L'évangélisation (1)
Philippe Landrevie
Lecture : Actes 1.8
1) LA PUISSANCE DU SAINT-ESPRIT.
Avant de remonter au ciel, Jésus a investi Ses disciples d'une mission :
répandre la bonne nouvelle de l'évangile à tous les êtres humains. Bien
évidemment, cette vocation n'a pas été adressée seulement aux apôtres mais
à tous les chrétiens. Nous sommes donc concernés.
Le Seigneur ne laisse pas Ses enfants seuls pour remplir leur mandat de
témoins : Il leur garantit Sa présence et Son assistance par le Saint-esprit. Mat
28 : 20; Act 1 : 8. Il est question d'un revêtement de puissance accordé pour
un témoignage efficace. Le baptême du Saint-Esprit est une expérience
différente de la conversion et de la nouvelle naissance. En effet, chaque
individu est invité à se laisser convaincre de péché. Il reconnaît alors son
indignité, ses fautes et ses défaillances et admet que la race humaine est
pervertie. Eccl 7 : 20; Rom 3 : 10-18; 23. La démarche suivante doit être la
repentance qui consiste à regretter profondément d'avoir offensé le Créateur
pur et saint. Il s'agit de comprendre que le péché, avant de détruire les
relations humaines, affecte premièrement la relation avec Dieu. Celle-ci ayant
été rompue nécessite d'être rétablie. L'homme a besoin d'être réconcilié avec
Dieu.
2 Cor 5 : 20. Pour cela, il est indispensable de demander pardon au Seigneur
pour toutes les offenses et tous les péchés. Cette démarche accomplie avec
une grande sincérité de cœur permet de recevoir un plein et total pardon. Act
2 : 38; 1 Jean 1 : 9. Jésus-Christ devient ainsi le Sauveur de la personne.
Les péchés avoués et confessés à Dieu doivent ensuite être abandonnés.
Prov 28 : 13; Act 3 : 19. La personne se tourne vers Jésus et se détourne de
sa vie passée : c'est la conversion. La vie est livrée à Jésus pour qu'Il en
devienne le Maître et le Seigneur. La nouvelle naissance est opérée par la
Parole et le Saint-Esprit.
Jean 3 : 3-8; Jacq 1 : 18; 1 Pi 1 : 23. Ce-dernier établit alors Sa demeure dans
le cœur du croyant. 1 Cor 6 : 19; Eph 2 : 22.
Le chrétien est appelé ensuite à se laisser remplir et revêtir de la puissance de
l'Esprit. Les disciples ont vécu cette merveilleuse expérience à plusieurs
reprises. Ils ont alors été capables de témoigner de Jésus avec force et
autorité, ce dont ils auraient été naturellement inaptes. Act 2 : 14-16; Act 4 : 8;
13; 31. Le baptême de l'Esprit donne également la possibilité d'exprimer les
dons spirituels. Act 2 : 1-11; Rom 12 : 6-8; 1 Cor 12 : 1-11; 27-31.
Le travail du Saint-Esprit s'accomplit tout en tenant compte des spécificités de
chaque individu. En effet, lorsque certains sont équipés de la puissance d'en
haut, ils sont immédiatement des témoins dynamiques, zélés et efficaces dans
le partage de l'évangile. D'autres, à cause d'un tempérament plus réservé,
d'un manque de confiance, d'une timidité maladive, d'un problème intérieur
ont simplement besoin de laisser la puissance du Saint-Esprit les transformer
progressivement. Ils deviendront alors à leur tour des témoins qui auront
réussi à surmonter leurs handicaps et leurs difficultés pour proclamer
l'évangile avec assurance. Timothée a du remporter des victoires dans ce
domaine. 2 Tim 1 : 6-8.
Act 1 : 8 Þ Un des rôles du chrétien est d'être un témoin. Parfois, le croyant
tombe dans l'excès et se transforme en avocat de Dieu. Il s'évertue à défendre
à tout prix son Seigneur et Son oeuvre, allant jusqu'à utiliser la virulence et
l'agressivité. On court alors le risque d'avoir des paroles et ses attitudes
déplacées et excessives et on passe pour un fanatique. Dieu n'a pas besoin
d'avocat, même s'il est légitime d'afficher ses convictions avec ferveur, mais
dans l'équilibre et en portant le fruit de l'Esprit. Dans son enseignement à
Timothée, Paul met en avant la douceur dans le témoignage. 2 Tim 2 : 25.
