Cours de Dip de Paul Yao N'dre
Cours de Dip de Paul Yao N'dre
Droit
International
Public
Cours et annexes
Le droit international public (DIP) est défini comme l’ensemble des règles juridiques
qui régissent la société internationale, ses sujets et leurs activités positives (politique,
scientifique, commerciale, économique…) et négatives (les guerres, trafics d’armes et tout ce
qui est infractionnel).
Pour mieux appréhender le DIP, il importe d’abord de le définir, de cerner ensuite ses
fondements et enfin d’établir les rapports qu’il entretient avec le droit interne.
Le DIP, avant d’être applicable à tous ses sujets, en l’occurrence les Etats et les
organisations internationales (OI), a d’abord été un fait régional.
A l’origine, le DIP ou droit des gents, est conçu par et pour les européens. Il est donné
comme patrimoine de ce continent (Europe).
Par conséquent, le champ d’application du DIP, les conditions d’y participer et ses sujets sont
prédéterminés par référence aux systèmes de valeurs européens.
Ainsi, le DIP s’applique t-il à « l’humanité civilisée » c’est-à-dire l’Europe. D’une manière
restreinte, il peut concerner « l’humanité barbare » notamment la Turquie, quelques Etats
indépendants d’Asie et la Chine.
« L’humanité sauvage », constituée par les peuplades ou tribus non organisées d’Afrique, est
exclue du domaine d’application du DIP.
La doctrine européenne d’alors estime que la conscience du DIP fait complètement défaut
chez les peuplades barbares d’Afrique et dans les Etats mahométans.
Ces ensembles politiques n’ayant pas les mêmes mœurs et valeurs et, n’ayant pas atteint un
certain degré de civilisation, il est impossible de les considérer comme sujets de DIP.
De même, tous les Etats non chrétiens notamment ceux fétichistes d’Afrique et mahométans
d’Orient ne sont pas des sujets de DIP.
En d’autres termes, tout Etat qui n’est pas chrétien et qui n’adopte pas le mode de production
capitaliste et les valeurs culturelles européennes est considéré comme ne faisant pas partie du
mon civilisé. Amedé BOMDE estime que la révolution Bolchéviste de 1917 a provoqué
l’effondrement de la Russie et sa régression dans la sauvagerie communiste.
Cette conception européocentrique du DIP qui demeurait largement dominante à cette époque
n’était pas juridiquement fondée. Le DIP était l’expression juridique de la puissance
européenne. Mais avec l’évolution, des bouleversements vont s’opérer. De nouveaux rapports
de force vont s’établir. C’est à partir de ce moment que le DIP va revêtir son caractère
d’universalité.
b- L’absence de sanction
Existe-t-il des sanctions en cas de manquement au droit international public ?
Il n’existe pas de pouvoir exécutif dans l’ordre international. Ce qui fait que
l’application du DIP dépend très souvent du propre vouloir des Etats intéressés car ceux-ci
sont à la fois ses auteurs et ses destinataires. Toutefois, cette assertion ne peut justifier
l’inexistence de sanctions en DIP.
Dans le cadre du Chapitre 7 de la Charte des Nations unies du 26 Juin 1945 à Sa n
Francisco aux USA, les articles 41 ET 42 prévoient des sanctions : embargos, blocus
économiques, rupture des relations diplomatiques, des communications, utilisation de forces
armées dans le Conseil de sécurité.
Ces sanctions constituent l’un des fondements du DIP.
Analyser les fondements du DIP, c’est chercher ce sur quoi il repose c’est- à-dire, ses
bases. L’approche des courants doctrinaux, le domaine d’application et les conditions
d’élaboration du DIP sont d’une utilité inestimable pour une réponse à cette question.
On distingue deux courants doctrinaux. Pour certains, le DIP repose sur la volonté :
c’est « le volontarisme ».D’autres, au contraire, situent les fondements du DIP en dehors du
volontarisme. C’est la conception « objectiviste ».
a- La conception volontariste
b- La conception objectiviste
Selon les partisans de cette thèse (Georges SCELLE et POLITIS), le DIP découle
des nécessités sociales objectives. L’ordre juridique international est donc une réalité
objective dont l’existence se constate dans l’Histoire. Ces règles s’imposent donc aux sujets
de droit dans leurs rapports mutuels.
Si certaines règles ne sont pas nécessairement des sujets de droit international public (les
principes généraux de droit, le jus cogens), il est à constater que celle-ci repose largement le
volontarisme comme en témoignent son domaine d’application et les conditions de sa
formation.
Quel est le champ d’application du droit international public et quelles sont les
conditions de sa formation ?
Son champ d’application est plus vaste. Il régit les rapports diplomatiques,
commerciaux, économiques, financiers, culturels…
Outre ces aspects, le DIP vise également l’exploration et l’exploitation des espaces aériens et
extra-atmosphériques, l’exploration et l’exploitation du fond des mers, la protection de
l’environnement, la lutte contre la pollution… Ces différentes matières du droit des gents
influencent nécessairement les conditions de sa formation.
Le DIP était d’abord l’affaire des européens. Ensuite celle des grandes puissances
avant de devenir enfin une préoccupation de tous les Etats de la Société internationale.
Quels que soient leur niveau de développement économique, social et culturel, la situation des
grandes puissances, la division idéologique du monde, la position des pays en voie de
développement et leurs problèmes conduisent à une démocratisation du DIP. LA notion de
consentement est devenue primordiale dans la conception de cette discipline.
Mais, le DIP n’est pas isolé. En tant que système juridique, il entretient des relations avec le
droit interne.
Pour donner réponse à ces deux questions, il importe d’envisager d’abord les
considérations théoriques avant de voir ensuite la pratique internationale.
a- Le dualisme
b- Le monisme
Selon cette thèse, il existe une unité logique entre les deux catégories de règles qui
sont soumises aux règles de subordination, c’est-à-dire la hiérarchie des deux systèmes.
On distingue ainsi le « monisme avec suprématie du droit interne » et le « monisme avec
primauté du droit international public (DIP) :
- D’après la conception moniste avec primauté du droit interne, le DIP dérive (procède)
du droit interne. Ainsi, tout ce que font les Etats au plan international n’est que la
projection du droit public interne au plan extérieur.
- D’après le monisme avec primauté du DIP, l’ordre juridique interne provient ou
résulte du DIP.
Aussi, assimile t- on les rapports entre les deux systèmes juridiques aux rapports entre les
droits des Etats fédéraux et celui des Etats fédérés.
Il faut noter cependant que la pratique internationale ne confirme pas de manière absolue
aucune des deux thèses en présence mais, consacre en général, le monisme avec primauté
du DIP.
B – LA PRATIQUE INTERNATIONALE
Si la non confirmation des deux thèses en présence de manière absolue est acquise, la
primauté de DIP consacré entraîne des conséquences.
Concernant le dualisme, on ne peut pas dire qu’il existe cloison étanche entre droit interne et
DIP. La procédure de ratification d’un traité n’implique pas une transformation de la règle
internationale en règle interne.
Concernant le monisme, il est mal indiqué de dire que le DIP est la projection du droit interne
sur la scène internationale car il n’y a pas autant de droits internes que de droits
internationaux. Il n’y a qu’un seul droit international public (DIP) dont les conséquences sont
variées.
La prééminence du traité sur la Constitution est affirmée. L’exemple en est donné par
l’Article 87 de la Constitution ivoirienne de 2000 instituant la deuxième République. Cet
article dispose que : « les traités ou accords régulièrement ratifiés ont, dès leur publication,
une autorité supérieure à celle des lois sous réserve, pour chaque traité ou accord, de son
application par l’autre partie ».
Les différentes questions soulevées par le DIP commandent d’abord que l’on examine les
conditions et mécanismes de sa formation.
Ensuite, il s’avère indiquer de présenter les sujets du DIP et enfin il apparaît nécessaire
d’examiner leurs rapports internationaux.
Le DIP procède de deux sources (catégories). D’une part, les sources fondamentales
d’un point de vue chronologique et d’autre part les, sources subsidiaires et secondaires.
Elles sont constituées par la coutume internationale et le traité international. Elles sont
de deux ordres. Il y a d’une part, la coutume internationale et le traité international.
La coutume nait sous forme à partir d’un usage fondé sur les précédents. Cet usage est
appelé « la pratique », c’est-à-dire la répétition dans le temps et dans l’espace des précédents.
Ceux-ci doivent être continus (sans interruption) et emprunts de généralité. Le précédent doit
être répétitif (Cf, Affaire Haya DELLATORE ou Affaire du droit d’Asile, CIJ, 1950).
La pratique doit être non seulement constante mais unanimement constatée. L’élément
matériel n’est pas suffisant pour constituer la coutume. Il faut y adjoindre un second élément :
« l’opinio juris ».
Deux types de coutume sont à retenir selon le mode de formation de la coutume. Les
coutumes traditionnelles ou sages d’un côté et de l’autre, les coutumes instantanées ou
sauvages.
