stocks» a, en cornptabilite, une
acception legerement differente de celle admise lorsqu'il s'agit d'appro-
visionnements. En effet, si l'on se refere au Plan Comptable Gene-
ral ', on trouve les definitions suivantes :

1· Stocks et productions en cours


Ensemble des biens ou des services qui interviennent dans Ie cycle
d'exploitation de l'entreprise pour etre :
- soit vendus en l'etat ou au terme d'un processus de production
a venir ou en cours ;
- soit consommes au premier usage.
On distingue les stocks proprement dits des productions en cours.
Les stocks proprement dits comprennent :
- les approvisionnements : matieres premieres (et fournitures),
matieres consommables (et fournitures);
- les produits : produits interrnediaires, produits finis, produits
residuels ;
- les marchandises.
Les stocks peuvent etre directement inventories par rapport a une
nomenclature.
Les productions en cours sont des biens (ou des services) en cours

I. Gp. cit.

114
Comptabilite des stocks

de formation au travers d'un processus de production. Us peuvent etre


inventories par assimilation conventionnelle a d'autres biens de la
nomenclature ou par inscription sous une rubrique "non ventilable"
de cette nomenclature.
Nota.
1. Suivant leur degre d'elaboration et leur origine, les emballages
sont classes sous l'une ou l'autre des categories enumerees ci-dessus.
2. Les biens pour lesquels une decision d'immobilisation a ete prise
ne figurent pas dans les stocks. Us sont comptabilises dans la classe
des immobilisations.

2· Matieres premieres (et fournitures)


Objets et substances plus ou moins elabores destines a entrer dans
la composition des produits traites ou fabriques.

3· Matieres consommables (et fournitures)


Objets et substances plus ou moins elabores, consommes au premier
usage ou rapidement, et qui concourent au traitement, a la fabrica-
tion ou a I'exploitation, sans entrer dans la composition des produits
traites ou fabriques.

4· Matieres d'emballages (et fournitures)


Objets et substances destines a la fabrication des emballages ou a
leur achevement.

5· Produits intermediaires
Produits qui ont atteint un stade d'achevement mais destines a entrer
dans une nouvelle phase du cycle de production.

6· Produits finis
Produits qui ont atteint un stade d'achevement definitif dans Ie cycle
de production.

115
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

7· Produits residuels
Dechets et rebuts de fabrication.

8· Marchandises
Tout ce que l'entreprise achete pour revendre en l'etat.»
A noter que les matieres de recuperation sont comptabilisees au rneme
titre que les produits residuels,
A chacune des natures de stock ainsi definies correspond un compte
de la classe 3 et un sous-compte du compte d'inventaire permanent
(compte 94). La principale difference entre cette classification compta-
ble et Ie classement en categories retenu par la gestion des approvision-
nements est l'incorporation, sous le vocable «stocks» des produits
interrnediaires, des produits finis et des produits ou travaux en cours qui
resultent de l'activite meme de l'entreprise conforrnement a sa vocation.
En fait, il peut se faire que, pour son activite, l'entreprise utilise aussi
bien des matieres premieres et matieres consommables achetees que
des produits intermediaires fabriques par elle-meme, des marchandises
achetees aussi bien que des produits finis proven ant de ses fabrications.
La distinction ne tient plus alors qu'a l'origine de ces articles. Aussi
l'affectation d'un article a un sous-compte determine peut-elle, dans
certains cas, soulever des difficultes ; mais Ie Plan Comptable General
donne toutes precisions a ce sujet et il convient de s'y referer.
Quant aux produits ou travaux en cours, enregistres dans les comptes
de stocks, ils ne relevent generalement pas des attributions des Servi-
ces d'approvisionnements, mais des Services de fabrication.
Mais la connaissance du cout unitaire des articles stockes est egale-
ment indispensable au calcul des couts de revient de l'entreprise car
les elements des stocks consommes concourent a leur etablissernent.
Ceci implique que non seulement les stocks mais aussi les mouvements
de stocks soient correctement valorises ; les methodes de valorisation
font l' objet de la page 118.

• Gestion financiere
Si les immobilisations doivent normalement etre financees par les
capitaux propres et les emprunts a long terme, les stocks le sont, pour
une part, grace a ces memes moyens et pour Ie solde par les dettes a

116
Comptabilite des stocks

court terme. Mais il ne faut pas que les dettes it court terme, dont une
part importante est due aux fournisseurs, depassent les valeurs reali-
sables it court terme et Ie disponible. Sans entrer dans les details qui
n'ont pas leur place ici, on sent bien qu'il y a des seuils it ne pas depas-
ser et que la connaissance des valeurs investies dans les stocks est indis-
pensable au maintien de l'harmonie du bilan d'une affaire saine.
Enfin, toute augmentation du stock se traduira par un desequilibre
entre les dettes it court terme et les valeurs realisables it court terme
ou disponibles ; il peut merne affecter Ie disponible et, it la limite, cette
augmentation du stock entrainant une diminution du disponible pourrait
conduire l'entreprise it un etat de cessation de paiement. C'est dire it
quel point il est necessaire de connaitre continuellement les valeurs inves-
ties dans les stocks et de suivre de tres pres leur evolution.

• Necessites fiscales
Les comptes de gestion font apparaitre, d'une part la variation des
stocks (approvisionnements et marchandises) au compte 603 et d'autre
part la variation des stocks (en cours de production, produits) au
compte 713.
La variation des stocks influence done Ie resultat de l'exercice
(compte 12) qui fait apparaitre un benefice (ou eventuellement une
perte) sur lequel est calcule l'impot sur les benefices industriels et
commerciaux. On voit ainsi que la valeur des stocks influe sur l'assiette
de l'impot sur les benefices.
En matiere de T.V.A. (taxe sur la valeur ajoutee) la connaissance
de la valeur des stocks est egalement indispensable puisqu'elle sert
d'assiette au calcul de cette taxe appliquee aux fournitures. Ceci impli-
que que la valeur du stock de chaque article soit connue.

• Gestion des approvisionnements


C'est la valeur de la consommation annuelle d'un article qui definit
sa periode econornique de commande; il serait possible d'obtenir cette
valeur par la multiplication de la quantite consommee par Ie dernier
prix unitaire d'achat connu. Mais il est bien plus commode de la tirer
de la comptabilite des stocks qui a it connaitre des quantites et des prix.
D'autre part, les prix unitaires fournis par la comptabilite servent de
reference aux acheteurs lors des negociations de commandes. lIs peu-

117
LA PRATIQUE DE LA GESTlON DES STOCKS

vent egalement servir de base pour la determination des prix de factu-


ration des articles cedes aux aut res services de l'entreprise ou vendus.
Enfin, la connaissance globale d'un stock constitue de plusieurs arti-
cles, ne peut etre obtenue que si l'on parle en francs et non plus en
quantites ; d'oula necessite de disposer de donnees valorisees sur les
stocks, les consommations, les entrees. 11appartient a la cornptabilite
des stocks de fournir ces renseignements.
Ainsi done, la tenue de Ia comptabilite des stocks, necessaire pour de
nombreuses raisons, est etroitement liee aux approvisionnements qui lui
apportent les donnees de base : mouvements de magasins en quantites
et valeurs d'achats. Diverses entreprises en sont d' ailleurs arrivees a rat-
tacher la cornptabilite des stocks a la Direction des Approvisionnements.

VALORISATION DES STOCKS


ET DE LEURS MOUVEMENTS

• Methode de valorisation des stocks


II s'agit de connaitre le prix unitaire de l'article en stock, Ie calcul
se faisant soit chaque fois qu'un evenement vient modifier ce prix uni-
taire (entree en stock par exemple) soit a dates fixes. Quoi qu'il en soit,
le prix unitaire est obtenu de Ia rnaniere suivante.

1· Stocks achetes
C'est le prix unitaire moyen pondere determine par application de
la formule :
Valeur du stock en debut de periode
+ Valeur des entrees de la peri ode
Quantite en stock en debut de periode
+ Quantite entree pendant la peri ode

La valeur des entrees de la peri ode est egale au montant des achats
majores des frais accessoires d'achats et eventuellernent des frais
d'approvisionnements, mais hors escomptes, qui sont des profits finan-
ciers enregistres au compte 765 «Escomptes obtenus » et hors agios qui
sont des charges externes enregistrees, au titre des services bancaires
et assimiles, au compte 6275 «Frais sur effets ».

118
Comptabilite des stocks

2· Produits residuels
Le prix unitaire est egal au cours du marche au jour de l'evaluation
diminue d'une decote representant les frais de vente.

3· Stocks fabriques
Le prix unitaire moyen pondere resulte de l'application de la formule :
Valeur des stocks en debut de peri ode
+ Coilt des productions de la peri ode
Quantite en stock en debut de peri ode
+ Quantite produite pendant la periode

• Methodes de valorisation des mouvements de stocks

1· Entrees
Les entrees de stocks achetes et de stocks fabriques sont valorisees
comme indique dans Ie paragraphe precedent.
Les entrees de dechets sont valorisees au prix unitaire.

2· Sorties
On peut appliquer l'une des methodes suivantes.

Valorisation au prix unitaire moyen pondere.


C'est la methode la plus simple; elle presente l'inconvenient de valo-
riser a un prix interrnediaire deux unites du meme article achetees a
des prix differents. Mais la valeur du stock residuel conserve bien son
aspect de valeur ponderee.

Methode du «Premier entre - Premier sorti »


Les entrees se font par lots successifs; on suppose que les sorties
affectent d'abord les unites du lot Ie plus ancien et elIes sont valori-
sees au prix unitaire moyen correspond ant jusqu'a epuisement du lot.
Puis on les valorise au prix unitaire moyen du lot suivant.
L'avantage est que la valeur du stock se rapproche de la valeur de

119
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

renouvellement au fur et it mesure de l'epuisernent des lots les plus


anciens. L'inconvenient majeur est que, dans Ie calcul des cofits de
revient, la valeur des articles utilises est ancienne; un autre inconve-
nient est qu'il faut, dans les calculs, tenir compte de I'importance de
chaque lot et en surveiller l'epuisement.

Methode du «Demler entre - Premier sorti »


L'avantage est que, dans Ie calcul des couts de revient la valeur des
articles utilises est recente, L'inconvenient est que la valeur du stock
est eloignee de sa valeur de renouvellement.

Emploi des «couts approches »


Un inconvenient commun aux trois methodes precedentes est que,
Iorsqu'une sortie doit etre valorisee, il peut se faire qu'il manque tout
ou partie de renseignements permettant de valoriser les entrees prece-
dentes avec certitude (facture de fournisseur en retard, calcul des couts
de production non termines par exemple). L'emploi des « coflts appro-
ches », obtenus par reference it la peri ode precedente, it un prix de
commande, par exemple, simplifie Ie travail comptable en evitant cet
inconvenient qui oblige parfois it des travaux de redressement impor-
tants. Les « cofits approches » etant, par definition, voisins des couts
reels, Ies differences it redresser restent faibles et sont simplement enre-
gistrees dans les sous-comptes appropries du compte 94 d'inventaire
permanent.

Emploi des «couts preetablis »


Le cout preetabli (appele parfois prix standard) est fixe pour une
peri ode determinee (trois mois, six mois, un an); ilest utilise pour valo-
riser les sorties de stock au cours de cette meme periode.
L'avantage de cette methode est que les couts de revient des fabri-
cations ainsi calcules sont independants des cours des produits et de
l'erosion monetaire ; leur evolution reflete done fidelement celle de la
productivite des ateliers. L'inconvenient est qu'il faut comptabiliser
dans un compte special les ecarts entre les prix preetablis et les prix
reels pour retrouver, en fin de periode, les elements permettant de tenir,
avec exactitude, la cornptabilite generale, et de trouver les coflts de
revient reels. Les travaux comptables peuvent devenir, de ce fait, assez
complexes.

120
Comptabilite des stocks

L'exemple donne dans Ie tableau figure 4.1 illustre les quatre pre-
mieres methodes citees et fait apparaitre les differences entre les resul-
tats obtenus tant dans les valeurs des stocks que dans les valeurs des
mouvements de stocks.

• Outils de valorisation

1- Valorisation manuelle
Les stocks sont tenus, en quantites et en valeurs, sur des fiches de
stocks remplies a la main. Des colonnes speciales doivent etre prevues
sur les fiches pour l'inscription des prix unitaires et des valeurs. Les
mouvements sont valorises sur les bons de sortie et bons d'entree qui
doivent comporter des emplacements pour l'inscription des valeurs.
La valorisation manuelle est assez longue et les erreurs peuvent etre
assez frequentes (erreurs de transcription, erreurs dans les operations).
Elle ne doit etre utilisee que si Ie nombre d'articles en stock et de mou-
vements de stock restent relativement faibles (une cinquantaine de mou-
vements par jour).

2- Machine comptables
Des fiches positionneuses permettent d'enregistrer et valoriser les
mouvements de stocks, de tenir les stocks en quantites et valeurs. Les
machines comptables effectuent les operations, tirent des soldes et font
un certain nombre de verifications sur les operations. Elles sont de plus
en plus supplantees par les machines a cartes perforees et par les ordi-
nateurs.

3- Machines iz cartes perforees


Les quantites et les valeurs inscrites sur Ies bons d'entree, Ies quan-
tites inscrites sur les bons de sortie, sont enregistrees sur des cartes per-
forees ou sur des documents «mark sensing» traites par les machines
qui tiennent les stocks en quantites et en valeurs.
La securite obtenue, tant dans Ies transcriptions que dans Ies cal-
cuIs, est pratiquement totale. Mais Ie traitement des informations, bien
que beaucoup plus rapide qu'avec les precedes qui viennent d'etre
decrits, est relativement long; d'autre part les peri odes de traitement
sont frequemment la semaine ou Ie mois. Les quantites en stocks devant,

121
LA PRATIQUE DE LA GESTiON DES STOCKS

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122
Comptabilite des stocks

pour la gestion, etre connues instantanement, la tenue des stocks en


quantites et valeurs sur machines a cartes perforees doit etre doublee
d'une tenue en quantite sur fiches de stocks.

4- Ordinateurs
Les quantites et valeurs inscrites sur les bons d'entree, les quantites
inscrites sur les bons de sortie sont transcrites sur des cartes perforees,
des documents «mark sensing », des rubans perfores, des bandes
magnetiques ou peuvent meme etre lues directement par des machines
a lecture des caracteres (voir chapitre 5).
Le traitement des informations est tres rapide (quelques millisecon-
des pour une information concernant un mouvement de stock) et les
periodes de traitement sont courtes (la semaine) et peuvent etre tres
courtes (la journee ou la derni-journee) et merne nulles (traitement ins-
tantane, «en temps reel »}; en outre, la securite est totale grace aux
nombreux controles que peut exercer l'ordinateur, sur une informa-
tion, avant de la traiter. La tenue en quantite des stocks sur fiches de
stocks peut, et meme doit, etre supprimee,

L'INVENTAIRE PERMANENT

«L'inventaire comptable permanent est une organisation des comptes


de stocks qui, grace a l'enregistrement des mouvements, permet de
connaitre de facon constante, en cours d'exercice, les existants chif-
fres en quantites et en valeurs » I.
II est important de distinguer l'inventaire permanent, objet du
compte 94 de la comptabilite analytique, du compte de stock (classe 3)
qui, en principe, n'est utilise qu'en debut et en fin d'exercice, pour
l'etablissement du bilan. Cependant, Ie compte 94 d'inventaire perma-
nent est divise en sous-comptes qui rappellent Ies sous-comptes du
compte de stock de la classe 3.
Si l'entreprise dispose de plusieurs magasins pouvant recevoir des
articles identiques, I'inventaire permanent peut, materiellement, etre

1. Conseil National de la Comptabilite. Plan comptable general (op. cit.).

123
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

presente soit en donnant, pour chaque article, les stocks dans chacun
des magasins avec un total au niveau de l'entreprise, soit en donnant,
par magasin, le stock de chaque article, avec un total general au niveau
de l'entreprise.
L'enregistrement des quantites mouvementees se fait a partir des bons
d'entree et des bons de sortie. II ne presente pas de difficultes particu-
lieres. Quant a la valorisation des stocks et des mouvements, elle a ete
traitee page 118. II faut noter que les operations comptables concou-
rant a la tenue de l'inventaire permanent sont parfois assez longues
et qu'il y a generalement un decal age dans le temps entre un mouve-
ment physique du stock et sa constatation dans l'inventaire permanent.
Aussi, sauf dans Ie cas de la tenue du stock sur ordinateur avec des
periodes de traitement tres courtes, les renseignements fournis par
l'inventaire permanent arrivent-ils trop tardivement pour etre exploi-
tables en gestion des stocks en vue du reapprovisionnement. D'ou la
necessite de tenir, en plus, des fiches de stock en quantites sur lesquel-
les sont enregistres les mouvements de stock des qu'ils se produisent.

L'INVENTAIRE PAR COMPTAGE

C'est l'inventaire extra-comptable, obtenu par Ie comptage des exis-


tants, effectue au moins une fois par exercice. Son execution est une
obligation legale. Mais, meme en absence de cette obligation qui vise
a obtenir des bilans sinceres et veritables aux yeux des tiers, il serait
indispensable.
En principe, les existants doivent etre comptes a la cloture de l'exer-
cice. Toutefois, les entreprises qui tiennent un inventaire permanent
ont la faculte de repartir Ie comptage des divers articles tout au long
de l'exercice, suivant la methode dite de l'inventaire tournant, sous
la seule reserve que chaque article doit inventorie au moins une fois
au cours de l'exercice. Le comptage a une meme date de tous les arti-
cles stockes oblige a fermer le magasin pendant toute la duree de cette
operation. Par contre, avec l'inventaire tournant, un petit nombre
d'articles sont inventories chaque jour, ce qui ne perturbe pas Ie fonc-
tionnement du magasin; mais lorsque le resultat du comptage est
compare au stock comptable, il faut tenir compte des quantites physi-
quement entrees ou sorties du stock mais pas encore enregistrees en
comptabilite.

124
Comptabilite des stocks

Si, compte tenu de cette correction eventuelle, il apparait des ecarts


entre les existants et les stocks comptables, il faut verifier qu'ils ne resul-
tant pas d'une simple erreur de transcription; il suffit alors de la cor-
riger en passant Ie mouvement inverse de celui qui est a l'origine de
l'erreur, puis d'enregistrer l'ecriture correcte. Dans Ie cas contraire,
il faut enregistrer la difference au compte 974 « differences d'inven-
taire » de maniere a aligner Ie stock comptable sur l'existant. Cepen-
dant, cette seule constatation ne suffit pas. Vne enquete doit etre menee
pour deceler la cause de cet ecart ; il peut etre simplement accidentel
et dil a une erreur de manipulation; mais il peut aussi resulter d'une
erreur systematique qu'il convient de corriger (cas, par exemple, de
l'huile de graissage qui serait entree d'apres les factures au kilogramme
mais sortie au litre); I'enquete pourra aussi montrer qu'une cuve pre-
sente une fissure cause d'une fuite; elle pourrait, parfois, deceler un vol.
Pour etre certain d'inventorier tous les articles stockes, il convient
d'en dresser une liste sur laquelle les resultats du comptage seront repor-
tes. Si l'entreprise applique la methode de l'inventaire tournant, cette
liste indiquera tous les articles qui doivent etre inventories a une date
determinee. Vne bonne methode consiste a deduire cette liste du calen-
drier d'approvisionnement car elle presente deux avantages; le premier
est que, l'inventaire etant effectue quelques jours avant Ie calcul de
la quantite a commander, ily a de fortes chances pour que la quantite
en stock M, qui intervient dans la formule, soit exacte; Ie second est
qu'un article est inventorie d'autant plus souvent qu'il est plus impor-
tant. En contrepartie la date du comptage d'un article est connue a
l'avance alors qu'il est evidemment preferable que l'inventaire physi-
que soit inoppine ; ce leger inconvenient peut d'ailleurs etre facilement
elimine en creant quelques distorsions entre Ie calendrier d'inventaire
tournant et la calendrier d'approvisionnement.
Qui doit inventorier les existants? L'ideal serait de confier ce tra-
vail a du personnel specialise, connaissant bien les materiels stockes ;
mais ce n'est pas toujours possible car un tel precede est onereux, En
general, on peut demander au magasinier de proceder a l'inventaire
physique par comptage. Quoi qu'il en soit, il appartient aux Services
Comptables de s'assurer, par sondages, que l'inventaire est fait cor-
rectement.

125
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

TENUE DES LIVRES COMPTABLES-


ARCHIVAGE

Le Livre d'inventaire qui donne, a la cloture de l'exercice, les exis-


tants en quantites et en valeur, complete eventuellement des listes
d'inventaires tournants sur lesquelles ont ete indiques les resultats des
comptages, et le Journal, qui enregistre tous les mouvements de stock
dans leur ordre chronologique, sont les livres obligatoires qui concer-
nent la cornptabilite des stocks. Dans le cas oil cette comptabilite est
tenue manuellement ou sur machines comptables, les fiches utilisees
peuvent constituer le Journal. Si des machines a cartes perforees ou
des ordinateurs sont utilises, la liste des mouvements peut etre facile-
ment etablie dans l'ordre chronologique; elle constitue le Journal et
la fiche de stock eventuellement tenue au magasin n'est plus une piece
comptable. Bien entendu, le Journal peut etre constitue de Journaux
Divisionnaires specialisestels que Journal des entrees, Journal des sorties
dont I'etablissement et la manipulation sont plus faciles.
Les bons de mouvements de stock sont les pieces comptables justi-
ficatives ; ils doivent etre classes avec le plus grand soin car il est neces-
saire de les consulter chaque fois qu'une erreur est constatee.
L'archivage des livres et des pieces justificatives est obligatoire pen-
dant dix ans a partir de la cloture de l'exercice auquel ils se rapportent.

126
5. APPORTS
DE L'ORDINATEUR
DANS LA GESTION
DES STOCKS

RAPPEL DES FONCTIONS


DE BASE DE L'ORDINATEUR

L'ordinateur est une« machine automatique qui permet d'effectuer,


dans le cadre des programmes de structure preetablie, des ensembles
d'operations arithmetriques et logiques it des fins scientifiques, admi-
nistratives ou comptables » J. Il peut faire, it tres grande vitesse :
- des operations arithmetiques, addition (a + b) et soustraction
(a - b); la multiplication (a.b) decoule de 1'addition, ainsi que l'ele-
vation it la puissance (a'') tandis que la division (a/b) decoule de la
soustraction ;
- des comparaisons logiques (a > b, a < b, a = b).
Il effectue ces operations en memoire centrale, suivant un programme
qui lui est indique et qui est enregistre, au moment voulu, dans cette
meme memoire centrale. Des memoires peripheriques servent it enre-

1. Dictionnaire de l'Academie Francaise,

127
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

gistrer les donnees contenues dans les fichiers et les progi ammes aux-
quels l'ordinateur devra faire appel.
Enfin, grace aux machines peripheriques d'entree et de sortie, l'ordi-
nateur recoit Ies informations qu'il doit traiter et restitue les resultats
du traitement. II peut aussi grace a ces memes machines peripheriques
transferer des informations d'un support a un autre. Les principaux
supports de I'information sont :
- en entree: la carte perforee, Ie ruban perfore, la bande magneti-
que, le caractere magnetique, la marque a lecture optique, Ie caractere
a lecture optique, l'impulsion electrique (donnee par un cadran tele-
phonique, par un clavier de machine a ecrire ... );
- en sortie: l'imprime Mite par une imprimante, la carte perfo-
ree, la bande magnetique, l'ecran cathodique, l'impulsion electrique
(commande d'une machine-outil par exemple), la photographie ou Ie
film des resultats apparaissant sur l'ecran cathodique.

GESTION DES STOCKS


ET ORDINATEUR

La gestion des stocks se faisant exclusivement au moyen d'opera-


tions arithmetiques et de comparaisons logiques, il est naturel de pen-
ser a la confier a l'ordinateur.

• Periode economique de commande


Elle est donnee (cf chapitre 2) par la formule
p = ~ 2881.
Vuz
Rien ne s'opposerait done ala faire calculer par l'ordinateur, a condi-
tion de lui indiquer les regles a suivre pour arrondir le resultat a une
valeur entiere. II est finalement plus simple de memoriser les seuils tels
qu'ils ont ete definis au chapitre 2 et de faire comparer, par l'ordina-
teur, les valeurs des consommations enregistrees aces seuils.
Cependant, si cette comparaison peut etre effectuee theoriquement
a chaque traitement de l'ordinateur, il est preferable de ne la faire faire
qu'une fois par an; en effet, les resultats trouves par l'ordinateur ne

128
Apports de I'ordinateur dans la gestion des stocks

doivent pas etre suivis aveuglement car il peut exister des contre-
indications (mauvaise conservation, capacite de stockage limitee, allure
saisonniere des consommations, prix unitaire variant avec la quantite
livree). II convient done que les resultats soient examines par Ie ges-
tionnaire de stock qui indiquera a l'ordinateur la valeur a retenir en
definitive.

• Calcul de la quantite it commander


L'ordinateur peut, sans difficulte particuliere, faire ce calcul aux dates
prevues au calendrier d'approvisionnement, en appliquant la formule
donnee au chapitre 2 :
Q = P - (M + C) + T
Mais en general, Ie resultat de I'application de cette formule ne sera
pas un multiple entier de l'unite d'emballage; toutefois, celle-ci peut
etre mernorisee dans les fichiers dont dispose I'ordinateur; et si I'on
a indique a I'ordinateur la regle a suivre pour fournir un resultat arrondi
a un multiple entier de l'unite d'emballage, ce resultat peut etre direc-
tement utilise par I'acheteur pour negocier une commande.
La connaissance, par I'ordinateur, des valeurs a attribuer aux para-
metres et variables entrant dans la formule, merite quelques com men-
taires.

1· Stock en magasin M
II est facilement determine par I'ordinateur grace a I'enregistrement
des mouvements d'entree et de sortie.

2· Quantite en commande C
L'ordinateur doit posseder dans les memoires, Ie fichier des
commandes en cours tenu a jour au moyen de I'enregistrement des
commandes passees et des entrees correspondantes.

3· Delat d'approvisionnement d
Par comparaison des dates de commandes et des dates de livraison
indiquees sur les bons d'entree, I'ordinateur connait les delais de livrai-
son reels; si ceux-ci sont tous groupes autour d'une meme valeur, l'ordi-

129
LA PRATIQUE DE LA GESTlON DES STOCKS

nateur peut, sans difficulte, trouver cette valeur et la retenir; si par


contre, ils sont trop eparpilles, il appartient a l'acheteur d'informer
l'ordinateur du delai probable.

4· Prevision de consommation P pour besoins courants


L'ordinateur peut, sans difficulte, faire les calculs exposes au cha-
pitre 2. On peut lui demander de determiner la prevision correspon-
dant soit a un nombre probable de ruptures de stock admis au cours
d'une annee, soit a un niveau de stock realisant le minimum du total
des frais de possession et des frais probables de rupture de stock.

5· Previsions de besoins T pour travaux s'ajoutant aux


besoins courants
Elles doivent etre communiquees a l'ordinateur par les services qui
dressent les programmes (service des ventes, des fabrications, de l'entre-
tien). L'ordinateur ne fait que traiter ces informations pour en deduire
les quantites a commander. II est extremement important de noter que
celles-ci ne seront bien adaptees aux besoins que si les previsions sont
correctement faites en specifications, quantites et dates d'utilisation.
Quel que soit l'outil utilise en gestion des stocks, on ne peut pas faire
de bons approvisionnements sans disposer de bonnes previsions.

De merne, l'ordinateur peut calculer la quantite economique de


commande donnee par la formule de Wilson, determiner le point de
commande et declencher une commande lorsque le point de commande
est atteint.
Quelle que soit la methode de reapprovisionnement utilisee, l'ordi-
nateur pourra indiquer la quantite a inscrire dans la commande si Ie
conditionnement de l' article a ete enregistre en memoire et si Ie pro-
gramme utilise indique si la quantite a commander calculee doit etre
arrondie superieurement ou inferieurement au multiple entier le plus
proche d'un conditionnement.

• Surveillance du niveau du stock


Connaissant le disponible en magasin, les commandes en cours et

130
Apports de l'ordinateur dans fa gestion des stocks

Ie stock critique, l'ordinateur peut exercer, sans difficulte, une surveil-


lance continue du niveau du stock et calculer, si le stock critique est
atteint, la quantite a commander, suivant les principes exposes au cha-
pitre 2. II peut aussi signaler immediatement toute rupture de stock.
On voit que l'ordinateur est a meme de realiser les principales ope-
rations de la gestion des stocks, pour lesquelles un cycle de traitement
hebdomadaire, adapte au plan d'approvisionnement, sera en general
suffisant.
Quelques perfectionnements peuvent facilement etre apportes :
- indication des stocks excedentaires, permettant, eventuellement,
de declencher des transferts entre magasins plutot que de passer des
commandes;
- relance de I'acheteur si Ie calcul de la quantite a commander n'est
pas suivi d'une commande dans le delai administratif admis;
- indication, Iors du calcul de Ia quantite a commander, du delai
normal d'approvisionnement et du delai maximum admissible compte
tenu du disponible en stock, des commandes en cours et de Ia previ-
sion de consommation.

