Cours de Droit Des Suretes Approfondis - 220620 - 123447
Cours de Droit Des Suretes Approfondis - 220620 - 123447
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AVERTISSEMENT
CE SUPPORT DE COURS N’EST QU’UN OUTIL PERSONNEL. C’EST UN OUTIL
PEDAGOGIQUE ELABORE DANS UN SOUCI DE CONCISION ET DE PRECISION.
IL ABORDE LES CHAPITRES ESSENTIELS ET LES NOTIONS A CONNAITRE
POUR APPREHENDER LE COURS DE DROIT DES SURETES DANS LE CADRE DE
VOTRE FORMATION UNIVERSITAIRE. D’AUTRES OUVRAGES DOIVENT ETRE
LU POUR UN APPROFONDISSEMENT EFFECTIF DE VOS CONNAISSANCES,
NOTAMMENT :
Brigitte H. F. et Anne-Marie Simon, Droit civil, 6ème édition, Dalloz 2001, p.361 et
suivants ; 10ème édition, Sirey 2010, p.416 et suivants ;
Dr. Gaston KENFACK DOUAJNI (HDR), les nouvelles suretés introduites dans
l’acte uniforme sur les suretés adopte le 15 décembre 2010, Revue semestrielle
d’Etudes, de Législation, de Jurisprudence et de Pratique Professionnelle en Droit des
Affaires; Numéro spécial - Novembre/Décembre 2011/Version Electronique sur
http://revue.ersuma.org; (Cf. Annexe ci-dessous).
MACTAR SAKHO, « Le nouvel Acte uniforme OHADA portant organisation des
sûretés : Propos introductifs autour d’une refonte d’envergure du droit des
sûretés », Revue de l’ERSUMA : Droit des affaires - Pratique
Professionnelle, Numéro Spécial - Novembre/Décembre 2011, Législation ; (Cf.
Annexe ci-dessous).
Revue semestrielle d’Etudes, de Législation, de Jurisprudence et de Pratique
Professionnelle en Droit des Affaires; Numéro spécial-Novembre/Décembre
2011/Version Electronique sur http://revue.ersuma.org;
FENEON Alain, Le pacte commissoire : une innovation importante du nouvel Acte
uniforme sur les Sûretés, Revue Penant n° 877 - Octobre / Décembre 2011, page 429.
ISSA-SAYEGH Joseph, Acte uniforme portant organisation des sûretés,
EDICEF/EDITIONS, 1999 ;
M. Bourassin, V. Brémond, Jobard-Bachellier, Droit des sûretés,3e édition, Sirey
2012;
MINKOA SHE Adolphe; Droit des sûretés et des garanties du crédit dans l'espace
OHADA: les garanties personnelles Tome 1, Paris PUF 2010;
KALIEU ELONGO Yvette; Droit et pratique des sûretés réelles OHADA, Douala:
PUL, 2010
http://ersuma.ohada.org
http://www.ohada.org
Acte uniforme Ohada portant organisation des sûretés, adopté le 15 décembre 2010 à
Lomé (Cf. Annexe ci-dessous).
Ordonnance française n°2006-346 du 23 mars 2006 relative aux sûretés.
2
INTRODUCTION GENERALE
1. Contexte et justification
Les conventions légalement formées tiennent lieu de lois à ceux qui les ont faites. Par ailleurs,
elles doivent être exécutées de bonne foi. Telle est la position du législateur à travers l’article
1134 du code civil. Cette disposition vise à accorder une force obligatoire à la volonté des
parties. En fait, nul n’est obligé de conclure un contrat. Tout engagement conventionnel de
donner, de faire ou ne pas faire quelque chose repose sur la volonté des parties.
Mais si l’on est libre de décider d’être lié ou non par un contrat, une fois qu’on s’y engage, il
découle de notre accord une force obligatoire qui fait de cet engagement une règle à respecter
au risque d’être sanctionné par le juge pour n’avoir pas tenu sa parole. Ainsi, la volonté des
parties se transforme en une loi entre elles qui doit être exécutée de bonne foi. Le problème
réside, justement au niveau de la bonne foi des parties. En effet, la bonne foi est une notion
subjective, un sentiment injustifié lié à la confiance qui lie les parties à un contrat. On a
confiance en l’autre sans savoir pourquoi. ‘’Elle respectera son engagement parce que je me
dis qu’elle ne peut pas me faire ça’’. Et qu’est-ce qui te garantit qu’elle respectera sa parole ?
Je suppose qu’elle est de bonne foi. Pourtant, la bonne foi est la chose la moins partagée. On
ne peut qu’y croire. Dans le domaine des contrats, les parties ont intérêt à rester vigilantes.
Cette recherche de vigilance les conduit à prévoir, pour assurer une exécution effective de
leurs obligations respectives, des garanties qu’on appelle généralement des sûretés.
2. Définitions et domaine d’application des sûretés
Tout créancier a sur le patrimoine de son débiteur un droit de gage général, c’est-à-dire des
biens garantissant le paiement de ses créances. Ce droit constitue une protection efficace si le
débiteur a des biens suffisants. Dans cette situation, le créancier fait saisir certains biens du
débiteur, les fait vendre et se paye sur le prix. Dans certaines circonstances, ces garanties
peuvent résulter d’une personne qui s’engage à garantir le paiement à titre personnel.
En effet, la sûreté est légalement définie comme étant « l’affectation au bénéfice d’un
créancier d’un bien, d’un ensemble de biens ou d’un patrimoine afin de garantir l’exécution
d’une obligation ou d’un ensemble d’obligations, quelle que soit la nature juridique de celles-
ci et notamment qu’elles soient présentes ou futures, déterminées ou déterminables,
conditionnelles ou inconditionnelles, et que leur montant soit fixe ou fluctuant »1. Telles que
définies, les sûretés sont, généralement, accessoires de l'obligation dont elles garantissent
l'exécution. Autrement dit, la sureté dépend en général du contrat principal dont l’exécution
est ainsi garantie par celle-ci2. Elles se présentent, par ailleurs, comme des techniques
juridiques destinées à assurer le règlement des créances pour le cas où le débiteur ne
disposerait pas de biens d’une valeur suffisante pour désintéresser l’ensemble des créanciers.
Elles constituent des garanties de paiement. Elles s’ajoutent an rapport d’obligation sur lequel
elles portent mais n’en résultent pas3.
1
Article 1er de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
2 Ce qui fait dire à un auteur qu’un’«sûreté est l'affectation à la satisfaction du créancier d'un bien, d'un ensemble de biens
ou d'un patrimoine, par l'adjonction aux droits résultant normalement pour lui du contrat de base, d'un droit d'agir,
accessoire de son droit de créance, qui améliore sa situation juridique en remédiant aux insuffisances de son droit de gage
général...» (P. Crocq, «Propriété et garantie», th. Paris II, L.G.D.J., 1995, n°282).
3 Cabinet Adam-Caumeil, les sûretés en droit français, article en ligne, p.1.
3
En d’autres termes, comme le dit si bien un auteur4, une sûreté, c'est d'abord une sécurité, un
moyen de garantir le paiement d'une créance issue d'un rapport d'obligation. En prenant une
ou des sûretés, le créancier peut avoir confiance dans l'avenir parce qu'il a l'assurance qu'en
principe il sera payé à l'échéance et n'aura pas à supporter l'éventuelle insolvabilité de son
débiteur. Autrement dit, les sûretés ne sont pas seulement un moyen de renforcer l'efficacité
de l'exécution des obligations mais constituent plus généralement la condition du crédit lequel
est à la base de n'importe qu'elle activité économique. Si l'on veut d'emblée être plus précis,
cette sécurité sera obtenue, ainsi que l'a relevé la doctrine, en conférant au créancier, sur les
biens du débiteur ou d'un tiers, une action soit prioritaire, c'est la sûreté réelle, soit
supplémentaire, c'est la sûreté personnelle5. Les suretés sont donc de deux ordres :
- Les sûretés personnelles consistent en l'engagement d'une personne de répondre de
l'obligation du débiteur principal en cas de défaillance de celui-ci ou à première
demande du bénéficiaire de la garantie.
- Les sûretés réelles valablement constituées consistent soit dans le droit du créancier
de se faire payer par préférence sur le prix de réalisation d'un bien affecté à la garantie
de l'obligation de son débiteur, soit dans le droit de recouvrer la libre disposition d'un
bien dont il est propriétaire à titre de garantie de cette obligation.
Les sûretés réelles peuvent être constituées par le débiteur lui-même ou un tiers en garantie de
l’obligation. En général, les sûretés ont pour objectif d’améliorer la situation du créancier et
leur mise en œuvre a pour effet d’éteindre la créance grâce à la technique de l’accessoire.
Dans l’espace OHADA, toute sûreté ou autre garantie de l'exécution d'une obligation peut être
constituée, inscrite, gérée et réalisée par une institution financière ou un établissement de
crédit, national ou étranger, agissant, en son nom et en qualité d'agent des sûretés, au profit
des créanciers de la ou des obligations garanties l'ayant désigné à cette fin6.
L’acte uniforme OHADA prévoit, dans la conclusion de la sûreté, l’intervention d’un
professionnel appelé ‘’agent de sûreté’’. Ainsi, en cas de recours à ses services, l'acte
désignant l'agent des sûretés doit mentionner, à peine de nullité : la ou les obligations
garanties ou, si elles sont futures, les éléments de nature à permettre leur individualisation,
tels que l'indication de leur débiteur, de leur lieu de paiement, de leur montant ou l'évaluation
de ce dernier, et de leur échéance; l'identité, au jour de la désignation de l'agent des sûretés,
des créanciers de la ou des obligations garanties; l'identité et le siège social de l'agent des
sûretés; la durée de sa mission et l'étendue de ses pouvoirs d'administration et de disposition;
les conditions dans lesquelles l'agent des sûretés rend compte de sa mission aux créanciers de
la ou des obligations garanties7. Ainsi, lorsque l'agent des sûretés agit au profit des créanciers
de la ou des obligations garanties, il doit en faire expressément mention et toute inscription
d'une sûreté effectuée à l'occasion de sa mission doit mentionner son nom et sa qualité d'agent
des sûretés.
Les créanciers sont, généralement, représentés par l'agent des sûretés dans leurs relations avec
leurs débiteurs, leurs garants, ainsi que les personnes ayant affecté ou cédé un bien en garantie
de ces obligations, et les tiers. Dans la limite des pouvoirs qui lui ont été conférés par les
4
créanciers de la ou des obligations garanties, l'agent des sûretés peut intenter toutes actions
pour défendre leurs intérêts, y compris en justice, la seule indication qu'il intervient en sa
qualité d’agent des sûretés étant suffisante8.
Lorsque la constitution ou la réalisation d'une sûreté entraîne un transfert de propriété au
profit de l'agent des sûretés, le ou les biens transférés forment un patrimoine affecté à sa
mission et doivent être tenus séparés de son patrimoine propre par l'agent des sûretés. Il en va
de même des paiements reçus par l'agent des sûretés à l'occasion de l'accomplissement de sa
mission. Sous réserve de l'exercice éventuel d'un droit de suite sur ces biens et hors les cas de
fraude, ils ne peuvent alors être saisis que par les titulaires de créances nées de la conservation
et de la gestion de ces biens, y compris en cas d'ouverture d'une procédure collective
d'apurement du passif à l'encontre de l'agent des sûretés9.
En somme, l’objectif recherché avec les suretés, c’est d’arriver à « prévoir l’hypothèse du
risque de non-paiement en s’octroyant un rang de paiement prioritaire par le biais des
garanties10». Le droit des sûretés constitue ainsi l’ensemble des normes visant à canaliser les
différents mécanismes permettant à un créancier de s’assurer de la solvabilité de son débiteur.
Il s’agit d’un droit ayant sa spécificité tant dans sa démarche de raisonnement que dans son
vocabulaire. Au niveau de la démarche, l’on emprunte au droit des obligations certaines
dispositions auxquelles s’ajoutent les règles spécifiques au droit des suretés. Ces règles
exigent le formalisme pour la majorité des garanties conventionnelles (cautionnement,
garantie autonome, nantissement, etc.) et l’effectivité pour les garanties légales (privilèges).
La particularité de son vocabulaire se justifie par l’existence d’expressions consacrées
uniquement en la matière. On peut les expressions suivantes : « caution, gage, nantissement,
hypothèque, garantie réelle, garantie personnelle, etc. ».
L’étude de ensemble de ces suretés consacrées par l’Acte Uniforme constitue la
généralité sur les suretés (Partie I). Il faut cependant préciser que ces suretés doivent
leur existence du fait qu’elles obéissent à des techniques propres à leur pratique (Partie
II).
6
L’acte uniforme OHADA portant organisation des sûretés consacre donc au profit d’un tiers
professionnel la possibilité de s’ingérer dans les relations de son débiteur aux fins de garantir
le paiement de sa créance. Mais les sûretés proprement dites peuvent être étudiées en
distinguant les sûretés personnelles (TITRE I) de celles réelles (TITRE II). Telle est la logique
qui guidera, ici, notre étude.
SURETES PERSONNELLES SURETES REELLES
Garantie portant sur certains biens du débiteur
La garantie résulte de Suretés réelles mobilières : Suretés réelles immobilières :
l’engagement d’une personne aux (Garantie portant sur un bien meuble) (Garantie portant sur un bien
côtés du débiteur. immeuble)
- Le cautionnement ; - le droit de rétention; Les hypothèques :
- La garantie autonome ; - la propriété retenue ou cédée; - Hypothèques
- Contre-garantie à titre de garantie ; conventionnelles ;
- le gage de meubles corporels; - Hypothèques forcées.
autonome.
- le nantissement de meubles ;
incorporels ;
- les privilèges.
7
TITRE I : LES SÛRETES PERSONNELLES
On entend par sûreté personnelle, la garantie résultant de l’engagement d’une autre personne
au côté du débiteur11. Les sûretés personnelles régies par l’Acte uniforme OHADA portant
organisation des sûretés et qui constitue la base légale de cette étude sont le cautionnement et
la garantie autonome12.
CHAPITRE I : LE CAUTIONNEMENT
Le cautionnement est un contrat par lequel la caution s'engage, envers le créancier qui
accepte, à exécuter une obligation présente ou future contractée par le débiteur, si celui-ci n'y
satisfait pas lui-même. C’est en fait un contrat par lequel une personne, appelée caution,
s’engage à garantir l’exécution d’une obligation au cas où le débiteur ne le ferait pas13. Cet
engagement peut être contracté sans ordre du débiteur14. En droit civil, la personne qui se
porte comme caution peut choisir de payer en argent la dette du débiteur principal et on parle
de ‘’caution personnelle’’ tout comme elle peut désigner un de ses biens mobilier ou
immobilier comme permettant de garantir le paiement de la dette du débiteur et dans ce cas on
utilise la notion de ‘’caution réelle’’. L’acte uniforme OHADA portant organisation des
suretés ne remet pas en cause cette vision des choses. Il semble, cependant, privilégier la
caution personnelle à la caution réelle15, histoire de distinguer clairement les sûretés
personnelles des sûretés réelles, sans doute.
Comme ci-dessus mentionné, le cautionnement est un contrat par lequel une personne,
appelée caution, s’engage à garantir l’exécution d’une obligation au cas où le débiteur ne le
fait pas16. La formation du cautionnement repose sur l’existence préalable d’un contrat
principal dont l’exécution est garantie par un contrat accessoire qui est le cautionnement. Les
choses peuvent être présentées comme ci-dessous :
CAUTION
Contrat de cautionnement = contrat accessoire
Exemple : Dame ADJOA, commerçante du marché d’Adjamé, est spécialisée dans la vente
des chaussures. Elle demande à ADAMO, un grossiste de lui vendre des chaussures en gros
au montant total de un millions de franc CFA qu’elle paiera après les fêtes de pâques. Mais
dans le but de rassurer ADAMO, le créancier grossiste, elle obtient l’accord d’une de ses
11 Raymond GUILLIEN et Jean VINCENT, Lexique des termes juridiques, 12ème Edition, Dalloz 1999, p.502.
12 Article 12 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
13 Brigitte H. F. et Anne-Marie Simon, Droit civil, 6 ème édition, Dalloz 2001, p.361.
14 Article 13 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
15 Il y a, en annexe, une analyse justifiant pourquoi l’OHADA a renoncé à la caution réelle pour ne consacrer que la caution
personnelle.
16 Brigitte H. F. et Anne-Marie Simon, Droit civil, 10 ème édition, Sirey 2010, p.416. L’image, ci-dessus, présentant les
8
amies commerçante, Mme TOUDOU, qui s’est engagée à payer le grossiste à l’échéance, si
le débiteur ADJOA n’arrive pas à payer.
NB : Le contrat principal est celui lié à la vente en gros de chaussures qui a été conclu entre
ADJOA et ADAMO. Le contrat accessoire qui constitue le cautionnement est celui qui a été
conclu entre ADJOA et son amie TOUDOU.
La formation de ce contrat accessoire qu’est le cautionnement nécessite des conditions de
validité. Il s’agit de la forme du contrat et le fond du contrat de cautionnement.
17 Même lorsque le débiteur est tenu, par la convention, la loi de chaque Etat Partie de l’OHADA ou la décision de justice, de
fournir une caution, celle-ci doit être domiciliée ou faire élection de domicile dans le ressort territorial de la juridiction où elle
doit être fournie, sauf dispense du créancier ou de la juridiction compétente. Cette élection de domicile confirme la
soumission du cautionnement aux règles de l’acte uniforme OHADA applicable en la matière.
18 Article 14 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
9
contrat de cautionnement. Elle doit être constatée au moment du paiement de la
créance. Ce qui justifie que la caution prenne, de bonne foi, sa place.
La caution doit aussi présenter des garanties de solvabilité appréciées en tenant compte de
tous les éléments de son patrimoine19. Lorsque la caution reçue par le créancier,
volontairement ou en justice, est devenue ensuite insolvable, le débiteur doit en fournir une
autre donnant les mêmes garanties au créancier. Cette règle ne reçoit exception que lorsque le
créancier a subordonné son consentement au contrat principal à l'engagement, à son égard,
d'une caution nommément désignée20.
- Le dol : La manœuvre dolosive la plus souvent invoquée est la réticence dolosive,
c’est-à-dire le silence du créancier. C’est l’exemple si la banque, qui le créancier d’un
débiteur, ne révèle pas à la caution la situation de celui-ci qui est irrémédiablement
compromise au moment où elle s’engage21.
- La violence : bien que rarement retenue, on peut tout de même évoquer le cas des
menaces exercées sur l’épouse du débiteur (Com., 28 mai 1991) ou contre un membre
d’une communauté religieuse (CA Douai, 29 juin 200622).
Ensuite, seule une personne capable peut, naturellement, se porter caution. Enfin, l’objet et la
cause doivent être licites de sorte que la caution doit avoir donné son consentement pour une
dette dont l’objet et la cause ne sont pas contraires à la loi et aux bonnes mœurs. Par exemple,
un homme ne peut pas se porter caution d’une dette contractée par son ami en faveur d’un
tueur à gage que ce dernier avait engagé pour assassiner son ex-épouse en vue de conserver à
titre personnel la fortune de la famille.
2. Les conditions spécifiques au cautionnement :
Le cautionnement ne peut exister que si l'obligation principale garantie est valablement
constituée. Toutefois, les exceptions suivantes sont admises :
- La possibilité d’un cautionnement pour un incapable : il est possible de cautionner,
en parfaite connaissance de cause, les engagements d'un incapable. C’est l’exemple si
la dette a été contractée par un mineur (frais de restauration ou de scolarité, etc.). La
caution, qui doit être majeure, peut s’engager à faire face des dettes contractées par un
mineur ou majeur incapable. Cela est surtout possible lorsque la caution n’est que le
représentant légal de l’incapable23.
- La confirmation par le débiteur, d'une obligation entachée de nullité relative, ne lie
pas la caution, sauf renonciation expresse, par la caution, à cette nullité. Ainsi, par
exemple, le défaut de pouvoir du représentant pour engager la personne morale
débitrice principale ne peut être invoqué par la caution de celle-ci que si l'obligation
principale n'est pas valablement constituée, sauf lorsque la personne morale débitrice
principale a confirmé cette obligation et que la caution a expressément renoncé à se
prévaloir de la nullité de ladite obligation24.
10
- L’engagement de la caution: l’engagement de la caution ne peut être contracté à des
conditions plus onéreuses que l'obligation principale, sous peine de réduction à
concurrence de celle-ci, ni excéder ce qui est dû par le débiteur principal au moment
des poursuites. Le débiteur principal ne peut, non plus, aggraver l'engagement de la
caution par une convention postérieure au cautionnement25. Cela signifie simplement
que la caution ne peut, en aucune manière, être chargée d’une dette plus lourde que
celle du débiteur principal.
- L’étendue du cautionnement: le cautionnement d'une obligation s'étend, en principe,
outre le principal, et dans la limite de la somme maximale garantie, aux accessoires de
la dette et aux frais de recouvrement de la créance, y compris ceux postérieurs à la
dénonciation qui est faite à la caution. A la demande de la caution, l'acte constitutif de
l'obligation principale est annexé à la convention de cautionnement. Le cautionnement
peut également être contracté pour une partie seulement de la dette et sous des
conditions moins onéreuses26. Le cautionnement général des dettes du débiteur
principal, sous la forme d'un cautionnement de tous engagements, du solde débiteur
d'un compte courant ou sous toute autre forme, ne s'entend, sauf clause contraire
expresse, que de la garantie des dettes contractuelles directes. Il doit être conclu, sous
peine de nullité, pour une somme maximale librement déterminée entre les parties,
incluant le principal, les intérêts et autres accessoires.
En somme, la caution doit être bien informée de l’étendue de son engagement au profit du
débiteur. Son engagement peut être général ou limité à une partie de la dette du débiteur. Tout
repose donc sur l’accord liant la caution au débiteur. Le cautionnement général peut être
renouvelé lorsque la somme maximale est atteinte. Le renouvellement doit être exprès ; toute
clause contraire est réputée non écrite. Il peut être révoqué, à tout moment, par la caution
avant que la somme maximale garantie ait été atteinte. Tous les engagements du débiteur
garanti nés avant la révocation restent garantis par la caution. Sauf clause contraire, le
cautionnement général ne garantit pas les dettes du débiteur principal antérieures à la date du
cautionnement27. En clair, le cautionnement doit être limité dans le temps et dans son étendue.
DEFINITITION ROLE TYPE D’OBLIGATIONS
Celui à qui profite le paiement de la Recevoir principalement le paiement de sa
CREANCIER dette dette du débiteur principal, et à défaut, de la Aucun
caution.
DEBITEUR Celui qui, conformément au contrat Payer principalement, comme convenu Obligation principale de
PRINCIPAL principal, doit payer la créance. entre lui et le créancier, la créance. payer
Celui qui s’engage à payer lorsque le Payer, si le débiteur principal est défaillant, Obligation accessoire de
LA débiteur principal, à l’échéance, sera la créance au profit du créancier. payer en cas de défaillance du
CAUTION défaillant. débiteur principal.
11
SECTION II : LES MODALITES DU CAUTIONNEMENT
Le cautionnement est réputé solidaire. Il est simple lorsqu'il en est ainsi décidé,
expressément, par la loi de chaque Etat Partie ou la convention des parties28. La caution peut,
elle-même, se faire cautionner par un certificateur désigné comme tel dans le contrat.
Sauf stipulation contraire, le ou les certificateurs sont cautions simples de la caution
certifiée29. La caution peut garantir son engagement en consentant une sûreté réelle sur un ou
plusieurs de ses biens. Elle peut également limiter son engagement à la valeur de réalisation
du ou des biens sur lesquels elle a consenti une telle sûreté30. Tout cela pose le problème des
effets juridiques du cautionnement.
