Cours d'OCJ - Prof Bakama Bope 2021
Cours d'OCJ - Prof Bakama Bope 2021
1
INTRODUCTION
L’ordre social est-il troublé par une infraction qui est commise ? Dans
l’affirmation, il faut punir le coupable. Pour aboutir à la sanction, à la peine légale, il
faut connaître la procédure à suivre. De même, le titulaire d’un droit subjectif qui se
trouve lésé dans son droit et qui veut obtenir la réparation du préjudice subi doit savoir
1
Mupila Ndjike K (HF), Cours de l’organisation, fonctionnement et compétences des juridictions de l’ordre
judiciaire, 1ère année graduat, UPN, Faculté de Droit, première édition, Année Académique 2019-2020, p. 2.
2
Akele Adau P., Le citoyen justicier, la justice privée dans l’Etat de droit, Kinshasa, ODF éditions, 2002, p. 13.
3
Luzolo Bambi Lessa, EJ., Traité de droit judiciaire, la justice congolaise et ses institutions, Presses
Universitaires du Congo, PUC, Kinshasa, 2018, p. 48.
4
H. SOLUS, R. PERROT, Droit Judiciaire Privé, T.1, Paris, Sirey, 1961, p. 4.
2
comment procéder pour y aboutir.
Nous pouvons donc dire, que le droit judiciaire est la voie nécessaire et
obligatoire par laquelle doit passer, celui qui veut obtenir justice. Sans l’existence du
droit judiciaire, la justice ne peut être rendue à moins évidemment d’admettre le
système archaïque et anarchique du recours à la vengeance privée. Le droit judiciaire
est donc le canal d’expression de toutes contestations qui nait au sein de la société.
Nous pensons pour notre part, qu’en plus de ces deux grandes branches du
droit judiciaire, il faut encore ajouter : « l’organisation et la compétence
judiciaires », qui est l’objet du présent cours. Il s’agit de l’étude des principes
d’organisation et de fonctionnement des services judiciaires et des services de la
justice. Nous dirons, que c’est l’étude des structures tant matérielles qu’humaines sur
lesquelles est bâtie la justice en République démocratique du Congo.
Par source, l’on entend, l’ensemble des procédés par lesquels les règles de
droit naissent. Le droit judiciaire a plusieurs sources. Elles sont internationales,
constitutionnelles, légales, réglementaires, coutumières, etc.. On peut citer :
- Les traités et accords internationaux ;
- La Constitution du 18 février 2006 ;
- La loi et les actes ayant force de loi ;
- Le pouvoir réglementaire du Président de la République ;
5
A. RUBBENS, Le droit judiciaire congolais, Tome I, le pouvoir, l’organisation et la compétence
judiciaires, Kinshasa-Universisté Lovanium-Bruxelles, Maison Ferdinand Larcier S.A., 1970 n°24.
3
- Le pouvoir réglementaire du premier ministre ;
- Le pouvoir réglementaire du Ministre de la justice ;
- Le pouvoir réglementaire des présidents des juridictions et chefs des
offices ;
- La coutume ;
- Les principes généraux du droit ;
- L’équité ;
- La jurisprudence ;
- La doctrine ;
- Les usages
6
Art.149 al. 1. de la Constitution du 18 février 2006 telle que modifiée par la loi du 20 janvier 2011
portant révision de certains articles de la constitution.
7
Article 20 de la constitution du 18 février 2006.
8
Art.19, in fine de la Constitution du 18 février 2006.
9
Art.21. al.1 de la Constitution du 18 février 2006.
10
Art. 20. al.1 de la Constitution du 18 février 2006.
11
Art. 17, in fine de la Constitution du 18 février 2006.
4
C. La loi et les actes ayant force de loi
En tant qu’actes relevant du pouvoir législatif, la loi est une source importante
du droit judiciaire. Selon la matière qu’elle vise, la loi peut être organique ou
ordinaire. Actuellement, il y a plusieurs lois ordinaires et lois organiques relatives à
l’organisation de la justice en RDC. On peut à titre illustratif citer :
- la loi organique n°13/11-B du 11 avril 2013 relative à l’organisation, au
fonctionnement et compétences des juridictions de l’ordre judiciaire
- la loi organique n° 13/012 du 19 février 2013 relative à la procédure
devant la Cour de cassation ;
- La loi organique n° 13/026 du 15 octobre 2013 portant organisation et
fonctionnement de la Cour Constitutionnelle.
La constitution du 18 février 2006 dispose en son article 129 que le
gouvernement peut, pour l’exécution urgente de son programme d’action, demander à
l’Assemblée nationale ou au sénat de prendre par ordonnances lois, pendant un délai
limité et sur des matières déterminées, des mesures qui sont normalement du domaine
de la loi. C’est cette catégorie d’actes qu’on appelle acte ayant force de loi.
Les actes ayant force de loi se rapportent également au domaine judiciaire.
Nous pouvons citer, l’ancien code d’organisation et de compétence judiciaire du 31
mars 1982 ; l’ordonnance-loi relative à la procédure devant la Cour suprême de justice
de la même date.
Statuant par voie de décret 15, le Premier Ministre peut obtenir de par la loi
certaines prérogatives qui rentrent dans le domaine de la justice. Au regard du régime
12
Art. 79 alinéa 3 de la Constitution du 18 février 2006.
13
Art. 87 in fine de la Constitution du 18 février 2006
14
Art 87in fine de la Constitution du 18 février 2006.
15
Art. 92, al.2, constitution du 18 février 2006
5
politique consacré par la constitution du 18 février 2006 telle que modifiée, le pouvoir
réglementaire est exercé par le premier ministre sous réserve des prérogatives
dévolues au président de la République16. On peut citer notamment :
- le pouvoir de fixation du siège ordinaire et du ressort du tribunal pour
enfant17 ;
- le pouvoir de fixation du siège ordinaire et du ressort du tribunal de
paix18 ;
- le pouvoir de fixation du siège ordinaire et du ressort du tribunal de grande
instance 19;
- le pouvoir de fixation du siège ordinaire et du ressort de la cour d’appel 20.
16
Art. 92 alinéa 1 de la Constitution du 18 février 2006 telle que modifiée par la loi du 20 janvier 2011.
17
Art. 84, loi portant protection de l’enfant
18
Art. 7, al.3, loi organique de 2013 sur l’OCJ
19
Art. 14, al. 2, idem
20
Art. 19, al.2, ibidem
21
Art. 46, al.1, loi organique de 2013 sur OCJ.
22
Art. 86, loi portant protection de l’enfant
23
Art. 85, idem
24
Art. 5, al.2, loi organique de 2013 sur l’OCJ
25
Arrêté interministériel n°213/CAB/MIN/J/2009 et n°253/CAB/MIN/FINANCES/2009 du 23 décembre
2009
26
Arrêté interministériel n°25/CAB/MIN/R.I-J& GS FIN/98 du 14 décembre 1998
6
exécutif et législatif, a vu le jour. L’article 149 al.1 disposait : « Le pouvoir judiciaire
est indépendant du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif. Il est dévolu aux Cours et
Tribunaux qui sont : la Cour constitutionnelle, la Cour de cassation, le Conseil d’État,
la Haute Cour militaire, les cours et tribunaux civils et militaires ainsi que les parquets
rattachés à ces juridictions…».
Pourtant, il faut relever que la nature des attributs du ministère public
emmène ce dernier à se situer plus près du pouvoir exécutif que du pouvoir judiciaire.
En effet, le ministère public veille au respect des actes législatifs et réglementaires
censés être exécutés par l’administration, qui relève du pouvoir exécutif. A ce titre, il
remplit les mêmes fonctions qu’un fonctionnaire de l’État. En outre, en vue de
l’exécution des décisions judiciaires dont il est chargé par la loi, le ministère public
doit recourir aux unités de la force publique, qui relèvent également du pouvoir
exécutif. Ainsi, aussi bien en amont qu’en aval, les fonctions du ministère public le
mettent en rapport plus direct avec le pouvoir exécutif.
Mais depuis la loi n°11/002 du 20 janvier 2011 portant révision de certains
articles de la Constitution de la République Démocratique du Congo du 18 février
2006, dont l'article 149 introduit un amendement qui consiste en la suppression du
Parquet dans l'énumération des titulaires du pouvoir judiciaire. Celui-ci est dévolu aux
seuls cours et tribunaux. Cet amendement remet ainsi en harmonie l'article 149 avec
les articles 150 et 151 qui proclament l'indépendance du seul magistrat du siège dans
sa mission de dire le droit ainsi que son inamovibilité27.
De ce qui précède, on peut affirmer que, tout en étant séparés, les pouvoirs
institutionnels ne sont pas pour autant isolés les uns des autres. Le ministre de la
Justice conserve son pouvoir d’injonction à l’égard du ministère public sans que ce
pouvoir ne se transforme en un droit de veto, de telle sorte que, la parole étant libre, le
magistrat du parquet continue à jouir pleinement de son pouvoir d’appréciation
pouvant aboutir, le cas échéant, à la relaxation, au classement sans suite ou à
l’acquittement de la personne poursuivie.
L’autorité du Ministre de la justice se limite à ordonner les poursuites, à
donner l'impulsion aux poursuites et à exercer un droit de regard sur les officiers du
ministère public sans porter préjudice au pouvoir du Conseil supérieur de la
magistrature en matière disciplinaire.
27
Exposé des motifs de la loi n°11/002 du 20 janvier 2011 portant révision de certains articles de la
constitution du 18 février 2006.
7
ordonnances qui règlent des questions d’ordre administratif, notamment celles se
rapportant :
- au règlement d’ordre intérieur de la juridiction et du greffe ;
- à la désignation des huissiers et à l’organisation de leur service ;
- à la surveillance et à l’inspection des juridictions inférieures 28.
Faisant application du principe du dédoublement fonctionnel, les présidents
des juridictions exercent, d’une part, les fonctions administratives et, d’autre part,
celles de magistrat.
Le dédoublement fonctionnel tire sa source du droit public. Il désigne le fait
pour une autorité publique d’agir au nom de deux personnes publiques différentes 29.
C’est le cas du gouverneur qui agit tantôt au nom de sa province, tantôt au nom de
l’État. Transposé au domaine judiciaire, ce concept s’applique au magistrat président
de juridiction qui exerce les fonctions administratives et judiciaires bien que dans les
deux cas il serve un seul maître, l’État, qui est son commettant.
En effet, les deux fonctions ne s’excluent et ne sont pas incompatibles, mais
complémentaires 30. Les présidents des juridictions en font une application pratique.
Le Premier président de la Cour de cassation est chargé de l’administration de
la Cour. Il fixe par ordonnance le règlement d’ordre intérieur de cette juridiction 31.
Le Premier président de la Cour d’appel est chargé de la répartition des
services internes de cette juridiction. Il a en outre la responsabilité de réglementer les
services d’ordre intérieur des juridictions inférieures32.
Le président du Tribunal de grande instance est chargé de la répartition des
services internes de sa juridiction 33.
Le Président du Tribunal de paix est également chargé de la répartition des
services de sa juridiction 34.
H. La coutume
28
R. KAMIDI OFIT, Le système judiciaire congolais : organisation et compétence, Kinshasa, éd. Fito,
1999, p.18.
29
S. GUINCHARD et alii, op. cit., p.276.
30
L. YUMA BIABA, Manuel de Droit administratif général, Kinshasa, éd. CEDI, 2012, pp. 21-22.
31
Art. 26, loi organique n°13/011-B, précitée.
32
Art. 21, idem.
33
Art. 18, idem.
34
Art. 11, loi organique n°13/011-B, précitée.
35
M. FONTAINE, Principes & techniques du Droit, T.1, Droit civil et Droit commercial, Paris, Foucher,
1986
8
Les articles 17 et 77 du Code de procédure pénale permettent respectivement
à l’officier du ministère public et au juge d’imposer au témoin une forme de serment
dont l’emploi, d’après les coutumes locales, paraît le plus propre à garantir la sincérité
de la déposition. Devant les juridictions coutumières, la procédure applicable est certes
fixée par la loi, mais les règles procédurales coutumières s’appliquent également dans
la mesure où elles ne sont pas contraires à l’ordre public.
Les principes généraux sont des principes directeurs qui servent de guide
voire même de source du droit en cas de silence de la loi.
La base légale des principes généraux du droit est l’art. 1 de l’ordonnance de
l’Administrateur Général du Congo, du 14 mai 1886 approuvée par le décret du 12
novembre 1886.
Cet article dispose : « Quand la matière n’est pas prévue par un décret, un
arrêté ou une ordonnance déjà promulguée, les contestations qui sont de la compétence
des tribunaux du Congo seront jugées d’après les coutumes locales, les principes
généraux du droit et l’équité »36.
Cette disposition demeure d’application aujourd’hui. A l’époque coloniale,
s’était établie une opinion selon laquelle, par « principes généraux » du droit, il fallait
entendre « principes généraux du droit belge » ; cette interprétation ne peut être de
mise depuis l’indépendance de la R.D.C.
La loi organique du 11 avril 2013 sur l’OCJ dispose :
« Si une contestation doit être tranchée suivant la coutume,
les Cours et tribunaux appliquent celle-ci, pour autant qu'elle soit conforme
aux lois, à l'ordre public et aux bonnes mœurs.
En cas d'absence de coutume ou lorsque celle-ci n'est pas conforme
aux lois, à l'ordre public et aux bonnes mœurs, les Cours et tribunaux s'inspirent des
principes généraux du droit »37.
Souvent, les principes généraux du droit sont contenus dans les adages.
Exemples de quelques principes généraux du droit :
- Le pénal tient le civil en état ;
- In dubio pro reo (le doute doit profiter au prévenu) ;
- Nul n’est censé ignorer la loi ;
- Electa una via, non datur recursus ad alteram;
- Actori incumbit probatio.
J. L’équité
36
Voir Pierre PIRON et Jacques DEVOS, code civil, préliminaire in codes et lois du Congo-Belge, Tome
I, matière civile, commerciales et pénales, Bruxelles, Larcier, 1960, p.49.
37
Article 118, loi organique de 2013 sur l’OCJ.
9
l’équité, c’est-à-dire au sens personnel de la justice et de l’ordre social. L’on peut
définir l’équité comme le sens humain de la pondération et de la conscience sociale du
juge38.
K. La jurisprudence
L. La doctrine
38
Emile Lamy, Le droit privé zaïrois, Kinshasa, 1975 p.118.
39
Raymond GUILLIEN et Jean Vincent, Lexique de termes juridiques, Dalloz, 6ème éd, 1985.
40
E. LAMY, Op. cit., p.124
41
Lire à ce sujet Emile LAMY, op.cit., p.131, n°81.
10
M. Les usages
42
A. RUBBENS, Le Droit Judiciaire Congolais, Tome I. Le pouvoir, l’organisation et la compétence
judiciaires, Bruxelles, Larcier, 1970, p. 41.
43
A. RUBBENS, Le droit judiciaire congolais, Tome III, l’instruction criminelle et la procédure pénale,
Bruxelles-Kinshasa 1965, n°8, p. 36.
44
A. RUBBENS, op.cit., Tome I n° 29B ; Jean Vincent et Serge GUINCHARD, Procédure civile, 22ème
éd., Dalloz, 1991 n° 13, p.26.
11
Le droit judiciaire régissant le fonctionnement d’un service public (cours,
tribunaux et parquets), ne peut concerner que les institutions judiciaires établies sur le
territoire national.
Ainsi, le droit judiciaire congolais ne s’applique pas à l’étranger, même entre
ressortissants nationaux. Mais des conventions internationales peuvent organiser la
coopération des services judiciaires de deux pays souverains.
Le droit congolais prévoit que, les décisions des juridictions étrangères
peuvent s’exécuter en République Démocratique du Congo moyennant exequatur et en
se conformant aux conditions suivantes 45 :
- ces décisions ne peuvent contenir rien de contraire à l’ordre public
congolais ;
- ces décisions doivent être d’après la loi du pays où elles ont été rendues,
passées en force de chose jugée ;
- les expéditions de ces décisions doivent, selon la loi du pays où elles ont
été rendues, réunir les conditions nécessaires à leur authenticité ;
- les droits de la défense doivent avoir été respectés lors de la prise de ces
décisions ;
- le tribunal étranger qui a eu à rendre ces décisions, ne doit pas avoir été
compétent en raison de la nationalité du demandeur.
45
L’art. 119 de loi organique du 11 avril 2013 sur l’OCJ.
46
L’art. 121 de loi organique du 11 avril 2013 sur l’OCJ.
12
Dans cette partie, seront analysées les diverses juridictions existant au Congo
(juridictions civiles, juridictions coutumières et juridictions militaires). Les grades des
magistrats et les différents auxiliaires de la justice (greffiers, huissiers, avocats,
défenseurs judiciaires) seront étudiés.
