Gestion Financiere Ecu 3
Gestion Financiere Ecu 3
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UFR des Sciences Économiques Union – Discipline – Travail
et de Gestion -----------
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Master I, Gestion Année 2015-2016
UE GESTION FINANCIÈRE
B. AHOUNOUD
Docteur en Sciences de Gestion
Enseignant-Chercheur
Ufrseg, université Félix Houphouët-Boigny
Cocody-Abidjan
Email : [email protected]
SYLLABUS
Objectif général :
Le cours présente l’analyse de la décision de financement dans les entreprises créées à l’effet
d’accroître la richesse de leurs propriétaires (actionnaires).
À la fin du cours, l’étudiant sera capable de comprendre l’intérêt de l’évaluation des ressources
financières à mettre en œuvre pour le financement des projets d’investissement.
Objectifs spécifiques :
- comprendre la valeur ajoutée et les conséquences du choix d’un mode de financement (VAN
du financement, service de la dette, incidences fiscales, etc.) pour l’entreprise ;
- connaitre les différents types de ressources/produits de financement (internes et externes) ;
- maitriser l’élaboration du plan de financement dans un dossier de requête de financement
(par ex. dans un business plan).
2
PLAN
INTRODUCTION .......................................................................................................................... 5
CONCLUSION............................................................................................................................. 25
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE ............................................................................................... 26
3
LISTE DES TABLEAUX
4
INTRODUCTION
L’évaluation financière des projets d’investissement a été faite dans un premier temps sans
tenir compte des modes de financement. Dans ce contexte, l’élément central pour l’évaluation
de la décision a été le coût du capital.
Le choix d’un mode de financement adéquat est également une décision importante pour
l’optimisation de la valeur des opportunités d’investissement.
La comparaison des différentes formules de financement s’impose alors pour faire un choix
judicieux.
3 – Objectif du cours
Le cours vise à donner les connaissances de base et les outils méthodologiques à l’analyse de
la décision de financement à long terme de l’entreprise.
5
CHAPITRE I - APPROCHE DE L’ANALYSE DE LA DÉCISION DE FINANCEMENT :
CAS DU CRÉDIT-BAIL ET DE L’ACHAT AU COMPTANT PAR
EMPRUNT BANCAIRE
Le choix de ces moyens financiers est guidé par leur coût. La comparaison peut être faite soit
sur la base du coût actuariel, soit sur la base des décaissements nets actualisés.
Le remboursement d'un emprunt bancaire peut prendre plusieurs formes. En pratique, les échéances de
paiement sont mensuelles. Les différents types d'amortissement sont :
Le crédit-bail contient une option d'achat en fin de contrat qui offre la possibilité d’acquérir le bien à
un prix spécifié d’avance.
Une comparaison entre le crédit-bail et l’emprunt bancaire équivalent1 est proposée en guise
d’illustration pour l’évaluation de la décision de financement d’un investissement.
1
L’emprunt équivalent est défini comme étant l’emprunt qui imposera, par exemple, à l’entreprise des paiements annuels
égaux aux loyers d’un crédit-bail.
6
Ces deux modes de financement ayant le même objet en termes de financement d’un
investissement semblent équivalents. Cependant, offrent-ils la même valeur ou le même coût
pour l’entreprise ?
2 - Éléments de la VAN d’un financement par crédit-bail (détermination des flux réels décaissés) :
Encaissement :
valeur de remboursement de la caution éventuelle
valeur des économies fiscales liées aux loyers
valeur des économies fiscales liées à l’amortissement
Décaissement :
valeur du dépôt de garantie éventuel
valeur des redevances (amortissement du capital + intérêts sur loyers)
valeur de l’option de rachat éventuelle
3 – Détermination des flux réels associés au financement ordinaire (autofinancement, emprunt bancaire, etc.)
Tableau I. Détermination des flux réels associés au financement ordinaire (autofinancement, emprunt
bancaire, etc.)