Ce sont celles qui requièrent pour leur formation une très longue durée. A cet égard, la
notion de « sage » est significative. Dans ces coutumes traditionnelles, l’élément matériel
précède l’élément psychologique (opinio juris). Elles se forment pendant une période très
longue de 20 ans, voire 50 ans et plus. Ce qui est différent des coutumes instantanées ou
sauvages.
Elles se caractérisent par un temps très court pour leur consécration d’une part et par le
sentiment affirmé d’aboutir rapidement à la création d’une règle juridique d’autre part.
Ainsi dans les coutumes instantanées, l’élément psychologique (opinio juris) précède
l’élément matériel (la pratique).
Ces coutumes sauvages ont pour ont pour champ de prédilection (préférence) quant à leur
organisation, les organisations internationales(OI).
Ce sont celles qui ont champ d’application plus étendu, c’est-à-dire qui touchent
(concernent) l’ensemble des continents. Dans l’affaire du plateau continental (CIJ, 1969)
concernant le deuxième élément de la coutume (l’opinio juris), la Cour estime « une
participation très large et représentative suffit à condition qu’elle comprenne des Etats
particulièrement intéressés ».
Ce sont celles dont la consécration ou la formation provienne de deux Etats seulement (Cf,
affaire du droit de passage en territoire indien, CIJ, 1960).
La coutume et le traité ont d’un point de vue de droit positif une importance respective. Ce
qui aboutit à la transformation de la coutume en traité et vis-verse.
La coutume et le traité ont la même force juridique, c’est-à-dire qu’ils ont la même force
obligatoire. Par conséquent, ils ont une valeur dérogatoire réciproque. Ainsi, un traité peut
abroger une coutume ou la modifier. De même, une coutume peut faire disparaître ou
transformer un traité en dehors de toute procédure écrite. Cette valeur dérogatoire réciproque
a une implication très importante : la transformation de la coutume en règle écrite, c’est ce
qu’on appelle la codification de la coutume.
B – LA CODIFICATION DE LA COUTUME
C’est une source fondamentale parce qu’elle s’est développée énormément bien qu’apparu
postérieurement à la coutume.
Il est devenu aujourd’hui une source primordiale du DIP. Il s’avère donc important de voir
d’abord comment s’élabore le traité avant de voir ses conditions d’application.
Au plan formel, la satisfaction de quatre (4) conditions est nécessaire pour la conclusion d’un
traité : la négociation, la signature, la satisfaction, l’enregistrement n’étant pas une condition
de validité formelle.
a- La négociation
b- La signature
Une fois rédigé, le traité est signé. Le traité, du point de vue de sa contexture comprend le
préambule, le dispositif et les dispositions transitoires.
Dans le préambule, on a d’abord l’énumération des parties cocontractante. Ensuite, l’exposé
des motifs suit. Il sert à énoncer l’objet du traité et à le clarifier. En droit positif en principe, le
préambule n’a pas de valeur obligatoire. Le dispositif, c’est-à dire, le contenu du traité est
constitué par les articles qui sont relatifs aux droits et obligations de parties.
Après, nous avons les clauses finales du traité. Celles-ci sont relatives aux procédures
d’amendements, aux modalités d’entrer en vigueur du traité et à la possibilité ou non d’ouvrir
le traité à d’autres parties.
Quelle est la portée juridique de la signature ?
En droit positif, la signature n’apporte pas obligation pour les parties sauf pour les traités a
forme simplifiée (gentelmen agreement, traité ayant force obligatoire après signature) .
En définitive, la signature vise à authentifier le texte du traité. Ce qui est différent de la
ratification.
c- La ratification
C’est l’acte postérieur à la signature du traité, l’autorité compétente pour ratifier est
généralement le Président de la République. Ratifier, c’est donc exprimer le consentement de
l’Etat à être lié par le traité. C’est-à-dire l’accord définitif que donne l’Etat par le canal du
Chef de l’Etat pour que le traité soit valide.
Quels sont les effets ou les conséquences de la ratification ?
En DIP, la ratification est une compétence discrétionnaire à l’actif du Président de la
République ou du Chef de l’Etat. Un Etat, bien qu’ayant signé n’est pas obligé de le ratifier.
Mais une fois qu’il ratifie, l’Etat est lié par celui-ci. Le dépositaire du traité selon la pratique
est le pays sur le territoire duquel les négociations ont eut lieu. Après la ratification, intervient
l’enregistrement. Lorsqu’un traité n’est pas enregistré dans le cadre de l’ONU par exemple, il
n’est pas nul. Mais son opposabilité est restreinte. Donc, l’enregistrement ne fait pas partie
des conditions de validité formelle du traité que complètent celles de fond de validité.
Toute personne ou tout plénipotentiaire qui n’a pas reçu les pleins pouvoirs et qui se rend à
une réunion pour négocier et signer un traité est jugé incapable au plan international. Le traité
est donc nul et de nul effet.
b- Le consentement authentique
Le consentement de l’Etat à être lié ne doit pas être entaché d’irrégularité. La violation du
consentement est retenue pour les motifs suivants :
- la violence ou la contrainte sur le représentant de l’Etat
- la corruption de l’agent de l’Etat
- l’erreur de fait (l’erreur de droit n’est pas prise en compte car nul n’est sensé ignorer la
loi)
- le dol (toute pratique dolosive annule le traité)
L’objet du traité ne doit pas être contraire aux normes du droit international public notamment
le « jus cogens » (l’esclavage est contraire aux traités du DIP, le génocide, la piraterie).
Lorsque les conditions de fond et celles de forme cumulatives sont réunies, le traité peut être
appliqué.
D’après l’article 26 de la Convention de Vienne de 1969 sur le droit des traités « tout traité en
vigueur lie les parties et doit être appliqué (exécuté) de bonne foi ».
Il s’agit de l’obligation générale « pacta sunt servenda ».
L’application du traité obéit aux principes relatifs des traités. Mais, celui-ci connaît des
exceptions et des tempéraments.
Selon le droit positif, la jurisprudence et la pratique, les traités ne peuvent produire d’effets
qu’entre les parties.
Tout Etat parti à un traité, c’est-à-dire qui a participé aux négociations, qui a signé et qui a
ratifié le traité s’engage par là-même à exécuter les obligations qui en découlent d’une part et
en réclamer les prérogatives qui en découlent d’autre part. ce qui signifie que les tiers ne sont
pas concernés par le traité.
Il faut distinguer concernant les exceptions au principe de l’effet relatif des traités. Il faut
distinguer ceux qui bénéficient aux tiers et ceux qui obligent les tiers.
Deux hypothèses sont à considérer. Il y a des traités qui bénéficient au tiers automatiquement
et il y a ceux qui bénéficient aux tiers en vertu d’une disposition conventionnelle.
On peut citer les traités relatifs aux voies de communication. Ils bénéficient de plein droit aux
tiers (Cf, CPJ, 1923, Affaire du WIMBLEDON sur l’Affaire du droit de passage dans le
canal de KIEL
Il faut faire une différence entre les traités créant une situation objective et l’accord bilatéral.
Ils sont opposables à tous. On peut citer l’exemple d’un traité créant un statut territorial ou
politique internationale.
Exemple :
- la neutralité suisse de 1975
- La création d’Etat (l’Etat d’Israël, l’Etat de Palestine)
- La délimitation d’une zone
Les traités relatifs aux communications fluviales obligent les riverains (tout Etat au bord de ce
fleuve qui sert de communication doit laisser passer tous les passagers). Ce qui est différent
de l’accord collatéral.
2- L’accord collatéral
Une disposition d’un traité peut créer une obligation à la charge de l’Etat tiers. Mais celui-ci
doit l’accepter de manière expresse et écrite : C’est l’accord collatéral (Article 35 de la
Convention de Vienne sur le droit des traités, 1969). La coutume et le traité ne sont les seules
sources du droit international. A celles-ci, il faut ajouter d’autres sources.
Quels sont les principes généraux du droit (PGD) d’une part et d’autre part quelles sont la
nature et la portée juridique des PGD ?
On distingue les PGD communs aux Etats et transposés dans l’ordre international d’un côté et
ceux propres à l’ordre international de l’autre.
Ce sont :
- L’abus de droit (mettre le droit en œuvre en dehors de sa finalisation dans le seul but
de nuire à autrui)
- Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude
- Toute violation d’un engagement comporte une obligation de réparation (Article 1382)
- Nul ne peut être juge et parti
- Egalité des parties
- Respect des droits de la défense
- La force majeure
A ceux-ci, il faut ajouter les principes tirés de l’ordre international public
En droit international public, la nature et la portée juridique des principes généraux du droit
ne soulèvent aucune difficulté.
Ils sont une source directe et autonome du droit international public. Ils sont reconnus comme
tels et de manière explicite par L’article 38 du Statut de la CIJ. Ils constituent également une
source primaire et supplétive, c’est-à-dire qu’ils jouent un rôle complémentaire par rapport
aux sources principales que sont le traité et la coutume. Leur portée juridique ne soulève donc
aucune difficulté.
Ils font partie du droit international public. A ce titre, ils ont une force contraignante et
produisent des effets juridiques. Aussi, créent-ils des droits et des obligations au bénéfice ou à
la charge des sujets de droit international. Leur violation ou méconnaissance est sanctionnée
par le mécanisme du contentieux international. Ce qui diffère les principes généraux du droit
de l’équité dont l’application demeure conditionnelle.