Dans la troisième partie, après avoir maîtrisé les principes généraux de
l’organisation et de compétence judiciaires et les structures tant matérielles
qu’humaines des cours et tribunaux, il pourra alors être étudié les différentes
compétences qui sont dévolues aux cours et tribunaux de la République Démocratique
du Congo.
13
PREMIERE PARTIE
14
CHAPITRE 1. LES PRINCIPES REGISSANT L’ORGANISATION
JUDICIAIRE
15
du Parlement dans le pouvoir judiciaire47.
Le législateur ne pourrait adresser des ordres aux juridictions que ce soit pour
leur ordonner ou pour leur interdire un certain comportement ;
Le principe de l’interdiction des arrêts de règlement, qui est formulé en
France par l’art. 4 du code civil, signifie qu’il est interdit au juge de se prononcer par
voie des dispositions générales ou réglementaires sur les causes qui leurs sont
soumises48.
Au Congo, cette interdiction des arrêts du règlement s’applique en droit
congolais en tant que principe général du droit49.
- le juge a l’obligation d’appliquer la loi ; mais, il ne peut tirer prétexte des
lacunes ou des imperfections de la loi pour refuser de statuer a peine de déni de
justice. Cependant, le juge a le pouvoir d’interpréter les textes de lois obscurs par
recherche de la volonté du législateur à travers l’analyse des débats parlementaires ;
- le juge exerce un contrôle juridictionnel de la constitutionnalité des lois.
Ce contrôle peut intervenir par voie d’action : on demande au juge, à titre
principal de constater l’inconstitutionnalité de la loi pour la remettre à néant. Au
Congo, c’est la Cour de Constitutionnelle qui exerce le contrôle. Ce contrôle peut
aussi s’exercer par voie d’exception d’inconstitutionnalité soulevée par un plaideur
devant tout tribunal.
47
Jean Vincent, Serge Guinchard, Gabriel Montagnier et André Varinand, La justice et les institutions,
3ème édition, Dalloz, Paris 1991, n°69
48
J. VINCENT, S. GUINCHARD, G. MONTAGNIER et A. VARINAND, op.cit., n°70.
49
E. LAMY, op. cit, p.74.
50
J. VINCENT , S. GUINCHARD, G. MONTAGNIER & A. VARINARD, op.cit. 78.
16
L’indépendance fonctionnelle du juge est également assurée par
l’inamovibilité qui veut que le juge ne puisse sans son consentement recevoir une
affectation nouvelle même en avancement 51.
Au Congo, le principe d’inamovibilité du juge, qui avait été reconnu dans la
loi fondamentale du 19 juin 1960 relative aux structures du Congo et par la
Constitution du 1er août 1964, a été abrogé, pour des raisons pratiques de
fonctionnement de la justice dans la Constitution du 24 juin 1967. L’Acte
Constitutionnel de la Transition ne le garantissait pas ; mais, le projet de Constitution
de la 3ème République élaboré par la C.N.S l’avait néanmoins garanti (art 132).
51
Idem, n°85.
52
Article 149, tel modifié par la loi n°11/002 du 20 janvier 2011 portant révision de la constitution du 18
février 2006
17
dans la Constitution de créer des tribunaux de circonstances, qu’ils soient appelés
« juridictions d’exception » ou « tribunaux extraordinaires ».
2° L’expression « juridiction d’exception » entendue au sens du droit
français, est aussi incorrecte si l’on veut introduire son usage en droit Congolais ; en
effet, en droit français, cette expression couvre trois notions ; elle vise :
- les juridictions politiques ;
- les juridictions spéciales notamment les juridictions des enfants et les
juridictions militaires ;
- les juridictions extraordinaires.
Entendue au sens de juridiction politique, l’usage de cette expression est
incorrect, parce qu’au Congo, les hommes politiques ne sont pas comme en France,
jugés par des juridictions politiques, c’est-à-dire des organes dont le plus souvent, le
personnel est politique et dont les procédures suivies ne sont pas celles des codes
ordinaires53.
Au Congo, les hommes politiques sont jugés, selon le cas, soit par la Cour
Constitutionnelle, soit par la Cour de cassation qui applique au jugement des prévenus,
les règles de la procédure pénale, du droit pénal et de la loi organique sur
l’organisation, fonctionnement et compétence des juridiction de l’ordre judiciaire.
- Entendue au sens de juridiction extraordinaire, c’est-à-dire des
juridictions caractérisées par le fait qu’elles sont temporaires en ce sens qu’elles
disparaissent avec les circonstances qui les ont motivées 54.
Le monopole du parquet n’est pas garanti par la Constitution, mais il ne fait
pas de doute : le Ministère Public a bien le monopole de l’exercice de l’action
publique. En procédure pénale, on étudiera cependant que dans certains cas, le
Ministère Public est limité, parfois empêché d’exercer l’action publique, qui peut être
dévolue à d’autres organes. Le monopole du greffe est évident.
Le monopole du barreau est affirmé par l’art. 6 de l’Ordonnance-Loi n°79/08
du 28 septembre 1979 ; mais ce même article prévoit que la loi peut dans des cas et
selon les modes prévus, déroger à ce monopole. Par ailleurs, les parties ont toujours le
droit de se défendre elles-mêmes (art. 21 al. 3 de la Constitution de la Transition).
Il nous faut ajouter, que le monopole du barreau et du corps des défenseurs
judiciaires en matière d’assistance et de représentation se trouve remis en cause par
l’art. 19 al. 4 de la Constitution du 18/02/2006 qui prévoit le droit pour toute personne
poursuivie d’être entendue en présence de son avocat, de son défenseur judiciaire ou
de toute personne de son choix.
L’égalité en droit est entendue comme, un principe d’après lequel tous les
53
R. MERLE & A. VITU, Traité de droit de criminel, Procédure pénale, Edition Cujas, 4è édition, 1989
n° 539
54
R. MERLE, A. VITU, op.cit., n°540.
18
individus de part leur création, doivent être considérés comme semblables, sans
distinction de personne, race, religion, classe ou de fortune 55. En ce sens, il est interdit
une quelconque discrimination quelle qu’elle soit à l’égard des membres de la
communauté. Il s’agit là d’une question substantielle et inhérente à la nature humaine.
Dans le domaine judiciaire, le concept égalité de tous se traduit par la règle de
traitement identique devant la justice. Celle-ci exige que tous les justiciables, se
trouvant dans les mêmes conditions, sans considération de leur moyen, origine ; soient
jugés par les mêmes juridictions selon les mêmes règles de procédure et de fond. Le
juge appelé à trancher le litige doit, dans sa conduite, se passer de toute considération
subjectiviste liée à la personne. Il doit, dans sa fonction juridictionnelle, s’en tenir
qu’aux faits qui lui sont soumis.
Cette égalité se trouve garantie, notamment, par la Constitution du 18 février
2006 telle que modifiée à ce jour, à son article12 « Tous les congolais sont égaux
devant la loi et ont droit à une égale protection des lois ». Mais égalité n’est pas
synonyme d’identité, car tous en étant égaux, les Congolais peuvent relever de deux
ordres juridiques différents : droit écrit ou droit coutumier. Certes l’unité juridique se
trouve aujourd’hui réalisée en matière du droit de la famille qui régit depuis le 01 août
1987, tous les Congolais (tel que modifié en 2016).
Mais qu’en est-il pour les autres branches du droit privé, notamment les biens
et les obligations ? Avant l’indépendance, les Belges avaient institué
l’immatriculation, institution par laquelle les Congolais qui avaient assimilés l’esprit
du droit écrit, faisaient option en faveur de ce droit, renonçant ainsi définitivement au
droit coutumier, considéré à l’époque comme un droit inférieur.
L’art. 2 de la loi fondamentale du 17 juin 1960 relative aux libertés publiques,
ayant proclamé l’égalité de tous les Congolais en dignité et en droit ; nous soutenons
que par ce fait a été abrogée l’institution de l’immatriculation dont le caractère
discriminatoire est incontestable.
Mais il faut reconnaître que cette abrogation a donné naissance à une situation
favorisant la fraude légale et la confusion juridique ; en effet, dans le domaine des
biens et des obligations, ou l’unicité du droit n’est pas encore réalisée, tout congolais
peut invoquer indifféremment les règles du droit civil et les règles du droit coutumier ;
la tentation est grande de voir le congolais invoquer les règles de l’ordre juridique qui
lui paraissent favorables selon les données du conflit ; ceci crée de l’insécurité
juridique qui n’est guère favorable au commerce juridique.
Dans le domaine judiciaire, l’égalité devant la loi se traduit par la règle de
l’égalité devant la justice, qui exige que tous les justiciables se trouvant dans la même
situation soient jugés par les mêmes tribunaux, selon les mêmes règles de procédure et
de fond ; mais cette égalité connaît des limites de droit et des limites de fait.
Au titre des limites de droit, nous citerons le privilège de juridiction, les
immunités et le principe de l’inexécution forcée contre l’État et les autres personnes
morales de droit public (sociétés paraétatiques et établissements d’utilité publique).
55
CORNU, G., Vocabulaire juridique, Paris, PUF, 2009, p. 347.
19
Le privilège de juridiction est une dérogation aux règles de compétence
matérielle répressive, qui fait que certaines catégories de personnes doivent être jugées
par des juridictions bien déterminées, à l’exclusion de toutes les autres et ce dans le
noble souci d’empêcher que ces personnes ne puissent influencer ces juridictions.
Les immunités constituent également des dérogations aux règles de
compétence matérielle prévues par la Convention de Vienne du 18 avril 1961 sur le
droit des traités. Elles ont pour effet d’empêcher toute poursuite à l’égard des
diplomates en fonction quelle que soit l’infraction qu’ils adviendraient à commettre
sur le territoire de l’État hôte sauf levée de ces immunités par l’État d’affectation.
En matière d’exécution de jugement, normalement la partie gagnante du
procès, par exemple, si elle bénéficie d’un jugement qui a condamné son adversaire à
des dommages-intérêts, peut procéder à ce qu’on appelle « l’exécution forcée » qui
peut revêtir plusieurs formes : saisie-exécution, saisie conservatoire, saisie-arrêt ou
saisie immobilière. Il faut indiquer que depuis l’entrée en vigueur des actes uniformes
de l’OHADA, en particulier l’acte uniforme relatif aux procédures simplifiées de
recouvrement des créances et voies d’exécution, la saisie-arrêt est remplacée par la
saisie attribution des créances.
Lorsque c’est l’État ou une personne morale de droit public qui est
condamnée à payer ces dommages-intérêts un principe général du droit empêche
l’exécution forcée dudit jugement. L’État bénéficie ainsi de l’immunité d’exécution.
La raison est qu’on ne peut pas concevoir que l’État puisse retourner contre lui-même
la force publique qu’il utilise pour assurer le maintien de l’ordre public. Mais la raison
pratique fondamentale réside, à notre sens, dans le souci de ne pas voir perturber, pour
la satisfaction des intérêts individuels, le fonctionnement de l’État ou d’une personne
morale de droit public, qui poursuit la satisfaction de l’intérêt général.
Il nous faut cependant noter qu’un acte de la C.N.S avait en son temps décidé
qu’on peut exécuter par la force contre une personne morale de droit public sauf contre
l’État et les établissements publics à caractère scientifique et social.
Au titre des limites de fait, il y a lieu de noter les inégalités économiques ou
sociales. Bien souvent les ressources financières des parties en présence peuvent
permettre à la partie qui a plus de moyens financiers, d’user des manœuvres
dilatoires ; bien entendu, la loi a imaginé des mécanismes qui tendent à réduire ce
genre d’inégalité. C’est ainsi qu’on a créé l’aide juridique et la procédure du « pro
deo » d’un conseil.
La Constitution du 18/02/2006 ne garantit pas l’égalité des étrangers devant
les juridictions du Congo. Mais cette égalité ne fait pas de doute, car, elle relève des
règles de notre hospitalité56.
56
Jean Vincent, Gabriel Montagnier et André Varinard, La justice et ses institutions, Précis, éd. Dalloz,,
1992, n° 82 à 84.
20
5. PRINCIPE DE LA GRATUITE DE LA JUSTICE
La gratuité de la justice est une garantie démocratique qui permet aux plus
humbles d’obtenir le respect de leurs droits ; c’est le corollaire de l’égalité devant la
justice. Le système de la gratuité s’oppose au système des épices qui existe là où les
justiciables doivent payer leurs juges. C’était le régime qui était en vigueur en France
jusqu’en 1790 ; c’était également le même système que connaissent bon nombre des
coutumes congolais. Aujourd’hui, les parties payent encore leurs arbitres (juges
privés) ; mais les magistrats et les greffiers sont payés par l’État ; il en est de même de
l’huissier.
La gratuité de la justice n’exclut pas le payement des honoraires des avocats
ou des défenseurs judiciaires ni le payement des frais de justice. C’est cela qui fait dire
que la justice est gratuite mais elle est onéreuse de sorte que la conduite d’un procès
peut être très onéreuse, même pour la partie qui a gagné le procès car tous les frais ne
sont pas compris dans les dépens lesquels se récupèrent sur la partie perdante. Une
telle situation est de nature à empêcher les indigents de faire valoir leurs droits en
justice, en dépit du principe de la gratuité de la justice. C’est pour écarter ce danger et
assurer le respect absolu de ce principe que la loi a organisé l’assistance judiciaire
gratuite.
L’assistance judiciaire gratuite peut se présenter sous quatre aspects :
a) L’assistance judiciaire gratuite peut consister au bénéfice gratuit d’un
conseil (avocat ou défenseur judiciaire). En matière de droit privé, le bénéfice gratuit
d’un conseil est prévu par l’art. 68l de la loi organique sur l’OCJ qui dispose que les
officiers du Ministère Public, peuvent par voie de requête écrite, demander au
président de la juridiction, la désignation d’un conseil chargé d’assister les personnes
physiques lésées qui seraient inaptes à ester en justice, à assurer leur défense ou à y
pourvoir.
Remarquons, qu’ici la loi a voulu venir en aide non seulement aux personnes
dépourvues des moyens financiers, mais, aussi aux personnes inaptes à agir en justice
ou à assurer leur défense, c’est-à-dire des personnes qui, culturellement parlant, ne
maîtrisent pas les organes du fonctionnement de l’appareil judiciaire (c’est la grande
majorité des Congolais).
En matière répressive, la désignation d’office d’un conseil en faveur des
inculpés ou des prévenus indigents ne trouve à l’heure actuelle aucune base légale. Le
statut du barreau de 1968 (Ordonnance-Loi n°68/247 du 10/07/1968 avait rendu
compétent le président du Tribunal de Grande Instance pour requérir les avocats et les
stagiaires pour assister gratuitement les indigents ; la loi n° 76/026 du 23 décembre
1976 a étendu ce bénéfice du « pro deo » d’un conseil aux inculpés. Malheureusement,
le statut du barreau du 29 septembre 1979 ne contient aucune disposition réglementant
l’assistance judiciaire gratuite d’un conseil. Mais les présidents des juridictions se sont
attribués au plan pratique, le pouvoir de désigner d’office un conseil en faveur des
indigents.
21
b) L’assistance judiciaire gratuite peut aussi consister au bénéfice de la
dispense de consignation des frais : lorsqu’une partie veut agir en justice, elle se
présente devant le greffier ; ce dernier, avant d’effectuer tout acte quelconque que la
partie veut faire accomplir (recevoir une assignation, acter une déclaration d’appel,
d’opposition ou du pourvoi en cassation, etc.) va exiger que la partie consigne des
frais : il s’agit en quelque sorte de payer à l’État, une somme d’argent à titre
d’acompte, sur les frais judiciaires. Lorsque la partie est indigente, elle peut être
dispensée de la consignation par une ordonnance du président ; l’indigence est
constatée par le juge ou le président de la juridiction devant laquelle l’action est ou
doit être intentée ; ceci est valable en matière civile, et même devant la Cour de
cassation.
c) L’assistance judiciaire gratuite peut également consister en la délivrance
en débat des pièces de procédure ; normalement le greffier ne peut délivrer, sauf au
ministère public, grosse, expédition, extrait ou copie d’un jugement, portant
condamnation à des dommages-intérêts, avant que le droit proportionnel n’ait été payé
(art. 134 du Code de procédure pénale, art. 157 du Code de procédure civile).
