Droit Fiscal Des Affaires WORD
Droit Fiscal Des Affaires WORD
Université de ROUEN
Master 1 droit de l’entreprise
Cours de Mr BOTTE Jean Yves
SOMMAIRE
SOMMAIRE 1
INTRODUCTION 7
§1 QUI ? Quelles sont les personnes imposables en matière de bénéfice ? 7
A. Les bénéfices industriels et commerciaux dans l’IR 7
B. L’impôt sur les sociétés 7
§2 : QUOI ? Quels sont les revenus imposables ? 8
A. Revenus imposables à l’IS 8
B. Revenus imposables aux BIC (art 34-35 CGI) 8
1. Revenus imposables par nature 8
2. Revenus imposables par l’article 35 8
3. BIC par attraction 155 CGI 8
§3 : OÙ ? territorialité de l’impôt (art 4 CGI) 9
§4 : QUAND ? période d’imposition 9
§5 : le principe de libre gestion des entreprises 10
PARTIE 1 : LES IMPÔTS DIRECTS 11
TITRE 1 : LE RÉSULTAT DE L’ENTREPRISE 11
CHAPITRE 1 : LES PRODUITS IMPOSABLES 13
SECTION 1 : les Produits d’exploitation 13
§1 : Les ventes 13
§2 : Prestations de services 13
A. Les prestations continues 13
B. Prestation discontinue à échéance excessive 13
C. Les travaux d’entreprise 13
SECTION 2 : Les produits accessoires 13
§1 : Les profits de consignation 13
§2 : Les revenus des immeubles 14
§3 : Bénéfices agricoles et non commerciaux 14
SECTION 3 : Les produits financiers 14
§1 : Les dividendes 14
§2 : Produits de titres à revenus fixe 14
§3 : Produit de créance 14
§4 : Intérêts moratoires prévus par le Code des marchés publics 14
SECTION 4 : Les produits exceptionnels 14
§1 : Les subventions 14
2° Si la gestion est désintéressée, est ce que l’association concurrence des entreprises du secteur commercial ?
Non : pas d’IS
Maintenant c’est possible dans l’autre sens : SI + BNC et un peu d’activité commerciale = possible de payer l’IS.
Est-ce que l’entreprise qui occupe un local qui n’est pas à elle peut-elle comptabiliser un loyer ?
Si le propriétaire facture un loyer, c’est une charge. Est-ce qu’une entreprise peut déduire un loyer fictif ? Le CE dit que
l’entreprise peut déduire de son R un loyer théorique (qu’elle paierait normalement à un propriétaire), mais cette
déduction d’un loyer théorique est liée à la déclaration de R fonciers fictifs chez le propriétaire.
Pour une société, il n’y a pas de problème car elle a une personnalité juridique et donc un patrimoine propre. Dès que
l’entreprise achète un bien, elle doit le mettre à l’actif de son bilan. C’est des biens durables qui sont utilisés par
l’entreprise (immobilisation), qui doit être distinguée de la notion de stock. Le stock est éphémère (achat ce que
l’entreprise achète comme marchandise/ ou en cours de construction = objet même de l’entreprise). Le stock fiscal
c’est les achats non revendus à la date de clôture.
Limite au principe de liberté de gestion : l’acte anormal de gestion. C’est un acte qui fait supporter à l’entreprise une
charge indue (ex : dépense qui va bénéficier à un tiers, mais prise en charge par l’entreprise), l’entreprise renonce
anormalement à un produit (ex : prêt consenti à un tiers sans intérêt, mise à disposition gratuite d’un bien qui appartient à
l’entreprise). Dans ce cas l’adm pourra réintégrer le manque à gagner ou la charge indue.
PARTIE 1 : LES IMPÔTS DIRECTS
TITRE 1 : LE RÉSULTAT DE L’ENTREPRISE
La définition du résultat se retrouve à l’art 38-1 du CGI : « Le bénéfice net est déterminé d’après le résultat
d’ensemble des opérations de toute natures effectués par les entreprises y compris notamment les cessions
d’éléments quelconques de l’actif soit en cours soit en fin d’exploitation. »
Bénéfice = masse des produits – la masses des charges
On va avoir différents résultats. Le résultat est la somme de 3 résultats intermédiaires :
- Résultat d’exploitation : résultat de l’activité quotidienne de l’entreprise
- Résultat financier : résultat des opérations financières
- Résultat exceptionnel : prend en compte les opérations inhabituelles =
résultat comptable
Le R comptable est calculé d’après tout ce qui a été comptabilisé par l’entreprise. Si la règle comptable et fiscale
coïncide, il n’y a rien à faire, mais parfois les règles fiscales ne correspondent pas à la règle comptable. Donc on
passera du résultat comptable au résultat fiscal par application de règles fiscales, on corrigera le résultat comptable
car une règle fiscale prévoit telle ou telle chose. Ensuite on aura le résultat imposable (très peu de différence avec le R
fiscal). Par exemple : on ajoute 1,25 entre le R fiscal et comptable des entreprises (Réforme des salariés qui a supprimé
l’abattement de 20 % et modification des barèmes, les entreprises en profitaient indûment de la modification, alors que c’était
pour les entreprises à la base donc on a ajouté un taux fictif de 1,25 pour les entreprises pour revenir à la situation d’avant pour
eux).
Réintégration : le comptable a déduit une charge dans le résultat comptable alors qu’elle n’est fiscalement pas
déductible.
Ex : résultat comptable de 5 000 €, dont 100€ qui constituent un acte anormal de gestion (ex : billets d’avion perso du dirigeant).
Le résultat fiscal sera de 5 100€. → On réintègre dans le résultat fiscal la charge déduite dans le résultat comptable.
Déduction : un produit a été comptabilisé dans le résultat comptable, mais n’est pas imposable fiscalement.
Résultat comptable
Résultat fiscal
Résultat imposable
L’entreprise individuelle n’est redevable d’aucun impôt, il faut que l’entrepreneur déclare en BIC.
Ex : EI dégage un bénéfice de 50 000€, mais l’entreprise a bénéficié de R de K mobiliers à hauteur de 5 000€, comptablement les
5 000€ sont dans le R (ont été mis en produit), fiscalement pas de règles particulières donc on le laisse dans le R fiscal, mais dans
le R imposable on extrait les R RCM, ce qui donne un R de 45 000€. L’exploitant va porter au BIC 45 000€ et en RCM 5 000€.
PLAN :
Produits d’exploitation
- (moins) Charges d’exploitation
- Charges réelles
- Charges calculées
= résultat d’exploitation Produits
financiers
- (moins) Charges financières
= résultat financier
Produit exceptionnel
- (moins) Charges exceptionnelles
= Résultats exceptionnels
Résultat comptable (par la somme des 3 1er résultats)
- Réintégration
- Déduction
= on passe du R comptable au R fiscal en faisant soit des déductions soit des réintégrations qui figurent au formulaire
2058 A.
Résultat fiscal
Principe de rattachement des créances et des dettes uniquement pour les BIC et IS. Ce principe est le principe
des créances acquises et des dettes certaines. Selon ce principe, le bénéfice imposable est déterminé en tenant
compte non pas des seules opérations ayant fait l’objet d’un règlement au cours de la période d’imposition (l’ensemble
des produits définitivement acquis et des dépenses engagées) mais l’ensemble des créances et dettes qui sont devenus
certaines dans leur principe et dans leur montant au cours de la période considérée même si le montant n’est payable.
En matière de BIC ou IS : le paiement n’a pas d’incidence sur le résultat.
CHAPITRE 1 : LES PRODUITS IMPOSABLES
SECTION 1 : les Produits d’exploitation
➔ On retrouve les ventes ou les recettes chez un prestataire de service.
§1 : Les ventes
Les ventes sont constituées par le prix total HT des marchandises vendues, des travaux effectués ou des services
rendus par l’entreprise. Le prix total prend en compte les éventuelles réductions/remises/rabais.
La vente est convertie en € au jour de l’opération. Les produits d’exploitations ne sont pris en compte que s’ils se
rapportent à une opération qui a donné naissance à une créance acquise. Pour les ventes, l’exercice de rattachement
est celui au cours duquel intervient la livraison du bien (il s’agit du transport du bien en la puissance et possession de
l’acheteur).
§2 : Prestations de services
Ne sont génératrices d’un produit imposable qu’au titre de l’exercice aux cours duquel intervient l’achèvement des
prestations. Vaut pour toutes les prestations qui ne sont ni des prestations continues, ni discontinues à échéances
successives.
Ex : on dépose une voiture chez le garagiste le 26 décembre N et la voiture est réparée le 3 janvier N+1 = l’exercice de
rattachement est celui de l’année N+1 (3 janvier)
§1 : Les dividendes
Dans ces portefeuilles titres on trouve d’abord les dividendes. Comptablement, les dividendes sont enregistrés
en produit dès la date de l’assemblée ayant pris la décision de procéder à la distribution. Au plan fiscal, les dividendes
sont pris en compte dans les R imposables à la date de leur perception. Ici, on a un exemple de règle fiscal qui ne
correspond pas à la règle comptable.
EI qui ont bénéficié de produit d’obligation = le comptable va les imposer au R comptable au fur et à mesure qu’ils
ont couru, quand on détermine le R comptable il y aura les produits d’obligation - mais ces produits bénéficient d’une
taxation favorable chez les particuliers – donc l’entrepreneur va les sortir du BIC pour les déclarer en RCM
§3 : Produit de créance
Les intérêts, arrérages (sorte d’intérêts) et autres produits des créances, dépôt, cautionnement, et compte
courant perçus par une entreprise sont compris dans ses bénéfices imposables sans aucune réfraction.
§4 : Intérêts moratoires prévus par le Code des marchés publics
Produit financier pris en compte dans la détermination du résultat.
SECTION 4 : Les produits exceptionnels
§1 : Les subventions
A. Subventions d’équilibre/fonctionnement
En principe, elles constituent un produit imposable de l’exercice au cours duquel elles sont acquises. C’est la
date à laquelle la décision est prise d’octroyer une subvention, on n’attend pas le versement. Vaut pour les
subventions d’équilibre (aussi appelé fonctionnement.)
Subventions d’équilibre/fonctionnement = subventions qui peuvent être accordées en fonction des résultats de
l’entreprise (souvent sont accordées pour compenser des résultats insuffisants) – peuvent être accordées par personnes publiques
(E, CT etc), ou privées (tiers etc).
Parenthèse : Subventions interentreprise : celles accordées aux filiales – elles peuvent être exonérées sous certaines
conditions lorsqu’elles ne sont pas déductibles des résultats de la société mère.
Ex : subvention 1 M de H vers F1, le comptable voit une subvention produit financier 1 M et charge financière 1 M. cette subvention
de la holding vers sa filiale sera non déductible et pas imposable chez le bénéficiaire.
B. Subventions d’équipement
Il s’agit de subventions accordées à l’entreprise pour lui permettre de procéder à un investissement précis (ex :
chantier public lorsque l'entreprise doit avoir un matériel particulier et n’a pas les moyens seul, dans ce cas une subvention est
accordée par un organisme public). Ces subventions sont imposables au titre de l’exercice au cours duquel elles ont été
attribuées mais les entreprises peuvent opter pour l’étalement de l’imposition. Elles peuvent le faire selon les
conditions suivantes :
Si l’immobilisation qui a fait l’objet de la subvention est vendue par l’entreprise : toute la part de la subvention pas
encore imposée devient imposable.
§2 : Les indemnités
Les indemnités perçues par l’entreprise en réparation d’un préjudice constituent des produits imposables dès
lors qu’elles ont pour objet de compenser des charges ou des pertes déductibles ou des pertes de recette taxable. Donc
selon la nature de préjudice subi, l’indemnité sera imposée soit en produit d’exploitation, soit en PMV.
Lorsqu’une entreprise a contracté une assurance vie (ex : sur la tête d’un dirigeant ou d’un homme
déterminant dans l’exploitation de l’entreprise), les indemnités reçues en cas de réalisation du risque sont imposables.
(Ex : un homme amenait une recette importante à l’entreprise, et meurt = il y a toujours des recettes [l’assurance vie] comme s’il
était encore vivant, donc c’est imposable comme les recettes qu’il aurait apportées à l’entreprise s’il était en vie).
L’indemnité d’expropriation sera imposable et on lui appliquera le régime des PMV, c’est comme un prix de
vente.
La remise de dette constitue un bénéfice imposable dans l’entreprise qui en bénéficie (ex : une entreprise
emprunte 100, mais ne rembourse que 70, on a un profit de 30 qui est donc imposable).
Pour être admises en déduction des bénéfices imposables, les charges doivent remplir quelques conditions générales de
déduction :
⦸ Les charges doivent se traduire par une diminution de l’actif net, ce qui nous conduit à distinguer les charges
des immobilisations. Une charge n’a pas vocation à durer plusieurs années.
Ex : l’achat d’un camion va durer plusieurs années, c’est une immobilisation et non une charge.
🙱 Les charges doivent être dans l’intérêt de l’exploitation = doivent se rattacher à une gestion normale de
l’entreprise
🙴 Les charges doivent être régulièrement comptabilisées et doivent être justifiées
o Dépenses personnelles de l’exploitant ou des associés => pas dans l’intérêt de l’entreprise
o Sommes facturées à l’entreprise pour des prestations fictives : on ne parle pas de fausse facture mais de
facture fictive car en matière fiscale derrière l’appellation de fausse facture il y a : les factures fictives (rien
derrière, pas de prestation) ou des factures de complaisance (prestation réellement rendue mais pas faite par celui qui la
facture ou au bénéfice du client mentionné sur la facture).
