FICHE DE RÉVISION DU BAC
LE COURS
[Série – Matière – (Option)]
[Titre de la fiche]
Géographie – Séries ES / L / S
Le continent américain : entre tensions et intégrations régionales
Introduction
Le continent américain est un très vaste ensemble composé de 44 Etats pour 950 millions d’habitants (soit 13,6% de
la population mondiale), réparti entre l’Amérique du Nord, Centrale et du Sud (soit une surface de 42 189 120 km2,
ce qui correspond à 28% des terres émergées). Mais derrière l’unité géographique de ce continent (qui forme un
espace continu du pôle nord au sud) se dévoile une multitude d’espace avec des langues (principalement l’anglais
qui est en train d’être supplanté par l’espagnol, et le portugais, et minoritairement le néerlandais au Suriname et le
français en Guyane). Le passé colonial du continent a entraîné une rupture totale entre le nord et le sud : différences
culturelles, politiques, sociales, et économiques.
Ces forts contrastes ont été amplifiés par la mondialisation : le nord anglo-saxon est riche et intégré (et
« maîtrisant » la mondialisation au sein de la Triade), alors que le Sud est en partie en retrait de celle-ci et que la
plupart sont des pays pauvres en voie de développement. Deux logiques principales d’intégration régionale se
différencient : l’Alena autour des Etats-Unis qui souhaite devenir la Zone de libre-échange de tout le continent et le
le Mercosur, avec le Brésil comme pôle principal qui défend une ligne indépendante sud-américaine.
Quelles sont donc les tensions et les entre ces différents territoires ? Quels sont les rapports qu’ils entretiennent
entre eux ?
Plan du cours
1. Un continent aux multiples contrastes
A/ Les inégalités économiques et de développement
B/ Des contrastes culturels marqués
C/ Des régimes politiques différents
2. Un continent sous influence américaine
A/ L’hégémonie américaine
B/ La contestation des puissances émergentes
3. Les enjeux et les défis du continent américain
A/ Les intégrations régionales pour peser dans la mondialisation
B/ Les rivalités géopolitiques
C/ Les défis sociaux
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Le continent américain : entre tensions et intégrations régionales
1. Un continent aux multiples contrastes
Mots/personnages clés :
Barrios ou Gated communities : ce sont des centres urbains résidentiels fermés, ils sont équipés de toutes les
installations luxueuses et sécurisées, on ne peut pénétrer à l’intérieur de l’enceinte qu’après un contrôle sécurité et
sous autorisation de l’un des résidents.
Emigration : action de quitter son pays, sa région pour des raisons économiques, politiques, religieuses.
Immigration : action de venir s'installer et travailler dans un pays étranger, définitivement ou pour une longue
durée.
Les Amérindiens : ce sont les premiers occupants du continent américain et leurs descendants.
A/ Les inégalités économiques et de développement
Le nord du continent (Canada et Etats-Unis) fait partie de la Triade, le sud est beaucoup plus hétérogène.
Les espaces intégrés à la mondialisation sont nombreux et prennent toutes les formes : côte est et ouest des USA,
sudeste brésilien, avec des mégapoles (New York, Sao Paulo …), des Central Business District (CBD) ou quartier
d’affaires, des espaces touristiques (la zone Caraïbes avec des îles « paradisiaques »). Mais les espaces défavorisés
sont également nombreux : périphéries délaissées espaces ruraux sans dynamisme, les favelas de Rio de Janeiro
(mais pas seulement, au Brésil, toutes les capitales en ont : ex : Buenos Aires et de nombreuses villes du Américaine
possède leur favelas, tout comme les « barrios »).
Depuis le début du XXIème siècle, l’Amérique latine connaît de nombreux bouleversements : comme l’illustre le cas
du Brésil qui a accueilli la coupe du monde de football de 2014 et qui en 2016 accueille les jeux olympiques : c’est un
défi pour une nation dont la relève de l’économie est récent (et toujours gangréné par la corruption).
