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Correction Fiche de TD 1 - DROIT DU TRAVAIL Kdio Carine

Ce document présente une fiche de travaux dirigés de droit du travail portant sur la notion, les sources et les caractères du droit du travail. Il contient des questions sur la différence entre droit du travail et droit social, les sources du droit du travail en Côte d'Ivoire et les dispositions constitutionnelles s'y appliquant. Un cas pratique est également proposé sur le conflit entre normes en matière de congés payés.

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Ce document présente une fiche de travaux dirigés de droit du travail portant sur la notion, les sources et les caractères du droit du travail. Il contient des questions sur la différence entre droit du travail et droit social, les sources du droit du travail en Côte d'Ivoire et les dispositions constitutionnelles s'y appliquant. Un cas pratique est également proposé sur le conflit entre normes en matière de congés payés.

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UNIVERSITÉ Année académique 2022 – 2023

FÉLIX HOUPHOUËT-BOIGNY
ABIDJAN-COCODY
UFR Sciences Juridique, Administrative
et Politique

Licence en Droit privé– 3ère année


TRAVAUX DIRIGÉS DE DROIT DU TRAVAIL
Chargé du cours : Pr. OUATTARA Aboudramane
Proposition de correction de la fiche : Dr. KOUADIO Carine
FICHE N° 1 :
Thème : Notion, sources et caractères du droit du travail

I- Contrôle de connaissances

1) Quelle différence faites-vous entre le droit du travail et le droit social ?

- Le droit du travail désigne l'ensemble des règles applicables à la relation de travail


salarié, subordonné, qui met en présence un travailleur (salarié) personne physique, qui
met au service d'un employeur (personne physique ou morale), sa prestation de travail
physique ou intellectuelle moyennant rémunération (salaire). Le droit du travail régit
également les rapports collectifs du travail c’est-à-dire, les rapports qu’entretiennent les
salariés entre eux et entre leurs représentants (délégués du personnel et syndicats des
travailleurs) et leurs employeurs ou le patronat.

- Quant au droit social, il revoie non seulement au droit du travail, mais en plus, il intègre
le droit de la sécurité et de la prévoyance sociale. La sécurité sociale est une technique
particulière de protection sociale. C’est un système de solidarité sociale qui vise à
prémunir l’individu contre les risques qui peuvent affecter son revenu (Accidents,
maladies, maternité, chômage, vieillesse…). Cependant, sa particularité tient en ce
qu’elle repose sur les principes de contribution et d’affiliation obligatoire. En vertu du
principe de contribution, les prestations servies par les institutions de sécurité sociale
sont subordonnées à la cotisation préalable des bénéficiaires. La sécurité sociale exclut
dès lors de son champ les techniques de solidarité sociale non contributives qui sont
pourtant comprises dans le domaine de la protection sociale. Il s’agit, notamment, de
l’aide sociale et l’assistance sociale.

Pour ce qui est de la prévoyance sociale, contrairement à la sécurité sociale dont la


notion suppose, entre autres particularités, le caractère contributif et obligatoire de
l’affiliation, la prévoyance sociale repose, en principe sur le fondement d’une adhésion
facultative mais, contributive. En outre, la prévoyance sociale permet à l’individu
1
d’obtenir un remboursement intégral des dépenses de santé en cas de maladie alors que
la sécurité sociale ne prend en charge qu’une partie des dépenses de soins. (Voir le cas
de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale).
En somme, on peut retenir que le droit social se distingue du droit du travail par son
champ disciplinaire. Le droit social est une discipline plus vaste que le droit du travail.
Il regroupe le droit du travail et celui de la sécurité et la prévoyance sociale.

2) Citez les différentes sources du droit du travail.

Il convient de citer les sources internationales et les sources nationales.


Au titre des sources internationales du droit du travail, il y a les conventions
internationales essentiellement élaborées par l’OIT et les conventions dans le cadre
bilatéral ou régional.
S’agissant des sources nationales, il y a la constitution, la loi, les règlements, la
jurisprudence sociale, la doctrine, les conventions et accords collectifs ainsi que les
usages.

