Résumé de Physiologie Digestive
Résumé de Physiologie Digestive
digestive
Professeur Grégoire Wieërs
Constance Sergent
Chapitre 1 : Vue d’ensemble
→ Barrière
Une fonction essentielle est le rôle de barrière (muqueuse : sépare le milieu externe et interne). Ces
barrières ne sont pas seulement physiques. Elles sont fonctionnelles (elles sécrètent des éléments). Il y
a des réflexes nerveux, …
→ Motilité
Le tube digestif n’est pas immobile : on ne peut pas digérer si le bol alimentaire ne progresse pas de la
bouche vers l’anus. Il faut un mouvement qui le fait progresser et mélanger avec les sécrétions. La
motilité est différente en fonction du segment du TD
→ Elimination
Le tube digestif a des fonctions d’excrétion : comme l’élimination par les selles surtout (selle = résultat
de la digestion, absorption) et c’est aussi la sécrétion biliaire : c’est une voie d’élimination métabolique.
Estomac : Il a une certaine motilité, le bol alimentaire subit une action mécanique et il y a des sécrétions
gastriques (= processus régulé) : Acide et enzymes (= pepsines et lipases gastriques). A la fin de ce
processus de digestion par l’estomac, on obtient le chyme (= pâte en colle épaisse) qui progresse dans
l’intestin grêle proximal.
Intestin grêle : il en subit l’action mécanique qui permet le mélange avec les sécrétions bilio-
pancréatiques (= formation de chyle) et la progression vers le jéjunum, iléon (intestin grêle distal) et vers
le colon. L’intestin grêle permet l’absorption de petites molécules (monosaccharides, AG, AA, di-
/tripeptides), mais est également un lieu important de sécrétion.
Colon : Le colon lui est l’endroit où est absorbée une grande quantité d’eau et ion. Le chyle arrive dans
le caecum, à partir de là, il subit une digestion par les bactéries (= microbiote intestinal) : le colon est
aussi un site de métabolisation, de récupération énergétique d’aliment digérés.
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3. Glandes annexes
▫ Macroscopiques :
▫ Glandes salivaires : salive = mucus, eau, ions
▫ Foie : bile + fonction de synthèse et d’épuration
▫ Pancréas : suc pancréatique = enzymes, ions, eau
▫ Microscopiques :
▫ Glandes sous muqueuses : mucus, ions
▫ Glandes muqueuse et cellules sécrétrices : mucus, ions, défensines
Pathologie : le pyrosis => défaut du sphincter œsophagien inférieur qui donne des reflux gastriques.
Sphincters des canaux excréteurs : Le principal est le sphincter d’Oddi = compose l’ampoule de Vater
(régulation des sécrétion pancréatiques et hépatiques).
5. Histologie fonctionnelle du TD
Le tube digestif est constitué de segments dans lesquels on retrouvera :
1) Muqueuse : couche en contact avec la lumière du tube. C’est la structure qui confère la plus
grande spécificité fonctionnelle d’un segment (par ses sécrétions et par ses capacités
d’absorption).
2) Sous muqueuse : zone pour la vascularisation, l’innervation et la sécrétion (glandes sous-
muqueuses). Leur régulation affecte aussi le fonctionnement de l’organe (Ex : régulation du
débit vasculaire).
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3) Musculeuse (muscularis propria) : siège de la régulation de la motilité → constituée de 2
couches sauf à l’estomac où il y en a 3 et au colon où il n’y en a qu’une.
4) Séreuse : Sa surface extérieure est lubrifiée pour faciliter les mouvements et la progression du
bal. C’est une zone de perception, elle peut donner lieu à des douleurs et elle délimite le
rétropéritoine. L’irritation classique de la séreuse est la péritonite : C’est une perforation du tube
qui entraine une pullulation bactérienne -> Donne une violente douleur abdominale.
Les structures tissulaires confèrent des propriétés à l’organe : Ex : l’intestin grêle : 4 à 7 mètres. Surface
plissée représentant plus de 200 m² de contact → Site de sécrétions et d’absorption
6. La muqueuse
Composée d’un épithélium spécialisé, d’un chorion (lamina propria) et
d’une musculaire muqueuse (anime l’épithélium de mouvements fins
pour permettre des micromouvements pour une meilleure absorption,
un meilleur contact).
Epithélium de l’estomac
L’estomac produit du HCl, de la pepsine et
le facteur intrinsèque qui lie la vitamine
B12. Le facteur intrinsèque est l’élément de
sécrétion qui donne l’aspect vital de
l’estomac. Sans estomac, on meurt car on
ne peut plus absorber de Vit.B12. C’est une
mort lente et douloureuse qui provoque
l’anémie pernicieuse.
Le cardia et du pylore ne produisent pas d’acide, mais ils produisent du mucus et des sécrétions
endocrines qui régulent la production d’acide qui a surtout lieu dans le corps et le fundus (c pariétales).
Composé de :
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contrôlent la croissance des bactéries dans l’intestin grêle. La sprue est un cas anormal où
les bactéries sont en surpopulation ce qui cause une fermentation des sucres (causant des
gaz), des douleurs et altère l’absorption.
▫ Cellules entéroendocrines :
- I : CKK
- S : sécrétine
- L : GLP-1, GLP-2, YY
- D : somatostatine Sérotonine
Epithélium du colon
Composé de :
- Tissu conjonctif
- Myofibroblastes
- Terminaisons nerveuses
- Capillaires Lymphatiques
C’est un site d’absorption car c’est là où se trouve le réseau capillaire artérioveineux en contact avec
muqueuse (= absorption importante). C’est un site de détection de distension de la paroi intestinale
grêle par des terminaisons nerveuses. C’est aussi un site de structure et soutien de la muqueuse par le
collagène et les héparinoïde (anti-coagulants).
Muscularis mucosea
C’est une couche discontinue de cellules musculaires lisses réparties dans la couche de tissu conjonctif
font des micro-contraction, ce qui permet la vidange du chylifère (m. de Brucke) et améliore le contact
entre la muqueuse et le bol alimentaire → améliore absorption/ sécrétion.
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vont présenter l’antigène aux molécules immunitaires qui se trouvent dans les follicules
lymphoïdes en envoyant des signaux pour leur indiquer des états de tolérance pour le
microbiote intestinal (ensemble de bactéries dont des virus, champignons, …) et de certains
antigènes.
7. La sous muqueuse
C’est un site vascularisé (artères, veines et lymphatiques) et qui contient le plexus de Meissner.
8. La musculeuse
Elle contient une couche interne circulaire (=> pincement, rétrécissement en anneau) et une couche
externe longitudinale (=> traction : fait glisser les rétrécissements générés par la première couche). Cela
conduit à la progression du bol alimentaire. La combinaison de ces 2 contractions conduit au
mouvement de péristaltisme, mais il y a d’autres modes de contraction alternatifs : le brassage (Ex :
estomac) et la segmentation (Ex : intestin grêle proximal).
Elle est innervée par le plexus d’Auerbach entre les 2 couches musculaires.
9. La séreuse
La séreuse dans l’abdomen prend le nom de péritoine : Le péritoine présente une cavité virtuelle. Il y a
un feuillet pariétal (Recouvre les muscles, parois) et un feuillet viscéral. Les 2 feuillets sont sensibles et
donnent des informations sur ce qu’il se passe. Tous les liquides qui passent entre ces feuillets n’auront
pas toujours des propriétés irritantes. Il y a des sécrétion séreuse (liquide péritonéal) ayant un effet de
lubrification. Par contre, le passage de sang dans péritoine est post-traumatique, cela donne une vive
douleur. L’urine est moins irritante : le problème lié au passage de selles est qu’il y a des bactéries
pouvant engendrer une péritonite causant des douleurs.
1) Vascularisation artérielle (25% du débit cardiaque au repos) => surtout pour la muqueuse
digestive et pour le foie.
2) Vascularisation veineuse cave : retour dans la circulation systémique, mais donne également un
petit versant de la vascularisation du tube digestif. → Lien avec le réseau veineux porte
3) Vascularisation veineuse porte : apport des nutriments au foie
4) Vascularisation lymphatique : participe à l’absorption et au transport de molécules liposolubles,
des AG, chylomicrons formés dans les entérocytes.
1. Vascularisation artérielle
Nous avons essentiellement 3 troncs artériels qui vascularisent le tube digestif :
1) Tronc cœliaque : s’occupe de l’estomac, le foie, (la rate) et le tractus digestif supérieur
2) A. mésentériques supérieur : artère principale de la vascularisation de l’intestin grêle, et une
partie proximale du colon.
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3) A. mésentérique inférieur : vascularise la partie distale du
colon. C’est une vascularisation terminale (donc plus sensible à
l’ischémie), mais il existe des anastomoses. C’est important car arrivé
à un certain âge, ces anastomoses maintiennent la vascularisation
artérielle malgré la perte d’un vaisseau. Néanmoins, le débit dans les
régions distales de ces territoires artériels, c’est-à-dire où se trouve les
pontages entre ces 3 voies artérielles, sera moindre.
Outre ces 3 troncs artériels, il y a quand même d’autres artères qui vascularisent le tube digestif :
▫ La partie supérieure de l’œsophage est vascularisée par les artères thyroïdiennes inférieures
▫ La partie inférieure de l’œsophages est vascularisées par des branches de l’artère gastrique
gauche (provenant du tronc cœliaque)
▫ Il y a aussi des artères œsophagiennes moyennes provenant de l’aorte thoracique.
Le débit artériel digestif : 27% du débit cardiaque est dirigé vers le tube digestif dont 75% du flux
vasculaire est destiné à la muqueuse car il y a de grands besoins en sang pour sécréter de grandes
quantités de liquide.
Neurologique : la phase céphalique médié par le nerf vague. Le système nerveux central déclenche une
réponse "anticipatrice" qui augmente le flux sanguin splanchnique à la vue ou à la simple pensée du
repas.
Métabolique : l’activité métabolique des muqueuses pendant la digestion et l’absorption produisent des
métabolites vasodilatateurs comme l’adénosine et le NO qui augmentent le débit sanguin localement.
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Hormones : comme la CCK, le VIP, la sécrétine, la gastrine. La CCK peut atteindre des concentrations
suffisamment élevées dans la circulation locale pour augmenter le débit sanguin intestinal. Les glandes
gastro-intestinales libèrent également diverses kinines (par exemple, la bradykinine et la kallidine), qui
sont de puissants vasodilatateurs.
Contenu luminal. Les acides biliaires et les graisses partiellement digérées sont particulièrement
efficaces pour favoriser l’hyperhémie en agissant sur des chémorécepteurs dans la muqueuse
intestinale.
Sauf pour les capillaires, tous les vaisseaux sanguins splanchniques reçoivent une innervation
sympathique. L’influence neurale prédominante est la vasoconstriction sympathique, médiée par la
noradrénaline agissant sur les récepteurs α, distribués sur les artères et veines du réseau splanchnique.
La vasoconstriction provoquée par une activité nerveuse sympathique peut réduire le débit sanguin à
moins de 10 ml/min/100 g de tissu.
L’effet de l’activité parasympathique sur le flux sanguin est surtout indirect. L’activité parasympathique
stimule la motilité intestinale et la sécrétion glandulaire, ce qui augmente le métabolisme intestinal, ce
qui améliore le débit sanguin vers l’intestin par vasodilatation métabolique.
Phénomènes de contre-courant
L’agencement de la micro circulation de la villosité est un dispositif
d’absorption à contre-courant dont le flux module l’absorption :
Les veinules sont plaquées contre la membrane basale épithéliale alors que
les artérioles sont plus centrales.
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d’eau. Ce phénomène est médié par la diffusion du Na+ absorbé par la veinule vers l’artériole afférente.
L’osmolalité sanguine y augmente ce qui entraine une absorption d’eau issue du chorion. L’osmolalité du
chorion augmente ce qui favorise l’absorption d’eau issue de la lumière intestinale.
Le transfert actif du Na+ à travers la muqueuse et l’augmentation de l’osmolalité du chorion peut alors
être considéré comme une force motrice. Des phénomènes de concentration à contre-courant sont
aussi observés dans la médullaire rénale ou l’anse de Henlé du néphron maintient une osmolalité élevée
dans la médullaire.
2ème point : phénomène de contre-diffusion de l’oxygène : Les veines et artères sont tellement proches
que l’oxygène va pouvoir diffuser dans les artères et pourra contre diffuser dans les veines. Donc, la
concentration en oxygène sera bonne à la base de la villosité et d’autant moins bonne dans l’apex que
l’oxygène artériel est consommé à la base. Si on a un débit élevé, pas de soucis, apport abondant jusqu’à
l’apex. Mais si le débit est faible, l’oxygène va contre diffuser dans la veine → forme un shunt qui dérive
l’oxygène. Donc en bas débit, l’apex villositaire meurt en premier. On perd donc les cellules épithéliales
les plus matures → déficit d’absorption. Ça ne donne pas de douleur car la pointe villositaire n’est pas
reliée à des fibres sensitives, par contre, l’entérocyte ne fonctionnera plus correctement. Cela va
favoriser des phénomènes de diarrhée. Donc une diarrhée peut être le signe d’une anémie sévère.
Un homme met préférentiellement la graisse dans l’abdomen (panse à bière). Boire de l’alcool revient à
boire de l’huile : On appelle ça une obésité tronculaire (risque cardio-vasculaire).
2. Vascularisation veineuse
On parle ici des zones où ce réseau cave qui fait monter le sang vers le cœur et qui entre en
communication avec le réseau porte (= anastomoses porto-cave). Il y a plusieurs endroits où cela se fait :
En temps normal, ces anastomoses sont non-fonctionnelles sauf en cas d’hypertension portale. Cela a
pour conséquence la présence de varices abdominales qui peuvent saigner en cas de contact causant
alors une hémorragie sévère. De plus, le sang ne passant plus par le foie un risque d’endotoxémi e
(présence de toxines bactériennes) et d’amoniémie est augmenté. D’une part, car le foie est rempli de
lymphocytes éliminant les bactéries (risque de sepsis) et d’autre part, car le foie est un lieu de
détoxification, éliminant les toxines comme l’ammoniaque.
Le système porte
La veine porte constitue le retour veineux du sang issu du tube digestif. Ce sang est riche en nutriment
et son débit est élevé (1L/min). La veine porte s’abouche dans le foie. Le système porte est donc un
double système capillaire : artère qui vascularise la muqueuse digestive → capillaires → veinules → se
collectent dans la veine porte → sinusoïdes portes dans le foie. Il y a donc 2 réseaux capillaires à la suite,
sans être passé par le cœur entre les 2.
Ces sinusoïdes permettent aux éléments du sang de diffuser en dehors des capillaires et d’entrer en
contact intime avec les hépatocytes. La baïonnette était conçue pour être enfoncée dans le foie car une
plaie dans celui-ci saigne énormément et ne cicatrise pas vite => mort rapide. Les saignements
hépatiques sont toujours graves. Il est certes protégé par les côtes mais un accident, chute sur le foie
peut entrainer une fracture hépatique => donne des saignements abondants à cause de cette
vascularisation porte.
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Grâce aux sinusoïdes dans le foie, on peut capter en un seul passage 50 à 80% des oligoéléments vers le
métabolisme hépatique.
La pression veineuse ne dépasse pas 10mmHg dans la veine porte. On pourrait se dire que le sang
artériel devrait refluer vers le système porte, donc vers les intestins, mais ça ne se passe pas car il y a
des phénomènes de régulation porte. D’une part, on passe d’un plus petit à un plus gros vaisseau, ce
qui favorise le sang à se diriger vers la veine hépatique. D’autre part, la pression dans les sinusoïdes ne
dépasse jamais la pression dans la veine cave (elle est inférieure à la pression dans la veine cave). Les
capillaires sinusoïdes sont très peut résistifs.
Le débit artériel ne dépasse pas 25% du débit total hépatique, il y a donc 75% du débit hépatique apporté
par la veine porte. Le débit lymphatique est élevé : 50% du volume plasmatique / 24h. La lymphe est
donc riche en protéines, équivalent 80% des protéines plasmatiques.
L’ascite
Le réseau porte est un réseau à faible pression. Si la résistivité augmente dans les sinusoïdes (Ex :
cirrhose hépatique) ou que le cœur droit ne fait pas son rôle de pompe, la pression augmente dans les
veines sus-hépatiques. Dès lors, au lieu de rester dans le foie, le liquide pénètre progressivement à la
fois par les sinusoïdes et par les lymphatiques. Le foie va donc transsuder, c’est l’ascite (jusqu’à 10-12L
de liquide dans l’abdomen).
1) Hypoalbuminémie
2) Augmentation de la pression cave
3) Augmentation de la résistivité sur le réseau sinusoïde
En fonction de la condition ayant mené à une ascite, les actions thérapeutiques seront différentes.
Conséquences de l’ascite :
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▫ Diminution du volume circulant efficace : C’est détecté par l’artère rénale afférente qui induit la
sécrétion de rénine, mettant en route l’axe RAA. C’est aussi détecté par le SNC qui induit la
sécrétion d’ADH
▫ Conduit à une résorption hydrosodée rénale et digestive
▫ Entretient la production d’ascite car met en route des mécanismes ayant pour but d’augmenter
le volume plasmatique
3. Vascularisation lymphatique
La production de chyle augmente dans les suites de la prise d’un repas gras. Le chyle est une lymphe
très riche en lipides et cholestérol, elle est opalescente.
Les chylifères centraux des villosités recueillent les grosses molécules d’AG pour former le chyle. Les
lymphatiques de plus gros calibre qui les drainent ont une anatomie irrégulière dont la réunion forme la
cisterna chyli d’où émerge le canal thoracique, le plus volumineux des conduits lymphatiques du corps
qui se jette dans la veine sous-clavière gauche. Lors d’efforts de toux violents, la crosse du canal
thoracique peut être déchirée, laissant fuiter du chyle qui forme alors un chylome dans la région sus
claviculaire gauche.
Le débit dans le canal thoracique est fortement influencé par les apports alimentaires lipidiques. Ainsi,
lors de fracture du canal thoracique, le traitement principal sera de mettre le patient à jeun et ensuite
de le réalimenter sans apports de graisses jusqu’à tarissement de la brèche. L’apport d’acides gras à
chaines moyenne restera autorisé car une fois absorbés ils diffusent directement dans le flux porte.
Chapitre 3 : régulations du TD
En passant dans chaque segment, le bol alimentaire subit des transformations. Les mécanismes de
régulation doivent être mis en place. Il y a donc une régulation du transit, de la digestion et du
métabolisme :
Il y a 2 types de régulation :
Il y a aussi du SI tout le long qui aussi aura des effets régulateurs sur la fonction intestinale ainsi que des
hormones systémiques (thyroïdiennes) avec un effet sur les sécrétions, ainsi que le microbiote qui jouera
un rôle.
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1. Contrôle par le SNA
L’Innervation Extrinsèque
▫ un neurone
préganglionnaire
où le NT est
toujours l’Ach → RC
nicotinique
▫ un neurone
postganglionnaire
(si PS : sécrètent
surtout de l’Acétylcholine → RC muscariniques et si S : sécrètent de la noradrénaline ou de
l’adrénaline sur l’organe cible)
Il existe aussi des antagonistes ces RC. Nous n’utilisons pas des muscarines ou de nicotine en hôpital,
mais plutôt :
▫ Pour les RC nicotiniques : le curare (pour les anesthésie générale) => bloque les fibres
préganglionnaires
▫ Pour les RC muscariniques : Atropine => bloque les fibres postganglionnaires
L’innervation par le SN autonome est particulièrement impliquée dans les voies réflexes et dans la
motilité des segments proximaux (œsophage, carrefour aéro-digestif, anus…). Pour ce qui est du tube
digestif, c’est essentiellement sous la dominance du SN entérique.
Le SN parasympathique va donc non seulement être influencé par les influx qui viennent de
l’hypothalamus, de limbes et du cortex frontal mais aussi par ce qu’il se passe plus en interne.
En mangeant un produit périmé, les toxines passent dans le sang et atteindre l’area postrema (zone où
la BHE n’existe pas), puis les noyaux du nerf vague et le stimule pour avoir les bons réflexes. Donc, ce
contact intime entre les ganglions de la base à l’origine du nerf X avec à la fois notre milieu extérieur et
intérieur est essentiel.
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Le nerf vague est composé de fibres nerveuses afférentes « sensorielles » et efférentes « motrices ».
Le malaise vaso-vagal correspond à une hyperactivité du nerf X qui libère de l’Acétylcholine de façon
diffuse causant une série de symptômes comme une bradycardie, des vertiges, perte de tonus des
membres inférieur, nausées, vomissement et parfois syncope. → le problème est reglé en mettant les
jambes du patient en l’air.
Il ne faut pas le confondre avec les réflexes vasovagaux : le nerf X étant afférant et efférent, une partie
du nerf sensoriel peut amener information vers les noyaux, qui va être redistribuée de manière focale
sur une partie du tractus.
▫ Motrices : il innerve des muscles du voile du palais, du pharynx et du larynx, notamment par le
nerf récurrent.
▫ Végétatives : il ralenti la fréquence cardiaque, stimule la contraction des bronches et de la
musculature lisse du tube digestif. Il participe au processus de sécrétion des glandes annexes.
La densité en fibres nerveuses issues du nerf vague est décroissante depuis l’estomac vers le
colon.