Une partie « émerge » grâce à une forte croissance enregistrée (mais qui sont soumises à des fluctuations
importantes, puisque les inégalités sociales sont criantes et fragilisent le pays : ex : les violentes manifestations au
Brésil avant le mondial de football, lorsque le prix du billet de bus a augmenté : tous les Brésiliens sont descendus
dans la rue, créant des émeutes).
Les échanges économiques, grâce aux ressources naturelles et au dynamisme de la population jeune et éduquée ont
toutefois permis une diversification des relations extérieures et des progrès sociaux.
Les pays comme le Brésil, le Venezuela, l’Argentine ou le Chili, qui sont des démocraties possèdent des ressources
leur permettant de s’insérer dans la mondialisation. Toutefois les Etats-Unis dominent largement le continent et sont
les principaux partenaires commerciaux des pays latino-américains.
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Le continent américain : entre tensions et intégrations régionales
B/ Des contrastes culturels marqués
Le continent américain est un continent « religieux » : chrétiens pour la plupart, protestants au nord, catholiques au
sud (la plupart des sud-américains sont issus de l’émigration ibérique et italienne : notamment à Buenos Aires 33%
de la population est issue d’origine italienne), ce contraste est lié à l’histoire coloniale du pays.
Les origines ethniques sont également variées : entre les Amérindiens, les Africains (issus de l’esclavage ou de
l’immigration récente) et des nouveaux migrants (les Asiatiques, les Mexicains aux Etats-Unis par ex.). Les
Amérindiens sont peu nombreux au Nord, ils sont dans des réserves avec des droits spécifiques, même si, ils sont
considérés comme des citoyens américains à part entière ; au Canada, les Inuits bénéficient d’une autonomie sur
leur territoire), leurs traditions ont été sauvegardées mais elles sont davantage utilisées comme apparats.
Au sud, les Amérindiens sont nombreux au centre et sud du Mexique, dans les Andes.
Les Africains, quant à eux ont marqué de leur culture les espaces américains : Antilles, Brésil, Etats-Unis, ils ont
acquis des droits très lentement, mais sont parvenus à apporter une influence certaine, notamment par exemple,
musicale, telle le jazz, le gospel.
Depuis le début du XXIème siècle, l’Amérique latine connaît de nombreux changements. Une partie « émerge »
grâce à la forte croissance enregistrée ; ceci a permis une diversification des relations extérieures et des progrès
sociaux.
Ces pays comme le Brésil, le Venezuela, l’Argentine ou le Chili possèdent des ressources leur permettant de s’insérer
dans la mondialisation.
Toutefois les Etats-Unis dominent largement les échanges avec le sud-américain, et restent leurs principaux
partenaires commerciaux.
C/ Des régimes politiques différents
Là encore, les différences nord/sud sont très marquées : un nord démocratique et marqué par des régimes stables,
alors que le Mexique et l’Amérique centrale (Panama, Guatemala), la région Caraïbe, ainsi que l’Amérique du Sud
sont très marqués par l’instabilité des régimes et les dictatures (militaires et sanglantes : ex : au Chili, la dictature de
Pinochet a été longuement soutenue par la Grande-Bretagne de M.Thatcher pour avoir un soutien face à la dictature
argentine de Galtieri qui revendiquait au Royaume-Uni les îles Falklands/Malouines).
Aujourd’hui la démocratie est majoritaire même si les oppositions idéologiques perdurent entre les régimes
socialistes (le Vénezuela, ou Cuba, même si pour ce dernier, le « dégel » des relations entre Raul Castro et Barack
Obama a débuté), et les régimes libéraux (notamment la Colombie et le Mexique).
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2. Un continent sous influence américaine
Mots/personnages clés :
La doctrine Monroe : Le 2 décembre 1823, le second président américain, James Monroe affirmait: « Aux Européens,
le vieux continent, aux Américains le Nouveau Monde ». Depuis quarante ans que l'indépendance des États-Unis
avait été reconnue par les Britanniques et déjà « l'Amérique » faisait figure de grande puissance.