PARAGRAPHE II : L’EQUITE
A – DEFINITION
B – LA PORTEE JURIDIQUE
L’équité joue un rôle limité par rapport aux autres sources du droit international public
parce que son application est conditionnée par l’accord des parties. Mais quoique limitée, sa
fonction n’en demeure pas négligeable. C’est un moyen pour atténuer la rigueur des règles
juridiques. En outre, l’équité joue un rôle de complémentarité en comblant les lacunes du
droit. Enfin, l’équité est un vecteur de reformation et d’adaptation du droit.
A- LA JURISPRUDENCE
B- LA DOCTRINE
Il y en a deux :
- Les unilatéraux
- Le jus Cogens
Un acte unilatéral est acte émanant d’un sujet de droit international public destiné à
produire des effets juridiques, c’est-à-dire, des droits et obligations.
Il faut cependant distinguer les actes unilatéraux étatiques de ceux des Organisations
internationales (OI).
L’élaboration des actes unilatéraux étatiques requiert des conditions de fond et des conditions
de forme.
Du point de vue de ses effets, l’acte unilatéral étatique produit des droits et
obligations :
- L’acte crée des droits au profit du destinataire, son acceptation est présumée
- L’acte met à la charge de son auteur des obligations (Cf, CIJ, 1974, Affaire des essais
nucléaires).
On peut mettre fin à l’acte unilatéral mais, ce pouvoir ne doit pas être arbitraire. Les actes
unilatéraux étatiques ont pour fondement la « bonne foi » et l’estoppel
Ce sont des actes unilatéraux obligatoires à l’égard des Etats-membres des organisations
internationales (OI). L’Assemblée générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a le
pouvoir d’édicter des règlements sanitaires qui s’imposent aux Etats-membres.
Ce sont les actes unilatéraux qui en principe ne lient pas les Etats. Ces résolutions ont une
portée recommandatoire. Il faut noter toutefois, que la valeur juridique des résolutions varie
en fonction de leur condition de vote et du contenu de leur disposition.
« Le jus cogens » au contraire a une portée plus grande que toutes autres normes du droit
international.
L’article 53 de la Convention de Vienne sur le droit des traités de 1969 défini le jus cogens
comme « une norme impérative du droit international acceptée et reconnue par la
communauté internationale dans son ensemble ». font partie du jus cogens quelques exemples
à citer :
- L’interdiction de l’esclavage
- La prohibition du génocide
- L’interdiction de la ségrégation raciale
- La prohibition de la traite des enfants
- La prohibition de la piraterie
Le jus cogens est une norme impérative du droit international public. Quelles sont les
conséquences juridiques qu’entraine son existence ?
- La primauté du jus cogens sur les autres normes du droit international public
- Le jus cogens est une norme impérative alors que le traité, la coutume et les autres
normes du droit international sont obligatoires.
Le jus cogens est une norme à laquelle on ne peut déroger. Elle ne peut être modifiée que par
une autre norme une valeur similaire.
- Nullité des autres normes au jus cogens.
Toute convention internationale contraire qui précède le jus cogens ou qui lui est contraire est
nulle et de nul effet (article 64 de la Convention de Vienne de 1969 sur le droit des traités).
C’est dire que le jus cogens est au dessus de l’ordonnancement juridique international dont les
règles sont posées par les sujets de l’ordre international.
Etre sujet du droit international, c’est être reconnu comme tel et posséder des droits et
des obligations découlant de cet ordre juridique.
Les sujets du droit international sont des personnes qui participent à l’élaboration de ce droit
auquel ils s’appliquent. En principe ou pour l’heure, les Etats et les Organisations
internationales (OI) sont les sujets du droit international public.
L’Etat est défini comme une société politique résultant de la fixation sur un territoire
limité, d’une collectivité humaine, régit par un pouvoir institutionnalisé ayant le monopole de
la violence légitime. Autrement dit, l’Etat est une personne morale, souveraine possédant des
organes politiques, administratifs et juridictionnels. Dans ce sens, l’Etat est perçu comme la
personnification juridique de la nation.
Avant d’analyser les caractéristiques et les compétences, il convient d’envisager son
existence.
Il s’agit de déterminer les conditions d’existence des Etats avant de procéder à leur
classification.
Pour qu’un Etat existe au plan international, il faut la réunion de trois conditions au
plan international : le territoire, la population et le gouvernement.
Pourtant certains auteurs estiment, pour que l’Etat soit viable, il faut qu’il soit reconnu par
certains ou l’ensemble des Etats. Cependant, le droit positif et la pratique internationale ne
retiennent pas la « reconnaissance » comme critère d’existence de l’Etat.
a- Le territoire
Il est défini comme l’espace géographique sur l’étendu duquel s’exercent les compétences de
l’Etat. Le territoire est le support matériel de l’Etat. C’est pourquoi on parle de gouvernement
en exile et non d’Etat en exile. Il n’existe pas d’Etat nomade.
Le territoire recèle trois variables : le territoire terrestre, le territoire aérien et le territoire
maritime.
1- L’espace terrestre
Il faut comprendre par le sol et le sous-sol. Il est délimité par les frontières naturelles et
artificielles. L’Etat exerce sur son territoire une souveraineté territoriale. Ce qui implique la
non immixtion ou la non ingérence, la non intervention dans les affaires intérieures de l’Etat.
Il en est de même du territoire maritime.
2- Le territoire maritime
Il est adjacent au territoire terrestre qu’il prolonge. Font partie de l’espace maritime de l’Etat :
- Les eaux intérieures (les baies, les ports, les eaux intérieures)
- La mer territoriale : sa largeur est de 12000 Marins, c’est-à-dire 22 km.
- La zone économique exclusive : sur les 22000, sa largeur est égale à 188 mille marins,
c’est-à-dire 370km.
Dans les eaux intérieures et dans la mer territoriale, l’Etat côtier riverain exerce des droits
souverains à finalité économique. Concernant la zone économique exclusive, l’Etat souverain
y exerce des droits souverains à finalité économique sur les ressources biologiques (flore et
faune) et les ressources du sous-sol.
3- L’espace aérien
Il surplombe le territoire terrestre et une partie de l’espace maritime, c’es-à-dire les eaux
intérieures et la mer territoriales. Soumis à la souveraineté de l’Etat, l’accès au territoire
aérien requiert le consentement de l’Etat. Les avions civils peuvent survoler l’espace aérien
conformément aux conventions internationales relatives à l’avion civile.
Pour les avions militaires, le survol de l’espace aérien est subordonné à un consentement
préalable de l’Etat.
L’élément terrestre n’est pas suffisant pour former un Etat. Il faut en outre, la population.
b- La population
Les nationaux sont rattachés à l’Etat par le lien de nationalité : La nationalité est le lien
juridique, politique, sociologique et culturel qui unit une personne physique ou morale à
l’Etat. Cette différenciation avec l’étranger entraîne un certain nombres de conséquences.
A tord ou à raison, l’étranger apparaît étrange au national surtout lorsqu’il est animé de
mauvaises intentions (les esclavagistes, boco haram, colons…).
L’étranger est toute personne qui possède la nationalité d’un autre Etat ou qui n’en a pas du
tout et qui vit sur le territoire de l’Etat.
Toutes les personnes ont droit à la nationalité. Toutefois, certains n’ont pas de nationalité.
Ce sont les apatrides. Ils ne peuvent donc pas bénéficier de la protection dont le fondement
réside dans l’allégeance à un Etat, c’est-à-dire la nationalité.
Au total, lorsqu’il y a plusieurs nationalités, le DIP retient celle qui est la plus effective. Les
deux éléments à savoir, le territoire et la population d’importance capitale. Mais, pour qu’il y
ait un Etat, il faut un troisième élément : le gouvernement.
c - Le gouvernement
Certains auteurs ont estimé que la reconnaissance faisait partie des conditions d’existence de
l’Etat. Il n’en est rien.
La reconnaissance est un acte unilatéral discrétionnaire par lequel un Etat constate une
situation ou un fait dont il doit tenir compte dans les relations internationales. Aussi, certains
autres ont-ils pensé que la volonté exprimée par un Etat de reconnaitre un autre devenait une
condition supplémentaire d’existence de l’Etat en dehors des précédentes énumérées.
- La reconnaissance peut être expresse ou tacite. Elle peut être de juré ou de facto. La
reconnaissance peut être implicite ou tacite, lorsque l’Etat sans faire de déclaration
entretient des relations économiques, commerciales…avec un autre.
- La reconnaissance est dite expresse, lorsqu’un Etat, par une déclaration verbale ou
consignée dans un écrit, prend acte de l’existence d’un autre Etat.
La reconnaissance est un acte discrétionnaire que l’Etat met en œuvre conformément à ses
intérêts. Mais, au regard des conditions d’existence de l’Etat, quelle signification revèlent-
elles ?
b- La portée de la reconnaissance
Seule la décision du Tribunal arbitral mixte au sujet de la Pologne en 1919, « l’Etat existe par
lui-même et la reconnaissance n’est rien d’autre que la déclaration de son existence par les
Etats dont elle émane ».
