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UIIVERSME MCAT AL | GaSe:
Licence d*études fondamentales en Sciences Economiques et de Gestion.
Semestre 4
=5=pu
fina
Finances publiques
Neg
Année universitaire 2022/2023
Professeur Mohammed ED-DAOUChapitre Introductif : Finances publiques - Aspects conceptuelles et théoriques,
1-_Définitions et pluridisciplinarité des Finances Publiques
1.1 C'est quoi ta finance publique ?
Pour Gaston Jéze, les finances publiques sont I’étude des moyens par lesquels VEtat se
procure les ressources nécessaires Ja couverture des dépenses publiques et en réparti [a
charge entre tous les citoyens, De ce fait, les finances publiques peuvent sc définir comme
la science qui éudie les moyens d'action financiére permettant aux personnes morales de
jes constituent la branche du
droit public d’intervenir dans ta vie économique et sociale.
droit public qui a pour objet l'étude des régles et des opérations relatives aux deniers
publiques. Autrement dit, cette discipline a pour objectif de déterminer les conditions
efficaces de collecte des ressources publiques, ressources nécessaires a la couverture des
dépenses publiques en vue de fa production des biens publics.
Pour Pierre Lalumiére, les finances publiques sont I'étude des moyens par lesquels I"Btat
cherche a réaliser des interventions dans Je domaine économique et social. Ce qui démontre
clairement qu'on n'est plus dans Etat gendarme, mais bien dans I’ Etat providence, surtout
aprés la seconde guerre mondiale ot il y a eu l'extension des missions de 'Btat. Hl s’agit de
Vintervention de la puissance publique par l"intermédiaire de la préparation du budget
regroupant lcs dépenses (charges) et les recettes (ressources), Dans ce coniexte, la finance
publique, qui est au cocur de Ia décision politique, constitue un instrument de réalisation de
Mintérét général. On parle d'une discipline carrefour.
1.2 La finance publique est une discipline earrefour
La finance publique s*inscrit fondamentalement dans un cadre fortement pluridisciplinaire,
Ainsi, pour Gaudemet et Molinier" La diversité des disciplines qui concourent & te
connaissance des finances publiques, tout en bénéficiant des cnseignements de la science
financiére, donne aux finances publiques le caractére d’une (science de carrefour)." D'oa le
caractére polysémique de la matidre avec d’autres disciplines, notamment :
~ L'économiie : les finances publiques font partie intégrante des sciences économiques. Elles
constituent un important élément du circuit économique en raison des effets économiques
des dépenses et un facteur de stimulation de la croissance économique, mais aussi des
recottes comme source de financement de ces dépenses. Les finances pubtiques montrent laissance économique de I" -
n ique de I"Etat. La politique fiscale, les dépenses publiques, les emprunts,
cic. sont des instruments de Ia politique économique et sociale.
-La politique + Les interventions financiéres ont pour objectifs, outre les mobiles
économiques, le renforcement de la souveraineté et l'indépendance économique et politique
sur le plan inteme ct, mais aussi sur la scéne politique intemationale. Les prélévements et
les dépenses publics traduisent des choix politiques du gouvemement. Les opérations
anciéres sont liées aux évé oe :
financiéres sont liges aux événements politiques qui affectent la vie des Etats.
-Les domaines juridiques : le droit permet d'harmoniser ct réglementer les interventions
financiéres de I'Etat dans la vie économique du pays & travers des lois, décrets, arrétés, etc. ;
comme un domaine du droit public financier. Ce demicr est traditionnellement divisé en
trois branches : le droit fiscal (régles techniques de détermination et de perception des
impéts), 1a comptabilité publique (les régles régissant l'encaissement et le décaissement de
argent public, la tenue des comptes publics, etc.) et le droit de budgétaire.
“L’histoire ; elle nous permet d'étudier 'évolution historique de la science des finances
publiques.
+ facilite 1a quantification et Vvaluation des phénoménes financiers,
-La statistique
Is et techniques statistiques. Elle
élaboration des prévisions budgétaires sur base des outil
galement d’éclairer la décision publique par une
alité financiére du pays et prendre anis les décisions appropriées.
paiinet: & description aussi exacte que
possible de la ré
-La sociologie : les finances publiques relévent essentiellement des sciences sociales et
jes choix de de la société, constituant ainsi un instrument de réalisation de
expriment |
Vineérét général.
-La psychologie : cette discipline peut étudier le comportement des agents économiques a
estion des finances publiques notamment vis-d-vis de la fiscalité et la
l'égard de la gF
déclaration d’impét plus ou moins honnéte et complete.II- Les finances publiques classiques et modernes
2.1 Les finances publiques classiques
Jusqu’a la premiére guerre mondiale, les finances publiques obéissaient aux régles du
modéle classique. Il s’agit
ter que l'intervention financiére de I’Etat vienne limiter la
liberté individuelle et constitue une source d’inefficacité économique.
En fait, les finances publiques classiques vont sc développer a travers deux grands principes
savoir : le principe de neutralité et celui de l’équilibre budgétaire.
2.1.1 Le principe de neutralivé
La neutralité des finances publiques signifie que le budget de I’Etat ne doit pas servir
dinstrument diintervention dans la vie économique ou sociale pour ne pas dysfonctionner
Vordre économique. Cette neutralité s‘exerce autant en matiére de dépenses publiques qu'en
matiére de recettes publiques.
A- La neutralité des dépenses publiques implique que le budget doit se limiter a couvrir les
dépenses non productives de Etat pour ne pas troubler les lois économiques. Seul objectif
de ces dépenses est de faire fonctionner les services de I’Etat. Autrement-dit, il ne doit étre
dépensé que ce qui est strictement nécessaire. Si le budget doit étre en équilibre cela signifie
qu'il ne doit pas y avoir plus de dépenses que de recettes : c’est I'interdiction du déficit.
Bz La neutralité des ressources publiques : pour la doctrine libérale classique, V'impét doit
étre neutre et le recours 4 l"emprunt est exceptionnel. Les auteurs de I’école classique ont
fait référence a la nécessité d'appliquer des taxes qui, de maniére souhaitable, n'ont pas cu
d'impacts négatifs sur les intentions des agents économiques et sur le fonctionnement de
l'économie d’une maniére générale, cela signifie aussi qu'il ne doit pas y avoir plus de
recettes que de dépenses : c’est l'interdiction de I"excédent.
L'interdiction de déficit et I'interdiction de l'excédent impose d’instaurer un équilibre
budgétaire.