Les nerfs pelviens seraient à l’origine du contingent parasympathique pour le colon distal. Ce contingent
de fibre fait partie d’une boucle réflexe importante car elle est à la base du réflexe de perception du
besoin d’exonération.
Un dysfonctionnement autonome des nerfs pelviens peut entrainer une altération de la motilité
colorectale, une incontinence fécale ou une constipation.
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Contrôle sympathique
Le système nerveux sympathique est plus diffusément réparti sur le tube contrairement au
parasympathique. Il est essentiellement constitué de fibres efférentes (pas de boucle réflexe) et ses
principaux NT sont :
Son effet est globalement inhibiteur sur le système digestif : réduction de la motilité, des sécrétions, de
la vascularisation
Le SNE est réparti tout le long de l’intestin en deux couches appelées plexus myentérique (→ Auerbach)
et sous-muqueux (→ Meissner). Chaque plexus est composé de neurones entériques et de cellules
gliales qui interagissent étroitement entre eux et avec d’autres cellules du tube digestif.
Les cellules du plexus myentérique d’Auerbach se regroupent en ganglions entre les 2 couches de muscle
lisse de l’intestin. Les neurones myentériques fournissent la majorité de l’innervation directe à l’appareil
moteur de l’intestin et sont les principaux modulateurs de la relaxation et de la contraction intestinales.
Les neurones myentériques interagissent également avec les macrophages résidant dans les tissus qui
peuvent eux-mêmes influencer la motilité.
Les ganglions du plexus sous-muqueux de Meissner résident entre le muscle et l’épithélium, où ils
régulent la sécrétion épithéliale et le débit sanguin local. Les neurones des deux plexi répondent à des
stimuli provenant à la fois des CEE et du SNA. Le SNE interagit également avec les cellules immunitaires
et épithéliales pour favoriser la fonction de barrière qui protège l’intestin des agents pathogènes dans
la lumière intestinale.
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3. Motilité
Le Système Nerveux Entérique qui coordonne la motilité a la particularité d’être un système doté de
dépolarisations spontanées, automatiques. Pour la motilité, le SNE interagit avec 3 acteurs principaux :
La cellule de Cajal et PDGFR+ sont des cellules pacemakers qui sont situées dans tout le TD de l’estomac
jusqu’au rectum. Les fluctuations du potentiel de membrane sont associées à des flux de calcium
intracellulaire.
Ion potassium :
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Motilité du jeûne
En période de jeûne interprandial, les Complexes Moteur Migrants (CMM) apparaissent dans les heures
qui suivent l’arrêt de la prise alimentaire. Ils sont Interrompus par la prise alimentaire.
L’autre rôle est aussi de faire progresser le liquide intestinal qui aurait pu persister après la phase de
digestion. Ces complexes moteurs migrants permettent de faire progresser vers le rectum les résidus
alimentaires. Les CMM s’accompagnent aussi de sécrétions pancréatiques et de muqueuse pour
vraiment éliminer tout ce qui se trouve dans le tube pour éviter une accumulation. C’est important car
un défaut de CCM de type 3 s’accompagne de pathologies (sprue, douleur abdominal). On peut jouer
sur le récepteur à la motiline avec une molécule qu’est l’érythromycine.
▫ Manque de « housekeeping »
▫ Prolongation du temps de séjour grêle de résidus alimentaires
▫ Favorise la pullulation bactérienne
▫ Production de gaz grêle = distension = douleur
▫ Translocation = angiocholite, bactériémie…
Dans le colon, il n’y a pas de CMM. Le liquide intestinal grêle y est déversé pour y être brassé. Ceci est
favorable au développement du microbiote intestinal et à la dernière phase de la digestion.
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Le bol alimentaire stimule la muqueuse (par sa distention) dont les cellules entérochromaffines
produisent de la sérotonine. La sérotonine a une activité sur les neurones afférents intrinsèque du SNE
et va enclencher un réflexe.
On peut voir ce réflexe comme étant basé sur un interneurone qui envoie des efférences inhibitrices
vers la distalité (anus) et des efférences stimulatrices vers la zone orale, ce qui entraine une contraction
en amont qui propulse le bol alimentaire et une relaxation en aval pour accueillir sans résistance le bol
alimentaire.
On a donc un système avec un neurone afférent intrinsèque qui transmet de l’information à un neurone
excitateur intrinsèque en amont et un neurone inhibiteur intrinsèque en aval. → système à 3 neurones
Si un patient a reçu du curare => on relâche la paroi abdominale mais la motilité intestinale peut encore
être perceptible car le curare ne se fixe pas aux RC muscariniques. Il faudrait de l’atropine.
Les varicosités du SNE qui produisent de l’acétylcholine et des tachykinines ont pour effet de dépolariser
la membrane jusqu’au PA pour déclencher la contraction.
Ces médiateurs vont agir sur leur récepteur respectif pour entrainer une hyperpolarisation. Tous ces
médiateurs n’ont pas le même effet sur toutes les cellules (contrairement aux efférences stimulatrices).
Les médiateurs purinergiques vont exercer leur effet principalement sur les cellules PDGFR. Les
médiateurs nitrergiques et les peptides jouent principalement sur les cellules musculaires lisses et les
cellules de Cajal. Le SNE que l’on nomme le ‘2e cerveau’ est essentiellement un système de réflexes. (Le
terme de cerveau ne convient donc pas).
▫ Courts : passe dans la paroi intestinale (avec 3 neurones) → la propagation se fait sur
une 10aine de cm à la fois. C’est local. (Ex : péristaltisme)
▫ Longs : impliquent les ganglions spinaux ou le tronc cérébral (=réflexes vago-vagaux) : «
le nerf vague perçoit, le nerf vague renvoie ».
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Donc on a 3 types de réflexes :
L’estomac se remplit et déclenche un réflexe médié par les fibres nerveuse qui vont entrainer une
contraction colique. Ce réflexe est neuromédié par la gastrine qui entraine aussi des contractions du
caecum. Ces réflexes ne sont donc pas que neurologiques mais également hormonaux.
- Entéro-gastrique :
Si l’intestin grêle se dilate, il envoie un message inhibiteur en amont vers l’estomac pour ralentir la
vidange gastrique. Ceci permet de ne pas perde la capacité de digestion.
- Colo-iléal :
C’est le réflexe gastro-colique à l’envers. S’il y a une distension colique, il est plein donc la motilité grêle
est inhibée.
▫ Les sécrétions
- EC : 5HT
- CEE: CKK, GLP, VIP
▫ Le flux vasculaire artériel
▫ L’immunité
▫ Le SNC : le GUT – Brain Axis
▫ La croissance épithéliale
▫ Le microbiote intestinal et ses sécrétions
Gut-Brain Axis
Les voies décrites ci-dessus confirment la communication bidirectionnelle entre SNE et SNC, avec des
effets importants sur la fonction intestinale, mais l’intestin influence également le cerveau, une
interaction appelée axe intestin-cerveau (gut - brain axis). Une hypothèse intrigante est que ces voies
pourraient conduire à des maladies du SNC, car des anomalies de repliement des protéines qui
surviennent dans le SNE pourraient être initiatrices de certaines maladies du SNC telles que la maladie
de Parkinson. Un transit similaire de protéines mal repliées de l’intestin vers le cerveau pourrait
également expliquer la propagation de maladies à prions comme la variante de la maladie de Creutzfeldt-
Jakob ou l’encéphalopathie spongiforme (maladie de la vache folle), où l’ingestion de protéines de prions
mal repliées déclenche la maladie.
6. La régulation endocrine
Les cellules entéro-endocrines sont réparties dans la muqueuse de l’estomac au rectum. Elles sont issues
d’une cellule totipotente. Cette cellule pourrait être la même qui est à l’origine des entérocytes. Elle se
trouve souvent dans le fond de crypte. Elles vont se différencier grâce à des facteurs locaux. Leur fonction
est influencée par le lieu où elles sont produites et où elles vont maturer. Elles ont une influence locale
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et systémique. Leur production agit localement, donc leur action est paracrine. Mais les sécrétions
peuvent également rejoindre le sang.
Aspects cytologiques
Les cellules totipotentes vont se
différencier et exprimer différents
gènes pour donner un type cellulaire.
Elles sont influencées par des facteurs
locaux et géniques. Les cellules
entéro-endocrines représentent 1%
des cellules épithéliales intestinales.
Elles ont la même durée de vie qu’un
entérocyte (quelque jours). Elles
migrent vers la pointe de la villosité et
puis vont desquamer. Il y a 15 types
cellulaires décrits qui donnent au
moins 20 types d’hormones.
▫ La motilité gastro-intestinale
▫ Les sécrétions exocrines :
- Exocrines : acide gastrique, bile, suc pancréatique
- Endocrine : insuline
▫ L’appétit et la satiété
Stimuli sécrétoires
▫ Cellules entéro-endocrines à pôles fermé : sont recouverte par des entérocytes et n’ont pas de
contact avec la lumière intestinale. Ces cellules ne vont donc par répondre à ce qu’on mange,
mais à ce qu’on absorbe (ce qui se retrouve dans le milieu interstitiel ou dans le flux vasculaire).
En réponse à ce qu’elles perçoivent dans le MI, elles sécrètent une hormone dans le flux
vasculaire. Exemple de sécrétion : La ghréline → intervient dans le processus de satiété
▫ Cellules entéro-endocrines à pole ouvert : sondent la lumière intestinale par des RC. Elles
répondent à ce qui a été mangé. Exemple de sécrétion : La cholécystokinine →répond à la
présence de lipide dans la lumière intestinale
18
EEC Sensory machineries
Les cellules entéro-endocrines ont besoin d’un appareillage pour leur permettre une réponse à des
stimuli. On va donc retrouver des récepteurs :
▫ Au pôle apical : on retrouve les mêmes récepteurs qu’à la surface d’un entérocyte. Ceci permet
d’absorber les substrats énergétiques, nutriments :
- Transporteurs au glucose (SGLT-1)→ Co-transporteur de glucose et de sodium
- Transporteurs aux AA et aux AG
- Récepteurs à d’autres hormones
Pour bien fonctionner, ces cellules doivent être mises au bon endroit et se trouver face à des aliments
digérés. Si le processus de digestion n’est pas complet, ces cellules ne peuvent pas détecter les
nutriments. Il est donc essentiel de bien macher. Il n’est pas intéressant d’avoir une production
permanente et diffuse si on n’en a pas besoin ; La sécrétion des cellules entéro-endocrines va être
maximale aux sites où l’élément intéressant pour la régulation est digéré. Par exemple, la production de
cholécystokinine va être maximale au niveau du duodénum, car c’est là que les protéines et lipides sont
digérés et qu’il faut donc libérer des enzymes. La production de GLP1 va être répartie sur tout le tractus
digestif, de l’intestin grêle jusqu’au colon, car elle régule la production d’insuline.
▫ Au pôle basal :
- Transporteurs aux AA, acides gras, au glucose
- Neurotransmetteurs
Processus de dégranulation
Ce processus se passe toujours au pôle basal car les granules sont déversés dans le flux sanguin. Il est
généralement lié à des modifications de flux de calcium et des élévation d’AMPc. Par exemple, le SGLT-1
fait entrer du sodium en même temps que le glucose, une entrée en glucose se traduira donc par une
augmentation du PM. La dépolarisation provoque la dégranulation.
Hormones importantes
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- Stimulus : jeûne → sécrètent la ghréline (= agoniste des récepteurs FGH) qui est
aussi un NT dans le SNC. Elle a pour effet d’augmenter l’appétit = orexigène. Le pic
de ghréline se fait au tout début de la prise alimentaire. Elle servirait à préparer le
tube à accueillir le bol alimentaire. + effet gluconéogen + Adipogenèse
▫ Cellule I : dans le duodénum
- Stimulus : graisse → produit la cholécystokinine qui agit sur le RC CCK1r et permet
une contraction de la vésicule biliaire + fait sécréter le pancréas + Elle inhibe la
contractilité gastrique, inhibe la sécrétion acide et améliore la sensation de satiété
→ elle est donc anorexigène.
▫ Cellule S : Dans le duodénum et le jéjunum : stimulée par l’acidité, elle sécrète la sécrétine qui
stimule la production de bicarbonate par les canaux bilio-pancréatiques.
▫ Cellules M : Dans le duodénum, le jéjunum et dans l’estomac : stimulées par les nutriments,
elles produisent la motiline qui participent aux CMM.
▫ Cellules K : Duodénum, jéjunum : stimulée par le glucose et les AA, elles produisent du GIP
(gastic inhibitory peptide). Ce peptide est une incrétine. Elle permet d’adapter la quantité
d’insuline produit lors de l’ingestion de glucose.
▫ Cellules N : Dans l’iléon : stimulées par les graisses, elles produisent de la neurotensine qui a un
effet sur positif sur la sécrétion du pancréas et un effet inhibiteur sur la motilité grêle.
▫ Cellules L : Colon et intestin grêle : stimulées par le glucose, les AA et l’aldostérone, elles ne
produisent pas qu’une hormone, mais plusieurs : GLP-1, GLP-2 et le peptide Y. Le GLP-1 est
importante dans la régulation de la glycémie, c’est une incrétine et GLP-2 a un effet sur la
motilité. Le peptide Y : rôle dans la sensation de satiété, joue sur la vascularisation et les
sécrétions.
▫ Cellules entérochromaffines : on les retrouve sur tout le tractus. Suite à divers stimulis, elles
produisent de la sérotonine à partir de la muqueuse. Effet positif sur l’absorption de l’eau + Influe
la motilité et la vascularisation. La sérotonine peut être vasodilatatrice ou vasoconstrictrice.
Dans l’intestin on aura souvent des phénomènes de vasodilatation.
1. Phases de la régulation
digestive
Ensemble de réflexes neurologiques ou
sécrétoires involontaires déclenchés par des
stimuli sensoriels. Ils sont classés en 3 phases :
20
hypothalamus, noyaux de la ▫ Augmentation de la ▫ Diminution de la
base motilité et des motilité gastrique
=> Nerf vague sécrétions ▫ Augmentation de la
Effet : ▫ Augmentation de la motilité et des
▫ Relaxation réceptive vascularisation sécrétions intestinales
▫ Augm. de la motilité et ▫ Augmentation de la
des sécrétions (du vascularisation
pancréas et salivaire)
▫ Augm. de la
vascularisation
La phase céphalique prépare le tube digestif la prise alimentaire, induisant déjà une sécrétion d’insuline.
Cette phase est responsable de 10 à 30% de l’effet hypoglycémiant de l’insuline en période post
prandiale.
La phase orale est entre la phase céphalique et la phase gastrique. Il s’agit de la phase de mastication.
La mastication active le nerf vague, mais la déglutition aura aussi un effet sur la stimulation vagale et
induire donc une augmentation de la sécrétion gastrique, de la sécrétion pancréatique et une
préparation à la contraction de la vésicule biliaire. C’est donc essentiellement par voies neurogènes. La
déglutition est la dernière phase de cette phase orale. Elle va déclencher des effets majeurs au niveau
de la motilité gastrique essentiellement.
La phase gastrique commence quand le bol alimentaire arrive dans l’estomac. Il y a alors un premier
réflexe qui est la distension de la paroi avec des boucles réflexes vasovagales (voies afférentes et
efférentes qui passent par le nerf vague). Le début de la phase gastrique correspond donc au début de
la stimulation du système neuroendocrine ce qui induit une nette modification de la motilité et des
sécrétions. Ces réflexes concernent également la vascularisation. Faire passer quelque chose dans le
tube digestif induit des réflexes systémiques, mais ils sont assez peu importants. Par contre, ça sera plus
important au niveau local.
La phase intestinale commence avec le passage du chyme (‘colle’ qui sort de l’estomac) dans l’intestin
grêle proximal. Ce passage va également induire un réflex vasovagal et l’activation du SNE et des
sécrétions entéro-endocrines. Il y a donc des voies de régulation qui précèdent le passage du bol
alimentaire et des voies de régulation qui le succède. Cette régulation fine est importante car :
2. La déglutition
On peut dire que la phase orale comprend 3 parties :
1) La mastication
2) La déglutition
3) La phase gastrique de la déglutition (car cela induit un réflexe vaso-vagal vers l’estomac)
La mastication
Elle permet une imbibition salivaire, facilite la déglutition. Elle est à la fois volontaire et réflexe. C’est un
réflexe qui ressemble aux réflexes ostéotendineux classiques car le fait d’étendre les muscles
masticateurs (essentiellement le masséter) active un réflexe de contraction. Dès lors, il y a un
21
mouvement de rappel de la mandibule vers l’os maxillaire, ce qui permet la mastication. Dans un même
temps, le fait que la langue propulse les aliments vers le palais induit un second réflexe (qui passe par
les branches motrices du nerf vague) qui induit une relaxation de la musculature et de la mandibule et
ainsi de suite.
Pathologies associée : Elles sont liées à l’état de la dentition et à la production salivaire. Exemple ; une
mauvaise dentition ou des gencives malades (parodontite) sont des sources de stimulation du système
immunitaire. Ces problèmes ont été associé à des pathologies auto-immunitaire comme la polyarthrite
rhumatoïde. C’est un bel exemple qui montre que les pathologies auto-immunes ne sont pas que
génétiques mais également environnementales.
Déglutition
La déglutition est initialement volontaire (propulsion de la langue vers l’arrière), mais elle a aussi une
composante réflexe complexe qui va induire :
▫ Contraction des cordes vocales qui se mettent en adduction. C’est-à-dire qu’elles se rapprochent
pour fermer les voies respiratoires.
▫ Un abaissement de l’épiglotte qui ferme le larynx
▫ Une contraction de la musculature pour faire passer le bol alimentaire vers le sphincter
œsophagien supérieur (qui se relâche).
Pathologies de la déglutition :
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3. La motilité œsophagienne
L’œsophage n’est pas un organe passif :
▫ Péristaltisme primaire : induit par le réflexe de déglutition, c’est un mécanisme puissant puisqu’il est
possible de boire l’envers
▫ Péristaltisme secondaire : Indépendant de la déglutition, il est induit par la distension des parois de
l’œsophage
Si un aliment trop gros n’a pas pu être éliminé par la vague de contraction du péristaltisme primaire,
l’œsophage va se contracter plus fortement pour faire avancer ce bol vers l’estomac. Ce sont des
contractions vigoureuses orientées dans le sens oro-gastrique qui peuvent être douloureuses. Les fibres
sensitives qui dépendent du nerf X sont assez peu discriminantes, les douleurs dû à des contractions
importantes de l’œsophage peuvent donc être ressenties dans la gorge et même dans le dos.
Il s’agit du syndrome œsophagien quand ces contractions importantes ne parviennent pas à éliminer
l’élément obstructeur de l’œsophage. Ce syndrome est associé à des lésions de la paroi œsophagienne
(dû à l’élément qui fait obstruction), une hyperstimulation du nerf vague (donnant des contractions
importantes ressenties au-dessus du manubrium) et une hypersialorrhée (augmentation de la
production de salive).
Manométrie œsophagienne
La manométrie œsophagienne consiste à enfoncer (jusqu’à l’estomac) une sonde associée à des
biosenseurs capables de traduire sur un graphique l’évolution de l’onde de pression positive intra-
œsophagienne qui accompagne le péristaltisme œsophagien.
23
Atteinte œsophagienne de la sclérodermie : Hypotonie du tiers
inférieur de l’œsophage par atteinte nerveuse. Maladie dans
laquelle les tissus de soutien, connectifs sont enflammés causant
une fibrose des tissus ce qui perturbe la motilité œsophagienne
cause d’autres soucis semblables à ce que provoque l’achalasie.
Sur cette radiographie, on voit le produit de contraste qui moule
l’œsophage. Le patient a fait une fausse déglutition car un peu de
produit de contraste est passé dans l’arbre bronchique.
La muqueuse œsophagienne n’est pas faite pour résister à des pH bas, ni à la présence d’enzymes
gastriques. La muqueuse œsophagienne, suite à une exposition prolongée à de l’acide gastrique pourra
potentiellement évoluer vers une métaplasie intestinale de la muqueuse œsophagienne (= œsophage
de Barett). C’est un état qui peut mener une dysplasie → important à diagnostiquer
4. La motilité gastrique
L’activité du muscle lisse gastrique est différente pendant le jeûne et en période postprandiale. Pendant
le jeûne, on observe des complexes myoélectriques migrants. Ces complexes migrants sont interrompus
après ingestion d’un repas et remplacé par des patterns de motilité propre à l’estomac.
En termes de fonction motrice, l’estomac peut être divisé en deux zones principales :
▫ La partie orale (située du côté de la cavité buccale), comprenant le fundus et une partie du corps
▫ La portion aborale située du côté opposé à la cavité buccale, comprenant la partie distale du
corps et l’antre.
Ces 2 régions ont des modes de motilité très différents en adéquation avec 2 fonctions importantes de
l’estomac :
▫ Partie orale : cardia, fundus et partie proximale du corps permet une augmentation du volume
intragastrique sans augmentation de pression significative par deux mécanismes indépendants,
la relaxation réceptive et l’accommodation gastrique
▫ Partie aborale : partie distale du corps, antre et pylore de l’estomac permet le mélange, la
réduction de la taille des aliments et la propulsion au travers du sphincter pylorique.
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augmentation sensible de la pression intragastrique. Ainsi, l’estomac peut accepter 1,5 L sans que la
pression intragastrique n’augmente de plus de 10 mmHg. Une vagotomie supprime la relaxation
réceptive.