En 1969, le fait pour la Côte d’ivoire d’avoir reconnu lors de la guerre du Nigéria le Biaffra
n’a pas suffit à créer un Etat biafrais.
Plusieurs critères peuvent être retenus pour présider à la classification des Etats.
Malgré l’intérêt que présentent les précédents critères, le dernier semble mieux indiquer pour
établir une classification des Etats. Selon les Professeurs Robert CHARVIN et Pierre François
GONIDEC, toute société est caractérisée par l’existence d’un mode de production qui
domine. Celle-ci comprend deux éléments indissociables :
Si l’on considère l’Etat comme une formation sociale, ce sont les forces productives
(ensemble des ouvriers) et les rapports de production (machines des bourgeois et les
prolétaires) qui vont permettre la nature et l’essence même de l’Etat.
Avec le critère de formation sociale, on distingue deux sortes de classification dans le temps
des Etats. D’une part, l’ancienne classification et de l’autre la nouvelle classification des
Etats.
Elle met en exergue les pays capitalistes, socialistes et les Etats du tiers monde.
Ils sont caractérisés par le mode de production capitaliste. Celui-ci est défini par les
rapports sociaux de production, c’est-à-dire, l’appropriation privée des moyens de production.
Le Capitalisme a pour vecteur essentiel la propriété privée des moyens de production. Ces
rapports de propriété déterminent les rapports de classe. Ceux qui possèdent les productions
appartiennent à la classe dominante, c’est-à-dire, « la bourgeoisie ». ceux qui animent ou
actionnent les moyens de production appartiennent à la classé dominée, c’est-à-dire, « le
prolétariat ».
D’après les marxistes, les deux thèses sont antagonistes car parce que la bourgeoisie
exploite le prolétariat en prélevant la plus value. Ces pays reconnaissent la propriété privée
des moyens de production, l’économie des marchés, la concurrence économique, le
pluralisme syndical et associatif. Ce qui les diffère des pays socialistes.
Les Etats socialistes étaient regroupés autour de l’URSS et ceux capitalistes avec pour guide
les USA. L’antagonisme entre ces deux blocs avait engendré une « bipolarisation »de la
société internationale et des relations internationales. Avec l’apparition des Etats nouveaux, la
société internationale va devenir multipolaire.
La parenté de la notion du tiers monde revient à Alfred SAUVY. Il a forgé cette notion à
partir de celle de tiers-Etats.
La notion de tiers monde incluse celle du sous-développement. Il s’agit des Etats qui, dans
l’ordre économique actuel, sont dominés et exploités avec la complicité des gouvernants
locaux. Si l’on retient le concept de formation sociale, le sous-développement constitue le
dénominateur commun des pays du tiers-monde. Mais le sous-développement ne me peut être
ramené à une simple question de retard en occultant les phénomènes « domination » et
« impérialisme » .
Avec l’évolution, l’on constate la disparition de la « guerre froide » et des « deux blocs ».
Mais, c’est le « capitalisme »qui sort vainqueur de cette épreuve et fait place une nouvelle
classification.
Après la chute du mur de Berlin, le communisme a été vaincu. La quasi-totalité des Etats sont
devenus capitalistes. Cette nouvelle classification met en relief d’un côté les pays développés
et de l’autre les pays sous-développés.
Le constat est établi que les pays développés sont tous des pays industrialisés. L’appropriation
privée des moyens de production a permis à ces pays d’être technologiquement avancés. Ces
pays connaissent la pratique de la démocratie et de l’expression des libertés contrôlées. Il y en
a de noter aussi que le développement a entraîné des effets pervers, négateurs de
l’environnement, de la vie en société, de la santé des hommes, des conséquences néfastes sur
la faune et la flore. Ces pays sont : les USA, la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne,
l’Italie, la Russie, le Japon, l’Australie, la Chine.
Ils ont des structures économiques désarticulées. Ils sont allergiques à la démocratie. Les
libertés publiques y sont comprimées. Ils pratiquent une démocratie de façade. On y
emprisonne des opposants. Ils exécutent avec zèle les ordres des puissances extérieurs. Ils
vivent dans un cercle vicieux d’endettement chronique. La malnutrition, le chômage, la
précarité, la pauvreté et la corruption caractérisent ces pays. La prise de conscience et le
manque de solidarité nationale font cruellement défaut à ces Etats.
Les caractéristiques et les compétences sont les attributs essentiels qui permettent à l’Etat de
jouer pleinement son rôle dans les relations internationales. En d’autres termes, les
caractéristiques sont les critères d’identification de l’Etat. Celle-ci lui donne la pleine capacité
d’exercer des compétences sur la scène nationale et internationale.
Ce sont les attributs qui s’attachent à la qualité de l’Etat. Il y a d’une part la souveraineté et de
l’autre, la personnalité juridique.
A – LA SOUVERAINETE DE L’ETAT
La spécificité de l’Etat par opposition au sujet de droit international et de droit interne, tient à
la faculté de se prononcer dans tous les domaines avec le pouvoir du denier mot : cela
s’appelle la « souveraineté »
a- Définition
La souveraineté est le pouvoir exclusif que possède tout Etat et dont la limitation ne procède
que du droit interne que du droit international. La souveraineté est un pouvoir interne que rien
ne conditionne. Elle prescrit l’égalité juridique des Etats. Toutefois, malgré l’affirmation de
cette équivalence juridique, il y a lieu de constater l’inégalité de fait des Etats, d’où les
implications différentes internes et internationales de la souveraineté.
- Au plan interne, l’Etat est maître chez lui, il a l’exclusivité des compétences c’est-à-
dire qu’il a la liberté totale de décision. En outre, il a la plénitude des compétences.
- Au plan international, c’est le principe de la continuité de l’Etat. Des engagements pris
par le gouvernement précédent engagent le nouveau gouvernement. Au-delà, l’Etat
entreprend toute activité ou toute action au moyen de la souveraineté au plan
international en temps de paix ou de conflits.
B – LA PERSONALITE JURIDIQUE
Avoir la personnalité juridique, c’est posséder la capacité d’être titulaire de droit et de devoir.
La personnalité juridique revêt un aspect interne et un aspect international avec des
conséquences importantes :
On appelle compétence, l’aptitude légale pour un Etat d’agir c’est-à-dire, connaître d’une
affaire, prendre une décision, poser un acte, accomplir une mission. L’Etat exerce ainsi des
compétences internes et des compétences internationales.
L’Etat exerce trois sortes de compétences dans l’ordre interne : les compétences territoriales,
les compétences personnelles et les compétences fonctionnelles.
Ce sont les compétences que l’Etat exerce sur toute l’étendue de son territoire et sur tout ce
qui s’y rattache ou qui s’y trouve. Ce sont les compétences législatives, les compétences
administratives et les compétences juridictionnelles. Les compétences personnelles
concernent les citoyens de l’Etat
Ce sont celles que l’Etat exerce à l’égard de ses nationaux qu’ils se trouvent sur son territoire
ou à l’étranger. L’Etat peut donner des ordres de mobilisation pour le recrutement pour le
service militaire. Il faut régir le statut personnel des nationaux et assurer leur protection
diplomatique. Ce qui les différencie de celles fonctionnelles
Les compétences fonctionnelles sont celles que l’Etat exerce en raison de ses services publics
à l’étranger ou sur le territoire national. Il s’agit de tout ce qui a trait à l’organisation
politique, à la défense nationale, au service diplomatique et consulaire
Si l’Etat a le monopole des compétences internes, son pouvoir d’agir dans l’ordre
international est juxtaposé à ceux d’autres sujets de droit international.
Celles-ci permettent à l’Etat d’entretenir des rapports avec d’autres sujets ou acteurs des
relations internationales notamment les Etats et les Organisations internationales. Ainsi, l’Etat
exerce des compétences internationales de natures diverses.
Le droit de légation est le droit d’établir des relations diplomatiques et consulaires. C’est une
prérogative de l’Etat. Il envoie à l’étranger des diplomates et reçoit ceux des autres Etats.
Celui qui envoie des diplomates est appelé « Etat accréditant ». Celui qui les reçoit est « l’Etat
accréditant ».
Les Organisations internationales n’ont à leur actif que le droit de « légation passive » , c’est-
à-dire qu’elles ne font que recevoir.
L’Etat a la faculté de conclure des accords ou des conventions avec d’autres sujets du DIP en
l’occurrence d’autres Etats et organisations internationales. Cette prérogative permet à l’Etat
de s’engager en toute connaissance de cause. C’est pourquoi, plus de la majorité des traités de
paix et des décisions de justice après les guerres revêtent une légalité qui prête à doute (des
traités et des décisions de justice sont illégaux car souvent établis en fonction d’une justice
des vainqueurs).
L’Etat peut saisir une juridiction internationale lorsqu’un préjudice lui a été causé. Mais
également, sa responsabilité internationale peut être engagée. Lorsque l’Etat prend fait et
cause pour son national, il exerce la « la protection diplomatique » dont le fondement réside
dans le lien de nationalité.