I- LES EFFETS DU CAUTIONNEMENT
Lorsque les parties conviennent de garantir au créancier le paiement de sa dette, elles
doivent s’attendre à ce que cela produisent à leur égard des effets. Les effets du
cautionnement se présentent, principalement, comme suit :
La caution n'est tenue de payer la dette qu'en cas de non-paiement du débiteur
principal.
Le créancier ne peut entreprendre de poursuites contre la caution qu'après une mise en
demeure de payer adressée au débiteur principal et restée sans effet.
La prorogation du terme accordée au débiteur principal par le créancier doit être
notifiée par ce dernier à la caution. Celle-ci est en droit de refuser le bénéfice de cette
prorogation et de poursuivre le débiteur pour le forcer au paiement ou obtenir une
garantie ou une mesure conservatoire.
Nonobstant toute clause contraire, la déchéance du terme accordé au débiteur principal
ne s'étend pas automatiquement à la caution qui ne peut être requise de payer qu'à
l'échéance fixée à l'époque où la caution a été fournie. Toutefois, la caution encourt la
déchéance du terme si, après mise en demeure, elle ne satisfait pas à ses propres
obligations à l'échéance fixée31.
Dans le mois de la mise en demeure de payer adressée au débiteur principal et restée
sans effet, le créancier doit informer la caution de la défaillance du débiteur principal
en lui indiquant le montant restant dû par ce dernier en principal, intérêts et autres
accessoires à la date de cet incident de paiement.
A défaut, la caution ne saurait être tenue au paiement des pénalités ou intérêts de
retard échus entre la date de cet incident et la date à laquelle elle en a été informée32.
Le créancier est tenu, dans le mois qui suit le terme de chaque semestre civil, à
compter de la signature du contrat de cautionnement, de communiquer à la caution un
état des dettes du débiteur principal précisant leurs causes, leurs échéances et leurs
montants en principal, intérêts, et autres accessoires restant dus à la fin du semestre
écoulé, en lui rappelant la faculté de révocation. A défaut d'accomplissement de ces
formalités, le créancier est déchu, vis-à-vis de la caution, des intérêts contractuels
12
échus depuis la date de la précédente information jusqu'à la date de communication de
la nouvelle information33.
La caution est tenue de la même façon que le débiteur principal. La caution solidaire
est tenue de l'exécution de l'obligation principale dans les mêmes conditions qu'un
débiteur solidaire. Toutefois, le créancier ne peut poursuivre la caution simple ou
solidaire qu'en appelant en cause le débiteur principal34.
Les expressions ‘’caution solidaire’’ et ‘’caution simple’’ méritent d’être élucidées. En effet,
on appelle ‘’caution solidaire’’ celle qui a renoncé au bénéfice de la discussion et de la
division, en cas de pluralité de cautions, en devenant ainsi pour le créancier un débiteur
solidaire. Par contre, la caution est dite simple lorsqu’elle s’est réservé le droit de discussion à
l’égard du débiteur et de division à l’égard des autres cautions du débiteur. Par le droit de
discussion ou bénéfice de discussion, on entend le fait que « la caution peut exiger que le
créancier commence par poursuivre le débiteur principal pour faire saisir et vendre ses
biens35». Quant au bénéfice de division, « il est possible lorsqu’il y a plusieurs cautions : la
caution peut obliger le créancier à ne la poursuivre que pour sa part dans la dette ; les
poursuites sont divisées36».
La caution judiciaire (caution désignée par décision de justice) et la caution solidaire
ne disposent pas du bénéfice de discussion.
La caution simple, à moins qu'elle ait expressément renoncé à ce bénéfice, peut, sur
premières poursuites dirigées contre elle, exiger la discussion du débiteur principal, en
indiquant les biens de ce dernier susceptibles d'être saisis immédiatement sur le
territoire national et de produire des deniers suffisants pour le paiement intégral de la
dette. Elle doit, en outre, avancer les frais de discussion ou consigner la somme
nécessaire arbitrée par la juridiction compétente à cet effet. Lorsque la caution a fait
l'indication des biens et fourni les deniers suffisants pour la discussion, le créancier
est, jusqu'à concurrence des biens indiqués, responsable, à l'égard de la caution, de
l'insolvabilité du débiteur principal survenue par le défaut de poursuites37.
S'il existe plusieurs cautions pour un même débiteur et une même dette, sauf
stipulation de solidarité entre elles ou renonciation par elles à ce bénéfice, chacune
d'elles peut, sur premières poursuites du créancier, demander la division de la dette
entre les cautions solvables au jour où l'exception est invoquée. La caution ne répond
pas des insolvabilités des autres cautions survenues après la division.
Le créancier qui divise volontairement son action ne peut revenir sur cette division et
supporte l'insolvabilité des cautions poursuivies sans pouvoir la reporter sur les autres
cautions38.
Toute caution ou tout certificateur de caution peut opposer au créancier toutes les
exceptions inhérentes à la dette qui appartiennent au débiteur principal et tendent à
réduire, éteindre ou différer la dette.
13
La caution simple ou solidaire est déchargée quand la subrogation aux droits et
garanties du créancier ne peut plus s'opérer, en sa faveur, par le fait du créancier. Si le
fait reproché au créancier limite seulement cette subrogation, la caution est déchargée
à concurrence de l'insuffisance de la garantie conservée39.
La caution doit aviser le débiteur principal ou le mettre en cause avant de payer la
dette au créancier poursuivant. Si la caution a payé sans avoir averti ou mis en cause le
débiteur principal, elle perd son recours contre lui si, au moment du paiement par elle
ou postérieurement à ce paiement, le débiteur avait le moyen de faire déclarer la dette
éteinte ou s'il avait payé dans l'ignorance du paiement de la caution. Néanmoins, la
caution conserve son action en répétition contre le créancier40.
La caution est subrogée dans tous les droits et garanties du créancier poursuivant pour
tout ce qu'elle a payé à ce dernier. S'il y a plusieurs débiteurs principaux solidaires
d'une même dette, la caution est subrogée contre chacun d'eux pour tout ce qu'elle a
payé, même si elle n'en a cautionné qu'un. Si les débiteurs sont conjoints, elle doit
diviser ses recours41. La caution qui a payé a, également, un recours personnel contre
le débiteur principal pour ce qu'elle a payé en principal, en intérêts de cette somme et
en frais engagés depuis qu'elle a dénoncé au débiteur principal les poursuites dirigées
contre elle. Elle peut, en outre, réclamer des dommages-intérêts pour réparation du
préjudice subi du fait des poursuites du créancier. S'il y a eu cautionnement partiel, le
créancier ne peut, pour le reliquat, être préféré à la caution qui a payé et agi en vertu
de son recours personnel42.
On peut retenir à ce niveau que la caution, simple ou solidaire, est tenue pour le débiteur
principal : elle dispose donc contre lui d’un recours. Ce recours est ouvert, en principe, après
paiement. La caution dispose de deux recours :
Un recours personnel, tiré des relations personnelles du débiteur avec la caution,
Un recours subrogatoire : la caution bénéficie des sûretés qui garantissaient le recours
du créancier contre le débiteur.
Ces deux recours peuvent être schématisés comme suit :
14
Les recours du certificateur de caution contre la caution certifiée sont régis dans
l’espace OHADA, par exemple, par les articles 30, 31 et 32 de l’Acte uniforme de
2010 relatif aux suretés43. Ces recours sont identiques à ceux exercés par un créancier
contre son débiteur principal.
Lorsqu'il existe plusieurs cautions simples ou solidaires pour une même dette, si l'une
des cautions a utilement acquitté la dette, elle a un recours contre les autres cautions,
chacune pour sa part et portion44. La caution peut agir en paiement contre le débiteur
principal ou demander la conservation de ses droits dans le patrimoine de celui-ci,
avant même d'avoir payé le créancier :
- dès qu'elle est poursuivie ;
- lorsque le débiteur est en état de cessation des paiements ou en déconfiture ;
- lorsque le débiteur ne l'a pas déchargée dans le délai convenu ;
- lorsque la dette est devenue exigible par l'échéance du terme sous lequel elle avait été
contractée45.
En somme, les recours entre les différentes cautions peuvent se présenter comme suit :
Les cofidéjusseurs sont les autres cautions qui garantissent la même dette. La caution qui a
payé à un recours contre les cofidéjusseurs. Ce recours peut être exercé en même temps que le
recours contre le débiteur. Comme dans le cas du recours contre le débiteur, la caution qui a
payé a, contre ses cofidéjusseurs, deux types de recours :
- Un recours personnel : dont le fondement est la gestion d’affaires.
- Un recours subrogatoire : fondé sur la subrogation dans les droits du créancier.
L’avantage du recours subrogatoire est de permettre à la caution de bénéficier des
sûretés qui garantissaient le recours du créancier contre les cofidéjusseurs.
o Ces deux recours ont le même objet et sont soumis aux mêmes conditions :
- La caution ne peut agir contre les cofidéjusseurs que pour leur part et portion de la
dette;
- Si toutes les cautions sont engagées pour le même montant, la division de la dette
s’opère par « parts viriles », c’est-à-dire par « tête »;
- Si une caution est insolvable, la fraction de la dette à payer par les autres est
déterminée proportionnellement à l’engagement initial.
- Extinction du cautionnement : La caution s’engage souvent en espérant ne pas avoir à
payer. L’extinction sans paiement est donc souhaitée de la caution.
15
II- L’EXTINCTION DU CAUTIONNEMENT
Les règles générales relatives à l’extinction des obligations s’appliquent, notamment en ce qui
concerne la remise de dette, la compensation, la transaction, la confusion et la novation.
En ce qui concerne le paiement, il éteint l’obligation principale : le cautionnement sera donc
éteint (sauf dans le cas d’un paiement partiel).
L’extinction a pour effet de faire disparaître l’obligation de règlement qui ne concerne que les
dettes nées avant l’évènement extinctif. L’obligation de couverture, quant à elle, disparaît
pour l’avenir.
16
Deux notions, courantes en droit civil, méritent tout de même d’être analysées. Il s’agit de
l’obligation de règlement et de l’obligation de couverture.
L’obligation de
règlement :
- Expressément déterminée,
17
CHAPITRE II :
GARANTIE ET CONTRE-GARANTIE AUTONOMES
La garantie autonome se définit comme étant « l'engagement par lequel le garant
s’oblige, en considération d’une obligation souscrite par le donneur d’ordre et sur instructions
de ce donneur d’ordre, à payer une somme déterminée au bénéficiaire, soit sur première
demande de la part de ce dernier, soit selon des modalités convenues49».Telle que définie, la
garantie autonome suppose une relation entre trois personnes: il s’agit du garant qui s’engage
à payer le bénéficiaire désigné par la troisième personne qui a sollicité son soutien, c’est-à-
dire le donneur d’ordre.
Exemple: La société DABA qui a l’habitude de traiter avec la société DAFITINI
demande à cette dernière de lui accorder son soutien pour le paiement d’un fournisseur. La
société DAFITINI accepte de payer le débiteur de DABA en attendant que celui-ci soit en
mesure de lui rembourser le montant payer au fournisseur.
Dans cette relation :
- La société DABA est le donneur d’ordre, débiteur du fournisseur ;
- La société DAFITINI est le garant qui après avoir payé le fournisseur deviendra le
créancier de la société DABA ;
- Le fournisseur est le bénéficiaire, premier créancier de la société DABA.
La contre-garantie autonome, par contre, désigne « l’engagement par lequel le contre-
garant s’oblige, en considération d’une obligation souscrite par le donneur d’ordre et sur
instructions de ce donneur d’ordre, à payer une somme déterminée au garant, soit sur
première demande de la part de ce dernier, soit selon des modalités convenues »50. Dans la
relation de contre-garantie, le garant prend la place du bénéficiaire et un autre appelé le
contre-garant prend la place du garant dans le but de satisfaire le garant comme si le garant
devenait le bénéficiaire.
Par exemple: Dans le cas susmentionné, si le garant qui est la société DAFITINI paie le
fournisseur de la société DABA, cette dernière doit lui rembourser son argent à une
échéance convenue. Mais, si à cette échéance, DABA est toujours insolvable, elle peut faire
appelle à une autre entreprise appelée KOUMBA à qui elle demandera de payer à son ordre
le montant indiqué au profit de DAFITINI et DABA s’engagera à lui rembourser plus tard.
Dans cette relation:
- DABA demeure le donneur d’ordre ;
- DAFITINI devient le bénéficiaire-garant ;
- KOUMBA est le contre-garant qui paie le garant bénéficiaire et prend sa place pour
devenir le créancier de la société DABA.
En somme, « la garantie autonome est l'engagement par lequel le garant s'oblige, en
considération d'une obligation souscrite par un tiers, à verser une somme soit à première
demande, soit suivant des modalités convenues. Le garant n'est pas tenu en cas d'abus ou de
fraude manifestes du bénéficiaire ou de collusion de celui-ci avec le donneur d'ordre. Le
garant ne peut opposer aucune exception tenant à l'obligation garantie. Sauf convention
contraire, cette sûreté ne suit pas l'obligation garantie51».
18
SECTION I: FORMATION ET MODALITES DES GARANTIES
ET CONTRE-GARANTIE AUTONOMES
I- La formation de la garantie et contre-garantie autonomes
Comme toute convention, la garantie et la contre-garantie, pour exister, suppose un accord
préalable des parties. Autrement dit, le consentement des parties est indispensable à sa
formation. Il s’agit d’un consentement qui ne doit souffrir d’aucun vice. Ensuite, l’objet et la
cause de la garantie ou contre-garantie autonomes ne doit être illicite ni contre à l’ordre public
et aux bonnes mœurs. Il en va de même pour leur capacité. Ce qui veut dire que les parties à
une telle convention doivent être des majeures capables. En dehors de ces réalités générales,
les garantie et contre-garantie autonomes ont leur particularité.
En effet :
- Les garantie et contre-garantie autonomes ne peuvent être souscrites par les personnes
physiques sous peine de nullité.
- Elles créent des engagements autonomes, distincts des conventions, actes et faits
susceptibles d'en constituer la base52.
- Les garantie et contre-garantie autonomes ne se présument pas. Elles doivent être
constatées par un écrit mentionnant, à peine de nullité : la dénomination de garantie ou
de contre-garantie autonome; le nom du donneur d'ordre; le nom du bénéficiaire; le
nom du garant ou du contre-garant; la convention de base, l'acte ou le fait, en
considération desquels la garantie ou la contre-garantie autonome est émise; le
montant maximum de la garantie ou de la contre-garantie autonome; la date ou le fait
entraînant l'expiration de la garantie; les conditions de la demande de paiement, s'il y a
lieu; l'impossibilité, pour le garant ou le contre-garant, de bénéficier des exceptions de
la caution53.
Ces éléments précités constituent la particularité de la garantie et contre-garantie autonomes
qui sont des sûretés réservées aux relations entre personnes morales (entreprises par exemple),
qui doivent être écrit et dont l’écrit doit forcément contenir des mentions indispensables à sa
validité. C’est donc une convention solennelle et formelle. L’écrit constitue en même temps
une de ses conditions de validité et aussi un moyen de preuve entre les parties.
19
- La garantie de bonne fin qui a pour objet, le versement d’une somme d’argent qui doit
permettre au maître d’ouvrage ayant commencé un marché de réaliser les travaux ou à
l’acheteur de livrer les marchandises à un tiers.
- La garantie de restitution d’acompte qui consiste pour le maître d’ouvrage ou
l’acheteur à rechercher la certitude qu’il pourra récupérer l’acompte qu’il a versé, s’il
estime que le marché n’a pas été correctement exécuté.
Il existe plusieurs types de garanties, si l’on se fie à leurs noms. Mais au fond, il s’agit soit de
la garantie autonome, soit de la contre-garantie autonome.
20
paiement du bénéficiaire est manifestement abusive ou frauduleuse. Le contre-garant
dispose à l'encontre du garant de la même faculté dans les mêmes conditions.
21
REMARQUE :
1-Position pertinente de la jurisprudence française62 :
Conformément à la jurisprudence française prise en application de l'article 2321 nouveau
du Code civil français, « le garant ne pourra en effet opposer au bénéficiaire qui réclame
l'exécution que les seules exceptions issues du contrat de garantie, et non la nullité du
contrat de base (Cass.com., 13 déc. 1983) , sa résiliation ou sa résolution (CA Paris, 15 déc.
1991) , son exécution (Cass.com., 18 mai 1999) , enfin aucune cause d'extinction de la dette
principale garantie telle que la novation (Cass.com., 15 nov. 1994) , la confusion ou la
compensation (CA Paris, 7 nov. 1983), ou même le défaut de déclaration de la créance dans
la procédure collective du débiteur (cass.com., 30 janv. 2001, Bull. civ.IV, n°25 ; JCP E
2001, p. 568, note D. Legeais ; D.2001, somm.3426, obs. A. Honorat). Il en est ainsi parce
que l’article 2312 précité dispose que «le garant ne peut opposer aucune exception tenant à
l'obligation garantie».
L'exception au paiement immédiat : Conformément à l’article 2321 nouveau Code civil
français, « le garant n'est pas tenu en cas d'abus ou de fraude manifestes du bénéficiaire
ou de collusion de celui-ci avec le donneur d'ordre ». Ce qui pose le problème de la fraude
ou l'appel manifestement abusif de la garantie. Ainsi, la fraude ou l'appel manifestement
abusif du bénéficiaire dans l'appel de la garantie à première demande constituent les seules
hypothèses dans lesquelles le garant peut, et même doit, refuser l'exécution de la garantie
(Cass. com., 12 janv. 1993, Bull. civ. IV, n°1 ; Cass. com. 25 mars 2003, SA Engelhard c/
Sté Crédit Suisse Hottinguer, n°00-17312).
La garantie autonome n'échappe pas non plus à la théorie de l'abus de droit et à
l'obligation de tout créancier d'exécuter le contrat de bonne foi. Il faut néanmoins que
l'abus soit manifeste (Cass. com. 20 janv. 1987, Bull. civ. IV, n°19 ; JCP G 1987, II, 20764,
note J. Stoufflet ; D.1987, somm. 77, obs. M. Vasseur). Dans cet arrêt suscité, le jugé a
estimé que « doit être cassé l'arrêt qui déboute un donneur d'ordres de sa demande tendant
à voir interdire le paiement de la contre-garantie en raison de son appel abusif, aux motifs
que le caractère même abusif de l'appel des garanties ne peut être assimilé à une fraude de
nature à paralyser le jeu de ces garanties, cette fraude supposant un comportement, des
manoeuvres destinées à tromper le cocontractant alors que l'appel des garanties, en
l'espèce, ne constituait que l'exécution d'une clause du contrat liant les parties, se référant
ainsi à l'application des stipulations contractuelles alors que, s'agissant de l'appel de la
contre-garantie, il en avait retenu le caractère manifestement abusif, c'est-à-dire s'impose
comme une évidence sans nécessité de requérir aucune preuve ». L'appel de la garantie
peut ainsi être considéré comme abusif lorsque le bénéficiaire, usant de son droit de
manière fautive et hors de sa finalité, cause un grave préjudice au donneur d'ordre. L'abus
peut par exemple se manifester dans la cause de l'appel, s'il est établi que le bénéficiaire
n'a plus aucune créance à garantir contre le donneur d'ordre à ce moment parce que celui-
ci a achevé l'exécution du contrat de façon satisfaisante (Cass.com., 10 juin 1986, Bull. civ.
IV, n°117 ; D. 1987, p. 17, note M. Vasseur ; Gaz. Pal. 14 févr. 1987, n°44-45, note
S.Piedelièvre). A également été qualifié de manifestement abusif l'appel de la garantie
consécutif à une tentative d'imposer unilatéralement des conditions nouvelles, et
évidemment inacceptables, au donneur d'ordre (Cass. com., 2 déc. 1997).
Les recours après paiement : Trois types de recours peuvent être exercés après le paiement
de la garantie (v. S. Piedelièvre, op. cit., p. 115 s.) . Le premier recours, celui du garant
contre le donneur d'ordre, s'exerce dans tous les cas car le garant a agi sur ordre. Les deux
62 Ces développements ci-dessous ont été extraits du cours en ligne de Olivier SALATI, Cours de droits des sûretés ;
In:http://cours.unjf.fr/course/search.php?search=olivier/25-11-2012.
22
autres recours sont plus hypothétiques : l'un appartient au donneur d'ordre contre le
bénéficiaire en cas de paiement injustifié de la garantie, l'autre est celui du garant de
premier rang contre un éventuel contre-garant. Car, en payant la somme promise, le garant
libère à due concurrence le donneur d'ordre et lui rend un service qui l'appauvrit. Il doit
être remboursé. Le recours, en cas de paiement injustifié, du donneur d'ordre contre le
bénéficiaire n'en pose pas davantage. Ainsi que l'a affirmé la Cour de cassation, « le
donneur d'ordre d'une garantie à première demande est recevable à demander la restitution
de son montant au bénéficiaire, à charge pour lui d'établir que le bénéficiaire en a reçu
indûment le paiement, par la preuve de l'exécution de ses propres obligations
contractuelles, ou par celle de l'imputabilité de l'inexécution du contrat à la faute du
cocontractant bénéficiaire de la garantie ou par la nullité du contrat de base, et ce sans
avoir à justifier d'une fraude ou d'un abus manifeste » (Cass.com., 7 juin 1994).
2- Distinction entre cautionnement et garanties autonomes
La garantie autonome se distingue du cautionnement. En effet, tandis que le
cautionnement consiste pour la caution à payer la dette du débiteur et peut se retourner
contre lui, le garant est un simple trait d’union entre le donneur d’ordre et le bénéficiaire
dans la mesure où il paie sa propre dette. Car il ne paie pas parce que le donneur d’ordre
serait défaillant, insolvable, mais il paie parce qu’il s’est engagé à le faire dès que le
donneur d’ordre le lui demande. La cause de son engagement n’est donc pas le paiement de
la dette du débiteur, mais plutôt celle qu’il s’est engagé à éteindre en lieu et place du
donneur d’ordre à qui il fait un prêt ou à l’égard de qui il paie sa dette dans les mains d’un
bénéficiaire désigné par ce dernier63.
Le cautionnement fait de plus apparaître une relation stricte d’accessoire en ce que la
caution s’engage à payer le créancier. L’engagement de la caution a le même objet que
celui du débiteur. En revanche, dans le cadre de la garantie autonome le garant paie une
dette dont l’objet n’est pas identique à celle du débiteur car elles sont indépendantes.
L’objet de la garantie est précisé de façon autonome; la somme mais également les
conditions de l’appel sont prévues. L’objet de la dette du garant ne suit pas les variations de
l’objet de la dette du débiteur donneur d’ordre. Enfin, le principe de l’inopposabilité des
exceptions a vocation à jouer en matière de garanties. Autrement dit, le paiement par l’un
n’éteint pas la dette de l’autre. S’agissant du cautionnement, lorsque le créancier appelle la
caution, cette dernière peut opposer toutes les exceptions.
QUESTIONS DE COMPREHENSION :
1. Qu’est-ce que le cautionnement ?
2. Combien de personnes ya-t-il de parties dans une convention de cautionnement ?
3. A quelle(s) condition(s) la caution est-elle tenue de payer la dette du débiteur insolvable?
4. Distinguer la caution simple de la caution solidaire.
5. Quels sont les modes d’extinction du cautionnement ?
6. Qu’est-ce la garantie autonome ?
7. Combien de personnes ya-t-il dans la convention de garantie autonome ?
8. Qu’est-ce que la contre-garantie autonome ?
9. A quoi sert-elle ?
10. Quelle est la différence entre le cautionnement et la garantie autonome ?
63 Me Judith Adam-Caumeil, Rapport : les sûretés en droit français, Cabinet Adam-Caumeil; p.8 et 9.
23
La sûreté est réelle lorsque certains biens du débiteur peuvent servir à garantir le paiement de
sa dette De sorte que, en cas de défaillance, le produit de la vente de ces biens est remis au
créancier par préférence à tout créancier ordinaire64. Une telle sûreté est généralement
mobilière et rarement immobilière.