Endiguement « containment » : il s’agit de la stratégie de politique étrangère adoptée par les États-Unis en 1947.
Son but est de stopper l'extension de l'influence soviétique au-delà de ses limites déjà acquises, et à contrer les États
tentés par le communisme.
Soft power ou « puissance douce » : désigne la puissance d'influence, de persuasion. Il s'agit de la capacité pour un
acteur (un État, par exemple) d'influencer l’attitude d'autres acteurs par des moyens non coercitifs et intangibles.
Les éléments du soft power regroupent essentiellement les moyens idéologiques et culturels.
A/ L’hégémonie américaine
Les rapports de force entre les différents pays américains, ont mené à une hégémonie des Etats-Unis. Dès la doctrine
Monroe, qui fonde la politique étrangère américaine, elle exprime que le continent américain doit rester la
« chasse » gardée des Etats-Unis contre l’influence européenne ou étrangère, reprenant le slogan « l’Amérique aux
Américains ».
Le XXème siècle signe l’impérialisme américain sur le continent. En Amérique centrale, et dans les Caraïbes, les Etats-
Unis exercent une véritable influence dans cette zone. Les Espagnols sont chassés de Cuba en 1898, où ils créent la
base de Guantanamo en 1903, puis Porto Rico, contrôlant ainsi le futur canal de Panama (achevé en 1914).
La seconde guerre mondiale accroit la puissance des Etats-Unis sur une bonne partie du monde, notamment
l’Europe occidentale, mais également en Amérique latine, où ils s’approvisionnent en matières premières, ils aident
s’installer des matières premières : en dotant par exemple le Brésil d’industries métallurgiques, s’assurant le
monopole de ses productions, ils font de même au Pérou pour s’assurer l’approvisionnement en cuivre et plomb.
La guerre froide accentue cette emprise géopolitique et géoéconomique des Etats-Unis sur le continent américain,
car les Américains cherchent à éviter le développement du communisme (c’est la pratique du containment ou
endiguement) du président Truman en 1947 : ils doivent intervenir au Guatemala, à Cuba, au Chili et au Nicaragua.
Aujourd’hui, les relations avec l’Amérique du Sud sont normalisées, même si quelques pays défient toujours
l’hégémonie américaine, notamment le Venezuela d’Hugo Chavez qui a de 1999 à sa mort en mars 2013 a tenté de
« reprendre » la main sur son pays et ses richesses. On parle toutefois de « politique de bon voisinage ». Egalement,
avec la montée du terrorisme, et depuis les attentats du 11 septembre 2001, le territoire américain n’est plus le
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premier terrain de préoccupation, d’autant que les régimes didactoriaux sont pour la plupart devenus des
démocraties. Toutefois la domination des Etats-Unis persiste à travers le soft power (notamment la diffusion du
« rêve américain ») et les firmes transnationales (FTN). La reprise du dialogue diplomatique entre Cuba et les Etats-
Unis est un signe encourageant pour l’apaisement des relations avec tous les pays sud-américains.