3) Identifiez toutes les dispositions constitutionnelles qui s’appliquent aux relations


de travail en Côte d’Ivoire.
Les dispositions constitutionnelles applicables (directement ou indirectement) aux
relations de travail sont :
- Préambule de la constitution
- Article 4 : droit à l’égalité et à la non-discrimination du citoyen ;
- Article 5 : prohibition du travail forcé, de la torture physique ou morale, des
traitements inhumains, cruels, humiliants et dégradants ;
- Article 9 : le droit à la formation professionnelle ;
- Article 13 al. 1 : le droit à la libre entreprise (employeur)
- Article 14 : le droit à l’emploi ;
- Article 15 : le droit à des conditions de travail décentes et à une rémunération
équitable ;
- Article 16 : interdiction du travail des enfants ;
- Article 17 : consécration du droit syndical et du droit de grève ;
- Article 19 : le droit à la liberté de penser et d’expression ;
- Article 20 : liberté d’association (rapport aux syndicats professionnels) ;
- Article 27 : le droit à un environnement sain (environnement de travail) ;
- Article 32 : le droit à l’emploi des personnes vulnérables, notamment, les femmes,
les mères, les personnes âgées et les personnes en situation de handicap ;

2
- Article 33 : la protection des personnes en situation de handicap contre toutes formes
de discrimination et d’avilissement ;
- Article 35 : interdiction des violences faites aux femmes
- Article 37 : la parité homme/femme dans l’emploi
- Article 47 : l’obligation de respecter la loi
- Article 101 al.2 : la loi détermine les principes fondamentaux du droit du travail, du
droit syndical et des Institutions sociales ;
- Article 123 : la validité des conventions internationales régulièrement ratifiées ;
- Article 147 : les compétences de la Cour de cassation (saisine en cas de contentieux
en matière sociale- cour de cassation) :
- 184 : principe de la continuité législative.

4) Quels sont les caractères du droit du travail qui ressortent de la lecture de l’article
8 du Code du travail ivoirien ?
« Sous réserve de dérogation expresse, les dispositions du présent Code sont d’ordre
public. En conséquence, toute règle résultant d’une décision unilatérale, d’un contrat
ou d’une convention et qui ne respecte pas les dispositions dudit Code ou des textes pris
pour son application est nulle de plein droit.
Toutefois, le caractère d’ordre public ne fait pas obstacle à ce que des garanties ou
droits supérieurs à ceux prévus par le présent Code soient accordés aux travailleurs
par décision unilatérale d’un employeur ou d’un groupement patronal par un contrat
de travail, une convention collective ou un usage ».

Les caractères qui ressortent clairement sont les suivants :


- Le droit du travail est un droit protecteur : il est le plus souvent interprété en faveur du
salarié. Ses dispositions visent la protection du salarié en général ;
- le droit du travail est un droit d’ordre public (voire impératif). Aucune convention
contraire ne peut y déroger sauf prévision légale contraire (mise en œuvre du principe
de faveur).

II- Cas pratique (discussion en séance)

Monsieur TOTY vous expose la situation suivante : la loi fixe pour un salarié ayant travaillé
pendant une année, 30 jours ouvrables de congés ; la convention collective interprofessionnelle
de 1977 applicable à l’entreprise fixe 35 jours ouvrables. Toutefois, le contrat de travail signé
par le salarié prévoit 25 jours ouvrables.
Le salarié vous demande quelle norme doit trouver application.

3
INTRODUCTION

Rappel des faits : Les faits de l’espèce sont les suivants : la loi fixe pour un salarié ayant
travaillé pendant une année, 30 jours ouvrables de congés ; la convention collective applicable
à l’entreprise prévoit quant à elle 35 jours ouvrables. Toutefois, le contrat de travail signé par
le salarié prévoit 25 jours ouvrables. A
Qualification juridique : le cas pratique à résoudre met en exergue la valeur des normes du
droit du travail.

Problème : Dès lors, quelle est la norme applicable à la situation de ce salarié en cas de conflit
de normes ?

RÉSOLUTION
Enoncé de la règle : En vertu du principe de légalité, chaque règle juridique doit respecter
l’ensemble des règles dotées d’une force supérieure dans la hiérarchie des sources du droit.
Ainsi, l’article 8 al. 1 du Code du travail ivoirien reconnait aux dispositions du code un caractère
impératif, voire d’ordre public. En conséquence, toute règle résultant d’une décision unilatérale,
d’un contrat ou d’une convention qui ne respecte pas les dispositions dudit code ou des textes
pris pour son application est nulle de plein droit.

Application à l’espèce : En l’espèce, il y a trois normes en présence : la loi qui prévoit 30 jours
ouvrables pour le congé annuel du salarié, la convention collective qui prévoit 35 jours
ouvrables et le contrat de travail qui fixe 25 jours ouvrables.
D’entrée de jeu, le contrat de travail qui prévoit 25 jours ouvrables est contraire à la loi. Cette
stipulation réputée nulle de plein droit doit être écartée.
Quant à la loi qui est la norme impérative, elle a vocation à s’appliquer prioritairement.