Mais, en cas d’indigence constatée par le juge ou par le président de la
juridiction qui a rendu le jugement, la grosse, une expédition, un extrait ou une copie
peut être délivrée en débat, c’est-à-dire que les frais sont supportés par le trésor public,
la partie indigente bénéficiaire ne débourse aucune somme d’argent.
d) L’assistance judiciaire gratuite peut enfin revêtir la forme de
consultation gratuite. A l’heure actuelle, l’art. 43 de l’ordonnance-loi n° 79/08 du 29
septembre 1979 portant organisation du barreau, du corps des défenseurs judiciaires et
du corps des mandataires de l’état a convié au conseil de l’ordre, le soin d’organiser un
bureau de consultation gratuite en faveur des indigents en déterminant les conditions
de son fonctionnement. Nous déplorons pour notre part, qu’une matière aussi
importante soit laissée à la discrétion du conseil de l’ordre ; compte tenu de
l’ignorance aggravée par le fait que bien souvent le droit congolais se trouve en porte-
à-faux avec les réalités socioculturelles de notre pays, la solution idéale, selon nous,
est de voir la loi elle-même organiser entièrement le fonctionnement du bureau de
consultation gratuite en faveur des indigents.
En France, la loi du 3 janvier 1972 avait institué l’aide judiciaire, expression
qui a été remplacée par l’aide juridique depuis la loi du 10 juillet 1991 : il s’agit de
permettre aux plaideurs dont les revenus ne dépassent pas une certaine somme, de
bénéficier du concours gratuit des avocats et des officiers ministériels et de l’avance
par l’Etat des frais occasionnés par les mesures d’instruction. Il faut cependant
préciser que l’aide juridique porte également sur la consultation, l’assistance au cours
de procédure non juridictionnelles (juridiction gracieuse) et les procédures
d’exécution57.
57
J. VINCENT, S.GUINCHARD G. MONTAGNIER et A. VARINAID, op. cit, n° 958.
22
6. PRINCIPE DE L’IMPARTIALITE DU JUGE
7. PRINCIPE DE LA COLLEGIALITE
58
Art.10, loi organique de 2013 sur l’OCJ
59
Art. 16, 22 et 34, loi organique de 2013 sur l’OCJ
60
Idem
61
R. MERLE. & A. VITU, op. cit., n° 569.
62
MUPILA op.cit. p. 18.
23
8. PRINCIPE DE L’ITINERANCE63
Les juridictions ne sont pas obligées de tenir les audiences judiciaires à leur
siège ordinaire ; elles peuvent tenir des audiences judiciaires en dehors de ce siège en
se déplaçant à l’intérieur de leur ressort, selon les besoins de service ; cela permet de
rapprocher la justice des justiciables ; mais, l’on doit veiller à ce que l’itinérance ne
puisse pas empêcher le fonctionnement de la justice au siège ordinaire, d’où
l’expression audience foraine, pour parler d’une audience qui se tient en dehors du
siège ordinaire du tribunal.
Ce principe garantit le droit pour toute affaire soumise aux cours et tribunaux
de faire l’objet d’examen quant au fond, à deux niveaux :
- au premier degré et ;
- en appel (2ème degré).
Ce principe se trouve garanti par la Constitution du 18/02/2006 en son art. 21
al. 2 sans préjudice de son application à l’endroit des justiciables de la Cour
Constitutionnelle, la Cour de Cassation et du Conseil d’Etat.
Deux raisons justifient le principe du double degré de juridiction : il s’agit
tout d’abord de veiller à ce que les décisions des tribunaux, qui peuvent être entachées
d’insuffisances ou d’erreurs, voire d’injustice, fassent l’objet d’un second examen.
Ensuite, du seul fait de savoir que sa décision pourrait être réformée en appel, le juge
du premier degré sera incité à redoubler de zèle et de conscience professionnelle, car,
en plus de son rôle réformateur, la juridiction d’appel joue, indirectement un rôle de
surveillance et d’appréciation de la compétence technique et morale du juge de
juridiction inférieure.
En droit privé congolais, l’appel n’est pas exclu en ce qui concerne les litiges
simples ou peu importants, car, une cause peu importante peut avoir une grande
répercussion sur le plan social et psychologique. Ainsi donc la mutation dite « de
ferctu sommae » n’existe pas ; toutefois, il existe des cas d’interdiction d’appel.
Une cause ne peut être examinée que deux fois par les tribunaux quant au
fond ; il n’y a pas de troisième degré de juridiction pour statuer sur le fond.
10. PRINCIPE DE LA CASSATION
63
L’art. 45 à 48 de la loi organique du 11 avril 2013 sur l’OCJ.
24
ordonnances qui statuent en dernier ressort en matière de détention préventive. A
l’heure actuelle, les décisions des juridictions militaires sont soumises au même sort.
25
PARTIE II. STRUCTURES MATERIELLES ET HUMAINES DES
COURS ET TRIBUNAUX
Il s’agit dans cette partie de l’organisation des juridictions de l’ordre judiciaire et du
personnel judiciaire. Nous verrons successivement la hiérarchie et la composition des cours
et tribunaux en RDC (Chap. 1), les règles de fonctionnement des Cours et tribunaux (Chap.
2).
Ces juridictions sont organisées par la loi organique n°13/011-B portant organisation,
fonctionnement et compétences des juridictions de l’ordre judiciaire. Elles sont habilitées à
juger principalement les civils et comprennent, le Tribunal de paix (§1), le Tribunal de
grande instance (§2), la Cour d’appel (§3) et la Cour de cassation (§4).
26
ou d’un territoire/commune. Il comprend un Président, magistrat de carrière et, dans
certaines circonstances, deux juges assesseurs.
- Création : un ou plusieurs dans chaque ville ou territoire ;
- Siège ordinaire et ressort : fixé par le Premier ministre ;
- Composition : - Un président ; un ou plusieurs juges et deux ou plusieurs
assesseurs choisis parmi les notables du ressort du tribunal. Ces juges assesseurs sont
régis par un statut particulier, alors qu’ils étaient nommés par le Ministre de la
Justice sous l’ancien régime ; la nouvelle loi d’organisation et de compétence
judiciaires a retiré cette compétence au ministre de la Justice en faveur du Président de
la juridiction.
- Tenue des audiences : collégialité (trois juges) en matière pénale et celle
requérant l’application de la coutume, sauf en matière de droit privé ou matière civile
où la composition est à juge unique.
- La grande innovation de la nouvelle loi organique au niveau des Tripaix
réside en ce qu’elle supprime le système de juge unique au profit du système collégial
en matière pénale, quand bien même il garde ce système en matière civile.
- En outre, la loi organique rend obligatoire la présence du ministère public,
en instituant même un parquet près cette juridiction.
- Là où les tribunaux pour enfants (TPE) ne sont pas installés, les tribunaux
de paix jouent le rôle des TPE au premier degré.
- Le tribunal de paix siège avec l’assistance du greffier.
27
- Siège ordinaire et ressort : fixés par Premier ministre ;
- Composition organique : un Président et des juges ;
- Tenue des audiences : 3 juges seulement ;
- Le tribunal siège avec le concours du Ministère Public et l’assistance du
greffier.
28
relative à la procédure devant la Cour de cassation détermine son organisation, sa
composition et son fonctionnement.
Lorsqu’un enfant est en conflit avec la loi, il est prévu des mécanismes de
poursuites différents de ceux des adultes. C’est ainsi que la loi n°09/001 du 10 janvier
2009 portant protection de l’enfant a prévu la création des tribunaux spéciaux pour les
enfants64.
2. Composition
64
Article 149, al.5 de la Constitution du 18 février 2006. Lire aussi l’Exposé de motifs de la loi n°09/001
du 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant en RDC
65
Article 101 de la loi n°09/001 sur la protection de l’enfant. Signalons que jusqu’à 17 ans et 364 jours
l’enfant est considéré comme mineur et ne peut être pénalement responsable. L’acte qu’il commet bien
qu’infractionnel ne peut pas engagé sa responsabilité parce que le législateur considère que l’enfant n’est
pas conscient de ses actes.
29
instance (elle siège à juge unique) et la chambre d’appel (elle siège à trois juges). Les
deux chambres sont indépendantes l’une de l’autre quant à leur fonctionnement. Le
tribunal pour enfants siège avec le concours du ministère public du ressort et
l'assistance d'un greffier.
Le tribunal pour enfants comprend un président et des juges, tous affectés par
le Conseil Supérieur de la Magistrature parmi les magistrats de carrière spécialisés et
manifestant de l’intérêt dans le domaine de l’enfance.
Il est doté d’au moins un assistant social affecté par les services provinciaux
ayant les affaires sociales dans leurs attributions.
3. Procédure
66
Article 104 de la loi sur la protection de l’enfant.
30
§2. Les Tribunaux de travail
A. Avant 1967
Notons que le législateur colonial n’a pas institué des juridictions spécifiques
des litiges individuels et des procédures propres à ces juridictions.
Aussi faute de dispositions spéciales devant régir les affaires du travail,
celles-ci étaient soumises aux juridictions de droit commun, suivant les règles
ordinaires de procédure civile et ce, conformément aux décrets du 30 juillet 1888
portant code civil congolais livre III, du 8 mai 1958 sur l’organisation et la
compétence judiciaires, du 7 mars 1960 portant code de procédure civile ainsi qu’à
celui du 1er février 1961 sur le contrat de louage de services.
Cet état de choses fut corrigé avec la promulgation de l’ordonnance-loi n°
67/310 du 9 août 1967 portant code du travail et des textes subséquents.
B. De 1967 à 2002
67
KABUMBU M’BINGA-BANTU, « La saisine du tribunal du travail au premier degré pendant la
période transitoire », in Les Analyses Juridiques, n° 7, Lubumbashi, 2005, pp. 4-19
31
C’est la loi n° 73/008 du 5 janvier 1973 qui insérait après l’article 45 de
l’Ordonnance-loi n° 68/248 du 10 juillet 1968 portant code d’organisation et de
compétence judiciaires une section III bis et après l’article 143 du décret du 7 mars
1960 portant code de procédure civile un titre III bis sur la procédure particulière aux
affaires du travail.
Voulant ainsi élaguer tous les obstacles dus aux contradictions de certains
textes, le législateur de 1973 a institué une procédure spéciale de saisine du tribunal du
travail par requête écrite ou verbale.
Cependant, ne disposant pas à suffisance des moyens financiers pour faire
fonctionner ces chambres spéciales des affaires du travail, celles-ci furent supprimées
et l’Ordonnance-loi n° 78/005 du 29 mars 1978 à travers ses articles 147 et 148
prévoyait que les litiges individuels du travail relevant de la compétence des anciennes
chambres des affaires du travail seraient désormais portés devant les tribunaux
ordinaires du lieu du travail.
Avec les réformes de 1978, 1982 et 2013 sur l’organisation et la compétence
judiciaires, les débats autour du mode de saisine ont été résolus.
32
promulgation faite par le Chef de l’État le 16 octobre 2002.
A propos, Hector-André rappelle que la loi n° 016/2002 du 16 octobre 2002
doit s’appliquer immédiatement car elle n’a pas conditionné l’application de l’article
26 à l’installation préalable des tribunaux du travail et elle s’impose en même temps
au juge et aux parties dès sa publication au journal officiel (68), en tant que règle de
procédure et ce, même devant les juridictions de droit commun siégeant en matière du
travail.
Sur le plan de principes généraux de droit, il est admis que les lois de
procédure, comme en l’espèce, ne rétroagissent pas. Elles ont pour vocation de régir
l’avenir et (…) sont d’application immédiate. De ce point de vue, même si les
tribunaux de travail ne sont pas installés, il est légalement régulier que la procédure
prévue pour ces tribunaux soit immédiatement appliquée (…) Pour toutes ces raisons,
en tant que loi spéciale, bien qu’applicable momentanément par une juridiction de
droit commun, la requête verbale ou écrite est désormais le seul mode de saisine en
matière de travail 69.
2. Compétence du tribunal
A. Compétence territoriale
B. Compétence matérielle
68
KABUMBU M’BINGA-BANTU, « La saisine du tribunal du travail au premier degré pendant la
période transitoire », in Les Analyses Juridiques, n° 7, Lubumbashi, 2005, pp. 4-19
69
KANGULUMBA MBAMBI, V., « Encore à propos de la saisine du tribunal de travail en droit
congolais : assignation ou requête. Note d’observation sur l’arrêt RTA 1160, CA Kinshasa/Matete », in
Revue du droit africain, n° 33/05, janvier 2005, pp. 80-92
70
Article 15 de la loi n° 016/2002 du 16 octobre 2002 portant création, organisation et fonctionnement
des tribunaux de travail
33
3. Composition
Le Tribunal du Travail est composé d’un Président, des juges et des juges-
assesseurs. Le Président et les juges sont désignés par le Ministre ayant la Justice dans
ses attributions parmi les juges du Tribunal de Grande Instance.
Les juges-assesseurs sont désignés pour un mandat de deux ans par le
Ministre ayant le Travail et la Prévoyance Sociale dans ses attributions sur base des
listes proposées par les organisations professionnelles des employeurs et des
travailleurs.
Le Tribunal du Travail siège avec l’assistance d’un greffier et le concours
d’un Officier du Ministère Public. C’est le Procureur de la République près le Tribunal
de Grande Instance dans le ressort duquel se trouve le Tribunal du Travail qui exerce
les fonctions du Ministère Public près cette dernière juridiction.
4. Procédure
71
Lire les articles 25 et 26 de la loi n° 016/2002 du 16 octobre 2002 portant création, organisation et
fonctionnement des tribunaux de travail.
34
1. Compétence
a) Compétence matérielle
b) Compétence territoriale
Son siège ordinaire et son ressort sont ceux du Tribunal de Grande Instance
(Voir art. 2 de la loi de 2001). En clair, le tribunal de commerce, le tribunal de travail
et le tribunal de grande instance ont la même compétence territoriale.
c) Compétence personnelle
Tous les commerçants ainsi que toute personne exerçant une activité
commerciale sont les justiciables relevant du tribunal de commerce. Même les sociétés
commerciales, leurs associés, les banques, etc. relèvent de la compétence de cette
juridiction.
2. Composition
35
concurrence déloyale ; les contestations relatives aux affaires dans lesquelles un ou
plusieurs défendeurs ont été caution ou signataires d’un chèque bancaire, d’une lettre
de change ou d’un billet à l’ordre (article 3 de la loi de 2001).
Les juges consulaires sont élus, pour une durée de deux ans pour le premier
mandat et quatre ans pour les mandats suivants, par un collège électoral composé de
délégués consulaires désignés par les organisations professionnelles également
reconnues et représentatives du commerce et de l'industrie (Voir article 4 de la loi de
2001). La désignation des délégués consulaires s’effectue, dans le ressort de chaque
tribunal de commerce, au sein de chaque organisation professionnelle pour un effectif
proportionnel au nombre de ses adhérents en règle de cotisation et en veillant à une
représentation de différentes branches de l’activité économique (art 5).
3. Procédure
36
des dispositions de ce Code, le Code de l’organisation et de la compétence judiciaires
de droit commun est applicable aux Cours et tribunaux militaires (art. 2 du Code de
justice militaire).
Régie par les articles 18 à 20, la Cour militaire opérationnelle est une
juridiction ponctuelle, car, elle n’existe pas de manière permanente.
En effet, la Cour militaire opérationnelle est instituée en cas de guerre ou
dans toutes autres circonstances exceptionnelles de nature à mettre en péril la vie de la
nation, notamment les menaces de guerre, de rébellion ou d’insurrection armées (art.
18). Il est établi dans les zones d’opération de guerre, des Cours militaires
opérationnelles qui accompagnent les fractions de l’armée en opération.
Leur implantation est décidée par le Président de la République. Elles
connaissent, sans limite de compétence territoriale, de toutes les infractions relevant
des juridictions militaires qui leur sont déférées.
La Cour Militaire opérationnelle siège au nombre de cinq membres, dont au
moins un magistrat de carrière, qui sont revêtus autant que possible des grades
37
d’officiers supérieurs.
Elle siège avec le concours du Ministère Public et l’assistance d’un greffier.
Elle a rang de Cour militaire.
38
membres dont trois magistrats de carrière.
La Haute Cour militaire est composée d’un premier président, d’un ou de
plusieurs présidents et des conseillers nommés et, le cas échéant, relevés de leurs
fonctions par le Président de la République parmi les membres de la Haute Cour
Militaire ou du Parquet militaire près celle-ci. Il y a lieu de noter qu’avec la loi de
2006 portant Statut des magistrats, le Président de la République ne peut nommer ou
relever des magistrats de leurs fonctions que sur proposition du Conseil supérieur de la
magistrature. Lire aussi les dispositions combinées des articles 82 et 152 de la
Constitution.
Voici le schéma des juridictions de l’ordre judiciaire et des parquets près ces
juridictions.