2.1.2 L’équilibre budgétaire
L’équilibre budgétaire a été plus qu’une nécessité, c’est un dogme. Le budget de I’Etat ne
doit faire apparaitre ni déficit ni excédent de recettes. Le parlement vote les ressources
nécessaires et strictement suffisante pour couvrir les dépenses « il y a des dépenses, il faut
les couvrir » (G. Jéze). L’excédent des recettes doit étre également écarté, car il a pour
conséquence de stériliser les deniers privés. Dans ce contexte, d'autres principes budgétaires
3apparaissent pour limiter cet objectif a savoir : l'autorisation budgétaire l'annualité, unite, 1a
spécialité et l"universalité.
3,2 Les finances publiques modernes,
‘Avant la crise des années de 1929, La gestion des finances publiques a eu pour principal
objectif d’assurer le financement des services publics. Aprés cette date, J.M Keynes a
développé Ia théorie du déficit systématique. Il a proposé I’idée d'un déficit budgétaire pour
relancer l'économie et le plein-emploi. L’équilibre budgétaire est donc abandonné cn
pratique ct les dépenses publiques explosent. Parallélement, les recettes augmentent
ique
également, par l'accroissement constant des impéts. L*intervention de 1'Etat via la pol
budgétaire pour augmenter les dépenses publiques entraineront, par Ie jeu du multiplicateur
de l'investissement, un accroissement des revenus distribués et I'Etat pourrait récupérer le
supplément des dépenses initiales.
La loi de Wagner est un principe développé d'aprés l'économiste allemand Adolph Wagner
(1835-1917) qui stinserit dans les théories sur la croissance des dépenses publiques. Sclon
cette loi, plus Vindustrialisation augmente plus & augmenter lintervention de I’Etat et la part
des dépenses publiques dans le revenu national. L’accroissement de ces dépenses s’explique
par l'apparition de deux catégories de nouveaux besoins :
« Plus I’économie se développe, plus I’Etat doit investir en infrastructures publiques ;
«Plus le niveau de vic de la population augmente, plus celle-ci accroit sa consommation
de biens dits supérieurs, comme les loisirs, la culture, |’éducation, la santé, etc.
Nicholas Kaldor (1908-1986) a schématisé les objectifs de la politique économique sous la
forme d’un carré magique, représentant les principaux objectifs de la politique économique
del'Btat a savoir =
= Lacroissance économique évaluée par le taux de croissance du PIB.
« L'emploi, mesuré par Je taux de chdmage.
* L'inflation, mesurée par le taux d’inflation et
= L'équilibre de la balance commerciale, mesuré par le solde de la balance
commerciale.
De sa part, Richard Musgrave (1989), distingue trois fonctions essentielles de la politique
économique :a. L'allocation des ressources, c’est-i-dire l'attribution par "Etat de ses ressources
humaines, matérielles ou financiéres afin d'atteindre ses objectifs (exemple I’école
publique, les routes, protection de l'environnement, cle.)
b. La stabilisation macroéconomique face 4 des chocs exogénes qui éloignent
Véconomie de l'équilibre, exemple la stabilité du niveau général des prix.
c. La redistribution entre agents ou entre régions, c'est-a-dire la correction de
modification de la réparation des ressources en yue notamment de lutter contre les
inggalités sociales et les disparités régionales.
(t+ — Apercu historique sur les finances publiques au Maroc,
L’évolution des finances publiques au Maroc se caractérise par trois périodes historiques a
savoir :la période du protectorat, la période de postindépendance, la période de 1970 4 1996
et enfin de 1996 a nos jours.
3.1 La période du protectorat (1916-1956)
Cette période a connu plusieurs faits marquants dont la naissance du droit budgétaire
modeme ct la disparition des « Oumanas '» au profit des Percepteurs, en plus du
remplacement de « Bayt Mal Al-Mouslimine « institution qui a été introduite sous le régne
du Sultan Moulay Slimane, par le Trésor Public. Parallélement, Ie processus de
modernisation a également introduit le principe d'annualité et a mis en place un calendrier
d’élaboration des budgets. Pendant cette période on assistait 4 des réformes financiéres et
comptables, consacrées par les dispositions financiéres de l'acte d'Algésiras comme la
nomination du trésorier général cn 1916, la mise en place, a partir de 1917, du systéme de
comptabilité publique ¢t la création du contrdle des engagements des dépenses a partir de
1921
3.2 La période de postindépendance (1956-1970)
Cette période s’est caractérisée par la rédaction des textes juridiques fondamentaux, 4
savoir le Dahir du 29 Moharrem 1378 (6 aoiit 1958) portant réglement général de la
comptabilité publique du Royaume, Ce texte a introduit les modifications nécessaires aU
* C'est sous le régne de Maulay Slimane (1792-1822) que fut constitué le corps des oumanas placé sous les ordres de J'Amin El
‘Oumana qui remplissait le rdte du Minisire des Finances actucllement.
5ue statut itic
roast howe eee du Maroc, passé du régime du protectorat 4 celui de
»independal » En 62, 1
rindépe » Une premidre constitution du Royaume a éé adoptée par
référendum ct le texte sur la passation des marchés publics en 1965.
43 Periode de 1970 & 1996
Durant cette période, le vote du projet de loi de Finances a été par une seule chambre. De
plus. celle-ci a connue l'adoption de deux constitutions en 1970? et 1972, et d'une Loi
Organique relative aux Lois de Finances (LOLF) en 1970 et une autre en 1972. Pour ce qui
est de celle de 1972, l'année budgétaire est différente de l'année civile, elle commence le 1
juillet de chaque année et se termine le 30 juin de l'année suivante. Ces deux lois
organiques ont &é adoptées en I'absence du Parlement car, la déclaration de Etat
gexception en 1965 a entrainé la suspension de linstitution parlementaire. De plus, lors des
années 80 le Maroc adopt Je Plan d’Ajustement Structure! (PAS) sous la supervision du
FMI, En 1996 une nouvelle constitution qui marqua le retour du parlement bicaméral et
langa le chantier d'une nouvelle LOLF n® 7-98 qui rentrera en vigueur deux ans plus tard en
1998
3.4 Période de 1996 & nos jours.
On assistait pendant cette période ladoption de la nouvelle Constitution de 2011 qui a
instauré les principes de bonne gouvenance, notamment en matiére des finances publiques
par la tenue de l’obligation de la réédition des comptes, de contréle et d’évaluation des
deniers publics.
Le Dahir n° 1-15-62 du 14 chaabane 1436 (2 juin 2015) portant promulgation de 1a Joi
organique n° 130-13 relative & la loi de finances qui vise renforcer la performance de la
gestion publique, notamment a travers une orientation vers la logique axée sur Jes résultats,
tune responsabilisation accrue des acteurs, I"instauration de laudit budgétaire et de la
reddition des comptes ainsi que I’accroissement du réle du parlement dans |’élaboration des
projets de Loi de Finances.