Dans le passé, la violence dans les relations internationales était reconnue comme un moyen
pour défendre ses intérêts. Il a fallut attendre longtemps après pour que la Convention
DROGO PORTEUR pour venir limiter l’usage de le force dans les relations internationales.
Mais, c’est avec la Charte des Nations unies que la force a été dans les relations
internationales comme moyen de règlement de différends. Mais, le droit n’est pas toujours
suffisant pour contenir les velléités de l’emploi de la force des Etats les plus puissants.
En 1986, les USA n’avaient pas hésité à bombarder la Capitale libyenne (Tripoli).
Si pendant longtemps, l’Etat a été le seul sujet du droit international, après la deuxième guerre
mondiale, un nouveau sujet du droit international va naître.
Les relations internationales cessent d’être depuis le fin XIXe siècle l’apanage des
Etats. A côté de ceux-ci, apparaissent d’autres acteurs notamment les Organisations
internationales (OI) dont il faut rappeler l’avènement et définir le rôle dans les relations
internationales.
Le XIXe siècle consacre de nouvelles formes de collaboration des Etats : ce sont les
Organisations internationales. Les premières organisations internationales datent du XIXe
siècle.
Exemple : les commissions fluviales de 1831 et 1856, l’union postale universelle de 1878. A
partir de la première guerre mondiale et à l’issue de la seconde, les organisations
internationales vont se multiplier et se diversifier.
Au niveau politique, sont créées la société des nations (SDN en 1919) et l’ONU en 1945. Au
plan économique, social et culturel, la coopération connaît également un essor : l’organisation
de l’aviation civile (1944), le FMI (1944), l’UNESCO (1945), l’OIT (1946), l’OMS (1946).
Outre le plan universel, des solidarités régionales ou sous régionales vont se manifester : le
Conseil de l’Europe (1949), l’Union européenne (1947), l’OEA (1948), l’OUA = UA (1963),
la CEDEAO (1964), la CEAC.
Une organisation internationale est une association d’Etat créée par traité, dotée
d’organes permanents et d’une personnalité juridique distincte pour la réalisation d’intérêts
communs. De cette définition résulte quatre critères pour identifier l’organisation
internationale.
- Une association d’Etats, c’est-à-dire qu’elle est en principe composée d’Etats. Mais, il
existe des cas où des territoires dépendants des personnes morales privées et d’autres
organisations internationales (OI) participent à l’organisation internationale.
- Une association d’Etats créée par traité ; c’est-à-dire que c’est une convention
internationale qui donne naissance à l’organisation internationale. En d’autres termes,
il s’agit du traité constitutif.
- Une association dotée d’organes permanents et d’une personnalité juridique qui lui
sont propres. Ce qui lui permet d’agir de manière autonome par rapport aux Etats.
a- Les membres
- Les membres, il faut distinguer les membres originaires des membres admis.
Les membres originaires sont ceux qui ont créé l’organisation. C'est-à-dire ceux qui ont
négocié, signé, ratifié le traité de base ou le traité constitutif.
Les membres admis sont ceux qui viennent après la création de l’organisation internationale.
- Les Etats non membres peuvent y être représentés entant qu’observateurs. Mais leur
statut juridique est limité par rapport à celui des Etats membres.
L’organisation internationale comprend des organes pléniers ou sont représentés tous les
membres des organes restreints auxquels n’accèdent que quelques uns et un secrétariat
permanent.
Les organes sont en principe composés de représentants des Etats membres. Par dérogation,
ils peuvent recevoir des délégués syndicaux ou des délégués des parlements nationaux. Mais,
ces représentants ne forment qu’une partie des agents internationaux qui sont au service de
l’organisation.
Selon l’avis consultatif de la Cour Internationale de Justice du 11 Avril 1949 dans l’affaire
des dommages subits au service des nations unies, « est agent international, toute personne
par qui l’organisation agit ». Tous les agents internationaux n’ont pas le même statut
juridique. On distingue les représentants des Etats, les agents bénéficiant d’un contrat à durée
déterminée et les fonctionnaires internationaux.
La diversité des objectifs des organisations internationales implique une différenciation qui
invite à leur classification.
Trois critères sont retenus pour classer les organisations internationales : le critère
spatial, le critère du domaine d’activité et le critère des pouvoirs de l’organisation.
A – LE CRITERE SPATIAL
C’est le champ géographique ouvert par les organisations internationales de point de vue de sa
composition. Ainsi, distingue t- on les Organisations internationales universelles qui sont
ouvertes à tous les Etats (ONU, UNESCO, OIT, OMS, FMI, BANQUE MONDIALE…), les
Organisations régionales (OEA, Conseil de l’Europe, l’UE, l’UA…) et les Organisations
sous-régionales (Le Conseil de l’entente, l’UEMOA, la CEDEAO…). Les fonctions qui leur
sont assignées servent également de référence pour leur classification.
Par leurs caractéristiques, les organisations internationales sont, par rapport aux Etats qui leur
donnent naissance, des sujets secondaires du droit international public. Les activités
auxquelles elles se livrent témoignent aussi de cette place amoindrie qu’elles occupent dans
société internationale à côté des Etats (Articles 39 à 47 de la Charte de l’ONU).
Les compétences sont les pouvoirs ou l’aptitude à agir légalement, reconnus aux
organisations internationales pour leur permettre de remplir leurs fonctions et d’atteindre les
buts qui leur sont confiés. Ces compétences ou moyes d’action sont de normative et de nature
opérationnelle.
A - LESCOMPETENCES NORMATIVES
Ce sont celles qui permettent à l’organisation internationale d’édicter les normes, des
mesures de portée générale ou individuelle pour régir une situation ou fait. C’est le droit
commun des organisations internationales. Ainsi, les organisations internationales peuvent
conclurent des traités internationaux ou adhérer à des traités au plan international. En son
sein, l’organisation internationale élabore le droit interne. Il s’agit de l’ensemble des règles
relatives à son fonctionnement, à ses structures et à son personnel. Ces mesures ont une portée
obligatoire. Au plan international, il faut également mentionner les résolutions ou
recommandations que produisent les organisations internationales qu’elles adressent aux
Etats-membres mais, qui en principe ne sont pas obligatoires. A ces compétences de
régulation, s’ajoutent les compétences opérationnelles.
Il s’agit des objectifs en vue desquels l’organisation internationale a été créée par les
Etats-membres. Ses buts sont de nature politique, économique et sociale.
- La Banque mondiale
- L’OMC
- Le FMI
Tous ces acteurs ou sujets du droit international public entretiennent des relations au sein de la
société internationale qui entraînent des conséquences.
Dans toute société, les membres sont appelés à entretenir des relations. Dans le milieu
international, les relations existent entre sujets primaires des droits des gents c’est-à-dire les
Etats. Ces relations concernent aussi les Etats et les Organisations internationales ou encore
des relations entre les organisations internationales elles-mêmes.
Du point de vue de leur nature, ces relations présentent deux variantes. D’une pat, elles
peuvent pacifiques c’est-à-dire des relations diplomatiques et consulaires ou des relations de
coopération. A l’opposé d’autre part, ces relations peuvent avoir un caractère conflictuel.
Les relations pacifiques ou relations de cohabitation sont une pratique très ancienne.
A un moment donné de leur évolution, ces relations de cohabitation vont être structurées.
C’est l’établissement des relations diplomatiques et consulaires.
Les motivations sont d’abord sociales et économiques avant de devenir ensuite politique.
D’origine coutumière, le droit des relations diplomatiques et consulaires est à présent codifié.
La Convention de Vienne du 18 Avril 1961, entrée en vigueur en 1964, porte sur les relations
diplomatiques. Celles relatives aux relations consulaires datent du 24 Avril 1963 et entrées en
vigueur en 1969.
Ce sont des relations officielles que deux sujets de droit international en l’occurrence
les Etats, établissent entre eux et entretiennent par l’intermédiaire des missions permanentes.
L’importance de ces missions requiert la reconnaissance des immunités et privilèges aux
agents diplomatiques et à la mission diplomatique.
A – LE PERSONNEL DIPLOMATIQUE
La cérémonie d’installation est marquée par la remise des lettres de créance au chef de
l’Etat accréditaire. Les mêmes règles s’appliquent à l’accréditation des autres membres du
personnel diplomatique. Lorsqu’un agent diplomatique a enfreint les obligations qui lui
incombent vis-à-vis de l’Etat accréditaire, celui-ci le déclare « persona non grata » c’est-à-
dire, personne indésirable et peut demander son rappel à son Etat. De même, toute divergence
profonde entre les deux Etats peut entrainer la rupture des relations diplomatiques et mettre
fin à la carrière des diplomates de diverses catégories.
Des questions de protocole et de préséance donnent au chef de missions la primauté sur les
autres membres du personnel diplomatique. Aussi, distingue t- on du point de vue du
classement du personnel de la mission diplomatique (ambassade).