64 Raymond GUILLIEN et Jean VINCENT, Lexique des termes juridiques, 12ème Edition, Dalloz 1999, p.502.
65 Article 50 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
66 Article 51(Les modalités d’inscription des sûretés réelles sont exposées dans cet article de l’acte uniforme Ohada).
67 Article 57 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
68 Article 59 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
69 Article 60 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
70 Article 61 à 63 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
24
SECTION I : LE DROIT DE RÉTENTION
Le droit de rétention se définit comme étant le « droit du créancier qui a en sa détention ou en
sa possession un bien appartenant au débiteur de refuser de s’en dessaisir tant qu’il n’a pas été
payé71». Ainsi, l’acte uniforme Ohada organisant les sûretés, au lieu de le définir, expose son
objet en disposant que « le créancier qui détient légitimement un bien mobilier de son débiteur
peut le retenir jusqu'au complet paiement de ce qui lui est dû, indépendamment de toute autre
sûreté72.
Exemple 1 : Adeline a demandé à Rokia de lui prêter la somme de 100.000 frs en vue de
s’acheter des vêtements pour les fêtes de fin d’année. Rokia a en sa possession un
ordinateur portable que lui a confié Adeline. Son droit de rétention consistera à garder
l’ordinateur d’Adéline en attendant que celle-ci lui paie la totalité du montant qu’elle lui
doit.
Exemple 2 : Papa Malin-Malin a déposé sa voiture pour une réparation au ‘’Garage-
foutaise’’ d’Abobo-Sanfou. Le mécanicien a fini de réparer le véhicule, mais papa Malin-
Malin n’a pas d’argent pour le payer. Celui a le droit de retenir le véhicule dans son garage
en attendant d’être payer par papa Malin-Malin.
Mais, une telle rétention ne peut être exercée que si certaines conditions sont réunies73.
I- Les conditions de mise en œuvre du droit de rétention :
Il faut que la créance du rétenteur soit certaine, liquide et exigible : ce qui signifie
qu’il incombe au créancier de prouver le caractère certain de la créance qu’il invoque,
et démontrer qu'elle est incontestable. La créance doit être liquide ce qui signifie que
le montant de la créance doit pouvoir être évalué. Par ailleurs, le créancier doit tenir
compte, pour chiffrer le montant de la créance, des éventuels versements déjà réalisés
par le débiteur. Enfin, la créance doit être exigible, ce qui signifie que la créance doit
être échue, c'est-à-dire que la date limite de paiement, prévue au contrat, a été
dépassée. Dans un créancier ne saurait procéder à la rétention d’un bien pour une
créance à terme ou dont l’exécution est soumise à condition suspensive.
Il doit exister un lien de connexité entre la naissance de la créance et la détention de
la chose retenue: il s’agit du lien qui peut exister entre deux ou plusieurs affaires
concernant les mêmes parties. Dans le cas d’espèce, la connexité est réputée établie :
- lorsque la chose retenue a été remise jusqu'au complet paiement de la créance du
rétenteur;
- lorsque la créance impayée résulte du contrat qui oblige le rétenteur à livrer la chose
retenue;
- lorsque la créance impayée est née à l'occasion de la détention de la chose retenue74.
Il doit s’agir d’un bien qui n'a pas été saisi avant d'être détenu par le rétenteur: tout
bien déjà régulièrement saisi, ne peut faire l’objet de rétention. Même quand il est
entre les mains d’un créancier, ce dernier ne peut refuser de le restituer. Le créancier
25
pour le compte de qui le bien a été saisi est gagnant et celui qui le détient est perdant
car il est de pratique constante en droit que «saisie sur saisie ne vaut75».
II- Les effets du droit de rétention :
A l’égard du créancier:
- le créancier a l’obligation de conserver le bien retenu en bon état. Il n’en devient
d’ailleurs pas propriétaire.
- Mais, il peut faire procéder, sur autorisation de la juridiction compétente statuant à
bref délai, à la vente de ce bien si l’état ou la nature périssable de ce dernier le justifie
ou si les frais occasionnés par sa garde sont hors de proportion avec sa valeur. Dans ce
cas, le droit de rétention se reporte sur le prix de vente qui doit être consigné76.
- Il est tenu de restituer le bien dès qu’il reçoit le paiement intégral de sa créance.
- En cas de perte, de vol ou de destruction du bien retenu, il engage sa responsabilité à
l’égard du débiteur titulaire du bien détenu.
A l’égard du débiteur :
- La rétention de la chose est un moyen de pression visant à le contraindre à payer
rapidement la dette.
- Il risque de perdre la chose retenue s’il ne s’acquitte pas de sa dette.
- Il ne peut exiger la restitution du bien retenu que s’il a déjà payement la totalité du
montant qu’il doit au créancier rétenteur.
Exemple :
- Si papa Malin-Malin a eu l’argent du mécanicien, il le paie et celui-ci a l’obligation
de lui restituer son véhicule en bon état tel qu’il le lui avait confié. Dans le cas
contraire, papa Malin-Malin a le droit de poursuivre le Garage-foutaise en justice
pour réparation du préjudice subi du fait que son véhicule n’a pas été bien
conservé.
- Si papa Malin-Malin n’arrive pas à avoir l’argent du Garage-foutaise, son véhicule
sera finalement vendu et le prix de vente permettra de payer la dette qui l’oppose au
Garage.
- Si le garage vend le véhicule de papa Malin-Malin sans une autorisation du juge ou
l’utilise à des fins personnelles sans le consentement du propriétaire, il n’aura pas
gardé le véhicule en bon père de famille. Donc, papa Malin-Malin a le droit de le
poursuivre en justice pour le préjudice subi.
75
Voir : Arrêt n° 95, Affaire : Elhadji r.S. Contre Elhadji A.O... et CARITAS développement NIGER. observations Joseph
Issa SAYEGH, In : http://www.ohada.com/jurisprudence/ohadata/J-10-286.HTML.
76 Article 70 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
26
SECTION II :
LA PROPRIETE RETENUE OU CEDEE A TITRE DE GARANTIE
La propriété d'un bien mobilier peut être retenue en garantie d'une obligation par l'effet d'une
clause de réserve de propriété. Elle peut aussi être cédée en garantie d'une obligation77.
I- La réserve de propriété
Selon le dictionnaire de droit privé78, la "réserve de propriété" se définit comme étant « une
disposition contractuelle destinées à assurer au vendeur qui a consenti à l'acheteur un crédit,
qu'il sera payé du prix de la chose vendue, sans avoir à courir le risque d'avoir à subir le
concours d'éventuels créanciers de l'acquéreur ». Pour parvenir à un tel résultat, acheteur et
vendeur conviennent, par exemple, que la chose vendue restera la propriété de ce dernier
jusqu'à complet paiement et ce, nonobstant les acomptes versés. La clause qui contient une
telle convention porte le nom de "clause de réserve de propriété 79". Ce type de vente s'analyse
comme une vente sous condition suspensive, laquelle n'est réalisée qu'au règlement de la
dernière échéance du prix convenu. Lorsque, s'agissant de marchandises, celles ci sont
remises à l'acquéreur et que la convention lui donne le droit de les vendre, le vendeur impayé
à l'échéance, peut d'une part, exercer une action en revendication sur les marchandises restées
entre les mains de l'acquéreur, et pour celles qui ont été vendues, il peut d'autre part, exercer
une action sur le prix entre les mains des sous-acquéreurs.
Par exemple : Monsieur Kodjo décide d’acheter un véhicule de type 4x4 à 18.000.000 frs
CFA. Il propose à la société vendeuse de procéder à un versement de 500.000 frs par mois
jusqu’à complet paiement de la voiture. La société accepte cette offre tout en proposant de
rester propriétaire de la voiture tant que Kodjo n’aura pas fini de payer le prix convenu.
Dans cette vente, la société s’est réservée la propriété de la voiture jusqu’à complet
paiement. Kodjo n’aura la propriété de la voiture que lorsqu’il aura fini de payer.
Ainsi, la propriété d'un bien mobilier peut être retenue en garantie par l'effet d'une clause de
réserve de propriété qui suspend l'effet translatif d'un contrat jusqu'au complet paiement de
l'obligation qui en constitue la contrepartie80. Il faut dire que la clause de réserve de propriété
permet aux parties, en matière de vente par exemple, de déroger à un principe fondamental.
En effet, le contrat de vente légalement formé transfère la propriété de la chose vendue à
l'acquéreur, et avec elle les risques pesant sur la chose vendue. Il n’en sera autrement que si
les parties modifient ce transfert de propriété par une clause spéciale insérée dans leur contrat
de vente. Tel est le cas de la clause de réserve de propriété. Cette clause, pour être valable,
doit obéir aux règles suivantes :
27
- A peine de nullité, la réserve de propriété est convenue par écrit au plus tard au jour de
la livraison du bien. Elle peut l'être dans un écrit régissant un ensemble d'opérations
présentes ou à venir entre les parties81.
- La réserve de propriété n'est opposable aux tiers que si celle-ci a été régulièrement
publiée au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier82.
- La propriété réservée d'un bien fongible peut s'exercer, à concurrence de la créance
restant due, sur des biens de même espèce et de même qualité détenus par le débiteur
ou pour son compte83. L'incorporation d'un meuble faisant l'objet d'une réserve de
propriété à un autre bien ne fait pas obstacle aux droits du créancier lorsque ces biens
peuvent être séparés sans subir de dommage. A défaut, le tout appartient au
propriétaire de la chose qui forme la partie principale, à charge pour lui de payer à
l'autre la valeur, estimée à la date du paiement, de la chose qui y a été unie84.
- A défaut de complet paiement à l'échéance, le créancier peut demander la restitution
du bien afin de recouvrer le droit d'en disposer. La valeur du bien repris est imputée, à
titre de paiement, sur le solde de la créance garantie. Lorsque la valeur du bien repris
excède le montant de ce solde, le créancier doit au débiteur une somme égale à la
différence.85.
- Lorsque le bien est vendu ou détruit, le droit de propriété se reporte, selon le cas, sur la
créance du débiteur à l'égard du sous-acquéreur ou sur l'indemnité d'assurance
subrogée au bien86.
3- Références87 :
■ Risques : « Lorsque, dans un contrat synallagmatique, l'une des parties est exonérée en
raison d'un événement de force majeure qui l'a empêchée de fournir sa prestation, la
théorie des risques permet de désigner celui des contractants qui supportera les
conséquences de l'inexécution; en règle générale, le débiteur exonéré ne peut recevoir la
contrepartie de ce qu'il n'a pu accomplir : le débiteur supporte les risques. »
■ Contrat de vente : « Contrat par lequel une personne, le vendeur, transfère ou s'engage à
transférer un bien à une autre personne, l'acheteur, qui a l'obligation d'en verser le prix en
argent ».
■ Clause de réserve de propriété : « Clause par laquelle un vendeur – pour garantir sa
créance – se réserve la propriété de la chose vendue jusqu'au paiement intégral du prix par
l'acheteur. Elle a été introduite dans le Code civil par une ordonnance du 23 mars 2006.
Cette clause est opposable aux tiers, notamment aux créanciers de l'acquéreur mis en
redressement ou en liquidation judiciaires lorsque certaines conditions sont réunies. »
Voir : Lexique des termes juridiques 2011, 18e éd., Dalloz, 2010.
contrat-de-vente//h/8f52bbbba98903d0992342053ee03014.html.
28
■ Code civil
Article 1138 : « L'obligation de livrer la chose est parfaite par le seul consentement des
parties contractantes. Elle rend le créancier propriétaire et met la chose à ses risques dès
l'instant où elle a dû être livrée, encore que la tradition n'en ait point été faite, à moins que
le débiteur ne soit en demeure de la livrer ; auquel cas la chose reste aux risques de ce
dernier. »
Article 1583 : « Elle est parfaite entre les parties, et la propriété est acquise de droit à
l'acheteur à l'égard du vendeur, dès qu'on est convenu de la chose et du prix, quoique la
chose n'ait pas encore été livrée ni le prix payé ».
Article 1624 : « La question de savoir sur lequel, du vendeur ou de l'acquéreur, doit tomber
la perte ou la détérioration de la chose vendue avant la livraison, est jugée d'après les
règles prescrites au titre "Des contrats ou des obligations conventionnelles en général" ».
V.D. Mainguy, Contrats spéciaux, 7e éd., Dalloz, coll. « Cours », 2010, n° 132 (Les
aménagements conventionnels au transfert des risques).
Par exemple : l’entreprise KOKODANSE veut obtenir un prêt de sa banque. Elle informe
la banque qu’un tiers lui doit le même montant et qu’elle cède ce montant en faveur de la
banque pour garantir le prêt sollicité. En clair, à l’échéance, le tiers payera le montant
entre les mains de la banque en lieu et place du montant donné comme prêt par celle-ci à la
société KOKODANSE.
88 Article 79 : Aucune clause ne doit être contraire à ces dispositions susmentionnées, car elle sera réputée non écrite.
89http://www.dictionnaire-juridique.com/definition/cession.php/25-11-2012.
29
La cession de créance transfère de plein droit au cessionnaire les droits et actions appartenant
au cédant et attachés à la créance cédée et, notamment, le titre exécutoire obtenu par le cédant
à l'encontre de la caution garantissant le paiement de la créance90 et sauf stipulations
contraires ou actions incessibles par nature, l'action en responsabilité, contractuelle ou
délictuelle, qui en est l'accessoire. En conséquence, en cas de cession de créance, le débiteur
peut invoquer contre le cessionnaire les exceptions inhérentes à la dette même si elles sont
apparues postérieurement à la notification de la cession91. Ainsi encore, lorsqu'un dirigeant
social a été condamné à payer à une banque des dommages-intérêts pour mobilisation
frauduleuse de créances et constaté que la banque avait ensuite cédé ces créances avec tous les
droits accessoires y relatifs, une cour d'appel en a exactement déduit que la cessionnaire était
fondée à poursuivre l'exécution forcée de la décision rendue contre ce dirigeant social92.
Ainsi, l’Acte uniforme Ohada prévoit qu’une « créance détenue sur un tiers peut être cédée à
titre de garantie de tout crédit consenti par une personne morale nationale ou étrangère, faisant
à titre de profession habituelle et pour son compte des opérations de banque ou de crédit ».
Ledit Acte ajoute, par ailleurs, que ’’l'incessibilité de la créance ne peut être opposée au
cessionnaire par le débiteur cédé lorsqu'elle est de source conventionnelle et que la créance est
née en raison de l'exercice de la profession du débiteur cédé ou se trouve en rapport direct
avec l'une de ses activités professionnelles, même si celle-ci n'est pas principale’’93. Sa
validité suppose la réunion des conditions suivantes :
- La cession de créance à titre de garantie doit être constatée dans un écrit comportant, à
peine de nullité, les énonciations suivantes: le nom ou la dénomination sociale du
cédant et du cessionnaire; la date de la cession; et la désignation des créances garanties
et des créances cédées.
- Si ces créances sont futures, l'acte doit permettre leur individualisation ou contenir des
éléments permettant celle-ci tels que l'indication du débiteur, le lieu de paiement, le
montant des créances ou leur évaluation et, s'il y a lieu, leur échéance94.
- A la date de sa conclusion, le contrat de cession d'une créance, présente ou future, à
titre de garantie, prend immédiatement effet entre les parties, quelle que soit la date de
naissance, d'échéance ou d'exigibilité de la créance cédée et devient opposable aux
tiers à compter de son inscription au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier et
ce, quelle que soit la loi applicable à la créance et la loi du pays de résidence de son
débiteur.
- A compter de la date de la cession, le cédant ne peut, sans l'accord du cessionnaire,
modifier l'étendue des droits attachés à la créance cédée95. A moins que les parties n'en
conviennent autrement, la cession s'étend aux accessoires de la créance et entraîne de
plein droit leur transfert et son opposabilité aux tiers sans autre formalité que celle
énoncée à l'article précédent96. Pour être opposable au débiteur de la créance cédée, la
30
cession de créance doit lui être notifiée ou ce dernier doit intervenir à l'acte. A défaut,
le cédant reçoit valablement paiement de la créance97.
- Lorsque le débiteur de la créance cédée est un débiteur professionnel, celui-ci peut, à
la demande du cessionnaire, s'engager à le payer directement en acceptant la cession.
Dans ce cas, le débiteur ne peut opposer au cessionnaire les exceptions fondées sur ses
rapports personnels avec le cédant, à moins que le cessionnaire, en acquérant ou en
recevant la créance, n'ait agi sciemment au détriment du débiteur. A peine de nullité,
cet engagement est constaté par un écrit intitulé "Acte d'acceptation d'une cession de
créance à titre de garantie"98.
- Les sommes payées au cessionnaire au titre de la créance cédée s'imputent sur la
créance garantie lorsqu'elle est échue. Le surplus s'il y a lieu est restitué au cédant.
Toute clause contraire est réputée non écrite99.
En somme, la cession de créance est une garantie efficace pour le créancier bénéficiaire qui
est ainsi protégé contre l’insolvabilité notoire de son débiteur, puisqu’elle consiste à mettre à
sa disposition un fonds suffisant pour couvrir sa créance.
31
Exemple : Un débiteur ouvre un compte bancaire sur lequel il dépose la somme de
20.000.000 de francs CFA. Il signe un contrat dans lequel il accorde la propriété de ce
montant à la SICOGI à condition qu’elle lui construise une belle villa de cinq (5) pièces.
En fait, la SICOGI est son créancier et est propriétaire des 20.000.000. Mais elle n’aura
l’argent que si elle fait le travail convenu. C’est une manière d’obliger le cocontractant à
faire correctement son travail dans le temps imparti.
32
SECTION III : LE GAGE DE MEUBLES CORPORELS
Le gage désigne « le contrat par lequel le constituant accorde à un créancier le droit de se faire
payer par préférence sur un bien meuble corporel ou un ensemble de biens meubles corporels,
présents ou futurs »105. Le gage peut être avec dépossession ou sans dépossession.
Il est constitué avec dépossession lorsque le débiteur remet le bien objet du gage au créancier.
Il peut être aussi remis à un tiers pour le garder et on parle d’entiercement. Le gage sans
dépossession suppose que le bien objet du gage est toujours détenu par le débiteur qui en est
le propriétaire.
Par exemple : Adams demande à Alain de lui prêter le montant de 100.000 frs CFA. Pour
rassurer Alain du fait qu’il payera sa dette, il lui remet son téléphone cellulaire de grande
valeur en lui promettant que s’il n’arrive pas à rembourser les 100.000 frs, le téléphone
sera vendu et le prix de vente permettre de satisfaire Alain. C’est un gage avec dépossession
car il a remis le téléphone à Alain qui est son créancier.
Nado a besoin de 50.000 frs CFA pour offrir un cadeau d’anniversaire à son fiancé. Elle
demande à Nini de lui prêter ce montant tout en lui présentant un ordinateur portable
qu’elle promets de faire vendre pour rembourser la dette qu’elle a contractée auprès de
Nini. C’est un gage sans dépossession, puisque le bien est toujours détenu par le débiteur
(Nado) qui en est le propriétaire.
Pour exister, il faut que le gage soit constitué. Ce qui lui permet de produire des effets avant
de disparaître.
I- La constitution du gage
Le gage peut exister dans les cas suivants :
- Le gage peut être constitué en garantie d'une ou de plusieurs créances présentes ou
futures, à condition que celles-ci soient déterminées ou déterminables106.
- Les parties peuvent convenir de la subrogation, en cours d'exécution du contrat, de la
chose gagée par une autre chose.
- Le gage peut également porter sur des sommes ou des valeurs déposées à titre de
consignation par les fonctionnaires, les officiers ministériels ou toute autre personne
pour garantir les abus dont ils pourraient être responsables et les prêts consentis pour
la constitution de cette consignation107.
- Le constituant d'un gage de biens présents doit être propriétaire de la chose gagée. S'il
ne l'est pas, le créancier gagiste peut s'opposer à la revendication du propriétaire dans
les conditions prévues pour le possesseur de bonne foi108.
- A peine de nullité, le contrat de gage doit être constaté dans un écrit contenant la
désignation de la dette garantie, la quantité des biens donnés en gage ainsi que leur
espèce ou leur nature.
33
- Lorsque le gage porte sur un bien ou un ensemble de biens futurs, le droit du créancier
s'exerce sur le bien gagé aussitôt que le constituant en acquiert la propriété, sauf
convention contraire109.
- Le contrat de gage est opposable aux tiers, soit par l'inscription au Registre du
Commerce et du Crédit Mobilier, soit par la remise du bien gagé entre les mains du
créancier gagiste ou d'un tiers convenu entre les parties.
- Lorsque le gage a été régulièrement publié, les ayants cause à titre particulier du
constituant ne peuvent être regardés comme des possesseurs de bonne foi et le
créancier gagiste peut exercer son droit de suite à leur encontre110.
- Le constituant ne peut, sauf clause contraire, exiger la radiation de l'inscription ou la
restitution du bien gagé qu'après paiement intégral de la dette garantie en principal,
intérêts et autres accessoires111.
d’autrui.
115Article 101 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
116 Article 102 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
117 Article 103 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
34
- Faute de paiement à l'échéance, le créancier gagiste muni d'un titre exécutoire peut
faire procéder à la vente forcée de la chose gagée, huit jours après une sommation faite
au débiteur et, s'il y a lieu, au tiers constituant du gage dans les conditions prévues par
les dispositions organisant les voies d'exécution auxquelles le contrat de gage ne peut
déroger. Dans ce cas, il exerce son droit de préférence sur le prix de la chose vendue.
- Le créancier peut aussi faire ordonner par la juridiction compétente que le bien gagé
lui sera attribué en paiement jusqu'à due concurrence du solde de sa créance et d'après
estimation suivant les cours ou à dire d'expert.
- Si le bien gagé est une somme d'argent ou un bien dont la valeur fait l'objet d'une
cotation officielle, les parties peuvent convenir que la propriété du bien gagé sera
attribuée au créancier gagiste en cas de défaut de paiement. Il en va de même pour les
autres meubles corporels lorsque le débiteur de la dette garantie est un débiteur
professionnel. En ce cas, le bien gagé doit être estimé au jour du transfert par un
expert désigné à l'amiable ou judiciairement, toute clause contraire étant réputée non
écrite118.
- En cas d'attribution judiciaire ou conventionnelle, lorsque la valeur du bien excède le
montant qui lui est dû, le créancier gagiste doit consigner une somme égale à la
différence s'il existe d'autres créanciers bénéficiant d'un gage sur le même bien ou, à
défaut, verser cette somme au constituant. Toute clause contraire est réputée non
écrite119.
- En cas de perte ou de détérioration totale ou partielle de la chose gagée qui ne serait
pas de son fait, le créancier gagiste exerce son droit de préférence sur l'indemnité
d'assurance, s'il y a lieu, pour le montant de la créance garantie en principal, intérêts et
autres accessoires120.
- Lorsqu'un même bien fait l'objet de plusieurs gages successifs sans dépossession, le
rang des créanciers est déterminé par l'ordre de leur inscription.
- Lorsqu'un bien donné en gage sans dépossession fait ultérieurement l'objet d'un gage
avec dépossession, le droit de préférence du créancier gagiste antérieur est opposable
au créancier gagiste postérieur lorsqu'il a été régulièrement publié et nonobstant le
droit de rétention de ce dernier.