® ku niveau parlementaire., le changement majeur entre les deux constitutions (de 1962 ot de 1970) est le passage du systéme
bicameral au syste monceaméral qui caracérsit également In cnstiuton de 1972.
6Chapitre |: Cadre budgétaire général
1. Le budget de I'Etat: définition, réle et principes.
1.1 Définition
Le budget est un moyen indispensable mis 4 la disposition du gouvernement pour mettre cn
Place ses politiques économiques et sociales afin d’attcindre les objectifs de développement,
Partant de 1a, le budget se présente comme étant le schéma de financement des politiques
sectoriclles arrétécs par les autorités publiques.
Trois actes cssenticls caractérisent un budget : la prévision, I"évaluation et l'autorisation.
Ces trois traits constituent les fondamentaux du budget :
> Lacte de prévision : le budget cst un acte a effet de prévision des recettes et des
dépenses a réaliser au cours de l'année A veni
- L’acte d’autorisation © puisque Macte budgétaire passe a travers des autorisations
budgétaires accordées par le parlement au profit du gouvernement pour qu'il réalise les
Fecettes et les dépenses
+ Ltacte d'évatuation : c'est Vacte d’apprécice Maction gouvernementale & travers ta
réGdition des comptes des téalisations
1.2 Le rite du budget de I"
* Le budget demeure un instrument financier a travers lequel I"Btat rempti la fonction
de garant de la satisfaction des besois des acteurs économiques et sociaux en
exploitant au micux ct dune fagon optimale les ressources offertes
© Cette mission renvoie aux fonctions de “Etat providence * pour une repartition de la
Fichesse en vue de lutter contre les effets des inégalités spatiales et sociales.
© Le budget est un moyen de mise en cuyre de Paction gouvernementale. Il est donc
instrument par lequel Etat higrarchise ses priorités poliiques ¢t les traduits en
moyens d'action.
1.3 Les principes budgétutres
Le budget de I'Ptat doi
‘ir A un ensemble de régles jundiques qui sont les principes:
budgétaires ct qui visent en particulier & garantir les droits du parlement de contrdler lesdépenses et les recettes des finances
Publiques. Quat inci taires
classiques et deux apparus plus récemment whens ne jones principes‘bodgsralres
lees.
1.3.1 Les principes classiques
it les grands principes di .
on ite et ian _ seit budgétaires a savoir : les principes de Hannualité, l'unité,
funiversalité et la spécialité et qui sont devenus tes caractéristiques essenticlles du budget.
A- Principe de annualité
Cete ele suppose que le budger est vote chaque année, Autrement-di
Vautorisation
pudgétaire donnée a te;
xécuti
tif pour collecter les recettes publiques et mettre en auvre les
dgpenses ne vaut que pour un an,
L'exercice budgetaire peut coincider avec Vannée civile (1° janvier au 31 décembre).
(Maroc, France, Belgique...) ou correspondre & une autre période du 1° juillet au 30 juin
par exemple pour, Italic, Egypte,
le Danemark, etc. Dans d'autres pays, elle s'échelonne du
1“ avril au 31 mars,
exemple du Canada, Grande-Bretagne, Aux Etats unis 4’ Amérique,
année budgétaire commence le 1" actobre,
Les dérogations au principe de lannualité
Lorsque !a toi de finance est votée avec retard, le gouvernement ouvre par décret les crédits
aécessaires au fonetionnement des services public.
+ Les reports de crédits : selon le principe de lannualité, les crédits non utilisés a la
cloture de |’exercice sont annulés. Is doivent faire objet d'une nouvelle autorisation
pour étre utilisés l'année suivante. D'aprés !*article 63 de la LOF « les crédits ouverts au
budget général au titre d'une année budgétaire donnée, ne peuvent étre reportés sur
Vannée suivante ». Ce méme article précise toutefois, que les crédits de paiement ouverts
au titre des dépenses d’investissement du budget général et les reliquats d’engagement,
visés et non ordonnancés, sont reportés, ce qui donne la possibilité d’utiliser, l'année
suivante, le reliquat des crédits inutilisés au cours de année d’autorisalion.
- Lois de finances rectificatives : Il est possible de voter, en cours d’année, des lois de
finances rectificatives qui modifient la loi de finances de l'année.
B- Principe de P'unitétes les recettes et toutes les dépenses doivent ére rey,
out
Ce principe est assorti d’, Xeeption e
by
ensemble des recettes et des dépenses de Etat ne figurent pas dans un eq sg
de comptes : le budget général, les comptes Sigg
ei,
Selon ce principe, t .
compte unique, intitulé budget général.
Elles sont réparties en trois sutbgories °
du trésor (CST) ct les services de I'Etat gérés de maniére autonome (SEGMa)
C- Principe d°universalité
Le principe d’universalité est énoncé a l'article et 8 de la LOF qui prévoit « a
recette du montant intégral des produits sans contraction entre les recettes et jg, ton
Vensemble des recettes assurant l'exécution de l'ensemble des dépenses »
Le principe diiversalité, selon lequel ensemble des recettes couvre lenseny ‘s
dépenses, se décompose en deux régles :
~ La régle de non-compensation dite aussi du produit brut ou régle de la non ~
les dépenses et les reccttes doivent étre inscrites dans la loi de finances Pour leur Toman
intégral, qui interdit la compensation des dépenses et des recettes. Ainsi, il neg 7
possible de soustraire certaines dépenscs de certaines recettes.
+ La régle de non-affectation, qui interdit l'affectation d'une recette a une dépense
déterminée. Toutes les recettes sont indistinctement affectées A 1a couverture des dépenses,
C'est ce qu’énonce l'article 8 de la LOF : « ... l'ensemble des recettes assurant l"exécution.
de l'ensemble des dépenses, Toutes les recettes et toutes les dépenses sont impuiées a
budget général... »
La régle de luniversalité connait cependant des dérogations telles que les budgets és
SEGMA et des CST qui reposent sur une affectation directe des recettes aux dépenses.
D- Principe de spécialité
Selon ce principe, Tout crédit ouvert dans la loi de finances doit étre explicitement affectt a
tune dépense précise. Les crédits sont ouverts de maniére détaillée, spécialisee
Programmes ct sont rattachés a une destination spécifique, Ce principe permet ut neillest
contréle de I’activité du gouvernement par le parlement. Selon I’article 38 de la Lor «ls
dépenses du budget général sont Broupées sous trois titres :
Titre 1 : dépenses de fonctionnement :
itllTie II: dépenses d’investissement
Tiwe HIV : dépenses relatives au service de la dette publique.