Une déficience de la relaxation réceptive de l’estomac favorise le RGO en raison du surcroît de pression
intragastrique qu’elle occasionne. Elle est également associée à une dyspepsie (inconfort abdominal)
postprandiale.
La pompe antrale
Les contractions commencent normalement au niveau de la partie médiane de l’estomac et se
propagent vers la jonction gastroduodénale (→ péristaltique). Vers la jonction gastroduodénale, les
contractions augmentent à la fois en amplitude et en vitesse de propagation. Le mouvement des
particules solides vers l’antre est réalisé par la combinaison :
Ces contractions propulsent le contenu luminal vers le pylore, qui est partiellement fermé par la
contraction de la musculature pylorique avant la vidange du chyme vers le duodénum. Il existe donc une
réponse coordonnée de l’activité motrice antrale, pylorique et duodénale.
Lorsque le bol alimentaire est piégé près de l’antre alors que le pylore reste occlus, la taille des particules
est réduite par un processus de type broyage réalisé par la musculature antrale. Seul le chyme contenant
des particules de moins de 1-2 mm est propulsé à travers le pylore vers le duodénum. Ainsi, le reste du
contenu gastrique est renvoyé dans le corps de l’estomac, on parle de rétropulsion, pour poursuivre le
processus broyage des particules solides par le muscle antral. Ces processus de propulsion, de broyage
et de rétropulsion se répètent jusqu’à ce que le contenu gastrique soit progressivement réduit en petites
particules et vidé vers le duodénum.
Vidange gastrique
La vidange gastrique est finement régulée par des mécanismes de rétrocontrôle du duodénum sur la
motilité gastrique. On aura différents facteurs de régulation :
▫ La nature solide-liquide des aliments : Les aliments liquides quittent plus vite l’estomac que les
aliments solides (le pylore étant partiellement fermé).
▫ Le contenu du bol alimentaire :
- Sucres : inhibe la vidange, mais moins que les protéines ou les lipides.
- Protéines : inhibe la vidange gastrique
- Lipides : inhibe la vidange gastrique
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Ex : Une boisson riche en sucre sera plutôt rapidement vidangée par l’estomac (en
20 min). Par contre, pour une boisson protéinée, le temps de latence sera plus long
à cause d’un effet freinateur. Cet effet freinateur sera plus long si les protéines sont
associées à des lipides. L’abondance de ces associations sont les éléments les plus «
ralentisseurs » de la vidange gastrique
▫ Autres facteurs :
- un pH acide, dans le duodénum, inhibe très rapidement la motilité et la vidange
gastrique, cette inhibition résultant d’un réflexe dépendant du SNE;
- Osmolalité : si une boisson peu salée est ingérée, elle passera très vite dans le
duodénum. Par contre, une boisson trop salée cause un grand risque de
vomissement et arrêt de la motilité gastrique (on apporte trop d’osmoles) → inhibe
la vidange gastrique
- Viscosité du chyme : inhibe la vidange gastrique
- Des afférences nerveuses sympathiques, telles que produites par la douleur,
l’anxiété, la peur ou même l’exercice, peuvent ralentir la vidange gastrique
Dumping syndrom : vidange trop rapide de l’estomac. Le bol alimentaire arrive trop rapidement au
duodénum et au jéjunum avec une trop grande quantité d’osmoles, ce qui provoque une hyper-sécrétion
du duodénum (qui n’est pas fait pour réguler aussi efficacement que l’estomac la quantité l’osmolalité
du bol alimentaire) qui se traduit par une perte de volume vasculaire (= dumping syndrom précoce)→
chute de tension. Ces patients atteints font des syncopes en période post prandiale précoce. Comme il
y a un afflux non régulé d’aliments dans l’intestin qui essaye de les absorber, il y aura des pics
glycémiques car l’absorption du glucose se fait dans un laps de temps très court (1-2 heures au lieu de
5-6h). Le pic d’insuline sera tout de même présent, mais il durera plus longtemps que le pic glycémique
→ Cause des hypoglycémies postprandiales tardives (= dumping syndrom tardif). Ce sont généralement
des phénomènes post-chirurgicaux (résection de l’estomac, gastrectomie, section du pylore, …) ou alors
dans le cas de diabète non-traités.
26
Réflexe de vomissement
Ce sont des réflexes longs qui impliquent le tronc cérébral (et le nerf vague) qui sont liés :
Phases du vomissement :
Durant les phases de vomissement, le centre de respiration est diminué. Si ce n’est pas le cas (pour cause
neurologiques), les vomissements peuvent se suivre d’inhalations. Ce sont les formes les plus graves
d’inhalation car c’est un matériel liquide avec un pH acide et qui contient des enzymes. Si on doit intuber
un patient, le tube va à un moment donné stimuler le voile du palais, qui est une zone gâchette (→
réflexe de vomissement). Il faut donc être très rapide pour intuber une personne, mais on peut
anesthésier la zone pour limiter le réflexe de vomissement. Le tube est couplé à un ballon qui se gonfle
pour empêcher le passage de liquide du pharynx vers le larynx.
Les phénomènes de vomissement sont complexes car ils font intervenir un très grand nombre de NT et
de récepteurs parmi lesquels on retrouve :
27
On pourrait distinguer 2 types de motilité gastriques :
5. La motilité grêle
Il y a 3 parties dans l’intestin grêle :
▫ Duodénum
▫ Jéjunum : (site d’absorption)
▫ Iléon
L’intestin grêle mélange le bol alimentaire avec les sécrétions pancréatiques et biliaires. La muqueuse
intestinale grêle est responsable des sécrétions et de l’absorption (grâce à sa longueur, aux valvules
conniventes, villosités et microvillosités). L’intestin grêle absorbe les nutriments après une digestion du
bol alimentaire par les enzymes de la lumière produites par diverses glandes dont le pancréas et les
enzymes de la bordure en brosse. Les entérocytes de l’intestin grêle sont spécialisés dans l’absorption
d’hydrates de carbone, de lipides et d’acides aminés. Tant l'intestin grêle que le côlon absorbent liquide
et électrolytes par divers processus de transport cellulaire.
Phase interprandiale
Etat de jeûne de plus de 3h où les CMM sont stimulés par la motiline, la ghréline, la sérotonine et le
tonus vague et inhibés par la somatostatine (SST qui diminue indirectement le débit artériel au niveau
intestinal) et le tonus sympathique.
Phase post-prandiale
Cette phase dépendant de la présence d’aliments donnant lieu à un réflexe péristaltique stimulé par le
VIP, le tonus vague et inhibé par la neurotensine, le peptide YY, la SST et le tonus sympathique.
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Régulation de la motilité
Différents stimuli régulent la motilité :
Ces stimuli induisent des modifications de la motilité et des sécrétions locales et à distance :
Rmq : l’arrivée du bol alimentaire dans l’estomac induit une production de gastrine qui aura un effet inhibiteur sur
la valve iléo-caecale (relaxation). Elle va favoriser la vidange gastrique (tandis que l’iléon la freine la vidange
gastrique).
Le bol alimentaire a traversé l’intestin grêle progressivement d’une 10 aine de cm à la fois (grâce au
péristaltisme). Il arrive alors dans le colon.
6. La motilité colique
Le colon peut être divisé en 2 d’un point de vue fonctionnel :
▫ Zone d’absorption de l’eau et des électrolytes : Il y a formation des selles. Le brassage permet
des contacts abondants entre le bol alimentaire et la muqueuse colique contenant le microbiote
intestinal. La muqueuse sécrète beaucoup, mais elle va surtout absorber énormément (ions,
eau, ...) dans cette partie proximale du colon.
▫ Zone de stockage : Elle concerne la partie distale du sigmoïde et le rectum où les selles sont déjà
pratiquement formées (solides) → fin du processus d’absorption, formation des selles, stockage
des selles et préparation à l’exonération fécale
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Sphincter iléo-caecal = valve iléo-caecale / Taenia coli et haustrations
Les tænias coli ou ténias coli sont les trois bandelettes longitudinales du côlon. Ces épaississements
superficiels de la couche musculaire lisse longitudinale du côlon sont présents sous forme de trois
rubans au niveau du côlon ascendant, transverse et descendant mais ne sont plus que deux au niveau
du côlon sigmoïde. Les tænias coli se contractent dans le sens de la longueur pour produire
les haustrations coliques. Les plexus myentériques au sein du colon se retrouvent justement sous les
tænias coliques. Les contractions propagées de grande amplitude (les
grands mouvements coliques) sont des mouvements de masse qui n’ont
lieu que maximum 6 fois par jour. Elles n’ont pas lieu pendant la nuit. Ces
mouvements vont se produire suite à un repas (réflexe gastro-colique : le
fait de remplir l’estomac induit une boucle réflexe qui va enclencher la
contraction du colon pour faire progresser ce qui se trouve dedans et faire
de la place à ce qui arrive).
Ces mouvements sont également stimulés par le café, tabac et les xanthines. Si un patient affirme qu’il
se réveille la nuit car il doit aller en urgence aux toilettes pour déféquer, c’est anormal. Les grandes
contractions coliques, en faisant progresser le bol alimentaire, vont créer une grande augmentation de
pression (+ distension) dans le colon distal et le rectum qui va être perçue comme étant un besoin de
déféquer. Mais cela ne doit pas arriver pendant la nuit car pas de grandes contractions coliques. - Si cela
arrive pendant la nuit, ça annonce un problème au niveau colique : ce n’est pas forcément un problème
de la motilité, ça peut être un problème d’hyperproduction de la muqueuse comme lors de diarrhée
infectieuse ou de diarrhée osmotique.
1) Iléus paralytique : est une mise au repos instantanée, brutale de tout l’intestin grêle et de tout
le colon. C’est un mécanisme réflexe qui peut prendre place par exemple lors de :
- Vives douleurs
- Hyperstimulation sympathique
- Prise de médicaments comme les morphiniques : ces médicaments ont plein d’effets
secondaire comme le vomissement. Ils peuvent diminuer la motilité intestinale et
bloquer la progression du bol alimentaire. Tout ce qui va ralentir le processus de
progression au niveau colique va favoriser la constipation
2) Les phénomènes d’occlusion : Ce sont des phénomènes mécaniques qui prennent place dans un
endroit précis du tube digestif. Ce sont des obstacles physiques.
- Barytomes : Avant, on utilisait comme produit de contraste la baryte, mais quand elle
est avalée de travers et qu’elle passe dans les bronches, elle est très toxique. Avalée
normalement, elle arrive dans le colon et elle peut se déshydrater pour former des
barytomes (reprend sa structure de roche) → forme un bouchon = occlusion
- Cancers coliques : tumeur pouvant occuper tellement d’espace qu’elle va perturber le
passage des matières
- Brides : boucle fibreuse dans la grande cavité abdominale qui enserre un segment
d’intestin (grêle ou colique).
Cause un Hyperpéristaltisme et puis un arrêt . Tant qu’il n’y pas de stimulus de régulation
hormonal ou neurogène pour dire au tube digestif d’arrêter de bouger, celui-ci fait progresser
le bol alimentaire car les stimuli d’amont vont continuer à fonctionner suite à la dilatation des
hanses et il y a perte des phénomènes inhibiteurs en aval car le tube digestif distal sera vidé.
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C’est pour cela que les tout premiers symptômes d’un phénomène occlusif peuvent être une
diarrhée et puis plus rien. Comme c’est bloqué, il n’y a plus de gaz non plus.
Le médiateur inhibiteur est le NO (il relâche en général les sphincter) et le médiateur activateur est
l’acétylcholine.
1) Un patient qui a fait un AVC va perdre ce réflexe et va avoir une incontinence fécale. (Syndrome
de la queue de cheval → ne peut plus contenir les selles).
2) Chez le jeune enfant, l’apprentissage de la propreté passe par un exercice d’imitation qui
consiste à être capable de déclencher la contraction de ce sphincter anal strié.
C’est un apprentissage difficile qui peut être à l’origine de troubles de praxie (capacité à réaliser des
choses dans un certain ordre) et qui peuvent entraîner la constipation. Au niveau de la praxie, le
processus de défécation nécessite une coordination d’une série de mouvements (dont certains sont
volontaires) mais outre cela, dans ces mouvements volontaires, il faut également une position idéale
pour émettre des selles. La position assise n’est pas la meilleure position. Les toilettes à pédales sont
mieux (on ramène les cuisses sur l’abdomen). En adoptant cette position (de squatting), l’angle pubo -
rectal augmente, libérant ainsi l’angle recto-anal (qui est un angle droit en position debout pour assurer
la continence). Ceci favorise l’élimination des selles.
Manométrie ano-rectale
Consiste au passage d’un manomètre qui contient 3 récepteurs (un au niveau de l’ampoule rectal, un
autre dans la partie proximale du canal anal et un autre dans la partie distale du canal) La tension des
sphincter anaux est au niveau 0. On gonfle ensuite un peu le ballon et on voit une diminution du tonus
dans le sphincter anal interne et une contraction du sphincter strié. Si on gonfle encore plus le ballon de
sorte à avoir un réflexe recto-rectal plus important, on voit dans la même proportion une diminution de
pression dans la portion du canal anal qui traverse le sphincter interne et une élévation de pression dans
la portion qui traverse le sphincter anal externe.
Physiopathologie de la défécation
Les bébés produisent des selles liquides et dorées, ce qui est dû à une motilité
intestinale particulière. Par contre, si le bébé présente des constipations, c’est
pathologique. Ça peut être une pathologie grave (maladie de Hirschsprung :
disparition des plexus dans un segment du colon => le colon distal n’étant pas
31
capable de se relâcher, ne déclenche pas le réflexe de défécation). Il faut opérer et enlever la zone
aganglionnaire.
La régulation concerne surtout les glandes adjointes au tube digestif, cette régulation est
essentiellement directe. Par contre, la régulation des glandes constitutionnelles dépend surtout de
phénomènes indirects comme le débit vasculaire. Un débit vasculaire plus important est associé à une
transsudation, une diffusion de liquide trans-capillaire permettant la production des sécrétions
muqueuses.
▫ 2 Glandes parotides = devant l’oreille. Ce sont les plus volumineuse (30g). Elles sont drainées
par un canal qui s’abouche dans la cavité buccale. → Séreuses
▫ 2 Glandes submandibulaires = sur la face interne de la mandibule (Attention à ne pas la
confondre avec des ganglions). → séro-muqueuses
▫ 2 Glandes sublinguales = sous le plancher lingual (3-5g) => elles ne sont pas palpables → Séro-
muqueuses
Ce sont des glandes richement vascularisées (beaucoup plus que les autres tissus). Cette vascularisation
est à l’origine d’une grande partie des mécanismes qui vont réguler la production de salive (on produit
quotidiennement environ 1L de salive).
A côté de ces glandes principales, il y a des glandes salivaires accessoires : linguales, lèvres et palais →
Ces glandes produisent de la salive de façon constitutionnelle.
Fonctions de la salive
▫ Lubrification → favorise la déglutition, l’élocution : Cette lubrification est permise par une
protéine richement glycosylée : la mucine I qui a une grande affinité pour l’eau. La présence de
ces protéines permet également la salive de rester plus longtemps sur la muqueuse. Si la salive
n’était constituée que d’eau et d’ions, elle partirait beaucoup trop vite, ce qui assècherait la
bouche et rendrait difficile la phonation.
▫ Tamponne et dilue les substances nocives. La salive contient beaucoup de bicarbonate et
protège ainsi les voies aérodigestives en tamponnant le bol alimentaire. Par exemple, si on prend
du coca et qu’on le garde en bouche, l’afflux salivaire va être abondant.
▫ Nettoie la muqueuse buccale (muqueuse, dents) par lavage et par des éléments bactério -
toxiques (lysosyme, IgA sécrétoires, …)
32
▫ Contient des enzymes initiant la digestion : amylases (fonctionnent à pH neutre) et les lipases
(fonctionne peu importe le pH et sont surtout produites par les glandes salivaires sublinguales)
Sécrétions salivaires
Lors des phénomènes de sécrétions salivaires, les acini produisent d’abord une salive primaire qui a une
composition proche de celle du sérum physiologique → elle est isotonique par rapport à ce sérum : riche
en Na+, pauvre en potassium et en bicarbonate et elle contient beaucoup de protéines (dont des
enzymes, des protéines de régulation, alpha-amylase, …). La salive primaire isotonique s’écoule vers les
canaux salivaires pour y être modifiée.
La composition de la salive à jeun sera fort différente des moments où on mange. En effet, le flux de
salive sera beaucoup moins important en période de jeun, son temps de passage dans les canaux sera
plus long et donc la salive sera pauvre en Na+, en Cl-.
Plus le débit salivaire augmente, plus le temps de passage dans les canalicules diminue et moins
cette salive primaire sera modifiée → [ions] = à celle du sérum
33
▫ Effet indésirable des substances anticholinergiques → sècheresse buccale. La plupart des effets
anticholinergiques sont liés à des effets secondaires de médicaments (Ex : antidépresseurs)
causant une sécheresse buccale.
▫ Certaines armes chimiques ont des effets agonistes sur les récepteurs à l’acétylcholine,
provoquant une hypersécrétion salivaire et bronchique pour encombrer les voies
aérodigestives. Intoxication aux organophosphorés = anticholiestérasiques (Ex : gaz sarin) →
hypersalivation
La salive va être produite essentiellement en réponse à des stimulus appétissants (phase céphalique de
la prise alimentaire) ou à l’acétylcholine.
Rmq :
▫ Système digestif : le SN parasympathique a un effet activateur et le SN sympathique a un effet inhibiteur
▫ Pour les glandes salivaires : l’acétylcholine et la noradrénaline (SN sympathique) auront toutes les 2 un effet
stimulateur sur la production des glandes salivaires. La noradrénaline induit généralement des sécrétions plus
visqueuses
L’effet du SN sympathique sur le débit salivaire dépendra essentiellement de son effet sur la
vascularisation artérielle. Le SN sympathique diminue le débit vasculaire (vasoconstriction) dans les
glandes salivaires, ce qui réduit la production de salive de façon indirecte. Cependant, le système
nerveux sympathique stimule aussi le métabolisme des cellules acinaires et tubulaires de façon directe,
ce qui augmente la production de médiateurs (Ex : adénosine, NO, …) qui auront un effet sur le
vasodilatateur. Dès lors, après un effet initial vasoconstricteur, le SN sympathique aura un effet
vasodilatateur.
Les cellules myoépithéliales vont d’ailleurs aussi être soumises à des stimulus moteurs. Par exemple, en
se rasant, on peut sentir des jets de salive en bouche (réflexe induit par le nerf facial qui contracte les
cellules myoépithéliale).
34
- Sécrétion d’hormones (5) : Gastrine (par les cellules G), Somatostatine (hormone de
contre-régulation), Histamine (NT produits par les ECL qui sont sous l’épithélium au
niveau de l’estomac), Sérotonine, Ghréline
→ Toutes les sécrétions de l’estomac résultent en la formation u « suc gastrique » = production des
cellules des glandes gastriques
Le suc gastrique
▫ Cellules principales → produisent le pepsinogène et la lipase
(enzymes). Elles sont dans le fond des glandes.
▫ Cellule oxyntique (= pariétale) → produit l’acide et le facteur
intrinsèque
▫ Cellule neuroendocrine (à pôle ouvert ou fermés) → produisent
4 des 5 hormones ci-dessus (pas l’histamine)
▫ Cellule ECL (à pôle fermé) → produit l’histamine. Dans la région
sous-épithéliale. La cellule épithéliale a évidemment un rôle
important dans la production d’eau
▫ Cellule caliciforme → produise le mucus = couche protectrice
(mélangé aux ions carbonates)
Anatomie fonctionnelle
C’est une pro-enzyme sécrétée par les cellules principales de l’estomac. Sa sécrétion est stimulée par
plusieurs agonistes dont le plus important est l’Ach (→ nerf vague). Le pepsinogène est clivé à partir d’un
pH inférieur à 5 (surtout si pH < 3) par la pepsine (= une endoprotéase). L’activité de la pepsine est
réversible dépend aussi du pH : pH idéal entre 1,8 et 3,5. Par contre, si le pH gastrique arrive au-dessus
de 6,5, alors la fonction de la pepsine est inhibée de façon irréversible.
Lipase acide
Elle est produite par les cellules principales sous une forme directement active, mais n’est pas capable
d’attaquer les membranes cellulaires. Elle initie le processus d’émulsification des graisses
35
Autres enzymes salivaires (Ex : amylases et lipases gastriques)
D’autres enzymes, salivaires, restent actives dans l’estomac car une fois mélangées au bol alimentaire,
elles sont non accessibles à l’acidité gastrique. Faible brassage du corps gastrique.
Facteur intrinsèque
Une personne qui subit une gastrectomie devra recevoir toute sa vie des injections intramusculaire de
vitamine B12 (1mg/mois) ou reçoit de la vitamine B12 directement liée au FI.
