TD Microéconomie
Licence 2 IAE-IEP
2021/2022 Semestre 2
S.Ferrières
Théorie du producteur, équilibre partiel et mesure du bien-être social : 2 séances
1 Comportement du producteur
Exercice 1 – Combinaison productive optimale : un facteur et des coûts fixes
On
√ considère une entreprise dont la technologie est résumée par la fonction de production
q = l où l est le nombre d’heures de travail et q la quantité produite. Le salaire horaire est noté
w. Pour pouvoir produire, il faut réaliser un investissement préalable d’un montant F .
1. Donner l’expression de la fonction de coût associée à cette technologie.
2. Représenter graphiquement les fonctions de coût moyen et de coût marginal lorsque F = 1
et w = 1. Que se passe-t-il en q = 1 ?
3. Cette fonction de coût présente-t-elle des économies d’échelle ? On discutera selon le niveau
de production.
Exercice 2 – Choix de la quantité optimale et fonction d’offre
Une entreprise est en concurrence pure et parfaite sur un marché. Sa fonction de coût total
est donnée par
CT (q) = 2q 2 + 40q + 72.
1. Calculer les fonctions de coût total moyen, coût variable moyen et coût marginal.
2. Tracer ces fonctions sur un graphique et commenter leurs positions relatives.
3. Déterminer la fonction d’offre de l’entreprise.
4. Calculer le seuil de rentabilité pR et le seuil de fermeture pF .
5. Sur le graphique de la question 2., tracer la courbe d’offre et indiquer le seuil de rentabilité.
6. Calculer l’offre de l’entreprise si le prix de vente est p = 52 et tracer ce prix sur le graphique
de la question 2. Hachurer le profit de l’entreprise pour ce prix de vente.
7. Supposons que l’entreprise envisage de produire la quantité q = 2 pour ce prix de vente. En
utilisant un exemple numérique montrer, en faisant référence au graphique, que l’entreprise
a intérêt à changer de quantité.
Exercice 3 – Avec deux facteurs de production
Soit la fonction de production
(
k 1/3 (` − 1)1/6 si ` ≥ 1
q=
0 sinon
où q, k et ` désignent respectivement les volumes de la production et les facteurs capital et travail.
1
1. Soit pK le prix unitaire du capital et pL le prix unitaire du travail (taux de salaire).
L’entreprise souhaite produire la quantité q = 1.
(a) Calculer cette combinaison productive optimale lorsque pK = 1 et pL = 1.
(b) Calculer la combinaison productive optimale pour produire la quantité q = 1 pour des
prix pK , pL quelconques.
2. Reprendre les deux questions précédentes lorsque l’entreprise désire produire la quantité q
quelconque.
3. Déterminer alors la fonction de coût total CT (q, pK , pL ) en toute généralité.
4. On suppose que l’entreprise vend ce bien produit sur un marché en situation de concurrence
parfaite au prix de revente p. Déterminer la quantité optimale q à produire.
2 Équilibre partiel et bien-être social
Exercice 4 – Subvention unitaire à la production
Un nombre important (noté nA ) de producteurs fabriquent un bien homogène. On estime qu’ils
subissent tous les mêmes coûts. On fera l’hypotèse qu’il s’agit d’un marché en concurrence pure
et parfaite. La demande synthétique pour ce produit est définie par :
QA
D (pA ) = 6075 − 90pA
Le coût total de longue période, en euro, valable pour chaque entreprise est égal à :
1 3
CTLP (q) = q − 3q 2 + 40q
10
1. Sur ce marché, quel est le nombre optimal d’entreprises ? Est-ce vraiment un marché de
concurrence pure et parfaite ?
2. Déterminer le taux d’accroissement en pourcentage du nombre optimal d’entreprises dans
l’hypothèse où les pouvoirs publics versent une subvention de α euro par unité produite.
3. Qui profite d’une telle subvention ?
Conseil : La détermination du nombre optimal d’entreprises suppose la détermination de
l’équilibre de chaque entreprise, sur la longue période. En effet, il faut raisonner sur le long terme
pour que le nombre d’entreprises d’une branche fonctionnant en CPP soit stabilisé. L’hypothèse
préalable à toute résolution est que les entreprises se répartissent égalitairement la production
globale. Il s’agit d’une subvention dite "unitaire" par opposition à la subvention forfaitaire.
La subvention unitaire réduit le coût total de long terme d’un montant égal à la valeur de la
subvention multipliée par la quantité produite.
Exercice 5 – Achats de précaution
Sur un marché en situation de concurrence pure et parfaite, 120 entreprises produisent un bien
alimentaire de première nécessité. Ces entreprises ont la même structure de coût ; le coût total de
courte période est le suivant : CT (q) = 4q 2 − q + 36.
Représenter chaque situation par deux graphiques permettant de visualiser en parallèle le marché
et la firme représentative.
2
9300
Partie A On estime la demande totale sur ce marché à DT1 (p) = 180 + p
1. Etablir la fonction d’offre individuelle.
2. En déduire le prix, la quantité, le profit et le nombre d’entreprises, lorsque le marché est en
équilibre.