- Lorsqu'un bien donné en gage avec dépossession fait ultérieurement l'objet d'un gage
sans dépossession, le droit de rétention du créancier gagiste antérieur est opposable au
créancier postérieur qui ne pourra prétendre exercer ses droits sur le bien, tant que le
créancier antérieur n'aura pas été entièrement payé121.
- Lorsque le gage est constitué avec dépossession, le créancier gagiste ou le tiers
convenu doit veiller sur la chose et en assurer la conservation comme le doit un
dépositaire rémunéré. De même, lorsque le constituant est resté en possession du bien
gagé, il doit le conserver en bon père de famille et, notamment, l'assurer contre les
risques de perte et de détérioration totale ou partielle122.
35
- Lorsque le gage est constitué avec dépossession, le constituant peut réclamer la
restitution du bien gagé, sans préjudice de dommages-intérêts, si le créancier ou le
tiers convenu ne satisfait pas à son obligation de conservation du bien gagé.
- Lorsque le gage est constitué sans dépossession, le créancier peut se prévaloir de la
déchéance du terme de la dette garantie ou solliciter un complément de gage si le
constituant ne satisfait pas à son obligation de conservation du gage123.
- Si le gage, quelles qu'en soient les modalités, a pour objet un ensemble de biens
fongibles, le créancier peut exiger du constituant, à peine de déchéance du terme, qu'il
en maintienne la valeur.
- Le créancier peut, à tout moment et aux frais du débiteur, obtenir du constituant ou du
tiers convenu un état de l'ensemble des biens gagés ainsi que la comptabilité de toutes
les opérations le concernant.
- Si la constitution de la sûreté a donné lieu à l'émission d'un bordereau de gage de
stocks, l'établissement domiciliataire du bordereau a également ce pouvoir. Est
considéré comme établissement domiciliataire, tout établissement habilité à recevoir
des dépôts du public124.
- Lorsqu'un bien objet d'un gage avec dépossession menace de périr, le créancier gagiste
ou le tiers convenu peut faire vendre, sous sa responsabilité, le bien gagé sur
autorisation notifiée au constituant de la juridiction compétente saisie sur simple
requête. Les effets du gage sont alors reportés sur le prix125.
- Le tiers convenu et, s'il y a lieu, l'acquéreur de mauvaise foi de la chose donnée en
gage répondent, solidairement avec le créancier gagiste, de l'inexécution des
obligations126.
- Lorsqu'il est entièrement payé du capital, des intérêts et autres accessoires, le créancier
gagiste restitue la chose avec tous ses accessoires. Le constituant doit alors rembourser
au créancier gagiste ou au tiers convenu, les dépenses utiles ou nécessaires que celui-
ci a faites pour la conservation du gage127.
- Le gage est indivisible nonobstant la divisibilité de la dette envers les héritiers du
débiteur ou ceux du créancier.
- L'héritier du débiteur qui a payé sa part de la dette ne peut demander la restitution de
sa portion dans le gage, celui-ci fut-il divisible par nature, tant que la dette n'est pas
entièrement acquittée. L'héritier du créancier qui a reçu sa part de la créance ne peut
remettre le gage, celui-ci fut-il divisible, au préjudice des cohéritiers qui ne sont pas
payés128.
- La mise en gage de marchandises dont le débiteur peut disposer par bordereau de gage
de stocks, connaissement, récépissé de transport ou de douane, est constituée suivant
les dispositions propres à chacun de ces titres ou documents129.
36
III- L’extinction du gage
Le gage prend fin lorsque l'obligation qu'il garantit est entièrement éteinte, tant en capital,
qu'en intérêts et autres accessoires130.
Le gage avec dépossession disparaît indépendamment de l'obligation garantie :
- si la chose est volontairement restituée au constituant,
- si elle est perdue par le fait du créancier gagiste,
- ou lorsque la juridiction compétente en ordonne la restitution pour faute du créancier
gagiste, sauf désignation d'un séquestre qui aura la mission d'un tiers convenu131.
2- Le Gage de stocks
Les matières premières, les produits d'une exploitation agricole ou industrielle, les
marchandises, selon l’Acte uniforme, peuvent faire l'objet d'un gage134.
La constitution d'un gage de stocks sans dépossession peut donner lieu à l'émission par le
greffier, ou par le responsable de l'organe compétent dans l'Etat Partie, d'un bordereau de gage
de stocks.
Dans ce cas, l'acte constitutif du gage doit comporter, à peine de nullité, notamment le nom de
l'assureur qui couvre les stocks gagés contre les risques de vol, d'incendie et de détérioration
totale ou partielle ainsi que la désignation de l’établissement domiciliataire du bordereau de
gage de stocks135.
Le bordereau remis au débiteur après inscription porte, de façon apparente:
- la mention "gage de stocks";
- la date de sa délivrance qui correspond à celle de l'inscription au Registre du Commerce et
du Crédit Mobilier;
- le numéro d'inscription au registre chronologique des dépôts;
- la signature du débiteur.
37
Il est remis par le débiteur au créancier par voie d'endossement signé et daté. Le bordereau
peut être endossé et avalisé dans les mêmes conditions qu'un billet à ordre avec les mêmes
effets. A défaut de convention contraire, la durée de validité du bordereau est de cinq ans à
compter de la date de son émission, sauf renouvellement136.
L'endossement confère au porteur du bordereau la qualité et les droits d'un créancier
gagiste137.
Le débiteur émetteur du bordereau de gage de stocks conserve le droit de vendre les stocks
gagés.
Il ne peut livrer les biens vendus qu'après consignation du prix auprès de l’établissement
domiciliataire138.
136 Article 122 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
137 Article 123 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
138 Article 124 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
38
SECTION IV: LE NANTISSEMENT DE MEUBLES INCORPORELS
Le nantissement, selon l’Acte uniforme, se définit comme étant «l'affectation d'un bien
meuble incorporel ou d'un ensemble de biens meubles incorporels, présents ou futurs, en
garantie d'une ou plusieurs créances, présentes ou futures, à condition que celles-ci soient
déterminées ou déterminables». Il peut être conventionnel ou judiciaire139.
Il faut noter que le nantissement est identique au droit de gage sans dépossession. Il est utilisé
en matière commerciale parce que si le créancier arrache l’activité commerciale de son
débiteur, celui-ci ne pourra plus travailler pour payer sa dette. Ce que l’on recherche, c’est de
lui permettre de continuer son commerce tout en ayant la conviction qu’il est obligé de payer
sa dette. Sinon, il perdra son activité commerciale qui sera vendue et dont le prix de vente
permettra de satisfaire son créancier. Ainsi, peuvent notamment être nantis :
- les créances ;
- le compte bancaire ;
- les droits d'associés, les valeurs mobilières et le compte de titres financiers ;
- le fonds de commerce ;
- les droits de propriété intellectuelle140.
I- Le nantissement de créance
Les modalités du nantissement de créance, d’après l’Acte uniforme, sont les suivantes :
- Le nantissement de créance doit être constaté dans un écrit contenant la désignation
des créances garanties et des créances nanties ou, si elles sont futures, les éléments de
nature à permettre leur individualisation, tels que l'indication du débiteur, le lieu de
paiement, le montant des créances ou leur évaluation et leur échéance141. A défaut
d’écrit, il est nul.
- Lorsque le nantissement a pour objet une créance future, le créancier nanti acquiert un
droit sur la créance dès la naissance de celle-ci142.
- Le nantissement de créance peut porter sur une fraction de créance, sauf si elle est
indivisible143.
- Le nantissement s'étend aux accessoires de la créance nantie, à moins que les parties
n'en conviennent autrement144.
- A la date de sa conclusion, le nantissement d'une créance, présente ou future, prend
effet entre les parties, quelle que soit la date de naissance, d'échéance ou d'exigibilité
de la créance nantie et devient opposable aux tiers à compter de son inscription au
Registre du Commerce et du Crédit Mobilier, et ce, quelles que soient la loi applicable
à la créance et la loi du pays de résidence de son débiteur145.
- Pour être opposable au débiteur de la créance nantie, le nantissement de créance doit
lui être notifié par écrit ou ce dernier doit intervenir à l'acte. A défaut, seul le
139 Article 125 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
140Article 126 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
141 Article 127 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
142 Article 128 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
143 Article 129 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
144 Article 130 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
145 Article 131 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
39
constituant reçoit valablement paiement de la créance, à charge d'en verser le montant
au créancier nanti, sauf stipulation contraire et sous réserve du respect des dispositions
de l'article 134 du présent Acte uniforme146.
- Après notification ou intervention à l’acte du débiteur de la créance nantie, seul le
créancier nanti reçoit valablement paiement de cette créance tant en capital qu'en
intérêts et autres accessoires, même lorsque le paiement n'a pas été poursuivi par
lui147.
- Si l'échéance de la créance nantie est antérieure à l'échéance de la créance garantie, le
créancier nanti conserve les sommes à titre de garantie sur un compte ouvert auprès
d'un établissement habilité à les recevoir, à charge pour lui de les restituer au
constituant si l'obligation garantie est exécutée. En cas de défaillance du débiteur de la
créance garantie et huit jours après une mise en demeure restée sans effet, le créancier
nanti affecte les fonds au remboursement de sa créance, dans la limite des sommes
impayées.
- Si l'échéance de la créance garantie est antérieure à l'échéance de la créance nantie, le
créancier peut se faire attribuer, par la juridiction compétente ou dans les conditions
prévues par la convention, la créance nantie ainsi que tous les droits qui s'y rattachent.
Le créancier nanti peut également attendre l'échéance de la créance nantie.
- Le créancier nanti perçoit en outre les intérêts en les imputant sur ce qui lui est dû en
capital, intérêts et autres accessoires148.
- S'il a été payé au créancier nanti une somme supérieure à la dette garantie, il répond du
surplus perçu en qualité de mandataire du constituant. Toute clause contraire est
réputée non écrite149.
146 Article 132 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
147 Article 133 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
148 Article 134 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
149 Article 135 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
150 Article 136 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
151 Article 137 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
152 Article 138 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
40
- Même après réalisation, le nantissement de compte bancaire subsiste tant que le
compte n'a pas été clôturé et que la créance garantie n'a pas été intégralement payée153.
153 Article 139 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
154 Article 140 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
155 Article 141 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
156 Article 142 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
157 Article 143 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
41
- le droit de percevoir les fruits des droits sociaux et des valeurs mobilières nanties si
les parties en sont convenues158.
En dehors des avances sur titres soumises aux règles du gage, les institutions financières et les
établissements de crédit peuvent, s’ils y sont autorisés par la réglementation applicable,
consentir des prêts à trois mois sur valeurs mobilières cotées que le créancier gagiste peut, à
défaut de remboursement, faire exécuter en bourse, sans formalité, le lendemain de
l'échéance159.
158 Article 144 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
159 Article 145 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
160 Article 146 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
161 Article 147 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
162 Article 148 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
163 Article 149 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
42
Le créancier nanti définit avec le titulaire du compte nanti les conditions dans lesquelles ce
dernier peut disposer des titres financiers et des sommes en toute monnaie figurant dans ce
compte. Le créancier nanti bénéficie en toute hypothèse d'un droit de rétention sur les titres
financiers et sommes en toute monnaie figurant au compte nanti.
Lorsque, n'étant pas le teneur du compte nanti, le créancier nanti a autorisé le titulaire du
compte à disposer des valeurs mobilières et des sommes en toute monnaie figurant dans le
compte nanti, le titulaire du compte et le créancier nanti informent par écrit le teneur de
compte des conditions de cette disposition. Le teneur de compte ne peut déroger aux
instructions reçues sans l'accord du créancier nanti165.
Le créancier nanti titulaire d'une créance certaine, liquide et exigible peut, pour les titres
financiers ainsi que pour les sommes en toute monnaie figurant sur le compte nanti, réaliser le
nantissement huit jours ou à l'échéance de tout autre délai préalablement convenu avec le
titulaire du compte après mise en demeure du débiteur remise en mains propres ou adressée
par courrier recommandé. Cette mise en demeure du débiteur est également notifiée au
constituant du nantissement lorsqu'il n'est pas le débiteur ainsi qu'au teneur de compte lorsque
ce dernier n'est pas le créancier nanti166.
La mise en demeure contient, à peine de nullité, la reproduction intégrale des mentions
suivantes :
1- «Faute de paiement, le nantissement pourra être réalisé par le créancier dans les huit
jours ou à l'échéance de tout autre délai préalablement convenu avec le titulaire du
compte nanti » ;
2- « Le titulaire du compte nanti peut, jusqu'à l'expiration du délai mentionné ci-dessus,
faire connaître au teneur de compte l'ordre dans lequel les sommes ou titres financiers
devront être attribués en pleine propriété ou vendues, au choix du créancier ».
Dans la limite du montant de la créance garantie et, le cas échéant, dans le respect de l'ordre
indiqué par le titulaire du compte nanti, la réalisation du nantissement de ce compte intervient:
1- pour les sommes en toute monnaie figurant dans le compte nanti, directement par
transfert en pleine propriété au créancier nanti ;
2- pour les titres financiers admis aux négociations sur un marché réglementé que le
titulaire du compte nanti ou, à défaut, le créancier nanti a désignés, par vente sur un
marché réglementé ou attribution en propriété de la quantité déterminée par le
créancier nanti. Cette quantité est établie, par le créancier nanti, sur la base du dernier
cours de clôture disponible sur un marché réglementé167.
Le titulaire du compte nanti supporte tous les frais résultant de la réalisation du nantissement.
Ces frais sont imputés sur le montant résultant de cette réalisation168.
Lorsque, n'étant pas le teneur du compte nanti, le créancier nanti estime réunies les conditions
de la réalisation du nantissement, il demande par écrit au teneur de compte de procéder à cette
réalisation169.
164 Article 150 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
165 Article 151 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
166 Article 152 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
167 Article 153 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
168 Article 154 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
169 Article 155 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
43
V- Nantissement des droits de propriété intellectuelle
Le nantissement des droits de propriété intellectuelle peut être défini comme étant «la
convention par laquelle le constituant affecte en garantie d'une obligation tout ou partie de ses
droits de propriété intellectuelle existants ou futurs, tels que des brevets d'invention, des
marques de fabrique et de commerce, des dessins et modèles. Le nantissement des droits de
propriété intellectuelle peut être conventionnel ou judiciaire »170. A peine de nullité, le
nantissement des droits de propriété intellectuelle doit être constaté dans un écrit contenant les
mentions suivantes :
1- la désignation du créancier, du débiteur et du constituant du nantissement si celui-ci
n'est pas le débiteur ;
2- les éléments identifiant ou permettant de déterminer les droits apportés en garantie ;
3- les éléments permettant l'individualisation de la créance garantie tels que son montant
ou son évaluation, sa durée et son échéance171.
La juridiction compétente peut autoriser le créancier à prendre une inscription de
nantissement sur les droits de propriété intellectuelle. Le nantissement judiciaire est régi par
les dispositions relatives à la saisie conservatoire des titres sociaux réglementée par les
dispositions de l'Acte uniforme portant organisation des procédures simplifiées de
recouvrement et des voies d'exécution. La décision de justice doit comporter les mentions
prévues par l'article précédent172.
Le nantissement de droits de propriété intellectuelle ne s'étend pas, sauf convention contraire
des parties, aux accessoires et aux fruits résultant de l'exploitation du droit de propriété
intellectuelle objet du nantissement173.
Le nantissement conventionnel ou judiciaire n'est opposable aux tiers que s'il est inscrit au
Registre du Commerce et du Crédit Mobilier. L'inscription provisoire et l'inscription
définitive doivent être prises, respectivement, après la décision autorisant le nantissement et la
décision de validation passée en force de chose jugée. Si le nantissement a pour objet un droit
inscrit sur l'un des registres régis par la réglementation applicable en matière de propriété
intellectuelle, il doit, en outre, être satisfait aux règles de publicité prévues par cette
règlementation174. Le nantissement des droits de propriété intellectuelle confère au créancier :
- un droit de réalisation qu'il exerce conformément aux dispositions des articles 104 et 105 de
l’Acte uniforme portant organisation des sûretés. Le droit de réalisation désigne le droit donné
à un créancier de faire vendre en justice un bien donné en garantie en cas d'inexécution
du contrat par le débiteur.
170 Article 156 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
171 Article 157 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
172Article 158 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
173 Article 159 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
174 Article 160 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
44
- un droit de préférence qu'il exerce conformément aux dispositions de l'article 226 de l’Acte
uniforme portant organisation des sûretés175. Le "droit de préférence" est l'avantage que
détiennent certains créanciers limitativement désignés par la loi d'être payés avant d'autres
créanciers. La notion de droit préférentiel a été définie comme visant « tout droit susceptible
de conférer à son titulaire une facilité plus grande dans la perception de sa créance. Le droit
de préférence constitue une exception au principe de l'égalité des créanciers.
45
effectivement. Voir : attribution préférentielle. Mais il ne saurait être question d'une
attribution préférentielle en l'absence d'unité économique, laquelle ne saurait résulter des
modalités d'exploitation du domaine ou de la productivité des cultures qui y sont pratiquées
ou encore du caractère non agricole des locaux d'habitation implantés sur le domaine178.
Ainsi l'application des dispositions en question a été refusée dans une espèce dans laquelle
les indivisaires, qui n'étaient pas exploitants agricoles, se bornaient à partager entre eux la
récolte de truffes en fonction du travail par eux accompli et retenu que leur activité
s'analysait en une propriété d'agrément qui, ne constituant pas une exploitation agricole,
ne pouvait faire l'objet d'une attribution préférentielle179. Il convient d'ajouter que
l'attribution d'un droit préférentiel n'est pas de droit et que la personne qui entend en
obtenir le bénéfice doit le demander. Elle peut être demandée conjointement par plusieurs
successibles afin de conserver ensemble le bien indivis. Enfin il convient de préciser que
ces dispositions profitent aussi à l'héritier ayant une vocation universelle ou à titre
universel à la succession en vertu d'un testament ou d'une institution contractuelle donc
également aux personnes pacsées si de telles dispositions ont fait du survivant un héritier
ou si elles ont été convenues dans le Pacte. Mais, l'attribution préférentielle n'est pas
subordonnée à l'évaluation préalable du bien, ni à l'établissement d'un compte entre les
copartageants180.
178 1ère Chambre civile 20 septembre 2006, pourvoi n°04-18798, BICC n°653 du 15 janvier 2007 et, même Chambre, 18 mai
2005, pourvoi n°02-13502, Legifrance).
179 1ère chambre civile, 20 mai 2009, pourvoi n°08-14536, Legifrance.
180 1ère chambre civile 9 décembre 2009, pourvoi n°08-70340, BICC n°722 du 15 mai 2010 et Legifrance. Consulter aussi la
46
1- la désignation du créancier, du débiteur et du constituant du nantissement si celui-ci
n'est pas le débiteur ;
2- la désignation précise et le siège du fonds et, s'il y a lieu, de ses succursales ;
3- les éléments du fonds nanti ;
4- les éléments permettant l'individualisation de la créance garantie tels que son montant
ou son évaluation, sa durée et son échéance182. La juridiction compétente peut
autoriser le créancier à prendre une inscription de nantissement sur le fonds de
commerce de son débiteur. Le nantissement judiciaire est régi par les dispositions
relatives à la saisie conservatoire des titres sociaux réglementée par les dispositions de
l'Acte uniforme portant organisation des procédures simplifiées de recouvrement et
des voies d'exécution. La décision judiciaire doit comporter toutes les mentions
prévues par l'article précédent183. Le nantissement conventionnel ou judiciaire n'est
opposable aux tiers que s'il est inscrit au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier.
L'inscription provisoire et l'inscription définitive doivent être prises, respectivement,
après la décision autorisant le nantissement et la décision de validation passée en force
de chose jugée184.
182 Article 163 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
183 Article 164 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
184 Article 165 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
185 Article 166 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
186 Article 167 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
187 Article 168 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
188 Article 169 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
47
3- Règles de publicité communes au nantissement du fonds de
commerce et au privilège du vendeur
Lorsque le nantissement conventionnel ou judiciaire ou le privilège du vendeur du fonds de
commerce porte sur des brevets d'invention, marques de fabrique, de service et de commerce,
des dessins et modèles et autres droits de la propriété intellectuelle ainsi que sur le matériel
professionnel, il doit, en dehors de l'inscription de la sûreté du créancier au Registre du
Commerce et du Crédit Mobilier, être satisfait aux règles de publicité prévues pour les actes
affectant la propriété des droits de propriété intellectuelle et aux règles du présent Acte
uniforme relatives au nantissement du matériel faisant partie d'un fonds de commerce189.
Si le fonds faisant l'objet d'un nantissement ou d'un privilège comprend une ou des
succursales, les inscriptions doivent être prises au Registre du Commerce et du Crédit
Mobilier où est principalement immatriculé le fonds190.
Le bailleur de l'immeuble dans lequel est exploité le fonds doit recevoir notification du
bordereau d'inscription ou de la modification de l'inscription initiale191. Toute vente amiable
ou judiciaire de fonds de commerce ou de l'un de ses éléments ne peut avoir lieu sans
production par le vendeur ou l'auxiliaire de justice chargé de la vente, d'un état des
inscriptions prises sur le fonds192.
189 Article 170 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
190 Article 171 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
191 Article 172 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
192 Article 173 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
193 Article 174 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
194 Article 175 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
48
- La décision judiciaire de résiliation ne peut intervenir, ni la résiliation amiable ou en
vertu d'une clause résolutoire de plein droit produire effet, qu'après l'expiration du
délai de deux mois suivant la notification195.
- Les créanciers inscrits ont un droit de surenchère qu'ils exercent conformément aux
dispositions prévues pour la vente du fonds de commerce196.
- Les créanciers inscrits bénéficient: d'un droit de suite; d'un droit de réalisation et d'un
droit de préférence197.
195 Article 176 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
196 Article 177 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
197 Article 178 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
49
CHAPITRE II: LES PRIVILÈGES
Parmi les sûretés mobilières figurent les privilèges qui peuvent être spécifiques ou généraux.
50
SECTION II : LES PRIVILEGES SPECIAUX
Les créanciers titulaires de privilèges spéciaux ont, sur les meubles qui leur sont affectés
comme assiette par la loi, un droit de préférence qu'ils exercent, après saisie (article 226 de
l’Acte uniforme portant organisation des sûretés).
- Le droit de préférence s'exerce aussi, par subrogation, sur l'indemnité d'assurance du
meuble qui a péri ou disparu, tant qu'elle n'est pas payée201. Le vendeur a, ainsi sur le
meuble vendu, un privilège pour garantie du paiement du prix non payé, s'il est encore
en la possession du débiteur ou sur le prix encore dû par le sous-acquéreur202. Le
bailleur d'immeuble a un privilège sur les meubles garnissant les lieux loués.
Ce privilège garantit, outre les dommages-intérêts qui pourraient lui être alloués, les créances
du bailleur contre le preneur pour les douze mois échus précédant la saisie et pour les douze
mois à échoir après celle-ci203.
- Le preneur ou toute personne qui, par des manœuvres frauduleuses, prive le bailleur de
son privilège totalement ou partiellement, commet une infraction pénale réprimée par
la loi nationale de chaque Etat Partie.
- En cas de déplacement des meubles sans son consentement, le bailleur peut encore
procéder à leur saisie et conserve son privilège sur eux s'il en a fait la déclaration de
revendication dans l'acte de saisie.
- Le transporteur terrestre a un privilège sur la chose transportée, pour tout ce qui lui est
dû à condition qu'il y ait un lien de connexité entre la chose transportée et la
créance204.