Les dépenses du budget général sont présentées, a Vintéricur des titres, par chapitres,
subdivisés en programmes, régions et projets ou actions. ».
pour les dérogations au principe, on Peut citer essenticllement les crédits globaux et les
siremonts de erédits
- Les crédits globaux : Il existe des crédits qui ne sont pas spécialisés, il s’agit :
«Des dépenses imprévues ct des dotations provisionnelles : C'est un chapitre ouvert au titre
1 du budget général de Etat qui n'est affecté & aucun service. Les articles 14 et 42 de la
LOF N°130-13 offrent la possibilité d'allouer des crédits additionnels, prélevés sur le
chapitre des “dépenses imprévues et dotations provisionnelles", pour la couverture de
besoins urgents survenus en cours d’année ou non prévus lors de I'établissement du budget
des départements ministériels ou institutions. Et les dépenses relatives aux remboursements,
dégrévements et restitutions fiscaux. Ces crédits globaux sont des autorisations de dépenses
dont la destination n'est pas connue au moment du vote de la loi de finances. Elles sont
prévues par l'article 42 de la LOF.
-Les virements de crédits : La nature de la dépense peut parfois étre madifiée par des
virements de crédits. Ils sont prévus a l'article 45 de la LOF
1.3.2 Les principes modernes
Les principes budgétaires classiques que nous avons traités ci-dessus vont étre adoptés de
nouveaux principes budgétaires modemes & savoir: les principes de sincérité, de
tansparence, de performance et de responsabilité.
A. Principe de sincérité
La loi organique du 2 juin 2015 relative a la loi de finances (LOF), consacre un nouveau
Principe budgétaire, le principe de la sincérité (art. 31 de la LOF) Les comptes de I’Etat
doivent étre réguliers, sineéres et donner une image fidéle de son patrimoine et de sa
situation financiére. La cour des comptes certifie la régularité et la sincérité des comptes de
Etat. Ce principe implique Mexhaustivité, la cohérence et I'exactitude des informations
financiéres fournies par I’Etat.B- Principe de transparence
ire se définit comme le fait de faire
. ensemble des informations budgétaires »
pleinement connaitre, en
> budget
La transparence
wom 1 et de fagon systématique,
temps opportun tai se base sur le principe de la sincérité budgétaire, constitue
qi
—_ “¢ principe. wa icipati
ee . a la démocratie ce qui donne au citoyen le droit a la participation aux
‘ i 3
un enjeu aie de son pays. A Partir de 2020 la cour des comptes a procédé a la
processus politi
fication des comptes de I’Etat pour une meillcure transparence et une bonne lisibilité du
certification des
Budget.
C- Principe de performance
Ce principe a pour objectif d’améliorer l'efficacité de la dépense publique en orientant la
gestion budgétaire vers l'atteinte des résultats cohérents avec les objectifs stratégiques de
chaque département ministéricl dans Ic cadre d’une nouvelle logique de budgétisation axée
sur les résultais, La programmation pluriannuelle s'inscrit dans cette logique et qui vise
essentiellement a clarifier la vision stratégique 4 moyen terme du gouvemmement pour la
realisation des objectifs définis et fixés par les priorités des politiques publiques.
B4- Principe de responsabilité
La LOF de 2015 n’a pas manqué de responsabiliser les acteurs publics impliqués dans le
Processus budgétaire notamment par rapport au respect des délais, de léquilibre budgétaire,
des conditions d’endettcment, ete.
BS- Principe de l’équilibre budgétaire
Est a i a ;
ee que I’équilibre constitue un principe budgétaire ou simplement un objectif ?
A Vépoque classique, les finances
Possible, Dans Cette perspective,
Publiques=
qui en résulte,.. »F capendant aprés Ia crise des années 30, Ie déséquilibre s'imposait. Avec le temps,
vate Glatique 4 révélé qu’un budget pouvait, Le budget de I'Btat n'est done pas
voxé em Gaui,
i, La structure du budget de Etat.
Le budget est constitué par Tensemble des comptes qui décrivent, pour une année civile, les
pessources et les charges de I'Etat,
2.1 Les ressources (les recettes) budgétaires.
es evettes budgétaires sont composées des :
« Impats directs ct indirects ;
| a Taxes;
« Droits de douane ;
« Droits d'cnregistrements et de timbre,
2.1.1 Les Impéts directs et indirects oo,
Limpot peut étre défini comme un prélévement pécuniaire, de caractére obligatoire,
efiectué en vertu de prérogatives de puissance publique, a titre définitif, sans contrepartic
déerminée, cn vue d'assurer le financement des charges publiques de I'Etat, des collectivités
territoriales et des établissements publics administratifs. On distingue :
A- Les impéts directs : sont payé directement par le contribuable a l’'agent chargé de le
recevoir. Ils se composent essenticllement de l'impét sur les sociétés (IS), l’impét sur le
revenu (IR), la taxe professionnelle et la taxc d’habitation ainsi que les majorations,
B- Les impéts indirects : ces impdts sont reposés sur des objets de consommations ou des
services rendus ct sont payés indirectement par le consommateur ou Putilisateur des
services. [ls sont essenticllement de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) qui est le modéle de
Nimpét indirect, et qui n'est pas acquitté auprés du trésor public directement par le
contribuable qui en supporte le cout.
2.1.2 Les taxes
La tave se distingue de Pimpét dans la mesure oi la taxe est assise sur les services rendus &
\m usager, alors que I’impét est déterminé par les facultés contributives et non par le service
Tendu, La taxe fiscale est donc un prélévement obligatoire pergu d'autorité sur
‘usager a
Toccasion et en contrepartie d'un service rendu par une personne publique.
I DpSi T'impot est sans contrepartie directe alors que la taxe est payée en contrepartic d’yy
service rendu, sans que son montant soit en corrélation directe avec le coiit du service.
Exemple : la taxe d’éilité est payée en contrepartie des services rendus par les agents des
autorités locales : Ramassage des ordutes.
faut noter que tc terme taxe est souvent employé comme synonyme d'impét, comme Ia
TVA qui est en réalité un impdt et non pas une taxe,
En plus des prélvements fiscaux il y a également des prélévements non fiscaux a savoir : la
taxe panafiscale et les cotisations sociales.
La taxe parafiscale : est un prélévement dont le revenu est réservé au budget de certains
organismes pour mener une action précise dans un but d'imervention économique ¢t
sociale tel que la taxe de la formation professionnelle, axe de promotion touristique au
profit de I’Office National Marocain du Tourisme, etc.
