Au XIXe siècle, l’urbanisme subit des transformations majeures.
Napoléon III et le baron
Haussmann métamorphosent Paris et lui conférant une nouvelle allure. Cependant, ces
changements seront critiquer par divers poète, comme Baudelaire, un homme célébré pour son
style mêlant prose et poésie. Ainsi, l’une de ces plus fameuses écritures, un recueil poétique, Les
fleurs du mal, publié en 1857. Avec lequel, il révolutionne la poésie française, il s’approprie les
thèmes de l’ennuie, la solitude et la mélancolie. Et alors, à travers un titre évocateur, Baudelaire
souhaite mettre en lumière la dualité qui règne dans l’âme humaine, l’éphémère et l’infinie, le ciel
et l’enfer. Alors, cette oeuvre s’inscrit dans le parcours : Émancipation créatrice, grâce aux
nouvelles règles poétique adoptées par ce poète dans une époque révolutionnaire.
Le poème soumis à notre étude s’intitule, « Harmonie du soir », celui-ci est l’avant dernier poème
du cycle de l’amour spirituel inspire par Madame Sabatier, la muse de ce poète.
On se demande alors, comment Baudelaire divinise la femme aimée dans ce pantoum.
Je diviserai cet extrait en 2 mouvements, premièrement, l’explosion des sensations et
deuxièmement, la mélancolie des sentiments.
Dans un premier temps, le premier mouvement, intitulé : « L’explosion des sensations »,
s’étend sur les deux premières strophes.
Ce mouvement ainsi que le poème s’inaugure sur un presentatif : « Voici », qui indique une idée
importante. Juste après, le verbe à l’infinitif et le concept temporelle au pluriel : « venir les
temps », suggèrent une formule biblique, une expérience récurrente et ainsi anticipant un
renouveau de la vie. En plus gérondif : « vibrant » indique une idée de mouvement. Ensuite, le
sujet « fleur », additionné au verbe au présent, « s’évapore », constitue une comparaison : « fleur
s’évapore ainsi qu’un encensoir », celle-ci illustre la diffusion de son parfum, mais aussi, son
épuisement et sa destruction, alors, le poète compare ce phénomène à l’instrument liturgique,
qu’on utilise pour diffuser de la fumée en signe d’adoration. En outre, on trouve une synesthésie
au vers 3, cette figure de style mélange les sensations de l’ouïe et de l’odorat, par les deux sujets :
« sons » et « parfums », il ajoute aussi l’idée du mouvement par le verbe au présent : « tourne ».
Sur le même plan, le tournoiement est défini comme étant celui d’une : « Valse », en plus du
substantif : « vertige », qui indique l’euphorie, ainsi que, le registre d’un mouvement circulaire,
sans oublier la rime (tige), indiquent un état second, détaché de la terre, cependant il use des
adjectifs péjoratifs : « mélancolique » et « langoureux », pour exprimer une tristesse vague, dont
on ignore la cause. De surcroit, le 5ème vers est la première reprise d’un vers, qui obéit aux règles
du pantoum, or son emplacement et son nouveau contexte suggère un autre dynamisme.
Ajoutons à cela le substantif : « violon », un instrument musical triste, qui ressort la souffrance. Et
juste après, Baudelaire, fait appel à une comparaison : « comme un coeur qu’on afflige », non
seulement il qualifie ce coeur par une peine profonde, mais aussi, il décrit une solitude, les gens
dansent et il est seul. Ensuite, une autre répétition d’un vers, mais cette fois, il caractérise la
musique produite par le violon. Enfin, ce poète use d’un oxymore pour qualifier le ciel : « triste et
beau », et puis, le compare à un petit hotel, où on fait un sacrifice : « comme un grand reposoir »,
ces figures de styles explorent la sérénité du ciel, qui est attribué d’une dualité souvent explorée
dans l’art, puis comparé à un symbole religieux, évoquant alors la tranquillité et la divinité.