39
PARQUET CIVIL PARQUET MILITAIRE
A. Parquet général près la Cour de A. Auditorat militaire près la Haute
cassation Cour militaire
• Procureur général près la Cour • Auditeur général des forces
de Cassation armées
• 1ers Avocats généraux près la • 1ers Avocats généraux des forces
Cour de Cassation armées
• Avocats généraux à la Cour de • Avocats généraux des forces
Cassation armées
B. Parquet général près la Cour B.Auditorat militaire
d’appel supérieure près la militaire ou
Cour militaire opérationnelle
• Procureur Général près la Cour • Auditeur militaire supérieure
d’appel
• Avocats généraux à la Cour • Avocats généraux militaires
d’appel
• Substituts du Procureur généraux • Substituts de l’auditeur militaire
à la Cour d’appel supérieur près la Cour
militaire/CMO
C. Parquet près le Tribunal de C.Auditorat militaire près le
Grande instance tribunal militaire de garnison
• Procureur de la République près • Auditeurs militaires de garnison
le Tribunal de grande
instance/Tricom/travail / Tr. Enf.
• 1ers Substituts du procureur de la • 1ers substituts de l’auditeur
république près le TGI militaire
• Substituts du procureur de la Substituts de l’auditeur
république près le TGI militaire près le TMG
D. Parquet près le Tribunal de paix D.Auditorat militaire près le
Tribunal militaire de police
• 1ers substituts du procureur de la • 1ers substituts de l’auditeur
république près le tribunal de militaire près les TMP
paix
• Substituts du procureur de la
république près le tribunal de • Substituts de l’auditeur mil.
paix
40
S/SECTION 4. LES JURIDICTIONS CIVILES ET MILITAIRES DE LA
VILLE DE KINSHASA
41
42
Voici le schéma des juridictions et parquets militaires de la ville de Kinshasa
43
44
SECTION 2. LES JURIDICTIONS DE L’ORDRE ADMINISTRATIF
45
les grades.
46
contrôle de la constitutionnalité, le recours en interprétation de la Constitution, le
contentieux électoral et référendaire, les conflits de compétence enfin la compétence
répressive. Cette Cour est organisée par la loi organique n°13/026 du 15 octobre 2013.
Voici le schéma de l’organisation de cet ordre constitutionnel
47
CHAPITRE 2. LES REGLES DE FONCTIONNEMENT DES COURS
ET TRIBUNAUX
1. La récusation et le déport
48
Une partie au procès peut estimer qu’un des juges appelés à statuer sur son
affaire doit être écarté ou remplacé. La loi prévoit plusieurs causes qui peuvent
justifier la récusation ; il y en a au total huit (8) :
- Le juge ou son conjoint a un intérêt personnel quelconque dans l’affaire ;
- Le juge ou son conjoint est parent ou allié soit en ligne directe soit en ligne
collatérale jusqu’au troisième degré de l’une des parties, de son avocat ou de son
mandataire ;
- L’existence d’une amitié entre le juge et l’une des parties ;
- L’existence d’une inimitié entre le juge l’une des parties ;
- L’existence des liens de dépendance étroite à titre de domestique, de
serviteur ou d’employé entre le juge et l’une des parties ;
- Le fait que le juge a déjà donné son avis dans l’affaire ;
- Le fait que le juge est déjà intervenu dans l’affaire en qualité de juge, de
témoin, d’interprète, d’expert ou d’agent de l’administration ou d’avocat ou de
défenseur judiciaire ;
- Le fait que le juge est déjà intervenu dans l’affaire en qualité d’O.P.J. ou
d’O.M.P. ;
Signalons que la cause de récusation prévue en tout dernier lieu ne s’applique
pas aux juges des tribunaux de paix.
Celui qui veut récuser un juge doit se manifester au plus tard avant la clôture
des débats, par une déclaration motivée et actée au greffe de la juridiction dont le juge
mis en cause fait partie : cette déclaration est notifiée par le greffier au président de la
juridiction, ainsi qu’au juge mis en cause ; ce dernier est tenu de faire une déclaration
écrite ou verbale, actée par le greffier, et ce dans les deux jours de la notification de
l’acte de récusation (Voir art. 50 du Code d’OCJ).
Nous devons insister sur le fait que, contrairement à ce que croit l’opinion
publique, la seule déclaration de récusation faite par une partie au procès ne suffit pas
pour obliger un juge à se retirer. Elle doit être soumise à une vérification au cours
d’une audience que va tenir la juridiction à laquelle appartient le juge mis en cause ;
cette juridiction doit statuer toutes affaires cessantes, la partie récusante entendue ; le
juge, mis en cause doit se défendre et doit donc être entendu en ses explications ; ce
qui veut dire qu’il ne peut pas faire partie du siège appelé à statuer, sur les mérites de
la récusation.
Le tribunal statuant sur les mérites de la récusation, peut considérer que la
demande est fondée ; en ce cas, le juge récusé doit se retirer du siège. Mais ce tribunal
peut rejeter la récusation ; il peut dans ce cas ordonner, pour cause d’urgence, que le
siège comprenant le juge ayant fait l’objet de la récusation rejetée, poursuivre
l’instruction de la cause, même s’il y a appel (Voir article 52 du Code d’OCJ).
L’on doit bien comprendre que, faire une déclaration de récusation comporte
des risques, tout comme le fait pour un juge, de se maintenir au siège malgré cette
déclaration, comporte aussi des risques.
Si le jugement rejetant la récusation est maintenu par la juridiction d’appel,
celle-ci peut, après avoir appelé le récusant, le condamner à une amende ainsi qu’aux
dommages-intérêts envers le juge mis en cause. La sanction qui est ici prise contre le
49
récusant est due à son obstination à vouloir à tout prix récuser un juge de manière
légère, téméraire ou vexatoire. Le fait que des dommages- intérêts sont alloués au juge
mis en cause suppose que ce dernier a été appelé devant la juridiction d’appel.
Les décisions sur la récusation intervenue au premier degré devant la Cour
d’Appel sont susceptibles d’appel devant la Cour de cassation. Lorsque, la récusation a
été dirigée contre un magistrat siégeant à la Cour de cassation, cette juridiction peut,
en cas de rejet de la récusation, prononcer les condamnations à l’amende et aux
dommages-intérêts.
Si le juge d’appel infirme le jugement rejetant la récusation, il va annuler
toute la procédure du premier degré qui en aurait été la suite et renvoyer les parties
devant le même tribunal pour y être jugées par un autre juge ou devant un tribunal
voisin du même degré, sans préjudice de l’action disciplinaire.
Nous devons ici faire observer, que l’action disciplinaire ne pourrait
logiquement se concevoir que contre le juge mis en cause qui s’est obstiné à se
maintenir au siège ; le principe de l’indépendance qui doit protéger les juges, s’oppose
à notre avis, à ce qu’on puisse sanctionner l’ensemble du siège pour avoir mal
apprécié les éléments de la cause qui auraient dû l’amener à déclarer la récusation
fondée.
Le juge qui se trouve dans une des hypothèses de récusation, est tenu de se
déporter, sous peines de poursuites disciplinaires. Le juge qui désire se déporter
informe le président de la juridiction à laquelle il appartient en vue de pourvoir à son
remplacement.
C’est le juge qui préside l’audience qui en assure la police et la direction des
débats. Le pouvoir de police d’audience permet de maintenir l’ordre dans la salle, et
aux abords de la salle d’audience pour éviter ou prévenir les attroupements et
tumultes. En vertu de ce pouvoir, il peut faire expulser, évacuer les perturbateurs, tout
ou partie du public, en faisant appel en cas de nécessité aux forces de l’ordre. C’est sur
base de ce pouvoir qu’il peut interdire l’accès de la salle d’audience aux mineurs ; le
pouvoir de direction des débats l’autorise à décider l’ordre de production des preuves
et à rejeter des débats tout ce qui peut tendre à compromettre la dignité de la justice ou
à allonger inutilement les débats 72.
Une décision judiciaire doit être prise par les juges qui, depuis le début ont
pris part à tous les débats. En effet, il s’impose pour la garantie de la vérité judiciaire
et dans l’intérêt d’une bonne administration de la justice, qu’une affaire soit jugée
uniquement par les juges qui ont eu une bonne connaissance du dossier. Il peut arriver
72
A. RUBBENS, op. cit., Tome I, le pouvoir, l’organisation et la compétence judiciaire 1970 n° 153 ;
R. MERLE et A. VITU, op.cit., n° 624.
50
qu’un nouveau juge entre dans le siège pour remplacer un autre juge absent ou
empêché, en ce cas il est exigé qu’il y ait réouverture des débats, le président de
l’audience doit faire à l’intention de ce nouveau juge, un compte rendu valable, un
résumé des débats antérieurs et cela, en présence de toutes les parties qui doivent avoir
été appelées pour cela ; le respect de ces conditions va rendre régulière la composition
du siège comprenant le nouveau juge 73. Il a été jugé par la Cour suprême de justice
que « lorsque les juges signataires de la décision entreprise n’ont pas assisté à toutes
les audiences d’instructions d’une même cause, la composition irrégulière du siège
constitue un moyen de nullité d’ordre public que la Cour suprême peut soulever
d’office en vertu de l’art. 15 de l’ordonnance-loi de 1969 règlementant sa procédure-
Cassation du jugement en Cause : Mwanji julienne contre le MP, Arrêt RP49.
« Attendu qu’il est admis comme principe général de droit qu’une décision judiciaire
ne peut être rendue que par les juges qui ont assisté à toute l’instruction de la cause
tant dans l’intérêt des parties elles-mêmes que dans celui d’une bonne justice. Cette
règle s’impose ». Cour suprême de justice, section judiciaire, Audience du 26 juillet
1972.
4. Le renvoi pour cause de sûreté publique ou de suspicion légitime
(articles 60 à 62 de la loi organique du 11 avril 2013 sur l’OCJ)
Le juge naturel peut être refusé par une partie au procès ou par le Ministère
Public et ce pour deux raisons :
Soit parce que, le climat social ou politique du lieu où siège le juge naturel est
détérioré au point qu’il ne soit plus possible de rendre une justice sereine. En ce cas, la
cause qui est pendante devant ce tribunal, doit être renvoyée devant un autre tribunal.
C’est le renvoi pour cause de sûreté publique. Il n’y a que le Ministère Public qui peut
introduire une requête aux fins de renvoi pour cause de sûreté publique. Ce qui est
compréhensible puisqu’en sa qualité de gardien de l’ordre public, il est le mieux placé
pour apprécier si oui ou non, le climat politique ou social du lieu où siège le tribunal
est perturbé.
Soit parce que, tous les juges du tribunal ayant été récusés, il ne soit plus
possible de constituer un siège ; mais il peut arriver aussi que l’on soupçonne tous les
juges d’un tribunal d’avoir subi des pressions au point de ne plus jouir de
l’indépendance ou de l’impartialité requise pour juger une cause de manière équitable.
C’est le renvoi pour cause de suspicion légitime. Les parties au procès peuvent
introduire une demande de renvoi pour cause de suspicion légitime.
Il y a lieu de noter que la simple introduction d’une demande de renvoi ne
suffit pas pour obliger le tribunal soupçonné à cesser de juger une cause ; la juridiction
qui est saisie d’une demande de renvoi doit donner acte du dépôt de la requête ; c’est
au vu de l’expédition du donné expédition que peut produire le Ministère Public ou la
partie la plus diligente, que la juridiction saisie quant au fond va surseoir à statuer. La
requête aux fins de renvoi pour cause de sureté publique ou de suspicion légitime peut
73
Nimy MAYIDIKA NGIMBI, Essai critique de jurisprudence. Analyse des arrêts de la Cour Suprême
de Justice 1969-1972, Kinshasa, 1973, pp.88-89.
51
être présentée, soit par le Procureur général près la Cour de cassation, soit par
l’officier du Ministère public près la juridiction saisie. Pour cause de suspicion, la
requête peut également être présentée par les parties. Elle est introduite par écrit.
La juridiction saisie de la demande de renvoi, va tenir une audience pour
statuer sur les mérites de cette demande ; toutes les parties à la cause doivent recevoir
notification de la date d’audience dans les formes et délais ordinaires.
A l’audience, les débats se déroulent de la manière suivante :
- le requérant expose ses moyens ;
- la partie adverse présente ses observations ;
- le tribunal clôt les débats et prend l’affaire en délibéré.
La décision sur la requête doit être rendue dans la huitaine de la prise en
délibéré de l’affaire ; elle n’est susceptible ni d’opposition ni d’appel.
Une expédition de la décision de renvoi (jugement ou arrêt) sera transmise du
greffe de la juridiction saisie à celui de la juridiction à laquelle la connaissance de
l’affaire a été renvoyée.
La compétence pour opérer le renvoi est réglée de la manière suivante :
Le Tribunal de Grande Instance peut renvoyer la connaissance d’une affaire
d’un tribunal de paix de son ressort à un autre tribunal de paix du même ressort ;
La Cour d’Appel peut renvoyer la connaissance d’une affaire d’un tribunal de
grande instance de son ressort à un autre tribunal de grande instance du même ressort ;
La Cour de cassation peut renvoyer la connaissance d’une affaire d’une Cour
d’Appel à une autre Cour d’Appel ou d’une juridiction du ressort d’une Cour d’Appel
à une juridiction de même rang du ressort à une autre Cour d’Appel (Voir art. 60 du
Code d’OCJ).
Si la requête aux fins de renvoi pour cause de suspicion légitime est déclarée
non fondée, la juridiction saisie peut, après avoir appelé le requérant, le condamner à
l’amende de cinq cent mille francs congolais sans préjudice des dommages intérêts
envers les juges composant la juridiction mise en cause (Voir art. 62 du Code d’OCJ).
52
l’opinion la moins favorable au prévenu est tenu de se rallier à l’une des deux autres
opinions. En matière de droit privé, s’il se forme plus de deux opinions dans le
délibéré, le juge le moins ancien du rang le moins élevé est tenu de se rallier à l’une de
deux autres opinions74.
La Chambre qui prend une cause en délibéré en indique la date du prononcé.
Le prononcé intervient au plus tard dans les trente jours en matière civile, commerciale
ou sociale et dans les dix jours en matière pénale. Toutefois en cas de force majeure ce
délai peut être proroger de quinze jours en matière civile, commerciale ou sociale et de
cinq jours en matière pénale par une ordonnance motivée, laquelle est aussitôt
signifiée aux parties (Voir art. 43 du Code d’OCJ). En matière pénale, lorsque le
jugement ou l’arrêt est prononcé en l’absence des parties et au-delà du délai sans
notification préalable de la date du prononcé aux parties, le délai de recours court à
partir de la signification de la décision.
La Cour de cassation et, dans leur ressort, les cours et tribunaux, ont droit de
surveillance et d’inspection sur les juridictions inférieures. La surveillance est exercée
par le chef de la juridiction ou par son remplaçant. Le droit de surveillance consiste à
veiller à ce que les dossiers qui sont portés devant les cours et tribunaux soient
rapidement et régulièrement traités. Il s’agit d’une surveillance purement
administrative qui ne peut en aucune manière chercher à violer l’indépendance
garantie aux cours et tribunaux par la Constitution. Les magistrats qui vont inspecter
les cours et tribunaux ne peuvent pas dicter aux juges les décisions judiciaires à
prendre ou chercher à remettre en question les décisions judiciaires déjà prononcées.
74
A. RUBBENS, op.cit., Tome III n°181 et 205. Voir aussi l’art 42 du Code d’OCJ de 2013.
53
mercuriale du Procureur Général de la République
75
Article 63 de la loi organique du 11 avril 2013 sur l’OCJ.
76
Article 64 de la loi organique du 11 avril 2013 sur l’OCJ.
54
§2. Le renvoi pour cause de sûreté ou de suspicion légitime
Excepté les arrêts rendus par les cours militaires opérationnelles, c'est-à-dire
en temps de guerre, les arrêts et jugements rendus par les cours et tribunaux militaires
sont susceptibles d’opposition et d’appel (art.276 Code de justice militaire). L’art.278
dispose, que l’appel est interjeté devant les juridictions ci-après :
- La Haute Cour Militaire, lorsque la décision attaquée a été rendue par la
Cour militaire ;
- La Cour militaire, lorsque la décision attaquée a été rendue par le tribunal
55
militaire de garnison ;
- Le Tribunal militaire de garnison, lorsque la décision attaquée a été rendue
par le tribunal militaire de police.
L’appel est introduit dans les 5 jours francs après celui où cette décision aura
été portée à la connaissance de la partie intéressée. Il est introduit par déclaration ou
lettre missive au greffe de la juridiction ayant rendu le jugement. La procédure suivie
est celle prévue par le Code de procédure pénale ordinaire (Voir aussi l’art 129 du
Code d’OCJ).
Notons qu’un acte de la C.N.S. a décidé d’étendre le droit d’appel en temps
de guerre avec les justiciables des juridictions militaires. Mais cela est resté lettre
morte.