Exception à la règle : Toutefois, aux termes de l’article 8 al. 2, le caractère d’ordre public des
dispositions du Code du travail ne fait pas obstacle à ce qu’une norme juridique de rang inférieur
puisse déroger à ses dispositions si elle accorde au travailleur des garanties ou droits supérieurs
à ceux prévus par ledit code.

Application à l’espèce : En comparaison aux dispositions de la loi qui prévoit 30 jours


ouvrables de congé annuel, la convention collective qui propose 35 jours ouvrables de congé
apparait plus avantageuse au salarié car celui-ci pourra bénéficier d’un temps de repos plus
long. En conséquence, c’est la stipulation de la convention collective qui prévaut.
Conclusion : Il y a lieu de dire à Monsieur TOTY que c’est la convention collective qui devra
finalement s’appliquer à la situation du salarié en question.

4
III- Commentaire de jurisprudence
Faîtes l’introduction et le plan détaillé du commentaire de l’arrêt.

Cour suprême, Chambre judiciaire, Formation sociale, Arrêt n° 40 du 23 janvier 2014,


inédit.

ÉLÉMENTS DE L’INTRODUCTION

Situation/ Référence : Arrêt de rejet n°40 rendu le 23 janvier 2014 par la Formation sociale
de la Chambre judiciaire de la Cour Suprême de Côte d’ivoire.

Domaine : L’application d’une convention collective

Faits : Deux enseignants d’un établissement privé confessionnel, ayant le statut de


représentants syndicaux, participent à une grève jugée illégale. Leur reprochant ce fait, la
Direction Générale de l’établissement leur notifie la suspension provisoire de leur contrat de
travail avant de solliciter de l’Inspection du travail, l’autorisation de les licencier. En dépit du
refus de cette autorité administrative d’accéder à cette requête, la Direction Générale de
l’établissement ne réintègre pas les enseignants sous prétexte que l’établissement confessionnel
n’est pas signataire de la Convention collective interprofessionnelle du 19 juillet 1977.

Procédure et prétentions des parties : Estimant leur licenciement abusif et irrégulier, les
enseignants saisissent le Tribunal du Travail d’Abidjan en vue de faire droit à leurs
réclamations. Le Tribunal accédant partiellement à leur demande, les déboute tout de même du
chef des indemnités spéciales et complémentaires dues aux délégués du personnel et de celles
relatives aux congés payés pour l’année 2003. Partiellement satisfait, les enseignants élèvent
l’affaire devant la Cour d’appel d’Abidjan qui, confirmant le jugement, refuse également
d’octroyer des indemnités spéciales et complémentaires aux représentants syndicaux aux motifs
que les activités des écoles laïques et confessionnelles ne relèvent pas du domaine de la
Convention collective interprofessionnelle du 19 juillet 1977, car ces écoles sont régies par une
autre convention qui leur est spécifique.
Toujours insatisfait, les enseignants forment un pourvoi en cassation sur le moyen tiré de la
violation de la loi, notamment des articles 139 du Code du travail de 1995, 87 de la Convention
collective interprofessionnelle de 1977 et des conventions 87 et 98 de l’OIT. Selon les
arguments du pourvoi, les articles 87 de cette convention et 139 du Code du travail ont été
reconnus d’ordre public dans un arrêt antérieur de la Cour Suprême de Côte d’ivoire (23 février
1993). En outre, les conventions 87 et 98 de l’OIT qui ont d’ailleurs été ratifiées par la Côte
d’ivoire, sont protectrices des représentants syndicaux.
Problème : les parties peuvent-elles revendiquer l’application d’une convention dont elles ne
sont pas signataires ?

Solution : Répondant par la négative, la Cour Suprême constate que les indemnités spéciales et
complémentaires réclamées n’ont aucun fondement légal ni conventionnel. En conséquence, la
juridiction suprême estime que la juridiction de fond a valablement tranché en n’appliquant pas
aux parties les dispositions d’une convention dont elles ne sont pas signataires.
Ceci étant, elle rejette le pouvoir formé.
Annonce du plan : Pour rejeter le pourvoi, le juge relève une absence de fondement juridique
des avantages réclamés (I) et après avoir constaté que les conditions d’application de la
Convention collective interprofessionnelle n’étaient pas réunies, il conclut en son inapplication
(II).

5
PROPOSITION DE PLAN DETAILLÉ

I / L’absence de fondement juridique des avantages


A- L’absence de fondement au regard des sources nationales
B- L’absence de fondement au regard des traités internationaux

II/ L’inapplication de la convention collective interprofessionnelle


A- Le défaut de signature par les parties

B- Les effets du défaut de signature (rejet du pouvoir- non bénéfice des avantages
souhaités)

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