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Avant Propos

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AVANT-PROPOS

L’économie mondiale reste résiliente, mais Plus encourageant encore, selon nos estimations, les
la croissance est inégale ; de nombreuses séquelles économiques de la pandémie (soit la baisse at-
difficultés se profilent à l’horizon tendue de la production par rapport aux projections
d’avant la pandémie) seront moins graves que nous ne le
La résilience de l’économie mondiale demeure remar- craignions pour la plupart des pays et régions, en particu-
quable : la croissance reste stable et l’inflation revient pro- lier pour les pays émergents, notamment grâce à une so-
gressivement à sa cible. Les obstacles ont pourtant été lide croissance de l’emploi. Étonnamment, l’économie des
nombreux. En effet, au lendemain de la pandémie, les États-Unis a déjà surpassé la tendance prépandémique.
chaînes d’approvisionnement connaissent des perturba- La résilience de la croissance et l’accélération de la désin-
tions ; la Russie mène une guerre en Ukraine qui à son flation s’expliquent par l’évolution favorable de l’offre, no-
tour déclenche une crise énergétique et alimentaire mon- tamment la dissipation des chocs sur les prix de l’énergie
diale ; l’inflation flambe et en réponse, la politique mo- et le rebond marqué de l’offre de main-d’œuvre soutenu
nétaire est resserrée de manière synchronisée partout dans par des flux d’immigration importants dans de nombreux
le monde. pays avancés. Des mesures décisives sur le plan de la poli-
Toutefois, en dépit de bien des prédictions pessimistes, tique monétaire, ainsi qu’une amélioration des cadres d’ac-
le monde a échappé à une récession, le système bancaire tion en la matière et dans d’autres domaines, en particulier
s’est montré globalement résilient et les principaux pays dans les pays émergents et les pays en développement, ont
émergents et pays en développement n’ont pas connu contribué à ancrer les anticipations d’inflation. Comme le
d’arrêt brutal de l’activité. De plus, malgré sa sévérité et la soutient le chapitre 2 du présent rapport, il se peut toute-
crise du coût de la vie qu’elle a engendrée, la poussée de fois que la transmission de la politique monétaire ait été
l’inflation n’a pas provoqué de spirales prix–salaires non plus modérée dans des pays comme les États-Unis, où la
maîtrisées (voir l’édition d’octobre 2022 des Perspectives part croissante de crédits hypothécaires à taux fixe et le
de l’économie mondiale). Au contraire, l’inflation continue moindre taux d’endettement des ménages depuis la crise
de baisser quasiment aussi vite qu’elle n’a augmenté. financière mondiale pourraient avoir jusqu’ici amorti l’im-
En glissement annuel, la croissance mondiale a atteint pact sur la demande globale.
son point le plus bas, 2,3 %, à la fin de 2022, peu après Malgré ces évolutions bienvenues, de nombreuses dif-
que le taux médian d’inflation globale eut atteint un pic de ficultés persistent et des mesures décisives s’imposent.
9,4 %. D’après les dernières projections, la croissance pour Premièrement, bien que les tendances de l’inflation
2024 et 2025 restera stable autour de 3,2 %, et le taux mé- soient encourageantes, il reste encore du chemin à par-
dian d’inflation globale baissera, passant de 2,8 % à la fin courir. La hausse qu’indiquent les derniers taux d’infla-
de 2024 à 2,4 % à la fin de 2025. La plupart des indica- tion globale et d’inflation hors énergie et alimentation est
teurs semblent annoncer un atterrissage en douceur. quelque peu préoccupante. Cela pourrait être temporaire,
La réaction des marchés à la perspective d’un desserre- mais la vigilance reste de mise. Les progrès sur le plan de
ment de la politique monétaire par les banques centrales l’inflation sont en grande partie imputables à la baisse
fut manifeste. Les conditions financières se sont assou- des prix de l’énergie et de l’inflation des biens en deçà
plies, la valorisation des actions est montée en flèche, les de sa moyenne historique. Cette dernière a été favorisée
flux de capitaux vers la plupart des pays émergents et des tant par l’atténuation des perturbations de la chaîne d’ap-
pays en développement, à l’exception de la Chine, ont été provisionnement que par la baisse des prix à l’exporta-
dynamiques et certains pays préémergents et pays à faible tion depuis la Chine. En revanche, l’inflation des services
revenu ont regagné un accès aux marchés (voir l’édition reste élevée (obstinément élevée dans certains cas), ce qui
d’avril 2024 du Rapport sur la stabilité financière dans le pourrait faire dérailler la désinflation. La priorité reste
monde). donc de ramener l’inflation à la cible fixée.