SOUS-PRODUITS DE LA GESTION
DES STOCKS EN ORDINATEUR

La masse des informations connues de l'ordinateur pour Ies seuls


besoins de la gestion des stocks donne a penser que des traitements
supplement aires pourraient deboucher sans difficulte et pour un cofit
minime sur l'automatisation d'un certain nombre de taches des appro-
visionnements et de diverses autres fonctions de l'entreprise.

• Preparation des achats. Edition du bon de commande


Un fichier «articles» peut indiquer, pour chaque article, les divers
fournisseurs possibles ainsi que leurs conditions de vente, complete
d'informations sur les dernieres commandes pas sees (delai, prix, qua-
lite de Ia livraison) saisies par l'ordinateur dans Ie fichier des commandes
en cours et dans les bons d'entree ; il peut aider considerablement l'ache-
teur dans les consultations et negociations et dans Iechoix du fournisseur.

131
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

Vne automatisation plus poussee peut meme etre envisagee pour


aboutir au choix du fournisseur et a I'edition du bon de commande;
mais on se heurte a une difficulte. En effet, si l'on connait les divers
criteres qui entrent dans Ie choix du fournisseur (qualite, prix, res-
pect des delais, service apres-vente, qualite des emballages, qualite de
la facturation, etc.), et si l'on sait les mesurer, il est souvent difficile
de fixer la ponderation de chacun d'eux dans la notation des fournis-
seurs. Cependant, si des marches de longue duree ont ete passes aux
fournisseurs, fixant les diverses clauses commerciales, il n'y a plus de
probleme de choix; ou du moins ce choix est extremernent simplifie,
Ies marches passes valant engagement sur des quantites a livrer pen-
dant leur duree de validite. Dans ces conditions, on peut program-
mer I'edition par l'ordinateur du bon de commande dans Ie cadre de
marches ainsi que la surveillance de l'avancement de l'execution des
marches.

• Suivi des commandes. Relance des fournisseurs


Le fichier des commandes en cours donne, pour chacune d'elle, Ia
date contractuelle de livraison; si a cette date I'ordinateur n'a pas recu
de bon d'entree, c'est que la livraison est en retard; bien entendu, en
cas de livraison partielle, Ie retard ne porte que sur Ie reste a livrer.
On peut demander a I'ordinateur d'editer la lettre de relance; mais Ie
style de cette lettre sera generalement stereotype et fera perdre de l'effi-
cacite a la relance. C'est pourquoi ilest souvent preferable de program-
mer seulement l'edition d'un etat des livraisons en retard en indiquant,
pour chacune d'elles, Ies quantites restant a Iivrer, Ie retard constate,
mesure en semaines par exemple, la couverture presentee par le stock;
l'acheteur possede alors tous les elements pour rediger une lettre de
relance circonstanciee qui aura du poids aupres du fournisseur.

• Verification des factures


L' ordinateur connait les clauses commerciales des commandes en
cours (prix unitaire, escomptes ou agios, prix des emballages, condi-
tions de port, etc.) et les quantites livrees grace aux bons d'entree. Les
taxes dont est pas sible chaque article sont donnees par Ie fichier arti-
cle ou le fichier stock. L'ordinateur dispose ainsi de tous les elements
de la facturation.

132
Apports de I'ordinateur dans la gestion des stocks

II peut done :
- editer une facture «pro-forma» prefigurant Ia facture du four-
nisseur; Ie verificateur de factures comparera Ies totaux calcules par
l'ordinateur d'une part, par le fournisseur d'autre part, ce qui simpli-
fie grandement Ie controle des factures;
- verifier lui-meme Ia facture du fournisseur si on lui en commu-
nique Ies caracteristiques et editer une fiche d'ordonnancement s'il
l'accepte; on peut d'ailleurs programmer l'acceptation de Ia facture
si l'ecart entre son montant et le total calcule par l'ordinateur reste
compris dans une fourchette deterrninee ;
- transmettre l'acceptation de la facture, sans edition de fiche
d' ordonnancement, aux applications «tresorerie », «comptabilite four-
nisseur », «taxes », « achats » de l'ordinateur;
- faire envoyer l'instrument de paiement au fournisseur sans merne
attendre l'arrivee de la facture; dans ce cas il appartient au fournis-
seur de verifier Ie paiement qu'il recoit.
On concoit que ce traitement, prevu pour les factures de materiels
stockes, puisse etre etendu a toutes les factures; il suffit de numeroter
chacune des rubriques des commandes au moment de l'enregistrement
des quantites et prix unitaires et de rappeIer ces numeros sur le bon
de reception constatant la livraison; ces rubriques peuvent concerner
aussi bien des matieres ou materiels que de la main-d'oeuvre, des kilo-
metres, des tonnages transportes, des prestations quelconques.

• Inventaire permanent
L' ordinateur ayant connaissance de to us les mouvements de stocks
en quantite, des prix unitaires de commande, des montants de factu-
res, on peut sans difficulte particuliere lui faire tenir integralement
I'inventaire permanent (connaissance des existants en quantites et en
valeurs, edition des livres de comptabilite), On peut aussi lui faire eta-
blir la liste des articles a compter au cours de chaque periode, dans
le cadre de l'inventaire tournant.

• Comptabilite analytique
Si, lors de I'enregistrement des mouvements de stock, on note Ies
affectations aux comptes de section et aux comptes de couts de revient,

133
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

un traitement tres simple permet a l'ordinateur de connaitre le montant


des sorties de stock a affecter a chacun de ces comptes ; si la cornptabilite
analytique est tenue en ordinateur, il suffit d' Miter une bande magneti-
que, classee par affectation comptable, des montants d'utilisation des
stocks et de la transmettre a la chaine « comptabilite analytique » qui
recevra, par ailleurs, les autres elements de coflts de revient (heures de
main-d'oeuvre, transports, factures d'entreprise). D'ailleurs si, comme
cela vient d'etre expose, le controle des factures de stocks est etendu a
toutes les factures, la chaine « approvisionnernents » pourra fournir a
la chaine « comptabilite analytique », non seulement la valeur des utili-
sations des stocks, mais aussi tous lesmontants des prestations exterieures.
Ces memes renseignements peuvent etre deverses, moyennant un petit
traitement approprie, dans les chaines « budget» et «engagement ».

• Comptabilite generale
Les informations traitees dans la chaine « approvisionnements » peu-
vent encore, grace a de petits traitements particuliers etre :
- utilisees pour tenir le compte de stock (classe 3) et le compte achats
(classe 6) ;
- deversees dans les chaines «immobilisations » (creation d'immo-
bilisations, classe 2), «comptabilite fournisseurs » (enregistrement au
credit de comptes fournisseurs, des factures recues et tenue du compte
«factures a recevoir », classe 4), « impots et taxes» (TVA et taxes diver-
ses sur les fournitures de matieres et de prestations, classe 6), «compte
clients» (enregistrement des quantites vendues a facturer, classe 4).

• Statistiques
L'ordinateur peut restituer toutes les statistiques desirables destinees
a la direction, aux services techniques, commerciaux, comptables,
approvisionneurs. Il suffit de les avoir prevues lors de la programma-
tion. Ces statistiques sont relatives aux consommations, aux comman-
des, aux prix, aux delais, aux livraisons, aux erreurs a la saisie de
l'information a la base, aux ecarts entre previsions et realisations, a
I'evolution des stocks, a I'epuisement de certains stocks, etc. La pre-
caution majeure a prendre est de ne pas en demander trop. L'ordina-
teur pourra toujours les fournir; mais les hommes risquent de ne pas
avoir le temps de les exploiter et d'etre submerges par Ie flot de papier.

134
Apports de l'ordinateur dans fa gestion des stocks

• Magasinage
Le traitement en temps reel permet de realiser l'automatisation de
certaines taches : - connaissances des emplacements disponibles pour
emmagasiner les livraisons, - connaissance des emplacements ou sont
stockes les lots les plus anciens pour y puiser les quantites a sortir
- commande d'un robot faisant les entrees et les sorties, si la nature
des materiels se prete a un stockage sur palettes ou en containers.

A partir des seuls bons de mouvements de stocks, previsions de


besoins pour travaux programmes, clauses commerciales des marches
et factures, il est ainsi possible de realiser une gestion automatique inte-
gree des stocks couvrant la surveillance de stocks, Ie reapprovisionne-
ment, la surveillance du respect des delais, la cornptabilite des stocks,
Ie controle des previsions, l'ordonnancement des factures. Une petite
extension de cette automatisation, avec l'enregistrement des comman-
des de materiels non stockes et de prestations, des bons de reception
et des factures correspondantes, permet de realiser la gestion automa-
tique integree des approvisionnements, plus etendue que la seule ges-
tion des stocks, couvrant la comptabilite fournisseur, la tenue des
comptes achats, les engagements. Ces deux etapes d'automatisation
permettent des deversements directs dans les chaines de traitement de
la tresorerie, du budget, des prix de revient, des ventes et des comptes
clients, des comptes impots et taxes, des immobilisations, des comptes
financiers.

EXIGENCES DE L'ORDINATEUR

Pour bien realiser les taches decrites, il faut qu'un certain nombre
de conditions soient remplies.

• Nomenclature des materiels stockes


Elle doit avoir toutes les qualites enumerees au chapitre 3, tant en
ce qui concerne la designation des rubriques que leur numerotation.

135
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

Un code commun a l'acheteur et au fournisseur permet un dialogue


direct entre leurs ordinateurs, evitant l'interrnediaire de «papiers » tels
que les bons de commande.

• Exactitude des informations


La qualite des restitutions fournies par l'ordinateur depend, bien sur,
de la programmation, mais surtout de l'exactitude des informations.
Or celles-ci sont fournies, a la base, par des hommes et elles sont done
sujettes a des erreurs. II est done important que l'ordinateur contr6le
la qualite des informations recues avant de les traiter. On peut pro-
grammer des controles portant sur :
- la structure des informations (verifier par exemple que l'infor-
mation «riumero d'article » est numerique et com porte sept chiffres) ;
- l'existence d'une donnee dans un fichier ou dans une table (veri-
fier par exempIe, que Ie numero d'article indique existe bien dans Ie
magasin traite ou que Ie taux de TVA mentionne est bien l'un des taux
en vigueur);
- la coherence entre elles de plusieurs informations (verifier, par
exemple, que la quantite mouvementee d'un article compte a la piece
est bien entiere ou que, dans un hopital, la sortie de stock d'un bis-
touri n'est pas imputee a la cuisine).
Si I'ordinateur travaille en temps reel, la per sonne qui enregistre les
donnees do it immediatement corriger les informations rejetees pour
qu'elles soient traitees. Dans Ie cas contraire, l'ordinateur edite, au
rythme du traitement to utes Ies erreurs et anomalies qu'il a detectees.
II est de la plus haute importance de les corriger avant Ie traitement
suivant, faute de quoi les fichiers deviendraient rapidernent inexploi-
tables.

• Precision des informations


Si, en gestion manuelle, on peut parfois se contenter d'informations
approximatives (dans Ie genre de : delai le plus reduit, prix au mieux,
conditions habituelles entre nous), l'ordinateur ne saurait s'en satisfaire.

136
...

Apports de f'ordinateur dans fa gestion des stocks

• Rapidlte de la transmission de I'information


L'ordinateur traite, tres vite, les informations recues, Mais cette rapi-
dite du traitement serait vaine si la transmission des informations etait
ralentie pour une raison ou pour une autre (controles a priori force-
ment longs, delais de signature, transcriptions, transport du support
de I'inforrnation, etc.).

En fait, I'ensemble de ces exigences ne sont pas differentes de celles


du bon fonctionnement de l'entreprise meme en gestion manuelle. La
difference tient d'une part au fait que certains ecarts dont peut s'acco-
moder la gestion manuelle risquent de bloquer tout le systeme avec une
gestion en ordinateur; d'autre part, Ies deviations restent souvent igno-
rees avec une application manuelle qui se degrade peu it peu, tandis
qu'avec un ordinateur, elles apparaissent immediatement, empechant
ainsi l'erosion des regles de fonctionnement de I'entreprise.

BILAN DE L'EMPLOI
DE L'ORDINATEUR

Comme tout bilan, celui relatif it I'emploi de l'ordinateur, presente


deux facettes : le passif constitue par le cout des etudes et le cofit du trai-
tement, et l' actif constitue par les economies realisees en matiere d' appro-
visionnements, les reductions eventuelles d'effectifs, les ameliorations de
Ia qualite de service de la fonction approvisionnements dans l'entreprise.

• Coot des etudes


Elles commencent par l'analyse de la situation avant toute interven-
tion : - liaisons hierarchiques et fonctionnelles dans l'entreprise ainsi
qu'a l'interieur de la fonction approvisionnements - regles, ecrites ou
non, de fonctionnement - ecarts entre les regles et l'application qui
en est faite, et explication de ces ecarts - mesure de Ia qualite de ser-
vice par application des divers criteres connus en matiere d'approvi-
sionnements. Ensuite intervient l'etude de ce que devrait etre cette situa-

137
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

tion, toujours en gestion manuelle, par application stricte des regles


en vigueur, puis moyennant diverses reorganisations. 11est absolument
necessaire d'aboutir a une situation saine, a des structures solides avant
toute automatisation; faute de quoi, celle-ci, toute a base de rigueur
et de precision, n'apporterait que des deboires.
Ce n'est qu'apres avoir terrnine ces etudes preliminaires que l'on peut
aborder l'etude de l'automatisation; les specialistes en informatique,
analystes et programmeurs interviendront a ce stade. Cette etude por-
tera sur la definition des taches econorniquement automatisables, sur
les reforrnes de structures, sur la renovation des regles de fonctionne-
ment, rendues possibles par l'emploi de l'ordinateur et propres a arne-
liorer non seulement les approvisionnements mais la rentabilite de
l'entreprise entiere, dans l'ensernble des fonctions qui la composent.
Evidemment, si l'entreprise est tres vaste, cette optimisation ne peut
guere etre realisee d'emblee et on se contentera de sous-optimisations
paralleles portant sur les diverses fonctions, dont l'approvisionnement.
Ce n'est qu'ensuite, dans une deuxieme etape que pourra etre realisee
une automatisation totalement integree, Cette etude d'optimisation,
dirigee par un specialiste en approvisionnements ayant acquis des con-
naissances en informatique, et menee par une equipe ou sont repre-
sentees les diverses fonctions classiques de l'entreprise et la nouvelle
fonction «traitement de l'information », est concretisee par un cahier
des charges; celui-ci est trans forme en programmes par un groupe de
specialistes en informatique, analystes et programmeurs.
Apres de multiples essais, les programmes etant mis au point, inter-
vient la phase de lancement de l'operation qui consiste a faire prendre
par l'ordinateur le relais des moyens utilises jusque-la. Le lancement,
dirige, sinon mene par l'equipe chargee des etudes, comprend la mise
en place des structures definitives, du circuit de l'information, des
moyens de saisie de l'information, la formation du personnel a l'emploi
de ces moyens et a l'exploitation des restitutions, la preparation des
fichiers. Puis, au jour J, les informations contenues dans les fichiers
tenus manuellement ou avec des machines a cartes perforees, sont trans-
ferees dans les fichiers de l'ordinateur; a partir de ce jour, celui-ci recoit
toutes les informations et les traite. Le lancement est fait.
Une periode de transition intervient alors; l'equipe d'etudes fait des
mises au point, assure la formation «sur le tas » du personnel, rode
Ie systeme.
Enfin, l'equipe d'etudes remet entierement l'exploitation aux mains
du service d'approvisionnements; mais son role n'est pas termine pour

138
Apports de l'ordinateur dans la gestion des stocks

autant. Elle doit, en effet, assurer la maintenance de l'automatisation


realisee : ameliorations diverses, emploi de machines plus perfection-
nees augmentant la rentabilite globale, adaptations a I'evolution de
l'entreprise et aux modifications du milieu externe. L'importance des
taches correspondantes ne doit pas etre minimisee. En effet, un chan-
gement d'activite de l'entreprise, une evolution de la fiscalite peuvent
entrainer des travaux de maintenance exigeant des mois de travil.
On voit que les etudes sont longues et que leur coflt est eleve, La
taille de l'entreprise et I'etendue de l'automatisation visee sont certai-
nement les facteurs les plus import ants qui influent sur la duree et Ie
cout de I'operation ; cependant, une simple transposition sur ordina-
teur de ce qui se fait manuellement ou en machines a cartes perforees
n'aboutirait qu'a des resultats decevants ; certes, elle permettrait d'obte-
nir, plus rapidement des renseignements plus precis. Mais ce serait passer
a cote des possibilites offertes par l'ordinateur qui permettent une ame-
lioration de la productivite globale de l'entreprise.
Chiffrer le cout de ces etudes est d'autant plus difficile qu'on ne peut
pas dissocier l'automatisation de l'organisation; a la limite, on pour-
rait considerer que la premiere n'est que le resultat de la seconde. Cepen-
dant, on peut dire qu'une automatisation bien concue des
approvisionnements exige un minimum de quatre a cinq personnes tra-
vaillant pendant trois ans. Est-ce a dire que l'informatique est un luxe
hors de portee des petites entreprises ? Certainement pas car, dans de
nombreuses categories d'entre elles, les besoins sont en fait les memes;
les etudes peuvent etre faites pour chacune de ces categories, les entre-
prises n'ayant plus qu'a realiser, individuellement les lancements.

• Cofit du traitement
La diminution continue du cout des ordinateurs et l'augmentation
de leur puissance font que Ie cout unitaire de traitement d'une opera-
tion est de plus en plus faible, au moins en monnaie constante. Par
contre, Ie cofit de l'analyse, de la programmation et de la maintenance
des programmes, constitue essentiellement de salaires ne fait que croitre.
Aussi est-il absolument necessaire, avant de se lancer dans l'elabo-
ration d'une methode de gestion informatique des stocks d'en faire
l'analyse de la valeur: definir les fonctions a remplir et les performances
a atteindre, en estimer les coflts d'investissement et d'exploitation, en
chiffrer Ie plus precisement possible les gains escomptes. Cette etude

139
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

permet de fixer la taille de l'ordinateur a utiliser, le nombre et la nature


des machines peripheriques.
Les micro-ordinateurs n'autorisent que des mises a jour et des inter-
rogations de fichiers exploites separement, ainsi que des calculs certes
complexes, mais ne faisant intervenir qu'un nombre relativement reduit
de donnees; ils ne sont pas suffisants si l'on veut realiser une veritable
gestion des stocks.
Dans la plupart des cas, a moins de centraliser la gestion des stocks
de plusieurs etablissements, un mini-ordinateur suffira pour gerer les
stocks, a condition toutefois de ne traiter en mode conversationnel que
ce qui est vraiment utile (saisie et controles d'information, mise a jour
et consultation de fichiers, transaction achat, verification de factures)
et de faire passer en traitement differe tout ce qui peut l'etre (mise a
jour des historiques, calculs des divers parametres intervenant dans la
gestion des stocks, calcul des quantites a commander, relances, inven-
taires, comptabilite matieres, comptabilite fournisseurs, statistiques).
Et si l'entreprise possede un gros ordinateur pour traiter les informa-
tions dans tous les domaines (paie, clientele, comptabilite generale et
analytique, gestion budgetaire, programmes de fabrication, etudes,
documentation, etc.), il pourra etre utile de disposer pour la gestion
des stocks d'un mini-ordinateur, reserve aux traitements en temps reels,
et connecte au gros ordinateur pour les traitements differes,
Cependant, le cout de traitement ne fait pas intervenir que l'exploi-
tation de la memoire centrale de l'ordinateur; le fonctionnement des
machines peripheriques d'entree et de sortie intervient pour une tres
grande part dans le cofit total. Mais si le nombre, l'implantation, la
puissance des machines d'entree de donnees sont liees a la structure
et a l'activite de l'entreprise, l'emploi des machines peripheriques de
sortie depend essentiellement des restitutions demandees a I'ordinateur.
Comme il a ete dit a propos des etudes, il faut absolument se limiter
dans le nombre et dans la nature des restitutions. Des restitutions trop
nombreuses seraient envahissantes, inexploitables et d'un cout tres
eleve ; il appartient au chef de l'equipe d'etude d'en fixer la liste et la
frequence, en resistant, eventuellement, aux specialistes en informati-
que qui auraient ten dance a les multiplier sous pretexte que l'ordina-
teur possede les renseignements en memoire. D'une rnaniere generale,
les restitutions doivent etre courtes, adaptees a chaque poste de tra-
vail, ne contenir que ce qui est necessaire a l'execution de chaque tache
et doivent pouvoir etre detruites apres exploitation (sauf, evidemment,
les restitutions constituant les livres comptables qui, par definition, doi-

140
Apports de l'ordinateur dans fa gestion des stocks

vent contenir toutes les informations necessaires a la comptabilite et


etre archives pendant dix ans).
Enfin, entrent dans le cout du traitement, l'amortissement et le fonc-
tionnement des precedes de saisie et de transmission de l'information;
ils sont d'autant plus couteux que Ie volume des informations a saisir
est plus grand et que la rapidite et la securite de la transmission sont
imperatives; ce n'est souvent pas le cas des donnees relatives a la ges-
tion des stocks qui peuvent generalement accepter des delais de trans-
mission se comptant en heures. Mais elles pourront profiter des
transmissions rapides necessaires pour Ie traitement d'autres informa-
tions (relatives, par exemple aux ventes a la clientele) et, dans ce cas,
le cout de la transmission rapide ne sera plus que marginal.

• Repercussions sur les effectifs


Si, de prime abord, on peut imaginer que l'emploi de l'ordinateur
permet des compressions massives d'effectifs dans les services a voca-
tion administrative, on est rapidement conduit a se rendre compte qu'il
n'en est pas ainsi. Certes de nombreux travaux de transcription, d'exe-
cution d'operations arithmetiques et de tri sont supprimes, Mais I'exploi-
tation rationnelle des restitutions de I'ordinateur exige un personnel
relativement nombreux et d'une qualification croissante. Aussi elabo-
rees soient-elles, les restitutions, a elles seules, sont inoperantes ; elles
ne valent que par Ie personnel qui a la charge de prendre, a tous niveaux,
les decisions.
De plus en plus, la prosperite de l'entreprise est liee a des prises de
decision rapides, repercutees sans delai en vue d'une execution imme-
diate, portant sur des facteurs extremement varies: un stock critique
est atteint, un nouvel article apparait sur le marche, Ietaux de l'escompte
varie, un article est en rupture de stock, une livraison est en retard,
une greve eclate dans les transports. II faut que des hommes soient la,
prepares, formes a prendre les decisions apres examen des donnees four-
nies par l'ordinateur. D'ailleurs, ce serait negliger une grande part des
possibilites de l'ordinateur que de n'attendre de lui que des economies.
Son role pleinement rempli, n'est pas de se substituer a I'homme, a
production constante; mais il est d'elever les limites du travail intel-
lectuel, d'augmenter la production pour accroitre les ressources.
Si done l'emploi de I'ordinateur peut entrainer la suppression de cer-
tains postes de travail n'exigeant pas de qualification particuliere, il

141
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

ne faut pas en attendre de reduction spectaculaire des effectifs, sur-


tout si l'entreprise est bien equipee en machines a calculer, machines
comptables, machines a cartes perforees qui ont deja supprirne nom-
bre de taches materielles, Enfin, il ne serait pas rentable d'automati-
ser certains travaux peu repetitifs meme si leur automatisation semble
etre une solution intellectuellement elegante.

• Economies sur les approvisionnements


Vne surveillance plus serree du niveau des stocks, des regles de ges-
tion plus fines, rendues possibles grace a l'emploi de I'ordinateur, entrai-
nent une reduction sensible des sommes immobilisees, liberant une
tresorerie precieuse et diminuant les charges financieres, Vne meilleure
connaissance des besoins, liee a une standardisation et a une program-
mation efficace des travaux, un plus grand nombre d'informations ela-
borees sur les prix, les possibilites du marche, les capacites des
fournisseurs, permettent d'obtenir des diminutions sensibles sur les prix
d'achat.
Les economies sur ces deux postes, liees ala productivite des servi-
ces d'approvisionnements, sont parfaitement mesurables. Des ordres
de grandeurs ont ete indiques dans Ie premier chapitre. lIs sont parfai-
tement accessibles et peuvent atteindre 1 070 du chiffre d'affaires de
l'entreprise. C'est ce meme pourcentage qui est consacre, generalement,
a l'ensemble des etudes d'application de l'informatique (paie, compta-
bilite, fabrication, facturation, approvisionnements).

• Qualite de service
Enfin, l'emploi de l'ordinateur se traduit par une amelioration de
la qualite de service, ressentie par tous dans l'entreprise, mais diffici-
lement chiffrable. Avoir a sa disposition des restitutions rapides et fia-
bles, elaborees a partir de donnees fraiches, est certainement un facteur
essentiel de bonne gestion. II en est de meme de la rigueur et de la pre-
cision du travail dans tous les postes, a tous les niveaux, discipline ren-
due a la fois necessaire et possible par I'emploi de l'ordinateur.
Meme si l'ordinateur n'offrait que ces seuls avantages, sans econo-
mies sur certains postes, ni accroissement de la production, ce seul aspect
positif en justifierait l'emploi.