La prestation fictive n’est pas déductible, mais la facture de complaisance est déductible.
o Frais incombant à des entreprises tierce lorsqu’il n’y a aucune contrepartie. o Les dépenses dont le
montant est excessif, quelle que soit leur nature = contraire à la gestion normale
Ex : on paie 100€ alors que ça vaut 50€ → la part excessive n’est pas déductible.
Le CE considère que les pertes consécutives à des opérations décidées dans l’intérêt de l’entreprise par les
dirigeants sont déductibles sans que l’administration n’ait à se prononcer sur l’opportunité des choix opérés
et sur l’ampleur des risques pris.
Les pertes liées à des opérations menées par un salarié conformément à l’objet social mais traduisant un risque
excessif qu’une carence du contrôle interne n’a pas permis d’éviter sont déductibles.
Ex : un salarié dans son coin prend des risques en faisant des placements financiers, perte → perte déductible. En revanche, si la
direction est au courant de ce risque excessif, la notion de risque excessif réapparaît et la perte ne sera pas déductible.
Les charges sont déduites des résultats de l’exercice au cours duquel elles sont engagées. La charge est
déductible lorsqu’elle présente un caractère certain dans son principe et son montant, quelle que soit la date du
paiement. Les charges enregistrées au cours de l’exercice mais qui correspondent à des achats ou des services dont la
fourniture ou la prestation doivent intervenir ultérieurement doivent être soustraite des charges de l’exercice.
Redevance de location gérance = on reste propriétaire d’un fonds de commerce mais on en confie l’exploitation à un
gérant qui lui verse une redevance pour pouvoir exploiter son fonds de commerce.
Les redevances dues au propriétaire par le locataire gérant sont déductibles dans la mesure où leur montant n’est pas
excessif et où elles ne dissimulent pas une cession du fonds (contournement de la législation sur les PV).
2. Frais d’entretien et de réparation
Ces dépenses ont pour objet de conserver ou de remettre en bon état d’utilisation les immobilisations.
Il faut se demander : Est-ce que les coûts engagés ont pour effet d’augmenter la valeur du bien ou sa durée réelle
d’utilisation ?
- Dépense d’entretien/ maintien/ remise en l’état = déductible
- Dépense pour augmenter la valeur du bien ou sa durée de vie = pas déductible.
Exemples :
- Refaire la peinture = n’allonge pas la durée de vie => déductible
- On refait le toit = augmente la valeur/ allonge la durée de vie => pas déductible
- On change le moteur d’un camion – donc on prolonge sa durée de vie => pas déductible Les dépenses de mise
en norme : entretien ou immobilisation ?
Les dépenses de mise en norme ne doivent pas être immobilisées si elles n’ont pas pour effet de prolonger la durée
de vie effective d’utilisation du bien. Si la dépense a pour but de maintenir l’utilisation du bien c’est une dépense
d’entretien.
3. Les primes d’assurance
L’exercice de déduction des primes est en principe celui au cours duquel elles ont couru. Les
assurances vies/décès : que fait-on des cotisations souscrites sur la tête du dirigeant ?
o Souscription imposée (ex : pour un emprunt, la banque impose de prendre une assurance vie) : les primes sont
déductibles du R au fur et à mesure des échéances.
o Souscription libre : le montant total des primes ne peut être déduit globalement qu’au moment du décès de
l’assuré ou en cas de survie de ce dernier lors de l’expiration du contrat.
Primes d’assurance à caractère social (primes d’assurance pour protection supplémentaire des employés) : déductible
4. Les frais de recherche
Peuvent être immobilisés ou inscrits en charge. On distingue :
- Recherche : charges obligatoirement => déductible au titre des frais généraux
- Développement : peuvent être immobilisés sur option
Les frais de conception de logiciel : choix soit déduction immédiate soit étalement de la dépense sur 2 ou 3 ans.
5. Les commissions/ courtages/ honoraires
Déductibles (si dans l’intérêt de l’entreprise et gestion normale).
Rémunérations occultes : versées pour l’obtention de marché = déductible si l’entreprise établit la réalité du
versement et apporte la preuve du résultat de l’intervention de l’intermédiaire.
Les sommes versées au profit d’un agent public ne sont pas déductibles.
6. Les frais de publicité et relations publiques
Les frais de pub sont déductibles sauf s’il s’agit de frais de publicité interdits par la loi (ex : alcool, tabac etc). Les
entreprises sont libres de déterminer le montant des dépenses de pub. Les films de publicité = charge déductible
7. Dépenses de parrainage (sponsoring)
Déductibles. Les dépenses doivent être exposées dans l’intérêt direct de l’entreprise, ce qui implique que
l’identification de l’entreprise qui veut promouvoir son image soit assurée.
8. Les cadeaux d’entreprise
Déductibles lorsqu’ils sont effectués dans l’intérêt direct de l’entreprise et que leur valeur n’est pas excessive.
Pas de limite chiffrée, il n’y a pas de limite de 69€.
9. Frais de voyage et déplacement
Les frais de transports sont déductibles.
Les frais de déplacement du dirigeant de son domicile à l’entreprise = déductible si – de 40 km, sans justification.
Au-dessus de 40 km il faut justifier.
Frais de voyage de stimulation : déductibles car engagés dans l’intérêt de l’entreprise (but de promotion sociale). Ex : on
propose un voyage au meilleur vendeur – fait augmenter considérablement les ventes. Ne constituent ni des cadeaux ni des
gratifications.
10. Frais de réception et de représentation
Les repas d’affaire font partie des charges déductibles.
11. Charges diverses de gestion
= frais de fonctionnement des organes sociaux (ex : frais de fonctionnement du CA), frais d’administration générale (frais
de téléphone etc), dépenses de surveillance/sécurité etc. => Déductibles.
Frais de fonctionnement des organes sociaux (ex : versement des jetons de présence). On fait une distinction en fonction de
l’effectif : (on parle des SA)
- - de 5 salariés :
- Jusqu’à 200 salariés : déductible mais limité à 5% de rémunération moyenne des 5 personnes les mieux
rémunérés multiplié par le nombre d’administrateur.
- Au-dessus de 200 salariés : déductibles mais limité à 5% de la rémunération moyenne des 10 personnes les
mieux rémunérés multiplié par le nombre d’administrateur.
B. Les impôts et les taxes
Les entreprises peuvent déduire tous les impôts/droits et taxes à leur charge dont la déduction n’est pas
expressément interdite par la loi. Tous les impôts sont déductibles sauf ceux qui sont exclus (ex : impôt sur les bénéfices)
o Impôts pas déductibles : IR, IS, CRDS (impôt au remboursement de la dette sociale), taxe sur les voitures de tourisme.
o Taxes déductibles : taxe sur les salaires (due par les entreprises qui ne sont pas soumise à la TVA à au moins 90 % de leur CA),
taxes assises sur la masse salariale (formation pro etc), la TASCOM (taxe sur les surface commerciales – due par les entreprises qui ont
une surface ouverte à la clientèle de plus de 400 m²).
! La TVA est neutre, l’entreprise collecte juste la TVA pour l’Etat => donc ce n’est pas déductible.
Les impôts sont déductibles du résultat pendant lequel ils sont mis en recouvrement ou exigibles.
C. Les charges de personnel
Les salaires versés au personnel font partie des charges déductibles, ainsi que les salaires versés aux dirigeants
pour les sociétés à l’IS. La déduction n’est possible que :
- Si elle correspond à un travail effectif et
- Si la rémunération n’est pas excessive eu égard au service rendu
Les indemnités de congé payés sont aussi déductibles
Notion de rémunération exagéré : ne sont pas déductibles à hauteur de la fraction de leur montant qui présente un
caractère excessif. Concernant surtout le dirigeant. Pour les non dirigeants cette situation est exceptionnelle, elle
résulte soit d’une rémunération manifestement excessive au service rendu soit d’un lien effectif qui est le résultat de
l’avantage.
La part excessive ne sera pas déductible, donc il faudra la réintégrer dans le résultat de l’entreprise. La part excessive
sera imposable chez le bénéficiaire qui l’a reçu au titre des RCM si l’entreprise est imposable à l’IS (la part normale figure
toujours dans la catégorie traitement des salaires). Si l’entreprise est imposable à l’IR, la partie excessive est imposable aux
BNC.
Les rémunérations différées consenties par des sociétés anonymes à leur président sont admises en déduction dans la
limite d’un plafond ramené à 3x le plafond annuel de la sécurité sociale = parachutes dorés.
Un parachute doré (golden parachute) est une prime de départ versée à un cadre dirigeant. Cette prime est définie de manière
Les pensions et les allocations de secours : pensions versées à d’anciens salariés/dirigeants en dehors de tout
engagement juridique. Ne sont déductibles que dans des cas exceptionnels : que si l’aide correspond à des besoins de
la personne à qui l’on verse.
Dépenses de formation professionnelles, dons et subventions consenties dans l’intérêt du personnel si les sommes
cessent d’être à disposition des organes de contrôle de l’entreprise : déductibles.
Dans l’entreprise individuelle
La rémunération de l’exploitant d’une entreprise individuelle (soumises à l’IR) : la rémunération n’est pas déductible. La
rémunération c’est le BIC.
Les autres membres de la famille sont des salariés comme les autres, pas de limite.
Les cotisations versées au régime obligatoire ou complémentaires : déductibles, mais les cotisations versées à titre
facultatif sont déductibles sous certaines limites.
Exemple : EI qui finance un investissement par un emprunt : emprunt de 14 000€ remboursable en 3 ans, les intérêts annuels
correspondant sont de 960€, l’entreprise s’est vue facturer des agios pour un découvert de 9 000€ (découvert accordé le 1er mai),
les agios s’élèvent à 1 200€. A priori tout est dans l’intérêt de l’entreprise car le découvert est là pour financer un investissement.
Mais on remarque :
Du 1er janvier au 31 mars il est créditeur de 3 000€ donc : 3 000 x 3 (correspond aux mois)
Correspond à :
*Numérateur :
Solde débiteur moyen : (3000x3) + (-1000x4) + (1100x2) +(-3500x3) = -275
12
*Dénominateur c’est ce que l’on a consenti à l’entreprise : emprunt de 14 000€ et découvert de 9 000€
Frais financiers non déductibles : total des frais financiers = 960€ d’intérêt d’emprunt et 1 200€ d’agios X solde débiteur moyen /
montant moyen des frais et avance :
Les intérêts servis au capital engagé par l’exploitant individuel ne sont pas déductibles. De même, les sociétés ne peuvent
pas, quelle que soit leur forme, retrancher leurs bénéfices imposables, les intérêts et les dividendes versées aux associés
et actionnaires à raison de parts ou actions détenues par ceux-ci.
Exemple 2 :
Compte courant
- Du 1er janvier au 31 avril a un solde de 250 000€
- 1er mai au 31 août = solde de 320 000€
- 1er septembre : 500 000€
En ce qui concerne les associés qui ont perçu ces intérêts, qu’ils soient déductibles ou non des résultats de
l’entreprise qui les verse, les intérêts de compte courant versés à une autre entreprise soumise à l’IS ou l’IR sont
compris dans les bénéfices imposables. Si le bénéficiaire de ces sommes est un associé personne physique, ces
intérêts constituent pour lui des sommes de capitaux mobiliers soumis au prélèvement forfaitaire unique.
Dans les sociétés commerciales à l’IS, il est interdit d’avoir un compte d’associé débiteur (sinon abus de biens sociaux).
Il est interdit de compenser l’actif et le passif d’une entreprise, et il est interdit de compenser les taux
d’intérêts entre les associés :
Exemple : Société avec 2 associés - Taux légal de 4 % - compte courant 1M = le maximum des intérêts sera de 40 000€. Taux
servis :
- Monsieur A = 3% pour un apport de 750 000€ en compte courant
- Monsieur B = 5% pour un apport de 250 000€ en compte courant. Il n’est pas possible de
compenser les intérêts versés à chacun.
Monsieur A à 3% de taux d’intérêt de 750 000€ = 22 500€ => donc tout est déductible
Monsieur B à 5% de taux d’intérêt de 250 000€ = 12 500€ => trop d’intérêts versés, seulement 10 000€ étaient déductibles (4%
de 250 000€ = 10 000€) donc 2 500 € ne sont pas déductibles.
Une charge ou une perte exceptionnelle ne peut par ailleurs être déduite que s’il n’en est pas tenu compte sous
une autre forme.
Peuvent être subies dans le cadre d’opérations de gestion ou dans le cadre d’opérations de capital.
Ex : un vol de marchandise n’est pas une charge exceptionnelle car c’est déjà pris en compte dans la variation des stocks. L’entreprise
achète 1000 euros de marchandises, et vend 2000 euros de marchandises. Quand on va déterminer le résultat de
l’exercice, on va retenir les ventes de l’exercice, et les achats de l’exercice. Le stock c’est juste pour visualiser ce qui n’a pas
été vendu. Le stock est de 200. Les achats utilisés vont constituer la charge de l’entreprise, ils sont de 800 (6). Total des
produits 1600 (7). Résultat : +1600. Hypothèse où on vole 100 pièces : ce n’est pas une charge exceptionnelle.
Bien qu’elles soient expressément prévues par la loi, la déduction de ces aides est néanmoins subordonnée à la condition qu’elles
relèvent d’une gestion normale. En d’autres termes, ces aides doivent comporter une contrepartie équivalente pour l’entreprise qui
les accorde.
Ça peut être un abandon de créance, une subvention, une renonciation à recette, facturation à prix inférieur, etc.
Il a été jugé que relève d’une gestion normale un abandon de créance à une société cliente en difficulté, dont la liquidation
compromettrait la poursuite de l’activité de l’entreprise créancière. La contrepartie est que si ce client disparaît, la société créancière
serait mise à mal. Donc elle a intérêt à abandonner la dette.