Fonds monétaire international | Avril 2024


AVANT-PROPOS

Deuxièmement, cette vue d’ensemble peut masquer de sur l’économie mondiale s’étend et leur rôle dans la crois-
grandes disparités entre les pays. Certes, la récente perfor- sance mondiale ira grandissant dans les années à venir.
mance exceptionnelle des États-Unis est impressionnante La divergence croissante entre beaucoup de pays en
et constitue un vrai moteur de croissance mondiale, mais développement à faible revenu et le reste du monde est
elle est fortement tributaire de facteurs relatifs à la de- inquiétante. La croissance de ces pays est révisée à la
mande, dont une orientation budgétaire incompatible baisse, tandis que leur inflation est révisée à la hausse.
avec une viabilité des finances publiques à long terme Pire encore, contrairement à la plupart des autres régions,
(voir l’édition d’avril 2024 du Moniteur des finances les estimations relatives aux séquelles économiques subies
publiques). Ceci fait peser des risques, à court terme, sur par les pays en développement à faible revenu, y compris
le processus de désinflation et, à plus long terme, sur la certains de grande taille, ont été révisées à la hausse, ce
santé budgétaire et la stabilité financière de l’économie qui indique que les pays les plus pauvres peinent encore
mondiale en contribuant potentiellement à la hausse des à tourner la page de la pandémie et de la crise du coût de
coûts de financement. Il faudra procéder à des arbitrages. la vie. En outre, les conflits continuent d’entraîner des
Dans la zone euro, la croissance s’accélérera cette pertes en vies humaines et d’augmenter l’incertitude. Ces
année, mais à partir de niveaux très bas : les effets pro- pays devraient entreprendre des réformes structurelles
longés d’une politique monétaire restrictive et des coûts pour promouvoir des investissements intérieurs et des in-
antérieurs de l’énergie, ainsi que le rééquilibrage budgé- vestissements directs étrangers propices à la croissance et
taire prévu, freinent l’activité économique. Si la crois- renforcer la mobilisation de ressources intérieures, ce qui
sance des salaires reste élevée et que l’inflation des services contribuerait à gérer le coût des emprunts, à réduire les
persiste, le retour de l’inflation au niveau cible pourrait besoins de financement et à réaliser les objectifs de déve-
être retardé. Toutefois, contrairement aux États-Unis, on loppement. Ils doivent également s’atteler à améliorer le
ne voit guère de signe de surchauffe et la Banque centrale capital humain de leur vaste jeune population.
européenne devra orchestrer avec soin un assouplisse- Troisièmement, alors même que l’inflation recule, les
ment monétaire progressif afin d’éviter un ralentissement taux d’intérêt réels ont augmenté et la dynamique de la
excessif de la croissance et une inflation inférieure à l’ob- dette souveraine est devenue moins favorable, en par-
jectif fixé. La solidité apparente des marchés du travail ticulier aux pays émergents très endettés. Les pays de-
pourrait être illusoire s’il s’avère que les entreprises euro- vraient s’employer à la reconstitution de leur marge de
péennes thésaurisent la main-d’œuvre en prévision d’une manœuvre budgétaire. Lorsqu’il est crédible, le rééqui-
reprise de l’activité et que cette dernière finit par ne pas se librage budgétaire contribue à réduire les coûts de finan-
concrétiser. cement et à améliorer la stabilité financière. Cela devrait
L’économie chinoise pâtit d’un fléchissement per- être une priorité dans un monde où les chocs défavo-
sistant de son secteur immobilier. Les phases d’essor et rables de l’approvisionnement sont plus fréquents et les
d’effondrement du crédit ne se résolvent jamais rapide- finances publiques sont davantage sollicitées, notam-
ment et celle-ci ne fait pas exception. La demande in- ment pour la protection sociale, l’adaptation climatique,
térieure demeurera léthargique pour quelque temps en- la transformation numérique, la sécurité énergétique et
core, à moins que des mesures et des réformes décisives la défense. Or, comme nous l’avions montré dans l’édi-
ne s’attaquent aux causes profondes. La dynamique de tion d’avril 2023 des Perspectives de l’économie mondiale,
la dette publique n’est guère rassurante non plus, sur- cela n’est jamais aisé. Le rééquilibrage budgétaire a plus
tout si la crise immobilière se mue en crise des finances de chances de réussir quand il est crédible et entrepris en
publiques des administrations locales. La contraction de période de croissance économique, plutôt que quand les
la demande intérieure pourrait provoquer une hausse des marchés en dictent les conditions. Dans les pays où l’in-
excédents extérieurs. Cela risque d’exacerber les tensions flation est sous contrôle et qui s’engagent sur une voie
commerciales dans un contexte géopolitique déjà tendu. réaliste pour reconstituer leur marge de manœuvre bud-
En même temps, beaucoup d’autres pays émergents et gétaire en quelques années, la politique monétaire peut
de pays en développement ont le vent en poupe, certains promouvoir l’activité. À ce sujet, l’épisode de rééqui-
surfant sur la reconfiguration des chaînes d’approvision- librage budgétaire et d’assouplissement monétaire mené
nement mondiales et la montée des tensions commer- en 1993 aux États-Unis constitue un exemple à suivre.
ciales entre la Chine et les États-Unis. Comme le montre Quatrièmement, les perspectives de crois-
le chapitre 4 du présent rapport, l’empreinte de ces pays sance à moyen terme restent historiquement faibles.