S’agissant de l’opposition, l’art 277 du CJM (Code de justice militaire)
dispose qu’elle est faite contre les arrêts et jugements rendus par défaut par les
juridictions militaires dans les 5 jours francs après celui où cette décision aura été
portée à la connaissance de la partie intéressée. L’opposition est introduite par
déclaration ou lettre missive au greffe de la juridiction ayant rendu l’arrêt ou le
jugement.
56
CHAPITRE 3. L’ORGANISATION JUDICIAIRE DU MINISTERE
PUBLIC
77 R. MERLE et A. VITU, Traité de droit criminel, Procédure pénale, 4ème édition, Paris, Cujas, 1989, n°180
78 Idem.
57
SECTION I. LA HIERARCHIE ET LA COMPOSITION DES
PARQUETS
L’on doit savoir, qu’à chaque tribunal se trouvent rattachés un certain nombre
de magistrats du parquet, qui y exercent les fonctions de Ministère Public y compris au
tribunal de paix79.
58
§3. Conseil d’État
Près de chaque Cour d ‘Appel existe un Procureur Général. C’est lui qui est le
chef, (le patron) de l’action publique devant toutes les juridictions de son ressort ; en
terme technique, on dit qu’il a la plénitude de l’exercice de l’action publique (Art. 77,
loi organique de 2013 sur l’OCJ)
Le Procureur Général près la Cour d’Appel exerce les fonctions du Ministère
Public auprès de toutes les juridictions de son ressort.
Le Procureur Général près la Cour d’Appel peut prendre la parole à
l’audience devant tout tribunal de son ressort, il prend la parole aux audiences
solennelle de la Cour d’Appel. Il est assisté d’un ou, plusieurs avocats généraux et
substituts du Procureur Général.
59
§7. Tribunal Administratif
60
agents du greffe et de l’office des huissiers 86. Les officiers de police judiciaire que
nous étudierons plus loin, sont les yeux et les oreilles du Ministère Public dans sa
mission de rechercher les preuves des infractions commises.
Les officiers publics sont des personnes à qui ont été confiées par l’autorité
publique (l’État) la qualité et le pouvoir d’authentifier des actes et les tenir en dépôt ;
exemple le Maire en tant qu’officier de l’état civil, le notaire, les greffiers et les
huissiers87.
Les officiers ministériels entendus au sens strict du droit français, sont des
personnes titulaires d’un office ou d’une charge, qui leur est donné à vie par l’autorité
publique et pour lequel elles ont le droit de présenter un successeur. En outre, elles
jouissent d’un monopole ; c’est le cas des notaires, des greffiers et des huissiers de
justice88.
Entendu en ce sens, le terme « officier ministériel » est impropre en droit
congolais dans lequel les fonctions de notaire, de greffiers et des huissiers sont remplis
par des fonctionnaires de l’État. Mais on peut qualifier en droit congolais les greffiers,
les huissiers et les notaires « d’officiers ministériels » au sens étymologique d’officiers
chargés d’un Ministère obligatoire, d’une mission publique.
Le Ministère Public veille au maintien de l’ordre dans les cours et tribunaux ;
mais, il n’a pas la police de l’audience qui appartient au Président de l’audience 89. Il
peut par exemple demander au Président de l’audience de prendre telle mesure qu’il
juge convenable pour le maintien de l’ordre. Il lui appartient aussi de provoquer les
mesures de police nécessaires au maintien de l’ordre aux abords de la salle d’audience,
pour prévenir les attroupements90.
Nous rappelons que le Ministère Public surveille la composition et l’action de
tous les tribunaux coutumiers de son ressort ; il leur donne des directives nécessaires
pour la bonne administration de la justice 90. Nous partageons le point de vue de A.
RUBBENS, qui estime que ces dispositions heurtent le principe de l’indépendance des
juges91 ; toutefois, nous ne pouvons le suivre sur la justification qu’il en donne en
affirmant que : « ces dispositions sont marquées au coin de la politique paternaliste du
régime colonial »92.
A notre point de vue, la mission de surveillance du Ministère Public exercée
sur la composition et l’action des tribunaux coutumiers se justifie de deux manières : il
y a d’abord le fait que l’officier du Ministère public est juriste de formation, à ce titre,
il dispose de la formation technique qui lui permet de contrôler le fonctionnement des
tribunaux coutumiers composés de non-juristes, ensuite. Il y a la perspective de la
90 Art.10 de l’arrêté royal du 13 mai 1938 coordonnant les décrets sur les juridictions indigènes
92 Idem.
61
requête en annulation des jugements coutumiers, requête, ainsi que nous l’avons déjà
développé plus haut que seul le Ministère a compétence d’introduire devant le tribunal
de grande instance lorsque les jugements coutumiers ont violé la coutume ou les règles
substantielles de procédure.
C’est au cours de sa mission de surveillance que le Ministère Public va
pouvoir relever les jugements qui ont violé la coutume et les règles substantielles de
procédure et décider d’introduire une requête en annulation de ces jugements devant le
tribunal de grande instance.
Le Ministère Public contrôle les officiers de police judiciaire étant donné que
ces derniers exercent leur mission judiciaire sous les ordres et l’autorité du Ministère
Public93.
Il est même prévu la procédure d’habilitation par le Procureur de la
République : ce dernier peut accorder ou refuser l’habilitation à exercer les
attributions d’officiers de police judiciaire94; l’officier de police judiciaire, qui fait
l’objet d’une mesure de refus, de suspension, de retrait de l’habilitation ne peut
exercer ces attributions judiciaires attachées à la qualité d’officier de police
judiciaire ; l’officier de police judiciaire frappé par ces mesures et qui s’obstine à
poser les actes judiciaires propres à un officier de police judiciaire, peut être poursuivi
en justice et être condamné à une peine de prison de 2 à 6 mois ou à une peine
d’amende95.
96 Art.11 du code de procédure pénale, A.RUBBENS : Op.cit., Tome I n°146, R. MERLE et A.VITU : op.cit,
n°204
97 Art. 65, loi organique de 2013 sur l‘OCJ
98 Idem
62
A la fin de l’instruction préparatoire, lorsque le magistrat instructeur estime
avoir réuni suffisamment des preuves de la commission de l’infraction, il saisit le
tribunal compétent pour y traduire le prévenu, auteur de l’infraction 99.
Dans la procédure des poursuites engagées contre un mineur délinquant, le
Ministère public tient un rôle analogue à celui qu’il remplit près les juridictions
répressives mais le caractère répressif fait place à un souci manqué de tutelle à assurer
à l’égard de l’enfant qui fait l’objet des mesures de défense sociale (décret du 06
décembre 1950, art. 2, 5, 13, 14, 15, 18 et 19). Voir aussi la loi n°09 /001 du 10 janvier
2009 portant protection de l’enfant.
En matière de libération conditionnelle et de recours en grâce, le Ministère
Public est appelé à donner son avis.
Le Ministère Public a également la mission d ‘inspection des prisons (art. 28
de l’ordonnance du 17 septembre 1965 relative au régime pénitentiaire). Au cours de
cette mission, il vérifie les registres d’écrou, le registre d ‘hébergement et s’assure si
aucune personne arrêtée n’est retenue au-delà du temps nécessaire pour être conduite
devant l’autorité judiciaire compétente pour exercer les poursuites. Enfin, le Ministère
public assiste à toutes les audiences de la Cour de cassation, des Cours d’appels, des
tribunaux de grande instance, des tribunaux de commerce, des tribunaux de travail et
des tribunaux de paix. Il ne prend cependant pas part au délibéré ( art. 66 du Code
d’OCJ).
L’on ne peut pas concevoir une audience judiciaire en matière de droit privé
sans que le Ministère Public soit présent, car la loi exige qu’il assiste à toutes les
audiences de la Cour de cassation et de toutes les autres juridictions jusqu’au niveau
des tribunaux de paix100.
Nous devons ici noter l’illogisme de la position légale. En effet, nous avons
déjà dit que le tribunal de paix est la juridiction compétente chargée de juger tous les
litiges du droit de la famille. Or, des nombreuses dispositions du Code de la famille
font intervenir le Ministère Public101.
- l’art.319 relatif à l’autorité parentale, le Ministère Public peut requérir la
déchéance ;
- l’art. 359 où le Ministère Public peut saisir le tribunal de paix en cas de
99 Idem
100 Art. 66, loi organique de 2013 sur l’OCJ.
101 Art. 66, loi organique de 2013 sur l’OCJ.
63
refus de l’art.367 qui permet au Ministère Public de saisir le tribunal de paix en
amiable conciliateur lorsqu’il y a refus de réception de la dot.
Notons également, que la loi exige l’avis du Ministère Public chaque fois
qu’une juridiction doit faire application de la coutume 102. Or, comme dit ci-haut, le
tribunal de paix est la juridiction compétente, pour juger les conflits fonciers collectifs
ou individuels régis par la coutume et les litiges relatifs aux successions.
La loi exige dans des cas bien déterminés que les dossiers judiciaires soient
communiqués au Ministère Public pour qu’il donne son avis, la loi a déterminé onze
(11) cas, nous ne citerons que les suivants à titre illustratif :
- les dossiers dans lesquels sont en cause l’État, les établissements publics,
les provinces, les assemblées régionales et les collectivités ;
- les dossiers relatifs aux litiges de successions ;
- les dossiers qui concernent les mineurs.
- le Ministère Public peut de lui-même demander que les dossiers où il croit
pouvoir donner son avis lui soient communiqués103.
- une juridiction peut aussi estimer indiquer de communiquer des dossiers
au Ministère Public pour recueillir son avis 104.
Dans les pays qui ont une vieille expérience judiciaire, ce sont des juristes
spécialistes qui siègent en matière de droit privé. C’est pourquoi, leurs avis sont
attendus avec intérêt parce qu’ils constituent des véritables consultations des
spécialistes.
La décharge est l’équivalent de la récusation au niveau du parquet. Le
magistrat instructeur en charge d’un dossier peut se retrouver dans une situation qui ne
garantit pas l’équité dans le traitement d’une affaire.
En se fondant sur le fait que le ministère public instruit à charge et à
décharge, une partie peut estimer, au regard de l’opinion qu’un magistrat a déjà émise
dans le cadre du dossier la concernant ou au regard des affinités que ce magistrat
pourrait avoir avec son adversaire, qu’il est difficile voire impossible que l’instruction
qu’il mène soit orienté autrement qu’en sa défaveur. Elle peut, dans ce cas, s’adresser
au chef d’office aux fins d’obtenir le remplacement du magistrat suspecté.
La loi ne détermine pas une procédure particulière pour les magistrats du
ministère public et la règle du contradictoire ne semble pas de mise comme dans le cas
de la récusation des magistrats du siège.
On en vient à croire que sur ce point, les chefs d’office seraient investis d’un
pouvoir discrétionnaire leur permettant de faire droit ou non à la demande tendant à
obtenir la décharge.
64
3. Mission de partie principale
Le Ministère Public agit comme partie principale à chaque fois que, l’intérêt
public exige son concours 105.
Il doit cependant être noté, que le Ministère Public ne peut pas se substituer à
une partie privée sous prétexte que celle-ci s’abstient d’exercer une action qui
intéresse l’ordre public, par exemple en matière de divorce 106
C’est pour empêcher le Ministère Public d’agir dans ce domaine de manière
inconsidérée, que la jurisprudence congolaise a limité son champ d’action en
affirmant : « il faut que l’ordre public soit mis en péril par un état de choses auquel il
importe de remédier, pour que le Ministère Public puisse agir d’office en matière
civile, il ne peut agir en invoquent l’ordre public si des intérêts privés sont seuls en
cause107.
Les officiers du Ministère Public peuvent agir par voie d’action principale
dans l’intérêt de toute personne physique lésée qui serait inapte à agir en justice ; à
assurer sa défense ou à faire face au payement d’un avocat ou d’un défenseur
judiciaire108
Nous nous trouvons ici devant une notion purement congolaise de ce qu’on
appelle en France « aide juridique » ; celle-ci, entendue au sens du droit français, est
une assistance judiciaire grâce à laquelle une personne qui a des ressources modestes
peut bénéficier du concours gratuit d’un avocat, pour faire valoir ses droits en
justice109
La note typiquement congolaise consiste à étendre l’aide judiciaire à ceux qui
sont « inaptes » pour agir en justice ou pour se défendre. Le droit congolais rejoint le
droit français, lorsqu’il prévoit la possibilité pour une personne aux ressources
modestes, de bénéficier de concours gratuit d’un avocat ou d’un défenseur judiciaire,
soit pour introduire une demande en justice, soit pour se défendre face à une
accusation portée en justice.
108 Art. 68 de la loi organique du 11 avril 2013 sur l’organisation et de la compétence judiciaires.
65
Mais, le droit congolais introduit une nuance propre due à l’environnement
sociologique et culturel, en prévoyant que : l’aide judiciaire puisse également être
accordée à une personne qui est inapte, non pas financièrement parlant, mais
sociologiquement et culturellement, à introduire une demande en justice ou à se
défendre face à une accusation portée en justice.
Cette inaptitude sociologique et culturelle s’explique à notre sens, par
l’ignorance généralisée dont font preuve la plupart des Congolais en matière de
procédure judiciaire, ignorance qui trouve en grande partie son origine dans le fait
qu’il s’agit d’une procédure qui est trop étrangère à la manière judiciaire traditionnelle
de rendre la justice comme cela se fait selon les coutumes.
Nous avons déjà étudié les cas dans lesquels le Ministère Public est qualifié
pour exercer une action principale. A plus forte raison, peut-il, dans ces cas, lorsqu’il
n’a pas pu agir par voie d’action principale agir comme partie intervenante, en
déposant des réquisitions 110
Nous devons signaler l’erreur de langage que l’on retrouve chez certains
auteurs qui parlent des « conclusions » ou réquisitions » du Ministère Public lorsqu’il
est appelé à donner un avis111
Répétons, que le Ministère Public à qui un dossier judiciaire est communiqué
pour avis, ne prend pas de conclusions, encore moins des réquisitions et n’est pas
partie intervenante.
66
- saisir par requête, le Tribunal de Grande Instance afin de suppléer le défaut
d’acte de l’état civil (art.106 du code de la famille) ;
- saisir par requête, le Tribunal de Grande Instance en rectification des
actes de l’état civil (art.107 du code de la famille) ;
- saisir par requête, le tribunal de grande instance en vue de voir intervenir
un jugement déclaratif de décès d’une personne disparue (art.142.Code de la famille)
- réquisition auprès du tribunal de paix pour prononcer la déchéance de
l’autorité parentale (art.319 du code de la famille) ;
- introduire auprès du tribunal de paix une demande de condamnation du
père au remboursement des frais de gésine et d’entretien pendant les 9 mois de
grossesse, si l’action en recherche de paternité est déclarée fondée (art.639 Code de la
famille) ;
- requête pour saisir le tribunal compétent en vue de faire désigner un
liquidateur judiciaire parent ou étranger, lorsque les héritiers ne sont pas connus ou ont
tous renoncé à l’héritage.
67
§6. Quid de l’autorité du Ministre de la Justice sur les magistrats du
parquet ?
115 Art. 143 et 146 de l’arrêté d’organisation judiciaire n°289/70 du 20.8.79 portant règlement intérieur des cours
et tribunaux.
116 BAYONA-ba-MEYA : Op.cit, p.33.
68
Par ignorance du droit judiciaire, beaucoup de citoyens, considérant que le
Ministre de la Justice exerce l’autorité sur les magistrats du Parquet, autorité qui peut
aller jusqu’à leur donner des ordres, des instructions, soutiennent qu’au Congo la
justice n’est pas indépendante.
Nous rappelons abord que c’est la loi qui a donné ce pouvoir au Ministre de la
Justice ; ensuite il doit être reprécisé que l’indépendance absolue qui est garantie par la
Constitution concerne des juges, car ce sont eux qui disent le droit, qui jugent. Certes,
les magistrats du Parquet sont également indépendants dans leur mission qui consiste à
faire appliquer la loi, à l’interpréter ; mais il s’agit d’une indépendance relative.
69
concernées ont le droit dès l’instant où le tribunal compétent a été saisi et ce jusqu’à la
décision définitive, de prendre connaissance et de recevoir copie du dossier judiciaire
117
70
sera prise en délibéré.
Le Ministère Public, gardien de la loi et de l’ordre public est censé agir pour
l’intérêt public. En tant que tel, les actes qu’il pose engagent la puissance publique,
c’est-à-dire l’État qu’il représente. Toutefois, l’Officier du Ministère Public peut
engager sa responsabilité personnelle lorsqu’il a agi par sentiment et contre la loi.
Dans cette hypothèse, il peut s’exposer à des sanctions disciplinaires.