B/ La contestation des puissances émergentes
Avec la fin de la guerre froide (en 1991), la consolidation des démocraties latino-américaines dans les années 1980 :
avec l’Argentine en 1983, par exemple, alors que la Colombie, le Venezuela et Porto Rico sont des démocraties
depuis les années 1950 (mais les difficultés politiques et économiques subsistent et retardent le développement de
ces pays. La crise de la dette dès les années 1990 ont amené la gauche au pouvoir (fin 1990), en cause le libéralisme,
la dette, les crises économiques à répétition, la prise de contrôle du FMI et de la banque mondiale. Les populations
se sont tournées vers des dirigeants de gauche : le 2 février 1999 Hugo Chavez, est élu au Venezuela, suivent Lula au
Brésil en 2002, en 2005, Evo Morales en Bolivie, Michelle Bachelet au Chili. Cela marque le retour d’un front
nationaliste et socialiste en Amérique Latine, parfois populiste comme l’illustre l’Alliance bolivarienne pour les
Amériques (ALBA). Ce mouvement lancé en avril 2005, regroupe Antigua-et-Barbuda, la Bolivie, Cuba, Dominique,
l’Equateur, le Nicaragua, Saint-Vincent et les Grenadines et le Venezuela. Plutôt que de continuer les privatisations,
l’ALBA préconise la logique coopérative et le secteur public. Elle s’oppose ainsi directement à la zone de libre-
échange avec les Etats-Unis qui passe par un abaissement des droits de douane ainsi qu’au « consensus de
Washington » qui avaient mise en place dans les années 1990, la déréglementation et la mise en place de mesure
néolibérales, déstructurant leur économie au profit des USA. C’est donc une organisation politique, sociale et
économique construire sur les principes de solidarité, de complémentarité, de justice et de coopération, ayant pour
objectif la transformation des sociétés latino-américaines : pour assurer l’égalité des peuples, les firmes
transnationales sont écartées : elles sont accusées de spolier les richesses aux dépends des peuples. C’est également
une alliance politique, économique et sociale qui promeut la lutte contre le capitalisme, qui milite pour
l’indépendance, l’autodétermination et l’identité des peuples qui la composent.
Fondé en décembre 2011, lors du sommet de Caracas, la CELAC (Communauté des Etats latino-américains et des
Caraïbes) est apparu comme un substitut à l'Organisation d'Etats américains (OEA), devant permettre à l'Amérique
latine de se libérer de la tutelle des Etats-Unis sur les affaires politiques de la région. Le président vénézuélien Hugo
Chávez, relayé par ses alliés au sein de l'Alliance bolivarienne pour les Amériques (ALBA), a tenu des propos très
offensifs donnant à penser que la Celac allait se convertir en instrument de lutte anti-impérialiste.
C’est le Venezuela qui est en première ligne pour contrer la politique américaine, de ce fait, lors du décret de Barack
Obama (début 2015) ce sont toutes les organisations sud-américaines qui ont pris la parole : après l’UNASUR soit les
douze gouvernements sud-américains, la CELAC qui regroupe les 33 états d’Amérique Latine et des Caraïbes, l’ALBA,
PetroCaribe, les 134 pays membres du G-77, ainsi que la Chine. Tous ont rejeté décret du Président Obama déclarant
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Le continent américain : entre tensions et intégrations régionales
le Venezuela « menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité et la politique extérieure des États-Unis » parce
qu’ « il viole le droit international, la souveraineté et l’indépendance politique du Venezuela ». Toutes ces
organisations laissent apparaître un maillage important dans l’anti-impérialisme américain.
3. Les enjeux et les défis du continent américain
Mots/personnages clés :
ZEE ou « zone économique exclusive » : c’est l’espace maritime de 200 milles marins (soit 370 km) de large à partir
des côtes, sur lequel l’Etat riverain dispose d’exclusivité d’exploitation économique des ressources (notamment pour
les droits de pêche ou l’exploration offshore).
A/ Les intégrations régionales pour peser dans la mondialisation
Les pays américains ont une importance diversifiée, avec une appartenance à l’économie mondiale diversifiée : pays
de la Triade (USA et Canada), les BRICS dont le Brésil. À l’échelle régionale, les organisations économiques tentent de
donner une puissance et une relative unité dans la mondialisation.
En Amérique du nord : l’ALENA (l’Accord de libre-échange nord-américain), est signée par les dirigeants du Canada,
des États Unis et du Mexique le 17 décembre 1992, il entre en vigueur en 1994. C’est un accord commercial de large
portée, qui établit les règles régissant le commerce et l'investissement entre les trois pays signataires. Cet accord
met en place une espèce de division du travail entre les pays, en spécialisant les systèmes productifs des pays : les
USA bénéficient de la productivité canadienne, et du faible coût de la main d’œuvre mexicaine, et pour le Mexique
et le Canada, le marché américain est très attractif.