142
Apports de f'ordinateur dans fa gestion des stocks

CHOIX D'UN LOGICIEL

D'une maniere generale, Ie logiciel doit prevoir, pour chaque article


stocke, la memorisation de l'historique des demandes, par magasin prin-
cipal ou secondaire, pendant au moins deux annees mobiles; suivant
les entreprises ou les produits, il s'agira des demandes journalieres (done
jusqu'a 731 valeurs par article), des demandes par jour ouvrable (done
jusqu'a environ 600 valeurs par article) ou des demandes par semaine
(l05 valeurs par article) ou par quart de mois (96 valeurs par article).
S'il y a un phenomene de saisonnalite, il est bon de prevoir la memori-
sation pendant une troisieme annee des demandes par semaine ou par
quart de mois.
D'un autre cote, la tenue de la comptabilite matieres exige la con-
naissance des consommations. On peut done etre tente de considerer
que les demandes sont egales aux consommations afin de diminuer le
nombre d'informations a saisir et celui des informations a memoriser.
Cette maniere de faire presente des dangers. En cas de rupture de stock,
la consommation est inferieure a la demande, tandis que des que la
livraison arrive, la consommation est superieure a la demande (les
demandes non satisfaites au cours de la premiere peri ode le sont au
cours de la suivante); de ce fait, l'histogramme des consommations
peut presenter des pointes qui n'existent pas dans l'histogramme des
demandes, ce qui entrainera une estimation trop forte du stock de pro-
tection. II peut se faire aussi que, pour satisfaire une demande, on doive
sortir du magasin une quantite superieure a la quantite demandee, la
quantite excedentaire etant rendue ulterieurement ; c'est Ie cas par exem-
ple des cables electriques sur tourets (pour une demande de 110 m, on
sortira un touret de 180 m, la quantite excedentaire restant sur Ie tou-
ret etant rendue au magasin apres la pose du cable).
L'entreprise peut posseder plusieurs magasins, stockant ou non les
memes articles; certains de ces magasins peuvent etre des magasins
secondaires alimentes par des magasins principaux et certains des maga-
sins secondaires peuvent etre autonomes pour certains articles. Le logi-
ciel de gestion des stocks doit alors avoir prevu ces eventualites, ainsi
que la possibilite de reapprovisionner les divers magasins secondaires
a des frequences differentes, et les divers produits de chaque magasin
secondaire suivant des periodes differentes.
Le logiciel doit laisser a l'entreprise la possibilite de structurer comme
elle l'entend les numeros de nomenclature interne; dans certains cas,

143
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

le logiciel devra com prendre une table de conversion entre les codes
a barres et les numeros de nomenclature interne.
Le logiciel doit egalement laisser la possibilite d'associer a chaque
numero de nomenclature deux libelles de la designation du produit :
un libelle reduit a usage interne permettant d'alleger des restitutions
sur papier et un libelle complet destine aux restitutions ou la place n'est
pas limitee et aux relations avec l'exterieur. Enfin, le logiciel doit pre-
voir que l'unite de comptage utili see par l'entreprise peut etre diffe-
rente de l'unite utilisee par le fournisseur pour mesurer la quantite livree
et pour la facturer; toujours a propos d'unites, Ie logiciel doit perrnet-
tre de memoriser le conditionnement de chaque article, pour arrondir
les quantites commandees et les quantites a envoyer dans les magasins
secondaires, tout en prevoyant que, pour un article determine, le con-
ditionnement peut ne pas etre Ie rneme chez les divers fournisseurs.
En ce qui concerne Ie reapprovisionnement du magasin, Ie logiciel
doit :
- pouvoir distinguer les articles a reapprovisionner systematique-
ment, les articles en transit, les articles utilises a titre experimental, les
articles dont le stock doit etre epuise, les articles qui doivent etre eli-
mines (vente a titre de dechets, destruction, mise a la decharge), les
articles a reparer, a modifier, a retoucher;
- offrir, pour les articles a reapprovisionner systematiquement, la
possibilite de choisir la methode la mieux adaptee : a dates fixes, au
point de commande, methode simplifiee, avec prise en compte et repe-
rage des demandes exceptionnelles, determination du stock de protec-
tion en fonction soit du cofit d'une rupture de stock (ou du cout de
depannage en cas de rupture de stock), soit du taux de service desire,
et avec to utes les variantes qui seraient necessaires pour tenir compte
des divers cas d'allure des demandes (saisonnalite, tendance forte ou
tres forte, demande tres faible), de l'importance de la valeur de la
demande annuelle (classification ABC), de la necessite eventuelle de
posseder un stock strategique ;
- si necessaire, permettre de connaitre, pour chaque article, les divers
emplacements de stockage et de reperer, dans le stock, les lots par dates
d'entree en stock pour satisfaire les demandes avec les exemplaires les
plus anciens;
- laisser le choix entre les diverses methodes de valorisation des
stocks et de leurs mouvements, etant entendu que la methode choisie
pourra ne pas etre la meme pour tous les articles du stock (produits

144
Apports de f'ordinateur dans fa gestion des stocks

fabriques, produits achetes, rebuts et dechets, existants enregistres dans


un compte de stock ou dans un compte d'immobilisation ou affectes
des l'achat it un compte de coflt de revient, valorisation au prix uni-
taire moyen pondere ou par lot ou au prix standard);
- prevoir l'eventualite de reservation d'une partie du stock pour
satisfaire des demandes recues it satisfaire it une date donnee ;
- permettre, pour chaque article, l'enregistrement des commandes
passees avec mise it jour au moyen des entrees en stock correspondan-
tes afin de connaitre les quantites restant it livrer (calcul de la quantite
it commander ou atteinte du point de commande), declencher la relance
des livraisons en retard, connaitre des delais constates (pour trouver
Ie delai d'approvisionnement intervenant dans la formule de la quan-
tite it commander ou dans Ie calcul du point de commande), valoriser
les entrees en stock (tenue de la comptabilite matieres, verification des
factures) ;
- permettre de reperer l'affectation comptable de chaque sortie de
stock: coflt de revient, compte client, difference d'inventaire, trans-
fert dans un autre magasin, retour au fournisseur, perte, vol, casse,
envoi en reparation, modification ou transformation, pret ; cette dis-
tinction, necessaire it la tenue de la cornptabilite matieres, permet de
reperer les sorties de stock qui n'ont pas pour objet la satisfaction de
demandes;
- permettre de reperer l'affectation comptable de chaque entree en
stock: livraison par un fournisseur, par l'atelier, par un autre maga-
sin, retour de la clientele, retour sur sortie excedentaire, recuperation
provenant de demontages, difference d'inventaire, retour de repara-
tion, modification, transformation ou pret, recuperation de rebuts de
fabrication ou de dechets ; cette distinction, necessaire it la tenue de
la comptabilite matieres, permet de reperer les mouvements qui doi-
vent etre pris en compte pour rectifier l'historique des demandes ou
des consommations;
- prevoir la memorisation d'eventuelles previsions de besoins excep-
tionnels s'ajoutant aux demandes courantes et leurs mises it jour au
moyen des sorties de stock correspondantes ;
- prevoir pour chaque article la memorisation du taux de TVA dont
il est pas sible avec indication de la possibilite ou de I'impossibilite de
deduction de la TVA, ainsi que des divers impots ou taxes dont il peut
etre frappe, avec Ie mode de calcul de chacun d'eux; ces renseigne-
ments sont necessaires aussi bien it la verification des factures des four-

145
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

nisseurs qu'a l'emission des factures destinees aux clients et a la tenue


des comptes relatifs aux impots et taxes;
- prevoir, pour les commandes passees aux fournisseurs, la memo-
risation du paiement d'eventuels acomptes ou avances, la possibilite
de recevoir des avoirs, l'eventualite de paiement des factures a des tiers
(banques ou organismes de credit suite a nantissement du marche ou
cession de creance, recours au factoring, saisie-arret, avis a tiers
detenteur) ;
- prevoir les diverses modalites de paiement des factures recues ou
d'encaissement des factures emises : cheque bancaire ou postal, vire-
ment bancaire ou postal, traite, billet a ordre, lettre de change-releve,
prelevement automatique, accreditif ;
- prevoir que certaines commandes et certaines factures peuvent
etre libellees en devises etrangeres ;
- permettre, si cela est desire, l'edition des consultations et des com-
mandes a passer, l'edition des reponses aux consultations recues, des
accuses de reception aux commandes envoyees par les clients, des bons
de livraison a la clientele, des avoirs eventuels destines aux clients, des
bons de retour destines aux fournisseurs ;
- prevoir la repartition du montant des factures des transporteurs,
transit aires et agrees en douane entre les valeurs des stocks des divers
produits objets de ces factures au prorata des masses, des volumes ou
des valeurs;
- autoriser l'edition de diverses restitutions (tenue des livres comp-
tables, listes diverses et statistiques variees demandees par l'entreprise,
par ses clients, par l'Administration, par les banques) sur papier, micro-
films, bandes magnetiques,
Le choix d'un logiciel ou son elaboration ne sont done pas choses
faciles. Tout ce que l'on attend de l'emploi de l'informatique doit etre
nettement exprime apres avoir fait l'inventaire complet de tous les cas
de figure que l'entreprise peut rencontrer dans la gestion de ses appro-
visionnements. II appartient a la Direction des approvisionnernents pour
les produits achetes, a la Direction de la production pour les produits
fabriques, a la Direction des ventes pour les produits finis, en collabo-
ration avec la Direction financiere et comptable, de definir ce que
l'entreprise doit demander a l'informatique, etant entendu que celle-
ci peut tout faire a condition de disposer des programmes appropries
et de recevoir, en temps voulu, des donnees sures,
II appartient done aux representants qualifies de ces Directions de

146
Apports de l'ordinateur dans fa gestion des stocks

rediger un cahier des charges precis et complet, definissant sans ambi-


guite les donnees, les traitements a leur faire subir et les restitutions
attendues. Ce n'est qu'apres la redaction de ce cahier des charges que
l'on pourra chercher s'il existe un logiciel adequat. Si on ne trouve pas
l'oiseau rare, il faudra, ou bien se contenter d'un logiciel existant mais
ne remplissant pas toutes les conditions requises (et done faire le choix
tout en sachant que l'informatique n'apportera pas tout ce que l'on
pouvait en esperer), ou bien creer un logiciel satisfaisant les exigences
de l'entreprise. II ne rester a plus qu'a se procurer le ou les ordinateurs
adaptes au logiciel choisi ou concu et disposant des capacites de memoire
requises.
En tout etat de cause, il serait dangereux pour l'entreprise de faire
le parcours inverse, c'est-a-dire d'acheter un ordinateur, qui d'apres
la notice sera evidemment capable de toutes les prouesses, puis un logi-
ciel de gestion de stocks que le promoteur presentera comme apte a
gerer les stocks de l'entreprise, pour enfin aboutir a demander aux Direc-
tions concernees de faire ce qu'il faut pour utiliser l'un et l'autre et
done de se plier a leurs exigences qui peuvent se reveler etre antinorni-
ques des besoins ou des desirs des Directions. On arriverait fatalement
a occuper une partie du personnel a saisir des informations pour l'ordi-
nateur qui fournirait des restitutions qui seraient classees sans etre
exploitees car elles ne repondraient pas exactement aux besoins de
l'entreprise, tandis qu'une autre partie du personnel ferait manuelle-
ment une gestion approximative des approvisionnements avec a la fois
des stocks excessifs et des ruptures de stock, tandis que la Direction
de l'entreprise se demanderait pourquoi les responsables des approvi-
sionnements, de la production, de la vente, de la comptabilite recla-
ment un accroissement des effectifs, alors que l'on a acquis a grands
frais un bel ordinateur et un logiciel tout neuf.

147
6. lES MAGASINS

De magasin est I'endroit ou les articles achetes ou fabriques sont


re~us, ranges, conserves, preleves, distribues et Ie magasinage est
I'ensemble de ces fonctions de reception, rangement, conservation,
prelevement, distribution.

Sitout magasin doit etre concu pour remplir cesfonctions d'une maniere
rationnelle et economique, il est evident qu'il doit etre adapte a la nature
des materiels consommes dans l'entreprise. L'agencement sera tout dif-
ferent suivant qu'il s'agit du magasin d'une taillerie de diamants, d'une
chocolaterie ou d'un chantier naval. Il est done difficile d'enoncer des
regles applicables a l'implantation, a l'agencement, au fonctionnement
de tous les magasins. Neanmoins, certains principes generaux sont vala-
bles dans tous lescas mais ils doivent etre adaptes a chaque nature de stock.
Si, bien souvent, des considerations financieres ont conduit de nom-
breuses entreprises a installer leurs magasins dans des locaux existants
(ateliers desaffectes), il ne faut pas en deduire que tout local, aussi exigu,
malsain, obscur, biscornu soit-il, peut etre utilise comme magasin, merne
moyennant quelques amenagements, Ce serait faire la de ces econo-
mies qui coutent tres cher.

149
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

IMPLANTATION DU MAGASIN

Le terrain sur lequel est construit Ie magasin doit avant tout posse-
der des acces faciles; c'est pourquoi, si les tonnages qui y transitent
sont eleves, Ie terrain doit etre choisi en dehors du centre des agglome-
rations, a proximite des autoroutes et, en tous cas, etre desservi par
une voie routiere permettant le passage des camions de toutes tailles.
Et si, parmi les materiels utilises, il en est qui soient pondereux ou
encombrants, le terrain retenu sera proche d'une voie ferree, pour pos-
seder un embranchement particulier, et en bordure d'un canalou sur
les terre-pleins d'un port maritime ou fluvial.
De toute facon, il devra permettre la construction d'aires de station-
nement suffisantes destinees aux vehicules en attente ou en cours de
chargement et de dechargement. II est extremement desagreable pour
tout le monde, personnel de l'entreprise, transporteurs et tiers, de voir
des files de camions s'etirer dans la rue, le long d'un entrepot, atten-
dant leur tour pour charger ou decharger. Evidernment, les portails
d'entree seront largement dimensionnes pour eviter aux camionneurs
d'avoir a faire, dans la rue, de multiples manceuvres qui font perdre
un temps precieux a tous, y compris aux autres usagers de la voie
publique.
Si le quai de dechargernent est indispensable Ie long de la voie fer-
ree, son uti lite est tres discutable pour les camions ; en effet la hauteur
du plateau du camion est variable suivant le type de vehicule et depend,
pour un camion determine, du poids du chargement.
Autant que possible, si Ie terrain ne cofite pas trop cher, Ie magasin
ne comportera pas d' etage ; on evite ainsi la construction de monte-
charges toujours coflteux et qui ralentissent l'activite du magasin; quant
a la surveillance, elle est beaucoup plus simple s'il n'y a qu'un seul
niveau. Enfin, toujours a propos du terrain, il devra etre suffisamment
vaste pour que des extensions du magasin restent possibles, rnerne plu-
sieurs annees apres la construction initiale.
Quant au batiment, il sera de plain-pied pour que les vehicules puis-
sent y penetrer et avoir une hauteur sous-plafond suffisante pour y per-
mettre la circulation des camions et des engins de manutention;
toutefois, cette hauteur ne devra pas etre exageree afin que Ie chauf-
fage reste a la fois efficace et peu couteux, Des portes battantes, trans-
parentes, isolent Ie batiment de l'exterieur ainsi que les diverses salles,

150
Les magasins

sans gener la circulation. Les circulations doivent avoir des largeurs


suffisantes pour permettre, suivant la nature des materiels stockes en
bordure, le passage des carnions, le passage et la manceuvre des engins
de manutention, des chariots, des hommes.
La surface occupee par les circulations peut ainsi atteindre 40 it 70 070
de la surface au sol totale.

PARC DE STOCKAGE

Certains materiels n'exigeant pas une conservation sous abri peu-


vent etre stockes sur parco Celui-ci sera evidemment de plain-pied, les
aires de stockage etant simplement delimitees it la peinture
- Evidemment, il sera construit sur un terrain plat et soigneusement
draine ; son revetement sera adopte it la nature et au poids des mate-
riels stockes. Par exemple, des bobines de cables electriques dont la
masse est de 6 tonnes ne reposent sur Ie sol que par quelques centime-
tres cartes.
Bien entendu, le pare sera cloture, non pas seulement par crainte de
vols, mais aussi pour que le chef du magasin puisse, pour de simples ques-
tions d' ordre dans le travail, surveiller les allees et venues. Enfin, un sens
unique de circulation dans les allees permet d' en reduire la largeur, tout
en diminuant les risques d'accident et en facilitant la surveillance.
Des massifs d'arbres, de buissons, de fleurs, de gazon, peut-etre a
priori pas tres fonctionnels, rendent plus agreables les conditions de
travail et incident it l'ordre et it la proprete.

AGENCEMENT DES MAGASINS

• Stockage
Les casiers, en bois ou metalliques, autant que possible demonta-
bles et de dimensions reglables, servent it ranger les articles de faible
dimension, soit sous emballage divisionnaire d'origine, soit hors embal-
lage. Certains casiers peuvent etre equipes de tiroirs pour les tres peti-
tes pieces. Mais la perte de place est assez grande et il ne faut mettre

151
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

en easier que le stock en cours de distribution en conservant l'essentiel


du stock de chaque article sous l'emballage d'origine.
Si leurs dimensions s'y preterit, les caisses, cartons, conteneurs,
constituant les emballages d'origine, sont places sur palettes gerbees
ou mises sur des rayonnages de dimensions adaptees. Les rateliers
offrent des possibilites de stockage commode pour les tuyaux, les futs,
les barres, les bobines de cables, les toles, les panneaux. Les silos,
les citernes offrent des possibilites de stockage economiques des pro-
duits en poudre ou en grains et des liquides livres en vrac. Bien
entendu, les produits dangereux, explosifs, inflammables, seront stoc-
kes en appliquant la reglernentation en vigueur et suivant des proce-
des agrees par les compagnies d'assurances. Des enceintes
conditionnees, it temperature et humidite deterrninees et eventuelle-
ment reglables, permettent le stock age de produits perissables en
atmosphere normale.
Les articles contenant des produits precieux (or, argent, platine ... ),
dangereux (cyanure, arsenic, hallucinogenes ... ), d'emploi reglemente
(armes, munitions ... ), sont conserves dans des locaux adaptes : coffres-
forts, chambres fortes, etc., dont la conception est agreee par les compa-
gnies d' assurances.
D'une maniere generale, dans un magasin recevant des articles « en
gros» et les distribuant « en demi-gros » ou « au detail », les casiers ne
doivent occuper qu'une petite partie de la surface disponible, la plus
grande part de celle-ci etant reservee au stockage en emballages d'ori-
gine gerbes ou places sur palettes.

• Installations interieures
Elles doivent, avant toutes autres choses, etre concues conforrne-
ment aux regles de securite et d'hygiene : eviter les piliers, poutres,
tuyaux, gaines, marches risquant d'etre it l'origine d'accidents, ou au
moins signaler de facon tres apparente, conforme aux normes en
vigueur, tous les obstacles it la circulation. Les canalisations electri-
ques doivent etre it l'abri de contacts accidentels et les canalisations
de fluides doivent etre soigneusement reperees comme prevu dans les
normes en vigueur (eau, vapeur, gaz liquefies ... ). Dans Ie meme esprit,
les sols doivent etre recouverts d'un reveternent antiderapant et anti-
poussieres, Suivant la nature des produits stockes, des installations de
detection et meme d'extinction d'incendie, de detection d'emanations

152
Les magasins

dangereuses, d'alarmes diverses (effraction, montee en temperature,


rnontee en pression, etc.) sont souhaitables ou obligatoires.
Un bureau de dimensions suffisantes permet l'execution de toutes
les taches administratives et la surveillance du batiment et du pare du
magasin.
Un hall est reserve a la reception des articles livres : dechargernent,
reception qualificative et quantitative. Un autre est reserve a la prepa-
ration des expeditions : regroupement des articles par destination,
emballage, chargement. Un troisierne enfin est prevu pour la distribu-
tion au detail avec banque de distribution immediate et cases pour les
distributions preparees a l'avance.

• Manutention
ElIes posent, dans les magasins de grande taille, des problemes par-
fois difficiles a resoudre economiquement, surtout si les articles a mani-
puler sont de volumes, de poids, de dimensions tres variables.
Suivant la nature des articles et le genre d'activite des magasins, on
utilise des grues sur rail, grues automatrices, ponts roulants, ponts auto-
moteurs, portiques, palans, treuils, chariots a bras, brouettes. Les
constructeurs offrent un tres grand choix d'engins apportant des solu-
tions a tous les problemes de manutention. Ce qui est difficile, c'est
de constituer Ie pare d'engins repondant, dans les conditions les plus
econorniques, aux besoins du magasin. Chaque cas doit etre etudie spe-
cialement, en recherchant toujours la solution la moins onereuse et non
pas la technique la plus avancee.
Enfin, lorsque les circonstances s'y preterit, des robots, comman-
des par un ordinateur, peuvent resoudre d'une maniere a la fois eco-
nomique et elegante, les problemes de manutention.

LES TAcHES ADMINISTRATIVES


AU MAGASIN

Les diverses operations dont est charge le magasin (reception, ran-


gement, conservation, prelevement, distribution) s'accompagnent
dinforrnations, en amont et en aval de ces operations; l'enregistre-

153
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

ment et, eventuellement, Ie traitement de ces informations constituent


les taches administratives incombant au magasin .

• Reception
En vue de la reception, qualitative et quantitative, Ie magasin est
informe des livraisons a venir, soit au moyen d'un double du bon de
commande, soit au moyen d'un document specifique (manuel ou Mite
par l'ordinateur) qui servira a enregistrer la livraison acceptee. Ces docu-
ments doivent etre soigneusement classes pour etre facilement retrou-
yes au moment de la livraisoh ainsi que pour relancer les fournisseurs
en retard si la relance incombe au magasin (d'une maniere generale,
Ie fournisseur ne devant avoir de preference, qu'un seul interlocuteur
dans l'entreprise acheteuse, il est preferable de confier la relance au
Service Achats).
Au moment de la livraison, il appartient au magasin de :
- faire par ecrit les reserves eventuelles aupres du transporteur,
notamment si des emballages sont avaries ou si les colis livres ne sont
pas conformes aux colis annonces par Ie bon de livraison du fournisseur ;
- payer eventuellernent Ie transporteur si cette operation est pre-
vue a la commande ou au contrat de transport
- notifier ou faire notifier au fournisseur les erreurs et manques
constates au moment de l'ouverture des colis;
- noter sur Ie «bon de reception» les fournitures acceptees et trans-
mettre ce document au Service Achats (ce document, ernis si neces-
saire en plusieurs exemplaires servira a la fois, a arreter la relance, a
faire I'entree dans les comptes de stocks, a tenir a jour Ie fichier des
commandes en cours, a verifier la facture emise par Ie fournisseur, even-
tuellement a tenir Ie compte des factures en attente);
- eventuellement, enregistrer Ie mouvement d'entree en ordinateur
si Ie magasin dispose d'un poste peripherique ;
- eventuellernent, inscrire le mouvement d'entree sur les fiches de
stock si l'entreprise ne disposant pas d'un ordinateur fournissant des
informations fraiches a une frequence suffisante, des fiches de stock
(ou des fiches de easier) doivent etre tenues au magasin.
On voit que ces taches administratives, qui accompagnent la recep-
tion, sont import antes ; en fait, elles sont a I'origine merne du paie-
ment de la fourniture au fournisseur.

154
Les magasins

• Rangement
Suivant Ie mode d'organisation du magasin, Ie magasinier peut etre
amene a noter sur les fiches l'emplacement ou un materiel qui vient
d'etre livre est range, ou a l'indiquer a l'ordinateur, ou a demander
a l'ordinateur a quel emplacement ce materiel doit etre range.
Quoiqu'il en soit, il faut toujours connaitre, au magasin, d'une
maniere ou d'une autre, d'une part Ie ou les emplacements de stock age
d'un article, d'autre part les emplacements libres et banalises ainsi que
les emplacements libres et reserves.

• Conservation
Cette operation donne lieu a une tache administrative tres imp or-
tante, qui est l'inventaire par comptage (cf. Chapitre 4).
En outre, suivant l'organisation propre a chaque entreprise, et, en
particulier suivant Ie degre de sophistication de l'automatisation du
traitement de l'information dans les entreprises qui disposent de l'ordi-
nateur, Ie magasin pourra se voir confier la tenue de fiches de casiers,
de fiches de stock en quantites ou en quantites et valeurs ainsi que de
fiches de reservation (cf. chapitre 3).

• Prelevement
Un article ne peut etre preleve du stock que sur ordre, en principe
ecrit , recu au magasin. Cependant, dans les entreprises assurant un
service continu, on peut etre amene a aller chercher un article au magasin
la nuit, les jours feries, en l'absence des magasiniers. Sans que des for-
malites administratives ralentissent ces operations souvent caracteri-
sees par l'urgence, il est tres important que Ie respons able de tels
prelevements les notifie au magasin, a posteriori mais rapidement, au
moyen, par exemple, d'un feuillet de son rapport journalier d'activite.
En effet, l'omission de ces comptes rendus par les equipes de perma-
nence est a l'origine d'un grand nombre de differences d'inventaires;
en outre, si ces notifications sont bien faites, elles eviteront d'even-
tuelles recherches d'origine de detournement ou de vol.
Une fois Ie prelevement fait, ilappartient au magasinier de rediger,
eventuellement, Ie bon de sortie, d'y inscrire la quantite prelevee, d'enre-
gistrer, eventuellement, la sortie sur les fiches de stocks ou de casiers ;

155
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

puis, suivant l'organisation de I'entreprise, Ie magasinier aura a vaIo-


riser le bon de sortie (dont un exemplaire peut alors servir de facture
pour le client), a transmettre l'information a l'ordinateur, a faire sui-
vre le bon de sortie au Service de la Comptabilite Matieres directement
ou via le Service Approvisionnements.

• Distribution
S'il s'agit d'une distribution directe, la seule charge d'ordre admi-
nistratif consiste a demander une signature a l'utilisateur sur Ie bon
de sortie. Si au contraire, Ia distribution prend la forme d'une expedi-
tion, il appartient au magasin de preparer et remettre au transporteur
des divers documents de transport et eventuellement de douane. Bien
entendu, suivant la finalite et l'organisation de I'entreprise ces docu-
ments peuvent etre emis par un Service specialise qui les enverra au
magasin en meme temps que l'ordre d'expedition et Ie bon de sortie.

• Remarque generate sur les taches administratives du


magasin
Ce travail administratif ne sert pas qu'a tenir des etats ; il est a Ia
base meme de la connaissance des consommations et des stocks sur
laquelle est fonde Ie reapprovisionnement. II est done important qu'il
soit execute soigneusement et sans retard. La gestion des stocks n'est
que Ie traitement, suivant certaines regles, d'informations dont la plu-
part proviennent du magasin; quelles que soient ces regles, quel que
soit l' outil utilise pour les appliquer, Ie resultat de la methode de ges-
tion des stocks depend avant tout de la qualite des informations qu'elle
recoit.
Ces remarques ne veulent pas dire, pour autant, que Ie magasin doit
etre transforrne en un organisme bureaucratique; ce qu'il faut, c'est
que les taches administratives du magasin soient rendues aisees par une
simplification poussee, une organisation tres etudiee (bons de sortie
preimprimes, bons d'entree prepares a l'avance, pas de pointages syste-
matiques de longs etats comptables, pas de fiches mais des restitutions
frequentes mais courtes de l'ordinateur, si possible acces de type conver-
sationnel a l'ordinateur).

156
7. CRITERESD'APPRECIATION *
DE lA QUAliTE
DE lA GESTION DESSTOCKS

D I est pour Ie moins utile de mesurer la qualite de la gestion


des stocks. On dispose pour cela de divers critines qui, s'ils ne per-
mettent pas des mesures en valeur absolue, autorisent du moins des
comparaisons entre entreprises similaires et surtout la surveillance
de I'evolution, dans Ie temps, des resultats obtenus dans une entre-
prise determinee.

CRITERES PROP RES AU NIVEAU ET


A LA CONSERVATION DES STOCKS

• Taux de rotation - couverture


Le contenu de ces criteres a ete defini au chapitre 1. Si tous les arti-
cles stockes sont reapprovisionnes suivant la technique du plan d'appro-
visionnement, uniquement pour des besoins courants, et suivant les
peri odes econorniques de 1 - 2 - 3 - 6 - 12 mois, la couverture moyenne
presentee par I'ensemble du stock se situe entre 2,5 et 3 mois; elle cor-
respond a un taux de rotation compris entre 4 et 5.

157
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

Cependant, com me cela a ete expose au chapitre 2, on peut etre


conduit, pour certains articles, a retenir des peri odes plus longues que
la peri ode econornique, afin de profiter de remises interessantes, La
couverture moyenne du stock global sera relevee, bien que la solution
adoptee soit plus econornique que la solution theorique, Inversement,
des contraintes de capacite de stockage ou de conservation peuvent faire
reapprovisionner certains articles plus souvent que la recherche de l'opti-
mum economique ne le preconise. La couverture sera abaissee bien que
la gestion econornique ne soit pas obtenue. En outre, la presence, dans
Ie stock de pieces de securite jugees indispensables, contribue a relever
la couverture presentee par Ie stock.
Aussi, lorsque la couverture est voisine de sa valeur optimale theo-
rique, ce critere n'est-il plus tres significatif.

Calcul de la valeur theorique optimale


Le stock etant parfaitement adapte aux besoins, la methode ABC
(ch. 2) donne la repartition suivante des articles, d'apres leur periode
economique de commande.

0) e::C/)
::J Nombre Montant 0._
.- 0
C/)
'0 0)
.S! 0) e::
E-C d'articles des sorties ~E ~E
e::
0) ..... e::.....
0)
0) 0e::C/) >'::J O)::J-
.r;_
(.l
e::ro._
oEO
% % % % oe::
.....
0)
::Jc:
to) 00) >'O)Q)
O-::J
c:: c.. 0) 0)0) EC<i EroC/)
ro .gEE -0) -0) >::J ..:.::> >c:
..... Oc: O)::J
-c ::Jo- (.le:: 0)c:0)
I- 0)(.l0) "S "S ~.~
0- 0._
-gO) E E u ......80) "¬ O)E
::J ::J (.l_g 0 C/) 0
·c "'C (.l (.l O.r;_ -0) C/)
-0)
0.... Ci5- -.5

0,5 2 2 30 30 0,7 0,95 Mo,s So,s


A 1 3 5 25 55 1 1,5 M1 S1
2 5 10 20 75 1,4 2,4 M2 S2
B 3 25 35 20 95 1,7 3,2 M3 S3
6 30 65 3 98 2,5 5,5 M6 S6
C
12 35 100 2 100 3,5 9,5 M12 S12

Or la couverture moyenne globale du stock est :


c M
S
avec M = stock moyen global
M = MO,5 + MI + M2 + M3 + M6 + MI2

158
Criteres d'appreciation de fa qualite de fa gestion des stocks

S = sortie moyenne glob ale


S = SO,5 + Sl + S2 + S3 + S6 + S12
On peut done ecrire :
C = 0 30 Mo 5 + 0 25 Ml
, SO,5 ' Sl
+ 0 20 M3 + 0 03 M6 + 0,02 Ml2
, S3 ' S6 S12
d'ou
C 0,30 x 0,95 + 0,25 x 1,5 + 0,20 x 2,4 +
+ 0,20 x 3,2 + 0,03 x 5,5 + 0,02 x 9,5
C 0,29 + 0,38 + 0,48 + 0,64 + 0,17 + 0,19
C 2,15 mois
Enfin, le mode de calcul, faisant intervenir la moyenne des stocks
des douze derniers mois et la consommation moyenne mensuelle cal-
culee sur la merne periode, fait que la couverture ri'evolue que lente-
ment meme si des variations brut ales et de forte amplitude interviennent
sur le niveau des stocks et sur celui des consommations.

EXEMPLE

Un article a une consommation reguliere avec une moyenne de


100 unites par mois; son prix unitaire est de 60 F et Ie delai d'appro-
visionnement est de 2 mois. Les frais de possession du stock s'elevent
a 20 % de la valeur moyenne du stock et les frais de passation d'une
commande d'un article sont de 40 F. Les calculs montrent que cet arti-
cle doit eire commande tous les mois (chapitre 2). Le stock de protec-
tion ayant ete fixe a, par exemple, 0,5 mois de consommation moyenne
mensuelle, la couverture theorique du stock est de 1 mois. A partir
du mois m, la consommation tombe a 50 unites et se stabilise autour
de cette valeur pendant les mois m + 1 et m + 2. Apres enquete et
etudes qui ont necessite pres d'un mois, on se rend compte que la
consommation moyenne mensuelle a prevoir est de 50. La periode eco-
nomique de commande reste la meme (un mois) et on decide de
conserver Ie meme niveau du stock de protection (0,5 mois de
consommation moyenne mensuelle).
Au bout de com bien de mois Ie stock sera-t-il stabilise? Au bout de
combien de mois retrouvera-t-on une couverture theorique de 1 mois ?
Le tableau 7.1 donne l'evolution du stock (avec les hypotheses sim-
plicatrices suivantes : - la consommation est parfaitement reguliere
- Ie calcul de la quantite a commander se fait au debut de chaque
mois - les livraisons n 'ont aucun retard et se font Ie I " de chaque
mois) - Quant a la figure 7.2, elle illustre cette evolution du stock
sous la forme de la courbe en dents de scie.