71
En effet, le Ministère Public n’est lié à l’égard de son supérieur hiérarchique
que par son écrit. Il doit une obéissance à son supérieur hiérarchique mais conserve à
l’audience une totale liberté d’opinion. C’est pourquoi, à l’audience, il peut instruire à
charge ou à décharge.
72
CHAPITRE 4 : LA HIERARCHIE, LA COMPOSITION DE
L’AUDITORAT MILITAIRE ET SES REGLES DE
FONCTIONNEMENT
73
SECTION 2 : LES AUDITEURS MILITAIRES PRES LES COURS ET
TRIBUNAUX MILITAIRES
Les fonctions du Ministère Public près chaque Cour militaire sont remplies
par des auditeurs militaires supérieurs (art.48 Code Judiciaire Militaire).
L’auditeur militaire supérieur exerce, sous la surveillance et le contrôle de
l’auditeur général des FARDC les fonctions de Ministère Public près toutes les
juridictions militaires établies dans le ressort de la cour militaire. Il est assisté d’un ou
de plusieurs avocats généraux militaires et des substituts de l’auditeur militaire
supérieur, nommés et, le cas échéant, relevés de leurs fonctions par le Président de la
République (art.48 du Code Judiciaire Militaire).
L’auditeur militaire supérieur peut se faire remplacer par l’avocat général
militaire ou l’auditeur militaire le plus ancien dans le grade le plus élevé (art.49
C.J.M.).
L’auditeur militaire supérieur règle l’ordre intérieur et la tenue des registres
des auditorats militaires près les juridictions militaires de son ressort (art. 50 C.J.M.)
74
CHAPITRE 5 : LA HIERARCHIE DES GRADES DES MAGISTRATS
1. Cour Constitutionnelle
2. Cour de cassation
- Premier Président de la Cour de cassation.
- Le Premier Président est assisté d’un ou de plusieurs présidents.
- Elle comprend plusieurs conseillers et conseillers référendaires.
3. Conseil d’État
- Premier Président du Conseil d’État.
- Le Premier Président est assisté d’un ou de plusieurs conseillers et
conseillers référendaires.
- Il comprend plusieurs conseillers.
75
4. Cour d’Appel
- Premier Président de la Cour d’Appel, un seul
- Président(s) de la Cour d’Appel, un ou plusieurs.
- Conseillers à la Cour d’Appel, plusieurs.
5. Cour Administrative d’Appel
- Premier Président de la Cour administrative d’Appel
- Conseillers à la Cour administrative d’Appel
7. Tribunal de paix
- Président du Tribunal de paix : un seul
- Juges du Tribunal de paix : plusieurs.
Nous rappelons que là où les tribunaux de paix ne sont pas encore installés,
les tribunaux de police et les tribunaux coutumiers continuent de fonctionner.
3. Cour d’Appel
- Procureur général près la Cour d’Appel ;
- Un ou plusieurs avocats généraux ;
- Plusieurs substituts du Procureur Général.
76
5. Parquet près le Tribunal de Grande Instance
- Procureur de la République.
- Un ou plusieurs Premiers substituts du Procureur de la République.
- Plusieurs substituts du Procureur de la République.
6. Parquet près le Tribunal Administratif
- Procureur.
- Un ou plusieurs premiers substituts du Procureur.
- Plusieurs substituts du Procureur.
Il n’existait pas de parquet près le Tribunal paix. Mais depuis 2013 (Loi
d’OCJ), l’art 65 institue un parquet près le tribunal de paix composé d’un premier
substitut du Procureur de la République auquel sont adjoints un ou plusieurs substituts
du Procureur de la République.
77
Auditeur militaire supérieur Premier président de la Cour
Militaire
Les avocats généraux
militaires Les présidents de la Cour
Les substituts des auditeurs Militaire/CMO et
militaires supérieur près les CM et Les Conseillers des Cours
les CMO
Les auditeurs militaires, Président du Tribunal
Les premiers substituts militaire de garnison
78
En France, la Cour des Comptes constitue une juridiction administrative
spécialisée. C’est pourquoi ses arrêts sont susceptibles d’un pourvoi en cassation
devant le Conseil d’État120.
La Cour des Comptes comprend trois sections, qui peuvent être divisées en
chambre :
- section chargée des comptes et services de l’État et des entités
décentralisées ;
- section chargée des établissements publics (entreprises publiques,
organismes publics, entreprises mixtes ;
- section chargée des fautes en matière de discipline budgétaire et
financière.
La Cour des Comptes se réunit soit en audience solennelle, soit toutes
sections réunies, soit en chambre, soit en comité de rapport. Elle se réunit en audience
solennelle notamment pour procéder à l’installation des magistrats. La Cour siège
toutes sections réunies dans les cas suivants :
- Pour examiner et arrêter le compte général de l’État ;
- Pour se prononcer sur des questions de procédure, ou de jurisprudence ;
- Pour connaître des affaires qui lui sont déférée directement par le
Président, sur renvoi d’une section, à la requête du M.P sur renvoi après cassation ;
120 J. VINCENT, G. MONTAGNIER et A. VARINARD, La justice et ses institutions, Précis, Paris, Dalloz,
1991, n°470.
79
- Pour constater et vérifier la gestion et les comptes des établissements
publics.
Les comptables de fait sont également soumis au contrôle de la Cour des
Comptes. On appelle Comptable de fait, toute personne qui effectue des opérations de
recettes, de dépenses, de détention et de maniement de fonds ou de valeur appartenant
à l’État, aux entités décentralisées et aux établissements publics.
La Cour des Comptes peut condamner à une amende qui n’excède pas le
double du traitement mensuel de tout gestionnaire public, tout fonctionnaire ou agent
de l’État, auteur d’une faute de gestion.
Les autres compétences de la Cour des Comptes sont notamment :
- Vérifier que les recettes dues à l’État sont versées régulièrement au Trésor et
appliquer les périodicités légales en cas de retard ;
- Vérifier la régularité des dépenses publiques ;
- Surveiller le remboursement des sommes dues à l’État au titre de prêts et
des garanties d’emprunts ;
- Apurer les comptes des comptables publics et établir des arrêts définitifs
qu’ils ont en débet ;
- Examiner la légalité et la régularité du marché public, des travaux et des
fournitures, des biens et services de l’État et des établissements publics ;
- Arrêter les sommes à couvrir à charge des ordonnateurs délégués lorsqu’ils
ont engagé des crédits en violation de la loi ; elle peut leur infliger des amendes qui
n’excèdent pas la moitié de leur traitement et proposer leur suspension ou leur
destitution ;
- Publier chaque année un rapport public sur la gestion des finances et biens
publics.
Le Procureur Général exerce son ministère par voie de conclusion, d’avis ou
de réquisition. Il fait dresser un état des comptables qui doivent faire parvenir leurs
comptes à la Cour ; il requiert application des amendes prévues par la loi, il défère à la
Cour les opérations présumées constitutives des fautes de gestion.
80
renvoyé devant la Cour des Comptes siégeant toutes sections réunies. Les arrêts de la
Cour des Comptes sont également susceptibles d’un recours en révision par un
comptable en cas de découverte d’un fait nouveau dans le délai de 10 ans de la
notification de l’arrêt. Le recours en révision est également ouvert au Procureur
Général près la Cour des Comptes dans un délai de 3 ans à dater de l’arrêt définitif.
CHAPITRE 7 : LES IDEES MAITRESSES DU STATUT DES
MAGISTRATS CIVILS
SECTION 1. DU RECRUTEMENT
§1. Des conditions imposées pour être nommé magistrat (art. 1 de la loi
organique n°06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des magistrats).
81
supérieur de la magistrature, désormais composé exclusivement des magistrats, devant
jouer un rôle prépondérant dans la gestion administrative, disciplinaire et financière du
corps.
SECTION 2. DU SIGNALEMENT
Le juge est inamovible. Il ne peut être déplacé que sur sa demande dûment
motivée et acceptée ou suite à une promotion ou encore pour des raisons liées à ses
82
dûment constatées par sa hiérarchie qui en saisit le Conseil supérieur de la
magistrature.
S’agissant du magistrat du Parquet, il assume sa mission d’officier du
ministère public sous la direction de l’autorité hiérarchique. Toutefois, sans préjudice
des articles 149, 150 et 151 de la Constitution, le gouvernement peut saisir le
Procureur général près la Cour de cassation des faits qui relèvent de sa compétence,
afin de mettre l’action publique en mouvement (art 15 du Statut des magistrats).
83
- à un congé de reconstitution de 30 jours ouvrables pris chaque année ;
- à des congés de circonstance suivant des événements ;
- à des congés des maladies ou d’infirmité.
84
SECTION 6. DE LA RELEVE ANTICIPEE DES FONCTIONS ET DE
LA DEMISSION (Art.42 à 44 du statut des magistrats)
§1. De la relève
§2. De la démission
85
Il a droit ainsi que son conseil, à la communication, sans déplacement, de
toutes les pièces du dossier.
L’action disciplinaire demeure distincte et indépendante de l’action répressive
lorsqu’il subit une peine de privation de liberté supérieure à trois mois, le magistrat est
révoqué d’office.
Le Ministère de la Justice, les chefs de juridictions et les chefs d’office
peuvent, au stage de l’enquête disciplinaire, interdire, à titre conservatoire, au
magistrat poursuivi, l’exercice de ses fonctions jusqu’à la décision définitive, si les
faits leur paraissent graves (art 54 du Statut). Un acte de la C.N.S interdit au Ministère
de la Justice ce genre de pouvoir disciplinaire.
L’action disciplinaire se prescrit un an révolu après la constatation des faits ;
toutefois, lorsque les faits sont constitutifs d’une infraction à la loi pénale, l’action
disciplinaire se prescrit en même temps que l’action publique( Art 64 du Statut).
86
SECTION 10. DES AVANTAGES ACCORDES APRES LA
CESSATION DEFINITIVE DE SERVICE (Art.72 à 82 du statut des magistrats)
§1 De la pension d’inaptitude
Tout magistrat qui, pour une cause autre que le décès, la démission d’office
ou la révocation, cesse définitivement ses services après une carrière d’au moins 10
ans reçoit une allocation de fin de carrière.
Le montant de cette allocation est égal à un quart, deux quarts ou trois quarts
du montant annuel du dernier traitement d’activité, selon que l’intéressé a accompli
une carrière d’au moins dix ans, quinze ans ou vingt ans.
Le magistrat reconnu définitivement inapte a doit à l’allocation de fin de
carrière. L’allocation de fin de carrière est exempte de toute imposition.
Lorsque le magistrat est décédé avant le paiement de l’allocation de fin de
carrière, celle-ci est liquidée à la veuve ou, à défaut de celle-ci, aux enfants du défunt
bénéficiant des allocations familiales (Art.75).
87
Les enfants reconnus et déclarés à l’état civil avant la cessation définitive des
services du magistrat ;
Les enfants que le conjoint a reconnus d’un précédent mariage, à condition
que le mariage avec le magistrat qui a ouvert le droit à la rente d’orphelin ait été
contracté avant la cessation définitive des services et que les enfants aient donné lieu à
l’attribution d’allocations familiales à ce conjoint ;
Les enfants sous tutelle du magistrat, à condition que la tutelle ait été déférée
avant la cessation définitive des services du magistrat et que les enfants aient donné
lieu à l’attribution d’allocations familiales au magistrat.
La veuve qui se remarie est déchue du droit à la rente ;
Les rentes sont acquises par mois ;
Lorsqu'un magistrat est décédé en cours de carrière, la veuve a droit à une
allocation de décès.
88
CHAPITRE 8. DE LA POLICE JUDICIAIRE
121
R. MERLE et A. VITU op. cit., n° 204 ; J. PRADEL, Procédure pénale, 5è édition, Paris, Cujas,
1990, n° 120.
122
Lire à ce sujet : J. PRADEL op. cit., n° 120.
89
Avec la réforme de la police nationale congolaise, l’idée générée c’est
l’unification du corps de police judiciaire au sein de la PNC. Toutes les
catégories d’OPJ doivent intégrer la PNC, c’est à dire que désormais pour
être OPJ il faut d’abord être policier. C’est ainsi que l’inspection générale de
police judiciaire du parquet a été supprimée et diluée au sein de la PNC. La
tâche reste pour les autres catégories d’OPJ.
Les OPJ sont régis par l’ordonnance n°78/289 du 3 juillet 1989 relative à
l’exercice des attributions des OPJ et APJ.
90
l’interrogatoire du suspect
- Les pouvoirs susceptibles de délégation : ex : perquisitions domiciliaires,
fouilles corporelles
- Les pouvoirs non susceptibles de délégation : ex : la fixation du dossier au
Tribunal, la condamnation d’un témoin récalcitrant
Les O.P.J. sont placés sous les ordres et l'autorité du Ministère Public. C'est le
prescrit de l'art. 1 du Code de procédure pénale. A ce titre, leurs procès-verbaux
peuvent être recommencés par le magistrat instructeur qui constate des irrégularités,
voire des illégalités dans leur établissement.
Les O.P.J. font acte d'allégeance au ministère en prêtant serment entre les
mains du Procureur de la République (procédure dite de l'habilitation).
Des garde-fous d'ordre réglementaire sont prévus dans le but de dissuader les
O.P.J. de commettre des abus dans l'exercice de leurs fonctions.
Parmi ces garde-fous, mentionnons le plus dissuasif qui menace de sanction
pénale l'O.P.J. qui se permet soit de retarder l'information judiciaire dont il a
connaissance, soit de s'octroyer le pouvoir d'appréciation, de procéder ou non à
l'accomplissement d'une enquête, soit de refuser ou de retarder la constatation d'une
infraction pour laquelle il a reçu une plainte d'un particulier ou un ordre d'enquêter du
Ministère Public. La sanction pénale peut aller jusqu'à 2 mois de prison sans compter
que la victime de l'infraction peut réclamer devant le tribunal, contre l'O.P.J. des
dommages-intérêt auxquels le coupable devait être condamné (art. 28 de l'ordonnance
n° 78/289 du 3 juillet 1978 relative à l'exercice des attributions des O.P.J. et A.P.J).
Un acte de la CNS a institué le pouvoir disciplinaire du Ministère Public de
l'auditorat militaire sur tous les O.P.J. civiles et militaires avec obligation d'exercer les
poursuites pénales en cas de violation des droits fondamentaux de l'homme.
91
CHAPITRE 9. LE GREFFE ET L'OFFICE DES HUISSIERS
SECTION 1. LE GREFFE
§1.Notion du greffe
92
certifiés conformes revêtues de la formule exécutoire (grosses) 126
Le greffier exerce aussi une compétence ministérielle propre et autonome,
lorsqu'il rédige les assignations (modalité de pouvoir saisir un tribunal en matière
civile), ou lorsqu'il donne acte de la constitution de partie civile en dehors de
l'audience 127, lorsqu'une victime de l'infraction se présente au greffe pour faire une
déclaration relative à sa volonté d'être dédommagé, au moment où le Ministère Public
a terminé ses enquêtes judiciaires et envoyé le dossier judiciaire devant le tribunal qui
doit juger cette infraction. Le greffier dresse aussi un acte de déclaration d'opposition
et d'appel; ce faisant il exerce toujours sa mission ministérielle propre et autonome.
Le greffier exerce aussi des attributions administratives, notamment lorsqu'il
procède aux inscriptions au registre du commerce et à la réception des dépôts d'actes
de société, garde les registres à l'intention du public qui peut venir les consulter sur
place 128
Le greffier dispose aussi d'une compétence fiscale en percevant les frais de
justice et les droits proportionnels qui sont des impôts que l'État perçoit sur les
sommes allouées par les jugements et arrêtés de condamnation 129.
Ainsi qu'on peut s'en rendre compte, le greffier a une lourde responsabilité.
Non seulement il peut, comme tout fonctionnaire de l'État, être poursuivi
disciplinairement pour les négligences ou les erreurs dans le service, mais en outre ces
négligences ou erreurs peuvent l'exposer à des actions en dommages-intérêts. C'est
pourquoi, les attributions du greffier, exigent de lui la discrétion, comme première
qualité, puis l'intelligence, le sens de l'ordre, de vigilance, de probité et de ponctualité ;
sa vie privée doit être exemplaire ; enfin il doit éviter de critiquer les décisions
judiciaires 130
Le terme " huissier " utilisé ici ne doit pas être confondu avec l'agent de
service qui, dans l'administration publique, ou paraétatique, a pour tâche de faire entrer
les visiteurs chez un responsable administratif.
L'huissier de justice est un agent de l'ordre judiciaire dont la mission
judiciaire est d'une importance qui souvent échappe à l'attention des justiciables ;
l'huissier se trouve à la base de l'action judiciaire puisque c'est généralement lui qui
porte à la connaissance des parties appelées en justice, les convocations officielles
appelées " citations en matière pénale et " assignations " en matière de droit privé.