- Les diplomates
- Protéger les intérêts de l’Etats accréditant et ceux de ses ressortissants auprès de l’Etat
accréditaire
- Informer par tous les moyens licites des conditions et de l’évolution des événements
dans l’Etat accréditaire et en faire rapport à leur gouvernement
- Ils ne doivent pas s’immiscer dans les affaires intérieures de l’Etat accréditaire
- Ils doivent respecter les lois et les règlements et la souveraineté de l’Etat accréditaire
(art 41 de la convention de vienne de 1961)
En cas de manquement à ces obligations, l’Etat accréditaire peut déclarer l’agent diplomatique
"persona no grata" et lui demander de quitter son territoire dans les 24h ou 48h. Ces
représentants de l’Etat accréditant exercent leur fonction dans une mission diplomatique ou
ambassade.
veut installer des comptoirs commerciaux dans son royaume. La mission diplomatique
permanente est un service public de l’Etat accréditant installé en permanence sur le territoire
de l’Etat accréditaire. Avec la théorie de « l’extra-territorialité », l’hôtel de l’ambassade
était autrefois considéré comme une position du territoire de l’Etat accréditant. Mais de ce
point de vue du droit positif, c’est le caractère représentatif et des agents diplomatiques qui
justifient leurs privilèges et immunités.
Ce sont des garanties juridiques qui permettent aux agents diplomatiques et aux locaux
qui les abritent d’accomplir leurs missions dans des conditions satisfaisantes. Ces prérogatives
sont fondées d’une part sur le caractère représentatif de l’agent et de la mission diplomatique,
et, d’autre part, sur les nécessités de l’exercice indépendant de la fonction diplomatique.
Mais, les privilèges et immunités des agents diplomatiques diffèrent dans leur nature et
implication de ceux de la mission diplomatique.
2 - l’immunité juridictionnelle
L’agent diplomatique jouit d’une immunité pénale, civile et administrative. Cela signifie
qu’on ne peut pas l’attraire devant une juridiction au plan pénal, civil et administratif.
Au plan pénal, elle est totale. L’agent est soustrait de la compétence des tribunaux de l’Etat
accréditaire qu’il soit ou non dans l’exercice de ses fonctions.
Au plan civil, l’immunité de juridiction est garantie sauf pour les actions en justice relatives à
un immeuble privé situé en territoire étranger appartenant au diplomate, à une succession le
concernant ou à une activité privée qu’il exerce (article 31 de la Convention de Vienne de
1961). Le diplomate n’est pas exempt de toute responsabilité. En cas de faute grave, il peut
être expulsé par l’Etat accréditaire. C’est la seule sanction qu’il encourt.
Ils jouissent d’une immunité fiscale concernant leur revenu sauf pour les immeubles privés
qu’ils possèdent et les activités privées qu’ils peuvent exercer dans l’Etat accréditaire. Les
objets à usage personnel des agents ou des membres de sa famille bénéficient de franchise
douanière dont le fondement est la « courtoisie internationale ».
Selon l’article 37 de la Convention de Vienne de 1961, les membres de la famille des agents
diplomatiques jouissent des mêmes privilèges et immunités sauf s’ils sont ressortissants de
l’Etat accréditaire. Les membres du personnel administratif et technique ainsi que leur famille
bénéficient, à quelques exceptions près, des prérogatives des diplomates.
Les membres du personnel du service n’en jouissent que dans l’exercice de leur fonction, ce
qui exclut leurs familles. Les domestiques privés du personnel diplomatique ne bénéficient
que des exceptions d’impôt et de taxe sur les salaires. Outre le personnel diplomatique, l’hôtel
de l’ambassade bénéficie aussi des immunités et privilèges.
Ces garanties concernent les locaux, la correspondance, les documents et les biens meubles.
En d’autres termes, ils ne peuvent faire l’objet d’aucune perquisition ou d’un contrôle sans le
consentement du chef de la mission (l’ambassadeur).
b- La liberté de communication
Elles sont régies par la convention de Vienne du 24 Avril 1963. Elles sont différentes des
relations diplomatiques. Elles peuvent être établies avant ou après la mise en œuvre des
relations diplomatiques.
L’institution des relations consulaires implique l’organisation des consuls et des postes
consulaires.
Les relations ont essentiellement un caractère administratif. Ainsi, en cas de rupture des
relations diplomatiques, il n’y a pas nécessairement interruption des relations consulaires et
vis-versa. L’Etat peut envoyer des consuls ayant sa nationalité. Ce sont les consuls de carrière.
Il peut aussi désigner des ressortissants de l’Etat de résidence ou d’un Etat tiers : ce sont des
consuls marchands ou honoraires.
-Les consuls
Tous ces agents consulaires exercent différentes fonctions. Pour entrer en fonction le chef de
poste consulaire est muni d’une lettre de provision de son Etat d’envoi. L’autorisation donnée
par l’Etat de résidence pour l’entrée effective en fonction du chef de poste est appelée
L’exequatur. Les fonctions des consuls ne sont pas politiques. Elles revêtent un caractère
administratif et commercial. Selon l’Art 5 de la Convention de Vienne de 1963, les consuls
sont chargés de :
-Accorder des visas à des personnes désireuses de se rendre dans l’Etat d’envoi
-Surveiller les bateaux, navires, aéronefs en provenance de l’Etat d’envoi dont la présence est
matérialisée par le poste consulaire.
B - LE POSTE CONSULAIRE
Les principales villes de l’Etat de résidence sont le siège des postes consulaires. Mais leur
fixation est surtout fonction de l’importance du nombre de ressortissants de l’Etat d’envoi
dans la ville donnée et du volume des activités intéressant l’Etat d’envoi.
Aux fonctions des consuls et aux postes consulaires, sont attachés des privilèges et immunités.
Ils ont une signification purement fonctionnelle et non politique. Ils concernent les
agents consulaires et le poste consulaire.
Il faut relever d’abord l’inviolabilité personnelle. Elle est amoindrie par rapport à celle
des diplomates. Ils peuvent donc être arrêtés et détenus pour crime. Il faut noter ensuite
l’immunité juridictionnelle. Elle n’est pas non plus absolue. Au sens de l’article 43 de la
Convention de Vienne de 1963, les fonctionnaires et employés consulaires ne sont protégés
que dans l’exercice de leur fonction. En dehors de celle-ci, ils peuvent faire l’objet d’une
poursuite pénale. Les ressortissants ou résidents permanents de l’Etat de Résidence (Consuls
marchands ou honoraires) ne bénéficient également des privilèges et immunités que pour les
actes accomplis dans l’exercice de leur fonction officielle. Ce qui les différencie du poste
consulaire.
L’inviolabilité des locaux consulaires est consacrée. Ce qui implique que la résidence
du Chef de poste consulaire n’est pas protégée. La liberté et la protection des communications
officielles reposent sur une exigence fonctionnelle. La valise consulaire bénéficie d’une
protection mais celle-ci est moins absolue que celle de la valise diplomatique. Les relations
diplomatiques et consulaires comme les rapports ayant trait aux espaces internationaux sont
tous régis par le droit international public.
Outre le territoire terrestre, nous avons également l’espace maritime et l’espace aérien.
Les différents espaces qui appartiennent aux Etats ont des liens avec d’autres espaces qui
échappent à leur emprise. Ce sont les espaces internationaux. On a d’une part, l’espace
maritime et d’autre part l’espace aérien.
Depuis l’origine, l’espace maritime était- elle régit par des règles nationales et
internationales. Depuis la Convention de MONTEGO BAY de 1982, un effort de codification
a été fait. Cette convention a apporté des innovations relatives à la définition et à la régulation
de l’espace maritime.
L’espace maritime se divise en deux parties. Il y a d’une part, la zone nationale sur laquelle
s’expriment les différentes souverainetés et d’autre part, la zone internationale qui échappe
aux appropriations étatiques.
Elle comprend les eaux intérieures, la mer territoriale, la zone économique exclusive et le
plateau continental.
Elles sont constituées par les eaux situées entre le littoral et les lignes de base de la
mer territoriale. Cette définition inclut dans les eaux intérieures les ponts, les rades, les
havres, les baies. Sur cet espace maritime, l’Etat côtier ou riverain exerce la souveraineté
comme sur le territoire terrestre. Ce régime juridique n’est pas différent de la territoriale.
b- La mer territoriale
Elle est définie comme l’espace situé au-delà de la ligne de base de la mer territoriale
jusqu’à la largeur de 12000 marins (22 km).
Au plan juridique, la mer territoriale est soumise aux principes de la souveraineté de l’Etat
côtier ou riverain. Celui-ci y exerce des compétences exclusives qui le prolongement des
compétences terrestres. Aussi, la plénitude et l’exclusivité des compétences des compétences
de l’Etat riverain s’exercent-elles sur les activités économiques, les activités de police les
activités de services publics. Ainsi, les ressources biologiques notamment le poisson, les
crustacés sont du ressort de la souveraineté de l’Etat.
c- Le plateau continental
Sur cet espace maritime et les ressources qui s’y trouvent, l’Etat côtier exerce une pleine
souveraineté. Ce qui n’est pas le cas de la zone économique exclusive.