159
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

Stock En Ouantite Sorties Prevision


Date avant apres com- a com- du de
livraison livraison mande mander mois sortie
m - 2 50 150 100 100 100 100
m - 1 50 150 100 100 100 100
m 50 150 100 100 50 100
m + 1 100 200 100 50 50 100
m+2 150 250 50 50 50 100
m + 3 200 250 50 50 50 100
m+4 200 250 50 0 50 50
m + 5 200 250 0 0 50 50
m+6 200 200 0 0 50 50
m + 7 150 150 0 25 50 50
m +8 100 100 25 50 50 50
m + 9 50 75 50 50 50 50
m + 10 25 75 50 50 50 50
m + 11 25 75 50 50 50 50
Fig. 7. I

Stock

250

25 --

~ ....
""~~~:: ~::~~,~.v,v
>( 'f.. ... y. "- '( 'J. " 'i '!- -.: '" ~
~~~~~~~~~~~~~~

Fig. 7.2

160
Criteres d'appreciation de fa qualite de fa gestion des stocks

On constate sur cet exempfe que:


- ce n'est qu'au bout de 6 mois, apres que I'on ait pris fa decision
de modifier fa prevision de consommation, que Ie stock retrouve un
niveau adapte a la consommation;
- ce n'est qu'apres 17 mois, a partir de cette meme date, que la
couverture moyenne du stock revient a sa valeur initiale de 1 mois.

• Evolution des stocks


Si la couverture presentee par les stocks est une indication precieuse
quant a la qualite de la gestion, elle ne dispense pas de suivre l'evolu-
tion des stocks en valeur. En effet, celle-ci influence directement la tre-
sorerie et les resultats de I'exercice. De ce fait, la direction de l'entreprise
peut etre amenee a imposer une reduction du niveau des stocks, quitte
a s'ecarter d'une gestion econornique des approvisionnements et a ris-
quer des interruptions dans I'exploitation.
De meme, les imperatifs de certaines politiques budgetaires peuvent
obliger des dirigeants a prendre des mesures allant a l'encontre d'une
gestion economique des stocks : - reduction arbitraire du volume de
chaque commande, aboutissant a des achats « au compte-gouttes » gene-
rateurs d'augmentation des prix - ou, au contraire, commandes de
quantites superieures aux besoins reels, pour utiliser des disponibilites
budgetaires, conduisant a des gels de capitaux, a des risques d'obso-
lescence .

• Nombre et valeur des articles a epuiser et a eliminer


C'est continuellement que des articles du stock sont declassesen articles
« a epuiser » par consommation sans renouvellement ou « a eliminer »
par vente au rabais, feraillage ou destruction; ces declassements tien-
nent a l'evolution de la technique, de la mode, des gouts, des reglements,
II convient de surveiller l'evolution de la variete de ces articles, de
leurs stocks en quantites et en valeurs; cette surveillance doit s'exercer
a un rythme d'autant plus rapide que les articles en stock sont plus
sujets a l'obsolescence et les mesures doivent etre faites tant en valeurs
absolues qu'en pourcentages par rapport a I'ensemble du stock. II ne
faut pas oublier, en effet, que l'obsolescence a des repercussions directes
sur les resultats d'exploitation (constitution de provision pour depre-
ciation, pertes sur vente de produits declasses).

161
...

LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

• Nombre d'erreurs
Si des erreurs de toutes sortes sont inevitables, leur nombre ne doit
ni etre exagere ni augmenter dans Ie temps; il exprime la precision dans
Ie travail. Elles peuvent entacher les comptages, a la reception, a la
distribution, au moment des inventaires, les calculs des stocks sur fiches,
des consommations passees et prevues, les imputations comptables, les
nurneros d'articles sur les bons de mouvements, les expeditions, l'enre-
gistrement des mouvements en machine, etc.
Ce nombre d'erreurs, en valeur absolue et en pourcentage du nom-
bre de mouvements de stock, est un bon element d'appreciation de la
qualite du fonctionnement des magasins et du service de la gestion des
stocks. Cependant un nombre d'erreurs tres faible doit attirer l'atten-
tion; peut-etre des controles trop pousses, et done trop onereux par
rapport aux montants des erreurs detectees et corrigees, sont-ils exerces,

• Nombre de ruptures de stock


Une augmentation peut etre significative d'un niveau de stock trop bas
ou d'une precision insuffisante des previsions. Une diminution peut etre
due a un accroissement du niveau du stock, a une meilleure surveillance de
son evolution, a une amelioration de la qualite des previsions. L'ideal serait
evidernment de valoriser chaque rupture de stock, en fonction des frais
reellement engendres, et de surveiller l'evolution dans Ie temps du total
de ces frais. Mais, generalernent, une telle recherche semble irrealisable.

• Frais de possession du stock


Leur taux s'obtient en rapportant les frais de possession des stocks
a la valeur du stock moyen et entre dans Iecalcul de la periode economique
de commande (chapitre 2). En suivre l'evolution peut fournir des ensei-
gnements precieux. Cependant, la encore, il faut s'entourer de precau-
tions. En effet, les effectifs et Iepare d'engins de manutention dependent
plus du volume des mouvements que du niveau du stock. Et si Ie niveau
du stock diminue a consommation constante, ce qui est generalernent
souhaitable, Ie taux des frais de possession du stock augment era 1.

1. Les corrections d'indices de salaires et de prix a la production doivent evidern-


ment intervenir dans les calcuis.

162
Criteres d'appreciation de Laqualite de Lagestion des stocks

• Rapport des frais de possession du stock it la valeur


des consommations
Ce rapport traduit assez bien I'efficacite de la gestion des stocks et
la productivite du magasin. Cependant une diminution des prix d'achat
obtenus entraine une baisse de la valeur des consommations et done
une elevation de ce rapport si les frais de possession du stock restent
constants ou diminuent moins vite que les prix d'achats obtenus 1.

CRITERES PROPRES AU
RENOUVELLEMENT DES STOCKS

• Frais moyens de passation d'une commande


Ce ratio, obtenu en divisant le total des frais de passation de
commande par le nombre de commandes, entre indirectement dans Ie
calcul de la periode economique de commande (Chapitre 2). Mais il
est interessant d'en suivre l'evolution pour apprecier la qualite de la
gestion des stocks 2.
Une diminution de ces frais peut signifier que Ie nombre de
commandes passees augmente et que les acheteurs ne peuvent plus
consacrer tout le temps desirable a l'etude du marche et a la negocia-
tion ; mais elle peut aussi traduire une reduction des frais de fonction-
nement du service des approvisionnements decoulant d'une bonne
rationnalisation du travail. Inversement, une augmentation peut etre
significative d'un accroissement des frais de fonctionnement permet-
tant une etude plus approfondie du marche des negociations plus pous-
sees, qui se traduisent en definitive, par de meilleurs achats ; mais elle
peut aussi reveler une diminution de la productivite du service d'appro-
visionnements.

1. Les corrections d'indices de salaires et de prix a la production doivent evidem-


ment intervenir dans les caJculs.
2. Dans la formule dormant la periode economique de commande d'un article, Ie
parametre j'represente les frais de passation d'une commande d'un article. Ce para-
metre j peut done etre obtenu en divisant les frais de passation d'une commande par
Ie nombre moyen d'articles inscrits sur une commande.

163
~ ---------------

LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

Pris isolement, ce ratio n'est done pas significatif; il doit etre exa-
mine parallelernent a l'etude de l'indice des prix obtenus. Enfin, ildoit
etre ramene a une valeur constante des indices de salaires, charges socia-
les, et autres postes de frais, pour que des comparaisons dans le temps
soient valables.

• Rapport des frais de passation de commande au


montant total des achats
Generalement, ce rapport se situe entre 1 et 2 070. Mais il faut en
examiner avec precaution les variations avant de tirer des conclusions.
En effet, une augmentation des effectifs entraine un accroissement des
frais de fonctionnement ; mais elle peut deboucher sur une diminution
des prix obtenus beau coup plus elevee que cet accroissement de frais
et etre donc parfaitement justifiee. Neanmoins, elle se traduira par une
hausse de la valeur de ce rapport.
Bien entendu, les valeurs entrant dans le calcul de ce rapport doi-
vent etre corrigees de l'evolution des indices de salaires et de prix a
la production .

• Rapport des frais globaux d'approvisionnement au


montant des achats
Les frais globaux d'approvisionnement comprennent les frais de-pas-
sation de commande, les frais de possession du stock et les frais de
rupture de stock. Ce ratio, assez voisin du precedent, donne done une
vue plus generale sur la fonction approvisionnement dans son ensem-
ble. Mais il doit etre exploite avec autant de precautions que Ie ratio
precedent, et pour les memes raisons.
On pourrait aussi songer a rapporter les frais globaux d'approvi-
sionnement au chiffre d'affaires realise par l'entreprise pour eviter
qu'une diminution du montant des commandes resultant d'une ame-
lioration des prix obtenus ne fasse penser a une deterioration des ser-
vices rendus par la fonction «approvisionnements ». Mais on tombe
encore sur le meme ecueil : si le chiffre d'affaires de l'entreprise vient
a diminuer (pour cause de recession par exemple), l'examen rap ide de
ce ratio ferait croire a une deterioration quand bien merne les perfor-
mances realisees par Ie Service « Approvisionnements » seraient arne-
liorees.

164
Criteres d'appreciation de la qualite de la gestion des stocks

• Nombre de commandes hors calendrier


II revele, s'il est eleve, des consommations superieures aux previ-
sions et doit conduire soit a ameliorer les previsions soit a augmenter
le stock de protection.

VERS UN CRITERE GLOBAL COUVRANT


LE REAPPROVISIONNEMENT DU STOCK?

L'entreprise supporte des frais pour disposer du stock qui lui est
necessaire (frais de passation de commandes, frais de possession du
stock, frais de rupture de stock). Les divers criteres dappreciation de
la qualite de la gestion des stocks passes en revue s'ils sont simples pre-
sentent I'inconvenient d'etre nombreux et finalement peu surs, Mais
ce n'est peut-etre pas tant la valeur absolue de cette qualite que l'on
cherche a apprecier, - ce qui parait etre difficile -, que l'evolution
dans Ie temps de Ia qualite du service rendu par la fonction « approvi-
sionnements »,
L'annee de reference, Ies frais gIobaux de passation de commandes
et Ies frais gIobaux de possession du stock peuvent etre connus, tandis
que Ies frais de rupture de stock peuvent etre, sinon connus, du moins
theoriquernent chiffres. - Soit Fo Ie montant total de ces frais. Les
annees suivantes, ce montant sera Fl, F2, F3, ... exprime en francs cou-
rants. Si I'on admet que ces frais comprennent essentiellement des saIai-
res, on peut les apprecier en francs constants au moyen des formules
F', = F, X So
Sl

F2 x So
S2

F'3 = F3 So, etc.,


X
S3
en appelant So, Sl, S2, S3, etc., les indices «Salaires » de l'entreprise
au cours des annees 0, 1, 2, 3, etc. Bien entendu, on peut aussi cher-
cher a cerner de plus pres la realite en affect ant un indice a chacun
des frais elementaires.
Par ailleurs, un article i est achete au prix unitaire u, (y compris les

165
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

frais d'approche) et Ia quantite consommee dans l'annee est qi: Cepen-


dant, il faut aussi mesurer le prix unitaire u, en francs constants au
moyen de la formule
u', = u: X Zo, Mo et M]
J
etant les valeurs de I'indice « matieres » approprie au cours de l'annee
de reference et au cours de I'annee z. Enfin, il faut noter que, aux varia-
tions de stock pres, la quantite consommee est egale a la quantite
achetee.
Pour apprecier l'evolution de la qualite globale du service rendu par
la fonction approvisionnement, on sera ainsi conduit it calculer cha-
que annee le result at :
R, = I: qij (UiO - u'ij) - (F, - Fo),
formule dans laquelle :
- Ie premier terme est significatif de l'evolution du prix paye au
fournisseur ;
- Ie second terme represente l'evolution des frais globaux d'appro-
visionnements.
Le premier terme I: % (UiO - u'ij) tient compte :
I

- de la diminution du prix paye suite a une amelioration de la nego-


ciation;
- de la part de reduction du prix de revient dont le fournisseur fait
beneficier Ie client suite it la regularisation du rythme des commandes,
elle-meme subordonnee a I'optimisation de la gestion des stocks chez
Ie client.
- de Ia part d'augmentation de productivite chez le fournisseur, dont
ce dernier fait beneficier le client.
Le deuxieme terme traduit :
- soit l'augmentation des frais globaux que 1'on a consentie pour
obtenir une diminution des prix d'achat (il faut evidemrnent que l'aug-
mentation des frais consentie reste inferieure aux gains sur les prix
d'achat).
- soit la diminution des frais globaux d'approvisionnements (suite
it reduction du stock, a diminution du nombre de ruptures de stocks,
a une meilleure organisation du travail etc.) ;

166
Criteres d'appreciation de la qualite de la gestion des stocks

- soit enfin la resultante des effets conjugues de ces deux series de


dispositions prises par la Direction de l'entreprise, cette resultante pou-
vant etre positive, negative ou nulle.
On peut aussi rapporter ce resultat au montant des sorties de stock,
pour obtenir une variation relative :
E qij (UiO - uij) - {Fj - Fo)
o= ~l __

l;: Qij UiO


I

que l'on peut considerer comme representatif de la « productivite » du


Service Approvisionnements.
Cependant, cette formule, d'un aspect peut-etre seduisant, n'est pas
non plus sans presenter des inconvenients. Le premier est que, si les
articles stockes sont nombreux, Ie calcul est long et complique, meme
si l'on dispose d'un ordinateur. On peut cependant simplifier Ie calcul
en n'y incorporant qu'un petit nombre d'articles representatifs affec-
tes de coefficients de ponderation judicieusement choisis. Le deuxieme
inconvenient, plus grave, est que la formule n'est plus valable en cas
de diminution, meme temporaire, du niveau d'activite de l'entreprise.
En effet, dans cette eventualite, les quantites commandees diminue-
raient d'une annee a l'autre; on pourrait a la limite, trouver un resul-
tat negatif meme si, parallelement, Ie Service Approvisionnement
obtenait une amelioration des conditions consenties par les fournis-
seurs. Et ce serait une erreur d'en deduire qu'il faut diminuer les effectifs
de ce Service: dans I'immediat ce Service ne serait plus a meme de
negocier correctement, ce qui entrainerait rapidement une augmenta-
tion des prix d'achats; a terme, apres la reprise de l'activite, l'entre-
prise conserverait ce handicap, mais iljouerait sur des achats plus eleves
en volume, d'ou, evidemment, des consequences facheuses sur Ie resultat
d'exploitation.

EXEMPLE
L 'entreprise a selectionne douze articles representatifs (voir tableau
7.3) affectes de coefficients de ponderation Kij (l'indice i caracterise
l'article et l'indice j caracterise l'annee); Ie total de ces coefficients
est 1 000. Au cours des annees 0 et 1, les quantites consommees de
chaque article qia et qu, sont restees constantes et les coefficients de
ponderation Kia et Kif n'ont pas varie. Mais il y a eu un leger renfor-
cement des effectifs du Service d'Approvisionnement, ce qui a entratne
un accroissement des frais globaux d'approvisionnement : F', - Fa
= 60 x 103 F,. griice a ce renfort, l'entreprise a pu approfondir ses

167
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

etudes de marches, pousser plus it fond les negociations et, en defini-


tive, obtenir des diminutions de prix unitaires u'n, exprimes en francs
constants, sur certains articles (articles nos 1 - 3 - 5 - 7 - 9 - 11). Le
montant total des achats, les quantites restant egales, est ainsi passe
de 46059 x 103 F l'annee 0 iz 45495 x 103 F l'annee 1, soit, enfrancs
constants, un gain de 564 X 103 F.
Le critere global fait apparaitre un benefice net de 504 x 103 F du
Service d'Approvisionnements et une amelioration de sa productivite
de 1,09 %. II est, par ailleurs, interessant de noter que Ie rapport
des frais globaux d'approvisionnement F'] au montant des achats
r; Kij qij Uij conduirait, s'il etait employe seul, iz penser que, au
contraire, le fonctionnement de ce Service s'est deteriore puisque ce
rapport est passe de 3,9 % it 4,1 %.
Les annees 2 et 3 sont caracterisees par une expansion de l'activite
de l'entreprise, les quantites consommees qtz et qiJ sont, globalement,
superieures aux quantites qiOet qu, bien que pour l'article n" 5, par
exemple, if y ait une nette tendance iz la diminution. Les prix obtenus
pendant l'annee 2 s'etant encore ameliores, l'entreprise a de nouveau
renforce son Service Approvisionnements au cours de l'annee 3,' les
frais globaux d'approvisionnements sont ainsi passes, en francs
constants, de 1 800 X 103 F au cours de l'annee 0, it 1 860 X 103 F
dans les annees 1 et 2, et it 1 920 X 103 F pendant l'annee 3. Le mon-
tant total des commandes a ete de 49 781 x /03 F pendant l'annee 2
et de 47811 x ]03 F pendant l'annee 3,' aux prix obtenus au cours
de I'annee 0, ces montants auraient ete de 50635 X 103 F et de
48 889 x ]03 F. L 'entreprise a done gagne respectivement 854 X 103 F
(annee 2) et 1 078 x ]03 F (annee 3).
Le critere global fait apparaitre un benefice net de 794 X 103 F et
de 958 X ]03 Faux cours des annees 2 et 3 par rapport d l'annee 0
et un accroissement de «productivite» de 1,57 % et de 1,96 %. Par
contre, Ie seul rapport des frais globaux d'approvisionnements au mon-
tant des achats, employe seul, ferait croire it une amelioration pen-
dant l'annee 2 et it une deterioration durant l'annee 3.
Enfin l'annee 4 est caracterisee par une chute brutale du niveau
d'activite de I'entreprise" neanmoins, Ie Service d'Approvisionnements
a pu encore obtenir une diminution du prix d'achat sur certains arti-
cles (articles nos 1, 2, 3, 4, 5, 6, 9, ]0, 12), sans pour autant eviter une
hausse sur l'article n° 8.
On voit apparaitre un gain sur les achats de 1 545 x 10 F par rap-
3

port it l'annee 0, avec un benefice net de 1 425 x 103 F du Service


d'Approvisionnements, ainsi qu'un gain de «productivite » de 3,4 %.
Par contre Ie rapport des frais globaux d'approvisionnement au mon-
tant des commandes est passe de 3,9 % d 4, 7 % et pourrait faire croire
que la situation s'est gravement deterioree.

168
Criteres d'appreciation de la qualite de la gestion des stocks

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169
8. NOTES
COMPLEMENTAl RES

CALCUL DE LA PERIODE ECONOMIQUE


DE COMMANDE

II s'agit de trouver la periode economique de commande p d'un arti-


cle, connaissant :
f: frais de passation d'une commande d'un article,
Z : taux des frais de possession du stock,
V: consommation annuelle de l'article en quantite,
u : prix unitaire de l'article.
On appelle n le nombre de commandes passees dans l'annee.
On a vu au chapitre 2 que les frais totaux qui pesent sur Ie stock
actif sont :
F = Vuz + nf
2n
La derivee de F par rapport a la variable nest :
F'(n) = - Vuz +f
2n2

171
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

Elle s'annule pour n = ~ Vuz


2f
La courbe representative de Fen fonction du nornbre de comman-
des pas sees dans l'annee passe done par un minimum correspond ant
a cette valeur de n.
Pour cette valeur de n, les frais de passation de commande sont :
nf = ~ V~zf
et les frais de possession du stock sont :
Vuz = Vuz ~ 2f = ~ Vuzf
2n 2 Vuz 2
Le minimum de la courbe representative de F correspond bien a l'ega-
lite des frais de passation de commande et des frais de possession du
stock et done a l'intersection de la droite et de I'hyperbole figurees sur
le graphique 2.2, ce minimum etant egal a :
2 ~ V~z! = J2. Vu z f ,
A cette valeur de n correspond Ia peri ode economique de commande
p, donnee par:
p = 12 = ~ 288f .
n Vuz

VALEURS SIMPLES DE LA PERIODE


ECONOMIQUE DE COMMANDE

On a vu au chapitre 2 que Ies frais totaux qui pesent sur Ie stock


actif sont, avec les notations utilisees :
F = Vuz + nf
2n
En remplacant n par 12, p etant Ia periode econornique de commande,
p
cette expression devient :
F = Vuz P + ill
24 p
Si, au lieu de prendre comme periode separant deux commandes sue-
cessives, non pas la peri ode economique p, mais une valeur p + S p,
Ies frais pesant sur le stock actif seront :

172
Notes complementaires

F + L).F = VUz (P + L).p) + 12/


24 P + L).p
et les frais supplementaires seront :
L).F = (F + L).F) - F = Vuz L).p + 12/ [
24 P +
1
L).p
- 1]
P

- [vuz
24
-
P (P
12/
+ L).p)
1 L).p

d'ou L).F = [vuzp _ 12/ • 0!.


24 P (1 + 0!.) P
P
Mais, P etant la periode economique de commande, on a :

P = ~ 288/
Vuz

F = .J2 Vu zf

L).F =
[
Vuz
24
~ 288/ - 12/ ~ Vuz x
Vuz 288/ 1 +
1
71 x0!.
P

L). F = ~ J!..!!JJ. [
2
1 1]0!.
1 + L).p P
P

~~q1 1+17]7
L).F = 1(0!.)2 1
F 2p 1+0!.
P
Si l'on retient comme valeurs simples de la periode de commande
P = 0,5 - 1 - 2 - 3 - 6 - 12 mois,
la valeur theorique P = ~ 288 fest encadree par deux valeurs succes-
Vuz
sives PI et P2, prises dans cette serie (PI < P < P2), et on choisira PI
plutot que P2 si le total des frais en choisissant PI est inferieur au total
des frais en choisissant P2, c'est-a-dire si :

173
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

VUZPI + ill < VUZP2 + ill


24 PI 24 P2

Vuz (P2 - PI) < 12!P2 - PI


U PI~
et, comme P2 > PI :
VUZ < J1L
24 PI P2

P I P2
< 288!
V uz
-J PI P2 < P
L'ecart maximum t:.p par rapport a la periode econornique theori-
que sera done :
t:.PI = PI - -J PI P2 ou t:.P2 = P2 - -J PI P2
La valeur maximale de !Y!_ sera done :
P
t:.PI
-J PI P2
{§;-P
1 ou t:.P2
-J PI P2 ~-P 1

...!... -JP; - .fP2 .fP2 - -JP;


:.r=Pz :r=;;
L'erreur relative t:.F sur les frais totaux qui pesent sur le stock actif
F
sera:

avec t:.PI : t:.F = _! x (-JP; - .fP2)2 x _1 _ = (-JP; - .fP2)2


F 2 P2 rp; 2 .J PI P2
~p;
avec t:.P2 : t:.F = _! x (.fP2 - -JP;)2 x _1_ = (.fP2 - -JP;)2
F 2 PI r;;; 2 .J PI P2
~p;

174
Notes complementaires

Ces deux expressions sont egales, et on a done comme erreur maxi-


male relative sur les frais :
t:.F max = 1[
F 2 y;;; r;; -
r;;; + ~;; 2]

Les valeurs numeriques sont celles du tableau suivant :

t:.F max
PI P2
F

0,5 1 ~(~ + ~ - 2) = 0,06

1 2 1(~ + ~ - 2) = 0,06
2

2 3 !
2
(.)13 + ~ 2 - 2) = ° '
02

3 6 ~(~+~ - 2) = 0,05

6 12 ~(~ + -F: - 2) = 0,06

Le supplement de frais introduit en limitant les valeurs theoriques


possibles de la periode economique de commande aux seules valeurs
simples de la serie 0,5 - 1 - 2 - 3 - 6 - 12 mois ne depasse done jamais
6 0,10 du minimum theorique obtenu par application de la formule don-
nant la peri ode economique de commande.

CALCUL DES SEUILS DE PERIODICITE

On a vu au paragraphe precedent que si l'on appelle PI et P2les deux


valeurs successives de la serie 0,5 - 1 - 2 - 3 - 6 - 12 mois qui encadrent
la valeur theorique P = ~ 288 f de la periode economique de commande
Vuz
(PI < P < P2), on arrondit la valeur de P it PI, plutot qu'a P2 si

175
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

Vuz > J1L


24 PI P2
On arrondit done it PI si la valeur de la consommation annuelle V u
de l'article est telle que:
Vu > 288!
PIP2Z
Le seuil (VU)J,2 en valeur de consommation annuelle qui separe les
articles it commander tous les PI mois de ceux it commander tous les
P2 mois est done :
(Vu) 1,2 = 288!
PIP2Z

EXEMPLE
Dans une entreprise au f = 90 F et Z = 30 %, les seuils et done
les periodes a adopter son! donnes par Ie tableau suivant :

Valeurs de P1 et P2 Seuil en francs Periode en mois

P1 = 0,5; P2 = 1 172 800 0,5

1
P1 = 1; P2 = 2 43200
2
P1 = 2; P2 = 3 14400
3
P1 = 3; P2 = 6 4800
6
P1 = 6; P2 = 12 1 200
12

PREVISION DE LA DEMANDE ET STOCK


DE PROTECTION LORSQUE LA DEMANDE
PRESENTE UNE TENDANCE

Le stock de protection sert it couvrir une augmentation de la demande


pendant (P + d) mois par rapport it la demande moyenne prevue pen-
dant cette merne periode. I

176
Notes complementaires

On a vu au chapitre 2 comment trouver ce stock de protection dans


le cas general ou la demande ne presente pas de tendance nette, ni a
la hausse, ni a la baisse. Dans ce cas general, ilsuffit de comparer I'his-
torique des demandes pendant des tranches de (p + d) mois consecu-
tifs a la demande moyenne pendant ces memes (p + d) mois, c'est-a-dire
as (p + d), S etant la demande moyenne mensuelle calculee sur l'ensem-
ble de la periode de l'historique.
Ceci n'est evidemment plus valable si la demande presente une ten-
dance nette a long terme (au moins un an) a la hausse ou a la baisse.
Dans un tel cas, iI convient de faire les operations suivantes :
- determination de la droite l'expansion de la demande (I'expan-
sion etant negative si la tendance est a la baisse);
- pour chaque mois, calcul de l' expansion relative en rapportant
l'ordonnee sur la droite d'expansion a l'ordonnee correspondant ala
date milieu de I'historique;
- calcul, pour chaque mois, de la demande corrigee brute de l'expan-
sion, en divisant la demande par I'expansion relative;
- calcul du total des demandes mensueIIes corrigees brutes de
l'expansion; ce total est theoriquement egal au total des demandes pen-
dant toute la duree de l'historique etudie, mais en fait on trouvera une
legere difference car l'expansion reelle n'est generalement pas lineaire.
Cette difference est repartie sur chacune des moities de la duree de l'his-
torique; pour chacune de ceIIes-ci, on trouve done un ecart par rap-
port a la moyenne calculee sur les deux demi-periodes qui constituent
I'historique;
- repartition des ecarts sur chacune des demandes mensueIIes cor-