Éléments Année 0 Année 1 Année 2 Année 3 ……
Encaissement
Montant de l’emprunt
Économies fiscales sur amortissement de l’actif
Économies fiscales sur charges financières
Valeur résiduelle nette éventuelle de l’actif
Total encaissement (1)
Décaissement
Valeur élément d’actif
Amortissement du capital emprunté
Charges d’intérêt nettes sur capital emprunté
Charges fiscales sur valeur résiduelle éventuelle (actif cédé)
Total décaissement (2)
Flux réels à décaisser (1) – (2)
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4 – Détermination des flux réels associés au crédit-bail
Critère de décision : choix du mode de financement avec le plus petit montant de flux réels à
décaisser ou la VAN la plus élevée.
Illustration 1 :
La société Zed décide de l’achat d’une machine d’une durée de vie de 5 ans et d’une valeur de
2 469 000 F CFA. La machine sera amortie linéairement. La société a le choix entre les deux
modes de financement suivants :
- acquisition par crédit-bail sur les 5 années auprès de la société ivoirienne de crédit-
bail (SICBAIL) avec une redevance annuelle de 652 000 F CFA et une valeur de
rachat de 100 000 F CFA à l’échéance du contrat ;
- achat au comptant financé en totalité soit par autofinancement, soit partiellement à
20% par autofinancement et le reliquat par emprunt bancaire, soit en totalité par un
emprunt bancaire sur la même durée auprès de la banque ivoirienne de développement
industriel (BIDI). Dans ces différents cas, le rendement exigé par les actionnaires est
de 15% et le taux débiteur est de 13%.
Travail à faire : quelle est la VAN du financement le plus favorable pour cet
investissement dans les cas suivants (crédit-bail vs emprunt bancaire + fonds propres, crédit-
bail vs emprunt bancaire exclusif et crédit-bail vs autofinancement) ?
Solutions indicatives
1 - Cas du financement par crédit-bail
1.1- Détermination du taux du crédit-bail (kCB)
1 1 k
5
2
Cf. cours de comptabilité sur le crédit-bail. Le crédit-bail retraité constitue un substitut de l’emprunt. Il est une acquisition
traitée comme étant une acquisition par emprunt en faisant l’hypothèse d’une levée de l’option à l’échéance (cf. J.O. n° 10 de
l’OHADA adopté le 24/03/2000).
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1.2- Tableau d’amortissement du crédit-bail
Données
Durée du contrat: 5 An(s)
Valeur d'achat: 2 469 000
Redevance annuelle: 652 000
Valeur de rachat: 100 000
Années Capital à Redevances Décomposition de la redevance
amortir
Amortissement Intérêt
1 2 469 000 652 000 380 383 271 617
2 2 088 617 652 000 422 229 229 771
3 1 666 388 652 000 468 679 183 321
4 1 197 709 652 000 520 239 131 761
5 677 471 652 000 577 471 74 529
5 100 000 100 000 100 000 0
Total 3 360 000 2 469 000 891 000
9
3. Cas du financement par autofinancement et par emprunt bancaire
Données
Prorata du crédit bancaire: 80%
Prorata des actionnaires: 20%
Taux du crédit bancaire: 13%
Rendement des actionnaires: 15%
Montant de l'emprunt: 1 975 200 (2 469 000 F CFA x 80% = 1 975 000 F CFA)
Quote-part des actionnaires: 493 800 (2 469 000 F CFA x 20% = 493 800 F CFA)
Amortissement du matériel: 493 800 (2 469 000 F CFA x 20% = 493 800 F CFA de dotation chaque
année)
1975200 a a 561578, 08
0,13
* Détermination du coût moyen nominal du mode emprunt + capitaux propres :
(0,13)(1975200) (0,15)(493800)
13, 4%
2469000 2469000 (ce taux ne tient pas compte des économies fiscales à ce
stade).