▫ La vitB12 est libérée des protéines auxquelles elle est liée par l’action de la pepsine
▫ La vit B12 se lie à l’haptocorrine salivaire ( = protéine de transport qui se lie à la B12)
▫ La vit B12 est libérée de l’haptocorrine et se lie au FI dans l’intestin grêle proximal
▫ La vit B12 liée au FI se lie à son récepteur dans l’iléon terminal et est absorbée
Il y a 3 stimuli principaux :
- Acétylcholine
- Histamine → RC H2
- Gastrine → RC CCK2
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Ces stimuli déclenchent la fusion des tubulo-vésicules avec la membrane apicale des cellules oxyntique
et ainsi permettre le passage des protons du cytoplasme vers la lumière gastrique. La production d’acide
est un phénomène cytosolique qui dépend de l’anhydrase carbonique (= enzyme catalysant la rxn CO2
+ H2O → H+ + HCO3-).
Les protons sont évacués vers la lumière gastrique via la pompe à proton en échange d’un potassium.
Le bicarbonate est évacué dans le flux sanguin par un échangeur HCO3 - /Cl-. Le Chlore continue son
chemin vers la lumière gastrique (par un canal chlore) → sécrétion de chlore.
Il y a donc une acidification de la lumière gastrique et une alcalinisation du sang gastrique. Le bon
fonctionnement de la pompe à proton est permis par une importante sécrétion de potassium dans la
lumière gastrique. La cellule oxyntique est jointive avec les autres cellules épithéliales de façon à ce qu’il
y ait une étanchéité telle qu’aucun proton ne puisse passer passivement de la lumière gastrique vers la
lumière vasculaire. → Passage à sens unique vers la lumière gastrique
Ceci permet d’obtenir une grande concentration de protons dans la lumière gastrique (150mM d’HCl→
pH de 1). Le pH sanguin étant quant à lui aux alentours de 7 → gradient de concentration en proton de
106
Même à jeun, le contenu gastrique sera riche en potassium. Ainsi, des vomissements entraineront une
perte élevée de potassium car les sécrétions gastriques et la salive sont riches en potassium. Or, en
vomissant, le débit salivaire augmente. Si les vomissements sont trop importants, ils peuvent mener à
une hypokaliémie. Les vomissements sont également riches en protons : vomir peut donc induire une
alcalose métabolique dû à la concentration en bicarbonate générée par le fonctionnement de
l’anhydrase carbonique la perte de potassium → Alcalose hypokaliémique
- Acétylcholine : produite par le nerf vague et dans les cas de réflexe de distension de la paroi
gastrique (vago-vagaux)
- Gastrine : produite par les cellules G de l’estomac. Les stimuli principaux de la production de gastrine
sont la présence de peptones (protéines en voie de digestion) dans un contexte de pH suffisamment
acide et le GRP (gastrine releasing peptide), un NT d’origine parasympathique.
- Histamine : produite par les cellules entérochromaffines like ECL dans la région sous-épithéliale.
37
On retrouvera également des
mécanismes de contre-régulation
par :
▫ La production de
somatostatine par les cellules D suite
à une chute de pH (acidification). La
somatostatine va alors inhiber de
façon directe la production de
proton par la cellule pariétale mais
aussi agir indirectement en
diminuant la production d'histamine
et de gastrine.
▫ Les prostaglandines (PGE2) : Ont un effet sur la production d’histamine (indirect).
▫ Le SN parasympathique :
- Agit directement sur la cellule oxyntique et stimule la production acide
- Agit indirectement en stimulant les cellules ECL par l’acétylcholine (donc augmentation de
l’histamine) et les cellules G (via un autre neurotransmetteur = bombésine)
- Agit par effet doublement indirecte par inhibition de la cellule D → donc on inhibe
l’inhibition de la production acide par la somatostatine.
Une vagotomie est très intéressante si on veut diminuer la production acide de l’estomac car en
suppriment le nerf vague, on supprime toutes ces actions directes de l’acétylcholine et les
actions indirectes.
▫ L’histamine n’agit que directement (se lie au niveau de l’estomac sur des récepteurs H2 sur la
cellule oxyntique)
▫ La gastrine agit directement sur la cellule oxyntique et indirectement en stimulant les cellules
ECL et en modulant la cellule D
▫ La somatostatine agit directement sur la cellule oxyntique et indirectement en inhibant les
cellules ECL
Un repas riche en protéine va être digéré et induire la production de peptones qui vont activer les
cellules G → production de gastrine → augmentation de la production d’acide qui accélère encore plus
la digestion des protéines. Donc, prendre un repas carné va se traduire par un feedback positif des
protons sur la production de gastrine. Dans le même temps, l’augmentation de l’acidité induite par le
repas commence à activer la contre-régulation par la somatostatine. Les mécanismes évoqués ci-dessus
mettent déjà en évidence plusieurs sites à partir desquels on peut réfléchir pour diminuer la production
acide.
Diminuer la production d’acide est le traitement principal des ulcères gastriques. Donc toute cible
thérapeutique qui permettra d’inhiber la production acide aura un intérêt majeur, car les ulcères
gastriques sont très fréquents. Quelques exemples de traitements :
- Vagotomie
- Bloquage de la pompe H+ /K+ -ATPase (IPP)
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- Inhibiteurs des récepteurs H2 (anti-histaminiques)
En période interprandiale, il existe une sécrétion d’acide basale (variable chez différents individus) afin
de garder un pH acide en permanence. Dans la période de jeûne, le tonus est essentiellement inhibiteur,
lié à un pH acide.
En période post-prandiale, une somme d’éléments vont stimuler les sécrétions acides :
- Les phases céphaliques, orale et gastrique vont toutes les 3 activer le SN parasympathique qui agit
de façon directe et indirecte sur la production d’acide. La phase céphalique et orale compte déjà
pour 30% de la production acide, avant même que le bol alimentaire n’arrive dans l’estomac. La
phase gastrique compte pour 50-60% de la production acide. Elle amène un déséquilibre entre des
facteurs excitateurs et inhibiteurs dont les stimulus sont alimentaires et neurologiques. Il y a une
phase intestinale à la production acide. Elle est minime comparée aux 2 autres phases. Cette phase
est liée au fait qu’il y a des cellules à gastrine dans le duodénum qui vont contribuer à l’acidification
et au processus de maintien des pH acide en période post-prandiale.
- Il y a également la présence de peptones dans l’estomac qui stimule également la sécrétion de
gastrine.
Il y a donc une majorité de stimuli qui induisent la sécrétion acide par rapport aux stimuli inhibiteurs. Le
pH est plus acide en fin de journée qu’au réveil.
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La formation de la barrière muqueuse est stimulée par :
▫ Le système parasympathique
▫ Irritation physico-chimique de la muqueuse :
▫ Le pH acide est irritant pour la muqueuse déclenche la production de PG qui vont stimuler
la production de mucus et de bicarbonate. Les prostaglandines (produites localement par la
muqueuse) sont des dérivés d’acides arachidoniques. Elles provoquent une vasodilatation,
diminuent les stress inflammatoires (liés à des triggers mécaniques).
▫ On trouve également des fines fibres nerveuses et des récepteurs à la capsaïcine
(composant des piments) qui induisent aussi une production de mucus, bicarbonate
(manger épicé peut améliorer cette couche de mucus riche en bicarbonate).
Ulcère gastrique
Il s’agit de la formation d’un trou qui se creuse dans la muqueuse, pouvant aller jusqu’à une perforation
de la paroi de l’estomac → risque de péritonite
La principale cause de la formation des ulcères est dûe à une bactérie pathogène (= H. pylori). C’est la
seule bactérie connue qui peut vivre sur la muqueuse gastrique car elle tamponne son environnement
en synthétisant des protéines qu’on appelle des « uréases » (enzyme qui produit du NH3). A cause des
uréases, elle altère la barrière muqueuse qui peut être abimée par les acides. D’autres facteurs
favorisent la survenue d’ulcers comme fumer, le surpoids, les AINS (ceux-ci n’ont pas besoin de la
bactérie pour provoquer des ulcères.
Alors que le SNE est le principal acteur dans la motilité et des voies réflexes courtes, c’est le nerf vague
qui modifie, amplifie à tous les étages des phénomènes moteurs et les associes à des phénomènes
sécrétoires ce qui permet un d’adapter de façon fine et adéquate la motilité à la sécrétion pour
permettre une digestion optimale. À la suite de la déglutition, la vague de propagation de la motilité
péristaltique œsophagienne primaire arrive dans l’estomac. Et alors que, dès le début de la déglutition,
le nerf vague a déjà dit à l’estomac qu’il va recevoir des aliments (phase de réception de l’alimentation),
ces vagues péristaltiques vont encore amplifier les phénomènes de relaxation réceptive de l’estomac (le
premier phénomène de la digestion gastrique est la relaxation, qui permet le stockage des aliments).
Dans le même temps, le nerf vague va stimuler de manière directe la production d’acide par la cellule
oxyntique (Ach) et de façon indirecte va stimuler la production de gastrine via le GRP. L’arrivée du bol
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alimentaire dans l’estomac provoque une augmentation de la distension de l’estomac et si le bol
alimentaire contient des protéines, celles-ci vont être dégradées en peptones qui sont des stimulants de
la production de gastrine.
Cette gastrine agit directement sur la production d’acide et de façon indirecte en stimulant les cellules
ECL (qui produisent de l’histamine → stimule la production acide). Ces mécanismes amplifactaurs sont
important car le pH du bol alimentaire est haut. L’estomac doit alors s’adapter en produisant de l’acidité.
Sans ces amplifications, les protons seraient consommés par l’effet tampon des aliments et les enzymes
ne fonctionneraient plus.
L’histamine, qui est induite de façon indirecte via la gastrine, stimule aussi la production de pepsinogène
→ lyse du pepsinogène en pepsine par le pH acide → amplifie la production des peptones, ce qui
amplifie la production de gastrine → histamine = boucle d’amplification
Il faut aussi des mécanismes de contre-régulation pour ne pas abimer la paroi par une surproduction
d‘acide.
Un exemple de dérégulation avec sécrétion de gastrine : tumeurs appelées gastrinomes. Elles produisent
une quantité de gastrine trop importante, stimulant sans arrêt la production d’acide, ce qui provoque le
Syndrome de Zollinger-Ellison :
Pour réguler la production d’acide, l’estomac sécrète de la somatostatine depuis les cellules D de l’antre
gastrique.
Le bol alimentaire continue à progresser => la motilité gastrique va être d’autant plus stimulée que la
boucle réflexe par les voies afférentes et efférentes des nerfs X sont activées. La pompe antrale propulse
ces aliments vers le pylore qui s’ouvre de manière transitoire et incomplète (pour ne pas faire passer
toute la masse en un seul coup). Le passage du chyme acide dans le duodénum va induire des boucles
réflexes (médiées par le SNE) qui vont déclencher une diminution de la motilité gastrique et une
sécrétion d’hormones (par le duodénum) dont la principale est la cholécystokinine.
Cette cholécystokinine aura un effet inhibiteur sur la motilité gastrique et aura en même temps, en aval,
un effet activateur sur la production des sécrétions bilio-pancréatiques. Tout au long du tractus digestif,
la motilité continue à être stimulée par l’apport continu du bol alimentaire digéré sous forme de chyme
et la distension de la paroi (donc activation permanente du SNE et des nerfs vagues). Tout au long du
tractus digestif, on aura aussi une régulation de la motilité et des sécrétions par les sécrétions entéro-
endocrines. On va parler d’un effet freinateur iléal en parlant de la vidange gastrique (par le GLP-1). En
période de jeûne : il existe aussi une production acide. Le pH acide à jeun est assez faible (2-4). Cette
production est par contre peu abondante car il faudra peu de production acide pour arriver à un pH bas
rapidement (qui lui-même aura un effet de rétrocontrôle négatif via la somatostatine car il n’y a aucun
stimulus du nerf X, apport alimentaire, …). Donc en période de jeûne, le principal acteur de régulation
est la somatostatine. Donc, l’effet sur la production acide est essentiellement inhibiteur. Rappel aussi
41
pour la sécrétion des glandes salivaires : c’est un contrôle essentiellement médié par le SN autonome.
Autant le sympathique et parasympathique amplifient la sécrétion mais la salive produite suite à ces
stimulations de l’un ou l’autre SN sera d’une consistance différente (car ont différents effets sur le
système vasculaire).
Pancréas endocrine : ilots de Langerhans (2% de la glande) qui produisent des hormones (Ex : insuline,
glucagon, …)
Pancréas exocrine :
▫ Structure tubulo-acineuse (98% de la glande) qui ressemble à la glande salivaire, mais il n’y a
pas de cellules myoépithéliales
▫ Produit le suc pancréatique
▫ 1000 à 2000 mL/j → environ 100 g de protéines (enzymes qui sont recyclées par
réabsorption après leur fonction)
▫ Les sécrétions pancréatiques sont riches en enzymes et sont très alcalines. La pepsine
fonctionne à pH acide alors que les enzymes pancréatiques fonctionnent mieux à pH
neutre. Et donc, l’abondante production de bicarbonate par le pancréas va tamponner
le chyme acide qui vient de l’estomac. Ce processus de tamponnage nécessite d’avoir
des apports régulés. Comme le débit de sécrétion du pancréas est largement inférieur
au débit de chyme qui sort de l’estomac, le pylore est très important pour le
fonctionnement optimal des enzymes pancréatiques.
La douleur d’un pancréas est très intense, épigastrique. C’est une douleur médiée par ces efférences
autonomes. Les sécrétions pancréatiques sont stimulées par le SN parasympathique.
42
▫ Digestion des graisses :
▫ Lipases : clive 2 des 3 AG du TAG pour obtenir 2 acides gras libre et un MAG.
▫ Cholestérol estérases : sépare le cholestérol et les esters d’acides gras qui y sont
associés.
▫ Phospholipase : clive les acides gras qui sont sur les phospholipides. Ces enzymes
participent à la réduction en nombre des AG sur les glycérols
On peut observer des granules au pôle apical des cellules acinaires prêtes à être exocytés. Les enzymes
ne sont pas produites sous formes actives , mais sous formes de proenzymes qu’on appelle des
zymogènes. Elles sont incapables d’exercer leur activité enzymatique dans les acini ou dans les tubules.
L’exocytose des granules est régulée : cette régulation se fait essentiellement par la cholécystokinine,
une stimulation par le nerf vague et d’autres hormones comme la sécrétine et le VIP, qui ont aussi une
influence sur la production enzymatique des cellules acinaires.
En produisant du bicarbonate, l’anhydrase carbonique produit également un proton qui est évacué vers
la circulation systémique en échange d’ion sodium (qui « mouline » grâce à la Na/K ATPase).
Rmq : Le canal CFTR est impliqué dans la mucoviscidose. En cas de canaux CFTR non fonctionnels, les
ions chlores ne sont pas sécrétés et le potentiel dans la lumière ne devient pas négatif, ce qui empêche
le sodium de passer. Il n’y a pas d’appel d’eau et les sécrétions pancréatiques sont peu abondantes,
épaisses et visqueuses (car manque d’eau) → Ils ont des difficultés respiratoires car accumulation d’un
mucus épais dans les bronches et ils auront des épisodes d’inflammation du pancréas à cause d’un
écoulement trop lent des sécrétions.
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Activation enzymatique
La libération de bicarbonate dans les sécrétions pancréatiques permet de tamponner le chyme et de
permettre aux enzymes produites par les acini d’être en condition de pH optimal pour leur fonction. Une
fois que ces sécrétions enzymatiques (inactives) ont quitté les acini et que le liquide dans lequel elles
circulent a été modifié par les canalicules, elles arrivent dans le duodénum. Dans le duodénum, ces
proenzymes vont être activées.
Le processus d’activation passe toujours par l’entérokinase, une protéase duodénale qui clive le
trypsinogène en trypsine. La trypsine, qui est une enzyme protéolytique, va continuer à s’auto-cliver. Le
trypsinogène est donc clivé par l’entérokinase et la trypsine elle-même (= processus d’amplification). La
trypsine clive aussi les autres zymogènes afin de produire toutes les formes actives des enzymes. Ce
mécanisme permet d’éviter que les enzymes ne s’activent par elles-mêmes dans les canalicules et
qu’elles ne soient actives à un endroit inadéquat, car l’enzyme initiatrice est dans le duodénum.
Les systèmes qui régulent la sécrétion sont considérés comme redondants car si l’un est défaillant, un
second est suffisant pour maintenir une sécrétion normale. Ces mécanismes garantissent que la
libération des enzymes pancréatiques est proportionnée à la quantité de nutriments dans l’intestin
grêle.
Le nerf vague qui a activé les sécrétions gastriques dès la phase céphalique, stimule aussi les sécrétions
enzymatiques des acini pancréatiques dès le début des mécanismes de la digestion. Cependant, cette
stimulation est plutôt faible. Elle donne des sécrétions, mais pas au plein potentiel des cellules acinaires
puisqu’il y a une réserve dans les granulations.
L’arrivée du bol alimentaire (= chyme acide riche en peptones et en lipides) dans le duodénum déclenche
des sécrétions des cellules entéro-endocrines par le pancréas :
44
En période postprandiale, l’ensemble de ces stimulus (préparation à la digestion, à la sécrétion par le
nerf vague), la sécrétion des cellules entéro-endocrines (CCK et sécrétine) vont augmenter par 5 à 20x
la sécrétion du pancréas au repos. Cette sécrétion enzymatique des cellules acinaires n’est jamais un
phénomène tout ou rien : le contenu des granules n’est jamais libéré en une fois. C’est une sécrétion
limitée (60% du contenu largué). Le pancréas peut donc produire une quantité d’enzyme largement
supérieure à ce qui est nécessaire pour la digestion, mais également sur une longue durée. Il existe des
pathologies où le contenu enzymatique de la sécrétion va être insuffisant, causé par exemple par une
amputation d’une partie du parenchyme pancréatique.
Les hormones des cellules entéro-endocrines trouvent aussi leur récepteur sur les neurones du système
nerveux entérique et sur les afférences du SNA. Par exemple, la CCK stimule les afférences vagues
(participe au mécanisme de régulation par les grandes boucles qui impliquent le nerf vague). Suite à la
prise du bol alimentaire, la sécrétine va augmenter le passage d’ions chlore dans la lumière tubulaire et
va augmenter le passage de bicarbonate dans les sécrétions pancréatiques. On a donc un afflux de
production, de sécrétion de bicarbonate et une réabsorption de chlore. La production canalaire va être
tellement importante (car stimulée) que la production enzymatique est diluée (ce qui pourrait faire
croire que l’activité des enzymes diminue). Mais la quantité d’enzyme libérée est évidemment supérieur
durant la période postprandiale comparée au jeûne. Tout comme les sécrétions salivaires, les sécrétions
pancréatiques sont également riche pancréatique. Les glandes salivaires produisent la plus grande partie
de leur sécrétion au niveau des acini, tandis qu’au niveau du pancréas, c’est au niveau des canalicules
que le liquide est produit en majorité.
- Production par les cellules acinaires des inhibiteurs de la trypsine (Ex : SPINK1). Cette substance
empêche l'activation de la trypsine tant à l'intérieur des cellules sécrétoires que dans les acini et les
45
canaux du pancréas. Elle détruit les enzymes qui se sont activées par elle-même. Elle est produite
en même proportion que les enzymes. Un manque de ces inhibiteurs peut être la cause d’activation
des enzymes pancréatiques, ce qui peut provoquer des pancréatites chroniques
- Sécrétion des enzymes sous forme de zymogènes (forme non active)
- Gradient de pression : une pression est générée dans les voies biliaires. Il y a un phénomène
d’aspiration dans les canaux, empêchant une hyperpression.
Pathologie : la pancréatite
Si un patient développe un calcul biliaire et qu’un de ces calculs descend dans le cholédoque et vers
l’ampoule de Vater, ce calcul va développer des phénomènes d’hyperpression (car accumulation de
sécrétions qui sont hydratée en amont → le pancréas continue à sécréter car il est stimulé en période
postprandiale). Ces phénomènes d’hyperpression sont aussi des causes potentielles de pancréatite. Le
fait d’aller avec un endoscope (wirsungographie) dans l’ampoule de Vater peut aussi générer des
hyperpressions.
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pancréatiques. Donc, si un patient a une pancréatite, on freine tous les mécanismes stimulateurs de la
production enzymatique du pancréas.
Composition de la bile
▫ Eau
▫ Acides biliaires (composants principaux) → ils fragmentent les graisses sous forme de micelles
(plus petites gouttelettes lipidiques), comme les détergents (qui ont une partie polaire et
hydrophobe), ce qui facilite l’action des enzymes (car la surface est réduite). Des esters de
cholestérol vont participer à la fonction amphiphile de la bile.
▫ Phospholipides : lécithine = phospholipide associé à une phosphatidylcholine.
▫ Cholestérol
▫ Protéines
▫ Composés inorganiques (bicarbonate, ions)
▫ Une petite partie de la bile est composée de la bilirubine (sous-produit de la dégradation de
l’hème) qui n’a aucun effet sur la digestion. Elle donne la couleur de la bile.
Outre la fonction d’élimination des graisses, l’autre fonction de la bile est l’élimination de toxines, de
médicaments, myoglobine, …
▫ L’acide cholique
▫ L’acide chénodéoxycholique
Ils peuvent être sécrétés soit sous leur forme acides ou alors ils peuvent subir une étape de conjugaison
avec un AA. Si c’est de la glycine, ça donne un acide glycocholique. Si c’est de la taurine, ça donne un
acide taurocholique. Le couplage de l’acide biliaire à un AA augmente fort l’hydrophilie de la molécule.