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PERSPECTIVES DE L’ÉCONOMIE MONDIALE

Le chapitre 3 du rapport propose une analyse appro- Enfin, d’énormes investissements sont indispensables
fondie des différents facteurs de ce ralentissement : il est pour garantir un avenir climatorésilient et vert. La ré-
principalement imputable à une décélération de la crois- duction des émissions est compatible avec la croissance,
sance de la productivité globale des facteurs. Cela s’ex- comme en témoigne la baisse de l’empreinte carbone de
plique en grande partie par un accroissement de la mau- la croissance depuis quelques décennies. Néanmoins, les
vaise allocation du capital et de la main-d’œuvre au sein émissions continuent d’augmenter. Il faudrait faire beau-
des secteurs et des pays. Accélérer l’allocation des res- coup plus et vite. Le rythme d’accroissement de l’inves-
sources et en rehausser l’efficience peuvent contribuer à tissement vert est bon dans les pays avancés et en Chine.
stimuler la croissance. L’intelligence artificielle nourrit La réduction des subventions néfastes liées aux combus-
beaucoup d’espoirs quant au rôle qu’elle peut jouer tibles fossiles peut contribuer à créer l’espace budgétaire
dans la réalisation de gains importants de productivité à nécessaire pour d’autres investissements verts. Les autres
moyen terme. Ces espoirs pourraient se concrétiser, mais pays émergents et les pays en développement doivent
il existe un risque élevé de graves perturbations dans les consentir le plus grand effort en accélérant considérable-
marchés de la main-d’œuvre et de la finance. Pour que ment la croissance des investissements verts, tout en ré-
l’intelligence artificielle profite à tous, les pays doivent duisant l’investissement dans les combustibles fossiles.
améliorer leur infrastructure numérique, investir dans Pour cela, ils auront besoin de transferts technologiques
le capital humain et s’entendre sur des règles mondiales de la part des pays avancés et de la Chine et de finance-
dans ce domaine. Les perspectives de croissance à moyen ments importants dont l’essentiel proviendrait du secteur
terme sont également compromises par une fragmen- privé, mais une partie devrait être assortie de conditions
tation géoéconomique grandissante et une augmenta- concessionnelles.
tion des mesures restrictives de politiques commerciale Sur ces points, comme sur tant d’autres, les espoirs de
et industrielle depuis 2019. Il en résulte déjà une trans- progrès sont minces en dehors des cadres multilatéraux et
formation des liens commerciaux mondiaux qui pour- en l’absence d’une coopération.
rait entraîner des pertes d’efficience. Mais les effets plus
pernicieux s’étendent à la coopération mondiale et au Pierre-Olivier Gourinchas
multilatéralisme. Conseiller économique