Les cotisations sociales : sont lensemible des charges forftitaites, ou proportionnelles
au salaire, supportées par l’employeur et par le salarié et servant a financer les divers
dispositifs et organismes publics chargés de la protection sociale : Sécurité sociale
{assurance maladie, retraite), accidents du travail, chémage, retraite complémentaire, etc,
2.1.3 Les droits de douane
Les droits de douane s'appliquent aux importations. Ils visent & assurer un niveau de
Protection économique approprié et se composcnt en droits d'importation (DI) et en
prélevement fiscal a "importation (PFI),
2.1.4 Les droits d’Enregistrement et de Timbre
L’Enregistrement est défini comme étant une formalité administrative donnant liew &
Métablissement d'une taxe qualifiée de droit d'enregisirement, Ce demier peut étre
considéré comme un impét indirect intéressant le capital, Il est composé de droits fixes et de
droits proportionnels. Les droits @enregisirement S'appliquent sur les actes de vente,
‘ocation ou bien donation, tls varient en fonction de la nature et du montant de Topération,
Exemple: paiement de 1% sur les cessions de titres d’cbligations dans les sociétés ou
‘entreprises. 200 DH sur les ventes ou mutations & titre onéreux de propriété,
Sont soumis aux droits de timbre, quelle que soit leur forme, tous actes, documents, livres,
registres ou répertoires, établis pour constituer le titre ow la justification d’un droit, d'une
Bigation 08 dune décharge et, au
me manies
vende Ai "© eénéale,
onstater un fait juridique ou un
. ites ;
|
|
gy ajoutent d'autres produits extra
icipation de ivi 5
|. Participation des collectivités territoriales dans les charges de I" Etat, fonds de concours
provenant de la coopération internationale, dons et legs ;
produit de la privatisation «
+ Emprunt sur le marché interne et exteme
22 Les charges budgétaires
Selon article 12 de la LOF, tes charges de Etat comprennent :
+ Les dépenses du budget général;
+ Les dépenses des budgets des services de I'tat Bérés de maniére autonome ;
+ Les dépenses des comptes spéciaux du Trésor.
Chaque type de budget comporte les charges relatives ;
> Au fonctionnement +:
> AVinvestissement ;
(> A la dette publique.
| 2.1.1 Les dépenses de fonctionnement?
Ces dépenses forment le ttre I des dépenses budgétaires et comportent :
* Dépenses du personnel et du matériel Ces dépenses sont desti
fonctionnement normal des services publics ;
es A assurer le
~ Dépenses relatives aux charges communes 3 Exemple compensation du Gaz butane c
~ Dépenses imprévues et exceptionnelles ;
~ Dépenses de la dette viagére (dettes de Pension, par exemple) ;
~ Etc,
2.1.2 Les dépenses diinvestissement!
—_
* Atle 14.40 la LOF 0° 130-13
4Forment le titre H des dépenses budgetaires et sont destinges principalement 3 la realisation
des plans de développement stratégiques ct des programmes plunannucts cn vue de la
Preservation, la reconstitution ow Faccroissement dur patrimoine national, Dans les dépensey
Ainvestissement, Ia lor de finances retrace celles relatives aux credits d’engagement ct
celles se
apportant aur erédits de parement, Les erédits engagement peuvent s’étaler sur
trois any dans le cadre des programmes plunannuels, alors que les crédits de paiement sont
confings dans une matunté de [année budgétaire pour laquelle ils sont ouverts
DAY Les depenses relatives au service de ta dette publique
Sont incluses dans le titre I des dépenses budgétaires et comprennent les dépenses en
intéréts et commissions et les dépenses relatives aux amortissements de la dette & moyen et
long terme. UI s‘agit de la dette intéricure et la dette extéricure. Deux types de dettes sont &
distinguer
Y Dette amortissable : c'est une dette remboursable a terme fixe ou par annuités
comprenant les amortissements, les intéréts ct les commissions afférents aux emprunts
d'une durée de 10 ans au moins, les emprunts & moyen terme etd long terme:
¥ Dette Mottante ; elle comprend principalement les titres de trésor. Elle se caractérise non
sculement par la courte échéance des titres qui la composent mais, également par le
caractére continue! des opérations d'émissions et de remboursement.
II, Les composants du budget de Etat
Le budget I' Etat est constitué de quatre budgets :
© Le Budget général ;
Les budgets annexes ;
© Les budgets les services de I’Etat gérés de maniére autonome ;
«Les budgets des comptes spéciaux du trésor.
3.1 Le Budget général (BG) .
Le BG se présente comme le squelette du budget de I"Etat puisqu’il concerne les opérations
budgétaires relatives aux institutions étatiques.
“ article 17 de la LOF n°130-13
1sscales et finalement
Ses reccttes sont conistituées par les recettes fiscales, les fecettes non fiscale
Jes recettes d’emprunt
: fonctionnement. les
Les dépenses du BGE sont réparties en trois categories : les dépenses de for
agpenses dinvestissement et le remboursement de 1a dette
3.2 Les budgets annexes: (BA)
c ses Telative
Les BA sont des budgets qui retracent les opérations de recettes et de depense ;
‘autonomic: financiere
des services de "Etat & caractére industriel ou commercial ayant 1
ics entre celles
mais. dépourvus de Ia personnalité morale. Leurs recettes sont rép
tat, alors que Teurs
provenant de l'exploitation, de l'investissement et les contributions de |
ives d i ées a investissement.
charges sont partagées entre celles relatives a Iexploitation et celles tiges A inv
rmettant de faire le suivi
Les BA
Ces services de Etat détiennent une comptabilité générale leur pe!
des opérations financiéres ¢t I"évaluation des résultats économiques ¢t financiers.
sont exécutés dans les mémes conditions que celles du BG.
3.3 Les budgets des Services de I'Etat Gérés de Maniere Autonome (SEGMA)
Ces services sont définis a article 21 de la LOF ; elles ne sont pas dotées de la personnalité
morale, dont certaines dépenses, non imputées sur les crédits du budget général, sont
couvertes par des ressourees propres. L'activité de ces services doit tendre essenticllement a
produire des biens ou a rendre des services donnant lieu a rémunération. Les SEGMA
constituent l'un des instruments privilégiés pour contribuer & la mise en muvre des
programmes de développement économique et social et des réformes sectorielles engagées
par Je gouvernement en particulier dans les domaines de la formation, de la santé, du
transport et de la promotion de l'investissement. Exemples : les centres hospitaliers ; centres
universitaires, de qualification professionnelle, Institut National d’Hygiéne, Musée
Mohammed VI pour la Civilisation de IEau au Maroc, etc.
3.3 Les budgets des comptes spéciaux du trésor (CST)
Ces comptes retracent les recettes affectées au financement d'une catégorie déterminée de
dépenses et !"emploi donné a ces recettes. Les CST constituent une composante du budget
de I'Eta, et contribuent a Ja mise en cruvre des orientations du gouvernement relatives a la
réalisation des programmes de développement économique et social national et régional
spécifiques, et généralement provisoire qui visent |'intégration de toutes les composantes de
16la société au processus de développement humain comme la lutte contre la précarité ct |e
chémage.