Tableau d’amortissement
Années Capital à Annuités Décomposition de l’annuité
amortir Amortissement Intérêt
1 1 975 200 561 578 304 802 256 776
2 1 670 398 561 578 344 426 217 152
3 1 325 972 561 578 389 202 172 376
4 936 770 561 578 439 798 121 780
5 496 972 561 578 496 972 64 606
Total 2 807 890 1 975 200 832 690
3.2 - Détermination des flux réels actualisés ou « VAN » associés à l'emprunt bancaire +
autofinancement
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Flux réels (1) – (2) -493 800,00 -373 934,09 -383 840,15 -395 034,01 -407 683,07 -421 976,50
Flux réels actualisés à -493 800,00 -329 747,87 -298 486,23 -270 891,47 -246 530,39 -225 020,97
décaisser
« VAN » = somme flux
réels actualisés à
décaisser -1 864 476,92
Éléments 0 1 2 3 4 5
Encaissement
Montant de l’emprunt 2 469 000
Économies fiscales liées à l’amortissement du 123 450 123 450 123 450 123 450 123 450
matériel
Économies fiscales liées aux intérêts 80 242,50 67 859,42 53 866,53 38 054,57 20 187,05
Total encaissement (1) 2 469 000,00 203 692,50 191 309,42 177 316,53 161 504,57 143 637,05
Décaissement
Valeur élément d’actif 2 469 000
Amortissement du capital emprunté 381 018 430 550 486 522 549 770 621 240
Charges d’intérêt sur capital emprunté 320 970 271 438 215 466 152 218 80 748
Total décaissement (2) 2 469 000 701 988 701 988 701 988 701 988 701 988
Flux réels (1) – (2) 0,00 -498 295,50 -510 678,59 -524 671,47 -540 483,43 -558 350,95
Flux actualisés 0,00 -440 969,47 -399 936,24 -363 623,65 -331 488,61 -303 050,53
VAN -1 839 068,49
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5 - Tableaux récapitulatifs
Tableau III. Cas Crédit-bail vs autofinancement
Flux réels à décaisser « VAN » Coût
Éléments
Crédit-bail 1 838 694,37 -1 838 694,37 11,00%
Autofinancement 2 055 176,45 -2 055 176,45 15,00%
Cependant, les loyers du crédit-bail ne sont pas les seuls éléments déterminant la décision de
financement.
La décision est également fondée sur les préférences personnelles du dirigeant, le nombre
d’années qu’il prévoit garder le bien et la liberté d’échanger le bien à tout moment.
12
3.1. Méthode de l’emprunt équivalent
Le crédit-bail impose l’engagement de payer des loyers futurs différents des cas de l’achat au
comptant d’un actif objet du financement par emprunt bancaire exclusif ou par
autofinancement.
On constatera que les annuités de l’emprunt bancaire exclusif (701 988 F CFA) sont
supérieures à celles du crédit-bail (652 000 F CFA).
En effet, il s’agit de savoir quel est le montant de l’emprunt bancaire équivalent imposant des
flux financiers équivalents à ceux du crédit-bail ?
Tableau IX. Différentiels de flux de trésorerie disponibles du crédit-bail et de l’achat au comptant par
emprunt bancaire
Éléments 0 1 2 3 4 5
Flux de trésorerie dispo. -460 645,67 -471 107,25 -482 719,71 -495 609,68 -609 917,68
Crédit-bail
Flux de trésorerie dispo. 2 469 000,00 -498 295,50 -510 678,58 -524 671,47 -536 483,43 -558 350,95
Emprunt
Différentiel de flux de -2 469 000,00 37 649,83 39 571,33 41 951,76 40 873,75 -51 566,73
tréso. disponible
13
3.1.2.Emprunt bancaire équivalent
Le montant de l’emprunt équivalent est déterminé comme étant la somme du différentiel des
flux de trésorerie disponible entre le crédit-bail et l’emprunt bancaire actualisée au taux du
crédit-bail.
L’emprunt bancaire équivalent s’élève à 2 375 967,03 F CFA pour un matériel valant
2 469 000 F CFA à crédit-bail, soit une différence de 93 032,97 F CFA en moins, mais avec
des paiements équivalents à ceux du crédit-bail.
Dans le cadre de cette illustration, l’emprunt bancaire exclusif pour l’acquisition au comptant
du matériel apparait moins avantageux comparativement au mode crédit-bail (besoin à
satisfaire de 2 469 00 F CFA).
Quel est l’impact des incidences fiscales des deux modes de financement ? Quel est le risque
associé au crédit-bail ? Présenter les éléments de risques encourus par les deux créanciers
potentiels dans le cas ci-dessus.
De tout ce qui précède, l’objectif stratégique dans le choix des moyens de financement est de
financer les investissements à un taux inférieur au taux normalement exigé par le marché pour
le même risque.
La décision du choix des investissements a été effectuée sans prendre en compte la décision
de financement en raison de la séparation de ces deux décisions (théorème de séparation de
Fischer).