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WORLDECONOMIC
WORLD ECONOMIC OUTLOOK:
OUTLOOK: COUNTERING
TENSIONS THE COST-OF-LIVING
FROM THE TWO-SPEED RECOVERY CRISIS

RÉSUMÉ

L’économie mondiale a fait preuve d’une résilience passer d’une moyenne annuelle de 6,8 % en 2023 à
étonnante durant la période de désinflation mondiale 5,9 % en 2024, puis à 4,5 % en 2025 ; les pays avancés
de 2022–23. Contrairement aux craintes d’une stag- retrouveraient leur niveau cible plus rapidement que les
flation et d’une récession mondiale, l’activité écono- pays émergents et les pays en développement. Selon les
mique s’est accélérée de façon régulière, parallèlement toutes dernières prévisions, la croissance mondiale s’éta-
au recul de l’inflation partout dans le monde après le blirait à 3,1 % à l’horizon de cinq ans, le niveau le plus
pic de 2022. La croissance de l’emploi et des revenus faible enregistré depuis plusieurs dizaines d’années. Le
est restée stable, en raison d’une évolution favorable rythme de convergence des pays à faible revenu et des
côté demande (entre autres, les dépenses publiques et pays à revenu intermédiaire vers des niveaux de vie plus
la consommation des ménages ont été plus élevées que élevés a ralenti, laissant transparaître la persistance des
prévu) et d’une expansion côté offre liée notamment à disparités économiques à l’échelle mondiale. Comme
la hausse inattendue du taux d’activité. La résilience im- indiqué dans le chapitre 3, les perspectives relativement
prévue de l’économie en dépit des relèvements consi- maussades à moyen terme tiennent au recul de la crois-
dérables de taux par les banques centrales pour rétablir sance du PIB par habitant qui résulte, en partie, des
la stabilité des prix résulte aussi de la capacité des mé- frictions structurelles bien ancrées qui entravent la ré-
nages, dans les principaux pays avancés, à puiser dans orientation du travail et du capital aux entreprises pro-
l’épargne considérable accumulée durant la pandémie. ductives. Le chapitre 4 explique pourquoi la détério-
De plus, comme l’explique le chapitre 2, les évolu- ration des perspectives de croissance en Chine et dans
tions sur les marchés des hypothèques et du logement d’autres grands pays émergents, compte tenu du rôle
au cours des dix années de bas taux d’intérêt qui l’ont grandissant de ce groupe dans l’économie mondiale, pè-
précédée ont amorti l’impact à court terme des relè- sera sur celles de leurs partenaires commerciaux.
vements des taux directeurs. À mesure que l’inflation Les risques qui pèsent sur les perspectives de crois-
converge vers les niveaux cibles et que les banques cen- sance mondiale sont à présent globalement équilibrés.
trales assouplissent leur politique monétaire dans un S’agissant des risques de révision à la baisse des prévi-
grand nombre de pays, le durcissement de la politique sions, de nouvelles flambées de prix résultant des ten-
budgétaire visant à réduire la dette publique élevée, axée sions géopolitiques, notamment la guerre en Ukraine et
sur une augmentation des impôts et une baisse des dé- le conflit à Gaza et en Israël, conjuguées à une inflation
penses publiques, devrait peser sur la croissance. hors énergie et alimentation tenace là où les marchés de
La croissance mondiale, estimée à 3,2 % en 2023, l’emploi restent tendus, pourraient faire grimper les an-
devrait maintenir le même rythme en 2024 et 2025. ticipations de taux d’intérêt et faire baisser les prix des
Les prévisions pour 2024 ont été révisées à la hausse actifs. Une désinflation au rythme hétérogène parmi les
de 0,1 point de pourcentage depuis l’édition de jan- principales puissances économiques pourrait aussi en-
vier 2024 de la Mise à jour des Perspectives de l’économie traîner des variations de change qui mettraient le secteur
mondiale, et de 0,3 point de pourcentage depuis l’édi- financier sous pression. Les taux d’intérêt élevés pour-
tion d’octobre 2023 des Perspectives de l’économie mon- raient faire ralentir l’économie davantage que prévu, car
diale (PEM). Le rythme de l’expansion économique est l’arrivée à échéance des prêts hypothécaires à taux fixe
lent au regard des tendances historiques, en raison de et l’endettement élevé des ménages pourraient causer
facteurs à court terme, comme les coûts encore élevés des tensions financières. En Chine, à défaut d’une so-
de l’emprunt et le retrait de l’appui budgétaire, d’effets lution complète aux multiples difficultés du secteur de
à plus long terme liés à la COVID-19 et l’invasion de l’immobilier, la croissance pourrait s’essouffler et pé-
l’Ukraine par la Russie, une faible croissance de la pro- naliser les partenaires commerciaux du pays. Compte
ductivité et une fragmentation géoéconomique plus tenu du poids de la dette publique dans beaucoup de
marquée. L’inflation globale au niveau mondial devrait pays, des relèvements d’impôts et des réductions de