rigees brutes de I'expansion, la part de l'ecart affectee a chaque mois
etant d'autant plus grande que le mois est plus proche de la date milieu
de I'historique (en effet, Ie calcul avec la droite d'expansion revient
a confondre l'arc de la courbe reelle d'expansion avec la secante), On
obtient ainsi, pour chaque mois, la demande corrigee de l'expansion
et des ecarts ;
- calcul, suivant la methode cIassique, du nombre de mois de
consommation moyenne mensueIIe couverts par le stock de protection;
- calcul de la demande moyenne pour chacun des (p + d) mois
a venir en extrapolant la droite de tendance ou en utilisant la previ-
sion d'expansion pour les mois a venir.

177
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

EXEMPLE
Les demandes mensuel/es de I'article etudie sont indiquees dans Ie
tableau ci-dessous.
La demande annuel/e est de 5 650 pendant
Demande l'annee A - 2 et 8 100 pendant l'annee A
Mois mensuelle - 1.
Annee Annee L 'expansion annuel/e est:
A - 2 A - 1 8 100 - 5 650 = 43,5 %
J 550 400 5650
F 300 900 et I'expansion mensuelle moyenne est:
M 400 800 0,435 = 3,6 %
A 350 550 12
M 500 850 La demande moyenne mensuel/e est
J 650 400 5650 471 pendant l'annee A 2,
J 350 600 12
A 750 550 8100 675 pendant l'annee A - 1 et
S 450 900 12
0 400 800 471 + 675 = 573 sur les deux annees.
N 250 900 2
D 700 450
L 'equation de la droite d'expansion
moyenne est donnee par:
x - 6 y - 471
18 - 6 675 - 471
ce qui donne: y = 369 + 17x.
A titre indicatif, la droite d'ajustement obtenue par la methode des
moindres cartes est y = 393 + 14,4x qui donne une expansion
annuelle moyenne de 652 - 479 = 36 %. Mais, dans I'exemple, les
479
demandes sont souvent tres differentes pendant deux mois consecu-
tifs et Ie nuage de points est tres disperse. Aussi est-it preferable de
s'en tenir ii la droite d'expansion moyenne.
Les calculs successifs sont donnes par Ie tableau fig. 8.1.

Commentaires sur Ie tableau de calcul fig. 8.1


Pour Ie mois d'avril de l'annee A - 2, on a :
- demande du mois : 400;
- ordonnee de la droite d'expansion : 396 + 17 x 4 437;
- expansion relative: 437 = 76,3 %
573
avec 573 = ordonnee de la droite d'expansion ii la date milieu de I'his-
torique (decembre de l'annee A - 1),
= demande moyenne mensuelle calculee sur les deux annees
(duree totale de l'historique) = S;

178
Notes complementaires

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179
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

- demande corrigee brute de l'expansion : 350 = 459;


0,763
- repartition de l'ecart : + 3.
L'ecart total sur l'annee A -2 est.' 6809_5650+8100 - 66.
2
On voit que, dans cet exemple, it suffit, pour rattraper l'ecart, de
Ie repartir suivant une progression arithmetique de raison 1com men-
cant en fevrier ;
- demande corrigee de l'expansion et de l'ecart .' 459 + 3 = 462.

Calcul du nombre de mois de consommation moyenne mensuelle cou-


verts par Ie stock de protection
Supposons que laperiode economique de commande de I'article soil
p = 2 mois et que son delai d'approvisionnement soil d = 1 mois.
II faut examiner ce qu'ont ete les demandes corrigees de l'expansion
et des ecarts pendant des tranches de p + d = 3 mois et en dresser
l'histogramme.
On obtient les resultats suivants .'

Demandes corriuees de Histogramme


I'expansion et des ecarts des demandes
pendant 3 mois consecutits
Nombre
Valeur
Tranche Annee Annee de cas
de mois A-2 A - 1
2100 1
J -F- M 1 792 1 999 2071 1
F- M - A 1438 2100 2006 1
M-A-M 1 645 1 988 1 999 1
A- M-J 1 893 1 590 1 988 1
M-J -J 1 848 1 592 1 967 1
J -J -A 2071 1 294 - -
J -A-S 1777 1 659 - -
A -S-0 1794 1 775 - -
S-0 - N 1 204 2006 - -
0- N - 0 1 413 1 628 1 438 1
N-0 -J 1 377 - 1 413 1
o-J - F 1 967 - 1 377 1
1 294 1
1 204 1

On dispose au total de 22 cas de demande pendant 3 mois consecu-


tifs. Admettons un taux de service de 95 %. [I lui correspond une pro-
babilite de rupture de stock admise de 1 - 0,95 = 5 % et done, sur
22 cas, 5 % x 22 = 1 cas de demande non satisfaite integralement,
La prevision de demandes courantes a retenir est done P = 2 071.

180
Notes complementaires

Le nombre de mois de consommation moyenne mensuelle couverts


par le stock de protection doit done eire :
a = f_ - (p + d) 2 071 - 3 = 0,6 mois
S 572

Calcul de la prevision de demande moyenne d'un mois a venir


Si l'etude de marche a montre que l'expansion doit se poursuivre
au meme rythme, cette prevision de demande moyenne sera:
- pour mars de l'annee A : 369 + 17 (24 + 3) = 828
- pour avril de l'annee A : 369 + 17 (24 + 4) = 845
- pour mai de l'annee A : 369 + 17 (24 + 5) = 862
Si l'etude de marche a montre que l'expansion au cours de l'annee A
par rapport a l'annee A-I est differente de celle de l'annee A-I
par rapport a l'annee A - 2 (par exemple 25 % au lieu de 43,5 %),
ilfaut commencer par trouver l'equation de la nouvelle droite d'expan-
sion en prenant comme origine Ie l " janvier de l'annee A-I,
soit :
x - 6 y - 675
18 - 6 1,25 x 675 - 675
y =591 + 14,1 x
La prevision de demande moyenne sera alors :
- pour mars de l'annee A : 591 + 14,1 (12 + 3) = 803
- pour avril de l'annee A : 591 + 14,1 (12 + 4) = 817
- pour mai de l'annee A : 591 + 14,1 (12 + 5) = 831

Calcul de la prevision de demande courante a satisfaire avec un taux


de service de 95 %
Cette prevision est egale a la demande moyenne prevue pendant
p + d = 3 mois augmentee du stock de protection.
Si l'on do it faire un calcul de quantile a commander au debut mars
de l'annee A, cette prevision P sera:
- dans la Jre hypothese d'expansion :
P = 828 + 845 + 862 (3 + 0 6) 3 042
3 '
- dans la 2e hypothese d'expansion :
P = 803 + 817 + 831 (3 + 0,6) 2941
3

181
r

LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

PREVISION DE LA DEMANDE
ET STOCK DE PROTECTION
LORSQUE L'ACTIVITE EST SAISONNIERE

La demande d'un article peut etre sujette a des variations saisonnie-


res, tandis que pour d'autres articles une variation saisonniere qui joue
sur une partie de la demande peut etre masquee par divers phenome-
nes aleatoires,
Dans un cas comme dans l'autre, si les variations saisonnieres sont
importantes, il est bon d'en tenir compte de maniere a disposer d'un
stock aussi bien ajuste que possible a la demande.

EXEMPLE
Reprenons l'article etudie au paragraphe precedent et supposons
qu'il fasse partie d'un groupe homogene d'articles pour lequel la
demande, valorisee en monnaie constante et exprimee en kF, a ete la
suivante au cours de trois annees consecutives (tableau fig. 8.2).
La demande pour l'ensemble du groupe d'articles est en expansion:
demande A - 2 3 144 1,24
demande A - 3 2 535
demande A-I 3685 = 1,23
demande A 2 3144
L 'expansion annuel/e est constante et l'expansion moyenne mensuel/e
est de 2 %.
La demande moyenne mensuel/e, exprimee en kF constants est:
annee A 3 : 211
annee A - 2 : 262
annee A-I : 322
Exprimons fa demande mensuel/e en % de la demande moyenne
mensuel/e calculee sur l'annee correspondante. On obtient les resul-
tats suivants (tableau fig. 8.3).
On constate que, pour un mois determine, ces pourcentages sont
ires voisins au cours des trois annees, a l'exception toutefois des mois
d'octobre et de novembre de l'annee A-I.
En depit de deux exceptions, dont if conviendrait de chercher les cau-
ses, on peut dire que fa demande est saisonniere et que les variations sai-
sonnieres sont suffisamment importantes pour qu 'ilfaille en tenir compte.
Cependant, les variations saisonnieres s'accompagnent d'une
expansion.

182
Notes complementaires

Demande mensuelle en kF constants


Mois Annee Annee Annee
A - 3 A-2 A - 1
J 162 210 270
F 204 249 320
M 183 236 293
A 178 210 272
M 215 275 354
J 288 341 422
J 252 301 377
A 84 105 126
S 225 288 356
0 241 314 341
N 257 314 351
D 246 301 383
I: 2535 3144 3865
Fig. 8.2

Demande mensuelle en % de la demande


moyenne men suelie calculee sur l'annee
Mois
Annee Annee Annee
A - 3 A - 2 A - 1
J 77 80 84
F 97 95 99
M 87 90 91
A 84 80 84
M 102 105 110
J 136 130 131
J 119 115 117
A 40 40 39
S 107 110 111
0 114 120 106
N 122 120 109
D 117 115 119
I: 1 202 1 200 1 200
Fig. 8.3

183
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

II faut done isofer fes deux phenomenes pour trouver fes variations
de la demande liees uniquement a fa saison.
Pour cela, on calcule successivement :
- un coefficient mensuel apparent de variation saisonniere en pre-
nant la moyenne, pour un mois donne, des pourcentages qui viennent
d'etre trouves ;
- un coefficient mensuel brut de variation saisonniere pour tenir
compte de l'expansion supposee lineaire en procedant de la maniere
suivante:
• pour janvier, diviser Ie coefficient apparent par 1 - 5e, e etant
Ie taux moyen d'expansion mensuelle,
• pour fevrier, on divise par 1 - 4e, ... ,
• pour juin, on divise par 1,
• pour juillet, on divise par 1 + e, ... ,
• pour decembre, on divise par 1 + 6e;
- une correction des ecarts, introduits dans fe precedent calcul, et
dus au fait que, en realite, f'expansion n 'est pas lineaire; pour deter-
miner la correction a apporter a chacun des coefficients bruts, on pro-
cedera comme indique au paragraphe precedent;
- un coefficient mensuel net de variation saisonniere par applica-
tion du correctif indique ci-dessus au coefficient mensuel brut de varia-
tion saisonniere.
Les resultats de ces calculs sont indiques dans Ie tableau fig. 8.4.
Pour Ie mois d'avril, on trouve, d'apres les chiffres du tableau 8.3 :
- coefficient apparent, en % :
84 + 80 + 84
83
3
- coefficient brut, en % :
83 86
1 - 2 x 0,02
- correction en % : + 2
- coefficient net en % : 86 + 2 = 88.
On admet que la demande de tous les articles d'un meme groupe
homogene d'articles subit les memes variations saisonnieres. Mais cha-
que article a sa propre expansion. Pour calculer Ie stock de protec-
tion, ilfaudra se servir des demandes C. v.s. (corrigees des variations
saisonnieres) corrigees de f'expansion et des ecarts. Pour I'article etu-
die, les calculs sont indiques dans Ie tableau fig. 8.5.

184
Notes complementaires

Coefficient de variation saisonnlere de %


Mois
apparent brut correction net
J 80 89 0 89
F 97 105 0 105
M 89 95 0 95
A 83 86 +2 88
M 106 108 +3 111
J 132 132 +4 136
J 117 115 +3 118
A 40 38 +2 40
S 109 103 0 103
0 113 105 0 105
N 117 106 0 106
0 117 104 0 104
1: 1 200 1186 + 14 1 200
Ecart - 14
Fig. 8.4.

On voit immediatement que les demandes C. V.S. corrigees de


I'expansion et des ecarts, par tranches de trois mois, sont les plus for-
tes autour du mois d'aotit de l'annee A - 2 :
juin-juillet-aout : 2 980
juillet-aotit-septembre : 2 900
aout-septembre-octobre : 2 969
A vec un taux de service de 95 %, if faut pouvoir satisfaire une
demande de 2 969, ce qui donne un stock de protection, exprime en
mois de consommation moyenne mensuelle de :
a = 2 969 X 12 - 3 = 1 7 mois
7592 '
On remarque que les demandes C. V.S. du mois d'aotit sont anor-
malement elevees, en particulier la demande d'aoiit de l'annee A-I.
II faudrait verifier si, au cours de ces deux mois, il n 'y a pas eu de
besoin exceptionne/ a satisfaire, correspondant au terme T de la for-
mule de la quantile a commander; si tel etait Ie cas, if faudrait elimi-
ner ces besoins exception nels de I'historique des demandes pour faire
Ie calcul du stock de protection, et on trouverait un stock de protec-
tion beaucoup plus faible.
Dans Ie tableau de ca/cul fig. 8.5, on a, pour Ie mois d'avril de
l'annee A-I par exemple, et tenant pour bons les chiffres relatifs
aux mois d'aout des deux annees :

185
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

co C') 0 I'- It) "'f"C') C'J C'J ..- ..-..- It)


T"""'" ~,..... c.o
++++++++++++ +

+++++++++++ +
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C') ..- co I'- co It) C') CO C'J C'J I'- "'f" C'J CO
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Cl.
x
LU

186
r

Notes complementaires

- demande C. V.S. = 350 = 398;


0,88
- ordonnee de la droite d'expansion " 459 + 14,5 x 4 = 517;
- expansion relative,' 517 = 0,817;
633
- demande C. V.S. corrigee brute de l'expansion : 398 487.
0,817
La prevision de la demande moyenne sera,'
- pour mars de l'annee A " [459 + 14,5 (24 + 3)] 0,95 = 808
- pour avril de l'annee A " [459 + 14,5 (24 + 4)] 0,88 = 761
- pour mai de l'annee A " [459 + 14,5 (24 + 5)] I,ll = 976
La prevision de la demande courante a satisfaire avec un taux de
service de 95 % de mars a mai de l'annee A sera "
p = 808 + 761 + 976 (3 + 1,7) = 3 987
3

ESTIMATION
DU RISQUE DE RUPTURE DE STOCK
EN CAS DE RETARD DE LIVRAISON

Un article a une peri ode economique pet un delai d'approvisionne-


ment d; son stock de protection couvre a mois de consommation
moyenne mensuelle prevue 5. Soit J1.d Ie retard de livraison et J1.5 Ia
variation de la consommation par rapport a Ia moyenne prevue pen-
dant Ie temps p + d + J1.d correspond ant a un reapprovisionnernent.
n n'y aura de rupture de stock que si :
(5 + J1.S) (p + d + J1.el) > 5 (p + d + a),
c'est-a-dire si :
J1.5 > a - J1.d
5 p + d + J1.d

EXEMPLE
Le tableau jig. 8.6 donne, pour diverses valeurs de la periode eco-
nomique p, du delai d'approvisionnement d, du stock de protection
a exprimes en mois de consommation moyenne mensuelle, et du retard
de livraison Sd, la variation relative en % t:.S/S de la consommation
necessaire pour qu'il y ait rupture de stock.

187
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

On voit sur l'exemple que pour un article, les parametres p, d et


a ayant eli determines, un leger retard de livraison conjugue avec un
petit accroissement de la demande peut parfois entrainer une rupture
de stock.
Mais, ce qui compte, c'est que les deux elements se produisent en
meme temps. II faut done calculer Ie risque d'avoir ala jois un retard
de livraison et un niveau de consommation tel qu 'il en resulte une rup-
ture de stock. Et done, disposant d'un historique de la demande et
d'un historique de delais constates, et un taux de service ayant ete fixe,
ilfaut choisir un delai d'approvisionnement tel que Ie risque de retard
de livraison reste compatible avec Ie taux de service,' mais if faut aussi
adopter un delai d'approvisionnement aussi reduit que possible car
les previsions de la demande sont d'autant moins siires que Ie temps
p + d est grand.
Le probleme va etre traite dans l'exemple suivant, avec deux cas
d'historique de delais d'approvisionnement.

Accroissement relatif de la consommation necessaire pour qu'un retard


de livraison entraine une rupture de stock

p d M a=O,5 a=O,6 a=O,8 a=1 a=1,25 a=1,5


mois mois mois mois mois mois mois mois mois

0,25 7,7% 10,8% 16,9% 23,1 % 30,8 % 38,5 %


0,5 0 2,9% 8,6 % 14,3 % 21,4 % 28,6 %
1
0,75 - 6,7 % - 4,0% 1,3% 6,7 % 13,3 % 20,0 %
1 -12,5 % -10,0% - 5,0% 0 6,3 % 12,5 %
2
0,25 5,9 % 8,2 % 12,9 % 17,6% 23,5 % 29,4 %
0,5 0 2,2 % 6,7 % 11,1% 16,7 % 22,2 %
2
I 0,75 - 5,3 % - 3,2% 1,1% 5,3 % 10,50/0 15,8 %
1 -10,0% - 8,0% - 4,0 % 0 5,0% 10,0%

0,25 3,4 % 4,8 % 7,6% 10,3% 13,8 % 17,2 %


0,5 0 1,3% 4,0% 6,7 % 10.0 % 13,3 %
1
0,75 - 3,2 % - 1,9% 0,6% 3,2 % 6,5 % 9,7 %
1 - 6,3 % - 5,0% - 2,5 % 0 3,1 % 6,3 %
6
0,25 3,0% 4,2% 6,7 % 9,1 % 12,1 % 15,2 %
0,5 0 1,2% 3,5% 5,9 % 8,8 % 11,8 %
2
0,75 - 2,9 % - 1,7% 0,6% 2.9 % 5,7 % 8,6 %
1 - 5,6 % - 4,4 % - 2,2 % 0 2,8 % 5,6 %
Fig. 8.6

188
Notes complementaires

EXEMPLE
Pour un article, les historiques de delais et de demande sont les
suivants:

Histarique de Historique de la demande


delais constates par demi-mois
Frequence Annee A - 2 Annee A - 1
Oelai
lor cas 2" cas Mois demi-mois demi-mois
2 mois 2 1 1 2 1 2
1,5 mois 4 2 J 30 40 100 80
1 mois 6 7 F 80 50 40 50
0,5 mois 3 2 M 80 70 50 50
A 100 80 30 50
M 50 40 80 100
J 70 50 50 30
J 30 30 100 50
A 140 60 30 70
S 20 30 120 60
0 40 100 70 30
N 30 70 40 30
0 70 40 20 40
I: 1 400 1 370

La demande moyenne mensuelle est de :


1 400 _ 117 l'annee A 2
12
1370 114 l'annee A-I
12
et de 115 sur I'ensemble des deux annees.
La periode economique de commande est p = 2 mois (hypothese).
Le taux de service est fixe a 98 %.

I re hypothese
On adopte un delai d'approvisionnement d = 1 mois.
La prevision P de la demande a honorer avec Ie taux de service fixe
sera determinee iz partir de f'histogramme des demandes par tranches
de p + d = 3 mois. II faudra ensuite trouver la probabilite pour que
fa demande pendant (p + d + Ad) mois depasse P, avec d'une part
Ad = 0,5 mois et d'autre part Ad = 1 mois.
Les histogrammes des demandes, deduits de I'historique, sont les
suivants (tableau fig. 8.7).

189
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

Au taux de service de 98 % correspond un risque admis de rupture


de stock de 2 %, soit, pour 43 cas, 43 x 0,02 = 1 cas. La prevision
de demande a honorer est done P = 430 et Ie stock de protection cou-
vre 0,74 mois de consommation moyenne mensuelle.

Demandes par tranches de

p + d = 3 mois p+d+!::.d p + d + !::.d


= 3,5 mois = 4 mois
460 - 1 cas 510-1cas 550 - 3 cas
430 - 2 500 - 2 540 - 2
420 - 2 490 - 2 530 - 5
410 - 4 470 - 1 510 - 2
400 - 3 460 - 3 500 - 1
390 - 4 450 - 4 490 - 6
380 - 3 440 - 2 480 - 3
370 - 1 430 - 4 470 - 2
360 - 5 420 - 6 460 - 1
350 - 3 410 - 4 450 - 6
340 - 2 400 - 2 440 - 4
330 - 2 390 - 1 430 - 2
320 - 2 380 - 1 420 - 1
310 - 2 370 - 1 410 - 1
300 - 1 360 - 2 400 - 2
290 - 1 350 - 5
280 - 1 290 - 1
270 - 2
250 - 1
230 - 1
43 cas 42 cas 41 cas
Fig. 8.7

La probabilite d'avoir une demande superieure a 430 pendant un


temps de (p + d + Sd) mois est:
avec t.d = 0,5 mois : 15
42
avec ad = 1 mois : 35
41
Or, d'apres l'historique des delais constates, Ie risque d'avoir un
retard t.d est:

10' cas 2' cas


4 2
pour !::.d = 0,5 mois : - -
15 12
2 1
pour !::.d = 1 mois : - -
15 12

190
r

Notes complementaires

Le risque resultant de rupture de stock est done Ie suivant :


l " cas d'historique de delais :

.i_ X 15 + 1_ x 35 = 21 %;
15 42 15 41
2" cas d'historique de delais :
1_ X 15 + L x 35 = 13 %.
12 42 12 41
Le risque resultant est done tres eleve et it ne faut pas retenir d =
1 mois comme delai d'approvisionnement.

2e hypothese
On adopte un delai d'approvisionnement d = 1,5 mois.
La prevision P correspondant au taux de service de 98 % est deter-
minee a partir de l'histogramme des demandes par tranches de
(p + d) = 3,5 mois. On obtient P = 500 et Ie stock de protection
couvre 0,85 mois de consommation moyenne mensuelle.
Le seul allongement possible du delai d'approvisionnement est
Sd = 0,5 mois.
La probabilite d'avoir une demande superieure a 500 pendant
p + d + I1d = 3,5 + 0,5 = 4 mois est de 12.
41
Le risque resultant de rupture de stock est done Ie suivant :
t« cas d'historique de delais :
1_ x 12 = 3,9 %;
15 41
2" cas d'historique de delais :
l._ X 12 = 2,4 %.
12 41
Le risque est assez foible quoique superieur au risque correspon-
dant a la seule augmentation de la demande qui est de 2 % (taux de
service de 98 %). Par ailleurs, Ie stock de protection est sensiblement
superieur a celui obtenu dans la premiere hypothese.
Si on adopte comme prevision P = 510, it en resulte que:
- Ie risque de rupture de stock du a la seule augmentation de la
demande devient nul;
- Ie stock de protection augmente et atteint 0,93 mois de consom-
mation moyenne mensuelle;
- Ie risque de rupture de stock suite a un allongement du delai
d'approvisionnement devient :

191
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

I" cas d'historique de delais :


2xlO 3,3 %;
15 41
2e cas d'historique de delais :
_L x 10 = 2,0 %.
12 41
On atteint alors des valeurs du risque ires voisines de celles definies
par Ie taux de service fixe.

3' hypothese
On adopte un delai d'approvisionnement d = 2 mois.
La prevision est P = 550 et Ie stock de protection couvre 0,78 mois
de consommation moyenne mensuelle pour un taux de service de
100 0/0, tandis que Ie risque de rupture de stock par allongement du
delai de livraison devient nul.

Conclusion
Les resultats obtenus dans les trois hypotheses de delai d'approvi-
sionnement sont regroupes dans Ie tableau suivant (fig. 8.8).

Oelai d'approvisionnement adopte


1 mois 1,5 mois 2 mois
Stock de protection en mois
de consommation moyenne 0,74 0,85 0,78
mensuelle
Risque de rupture de stock par:
• augmentation de la demande 2% 2% 0
• allongement du delai
(2· cas d'historique) 13 % 2,4 % 0

II faut done, pour cet article, adopter un delai de 2 mois.

STOCK CRITIQUE ET RISQUE


DE RUPTURE DE STOCK

A Ia date du calcul de Ia quantite a commander (date de Ia premiere


commande a compter de ce jour), Ie stock est M, et, en admettant qu'a
cette date, il ne reste rien a livrer sur une commande anterieure (C = 0)

192
Notes complementaires

et qu'il n'y a pas de besoins pour travaux programmes s'ajoutant aux


besoins courants (T = 0), Ia quantite a commander est:
Q = P - M = S (p + d + a) - M,
avec
P : prevision de besoins courants pendant (p + d) mois correspon-
dant au taux de service admis (demande maximale prevue a satisfaire),
p : periode economique de commande,
d: delai d'approvisionnement,
S : demande moyenne mensuelle prevue,
a : nombre de mois de consommation moyenne mensuelle prevue
couverts par Ie stock de protection.
Le graphique de la figure 8.9. montre l'evolution du stock dans deux
hypotheses de demande :
- demande egale a la demande moyenne; dans ce cas, le stock lors
de la deuxieme commande est egal au stock critique S (d + a), et Ie
stock a la livraison de cette deuxieme commande est egal au stock de
protection;
- demande egale a la demande maximaIe prevue a satisfaire; dans
ce cas, le stock lors de la deuxieme commande est inferieur au stock
critique et Ie stock a la livraison de cette deuxieme commande est nul.
On voit sur ce graphique que, si a partir de Ia date de la premiere
commande, la demande est superieure a la moyenne prevue, le stock,
lors de Ia deuxieme commande, sera inferieur au stock critique. Et que,
reciproquement, si le stock devient inferieur au stock critique avant
Ia date de Ia deuxieme commande, il est probable que le stock de pro-
tection sera entarne ; ceci n'est pas alarmant en soi, si I'on est certain
que Ia demande restera inferieure ou au plus egale a Ia demande maxi-
male prevue.
Mais I'avenir est toujours incertain; la prevision de besoins est faite
a partir d'un echantillon, somme toute reduit, et dont on n'est pas assure
qu'il soit representatif des besoins futurs. Aussi est-il bon de faire une
estimation du risque de rupture de stock encouru si le stock devient
inferieur au stock critique avant Ia date prevue au calendrier pour passer
une commande.
Autrement dit, une commande de la quantite Q ayant ete passee,
il faut chercher la probabilite pour qu'une demande superieure a Sp
au cours des premiers p' -s p mois soit suivie d'une demande supe-
rieure a S (d + a) au cours des (p + d - PJ mois suivants a I'issue
desqueIs interviendra la livraison de la commande suivante.

193
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

Stock

p
I
- - T...··"...:..':::" I Evolution du stock suivant
la demande moyenne
'......
"::'-,
j
. ....
/
Evolution du stock suivant
...
la demande maximale prevue

temps

Fig. 8.9

Si la probabilite ainsi estimee est faible, il n'y a pas lieu de s'inquie-


ter; en effet, Ie risque de rupture de stock a ete admis des Iors qu'un
taux de service a ete fixe. Mais si cette probabilite est nettement plus
forte que celle correspondant au taux de service, il faut passer une
cornmande des que Ie stock critique S (d + a) et atteint, sans attendre
Ia prochaine date de commande prevue au calendrier.
Ce faisant, on remet, au moins partiellement, en cause Ia validite
de l'hypothese, faite pour fixer Ia prevision P et Ie stock de protec-
tion, selon Iaquelle Ia demande au cours des (P + d) mois a venir est
l'une de celles constatees dans Ie passe; cette hypothese est en fait rem-
placee par celle d'une demande au cours de p' < p mois, egale a une
des demandes constatees pendant des tranches de p' mois, suivie d'une
autre demande au cours de (p + d - pj mois egale a une des deman-
des constatees pendant des tranches de (p + d - pj mois.
La methode proposee est explicitee dans I'exemple chiffre suivant.

194
Notes complementaires

EXEMPLE

Donnees
On reprend l'article a propos duquelle cas des retards de livraison
a ete etudie. Sa periode economique de commande est p = 2 mois et
son delai d'approvisionnement est d = 1 mois. Mais, pour l'etude du
risque de rupture de stock si Ie stock critique est atteint avant la date
de la prochaine commande, it jaut connaftre les demandes constatees
dans Iepasse, sinon au jour Iejour, du moins par quarts de mois. Ces
demandes par quarts de mois sont donnees par Ie tableau jig. 8.10.
Les demandes annuelles sont de 1 400 pour l'annee A - 2 et de 1 370
pour l'annee A - 1, ce qui donne une demande moyenne mensuelle
S = 115. Le taux de service est toujours fixe a 98 %.

Calculs
1. Prevision de demande maximale it satisfaire
Il jaut dresser l'histogramme des demandes par tranches de p +
d = 3 mois. Cet histogramme est Ie suivant :
470 2 cas 380 4 cas 310 3 cas
460 1 370 7 300 1
430 6 360 10 290 2
420 1 350 5 280 3
410 4 340 4 270 2
400 8 330 7 250 1
390 7 320 5 240 1
230 1
Total: 85 cas
Au taux de service de 98 % correspond la prevision de demande
maximale en p + d = 3 mois a satisfaire : P = 460, et Ie stock de
protection couvre a = 460 - 3 = 1 mois de consommation moyenne
115
mensuelle.
Notons au passage qu 'au paragraphe precedent, en ne connaissant les
demandes que par demi-mois et non par quarts de mois, laprevision de
demande calculee n 'etait que de 430 et Iestock de protection ne couvrait
que 0,74 mois de consommation moyenne mensuelle. Ceci illustre bien