Partie B Une crise sanitaire fait craindre à la population une période de pénurie pour le bien
étudié. La fonction de demande totale se modifie subitement sous l’effet de la crise et s’écrit :
DT2 (p) = 180 + 21780
p
.
Les entreprises ont déjà fabriqué la quantité d’équilibre calculée en 2. et ne peuvent trouver
rapidement les matières premières afin de produire davantage pour répondre aux très nombreux
achats de précaution (offre rigide sur le très court terme).
3. Évaluer les conséquences de la crise.
4. Si l’offre s’ajuste à court terme grâce à de nouvelles possibilités d’approvisionnement (sans
supplément de coût), quelles seront les nouvelles valeurs d’équilibre ?
Partie C
5. Déterminer les valeurs caractéristiques de l’équilibre de longue période, sachant que la
courbe de court terme fournit une bonne approximation de la courbe de long terme.
6. Devant le faible niveau du prix d’équilibre de longue période, les pouvoirs publics décident
d’instaurer une taxe forfaitaire sur la production de telle sorte que le prix de vente du bien
soit égal à 30 euros sur le long terme. Quelle est la valeur de la taxe forfaitaire ? Quelle
est la valeur de la taxe globale perçue par les pouvoirs publics ? Attention ! Pour cette
dernière question, il faut recalculer le nombre optimal d’entreprises sur le marché.
Exercice 6 – Bien-être social et ouverture de l’économie
Sur un marché en CPP, la fonction de demande est donnée par
(
12 − p pour p 6 12
D(p) =
0 sinon
La fonction d’offre totale est donnée par
(
p−2 pour p > 2
Q(p) =
0 sinon
Partie A On suppose que le pays est en situation autarcique (pas d’échange avec l’extérieur).
1. Déterminer l’équilibre du marché : prix d’équilibre pe , quantité demandée De et quantité
offerte Qe .
2. Représenter graphiquement cet équilibre.
3. Calculer le surplus du consommateur Sc , le profit des producteurs (avec les coûts fixes), π
et le bien-être total, W = Sc + π.
3
Partie B On suppose que le marché est ouvert à la concurrence internationale. Sur le marché
mondial, le prix du bien est pM = 4.
4. Calculer le nouvel équilibre du marché national : prix d’équilibre p0e , quantité demandée
De0 , quantité offerte Q0e et quantité importée QM .
5. Représenter sur le graphique de la question 1. ce nouvel équilibre (p0e , De0 , Q0e et QM ).
6. Calculer le surplus des consommateurs Sc0 , le profit des producteurs (avec les coûts fixes)
π 0 , et le bien-être total W 0 . Commenter.
3 Exercices supplémentaires
Exercice 7 – (In-)stabilité de l’équilibre de marché (modèle de cobweb)
Ici, nous cherchons à savoir s’il est possible à partir d’un prix, différent du prix d’équilibre, de
converger vers le prix d’équilibre ou si la dynamique des prix est divergente (équilibre instable),
grâce au modèle de cobweb. Dans ce modèle, nous supposons que l’offre ne peut pas s’adapter
immédiatement à la demande, le processus d’adaptation est asynchrone. Ce type de situation
peut apparaître, par exemple, sur les marchés de la viande (poulets, boeufs, porcs, ...) où la
hausse subite du prix, liée par exemple à des intempéries dans l’agriculture, n’induit pas une
augmentation immédiate des quantités offertes.
On considère une séquence de périodes t = 0, 1, 2, . . . et on note Qt et Dt les fonctions d’offre
et de demande à la période t. Les décisions de demande du bien se prennent en référence au prix
affiché à la période présente, on a Dt = D(pt ). Les décisions d’offre se prennent en référence à la
période précédente, on a Qt = Q(pt−1 ).
Cette dernière condition implique que les producteurs anticipent que les prix à la période t
seront les mêmes que ceux de la période précédente : on dit que les producteurs sont myopes
(pas d’anticipation stratégique). Pour simplifier, nous supposons que les fonctions d’offre et de
demande sont affines, avec a, b, c, des paramètres strictement positifs :
(
Qt = apt−1
Dt = b − cpt
Le marché est à l’équilibre au temps t si l’offre et la demande sont égales. Le marché est
dans un état stationnaire si le prix d’équilibre reste constant de période en période. Dans ce
cas, les quantités produites et achetées sont également constantes de période en période. Nous
souhaitons savoir si le processus d’ajustement temporel de l’offre à la demande permet au marché
de converger vers l’état stationnaire.
b − apt−1
1. Montrer que le marché est à l’équilibre en t si pt = c
.
b
2. Montrer que le prix à l’état stationnaire vaut p? = a+c
.
3. Montrer que la suite ut = pt − p? est une suite géométrique et déterminer sa raison.
4. En déduire les conditions pour que le prix d’équilibre (stationnaire) soit stable.
5. Commenter en termes de sensibilité de l’offre et de la demande au prix.