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CHAPITRE II - FINANCEMENT BANCAIRE, AUTRES PRODUITS DE
FINANCEMENT NON BANCAIRE ET GÉNÉRALITÉS SUR UN
PRODUIT DE FINANCEMENT DU MARCHÉ FINANCIER
(OBLIGATION À TAUX FIXE)
De ce qui précède, comment naissent généralement les besoins de financement des entreprises
et quelles sont les ressources stables disponibles à leur satisfaction ?
De façon particulière, seules les ressources stables de financement feront l’objet des
développements ci-après.
En plus de ces ressources, l’entreprise fera également appel, selon les cas, à ses actionnaires, à
des quasi-fonds propres et/ou utilisera ses ressources internes.
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Tableau XI. Origines et natures des ressources
Origine des ressources
Interne Capacité d’autofinancement ou autofinancement (CAFG ou AF)
Ressources provenant des cessions d’éléments d’actif immobilisé
(PNC)
Externe Augmentation des capitaux propres (y. c les quasi-fonds propres)
Augmentation des dettes financières (bancaires, obligataires et
crédit-bail)
Nature des ressources
Capacité d’autofinancement ou autofinancement
Propres Ressources provenant des cessions d’éléments d’actif immobilisé
Augmentation des capitaux propres
Quasi fonds propres (comptes courants associés, apports en capital-
risque, subventions d’investissement, etc.)
d’endettement Augmentation des dettes financières (bancaires, obligataires et
crédit-bail)
3. Financement bancaire
3.1. Généralités : coût, montant et garanties
Lorsque le marché financier est peu développé, le mode de financement privilégié est
l’endettement bancaire (économie d’endettement).
En effet, les banquiers s’entourent presque toujours de garanties. Celles-ci, par les contraintes
qu’elles induisent, peuvent influencer le coût du financement et ainsi la valeur de l’entreprise.
En d’autres termes, ajoutées aux autres éléments de coût (assurance, frais de dossier, etc.), les
garanties fournies par l’entreprise accroissent le coût final du prêt (taux effectif global).
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- la location financière est un contrat de location pure, c'est-à-dire sans option d'achat.
Elle s’exécute dans le cadre d'un contrat de crédit-bail et est également appelée location
longue durée.
Par ce type de contrat, un fournisseur (parfois) par le biais d'un organisme de crédit, met à la
disposition de l'entreprise un bien, tout en conservant la propriété et sans prendre
d'engagement de le vendre à l'issue du contrat.
Cette location peut être assortie de services tels que l'entretien et l'assurance du matériel loué.
Ce schéma est fréquent, par exemple, pour les véhicules automobiles.
Les cca peuvent faire l'objet d'un engagement de blocage sur une certaine durée et pour un
certain montant. On parle alors de comptes courants bloqués.
Bien souvent, en pratique, ces fonds sont partiellement ou totalement irrécouvrables lorsque
l'entreprise connaît des difficultés majeures.
N.B. : il n'y a pas de compte courant dans une entreprise individuelle. Le compte de
l'exploitant est destiné à recevoir les fonds apportés temporairement par le chef d'entreprise.
Toutefois, certaines sociétés de capital-risque dans les pays développés sont créées par des
chefs d'entreprise (business angels). Celles-ci regroupent des fonds d’investissement pour de
nouvelles entreprises (start up) en vue de les aider à se développer. Généralement, un système
de parrainage accompagne cet apport de fonds.
Remarque : les investissements des sociétés de capital-risque ne profitent en principe qu'à des
projets d'une certaine ampleur, nécessitant des besoins financiers importants, bien souvent
dans des secteurs innovants (NTIC, nanotechnologies, etc.).
Il s’agit d’un mode de financement très peu pratiqué dans les pays africains.
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4.3. Subventions d’investissement
Ce sont des fonds versés à titre définitif (par l’État, les Collectivités locales, etc.) sans
obligation de remboursement. Ces subventions aident au financement des investissements,
contrairement aux subventions de fonctionnement. Ces dernières servent à financer des
charges d'exploitation telles que les aides à la SOTRA pour le transport des élèves et étudiants
(Côte d’Ivoire) ou les aides à l'embauche (France).
Les subventions sont inscrites en capitaux propres au passif du bilan. Elles ne sont pas
destinées à être remboursées, mais sont définitivement acquises à l'entreprise, sauf si celle-ci
ne satisfait pas à toutes les conditions stipulées pour leur octroi.