Fonds monétaire international | Avril 2024


RÉSUMÉ

dépenses abrupts pourraient affaiblir l’activité, ébranler centrales est de maîtriser l’inflation sans à-coups, en veil-
la confiance et saper la dynamique des réformes et des lant à ce que l’assouplissement de leur politique ne soit
dépenses visant à réduire les risques liés au changement ni prématuré, ni tardif, ce qui les pousserait à manquer
climatique. La fragmentation géoéconomique pourrait les objectifs fixés. Parallèlement à l’orientation moins res-
s’amplifier et entraver davantage la circulation des biens, trictive des banques centrales, il conviendra de mettre de
des capitaux et des personnes causant ainsi un ralentisse- nouveau l’accent sur le rééquilibrage budgétaire à moyen
ment côté demande. S’agissant des risques de révision à terme afin de reconstituer une marge de manœuvre bud-
la hausse des projections, une politique budgétaire dont gétaire, réaliser les investissements prioritaires et garantir
la souplesse serait supérieure aux exigences et aux hy- la viabilité de la dette. Les mesures adoptées doivent être
pothèses des prévisions pourrait à court terme favoriser bien calibrées pour tenir compte des différences entre les
la croissance, mais risquerait d’entraîner par la suite des pays. Une intensification des réformes visant à stimuler
ajustements plus coûteux. Si le taux d’activité progresse l’offre favoriserait la réduction de l’inflation et de la dette,
davantage et que, par conséquent, l’inflation chute permettrait de rapprocher la croissance de sa moyenne
plus vite que prévu, l’assouplissement envisagé par les prépandémique et accélérerait la convergence vers de
banques centrales pourrait se concrétiser. L’intelligence meilleurs niveaux de revenus. La coopération multilaté-
artificielle et des réformes structurelles plus vigoureuses rale s’impose pour contenir les coûts et les risques liés à la
que prévu pourraient accroître la productivité. fragmentation géoéconomique et au changement clima-
Alors que l’économie mondiale amorce un atterrissage tique, accélérer la transition vers l’énergie verte et faciliter
en douceur, la priorité à court terme pour les banques la restructuration de la dette.

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