Iejait que, en gestion des stocks, les parametres jondamentaux, meme
ceux que I'on peut considerer comme lesplus stirs, sont assez mal connus.
2. Determination des cas ou Ie stock critique est atteint
II faut chercher les cas ou une demande D superieure ou egale a Sp
= 230 est atteinte en un temps p' inferieur ou egal a p = 2 mois =
8 quarts de mois. Puis a chacun de ces cas, it jaudra associer les cas
a
ou une demande egale ou superieure 460 - D est atteinte en un temps
inferieur ou egal a p + d - p' = 12 - p' quarts de mois :

195
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

Ainsi, a p' 8, il faudra associer 12 - p' 4


a p' 7, if faudra associer 12 - p' 5
a p' 6, if faudra associer 12 - p' 6
Et comme on peut constater immediatement sur Ie tableau des
demandes fig. 8.10 qu'il n 'existe aucun cas ou une demande 2: 230
est atteinte en 3 quarts de mois, il suffit pour traiter Ie probleme de
dresser fa /iste des demandes par tranches de 4, 5, 6, 7 et 8 quarts de
mois. Les divers cas de demandes pour chacune de ces tranches sont
donnes par Ie tableau fig. 8.11.
a) Cas ou D 2: 230 en p' = 4 quarts de mois : if n 'existe aucun cas.
b) Cas au D 2: 230 en p' = 5 quarts de mois : if n 'existe aucun cas.
c) Cas 011 D 2: 230 en p' = 6 quarts de mois :
tranche n° 8: D = 230 n° 26 : D 230 n° 65 : D 230
9: 250 27: 230 78 : 230
10 : 250 28: 230 79 : 250
11 : 250 46: 230 80 : 240
12: 250 50: 230 81 : 250
13 : 230 63: 230 82 : 240
Soit, sur 91 cas de demandes pendant 6 quarts de mois :
• 6 cas de demandes de 250 : tranches 9 a 12, 79, 81;
• 2 cas de demandes de 240 : tranches 80 et 82;
• 10 cas de demandes de 230: tranches 8, 13, 26 a 28, 46, 50, 63,
65, 78 et done 18 cas.

Demandes par quarts de mois


Annee A - 2 Annes A - 1
Mois
Quarts de mois Quarts de mois
1 2 3 4 1 2 3 4
J 20 10 10 40 30 70 50 30
F 20 60 30 20 20 20 40 10
M 50 30 30 40 20 30 10 40
A 60 40 50 30 10 20 40 10
M 30 20 30 10 70 10 50 50
J 30 40 20 30 30 20 10 20
J 10 20 10 20 40 60 20 30
A 90 50 40 20 30 0 50 20
S 10 10 20 10 30 90 40 20
0 30 10 70 30 40 30 20 10
N 20 10 40 30 20 20 10 10
D 30 40 30 10 10 10 30 10
Fig. 8.10

196
Notes complementaires

~.~
~~ Demandes par tranches ~H5 Demandes par tranches
.~ fOE
a~~ de n quarts de mois 5.~ de n quarts de mois
~~8 -61ij
cc- n=4 n=5 n=6 n=7 n=8 o
cC-
:>
n=4 n=5 n=6 n=7 n=8
l 80 100 160 190 210 49 180 200 220 260 270
2 80 140 170 190 240 50 170 190 230 240 260
3 130 160 180 230 260 51 120 160 170 190 220
4 150 170 220 250 280 52 110 120 140 170 180
5 130 180 210 240 280 53 90 110 140 150 190
6 160 190 220 260 320 54 90 120 130 170 180
7 130 160 200 260 300 55 100 110 150 160 180
8 130 170 230 270 320 56 70 110 120 140 180
9 150 210 250 300 330 57 100 110 130 170 180
10 160 200 250 280 310 58 90 110 150 160 230
11 170 220 250 280 300 59 80 120 130 200 210
12 190 220 250 270 300 60 110 120 190 200 250
13 180 210 230 260 270 61 80 150 160 210 260
14 150 170 200 210 240 62 140 150 200 250 280
15 130 160 170 200 240 63 130 180 230 260 280
16 110 120 150 190 210 64 140 190 220 240 250
17 90 120 160 180 210 65 180 210 230 240 260
18 90 130 150 180 190 66 140 160 170 190 230
19 110 130 160 170 190 67 150 160 180 220 280
20 100 130 140 160 170 68 110 130 170 230 250
21 120 130 150 160 180 69 80 120 180 200 230
22 100 120 130 150 240 70 90 150 170 200 230
23 80 90 110 200 250 71 130 150 180 210 210
24 70 90 180 230 270 72 140 170 200 200 250
25 60 150 200 240 260 73 150 180 180 230 250
26 140 190 230 250 260 74 140 140 190 210 240
~7 170 210 230 240 250 75 80 130 150 180 270
28 200 220 230 240 260 76 110 130 160 250 290
29 200 210 220 240 250 77 100 130 220 260 280
30 120 130 150 160 190 78 100 190 230 250 290
31 80 100 110 140 150 79 190 230 250 290 320
32 60 70 100 110 180 80 180 200 240 270 290
33 50 80 90 160 190 I 81 180 220 250 270 280
34 70 80 150 180 200 82 190 220 240 250 270
35 70 140 170 190 200 83 130 150 160 180 200
36 120 150 170 180 220 84 110 120 140 160 180
37 140 160 170 210 240 85 100 120 140 160 170
38 130 140 180 210 240 86 80 100 120 130 140
39 130 170 200 230 270 87 70 90 100 110 120
40 100 130 160 200 230 88 60 80 90 100 130
41 100 130 170 200 210 89 60 80 90 120 130
42 110 150 180 190 220 90 50 70 100 110 I -
43 140 170 180 210 280 91 40 80 90 - -
44 130 140 170 240 290 92 60 70 - - -
45 110 140 210 260 290 93 60 - - - -
46 110 180 230 260 280
47 140 190 220 240 260
48 160 190 210 230 270
Fig. 8.11

197
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

A ces divers cas, if faut associer les cas ou la demande pendant 12


- 6 = 6 quarts de mois est superieure a 460 - D:
• demande > 460 - 250 = 210: if s'agit des tranches n° 4, 6, 8
a 13, 26 a 29, 46, 47, 49, 50, 63 a 65, 77 a 82. soit 24 cas.
Mais, parmi les 6 tranches de demandes de 250, certaines ne peu-
vent pas etre associees a certaines des 24 tranches de demandes supe-
rieures a 210 avec lesque/les elles ont au moins un quart de mois
commun. C'est ainsi que:
la tranche 9 ne peut etre associee aux tranches 4 a 14
10 5 a 15
11 6 a 16
12 7 a 17
79 74 a 84
81 76 a 86
Ces incompatibilites, dans l'association des 6 cas de demandes de
250 aux 24 cas de demande superieure a 210, interdisent les couples
suivants:
tranche 9 avec tranches 4, 6, 8, 9, 10, 11, 12, 13, soit 8 cas
"10 " 6, 8, 9, 10, 11, 12, 13, soit 7 cas
11 6, 8, 9, 10, 11, 12, 13, soit 7 cas
12 8, 9, 10, 11, 12, 13, soit 6 cas
79 77, 78, 79, 80, 81, 82, soit 6 cas
81 77, 78, 79. 80, 81, 82, soit 6 cas
soit au total 40 cas.
Pour trouver la probabilite pour que l'evenement se produise, ilfaut
rapporter Ie nombre de cas trouves, soit 6 x 24 - 40 = 104, au nom-
bre de cas possibles d'association de deux tranches qui doivent etre
independantes, c'est-a-dire n 'avoir aucun quart de mois en commun.
II est facile de voir que les tranches 1 et 91 ont au moins un quart de
mois en commun avec 6 tranches, les tranches 2 et 90 en ont avec
7 tranches, fes tranches 3 et 89 en ont avec 8, fes tranches 4 et 88 en
ont avec 9, les tranches 5 et 87 en ont avec 10, et les 91 - 10 = 81
autres tranches en ont avec 11. Le nombre possible d'associations de
tranches independantes est done de :
91 x 91 - 2 (6 + 7 + 8 + 9 + 10) - 81 x 11 = 7310
II en resulte que la probabilite d'avoir une demande de 250 en
6 quarts de mois suivie d'une demande superieure a 460 - 250 = 210
en 6 quarts de mois est:
104 = 1 4 %
7310 '
• demande > 460 - 240 = 220. 11s'agit des tranches n° 8 a 13,
26 a 28, 46, 50, 63, 65, 78 a 82, soit 18 cas.
De fa meme maniere, apres elimination des incompatibilites, la pro-
babilite d'avoir une demande de 240 en 6 quarts de mois suivie d'une
demande superieure ii 460 - 240 = 220 en 6 quarts de mois est:
2 x 18 x 10 = 0,4 %
7310

198
• demande > 460 - 230 = 230. II s'agit des tranches n° 9 a 12,
79 a 82, soit 8 cas.
Apres elimination des incompatibilites, la probabilite d'avoir une
demande de 230 en 6 quarts de mois suivie d'une demande superieure
a 460 - 230 = 230 en 6 quarts de mois est:
10 x 6 - 8 = 0, 7 %
7310
Au total, la probabilite de rupture de stock par demande superieure
ou egale a 230 en 6 quarts de mois avant la date prevue pour passer
une nouvelle commande est:
104 + 26 + 52 = 25 %
7310 '

d) Cas ou D ;?: 230 en p' = 7 quarts de mois


Dans Ie decompte de ces cas, ilfaut eliminer tous ceux ou D ;?: 230
est atteint en p' = 6 quarts de mois car its ont deja ete decomptes.
II reste les tranches suivantes :
n" 3 : D 230 25 : D = 240 49: D = 260
4: 250 29 : 240 62: 250
5: 240 39 : 230 64: 240
6: 260 44 : 240 68: 230
7: 260 45 : 260 73: 230
24 : 230 47: 240 76: 250
48: 230 77: 260
soit, 5 cas de demande de 260 : tranches 6, 7, 45, 49, 77;
3 cas de demande de 250 : tranches 4, 62, 76;
6 cas de demande de 240 : tranches 5, 25, 29, 44, 47, 64;
6 cas de demande de 230 : tranches 3, 24, 39, 48, 68, 73.
A ces divers cas, if faut associer les cas ou la demande pendant
12 - 7 = 5 quarts de mois est superieure a 460 - D.
• demande > 460 - 260 = 200 en 5 quarts de mois; il s'agit des
tranches 9, 11, 12, 13, 27, 28, 29, 65, 79, 81, 82, soit 11 cas.
Or, la tranche 6 ne peut pas etre associee a la trache 9
"7 cc 11
77 ~~~
ce qui donne 4 cas d'incompatibilite sur les 5 x 11 = 55 theoriques.
D'autre part, de la meme maniere que precedemment, on trouve que
Ie nombre possible d'associations de tranches de 7 quarts de mois et
des tranches de 5 quarts de mois qui en sont independantes est:
90 x 92 - 2 (7 + 8 + 9 + 10) - 82 x 11 = 7312
La probabilite d'avoir une demande de 260 en 7 quarts de mois sui-
vie d'une demande superieure a 460 - 260 = 200 en 5 quarts de mois
est, apres les diverses eliminations:
55 - 4 = 07%
7312 '

199
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

• demande > 460 - 250 = 210 en 5 quarts de mois; if s'agit des


tranches 11, 12, 28, 79, 81, 82, soit 6 cas.
Or la tranche 76 ne peut pas etre associee aux tranches 79, 81, 82,
soit 3 cas d'incompatibilite sur les 3 X 6 = 18 theoriques.
La probabilite d'avoir une demande de 250 en 7 quarts de mois sui-
vie d'une demande superieure a 460 - 250 = 210 en 5 quarts de mois
est:
18 - 3 = 0,2 %
7312
• demande > 460 - 240 = 220 en 5 quarts de mois; it s'agit de
la tranche 79, soit I cas.
La probabilite d'avoir une demande de 240 en 7 quarts de mois sui-
vie d'une demande superieure a 220 en 5 quarts de mois est:
6Xl=01%
7312 '
• demande > 460 - 230 = 230 en 5 quarts de mois; if n'y a aucun
cas.
Au total, la probabilite de rupture de stock par demande superieure
ou egale a 230 en 7 quarts de mois avant fa date prevue pour passer
une nouvelle commande est 51 + 15 + 6 = 1,0 %.
7312
e) Cas ou D ~ 230 en p' = p = 8 quarts de mois.
Apres elimination des cas ou D > 230 est atteint en 6 ou 7 quarts
de mois, if reste les tranches suivantes :
n° 2 : D 240 38 : D 240 66: D 230
14 : 240 40 : 230 67 : 280
15 : 240 43 : 280 69 : 230
22 . 240 58 : 230 70 : 230
23 : 250 60 : 250 72 : 250
37: 240 61 : 260 74 : 240
75 : 270
soit, 2 cas de demande de 280 : tranches 43 et 67;
1 cas de demande de 270 : tranche 75;
I cas de demande de 260 : tranche 61;
3 cas de demande de 250 : tranches 23, 60 et 72;
7 cas de demande de 240 : tranches 2, 14, 15, 22, 37, 38, 74;
5 cas de demande de 230 : tranches 40, 58, 66, 69, 70.
A ces divers cas, if faut associer les cas ou fa demande pendant
12 - 8 = 4 quarts de mois est superieure a 460 - D.
• demande > 460 - 280 = 180 en 4 quarts de mois; if s'agit des
tranches 12, 28, 29, 79, 82, soit 5 cas.
Le nombre possible d'associations de tranches de 8 quarts de mois
et des tranches de 4 quarts de mois qui en sont independantes est:
89 x 93 - 2 (8 + 9 + 10) - 83 x 11 = 7 310

200
Notes complementaires

La probabilite d'avoir une demande de 280 en 8 quarts de mois sui-


vie d'une demande superieure a 460 - 280 = 180 en 4 quarts de mois
est, apres les diverses eliminations:
2 x 5 = 0,1 %
7310
• demande > 460 - 2-70 = 190 en 4 quarts de mois; if s'agit des
tranches 28 et 29, soit 2 cas.
La probabilite d'avoir une demande de 270 en 8 quarts de mois sui-
vie d'une demande superieure a 460 - 270 = 190 en 4 quarts de mois
est:
I x 2 < 0,1 %
7310
• demande > 460 - 260 = 200 en 4 quarts de mois : if n'y a aucun
cas.
• au total, la probabilite de rupture de stock par demande supe-
rieure ou egale a 230 en 8 quarts de mois est:
10 + 2 = 0,2 %
7310

Conclusion
1. Si on ne prend aucune disposition visant a eviler une rupture de
stock, la probabilite pour que celle-ci se produise est:
2,5 % + 1,0 % + 0,2 % = 3,7 %
a comparer a la probabilite admise de 2 % correspondant au taux de
service de 98 %.
Si, lorsque Ie stock critique est atteint 2 quarts de mois avant la date
prevue pour passer une nouvelle commande, on passe immediatement
commande, sans attendre cette date, la probabilite de rupture de stock
n 'est plus que:
1,0 % + 0,2 % = 1,2 %
inferieure a la probabilite admise de 2 %.
II faudrait done pour cet article, lorsque Ie stock critique est atteint
2 quarts de mois avant la date de commande prevue au calendrier,
passer immediatement une commande sans attendre cette date. Cela
arrivera, statistiquement, 18 jois en 91 x 2 = 182 mois, c'est-a-dire
environ une jois tous les 10 mois; autrement dit, une commande sur
cinq devra etre passee hors calendrier.
2. On peut aussi, chaque fois que Ie stock critique est atteint, exa-
miner Ie risque de rupture de stock, compte tenu des circonstances dans
lesquelles cet evenement se produit. On trouve alors les resultats sui-
vants, en se referent aux calculs faits precedemment.

201
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

- Stock critique atteint 2 quarts de mois avant la prochaine


commande.

Demande en 6 quarts de mois


ayant fait atteindre Ie stock critique
environ environ environ
250 240 230
Nombre de demandes
possibles pendant les 91 - 11 = 80 91 - 11 = 80 91 - 11 = 80
6 quarts de mois a venir
Nombre de demandes
104 25 = 13 52
entrain ant une rupture -
de stock 6 2 10

Risque de rupture ___J_Qi_ = 21 7 % _5_2_=65%


~ = 163%
de stock 6 x 80 ' 80 ' 10 x 80 '
fort moyen faible

- Stock critique atteint 1 quart de mois avant la prochaine


commande.

Demande en 7 quarts de mois


ayant fait atteindre Ie stock critique
environ environ environ environ
260 250 240 230
Nombre de demandes
possibles pendant les 92 - 11 = 81 92 - 11 = 81 92 - 11 = 81 92 - 11 = 81
5 quarts de mois a venir
Nombre de demandes
51 17
entrainant une rupture ~= 1 0
de stock 5 3 6
Risque de rupture
--51 = --17 = 1
- = 12% 0
de stock 5 x 81 3 x 81 81 '
12,6 % 7,0%
moyen faible tres faible nul

- Si I'on n'a pas tenu compte du risque faible avec un stock criti-
que atteint 2 quarts de mois avant la prochaine commande, les resul-
tats pou run stock critique atteint 1 quart de mois avant la prochaine
commande sont, sans reproduire tout Ie detail des calculs :

202
Notes complementaires

Demande en 7 Quarts de mois


ayant fait atteindre Ie stock critique
environ environ environ environ environ
270 260 250 240 230
Nombre de demandes
possibles pendant les
92- 11= 81 81 81 81 81
5 quarts de mois
a venir
Nombre de demandes
1x14-5= 8x11-10= 5x6-7= 9x1=9 0
entrain ant une
9 78 23
rupture de stock
Risque de rupture 78 --=23 --=9 0
de stock
~= 11,1% -- =
8 x 81 5 x 81 9 x 81
12,0% 5,7% 1,2%
moyen moyen faible tres faible nul

On dispose ainsi d'un moyen permettant d'estimer, chaque fois


qu 'un stock critique est atteint, Ie risque pris si on ne passe pas imme-
diatement une commande, sans attendre la prochaine date de
commande prevue au calendrier d'approvisionnement,

PRIX UNIT AIRE VARIANT


SELON LA QUANTITE LIVREE.
CALCUL COMPLET

On a vu au chapitre 2 que la determination de la peri ode de


commande fait intervenir, lorsque Ie prix unitaire d'achat varie avec
la quantite cornmandee a chaque commande, la valeur du stock de pro-
tection. Mais on a vu aussi, dans ce merne chapitre, que l'estimation
du stock de protection fait intervenir la valeur de la periode de
commande.
Lorsque l'on dispose de moyens, notamment informatiques, suffi-
sants, il faut, dans Ie cas ou Ie prix unitaire d'achat n'est pas indepen-
dant de la quantite commandee, faire un calcul complet, article par
article, de la periode de commande a retenir, en cherchant, pour cha-
cune des valeurs possibles de celle-ci, la valeur du stock de protection.
On obtient ainsi un resultat plus adapte au cas particulier de chaque
article que celui qu'on obtiendrait en utilisant la methode simplifiee

203
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

exposee au chapitre 4 qui consiste a estimer que le stock de protection


est egal a S{jJ.
Enfin, il faut noter que, si seuls un petit nombre d'articles voient
leurs prix unitaires varier avec les quantites livrees, il faut faire les cal-
culs en prenant en compte le cofit d'une commande marginale (et non
le cout moyen) et le taux des frais de possession d'un stock marginal
(et non le taux calcule sur la valeur du stock global moyen).

Les jrais de passation d'une commande d'un article sont de 95 F


(coiit moyen), alors que Ie coat d'une commande marginale est de 20 F
(imprimes, papier, enveloppes, ajjranchissements); Ie taux des frais
de possession du stock sont de 40 %, alors que pour un stock margi-
nal, il est de 18 % (charges financieres, obsolescence, assurances).
Les demandes mensuelles de I'article ont ete les suivantes :
janv. lev. mars avr. mai juin juil. aout sept. oct. nov. dec.
Annee 1 80 70 110 100 110 90 80 120 100 130 110 100
Annee 2 120 130 50 70 120 100 90 70 100 80 140 140

Le delai d'approvisionnement est d = 1 mois. Le taux de service


desire est de 95 %. Le prix unitaire propose par Iejourn isseur, fonc-
tion de la quantile commandee, est donne par Ie tableau suivant :
Ouantite Prix
cornmancee unitaire
a F
a < 150 20,5
150 -s a < 250 20
250 :s Q < 500 19,75
500 -s Q < 1000 19,50
Q ~ 1000 18

On remarque que les demandes ne presentent aucun caractere sai-


sonnier, qu'en moyenne, elles sont stables (la demande annuelle est
de 1200 la premiere annee et de 1210 la deuxieme annee) et qu'elles
sont relativement regulieres (minimum: 50, maximum: 140) autour
d'une moyenne mensuelle egale a 100.

Calcul du stock de protection


a) p = 1 mois; p + d = 2 mois
Les demandes pendant des tranches de 2 mois consecutifs sont les
suivantes.

204
r

Notes complementaires

janv. lev. mars avr. mai juin juil. aoO! sept. oct. nov. dec.
lev. mars avril mai juin juil. aoO! sept. oct. nov. dec. janv.
Annee 1 150 180 210 210 200 170 200 220 230 240 210 210
Annee 2 250 180 120 190 220 190 160 170 180 220 280 -

II y a 23 cas donnant _l__ x 23 = 1 cas de rupture de stock admis.


100 .
Les demandes les plus jortes constatees sont 280 (une jois) et 250
(une fois}; on en deduit que Ie stock de protection doit eire egal iz "
250 - 100 x 2 = 50.

b) p = 2 mois; p + d = 3 mois
Les demandes pendant des tranches de 3 mois consecutifs sont les
suivantes :
janv. lev. mars avr. mai juin juil. aoO! sept. oct. nov. dec.
lev. mars avr. mai juin juil. aoO! sept. oct. nov. dec. janv.
mars avr. mai juin juil. aoO! sept. oct. nov. dec. janv. lev.
Annee 1 260 280 320 300 280 290 300 350 340 340 330 350
Annee 2 300 250 240 290 310 260 260 250 320 360 - -

II y a 22 cas donnant _2_ x 22 = 1 cas de rupture de stock admis.


100
Les demandes les plus jortes sont 360 (une jois) et 350 (deux jois);
on en deduit que Ie stock de protection doit etre ega! iz "
350 - 100 x 3 = 50.

c) p = 3 mois; p +d mois
= 4
Les demandes pendant des tranches de 4 mois consecutifs sont les
suivantes :
janv. lev. mars avr. mai juin juil. aoO! sept. oct. nov. dec.
a a a a a a a a a a a a
avr. mai juin juil. aoO! sept. oct. nov. dec. janv. lev. mars
Annee 1 360 390 410 380 400 390 430 460 440 460 460 400
Annee 2 370 370 340 380 380 360 340 390 460 - - -

II y a 21 cas donnant _2_ x 21 = 1 cas de rupture de stock admis.


100
Les demandes les plus jortes sont 460 (quatre jois) et 440 (une fois) ;
on en deduit que Ie stock de protection doit etre ega! iz "
460 - 100 x 4 = 60.

d) p = 6 mois ..p + d = 7 mois


Les demandes pendant des tranches de 7 mois consecutifs sont !es
suivantes :

205
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

janv. fev. mars avr. mai juin juil. aoO! sept. oct. nov. dec.
a a a a a
juil. aoO! sept. oct. nov. dec. janv. fev. mars avr. mai juin
Annee 1 640 680 710 730 740 730 760 810 740 710 700 690
Annee 2 680 630 600 630 700 720 -

II y a 18 cas donnant _J_ x 18 = 1 cas de rupture de stock admis.


100
Les demandes les plus fortes sont 810 (une fois) et 760 (une fois); on
en deduit que Ie stock de protection doit etre ega! a :
760 - 100 x 7 = 60.
e) p = 12 mois; p + d = 13 mois.
Les demandes pendant des tranches de 13 mois consecutifs sont !es
suivantes:

janv. fev. mars avr. mai juin juil. aoO! sept. oct. nov. dec
a a a a a a a a a a a a
janv. fev. mars avr. mai juin juil. aoO! sept. oct. nov. dec.
1320 1370 1350 1310 1330 1320 1320 1310 1290 1270 1280 1310

II y a 12 cas donnant _5_ x 12 = 1 cas de rupture de stock admis.


100
Les demandes les plus fortes sont 1370 (une fois) et 1350 (une fois};
on en deduit que Ie stock de protection doit etre ega! a :
1350 - 100 x 13 = 50.

Determination de fa periode de commande.


Les tableaux des figures 8.12 a 8.14 (p. 212) donnent les ca!culs dans
les trois hypotheses suivantes :
- fig. 8.12. Methode simplifiee ;
- fig. 8.13. Methode complete avec couts moyens;
- fig. 8.14. Methode complete avec coiits marginaux.
On constate que, pour !'article etudie :
- la methode simplifiee conduit a adopter une periode de
commande de 3 mois,
- la methode complete avec couts moyens conduit a adopter une
periode de commande de 2 ou 3 mois,
- la methode complete avec coiits marginaux conduit a adopter une
periode de commande de 12 mois.

206
Notes complementaires

• Cas des commandes d'une quantite fixe it date variable


Le stock de protection, K, se deduit de l'historique des demandes
pendant d mois; il est done independant des quantites cornmandees
Q et du prix unitaire u de l'article etudie.
Avec les notations habituelles, le nombre de commandes passees dans
l'annee est ~, et, en supposant la demande parfaitement reguliere,
reguliere, le stock moyen est Q + K.
2
Le coflt total annuel de l'article (cout d'achat plus frais de passa-
tion de commandes et frais de possession du stock) est ainsi egal it :
F = Vu + ~ + (~ + K)UZ
A l'interieur d'une plage de prix constant, F n'est fonction que de
la quantite commandee Q. Le sens de variation de F est donne par le
signe de la derivee :
F' = - Vi + uz =
Q2 2
__!:!3_
2Q2
(Q
+
~ UZ
!ill) (Q - !ill)
~ uz
Seule la racine positive est interessante (la quantite commandee ne
pouvant pas etre negative). 11faut calculer la valeur de cette racine pour
chaque plage de prix constant et comparer cette valeur aux bornes de
la plage :

- si ~ 2 Vi est plus grand que la borne superieure de la plage, pour


uz
toutes les valeurs possibles de Q, it l'interieur de la plage, F' est nega-
tif, done Fest decroissant et il faut retenir pour Q la borne superieure
de la plage;

- si ~ 2 Vi est it l'interieur de la plage, Fest negatif pour les valeurs


de Q infer~~res it ~ 2 Vi et positif pour les valeurs superieures ; il
faut done retenir la va~e:r Q = ~ 2 Vi
uz
- si ~ 2 Vi est plus petit que la borne inferieure de la plage, pour
uz
toutes les valeurs possibles de Q, it I'interieur de la plage, F' est posi-
tif, done F est croissant et il faut retenir pour Q la borne inferieure
de la plage.

207
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

II suffit ensuite de calculer le cout total F pour chacune des valeurs


de Q ainsi retenues pour trouver le minimum minimorum de F et en
deduire la quantite a commander.

EXEMPLE
Reprenant I'article precedemment etudie, les demandes par tranche
de d = 1 mois sont les demandes mensuelles; il y a 24 cas donnant
_2_ X 24 = 1 cas de rupture de stock admis. Les demandes les plus
100
fortes constatees sont 140 (deux fois) et 130 (deux foist; on en deduit
que Ie stock de protection doit etre egal a : 140 - 100 x 1 = 40.
En prenant les valeurs moyennes j = 95 F et z = 40 %, les valeurs

de V 2uzVj pour chaque plage de prix sont donnees par Ie tableau


suivant qui indique aussi Ie sens de variation de F et la valeur a retenir
pour Q.

u Sens de Valeur
Plage
~ z
F variation de Q
de F a retenir
[O,150[ 20,5 / 2 x 1200 x 95 = 167 -, 149
20,5 x 0,4

[150,250[ 20 /2 x 1200 x 95 = 169 "../ 169


20 x 0,4

[250,500[ 19,75 I 2 x 1200 x 95 = 170 / 250


19,75 x 0,4

[500,1000[ 19,5 I 2 x 1200 x 95 = 171 / 500


19,5 x 0,4

[1000,+ oc[ 18 / 2 x 1200 x 95 = 178 / 1000


~ 18 x 0,4

208
Notes complementaires

En prenant les valeurs marginales f = 20 F et z = 18 0/0, Ie tableau


devient :

Plage
u
F f!! z
Sens de
variation
de F
Valeur
de a
a retenir
[0,150[ 20,5 2 x 1200 x 20 '-.../ 114
20,5 x 0,18
= 114

[150,250[ 20 2 x 1200 x 20 / 150


= 115
20 x 0,18

[250,500[ 19,75 2 x 1200 x 20 = 116 / 250


19,75 x 0,18

[500,1000[ 19,5 2 x 1200 x 20 = 117 / 500


19,5 x 0,18

[1000,+ oc[ 18 2 x 1200 x 20 = 122 / 1000


18 x 0,18

Dans chacune de ces deux hypotheses (couts moyens et marginaux


de f et de z), les diverses valeurs du cout total sont donnees par les
tableaux des figures 8.15 (coiits moyens) et 8.16 (couts marginaux).
On constate que, dans la premiere hypothese, if faut passer des com-
mandes de 250 unites et que dans la deuxieme hypothese, il faut pas-
ser des commandes de 1000 unites.

209
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

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210
Notes complementaires

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211
,
9. PROBLEMES DE
GESTION DES STOCKS

PROBLEME N° 1

• Comparaison du reapprovislonnement it dates fixes


et du reapprovisionnement au point de commande
On a vu au chapitre 2 que ces deux methodes de reapprovisionne-
ment peuvent se deduire l'une de I'autre et que, theoriquement, elles
donnent Ie meme result at economique.
Mais qu'en est-il dans Ia pratique, Iorsque Ies demandes ne sont
pas parfaitement regulieres, lorsque les delais d'approvisionnement
sont sujets a des variations aleatoires de plus ou moins grande ampli-
tude? Une comparaison theorique exigerait une formulation mathe-
matique tres lourde. Aussi cette comparaison est-elle faite sur un
exemple chiffre.

EN ONCE
L'exemple deja etudie sur les stocks de protection et Ies methodes
de reapprovisionnement au point de commande du chapitre 2 donne
l'historique des demandes mensuelles d'un article achete 20 F piece,

213
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

avec un delai d'approvisionnement d = 1 mois, une periode econorni-