Ils sont, de façon générale, représentés par les valeurs mobilières ci-après.
Sur le marché financier de l’union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), les
transactions portent essentiellement sur les obligations à taux fixes et les titres de créances
négociables (TCN).
Le taux fixe signifie qu’il ne peut être modifié contrairement à l’obligation à taux variables.
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On distingue trois méthodes de remboursement des obligations émises pour l'émetteur :
L’obligation est un titre financier émis par l’entreprise et implique les éléments suivants :
L’émission engage donc l’entreprise aux versements d’une série de flux monétaires (intérêts +
remboursement de la valeur nominale).
Marché des capitaux taux d’intérêt Marché des titres valeur des titres
Offre Demande Baisse des taux d’intérêt Offre < Demande Augmentation valeur des
titres
Offre < Demande Hausse des taux d’intérêt Offre Demande Baisse valeur des titres
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Avantages et inconvénients des différents modes de financement
Les principaux avantages et inconvénients des différents instruments de financement à la disposition d'une
entreprise sont les suivants :
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CHAPITRE III - ÉLABORATION DU PLAN DE FINANCEMENT
Sa structure varie selon le type de projet. Par exemple, un plan de financement pour une
création d’entreprise intégrera des besoins différents d’une reprise d’entreprise ou même
d’une entreprise déjà en activité et souhaitant se développer.
La règle essentielle à respecter dans le tableau de financement est que les besoins de long
terme (immobilisations + BFE stable) soient financés par des ressources de long terme
(apports personnels, emprunts, etc.).
Les exemples ci-après illustrent les différents cas possibles (liste non exhaustive) :
Tableau XIV. Exemple de besoins et ressources dans le cas d’une création d’entreprise
Besoins Montants Ressources Montants
Frais de constitution Apports
Droit au bail Subvention
Stock Prêts
Véhicule Avance de TVA
Informatique …….
Agencement
Frais divers
Trésorerie au démarrage
TVA
……………….
TOTAL TOTAL
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Tableau XV. Exemple de besoins et ressources dans le cas d’une reprise d’entreprise :
Besoins Montants Ressources Montants
Frais d’installation Apports
Fonds de commerce Subvention
Honoraires Prêts
Frais divers Avance de TVA
BFE …….
TVA
…………………………..
TOTAL TOTAL
Tableau XVI. Exemple de besoins et ressources dans le cas d’une entreprise en développement :
Besoins Montants Ressources Montants
Matériel industriel Apports
Véhicule Prêts
Machine Avance de TVA
Informatique ………………
Formation …….
Logiciel
TVA
………………………
TOTAL TOTAL
Dans la majorité des cas, les ressources procurées par l’exploitation de l’entreprise sont
insuffisantes pour couvrir les besoins financiers. Il existera un déficit ou solde de financement
qu’il faut couvrir par des ressources externes.
1re étape : le plan est chiffré, les financements d’origine interne sont pris en compte et le
recours aux financements externes est soit ignoré, soit grossièrement estimé. Il apparaît
généralement des déséquilibres de trésorerie.
La période de base d’un plan est l’année. Par simplification, les flux sont supposés se réaliser
à la fin de chaque année.
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Par ailleurs, il est recommandé la prudence dans la prise en compte de certains flux, faute de
provoquer des difficultés de trésorerie :
Ainsi, le plan de financement initial regroupe dans un tableau synthétique les besoins de
l’entreprise et les ressources. Il s’agit d’un élément clé d’un business plan car il fait
apparaître clairement les besoins de financement bancaire et les apports personnels.
L’EBE prévisionnel associé à l’investissement est estimé à F CFA 37 millions pour chacune
des années 1 à 3. Le BFE augmentera de F CFA 20 millions au début de la 1re année et sera
nul par la suite. La trésorerie disponible pour cet investissement est limitée à 5 millions de F
CFA. Le taux d’impôt sur les bénéfices est de 35%.
Solution indicative :
L’élaboration du plan de financement initial procède comme suit :
23
Remarque : on notera le rôle prépondérant du FRNG dans la mesure où les emplois stables ne
devraient pas être financés par la Trésorerie-passif. Les concours bancaires de trésorerie sont réservés
au financement des déséquilibres conjoncturels à paraître dans l’étape du budget de trésorerie.