Le JP reconnaît le caractère normal de titre préférentiel au profit de clients représentant une part importante des débouchés.
La jurisprudence reconnaît une gestion normale des avances sans intérêts accordés en vue d’un rapprochement commercial.
Ces aides on les retrouve souvent entre sociétés liées (qui appartiennent à un groupe), que ce groupe soit officiellement constitué ou
que ce soit un groupe informel. La circonstance qu’un avantage soit consenti entre sociétés appartenant au même groupe ne modifie
pas les conditions d’appréciation de son caractère normal.
o Sommes versées au titre d’un engagement de caution : déductible que si cet engagement a pour but la
conservation d’un revenu constitué par les loyers qui seront versés par le locataire.
o Les dons et les subventions dans le cadre direct de l’entreprise. Par exemple, les dons consentis dans
l’intérêt du personnel.
La liste n’est pas limitative, c’est tout ce qui ne rentre pas dans les charges d’exploitation et financière.
Exemple : rattrapage d’impôt à la suite d’un contrôle fiscal avec des pénalités : les pénalités ne sont pas déductibles, en revanche
pour l’impôt, dépend s’il est déductible (IS ne l’est pas, TASCOM l’est par exemple).
Les charges font l’objet de mesures spéciales qui tendent à assurer le contrôle, voire la limitation, voire l’interdiction de
déductions.
Il s’agit de mesures spéciales qui tendent à l’exclusion, la limitation, le contrôle de certaines charges :
Les dépenses visées par cet articles sont, sauf exception, exclues des charges déductibles, qu’elles aient été supportées
ou non dans l’intérêt de l’entreprise.
Normalement ces charges sont déductibles, mais dans les cas suivants elles ne le sont pas :
- Il s’agit des dépenses et charges de toute nature (y compris l’amortissement) ayant trait à l’exercice de la chasse, ainsi
qu’à l’exercice non professionnel de la pêche.
- Les charges résultant de l’achat, de la location, d’entretien (ou autre opération) faites en vue d’obtenir la disposition
d’une résidence de plaisance ou d’agrément.
- Les charges résultant de l’achat, de la location, d’entretien (ou autre opération) de yacht ou bateau de plaisance, à
voile ou à moteur.
- L’amortissement des voitures particulières pour la fraction de leur prix d’acquisition qui excède un certain
plafond, ou loyer. Le plafond évolue dans le temps. Il y a deux plafonds : les véhicules vertueux et les véhicules
non-vertueux. En fonction du taux d’émission de 2 types de carbone, le plafond va varier. Les véhicules dits
polluant, la valeur plafond de ces véhicules est de 9 900€. Pour les véhicules plus propres, le plafond est de 18
300€. L’amortissement de ces véhicules est limité. On va admettre l’amortissement des véhicules jusqu’à 9 900€
ou 18 300€, et au-dessus, la fraction excédentaire, ne sera pas déductible. La limitation sur ces véhicules n’est
pas applicable si ces voitures sont nécessaires à l’entreprise en raison de l’objet même de son activité (taxi, auto
école).
L’exclusion ne concerne que la déduction des charges et ne fait pas obstacle à la PV. Exclus de 39-4 : -
- La loi autorise la déduction des charges d’achat, de location ou d’entretien des demeures historiques sont
exclues de 39-4, ainsi que les résidences de siège ou résidence faisaient partie intégrante de la société et servant
à l’accueil de la clientèle, lorsqu’elles sont exposées au besoin de l’exploitation.
- Les dépenses à caractère sociale sont exclues de 39-4 : Les dépenses relatives à la navigation de plaisance et à la
pêche sont déductibles lorsqu’elles ont un caractère social. C’est-à-dire qu’elles sont exposées dans le cadre de
services sociaux à l’ensemble du personnel.
- 39-4 a été exclue pour une entreprise qui avait installé ses bureaux dans un bateau qui restait à quai.
- Ne s’applique pas aux bateaux et voitures de courses utilisés à des fins publicitaires à des fins d’opérations de
parrainage.
- Dépenses et charges afférentes aux véhicules et autres biens dont ces personnes peuvent disposer, seuil de
30 000€
- Les cadeaux lorsque le total des cadeaux excède 3 000€ à l’exception des objets de faible valeur spécialement
conçus pour la publicité et dont la valeur n’excède pas 73 € TTC par bénéficiaire.
- Frais de réception/spectacle quand le total de ces frais excède 6 100€.
Sanction : si l’entreprise ne fait pas le relevé ou se trompe, elle est sanctionnée par une amende égale à 5% des
sommes non déclarées, ramenée à 1 % si les sommes omises sont déductibles. L’amende n’est pas applicable en cas
de première infraction lorsque l’intéressé répare son omission soit spontanément, soit à la demande de
l’administration.
B. DAS2
Les entreprises vont mentionner les commissions, courtage, vacation et honoraires qu’elles versent à des tiers,
lorsque le total versé à un même bénéficiaire est supérieur à 1 500€.
Sanction : le défaut même partiel de ces sommes est sanctionné par une amende égale à 50% des sommes non
déclarées. L’amende n’est pas applicable pour la première infraction relevée, ni lorsque l’omission a été réparée soit
spontanément par l’entreprise soit à la première demande de l’administration.
🙱 Inscrite à l’actif
§2 : le calcul de l’amortissement
>> Tous les ans il va falloir constater la dépréciation. Comment calculer la dépréciation ?
A. La base de calcul
Fiscalement, la base de l’amortissement sera le prix d’achat HT déductibles ou le prix de revient de l’élément
d’actif. Pour les véhicules de tourisme on calcule l’amortissement sur le coût TTC.
Les entreprises vont calculer l’amortissement en fonction de la durée réelle d’utilisation attendue par l’entreprise. Les
entreprises vont retenir les taux d’amortissements qui sont couramment admis, en fonction des usages. Au plan
fiscal, les entreprises pourront se prévaloir de la durée d’usage. La durée d’usage va permettre de calculer le taux de
l’amortissement. Ce taux découle de la durée retenue par l’entreprise (Ex : 5 ans : taux de 20% - 10 ans = 10%)
Durée d’usage fiscal :
- Bâtiments industriels = taux de 2 à 4% / 25-50 ans
- Immeubles à usage de bureau = taux de 5 % / 20 ans
- Matériel = 10 à 15% / 7 à 10 ans
- Outillage = 10 à 20 % / 5 à 10 ans
- Automobile et matériel roulant = 20 à 25% / 4 à 5 ans
- Matériel de bureau = 10 à 20% / 5 à 10 ans
Ce ne sont que des indications, l’entreprise et l’administration peuvent déroger à ces usages de durée d’utilisation en
raison de conditions particulière d’utilisation (exemple : entreprise qui fait les 2/8, la machine s’use plus vite). Ces taux sont
pour du matériel neuf. Si l’entreprise achète d’occasion c’est elle qui détermine l’amortissement en fonction de la
durée probable d’utilisation à la date de l’achat du bien d’occasion.
Il est possible en cours d’amortissement de réviser la durée et donc le taux d’amortissement.
La révision du taux est possible si des circonstances nouvelles apparaissent. Si un élément d’actif subit une
dépréciation effective et définitive au cours d’un exercice en raison de circonstances exceptionnelles, l’entreprise qui
cesse de l’utiliser peut déduire un amortissement exceptionnel à la clôture de l’exercice en plus de l’annuité normale.
Les amortissements excessifs peuvent être réimposés dans les bénéfices imposables.
2. L’amortissement dégressif
Il ne va concerner que certains biens. Article 22 de l’annexe II CGI.
⦸ L’immobilisation concernée doit figurer sur la liste de l’article 22 de l’annexe II CGI. La liste vise :
- Les matériels et outillage
- Matériels de manutention, sécurité
- Installations de magasinage et de stockage
- Investissements hôteliers (immeuble et meubles)
- Bâtiments industriels dont la durée d’utilisation n’excède pas 15 ans (bâtiments en taule).
- Satellite de communication
Le délai pour déposer son bilan est de 3 mois, et pour ceux qui clôturent au 31 décembre c’est 4 mois.
Exemple 2 : l’entreprise achète un bien en 2016, en 2018 elle fait l’objet d’un contrôle fiscal. Le vérificateur constate que
l’entreprise a passé le bien en charge pour 10 000. Le vérificateur considère ainsi que c’est un élément d’actif qui aurait dû être
immobilisé. On rejette donc la charge et le bien est à immobiliser. Mais attention c’est une immobilisation pour 2016. Le bien est
à amortir sur 5 ans. L’adm fiscale n’appliquera pas la rigueur du code, l’entreprise ne va pas perdre les 2 dernières années. Le bien
va être immobilisé sur le bilan 2018 et l’adm fiscale admet 5 années d’amortissement à partir du moment où la déduction est
effectuée.
[En gros= si l’entreprise se trompe et n'amortit pas au début. On admet qu’elle puisse amortir la totalité du bien à partir du
moment où elle se rend compte de son erreur. En 2016 elle achète un bien, elle met la somme dans ses charges, donc se trompe,
en 2018 elle s’en rend compte de son erreur. Elle pourra amortir normalement à partir de 2018.]
B. Bien en location
Lorsque l’entreprise est propriétaire d’un bien, et qu’elle donne ce bien en location, on ne prend pas en compte
la durée du bail mais la durée du bien.
⦸ La provision doit être destinée à faire face à une perte ou à une charge déductible.
Donc ne peut pas être une provision pour investissement, ou on ne pourra pas faire une provision pour une
charge qui n’est pas fiscalement déductible.
🙱 La perte/charge doit être nettement précisée : l’entreprise va devoir individualiser l’élément qui va se
déprécier ou la nature de la charge. Veut dire que l’entreprise doit évaluer la perte/charge avec une
approximation suffisante. Ça peut aussi être pour faire face à une obligation vis-à-vis d’un tiers.
🙴 La perte/charge doit être probable : la provision doit être fondée sur des risques qui ne sont pas simplement
éventuels. La probabilité est établie par des circonstances particulières.
sanction est une amende de 5% des provisions non déclarées, ramenée à 1% si la provision omise est déductible. 🙱
Comptabilisation des dotations
Les dotations aux amortissements doivent être comptabilisées. Veut dire que la comptabilisation de la provision
doit intervenir dans le délai de dépôt des déclarations.
§2 : Le sort des provisions
A. Provision régulièrement constituée (répond aux conditions de fonds et de forme)
3 situations peuvent se présenter :
1. Perte/charge se réalise
Lorsque la perte/ charge se réalise effectivement, la déduction de cette perte ou de cette charge est
compensée à due concurrence par la reprise de la provision dans le résultat de l’entreprise. Si la provision est plus
élevée que la perte/charge, elle devient sans objet à hauteur de la différence et sa reprise majore d’autant le résultat.
Exemple 1 : l’entreprise comptabilise une perte/charge probable de 10 000€.
Fin 2015 va passer une dotation aux provisions (compte 6 : charge d’exercice) pour 10 000€. En 2016 la
perte se réalise, l’entreprise avait parfaitement évalué la charge et il y en a pour 10 000€.
Comptablement en 2016 : le comptable constate une perte de 10 000€ → donc c’est une charge d’exercice. Mais
cette perte va être compensée par la reprise de la provision comptabilisée.
➔ Lorsqu’on constate la perte réelle, il faut annuler l’anticipation qui avait été faite, sinon on comptabilise 2 fois la perte.
Donc on comptabilise la perte effective et on reprend la provision.
Exemple 2 : la perte se réalise mais la perte réelle n’est que de 6 000€ (sur une provision de 10 000€).
Comptablement on comptabilise la perte de 6 000€, et on va reprendre la provision de 10 000€.
2. Perte/charge ne se réalise pas
La provision devient sans objet lorsque la perte ou la charge ne se réalise pas. La provision devenue sans objet
au cours d’un exercice est rapportée au résultat imposable de cet exercice. Sauf s’il s’agit d’une provision non
déductible fiscalement et qui avait été antérieurement taxée. À défaut, l’administration fiscale peut procéder à la
réintégration sans qu’aucun délai ne lui soit opposable.
Si le reprise n’est pas effectuée par l’entreprise, l’administration peut procéder à cette reprise sans qu’aucun délai ne
lui soit opposable, la provision est alors réintégrée dans les résultats de l’exercice au cours duquel elle est devenue
sans objet.
Si l’exercice est prescrit, la reprise se fera dans les résultats du premier exercice non prescrit.
Exemple 1 : provision en 2015 de 10 000€, car on pense qu’un client ne paiera pas.
En 2017, on reçoit le paiement, donc on fait une reprise sur provision de 10 000€.
Exemple 2 : 2013 provision de 10 000€ pour risque de non-paiement par le client
Paiement en 2016, donc reprise sur provision de 10 000€ en 2016
Exemple 3 : En 2013 on a fait une provision de 10000€, le paiement de 10 000€ est fait en 2014 et on se rend compte en 2018
qu’on ne l’a pas reprise. La provision est prescrite. Elle est reprise sur l’exercice de 2015.
Exemple : l’entreprise a une créance de 10 000 euros et il est probable que le client ne va pas payer régulièrement. Au cours de
l’exercice N, j’estime que j’ai un risque de ne pas tout récupérer, donc je vais constituer une provision, je vais déterminer
moi-même le montant de la perte probable. Je considère que j’ai un risque de perdre environ 25% de ma créance. Donc en N je
vais passer une dotation en provision de 2 500 euros. La dotation c’est la charge que l’on passe au titre de l’exercice. En N, il y a
une dotation en provision de 2 500 euros.
En N+1 la situation ne s’est pas améliorée et s’est même aggravée, donc je considère que le risque est maintenant de 50%. Je vais
donc passer une deuxième charge de 2 500 euros en N+1.