Un autre abus consiste à faire du prosélytisme trop mordant et acerbe. Les
gens se sentent agressés et jugés s'ils résistent à l'évangile et ne se
convertissent pas. Un disciple n'est pas non plus un avocat général chargé de
pointer du doigt avec des menaces les travers et les péchés de l'interlocuteur.
S'il est nécessaire de dénoncer le péché, attention de ne pas condamner le
pécheur. Le chrétien doit apprendre à communiquer le message suivant avec
tact : Dieu a horreur du péché mais Il aime le pécheur. Il est indispensable
d'éviter l'amalgame entre la personne et ses actes, entre l'individu et ce dont il
est coupable devant le Seigneur. Jésus n'est pas venu pour juger l'homme
mais pour le sauver. Luc 9 : 51-56. Il est venu par contre pour condamner et
expier le péché à la croix.
Héb 2 : 17. Ainsi, le Seigneur désapprouve l'homosexualité mais aime
l'homosexuel. Il désapprouve les déviations sexuelles mais aime ceux qui les
commettent. C'est le même raisonnement avec l'alcool et l'alcoolique, le
mensonge et le menteur. Ceci dit, aimer ne signifie ni approuver ni cautionner.
Le Seigneur manifeste de l'amour, de l'écoute, de l'accueil, de la compassion
pour les pécheurs mais Il les invite à renoncer à rester comme ils sont pour
choisir de changer de vie. Deut 30 : 19; Mat 7 : 13-14. Le chrétien a besoin de
partager ce message avec force et douceur, avec amour et fermeté tout en
laissant l'interlocuteur prendre ses responsabilités devant Dieu. Il ne faut
jamais oublier la réalité suivante : la foi est un engagement personnel. Chacun
aura des comptes à rendre au Seigneur sur la façon dont il aura conduit sa vie.
Rom 14 : 12; Héb 4 : 13; 1 Pi 4 : 5.
Toujours selon Act 1 : 8, "témoin" revêt le sens de "celui qui est spectateur
d'une chose". Tout en étant acteur de son salut et de sa transformation, un
chrétien est spectateur de l'action de Dieu en lui. Il peut admirer la beauté de
l'œuvre divine avec tout son cortège de bénédictions, de bienfaits, de
changements, de libérations. Etre témoin, c'est tout simplement évoquer et
partager les expériences vécues avec Jésus. Il ne s'agit pas de croire que de
longues études bibliques sont indispensables et incontournables pour amener
quelqu'un au salut. Bien sûr, l'enseignement et l'instruction de la Parole de
Dieu sont nécessaires car ce sont les Ecritures qui révèlent le plan divin et
stimulent la foi. Rom 10 : 17. Mais le disciple a besoin d'assimiler la simplicité
du témoignage : c'est relater les événements dont il est le spectateur et
l'heureux bénéficiaire grâce à l'amour et à la puissance du Seigneur.
2) ATTEINDRE TOUS LES HOMMES.
Selon Act 1 : 8, Jésus ne fixe pas de limite concernant la propagation du
témoignage chrétien. Toutes les régions, toutes les nations, toutes les
catégories de personnes doivent être exposées au message du salut. Une
bonne vision concernant l'évangélisation doit animer le cœur des chrétiens.
L'assemblée est appelée à atteindre et à toucher la très grande variété des
personnes de son environnement : marginaux, démunis, toxicos, homosexuels,
prostituées, femmes battues, chefs d'entreprises, cadres, politiques,
satanistes…
La bible nous montre la diversité des personnages mis au contact de
l'évangile :
- Une femme de Samarie ayant eu une vie affective décousue et plusieurs
partenaires sexuels. Jean 4 : 1-42.
- Une femme de mauvaise vie, de mauvaise réputation. Le terme grec traduit
par "pécheresse" sous-entend la notion "d'être atteint de certains vices". Cette
femme avait certainement une vie sexuelle déréglée. Son intrusion dans la
maison du pharisien et la miséricorde manifestée par Jésus ont provoqué
l'indignation. Cependant, le Seigneur ne l'a ni rejetée ni condamnée. Son
attitude sincère de repentance l'a conduite au pardon. Luc 7 : 36-50.