C'est la notification de ces convocations de justice, qui saisit le tribunal. Ainsi si cette
notification est mal faite c'est-à-dire si elle est faite sans respecter les formalités
imposées par la loi, le tribunal n'est pas saisi et ne peut pas tenir audience. Mais
l'huissier de justice se trouve également à la fin du procès, au moment de l'exécution
129 Ibidem
130 Ibidem.
93
du jugement, non seulement c'est lui qui doit notifier tout jugement à la partie perdante
avant de l'exécuter mais en outre c'est lui qui va procéder à l'exécution des jugements
en pratiquant des saisies sur les biens de la partie perdante du procès, biens saisis qui
seront mis en vente publique et dont les produits de vente revirent à dédommager la
partie gagnante du jugement.
L'office d'huissier n'est pas constitué en service propre et n'a pas d'archives, il
est rattaché au greffe131
Les présidents des juridictions désignent les huissiers parmi les agents de
l'ordre judiciaire mis à leur disposition.
94
été déclarée valable 135
Un usage s'est établi suivant lequel un particulier, sans titre, peut requérir de
l'huissier de faire une sommation, c'est-à-dire d'effectuer une mise en demeure 136
Les huissiers sont également chargés de l'exécution forcée des jugements et
actes exécutoires ; ils procèdent aux saisies, aux expulsions, aux destructions, aux
expropriations. Ces actes sont généralement précédés d'un commandement qui est une
toute dernière mise en demeure avant de passer à l'exécution forcée 137Nous devons
noter que les huissiers Congolais n'ont pas, comme en France ou en Belgique,
compétence pour effectuer des constats (exemple constat d'adultère).
§4. Observations critiques
L'on doit déplorer le fait que les huissiers dont nous venons de décrire le rôle
fondamental en matière d'exploits de justice, ne fasse pas l'objet d'une sollicitude
particulière de la part du Ministère de la Justice.
Les huissiers doivent bénéficier d'une solide formation, spécialement en droit
judiciaire et avoir une longue expérience judiciaire. Faut-il remettre en cause la
formation qu'ils sont censés recevoir au Centre de Formation du personnel judiciaire
institué auprès du Ministère de la Justice ? On pourrait le dire. Certes, dans tous les
actes, l'huissier agit sous la direction du greffier qui reçoit les demandes d'exploits et
veille à leur exécution 138, mais cela est insuffisant.
Nous avons pu réaliser que les huissiers sont souvent à la base de graves
désordres qui surviennent en matière d'exécution forcée des jugements, ils pratiquent
des exécutions en violation des règles de procédure. Il y en a qui vont jusqu'à pratiquer
des saisies arrêts sur les comptes bancaires des personnes morales de droit public, qui
bénéficient pourtant du privilège d'inexécution forcée... D’autres huissiers, sous la
pression des parties influentes refusent carrément de procéder à l'exécution forcée.
A notre sens, l'on devrait mettre sur pied un corps d'huissiers dont la loi
devrait fixer le profil scientifique et la déontologie professionnelle. Mais surtout, les
chefs des juridictions doivent veiller avec un soin particulier à la bonne exécution des
jugements tant il est vrai que c'est au niveau de l'exécution des décisions judiciaire que
les habitants se font une opinion sur la véritable image de la justice du pays.
138 Ibidem
95
CHAPITRE 10. DES AVOCATS ET DES DEFENSEURS JUDICIAIRES
§3.Monopole
Les avocats et les défenseurs judiciaires ont le monopole en matière de
représentation et d'assistance des parties en justice, sauf les exceptions établies par la
loi. Rappelons que ce monopole est consacré par l'art. 19 al. 3 de la Constitution du 18
février 2006 qui permet à toute personne poursuivie d'exiger d'être interrogé en
présence d'un avocat ou d'un défenseur judiciaire de son choix.
139
Ordonnance-loi n° 79/08 du 28 Septembre 1979, portant organisation du barreau et du corps des
défenseurs judiciaires
140
Lire : lexique de terme juridique par Raymond GUILLIEN et Jean-Vincent, Dalloz, Paris, 1985, Vè
Postulation, p. 339
96
4. N'avoir pas été sanctionné disciplinairement ou n'avoir pas été l'objet d'une
décision administrative de destitution, radiation ou révocation pour les faits décrits au
point 3, sauf autorisation du Ministre de la Justice.
5. Justifier d'une bonne conduite par la production d'un certificat de bonne vie
et mœurs.
B. Soumission à un stage professionnel
Avant son inscription au tableau, l'Avocat reçoit une formation
professionnelle au cours d'un stage organisé, le stage est d'une durée de 2 ans, à la fin
du stage, il est établi par le maître de stage un rapport sur l'avocat stagiaire qui a passé
avec succès l'épreuve organisée et sanctionnée par un certificat d'aptitude
professionnelle dans des conditions fixées par le Conseil National de l'Ordre.
1. Doit être omis du tableau, l'avocat qui se trouve dans un des cas d'exclusion
ou d'incompatibilité prévue par la loi.
2. Peut être omis du tableau :
- l'avocat qui est empêché d'exercer réellement sa profession éloignement de
la juridiction, maladie ou infirmité grave et permanente, acceptation d'activités
étrangères au barreau
- l'avocat dont le défaut d'honorabilité pourrait porter atteinte à la dignité de
la profession
97
- l'avocat qui sans motifs valables ne s'acquitte pas de sa contribution aux
charges de l'Ordre et du barreau auquel il appartient
- l'avocat qui, sans motifs légitimes, n'exerce pas effectivement sa
profession
- l'avocat honoraire dont le défaut d'honorabilité pourrait porter atteinte à la
dignité de la profession.
3. L'avocat omis est tenu de fermer son cabinet et de remettre aussitôt les
affaires en cours à ses clients.
4. L'avocat omis peut demander sa réinscription en apportant la preuve que
les faits qui avaient motivé l'omission ont cessé et qu'il remplit désormais les
conditions requises pour exercer honorablement la profession.
5. Les décisions en matière d'omission et de réinscription sont prises dans
les mêmes formes et donnent lieu au même recours qu'en matière d'inscription.
§8. Des droits et des devoirs des avocats (art. 71 à 80 l’ordonnance-loi sur
le barreau)
98
d'assister à huis clos.
99
activité ; il joint à sa déclaration tout document et toute information utile quant à la
nature de l'activité et les conditions dans lesquelles il se propose de l'exercer. Le
Conseil de l'Ordre se prononce sur le caractère compatible ou incompatible de cette
activité avec la dignité et la délicatesse imposée aux avocats. Il peut, à tout moment,
inviter l'intéressé à cesser immédiatement l'exercice de cette activité. La décision du
Conseil de l'Ordre peut être déférée au Conseil National de l'Ordre.
Les avocats peuvent être chargés par l'État des missions temporaires même
rétribuées à condition de ne faire pendant la durée de cette mission aucun acte de leur
profession, ni directement ni indirectement. L'avocat qui accepte cette mission en
avise le Conseil de l'Ordre qui se prononce sur le point de savoir si l'intéressé peut être
maintenu au tableau, dans la négative, il est donné à l'avocat un délai de 15 jours pour
opter. S'il opte sur l'exercice de la mission ou s'il garde silence, il est omis du tableau,
sauf recours devant le Conseil National de l'Ordre.
L'avocat investi d'un mandat public (député, élu provincial ou local) ne peut
ni directement ni par l'intermédiaire d'un associé ou collaborateur, accomplir aucun
acte de sa profession, plaider ou consulter contre l'État, les sociétés paraétatiques, les
collectivités ou établissements publics.
Les honoraires des avocats comprennent les frais dus pour sa postulation et
les actes de procédure et les frais de consultation et de plaidoirie.
Les frais de postulation et des actes de procédure ou autres sont fixés par un
tarif réglementaire.
Les honoraires de consultation et de plaidoirie sont fixés d'accord entre
l'avocat et son client.
En doctrine classique, l'on retient cinq critères de fixation des honoraires :
- la situation de fortune du client,
- la difficulté de l'affaire,
- les frais exposés par l'avocat,
- la notoriété de l'avocat,
- les diligences de l'avocat.
De manière générale, il est interdit de fixer les honoraires en fonction du
résultat judiciaire. C'est l'interdiction du pacte de " quota litis " convention par laquelle
l'avocat stipule que ses honoraires seront calculés, proportionnellement aux sommes
que le tribunal allouera à son client141.
Les frais et honoraires dus aux avocats peuvent être recouverts par la
contrainte sur un état qui en est dressé par l'avocat, visé et revêtu de la formule
exécutoire par le Premier Président de la Cour d'appel.
Un acte de la CNS a pris les décisions suivantes aux sujets des honoraires des
avocats :
141
J. VINCENT, S. GUINCHARD, G. MONTAGNIER et A. VARINARD, La justice et ses institutions,
Précis Dalloz 1991, Paris, n° 737), lire aussi " Au service de la justice. La profession juridique de demain.
Paris, Dalloz, 1967, p. 144.
100
L'avocat fixe librement ses honoraires dans le cadre de prestations de ses
services, sous réserve du respect du règlement intérieur du Conseil de l'Ordre et de la
règle de délicatesse propre à la déontologie ;
En cas de contestation des honoraires, la partie qui s'estime lésée saisit
d'abord le Bâtonnier pour arbitrage et en cas d'échec, elle recourt devant le Conseil de
l'Ordre du degré d'appel ;
Le Premier Président de la Cour d'appel a un délai de 15 jours pour donner la
formule exécutoire sur la note d'honoraires et du frais lorsqu'il en est saisi ;
L'ordonnance du Premier Président de la Cour d'appel qui refuse sans aucune
justification de donner la formule exécutoire est susceptible de recours devant le
Président de la Cour de cassation qui doit statuer dans les 15 jours qui suivent la
notification de l'ordonnance ;
3. Organe disciplinaire
101
- aucune peine disciplinaire, aucune mesure d'interdiction provisoire ne peut
être prononcée sans que l'avocat mis en cause ait été entendu ou appelé ;
- c'est le bâtonnier qui enquête sur le comportement de l'avocat mis en cause ;
si c'est le bâtonnier lui-même qui est concerné, l'enquête est menée par le membre du
Conseil de l'Ordre le plus ancien au tableau ;
- le bâtonnier peut décider soit de classer l'affaire sans suite soit de saisir le
Conseil d'Ordre ;
- tant devant le Conseil de l'Ordre que devant le Conseil National de l'Ordre,
la comparution personnelle de l'avocat poursuivi est requise sauf dispense. L'avocat
mis en cause peut se faire assister et, en cas de dispense de comparution personnelle,
se faire représenter par un confrère ;
- l'avocat poursuivi peut déférer devant le Conseil National de l'Ordre, la
sentence rendue par le Conseil de l'Ordre ;
- les décisions du Conseil National de l'Ordre rendues en matière disciplinaire
ne sont susceptibles, d'aucun recours ;
- la juridiction qui condamne un avocat pour des agissements contraires à
l'honneur, à la probité et aux bonnes mœurs, transmet une copie de sa décision au
Conseil de l'Ordre aux fins de radiation de l'avocat concerné au tableau de l'ordre ;
- l'avocat interdit ou suspendu doit s'abstenir de tout acte professionnel, il ne
peut en aucune circonstance faire état de sa qualité d'avocat ;
- l'avocat radié ne peut être inscrit à un tableau de l'ordre ou porté sur une liste
des stagiaires qu'après l'expiration d'un délai de 10 ans depuis la date où la décision de
radiation est passée en force de chose jugée et si des circonstances exceptionnelles les
justifient.
L'inscription n'est permise que sur décision du Conseil National de l'Ordre,
après avis motivé et conforme du Conseil de l'Ordre du Barreau auquel l'avocat désire
appartenir.
b) Le Conseil de l'Ordre
102
Il est composé de trois à six ou neuf membres, selon le nombre des avocats
constituant le barreau. Il a pour attribution de traiter toute question intéressant
l'exercice de la profession notamment :
- veiller à la stricte observation des devoirs des avocats et à la protection de
leurs droits ;
- arrêter et modifier le règlement intérieur ;
- assurer le maintien des principes de probité, de désintéressement, de
modération et de confraternité ;
- veiller à ce que les avocats se comportent en loyaux auxiliaire de la justice ;
- traiter toute question intéressant la défense des droits des avocats et
d'observation de leurs devoirs ;
- veiller à la formation des stagiaires ;
- organiser un bureau de consultation gratuite en faveur des indigents ;
- gérer les biens appartenant au barreau ;
- les membres du Conseil de l'Ordre sont élus pour trois ans au scrutin secret
par l'Assemblée Générale.
c) Le bâtonnier
Il est élu pour trois ans, au scrutin secret, par l'Assemblée Générale. Il
représente le barreau, il veille à la discipline de tous les avocats, concilie les différends
et assure le bon fonctionnement du Conseil de l'Ordre. Toute communication faite au
barreau ou au Conseil de l'Ordre lui est adressée.
a) L'Assemblée Générale
Elle comprend tous les Bâtonniers et les membres des différents Conseils de
l'Ordre ;
Elle se réunit au moins une fois par an ;
Elle délibère sur toutes les questions d'intérêt commun et sur les moyens à
mettre en œuvre pour sauvegarder l'honneur, les droits et les intérêts de la profession ;
Ses réunions sont présidées par le Bâtonnier National.
103
connaissance et en cas de défaillance de ces organes, évoquer les causes devant lui,
même d'office.
104
1. L’Assemblée Générale
C'est la réunion de tous les défenseurs judiciaires,
Elle est présidée par le Président du Tribunal de Grande Instance,
Elle délibère sur tout sujet intéressant la profession de défenseur judiciaire,
Elle procède à l'élection d'un syndic et d'une chambre de surveillance.
§1. Définition
On appelle avoués les officiers ministériels qui ont profession de représenter
les parties devant les Cours d’appel ; ils sont chargés de postuler et de conclure ; ils
représentent leurs clients devant la Cour d'appel sauf dans les cas où leur ministère
n'est pas obligatoire. Ils interviennent uniquement en matière de litiges et des
contestations de droit privé.
105
§2. Condition d'étude
L'avoué doit être licencié, maître ou docteur en droit, il doit passer un stage
de 2 ans dont un autre après d'un avoué, il doit passer avec succès l'examen
professionnel.
N.B : En R.D.C. la profession d'avoué n'existe pas. C'est l'avocat qui fait
tout.
106
TROISIEME PARTIE :
DE LA COMPETENCE
107
INTRODUCTION
108
CHAPITRE 1. LA COMPETENCE DES COURS ET TRIBUNAUX DE
DROIT ECRIT
- La composition et de l’organisation
Le tribunal de paix est composé d’un président et des juges. En cas d’absence
ou d’empêchement, il est remplacé par le juge le plus ancien d’après la date et l’ordre
142
Article 7, loi-organique n°13/011-B, précitée.
109
de nomination143.
Le tribunal de paix siège au nombre de trois juges en matière répressive, et à
un seul juge en matière civile.
Il siège en outre au nombre de trois juges dont des notables du lieu désigné
par le président de la juridiction 144 en matière de conflit foncier coutumier. Le
président du tribunal de paix reprend ainsi au ministre de la justice le pouvoir qu’il
détenait de l’ancien Code d’OCJ. En plus, les juges assesseurs ne sont plus
fonctionnaires de l’État affectés aux différentes juridictions. Ils sont désormais
désignés pour accomplir à titre ponctuel, une mission relative à leur expertise
coutumière.
Le tribunal de paix siège avec le concours du ministère public et l’assistance
d’un greffier. Le concours du ministère devient obligatoire pour la composition
régulière du siège ce qui met fin à la double casquette du juge du tribunal de paix145.
La compétence matérielle
- En matière pénale
La loi attribue aux tribunaux de paix une compétence en vertu de laquelle ils
connaissent des infractions punissables au maximum de cinq ans de servitude pénale
principale et d’une amende quel que soit son taux, ou de l’une de ces peines
seulement. Il a été jugé qu’est fondé et entraine cassation partielle du jugement
entrepris, le moyen pris de la violation des articles 83 du Code de l’organisation et de
la compétence judiciaires et des articles 54, 55 et 58 du code de procédure pénale en ce
que saisi des faits de meurtre punissable de plus de cinq ans, le juge de paix les a
connus alors qu’ils ne sont pas de sa compétence matérielle .
Lorsqu’un tribunal de paix se déclare incompétent en raison du taux de la
143
Article 9, loi-organique n°13/011-B, précitée
144
Article 10,idem.
145
Article 17, idem.