Si on représente la forme 3D, on voit que les radicaux hydrophiles se mettent dans un plan, les radicaux
hydrophobes dans un autre. On a donc un effet capuchon avec une large surface hydrophobe et une
région hydrophile dans le plan opposé. Les acides biliaires sont donc des molécules amphipathiques.
47
Distinction entre acide et sels biliaires
La distinction se fait en fonction du pKa (constante de dissociation des acides). Les acides biliaires ont
un pKa proche du pH duodénal (4-7). Ainsi, environ la moitié des acides biliaires primaires sont sous leur
formes acides dans le duodénum. L’autre moitié se trouve sous forme de sel (déprotoné). Les sels
peuvent se coupler à du sodium ou calcium, on parle alors de sels biliaires sodiques/calciques. Le pKa
des acides biliaires conjugués est plus bas que celui des acides biliaires non-conjugués. Ils sont donc
essentiellement sous leur forme non protonée dans la lumière duodénale. Quand les acides biliaires
arrivent dans le duodénum, ils exercent leur rôle vis-à-vis des lipides. Ils progressent ensuite vers l’iléon
distal, le colon. Dans le colon, une partie des acides biliaires va être modifié par le métabolisme des
bactéries du microbiote intestinal (déshydroxylation) pour donner des acides biliaires secondaires. On
obtient alors de l’acide désoxycholique et de l’acide lithocholique qui peuvent être éliminés dans les
fèces, mais sont en fait recyclés car ils sont utiles. On élimine donc très peu de sels biliaires dans les
selles. Une grande partie des sels biliaires est déjà absorbée dans l’iléon distal (90% et la petite partie
qui arrive dans le colon et qui est transformée par le microbiote intestinal est aussi réabsorbé en partie.
Attention, avoir une grande quantité de sels biliaires dans le colon est très irritant. Cela peut arriver si
un patient à un problème d’absorption de ces sels biliaires. Cela cause une diarrhée. Nous avons même
développé des médicaments (résines) aidant à l’absorption de ces sels biliaires. Ces médicaments ont 2
effets : l’augmente l’absorption des graisses et la réabsorption des sels biliaires, tout en diminuant
l’irritation colique du au passage important de ces sels biliaires.
Quand la bile arrive dans la vésicule biliaire, elle y est concentrée. Dans ces conditions, on peut atteindre
un niveau qu’on appelle la « concentration micellaire critique » où les acides biliaires forment des
micelles biliaires. Ces micelles sont excrétés dans le duodénum où se trouve le bol alimentaire riche en
lipides. Ils vont alors fusionner avec les globules graisseux, formant des micelles dont la partie hydrophile
pointe vers la lumière duodénale et la partie hydrophobe vers l’intérieur. Cela cause la fragmentation
des globules graisseux de grande taille. Tous les micelles qui se trouvent dans la vésicule biliaire ne sont
pas composés que de sels/acides biliaires (micelles biliaires simples), ils peuvent contenir des
phospholipides et des esters de cholestérol. Ce sont des « micelles mixtes ». Les 2 formes micellaires
progressent dans le duodénum. Une fois que les graisses ont été émulsifiées (leur rôle étant achevé), les
acides biliaires seront réabsorbés par les entérocytes pour être réinjectés dans la circulation porte
jusqu’au foie, où les hépatocytes vont les réabsorber et les recycler en les faisant passer par les
canalicules biliaires.
Le fait de ramener les sels/acides biliaires aux hépatocytes va inhiber la 7-hydroxylase → diminution
de la production de nouveaux acides biliaires. C’est ce qu’on appelle la circulation entéro-hépatique des
sels biliaires.
Si on donne à un patient une résine échangeuse d’ion capable ficer les acides/sels biliaires de la lumière
intestinale, le cycle entéro-hépatique des acides biliaires s’arrêtera. Dès lors, l’inhibition de la 7-
hydroxylase est levé, de nouveaux acides biliaires seront produits à partir de cholestérol → diminue le
taux de cholestérol.
Si on compte le pool total des acides biliaires, on est environ à 3 g d’acides biliaires produits
quotidiennement. Ces 3 g peuvent être recyclé jusqu’à 10x ce qui fait que, même si on a produit que 3
48
g de sels biliaires, on aura au final l’équivalent d’une activité de 30 g de sels biliaires. C’est pour ça qu’au
final, le foie ne doit utiliser que 500 mg de cholestérol/jour pour faire de nouveaux acides biliaires.
Les acides biliaires représentent le principal composant activement sécrété par les hépatocytes.
S’agissant d’anions, leur sécrétion s’accompagne d’un mouvement passif de cations dans le canalicule
biliaire, qui à son tour établit un gradient osmotique amenant un déplacement d’eau. En conséquence,
plus le taux de retour des acides biliaires vers le foie est élevé, plus ils sont sécrétés rapidement et plus
le volume de bile est élevé.
La sécrétine stimule la sécrétion de HCO 3- et d’eau par les cellules canalaires, entraînant ainsi une
augmentation significative du volume, de la concentration de HCO 3- et du pH de la bile et une diminution
de la concentration des sels biliaires. Lorsqu'elle est stimulée par la sécrétine, la concentration de HCO 3-
dans la bile peut doubler ou tripler par rapport à celle du plasma.
Rmq : Les ours produisent une bile riche en acide ursodésoxycholique qui est un acide biliaire avec des propriétés
anti-inflammatoires sur les canalicules biliaires et les voies biliaires. Elle va aussi stimuler la production de bile et
donc améliorer la digestion de graisses (en prenant de petite quantité de sels/acides biliaires on va favoriser la
production de bile).
Il existe des maladies qui sont associées à des problèmes de recyclage de l’hème, ce sont les porphyries.
Par exemple, il existe des porphyries cutanées car suite à la présence de beaucoup de porphyrines dans
la peau, elle devient extrêmement sensible à la lumière (les cellules sont brûlées).
Certaines atteintes du foie et des voies biliaires causent un ictère (jaunisse). Dans ce cas, une quantité
importante de bilirubine peut ne pas être extraite par le foie et la peau prend alors une teinte jaune.
Si le problème est hépatique, il y aura beaucoup de bilirubine non-conjuguée. Par exemple, le foie peut
être dépassé dans le cas d’hémolyse (destruction abondante de globules rouges). Ça peut être un déficit
de la fonction hépatocytaire (certaines maladies ralentissent la glucono-conjugaison comme le
Syndrome de Gilbert : c’est assez fréquent). Une pathologie plus grave est la maladie de Crigler-Najjar
49
causant des problèmes neurologiques plus grave que le syndrome de Gilbert. Des pathologies du foie
(cirrhose avancée).
Si le problème vient d’un obstacle sur les voies biliaires (lithiase), on retrouvera dans
le sang de la bilirubine conjuguée car le foie fonctionne toujours. On parle d’ictère
obstructif car il y a un blocage dans les voies biliaires. Si on regarde le vieux monsieur
sur la dia, première chose à laquelle on pourrait penser est une tumeur pancréatique.
Si une tumeur se trouve dans la tête, elle peut comprimer le conduit cholédoque. Si
la lithiase s’enclave dans la voie biliaire principale, le patient peut présenter une triade
de Charcot : colique hépatique (douleur), ictère et fièvre. Cette triade est un signe de
gravité et signe l’obstruction à l’écoulement de la bile et l’infection des voies d’amont.
▫ Ictère physiologie : c’est le fait que la fonction hépatocytaire doit se mettre en place et l’allaitement
maternel peut favoriser un ictère à bilirubine non-conjugué (car dépassement des capacités de
l’hépatocyte).
▫ Ictères pathologiques : sont des ictères hémolytiques suite à des incompatibilités des groupes
sanguin entre la mère et l’enfant. Avoir une bilirubine très élevée pendant longtemps chez un effet
aura une grande toxicité. On parle aussi d’ictère nucléaire car il y a mauvaise croissance, maturation
des noyaux de la base → troubles neurologiques graves.
- Un facteur neurogène
- Un facteur endocrinien : il est le plus important
L’hormone par excellence de la sécrétion bilio-pancréatique est la CCK. Elle induit la contraction de la
vésicule biliaire et le relâchement du sphincter d’Oddi. Les réflexes longs liés par la distension de la paroi
duodénale et gastrique (+motilité) ainsi que la liaison de la CCK aux afférences du vague est responsable
d’une boucle vasovagale, qui, via l’acétylcholine provoque la contraction de la vésicule et relâche le
sphincter (par le NO, VIP…).
50
Les phénomènes de concentration de la bile dans la vésicule permettent d’expliquer d’autres
phénomènes comme la lithiase biliaire, une pathologie très fréquente. Il y a plusieurs facteurs de
risques :
Dès lors, une femme de plus de 40 ans qui a eu des enfants est plus à risque car ce sont des facteurs qui
favorisent la cristallisation.
Les calculs ne sont pas problématiques car ils causent une vésicule « en sac de bille », bien que ce soit
douloureux lors de la contraction de la vésicule (coliques biliaires), mais sont problématiques car les
petits calculs peuvent être mobilisé et passer dans le conduit principal pour s’enclaver au niveau du
sphincter d’Oddi. La bile s’accumule, la pression augmente progressivement et la bile va refluer dans les
canaux pancréatiques ce qui va activer les enzymes pancréatiques. C’est la première cause de
pancréatite (= pancréatite biliaire).
- Passe un fil qui devient chaud (car courant électrique passe) → fait une section du sphincter d’Oddi
pour faire passer le calcul
- Passer un autre cathéter et d’attraper le calcul pour le faire sortir
51
Chapitre 6 : le foie
1. Vue d’ensemble – fonctions du foie
▫ Le foie est l’organe de la biotransformation → modifie les nutriments et les médicaments qui vont
le traverser par la veine porte.
▫ Le foie est également un organe de synthèse → il produit la plupart des protéines du sang (albumine,
facteurs de coagulation, de l’inflammation…)
▫ C’est un organe de stockage : il stock beaucoup de glycogène, des lipides (une alimentation riche en
hydrates de carbone va générer un foie riche en lipide (si trop de graisse = stéatose hépatique →
remplissage des cellules par de la graisse)
▫ Le foie est une glande endocrine et exocrine : Il produit la bile (exocrine)
▫ Il a un effet de filtration et de stockage du sang
Rappel : Le système porte est un système à basse pression mais haut débit. On parle de double vascularisation
hépatique (Vascularisation artérielle → apporte l’oxygène et vascularisation veineuse → majoritaire). Les
anastomoses porto-caves qui s’ouvrent en cas d’hypertension portale et vont shunter le foie (remonte directe vers
la VCI) → dilatation des anastomoses = varices dans des régions anatomiques compliquées. Ces zones sont
principalement autour de l’estomac → peut donner une gastrite congestive (car irritation par congestion vasculaire
de la muqueuse gastrique). Les varices peuvent rompre → risque d’hémorragie. Rappel des phénomènes de premier
passage : un médicament absorbé par la muqueuse intestinale subit le métabolisme du foie avant de rencontrer sa
cible thérapeutique (activité diminuée).
Ammoniac et ammonium
▫ L’ammoniac (NH3) : molécule non polaire qui diffuse facilement à travers la paroi intestinale
▫ L’ammonium : (NH4 +) : molécule polaire → ça ne diffuse pas
L’ammoniac produit est absorbé et passe par la circulation hépatique pour y être métabolisé. En cas de
dysfonction hépatique (Ex : cirrhose), la production d’ammoniac devient pathogène car le foie ne pourra
plus l’éliminer. L’ammoniac se retrouve donc dans la circulation systémique. Il présente alors une toxicité
pour le cerveau et plonge l’individu dans un coma hyperammoniémique (cause fréquente de mort des
patients atteints de cirrhose). Cependant, il est possible de prévenir ce coma en transformant
l’ammoniac en ammonium par une chute du pH dans du colon. Pour cela, on peut donner des
prébiotiques comme des sucres, polysaccharides. Comme l’homme n’est pas capable de les digérer, ils
se retrouvent intacts dans le colon où les bactéries les consomment en produisant localement de l’acide
lactique (diminue le pH). Les protons issus de l’acide lactique vont protoner l’ammoniac en ammonium.
Et donc, l’acidification du microenvironnement intestinal par ces prébiotiques constitue un apport
d’osmole important dans l’intestin, ce qui va appeler de l’eau depuis le milieu interstitiel et va rendre les
selles liquides (l’ammonium est évacué alors dans les selles). On dit qu’un patient cirrhotique doit
évacuer jusqu’à 3 selles molles par jour quand on le traite avec du lactulose.
52
médicament qui augmente l’activité des microsomes. Le système microsomial a été découvert par
centrifugation sur gradient de densité : On prend une préparation de lysat de cellules qu’on place la
suspension dans un tube à essai qu’on centrifuge. Les éléments les plus lourds (noyaux, ribosomes)
seront les premiers à migrer dans le fond du tube à essai. On prélève le surnageant qu’on met dans un
autre tube à essai. On recommence le processus plusieurs fois de suite avec des paramètres de
centrifugeuse différents de sorte à séparer les fractions du lysat de cellule par taille des éléments. Le
système microsomial correspond aux REL et RER, obtenus dans l’une des fractions.
C’est dans le RE que se passe une grande partie des phénomènes d’épuration de la cellule hépatique.
On distingue 2 phases d’épuration :
Ce sont essentiellement des enzymes cytosoliques qui assument cette fonction (foie, poumons
et reins).
Certains produits (plantes) vendus en pharmacie vont induire la phase 1 et 2 (pour des cures de détox).
Ces plantes peuvent modifier la métabolisation d’une série de substances comme les corticostéroïdes.
53
▫ donner de l’alcool pour que le cytochrome métabolise préférentiellement l’alcool au
paracétamol, ce qui laisse le temps aux autres voies de métabolisation du paracétamol de le
transformer. Cependant, on ne fait pas ça car on ne sait pas à quand remonte la prise de
paracétamol.
▫ Donner des molécules qui vont régénérer le glutathion, notamment l’isoleucine. On peut la
donner par voie intraveineuse en grande quantité pour restaurer le stock de glutathion. Ce
traitement peut également être administré si le problème n’est pas une addiction à l’alcool, mais
une prise trop importante de paracétamol (tentative de suicide commune).
La CRP est capable de se lier à la paroi de bactéries gram+ (dont le pneumocoque) et perfore la paroi.
Le stimulus principal de la production de CRP par l’hépatocyte est l’Interleukine-6 et l’Interleukine-1
(produites par macrophages, …). Elles sont le produit d’activation de ce qu’on appelle l’inflammasome
(= ensemble des protéines qui vont être activées durant des phénomènes inflammatoires). Le trigger de
ces phénomènes inflammatoires est la stimulation de TLR (toll like receptor). Ce sont des récepteurs de
« dommages cellulaires » (dommages qui concernent nos cellules ou les cellules procaryotes). À la suite
d’une lésion cellulaire eucaryote, le ligand des TLR va être exposé. Ce ligand = DAMP’S (ça pourrait être
par exemple de l’ADN double brin).
Exemple : Si ce sont des bactéries qui sont lésées → le ligand = PAMP’S. Donc lésion → TLR →
inflammasome → IL-1 et IL-6 → production de CRP.
Le CRP est aussi produit par des pathologies tissulaires, immunitaires, inflammatoire. D’ailleurs, on utilise
couramment le dosage de CRP dans le sang pour évaluer l’état inflammatoire d’un patient :
L’autre protéine impliquée dans l’inflammation est le fibrinogène (comme une glue) produit par
l’hépatocyte et sa production est également induite par des phénomènes pro-inflammatoires. Ill peut
aussi être dosé dans le sang pouvant indiquer une infection ou un phénomène inflammatoire chronique.
Avant de mesurer la CRP, on mesurait la vitesse de sédimentation pour avoir une idée de la quantité de
fibrinogène. Le sang est placé dans une colonne graduée et le temps nécessaire à la sédimentation des
GR est mesuré. En présence de fibrinogène, le temps de sédimentation est plus court. Cependant, cette
méthode est peu spécifique car une anémie pourrait donner le même résultat.
54
4. Fonction biosynthétique
Substrats Energétiques
Les hépatocytes extraient efficacement les produits de passage (HC, lipides, AA) du sang porte. Les AA
sont utilisés pour former des protéines, les hydrates de carbones sont stockés sous forme de glycogène
et libérés sous forme de glucose et les lipides sont stockés sous forme de TAG dans le foie (attention, si
trop de lipides accumulés → stéatose hépatique = pathologique). Ces lipides vont être libérés sous forme
de corps cétonique à l’occasion d’un jeûne prolongé car ce sont les substrats énergétiques de 2ème ordre.
Même en l’absence de glycolyse, le foie pourra tout de même maintenir une glycémie à partir de
substrats qui sont des AA glucoformateurs, le glycérol, le lactate, pyruvate, … pour les transformer en
glucose (gluconéogenèse). Il est en effet important que le foie puisse produire en permanence du
glucose. Donc, rôle également dans la production de substrats énergétiques .
L’ALT se trouve spécifiquement dans l’hépatocyte contrairement à l’AST (foie, muscle, cœur, rein,
cerveau) et à la LDH (foie, muscle cœur, poumon, peau, rein, cerveau…).
Si un patient a une augmentation des ALT, on peut dire que la souffrance cellulaire est au niveau du foie.
Les hépatites ne vont pas toute donner le même pattern d’élévation des enzymes. La congestion
hépatique liée à la décompensation cardiaque (= foie cardiaque) montrera surtout des LDH et moins
d’ALT et AST. Dans des cas d’hépatites virales comme l’hépatite A, E, l’ALT extrêmement élevée. Si un
patient a des ALT et LDH très élevées avec des douleurs à la gorge, et qu’en revenant la semaine après
présente un teint jaune, une bilirubine très élevée, mais que les ALT et LDH sont revenus à la normale
ça indique une hépatite virale ; typiquement le Epstein Barr Virus EBV qui va d’abord donner une hépatite
avec élévation des ALT, puis dans un second temps, une choléstatique avec élévation de la phosphata se
alcaline.
Donc, pour identifier l’organe atteint et le processus pathologique qui est en la cause, on regarde à :
D’autres enzymes permettent d’avoir une idée de ce qu’il se passe dans les canaux biliaires. Certaines
enzymes reflètent la cholestase :
Les GT : fortement associées au métabolisme des voies biliaires extra-hépatiques. Une élévation de ces
enzymes est classiquement associée à une induction microsomiale par la consommation excessive
d’alcool et donc n’est pas forcément associé à une obstruction des voies biliaires.
Les phosphatases alcalines : fortement associées au métabolisme des canalicules biliaire (voie intra-
hépatique). Les phosphatases alcalines ne sont pas spécifiques du foie (os, cerveau…) donc leur
augmentation ne dépend pas que de phénomènes qui se passent au niveau du foie.
55
Dans des cas de calculs biliaires, colique biliaire (triade de Charcot), on aura une élévation de ces 2
enzymes. Donc, les GT et les phosphatases alcaline sont utiles pour identifier le régime de cholestase.
Une personne qui a une bilirubine conjuguée légèrement augmentée avec une élévation de GT et de
phosphatases alcalines, indique qu’il se passe quelque chose sur les voies biliaires. Si quelqu’un a des
GT, phosphatases alcalines élevées, bilirubine élevée ET des LDH (sans changement au niveau d’ALT,
AST), alors on sait que ça ne vient pas du foie. L’association LDH, enzymes de cholestase et bilirubinémie
élevée → indique une tumeur dans la distalité des voies biliaires qui provoque un ictère. Les LDH
indiquent une nécrose des cellules tumorales.
Dans le cas de cancer avancés, des phénomènes inflammatoires sont associés à une inhibition des
processus enzymatiques intracellulaires, ce qui diminue la production de l’albumine. Un déficit d’apport
en acide aminé (si on ne mange pas de viande) peut aussi être la cause d’une hypoalbuminémie.
Parmi toutes ces causes d’hypoalbuminémie, la plus fréquente est l’inflammation chronique (la CRP est
aussi augmentée).
Outre l’albumine, d’autres protéines produites par le foie peuvent aider à évaluer la fonction de
synthèse. Ce sont les facteurs de coagulation, via les « temps de coagulation ». Cela consiste à prendre
le sang d’un patient et d’y ajouter un déclencheur de la cascade de coagulation afin d’évaluer la
production de facteurs de la coagulation (facteur II, V, VII, IX, X, XI). Certains de ces facteurs de la
coagulation sont dépendants de la vitamine K. Donc on pourra évaluer d’un point de vue fonctionnel la
production de facteurs de coagulation, mais il faut s’assurer que les patients ne prennent pas de
médicaments inhibiteurs de la vitamine K ou qu’ils en prennent assez (légumes).
Une autre protéine synthétisée par le foie est la pré-albumine. Elle a un temps de demi-vie courte
(quelques jours). Elle permet d’évaluer à moyen terme la fonction hépato-cellulaire. Le facteur V, qui est
indépendant de la vitamine K va donner une évaluation à très court terme de la fonction hépato -
cellulaire. Et l’albumine donne une évaluation à long terme.
L’ensemble de ces tests biologiques vont donner des scores pour évaluer la fonction hépatique.
Régime habituel
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- 50% d’hydrates de carbones : dont la plus grande partie sont des amidons. On trouve également
des disaccharides (lactose, sucrose) et des monosaccharides. Les autres polysaccharides sont
des éléments qu’on ne peut pas digérer (fibres).
- 25% de lipides sous forme de TAG à acides gras saturés ou non.