En Amérique centrale : le Marché commun centraméricain (MCCA), fondé en 1960, est organisé par le Traité de
Managua, ce qui en fait le plus ancien marché commun du continent américain. Il regroupe cinq États : Salvador,
Guatemala, Honduras, Nicaragua, Costa Rica (en 1962) ; La CARICOM ou Communauté des Caraïbes regroupe 15
Etats des Caraïbes (Antigua et Barbuda, Bahamas, Barbados, Belize, Dominique, Haïti, Montserrat, Jamaïque,
Grenades, Ste. Lucie, Suriname, Guyane, St. Kitts et Nevis, St. Vincent et les Grenadines, ainsi que Trinité et Tobago).
Ils visent des objectifs économiques et sociaux (amélioration de leur condition de vie et de travail; le plein emploi
des forces de travail et autres facteurs de production), afin de permettre un développement économique soutenu
pour élargir des relations économiques et commerciales avec les Etats tiers.
Plus au sud : la CAN (Communauté andine des Nations), fondée en mai 1969, elle compte parmi ses membres : la
Bolivie, la Colombie, l’Equateur, le Pérou. Le Venezuela était membre de la CAN jusqu’en 2006, mais il a rejoint à
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cette date, le MERCOSUR afin de protester contre la signature d’un accord de libre-échange entre le Pérou et les
Etats-Unis. La CAN a également des ambitions économiques. Il existe également l’ALBA (Alliance bolivarienne pour
les Amériques), ainsi que la CELAC (Communauté des Etats latino-américains et des Caraïbes).
Le MERCOSUR semble être comparativement à l’ALENA, l’alternative la plus solide pour l’Amérique du Sud qui
souhaite se construire indépendamment des USA. Il a été institué le 26 mars 1991 par le traité d’Asuncion entre le
Brésil, l’Argentine (tous deux déjà liés depuis 1985), le Paraguay et l’Uruguay. Il constitue le quatrième espace
commercial du monde (après l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Asie du Sud Est) et constitue un marché potentiel de
plus de 200 millions de consommateurs. Ses objectifs : la libre circulation des biens, des services et des facteurs de
production, l’établissement d’un tarif extérieur commun, la coordination des politiques macroéconomiques et
sectorielles et l’harmonisation des législations des Etats membres.
Depuis 2008, l’UNASUR (Unions des Nations sud-américaines) « chapote » le MERCOSUR, la CAN, et compte
également le Chili, ainsi que le Surinam et Guyana, constituant un « marché » d’environ 400 millions d’habitants.
B/ Les rivalités géopolitiques
Les frontières du continent américain sont à la fois l’héritage de la colonisation et de la décolonisation (les
mouvements d’indépendance du XIXème siècle). 60% des frontières ont été tracées au XIXème siècle. Les Etats-Unis
obtiennent l’indépendance en 1783 contre le Royaume-Uni.
Pour l’Amérique latine, on parle d’Amérique lusophone (qui parle le portugais) et hispanophone (qui parle
l’espagnol), cela est l’héritage de la découverte du nouveau monde : en 1494, les royaumes du Portugal et d’Espagne
signe le traité de Tordesillas qui est un compromis pour éviter une guerre après les bulles contradictoires du Pape
Alexandre VI. Le continent sud-américain est encore méconnu, les découvertes restent à venir.
Le joug des portugais et des espagnols sur le continent sud-américain, début vers 1810, les mouvements
d’indépendance sont lancés en 1810.