146
S. GUINCHARD et alii, Lexique des termes juridiques, Paris, Dalloz, 2011, p. 186.
110
peine à appliquer, le jugement n’est pas susceptible d’appel. L’incompétence du
tribunal ne peut être invoquée que par la partie au procès. Elle peut aussi être déclarée
d’office par le tribunal.
Les tribunaux de paix sont compétents pour prendre des mesures
d’internement de tout individu tombant sous l’application de la législation sur le
vagabondage et la mendicité.
La loi du 10 janvier 2009 sur la protection de l’enfant a extrait du tribunal de
paix la compétence de prendre les mesures de garde, d’éducation et de préservation
prévues en matière d’enfance délinquante. Cette compétence est dévolue au tribunal
pour enfants.
- En matière civile
111
§2. Tribunal de Grande Instance
- En matière civile
147
Art. 89, loi organique de 2013 sur l’OCJ.
112
commis par les personnes relevant de leur compétence et de celle des tribunaux
de grande instance ;
2) des infractions commises par les membres de l'Assemblée provinciale, les
magistrats, les Maires, les Maires adjoints, les Présidents des Conseils urbains et les
fonctionnaires des services publics de l'État et les dirigeants des établissements ou
entreprise publique revêtus au moins du grade de directeur ou du grade équivalent.
Elle connaît également des pourvois en cassation formés contre les arrêts et
jugements rendus en dernier ressort par les cours et tribunaux civils et militaires.
1. Tribunal de police
C'est le tribunal qui est compétent pour juger les contraventions, c'est-à-dire
les infractions que la loi punit d'une peine de deux mois d'emprisonnement au
maximum.
2. Tribunal correctionnel
Il est compétent pour juger les délits c'est-à-dire les infractions que la loi
113
punit d'une peine qui ne dépasse pas 5 ans d'emprisonnement.
3. Cour d'assises
C'est une juridiction composée de 3 magistrats de la Cour d'Appel et de 9
jurés (juges populaires en quelques sortes).
Elle est compétente pour juger les crimes c'est-à-dire des infractions
punissables de la peine de mort ou d'une peine supérieure à 5 ans d'emprisonnement.
La Cour suprême de justice de la République, créée par la loi
constitutionnelle du 27 juillet 1993 a pour compétence de juger des membres du
gouvernement qui, dans l'exercice de leurs fonctions des infractions. Elle est composée
de 15 juges dont 12 parlementaires et 3 magistrats du siège de la Cour de cassation.
La Haute Cour de justice est compétente pour juger le Président de la
République pour haute trahison.
Le mot civil doit être entendu ici dans le sens le plus large. Il ne s'agit en tout
cas pas des tribunaux statuant à l'égard des civils, l'épithète " civil " doit ici revêtir le
sens juridique, il s'agit donc des tribunaux qui jugent des litiges civils, ou mieux des
litiges du droit privé lequel englobe le droit civil, le droit du travail, le droit
commercial, le droit coutumier.... Bien plus, ces tribunaux dits " civils " connaissent
également des actions patrimoniales dirigées par ou contre les services publics. Est
compétent le juge du lieu où l'une des infractions a été commise, celui de la résidence
du prévenu et celui du lieu où le prévenu aura été trouvé.
En procédure pénale, nous aurons l'occasion d'étudier les différents cas de
prorogation de cette compétence. La règle de base est que le juge du domicile ou de la
résidence du défendeur est seul compétent pour connaître de la cause. S'il y a plusieurs
défendeurs, le demandeur peut choisir le domicile de l'un d'eux. Les parties peuvent, si
l'ordre public n'est pas intéressé, déroger conventionnellement aux règles de la
compétence territoriale. Elles peuvent le faire soit par une clause attributaire de
compétence soit par l'élection de domicile, soit en comparaissant volontairement
devant un juge autre que le juge naturel.
114
coutumière, communale ou territoriale, seul le tribunal de territoire ou de ville connaît,
à l'exclusion de tout autre tribunal des affaires dans lesquelles ces défendeurs ces
prévenus et demandeurs sont parties.
1. Règles ordinaires
a. Tribunal de paix
115
de justice sauf celles de jugement au Tribunal de Paix149 .
Il examine également les problèmes relatifs à l'exécution des autres actes
authentiques 150.
Le Tribunal de Grande Instance examine l'appel des jugements rendus en
premier ressort par les Tribunaux de Paix 151.
c. La Cour d'appel
Elle examine l'appel des jugements rendus en premier ressort par les
Tribunaux de Grande Instance152, les tribunaux de commerce et les tribunaux de
travail.
d. La Cour de cassation
Elle connaît des pourvois en cassation pour violation des traités
internationaux dument ratifiés, des lois et de la coutume contre les arrêts et jugements
rendus en dernier ressort par les juridictions de l’ordre judiciaire en matières civile,
commerciale et sociale153.
2. Règles spéciales
154 Il y a litispendance lorsque deux ou plusieurs juridictions compétentes se trouvent saisies à la fois des mêmes
faits intéressant les mêmes personnes.
116
suivantes sont appliquées :
1. Les demandes pendantes devant le Tribunal de Paix peuvent, à la demande
de l'une des parties, être jointes à des demandes connexes pendantes devant le Tribunal
de Grande Instance. La juridiction ainsi saisie statue en premier ressort (art. 145 de la
loi organique du 11 avril 2013 sur l’O.C.J.) ;
2. Lorsque les demandes pendantes devant les juridictions différentes de
même rang sont connexes, elles peuvent, à la demande de l'une des parties, être
renvoyées à celle de ces juridictions qui a déjà rendu une décision autre qu'une
disposition d'ordre intérieur, sinon à la juridiction saisie la première.
Le Tribunal de Grande Instance est le tribunal qui peut saisir le service des
impôts lorsqu'un habitant du pays refuse de payer les impôts qu'il doit à l'État.
La Cour d'Appel examine l'appel des jugements rendus au premier degré par
le Tribunal de Grande Instance.
La Cour d'Appel est saisie en premier et dernier ressort c'est-à-dire sans
possibilité d'appel pour examiner les recours introduits par le contribuable contre les
décisions du service des impôts lorsque ces décisions constituent la cotisation d'impôt
ou d'accroissement d'impôt établis d'office c'est-à-dire d'autorité.
117
lois et des actes ayant force de loi, les lois organiques, avant leur promulgation, et les
règlements intérieurs des chambres parlementaires et du congrès, de la commission
électorale nationale indépendante ainsi que du conseil supérieur de l’audiovisuel et de
la communication. Avant leur mise en application, ils doivent être soumis à la cour
constitutionnelle qui se prononce sur leur conformité à la Constitution. Aux mêmes
fins d’examen de la constitutionnalité, les lois peuvent être avant leur promulgation
par le Président de la République, déférées devant la Cour Constitutionnelle par le
Premier Ministre, le Président de l’Assemblée nationale, le Président du Sénat ou le
dixième des députés ou Sénateurs (art.160 de la Constitution du 18/02/2006).
118
CHAPITRE 2. LA COMPETENCE DES JURIDICTIONS MILITAIRES
En principe ce sont les militaires qui sont jugés par les juridictions militaires
lorsqu'ils ont commis des infractions 156
Les juridictions militaires jugent des civils qui ont commis des infractions
notamment dans les cas suivants :
1. Lorsqu'il s'agit des personnes employées dans un établissement ou dans un
service de l'armée qui dépendent du Ministère de la Défense Nationale, qui ont
commis des infractions de toute nature au service de l'armée ou dans l'exercice ou à
l'occasion de l'exercice de leurs fonctions 157 ;
2. Lorsqu'il s'agit des civils qui provoquent, engagent ou assistent un ou
plusieurs militaires à commettre une infraction à la loi ou au règlement militaire 158 ;
3. Lorsqu'il s'agit des civils qui commettent des infractions dirigées contre
l'armée, son matériel ou ses établissements ou au sein de l'armée 159;
4. Lorsqu'il s'agit des civils qui ont autorités à accompagner une unité de
160
l'armée .
5. Lorsque le pays se trouve en état de guerre ou d'urgence et que le Président
de la République fait remplacer les juridictions civiles par les juridictions militaires 161
Les juridictions militaires n'ont aucune compétence pour juger les conflits ou
contestations purement civiles qui éclatent entre les militaires ou entre les militaires et
les civils ; ce sont en ce cas les juridictions civiles qui interviennent pour juger ces
contestations.
Les cours et tribunaux militaires ne connaissent pas de l’action disciplinaire
(art. 78 du code judiciaire militaire)
119
Mais nous devons signaler que même en ce cas, en réalité, le grade du
militaire détermine malgré tout le tribunal car ce n'est qu'un militaire de grade
inférieur à celui de général de brigade qui peut éventuellement comparaître devant le
Conseil de guerre, de police si l'infraction commise n'est punissable au maximum que
d'un an.
Voici la répartition de la compétence entre les juridictions militaires
1. La Haute Cour militaire : Elle connaît, en premier et dernier ressort, des
infractions de toute nature, commises par les personnes énumérées à l’art
120 du Code judiciaire militaire. Elle connaît également de l’appel des
arrêts rendus au premier degré par les Cours militaires. Les arrêts de la
HCM ne sont susceptibles que, d’opposition, conformément à la
procédure du droit commun.
2. Les Cours militaires (les articles 84 et 85 du CJM) : Elles connaissent, au
premier degré, des infractions commises par les personnes énumérées à
l’art 121 du CJM. Elles connaissent également de l’appel des jugements
rendus en premier ressort par les TMG (tribunaux militaires de garnison).
Les arrêts rendus par les Cours militaires au premier degré sont
susceptibles d’opposition et d’appel.
3. Des Cours militaires opérationnelles (CMO, les articles 86 et 87 du CJM) :
Les Cours militaires opérationnelles des infractions de toute nature,
commises par des justiciables des juridictions militaires (art. 86). Les
arrêts rendus par les cours militaires opérationnelles ne sont susceptibles
d’aucun recours.
4. Des Tribunaux militaires de garnison (articles 88 et 89) : Les tribunaux
militaires de garnison connaissent des infractions punissables de la peine
de mort et celles punissables d’une peine supérieure à un an commises par
des personnes déterminées à l’art 122 al 1, du CJM. Ils connaissent en
outre de l’appel des jugements rendus en premier ressort par les
TMP(tribunaux militaires de police). Les jugements rendus en premier
ressort par les TMG sont susceptibles d’opposition et d’appel.
5. Des Tribunaux militaires de police (articles 90 et 91 du CJM) : Les TMP
connaissent des infractions punissables de 1 an de servitude pénale, au
maximum, commises par des personnes déterminées à l’art 122 al 2. Ils
sont également compétents à l’égard d’autres infractions lorsque, à raison
des circonstances, l’auditeur militaire estime que la peine à prononcer ne
doit pas dépasser un an de servitude pénale, une amende et la privation de
grade. Les jugements rendus par les TMP sont susceptibles d’opposition
et d’appel. Rappelons que ces tribunaux militaires ne sont pas
fonctionnels dans la pratique près de 19 ans après la promulgation du
Code judiciaire militaire en 2002.
120
SECTION 2. LA COMPETENCE PERSONNELLE
121
SECTION 3. LA COMPETENCE TERRITORIALE
§1. Notion
172
Art. 145, loi organique n°13/011-B du 11 avril 2013, précité
122
SECTION 2. LE REGLEMENT DU JUGE OU CONFLIT DE
JURIDICTION
§1. Notion
Le règlement de juges peut être demandé par requête de toutes les parties à la
cause ou par le Ministère Public près l'une des juridictions concernées. C'est la Cour
de cassation qui désigne souverainement la juridiction qui connaîtra de la cause.
Nous devons noter que le règlement de juges est la manifestation claire que
les règles prévues pour mettre fin à la litispendance n'ont pas permis, pour une raison
ou une autre, de mettre fin à la litispendance. Il s'impose alors, pour prévenir la
contrariété et ses conséquences juridiques malheureuses, entre des décisions
judiciaires rendues en dernier ressort, de recourir au règlement des juges.
§1. Notion
Le conflit d’attribution peut être positif ou négatif. Il est positif lorsque la Cour de
cassation et le Conseil d’État déclarent chacun une juridiction de l’ordre judiciaire pour la
première et une autre de l’ordre administratif pour le second compétente pour connaître d’un
123
litige qui oppose les mêmes parties. Dans ce cas, la Cour constitutionnelle désigne celle
dont la compétence est la mieux fondée.
Ce conflit est négatif lorsque chacune de deux hautes juridictions déclare les Cours et
tribunaux de son ordre incompétents vis-à-vis d’un litige survenu entre deux parties. Il y a
alors lieu de craindre le déni de justice. Le rôle de la Cour constitutionnelle en pareille
hypothèse sera de désigner la juridiction dont l’incompétence n’est pas fondée.
En droit français 173, la question du conflit entre deux ordres de juridiction est soumise
au Tribunal des conflits. En cas de conflit positif, le préfet adresse un déclinatoire de
compétence sous forme de mémoire à la juridiction de l’ordre judiciaire. Par cet acte, il
revendique la compétence d’une juridiction administrative.
Dans le cas de refus opposé à sa demande, le préfet prend, dans les quinze jours, un
arrêté des conflits en vue de contraindre le juge judiciaire à surseoir à statuer. Le Tribunal
des conflits rend sa décision dans les deux mois.
En droit congolais c’est l’une des parties au procès qui saisit le juge de la Cour
constitutionnelle. La procédure à suivre est consacrée aux articles 66 et suivants de la loi-
organique portant organisation, fonctionnement de la Cour constitutionnelle :
A. En cas de conflit négatif
La partie qui s’estime lésée par de fait que deux juridictions sont déclarées
incompétentes de connaître de sa cause adresse une demande à la Cour. La demande doit
prendre la forme d’une requête. Pour qu’elle soit recevable elle doit intervenir dans le délai
de deux mois à compter de la signification de la décision d'où résulte le conflit 174.
La requête doit être signée par un avocat au barreau près la Cour de cassation, porteur
d’une procuration spéciale signée par le requérant. Elle doit en outre porter les mêmes
mentions que celles qui sont exigées pour un pourvoi en cassation.
173
GUINCHARD S., et BUISSON, J., Procédure pénale, Paris, Litec, 2000, n° 798, p. 455.
174
Article 69 de la loi sur la cour constitutionnelle
175
Article 67 de la loi portant organisation de la Cour constitutionnelle.
124
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION 2
PREMIERE PARTIE 14
125
PRINCIPES GENERAUX DE L’ORGANISATION ET DE LA COMPETENCE JUDICIAIRE 14
7. Principe de la collégialité 23
8. Principe de l’itinérance 24
126
Section 2. Les règles de fonctionnement communes aux cours et tribunaux de droit écrit
(juridictions civiles) 48
§1. Rappel des règles déjà étudiées plus haut 48
§2. Autres règles 48
Section 3. Les règles de fonctionnement communes aux cours et tribunaux de droit écrit
(juridictions MILITAIRES) 54
§1. La police de l’audience (art.233 C.J.M) 54
§2. Le renvoi pour cause de sûreté ou de suspicion légitime 55
§3. La collégialité des juridictions militaires 55
§4. Les règles du délibéré 55
§5. La règle du double degré de juridiction 55
127
§1. Des magistrats de la Cour des Comptes 79
§2. Les sections de la Cour des Comptes 79
Section 1. Du recrutement 81
§1. Des conditions imposées pour être nommé magistrat (art. 1 de la loi organique n°06/020 du 10
octobre 2006 portant statut des magistrats). 81
§2. Particularité de la nouvelle loi 81
Section 2. Du Signalement 82
§1. Des promotions 82
Section 10. Des AVANTAGES ACCORDES APRES la cessation définitive de service (art.72 à 82
du statut des magistrats) 87
§1 De la pension d’inaptitude 87
§2. De l’allocation de fin de carrière 87
§3. De la rente de survie et de l’allocation de décès 87
§4. De l'honorariat et de l'éméritat (art. 83 du statut des magistrats) 88
Section 4.Les rapports entre la police judiciaire et le parquet et Le contrôle des activités des O.P.J.
90
Section 1. Le greffe 92
§1.Notion du greffe 92
§2. La composition des greffes 92
§3. Le statut greffier 92
128
§1.Absence de service propre 94
§2. Désignation des huissiers 94
§3. Rôle des huissiers 94
§4. Observations critiques 95
Section 2 : Des défenseurs judiciaire (art. 125 à 141 de l’ordonnance-loi sur le barreau) 104
§1. Notions et conditions d'accès à la profession 104
§2. Des droits et des devoirs des défenseurs judiciaires 104
§3. Des organes du corps des défenseurs judiciaires 104
§4. Du régime disciplinaire 105
DE LA COMPETENCE 107
INTRODUCTION 108
129
§6. Dérogation ou principe du juge naturel () 118
iiiiii
130