- 25% de protéines
- Dans la lumière du tube digestif sous l’action mécanique, chimique et enzymatique des
sécrétions + de la motilité → Digestion luminale
- À la surface de la muqueuse intestinale : les cellules épithéliales possèdent à leur surface des
enzymes transmembranaires (au niveau de la bordure en brosse) → Digestion membranaire
Processus d’absorption
= Processus par lequel les éléments simples obtenus par le processus de digestion passent dans le
cytoplasme des cellules et ensuite dans l’interstitium pour être déversés dans la circulation (porte ou
lymphe). Ces éléments simples que l’on peut absorber sont :
Pour les protéines : des AA, des di- ou des tripeptides, des protéines endocytées (moins chez l’adulte
que chez les nouveaux nés)
Pour les lipides : des acides gras, des monoacylglycérols, du cholestérol, des phospholipides
- 100 g d’AA
- 100 g de lipides
- 200 g d’HC
Cependant, l’absorption peut se poursuivre jusqu’à la fin de l’iléon, ce qui majore la quantité absorbée
par jour. Certains patients souffrants de pathologies de l’intestin grêle doivent bénéficier d’une
intervention chirurgicale avec résection d’une partie du grêle (jéjunostomie). Ces personnes auront des
phénomènes de malabsorption (de la Vit.B12, de protéines, …) => nécessite une alimentation
thérapeutique.
57
(les lipases gastriques/salivaires n’enlèvent qu’un acide gras). La digestion dans l’estomac est donc très
sommaire.
Rappel : La pepsine sécrétée est une endopeptidase qui transforme les peptides en peptones (= mélange d’AA et
d’oligopeptides). Les peptones stimulent la production de gastrine et donc d’acide (= feed -back positif en
augmentant la transformation du pepsinogène en pepsine. Représente 20% de la digestion des protéines d’un repas
normal.
Intestin grêle
Le site principal de la digestion enzymatique et d’absorption est l’intestin grêle (duodénum et jéjunum)
grâce à la sécrétion de la bile et des enzymes du pancréas, mais également grâce aux enzymes qui se
trouvent dans la région transmembranaire des cellules épithéliales intestinales => permet d’arriver à des
éléments simples absorbables.
Les enzymes luminales seules ne sont pas capables de donner des éléments simples et absorbables
(acides aminés, …). La digestion membranaire est nécessaire pour les obtenir (bordure en brosse).
Cette digestion membranaire est véritablement dans la bordure en brosse, qui est le site où se trouve
les canaux par lesquelles les éléments simples pourront passer.
1) HC que les plantes et les animaux utilisent comme réserves énergétiques : les amidons (amylose
+ amylopectines), c’est-à-dire des longues chaines de glucose liés par des liaisons 1-4 et ,6. -
Les plantes fabriquent de l’amidon, les animaux fabriquent du glycogène.
2) HC structurels : on les appelle fibres alimentaires quand ils sont issus de végétaux. Ils peuvent
être essentiellement composés de glucose mais, à la différence des HC de réserve, ils ne sont
pas composés de glucoses avec des 1-4 et 1-6 (les liaisons peuvent se faire sur n’importe
quel carbone du glucose/galactose). Lorsqu’elles sont en solution, ce sont des « fibres
alimentaires solubles ». Comme elles sont très polaires, elles vont fort s’hydrater pour former
un gel. On ne peut pas les digérer. On peut prendre par exemple les -glucanes (glucoses avec
des liaisons 1-4). On les retrouve dans les champignons. Les animaux produisent aussi des
sucres structurels : ce sont les motifs de glycosylation qui recouvrent les protéines (surtout dans
le glycocalyx). Il n’y a pas que du glucose dans ces sucres. Il y aura là des liaisons non attaquables
par les enzymes qui dégradent les HC. Donc les motifs de glycolisation dans le Glycocalyx sont
un autre moyen de protéger l’intestin de nos enzymes.
Ces HC qui peuvent être d’origine végétale et qui donc n’ont aucun rapport avec nos cellules, peuvent
exercer des fonctions de messager : Par exemple, les pectines de citron, quand elles sont hydrolysées et
saponifiées, vont être dégradée en petits fragments qui ressemblent aux motifs de glycolisation des
protéines bactérienne ou de la paroi bactérienne. Des protéines spécialisées pourront reconnaitre ces
sucres et éventuellement se détacher de leur cible. Ceci va alors modifier la fonction des cellules sur
lesquelles elles sont attachées.
58
Parmi les HC, on peut aussi considérer :
Plus l’HC sera long, plus notre organisme prendra du temps à le digérer. On peut alors distinguer des
sucres lents (ex : amidon) et rapides :
La cellulose peut être considérée comme un sucre lent dans la mesure où cette fibre alimentaire soluble
(forme un gel) va arriver au niveau du microbiote intestinal qui va le digérer avec des enzymes que nous
n’avons pas pour donner des acides gras à chaînes courtes (acétate, butyrate, propionate → très
importants pour la régulation de l’appétit et de la glycémie) et des produits intermédiaires (lactate,
succinate, formate). D’une manière générale, on pourra distinguer 2 mécanismes de digestion successifs
(valables tant pour les HC que pour les lipides et les protéines). Il y a une digestion luminale : par des
enzymes qui proviennent des glandes exocrines/annexes. Une digestion membranaire : par des enzymes
transmembranaires de l’apex des entérocytes.
Au final, l’association de la digestion luminale (pour la réduction en taille des HC à longue chaînes) avec
la digestion membranaire (à la surface des entérocytes) permet d’obtenir des monosaccharides qui
pourront être absorbés. Il ne faudrait pas que les bactéries prennent ces monosaccharides dont elles
feraient usages probablement plus vite que nous. Cette association entre les 2 phases est donc aussi une
manière de se protéger d’un shift métabolique par un microbiote qui serait ectopique.
59
Absorption des hydrates de carbones
Cette absorption va se faire par :
Une fois les sucres absorbés, ils seront éliminés vers le flux sanguin par des canaux GLUT2 (diffusion
facilitée). Le tout est énergisé par la Na/K-ATPase : en chassant 3 ions Na vers interstitium, elle créée un
gradient favorable à l’absorption du sodium et du glucose dans la cellule. Ici, c’est pour la période
postprandiale.
En période interprandiale, la concentration en sucres est faible dans la lumière intestinale, mais il ne
faudrait pas que le glucose fasse le chemin inverse à cause du gradient de concentration. En fait, c’est
ce qu’il se passe. En période interprandiale, les canaux fonctionnent dans l’autre sens : le glucose rejoint
les entérocytes (depuis le sang ou depuis la lumière intestinale) afin d’alimenter le métabolisme de la
cellule.
En période postprandiale, l’élévation de glucose intracellulaire stimule la fusion de canaux GLUT avec la
membrane pour stimuler les mécanismes d’absorption depuis la lumière intestinale. GLUT2 présent dans
la membrane basolatérale va alors être présente également dans la membrane apicale pour favoriser
l’absorption. Et donc, ce mécanisme de régulation cellulaire permet à l’entérocyte de recevoir des
apports en glucose en période interprandiale tout en évitant une fuite de glucose vers la lumière
intestinale. C’est à partir des canaux GLUT2 que les cellules des ilots de Langerhans détectent des
variations de la glycémie et c’est donc à partir de ces canaux que le trigger de la sécrétion de l’insuline
aura lieu.
Intolérance au lactose
La lactase est une enzyme abondement exprimée à la surface des entérocytes des jeunes enfants. Son
activité est maintenue par la consommation régulière de produits laitier. C’est donc un phénomène
culturel (Asie du sud-est => on n’en consomme pas après l’âge post néonatal). Le fait de ne pas
consommer de produits laitiers inhibe les phénomènes d’entretien de la production de lactase.
Cependant, certaines personnes auront aussi une diminution de lactase même s’ils consomment des
produits laitiers de manière irrégulière. Ce n’est pas grave (n’induit pas de retard de croissance ou autre).
Par contre, quand ces personnes consommeront du lactose, il ne sera pas digéré. Le problème est que
le lactose est un prébiotique (peut servir de nourriture aux bactéries). Dès lors, quand il se retrouve dans
le colon, il sert de substrat énergétique aux lactobacilles qui produisent de l’hydrogène et des gaz par
fermentation du lactose, induisant une distension de l’intestin grêle → stimulus douloureux.
Produire de l’acide lactique dans la flore colique entraine un appel d’eau par effet osmolaire, ce qui
provoque des diarrhées. Les symptômes principaux d’une déficience en lactase sont donc :
60
Comment prouver qu’un patient présentant ces symptômes à une déficience en lactase
On peut en fait mesurer la glycémie et la quantité d’hydrogène dans l’air exhalé. D’abord, on suit une
personne qui a une fonction lactase normale : on suit sa glycémie après avoir injecté du lactose ou du
glucose (en même quantité) → elle aura un pic glycémique identique, qu’on lui ait injecté du glucose ou
du lactose : les courbes se superposent. Dans le
même temps on mesure la quantité d’hydrogène
dans l’air exhalé : on constate qu’il n’y aura pas de
pic de concentration en hydrogène (que ce soit
après injection de lactose ou de glucose). Chez
une personne ayant un défaut de la fonction
lactase, la courbe bleue est plus faible que la
rouge car le lactate n’est pas digéré. Les
symptômes sont présents et l’hydrogène exhalé
augmente. On comprend donc qu’il n’est pas
normal de trouver des HC dans l’intestin grêle
distal. La majorité sera entièrement absorbée dès
le jéjunum distal.
▫ Les fibres alimentaires peuvent être digérées par les enzymes bactériennes qui vont produire des
acides gras à courtes chaines servant de de substrat énergétique → apport énergétique (apport
calorique)
▫ Les fibres alimentaires vont aussi amener du volume hydraté, ce qui améliore le transit alimentaire.
Chez une vieille personne, la constipation (assez fréquente) est un facteur d’altération de l’état général
car elles n’aiment pas macher une alimentation riche en fibres → on perd alors l’apport d’AG à chaines
courtes et l’hydratation des sels
▫ Ces sucres complexes ont un rôle dans l’immunité. Ils interagissent avec le SI par des mécanismes
directs et indirects.
▫ Ils vont avoir un effet endocrinien : par exemple, le butyrate stimule les cellules à produire des
hormones → participe à l’augmentation de la sensibilité à l’élévation de la glycémie (facilite la
sécrétion d’insuline en réponse à un apport en HC)
▫ Il y aussi des fibres alimentaires non-solubles : on les retrouvera dans les selles car n’ont pas le temps
d’être solubilisée.
Sources de protéines
▫ Protéines de Classe I : Protéines d’origine animale (viande, œuf, produits laitiers)
▫ Protéines de Classe II : origine végétale (toutes les plantes produisent des protéines) Exemple :
la gliadine est une protéine du blé. Il existe des intolérances à cette protéines qui sont
responsables de maladies. Ces protéines végétales représentent un apport calorique important
et la gliadine améliore la périssabilité des pâtes. Ces protéines ont une faible valeur
nutritionnelle car elles sont composées d’acides aminés qui ne couvrent pas l’ensemble des
61
acides aminés dont nous avons besoin. Il faut donc associer de nombreuse source de protéines
végétales pour couvrir ce besoin. Une personne qui mange essentiellement des végétaux aura
à un moment une hypoalbuminémie car manque d’AA.
Pour digérer les protéines nous disposons de mécanismes chimiques et mécaniques. L’acidité de la
lumière intestinale permet l’hydrolyse chimique des protéines de grande taille en plus petite taille. Les
enzymes de l’estomac, puis du pancréas prendront ensuite le relais. La production de pepsine nécessite
l’acidification de l’estomac. Les peptones qui résultent de la dénaturation de la protéine par l’acidité de
l’estomac sont eux même un trigger de la production de la pepsine. Au niveau du pancréas, le
trypsinogène produit par les acini glandulaires est transformé (clivage) par les entérokinases de la
bordure en brosse en trypsine → permet la cascade d’activation des autres enzymes protéolytiques
produites par les acini pancréatiques.
▫ Endopeptidase : clivent à l’intérieur des chaînes d’acides aminés pour produire des peptones
(protéines d’assez grande taille). Le clivage se faire souvent après un acide aminé hydrophobe
(c’est le cas de la trypsine). La digestion n’est pas complète, la taille des protéines est réduite de
plus en plus.
▫ Exopeptidase : attaquent les protéines par leur extrémité carboxy-terminale. Ces enzymes sont
notamment les carboxypeptidases A et B . C’est vrai si la peptone se termine par un acide basique
ou neutre. Si l’acide aminé est acide, l’enzyme s’arrête.
De même que pour les sucres, la protéolyse luminale est peu efficace pour réduire les protéines du bol
alimentaire en acides aminés (on n’obtient que 30% d’AA et 70% d’oligopeptides). La digestion des
oligopeptides se poursuit par la digestion membranaire.
Digestion membranaire
Les peptidases de la bordure en brosse sont trop nombreuses pour pouvoir les citer car celle-ci sont
toutes spécifiques des liaisons entre les acides aminés. Il y a donc plusieurs dizaines de peptidases
membranaires. Cependant, au final, il s’agit rarement d’un mélange d’acides aminés individuels, mais il
s’agit d’un mélange de di/tri peptides et d’acides aminés.
62
de sodium pour continuer à faire rentrer des
peptones. Le tout est énergisé par la Na K-ATPase qui
génère un gradient de concentration de sodium.
Exemple : cystinurie, maladie d’Hartnup (= maladie dans laquelle les acides aminés neutre ne sont pas
absorbés). Ce sont des syndromes néonataux en général avec des troubles musculaire, troubles de
croissance et handicaps graves s’il n’est pas possible de fournir les AA nécessaires. Le récepteur PepT1
est « utilisé » pour absorber des molécules gigantesques qui ressemblent à des peptides : on parle de la
peptomimétiques = branche de la pharmaco qui étudie des structures de médicaments qui auront une
activité sur une cible mais qui pourront passer par des canaux peptidiques (ils sont donc absorbés
facilement). Par exemple, la ciclosporine (médicament immunosuppresseur) est une énorme molécule
facilement absorbable grâce à PepT1.
Il existe un autre phénomène qui est typique des protéines qui est l’absorption des protéines par
endocytose.
▫ Période néo-natale : pendant quelques mois, le nouveau-né pourra absorber, par des
phénomènes actifs d’endocytose vésiculaire, des grosses protéines depuis le lait maternel
(colostrum) dont les immunoglobulines.
▫ Période adulte : le rôle ici est différent. Cela concerne l’absorption de déterminants antigéniques
issus de bactéries ou de protéines alimentaires. Les protéines alimentaires digérées en
fragments ont des propriétés antigéniques et vont être échantillonnées en permanence par les
cellules M des plaques de Peyer (région qui ressemble à une amygdale sous la muqueuse
intestinale). Les cellules M (microfold) ont une surface élevée et sont capables de phagocytose.
Des antigènes provenant de la lumière intestinale pourront donc être présenté aux cellules lymphoïdes
(sous la muqueuse intestinale) → participe à la tolérance antigénique. Les phénomènes de dysimmunité
associés aux protéines alimentaires sont fréquents. Par exemple, la cœliaquie est une réaction
immunitaire dirigée contre le gluten. Les fragments de gluten ont une activité antigénique qui va
déclencher une réaction inflammatoire dans l’intestin grêle proximal. Cette inflammation conduit à une
atrophie des villosités et diminue la capacité de l’intestin grêle à absorber les oligoéléments. Ces
personnes pourraient développer des phénomènes d’intolérance au lactose dû aux destructions
villositaires. Donc, une déficience en lactase, pourrait être le signe d’une autre pathologie. Les personnes
souffrantes de cœliaquies peuvent aussi développer des anémies car il y a une diminution de l’absorption
du fer et donc la production de globule rouge va diminuer. Il y a 2 façons de diagnostiquer une cœliaquie
:
63
- Chercher dans le sang des anticorps anti-gluten (typiquement associés à la maladie)
- Biopsie (pour confirmer)
Rmq : Certaines personnes ont de hauts taux d’anticorps sans signification pathologique d’où l’intérêt de faire une
biopsie pour démontrer qu’il existe bien un processus inflammatoire.
Il existe d’autres phénomènes immunitaires dirigés contre d’autres épitopes de la gliadine qu’on appelle
« intolérances non cœliaques » à la gliadine : symptômes digestifs moins graves.
Les sources endogènes de lipides sont la bile (phospholipides et cholestérols) et les membranes des
cellules intestinales desquamant et restes de bactéries.
Les lécithines, les esters de cholestérol et les produits de la digestion des acides gras vont participer à
un processus de réduction de plus en plus importante de la taille de gouttelettes lipidiques.
L’hydrolyse se poursuit ensuite dans l’intestin grêle par des enzymes du suc pancréatique dont :
▫ La lipase pancréatique : Cette lipase a besoin des acides biliaires et de la colipase pour être active
→ elle libère des AG libres à partir de TAG.
▫ Phospholipases A2 pour la digestion de phospholipides (ex : lécithine).
▫ Cholestérol-estérase : le cholestérol est une molécule assez rare. Elle est nécessaire à la structure
des membranes donc l’organisme va le recycler/ l’absorber. L’activité des lipases pancréatiques
génère des MAG (qui peuvent déjà être absorbés) et 2 acides gras libres. La lipase pancréatique se
64
lie en fait à la surface de la gouttelette lipidique et lie également la colipase qui elle-même se lie aux
acides biliaires.
En se liant aux acides biliaires, la colipase stabilise la lipase à la surface de la goutte lipidique de sorte à
hydrolyser les TAG pour obtenir du MAG et des AG. Les lipases linguales et gastriques n’ont pas besoin
d’une colipase pour fonctionner.
Le processus d’hydrolyse des TAG génère des micelles mixtes (à ne pas confondre avec les micelles
mixtes qu’on retrouve dans la vésicule biliaire). Ici, ce sont des micelles mixtes car ils contiennent à la
fois des TAG, des phospholipides, des esters de cholestérol, mais aussi les produits de la digestion (DAG,
MAG, acides gras). Au final, ces micelles mixtes de petites tailles vont se retrouver dans la couche mal
mélangée à la surface des entérocytes.
Cette étape va concerner les phospholipides qu’on retrouve dans les membranes. Ils sont une source
alimentaire importante de phosphore. L’hydrolyse des phospholipides fait intervenir les phospholipases
A2. Ces enzymes ont la même activité que les lipases : elles clivent le 2 ème acide gras. La phospholipase
A2 est produite par les cellules acinaires du pancréas sous forme de proenzyme qui est activée dans
l’intestin par la trypsine. Accessoirement, les cellules de Paneth et les bactéries coliques en produisent
aussi. L’enzyme est active à pH alcalin et nécessite
un cofacteur que sont les acides biliaires.
Le cholestérol n’est généralement pas sous forme libre, des cholestérol estérases (ou carboxyl ester
hydrolases) aspécifiques hydrolysent les esters des cholestérols, des ester de vitamines liposolubles et
des TAG). Cela libère un acide gras et du cholestérol qui rejoignent la couche mal mélangée à la surface
des entérocytes. Les cholestérols estérases sont produites par les cellules acinaires du pancréas et par
les glandes mammaires (composant du lait maternel important pour la digestion de lipides chez le
nouveau-né). Leur activité nécessite la présence d’acides biliaires. Il y a une forte association entre
cholestérol et pathologies cardiovasculaires. Chez des patients à risque de développer ces maladies, on
peut essayer de diminuer l’absorption de cholestérol. Pour cela, on utilise des stratégies diminuant la
désestérification du cholestérol.
▫ Par diffusion passive : les acides gras libres se retrouvent dans la couche mal mélangée (= couche
aqueuse non agitée recouvrant les entérocytes), ils passent d’un espace alcalin (lumière) à une zone
protonée (micro-environnement acide) grâce à un échangeur Na+ /H+. La protonation des acides
gras libres augmente leur hydrophobicité et favorise leur diffusion passive vers le cytoplasme des
entérocytes. Cette diffusion concerne les AGL et les MAG.
65
▫ Absorption active : Ce mécanisme est anecdotique pour l’absorption d’AGL. C’est surtout un
mécanisme qui permet la perception de lipides dans la lumière en vue de réponses endocrines
(libération de CCK et de sécrétine par les cellules entéro-endocrines). Il faut également distinguer
des acides gras à courte/moyenne/longue chaine :
▫ Les acides gras à chaines courte : sont des produits de métabolisme bactérien dont l’absorption
se passe dans le colon
▫ Les acides gras libres à chaines moyennes (< 12 carbones) : sont essentiellement absorbés par
diffusion passive et sont suffisamment hydrophiles pour traverser le cytoplasme de la cellule et
arriver dans le flux sanguin sans passer par la dernière étape des acides gras à chaine longue
(absorption passive plus efficace donc).
▫ AGL à longue chaine : Diffusion facilitée par CD36
Au final, à la fin du processus d’absorption et de digestion, la micelle mixtes ne contient plus de TAG,
mais uniquement des sels biliaires (et éventuellement quelques phospholipides) qui seront absorbé plus
distalement (= cycle entéro-hépatique). Certains ester de cholestérol peuvent aussi subir ce cycle entéro-
hépatique.