Les indépendances s’accompagnent d’une promesse d’union de l’Amérique latine face aux puissances extérieures,
incarnées par Simon Bolivar (1783-1830). Le Général Bolivar combat les Espagnols dans plusieurs pays pour obtenir
l’indépendance, il organise dès 1819, la confédération de la grande-Colombie (Venezuela, Colombie, Panama et
Equateur), à sa mort cette fragile union éclate avec les guerres fratricides. En 1816, Buenos Aires proclame
officiellement l'indépendance des « Provinces-Unies de la Plata ». Entre temps, le 24 février 1821, en Amérique du
Nord, la Nouvelle-Espagne (l’actuel Mexique) a arraché son indépendance. Le 18 mai 1822, le général Iturbide se fait
couronner empereur du Mexique sous le nom d'Augustin 1er.
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Parallèlement, le Brésil, immense colonie portugaise qui occupe la moitié du continent sud-américain, s’émancipe en
douceur, sans violence. Pierre (nommé régent du Brésil par son père Jean VI, roi du Portugal) proclame lui-même
l’indépendance du Brésil en septembre 1822 et en devient empereur constitutionnel le 12 octobre suivant.
Une fois ces mouvements d’émancipation achevés, les frontières sont devenues source de litige :
Notamment de 1932 à 1935, la guerre de Chaco (immense territoire, quasi désert et insalubre, connu sous le nom de
« Grand Chaco ») qui oppose la Bolivie et le Paraguay. Le conflit s’achève lors de la conférence de Buenos Aires en
1936, le Paraguay se voit attribuer la plus grande partie du territoire contesté.
Egalement la guerre du Pacifique (ou guerre du salpêtre) oppose le Chili face au Pérou et à la Bolivie entre 1879 et
1894, au cours de cette guerre, la Bolivie perd son accès au littoral pacifique, alors que le Pérou perd la région de
Tarapaca, ces deux régions sont gagnées par le Chili.
Aujourd’hui, les litiges frontaliers ont été résolus grâce à des arbitrages internationaux, les tensions restent toutefois
entre l’Argentine et le Chili, et l’Argentine et le Royaume-Uni (pour les Falklands), dans le Golfe du Mexique entre les
USA et le Mexique, et en mer des Caraïbes entre le Venezuela et la Colombie). Ces conflits sont liés à l’essor des
exploitations offshore du pétrole, l’enjeu est le contrôle de la ZEE. Concernant l’Antarctique, il existe un moratoire
depuis 1959, mais le Brésil, le Chili, l’Argentine et l’Uruguay ont établi des bases pour de potentielles explorations.
C/ Les défis sociaux
La violence est en effet tout aussi endémique que la pauvreté. En 2006, Ricardo Lagos, le président du Chili (2002-
2006), déclarait « l’Amérique latine n’est pas le continent le plus pauvre, mais peut-être bien le plus injuste ». Les
inégalités existent aussi très fortement au nord, si l’on regarde les écarts de richesse (en 2014 aux Etats-Unis) : 20 %
des ménages les plus pauvres ne détiennent que 3,2 % du revenu national, alors que les 20 % les plus riches en
possèdent 51 %.
La première manifestation des inégalités en Amérique du Sud « s’affiche » dans les masses pauvres qui vivent dans
des bidonvilles : au Pérou et en Bolivie, la population réside massivement dans ce type « d’habitat ». Les inégalités
apparaissent également dans le pays, c’est le cas du Brésil (qui est pourtant le pays le plus « riche » d’Amérique du
sud), où le triangle constitué par Sao Paulo-Rio de Janeiro-Belo Horizonte forme ce qu’on appelle le Belinde (soit
symboliquement la richesse de la Belgique au milieu de l’Inde). En outre, plusieurs millions de personnes n’ont pas
de quoi subvenir à leur besoin primaire (se nourrir et se vêtir), et souffrent de sous-nutrition (dont dix millions
d’enfants). En matière d’éducation, 40% de la population d’Amérique latine n’a pas achevé ses études primaires, cela
ralentit « l’ascenseur social » et accentue la pauvreté. Les services sanitaires (accès aux soins, à l’eau) sont
insuffisants : par exemple, la mortalité infantile s’établit à 52‰ en Bolivie. Alors que les 20% de la population les plus
pauvres du Paraguay se partagent à peine plus de 2% des richesses, les 10% les plus riches en disposent de 46%.