2e étape : les ressources dégagées ne permettent pas une trésorerie finale positive au cours des
premières périodes d’exploitation du projet. L’entreprise sera donc confrontée à des difficultés de
trésorerie dont le mode de financement doit être impérativement prévu. Il convient donc de rechercher
l’équilibre du plan de financement.
Le plan précédent étant déséquilibré, l’entreprise organisera la satisfaction de ses besoins financiers.
Illustration 2 (suite) : la société Beta décide de faire une augmentation de capital d’un montant de F
CFA 20 millions libérée en totalité dès le début de l’année 1. Les dividendes augmenteront de F CFA
650 000 par an. De plus, elle empruntera F CFA 52,5 millions au début de la 1re année au taux de 12%
l’an, remboursable par 3 amortissements constants, le 1er en fin d’année 1.
Solution indicative :
L’emprunt à contracter exigera le remboursement (amortissement financier) et le paiement des intérêts. Le service de la dette
(amortissement + intérêts) est présenté dans le tableau ci-après.
Par la suite, il est nécessaire d’indiquer l’impact de cet endettement sur la CAFG : Celle-ci passe de 28 250 000 aux éléments
du tableau ci-après.
* Modification de la CAFG
Éléments 1 2 3
EBE (1) 37 000 000 37 000 000 37 000 000
Charges d’intérêt (2) 6 300 000 4 200 000 2 100 000
Impôt/bénéfices (3) = [(25M)-(2)](0,35) 6 545 000 7 280 000 8 015 000
CAFG prévisionnelle (4) = (1)-[(2)+(3)] 24 155 000 25 520 000 26 885 000
De façon générale, la gestion des déséquilibres entraînera normalement une variation conjointe des postes d’emplois et de
ressources. Exemple, une augmentation de capital générera des dividendes. De même qu’un emprunt exigera son
remboursement et le paiement des intérêts. Il s’en suivra un impact sur la CAFG (augmentation des charges financières et
diminution de l’impôt BIC, ceteris paribus, etc.).
24
Trésorerie initiale 5 000 000 0 6 655 000 14 025 000
Trésorerie finale 0 6 655 000 14 025 000 22 760 000
L’équilibre recherché est ainsi réalisé par l’organisation des moyens de financement (augmentation de capital et emprunt) à
obtenir par la société et leurs incidences.
CONCLUSION
Cette obtention des capitaux procède d’une approche méthodique afin d’en évaluer la valeur
ajoutée.
L’exposé de cette approche a donc été le prétexte pour l’analyse de l’évaluation de deux
modes de financement stable de l’entreprise : le crédit-bail et l’emprunt bancaire.
L’obligation à taux fixe brièvement présentée n’a pas fait l’objet d’évaluation dans ce cours.
De façon générale, l’évaluation de l’obligation à taux fixe reste attachée au marché directeur
des taux à moyen et long terme des emprunts d'État via les futures (marché à terme de taux
d'intérêt)3 dans les économies de marché et aux taux directeurs de la BCEAO dans l’espace
UEMOA (économie d’endettement). La variation de ces taux permet d’apprécier le risque de
prix associé à ce titre.
Le plan de financement a été sommairement présenté comme étant l’un des éléments clés du
business plan.
Pour ce faire, le cours a essentiellement porté sur son élaboration et sur son interprétation
simplifiée.
Au total, l’une des missions du financier est la connaissance des différentes ressources de
financement disponibles à la satisfaction des besoins financiers de l’entreprise. Cette
3 Un future ou contrat à terme est un contrat standardisé négocié sur un marché organisé permettant de s'assurer ou de s'engager sur
un prix pour une quantité déterminée d'un produit donné (le sous-jacent) à une date future. Il existe toute une panoplie de contrats dont
les caractéristiques sont prédéterminées en fonction des besoins exprimés par les agents économiques :
le sous-jacent peut être une matière première (commodity) : blé, pétrole, métaux, etc. ; ou un instrument financier : taux, cours,
indice boursier, etc. ;
la quantité (dans le cas des commodities) ou le nominal (produits financiers) ;
le mode de cotation (en pourcentage ou en valeur) ;
la variation minimale du prix (le "tick ") ;
les échéances ;
le mode de liquidation : par livraison du sous-jacent (le moins fréquent) ou en cash.