Les budgets des CST sont présentés dans ta loi de finances et exécutés dans les mémes
des CST S est de :
conditions que les autres budgets, Les objecti
> Déerire des opérations qui, en raison de leur spécialisation ou d'un lien de cause a effet
éciproque entre la recette et la dépense, ne peuvent étre commodément incluses dans le
cadre du budget général ;
» Décrire des opérations en conservant leur spécificité et en assurant leur continuité d'une
année budgétaire sur l'autre ;
» Garder trace, sans distinction d'année budgéiaire, diopérations qui se poursuivent
pendant plus d'une année.
Les budgets des CST est composé par les catégories des comptes suivants :
a. Comptes d'affectation spéciale : retracent les recettes affectées au financement d'une
catégorie déterminée de dépenses. Tls sont alimentés par le produit de taxes, de
ressources affectées et, le cas échéant, de versements du budget général ; exemples :
Fonds de soutien 4 PINDH, Fonds de développement agricole, Fonds spécial pour la
gestion de la pandémie du Coronavirus " Covid-19.", ete.
b. Comptes d'adhésion aux organismes internationaux : décrivent les versements et les
remboursements au titre de la particip:
m du Maroc aux organismes intemationaux.
(Compte d'adhésion aux institutions de Bretion woods; Compte d'adhésion aux
organismes arabes et islamiques, etc).
¢. Les comptes de financement qui décrivent les versements sous forme de préts de durée
supérieure 4 2 ans, ou d'avances remboursables de durée inféricure ou égale a 2 ans,
effectués par Etat sur Ics ressources du trésor et accordés pour des raisons d'intérdt
public. (Exemple: Préts aux établissements bancaires, Préts aux collectivités
tervitoriales, etc.).
4. Comptes d'opérations monétaires : suivent Ics mouvements de fonds d'origine
monétaire. (Difference de change sur ventes et achats de devises, Compte des opérations
d'échanges de taux d’intérét et de devises des emprunts exiérieurs.)
5 Amicle 25 de la LOF de2015
”e Comptes de dépenses sur dotation .
spéciale de dépenses dont le financem,
Exemple : Dépenses Particuligres ay 4
la Direction générale des tudes et de
retracent des opérations relatives a une categorie
IenL est assuré par des dotations du budget général.
lévcloppement des provinces saharicnnes, Fonds de
la documentation, etc,
Les ressources des CST ¢
coduile eit ta Omprennent des recettes diverses. Les dotations budgétaires, Jes
5, ot des recettes émanant des dons et legs en font partic,
Chapitre Il — Les lois de finances,
I- Généralités sur les lois de finances
1.1 Définition
La premiére loi organique des finances "LOF" éditée en 1972 a donné une définition trés
simpliste de la loi de finances en la rétrécissant la détermination de la nature, le maontant et
affection des ressources et des charges de I"Ftat, Ce n’est qu’a partir de la LOF de 1998
que Ie périmatre de la définition de la loi de finances a été étendu « La loi de finances
prévoit, évalue, énonce ct autarise, pour chaque année budgétaire, ensemble des ressources
et des charges de I'Etat, dans les limites d'un équilibre économique et financier qu'elle
définit » et consacré par article 3 de la LOF de 2015,
1.2 Articul
Lebudget
> Le budget demeure le support financier, déployé par le gouvernement, pour la mise en
ceuvre de ses politiques économiques et sociales.
ion entre le budget et Ia loi de finances
> Techniquement, le budget désigne I"ensembie des charges et des dépenses inscrites dans
les différentes formes qui le compose.
Loi de finances
> La loi de finances est le cadre juridique mis en place par I’Etat pour intervenir dans ses
politiques publiques.
> La loi de finances traduit le soubassement juridique @ travers lequel les recettes et les
dépenses sont réalisées ainsi que leur contrale.
> De surcroit, la loi de finances s’appréte a une autorisation en amont des opérations des
recettes et des dépenses. Ces autorisations sont basées sur des prévisions élaborées sur
18ensemble des ressources de I'Etat et !'utlisation des lignes de financement. C’est par
rapport a cette globalité que la loi de finances agit dans un périmétre plus large que le
budget. Ce demier reste plutot confiné dans une logique comptable de la loi de finances,
Les lois de finances ont pour objet le budget de I'tat, c'est-A-dire ses ressources ¢l ses
charges. fn réalité, le budget et la loi de finances demeurent deux notions qui
sinterférent
1,3 Typologtes des lois de finance
La {oi de finances prend plusieurs formes selon l'objet pour lequel elle a été créée. On
distingue trois types de loi de finances :
a, La lot de finances de l'année ; se présente comme étant un acte légal a travers lequel
s‘effectue ta prévision, lévaluation, énoncé, et lautorisation pour chaque année
budgétaire les ressources ct les dépenses de I'Etat en respectant I'équilibre
économique et financier dans lequel elle a é1é élaborée.
b. La loi de finances rectificative_: est une loi de finances qui est élaborée en cours
d’annéc budgétaire visant A apporter des changements 4 la loi de finances de !"année
Par rapport aux ressources et aux dépenses préalablement établies. Elle est mise en
place suite 4 une conjoncture particuli¢re ayant un impact sur la loi de finances
préalablement définie.
9
La loi de réglement : intervient ex-post de l’exercice budgétaire. Elle fait état des
lieux des réalisations des opérations de recettes et de dépenses ayant &é prévues par
la loi de finances de l’année. Sclon article 64 de la LOF" La loi de réglement de lk
loi de finances constate et arréte le montant définitif des recettes encaissées, det
dépenses dont les ordonnances sont visées, se Tapportant & une méme année
budgétaire ct arréte le compte de résultat de Tannée",
1.4 Structure de la loi de finances
La loi de finances est composée de deux parties ;
La premiére partie expose les données générales de Véquilibre financier concernant le
dispositions relatives aux :
iga. Recettes Publiques
indirects, taxes intérieures de cons, Morisés (droits de douanes et impdts
2. Charges publiques mation ete;
Tmpéts et Tevenus au
> Création de
Postes budgétai,
Udgétaires Ventilés par département ct institution :
> Annulation des erg its de int pas fait l'objet d'engagemer
les crédit Si
i Paicment n’ayant pas fait I" jet d mete
L'équilibre des Fessources et des cha,
rges de |
Etat :
> Autorisation 4’
in d’er PY
MPrunter ou d'émetire tout autre instrument financier ;
> Gestion active de la dette intérieure
euxiéme partie arrét
Partie arréte pour chaque ministére ou institution ;
Par chapitre, les dé
pt S dépenses du budget général. Exemple pour le Ministére de
l'Enseignemer éri
gl mt Supérieur, de fa Recherche Scientifique et de l’Innovation (code
1.2.1.1.0.10.