En N+2, le client paie 10 000 euros. Ça signifie que la provision est devenue sans objet, puisque la perte pour laquelle j’avais
comptabilisé une provision ne se réalise pas. Je vais donc comptabiliser un produit. Je vais comptabiliser en reprise de provision de
5 000 euros. La perte est de 0.
Le client paie 8 000 euros. Je dois liquider puisque la créance n’existe plus, je dois liquider tout ce qui concerne cette créance, je
vais commencer par annuler la provision. Donc je vais donc avoir une reprise de provision de 5 000 euros. Et je vais passer ma
perte de 2 000 euros.
S’il ne paie rien et qu’il ne paiera jamais rien, on va sortir la créance du bilan et tout ce qui la concerne, y compris la provision.
Donc on fait une reprise de la provision pour 5 000 euros, et passer une perte de 10 000 euros. En N+2 le résultat de l’opération
sera – 5 000 euros.
§3 : les différents types de provision
A. Les provisions pour dépréciation
Vise les cas où un élément du bilan ou de l’actif se déprécie. L’entreprise va les comptabiliser lorsqu’il est
probable qu’un élément de son actif va perdre de la valeur, ou a perdu de la valeur.
1. Dépréciation du stock
Il y a le cas fréquent de provision pour dépréciation d’un stock. Le stock est valorisé à l’actif de l’entreprise
pour sa valeur d’origine.
Exemple : stock valorisé 10 000€ car on l’a acheté 10 000€ - aujourd’hui il a une valeur réelle de revente de 6 000€ →
on va pouvoir passer une provision à hauteur de 4 000€.
La provision sur les stocks est déductible fiscalement lorsque la valeur de telle ou telle marchandise est aujourd’hui
inférieure au prix de revient.
Exemple : Une machine achetée 2 000 euros et maintenant elle a une valeur de 1 500 euros. Une dotation en
provision de 500 euros. Coef 2, le prix de vente est de 4 000 euros mais le matériel a été endommagé donc la vente à
4 000 euros ne peut pas être vendue à 4 000 euros. Un rabais va être fait. La machine va être vendue à 3 000 euros.
C’est supérieur au prix de revient donc pas de provision.
Ce qui n’est pas admis : l’entreprise a un stock de 10 000€, qu’elle devrait le revendre 20 000€ mais en raison
d’évènements (soldes etc) elle ne va en tirer que 14 000€ → on ne peut pas faire une provision pour un manque à
gagner de 6 000€. On ne peut provisionner que si la valeur probable de revente est inférieure à la valeur d’achat.
2. Provisions pour dépréciation des immobilisations
Il y a aussi les provisions pour dépréciation des immobilisations. Il est admis qu’on puisse faire des provisions
pour des immobilisations non amortissables (fonds de commerce, terrains etc). L’entreprise doit procéder à l’évaluation de
son bien immobilisé. Souvent, on rencontre des dépréciations sur fonds de commerce. La dépréciation n’est pas
forcément irréversible (ex : dépréciation du fdc à cause de travaux temporaires proche de la boutique).
On peut constater une dépréciation mais on ne peut pas constater une valorisation car on prend très rarement
en compte les PV latente en droit fiscal.
LES IMMEUBLES DE PLACEMENTS : (exception – on prend en compte la PV latente)
Les provisions pour dépréciation constituée au titre d’un exercice sur les immeubles de placement ne sont
déductibles que pour la part qui excède les plus-values (PV) latentes constatées à la clôture de l’exercice et à raison
de l’ensemble des immeubles de même nature.
C’est un immeuble que l’entreprise va acheter, mais il ne va pas servir à l’exploitation de l’entreprise. Ce n’est
pas son activité première, c'est un but de placement. Si cet immeuble se déprécie, l’entreprise va pouvoir constater la
dépréciation, mais on va tenir compte d’éventuelles plu value latente.
Les plus-values latentes à prendre en compte s’entendent de la différence entre la valeur réelle de l’immeuble
à la clôture de l’exercice et leur prix de revient. En cas de reprise de provision, celles-ci imputées prioritairement sur
les dotations non-déductibles ne sont pas comprises dans les résultats imposables.
Exemple 1 : valeur mobilière de placement de 100€ et dépréciation, la valeur est à 85€, on fait une provision de 15€.
Mais si la VMP aujourd’hui est de 118, on ne fait rien, c’est une PV latente qui se constatera à la vente.
Exemple 2 : l’entreprise a deux immeubles.
- L’immeuble A subi une dépréciation de 50 000€ -
Et l’immeuble B a une PV latente de 20 000€.
Exemple : une société est propriétaire de 2 immeubles de placement. Au 31/12/2019, il y a une dépréciation de
l’immeuble A de 50 000 euros. L’immeuble B = plus-value latente de 20 000 euros. Comptablement, je vais passer ma
provision pour dépréciation de 50 000. On applique la règle qui dit que la dépréciation sur un immeuble de placement
est déductible mais on doit tenir compte de la PV latente sur les autres immeubles de placement. Donc fiscalement, la
provision déductible c’est la provision comptabilisée – la PV latente, donc 50 000 – 20 000 = 30 000 de provision
déductible. Je vais rajouter dans mon résultat fiscal + 20 000 euros.
En 2020, nouvelle dépréciation de A de 60 000 euros. La plus-value latente de l’immeuble B est portée à 30 000.
La provision comptable est de 60 000 euros. Fiscalement, je vais encore limiter la provision : 60 000 – (30 000 – 20 000) =
50 000. 2058.A + 10 000 euros.
2 situations :
- Créance douteuse : risque de non-recouvrement de la créance en raison de la mauvaise situation financière du
client.
- Créance litigieuse : le client ne veut pas tout payer, il y a un litige. Il faut établir que des éléments en cours
rendent probables la perte (des impayés ne suffisent pas par exemple). Si le client est une SNC il faut par exemple
démontrer que l’entreprise ne paye pas, ni les associés.
Dans les deux cas, il y a un risque de non-paiement, total ou partiel. Il faut que la créance soit inscrite à l’actif. On va
provisionner. Là encore, il faut que des évènements en cours à la clôture de l’exercice rendent probable ce
non-recouvrement partiel/total. Ce risque doit être justifié, en principe créance par créance.
Le seul défaut de paiement à l’échéance ne suffit pas pour considérer la créance comme douteuse. Inversement, on
n’exige pas non plus qu’il y ait des poursuites judiciaires contre le client.
La provision est maintenue au bilan tant que subsiste le risque de perte.
Le CE admet certaines approches statistiques
La créance provisionnée est provisionnée pour son montant HT.
B. Les provisions pour risques et charges
1. Les provisions pour impôt
On peut faire une provision sur impôt s’il n’est pas exigible de suite, et si l’impôt est déductible. Sinon cela ne
sera pas déductible fiscalement. Ça va viser par exemple un rappel d’impôt. L’entreprise fait l’objet d’une rectification
de son bénéfice, il va y avoir un rappel d’impôt.
2. Provisions pour dépenses de personnel
Il peut y avoir des provisions en raison d’un engagement formel de l’entreprise de faire une gratification à ses
salariés (prime etc). Il faut qu’il y ait un engagement ferme sur le principe et calcul des sommes dues. Les dépenses de
personnel restant dues à la clôture d’un exercice peuvent être déduites à condition que l’entreprise ait pris à l’égard
de ses salariés des engagements fermes.
Exemple : L’entreprise peut aussi provisionner les comptes épargne temps.
3. Provisions pour indemnités de licenciement
ND : provisions pour indemnités de licenciement économique ne sont pas déductibles.
Déductible : provisions pour indemnités de tous les autres types de licenciement.
4. Provision pour retraite
On ne peut pas provisionner fiscalement les départs à la retraite. Cela va viser toutes les sommes versées au titre du
départ à la retraite. Comptablement, c’est possible.
5. Provisions pour travaux
L’entreprise va pouvoir provisionner les travaux de gros entretien et de grande révision à condition qu’ils
n'entraînent pas un accroissement des valeurs d’actif. Les travaux de gros entretiens sont les travaux qui dépassent
l’entretien normal mais n’accroit pas la valeur de l’actif (car sinon c’est une immobilisation et la charge est ND alors que la provision
pour travaux est une charge déductible). On ne peut pas faire des provisions pour l’entretien courant, ni une provision pour
financer une immobilisation. Les travaux de gros entretien se situent entre les deux.
Les travaux envisagés doivent être nettement précisés à la clôture de l’exercice (nature des travaux, coût prévisionnel etc).
6. Provision pour renouvellement de bien appartenant à autrui
C’est le renouvellement de biens qui n’appartiennent pas à l’entreprise. Vise les cas des entreprises soumises à
une obligation contractuelle de renouvellement de biens amortissables dont elles assurent d’exploitation.
Exemple : concessionnaire de service public pour les biens remis gratuitement à la société concédante au terme de la
concession - entreprises locataires tenues en fin de contrat de restituer les biens loués en bon état
7. Provisions pour litige
Dans ce cas, les entreprises peuvent constituer une provision pour faire face à la charge qui en résultera.
Par exemple un salarié licencié qui attaque l’entreprise.
Il faut que le litige soit né à la clôture de l'exercice. Il faut donc qu’il y ait des éléments qui prouvent l’existence d’une
réclamation. Il ne faut pas que le litige soit déjà tranché. L’entreprise va provisionner le risque probable.
L’existence même d’un litige suffit à constater la provision. Il faut que la charge soit elle-même déductible. Le
montant déductible de la provision est le montant qui correspond aux prétentions de la partie adverse.
Exemple : victime réclame 1 M donc on fait une provision au 31/12/N et finalement le litige est résolu au 26/12/N+1,
l’entreprise est condamnée à 750 000€. Il faut laisser la provision tant que le délai d’appel n’est pas passé, il y a
toujours un risque. Si le jugement définitif est de 750 000 il faut passer 750 en charge et 1 M en reprise de provision.
8. Provisions pour prestation à fournir
= Lorsque les services liés à une vente déjà comptabilisés seront rendus ultérieurement sans supplément de prix.
La jurisprudence admet la déduction fiscale de productions constituées à raison de bons de déduction.
Exemple : on vend une voiture neuve, elle est garantie 2 ans, pendant ces 2 ans, si pb, le client revient voir le garage,
et c’est le garage qui va supporter les travaux de garantie. Pendant 2 ans, l’entreprise qui a vendu la voiture devra
payer les dépenses de la voiture, donc elle va pouvoir faire une provision pour les travaux à venir.
9. Provisions pour cadeaux, gratifications liées à des contrats de fidélité
Ex : quand le magasin demande la carte de fidélité, qui fait gagner des avantages.
10. Provisions pour perte sur travaux en cours
L’entreprise peut provisionner une perte probable, c’est lorsque l’opération s’échelonne sur plusieurs
exercices, et qu’elle s’avère déficitaire à la clôture d’un exercice. Sur le plan fiscal, cette provision n’est déductible
qu’à hauteur de la différence entre le coût des travaux réalisés à la clôture de l’exercice et leur prix de vente. On ne
peut pas déduire des travaux qui n’ont pas été encore effectués.
Exemple : entreprise titulaire d’un marché de 5M d’€, à la clôture de l’exercice N elle constate une perte de 1M compte tenu d’un
coût prévisionnel de 6M. veut dire qu’elle a conclu le contrat pour 5M mais elle se rend compte que les travaux vont lui coûter
6M donc perte de 1M. Elle va faire une provision d’1M, mais elle ne pourra pas provisionner 1 M à l’année N, elle ne pourra
provisionner qu’à hauteur des travaux déjà réalisés. Si à la fin de N elle a déjà effectué 4M de travaux. Elle a fait 4/6 des travaux,
la perte de 1M ne sera déductible qu’à hauteur des travaux déjà effectués donc 4/6 de 1M = 666 666 €.
→Car c’est une variation MAXIMALE sur une période de 2 ans, mais ici, il n’y a pas besoin d’aller en N – 1 car il y a une
plus grande variation entre VO et VC. On prend toujours le plus grand écart pour calculer la variation, mais sur
maximum 2 ans.
2. Autres provisions réglementées (pas à apprendre)
Il y en a quelques autres qui visent certaines professions. Exemple : des provisions pour les entreprises de presse
(information politique et générale) qui peuvent faire des provisions non négligeables.
Le terme entreprise désigne toute activité de nature industrielle, commerciale, artisanale, agricole, ou non-commerciale
imposable à l’IS. Ça va viser aussi les sociétés passibles de l’IS.
Valeur nette :
- Pour les éléments non amortissables : la VN = valeur d’origine
- Pour les éléments amortissables : la VN = valeur d’origine – amortissements pratiqués et admis en déduction
– certains amortissements non déductibles fiscalement (ex : biens somptuaires)
PV MV
Biens non CT LT CT LT
amortissables
Exemple : Une immobilisation achetée 50 000. Cédée + de 2 ans après pour 25 000. Amortissement pratiqué 30 000.
La PV c’est le prix de vente comparé à la valeur nette comptable, donc 25 000 – (50 000 – 30 000) = 5 000. Il y a donc ici
une PV de 5 000. C’est un bien amortissable, détenu depuis plus de 2 ans. Dans la limite de 30 000, elle sera considérée
à CT.
Autre exemple : Bien de 50 000, détenu depuis plus de 2 ans, amortissement de 20 000, on le revend 50 000. 55 000 (50
000 – 20 000) = PV de 25 000. C’est un bien amortissable, détenu plus de 2 ans. La PV sera à CT à hauteur des
amortissements (20 000) et à long terme au-delà.
Exemple 1 : achat d’un bien à 10 000, amortissements pratiqués 8000, on le revend 5000.