- Le travailleur d'un exécutant d'ouvrage à domicile a un privilège sur les sommes dues
par le donneur d'ouvrage pour garantir les créances nées du contrat de travail si celles-
ci sont nées de l'exécution de l'ouvrage205.
- Les travailleurs et fournisseurs des entreprises de travaux ont un privilège sur les
sommes restant dues à celles-ci pour les travaux exécutés, en garantie des créances
nées à leur profit à l'occasion de l'exécution de ces travaux.
- Les salaires dus aux travailleurs sont payés par préférence aux sommes dues aux
fournisseurs206.
- Le commissionnaire a sur les marchandises qu'il détient pour le compte du commettant
un privilège pour garantir ses créances nées du contrat de commission207.
- Celui qui a exposé des frais ou fourni des prestations pour éviter la disparition d'une
chose ou sauvegarder l'usage auquel elle est destinée a un privilège sur ce meuble208.
201 Article 182 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
202 Article 183 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
203 Article 184 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
204 Article 185 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
205Article 186 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
206 Article 187 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
207 Article 188 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
208Article 189 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
51
TITRE III : LES HYPOTHEQUES
CHAPITRE I:
LES REGLES COMMUNES AUX HYPOTHEQUES
GÉNÉRALES
L'hypothèque est par définition l'affectation d'un immeuble déterminé ou déterminable
appartenant au constituant en garantie d'une ou plusieurs créances, présentes ou futures à
condition qu'elles soient déterminées ou déterminables. Elle est légale, conventionnelle ou
judiciaire209.
Les règles applicables aux hypothèques conventionnelles s'appliquent également aux
hypothèques forcées210. Seuls les immeubles présents et immatriculés peuvent, en principe,
faire l'objet d'une hypothèque. Peuvent faire l'objet d'une hypothèque, par exemple:
1- les fonds bâtis ou non bâtis et leurs améliorations ou constructions survenues, à
l'exclusion des meubles qui en constituent l'accessoire;
2- les droits réels immobiliers régulièrement inscrits selon les règles de l’Etat Partie211.
L'hypothèque est indivisible par nature et subsiste totalement sur les immeubles
affectés jusqu'à complet paiement et malgré la survenance d'une succession212. Ceux
qui n'ont sur l'immeuble qu'un droit soumis à condition, résolution, ou rescision
régulièrement publiées ne peuvent consentir qu'une hypothèque soumise aux mêmes
conditions, résolutions ou rescisions.
L’hypothèque d’un immeuble indivis conserve son effet quel que soit le résultat du partage, si
elle a été consentie par tous les indivisaires. Dans le cas contraire, elle ne conserve son effet
que dans la mesure où l’indivisaire qui l’a consentie est, lors du partage, alloti de l’immeuble
indivis ou, lorsque l'immeuble est licité à un tiers, si cet indivisaire est alloti du prix de la
licitation.
L’hypothèque d’une quote-part dans un ou plusieurs immeubles indivis ne conserve son effet
que dans la mesure où l’indivisaire qui l’a consentie est, lors du partage, alloti du ou de ces
immeubles indivis ; elle le conserve alors dans toute la mesure de cet allotissement, sans être
limitée à la quote-part qui appartenait à l’indivisaire qui l’a consentie ; lorsque l’immeuble est
licité à un tiers, elle le conserve également si cet indivisaire est alloti du prix de la licitation213.
Tout acte conventionnel ou judiciaire constitutif d'hypothèque doit être inscrit conformément
aux règles de publicité édictées par l’Etat Partie où est situé le bien grevé et prévues à cet
effet.
L'hypothèque régulièrement publiée prend rang du jour de l'inscription. Lorsque le droit réel
immobilier, objet de l'hypothèque, consiste en un démembrement du droit de propriété tel que
l'usufruit, le droit de superficie, le bail emphytéotique ou le bail à construction, l'inscription de
209 Article 190 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
210Article 191 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
211Article 192 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
212 Article 193 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
213 Article 194 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
52
l'hypothèque doit également être notifiée, par acte extrajudiciaire, au propriétaire, au
tréfoncier ou au bailleur214.
L'inscription a une durée déterminée et conserve le droit du créancier jusqu'à une date devant
être fixée par la convention ou la décision de justice dans la limite de trente ans au jour de la
formalité, sauf disposition contraire d'une loi nationale. Son effet cesse si elle n'est pas
renouvelée, avant l'expiration de ce délai, pour une durée déterminée. Il en va de même
lorsque l'hypothèque a été constituée pour une durée indéterminée215.
L'hypothèque confère à son titulaire un droit de suite et un droit de préférence. Le droit de
préférence s'exerce selon les dispositions de l'article 225 de l’Acte uniforme pour garantir le
principal, les frais et trois ans d'intérêts au même rang, sauf à prendre des inscriptions
particulières portant hypothèques à compter de leurs dates pour les intérêts autres que ceux
conservés par l'inscription initiale.
Le droit de préférence s'exerce également, par subrogation, sur l'indemnité d'assurance de
l'immeuble sinistré216.
A moins qu'il ne poursuive la vente du bien hypothéqué selon les modalités prévues par les
règles de la saisie immobilière, auxquelles la convention d'hypothèque ne peut déroger, le
créancier hypothécaire impayé peut demander en justice que l'immeuble lui demeure en
paiement. Cette faculté ne lui est toutefois pas offerte si l'immeuble constitue la résidence
principale du constituant217.
A condition que le constituant soit une personne morale ou une personne physique dûment
immatriculée au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier et que l'immeuble hypothéqué
ne soit pas à usage d'habitation, il peut être convenu dans la convention d'hypothèque que le
créancier deviendra propriétaire de l'immeuble hypothéqué. A l'issue d'un délai de trente jours
suivant une mise en demeure de payer par acte extra-judiciaire demeurée sans effet, le
créancier pourra faire constater le transfert de propriété dans un acte établi selon les formes
requises par chaque État Partie en matière de transfert d'immeuble218.
Dans ces cas susmentionnés, l'immeuble doit être estimé par expert désigné amiablement ou
judiciairement. Si sa valeur excède le montant de la créance garantie, le créancier doit au
constituant une somme égale à la différence. S'il existe d'autres créanciers hypothécaires, il la
consigne. Toute clause contraire est réputée non écrite219.
Tout acte relatif à une hypothèque et portant transmission, changement de rang, subrogation,
renonciation, extinction, est établi, selon la loi nationale du lieu de situation de l'immeuble,
par acte notarié ou par acte sous seing privé suivant un modèle conforme aux règles de l’Etat
Partie concerné et publié comme l'acte par lequel cette hypothèque est consentie ou
constituée.
L'extinction de l'hypothèque conventionnelle ou judiciaire résulte : de l'extinction de
l'obligation principale; de la renonciation du créancier à l'hypothèque; de la péremption de
l'inscription attestée, sous sa responsabilité, par le conservateur du registre de la publicité
immobilière, cette attestation devant mentionner qu'aucune prorogation ou nouvelle
214 Article 195 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
215 Article 196 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
216 Article 197 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
217 Article 198 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
218 Article 199 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
219 Article 200 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
53
inscription n'affecte la péremption; de la purge des hypothèques résultant du procès-verbal de
l'adjudication sur expropriation forcée et du paiement ou de la consignation de l'indemnité
définitive d'expropriation pour cause d'utilité publique220.
L'hypothèque est radiée selon les règles de publicité de l’Etat Partie où est situé le bien grevé.
En cas de refus du créancier d'y consentir ou du conservateur de procéder à la radiation de
l'hypothèque, le débiteur ou l'ayant-droit de celui-ci peut obtenir mainlevée judiciaire de cette
sûreté. La décision judiciaire de mainlevée prononcée contre le créancier ou ses ayants-droit
et passée en force de chose jugée oblige le conservateur à procéder à la radiation221.
NB : Les privilèges sont des droits que les parties peuvent soulever ou que le
juge peut évoquer au cours d’un procès au profit d’un créancier. On s’en sert
lorsque la relation contractuelle ne contenait pas une sûreté réelle déjà choisie
par les contractants.
54
CHAPITRE II : LES REGLES SPECIFIQUES AUX
IMMEUBLES : LES GARANTIES IMMOBILIERES
L’hypothèque est une garantie qui pèse sur un immeuble. Elle n’intervient que si, en général,
le débiteur n’a pas un bien meuble de grande valeur susceptible de garantir le paiement de sa
créance. Lorsqu’elle relève de la volonté des parties, on parle d’hypothèque conventionnelle.
Dans le cas contraire, on parle d’hypothèque forcée.
55
garantissant un prêt à court terme peut être différée pendant un délai maximum de quatre-
vingt dix jours sans que le créancier perde le rang qui lui est acquis.
Pour cela, le créancier devra se conformer aux dispositions spécialement édictées à cet effet
par les règles de publicité concernant les hypothèques garantissant les prêts à court terme,
prévues par la loi nationale du lieu de situation de l'immeuble226. L'hypothèque consentie pour
sûreté d'une ouverture de crédit à concurrence d'une somme déterminée à fournir prend rang à
la date de sa publication sans égard aux dates successives de l'exécution des engagements pris
par le fournisseur du crédit227.
56
L'hypothèque est inscrite provisoirement pour le montant de la somme qui sera estimée due.
Cette inscription prend rang à sa date mais pour une période n'excédant pas un mois après
l'achèvement des travaux constaté par huissier. L'hypothèque conserve sa date si, dans le
même délai, par accord des parties ou par décision judiciaire, l'inscription devient définitive,
pour le tout ou partie seulement de la somme estimée due.
Celui qui fournit les deniers pour payer ou rembourser les architectes, entrepreneurs et autres
personnes employées pour édifier, réparer ou reconstruire des bâtiments peut obtenir une
hypothèque conventionnelle ou forcée dans les mêmes conditions que ces créanciers dès lors
qu'il est formellement constaté dans l'acte d'emprunt que la somme était destinée à cet emploi
et, par la quittance des architectes, entrepreneurs et autres personnes, que le paiement a été
fait des deniers empruntés231.
57
Le créancier doit notifier la décision ordonnant l'hypothèque judiciaire en délivrant
l'assignation en vue de l'instance en validité ou de l'instance au fond. Il doit également notifier
l'inscription dans la quinzaine de cette formalité. Il doit élire domicile dans le ressort de la
juridiction compétente ou de la conservation foncière236. Mainlevée ou réduction de
l'hypothèque peut être obtenue de la juridiction compétente qui l'a autorisée, statuant à bref
délai, contre consignation, entre les mains d'un séquestre par lui désigné, des sommes en
principal, intérêts et frais, avec affectation spéciale à la créance. La mainlevée ou la réduction
de l'hypothèque doit être demandée dans le mois de la notification de l'assignation en validité
ou de l'instance au fond. Lorsque la créance litigieuse a fait l'objet d'une décision passée en
force de chose jugée, les sommes séquestrées sont spécialement affectées, par privilège sur
tous autres, au paiement de la créance du poursuivant. Elles se trouvent frappées de saisie
conservatoire pendant la durée de la procédure237. La juridiction saisie peut, en tout état de
cause, avant même d'avoir statué sur le fond, ordonner une mainlevée totale ou partielle de
l'hypothèque si le débiteur justifie de motifs sérieux et légitimes. Dans le cas de péremption
d'instance, de désistement d'instance ou d'action, la mainlevée non consentie de l'inscription
provisoire est donnée par la juridiction qui a autorisé ladite inscription et la radiation est faite
sur dépôt de sa décision passée en force de chose jugée238.
Lorsqu'il est justifié que la valeur des immeubles est double du montant des sommes inscrites,
le débiteur peut faire limiter les effets de la première inscription sur les immeubles qu'il
indique à cette fin239. Si la créance est reconnue, la décision statuant sur le fond maintient en
totalité ou en partie l'hypothèque déjà inscrite ou octroie une hypothèque définitive. Dans les
six mois suivant le jour où cette décision a acquis l'autorité de la chose jugée, l'inscription de
l'hypothèque qui en résulte est requise conformément à la législation de l’Etat Partie où est
situé le bien grevé. Ce qui a été maintenu prend rang à la date de l'inscription provisoire ;
l'hypothèque prend rang à la date de l'inscription définitive. Faute d'inscription définitive dans
le délai fixé ci-dessus, ou si la créance n'est pas reconnue par une décision passée en force de
chose jugée, la première inscription devient rétroactivement sans effet et sa radiation peut être
demandée par toute personne intéressée, aux frais de l'inscrivant, à la juridiction qui a autorisé
ladite inscription240.
236 Article 217 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
237 Article 218 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
238 Article 219 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
239 Article 220 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
240 Article 221 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
241 Article 222 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
58
-Bien que le tiers détenteur ne soit pas personnellement obligé à la dette, il peut
désintéresser le créancier poursuivant du montant intégral de sa créance, en capital,
intérêts et autres accessoires, en se subrogeant à lui242.
En somme, l' "hypothèque est une sûreté constituée sur un bien immeuble qui est affectée au
paiement d'une dette. L'hypothèque confère au créancier un droit de préférence et un droit de
suite lui permettant d'en poursuivre la vente en quelque main que le bien se trouve. Les droits
qu'elle confère sur un immeuble est applicables aux tiers dès sa publication. L'inscription
conserve le droit du créancier pendant un délai que fixe la loi, et à l'expiration duquel, si la
créance n'a pas été payée il devra la renouveler. A défaut d'accomplissement de la publicité
définitive d'une hypothèque judiciaire dans le délai prévu, la publicité provisoire est caduque
à la date du paiement, et dans ce cas, le créancier ne peut conserver les sommes qui lui ont été
payées en violation de la règle de l'égalité des créanciers chirographaires 243. L'hypothèque est
généralement consentie par le débiteur sur un de ses biens immeubles, mais elle peut aussi
porter sur un immeuble appartenant à un tiers qui s'est porté caution. Dans ce dernier cas le
cautionnement est dit "réel". Cette hypothèse n’est pas bien prise en compte par l’Acte
uniforme Ohada qui tient à distinguer clairement les sûretés personnelles des sûretés réelles.
Concernant les effets de l'expiration l'inscription hypothécaire sur le droit du créancier, selon
un arrêt de la Cour de cassation244, la péremption de l'inscription laisse subsister le droit
hypothécaire, et ne perdant pas les droits de préférence que lui confère l'acte de constitution
de l'hypothèque, son titulaire peut procéder à une nouvelle inscription, et ce, sans
l'intervention ou l'accord du débiteur. La dénonciation d'une inscription d'hypothèque
judiciaire provisoire interrompt la prescription245.
L'Ordonnance française n° 2006-346 du 23 mars 2006 relative aux sûretés réforme le droit des
sûretés et a été, pratiquement et pleinement, adoptée à travers l’acte uniforme Ohada portant
organisation des sûretés de 2010. Une telle disposition simplifie la mainlevée et la procédure
de purge de l’hypothèque. L'article 255 du décret n° 92-755 du 31 juillet 1992, prévoit que le
créancier ayant inscrit une hypothèque judiciaire provisoire sur un immeuble de son débiteur
doit signifier à celui-ci, huit jours au plus tard après le dépôt des bordereaux d'inscription, une
copie de l'ordonnance du juge ayant autorisé la mesure. Le défaut d'information des débiteurs
sur l'existence de l'inscription d'une hypothèque est sanctionné par la caducité de l'inscription,
de sorte qu'il est inutile d'en ordonner la mainlevée246.
Outre les hypothèques conventionnelles concédées par le débiteur dans un contrat, la loi a
institué des hypothèques légales crées par une disposition légale (article 2121 du Code civil et
suivants) et des hypothèques judiciaires édictées par un jugement (article 2123 du Code civil).
Ces dernières, sont la conséquence des jugements, soit contradictoires, soit par défaut,
définitifs ou provisoires, qui sont prononcés en faveur de celui qui les a obtenus. Elles sont
régies par les dispositions de la Loi n° 91-650 du 9 juillet 1991 et par le décret d'application
242 Article 223 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
59
n°92-755 du 31 juillet 1992, relatifs aux mesures conservatoires provisoires247. L'hypothèque
judiciaire étant celle que la loi attache aux jugements de condamnation, elle découle de plein
droit d'un jugement ou d'un l'arrêt et n'est pas soumise aux dispositions de la loi n° 91-650 du
9 juillet 1991 et de son décret d'application du 31 juillet 1992, relatives aux mesures
conservatoires provisoires. Son inscription n'a pas besoin d'être confirmée dans le délai de
deux mois suivant le prononcé de la décision en exécution de laquelle elle a été inscrite248.
Dans le domaine du droit maritime, la loi n°67-5 du 3 janvier 1967 et le décret n°67-967 du
27 octobre 1967 sur le statut des navires réglementent les hypothèques maritimes et la saisie
des navires.
La procédure de distribution du prix sur saisie est fixée par les règles régissant les voies
d'exécution sous réserve des dispositions qui suivent concernant l'ordre de distribution249.
Les deniers provenant de la réalisation des immeubles sont distribués dans l'ordre suivant :
1- aux créanciers des frais de justice engagés pour parvenir à la réalisation du bien
vendu et à la distribution elle-même du prix ;
2- aux créanciers de salaires super-privilégiés ;
3- aux créanciers titulaires d'une hypothèque conventionnelle ou forcée et aux
créanciers séparatistes inscrits dans le délai légal, chacun selon le rang de son
inscription au registre de la publicité immobilière ;
4- aux créanciers munis d'un privilège général soumis à publicité chacun selon le rang
de son inscription au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier ;
5- aux créanciers munis d'un privilège général non soumis à publicité selon l'ordre
établi par l'article 180 de l’Acte uniforme ;
6- aux créanciers chirographaires munis d'un titre exécutoire lorsqu'ils sont
intervenus par voie de saisie ou d'opposition à la procédure.
En cas d'insuffisance de deniers pour désintéresser les créanciers désignés aux 1°), 2°), 5°)
et 6°) du présent article venant à rang égal, ceux-ci concourent à la distribution dans la
proportion de leurs créances totales, au marc le franc250. Sans préjudice de l'exercice d'un
éventuel droit de rétention ou d'un droit exclusif au paiement, les deniers provenant de la
réalisation des meubles sont distribués dans l'ordre suivant :
1- aux créanciers des frais de justice engagés pour parvenir à la réalisation du bien
vendu et à la distribution elle-même du prix ;
2- aux créanciers de frais engagés pour la conservation du bien du débiteur dans
l'intérêt des créanciers dont le titre est antérieur en date ;
3- aux créanciers de salaires super-privilégiés ;
4- aux créanciers garantis par un privilège général soumis à publicité, un gage, ou un
nantissement, chacun à la date de son opposabilité aux tiers ;
247 1ère Chambre civile 14 mars 2012, pourvoi n°10-28143, LexisNexis et Legifrance.
248 Chambre civile 14 mars 2012 pourvoi n°10-28143, BICC n°764 du 15 juin 2012 et Legifrance.
249 Article 224 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
250 Article 225 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
60
5- aux créanciers munis d'un privilège spécial, chacun suivant le meuble sur lequel
porte le privilège ; en cas de conflit entre créances assorties d'un privilège spécial
sur le même meuble, la préférence est donnée au premier saisissant ;
6- aux créanciers munis d'un privilège général non soumis à publicité selon l'ordre
établi par l'article 180 du présent Acte uniforme;
7- aux créanciers chirographaires munis d'un titre exécutoire lorsqu'ils sont
intervenus par voie de saisie ou d'opposition à la procédure de distribution.
En cas d'insuffisance de deniers pour désintéresser les créanciers désignés aux 1°), 2°),3°),
6°) et 7°) du présent article venant à rang égal, ceux-ci concourent à la distribution dans la
proportion de leurs créances totales, au marc le franc251.
CONCLUSION
Le particulier qui veut réaliser un projet (achat d’une voiture, mariage, construction ou achat
d’un immeuble, par exemple) que ses ressources actuelles ne couvrent pas en totalité, cherche
à emprunter. Or tout emprunt d’argent doit être remboursé. Ainsi, les suretés se présentent
comme étant des moyens efficaces de garanties d’accès et de remboursement du crédit. Parce
que les sûretés permettent d’accéder au crédit en rassurant le prêteur (créancier) de la capacité
de remboursement de l’emprunteur (débiteur). Les banques ne financent que les clients
capables de leur accorder des garanties, c’est-à-dire des suretés susceptibles de les protéger
contre les cas d’insolvabilité de leurs clients. Leur étude s’avère par conséquent importante en
vue de permettre non seulement leur connaissance mais leur promotion. Ce qui permettra un
recours constant auxdits moyens dont l’usage se fera également conformément à la
législation.
251 Article 226 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sûretés.
61
DEUXIEME PARTIE :
LES TECHNIQUES DE LA PRATIQUE
DES SURETES
62
Une chose est de connaître les différents types de suretés prévues par l’Acte
Uniforme OHADA, une autre chose est de savoir comment elles interviennent
en pratique. Il faut le préciser, les suretés ne sont pas les seuls moyens
permettant de garantir les obligations contractuelles. Elles font partie d’un
ensemble très vaste appelé les « garanties ». Celle-ci désigne « l’action ou
moyen de garantir quelque chose à quelqu'un ; résultat de cette action impliquant
la responsabilité qui en découle ». En tant que moyen de garantir. La garantie est
l’action de donner, obtenir une garantie. Elle est synonyme d’assurance, caution,
gage, sûreté(s).
Alors, la pratique nous conduit à alterner ou associer les suretés et les autres
garanties pour assurer la bonne exécution des obligations contractuelles. Dans ce
cas, il y a lieu de chercher à cerner la relation entre les suretés et les garanties
ordinaires (Chapitre I). Après quoi, la pratique nous oblige à analyse de plus
près l’intégration des suretés et garanties dans les contrats (Chapitre II), car sans
contrat, pas de garantie et sans garantie, le contrat devient un risque inutile.
Enfin, il est important de cerner le contentieux des suretés en voyant comment le
juge analyse les suretés une fois qu’il est saisi (Chapitre III). L’ensemble de ces
éléments permet une approche évolutive du droit des suretés pour sa meilleure
compréhension.
63
CHAPITRE II :
LES SURETES ET LES GARANTIES :
UNE COEXISTENCE INDISPENSABLE
64
Une analyse doctrinale du rapport entre suretés et garanties mérite d’abord
d’être effectuée (Section I) avant que l’on ne montre le champ d’intervention des
garanties qui se développent dans les contrats intuitu personae (Section II).
65
SECTION I :
ETUDE COMPAREE DES SURETES
ET DES GARANTIES
66
Introduction
Cette garantie primitive allait être remplacée par deux autres sûre-
tés : le gage et l’hypothèque.
Le gage, ou « pignus », a été la sûreté la plus utilisée à l’époque
romaine. Le débiteur transfère alors à son créancier la simple posses-
sion de l’un de ses biens. Il en reste propriétaire. Le débiteur retrouve
la possession de son bien une fois qu’il a exécuté son obligation. Le
gage peut porter sur un meuble ou un immeuble. Dans ce dernier cas,
il est connu sous le nom d’antichrèse. L’exigence de dépossession
constitue toutefois une contrainte difficilement supportable lorsque
le bien est utile au débiteur.
L’hypothèque, à la différence du gage, ne nécessite aucune dépos-
session. Les juristes romains ont redécouvert cette sûreté d’origine
grecque. Elle est utilisée pour les immeubles.
Enfin le droit romain a consacré les privilèges qui sont des droits
reconnus à certains créanciers en raison de la qualité de leur créance.
Le bénéficiaire se voit alors reconnaître un droit de préférence sur
l’ensemble des biens de son débiteur ou sur certains d’entre eux.
À l’apogée du droit romain, le droit des sûretés, dans ses princi-
pales composantes, était donc né.