Dans un deuxième temps, le second mouvement, intitulé : « La mélancolie des sentiments »,
s’étend sur les deux dernières strophes.
Ce mouvement débute par une reprise d’un vers, et alors, on constate que l’idée de ce vers, la
tristesse et la peine, va être multiplier dans cette strophe. Et puis après, le poète met en avant un
cœur affecté par la mélancolie et la douleur, des sentiments qui sont amplifiés par l’expression
“Un cœur tendre”, et donc, le coeur de Baudelaire réagit aux diverses douleurs qui l’accablent,
mais aussi, la personnification : « hait le néant vaste et noir » souligne sa crainte et sa peur de
perdre sa bien-aimée. Suivie par un autre vers répétitif, celui-la semble à la fois définir le « néant
vaste et noir » en opposant à ce refus de la transcendance le mot religieux « reposoir ». D’ailleurs,
le vers 12 dessine un portrait poignant en illustrant le coucher du soleil comme une entité qui
saigne et se solidifie sous l’emprise du vide, « son sang qui se fige », en plus, l’altération en « s »,
ajoute une teinte sinistre à cette strophe. Le vers 13, est encore une répétition d’un vers qui
incarne la souffrance de ce poème, et cette fois, le « coeur » devint le sujet d’une proposition
principale qu’on trouve dans le vers suivant. De surcroit, le substantif et l’adjectif : « passé
lumineux », mettent en contraste l’obscurité actuelle avec la lumière des souvenirs passés,
indiquant l’importance du passé pour Baudelaire, ainsi le verbe : « recueille » évoque l’idée d’un
être divin. Et puis, le dernier vers répétitif, où le lecteur commence à réfléchir au destinataire de
ce poème, puisque le poète, dans ce contexte répand la lumière du souvenir passé de la femme
aimée, de plus, en ajoutant les trois points de suspension : « … », il incite sur le suspense. Et enfin,
le dernier vers, une phrase exclamative contenant un pronom possessif : « Ton », un pronom
personnel « moi », une comparaison et un terme religieux à la rime : « comme un ostensoir »,
tout ce vers divulgue la lutte contre son désespoir et la noirceur environnante en ce souvenant de
sa muse, et par suite, il incarne une lumière intérieure qui lui donne la force de persévérer. Sans
oublier les 3 termes religieux, à la rime (soir), qui explique que le poète perd une partie de soi lors
du départ de son amante, à telle point qu’il la divinise en une déesse donneuse de vie juste par son
souvenir. Le mouvement conclut sur une note de victoire personnelle : le souvenir d'un amour
passé illumine l'esprit du poète comme un ostensoir, symbolisant un renouveau d'espoir et de foi
en la vie.
Finalement, ce poème est un pantoum qui dépeint une progression émotionnelle, passant
d’un décor crépusculaire à la souffrance du poète, jusqu’à l’évocation lumineuse d’un souvenir
amoureux. D’une part, le poète décrit dans ce poème, un portrait poignant, plein de sensations
inattendues. D’autre part, il se souvient du passe, un temps d’amour et de joie, plein de lumière,
cependant, il le reprend au présents par des formes divines, pour but de se soulager. Et alors, ce
poème semble être un moyen pour Baudelaire de ressusciter le passé à travers les mots, une
pratique caractéristique de son œuvre poétique. Ainsi, le thème de ce poème se retrouve chez
divers autres poètes, tout comme Paul Eduard, qui écrit le poème « La courbe de tes yeux », dans
le recueil, Capitale de la douleur, publié en 1926 et dédié à sa premier femme, et muse, Gala. Ce
poème est marqué par l’influence du surréalisme qui divinise la femme aimée, et alors, il évoque
la fascination, la dépendance et la transformation que provoque l’amour. Les yeux de l’être aimé
deviennent le centre du monde, porteurs de lumière et de sens. Ils sont à la fois le miroir de l’âme
et le guide vers l’inconnu.