- Une femme et un homme possédés par plusieurs démons. La puissance de
Jésus les a libérés. Marc 5 : 1-20; Luc 8 : -2. L'Eglise a reçu l'autorité pour
chasser les puissances de ténèbres. Marc 6 : 12; Act 16 : 16-18.
- Les malades, quel que soit la gravité des maux et leur origine. Act 5 : 12-16;
9 : 32-35.
- Les gens religieux. Le témoignage de l'évangile n'a pas pour but de leur
proposer une nouvelle religion. Les personnes concernées ne sont pas
invitées à changer de croyance. Elles sont conviées à rencontrer le Fils de
Dieu par la foi pour être sauvées. Act 14 : 1. Il convient de souligner que les
musulmans, les catholiques et les adeptes des sectes ne sont pas des
ennemis mais des gens à aimer et à inviter à découvrir le christianisme
biblique.
- Les voyants, les spirites, les médiums et toutes les personnes pratiquant les
sciences occultes. Certaines agissent par ignorance, d'autres sont
convaincues de faire du bien, d'autres ont trouvé une source de profit facile.
Certains sont des charlatans, d'autres ont réellement des pouvoirs surnaturels
mais maléfiques, même si leurs pratiques permettent d'obtenir la guérison ou
une solution à une difficulté. Ces résultats sont trompeurs et conduisent dans
tous les cas à une dégradation de la situation. De toute façon, il est important
de leur annoncer l'évangile de vérité et de lumière car ils peuvent être libérés
et sauvés. Act 8 : 1-13.
- Les riches voleurs et malhonnêtes. Luc 19 : 1-10.
- Les démunis et les misérables. Marc 10 : 46-53. Bartimée, avec son aspect
repoussant, sa mauvaise odeur, son handicap, avec la poussière du chemin
recouvrant ses hayons, son appel à l'aide, n'a pas eu la côte auprès des
compagnons de Jésus. Mais le Seigneur est passé par-dessus ces
considérations humaines pour accueillir le mendiant et le secourir.
-Les gens distingués, les nobles, les personnes aisées sur un plan matériel et
financier. Act 16 : 13-15. Ca serait une erreur de privilégier l'annonce de
l'évangile en direction des déshérités et des démunis seulement. Les témoins
de Jésus doivent aussi avoir à cœur les couches élevées de la société. Elles
ont besoin d'être alertées car leurs richesses et leurs avantages ne leur
ouvrent pas les portes du ciel. Luc 16 : 19-31.
- Les étrangers, les personnes de couleur de peau et d'origine différentes. Act
8 : 26-40. Philippe a amené au salut un Africain. Au travers de cette rencontre,
il n'a manifesté ni rejet, ni attitude de retenue vis à vis de l'Ethiopien. Son
exemple démontre que le racisme n'a pas sa place dans le cœur du disciple.
De plus, avant cet épisode, l'évangéliste est allé prêcher la Parole en Samarie
dans un contexte d'hostilité, de méfiance et d'indifférence entre les Juifs et les
Samaritains. Un contact entre les 2 peuples de l'époque équivaudrait à une
relation entre un Israélien juif et un Arabe palestinien aujourd'hui. Philippe a
surmonté toutes ces considérations pour être un véritable témoin de Jésus.
Comme lui, il est essentiel de discerner derrière les noirs, les Magrébins, les
Asiatiques, les gens du voyage des créatures de Dieu pour lesquelles Jésus
est venu offrir Sa vie afin de leur accorder la vie éternelle. Les moindres
pensées de rejet, de recul ou d'indifférence doivent absolument disparaître du
cœur si elles y figurent.
- Les autorités. Act 24 : 22-26. Trop souvent, les politiques sont l'objet de
nombreuses critiques. Certaines sont justifiées car les attitudes et les
exemples ne sont pas toujours sans reproches. Cependant, la critique
excessive et systématique est condamnable car elle ne correspond pas à la
mentalité de Jésus. Il est préférable de prier pour ces hommes et ces femmes
élevés en dignité et de saisir les opportunités de témoignage. Le chrétien doit
prendre conscience de leur besoin de salut et les avoir à cœur.
Philippe Landrevie
Vous avez aimé ? Partagez autour de vous !
72 PARTAGES
Ce texte est la propriété du TopChrétien. Autorisation de diffusion autorisée en précisant la source. ©
2022 - www.topchretien.com