Vitamines liposolubles
Les vitamines liposolubles sont les vitamines E, A, D, K (retenir ADEK) qui sont absorbées par des
transporteurs comme les acides gras. Les mécanismes d’absorption des acides gras à chaine courte
peuvent être inhibés par l’ezétimibe, de même que cette molécule peut inhiber l’absorption du
cholestérol (inhibition de NPC1L1). Cependant, le cholestérol alimentaire ne représente qu’une petite
partie du cholestérol total de l’organisme car la plupart du cholestérol est produit par le foie. Donc,
diminuer l’absorption lipidique, va diminuer l’absorption de cholestérol, mais l’effet sera moins
important que l’inhibition de la biosynthèse du cholestérol par le foie. Le cholestérol libre absorbé passe
dans le flux sanguin et arrive dans le foie où il a une action inhibitrice sur la synthèse de cholestérol.
Ainsi, si on inhibe pharmacologiquement l’absorption de cholestérol depuis le tube digestif, on lève un
frein à la synthèse de ce cholestérol par le foie.
Après l’absorption (active ou passive) à partir de l’apex des cellules, les acides gras libres (à chaine
longue) se retrouvent dans le cytoplasme où ils sont réestérifié. Les AGL à longue chaine et les produits
de la digestion sont reconvertis en TAG, phospholipides, ester de cholestérol dans le REL et vont être
associé à des apolipoprotéines (type A et B). Ces apolipoprotéines sont produites dans le RER et sont
transportées dans le REL. Il y a ensuite des gouttelettes lipidiques qui se forment à partir du REL à
direction du Golgi. Les gouttelettes lipidiques avec les apolipoprotéines vont conduire à la formation de
chylomicrons et de VLDL. Le tout va être exocyté vers la MEC.
Les acides gras libres à chaines moyennes ne subissent pas cette réestérifiassions et peuvent
directement aller dans le sang en traversant la cellule. Donc, ces acides gras libres sont directement
absorbés en bypassant les phénomènes d’absorption qui dépendent des chylomicrons et qui passent
par le réseau lymphatique. En effet, les chylomicrons sont tellement gros qu’ils ne peuvent pas passer
les pores des capillaires villositaires. Il faut des pores beaucoup plus grands qu’on retrouve dans les
vaisseaux lymphatiques. Cela signifie que les chylomicrons bypassent le métabolisme hépatique et sont
déversé dans la veine subclavière gauche par le conduit thoracique. Les patients qui souffrent d’une
anomalie du conduit thoracique ne pourront pas absorber correctement les graisses → déficit calorique,
perte de poids. Les fractures du canal thoracique peuvent provoquer une ascite chyleuse (la lymphe
pleine de graisse s’accumule dans l’abdomen). Les fractures de la crosse du canal thoracique vont
conduire à la formation d’un chylome (= collection de lymphe riche en graisse dans la région subclavière
gauche). Ce n’est pas grave, mais le problème c’est que ça ne coagule pas comme le sang. C’est le
processus de synthèse de collagène par le fibroblaste qui fermera la fracture → c’est long. Il existe
66
toutefois des stratégies pour ces patients afin de maintenir un apport calorique suffisant tout en
diminuant le flux de lymphe chyleuse. On peut donner des graisses courtes (<12 C), apport énergétique
suffisant sans production de lymphe chyleuse.
Les chylomicrons sont la première forme de lipides qu’on retrouve dans le flux sanguin. Ce sont
essentiellement des TAG et assez peu de cholestérol. C’est par échange avec les parois, les HDLs que les
chylomicrons pourront progressivement devenir un peu plus riche en cholestérol (et pauvres en TAG) et
retourner vers le foie où ils sont catabolisés. Il est possible de prédire approximativement le risque
d’avoir une cholestérolémie élevée en mesurant dans le sang la quantité d’apolipoprotéine A et B. En
faisant un rapport entre les 2, on peut déduire le risque d’un individu à développer de
l’hypercholestérolémie. Les chylomicrons vont également accumuler des vitamines, médicaments et des
toxines liposolubles.
Quand on isole l’intestin et qu’on y perfuse des solutés, on peut observer des variations des potentiels
transmembranaires/transépithéliaux qui témoignent de phénomènes d’absorption et de sécrétions
d’anions ou de cations.
Mouvements d’eau
Graphique : Il y a un lien direct entre la sécrétion/absorption d’eau et la
sécrétion/absorption d’ions. Plus on absorbe/sécrète des solutés, plus on
absorbera/sécrétera de l’eau. L’eau n’est jamais réabsorbée seule → les
mouvements d’ions sont le moteur de l’absorption/sécrétion d’eau .
67
▫ Un gradient de concentration : l’apport du bol alimentaire apporte une grande quantité de
solutés dans la lumière intestinale
▫ Une différence de potentiel liée à l’absorption d’un ion : il génère une électronégativité d’un
côté de la barrière épithéliale et une électropositivité de l’autre côté. Ce phénomèn e
entraine le passage du contre-ion du côté opposé et avec lui, de l’eau.
5. L’absorption du Na+
Absorption de Na+ dans l’intestin grêle
On observe 2 grands types de mécanismes :
▫ Mécanismes électrogènes : La lumière intestinale se vide en cation, ce qui crée l’apparition d’une
électronégativité dans cette lumière. Pour compenser, il y a un passage paracellulaire de Cl.
Exemple : cas de l’absorption de glucose ou d’acides aminés. Le glucose est absorbé par SGLT1
accompagné d’un ion sodium. Cela est possible car la pompe Na/K-ATPase crée une déplétion dans le
cytoplasme en sodium qui favorise la diffusion passive du sodium depuis la lumière intestinale vers le
cytoplasme. Ceci permet au glucose et aux acides aminés de rentrer. Le résultat net est une absorption
de sodium depuis la lumière intestinale vers le flux sanguin.
Les phénomènes électrogènes sont principalement retrouvés dans la période postprandiale afin
d’absorber du sodium tandis que les phénomènes électroneutres sont prépondérants durant les phases
de jeûne.
68
2) Augmente les phénomènes de fusions de vésicules qui contiennent ce canal avec la membrane
apicale : c’est un moyen plus lent.
3) Augmentation de la transcription de nouveaux canaux et de nouvelles pompe Na/K-ATPases :
c’est encore plus lent.
Ainsi, l’aldostérone permet de réguler l’absorption de sodium et donc favorise l’augmentation du volume
circulant, surtout dans le colon distal. Les autres mécanismes sont utiles mais plus lents.
Un autre mécanisme typique du colon (surtout le colon distal), c’est l’absorption de sodium avec les
acides gras à chaines courtes (SCFA) produits par la digestion des fibres alimentaires par le microbiote
intestinal. Ceci favorise l’absorption d’eau au niveau du colon.
6. L’absorption du Cl-
Absorption du chlore dans l’intestin grêle
Il y a plusieurs mécanismes d’absorption du chlore :
L’absorption de chlore a lieu dans l’intestin grêle proximal mais aussi dans le colon distal. Attention,
l’absorption passive du chlore et des ions en général dépend de la concentration de part et d’autre des
épithéliums, mais aussi du caractère électrostatique généré par l’absorption abondante de cations →
génère une électronégativité dans la lumière intestinale. Cette électronégativité peut être résolue par
un passage de cations du milieu interstitiel vers la lumière ou par un passage d’anions (notamment le
chlore), en paracellulaire, depuis la lumière intestinale vers le MEC ou milieu intravasculaire.
69
7. Modulation sécrétion-absorption
La fonction de ces canaux est régulée : Tant le canal CFTR que les canaux potassiques sont sensibles à
des seconds messagers comme le calcium et l’AMPc. En modifiant par exemple la fonction d’un canal
chlore, on modifiera souvent (en même temps) les canaux de la région basolatérale de l’entérocyte dans
une proportion équivalente.
Canal CFTR : La perméabilité et la conductance du canal CFTR est augmentée par les concentrations
intracellulaires importantes en AMPc ou en calcium. Les phénomènes qui augmentent les
concentrations en calcium et en AMPc dans la cellule vont favoriser la sécrétion. Les phénomènes qui
diminuent les concentrations en calcium et en AMPc dans la cellule vont inhiber la sécrétion. L’AMPc et
le calcium régulent d’autres canaux, notamment les échanges de sodium et de protons et les échanges
chlores/ bicarbonates. Donc, quand la concentration intracellulaire en AMPc / calcium augmente, on
favorise les phénomènes de sécrétions et on inhibe les phénomènes de réabsorption.
Exemples :
▫ Toxine du choléra : infection bactérienne dûe à une contamination oro-fécale. La bactérie n’a pas un
effet toxique direct sur la cellule, mais elle sécrète une toxine qui force le mécanisme d’endocytose
70
de l’entérocyte et qui se lie au mécanisme de production de l’AMPc. Elle empêche l’inactivation de
la production d’AMPc. L’AMPc augmente la conductance des canaux chlores. Le chlore vient de la
MEC et passe dans la lumière intestinale grâce aux canaux. Cela s’accompagne d’un passage
paracellulaire de sodium et d’eau. Il en résulte une abondante sécrétion aqueuse dans l’intestin qui
dépasse les capacités de réabsorption → Diarrhées qui peuvent atteindre 10L par jour. Sans
traitement de réhydratation, la mort peut survenir en moins de 48h. Comme la toxine est dans le
milieu intracellulaire, la seule façon de traiter les patients est la réhydratation.
▫ Le syndrome carcinoïde : Ce sont des tumeurs neuroendocrines intestinales (carcinomes) qui
produisent en grande quantité de la sérotonine. La sérotonine est déversée dans le sang, arrive dans
le flux porte et passe dans le foie où elle est détruite. Dans un premier temps, la tumeur carcinoïde
localisée dans l’intestin reste asymptomatique car la sérotonine produite localement n’a pas la
possibilité d’augmenter la concentration de calcium sur tout le tractus. Quand la tumeur métastase
au niveau hépatique (ou au-delà du foie), elle produit de la sérotonine directement dans le flux
sanguin systémique. L’effet sera donc globalisé dans au niveau de l’intestin. Il peut aussi y avoir des
tumeurs carcinoïdes dans les bronches qui donne aussi des diarrhées. Il y a des symptômes autres
que des problèmes digestifs : la sérotonine a un effet vasomoteur et cardiaque → on resent des
grosses bouffées de chaleur, on devient rouge, tachycardie, la TA chute à cause de la vasodilatation ,
…
Le syndrome sérotoninergique est lié à une trop grande production de sérotonine causé par la prise de
médicaments qui inhibent la réabsorption de la sérotonine ou ralentissent son métabolisme. C’est le cas
en associant certains anti-dépresseurs entre eux ou avec des inhibiteurs de la recapture de sérotonine.
Les diarrhées sécrétoires sont tout à fait indépendantes des phénomènes de réabsorption électrogène.
Ainsi, pour favoriser la réhydratation rapide dans les conditions où il est impossible d’administrer des
fluides par voie intravasculaire directe, on utilise des solutions de réhydratation orales (= ORS). Ces
médicaments se servent du mécanisme de réabsorption de sodium (et donc d’eau) couplé au glucose
(SGLT1). La composition de ces solutions est essentiellement du glucose, du NaCl et un peu de
potassium. Attention à bien diluer car si c’est trop osmolaire, l’organisme ne pourra pas l’absorber l’eau
le sucre et le sel. En effet, en amenant au TD des grandes quantités de glucose et de sodium, on va
permettre le maintien d’une réabsorption de sodium suffisante couplée au glucose. Cette absorption via
le transport SGLT1 n’est pas du tout influencée par les modifications de concentration intracellulaire
d’AMPc, de GMPc et de calcium. Cela a permis de sauver de nombreuses vies.
Phénomènes de constipation
Les constipations sont liées à 2 phénomènes pathologiques :
L’utilisation de laxatif est une solution contre les constipations. Il y a 3 types de laxatifs :
▫ Laxatifs de lest : ce sont des fibres alimentaires. Elles se gonflent d’eau, s’hydratent et apportent du
matériel hydraté et volumineux dans le colon.
▫ Laxatifs osmotiques : c’est le macrogol + lactulose qu’on ne digère pas et arrive au niveau du colon
pour servir de prébiotique. Cela augmente l’effet osmotique du métabolisme bactérien et permet
donc un transfert d’eau du milieu extracellulaire vers la lumière intestinale. Il faut hydrater ces
molécules avant de les administrer.
71
▫ Laxatifs stimulants : ils irritent la muqueuse intestinale pour stimuler la production de mucus (Ex :
l’huile de ricin). Cela entraine un certain degré de diarrhée sécrétoire. C’est efficace pendant un
certain temps, ils peuvent être délétères sur la sécrétion et la motilité intestinale au long terme car
la fonction physiologique se dégrade progressivement. Cela crée un phénomène de dépendance au
traitement. Exemples : lubiprostone, une prostaglandine prise par voie orale qui stimule la sécrétion
de chlore par le CFTR dépendant des PG. Ce médicament est réservé à certains types de
constipations chez des personnes âgées ou jeunes, mais il est proscrit chez la femme enceinte car il
peut provoquer une fausse couche. Il existe d’autres laxatifs qui peuvent stimuler les contractions
du colon distale spécifiquement en stimulant des récepteurs à la dopamine.
8. L’absorption du K+
Le potassium est très important pour l’organisme, on en perd très peu. Pour un apport journalier de
100mM, on n’en retrouve que 10mM dans les selles. C’est principalement le rein qui va excréter le
potassium excédentaire et réguler finement la kaliémie. Le potassium est sans cesse sécrété et
réabsorbé. Ce sont donc des dizaines de grammes de potassium qui sont sécrétés tous les jours dans
l’intestin et réabsorbé. Le potassium est réabsorbé surtout par réabsorption d’eau et de calcium par des
mécanismes paracellulaire (solvant drag) et par diffusion passive via un gradient de concentration. Dès
lors, malgré une sécrétion abondante de potassium de l’estomac à l’intestin grêle, le potassium est
absorbé dans l’intestin grêle proximal. Dans le colon distal, il y a sécrétion de potassium nette dans le
colon distal (absorption + sécrétion → sécrétion).
L’aldostérone a un effet sur les canaux sodiques (générateurs de potentiel électrique à l’apex des cellules
épithéliales), il augmente la réabsorption d’eau et de sodium. L’aldostérone stimule aussi une perte de
potassium au niveau du rein et de l’intestin. La perte de potassium dans l’intestin liée à l’aldostérone est
liée au passage paracellulaire de potassium stimulé par l’électronégativité de la lumière intestinale. Ces
phénomènes ont lieu dans le colon.
L’AMPc et le calcium intracellulaire sont impliqués dans la régulation des canaux chlore, mais aussi des
canaux potassiques qu’on retrouve dans la membrane apicale des entérocytes. Une augmentation de
l’AMPc ou du Ca++ induit une perte directe de potassium par ces canaux (conductance augmentée). La
perte de potassium est également due à la sécrétion d’eau vers la lumière intestinale (car augmentation
de la conductance des canaux chlore). Le tout explique pourquoi les diarrhées sécrétoires
s’accompagnent d’une perte de potassium → risque d’hypokaliémie.
▫ Chez l’adolescence : la croissance des os demande beaucoup de calcium pour former la matrice
minérale osseuse. Il vaut mieux donner des régimes alimentaires variés et riches en calcium.
72
▫ Après 50 ans : typiquement chez la femme ménopausée, les besoins sont très élevés (1g/jour),
mais quasi aucune femme ne prend cette quantité par jour. Cet apport est nécessaire pour
réduire les phénomènes d’ostéoporose. Il existe des cachets de calcium qu’on peut donner pour
réduire les risques de fracture. Donc, 1g/jour d’apport pour 800mg de calcium dans les selles :
l’absorption de calcium est très mauvaise.
Le calcium est généralement absorbé contre son gradient de concentration. Dans le flux sanguin, la
concentration de calcium libre est aux alentours de 1,2 mM alors que le bol alimentaire a une
concentration en Ca++ dépassant rarement 1mM. Donc, le milieu extra capillaire est moins concentré
en calcium, ce qui aurait tendance à limiter l’absorption. Les canaux calciques (TRPV5/6) vont donc
absorber le calcium contre son gradient de concentration. Dans le même temps, il faut éviter une
élévation du calcium intracellulaire car c’est un second messager. Si il arrive au seuil de déclenchement
des élévations de la conduction des canaux chlores, ça déclenche des diarrhées. L’organisme utilise donc
comme mécanisme la liaison du calcium libre (absorbé depuis la lumière) à la calbindine. L’ensemble du
processus est actif et énergisé par une pompe Ca2+ATPase (80%) et un échangeur 3Na+ -Ca2+ (20%) au
pôle basolatéral qui expulsent le Ca2+ de la cellule vers l’espace interstitiel. La vitamine D active va
stimuler la production de calbindine et la production des canaux calciques basolatéraux. L’absorption
passive de calcium à lieu tout au long du tube digestif par le phénomène de « solvant drag ».
Vitamine A : Dans les abats, poissons, légumes et fruits, impliquée dans le métabolisme des muqueuses
Vitamine D : Absorbée sous forme non-hydroxylée. On la trouve dans les produits laitiers, poissons, …
Elle est synthétisée par la peau lors d’exposition au soleil (il faut des UV). Impliquée dans le métabolisme
osseux (carence = rachitisme) et dans le métabolisme de la paroi vasculaire, les fonctions immunitaires
(notamment le fonctionnement du macrophage). Un des traitements de la tuberculose est d’exposer les
patients au soleil pour augmenter leur production de vitamine D, ce qui améliore leur fonction
macrophagique. Aujourd’hui on l’injecte directement.
Vitamine K : Dans les légumes, surtout le chou. Elle est nécessaire pour la synthèse de facteurs de
coagulations (II, VII, IX, X). Participe au phénomène d’ossification (santé osseuse et
musculosquelettique).
Vitamine B12
Elle ne peut pas être biosynthétisée par le foie. Elle est retrouvée en grande quantité dans les abats.
Quan elle arrive dans l’estomac, elle est liée à des protéines salivaires (haptocorrine). La vitamine B12
est alors libérée de sa protéine dans le duodénum pour se lier au FI (produit par l’estomac). Ce FI va se
diriger vers son récepteur à la surface de l’entérocyte (au niveau de l’iléon terminal). Ceci permet une
73
endocytose du complexe FI-Vitamine B12. La vitamine B12 est libérée du FI dans l’entérocyte et se lie à
la transcobalamine 2 (protéine de transport de la vitamine B12 dans le flux sanguin). Et depuis le flux
sanguin, la vitamine B12 va retrouver ses récepteurs sur les tissus périphériques, notamment les
hépatocytes. Elle est alors libérée et peut être stockée ou alors impliquée dans des processus de
nucléation. La vitamine B12 est stockée dans le foie où il y a toujours environ 1mg de Vit. B12 disponible
(= quantité suffisante pour 1 an sans apport). Après un an sans apport de vitamine B12, la réserve est
vide et il y a apparition d’une carence en vitamine B12. Cette carence peut apparaitre :
Les symptômes sont liés aux effets de la vitamine B12 sur la production des globules rouges :
▫ Un signe clinique d’un manque de vitamine B12 est donc une pâleur
▫ Le signe biologique est une quantité de globule rouge trop faible (anémie). La particularité de la
carence sévère en vitamine B12 est que c’est une anémie macrocytaire (les globules rouges sont
gros car leur paroi est mal formée)
▫ Essoufflement, palpitations
Dans un second temps, d’autres symptômes apparaîtront. Ce sont ces symptômes qui vont conditionner
la survie du patient :
Absorption du Fer
Le fer est un oligoélément mal absorbé, l’organisme fait donc tout pour ne pas le perdre. C’est un des
rares oligoéléments pour lequel il n’y a pas de mécanisme d’excrétion. La seule façon utilisée par notre
organisme pour perdre du fer est la desquamation des cellules épithéliales intestinale (perte de quelques
picogrammes de fer par cellule desquamée). Les principales causes de perte de fer (pertes
physiologiques) sont les menstruations et la grossesse. Ce sont les 2 raisons pour laquelle les anémies
sont plus fréquentes chez les femmes que chez les hommes. Le fer est stocké dans le foie grâce à la
ferritine. La transferrine va permettre le déstockage de ce fer qui va alors s’y lier. Ainsi, le fer qui se
déplace depuis le foie vers les tissus périphériques ou depuis l’intestin vers le foie est lié à la transferrine.
La ferritine et la transferrine sont toutes les 2 mesurables :
74
▫ Les taux de ferritine indiquent le taux de charge en fer de l’organisme
▫ Les taux de transferrine indiquent dans quelle mesure le corps à besoin de fer
▫ On peut également mesurer le taux de saturation de la transferrine : Si la saturation en fer est
basse, cela indique que l’organisme n’a pas d’apport
Apport de fer alimentaire : environ 20-30 mg/jour. Le fer amené par les plantes est plus difficilement
absorbable que le fer dans les viandes. Le stock global de fer de l’organisme est d’environ 2,5-3g. Le fer
est essentiel pour toutes nos cellules. Le foie est rougeâtre car il est riche en mitochondries et les
mitochondries sont brunes car riches en cytochromes qui contiennent du fer. Donc, avoir des taux de fer
bas signifie avoir des cytochromes en quantité insuffisante. Or on retrouve ce cytochrome dans toutes
les cellules de l’organisme (qui possèdent des mitochondries). On retrouve également ces cytochromes
dans des enzymes, notamment celles qui produisent des neurotransmetteurs. Donc, une carence en fer
provoque une mauvaise fonction mitochondriale, enzymatique. Cela va se traduire par de la fatigue.