La zone économique exclusive est une zone de compromis. Elle est constituée de
l’étendue de la mer au delà de la ligne de base jusqu’à une limite maximale (distance) de 200
mille marins (370 Km). Dans cette Zone Economique Exclusive (ZEE), l’Etat côtier ou
souverain, jouit des droits souverains sur les ressources qui s’y trouvent « aux fins
d’exploration et d’exploitation, de conservation et de gestion des ressources naturelles,
biologiques ou non biologiques sur les eaux sur jacentes ou fonds marins et de leur sous-sol
ainsi qu’en ce qui concerne d’autres activités relatives à l’exploration et à l’exploitation de la
zone à des fins économiques telle que la production d’énergie à partir de l’eau des vents ».
Ce n’est donc pas un régime de souveraineté puisque les libertés traditionnelles de la mer y
sont garanties : liberté de survol, liberté de navigation, liberté de pose de câbles et de pipe-
lines.
En matière de pêche, l’Etat riverain ou côtier détermine sa propre capacité de pêche d’abord
et les autorisations ensuite. Toutefois, l’Etat riverain est tenu de saisir le reliquat de poissons
aux Etats voisins enclavés et géographiquement désavantagés. Il en est de même de la zone
internationale qui n’est pas un espace de liberté absolue.
A – LA HAUTE MER
Ce sont :
- La liberté de navigation
- De pêche
- Liberté de survol
Il s’agit de l’interdiction des essais nucléaires en haute mer (essais entrepris dans
l’espace atmosphérique, extra-atmosphérique amis aussi sous l’eau). De même, sont interdits
en haute mer, le trafic des esclaves, la piraterie, le trafic des stupéfiants et des substances
psychotropes ainsi que des émissions non autorisés depuis la haute mer à destination du grand
public.
c- La loi du pavillon
Tout navire bat le pavillon d’un Etat. En d’autre termes, immatriculé dans un Etat
donné, arbore ou affiche le drapeau d’un Etat pour naviguer. C’est le pays d’immatriculation
du bateau ou du navire. A bord de ce navire, s’applique la loi du pays dont il bat le pavillon.
En haute mer, la compétence de l’Eta de pavillon est exclusive et plénière. Ce qui est différent
des fonds marins.
A qui appartiennent les fonds marins au-delà des limites de la juridiction nationale ?
Il a fallu attendre jusqu’en 1970 pour que l’Assemblée Générales de L’ONU, par sa résolution
2749 du 17 Décembre 1970 pour que l’Assemblée Générale réponde : « le fond des mers et
des océans ainsi que les sols et les ressources qui s’y trouvent au-delà des limites de la
juridiction nationale constituent le patrimoine commun de l’humanité (PCH) »
Par le passé, c’est le principe de la libre circulation qui prévaut en haute mer et dans les fonds
marins considérés comme un res nullus (chose n’appartenant à personne). L’avènement de la
technologie avancée entre les mains de grandes puissances suscite des convoitises pour les
uns et des inquiétudes pour les autres. En outre, les pays producteurs de minerais terrestres
craignent la désorganisation du marché mondial.
Les fonds marins, appelés encore zone et ressources constituent le patrimoine commun de
l’humanité. Ces ressources échappent aux souverainetés étatiques et à toute appropriation
individuelle.
- La zone et ses ressources doivent être exclusivement exportées à des fins pacifiques et
dans l’intérêt de l’humanité
C’est un organisme institutionnel d’exploration et d’exploitation des fonds marins. Elle est
dotée d’importants pouvoirs. Son siège est à Kingston en Jamaïque. Elle est composée d’une
Assemblée plénière qui comprend tous les Etas membres de la Convention de MONTEGO
BAY, d’un Conseil restreint et d’un Secrétariat. C’est l’autorité internationale des fonds
marins qui prend les décisions quant à l’organisation et l’exploitation des fonds marins.
2 – l’entreprise
C’est une institution opérationnelle. Elle est le bras de l’autorité internationale des
fonds marions. Elle est dotée de la capacité juridique c’est-à-dire, c’est elle qui va passer les
contrats avec les multinationales aux fins de l’exploration et de l’exploitation des ressources
de la zone. Elle bénéficie d’immunité et de privilèges en vue d’accomplir sa mission.
Comme l’espace maritime, l’espace aérien international n’échappe pas aussi au phénomène de
régulation.
En 1957, l’URSS procède au lancement du SPOUTNIK grâce aux progrès techniques qui ont
permis à certains Etats de lancer dans l’espace extra-atmosphérique des engins. En 1969, c’est
le tour des USA d’envoyer un engin dans d’espace. C’est la mission APOLLO. C’est la
première fois qu’un homme marche sur la lune. Face aux velléités de l’exploration et de
l’exploitation de l’espace extra-atmosphérique, l’ONU se penche sur la question et permet de
conclure un traité sur l’utilisation de cet espace prévoyant également un mécanisme de la
responsabilité internationale en cas de dommages.
- Le principe de la coopération
Les astronautes sont perçus comme les envoyés de l’humanité, d’où l’obligation d’assistance
et de restitution des objets spatiaux à l’Etat lanceur. Il incombe aux astronautes et à l’Etat
lanceur l’obligation d’informer des dangers découverts dans l’espace extra-atmosphérique.
D’où l’importance de la détermination de la compétence de juridiction.
C’est la Convention du 29 Mars 1972 qui aménage le régime pour les dommages causés par
engins spatiaux.
A – LE FONDEMENT DE LA RESPONSABILITE
- La nationalité : il faut qu’il existe entre l’individu et l’Etat pour que la plainte puisse
être portée au plan international devant une juridiction
- L’épuisement des voies de recours internes : il faut que l’individu ou la personne ayant
subit le dommage ait porté son affaire devant les différents tribunaux de l’Etat
d’immatriculation sans avoir eut gain de cause
- Il faut que le national ait eu les mains propres (la théorie des mains propre : clean
hands), c’est-à-dire que l’individu par sa faute ne doit pas avoir contribué à la
survenance du dommage
- L’imputabilité ou le lien de causalité : il faut qu’il y ait un lien de cause à effet, c’est-
à-dire, le fait internationalement illicite et le dommage.
Elle concerne seulement les Etats qui lancent dans l’espace extra-atmosphérique des engins
ou objets spacieux. Exemple : réparation des dommages d’origine nucléaire.
a- La procédure de réclamation
b- La réparation
La violation d’une norme internationale supposée ou réelle peut donner lieu à des divergences
profondes entre sujets de droit international. Le contentieux peut donc être défini comme la
contestation résultant de l’antagonisme d’intérêt. C’est dire que les relations internationales ne
présentent pas seulement un aspect pacifique. Ces différends qui surgissent au niveau de
l’interprétation des normes peuvent être résolus de manière politique ou juridictionnelle. Mais
avant d’y parvenir, il convient d’examiner les conditions de l’établissement et de la mise en
œuvre de la responsabilité internationale.
- L’Etat réclamant doit avoir la qualité pour agir. Il ne doit pas y avoir dans le chef de
son national une attitude répréhensible (la théorie des mains propres)
Il faut être un sujet de droit international, c’est-à-dire titulaire de droits tirés de l’ordre
international et le destinataire d’obligations internationales. Le sujet de droit ayant cette
qualité pour agir est celui qui prétend avoir subit le dommage du fait de la violation du droit
international.
Toutefois, il peut s’agir d’une personne privée ou physique qui subit le dommage dans son
être, son honorabilité et dans ses biens. L’Etat qui peut en demander réparation est celui dont
l’individu est ressortissant. Le fondement de l’action de cet Etat est la nationalité, c’est-à-dire
le lien juridique, sociologique et politique qui unit l’Etat à cette personne. En cas de double
nationalité dans l’exercice du droit de protection diplomatique, c’est la nationalité la plus
effective qui l’emporte, c’est-à-dire celle du pays où l’individu a tous ses biens, son domicile,
il paye ses impôts (CIJ, Affaire NOTTEBÖHM).
Au moment de la violation de la norme internationale, l’Etat ou son national doit avoir une
attitude correcte, c’est-à-dire que l’Etat ou son national ne doit pas avoir commis de faute et
violer le droit international.
Certains auteurs ont pensé que les négociations diplomatiques constituent une
condition obligatoire du point de vue de la procédure de l’action internationale. La
jurisprudence a même fait état de cette condition dans beaucoup d’arrêts en subordonnant
l’examen en fond aux conditions diplomatiques.
Cependant, il faut observer que juridiquement, les négociations diplomatiques ne sont pas
obligatoires, à moins que cela n’ait été prévu dans un traité international. L’épuisement des
voies de recours internes, au contraire, constitue un passage obligé.
Cette condition les personnes privées te les personnes physiques qui ont subit un dommage du
fait de la violation du droit international. C’est une règle obligatoire mais les Etats partis
peuvent l’écarter d’un commun accord (CPJI, 1929, Affaire emprunts serbes).