25
connaissance se complète également par la compréhension de la technique d’évaluation des
ces différentes ressource en vue de contribuer positivement à la création de valeur.
ANNEXE
Les travaux sur le financement des entreprises peuvent être regroupés en deux grandes
catégories :
- les modes de financement des entreprises compte tenu des caractéristiques de leurs
actifs et du degré d’incertitude dans lequel les agents gèrent leurs activités ;
- l’analyse de la détermination des structures financières liée aux relations entre
actionnaires et dirigeants des entreprises.
Les apports indéniables à la théorie du financement des entreprises remontent aux travaux de
Franco Modigliani (1918-2003) et de Merton Miller (1923-2000), tous deux Prix Nobel
d’Économie respectivement en 1985 et en 1990.
En 1958, ces deux auteurs avancent que, dans un monde sans fiscalité, sans coûts de
transaction et caractérisé par des marchés efficients ; la valeur des actifs d’une entreprise ne
dépend pas de la source de leur financement. Aussi n’existe-t-il pas une structure financière
optimale maximisant la richesse des actionnaires.
Si la dette a un effet fiscal favorable, pourquoi les entreprises limitent-elles leur endettement ?
En d’autres termes, pourquoi le Passif des entreprises n’est-il pas uniquement constitué de
dettes ? Plusieurs désagréments de l’endettement peuvent l’expliquer.
1 - Coûts de la faillite
Théoriquement, la faillite n’a pas d’effet sur la valeur économique des actifs d’une entreprise.
Elle touche principalement les apporteurs de fonds : (i) les actionnaires et (ii) dans une
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moindre mesure les créanciers. Afin de rembourser les créanciers, la propriété des actifs est
transmise, au prix du marché, à de nouveaux propriétaires.
Dans le cadre théorique d’un marché parfait, l’éventualité d’une faillite n’affecte donc pas la
valeur des actifs d’une entreprise dont on suppose qu’ils seront liquidés à leur valeur de
marché (prix d’équilibre).
Dans les faits, le dépôt de bilan entraîne une série de coûts juridiques (frais de justice,
indemnités de licenciement, etc.), de dépréciations d’actifs qu’il faut redéployer et qui seront
vendus dans la précipitation, ainsi que des coûts opérationnels tels que les pertes de
commandes, la méfiance des fournisseurs, la désorganisation générale de l’activité ou la perte
d’image des marques associées, etc.
Au final, la structure du passif d’une société joue donc sur la valeur de son actif.
L’endettement, en devenant excessif rend probable toute une série de coûts de transaction
induits par un dépôt de bilan potentiel. Si cette probabilité se réalise, elle réduirait l’espérance
de profits associée aux actifs de la société.
Ce cas survient lorsque les créances liées au financement des activités existantes présentent un
risque significatif. Dans ce cas, les anciens créanciers pourraient se retrouver à absorber une
partie de la rentabilité des nouvelles activités, réduisant d’autant cette dernière pour les
nouveaux apporteurs de fonds, c'est-à-dire ceux qui les ont financées.
Lorsqu’une incertitude pèse sur la capacité d’une société à rembourser ses créanciers sur la
base de ses activités existantes, les nouveaux investisseurs se retrouvent solidaires des risques
associés aux erreurs du passé. Ce conflit peut au pire bloquer un projet pertinent par faute de
financement, au mieux entraîner de difficiles négociations (donc coûteuses) dans lesquelles
les nouveaux investisseurs exigeront avant toute participation, la dépréciation des créances
existantes.
La solution la plus courante à ces divergences d’intérêts consiste à rendre les dirigeants eux-
mêmes actionnaires ou à leur offrir une rémunération dépendante de la performance des
actions, par le biais de stock-options.
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Ces deux solutions sont coûteuses pour les actionnaires car elles diluent leur part des profits.
Pour limiter la distribution d’actions et de stock-options, il convient d’en augmenter la
sensibilité aux efforts des dirigeants, c’est-à-dire d’augmenter la sensibilité de la rentabilité
financière à la performance opérationnelle des activités.
Ce dernier objectif peut être atteint par un effet de levier accru, c’est-à-dire par
l’accroissement du niveau d’endettement de la société.