2.1.1.0.10.000 pour Personnel et le code 1.2.1.2,0,10,000 pour Matériel ct Dépenses
Diverses ;
Par chapitre, les dépenses des SEGMA rattachés au ministére ou institution concerné ;
Exemple : Code chapitre N° 4.2.2.2.0.12.020 pour le Centre Hospitalier Régional
d’Errachidia rattachés au ministére de la Santé, ete,
Par catégorie de CST, les dépenses des CST rattachés au ministére ou institution
zoncerné. Exemple : Code 3.2.0.0.1.20.005 pour le Fonds de développement agricole,
ae.
+ la préparation projet de la loi de finance (PLF) ce dernier est exposé pour I'adoption
parlement avant d*étre exécuté comme loi de finance de l'année a partir du 1* janvier,
re cette exécution se met a du contréle de différents organismes,
- Préparation et vote de la loi de finances.
1 La préparation du PLF
Vautorité du chef du gouvernement, le ministre chargé des Finances prépare les PLF
rmément aux orientations générales (Art 46 de Ja LOF). Ce projet est préparé des lexécution t par référence a la programmation budgérg,
Ite
début de l'année précédant. Son ©
5 6,
triennale, et ce, en plusieurs tapes: ©
invite les ordonnateurs & établi
© Avant le 15 mars, le Chef du gouvernement Invi ablir ley
propositions de programmation:
indicateurs de performance.
« budgétaires triennales assorties des objectty oq.
yartements: ministériels ct institutions transmetten,, om
© Avant le 15 avril, les déps
iti jées.
ministére chargé des Finances, les propositions demand
* Avant le 15 mai, lesdites propositions sont examinées cn commissions &
Programmation et de performance ;
Le ministre chargé des Finances expose aux commissions des Finances du parlemeny,
avant le 31 juillet, le cadre général de préparation du projet de loi de finances de l'annge
suivante. Cet exposé comporte :
a, L’évolution de l'économie nationale ;
b. L’état d'avancement de l'exécution de la loi de finances en cours A la date du 39
juin
¢. Les données relatives a la politique économique et financiére ;
4. La programmation budgéaire triennale globale. Ledit exposé donne lieu & un
débat sans vote.
Le projet de loi de finances de année est déposé sur le bureau de la chambre des
représentants, au plus tard Ie 20 octobre de 'année budgétaire en cours.
2.2 Le vote du PLF
Selon article 75 de la Constitution, le parlement vote le projet de loi de finances, déposé
par priorité au bureau de la chambre des représentants. Conformément a cette disposition, la
loi LOF précise une nouvelle procédure d’examen et de vote du projet de loi de finances.
«Les 30 jours suivants le dép6t du projet, la chambre des représentants se prononce sur
le projet de loi de finances de l'année ;
* Source Ministére de I'Economie et des Finances" Processus de préparation du PL et de son adoption”
222 jours sui ;
. Les i rs suivants le vote du Projet par la chambre des représentants ou l'expiration
du délai imparti : fe gouvernement saisit la chambre des conscillers qui se prononce
sur le projet ;
Les 6 jours suivants le vote du projet par la chambre des conseillers ou l'expiration du
délai imparti : Adoption finale du PLF par In chambre des représentants dans le cadre
de la deuxiéme lecture,
* Si avant le 31 décembre la loi n'est pas votée, la constitution autorise le premier
ministre & ouvtir, par déctet, les crédits nécessaires au fonctionnement des services
publics, et ce , dans la limite des Propositions soumises au parlement.
IM- Exécution et contrdle de la lol de finances.
3.1 Exécution de la loi de finance
L’exécution du budget consiste a réaliser les opérations de recettes et de dépenses, a les
percevoir ou a les payer.
3.1.1. Les acteurs de l’exécution
Les opérations d’exécution sont cffectuées selon le principe de la séparation des
ordonnateurs et des comptables, Chaque opération d’exécution nécessite "intervention
successive de ces deux types d’acteurs.
A- Les ordonnateurs
Est ordonnateur public de recettes ct de dépenses, toute personne ayant qualité au nom d'un
organisme public pour engager, constater, liquider ou ordonner soit le recouvrement d'une
créance, soit le paiement d'une dette”
li existe une classification des ordonnateurs qui distingue :
1, Les ordonnateurs principaux : c 4 d les autorités auxquelles les documents
budgétaires accordent les crédits et les autorisations de recettes.
2, Les ordonnateurs délégués : (membres des cabinets ministériels ou haut
fonctionnaires par exemple).
7 Dageret suyal n° 330-66 du 21/04/1967 (10 moharrems 1387) portant réglement général de comptabilite publique. (Art.3)
2auxquels les ordonnateurs principay >
UY,
tions ((par exemple, recteur, intendants, ete) Wey,
ordonnateurs principaux ou Secondaires
&
rs secondaires *
déléguer une partie de leurs attribut
3. Les ordonnateu!
les
ants : ils remplacent
Les suppléants : ils ret
* ” ils sont
d’absences ou 4'em
B- Les comptal
gchement, investis d'une simple délégation de sien
pe 3 %
bles publics
Es table public, tout fonetionnaire ov agent ayant qualité pour exécuter ay —
my .
oe érations de recctles, de dépenses ou de maniement de titres
organisme public des opel ig
domt il a la garde, soit par vi
irements interes déctitures
Sai
moyen de fonds et valeurs
comptables publics ou de comptes externes de Sisponiiig,
encore par I'entremise d'autres
dont il ordonne ou surveille les mouvements.
Il existe une classification des comptables qui distingue :
1. Les comptables directs du trésor + sont des comptables de droit commun, ils exéeutny
toutes opérations de recettes et de dépenses de trésorerie du budget général et des cst.
Ces comptables publics relévent de la direction générale des finances publiques.
2. Les comptables de I'administration financiére : sont spécialisés dans la perception je
certaines impositions ; receveurs de services fiscaux ou des services de douanes,
3. Les comptables spécialisés : sont chargés de maniement des fonds d’un service
déterminé.
3.1.2 Les procédures de l'exécution
On distingue entre les procédures de relatives 4 l’exécution des recettes publiques et autres
relatives aux dépenses publiques.
A- Les procédures de recettes.
La loi de finances impose a l'administration Vobligation de percevoir les recettes prévues
dans le cadre du budget de I'Etat. 1! existe une grande diversité de recettes publiques.