L’épuisement des voies de recours internes signifie qu’avant la réception de l’action au plan
international, il faut que la personne privée ou physique passe par tous les degrés du système
juridictionnel de l’Etat impliqué. Une telle action, c’est-à-dire le recours à la protection
diplomatique ne peut être menée que lorsque l’individu n’a pas eu de satisfaction ou si celle-ci
est jugée insuffisante pour la réparation du préjudice subi.
b- Le dommage ou le préjudice
c- L’imputabilité
Le sujet de droit international présumé victime de la violation du droit international doit non
seulement rapporter la preuve du fait internationalement illicite et le dommage subi mais,
A - L’OBLIGATION DE REPARER
On en distingue trois :
- La restitution intégrale
- L’indemnisation
- La satisfaction
a- La restitution intégrale
Elle signifie que l’obligation de réparer équivaut au droit violé. Autrement dit, il s’agit de
remettre les choses en l’état. Cette modalité de réparation ne peut être envisagée que pour les
biens matériels.
b- L’indemnisation
En droit international, c’est la modalité essentielle de réparation d’un préjudice subi. Dans sa
sentence arbitrale du 1er Mai 1925, Max HUBERT indique que la responsabilité entraîne
comme conséquence, l’obligation d’accorder une réparation indemnitaire au cas où
l’obligation n’aurait pas été remplie.
c- La satisfaction
Cette modalité de réparation est adaptée au dommage moral. Lorsqu’un Etat cause à un autre
Etat un préjudice moral, il est tenu de lui présenter des excuses ou lui ses regrets : C’est la
satisfaction.
Les conflits sont inhérents à toute société. Aussi, la notion de paix devient-elle
relative.
Dans la société internationale, de nombreux conflits opposent les sujets de droit international.
La Charte des Nations unies et les traités créant les Organisations internationales régionales
mettent en places des procédés et des procédures pour régler les différends entre les Etats
membres. Ces instruments font même obligation aux Etats de régler pacifiquement leurs
différends.
Il faut distinguer à cet effet différents modes de règlement des conflits. Il y a d’une part les
procédures diplomatiques ou politiques et d’autre part, les procédures juridictionnelles de
règlement des conflits.
Ces procédures ont pour objectif de rapprocher les parties et leur proposer une solution
acceptable. Ces procédures sont mises directement en mouvement par les parties au conflit.
Mais celles-ci peuvent aussi faire appel à un tiers pour régler leur différend.
Les parties font intervenir les hommes politiques ou diplomatiques. Leur mission consiste à
faire accepter aux intéressés une solution commune.
Les diplomates et les hommes politiques sont mandataires des protagonistes. Ils ne doivent et
ne peuvent agir que pour le compte de leur mandat.
Les diplomates de carrière sont choisis en raison de leur fonction et de leur compétence. Ils
sont présumés avoir les qualités nécessaires pour négocier et faire triompher les prétentions de
l’Etat dont ils relèvent.
Les hommes politiques par contre, sont mandatés par la notoriété dont ils jouissent et
l’influence déterminante qu’ils peuvent exercer sur le déroulement des négociations et leurs
effets.
b- Le déroulement des négociations et leurs effets
Les protagonistes essaient d’aplanir leurs différends dans le cadre d’une conférence
spéciale ou à l’occasion des réunions internationales périodiques. Mais généralement, ses
négociations sont menées de manière sécrète. Les discussions sont orales. Elles s’effectuent
très souvent sur la base des documents écrits qui présentent les prétentions des parties au
litige.
Leur accord peut être consigné dans une déclaration commune ou dans un traité. Mais cette
entente directe par voie de négociation peut échouer ou ne pas avoir lieu. L’intervention d’un
tiers s’avère alors nécessaire.
B – L’INTERVENTION
Ils désignent l’intervention d’un tiers pour rapprocher les parties à un différend et les
inviter à négocier. La tâche de la tierce personne est d’établir le lien entre les parties au litige
en vue de négociations. Cette tierce personne ne propose pas de solution. Aucune obligation
ne pèse sur les parties.
Exemple : Les Secrétaires Généraux de l’ONU ont proposé plusieurs fois les bons offices
pour le règlement de certains conflits internationaux. C’est une intervention très limitée par
rapport à la médiation.
b- La médiation
Les bons offices et la médiation son confiés à des Etas ou à des Organisations
internationales voire à des personnes privées. Mais, la médiation va plus loin.
Le médiateur propose des bases de négociation. Il intervient dans le déroulement de celle-ci et
propose, le cas échéant, une solution. Mais les parties au litige ne sont pas obligées de le
suivre. Les bons offices et la médiation respectent la souveraineté ou la personnalité des
parties. Mais, ces procédures sont facultatives par rapport à l’enquête.
c- L’enquête internationale
Les commissions d’enquête sont composées des nationaux et des tiers en fonction de leur
compétence. L’enquête a pour but d’établir objectivement les faits et les circonstances du
litige sans en tirer les conséquences. La commission d’enquête rédige un rapport qu’elle remet
aux parties. Ce rapport ne s’impose pas aux parties qui décident de son utilisation.
La conciliation n’échappe pas également au facultatif de effets de s procédures.
d- La conciliation
Elle consiste à faire examiner un différend par un organe agréé par les parties. Et cet
organe fait des propositions en vue en vue d’une solution acceptable.
La conciliation repose toujours sur un accord entre les parties. La commission de conciliation
doit établir les faits. Ensuite, elle examine l’affaire et propose une solution. Les parties ne sont
pas tenues de l’appliquer contrairement aux décisions des instances juridictionnelles.
A – LE REGLEMENT ARBITRAL
Ce mode de règlement obligatoire s’est développé depuis le 19ème siècle. Son but est de
permettre de régler un différend par des juges que choisissent les parties sur les bases de
droit.
Deux modalités de saisine de l’organe arbitral existent. Avant même la naissance du litige,
les parties à un traité y insèrent une clause qui les oblige à recourir à l’arbitrage : c’est la
clause compromissoire. Disposition inclue dans un traité dont l’objet est une clause pour le
règlement d’un différend.
Après la survenance d’un différend les parties décident de faire appel à des arbitres pour
trouver une solution à leur difficulté en concluant un traité. C’est le compromis d’arbitrage.
Le tribunal arbitral est généralement composé de trois personnes : deux arbitres (chaque partie
désignant son arbitre) et un sur-arbitre nommé d’accord entre les parties. Cet organe arbitra
examine et statue sur le différend.
La décision prise par l’organe arbitral ou par le tribunal arbitral s’appelle la sentence arbitrale.
Elle doit etre exécutée de bonne foi par les parties. Elle ne lie que les parties, c'est-à-dire
qu’elle n’est obligatoire que pour les parties à l’exclusion des tiers. Mais la sentence n’est pas
exécutoire, c'est-à-dire que si l’une des parties ne veut pas respecter la décision de l’arbitre,
on ne peut pas l’y contraindre par quelque moyen que ce soit.
Les recours en interprétation, en rectification d’erreurs matérielles ou en révision pour
découverte d’un fait nouveau sont possibles. Lorsque l’organe arbitral a outrepassé ses
pouvoirs ou en cas de vice grave de procédure, la sentence est nulle et non avenue. Il n’en va
pas différemment du règlement judiciaire.
B - LE REGLEMENT JUDICIAIRE
La juridiction universelle qui existe actuellement est la cour internationale de justice (CIJ).
Elle a remplacé la cour permanente internationale de justice (CPIJ) qu’avait institué la société
des nations (SDN).
La CIJ est un organe principal de l’ONU. Par l’organisation, les conditions de sa saisine et la
portée de ses décisions, elle diffère du règlement arbitral.
a- L’organisation de la CIJ
La CIJ a son siège à la Haye aux Pays Bas. Elle est composée de 15juges de
nationalités différentes. Ils sont élus pour 9ans pour le conseil de sécurité et
l’assemblée générale de l’ONU à la majorité absolue de chaque organe. Ils sont
renouvelables par tiers tous les 3ans. Ce sont des fonctionnaires internationaux. Ils
bénéficient d’un traitement élevé et jouissent des privilèges et immunités
diplomatiques.
Pendant longtemps, la composition de la CIJ a été inéquitable. Les juges européens et
occidentaux y étaient en majorité et s’en tenaient à leur propre vision du droit
conformément à leurs intérêts. D’où la méfiance, la désaffectation, la suspicion des
Etats socialistes et des Etats nouveaux à l’égard de la cour et de ses activités.
Aujourd’hui, en application de l’article 9 des statuts de la CIJ, la représentation de
grandes formes de civilisation et des principaux systèmes juridiques du monde est bien
assurée. Ce qui accorde un crédit au rôle joué par la CIJ.
b- Le rôle de la CIJ
1- La fonction contentieuse
Seuls les Etats qui acceptent la compétence de la cour peuvent se présenter devant
elle à l’exclusion des organisations internationales et des particuliers.
Les Etats peuvent saisir la cour selon les différentes modalités :
- Le compromis : c’est un accord conclu par les Etats pour soumettre un litige déjà né à
la cour.
- La clause compromissoire : c’est une clause insérée dans un traité et par laquelle les
parties s’engagent à confier à la cour tout différend entre elles à naitre. La clause
compromissoire est antérieure au litige.
2- La fonction consultative
Les avis de la cour ne sont pas obligatoires. Ils peuvent constituer cependant des précédents
pour la formation d’une règle coutumière.