que p = 2 mois, un taux de service desire de 95 070.
Il s'agit de comparer les resultats obtenus suivant que l'entreprise
choisit la methode de reapprovisionnement a dates fixes ou la methode
de reapprovisionnement au point de commande.
Afin de simplifier la comparaison, on admet que les demandes sont
reparties sur les 365 jours de l'annee, qu'il n'y a pas de jour chorne
et que, au cours d'un mois, les demandes journalieres sont parfaite-
ment regulieres.
Dans la methode de reapprovisionnement a dates fixes, les quanti-
tes a commander seront calculees tous les deux mois a partir du 1er
janvier.
Les calculs faits sur les stocks de protection et les methodes de reap-
provisionnement du chapitre 2 mont rent qu'a la fin de I'annee 2 :
- pour les commandes a dates fixes, la quantite a commander est
donnee par Q = 350 - (M + C), et Ie stock de protection couvre
0,5 mois de demande moyenne mensuelle;
- pour les commandes a date variable, la quantite econornique a
commander est Qe = 190, et le stock de protection couvre 0,4 mois
de demande moyenne mensuelle.
La comparaison est faite sur trois annees au cours desquelles les
demandes mensuelles ont ete les suivantes :

janv lev. mars avril mai juin juill. aoOI sept. oct. nov. dec.
Annee 3 60 100 160 120 60 110 100 110 120 120 100 60
Annee 4 160 80 110 150 70 80 140 100 60 80 60 130
Annee 5 80 130 60 90 160 80 100 70 150 100 150 150

Les calcuis des stocks de protection et de la quantite econornique


a commander sont refaits a la fin de chaque annee.
Les stocks moyens resultant de I'application des deux methodes sont
calcules chaque annee au moyen de la formule donnee au chapitre 1
(voir p. 21) et qui resulte du trace de la courbe en dents de scie.
Le stock au 1er janvier de l'annee 3 est de 180 unites.

214
Problemes de gestion des stocks

SOLUTION
1. Comparaison sur I'annee 3.
a) Reapprovisionnements a dates fixes.
L 'evolution du stock est donnee par Ie tableaufigure 9.1.

Stock Stock Demande


Date avant
Ouamtte Ouanfite
apres pendant
cornmandee livree
Ie mois
livraison livraison
1er janv. 180 170 - 180 60
1er tev. 120 - 170 290 100
1er mars 190 160 - 190 160
1er avril 30 - 160 190 120
1er mai 70 280 - 70 60
1er juin 10 - 280 290 110
1e, juil. 180 170 - 180 100
1er aout 80 - 170 250 110
1er sept. 140 210 - 140 120
1er oct. 20 - 210 230 120
1er nov. 110 240 - 110 100
1er dec. 10 - 240 250 60
31 dec. 190 livraison demande
annuelle
= 1230
annuelle
= 1220

Fig. 9.1.

On verifie que :
stock au 1er janvier 180
+ entrees de l'annee + 1230
- sorties de l' annee 1220
stock au 31 decembre 190

215
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

Le stock moyen est donne par :

1 1180+ 120 1 290 + 30 2 190; 10 x 2


12l 2 x + 2 x +

+ 290 ; 80 x 2 + 250 ; 20 x 2 + 230 ; lOx 2

+ 250 ; 190 x 1] 148

On a aussi :
stock moyen theorique = stock actif moyen + stock de protection

= _1 x 1220 x 2 + 1220 x 0,5 = 153


2 12 12

On remarquera que Ie stock moyen est voisin du stock moyen


theorique.
On note que Ie stock au 1er juin et Ie stock au 1er decernbre sont dan-
gereusement bas car un retard de Iivraison de trois jours en juin et de
cinq jours en decembre entrainerait une rupture de stock.

b) Reapprovisionnements au point de commande.


L'evolution du stock est donnee par Ie tableau figure 9.2 ci-contre.
Le stock au 1er janvier etant de 180 unites, il faut trouver a quelle
date sera atteint Ie point de commande N = 140; Ia demande en jan-
vier etant de 60 unites, et Ie mois de janvier comptant 31 jours, Ia
demande cumulee entre Ie 1er janvier et Ia date recherchee sera obte-
nue au bout de .li
x 40 = 21 jours, c'est-a-dire Ie 21 janvier. La
60
demande entre cette date et Ie 1er fevrier sera done egale a 60 - 40
= 20 unites et Ie stock Ie 1er fevrier sera egal a 140 - 20 = 120 unites.
La commande de Ia quantite economique Qe = 190 sera livree un mois
apres que Ie point de commande a ete atteint, soit Ie 21 fevrier. La

216
Problemes de gestion des stocks

Stock Stock Demande


Ouantite Ouantite
Date avant apres entre deux
cornrnandee livree
livraison dates
livraison
1er janv. 180 - - 180 40
21 janv. 140 190 - 140 20
1er tev, 120 - - 120 75
21 tev. 45 - 190 235 25
1er mars 210 - - 210 70
14 mars 140 190 - 140 90
1er avril 50 - - 50 50
12 avril 0 - - 0 6
14 avril -6 - 190 184 44
25 avril 140 190 - 140 20
1er mai 120 - - 120 48
25 mai 72 - 190 262 12
1er juin 250 - - 250 110
1er juil. 140 190 - 140 100
1er aout 40 - 190 230 90
25 aout 140 190 - 140 20
1er sept. 120 - - 120 100
25 sept. 20 - 190 210 20
1er oct. 190 - - 190 50
13 oct. 140 190 - 140 70
1er nov. 70 - - 70 43
13 nov. 27 - 190 217 57
1er dec. 160 - - 160 20
10 dec. 140 190 - 140 40
31 dec. 100 livraison demande
annuelle
= 1140
annuelle
= 1220

Fig. 9.2.

217
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

demande de fevrier etant de 100 unites, Ia demande cumulee a cette


date depuis Ie ler fevrier est egale a 100 x 21 = 75 unites et Ie stock
28
Ie 21 fevrier avant Ia Iivraison est egal a 120 - 75 = 45 unites; apres
Ia livraison, il s'eleve a 45 + 190 = 235 unites.
Le point de commande est ensuite atteint Ie 14 mars, entrainant une
livraison de 190 unites Ie 14 avril; entre Ie 14 mars et Ie 1er avril, Ia
demande est de 90 unites et Ie stock Ie 1er avril est egal a 140 - 90 = 50
unites. La demande entre Ie 1er et Ie 14 avril est egale a 120 x 14 = 56
30
unites et est done superieure au stock au 1er avril. La rupture de stock
est atteinte au bout de 30 x 50 jours, c'est-a-dire Ie 12 avril. Le stock
120
physique reste evidemment nul jusqu'a Ia livraison du 14 avril. Indi-
quer que Ie stock avant cette livraison est egal a - 6 signifie que la
demande non satisfaite entre Ia date de Ia rupture de stock et Ia date
de Ia livraison sera honoree des Ia livraison.
On verifie que :
stock au 1er janvier 180
+ entrees de l'annee + 1140
sorties de I'annee 1220
stock au 31 decembre 100

Le stock moyen est donne par :

_1_ [180 + 45 x 52 + 235 + 0 x 50 + 0 + 0 x 2


365 2 2 2

+ 182 + 72 x 41 + 262 + 40 x 67 + 230 + 20 x 56


222

+ 210 + 27 x 49 + 217 + 100 x 48] = 130


2 2

On a aussi :
stock moyen theorique = Qe + Sa' = 190 + 1220 x 0 4 = 136
2 2 12 '
On remarque que Ie stock moyen est voisin du stock moyen theorique.

218
Problemes de gestion des stocks

2. Comparaison sur l'annee 4.


a) Reapprovisionnements a dates fixes.
La periode economique de commande est toujours egale a 2 mois,
et les demandes pendant des tranches de p + d = 3 mois consecutifs
sont Ies suivantes :

janv. fev. mars avr. mai juin juil. aoO! sept. oct. nov. dec.
fev. mars avr. mai juin juil. aoO! sept. oct. nov. dec. janv.
mars avr. mai juin juil. aoO! sept. oct. nov. dec. janv. fev.
Annee 2 300 250 240 290 310 260 260 250 320 360 340 300
Annee 3 320 380 340 290 270 320 330 350 340 280 - -

L'histogramme des demandes pendant trois mois consecutifs au cours


des annees 2 et 3 est le suivant :

Ouantite Frequence
Frequence
dernandee curnulee
380 1 1
360 1 2
350 1 3
340 3 6
330 1 7
320 3 10
310 1 11
300 2 13
290 2 15
280 1 16
270 1 17
260 2 19
250 2 21
240 1 22

II en resulte que, pour un taux de service de 95 0,10, la prevision de


demande a honorer est de 360 unites, et que Ie stock de protection est
egal a :

360 - 1210 + 1220 x 3 56 unites


24

219
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

Le stock de protection couvre :


a = 360 x 24 - 3 = 0,56 mois de demande moyenne
1210 + 1220
mensuelle.
La quantite a commander tous les deux mois a partir du 1er janvier
est Q = 360 - M.
L'evolution du stock est donnee par Ie tableau figure 9.3.

Stock Stock Demande


Ouantite Ouantite
Date avant apres pendant
comrnandee Iivree
livraison livraison Ie mois
1ar janv. 190 170 - 190 160
10r tev. 30 - 170 200 80
10r mars 120 240 - 120 110
10r avril 10 - 240 250 150
1er mai 100 260 - 100 70
1ar juin 30 - 260 290 80
10r juil. 210 150 - 210 140
1ar aout 70 - 150 220 100
1er sept. 120 240 - 120 60
1er oct. 60 - 240 300 80
1er nov. 220 140 - 220 60
1er dec. 160 - 140 300 130
31 dec. 170 livraison demande
annuelle
= 1200
annuelle
= 1220

Fig. 9.3.
stock au 1er janvier 190
+ entrees de l'annee + 1200
- sorties de l'annee - 1220
stock au 31 decembre 170
Stock moyen :

_!_ [190 + 30 x + 200 + 10 x 2 + 250 + 30 x 2


12 2 2 2

+ 290 + 70 x 2 + 220 + 60 x 2 + 300 + 160 x 2


2 2 2

+ 300 ; 170 x 1] = 161

220
r

Problemes de gestion des stocks

Stock moyen theorique :

_1 x 1220 x 2 + 1220 x 0 56 = 158


2 12 12'
b) Reapprovisionnements au point de commande.
La demande moyenne annuelle calculee sur les annees 2 et 3 est :

1210 + 1220 = 1215


2

La quantite econornique de commande est :

2 x 1215 x 105 190


20 x 0,35

L'histogramme des demandes pendant des tranches de d = 1 mois


au cours des annees 2 et 3 est le suivant :

Ouantite Frequence
Frequence
cernandee cumulee

160 1 1
140 2 3
130 1 4
120 5 9
110 2 11
100 5 16
90 1 17
80 1 18
70 2 20
60 3 23
50 1 24

11en resulte que le point de commande est N = 140 et que le stock


de protection couvre

a' = 140 - 1 = 0,39 mois de demande moyenne annuelle.


100
L'evolution du stock est donnee par le tableau figure 9.4.

221
,..

LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

Stock Stock Demande


Ouantite Ouantite
Date avant apres entre deux
commandee livree
livraison livraison dates
1er janv. 100 - - 100 52
10 janv. 48 - 190 238 98
29 janv. 140 190 - 140 10
1er tev. 130 - - 130 80
1er mars 50 - 190 240 100
28 mars 140 190 - 140 10
1er avril 130 - - 130 130
27 avril 0 - - 0 5
28 avril -5 - 190 185 15
1er mai 170 - - 170 30
13 mai 140 190 - 140 40
1er juin 100 - - 100 35
13 juin 65 - 190 255 45
1er juil. 210 - - 210 70
15 juil. 140 190 - 140 70
1er aout 70 - - 70 50
15 aout 20 - 190 210 50
10r sept. 160 - - 160 20
10 sept. 140 190 - 140 40
10r oct. 100 - - 100 26
10 oct. 74 - 190 264 54
1er nov. 210 - - 210 60
10r dec. 150 - - 150 10
3 dec. 140 190 - 120
31 dec. 20 Iivraison demande
annuelle
= 1140
annuelle
= 1220

Fig. 9.4

Stock moyen =

_1_1100 + 48 x 10 + 238 + 50 x 49 + 240 + 0 x 58 + 0 + 0 x


365 l 2 2 2 2

+ 185 + 65 x 4 + 255 + 20 x 63 + 210 + 74 x 56


2 2 2

+ 264 ; 20 x 82] = 134

222
Problemes de gestion des stocks

Stock moyen theorique : =


190 + 101 x 0,39 = 134
2
II y a eu une rupture de stock Ie 27 avril.

3. Comparaison sur I'annee 5


a) Reapprovisionnements a dates fixes
La peri ode econornique de commande est toujours egale a 2 mois,
et Ies demandes pendant des tranches de p + d = 3 mois consecutifs
sont les suivantes :

janv. fey. mars avr. mai juin juil. aoO! sept. oct. nov. dec.
fey. mars avr. mai juin juil. aoO! sept. oct. nov. dec. janv.
mars avr. mai juin juil. aoO! sept. oct. nov. dec. janv. fev.
Annee 3 320 380 340 290 270 320 330 350 340 280 320 300
Annee 4 350 340 330 300 290 320 300 240 200 270 - -

L'histogramme des demandes pendant trois mois consecutifs au cours


des annees 3 et 4 est le suivant :

Ouanfite Frequence
Frequence
dernancee curnulee
380 1 1
350 2 3
340 3 6
330 2 8
320 4 12
300 3 15
290 2 17
280 1 18
270 2 20
240 1 21
200 1 22

II en resulte que, pour un taux de service de 95 0/0, Ia prevision de


demande a honorer est de 350 unites, et que Ie stock de protection est
egal a :
350 - 1220 + 1220 x 3 = 45 unites
24

223
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

Le stock de protection couvre :


a = 350 x .24 - 3 = 0,43 mois de demande moyenne
1220 + 1220 mensuelle.
La quantite a commander tous les deux mois a partir du 1er janvier
est Q = 350 - M.
L'evolution du stock est donnee par le tableau figure 9.5.

Stock Stock Demande


Ouamite Ouantlte
Date avant apres pendant
commandee livree
livraison livraison Ie mois
1er janv. 170 180 - 170 80
1er tev. 90 - 180 270 130
1er mars 140 210 - 140 60
1er avril 80 - 210 290 90
1er mai 200 150 - 200 160
1er juin 40 - 150 190 80
1er juil. 110 240 - 110 100
1er aout 10 - 240 250 70
1er sept. 180 170 - 180 150
1er oct. 30 - 170 200 100
1er nov. 100 250 - 100 50
1er dec. 50 - 250 300 150

31 dec. 150 livraison demande


annuelle
= 1200
annuelle
= 1220

Fig. 9.5
stock au 1er janvier 170
+ entrees de l'annee + 1200
- sorties de l'annee - 1220
stock au 31 decernbre 150
Stock moyen :

.L [170 + 90 x 1 + 270 + 80 x 2 + 290 + 40 x 2


12 2 2 2
+ 190 + 10 x 2 + 250 + 30 x 2 + 200 + 50 x 2
222

+ 300 ; 150 x 1] = 147

224
Problemes de gestion des stocks

Stock moyen theorique = _1 x 1220 x 2 + 1220 x 043 = 145


2 12 12'

b) Reapprovisionnement au point de commande.


La demande moyenne annuelle calculee sur les annees 3 et 4 est :

1220 + 1220 = 1220


2

La quantite econornique de commande est :

Qe= 2 x 1220 x 105 = 192


20 x 0,35

L'histogramme des demandes pendant des tranches de d = 1 mois


au cours des annees 3 et 4 est le suivant :

Ouantite Frequence
Frequence
Demandee Cumulee

160 2 2
150 1 3
140 1 4
130 1 5
120 3 8
110 3 11
100 4 15
80 3 18
70 1 19
60 5 24

II en resulte que le point de commande est N = 160, et que le stock


de protection couvre :

a' = 160 - 1 = 0,57 mois de demande moyenne mensuelle.


102
L'evolution du stock est donnee par le tableau figure 9.6.

225
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

Stock Stock Demande


Ouantite Ouantite
Date avant apres entre deux
comrnandee livree
livraison livraison dates
1er janv. 20 - - 20 8
3 janv. 12 - 190 202 62
27 janv. 140 192 - 140 10
1er tev. 130 - - 130 125
27 tev. 5 - 192 197 5
1er mars 192 - - 192 52
27 mars 140 192 - 140 8
1er avril 132 - - 132 81
27 avril 51 - 192 243 9
1er mai 234 - - 234 94
18 mai 140 192 - 140 66
1er juin 74 - - 74 48
18 juin 26 - 192 218 32
1er juil. 186 - - 186 46
14 [ull, 140 192 - 140 54
1er aout 86 - - 86 32
14 aout 54 - 192 246 38
1er sept. 208 - - 208 68
14 sept. 140 192 - 140 82
1er oct. 58 - - 58 52
14 oct. 6 - 192 198 48
1er nov. 150 - - 150 10
6 nov. 140 192 - 140 40
1er dec. 100 - - 100 29
6 dec. 71 - 192 263 121
31 dec. 142 livraison demande
= 1342 = 1220
annuelle annuelle
Fig. 9.6

stock au 1er janvier 20


+ entrees de l'annee + 1342
- sorties de l' annee - 1220
stock au 31 decembre 142

226
Problemes de gestion des stocks

Stock moyen :

_1_ [20 + 12 x 3 + 202 + 5 x 55 + 197 + 51 x 59


365 2 2 2
+ 243 + 26 x 52 + 218 + 54 x 57 + 246 + 6 x 61
2 2 2

+ 198 + 71 x 53 + 263 + 142 x 25] = 131


2 2

Stock moyen theorique : = 1;2 + 102 x 0,57 = 154

4. Comparaison sur I'ensemble des trois annees.


La comparaison va se faire d'apres plusieurs criteres,
a) Nombre de commandes passees
Reapprovisionnernent Reapprovisionnement
a dates fixes au point de commande

Annee 3 6 7
Annee 4 6 6
Annee 5 6 6
Ensemble 18 19

b) Frais d'acquisition sur les trois ans


- Reapprovisionnement a dates fixes 18 x 105 1890 F
- Reapprovisionnement au point de
commande 19 x 105 1995 F

c) Quantile livree
Reapprovisionnement Reapprovisionnement
a dates fixes au point de commande

Annee 3 1230 1140


Annee 4 1200 1140
Annee 5 1200 1342
Ensemble 3630 3622
La quantite livree en trois ans est la meme dans les deux methodes.

227
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

d) Stock de protection
Reapprovisionnement Reapprovisionnement
a dates fixes au point de commande

Annee 3 0,5 mois 0,4 mois


Annee 4 0,56 mois 0,39 mois
Annee 5 0,43 mois 0,57 mois
Ensemble 0,50 mois 0,45 mois

Le stock de protection est plus faible avec Ie reapprovisionnement


au point de commande dans deux cas sur trois et plus fort dans un
cas sur trois. II semble difficile de conclure.

e) Stock moyen
Reapprovisionnement Reapprovisionnement
a dates fixes au point de commande

Annee 3 148 130


Annee 4 161 134
Annee 5 147 131
Ensemble 152 132

Le stock moyen est plus bas avec Ie reapprovisionnernent au point


de commande (- 13 0/0).

fj Stock moyen theorique


Reapprovisionnement Reapprovisionnement
a dates fixes au point de commande

Annee 3 153 136


Annee 4 158 134
Annee 5 145 154
Ensemble 152 141

Dans deux cas sur trois, l'approvisionnement au point de commande


donne un stock moyen theorique plus faible.
En moyenne, Ie stock theorique moyen est plus faible de 7 %.

228
Problemes de gestion des stocks

g) Frais de possession du stock sur les trois ans


- Reapprovisionnement a dates fixes
152 x 20 x 0,35 x 3 = 3192 F
- Reapprovisionnement au point de commande
141 x 20 x 0,35 x 3 = 2772 F

h) Nombre de ruptures de stock


Reapprovisionnement Reapprovisionnernent
it dates fixes au point de commande

Annee 3 o 1
Annee 4 o 1
Annee 5 o o
Ensemble o 2

i] Nombre de cas de stock dangereusement bas


Reapprovisionnement Reapprovisionnement
it dates fixes au point de commande

Annee 3 2 0
Annee 4 1 0
Annee 5 0 3
Ensemble 3 3

j) Taux de service obtenu sur les trois ans


- Reapprovisionnement a dates fixes : 100 1170
- Reapprovisionnement au point de commande :
1 - -2 = 89 %
19

k) Ensemble des criteres


Si le reapprovisionnement au point de commande engendre un total
des frais d'acquisition et des frais de possession plus faibles, iln'a pas
permis d'atteindre Ie taux de service souhaite.
I

229
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

5. Conclusion
II n'est pas possible de dire, d'une maniere generale, qu'une methode
donne de meilleurs resultats quant aux frais d'acquisition, aux frais
de possession et au taux de service obtenu. Tout depend de l'allure
de la demande de chaque article.

PROBLEME N° 2

• Frais d'acquisition et frais de possession


Les resultats fournis par la comptabilite ne permettent generalement
pas, a eux seuls, de calculer les frais d'acquisition, les frais de passa-
tion d'une commande, les frais de passation d'une commande d'un
produit. Le but de ce probleme est de montrer comment, dans la pra-
tique, on peut determiner ces divers frais en prenant en compte les infor-
mations cornplementaires disponibles et en utilisant des cles de
repartition de frais judicieusement choisies. On verra aussi que l'on
ne peut pas toujours se contenter de valeurs moyennes et qu'il ne faut
pas chercher une precision illusoire des resultats des lors que les cal-
culs font intervenir des donnees approximatives et diverses hypothe-
ses. En outre, parmi to utes les informations qui peuvent etre fournies
ou collectees, certaines sont finalement inutiles.

ENONCE
La Societe «Les engrenages de l'Argonne », dont le siege est a Ver-
dun depuis 1921 (c'etait a l'epoque un petit atelier occupant une ving-
taine de personnes) a acquis, surtout depuis 1960, une renommee
mondiale dans sa specialite, realisant maintenant 60 070 de son chiffre
d'affaires (environ 850 millions de F. H.T.) a l'exportation.
Elle possede quatre usines :
- Briey, avec 230 personnes : engrenages de serie (en particulier pour
les automobiles et les locomotives);
- Thionville, avec 110 personnes : gros engrenages sur devis, pour
laminoirs, constructions navales, grues, ponts roulants, ... etc.;
- Albertville, avec 120personnes : engrenages en alliage leger (avia-

230
Problemes de gestion des stocks

tion, armement, vehicules et navires de competition, ... etc.) et engre-


nages de precision (appareils de mesure, mouvements d'horlogerie, ...
etc.) ;
- Oyonnax, avec 60 personnes : engrenages en matieres plastiques
(minuteries, electromenager, ... etc.).
Le siege compte 80 personnes; Ie bureau d'etudes (30 personnes) et
Ie laboratoire d'essais (8 personnes) y sont rattaches.
La force de vente, qui depend de la Direction commerciale du siege,
comporte 50 personnes reparties en six agences regionales et l'agence
Export installee it Roissy.
Toute la comptabilite est tenue au Siege.
L'organisation des approvisionnements est la suivante :
- au Siege
* La Direction des Achats ou 8 personnes se consacrent it l'achat
des matieres et produits divers (1,5 pour les achats des seules matie-
res premieres), tandis que deux autres personnes traitent des achats
d'investissements, de sous-traitance et d' entretien.
* Un economat qui stocke et distribue les fournitures de bureau pour
Ie Siege, ainsi que les imprimes communs au Siege, aux usines et
aux agences.
- Dans chaque usine
* Une section approvisionnements qui gere le stock de l'usine, achete
les produits disponibles dans Ie commerce local et dont l'achat n'est
pas centralise au Siege, passe commande des travaux d'entretien
pour l'usine. Cette section occupe deux agents it Briey, ainsi qu'a
Thionville; it Albertville et it Oyonnax, il y a une personne secon-
dee it mi-temps par un agent de magasin.
* Un magasin qui stocke et distribue les matieres et les produits uti-
lises dans l'usine. Le magasin occupe 6 personnes it Briey, 4 a
Thionville, 3 a Albertville et 2 a Oyonnax (a Albertville et it Oyon-
nax, un agent du magasin travaille a mi-temps a la section appro-
visionnements) .
- Dans Ie groupe bureau d'etudes-laboratoire, un agent travaille
a mi-temps pour Ie magasin et a mi-temps pour la reprographie.
- Dans chaque agence, une secretaire s'occupe, it temps partiel, des
petites fournitures (econornat, entretien, ... etc.). Ces achats sont negli-
geables.

231
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

La cornptabilite, l'analyse extra-comptable, et les diverses statisti-


ques fournissent les renseignements suivants (valeurs moyennes
arrondies).

a) Montants annuels des commandes

Matieres premieres 320 MF


Sous-traitance 50 MF
Produits divers 90 MF
Travaux d'entretien 50 MF
Investissements 100 MF

b) Nombres annuels de commandes

8000 dont 300 pour les matieres premieres


250 pour la sous-traitance
150 pour les investissements
200 pour l'entretien
Briey 2500 dont 800 pour l'entretien
Thionville 3000 dont 1000 pour 1'entretien
Albertville: 2000 dont 400 pour l'entretien
Oyonnax : 1800 dont 500 pour l'entretien.

c) Pour les matieres et produits stockes

Nombre moyen Variete Valeur


d'articles d'articles moyenne
par comman de stockes du stock

Siege 4 850 0,2 MF


Briey 3,5 4000 15,5 MF
Thionville 2,5 6000 14,0 MF
Albertville 3 5000 9,0 MF
Oyonnax 3,5 2000 3,0 MF
Bureau d' etudes 450 0,3 MF
Laboratoire

d) Frais de personnel 140 MF

232
Problemes de gestion des stocks

e) Fraisfinanciers 15 MF

f) Impots et taxes 10 MF

g) Frais divers de gestion 10 MF

h) Benefice 65 MF

i) Frais au titre du Siege

Direction des achats


- Frais de fonctionnement : 2500 kF
- Reception de produits divers 200 kF
Economat (frais de fonctionnement) 250 kF
Comptabilite matieres (frais de fonctionnement) 360 kF
Cornptabilite fournisseurs
(frais de fonctionnement) 280 kF
Frais d'informatique
- Gestion des commandes 80 kF
- Traitement des stocks
(420000 mouvements par an) 480 kF
Provision pour depreciation du stock 10 kF

j) Frais au titre des usines (en kF)

Etudes
RUBRIQUE Briey Thionville Albertville Oyonnax Labo
Fonctionnement des sections
d'approvisionnements 480 460 340 320 -
Fonctionnement des magasins 1600 1200 560 510 110
Amortissement des locaux
des magasins 450 400 300 250 8
Amortissement des engins et
casiers des magasins 70 90 60 50 2
Transports des produits
achetes 150 190 120 90 -
Provisions pour depreciation
des stocks 110 80 90 20 4

233
LA PRATIQUE DE LA GESTJON DES STOCKS

On demande de :

1° Calculer les frais d'acquisition et les frais de passation d'une com-


mande pour l'ensemble de la Societe;
2 ° Calculer les frais de possession du stock;
3° Calculer le stock moyen d'un article (parmi les produits divers),
dont les stocks et livraisons sont conformes aux chiffres du tableau
suivant :

Stock
DATE Livraison
avant livraison

10' janvier 300


15 tevrier 200 300
30 avril 100 200
30 juin 200 400
15 octobre 150 300
31 decemore 200

4° Le prix unitaire de cet article etant de 15 francs, calculer le mon-


tant annuel des frais de possession de son stock.
5° a) Si le nombre annuel de livraison est double (la quantite totale
annuelle Iivree restant la meme), presenter le tableau de l'etat des stocks
correspondant.
b) Calculer le nouveau stock moyen et les frais de possession cor-
respondants.
6° Calculer dans les deux hypotheses Ie montant annuel des frais
de passation de commande.
En deduire la solution la moins onereuse.

SOLUTION

Question 1

Les frais d'acquisition des stocks comprennent les frais suivants (en kF)
• Frais de fonctionnement des services d'achat

Direction des achats 2500 x 8 2000


10
(l'economat n'achete rien)

234
Problemes de gestion des stocks

Sections approvisionnements

Briey : 480 x 2500 - 800 - 330


2500
3000 - 1000
Thionville : 460 x - 310
3000
2000 - 400
Albertville : 340 x - 270
2000
1800 - 500
Oyonnax : 320 x - 230
1800

TOTAL: 3140

• Frais de controle de la qualite


- Reception de produits divers : 200
On peut penser que pour les matieres premieres, ces frais sont com-
pris dans les frais de fonctionnement de la Direction des achats ou que
les fournisseurs disposent d'une organisation de la qualite.
• Frais de comptabilite fournisseurs
Le travail de la comptabilite fournisseurs est proportionnel au nombre
de factures recues.

- Matieres premieres
Compte tenu des livraisons partielles, il faut compter, en moyenne,
deux livraisons (et done deux factures) par commande. II y a done 300
x 2 = 600 factures.

- Produits divers
II faut compter, en moyenne, 1,5 livraison (done 1,5 facture) par
commande. Le nombre de commandes est :
Siege : 8000 300 - 250 - 150 - 200 7100
Briey : 2500 800 1700
Thionville : 3000 1000 2000
Albertville :2000 400 1600
Oyonnax 1800 500 1300
TOTAL = 13700
Soit 13700 x 1,5 = 20550 factures.

235
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

- Sous-traitance :
4 factures par commande en moyenne
Soit 250 x 4 = 1000 factures.
- Investissements
Compte tenu des avances et des acomptes, il faut compter 6 fac-
tures par commande en moyenne.
Soit 150 x 6 = 900 factures.