8. L’Ancien droit. – L’Ancien droit est une période de régression
de la technique juridique. Le droit des sûretés n’échappe pas à la
règle. Les principales sûretés romaines sont ignorées à l’exception
de la plus fruste d’entre elles, la fiducie, qui est à nouveau pratiquée.
9. Le Code civil. – Les rédacteurs du Code civil devaient large-
ment s’inspirer du droit romain, aussi bien pour les dispositions
consacrées au cautionnement que pour celles relatives aux sûretés
réelles. Seule la fiducie n’est pas consacrée. La technique est en
effet considérée comme archaïque.
Chacune des sûretés a alors des caractères propres qui en font un
modèle.
Le cautionnement est la seule sûreté personnelle reconnue. Elle se
distingue par le caractère accessoire de l’engagement de la caution.
Le nantissement est une sûreté avec dépossession. Lorsqu’il a
pour assiette un meuble, il est désigné sous le nom de gage. Lorsqu’il
porte sur un immeuble, c’est l’appellation d’antichrèse qui est
retenue.
L’hypothèque est une sûreté sans dépossession. Elle a pour
assiette des immeubles.
Enfin, des privilèges sont reconnus par la loi à des créanciers en
raison de leur qualité pour la garantie du paiement de certaines
créances.
Introduction 17
B Évolution contemporaine
10. Tendances contradictoires. – De 1804 à aujourd’hui le droit
des garanties s’est profondément transformé5. Il est vrai que les fac-
teurs d’évolution sont nombreux. Dans un premier temps, il a fallu
tenir compte de l’apparition de nouveaux biens. Puis, des conséquen-
ces ont été déduites de l’emprise du droit des procédures collectives
sur le droit des sûretés. Aujourd’hui, il apparaît que le système de
garanties peut influer sur la distribution du crédit. Ainsi la réforme
de l’hypothèque doit favoriser la distribution du crédit à la consom-
mation.
Quatre périodes peuvent être distinguées. La première se caracté-
rise par le perfectionnement constant des sûretés modèles consacrées
par le Code civil (1). Cette période a semble-t-il pris fin en 1980. À
partir de cette date, les sûretés classiques perdirent une part de leurs
intérêts pour les créanciers (2) et ceux-ci cherchèrent des garanties de
substitution (3). Il en est résulté une régression et un éclatement de
notre droit des garanties. La réforme du droit des sûretés qui devait
permettre une clarification de notre droit n’atteint que partiellement
cet objectif (4).
5. HOUIN, « L’évolution du droit des sûretés », RJC 1982, nº spécial, L’évolution des
sûretés, p. 3 ; Y. CHARTIER, « Rapport de synthèse du colloque consacré à l’évolution du
droit des sûretés », RJC 1982 ; L. AYNÈS, Rapport de synthèse, Congrès des Notaires. –
V. également les travaux du colloque de la Feduci consacré aux sûretés, 1984, les travaux
du congrès de l’Association H. CAPITANT, Journées portugaises, 1996, sp.
M. GRIMALDI, « Problèmes actuels des sûretés réelles » ; L. AYNÈS, Problèmes actuels
des sûretés personnelles ; Ph. SIMLER, Rapport de synthèse ; P. CROCQ, « L’évolution
des garanties du paiement, de la diversité à l’unité », Mélanges Mouly, t. 2, p. 317 ;
« L’actualité du droit des sûretés », LPA, 17 juin 1998.
18 Sûretés et garanties du crédit
7. P. ANCEL, « Nouvelles sûretés pour créanciers échaudés », JCP E 1989, Cah. dr.
entr., suppl. nº 5.
20 Sûretés et garanties du crédit
Dans un premier temps, par une loi en date du 1er août 2003 dite
loi Dutreil, le législateur a profondément réformé le cautionnement
en introduisant dans le Code de la consommation un ensemble de
dispositions qui constituent un second droit commun du caution-
nement.
La véritable réforme est cependant réalisée par l’ordonnance en
date du 23 mars 200611 ratifiée par la loi du 20 février 2007 (art. 10).
Un groupe d’experts a été constitué sous la présidence de Michel
Grimaldi. Il avait pour vocation de réformer l’ensemble des sûretés.
Un projet de refonte du Code civil a été présenté12. Il était initiale-
ment prévu que le gouvernement se fasse habiliter à le transposer
par voie d’ordonnance. Le parlement saisi a considéré que le caution-
nement et les privilèges étaient des matières qui ne pouvaient être
déléguées sans contrôle au gouvernement13. La loi d’habilitation en
date du 26 juillet 2005 devait ainsi interdire une réforme d’ensemble
du droit des sûretés.
La loi du 19 février 2007 introduisant la fiducie en droit français
complète la réforme dans la mesure où la fiducie peut avoir la fonc-
tion de sûreté. La fiducie-sûreté fait l’objet de dispositions spécifi-
ques introduites par l’ordonnance du 30 janvier 2009.
17. Domaine restreint de la réforme. – Comparée au projet ini-
tial, la réforme réalisée a un domaine considérablement réduit. Le
droit des sûretés personnelles est absent, à l’exception de la définition
de la lettre d’intention et de la garantie autonome. Beaucoup des dis-
positions qui auraient pu constituer un embryon de théorie générale
des sûretés ont disparu14. Comme il avait été prévu, la réforme ne
concerne que le droit civil, ce qui laisse de côté les très nombreuses
sûretés spéciales du Code de commerce et des autres codes.
La réforme réalisée ne répond ainsi que partiellement à l’attente
des praticiens. Certes, le nouveau droit des sûretés est recodifié et il
11. Pour une analyse de l’ordonnance : V. nº spécial JCP supplément au nº 20, 17 mai
2006, nº spécial Dalloz, D. 2006, 1289 et s. ; nº spécial RLDC juillet-août 2006 ; Dossier
« Sûretés mobilières : du nouveau » juillet-août 2007 ; Droit et patrimoine, septem-
bre 2007 ; D. ROBINE, Bull. Joly Sociétés 2006, p. 867, nº spécial RLDC 2006, nº 29 ;
S. PIEDELIÈVRE, « Premier aperçu de l’ordonnance du 23 mars 2006 », Defrénois
2006, art. 38 393 ; D. HOUTCIEFF, « Pleins feux sur l’ordonnance », LPA 2006, 28 avril ;
S. PRIGENT, « La réforme du droit des sûretés : une avancée sur la voie de la modernisa-
tion » : AJDI 2006 nº 5, p. 346.
12. V. Dossier Dr. et patr., septembre 2005, p. 50 et s. D. LEGEAIS, « La réforme du
droit des garanties, une symphonie inachevée » : RD bancaire et fin., mai-juin 2005, p. 67
et s.
13. V. en ce sens D. R. MARTIN, « Le Code civil à saute-mouton » : D. 2005, p. 1527.
14. M. BOURASSIN, D. 2006, 1386.
22 Sûretés et garanties du crédit
est présenté de manière plus claire dans le Code civil dans un nou-
veau livre IV consacré aux sûretés et composé des articles 2284 et sui-
vants. Cependant, le travail de simplification de notre droit des sûre-
tés réelles n’a pas été entrepris. De nouvelles sûretés s’ajoutent aux
précédentes. Comme par le passé, pour connaître le droit français, il
faut consulter au moins quatre codes : le Code civil, le Code de la
consommation, le Code de commerce et le Code monétaire et finan-
cier. Ainsi réalisée, la réforme ne permet pas de constituer le modèle
de référence pour des systèmes étrangers, alors que telle était pourtant
l’ambition initiale.
La réforme est ainsi inachevée15. Une nouvelle loi est en effet
nécessaire pour réformer le cautionnement les privilèges et supprimer
beaucoup de gages sans dépossession.
Il convient ainsi d’espérer une prochaine réforme des sûretés qui
achèvera le travail de refonte entrepris. L’unification des sûretés civi-
les et commerciales devra alors être réalisée. Les travaux menés au
plan européen constitueront alors peut-être une nouvelle source d’ins-
piration.
15. D. LEGEAIS, « La réforme du droit des garanties ou l’art de mal légiférer », Mélan-
ges Ph. Simler, Dalloz-Litec, 2006, p. 367 ; C. LAZARUS, « La réforme des sûretés par
l’ordonnance du 23 mars 2006 et le droit de la consommation : entre occasions manquées
et fausses bonnes idées », LPA 13 août 2007, p. 3.
Introduction 23
unanimement retenu18. Les deux termes sont encore souvent pris l’un
pour l’autre. C’est le développement des solutions de substitution aux
sûretés modèles qui a imposé la distinction. En effet, dans le Code
civil, la qualification de sûreté est réservée à un petit nombre d’insti-
tutions. Or, aujourd’hui, les créanciers utilisent à des fins de garantie
des mécanismes qui n’ont pas été conçus pour cela ou de pures créa-
tions de la pratique. Toutes ces techniques ne sauraient pourtant être
assimilées. D’une part, le terme de sûreté a un sens juridique précis
qu’il convient de lui conserver. D’autre part, des dispositions ne s’ap-
pliquent qu’aux sûretés alors que le domaine d’application d’autres
règles est plus étendu19. Deux dispositions récentes montrent l’intérêt
de la distinction. L’article 1108-1 du Code civil autorise la conclu-
sion par voie électronique à certaines conditions des seules sûretés
réelles ou personnelles. Le nouvel article L. 650-1 du Code de com-
merce déduit de la présence de garanties disproportionnées le main-
tien d’une responsabilité pour soutien abusif de crédit.
Un critère de distinction est donc nécessaire pour dresser une liste
des sûretés et des principales garanties.
21. Définition de la sûreté. – Il n’existe aucune définition légale
de la sûreté ou de la garantie. Pour les rédacteurs du Code civil, il
n’existait cependant que quatre sûretés : le cautionnement, le nantis-
sement, l’hypothèque et le privilège. Dès lors, il est permis de réser-
ver la qualification de sûreté aux seuls mécanismes qui en ont tous les
caractères essentiels20. Toute sûreté se caractérise en premier lieu par
sa finalité particulière. Elle permet à son bénéficiaire d’échapper à la
loi du concours entre les créanciers. La sûreté est donc un avantage
qui s’ajoute aux droits que le créancier tient normalement de son
droit de gage général21, avantage résultant de l’adjonction d’une
créance ou d’une affectation particulière d’un bien. La garantie, au
contraire, ne tend pas directement au recouvrement de la créance.
qui, dilatant à l’infini le champ des sûretés, embrasse tout ce qui peut
procurer à un créancier un avantage sur les autres ». Force est de
constater que la Cour de cassation adopte des solutions au coup par
coup, déduisant la qualification d’un mécanisme de la solution qu’il
apparaît opportun de lui appliquer, alors que la démarche inverse
serait plus cohérente.
La réforme du droit des sûretés aurait pu être l’occasion de définir
la sûreté. Tel n’a pas été le cas. Cependant, la réforme met fin à cer-
taines incertitudes dans la mesure où plusieurs garanties font leur
apparition dans le Code civil.
22. Liste des véritables sûretés. – L’un des apports majeurs de
l’ordonnance en date du 23 mars 2006 consiste dans la codification
de certaines garanties. Pour autant, toute difficulté de qualification ne
disparaît pas.
Le droit de rétention est désormais défini dans le livre IV du Code
civil consacré aux sûretés. On pourrait en déduire qu’il s’agit d’une
véritable sûreté, même s’il conserve son statut de garantie inclassable
ne figurant ni parmi les sûretés réelles ni parmi les sûretés personnel-
les. Cependant, pour un courant de la doctrine, il ne faudrait pas tirer
de conséquence excessive de la codification, les rédacteurs de l’or-
donnance n’ayant pas cherché à trancher les difficultés théoriques28.
Le débat n’est donc peut-être pas clos.
La liste des sûretés personnelles s’enrichit par la définition don-
née dans le Code civil de la garantie autonome et de la lettre d’inten-
tion. La qualification de sûreté de la première ne faisait déjà pas de
doute. S’agissant de la lettre d’intention, la doctrine opérait des dis-
tinctions. Seules celles qui produisaient des effets comparables à un
cautionnement étaient considérées comme des sûretés. La nouvelle
rédaction invite à qualifier de sûretés l’ensemble des lettres d’inten-
tion, même si cette analyse risque de priver ce mécanisme de son
intérêt.
La liste des sûretés réelles est également enrichie. En effet, la pro-
priété garantie est consacrée comme sûreté et la fiducie de même que
la réserve de propriété qui en constituent les principales applications
trouvent leur place dans le Code civil. Alors qu’il était permis d’en
douter, la propriété garantie est donc une véritable sûreté.
23. Principales garanties. – Les garanties sont tous les avantages
spécifiques à un ou plusieurs créanciers dont la finalité est de
28. Ph. SIMLER, « Dispositions générales du livre IV nouveau du Code civil », nº spé-
cial JCP 17 mai 2006, p. 5.
Introduction 27
34. Cass. com., 26 avril 2000, JCP E 2000, 1234, note Y. GUYON ; Bull. Joly 2000,
p. 703, note A. COURET. – Cass. com., 24 juin 2003, RD bancaire et fin.,
septembre-octobre 2003, comm. 183, obs. D. L. Il en va de même de l’engagement pris
par une société à l’égard du crédit-bailleur, en cas de défaillance de sa filiale, souscripteur
d’un contrat de crédit-bail immobilier, de reprendre les obligations de sa filiale au titre du
contrat : CA Paris, 4 octobre 2002, RD bancaire et fin., mai-juin 2003, comm. 114, obs.
A. C.
35. Le ducroire reçoit parfois une consécration légale (art. L. 442-4 du Code monétaire
et financier). Pour une analyse de cette garantie, I. RIASSETTO, « Du caractère indemni-
taire du ducroire de banque et de bourse », Mélanges AEDBF III, p. 247 ; D. HENNEBE-
BELLE, JCP E 2000, 1366.
36. Y. CHAPUT, « Les clauses de garantie », in Les principales clauses des contrats
conclus entre professionnels, PUF, Aix 1990, 119.
37. Y. GUYON, « Le droit de regard du créancier sur le patrimoine et l’activité de son
débiteur », RJC 1982, nº spécial, 12 et s.
38. Ph. SIMON, « Financement d’entreprises : “le fil à la patte” des sûretés négatives »,
D. Aff. nº 21, 96, p. 635.
39. S. HOVASSE-BANGET, « La fonction de garantie de l’assurance-vie », Defrénois
1998, p. 81, 510 et s.
Introduction 29
40. Cass. com., 18 mars 1997, Bull. Joly 1997, 567, obs. P. LE CANNU ; JCP E 1997,
II, 970, note V. GRELIÈRE.
41. M. BOURASSIN, op. cit., D. 2006, 1386.
42. M. BANDRAC, « Procédures civiles d’exécution et droit des sûretés », in La réforme
des procédures civiles d’exécution, nº spécial, RTD civ., 1993, p. 49. G. TAORMINA,
« Réflexions sur le droit des sûretés à l’épreuve du droit de l’exécution forcée », RRJ
2003-3, p. 1867.
30 Sûretés et garanties du crédit
43. Les régimes spéciaux applicables à une même garantie tendent eux aussi à se multi-
plier. Il n’existe plus un droit du gage ou du cautionnement, M. DAGOT, « Sûretés mono-
valentes et sûretés polyvalentes », JCP N, 1999, p. 381. Le même constat peut être fait
pour le cautionnement en raison de la loi du 1er août 2003.
44. F. MACORIG-VANIER, « Les apports de la réforme du 18 décembre 2008 en
matière de sûretés », Dr et patr. janvier 2010, p. 26. ; P. CROCQ, « L’ordonnance du
18 décembre 2008 et le droit des sûretés », Rev. proc. coll., 2009, p. 75.
Introduction 31
45. Ph. DUPICHOT, Le pouvoir des volontés individuelles en droit des sûretés, Éd Pan-
théon –Assas 2005, Préf. M. GRIMALDI.
46. N. BORGA, L’ordre public et les sûretés conventionnelles, Dalloz, 2009, préf.
S. PORCHY-SIMON.
47. Ph. THÉRY, « La différenciation du particulier et du professionnel : un aspect de
l’évolution du droit des sûretés », Dr. et patr., avril 2001, p. 53.
48. La loi du 1er août 2003 est particulièrement significative de cette évolution.
49. Ch. ALBIGES, « L’influence du droit de la consommation sur l’engagement de la
caution », Mélanges en l’honneur de J. Calais-Auloy, Dalloz, 2003, p. 1.
50. N. MOLFESSIS, « Le principe de proportionnalité », Banque et droit, mai-juin 2000,
p. 4.
32 Sûretés et garanties du crédit
51. Cass. com., 19 juin 1997, JCP E 1997, 1007, note D. LEGEAIS ; JCP E 1998, 173,
obs. Ph. SIMLER.
52. J. MESTRE, E. PUTMAN et M. BILLIAU, op. cit., nº 199 ; S. PIEDELIÈVRE, « Le
cautionnement excessif », Defrénois, 1998, art. 36836, p. 849 et s.
Introduction 33
53. Cass. com., 2 juin 2004, RD bancaire et fin., juillet-août 2004, obs. D. L. : sauf
fraude ou abus, le créancier qui bénéficie de plusieurs sûretés ne commet pas de faute
en choisissant le moyen d’obtenir le paiement de sa créance.
54. Cass. 1re civ., 5 juillet 2006, Banque et droit novembre-décembre 2006, p. 51, obs.
N. R .
55. N. BORGA, op cit., p. 539 ; J. MESTRE, « Réflexions sur l’abus du droit de recou-
vrer sa créance », Mélanges Raynaud, 439 et s. ; Ch. MOULY, « L’abus de la caution »,
RJC 1982 ; v. également les observations de Ph. SIMLER et Ph. DELEBECQUE relatives à
la loi du 10 février 1994 limitant la liberté des établissements de crédit de se faire consen-
tir des sûretés par un entrepreneur individuel, JCP E 1994, I, 365, nº 13. – V. aussi,
Cass. com., 5 décembre 1995, RJDA 4/96, nº 456, constatant un abus du créancier dans
la poursuite d’une caution.
56. C. THIBIERGE-GUELFUCCI, « Libres propos sur la transformation du droit des
contrats », RTD civ. 1997, 357 et s. ; « L’abus de droit dans les contrats », Cah. dr. entr.
1998/6 ; D. MAZEAUD, Loyauté, solidarité, fraternité : La nouvelle devise contractuelle,
L’avenir du droit, p. 603 ; contra Cass. com., 19 novembre 2002, Defrénois 2003,
p. 1616, obs. Ph. THÉRY.
34 Sûretés et garanties du crédit
sur les actifs affectés à l’activité seraient mal appréciées par les orga-
nismes de prêt et conduiraient à des demandes de garanties excessi-
ves au regard des prêts sollicités.57
Cependant, si les sûretés se trouvaient prohibées, il conviendrait
d’envisager par les techniques différentes la prise en charge du risque
entrepreneurial. Des pistes ont été évoquées tel le cautionnement
mutuel ou la prise en charge du risque par la société via des organis-
mes tels OSEO ou la SIAGI, filiale de l’assemblée permanente des
chambres de métiers et de l’artisanat58.
31. Le principe de transparence. – Le principe de transparence
semble aujourd’hui éclairer l’ensemble des relations d’affaires. Le
droit des garanties est directement concerné par cette évolution. Les
tiers ont tout intérêt à connaître l’ensemble des garanties consenties
par une personne. Cela leur permet de mieux apprécier sa solvabilité.
La transparence des garanties qui se traduit par leur publicité permet
également de prévenir des conflits entre titulaires de sûretés réelles.
C’est au nom du principe de transparence que des sûretés réelles
nouvelles sont soumises à publicité et que des propositions sont faites
pour encourager cette évolution de notre droit59.
Il existe cependant des réticences de la part de ceux qui pensent
que le secret des affaires doit demeurer. Le législateur lui-même n’est
pas toujours très cohérent. Un privilège occulte a ainsi été reconnu au
syndicat de copropriétaires. La propriété garantie demeure le plus
souvent occulte.
32. Plan de l’ouvrage. – La distinction des garanties personnel-
les et des garanties réelles s’impose logiquement. Elle est consacrée
par l’ordonnance en date du 23 mars 2006.
Le droit des garanties personnelles se rattache essentiellement au
droit des contrats. Une personne s’engage à l’égard du créancier.
Deux questions sont alors essentielles : d’une part, dans quelle
mesure faut-il protéger ce garant ? D’autre part, en se prévalant du
57. Rép. Min. nº 81 762 : JOAN Q, 19 octobre 2010, p. 11390, JCP E 2010, 1960.
58. OSEO et la SIAGI ont aini pris l’engagement de ne prendre que des garanties sur les
actifs affectés à l’activité.
59. Ch. MOULY, « La transparence des sûretés réelles », in Les garanties et le crédit
aux entreprises, CNC, septembre 1993 ; J. BEAUCHARD, La publicité des garanties,
Diagnostic et prospective, GP 1993 ; C. JACQUET, Rapport sur le cautionnement, Tra-
vaux du Congrès des notaires, nº 41. A.-M. MORGAN DE RIVERY, « La publicité du
gage », RJC 1994, nº spécial, p. 85 ; D. LEGEAIS, Les garanties conventionnelles sur
créances, Economica, 1986, préf. Ph. RÉMY, sp. nº 603 ; E. GARAUD, « La transparence
en matière commerciale », Thèse Limoges, 1995.
Introduction 35
ENTRE :
La Société …………………………………………au capital de ………………….francs CFA
ayant son siège social à …………….., représenté par monsieur ……………….. en qualité de
PCA ci-après désigné « Employeur », d’une part ;
ET :
Monsieur …………………………………., né le ……/……/……. à ………, de Nationalité
Ivoirienne, demeurant à ……………….., Titulaire de la Carte Nationale d’Identité CNI
N°C……………………………………, ci-après dénommé « Employé », d’autre part.
Le présent contrat de Travail est établi en deux (02) exemplaires originaux. Il prend effet à
compter du ….. Janvier 20……………..
Partie A:
Représenté par : Monsieur Pierre RATCLIFFE
Consultant International
Bureaux principaux : Quartier Fontenouille
83440 Callian, France
Tél: +33 (0)4 94 47 74 79
E-Mail: [email protected]
ET
Considérant que :
- Les PARTIES souhaitentétablir entre elles une relation protégeant leurs intérêts pour un
bénéfice mutuel,
- Les PARTIES souhaitent préserver avec effet immédiat le caractère confidentiel de toutes
les informations, les contrats et les détails relatifs à un projet de transaction entre eux,
- Chaque PARTIEdésire assurer la confidentialité de ses ressources et informations sur le
long terme ainsi que lenon-contournement intentionnel de ses transactions
commerciales,
CAYAMBE Partners a été chargée par la Chambre des Mines de la République Démocratique du
Congo de préparer une mission de prestation de services concernant l’étude comparative de la
fiscalité minière en RDC, en Zambie et au Pérou.
CAYAMBE Partners envisage de sous-traiter une partie des prestations à Pierre RATCLIFFE.
D’autres projets, services ou activités peuvent être ajoutés au présent ACCORD par voie
d’amendement spécifique.
Les PARTIES conviennent que la présente CONVENTION a pour objet de fixer des règles régissant
l’échange d’informations dans le cadre de la réalisation de la MISSION.
Les PARTIES reconnaissent et acceptent les dispositions des règles et règlements de la Chambre
de Commerce Internationale de Paris, notamment le principe de Non-Contournement et Non
Divulgation, à l'égard de toutes leurs opérations présentes et futures.