MPV = prix de vente – VNC => 5000 - (10000- 8000) = 3000 PV à CT (car jusqu’à 8000 [amortissements pratiqués] c’est du court
terme)
Exemple 2 : achat d’un bien à 10 000, amortissements pratiqués 8000, on le revend 15000.
PMV : 15 000 – (10 000 – 8 000) = 13 000.
PV à court terme à hauteur des amortissements pratiqués => 8000
PV à LT pour le reste => 5000
Exemple 3 : achat d’un véhicule de tourisme 10 000€, amortissement comptable de 8000 mais fiscalement que 6000
déductible. Revente à 5000.
PMV : 5000 – (10 000 – 6 000) = 1 000 MAIS on va considérer les amortissements fiscaux comme déduits donc 5 000
– (10 000 – 6 000 – 2 000) = 3 000 PMV
PMV des ventes de biens immobilier :
L’entreprise doit calculer 2 PV. L’immeuble est amortissable mais le terrain ne l’est pas. Donc il y a une PMV
pour chacun.
Situation particulière pour la cession d’un ensemble immobilier. Il faut déterminer 2 PV. Une afférente au
bâtiment amortissable, et une afférente au terrain qui lui est un bien non-amortissable.
§2 : régime fiscal
A. Régime fiscal des PMV à CT
L’entreprise doit faire une compensation générale entre les PVM à CT de l’exercice :
- Si la compensation générale fait apparaître une PV nette à CT, la PV fait partie du résultat de l’exercice dans
les conditions et aux taux de droit commun. Sur option elles peuvent demander un étalement de la taxation
de la PV sur 3 ans. Cet étalement est facultatif. Aucun étalement n’est possible en fin d’exploitation.
Comment la PV se retrouve dans le résultat de l’exercice ? car lorsqu’on cède le prix de vente est un produit
exceptionnel (5000) et dans les charges exceptionnelles il y a la VNC de l’élément cédé (2000). Rien à faire pour le
calculer, la PV est dans le résultat comptable. Sans options particulières, la PV à court terme est taxée dans le BIC de
l’année. Sinon l’entreprise peut l’échelonner sur 3 ans.
- Si la compensation générale fait apparaître une MV nette : La MV nette s’impute directement sur le
résultat.
=> Tout ce qui est à CT se retrouve directement dans le résultat de l’entreprise.
B. Régime fiscal des PMV à LT
L’entreprise doit faire une compensation générale de toutes ses PMV à LT.
- Si la compensation fait apparaître une PV : elle est taxée au taux réduit de 16% majoré des prélèvements
sociaux.
On peut avoir une compensation de la PV à LT avec les MV à LT subi au cours des 10 années précédentes. Ex :
2017 PVLT 500 000 mais en 2012 on avait fait une MVLT de 200 000 => on peut compenser et en 2017 on taxera 300
000 à LT.
Il peut aussi y avoir une compensation avec le déficit de l’exercice de l’année. Ex : PVLT 500 000 et résultat déficitaire
de 200 000 => les 2 se compensent et taxation sur 300 000.
- Si la compensation fait apparaître une MV
MVLT de 500 000€ en 2017, ne pourra être imputé que sur des PV à LT au cours des 10 années qui vont
suivre. On la met en réserve en quelque sorte. On la garde. On ne peut pas la compenser avec autre chose sur l’année
où elle est réalisée. Il n’existe qu’un cas où on va pouvoir imputer une MVLT : on ne peut l’imputer que si on la réalise
sur l’exercice de cession/ cessation de l’entreprise. Dans ce cas, elle peut être déduite des résultats de l’exercice à
hauteur de 48% ! Les MVLT peuvent être déduites dans la limite des rapports existants entre les taux des PVLT
applicables lors de l’exercice de réalisation des PV et le taux de l’impôt sur les sociétés en vigueur lors de l’exercice de
cession.
Si PV à LT sur un bien immobilier détenus depuis + 5 ans, l’entreprise va faire un traitement particulier de ce
bien immobilier au préalable. Car ce bien va pouvoir bénéficier d’un abattement particulier. Les PV immobilières à LT
dans le cadre d’une activité commerciale sont imposés après application d’un abattement de 10% par année de
détention au-delà de la 5e année. Cet abattement est appliqué aux immeubles bâtis ou non bâtis affectés par
l’entreprise à sa propre exploitation, ne s’applique pas à un immeuble de placement. La durée de détention
s’apprécie en fonction des périodes de détention de 12 mois écoulés, en faisant abstraction des fractions d’années.
Exemple : immeuble inscrit à l’actif le 5 mars 2007 et vendu le 5 mai 2016. Pour calculer l’abattement on prend en
compte la durée qui s’écoule entre le 5 mars 2012 (car abattement calculé au-delà de la 5e année) et le 5 mai 2016. Soit 4 ans
et 2 mois → abattement de 40 % (on ne prend pas en compte les mois mais que les années).
§3 : les exonérations
A. Exonérations des petites entreprises en fonction de leurs recettes
Vise toutes les PV, qu’elles soient réalisées en cours ou à la cession.
Conditions de l’exonération : -
A titre professionnel
- Activité exercée au moins pendant 5 ans et le bien n’est pas un terrain à bâtir – si la PV est
constitutives à une expropriation/ indemnité d’assurance, le délai n’est pas exigé. Montant des recettes :
- PV totalement exonérée : si les recettes n’excèdent pas :
* 250 000€ pour les entreprises de vente
* 90 000€ pour les entreprises de prestation de service.
- PV partiellement exonérée : si les recettes excèdent les seuils précédents mais n’excède pas :
* 350 000€ pour les ventes et fourniture de logement
* 126 000€ pour les prestations de service.
Lorsque ces seuils sont atteints, le montant total de la PV est imposé selon le montant adéquat.
Les recettes sont prises en compte HT. On retient la moyenne des recettes réalisées au titre des 2 années civiles
précédant la réalisation de la PV.
Qu’est-ce qu’on exonère ?
L’exonération est totale ou partielle, et concerne les PV nettes à CT ou LT.
L’exonération totale n’est applicable que si le montant global des recettes n’excède pas 250 000 et que le montant des
recettes issues des prestations de service n’excède pas 90 000.
L’exonération sera partielle si elle est au-dessus de 250 000 mais en dessous de 350 000. Pas d’exonération au dessus
de 350 000.
Lorsque les recettes sont comprises dans la fourchette d’exonération partielle : PV exonérées pour une fraction
de leur montant et imposées selon le régime des PV pro pour l’autre fraction.
La fraction exonérée est obtenue en appliquant au montant de la PV un taux égal à :
- 350 000 – le montant des recettes / 100 000 pour les entreprises de vente
- 126 000 – le montant des recettes / 36 000 pour les entreprises de prestation de service.
Exemple : entreprises d’achat revente, elle réalise en 2016 une PV de 15 000€. Elle a une moyenne de CA de 310 000
€ sur la période 2014-2015 => donc au-dessus des 250 000 mais en dessous des 350 000 donc il y a une exonération
partielle.
Montant de l’exonération : 350 000 – 310 000 / 100 000 = 0,4 donc 15 000 x 0,4 = 6 000 =>
Exonération de 6 000€ et taxation sur 9 000€.
>> Cas des entreprises qui ont une activité mixte :
L’exonération totale n’est applicable que si le montant global des recettes n’excède pas 250 000 et que le montant des
recettes issues des prestations de service n’excède pas 90 000.
L’exonération sera partielle si elle est au-dessus de 250 000 mais en dessous de 350 000. Pas d’exonération au dessus
de 350 000.
Lorsque les recettes sont comprises dans les fourchettes de l’exonération partielle, on va déterminer la fraction qui
serait exonérée si l’entreprise n’exerçait qu’une activité de vente et la fraction qui serait exonérée si l’entreprise
n’exerçait qu’une activité de prestation de service. Et on prend la plus faible.
Il s’agit d’une exonération partielle dégressive.
Exemple : entreprise a réalisé de 15 000€ en 2016, le CA moyen 2014-2015 est de 340 000 € (les ventes représentent 225
000 et les prestations de service 115 000).
- Si l’entreprise ne faisait que de la vente : on raisonne au niveau du CA global pour la vente => on calcule donc
sur le CA total donc : 350 000 – 340 000 / 100 000 = 10% d’exonération de la PV
- Si l’entreprise ne faisait que des prestations de service => 126 000 – 115 000/ 36 000 = 31% d’exonération
On retient le taux le plus faible donc 10 %. Donc 15 000 x 10% = 1 500 exonéré.
! calcul du taux : pour les ventes on raisonne au niveau du CA global mais pour les prestations de service on raisonne
juste au niveau du CA des prestations de services.
Le régime des PMV à LT subsiste dans quelques cas : (donc taux de taxation qui n’est pas à 33%)
- Cession de titres de sociétés à prépondérance immobilière cotées et qui ont le caractère de titre de
participation : taux réduit de 19%. Donc si titres de participation dans une société immo cotée, pas
d’exonération mais taux réduit de 19%.
- Cession de concession de licence d’exploitation : taux de 15%.
Exemple :
Un bien a été acheté 100 000 euros le 1er juillet 2018. 5 ans linéaires. Il a été vendu le 30 juin 2021 55 000 euros.
2018 : 100 000 x 20% x 180/360 = 10 000
2019 : 100 000 x 20% x 180/360 = 20 000
2020 : 100 000 x 20% x 180/360 = 20 000
2021 : 100 000 x 20% x 180/360 = 10 000
AVEC AMORTISSEMENT 🡪 55 000 – (100 000 – 60 000) = 15 000 PV
SANS AMORTISSEMENT 🡪 55 000 – (100 000 – 50 000) = 5 000 PV
Exemple général sur les PMV :
- Produit d’exploitation + 50 000
- Résultat financier – 5 000
- Produit exceptionnel + 17 000 => prix de vente
- Charge exceptionnelle - 2 000 => VNC
- Donc résultat exceptionnel de 15 000
- Résultat comptable 60 000
- Résultat fiscal 60 000
*Si société à l’IS :
- Vente d’un camion, il n’y a rien à faire, on taxe les PV au taux commun, et la PV se trouve dans le résultat -
Cession de titres de sociétés à prépondérance immobilière cotées : 60 000 – 15 000 = 45 000 (qui sera taxé à
33), et 15 000 taxé à un IS de 19 %.
*Si entreprise à l’IR :
- PV a LT = taux spécifique => 60 000 – 15 000 = 45 000 de BIC et 15 000 au taux de 16 % (+ prélèvements sociaux).
- PV à CT = taxé dans le résultat de l’exercice. Si étalement sur 3 ans, on étale 5 000 par an et donc il ne faut
pas oublier de sortir 10 000 la première année et 5 000 la 2e.
PARTIE 2 : IMPÔTS INDIRECTS – LA TVA
Les taxes sur le chiffre d’affaires sont apparues dès la fin de la WW1. En 1920 on crée une taxe générale sur les
affaires de 2%. En 1937 on instaure un nouveau régime pour éviter le caractère inflationniste de la taxe de 2%. On
instaure une taxe unique à la production au taux de 6% que l’on perçoit une seule fois auprès du dernier producteur
(veut dire qu’elle est perçue auprès du dernier intervenant de la chaîne). La difficulté est de déterminer le dernier intervenant. Il y a
également une difficulté budgétaire, si le dernier est défaillant, aucune taxe n’est perçue. En 1948 on crée un système
de paiement fractionné.
En 1954 Maurice Lauré a inventé la TVA. A l’origine elle n’était applicable qu’au secteur industriel. C’est un
système de paiement fractionné, le taux est déterminé. Chaque intervenant va payer la taxe sur l’opération qu’il va
traiter. Donc tous les intervenants participent, mais sous déduction de ce qu’a payé le précédent. En 1968 la TVA est
généralisée à la distribution, l’artisanat et les services. En 2007 on modifie les modalités de déduction.
Au niveau européen, quelques directives :
- 11 avril 1967 : adoption de la TVA par tous les états membres de la CCE.
- En matière de TVA, la 6ème directive est capitale. Elle est de 17 mai 1977 « harmonisation des législations
des états membres ». Cette harmonisation porte sur le champ d’application, la territorialité, la base
d’imposition, le fait générateur et l’exigibilité, et le régime des déductions. Le seul domaine qui n’est pas
harmonisé est le taux de la TVA.
- La directive du 16 décembre 1991 : la 6ème directive modifiée. Cette modification est l'instauration de la
TVA intracommunautaire.
Exemple : un producteur vend à un grossiste 1 000€ avec une taxe de 10% (100€). Le grossiste vend à un semi grossiste 3 000€,
taxe de 10% (300€) – il revend à un détaillant 4 000 avec 4 000€ de taxe. Le détaillant revend les produits à 5 000€ avec 5 000€
de taxe → système de 1920, avec le système cumulatif, la taxe est énorme (1 300€).
Avec la TVA : le producteur vend 1 000€, il s’impute une taxe de 100. Le grossiste facture une taxe de 300 sous déduction de la
taxe qu’il a acquittée à son fournisseur (300 – 100 = 200). Le semi grossiste fait pareil (400 – 300 = 100). Le détaillant final (500 –
400 =
100). Au final le produit est vendu 5 000€ et la taxe est de 500€. → Paiement fractionné, le nombre d’intervenant importe peu,
on a au final une taxe de 10%.
- La base d’imposition,
- Le fait générateur
- L’exigibilité et
- Transfert de biens meubles corporels opérés en vertu d’une réquisition de l’autorité publique
(expropriation) => dans cette hypothèse, l’indemnité perçue en contrepartie est imposable à la TVA.
- Remise matérielle de bien meuble en vertu d’un contrat de location-vente ou d’une vente à tempérament
assorti d’une clause de réserve de propriété.
