GUIDE D'EXCURSION DE LA SORTIE GEOLOGIQUE DANS LA REGION ACHAKKAR
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CADRE GENERAL DU SECTEUR D’ETUDE
Le long de la côte atlantique de la ville de Tanger au Nord du Maroc, entre Cap Spartel et Cap
Achakkar, affleurent des formations marines quaternaires (Rampnoux et al., 1977 ; Alouane
1986, 1997, Aboumaria & al., 2009), sur une longueur approximativement de 4 kms, une
largeur de 0,5 kms et pas plus de 20 m d’épaisseur. Elles sont déposées sur un substratum
d’âge Pliocène supérieur, constitué par une alternance de bancs de marnes sableuses et de lits
calcaires bioclastiques (Feinberg & Lorenz 1970).
1- Cadre géologique :
Les formations littorales d’achakkar, but de cette excursion, font partie de la péninsule de
Tanger, sise à l’extrémité nord occidentale de la chaîne rifaine septentrionale dont les
principaux domaines structuraux sont:
- Domaine interne : regroupe les nappes sebtides métamorphiques et plutoniques, les nappes
ghomarides et la dorsale calcaire.
- Domaine du Bassin des Flyschs : se distingue par des Flyschs Mauritaniens, des Flyschs
Massyliens et des Flyschs Numidiens.
- Domaine externe : situé entre le Domaine des Flysch et l'avant pays atlasique
Carte des principaux
domaines structuraux de la
chaîne rifaine septentrionale
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Cartes de localisation du secteur étudié
2- Cadre climatologique :
Tanger présente un climat de type subhumide
Schéma de la répartition des étages
bioclimatiques du Maroc (d’après
Stœtzel, 2009, et Benabid, 2000).
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La pluviométrie
La région de Tanger est parmi les zones les plus pluvieuses du Maroc avec une moyenne de 800
mm/an (Service Météologique National de Casablanca). La saison pluvieuse s'étend habituellement du
mois d'Octobre jusqu'au mois de Mars et d’Avril, avec un maximum marqué en Décembre et en
Janvier, correspondant ainsi à la saison hivernale (Viers, 1978).
La température
La température moyenne annuelle est de l'ordre de 18°C. Les mois les plus froids (T° < 15° C) sont
entre Décembre et Février, tandis que les mois les plus chauds (T° > 20° C) sont entre Juillet et
Septembre (Service Météologique National de Casablanca).
Les vents
Les données météorologiques de la région montrent une prédominance des vents secs, chauds et
violents provenant du secteur est (Chergui) et qui dominent surtout pendant la saison estivale. Alors
que, les vents humides provenant du secteur ouest (Gharbi) sont principalement hivernaux et seraient
en relation avec l'anticyclone des Açores.
Hygrométrie
Les données hygrométriques indiquent que la région de Tanger présente un taux d'humidité
relativement élevé. Ainsi, l'humidité relative moyenne mensuelle est pratiquement nulle en Juillet et
Août ; correspondant aux mois les plus secs de l'année, et atteint 80 % en Novembre et Décembre ;
correspondant aux mois les plus humides de l'année (El Gharbaoui, 1981).
3- Cadre hydrogéologique :
*Hydrologie souterraine
De nombreuses sources d'eau d'excellente qualité se trouvent en particulier entre Tanger et Cap
Spartel. Les sources de Ain Bellout, Ain Dalia Kebira, Ain El Assel sont connues pour leur pureté
comparable à celle d'Evian en France.
*Agents de la dynamique marine :
La Marée
La marée à la péninsule tangitaine, comme pour le reste du Maroc, est de type semi-diurne.
L'amplitude de la marée est de 0,8 m en morte eau, de 1,8 m en marée moyenne et de 2,4 m en vive
eau exceptionnelle. La vitesse des courants de marée est de 1,8 à 2,7 m/s engendrée par le jusant,
orienté vers l'Ouest, et de 2 m/s du flot dirigé vers l'Est (Travaux du Laboratoire Central
D’hydraulique De France L.C.H.F, 1972).
La Houle
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Dans la région de Tanger, les houles proviennent essentiellement de deux directions : i) Nord-Ouest en
provenance de l’océan atlantique. Elles sont prédominantes au large de Tanger avec des périodes
pouvant atteindre 9 à 10 secondes et des amplitudes de 1,5 m à 2,5 m. ii) Est à Nord-Est, engendrées
par des vents en provenance du même secteur, avec des périodes faibles de 3 à 5 secondes et des
amplitudes inférieures à 1,5 m (Travaux de L.C.H.F, 1972).