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
1 – Allen F., Brealey, R. & Myers S., Principes de gestion financière, 8e édition, Pearson education
edition, Jérôme Héricourt (Traducteur), Nicolas Couderc (Traducteur), 2006
2 – Berk J., DeMarzo P., Finance d’entreprise, 2e édition, Nouveaux Horizons, juin 2011
3 – Cooley, P. L. & Peyton F. Roden, Business Financial Management, 2nd ed., The Dryden Press,
Orlando, FL: 1991
4 – Galesne, A., Introduction à la Fonction Financière de l’Entreprise, Rennes: Céréfia, 1996/99
5 – Vernimmen, P., Finance d’entreprise 2013, par Pascal Quiry et Yann Le Fur, édition Dalloz,
Paris : 2012
6 – Zambotto, C. & M., Gestion Financière : Finance de Marché, 3e édition, Dunod,
Paris : 2002
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FICHES DE TRAVAUX DIRIGÉS
TD n° 1
Mme KOFFI doit acquérir un nouveau véhicule, pour le compte de son exploitation agricole,
à F CFA 14,5 millions HT. Pour le financement de cette acquisition, les deux Établissements
financiers approchées proposent les options ci-dessous.
1 – Établissement A :
- Montant du prêt, F CFA 9 millions au taux annuel de 10 % ;
- Durée du prêt, 24 mois ;
- Apport personnel exigé ou fonds propres, F CFA 5,5 millions.
2 – Établissement B :
- Montant du prêt, F CFA 11,9 millions au taux annuel de 17,53 % ;
- Durée du prêt, 24 mois ;
- Dépôt de garantie (exigé en début de période) de 15% du montant du prêt non
rémunéré et remboursable à l’échéance du prêt ;
- Apport personnel exigé ou fonds propres, F CFA 2,6 millions.
Autres informations :
Travail à faire :
1 – Rechercher les sources essentielles de coût appliquées aux opérations bancaires en Côte
d’Ivoire (celles d’une banque de votre choix) et le calcul automatique des éléments du tableau
d’amortissement financier d’un emprunt ;
2 – Déterminer les mensualités liées à ces deux propositions de financement ;
3 – Présenter les différences essentielles entre elles en vue de justifier l’option à choisir (IBIC,
25% et amortissement linéaire du véhicule sur 3 ans).
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TD n° 2
Thème : Évaluation des modes de financement
Vous êtes membre du Comité financier de la société OCC. Celle-ci envisage d’équiper l’un de
ses ateliers d’un matériel beaucoup plus performant que le modèle utilisé actuellement.
L’impôt BIC est de 25%.
Les conditions d’acquisition et de financement relatives à cet équipement sont présentées ci-
après.
2 – Conditions de financement
La Direction financière de la société envisage trois solutions.
Solution 1
Financement exclusif par emprunt bancaire aux conditions suivantes :
- souscription le 1er janvier N ;
- taux d’intérêt à 10 % ;
- remboursement par 5 amortissements constants à partir du 31 décembre N.
Solution 2
Financement mixte :
Ce financement se fera 1/4 par autofinancement et 3/4 par emprunt bancaire.
Solution 3
Financement par crédit-bail
Le contrat sera signé aux conditions suivantes :
- durée de 4 ans ;
- versement le 1er janvier N d’un dépôt de garantie de 10 % de la valeur totale de
l’équipement ;
- versement de redevances annuelles de F CFA 24 millions à partir du 1er janvier N ;
- valeur de l’option d’achat équivalent au dépôt de garantie en fin de contrat le 1 er
janvier N+4. La société a le choix de lever ou d’abandonner l’option d’achat.
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Travail à faire :
TD n° 3
Thème : ressources de financement des investissements et élaboration du plan de
financement
Ressources de financement des investissements
1- Présenter, par nature et par origine, les ressources qu’une entreprise peut utiliser pour le
financement de ses investissements.
2 – Discuter de l’intérêt du plan de financement pour une entreprise sollicitant un crédit
bancaire.
De plus, elle empruntera 2,1 milliards de F CFA au début de la première année au taux de
10 %, remboursables par 3 amortissements constants, le premier en fin d’année 2.
La trésorerie de l’entreprise disponible pour cet investissement est limitée à 300 millions F
CFA.
Travail à faire :
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