2. Les prestations de service
Elles englobent toutes les autres opérations. Les prestations de services sont :
- Les locations,
- Réparation,
- Transport,
- Courtage,
- Travaux,
- Les soins,
- Les travaux à façon : travaux réalisés par un façonnier sur des matières dont il n’est jamais propriétaire Ex :
en matière textile, celui qui fabrique le vêtement n’est pas propriétaire du tissu généralement – il n’a jamais été
propriétaire du tissu.
- Les cessions de biens meubles incorporels sont assimilés à des prestations de services.
- Travaux immobiliers
Il y a contrepartie à la livraison d’un bien. Peu importe que ces opérations soient effectuées sans bénéfice.
3. Les AIC
Les AIC de biens meubles corporels sont soumis à la TVA. La taxe est due par l’acheteur et non par le
prestataire, c’est la première fois qu’on a une TVA due par l’acheteur en matière fiscale. C’est l’obtention du pouvoir
de disposer comme un propriétaire d’un bien meuble corporel expédié en France à partir d’un autre Etat membre de
l’union.
Donc la notion d’importation n’existe plus pour les produits qui viennent d’un autre pays de l’union. C’est de
l’AIC.
B. Opération effectuée à titre onéreux
D’après l’article 256, ces opérations sont effectuées à titre onéreux ce qui implique une contrepartie directe au
profit du vendeur ou du prestataire de service. Ces opérations effectuées à titre onéreux supposent l’existence d’un
lien direct entre le service rendu et la contre valeur reçue. 2 conditions :
- Certaines subventions qui présentent le caractère d’une libéralité mais les subventions compléments de
prix sont dans le champ.
- Sommes abandonnées au fournisseur par le client qui ne donnent pas suite à la réalisation d’une vente
Subvention complément de prix : ex - collectivité verse à l’entreprise de transport de voyageurs une subvention pour
faire diminuer le prix pour certains voyageurs. Le voyageur achète le billet à prix réduit et le complément est payé par
la collectivité. => dans le champ de la TVA
- Activités industrielles et commerciales : vente de produits fabriqués, ventes à consommer sur place,
location, transport de personnes et marchandises, activités hôtelières et para hôtelier etc.
- Activités artisanales
- Activités libérales : avocats, artistes, sportifs, vétérinaires, travaux d’étude, conseil, travaux d’expertise
- Toutes les autres activités exercées à titre indépendant sont imposables à l’IR dans la catégorie des
BNC au sens de l’article 92
- Les transactions entre particuliers ne sont pas dans le champ d’application de la TVA car il n’y a pas la
notion d’activité économique.
- Certaines recettes financières ne rentrent pas dans la TVA ainsi, la simple acquisition ou détention de
parts sociales ne caractérisent pas une activité économique conférant à son auteur la qualité
d’assujetti, donc les recettes qui en découlent ne sont pas dans le champ d’application de la TVA. Donc
les sociétés Holding ne sont pas assujetti. CJCE 20 juin 1991 Polysar – CJCE 22 juin 1993 SA Satam
- Livraison à soi-même de biens ou de services : l’entreprise qui se construit un bien pour elle-même. La
livraison à soi-même est dans le champ de la TVA.
- Opérations réalisées par les marchands de biens : achat pour revente d’immeubles.
Les personnes qui se livrent à des activités dans le champ mais exonérées ne sont pas dispensées des
obligations incombant aux redevables. Elles doivent se soumettre au droit de contrôle et de communication de
l’administration. Par conséquent, l’exonération entraîne la perte du droit à déduction donc l’entreprise ne pourra pas
déduire la TVA qui lui a été facturée si elle réalise une opération exonérée. Une exception : elle garde son droit à
déduction lorsque l’entreprise est exonérée pour des opérations liées au commerce extérieur. Donc l’entreprise qui
réalise des exportations ou des LIC (livraison intracommunautaire) conserve son droit à déduction.
Exemple d’application :
*Schéma classique : on est dans le champ d’application.
L'entreprise achète 3 000 avec 300 € de TVA, et le revend 5000 avec 500€ de TVA. Elle a facturé 500€ de TVA donc elle peut
déduire la TVA facturée par le fournisseur : 500 – 300 = 200 € de TVA
*Dans le champ mais avec opérations exonérées :
On achète 3000 avec 300 de TVA payée, on revend 5000 sans TVA car elle est exonérée donc on ne déduit pas, on aura payé 300€
de TVA.
*Exonéré au titre du commerce extérieur
On achète 3000 avec 300 € de TVA, on revend 5000 sans TVA car il y a une exonération, on peut déduire les 300 payés car
l’opération est liée au commerce extérieur.
Les opérations exonérées :
- Opérations qui entrent dans le champ de l’impôt sur les spectacles : toutes les réunions
sportives etc.
- Activités d’enseignement : ils entrent en principe dans le champ d’application de la TVA mais un
grand nombre est exonéré, notamment l’enseignement scolaire et universitaire, ainsi que les cours et leçons
particuliers par des personnes physiques. Toutes les activités d’enseignement (en cadre professionnel) sont
soumis à la TVA : les écoles ou laboratoires de langues, les établissements d’enseignement dans la conduite
automobile
- Exportations
>> Qui peut opter pour la TVA ? - Loueurs d’immeuble nus à usage professionnel
Si le propriétaire est propriétaire de plusieurs immeubles, l’option se fait immeuble par immeuble.
- Les collectivités locales pour certains services qui bénéficient d’une exonération
• Fourniture de l’eau pour les communes de -3000 habitants
• Prestations liées à l’assainissement
• Service d’abattoir public
• Service d’intérêt national
• Ordures ménagères
- Certaines activités libérales (ex : avocats). Toutes les professions médicales, paramédicales, et
l’enseignement ne peuvent pas opter pour la TVA.
CHAPITRE 2 : le calcul de la TVA collecté
Il existe différents régimes de TVA pour les entreprises :
- Régime simplifié d’imposition : s’applique pour les entreprises dont le CA n’excède pas 789000€ pour
les ventes et 230000 pour les prestations de service. C’est un régime simplifié car les entreprises ne font
qu’une déclaration dans l’année.
- Le régime du réel normal : Pour les entreprises qui excèdent les seuils du RSI. Tous les mois, l'entreprise
fait sa déclaration de TVA.
On peut toujours opter pour le régime d’au-dessus.
Pour le paiement de la TVA, on globalise les opérations par périodes. La période varie selon le régime d’imposition
des entreprises :
- Régime réel normal mensuel (entreprises encore plus grosses, le plus simple à suivre)
Exemple : Vente intervenue le 23 avril N —> TVA globalisée au mois d’avril (si régime réel normal mensuel).
- Le fait générateur c’est le fait que telle opération va être imposable à la TVA. C’est l’acte qui donne
naissance à la TVA, au fait que l’opération soit taxable ou non. Il détermine la loi applicable.
- L’exigibilité c’est le droit que le trésor peut faire valoir pour obtenir le paiement. C’est le jour où l’entreprise
devra payer la TVA . Elle permet aussi de déterminer la date à laquelle le droit à déduction prend naissance
chez le client. Possibilité de modifier la date d’exigibilité, et la TVA sera déductible dès la facturation.
§1 : les ventes
Le principe c’est que le fait générateur et l’exigibilité coïncident. Le fait générateur et l’exigibilité interviennent
au moment de la livraison.
Exemple : on peut acheter une voiture le 3 mars et on décide qu’elle sera livrée le 3 mai. Le 1er mai, la TVA sur les véhicules
automobiles diminue. Puisque la voiture est livrée le 3 mai, on bénéficiera du nouveau régime de TVA entré en vigueur le 1 er mai,
car le fait générateur et l’exigibilité interviennent en même temps à la livraison, le 3 mai.
- Si paiement par effet de commerce : paiement à la date d’échéance de la traite, même s’il est remis à
l’escompte, pareil en cas d’affacturage
Affacturage/ remise à l’escompte : lorsqu’on détient une créance sur un client, elle n’est pas forcément payable de
suite. L’entreprise va ainsi remettre cette créance à un organisme tiers pour en obtenir le paiement anticipé.
Avantage de la TVA sur les débits : les entreprises n’ont pas à découper la TVA si elles réalisent des ventes et des
prestations de service. Le régime des prestations de services et aligné sur celui des ventes, c’est plus simple pour
l’entreprise.
Attention : en cas de paiement anticipé (acomptes, arrhes), la TVA est exigible au jour de l’encaissement même si
l’entreprise avait opté pour les débits. Elle n’a pas le choix dans la mesure où l’encaissement en intervenu avant la
facturation.
A. Prix HT
Expression HT impropre car la base imposable comprend des taxes accessoires :
- TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers) : 100 de produits pétroliers + 95 de TIPP = 195 Hors TVA (HT)
- Taxe environnement se verra aussi imputer la TVA car entre dans la Base d’imposition « HT »
- Taxe parafiscale (sur fruits et légumes, meubles, bois…)
B. Compléments de prix acquittés par l'acquéreur
Ils entrent dans la base imposable à la TVA. On retrouve par exemple :
- Frais pour rapidité d’exécution,
- Certaines subventions,
- Frais d’emballages,
- Frais de port qui constituent des frais d’accessoires et son inclus dans la base d’imposition facturée. Cependant,
le prix du transport peut être dissocié du montant de la vente, et soumis au régime propre des opérations de
transport, à condition qu’ils constituent la rémunération effective et normale d’une prestation de service, que le
vendeur et l’acquéreur ont entendu disjoindre de l’opération de vente.
- Frais de livraison
- Frais de facturation
- Les sommes perçues à titre de droit d’entrée, loyers d’avance, pas de porte, que les loueurs réclament au
preneur. Ça va constituer dans ce cas un complément de loyer. En revanche, le dépôt de garantie n’entre pas
dans la base d’imposition, tout simplement parce qu’il n’est pas acquis par le bailleur.
- Les intérêts sont considérés comme des frais accessoires qui entrent dans la base d’imposition. Il faut toutefois
distinguer les intérêts pour les délais de paiement et les intérêts moratoires. Les premiers sont facturés par le
fournisseur qui accorde à son client un sursis de paiement. Ces intérêts constituent la contrepartie d’une
opération de crédit, ainsi, ils se trouvent exonérés à condition qu’ils fassent l’objet d’une facturation distincte.
S’il n’y a pas de facturation distincte, alors l’ensemble de l’opération est taxable. Les intérêts moratoires sont des
intérêts acquittés à l’issue d’une procédure. Ce sont des intérêts qui sont hors champ de la TVA.
- Les pourboires. Ce sont des majorations de prix réclamées à la clientèle au titre du service.
- Les impôts, les taxes, et les droits. La base d’imposition n’inclut pas la TVA elle-même. Les taux s’appliquent
donc à un prix hors TVA.
- Les taxes spéciales : les contributions sur les boissons non-alcooliques par exemple, les taxes d’urbanisme, la
contribution pour la collecte et l’élimination des déchets d’équipements ménagers.
- Les taxes départementales et communales sur les remontées mécaniques.
C. Réduction de prix
Les réductions de prix sont incluses dans la base de la TVA. On va prendre en compte les RRR et escomptes de
règlements à condition qu’ils bénéficient au client et de ne constituent pas la contrepartie d’une prestation
quelconque. Par exemple, la remise pour reprise d’un véhicule constitue une contrepartie, et ne diminue pas le prix
imposable à la TVA.
Lorsque la réduction est accordée après la facture, la diminution de la base d’imposition est subordonnée à la
rectification, subordonnée à l’envoi d’une note d’avoir ou à une facture rectificative.
Exemple : Si 10 000 d’achat, TVA 2 000, mais 2 000 pour reprise de véhicule, TTC = 12 000. La base imposable reste 10 000 et pas
8 000.
- Frais et les débours : frais qui doivent être supportés par le client mais c’est l’entreprise qui va les payer
puis se faire rembourser par le client ensuite. Les débours sont des dépenses engagées par des
intermédiaires. Ces derniers n’ont pas à soumettre à la TVA les sommes que leur rembourse leur
commettant. L’intermédiaire doit rendre des comptes sur les frais engagés, et seront justifiés dans leur
nature et dans leur montant
- Arrhes : sommes abandonnées au fournisseur par le client qui ne donne pas suite à la réalisation d’une
vente, donc sans TVA (alors que l’acompte = paiement anticipé de son achat donc TVA). Aucun lien direct entre la
livraison et le paiement des arrhes
Peuvent être :
- Soit vendus (perdus) : les emballages perdus sont facturés globalement avec la marchandise, ils sont un
élément du produit vendu. Si facturé à part, ils font l’objet d’une vente distincte de celle du contenu. Dans
les deux cas, on facture de la TVA mais le taux pourra changer.
- Soit consignés (récupérés) : le vendeur est censé récupérer l’emballage. Le montant de la consignation qu’il
est censé récupérer est exclu de la base d’imposition, sous réserve de l’art.283-3 (si le fournisseur met de la TVA
sur la consignation, elle sera due).
Si l’emballage n’est pas retourné, assimilé à une vente d’emballage soumise à TVA.
- Si l’objet repris n’a aucune valeur marchande, c’est une remise pure et simple qui vient diminuer base
imposable à TVA.
- Total dû = 21 920 €.
Lorsque le redevable de la taxe est le vendeur ou le prestataire, le prix convenu doit toujours être considéré comme
TTC, même si le prix est expressément mentionné HT. Il n’en va autrement que dans le seul cas où les parties ont
expressément convenu d’ajouter au prix mentionné, en cas d’assujettissement de l’opération à la TVA, un supplément
de prix égal au montant de la TVA. Dans ce cas, la base d’imposition est égale au montant total du prix mentionné,
considéré donc comme HT. Tous ces principes sont le fruit d’une JP du CE, 28 juillet 1993.