1. Non-contournement
Chaque PARTIE s’engage à éviter toute manœuvre qui aurait pour but, soit directement, soit
indirectement, de priver l’autre PARTIE de droits, honoraires, bénéfices qui pourraient lui être
dus dans le cadre de l'exécution des présentes. Chaque PARTIE s'engage, notamment, sous peine
de sa mise en cause pour abus de confiance, à ne pas tenter de contourner l’autre partie ni
d'utiliser les renseignements confidentiels, comme définis aux articles précédents, pour
chercher à tirer parti par quelque moyen que ce soit d’une information communiquée, comme
par exemple s’approprier seul ou avec des tiers de tout ou partie des stratégies, rapports, études
et renseignements techniques, idées énoncées ou encore contacter directement, sans accord
préalable, un contact de l’autre PARTIE.
Chacune des PARTIES accepte et comprend que toute action ouverte ou cachée de contournement
vis-à-vis de l’autre PARTIE, directement ou indirectement, individuellement ou par action
comprenant des intervenants tiers, constitue une violation de propriété, de confiance et de
légalité grave.
Les PARTIES s’engagent à ne pas divulguer à des tiers, directement ou indirectement, des
renseignements liés à l’objet et/ou les termes de la présente CONVENTION, ou liés au fait ou à la
nature de leur activité professionnelle respective, ou toute autre opération ou information
transactionnelles dans lequel les PARTIES sont ou peuvent être mises en cause, sans l'autorisation
préalable de l'autre PARTIE. Tout accord donné prendra en compte les droits et commissions
prévus entre les PARTIES et toute correspondance ultérieure avec les partenaires visés
engendrera la transmission d’une copie automatique.
Par conséquent, tout document transmis par les mains, ou par le biais d'équipement
électronique via tout courtier, intermédiaire ou entité qui n'est pas signataire de la présente
CONVENTION soumettra le contrevenant à des poursuites judiciaires.
3. Durée de validité
Le présent Accord est valable pour une période minimale de cinq (5) ans à compter de la
première date de signature.
4. Légalité
Chaque PARTIE garantit et convient qu'il a utilisé et continuera à faire ses meilleurs efforts pour
accomplir les obligations découlant de la CONVENTION conformément à toutes les lois
internationales, gouvernementales, provinciales et les règlements.
Le présent Accord est juridiquement contraignant pour les PARTIES signataires, leurs sociétés, les
directeurs, employés, représentants, agents, ayants droit, héritiers, successeurs, tous les associés
et, le cas échéant, leurs sous-traitants.
Les PARTIES mettront tout en œuvre pour régler les différends découlant de la violation
intentionnelle ou accidentelle de la présente CONVENTION conformément aux principes de l’ICC.
Tout différend entre les PARTIES relatif à l’existence, la validité, l’interprétation, l’exécution et la
résiliation de la CONVENTION (ou de l’une quelconque de ses clauses) que les PARTIES ne
pourraient pas résoudre amiablement serait porté devant l’arbitrage de l’ICC, dont la décision
devrait être considérée comme définitive par les PARTIES.
L'arbitrage aura lieu à Paris, France, sauf accord contraire par écrit des PARTIES, et se déroulera
en français. L'arbitre doit appliquer la loi de l'état concerné.
6. Signature
Les PARTIES conviennent que des copies fac-similésou courrielsdu présent Accord sont destinées
à être considérées comme un original légal et que les signatures apposées doivent engager leurs
auteurs. La signature de cet accord est réputée servir et valoir ce que de droit.
L'accessoire en soi n'existe pas, c'est une relation entre deux éléments, qui
sont l'accessoire et le principal (l'accessoire étant affecté au service du
principal).
L'accessoire s'ajoute au principal. C'est une sorte de position indépendante
entre l'indépendance totale et l'intégration au principal.
L'accessoire est incomplet en lui-même ou par un acte de volonté le
principal doit exister.
La sûreté confère un droit d'agir. Le droit de rétention n'est pas une sûreté
(Com. 20 mai 1997 : Bull. civ. n° 141)
La sûreté implique l'affection, à la satisfaction d'un créancier, d'un bien,
d'un ensemble de biens ou d'un patrimoine.
La sûreté améliore la situation du créancier qui en bénéficie, s'ajoute aux
droits puisés dans le contrat de base.
La mise en œuvre de la sûreté à pour effet l'extinction totale ou partielle de
la créance garantie.
La sûreté est fondamentalement accessoire. Le régime de la sûreté suit celui
de la créance, ce qui entraîne deux conséquences négatives pour le
créancier : si la créance s'éteint, la sûreté disparaît et le donneur de sûreté
doit pouvoir opposer au créancier toutes les exceptions que le débiteur
principal peut opposer.
1
http://fr.jurispedia.org/index.php/Principe_de_l%27accessoire_en_droit.
Concernant les suretés personnelles, elles consistent en l’engagement d’une
personne de répondre de l’obligation du débiteur principal en cas de défaillance
de celui-ci ou à première demande du bénéficiaire de la garantie.
Quant aux sûretés réelles, il faut noter que par sûreté réelle, on entend toute
garantie portant sur un bien, une chose. On cite sous cette rubrique notamment
l’hypothèque, le droit de rétention, le gage, le nantissement de fonds de
commerce, le nantissement matériel d’équipement, le nantissement de créance.
L’étude de ces garanties relève du droit civil. Ces garanties sont régies par l’acte
uniforme OHADA portant organisation des sûretés.
A cela il faut ajouter les suretés spécifiques à la pratique bancaire qui sont
d’ailleurs multiformes. En effet, la pratique bancaire a contribué à la création de
sûretés spécifiques diverses notamment :
Contrat de prêt
entre
________________________________________________ emprunteur
(Nom, prénom, rue, NPA/localité)
et
________________________________________________ prêteur
(Nom, prénom, rue, NPA/localité)
Date de la remise du montant : ________________________ [le cas échéant, le prêteur confirme par
signature avoir reçu la totalité de la somme convenue en espèces à la date indiquée]
Marquer d'une croix ce qui convient (aucune ou plusieurs options peuvent être marquées) :
Le prêt est résiliable en tout temps par les deux parties, en respectant un préavis de ____ mois.
Droit de résiliation extraordinaire (description) : ________________________
Les dispositions du code des obligations suisse s'applique pour le surplus (art. 312 ss CO).
________________________ ________________________
Prêteur Emprunteur
CONTRAT DE PRÊT
ET :
[mfi_name]
[mfi_address]
Représentée par : [mfi_legal_rep_name] agissant en qualité de [mfi_legal_rep_title],
Dûment habilité(e) aux fins des présentes,
PREAMBULE :
L’EMPRUNTEUR est une institution de microfinance habilitée et titulaire à ce titre, des agréments et autorisations requis par la législation interne de
son pays d’exercice et le cas échéant, par les normes internationales applicables.
L’EMPRUNTEUR propose des services et produits de microfinance aux personnes dont les ressources ne leur permettent pas d’accéder et de se voir
offrir les services et produits distribués par les établissements bancaires traditionnels.
C’est dans ce contexte que le PRETEUR a eu, par la consultation du site internet [domain], connaissance de la recherche par l’EMPRUNTEUR d’un
financement destiné à la mise en place et au développement d’un projet personnel (ciaprès « Le Projet ») d'un microentrepreneur (ciaprès « Le
Bénéficiaire Final ») résidant dans le pays d’exercice de l’EMPRUNTEUR et connue par ce dernier.
Par conséquent, le présent contrat (ciaprès « Le Contrat »), par lequel le PRETEUR met à disposition de l’EMPRUNTEUR une somme qui sera
affectée au financement du Projet, a pour but d’exposer les modalités des relations entre le PRETEUR et l’EMPRUNTEUR. Ce dernier ayant
préalablement signé un contrat de prêt avec le Bénéficiaire Final.
Conformément au Projet «[project_title]» de [borrower_full_name],identifié sur le site internet [domain] par le numéro d’identifiant [project_id]
dont le PRETEUR reconnait avoir pris connaissance et dont il a pu librement apprécier et accepter les termes et objectifs sur le site internet [domain],
le prêt vise au financement cidessous et sera utilisé exclusivement à cette fin : «[project_description]».
L’EMPRUNTEUR s’engage et se porte fort du strict respect de l’affectation et de l’utilisation prévues du prêt.
La mise à disposition effective des fonds auprès de l’EMPRUNTEUR pourra prendre quelques jours supplémentaires le temps de prendre en compte
les délais nécessaires au transfert des fonds hors de l'Union Européenne.
Par convention entre le PRETEUR et l’EMPRUNTEUR ce délai n’affectera pas la date de début du prêt.
MW INVEST assurera le transfert de la somme prêtée via un partenaire agent de services de paiement dûment agrée (cf. Article 14 infra).
L’EMPRUNTEUR remboursera le montant total du prêt, soit [project_amount], en une échéance au terme prévu du prêt le [project_refund_date].
Le présent prêt devra être remboursé même dans l’hypothèse où le Bénéficiaire Final serait défaillant pour rembourser son prêt.
La mise à disposition effective des fonds sur le compte du PRETEUR pourra prendre quelques jours supplémentaires le temps de prendre en compte
les délais nécessaires au transfert des fonds depuis l'étranger. Par convention entre le PRETEUR et l’EMPRUNTEUR ce délai n’affectera pas la date
de fin du prêt.
L’échéancier de remboursement du capital et de versement des intérêts est communiqué en Annexe du présent Contrat.
Le PRETEUR percevra une rémunération de [remuneration_rate] per annum (p.a) sur le capital restant du. Les intérêts sont calculés à terme échu une
fois par mois le 1er jour du mois, sur la base du capital restant du lors du mois précédent. Pour le calcul des intérêts il est considéré que tous les mois
ont une durée égale.
Le versement des intérêts échus aura lieu en une fois à l’échéance du prêt lors du remboursement du capital, net des prélèvements sociaux et éventuel
acompte sur l’impôt sur les revenus.
Aucuns frais ne sont dûs à l'Intermédiaire en Financement Participatif par le PRETEUR pour cette opération.
L’EMPRUNTEUR paye une commission à l'Intermédiaire en Financement Participatif d’un montant de [microworld_commission] sur le capital
restant du pour la mise en relation.
Depuis la date de mise en ligne du Projet, il n’est survenu aucun évènement de quelque nature que soit, juridique, financier, économique ou
social, susceptible d’avoir des conséquences substantielles sur, sa situation juridique au regard notamment de l’exercice de son activité et des
agréments ou autorisations qui en ressortent ;
La description du Projet (cf. Article 2 supra) est bien conforme en tous points aux souhaits et à la volonté exprimée par le Bénéficiaire Final ;
Il connaît le Bénéficiaire Final, l’a identifié et a vérifié son domicile ;
Il a procédé à une étude complète du Projet, de sa viabilité et de son opportunité et ce avec le souci d’agir au mieux des intérêts du Bénéficiaire
Final ;
Il a été autorisé par le Bénéficiaire Final à présenter ledit Projet en dehors de son territoire national et à tout le moins à des personnes de
nationalités tierces ;
Il a conseillé et informé le Bénéficiaire Final des conséquences et des incidences de sa demande de financement et mis en garde celuici sur son
obligation de remboursement et sur l’impact que ce remboursement aura sur sa charge financière en ce compris celle de sa famille s’il est chef
de ladite famille et subvient de ce fait à la majeure partie des besoins de celleci ;
Il a conclu un contrat de prêt productif d’intérêts avec le Bénéficiaire Final ;
Aucune instance, action, procès ou procédure administrative qui serait susceptible de l’empêcher voire de lui interdire de présenter le Projet,
d’en permettre et d’en assurer le financement auprès du Bénéficiaire Final n’est en cours ou, selon lui, n’est en passe de lui être intenté ;
Aucune instance, action, procès ou procédure administrative qui serait susceptible de l’empêcher voire de lui interdire de s’engager au Contrat
et de le signer n’est en cours ou, selon lui, n’est en passe de lui être intenté ;
Aucune instance, action, procès ou procédure administrative qui serait susceptible de l’empêcher voire de lui interdire d’exercer son activité
n’est en cours ou, selon lui, n’est en passe de lui être intenté ;
Il n’existe pas de fait susceptible de constituer un cas d’exigibilité anticipée au sens du Contrat.
Affecter le montant intégral du prêt au financement du Projet (cf. Article 2 supra) ou dans le cas où le Projet aurait déjà été financé, à affecter
ledit montant au Projet et libérer ainsi la somme avancée pour financer d’autres projets ;
Rembourser l’intégralité du prêt à au terme prévu et selon le règlement des échéances fixé cidessus (cf. Article 4 supra) ;
Informer le PRETEUR via le site [domain] de tous faits ou évènements qui pourraient avoir des répercussions sur la poursuite de son activité ;
Informer le PRETEUR via le site [domain] de tous faits ou évènements qui pourraient empêcher le remboursement en tout ou en partie du prêt ;
Plus généralement, informer le PRETEUR via le site [domain] de tous faits ou évènements qui seraient susceptibles de modifier le Contrat.
Ne pas céder, transmettre ou transférer à un tiers ses obligations issues du Contrat sans en avoir informé préalablement le PRETEUR et assurer
ce dernier que ses obligations, en ce particulièrement le remboursement intégral du prêt et le paiement des intérêts, seraient entièrement
honorées et respectées.
Le montant total du prêt et des éventuels intérêts ou la somme restant à payer en cas d’échéances déjà versées, sera exigible par anticipation,
immédiatement, notamment en cas de :
La mise en œuvre de l’exigibilité anticipée fera l’objet d’une information délivrée par MW INVEST, par quelque moyen que ce soit, à
l’EMPRUNTEUR.
ARTICLE 8 : TAXES
Le paiement de toute somme due, en vertu du Contrat, par l’EMPRUNTEUR devra être effectué net de toute taxe, impôt, et/ou droits qui seront
supportés exclusivement par l’EMPRUNTEUR.
De même, il échoit à l’EMPRUNTEUR mais en aucun cas au PRETEUR de prendre en charge l’ensemble des risques de change pouvant survenir,
dans le cas où la devise de réception des fonds serait différente de la devise utilisée par le PRETEUR pour effectuer ce prêt.
Tout droit du PRETEUR, résultant du Contrat ou qui y serait attaché du seul fait de la loi, que ce dernier n’exercerait pas ou partiellement, ou même
tarderait à exercer, ne pourra en aucun cas être considéré comme une renonciation audit droit.
ARTICLE 10 : GARANTIES
Aucune garantie de quelque sorte que ce soit n’est adossée au prêt accordé aux termes du Contrat, ce que le PRETEUR reconnaît et accepte sans
condition ni réserve et ce, à titre définitif.
Aux fins de la présente section, les termes énoncés cidessous ont la signification suivante :
"données à caractère personnel", les informations relatives à la personne concernée, i.e. le PRETEUR.
"Le droit de la protection des données ", la directive 95/46/CE relative à la protection des personnes physiques à l'égard du traitement des données à
caractère personnel ainsi que la directive 2002/58/CE "vie privée et communications électroniques", telle que transposée en droit national et
applicable aux obligations d'une partie en vertu du présent contrat.
Les données à caractère personnel transmises par le PRETEUR sont conservées par la société MW INVEST dans des conditions de sécurité et de
confidentialité en France et ne sont pas transmises à l’EMPRUNTEUR. Toutefois, le PRETEUR est informé qu’à titre exceptionnel le contrat de prêt
peut être transféré à l’EMPRUNTEUR ou à son Conseil (auxiliaire de justice) soumis à confidentialité, aux fins d’assurer la constatation, l’exercice
ou la défense d’un droit en justice. L’EMPRUNTEUR est en tout état de cause, soumis à une obligation de discrétion, de protection et de
confidentialité s’agissant de l’identité du PRETEUR et de tout ce qui pourrait participer de son identification.
Toute demande du PRETEUR relative à ses droits s’exerce auprès de MW INVEST sur présentation d’une copie d’un titre d’identité à l’adresse
suivante : 44, rue de Prony 75017 Paris ou, à l’adresse électronique suivante : « [email protected] »
Les parties reconnaissent que l'exécution du présent contrat peut exiger le traitement des données à caractère personnel et l’EMPRUNTEUR est
chargé de se conformer à ses obligations respectives en vertu du droit de la protection des données qui régit le traitement des données personnelles.
L’EMPRUNTEUR est seulement autorisé à stocker, utiliser et traiter les données à caractère personnel à condition qu’ (i) un tel traitement soit
nécessaire pour l'exécution du présent accord, et (ii) qu’ il soit conforme à la législation applicable.
Constitue un cas de force majeure tout évènement défini comme tel par le droit français et la jurisprudence française et qui engendrerait une
impossibilité d’exécution du Contrat.
Un cas de force majeure ou cas fortuit s’entend notamment des intempéries, des épidémies, des tremblements de terre, des incendies, des tempêtes,
des inondations, des restrictions gouvernementales ou légales ou encore financières (dont en particulier : impossibilité de transfert d’argent entre les
deux pays des Parties ou modification de l’environnement règlementaire local), des actes de guerre, et tout autre cas indépendant de la volonté
expresse de l’EMPRUNTEUR.
Le cas de force majeure ou cas fortuit suspendra l’exécution du contrat à condition toutefois que la Partie qui s’en prévaut en informe l’autre (cette
information justifiée se faisant par tout moyen par l’intermédiaire de la société MW INVEST).
Si le cas de force majeure ou cas fortuit venait à empêcher l’exécution du contrat pendant plus de six (6) mois, le contrat sera résilié automatiquement.
Par conséquent, tout litige qui viendrait à survenir à l’occasion du présent Contrat sera soumis à la loi française et se réglera devant une juridiction
française compétente.
En cas de litige, les Parties s’engagent à rechercher d’abord une solution amiable via MW INVEST agissant ici en tant que médiateur.
MicroWorld.org est une plateforme de financement participatif développée par la société MW INVEST et immatriculée à l'ORIAS en tant
qu'Intermédiaire en Financement Participatif sous le numéro 15004603.
Le transfert et l’hébergement des fonds en relation avec ce Contrat sont assurées via la solution de services de paiement MANGOPAY, éditée par la
société Leetchi Corp SA , société à responsabilité limitée de droit luxembourgeois, dont le siège social est domicilié au 59, boulevard Royal, L2449
Luxembourg, enregistrée sous le numéro B173459 au Registre du Commerce et des Sociétés du Luxembourg, et approuvée comme émetteur de
monnaie électronique agréé par la Commission de Surveillance du Secteur Financier (CSSF).
Pour tout contact et ou réclamation: MW INVEST, 44 rue de Prony, 75017 PARIS FRANCE
(+33)1 49 21 26 26 [contact_email]
Fait à Paris.
Le [current_date].
Pour l’EMPRUNTEUR
Le PRETEUR [mfi_legal_rep_name]
[user_first_name] [user_last_name] [mfi_legal_rep_title]
[mfi_legal_rep_signature]
ANNEXE
[repayment_schedule]
(*) Les intérêts indiqués sur l'échéancier correspondent à des montants bruts, avant les prélèvements sociaux et la retenue à la source forfaitaire
concernant l'impôt sur le revenu.
Contrat de prêt numéraire
Entre
D’une part
Et
D’autre part
1. Transfert et montant
2. Intérêts
Le taux d’intérêt est de 5 % l’an pour toute la durée du prêt. Les intérêts sont calculés
sur la base d’une année de 360 jours comportant 12 mois de 30 jours.
3. Intérêts de retard
Tout montant non réglé à la date de l’échéance porte lui-même intérêt de plein droit, et
sans mise en demeure, à un taux de 5 % par année.
4. But du prêt
6. Amortissements obligatoires
Le prêt doit être amorti d’au moins Fr. … (… … francs suisses) par an, pour la
première fois à la date du … … (jour, mois, année).
Ces remboursements sont obligatoires et portent intérêts au taux de 10% par année en
cas de retard.
Le prêteur peut exiger le remboursement du prêt au pair, plus intérêts courus, si l’une
des hypothèses suivantes est réalisée :
8. Reconnaissance de dette
9. Garantie
Les dispositions du Code suisse des obligations servent de droit supplétif au présent
contrat de prêt numéraire.
3
Le prêteur : … …
L’emprunteur : … …
11 mars 2011/SCA/nnr
CONTRAT DE PRET N° […]
__________________________________________________________________________________
ENTRE :
Les prêteurs, au nombre de […] et dont la liste, comportant leurs identité, coordonnées, et le montant de
la somme prêtée individuellement par chacun d’eux, figurent en annexe du présent contrat,
d’une part
ET
La société XXX, société […] au capital de […], immatriculée au R.C.S. de […] sous le numéro SIREN xxx
xxx xxx, dont le siège social est situé au […], représentée par son […] en exercice, Monsieur/Madame
XXX, et dont l’adresse électronique est […],
d’autre part,
Les Prêteurs et l’Emprunteur étant ci-après désignés individuellement par le terme « Partie » et
collectivement par les « Parties »,
__________________________________________________________________________________
Page 1 sur 8
ETANT PREALABLEMENT EXPOSE CE QUI SUIT :
A. Les Parties ont été mises en relation au moyen d’un site internet dont l’adresse est « www.credit.fr » (ci-
après le « Site ») exploité par la société CREDIT.FR (ci-après « CREDIT.FR »), société par actions
simplifiée au capital de 1.268.182 euros, immatriculée au registre du Commerce et des Sociétés de Paris
sous le numéro 539 015 149, ayant le statut d’Intermédiaire en Financement Participatif inscrit sous le
numéro 14006008 à l’Organisme pour le registre unique des intermédiaires en assurance, banque et
finance (ORIAS). Il est également rappelé que CREDIT.FR distribue de la monnaie électronique au sens
de l’article L. 525-8 du Code monétaire et financier. Les Parties sont inscrites et identifiées sur le Site. Elles
ont lu attentivement, compris et accepté les conditions générales d’utilisation du Site et du service
d’intermédiation en financement participatif fourni par CREDIT.FR (ci-après les « Conditions Générales
d’Utilisation »).
B. L’Emprunteur souhaite réaliser un projet déterminé et décrit comme suit (ci-après le « Projet ») : […].
C. Pour réaliser son Projet, l’Emprunteur souhaite obtenir un financement sous forme de crédit. Les
Prêteurs souhaitent, quant à eux, participer au financement du Projet.
D. Les parties se sont donc rapprochées afin de conclure le présent contrat de prêt (ci-après le
« Contrat »).
E. Il est précisé que CREDIT.FR a souscrit, pour le compte des Prêteurs, une assurance décès ou perte
totale et irréversible d’autonomie d’une personne clé au sein de l’Emprunteur, choisie par celui-ci. Cette
assurance a pour objet le paiement aux Prêteurs des montants dus au titre du présent Contrat, en cas de
décès ou perte totale et irréversible d’autonomie de la personne désignée, dans les conditions définies par
la police d’assurance qui a été communiquée aux Parties.
F. Le présent Contrat n’est pas garanti par une sûreté réelle ou par une sûreté personnelle.
EN CONSEQUENCE DE CE QUI PRECEDE LES PARTIES ONT CONVENU ET ARRETE CE QUI SUIT :
*
* *
1.1. L’Emprunteur déclare expressément avoir pris connaissance de la liste des Prêteurs figurant en annexe
du présent contrat et qui lui a été envoyée à son adresse électronique […] ainsi que dans son Espace
Personnel.
1.2. En conséquence, l’Emprunteur déclare être pleinement conscient du fait qu’il est engagé, au titre du
Contrat, envers […] Prêteurs dont il connaît parfaitement l’identité et les coordonnées de chacun d’entre
eux ainsi que le montant de la somme prêtée individuellement par chacun d’eux.
Page 2 sur 8
2.1. En application de l’article 1316-3 du Code civil, les Parties reconnaissent à l’écrit sur support
électronique la même force probante que l’écrit sur support papier.