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Ce bilan montre l’échec du fameux Consensus de Washington, développé par John Williamson, imposé à l’Amérique
latine à partir de la fin des années 1980.
Par ailleurs, les clivages ethniques sont importants : les indigènes sont souvent relégués à des tâches subalternes et
peu rémunératrices, ce qui engendre une exclusion sociale qui se traduit dans le paysage urbain et rural. Le marché
du travail très précaire favorise également les activités illicites ainsi que le travail informel, et la mafia. Compte tenu
de l’insécurité et de la très forte corruption à tous les niveaux (particulièrement en Colombie ou au Venezuela et de
plus en plus au Mexique) cela n’incite ni les investissements, ni l’amélioration du climat social et les échanges
commerciaux.
La violence endémique s’affiche dans la structure familiale (parfois autoritaire), le machisme et le code l’honneur, le
port d’armes (qui au Etats-Unis est reconnu dans la constitution), l’économie informelle, la violence politique et
idéologique alors que les Etats ne maîtrisent pas toujours leur espace (trafics de drogue, cartel de trafiquants).
Le sentiment d’insécurité amène des modifications dans l’espace : des communities gates (aux USA) ou « barrios »
(en Argentine), et les « privadas » au Mexique sont des villes luxueuses construites pour les populations riches, ces
villes sont totalement sécurisées, parfois construites à l’écart des centres urbains traditionnels, ou juste à côté d’un
bidonville.
En conclusion, à l’horizon 2015, les perspectives actuelles pour l’Amérique du Sud ne sont pas au beau fixe : le poids
diplomatique du Brésil, a été réduit à néant par la présidente Dilma Rousseff. Elle affiche son désintérêt à l’égard de
la politique étrangère, se détache de Washington, en ménageant ou en s’alignant sur Moscou sur l’Ukraine et la
Syrie, de même pour les problèmes régionaux (elle n’intervient pas dans les disputes entre ses voisins argentins et
uruguayens ou les entorses à l’État de droit au Venezuela). Le pays souffrant d’un ralentissement économique, il ne
respecte plus ses obligations financières auprès des organisations internationales, ni le règlement des factures de ses
ambassades. Quant au Mexique, l’élan réformateur du président Enrique Peña Nieto est compromis par la
persistante crise de sécurité (la violence gangrène le pays), malgré les succès remportés contre le narcotrafic. En
Argentine, les velléités diplomatiques sont englouties dans les ruines du Mercosur, l’omniprésence des Malouines et
les amabilités avec Téhéran et Moscou. La Colombie est tout entière monopolisée par son processus de paix (avec
les FARC : armée révolutionnaire marxiste). Sur la scène internationale, le Chili, l’Uruguay ou le Pérou, qui pourraient
jouer un rôle, préfèrent un rang modeste. Ensuite il y a ceux, comme le Venezuela et ses alliés, qui jouent la carte de
l’antiaméricanisme. Du nord au sud des Amériques, des forces centrifuges nuisent à toute intégration régionale.
L’Alliance du Pacifique rassemble les nations qui n’acceptent pas le déclin du Mercosur (après la mort de la
Communauté andine), tandis que l’Amérique centrale et les Caraïbes poursuivent leur propre chemin. Alors que le
nord (Canada et USA) est aussi touché par le terrorisme, le parlement d’Ottawa au Canada en 2014, les attentats du
11 septembre 2001. Seule note d’optimisme, le rapprochement historique entre Cuba (Raul Castro) et les Etats-Unis
(Barack Obama) avec l’appui du Vatican de François 1er (qui est argentin).
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