C’est lorsque des opérations n’ont pas été soumises à la TVA alors qu’elles devaient l’être. La régularisation de TVA par
l’entreprise (ou rappel de l’administration) se fait sur base du prix ferme et définitif :
La somme encaissée est un prix TTC sauf disposition contraire des parties. Ce prix convenu entre les parties est présumé
être ferme et définitif, c’est-à-dire que les parties ne peuvent pas revenir dessus en disant que c’était le prix HT et donc
facturer de la TVA en plus lors d’une régularisation de TVA, sauf si elles ont convenu qu’il s’agissait du prix HT.
Exemple :
Exportation HT 125 000€, 0 de TVA car exonération. Dans les faits, la marchandise n’a pas quitté le pays. Donc plus d’exonération,
puisque ce n’est plus une exportation mais une simple vente. Sur la facture il est précisé que les 125 000 sont HT. L’arrêt Mitsukoshi
dit que ce prix facturé au client est ferme et définitif, donc c’est un prix TTC, même s’il est indiqué sur la facture que les 125 000€ sont
HT, le prix réclamé au client sera 125 000€. Il va donc falloir calculer une base HT à partir du prix TTC 🡪 TTC ÷ 1, taux = HT 🡪 125 000
TTC ÷ 1,20 = 104 166 HT. 🡪 TVA 20% donc 20 854€ de TVA.
Si c’est une vente, la TVA est due toute suite. Si c’est une prestation de service, rappel de TVA si la somme a été payée.
Exemple :
Facture de 1 000 HT et 0 TVA. Faire apparaître le 0 de TVA ne signifie pas que les parties ont convenu qu’il n’y avait pas de
TVA. Le prix est ferme et définitif. Plus tard, on s’aperçoit que la vente aurait dû être soumise à TVA. 1 000 c’est le prix ferme,
on ne revient pas dessus. Donc la TVA due doit être comprise dans les 1 000 fermes. Le 1 000 est réputé TTC. HT = 1 000 /
1,20 = 833 € HT. TVA = 167 €.
Mais si les parties prévoient expressément que le prix de la facture était HT, on aura un rappel de TVA de 200 €. S’il s’agit
d’une vente, TVA sera due. Si prestation de service, TVA due seulement si le paiement est intervenu.
=> Sur les PS, la TVA se divisera lorsque les parties excluent Mitsukoshi
Les fournitures sont les matières ou produits indispensables à la réalisation du service et dont l’incorporation dans
l’objet réparé nécessite un façonnage, une transformation ou une adaptation préalable, ou alors qui disparaissent avec
la réalisation de la prestation. Généralement, elles constituent un élément du prix du service. C’est par exemple le tissu
qui va être utilisé pour réparer un fauteuil.
Les pièces détachées font l’objet d’une simple opération de pose et peuvent être ultérieurement enlevées sans
détérioration de l’objet réparé. Ces pièces détachées, en règle générale, les pièces détachées doivent être considérées
comme faisant l’objet d’une vente. Cependant, si la valeur de ces pièces détachées est inférieure à celle de l’opération
de pose, les pièces détachées constituent un élément de l’opération de réparation.
Si ces 4 conditions sont réunies, le façonnier est imposable à la TVA sur le prix de sa seule intervention
§1 : Le taux particulier
C’est un taux de 2,1 % qui s’applique à certains produits :
- Médicaments remboursables par la Sécurité sociale
- Produits sanguins
- Publications de presse
- Contribution à l’audiovisuelle publique
- Les 140 première représentation théâtrales (ou de cirque) –
- Ventes d’animaux de boucherie (pas la viande) et de charcuterie à des non assujettis
- Les produits alimentaires composés de fruits et d’alcool et les produits en bocaux baignant de l’alcool
relèvent du taux normal, sauf lorsque l’élément liquide dans leur composition n’est pas prépondérant. Dans
ce cas, il bénéficie du taux réduit.
- La margarine
- Les produits de confiserie
- Certains produits de chocolats : blancs et fourrés
- Le caviar
- Les entreprises de pompes funèbres relèvent du taux normal pour l’ensemble de leurs prestations, à
l’exception des transports de corps avant et après mise en bière réalisés au moyen de véhicules spécialement
aménagés lesquels sont soumis au taux intermédiaire du transport de personne
- Mise à disposition d’hôtesse/voiturier
Exemples :
Rappel de TVA : facture d’export (donc exonéré), lors d’un contrôle le caractère de l’exportation est remise en cause, car l’entreprise ne
peut pas justifier que c’est de l’export.
- 125 000€ HT sur la facture avec 0 de TVA
- Mais Mitsukoshi dit que le prix payé par le client est ferme et définitif, donc on aura 125 000€ TTC
- TVA = 125 000 /1,20 = 104 166 HT donc 20 834 TVA
- Si c’est une vente et que la marchandise a été livrée = >TVA due
- Si prestation de service => TVA à l’encaissement
Erreur de taux : l’entreprise a facturé avec le taux réduit de 10% :
- 10 000HT
- 1000 TVA
- 11 000 TTC
Si l’entreprise n’a pas fait signer au client le taux réduit alors on passe au taux normal
Donc 11 000/1,20 = 9166 donc TVA = 1 834 € Rappel de TVA de 834€
Erreur de taux : l’entreprise a facturé à 20% au lieu de 10%
- 10 000€ HT
- TVA 20% = 2 000 - TTC = 12 000€
- Toute TVA facturée est due donc application de l’art 283-3 s’applique est on ne change rien. La seule solution pour
l’entreprise sera d’annuler sa facture et d’en refaire une autre si elle veut facturer au bon taux.
Mitsukoshi écarté :
- 10 000 HT donc on calcul la TVA sur les 10 000€ => 10 000 x 20% = 2 000
- Rappel : si c’est une vente la TVA est exigible, pour la prestation de service TVA due à l’encaissement.
- Le calcul de TVA se fait sur les 10 000€ mais ensuite il y aura une deuxième facture qui reprendra les 10 000 et les 2 000, les
10 000€ seront considérés comme un acompte. Le 2 000 sera un « complément de facture »
- Sur la première facture il y aura : 10 000/ 1,20 = 1667 TVA exigible => acompte
- Sur la deuxième facture il y aura : 2 000/ 1,20 = 333 TVA exigible => complément de facture
CHAPITRE 3 : calcul de la TVA déductible
L’entreprise facture la TVA qu’elle a collecté auprès de ses clients et elle déduit ce qu’elle a payé à ses
fournisseurs. Lorsque l’entreprise reverse au trésor ce qu’elle a collecté, elle déduit ce qu’elle a payé.
L’entreprise va déduire et collecter de façon globale sur un mois, elle ne le fait pas par opération. La TVA est
neutre au niveau du résultat de l’entreprise. Le taux de TVA n’a pas d’incidence sur le résultat, il peut en avoir sur ses
ventes en revanche car le prix pour le client va augmenter si le taux augmente.
Le droit à déduction est subordonné à la qualité d’assujetti. Il faut que l’entreprise réalise des opérations dans le
champ de la TVA. Le droit à déduction implique que les opérations soient soumises à TVA.
Il aura des coefficients provisoires (lors de l’acquisition du bien) et des coefficients définitifs. S’il y a un écart entre le
provisoire et le définitif, cela entraîne une correction quelle que soit l’importance de l’écart
Exemple : une entreprise achète un bien un bien le 1er mars N 4000 HT + 800 TVA
- Coefficient de d’assujettissement = 1
- Coefficient de taxation = 0,45
- Coefficient d’admission à 1
Coefficient déductible = 0,45
Donc 800 x 0,45 = 360 => provisoire
- Coefficient d’assujettissement définitif = 1
- Taxation définitive = 0,5
- Admission définitive = 1
Donc 800 X 0,5 = 400 – 360 = 40
§1 : coefficient d’assujettissement
Il est égal, pour chaque bien ou service, à la proportion d’utilisation de ce bien ou service pour la réalisation
d’opérations imposables. On se demande si on est dans le champ ou hors champ d’application de la TVA (l’opération
peut être dans le champ mais exonérée).
Exemple opération dans le champ et hors champ : entreprise individuelle acquiert un immeuble de 245 m²,
l’entrepreneur affecte une partie de l’immeuble à son activité et une partie à son habitation personnelle. Il y a donc
une partie dans le champ et une partie hors champ. 85 m² c’est la partie utilisée pour l’usage personnel.
Coefficient d’assujettissement = part utilisée pour les opérations dans le champ donc 245 – 85 = 0,65306
245
En principe il y a un coefficient pour chaque bien que l’entreprise acquiert, mais l’entreprise peut décider
d’utiliser un coefficient d’assujettissement unique par année civile.
La TVA grevant un bien ou un service, qu’un assujetti à cette taxe acquiert, importe ou se livre à lui-même, est
déductible à proportion de son coefficient de déduction.
§2 : coefficient de taxation
Va dépendre de l’utilisation qui est faite du bien. Au sein des entreprises dans le champ, seules peuvent être
déduites la taxe grevant les biens ou services utilisés pour les opérations ouvrant droit à déduction.
- Toutes les opérations dans les champs sont taxables : 1
- Toutes les opérations dans le champ sont non imposables : 0
- Entre les deux : entre 0 et 1 => lorsque le bien est utilisé pour réaliser des opérations imposables et non
imposables.
Exemple : L’entreprise a un coefficient d’assujettissement de 0,9 (car 90 % de ses activités dans le champ et 10% hors champ). 50
% des opérations sont taxables en France, 30% sont non imposables en raison de l’export, et 10 % sont exonérés pour
d’autres raisons que le commerce extérieur. 50 + 30 = 80 = 0,89
90
§3 : coefficient d’admission
Est totalement indépendant de l’utilisation qui est faite du bien. Il dépend de la réglementation en vigueur.
- Si la loi ne fait l’objet d’aucune mesure d’exclusion : 1
- Si la loi exclut du droit à déduction tel ou tel bien : 0
- Si la loi limite le droit à déduction : entre 0 et 1
Il y a certaines restrictions du droit à déduction qui pèsent sur l’utilisation finale.
A. Exclusion totale du droit à déduction
- Essence utilisée comme carburant pour les véhicules et engins non exclus du droit à déduction
- Produits pétroliers lorsqu’ils sont utilisés comme lubrifiant et carburant pour les véhicules exclus du droit à
déduction.
B. Exclusion partielle du droit à déduction
Le MIN (marché d’intérêt national) = marché qui regroupe les grossistes. Exemple : Rungis
Service des mines : service chargé de contrôler les véhicules qui ont subi des transformations.
§2 : Conditions de fond
A. La naissance du droit à déduction
Le droit à déduction de la TVA prend naissance lorsque cette TVA devient exigible chez le fournisseur.
- Si c’est une vente : on peut déduire la TVA sur le mois au cours duquel la TVA devient exigible chez le
fournisseur. L’exigibilité c’est la livraison.
Ex : livraison le 29 novembre, la vente est exigible chez le fournisseur car l’exigibilité c’est la livraison. La TVA est donc
déductible chez le client s’il dispose de la facture.
- Si c’est une prestation de service : la TVA sera déductible au moment de l’encaissement par le fournisseur.
Si l’entreprise a été encaissée et qu’elle dispose de la facture, elle pourra déduire.
Exception : Si le fournisseur a opté pour la TVA sur les débits, l’exigibilité c’est le jour où il émet la facture,
et la déduction pour le client c’est le jour où il reçoit la facture, indépendamment du paiement.
L’entreprise qui opte pour les débits doit le mentionner sur la facture qu’il adresse à ses clients.
Oublie de déduction de TVA/Péremption :
Si l’entreprise oublie de déduire la TVA, elle bénéficie d’un délai au cours duquel elle va pouvoir régulariser cet oubli
(péremption du droit à déduction). Délai : jusqu’au 31 décembre de la 2e année qui suit l’omission.
! L'entreprise a jusqu’au 31 décembre, donc elle pourra régulariser au maximum sur sa déclaration de novembre car
la déclaration de décembre ne sera déposée qu’en janvier. !
Cas de l’acompte : puisque l’entreprise doit la facturer, c’est un paiement partiel TTC, donc on peut déduire la TVA si
elle est exigible chez l’autre.
B. La récupération de la TVA
1. L’imputation de la TVA
La récupération s’opère normalement par imputation sur la taxe dont l’entreprise est elle-même redevable.
2. Le crédit de TVA
Il faudra faire attention le mois suivant si on a un crédit de TVA. Entreprises
souvent en situation de crédit :
- Le crédit Le crédit de TVA se rencontre souvent en cas d’exportation ou LIC car il s’agit d’opérations
exonérées (donc absence de droit à déduction), sauf en cas de commerce extérieur (elle peut déduire). Donc
l’entreprise exporte, elle déduit de la TVA mais n’en collecte pas, donc elle a un crédit de TVA. Les
exportateurs sont généralement en situation de crédit de TVA.
- Ainsi que ceux qui facture de la TVA à 5,5 ;
- Les entreprises de maçonnerie en situation de sous-traitant sont souvent en situation de crédit (car TVA auto
liquidée par le donneur d’ordre – donc le sous-traitant facture sans TVA mais peut la déduire).
Lorsqu’on ne peut pas imputer sur les prochains exercices, le crédit est remboursé par le trésor. En principe, le
remboursement est annuel à la date du 31 décembre quelle que soit la clôture de l’exercice. Vu que c’est long,
l’entreprise va pouvoir demander à être remboursée mensuellement ou trimestriellement. Il faut des conditions
pour être remboursé :
- L’entreprise va pouvoir demander un remboursement annuel du crédit de TVA si le crédit est au moins
égal à 150€/année
- L‘entreprise peut demander un remboursement trimestriel ou mensuel à condition que le crédit soit au
moins égal à 760€.