2.2. En application de l’article R. 548-8 du Code monétaire et financier, la preuve des obligations
découlant du Contrat pourra être rapportée par tout support durable constatant les obligations portées par
le Contrat. Les Parties s’engagent à reconnaître comme support durable, notamment : le papier, les clés
USB, les CD-Rom, les DVD, les cartes à mémoire, les disques durs d’ordinateur, les courriels, ainsi que
tout autre instrument permettant aux Parties de conserver les informations contenues dans le Contrat,
d'une manière qui permet de s'y reporter aisément à l'avenir pendant un laps de temps adapté aux fins
auxquelles les informations sont destinées et qui permet la reproduction identique desdites informations.
2.3. Les Parties reconnaissent et acceptent expressément que tout Prêteur, porteur du Contrat signé par
l’Emprunteur et conservé sur support durable, pourra se prévaloir des obligations constatée dans le
Contrat.
ARTICLE 3 – OBJET
3.1. Chaque Prêteur a consenti individuellement à l’Emprunteur qui accepte, un prêt de 2000 (deux mille)
euros maximum, dont la liste, comportant le détail de la somme prêtée individuellement par chaque
Prêteur, figure en annexe du présent contrat.
3.2. Il en résulte que les Prêteurs ont collectivement consenti à l’Emprunteur qui accepte, un prêt de […]
(en chiffres et en lettres) [1 millions maximum] euros, aux charges et conditions ci-après déterminées. Le
montant total du prêt accordé à l’Emprunteur est donc de […] (en chiffres et en lettres) euros.
3.3. L’Emprunteur se reconnaît expressément débiteur de chaque Prêteur individuellement pour la somme
individuellement prêtée, et dans le même temps, débiteur de l’ensemble des Prêteurs pour le montant total
du crédit collectivement accordé.
3.4. Ladite somme est remise à l’Emprunteur au moyen d’une opération de paiement prise en charge par
le prestataire de service de paiement tel que désigné dans les Conditions Générales d’Utilisation. En
signant le Contrat, l’Emprunteur donne, de manière irrévocable, son consentement au transfert des fonds
prêtés par les Prêteurs sur son compte de paiement ouvert dans les livres du prestataire de service de
paiement.
3.5. Le Prêteur déclare expressément que le prêt objet des présentes est consenti à titre occasionnel et hors
du cadre de l’exercice de ses activités commerciales ou professionnelles, qu’en conséquence les
dispositions du titre I du livre troisième du Code de la consommation ne lui sont pas applicables.
3.6. L’Emprunteur, pleinement informé de ce qui précède, s’interdit en conséquence de se prévaloir des
dispositions du Code de la consommation.
ARTICLE 4 – DUREE
4.1. Le présent prêt est consenti pour une durée de […] mois, qui commencera à courir le jour où les
fonds seront mis à sa disposition.
Page 3 sur 8
4.2. L’Emprunteur ne bénéficie pas d’un droit de rétractation. L’Emprunteur sera donc engagé de manière
irrévocable dans les termes du Contrat dès qu’il aura signé le présent Contrat.
ARTICLE 5 – INTERETS
5.1. L’Emprunteur s’oblige à servir aux Prêteurs, jusqu’au remboursement intégral de la somme prêtée, les
intérêts au taux fixe de […] pour cent l’an, qui commenceront à courir à compter du jour où les fonds
seront mis à sa disposition et seront payables, à terme échu, par mois, les […] de chaque mois, et pour la
première fois le […].
5.2. Pour satisfaire aux prescriptions du Code de la consommation relatives à la détermination du taux
effectif global, les parties déclarent que le taux effectif global du présent prêt s’élève à […] pour cent
l’an.
5.3. En cas de consignation, pour une cause quelconque, de tout ou partie du capital du présent prêt, les
intérêts continueront à être comptés au profit des Prêteurs au taux ci-dessus fixé jusqu’à parfait
remboursement, quel que soit l’intérêt servi par la Caisse des dépôts et consignations ou tout autre
organisme qui serait amené à le remplacer, et le temps pendant lequel cet organisme ne paie pas d’intérêts.
7.1. L’Emprunteur s’oblige à rembourser la somme prêtée aux Prêteurs, dans un délai de […] mois à
compter du jour où les fonds seront mis à sa disposition au moyen de mensualités telles que définies à
l’article 7.3, comprenant, outre la somme nécessaire à l’amortissement du capital, l’intérêt au taux fixe de
[…] % l’an ainsi qu’il est indiqué à l’article 5 ci-dessus, le paiement de la première échéance devant avoir
lieu le […].
Périodicité : mensuelle
Nombre d’échéances : […]
Jour d’échéance retenu le : […]
[…] échéances de […] euros, correspondant au remboursement du capital, des intérêts et frais de gestion ;
7.3. Les modalités d’amortissement du prêt sont détaillées dans le tableau d’amortissement théorique ci-
dessous :
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gestion dû
1
2
3
7.4. Le paiement des échéances par l’Emprunteur, au titre du remboursement du prêt, se fera par
prélèvement sur le compte de paiement de l’Emprunteur ouvert dans les livres du prestataire de service de
paiement, ainsi qu’il est indiqué dans les Conditions Générales d’Utilisation.
7.5. Le paiement des échéances par l’Emprunteur, au titre du remboursement du présent prêt, aura lieu en
euros.
7.6. L’Emprunteur aura la faculté de se libérer du présent prêt par anticipation dans les conditions
suivantes : CREDIT.FR, au nom et pour le compte des Prêteurs, devra être prévenu au moins un mois à
l’avance par lettre recommandée avec avis de réception. Tout remboursement anticipé ne pourra être que
total.
8.1. Lorsqu’une échéance échue est impayée par l’Emprunteur après une deuxième tentative de
prélèvement, (i) une notification est envoyée au Prêteur et (ii) une relance est notifiée à l’Emprunteur par
l’intermédiaire de CREDIT.FR qui lui rappelle son obligation d’avoir à payer sa dette et lui demande
d’entrer en contact sans délai avec CREDIT.FR afin de lui expliquer les raisons de l’impayé.
8.2. Sans préjudice de la possibilité qui lui est offerte de prononcer la déchéance du terme, CREDIT.FR,
au nom et pour le compte des Prêteurs, peut mettre en place des mesures de rééchelonnement de la dette.
Un nouveau tableau d’amortissement du prêt sera alors communiqué aux Parties.
8.3. Si, malgré les mesures mises en place par CREDIT.FR, une échéance impayée n’est pas régularisée
dans les cinq (5) jours calendaires suivant sa date d’exigibilité, CREDIT.FR fait parvenir à l’Emprunteur
une mise en demeure de régulariser l’impayé sous quinze (15) jours calendaires.
8.4. En cas d’insuccès, la société CONTENTIA, société de recouvrement de créances pour le compte
d’autrui, dont le siège est situé 1 rue du Molinel - 59290 WASQUEHAL, immatriculée au R.C.S. de Lille
sous le numéro 348967332, aura mandat d’effectuer toute relance amiable aux fins de régulariser l’impayé
et, via son réseau d’huissiers et d’avocats, coordonnera les actions judiciaires et autres mesures d’exécution
aux fins de recouvrer les sommes dues.
8.5. L’ensemble des frais de recouvrement seront prise en charge par CREDIT.FR qui communiquera aux
Préteurs un état d’avancement trimestriel sur la situation des dossiers.
9.1. Au nom et pour le compte des Prêteurs, CREDIT.FR aura la possibilité de se prévaloir de l’exigibilité
immédiate du présent prêt, en capital, intérêts et accessoires, par la seule survenance de l’un quelconque
des évènements ci-après et sans qu’il soit besoin d’aucun préavis et d’aucune formalité judiciaire :
- 9.2. En cas de non paiement des sommes exigibles ou d’une seule échéance, malgré une mise en
demeure de régulariser, adressée à l’Emprunteur, par tout moyen et notamment via un courriel
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sur son adresse électronique ou un message dans son Espace Personnel, restée sans effet pendant
15 jours calendaires ;
- 9.3. En cas de décès, de saisie, état de cessation de paiements ou de surendettement, de
redressement judiciaire civil ou commercial, de liquidation judiciaire, de faillite personnelle ou de
déconfiture de l’Emprunteur et ce dans les limites permises par la loi ;
- 9.4. En cas d’inexactitude de l’une des déclarations faites au présent Contrat par l’Emprunteur,
notamment concernant la nature du Projet ;
- 9.5. En cas de manœuvres frauduleuses de la part de l’Emprunteur ;
- 9.6. En cas d’inexécution d’une seule des conditions du présent Contrat de prêt ;
- 9.7. En cas de changements des mandataires sociaux de l’Emprunteur sans accord préalable écrit
de CREDIT.FR agissant au nom et pour le compte des Prêteurs ;
- 9.8. En cas d’opération de fusion, scission ou apport concernant l’Emprunteur, initiée sans accord
préalable écrit de CREDIT.FR agissant au nom et pour le compte des Prêteurs ;
- 9.9. Au cas où, sans accord préalable écrit de CREDIT.FR agissant au nom et pour le compte des
Prêteurs, (a) les parts sociales ou actions de l’Emprunteur sont cédées ou apportées en partie ou
en totalité, (b) le fonds de commerce de l’Emprunteur est cédé ou nanti ou (c) l’activité de
l’Emprunteur est arrêté complètement ou substantiellement.
ARTICLE 10 – INDEMNITES
10.1. Toute somme non payée à son échéance ou à sa date d’exigibilité donnera lieu de plein droit et sans
mise en demeure préalable au paiement d’intérêts de retard dans les conditions définies aux articles 10.2 et
10.3.
11.1. Pour toute réclamation les clients peuvent contacter le service réclamation de CREDIT.FR au 140
rue Victor Hugo, 92300 Levallois-Perret ou en envoyant un courriel à l’adresse [email protected] ou
encore au numéro de téléphone suivant : 0182288444
11.2. Les Parties, si elles le souhaitent, pourront éventuellement saisir un médiateur qui peut être le
conciliateur de la justice institué par le décret n° 78-381 du 20 mars 1978 relatif aux conciliateurs de
justice. L’éventuelle saisine du médiateur ne pourra en aucun cas remettre en cause les modalités
spécifiques énoncées à l’article 8 qui s’appliqueront, et ce compris les actions judiciaires et autres mesures
d’exécution.
11.1. Pour l’exécution du Contrat et de ses suites, les Parties font élection de domicile en leur domicile ou
siège social respectif ci-dessus indiqués.
ARTICLE 13 – DIVISIBILITE
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13.1. Dans le cas où l’une ou plusieurs stipulations contenues dans le Contrat sont déclarées nulles, la
validité des autres stipulations des présentes n’en est en aucun cas affectée.
13.2. Les stipulations déclarées nulles seront, conformément à l’esprit et à l’objet des présentes, remplacées
par d’autres stipulations valables, qui, eu égard à leur portée se rapprochent dans toute la mesure permise
par la loi, des stipulations déclarées nulles.
Je soussigné, XXX, m’engage à rembourser aux Prêteurs la somme de [montant total du crédit]
[en chiffres et en lettres] au taux de […]% dans les conditions du présent contrat.
J’ai donc pleinement conscience que le coût total du crédit qui m’est ainsi accordé est de [coût
total du crédit][en chiffres et en lettres].
Signature de l’Emprunteur
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ANNEXE 1
No. Civilité Prénom Nom Email Tél Adresse Adresse Code Ville Pays Montant
Prêteur 1 2 Postal prêté
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GRI2016-105
Contrat de vente
Explications et marche à suivre
Objectifs :
Le document présente une marche à suivre permettant à toute personne, ayant les connaissances
requises, de pouvoir rédiger concrètement un contrat de mandat.
Il fait partie d’une collection de directives juridiques comprenant entre autre :
GRI2016-101 - Généralités relatives aux contrats
GRI2016-102 - Contrat de mandat
GRI2016-103 - Contrat d’entreprise
GRI2016-104 - Contrat de travail
GRI2016-105 - Contrat de vente
GRI2016-106 - Contrat de freelance
.
Public cible :
Toute personne devant rédiger ou signer un contrat de vente ou souhaitant connaître les différences
entre les différents contrats couramment utilisés dans un service informatique.
Avertissement :
La responsabilité du GRI ne peut être engagée, de quelque manière que ce soit, suite à
l’utilisation du contenu de ce document.
1. Le contrat de vente
1.1 Définition
Le contrat de vente est un contrat par lequel le vendeur s’oblige à livrer la chose vendue à
l’acheteur et à lui en transférer la propriété, moyennant un prix que l’acheteur s’engage à lui
payer (art. 184 al. 1 CO). La vente crée une créance de l’acheteur envers le vendeur en
délivrance de la chose (qui peut être tout ce qui fait partie du patrimoine : meuble, immeuble,
brevet, secret de fabrication etc…).
On distingue la vente ordinaire (civile) et la vente commerciale. En effet, des règles
différentes s’appliquent en fonction de la nature de la vente. La vente ordinaire vise un
usage direct, personnel de la chose. La vente commerciale vise à user de la chose de
manière à en faire un bénéfice ou vise encore à revendre la chose afin de dégager des
bénéfices.
1
Est une vente mobilière, la vente de toutes choses qui ne sont pas des biens-fonds ou des
droits immatriculés comme immeubles au registre foncier (art. 187 al. 1 CO).
2
Est une chose “de genre” (ou “fongible”), une chose non individualisée qui se caractérise
par son poids, sa mesure ou son nombre. Elle est déterminée uniquement par ses
caractéristiques et sa quantité, mais non encore circonscrite. Les choses de genre sont
interchangeables les unes par rapport aux autres.
3.1 Conditions
Les conditions de fond sont les suivantes :
Un défaut (art. 197 CO) : absence d’une qualité dont le vendeur avait promis l’existence
ou à laquelle l’acheteur pouvait s’attendre selon les règles de la bonne foi. Le défaut ne
doit pas être négligeable.
Un défaut ignoré de l’acheteur (art. 200 CO). Le vendeur qui considère que l’acheteur
connaissait le défaut doit le prouver.
Un défaut non-accepté par l’acheteur (art. 200 CO).
Les conditions d’exercice sont les suivantes :
Respect des incombances (art. 201 CO) : l’acheteur a l’obligation de vérifier la chose
aussitôt qu’il le peut et de signaler immédiatement les défauts constatés. Si l’acheteur ne
procède pas à cette vérification, il est censé avoir accepté tacitement la chose avec ses
défauts apparents. La jurisprudence considère que le délai d’avertissement au vendeur
est de quelques jours (environ cinq à sept jours). Il est conseillé d’avertir le vendeur le
jour même du constat du défaut afin que rien ne puisse être reproché à l’acheteur
Lorsque le défaut est caché (c’est-à-dire qu’il apparaît plus tard), l’acheteur doit
aviser immédiatement le vendeur pour faire valoir sa garantie en raison des défauts
(art. 201 al. 3 CO). Il faudra cependant toujours être dans le délai de prescription
légal qui est de deux ans (art. 210 al. 1 CO).
Le vendeur qui induit l’acheteur en erreur intentionnellement ne peut pas se prévaloir du fait
que l’avis pour les défauts est tardif (art. 203 CO). De plus, lorsque le vendeur induit
l’acheteur en erreur intentionnellement, il ne peut pas invoquer la prescription (art. 210 al. 6
CO).
6. Le droit d’auteur
Lorsque le contrat de vente porte sur le développement et la vente d’un logiciel informatique,
se pose alors la question du droit d’auteur. Cette question n’est pas liée au contrat de vente
spécifiquement car en effet, la question du droit d’auteur est indépendante des art. 184ss
CO.
Contrat de vente
(modèle)
X…..[vendeur] , …….à…….
d’une part,
et
Y……[acheteur] , …….à……..
d’autre part.
Prix
Le prix net s’élèvent à [X] CHF.
Les prix peuvent être adaptés dans la mesure du nécessaire dans les cas suivants :
- modification par les parties de l’objet de la vente,
- …
Après réception, l’acheteur devra, conformément à l’art. 201 CO, vérifier la chose vendue et
signaler immédiatement les défauts visibles au vendeur. Le régime des art. 197ss CO est
pleinement applicable.
Droit d’auteur
Le vendeur est l’auteur de l’oeuvre commandée et reste ainsi titulaire des droits d’auteur. Il
est cependant tenu de céder à l’acheteur un droit de licence et d’exploitation dans la mesure
du nécessaire contre rémunération / à titre gratuit. L’acheteur sera alors autorisé à
commercialiser / à modifier l’oeuvre et se voit alors remettre le code source du logiciel.
OU
Chacune des parties conserve tous les droits relatifs aux plans et documents techniques
informatiques fournis à l’autre. Aucun tiers ne doit avoir accès à ces documents qui restent
confidentiels. Si besoin d’une partie de communiquer ces documents, l’accord écrit de l’autre
partie sera nécessaire.
Le présent contrat est soumis au droit suisse. Les dispositions des art. 184ss CO sont pour
le surplus applicables, dans la mesure où les parties n’y ont pas dérogé expressément.
En matière de for, tout litige subséquent portant sur l’interprétation ou l’exécution du contrat
sera soumis aux tribunaux ordinaires du canton de […].
X. Y.
(signature) (signature)
Acheteur Vendeur
Nom: Nom:
Prénom: Prénom:
Adresse: Adresse:
NPA/lieu: NPA/lieu:
Marque: Modèle:
Année du modèle:
1re mise en circulation: expertisé le:
Kilométrage: n° de châssis:
Non accidenté: q accidenté: q
Garantie:
Vu le jugement avant dire droit RG n°2550/2015 du Avec l’assistance de Maître KOUTOU A. Gertrude épouse
28 / 01 / 2016 ;
GNOU, Greffier ;
Invite l’expert, Monsieur KOUAME KONAN Marcel à
répondre de façon précise et sans frais
complémentaires aux questions suivantes : A rendu le jugement dont la teneur suit dans la cause entre :
- Quels sont les taux d’intérêt effectivement
appliqués aux différents concours
financiers ? LA COMPAGNIE IVOIRIENNE D’HEVEA en abrégé CIH,
- Quels étaient les taux d’intérêt en vigueur
Société Anonyme au capital de 3.173.000.000 francs CFA,
à la date des différents prêts et ceux inscrite au Registre de Commerce et du Crédit Mobilier N° CI-
effectivement appliqués par la banque à la
société CIH ? ABJ-2007-B-2518, sise à Abidjan Cocody II Plateaux, 7ème
- A combien se chiffre la différence entre
tranche, Boulevard Latrille, lot N° 3893, 06 BP 1401 Abidjan
les TEG recalculés par vos soins et ceux 06, agissant aux poursuites et diligences de son représentant
figurant sur les tableaux d’amortissements
des prêts ? légal, Monsieur KOBENAN Tah Thomas, son Directeur
- A combien se chiffre le montant Général, demeurant en cette qualité au siège de ladite société ;
correspondant aux dépassements de TEG
appliqué aux différents découverts en
tenant compte de leur période de Demanderesse ayant pour conseil, la SCPA Abel KASSI-
validité ?
KOBON et Associés, Avocats près la Cour d’Appel d’Abidjan, y
Impartit un délai de quinze (15) jours à l’expert à
compter de la notification de la mission pour demeurant Cocody les Deux Plateaux, Boulevard des Martyrs,
déposer son rapport complémentaire ; Résidence SICOGI Latrille, près de la Mosquée d’Aghien,
Renvoie la cause et les parties à cet effet à Immeuble L, 1er étage, porte 136, 01 Tél. :
l’audience du 16 juin 2016 ;
22.52.56.79/22.52.56.80, Fax : 22.52.56.77, www.kassi-
Réserve les dépens.
kobon.org ;
d’une part ;
Et
1
francs CFA, immatriculée au RCCM sous le numéro CI-ABJ-
2002-B-275261, dont le siège social est à Abidjan Plateau,
avenue Delafosse, Immeuble BOTREAU ROUSSEL, 5ème
étage, 04 BP 411 Abidjan 04, Tél. : 20.30.23.01, prise en la
personne de son administrateur provisoire représentant légal,
Monsieur CASSAIGNAN Yéo Antoine, de nationalité ivoirienne,
demeurant en cette qualité audit siège social ;
D’autre part ;
LE TRIBUNAL
2
FAITS, PROCEDURE ET PRETENTIONS DES PARTIES
3
COFIPA.
4
Au fond
5
appréciation du litige, sans frais complémentaires.
6
Réserve les dépens.
7
REPUBLIQUE DE CÔTE AUDIENCE PUBLIQUE DU 20 AVRIL 2016
D’IVOIRE
---------------
COUR D’APPEL D’ABIDJAN
Le Tribunal de Commerce d’Abidjan, en son audience
------------- publique ordinaire du 20 Avril 2016 tenue au siège dudit
TTRIBUNAL DE COMMERCE Tribunal, à laquelle siégeaient :
D’ABIDJAN
------------- Madame FIAN A. Rosine, Epouse MOTCHIAN, Président;
RG N°781/2016
---------
Mesdames DIAPPONON née TANOH A. Isabelle, et
1/Monsieur KACOU DJANGO TRAORE MARTHE, messieurs N’GUESSAN K. Eugène et
Etienne COULIBALY ADAMA, Assesseurs ;
2/ Madame LAWSON Anoko
Christine Marie-Thérèse
Avec l’assistance de Maître N’ZAKIRIE Assaud Paule Emilie,
Greffier Assermenté;
(Maître Jean Luc VARLET)
A rendu le jugement dont la teneur suit dans la cause :
Contre
Et
1
Maître Félix AKA-FOUFOUE, Avocat à la cour d’Appel
d’Abidjan, y demeurant Abidjan Plateau, résidence ROUME,
3e étage, porte N°33, 20 BP 693 Abidjan 20, téléphone : 20
21 60 77, fax : 20 21 60 78;
D’AUTRE PART
FAITS
Par cahier des charges déposé au greffe du tribunal de
céans le 31 mars 2015, la Société Générale de Banque en
Côte d’Ivoire dite SGBCI a fait servir assignation par devant
le tribunal de céans à l’audience du 22 avril 2015 ;
LE TRIBUNAL
2
d’adjudication N°1268 rendu le 20 janvier 2016 à la suite du
jugement avant-dire droit rendu à l’audience éventuelle ;
3
Ils font observer que par jugement N°1268/15 du 27 Mai
2015, la juridiction de céans a validé ledit commandement et
a renvoyé les parties à l’audience d’adjudication fixée au 24
Juin 2015 ;
Mais, suite à l’action en distraction de biens initiée par
monsieur BOADU Fredua, se disant propriétaire d’un des
biens saisis, après plusieurs renvois de cette audience de
vente, le tribunal a procédé à l’adjudication par jugement du
20 Janvier 2016 alors qu’ils ont interjeté appel des deux
précédentes décisions puisque la SGBCI ne dispose d’aucun
titre exécutoire qui lui permet d’engager une procédure
immobilière ;
4
observations discutés lors de l’audience éventuelle et rejeté
comme mal fondé, il ne peut être examiné à nouveau par la
même juridiction ;
SUR CE
5
EN LA FORME
6
Ainsi, en l’espèce, le jugement 1268/2015 dont la nullité est
sollicitée ayant été rendue le 20 Janvier 2016 et l’action en
annulation de ladite décision d’adjudication introduite le 02
février 2016 soit largement moins de 15 jours après
l’adjudication attaquée et pour une cause postérieure à
l’audience éventuelle, puisqu’elle est tirée du non-respect du
caractère suspensif de l’appel relevé contre le jugement de
l’audience éventuelle, elle est recevable pour être intervenue
conformément aux dispositions suscitées de l’article
313 précité;
AU FOND
Or, s’il en a été jugé ainsi, il s’en induit que l’appel interjeté
contre ce jugement ne peut servir de fondement à annuler
7
ladite procédure sauf décision de la cour d’Appel invalidant le
titre exécutoire dont se prévaut la SGBCI ;
Les en déboute ;