- Entretien
Compte tenu des acomptes, il faut compter deux factures en
moyenne par commande.
Soit (200 + 800 + 1000 + 400 + 500) x 2 = 5800 factures.
Le nombre total de factures est donc :
_600
__ +_20_5_5_0
+ _1_000
__ +_900
__ +_5_8_00_
= 28850 factures
pour hors
Ie stock stock

Le montant des frais de fonctionnement de la comptabilite fournis-


seurs au titre des stocks est done :

280 x 21150 = 2050


28850

• Frais de reception quantitative


La reception quantitative est faite au magasin.
En gros, l'activite du magasin est proportionnelle au nombre des
mouvements de stocks.
II y a 420000 mouvements de stock par an (entrees et sorties) pour
des frais de fonctionnement des magasins de :
Economat 250
Briey 1600
Thionville 1200
Albertville 560
Oyonnax 510
Etudes-Labo 110
TOTAL 4230

Il faut trouver le nombre de mouvements d'entrees en stock, car cha-


que entree donne lieu a reception.

236
Problemes de gestion des stocks

Commandes de :
- Matieres premieres : 300
4 articles par commande : 1200 postes
En moyenne : 2livraisons par commande (3. cause des livraisons
partielles) : 2400 entrees en stock.
- Produits divers
* Commandes pas sees par Ie Siege :
(8000 - 300 - 250 - 150 - 200) x 4 = 28 400 postes
1,5 livraison par commande : 42600 entrees
* Briey
(2500 - 800) x 3,5 x 1,5 = 8 900 entrees
* Thionville
(3000 - 1000) x 2,5 x 1,5 = 7 500 entrees
* Albertville
(2000 - 400) x 3 x 1,5 = 7 200 entrees
* Oyonnax
(1800 - 500) x 3,5 x 1,5 = 6800 entrees
73000 entrees

(Les commandes pour Ie bureau d'etudes et le labo sont passees par


Ia Direction des achats, car ils sont rattaches administrativement au
Siege.)
II y a done 75400 entrees en stock pour 420000 mouvements par
an (soit 1,7 070).
Le coflt de Ia reception quantitative est done :
4230 x 75400 = 759
420000

• Frais de comptabilite matieres


On a Ia meme proportion :
360 x 75400 = 65
420000

• Frais d'informatique
- Gestion des commandes pour Ie stock
(14000 commandes pour Iestock sur un total de 17300commandes)

237
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

Les frais it prendre en compte sont done : 80 x ~~: = 65

- Traitement des entrees en stock : 480 75400 = 86


420000

Total des frais d'acquisition :


3140 + 200 + 2050 + 759 + 65 + 65 + 86 == 4520 kF.
Si on rapporte ces frais au montant annuel des commandes, on
obtient :
4,5 MF = 1,1 0/0,
(320 + 90) MF

resultat inferieur aux valeurs moyennes generalement trouvees (1,5 it


4,5 %).
Les frais de passation d'une commande pour le stock sont :
4520000 = 323 F
14000
Ce resultat se situe dans la partie basse de la fourchette trouvee gene-
ralement (250 it 850 F).
Quant aux frais de passation d'une commande d'un article, ils sont
de:
_________ 4_52_0_000 = 90 F
7400 x 4 + 1700 x 3,5 + 2000 x 2,5 + 1600 x 3 + 1300 x 3,5

Ce resultat se situe egalement dans la partie basse de la fourchette


trouvee (generalement 40 it 450 F).
Cependant ces bons resultats doivent erre examines de plus pres.
En effet, en ce qui concerne les commandes, 1,5 personne seulement
(it la Direction des achats) achete pour 320 MF (rnatieres premieres)
moyennant 300commandes, tandis que toutes les autres personnes impli-
quees dans I'acquisition des stocks (Direction des achats et usines) n' ache-
tent que 90 MF (produits divers) moyennant 13700 commandes. Une
moyenne generale donne done une mauvaise image de la realite.
II y a done lieu de reprendre les calculs precedents en distinguant
matieres premieres et produits divers.
lIs sont recapitules dans Ie tableau figure 9.7 avec les explications
ci-dessous :

238
Problemes de gestion des stocks

- Direction des achats :


1,5 per sonne sur dix achete les matieres premieres; les frais corres-
pondants sont done :
2500 x 11 = 375
10
et, par difference, les frais it affecter aux produits divers sont de 1625.
- Comptabilite fournisseurs.
Les fournisseurs envoient une facture pour chaque livraison. Comme
indique plus haut, il y a 600 factures pour les matieres premieres sur
20100 factures relatives au stock. La part de frais a affecter aux matieres
premieres est done :
2050 x 600 = 6
20100
et par difference, celle affectee aux produits divers est :
205 - 6 = 199
- Reception quantitative, comptabilite matieres, traitement des
entrees en informatique.
Repartition au prorata du nombre de mouvements d'entrees en stock
(voir plus haut).
2400 et 73000
75400 75400
- Traitement des commandes en informatique.
Prorata du nombre de commandes: 300 et 13700
14000 14000

239
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

REPARTITION DES FRAIS D' ACQUISITION


ENTRE MATII~RES PREMIERES ET PRODUITS DIVERS
Matieres Produits
Rubrique Ensemble premieres divers
Direction des achats 2000 375 1625
Section approvisionnements
Briey 330 - 330
Thionville 310 - 310
Albertville 270 - 270
Oyonnax 230 - 230
Controle de qualite 200 - 200
Comptabilite fournisseurs 205 6 199
Reception quantitative 759 24 735
Comptabilite matieres 65 2 63
Informatique
Gestion des commandes 65 1 64
Traitement des entrees 86 3 83
-- - --
TOTAL == 4520 410 4110
Fig. 9.7.

Les frais d'aequisition representent done:

3261:100 == 0,1 % du montant des aehats de matieres premieres

9~1~ == 4,5 % du montant des aehats de produits divers

Les frais de passation d'une eommande sont :

41~~ == 1370 F pour les matieres premieres

4110000 == 308 F pour les produits divers


13700

Les frais de passation d'une eommande d'un article sont :

4! ~~ == 342 F pour les matieres premieres

240
Problemes de gestion des stocks

49:0~/~~200 == 84 F pour les produits divers

Conclusion :
On ne peut pas se contenter de frais moyens pour l'ensemble matie-
res premieres-produits divers; il faut aussi noter que les donnees sont
insuffisantes pour analyser ces frais par groupes de produits divers.

Question 2

Les frais de possession du stock comprennent les frais suivants (en kF) :

• Charges financieres
On peut les estimer a 11 0'/0 de la valeur moyenne du stock qui est :
Siege 200
Briey 15500
Thionville 14000
Albertville 9000
Oyonnax 3000
Etudes-Labo 300
42000

Ce qui donne pour les charges financieres :


0,11 x 42000 = 4620
• Frais de fonctionnement des magasins, moins la part comptee au
titre de la reception quantitative :
4230 - 759 = 3471
• Amortissement des magasins (locaux, engins, casiers) :
Briey 520
Thionville 490
Albertville 360
Oyonnax 300
Etudes-Labo 10
1680 1680

II n'y a pas d'indication relative a I'economat. II ne peut d'ailleurs

241
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

s'agir que d'un tout petit local dont l'amortissement est negligeable
par rapport a celui des autres magasins.
• Frais de fonctionnement de la cornptabilite matieres, moins la part
cornptee en frais d' acquisition :
360 - 65 = 295
• Cout de l'obsolescence
On le prend egal au montant des provisions pour depreciation du
stock:
Economat 10
Briey 110
Thionville 80
Albertville 90
Oyonnax 20
Etudes-Labo 4
314 314
• Coflt du vieillissement
L'essentiel du stock etant constitue de metaux, ce cout est negligeable.
• Vol, coulage
Comme ci-dessus,
• Assurances
Compte tenu de la composition du stock, les risques sont faibles et
done le cofrt de la prime est faible; on peut l'estimer a 0,5 % de la
valeur moyenne du stock, soit :
0,005 x 42000 = 210
• Transport des marchandises achetees
D'apres Ie plan comptable general, ces frais sont incorpores a la valeur
du stock. II ne faut done pas en tenir compte.
• Frais d'informatique, moins la part comptee en frais d'acquisition
480 - 86 = 394
TOTAL _ 10980
Les frais de possession s'elevent done a:
!~: = 26 % de la valeur moyenne des stocks.

II n'y a pas lieu de distinguer matieres premieres et produits divers


car les operations generatrices de frais de possession sont les memes.

242
Problemes de gestion des stocks

Question 3

Le tableau complete est :

Stock avant Stock apres


Date Livraison
Iivraison livraison
1er janvier 300 - -
15 fevrier 200 300 500
30 avril 100 200 300
30 juin 200 400 600
15 octobre 150 300 450
31 decernbre 200 - -

Calcul du stock moyen :

Stock moyen =

_1 [300 + 200 x 1 5 + 500 + 100 x 2 5 + 300 + 200 x 2


12 2 ' 2 ' 2

+ 600 + 150 X 3 5 + 450 + 200 x 2 5] = 312


2 ' 2 '

Question 4

Les frais de possession du stock de cet article sont :

312 x 15 x 26 = 1217 F
100

Question 5

a) On admet que les livraisons sont dedoublees (2 parts egales) et


que les nouvelles livraisons se font au milieu de l'intervalle de temps
separant deux livraisons successives du cas initial.
On peut ainsi commencer it construire le tableau suivant, en admet-
tant qu'entre deux livraisons successives, les sorties se font it un rythme
regulier.

243
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

Stock Stock Sorties entre


Date avant Livraison apres deux
livraison livraison livraisons
ler janvier 300 - -
15 fevrier 200 300 = 150 200 + 150 = 350
2 500 - 100 = 200
21 mars 350 - 200 = 150 300 = 150 150 + 150 = 300 2
2 500 - 100 = 200
30 avril 300 - 200 = 100 200 = 100 100 + 100 = 200 2
2 300 - 200 = 50
31 mai 200 - 50 = 150 200 = 100 150 + 100 = 250 2
2 300 - 200 = 50
30 juin 250 - 50 = 200 400 = 200 200 + 200 = 400 2
2 600 - 150 = 225
21 aout 400 - 225 = 175 400 = 200 175 + 200 =375 2
2 600 - 150 = 225
15 octobre 375 - 225 = 150 300 = 150 150 + 150 = 300 2
2

Les donnees sont insuffisantes pour poursuivre les ealculs, et il faut


faire une nouvelle hypothese. On admet que la proehaine livraison,
apres le 15 oetobre, aura lieu le 15 fevrier, eomme au eours de l'annee
etudiee ; la nouvelle livraison aura done lieu au milieu de l'intervalle
15 oetobre - 15 fevrier, soit le 15 decembre.
On admet aussi que Ie rythme des sorties est constant du 15 octobre
au 31 decembre (2,5 mois). Du 15 oetobre au 15 decembre, il s'ecoule
deux mois.
On peut ainsi completer Ie tableau :

15 octobre
(450 - 200) 1__ = 200
2,5
15 decembre 300 - 200 = 100 300 = 150 100 + 150
2 = 250
(450 - 200) 0,5 = 50
2,5
31 decembre 250 - 50 = 200

244
Problemes de gestion des stocks

b) Calcul du stock moyen :

Stock moyen =

.L [300 + 200 x 15 + 350 + 150 x 1 25 + 300 + 100 x 1 25


12 2 ' 2 ' 2 '

+ 200 + 150 x 1 + 250 + 200 x 1 + 400 + 175 x 1 75


2 2 2'

+ 375 + 150 x 1 75 + 300 + 100 x 2 + 250 + 200 x 0 5] == 234


2 ' 2 2'

Les frais de possession correspondants sont :

234 x 15 x 26 = 913 F
100

Question 6
Les frais de passation de commande sont :
1re hypothese: 84 x 4 = 336 F
2e hypothese : 84 x 8 = 672 F
Comme il n'y a pas eu de rupture de stock, pour trouver la solution
la moins onereuse, il suffit d'additionner, dans chaque hypothese, les
frais de passation de commande et les frais de possession :
1re hypothese: 336 + 1217 = 1553 F
2e hypothese: 672 + 913 = 1585 F
L'ecart est tres faible (2 010) et, compte tenu des erreurs d'estimation
commises dans les divers calculs, iln'est pas possible de se prononcer.

PROBLEME N° 3

• Calendrier d'approvisionnement et quantite econo-


mique de commande
II s'agit ici d'une application pratique de construction d'un calen-
drier d'approvisionnement et d'utilisation des formules relatives aux
quantites a commander.

245
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

EN ONCE

Approvisionnement en huiles et graisses aux « Engrenages de I' Argonne»


L'achat des huiles de coupe, huiles de graissage et graisses pour les
machines des quatre usines est un poste important dans les achats de
produits divers. Les servicesd'entretien des usines ont retenu une gamme
reduite de produits permettant de satisfaire l'ensemble des besoins, ce
qui auto rise I'achat de chacun des produits en quantites relativement
importantes et done a des conditions de prix interessantes ; par ailleurs,
la gestion des stocks en est facilitee et les stocks de protection peuvent
etre relativement faibles grace au foisonnement des besoins.
Dans ces conditions, l'achat des huiles et graisses est centralise a la
Direction des achats qui negocie avec le fournisseur des marches d'une
duree de deux ans fixant entre autres les prix, les delais de livraison
et les quantites approximatives qui seront achetees en deux ans. II ne
reste plus alors qu'a emettre en cours d'annee des commandes de livrai-
son au fur et a mesure des besoins ; celles-ci fixent les quantites preci-
ses a livrer a chaque usine. La Direction des achats a choisi le premier
quart de juin comme date de base des huiles et graisses; a cette epo-
que toutes les huiles et graisses doivent faire I'objet d'un reapprovi-
sionnement dans les quatre usines.
Les delais d'approvisionnement sont compris entre deux et quatre
semaines mais pour reduire les frais de transport, il est demande au
fournisseur de livrer en meme temps tous les produits cornmandes sur
la meme commande. Enfin, dans le but d'eviter des achats de depan-
nage tres couteux (prix unitaires et frais de transport tres eleves lors
d'achats par petites quantites), les ruptures de stock doivent etre evitees.
Compte tenu de l'historique des besoins it l'usine de Briey, des prix
unitaires et conditionnements des divers produits (tableau figure 9.8),
et des resultats trouves au probleme n° 2, il faut :
- Trouver, a Ia fin de chacune des deux annees de l'historique, Ia
periode economique de commande, Ia quantite commandee en moyenne
a chaque commande, la quantite economique de commande.
- Construire Ie calendrier d'approvisionnement de I'usine de Briey.
- Examiner si I'adoption d'un stock de protection couvrant syste-
matiquement un mois de besoins mensuels moyens serait une solution
simple et efficace.

246
Problemes de gestion des stocks

Cl
~ §~ OOI.()OOOLOOOLOOOLO 0000001.0000001.0
UJ -- "0 ('t)'_-r-~~NC'\J'_C'\I'-'_("f')('¥') C'\INT"""C'\IOOC") ..... ....,....-NMN(Q
~ iiSLO N N

co
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LL. "'0
CON<.OOc).-<.OOCOr-NOc)
,_ ,_ ,_ T""""'" ,_ ,_,- COC)r-O<'o~Nr-OI.()I.()CO.-
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Cl
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Z
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«

CI)

§rr--r_,----+-------------------------~------------------------_;
o
~ ~ .... - 8888888888888
"C CD C\? ~8 NLO<.O~C\?r-N~c\?LOLOC\?c)
8888888888888
1.()C\?C\?<'oI.()~r-<.OLON~LOI.()
~ N ~ I.()
~
"3r-1--i----t--------------------------r------------------------_,
::I:
~ ~8
~ ~. --- COLOC)~<.OC\?r-COI.()<.Or-~N
8888888888888 8888888888888 <.OC)C\?r-COLO<.O~~CO~r-.-
,~ N r- r-

247
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

SOLUTION

On remarque d'abord que les besoins varient peu d'une annee a


l'autre; il n'y a done tendance ni a la hausse, ni a la baisse.
D'autre part, les demandes moyennes mensuelles, les demandes men-
suelles minimales et les demandes mensuelles maximales sont les sui-
vantes :

Designation Demande Demande


du moyenne mensuelle rnensuelle
produit 1re annee 2e annee minimale maximale
Huile de coupe
A 600 592 300 900
B 408 458 200 700
C 233 258 100 400
Huile de graissage
A 106 95 60 150
B 26 26 10 40
C 76 68 40 100
D 392 400 150 600
Graisse
A 392 383 200 600
B 10 11 5 20
C 116 93 50 180
D 808 850 400 1200
E 20 22 10 40

Les demandes mensuelles restent done comprises ~ l'interieur d'une


fourchette dont la partie basse est voisine de la moitie de la demande
moyenne mensuelle et dont la partie haute est inferieure au double de
la moyenne. En outre, on ne remarque aucune saisonnalite des besoins.
On peut done utiliser les methodes de base pour le reapprovisionne-
ment des huiles et graisses.

Periodes economiques de commande


Par application de la formule donnee au chapitre 2, page 37, on

248
Problemes de gestion des stocks

trouve que les seuils, en valeur de consommation annuelle, qui sepa-


rent les articles de periode 1 - 2 - 3 - 6 - 12mois sont les suivants, sachant
que les frais de passation d'une commande d'un produit parmi les pro-
duits divers sont de 90 F et que le taux des frais de possession est de
26 1170 (valeurs trouvees dans la solution du probleme n° 2).

Periodeeconornique
Vateursdes seuils
de commande

1 mois
288 x 90 == 50000 F
1 x 2 x 0,26
2 mois
288 x 90 == 16600 F
2 x 3 x 0,26
288 x 90 3 mois
5500 F
3 x 6 x 0,26 =
6 mois
288 x 90 1400 F
6 x 12 x 0,26 =
12 mois

En appelant Via consommation annuelle en quantite, u le prix uni-


taire, p la periode economique de commande, on obtient done les resul-
tats suivants donnes dans le tableau figure 9.9.
On remarque que les periodes economiques de commande ne chan-
gent pas d'une annee a l'autre.

Quantites ecenomlques de commande

Elles sont donnees par la formule de Wilson. Compte tenu des frais
de passation d'une commande d'un produit (90 F) et du taux des frais
de possession du stock (26 %), ces quantites sont :
2 x 90 V
Qe = x
0,26 u

249
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

....
""
c.. 888
co ...,. CD
00001..(')
COC")COCDC")
........~ ('\J co ~
Q)
c: Q) ..- ..-
C:-O
Q)c:
>.""
°
E E
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c:
""
::::J
a

888
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(000'> N 0'>
...,. CDco 0'> C") co r- r- T- C') C'J C"")
..- ..- ..- (0 N ..-
..-
coo..-...,. COCOO')T-Lt')
..- ..- ..- ..- .-

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..- ..- ,.... <ocoC'),....Lt')
..- ..-

c:
o
~c:
CI
"Cii
-e
"::;
-0

-<I)
0.
o

250
Problemes de gestion des stocks

Ce qui donne les resultats suivants :

Designation Premiere annes Deuxieme annee


du Ouamlte econornque Quantite econornique
produit Theorique Pratique Theonque Pratique
Huile de coupe
A 1579 1600 1567 1600
B 1063 1000 1126 1200
C 568 600 598 600
Huile de graissage
A 331 350 314 300
B 146 150 146 150
C 239 250 226 250
D 482 500 487 500
Graisses
A 736 740 728 740
B 101 100 106 105
C 327 340 292 300
D 781 780 801 800
E 104 105 111 110

On remarque qu'il y a peu de changements des quantites economi-


ques arrondies au multiple entier le plus proche des conditionnements.

Calendrier d'approvisionnement

La date de base etant le premier quart de juin, le calendrier d'appro-


visionnement se deduit des periodes economiques de commande, etant
entendu que les quantites a commander sont calculees dans le premier
quart du mois de commande.

251
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

Produits J F M A M J J A S 0 N 0
Huile de coupe
A X X X X
8 X X X X
C X X X X X X
Huile de graissage
A X X X X
8 X X
C X X X X
0 X X X X X X X X X X X X
Graisses
A X X X X X X
8 X
C X X X X
0 X X X X X X X X X X X X
E X X
Nombre de produits
commandes 2 4 7 4 2 12 2 4 7 4 2 11

Dans l'annee, ily aura done 12 commandes, avec un nombre moyen


d'artic1es par commande egal a :

2 + 4 + 7 + 4 + 2 + 12 + 2 + 4 + 7 + 4 + 2 + 11 = 5
12

Stock de protection

Pour verifier si un stock de protection couvrant systematiquement


un mois de besoins mensueis moyens est bien adapte, sachant que les
ruptures de stock doivent etre evitees, it faut trouver pour chaque pro-
duit la demande Ia plus forte pendant p + d mois consecutifs au cours
des deux annees connues et en deduire Ie stock de protection ideal.
- Huile de coupe A - p + d = 4 mois
Demande maximale : 2700 entre fevrier et mai de la deuxieme annee,
Avec Ie stock de protection propose, on peut satisfaire une demande
egale a :
7200 + 7100 x 5 = 596 x 5 = 2980
24

252
Problemes de gestion des stocks

II suffirait que Ie stock de protection couvre :


2700 _ 4 = 053 mois
596 '
- Huile de coupe B - p + d = 4 mois
Demande maximale : 2200 entre avril et juillet de Ia deuxieme annee.
Avec Ie stock de protection propose, on peut satisfaire une demande
egale a :
4900 + 5500 x 5 = 433 x 5 = 2165
24
II faudrait que Ie stock de protection couvre :
2200 _ 4 = 1 08 mois
433 '
- Huile de coupe C - p + d = 3 mois
Demande maximale : 900 entre mars et mai de la premiere annee.
Avec Ie stock de protection propose, on peut satisfaire une demande
egale a :
2800 + 3100 x 4 = 246 x 4 = 984
246
II suffirait que Ie stock de protection couvre :
900 _ 3 = 0,66 mois
246
- Huile de graissage A - p + d = 4 mois
Demande maximale : 470 entre juin et septembre de Ia premiere
annee,
Avec Ie stock de protection propose, on peut satisfaire une demande
egale a :
1270 + 1140 x 5 = 100 x 5 = 500
24
II suffirait que Ie stock de protection couvre :
470 _ 4 = 07 mois
100 '
- Huile de graissage B - p + d = 7 mois
Demande maximale : 190 de janvier a juillet de Ia premiere annee.
Avec Ie stock de protection propose, on peut satisfaire une demande
egale a :
310 + 310 x 8 = 26 x 8 = 208
24

253
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

II suffirait que Ie stock de protection couvre :


190 _ 7 = 0 3 mois
26 '
- Huile de graissage C - p + d = 4 mois
Demande maximale : 330 de juin a septembre de Ia premiere annee.
Avec Ie stock de protection propose, on peut satisfaire une demande
egale a :
910 + 810 x 5 = 72 x 5 = 360
24
Il suffirait que le stock de protection couvre :
330 _ 4 = 0 58 mois
72 '
- Huile de graissage D - p + d = 2 mois
Demande maximale : 1050 en janvier/fevrier de Ia premiere annee,
Avec Ie stock de protection propose, on peut satisfaire une demande
egale a :
4700 + 4800 x 3 = 396 x 3 = 1188
24
II suffirait que Ie stock de protection couvre :
1050 _ 2 = 0 65 mois
396 '
- Graisse A - p + d = 3 mois
Demande maximale : 1300 de mai a juillet de la premiere annee,
Avec Ie stock de protection propose, on peut satisfaire une demande
egale a :
4700 + 4600 x 4 = 388 x 4 = 1552
24
II suffirait que le stock de protection couvre :
1300 _ 3 = 035 mois
388 '
- Graisse B - p + d = 13 mois
Demande maximale : 147 d'octobre a octobre.
Avec le stock de protection propose, on peut satisfaire une demande
egale a :
119 + 131 x 14 = 10,4 x 14 = 146
24

254
Problemes de gestion des stocks

11faudrait que le stock de protection couvre :


147 _ 13 = 1 13 mois
10,4 '
- Graisse C - p + d = 4 mois
Demande maximale : 480 de mai a aofit de la premiere annee.
Avec Ie stock de protection propose, on peut satisfaire une demande
egale a :
1390 + 1110 x 5 = 104 x 5 = 520
24
II suffirait que Ie stock de protection couvre :
480 _ 4
104
= 062 mois
,.

- Graisse D - p + d = 2 mois
Demande maximale : 2100 en mai-juin de la premiere annee,
Avec le stock de protection propose, on peut satisfaire une demande
egale a :
9700 + 10200 x 3 = 829 x 3 = 2487
24
II suffirait que le stock de protection couvre :
2100 _ 2 = 055 mois
829 '
- Graisse E - p + d = 7 mois
Demande maximale : 175 de mai a novembre de la deuxieme annee.
Avec Ie stock de protection propose, on peut satisfaire une demande
egale a :
235 + 265 x 8 = 21 x 8 = 168
24
II faudrait que le stock de protection couvre :
175 _ 7 = 1 33 mois
21 '
En conclusion, adopter systernatiquement un stock de protection cou-
vrant un mois de demande moyenne mensuelle conduirait, soit a pos-
seder un stock trop eleve, soit a des ruptures de stock. Ce n'est pas
une bonne solution.
Avee la methode de reapprovisionnement au point de commande,
avec un delai d'approvisionnement d'un mois, les stocks de protec-
tion necessaires seraient les suivants donnes dans Ie tableau figure 9.10.

255
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

Demande Demande
Stock de protection
Produit maximale moyenne
necessaire
sur un mois mensuelle
Huile de coupe
A 900 596 ~~~ - 1 = 0,51 mois

B 700 433 ~~~ - 1 = 0,62 mois

C 400 246 ~~ - 1 = 0,63 mois

Huile de
graissage
150 1
A 150 100 100 - = 05, .
mOls

B 40 26 ~~ - 1 = 0,54 mois

C 100 72 100 _ 1 = 0 39 mois


72 '

0 600 396 ~~~ - 1 = 0,52 mois

Graisse
A 600 388 ~~~ - 1 = 0,55 mois

B 20 10,4 1~04 - 1 = 0,92 mois


,

C 180 104 ~~ - 1 = 0,73 mois

0 1200 829 1 200 _ 1 = 0 45 mois


829 '

E 40 21 ~~ - 1 = 0,82 mois

Fig. 9.10

256
CONCLUSION

La technique du «plan d'approvisionnement », fournit un instru-


ment de gestion econornique des stocks. Et si la methodologie deve-
loppee fait parfois appel a des developpements mathematiques qui
peuvent paraitre rebarbatifs, son application pratique est extremement
simple.
En gestion manuelle, des documents adaptes, fiches de stockage et
fiches d'approvisionnement, et des approximations acceptables, limi-
tent l'emploi des mathematiques a de simples additions, soustractions
et multiplications de grandeurs facilement connues. L'exploitation jour-
naliere u'exige done pas de connaissances approfondies en mathema-
tiques et la gestion economique des stocks peut etre realisee dans toute
entreprise, sans d'autres contraintes que l'ordre et l'application.
En gestion automatisee, sur ordinateur, Ie processus expose permet
une transition aisee a partir de structures saines et de methodes effica-
ces; autorisant un raffinement dans la determination des valeurs des
parametres et dans l'exploitation de la methode, il est generateur d'un
accroissement de productivite ayant des repercussions benefiques sur
l'ensemble des activites de l'entreprise.
Cependant, les resultats obtenus grace a une gestion economique des
stocks ne seront pleinement rentabilises que si tout Ie contexte est lui-

257
LA PRATIQUE DE LA GESTION DES STOCKS

meme I'objet de soins attentifs : standardisation, analyse de la valeur,


programmation des ventes, ordonnancement des travaux, previsions
de consommation, comptabilite des stocks, achats, reglement des fac-
tures, politique budgetaire. Mais ce n'est pas hi une raison qui justifie
des atermoiements dans I'utilisation d'une technique de gestion eco-
nomique des stocks. Au contraire, les progres realises par la fonction
«Approvisionnements » dans l'entreprise, serviront d'aiguillon pour
d'autres fonctions qui auraient des difficultes a s'adapter au rythme
de la vie economique moderne.

258

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