Cependant, leurs modalités de perception reposent sur le méme principe de séparation entre
les opérations administratives et les opérations comptables,
Al- La phase admini ve
Phase administrative : c’est l'opération dassiette, elle consiste a déterminer la
tire i ‘dele Bice terapss
matiére imposable qui doit étre imputée & chaque contribuable. Cette phase comprend ti
23étapes successives qui sont i i
ip q t la constatation des droits, la liquidation ct l'émission d'un ordre
de recette :
~ Laconstatation des droits : l'ordonnateur détermine L'assiette de I"impat, c’est-d-dire les
personnes qui cntrent dans son champ d’application et la matiére sournise a prélévement
autoritaire ;
~ La liquidation ; consiste & chiffrer exactement le montant de la recette par application du
taux de l'impét a a matigre imposable, c’est le caleul du montant de la dette des
redevables qui peut étre fait soit par les contribuables (TVA), soit par Vadministration
(IR ct impéts locaux), soit par un tiers (retenue a la source) ;
- Ligmission de Vordre de recette : est un titre constatant existence d'une recette pour une
collectivité publique émet par l’ordonnateur.
A2- La phase comptable : c’est le recouvrement, Il s‘agit du régiement de la dette du
débiteur d'une créance publique auprés du comptable public, En matiére fiscale, les
comptables qui sont chargés du recouvrement sont les comptables de la Direction générale
des finances publiques, lls sont compétents pour la grande majorité des impéts (IR, 1S,
TVA, droit d’enregistrement, impéts locaux).
B- Les procédures de dépenses
Avant d’étre payées les dépenses sont engagées, liquidées et le cas échéant ordonnancées.
L'exécution des dépenses s’effectue en quatre phases successives A savoir : I"engagement, la
liquidation, |’ordonnancement ou le mandatement et le paiement.
n organisme public crée ou constate 4 son
1. L'engagement_;: C'est l'acte par lequel ut
encontre une obligation de laquelle résultera une charge : Acte unilatéral ov d'un contrat.
La liquidation : a pour objet de vérifier la réalité de la dette et déterminer te montant
précis de la dépense. L’ordonnateur doit s’assurer que la demande a bien rempli les
obligations contractuclles.
le_mandatement : C'est l'acte administratif donnant,
conformément aux résultats de la liquidation, V’ordre de payer la dette de lorganisme
public, adressé par l'ordonnateur au comptable. Il doit respecter les rgles de spécialité
des crédits et donc imputer la dépense au bon chapitre, Il doit par ailleurs ne pas
3. L'ordonnany nt
ous ouverts ct disponibles. I faut enone g
hy
may,
dépasser le montant des crédil
é ri tant des " °
ord ¢ créent pas les recettes publiques, is se bornent a les consis
lonnateurs ni
So lement : ¢°esl icte par lequel I" blic se libére
4. be a fF lequel l’organisme pul i
Ss = e’est- a- dire Pact »
eae: Je comptable a alors le réle de payeur. L’importance &
plus d°étre caissier, : i
et les créancie, ie
des contréles rendent pourtant cette phase longue 15. des Pena
publiques s‘en trouvent pénalisés.
3.2.Le contrdle de l’exécution de la loi de finances
Le contréle en matiére d'exécution budgétaire portait sur la régularité des pero 4
dépenses et de recettes. Ce contréle prend trois formes : administrative, Suridictionne 5
politiques.
1. Le contréle administratif : exercé dans chaque ministére par un contréleur budget «
comptable ministériel, dant Ic réle principal est de s*assurer du respect des Autorisations &
crédits et de la régularité des opérations de recettes ct de dépenses. De sa part, inspection
générale des finances (IGF) contréle les comptables et les responsables de Programmes,
2. Le contréle juridictionnel : est un contr6le indispensable pour assurer une bonne ston
financiére des services publics. La cour des comptes examine les comptabilités de
comptables et rend des arréts sur les comptes qu'elle a vérifiés, ce qui permet de porte:
une appréciation sur la gestion d'un organisme public, En outre, la Cour certifie te:
comptes de "Etat, Dans son rapport annuel au chef de gouvernement, elle formule des
observations sur l’exéeution des lois de finances en signalant les irrégularités, Elle aun
mission de certification de la régularité, de la sincérité et de la fidélité des ‘comptes de
PEtat, Cette certification est aunexée au projet de loi de réglement.
3. Le contréle parlementaire : vérifient si Vapplication des dispositions du budget initial s
été correctement effectuée lors des votes de la loi de réglement ou de la toi de finances
rectificative ; il s’exerce 4 l'occasion de Padoption du budget (vote de 1a loi de finance}
pendant son exécution et aprés (vote de la loi de réglement) pour vérifier si l’applicatio#
des dispositions du budget initial a €té correctement effectuée lors des votes.
ocBibliographie
$ Dahi
Dahir N° 1-15-62 du 14 chaabane 1436 (2 jui
scppipss PRS aa (2 juin 2015) portant promulgation de [a loi
Hive a la loi i i
ramadan 1436 (18-6-2015). ————_
> Décret N° 2-15-4:
26 DU 28 Ramadan 1436 (15 juillet 2015) relatif & létaboration et &
V’exécution des lois de finances.
> Décret 7
ret royal N° 330-66 du 21/04/1967 (10 moharrems 1387) portant réglement général
de comptabilité publique
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Deuxiéme, édition actualisée, Collection Harmattan Sénégal. Aott 2020.
‘olume Tl, collection :
ques,
y Gaston J., invention de la gestion des finances publiques. V‘
Histoire économique et financiére. XLXe-XXe. Paris 2023
> Gaudemet P.M. et Molinier J., Finances publiques, Montchrestien, 7e édition 1996,
> L'OCDE (2002), Transparence budgetaire : Les meilleures pratiques de l'OCDE
> Lalumiere P. Finances publiques, dition Armand Colin, 1980.
contexte, enjeux, acteurs,
> Philippe Boucheix P., et Juillard R, Les finances publiques + c
Edition Dunod 2022.matitres
nceptuelles et tbéoriques.
Table des
- Aspects 60
Publiques.--
ues
Chapitre Introductif: Finances es Sensi
1. _ Definitions et plurdiseiplinarite €°5
finance publique ?.-
ee sblique est une discipli
finance publique
I. ence publiques classiques et modernes ~
21 Les finances publiques classiques
22 Les finances publiques modernes. 0.» .
IHL. Apergu historique sur Jes finances publiques au Maroc. -
3.1 La période du protectorat (1916-1956)...
3.2 La ptriode de postindépendance (1956-1970) ...
3.3 Période de 1970 a 1996 ..
3.4 Périade de 1996 & os jours.
ine carrefour-»
Chapitre 1: Cadre budgétaire général. i
1 Le budget de 'Etat: definition, rdle et principes...
1 Définition..
1.2 Leréle du budget de "Etat
1.3 Les principes budgetaires.
La structure du budget de I'Btat,.
ie
es ressources (les reestes) budpétaires,
un
a Les composants du budget de 1’
: TeBudget uénéral (BQ).
2 Les budgets anmexes (Ba),
Articulation entre Ie
budget Ia toi de
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