La Dérive littorale
Les études effectuées en 1972 par Le Laboratoire Central D’hydraulique De France (L.C.H.F.) au
large de l’Atlantique indiquent que la dérive littorale vers le Nord possède une plus forte énergie.
Aussi, les courants associés à cette dérive littorale semblent être les principaux agents de transport et
de distribution qualitative et quantitative des sédiments dans les zones côtières de la péninsule de
Tanger.
4- Géomorphologie :
Dans cette région, deux secteurs ont été différenciés :
- Secteur du Cap Spartel : caractérisé par des témoins de paléorivages sous forme de plate-
formes d’abrasion marines étagées. Cet étagement est dû vraisemblablement au
soulèvement qu’a connu ce secteur au cours du Quaternaire.
plate-formes d’abrasion marines étagées dans le secteur de Cap Spartel
- Secteur d’Achakkar dont le caractère empilé des formations marines est sans doute dû au
caractère subsident de cette zone (Alouane, 2001).
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ARRET No 1
Subdivision du Domaine marin
Zonation bathymétrique du littoral et de la plate-forme continentale.
HMM=hautes mers moyennes; BMM=basses mers moyennes (d’après Nichols, 1999).
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ARRET No 2
Facteurs hydrodynamiques
- Marée
. des variations du niveau de la mer,
. des ondes progressives caractérisées par une très grande longueur
d’onde qui se propage dans les océans ;
. provoquée par l’attraction des astres, en particulier la lune et soleil.
Influence combinée de la lune et le soleil :
Vives eaux
Mortes eaux
« les«quadratures
Syzygie » »
Lune Terre Soleil
Terre
Marnage : Coefficient de la marée (C) :
Reflux ou perdant
hauteurs Flux ou montant
étale PM Il indique l'ampleur de la marée par rapport à sa valeur moyenne ,
exprimé en centièmes, qui prend une valeur comprise entre 20 et 120
marnage C = (M/2U) x 100
M : marnage
niveau moyen
U : unité de hauteur propre à la localité
Marnage
C= 120 : marée extraordinaire de VE
d’équinoxe. vives eaux.
étale BM
C= 95 : marée de VE moyenne.
C= 70 : marée moyenne.
durée
C= 45 : marée des mortes eaux. mortes eaux.
C= 20 : marée des mortes eaux la plus faible.
Le Marnage est la différence de hauteur entre une pleine mer et une
basse mer consécutives
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- Houle
La houle est un mouvement ondulatoire de la surface de la mer
qui est formé par un champ de vent éloigné de la zone
d’observation (vent lointain)
Les caractéristiques physique
La hauteur H
La profondeur D
La longueur d’onde L.
Le déferlement est un processus qui entraîne la dissipation de
l’énergie de la houle.
Il correspond à la dernière étape de sa vie, c’est à près des côtes
et entraine la formation des vagues
- Dérive littorale
Une dérive littorale consiste en un déplacement le long du rivage
de matières déposées sur les littoraux, de sédiments non-cohésifs
comme le sable, mais pouvant également consister en des
sédiments plus gros tels que les graviers, par les vagues, le vent
et les courants.
Dérive littorale (1 : Sens d'arrivée de la houle;
2 : Sens de la dérive; 3 : Déplacement du sable)
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ARRET No 3
LES FORMATIONS LITTORALES ENTRE CAP SPARTEL ET ACHAKKAR
La tendance verticale de ces formations quaternaires montre des lithofaciès différents
avec des structures sédimentaires, représentées essentiellement par des rides de vagues
asymétriques, des lamines parallèles et obliques évoluant verticalement vers des
stratifications parallèles, entrecroisées et obliques. L’ensemble est surmonté par des
conglomérats désorganisés et organisés, à matrice sableuse-graveleuse.
Localement, ces structures laminaires sont perturbées par des déformations synsédimentaires
d'origine mécanique telles que les stratifications en mamelon (hummocky cross stratification),
les stratifications en arêtes de poisson (herringbone crossbedding), les stratifications en auge
(trough cross bedding) et des structures de Kelvin-Helmhotz (Vortex). Parfois, ces
perturbations sont d’origines biologiques représentées dans ces formations par une activité de
bioturbation importante marquée par la présence d'ichnofossiles qui témoignent des périodes
de faible énergie.
La variation des séquences de ces terrasses marines quaternaires, reflète une évolution
d'un shoreface moyen-supérieur à haute d'énergie au système dépositionnel de plage
(foreshore-beach face). Ces séquences grano-stratocroissantes sont formées au cours de la
progradation des côtes avec un taux d’accumulation sédimentaire excédant l’espace crée par
accommodation.
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Séquence grano-stratocroissante dans la région d’Achakkar