Dès que l’entreprise demande le remboursement de crédit de TVA, elle perd le droit à l’imputation du crédit de TVA.
Exemple : entreprise française achète de la marchandise 1 000€ HT et 200 TVA donc 1 200€ TTC. Elle revend la marchandise (en
l’exportant) 1 500€ HT avec exonération de TVA. Donc TVA collectée est de 0 et TVA déductible 200. Le crédit de TVA est donc de
200.
Il existe un mécanisme réservé aux exportateurs : l’entreprise pourra acheter directement à son fournisseur sans TVA
pour éviter d’avancer puis de le déduire.
L’entreprise qui vend à l’exportateur pourra facturer sans TVA à condition d’avoir en main au plus tard le jour de la
facturation, une attestation donnée par l’exportateur (mention sur l’attestation « les marchandises sont destinées à
l’exportation »). Si toutefois les marchandises ne sont pas exportées, c’est l’exportateur qui sera redevable de la TVA
due sur la vente initiale (ce qu’il a acheté 1 200€).
§1 : les immobilisations
Le CGI instaure un dispositif qui distingue deux catégories de régularisations. La régularisation ne peut être
régulée que pendant une période de régularisation dont le départ et la durée est sont fixées par le CGI. La notion
d’immobilisation recouvre des biens et des valeurs qui sont acquis ou créés par l’entreprise, pour être utilisés
durablement dans l’entreprise (ex : fdc, terrains, outillage, construction etc). On distingue deux catégories de
régularisation :
- Régularisation annuelle : tiennent compte de l’évolution de l’utilisation du bien immobilisé dans le temps. -
Régularisations globales : elles sont déclenchées par la survenance de certains événements.
Les régularisations prennent en compte la variation dans le temps des éléments constituant le coefficient de
déduction.
Il faut déterminer plusieurs choses :
- La période de régularisation : il faut arrêter une période de régularisation
- Taxe initiale : taxe qui va servir de base au calcul des régularisation doit être définie
- Les coefficients de référence
A. Eléments à déterminer en amont
1. La période de régularisation
Va être commune aux régularisations annuelles et aux régularisations globales. Cette régularisation de la taxe
initialement déduite ne doit être opérée que pendant une certaine période dont le point de départ et la durée sont
fixés par le CGI (art 207 II annexe 2).
La période de régularisation est de :
- 5 ans pour les biens meubles immobilisés
- 20 ans pour les immeubles immobilisés
Le point de départ de la période de régularisation se situe l’année aux cours de laquelle le bien a été acquis, importé,
achevé, utilisé pour la première fois, transféré entre secteurs d’activité distincts. L’année au cours de laquelle le bien
est immobilisé compte pour une année entière.
2. La taxe initiale
Il faut déterminer la taxe initiale, il s’agira :
- Soit de la taxe perçue à l’importation ;
- Soit de la taxe auto liquidée en cas de AIC ; - Soit de la taxe
normale avec la facture.
La TVA initiale n’est pas la TVA déduite. Taxe initiale = taxe facturée. C’est la taxe sur laquelle on a appliqué le
coefficient de déduction.
3. Le coefficient de référence
Régularisation pour tenir compte de la variation dans le temps des éléments qui composent le coefficient de
déduction. Donc on va retenir des coefficients de référence. On retient le coefficient de déduction de référence
(assujettissement x taxation x admission). Il s’agit des coefficients qu’on a retenue à l’origine en déduisant la TVA. Le
coefficient peut varier en fonction de la survenance de certains événements limitativement énumérés :
🙴 Biens utilisés en tout ou partie pour des opérations imposables dont aucune n’ouvre droit à déduction venant
🙲 Biens réalisés pour la réalisation d’opérations ouvrant droit à déduction venant à être utilisés pour des
opérations imposables n’ouvrant pas droit à déduction ou pour des opérations non imposables.
B. Les catégories de régularisation
1. Les régularisations annuelles
Chaque année durant la période de régularisation, une régularisation de la taxe initialement déduite sur des
biens immobilisés doit être opérée lorsque la différence entre le produit des coefficients d’assujettissement et de
taxation de l’année d’une part et le produit des coefficients d’assujettissement et de taxation de référence d’autre
part est supérieur en valeur absolue à 1/10. On va procéder à cette régularisation annuelle lorsque l’utilisation du
bien à varier de plus de 1/10 que ce soit à la hausse ou à la baisse.
Forme de la régularisation :
- Pour les immeubles immobilisés, la régularisation opérée au titre d’une année est égale au vingtième du
produit de la taxe initiale par la différence entre le coef de déduction de ladite année et le coef de
déduction de référence.
- Pour les biens immobilisés autres que les immeubles, la régularisation opérée au titre d’une année est
égale au cinquième du produit de la taxe initiale par la différence entre le coef de déduction de ladite
année et le coef de déduction de référence.
! Pour savoir s’il faut effectuer une régularisation il faut qu’il y ait une variation d’au moins 1/10. C’est la variation du
produit du coefficient de taxation et d'assujettissement.
Mais pour faire la régularisation il faut prendre le coefficient de déduction.
Exemple : Achat année N de matériel informatique 4 000 HT et 800 TVA. Quand elle achète le matériel, elle calcule
son coefficient de déduction. En N elle a un coefficient d'assujettissement de 1, un coefficient de taxation de 0,5 et
un coefficient d’admonition de 1. Elle a donc un coefficient de déduction de 0,5 en N. La période de régularisation est
de 5 ans.
- En N +1 : la société constate un coefficient de taxation de 0,62. Faut-il régulariser ?
On prend coefficient de taxation et d'assujettissement : 1 x 0,62 = 0,62 => il y a plus de 1/10 donc on
régularise. 800 x (1 x 0,62 x 1) – (1 x 0,5 x 1) = 19,20 de déduction supplémentaire.
5
L’entreprise pourra déduire 19,20 en plus au titre de la régularisation annuelle.
- En N +2 : 1 x 0,44 (taxation) => l’écart est inférieur à 0,10 car le coefficient de déduction de référence est
de
0,5. Pas de régularisation
Le coefficient de taxation est de 0,2, l’écart est donc supérieur à 0,10, on régularise.
800 x (1 x 0,2 x 1) – (1 x 0,5 x 1) = 48 reversement de TVA
5
Comment savoir si c’est une déduction ou un reversement ? La régularisation va prendre la forme d’une déduction
supplémentaire, si le coefficient de l’année est supérieur au coef de référence, ce sera un reversement dans le cas
contraire.
Exception : Aucune régularisation ne devra être opérée pour les biens immobilisés dont le coefficient d’assujettissement
de référence est nul (opérations hors champ).
2. Les régularisations globales
Il y aura une régularisation lorsque certains événements vont intervenir avant la fin de la période de
régularisation. Il s’agit de la somme des régularisations annuelles qu’aurait dû faire l’entreprise. L’entreprise va faire
cette régularisation en une seule fois, c’est pourquoi on parle de régularisation globale. La régularisation globale doit
être calculée et prise en compte même si l’écart (le même que pour la régularisation annuelle) est inférieur à 1/10.
Lorsque le bien cédé constitue également une immobilisation pour le nouveau propriétaire, le cédant peut
transférer une partie de la TVA initiale à proportion de la durée de régularisation non encore courue. Le nouveau
détenteur peut ainsi déduire une fraction de la TVA ayant grevé initialement le bien. Il appliquera à cette fraction de
TVA son propre coefficient de déduction. Celui qui vend l’immeuble est tenu de délivrer au nouveau propriétaire un
document mentionnant la taxe que ce dernier est en droit de déduire. L’acquisition du bien ouvre une nouvelle
période de régularisation pour le nouveau détenteur.
! Lorsqu’un bien meuble a fait l’objet d’une déduction de la TVA, même partielle, est par la suite cédé, la cession est
taxable sur le prix total.
! Ce 1er cas de régularisation globale vise essentiellement les immeubles donc. Rappel : Ø TVA lors de la revente d’un
immeuble dans les 5 ans après son achèvement, seulement droits d’enregistrement. Vise donc cession d’immeubles
achevés depuis > 5 ans : on a une régularisation de TVA sur prix total de cession de l’immeuble.
Il faut procéder à une régularisation globale, donc en une fois, en réputant que le bien sera utilisé pour chacune des
années restantes pour une activité n’ouvrant pas le droit à déduction (car on n’a plus le bien).
Exemple
En N l’entreprise achète un immeuble neuf 1M HT avec 200 000€ de TVA. Elle affecte l’immeuble à 80 % pour des
opérations dans le champ. Les opérations ouvrant droit à déduction représentent la moitié des opérations imposables.
Donc à l’achat coef d’assujettissement de 0,8 ; coefficient de taxation de 0,5 ; coef d’admission de 1 => coefficient de
déduction de 0,4. La TVA déduite est de 200 000 x 0,4 = 80 000.
Le coefficient ne varie pas dans le temps. En N +7 l’entreprise vend son immeuble à une autre entreprise. La cession n’est
donc pas soumise à TVA, mais on tombe dans le 1er cas de régularisation. On doit faire une régularisation globale. Lors de
la cession l’entreprise va régulariser en 1 seule fois tout ce qu’elle aurait régularisé au cours des 12 années qui restent (car
le coefficient tombe à 0 vu qu’elle cède). Donc plutôt que régulariser tous les ans, on le fait en 1 fois car le bien est parti
définitivement
Puisque l’immeuble est vendu, il n’est plus affecté à des opérations dans le champ. Donc (0 x 0,4) x 200 000 x 12 = 48 000
20
L’entreprise devra reverser 48 000€ de TVA.
Logique car l’entreprise peut déduire 80 000€ si elle utilise le bien pendant 20 ans. Si elle ne le garde que 7 ans, elle ne
peut en déduire que 7/20. Sinon c’est trop simple, l’entreprise peut acheter plein de biens et le revendre pour déduire la
TVA. ! Si on veut vérifier on a juste à faire 80 000 / 13 [mais pour le partiel faire tout le calcul chiant]
Pour l’acquéreur, l’immeuble va aussi constituer une immobilisation, il y aura donc un transfert du droit à déduction pour
l’autre entreprise. Il faudra faire 200 000 X 12/20 => il reste 12 ans qui sont transférés à l’acquéreur.
La TVA déductible de l’acquéreur c’est : la TVA qui lui est transférée : 120 000 (200 000 x 12/20), si son coefficient de
déduction est de 0,35 => 200 000 x 0,35 = 42 000 TVA déductible. Les 120 000 deviennent sa taxe initiale
b. Transfert entre secteurs distincts d’activité
Il s’agit du cas où l’entreprise a constitué des secteurs distincts d’activité. Le transfert d’une activité à une autre
est considéré comme un transfert non soumis à TVA ce qui va générer une régularisation.
c. Cession ou apport soumis à la TVA sur le prix total ou la valeur totale
Vise le cas où on a une cession soumise à TVA qui porte sur un bien qui n’a pas fait l’objet d’une déduction
totale lors de son achat. Ce cas de régularisation va s’appliquer même si le bien est vendu à l’exportation.
Exemple : achat de matériel informatique pour 100 000€ HT.
- Si acheté en France : 20 000€ TVA sur la facture.
- Si acheté en Belgique : pas de TVA sur la facture mais l’entreprise française doit constater une AIC
(acquisition intra-communautaire). Elle aura 20 000 de TVA collectée et 20 000 TVA déductible (auto
liquidation)
Coefficient de déduction est de 0,05 (assujettissement : 1 - taxation : 0,0 - admission : 1), on déduit donc 1 000.
20 000 x 0,05 = 1 000. L’entreprise a déduit 1 000€ de TVA.
Les biens sont revendus en N+2, il a eu une déduction partielle, mais la vente est soumise à TVA sur le prix total.
Puisqu’on a déduit qu’une partie de la TVA, on peut faire une régularisation.
(1 – 0,05) x 20 000 = 3 800 €
5
Les 3 800 valent pour 1 année, mais il reste 2 années (car on revend en N+2 et bien utilisable sur 5 ans au total) donc 3 800 x 2 =
7 600. 🡪 Déduction supplémentaire.
Car vente soumise à TVA sur prix total, donc c’est une activité complètement soumise à TVA, donc coef de 1.
Il n’y a pas de date ou de période pour cette régularisation contrairement aux immobilisations.
A. Les biens deviennent utilisés pour des opérations ouvrant droit à déduction.
Lorsqu’un bien en stock cesse d’être utilisé exclusivement pour la réalisation d’opérations exonérées, et vient à
être utilisé pour la réalisation d’opérations ouvrant droit à déduction, la taxe initiale ayant grevé l’acquisition de ce
bien peut être déduite à proportion du coefficient de déduction résultant de ce changement d’utilisation. Vise par
exemple les biens en stock. Dans ce cas, la taxe initiale peut être déduite. Lorsqu’un bien cesse d’être utilisé pour
opérations exonérées et devient utilisé pour opérations taxables (coeff taxation ≠ 0).
Puisque la marchandise a disparu, il n’y aura pas de vente, donc pas de taxe. Les redevables sont tenus d’opérer
une régularisation lorsque les marchandises ont disparu avant d’avoir reçu l’utilisation au vu de laquelle elles avaient été
acquises. Quand il y a régularisation, il faut reverser intégralement la TVA déduite.
Exception : (pas de régularisation en cas de)
- Destruction (accidentelle ou volontaire) des biens : La régularisation ne sera pas exigée en cas de destruction
des biens, à condition que la destruction soit justifiée (entreprise qui détruit des biens qui sont devenus
inutilisables en l’état).
- Vol ou détournement justifiés par le dépôt d’une plainte par exemple
- Démarque inconnue : % de marchandise volée par les clients (surtout dans la grande distribution)
C. Utilisation des biens ou services pour une opération n’ouvrant pas droit à déduction