Enfin, cela va se traduire par une diminution de la formation d’hème (qui contient du fer) et donc une
diminution de la production d’Hb → anémie. Une anémie liée à la carence en fer est liée à un déficit de
la production d’Hb. C’est une anémie microcytaire et hypochrome. Les globules rouges sont petits -
Hypochrome car le fer de l’Hb donne la pigmentation rouge des globules rouges. Sans fer, leur coloration
diminue. Un excès de fer n’est pas bon non plus car il s’accumule dans le foie → le foie est anormalement
grand.
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Hémochromatose de type I
C’est une maladie génétique fréquente où il y a une absorption dérégulée (trop importante) de fer. Les
patients atteints de cette maladie ont une mutation dans le gène HFE → production d’une protéine HFE
mutée. Or, la protéine HFE régule la stabilité du récepteur à la transferrine et assure le passage du signal
pour la production de l’hepcidine. Si elle est mutée, il n’y a plus de transduction du signal qui active la
production d’hepcidine, même si la transferrine est saturée → absorption permanente de fer.
Les mécanismes qui contrôlent la perception de la faim sont aussi associé à un « rhéostat énergétique »
qui dit à l’organisme si il peut consommer de l’ATP ou si il faut réduire la consommation énergétique et
favoriser le stockage. Les bases anatomiques de la perception de la faim et de la régulation de l’appétit
se passent dans l’hypothalamus. Des expériences ont montré qu’une destruction des noyaux de
l’hypothalamus d’animaux entrainait l’obésité. A l’inverse, la stimulation des noyaux hypothalamiques
induisait l’arrêt de la prise alimentaire. Les noyaux hypothalamiques sont riches en neurones qui
communiquent grâce à des neurotransmetteurs. Ces neurones sont sensibles à des hormones (peptides
circulant).
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Les facteurs sériques viennent du sang et influencent des neurones situés à proximité de capillaires
fenestrés. La BHE n’est pas complète dans certaines zones telles que la région paraventriculaire et au
niveau de l’éminence médiane. Cette perméabilité permet une communication entre le sang et
l’hypothalamus. Les substances du sang pourront sortir des vaisseaux (en paracellulaire ou en
transcellulaire) et seront transportées par des cellules épendymaires vers des neurones du noyaux arqué
qui possèdent des récepteurs à ces substances. Les neurones du noyau arqué communiquent ensuite
avec les noyaux paraventriculaires pour permettre la perception de la sensation de faim ou de satiété.
▫ Voie anorexigène
Elle dépend de la mélanocortine et du CART. C’est une voie de diminution de l’appétit et d’augmentation
du métabolisme de bases.
Elle dépend du neuropeptide Y et de l’Agouti-related peptide. C’est une voie de stimulation de l’appétit
et de diminution du métabolisme de base.
- Neuropeptide Y
- Polypeptide pancréatique (hormone produite par les cellules entéro-endocrines du
duodénum et du pancréas qui diminue la sécrétion pancréatique et qui est stimulée par la
prise alimentaire)
- Le Peptide YY (hormone produite par les cellules entéro-endocrine de l’intestin).
Un premier facteur qui pousse à prendre de la nourriture n’est pas forcément le fait d’avoir de l’appétit.
C’est souvent un facteur social, psychique. Il y a également une notion d’apprentissage qui vient se
surajouter à ces phénomènes hypothalamiques. Ces 2 voies vont se réguler mutuellement. Si la voie
orexigène est active, le neuropeptide Y aura un effet inhibiteur sur les neurones de la voie anorexigène.
L’Agouti-related protein (AgRP) aura, quant à lui, un activité inhibitrice indépendante du neuropeptide Y
directement sur les récepteurs à l’-MSH. De la même manière, une activation de la voie anorexigène
inhibe directement et indirectement la voie orexigène.
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Facteurs sériques activateurs de la voie anorexigène :
- Leptine : elle est produite par les adipocytes et elle a un effet inhibiteur sur les neurones
orexigènes du noyau arqué et effet activateur sur la voie anorexigène.
- Insuline : produite après le repas en réponse à la hausse de la glycémie. Elle a les mêmes
effets que la leptine (il faut arrêter la prise alimentaire).
- Le GLP-1, la CCK et le peptide Y auront un effet essentiellement dépendant de l’activation
de la voie anorexigène.
Cette information médiée par des hormones qui va arriver au cerveau après la prise alimentaire
a une composante :
- À court-terme : par activation des cellules entéroendocrines ou par activation des cellules
endocrines du pancréas → induit un stimulus anorexigène
- à moyen ou long terme : en augmentant la masse grasse, on va augmenter le taux de leptine
Cette hypothèse impliquant les noyaux paraventriculaires est intéressante car on intègre à la fois des
phénomènes neuronaux, endocriniens et cette notion de régulation à court et à long terme.
- Ghréline : C’est la seule hormone orexigène (qui augmente l’appétit) qui a été clairement
identifiée. Elle est produite par l’estomac, l’intestin grêle et le colon. Sa production est
inhibée par la prise alimentaire. La ghréline est donc essentiellement produite en période
de jeûne. La ghréline commence par « gh » car elle a d’abord été identifiée comme un
peptide impliqué dans la neurotransmission : les neurones à ghrélines du cerveau stimulent
la production d’hormones de croissances.
- Glucocorticoïdes : Le stress augmente la production de ces glucocorticoïdes. Une personne
stressée aura une augmentation des taux de glucocorticoïdes qui peuvent activer la voie
orexigène → prise de poids associé au stress. Un patient qui souffre d’une pathologie
inflammatoire et qui doit être traité par des glucocorticoïdes à haute dose va avoir
chroniquement des taux de glucocorticoïdes élevés → ces traitements sont associés à une
prise de poids.
Il y a un lien entre les taux de leptines et d’insuline et la masse graisseuse. Plus il y a de tissu adipeux,
plus le taux de leptine et d’insuline seront élevés. Dans le cas d’un excès de masse graisseuse, il y a une
résistance du récepteur à l’insuline. Pour compenser, il y a une hausse du taux d’insuline chez les obèses
afin de maintenir une glycémie normale, c’est l’insulino-résistance. Si les besoins en insuline sont
supérieurs à la capacité du pancréas à produire de l’insuline, c’est le début du diabète de type II.
Pendant longtemps, on a cru que les noyaux ventro/dorso médians expliquaient à eux seuls la régulation
de la prise alimentaire grâce à la leptine : une personne en surpoids a plus de leptine, ce qui diminue
son appétit et maintient poids stable. En réalité, c’est faux car les patients obèses ont des taux de
leptines élevés et gardent un appétit normal. Ils peuvent alors continuer à prendre du poids. Y aurait-il
une forme de résistance à l’action de la leptine sur ces noyaux ? On ne sait pas.
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3. Mécanisme hypothalamique 3 : hypothalamus latéral
C’est la voie de la détection de la neuroglucopénie. On a vu que les canaux à diffusion facilitée GLUT2
permettent au cytoplasme cellulaire de détecter l’évolution de la glycémie. Si la glycémie monte, il y aura
davantage de glucose qui va passer vers le milieu intracellulaire par ce canal, causant une modification
du rapport ATP/ADP. Ce mécanisme est utilisé par des neurones de l’hypothalamus latéral pour détecter
des variations de la glycémie. Si elle baisse, l’hypothalamus latéral envoie un message consc ient sur la
nécessité de la prise alimentaire.
Aucun des mécanismes cités jusqu’à maintenant n’est clairement prouvé. Il est probable que tous ces
mécanismes interviennent pour réguler finement les apports énergétiques à l’organisme.
Le GIP et le GLP-1 sont produits en réponse au passage du bol alimentaire et à la stimulation des cellules
entéroendocrines par différents stimuli (dont les HC, les acides gras à chaines courtes, …). Ils ont une
activité incrétino-mimétique qui inhibe la sécrétion de glucagon et augmente la sécrétion d’insuline suite
à un repas.
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5. Elément de nutrition
Pour évaluer une nutrition normale, il faut évaluer les besoins énergétiques d’un individu à un moment
donné. Ces besoins peuvent être mesurés :
Dans certaines familles, le métabolisme de base sera plutôt orienté sur la consommation énergétique
des lipides et d’autre des HC. Dès lors, la consommation de graisse aura un impact +/ - important sur la
prise de poids chez différentes familles. La production enzymatique du pancréas va s’adapter aux apports
habituels des individus dans une familles. Une personne qui consomme principalement des HC aura une
plus grande production d’amylases par exemple.
Si on norme la consommation énergétique dans les 24h qui précèdent la mesure de la consommation
en oxygène par l’appareil de Benedict et qu’on demande au patient de ne consommer que des hydrates
de carbones, on aura une QR à 1. On pourra alors dire que pour chaque litre d’oxygène consommé, le
patient a consommé 4,2 kcal. Ces méthodes sont utilisées pour des grandes malades (grands brûlés aux
soins-intensifs). Plus un patient est malade, plus les besoins énergétiques augmentent. Il faut donc bien
veiller à lui donner ce dont il a besoin. Si on veut évaluer ces besoins énergétiques, il faut définir les
besoins énergétiques de bases, c’est-à-dire les besoins qui sont indépendants de toute activité physique
et les besoins énergétiques réels (qui sont associés aux besoins de bases et aux besoins liés à l’activité
physique).
Ces besoins sont augmentés en cas de maladie. Il faut maintenant considérer la façon dont on va
apporter ces calories. La nutrition normale ne peut pas reposer que sur les considérations caloriques.
En effet, une personne qui serait nourrie uniquement avec un seul type d’aliment développerait
rapidement des carences et des problèmes cliniques. Il faut donc considérer à la fois l’apport calorique
d’un aliment et ses apports métaboliques.
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- À chaines longues : acide palmitique, stéarique, … Ils sont athérogène, font grossir, sais ils
sont des substrats énergétiques importants.
- Acides gras à chaines moyennes (<12C) : On les retrouve dans des margarines développées
spécialement pour des patients qui ont des anomalies de l’absorption intestinale grêle. Ces
acides gras sont indépendants de l’absorption par le réseau lymphatique.
- Acides gras à courtes chaines : Ils sont produits par le métabolisme bactérien et permettent
un apport énergétique à l’entérocyte et au colonocyte en particulier. Ils ont des rôles
métaboliques de façon systémique en ayant un effet sur la perception de la satiété et sur la
production de certaines hormones entéroendocrines (comme l’IGF1).
▫ Acides gras insaturés :
- Acides monoinsaturés : on rencontre principalement l’acide Oléique (18C, c’est un 9)
- Acides poly-insaturés : il n’y en a que 2 qui sont essentiels : acide linoléique et - linolénique.
On ne peut pas les produire par nous-même. L’acide linoléique est un 6 et l’acide -
linolénique est un 3. Les 3 sont impliqués dans des processus de régulation de la phase
inflammatoires.
On peut aussi considérer les HC à partir de leur index glycémique (élevé ou bas) :
- Les amidons (amylose, amylopectine, glycogène) = 4kcal/g absorbé (par apport de glucose).
Ça représente environ 50% des apports caloriques quotidiens. → IG élevé
- Les fibres alimentaires = 2kcal/g → essentiellement par la production d’AG à courte chaine
dans le colon → IG bas
L’index glycémique est un index théorique qui reprend de façon chiffrée (entre 0 et 100) un rapport
entre l’élévation de la glycémie après l’ingestion d’un aliment sur l’élévation de la glycémie après
ingestion de 50g de glucose (= valeur max). Si on suit l’élévation de la glycémie dans le temps, après une
prise de 50g de glucose on observe un pic glycémique qui induit une sécrétion d’insuline. Le glucose
rentre rapidement dans les cellules alors que l’insuline va rester plus longtemps → aura tendance à
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provoquer une baisse de la glycémie après quelques heures. Si on suit ce même graphique après
ingestion d’un autre aliment (poireaux par exemple), on verra que dans les 2h qui suivent la prise
alimentaire, le pic glycémique sera moins important et il aura moins tendance à induire une
hypoglycémie car l’aliment est digéré et continue à libérer des HC dans le sang. Donc, le rapport de
surface entre le pic glycémique induit par l’ingestion de 50g de glucose par la surface sur les 2 premières
heures de la prise d’un autre aliment nous donne l’index glycémique.
▫ Aliments à index glycémique élevé : sucre blanc (saccharose), pain blanc, pdt épluchées, dates,
pastèque
▫ Aliments à index glycémique moyen : pain complet, miel, bananes pas mûrs, sucre brun, pdt non
épluchées
▫ Aliments à index glycémique bas : graines, aliments complets avec leur enveloppe
Notre alimentation de base est surtout axée sur des HC avec des indices glycémiques élevés. L’effet net
est que sur les 2h qui suivent la prise alimentaire, les symptômes liés à la neuroglucopénie peuvent
apparaitre : c’est handicapant (malaise vagal, diminution de la concentration, …).
▫ Protéines de haute valeur nutritionnelle : ce sont les protéines animales. Elles contiennent tous
les acides aminés dont nous avons besoins.
▫ Protéines végétales : les protéines végétales ne contiennent pas tous les acides aminés
essentiels à la production de nos propres protéines. Il faut alors consommer plusieurs sources
de protéines végétales. Le problème avec le végétalisme est que c’est une alimentation riche en
HC. Penser que cette alimentation aidera à maintenir le corps « fit » est partiellement vrai car
elle va être déséquilibrée par l’excès d’apport en HC. Les végétariens utilisent alors des
concentrés protéiques obtenus à partir de végétaux. L’apport en protéine quotidien ne dépasse
normalement pas 15% des apports énergétiques. Ils doivent être beaucoup plus importants
chez les jeunes enfants : « des parents qui imposent une alimentation végétarienne à leur enfant
sont des criminels ».
Fonctions du colon :
- Absorption d’eau
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- Action du microbiote
- Formation et stockage des selles
- Elimination des selles
2. Absorption d’eau
L’apport d’eau au colon quotidien est compris entre 5-8L, c’est-à-dire bien moins que ce qu’a sécrété et
réabsorbé l’intestin grêle. Tant l’intestin que le colon sont des lieux de sécrétions et d’absorptions.
Autant l’intestin grêle est le lieu où la sécrétion sera plus importante pour favoriser l’absorption des
nutriments, autant le colon est véritablement la phase de récupération de toute cette production d’eau
et d’ion par l’intestin grêle.
Certains patients, à la suite d’une pathologie grave occlusive du colon ou à la suite d’une colectomie,
pourront bénéficier une iléostomie, c’est-à-dire un abouchement d’une anse grêle à la peau sur laquelle
on devra coller une poche pour collecter les sécrétions du grêle. Ces sécrétions sont abondantes. Plus
l’iléostomie est placée en amont de l’iléon, plus la production de liquide sera abondante et plus le patient
sera à risque de développer des troubles hydroélectrolytiques, une déshydratation, une hypokaliémie,
voir même (si c’est très haut) une hyponatrémie. Les patients qui ont bénéficié d’une colostomie auront
une production dans la poche de colostomie des selles plus solides, moins riches en eau. Ils auront donc
moins de risque de développer des états de déshydratation ou des troubles ioniques. À choisir, il vaut
donc toujours mieux de privilégier une colostomie à une iléostomie.
Le poids sec des selles se compose d’environ 30% de bactéries, de 10 à 20% de matières grasses, de 10
à 20% de matières inorganiques, de 2 à 3% de protéines et de 30% de fibres non digérées, de
constituants secs des sucs digestifs, tels que les pigments biliaires et des débris de cellules épithéliales
desquamées.
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varient par segments. La quantité de microbiote est mesuré en CFU/g de sécrétion. C’est une façon
d’évaluer la quantité de microorganisme dans un milieu (Ex : Estomac → CFU très faible).
Le microbiote intestinal contient des bactéries (90%), mais aussi des virus (6%), des mycètes (3%) et des
archées (1%). Si on ne considère que les bactéries et les levures, il y a dans l’estomac que de 10 à 1000
bactéries par g ou par mL de sécrétion. Dans l’intestin grêle, il y a de plus en plus de bactéries par mL de
sécrétion et dans l’intestin grêle distal, il y a jusqu’à 100 millions de bactéries par g de bol alimentaire en
cours de digestion. Cependant, c’est le colon qui contient le plus de microorganismes où il y a 1012
bactéries/g de selles.
Les patients atteints de pathologies neurodégénératives (Ex : parkinson) ont des microbiotes coliques
modifiés qui pourraient être impliqués dans les voies ascendantes comme une sorte de « toxicogènes »
des noyaux de la base.
Il y a un autre mécanisme qui est impliqué dans la relation entre l’intestin et le cerveau qui est résumé
sous le terme de « gut-brain axis ». Il est lié à :
▫ la production de certaines substances comme les AG à courtes chaines ou l’acide acétique par les
microorganismes du colon
▫ des mécanismes qui impliquent le contact de la paroi bactérienne avec les récepteurs à la surface
de nos propres cellules. Cependant, les entérocytes sont couverts d’une zone ‘mal mélangée’ riche
en mucus qui maintien à distance les bactéries. Certaines bactéries se développent tout de même
dans ce mucus et s’en nourrissent exclusivement (le microbiote luminal est différent du microbiote
pariétal). En réponse, ces bactéries lient les entérocytes par leur RC Toll like receptor, ce qui induit
une augmentation de la production de mucus et améliore la liaison des tights junctions entre les
entérocytes pour diminuer le passage de métabolites d’autres bactéries vers le sang. Ces autres
métabolites sont notamment des lipopolysaccharides (déterminants de la paroi bactérienne) qui
sont reconnus par notre organisme comme un signal d’envahissement par des bactéries. En petite
quantité, les LPS favorisent le développement de la ligne blanche dans la moelle. En grande quantité,
les LPS causent des phénomènes inflammatoires et participent à une élévation de la résistance à
l’insuline.
Lorsque l’on parle de microbiome, on parle le plus souvent du Microbiote bactérien luminal colique
distal/des selles.
Le microbiote intestinal fermente les HC indigestes et putréfie les protéines. Il produit des substances
avec des enzymes que nous n’avons pas. Ces substances peuvent participer à des processus
physiologiques/physiopathologiques. Le microbiote modifie la capacité de l’organisme à stocker des
graisses, essentiellement en modifiant la production d’hormones entéroendocrines.
Le microbiote participe à la défense contre les pathogènes. Les bactéries du colon se développent en
colonies (plusieurs espèces de bactéries) qui adhérent soit au mucus, soit aux cellules épithéliales. Ces
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bactéries occupant la place et sécrétant de l’acide acétique, elles inhibent le développement de
bactéries pathogènes.
Les bactéries du microbiote produisent des vitamines telles que la vitamine K, la vitamines B (dont la
B12) et elles participent au développement du SI (cellules microfolded). Le SI élémine les bactéries
mortes, ce qui stimule le développement des follicules des plaques de Peyer.
Les nouveaux nés naissent avec un très faible microbiote intestinal. Pendant la vie in-utéro, il n’y en a
pas du tout. C’est en fait en passant par le tractus génital pendant l’accouchement que le nouveau-né
avale les sécrétions vaginales de la mère qu’il reçoit une première population. Ce microbiote est ensuite
être entretenu par l’apport en streptocoque et en staphylocoque sur le sein maternel. Les enfants nés
par césariennes reçoivent leur microbiote grâce à la proximité avec leur mère.
Fonctions métaboliques
Pas connaitre, juste pour montrer que c’est très complexe. Ces fonctions métaboliques passent par la
fermentation de ce qu’on n’est pas capable de digérer pour produire de l’acétate, des acides gras à
courtes chaînes, … Ce métabolisme aura également un effet sur la satiété car Le butyrate et le propionate
ont des activités anticancéreuses directes car elles modifient le métabolisme de certaines cellules
tumorales et modifient les conditions d’apport énergétique à ces cellules.
Le microbiote produit également des substances pathogènes : On parle d’ailleurs de plus en plus de
microbiote « favorable » et de « pathobionte ». Par exemple, certaines bactéries du pathobionte
produisent des p-crésyl sulfate (= toxines urémiques) en putréfiant les acides aminés et d’autres
nutriments non digérés. Ces substances toxiques sont très hydrophiles et sont rapidement éliminés par
le rein, sauf en cas d’insuffisance où il y a accumulation. Cette toxine diminue l’espérance de vie et peut
provoquer un coma urémique. Le microbiote intestinal produit aussi du gaz, surtout de l’hydrogène et
du méthane (pas problématique). Par contre, le pathobionte est problématique car il produit du sulfure
d’hydrogène. Les bactéries qui produisent ce gaz sont associées à la rectocolite ulcéro-hémorragique et
la maladie de Crohn (2 maladies inflammatoires de l’intestin), à ne pas confondre avec la colopathie
fonctionnelle (= forme d’hyperperception des contractions coliques).
L’intestin est très peu sensible aux stimulus douloureux, peut être sensible à la dilatation brutale dont
l’origine peut être la production de gaz. Pour traiter une colopathie fonctionnelle, on peut utiliser des
antidépresseurs qui auront une activité sur les noyaux de la base pour diminuer la perception (méthode
chimique). On peut changer le microbiote intestinal, grâce à des probiotiques. On peut aussi donner des
prébiotiques, mais ça favorise la production de gaz → pas forcément la bonne solution chez les patients
qui en ont déjà trop.
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