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Td3 - La Dévolution Légale en Présence Du Conjoint Survivant

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SÉANCE 3 :

LA DÉVOLUTION LÉGALE
EN PRÉSENCE DU CONJOINT SURVIVANT

-Cette séance doit vous permettre de savoir régler une succession dans un cas légèrement plus
complexe : en présence d’un conjoint survivant. Le premier exercice traite de la dévolution en
pareil cas, toujours dans l’hypothèse d’école où le de cujus n’a consenti aucune libéralité.
-Le second exercice vous conduira à calculer les droits en propriété du conjoint (mais ce calcul
implique de tenir compte des éventuelles libéralités, nous dépassons donc ici le cadre de la dévolution
légale pour commencer à envisager une dévolution volontaire). Peut-être sera-t-il utile de revenir sur cet
exercice quand vous aurez traité les six premières séances.

I. — Dévolution de la succession du défunt en présence d’un conjoint survivant et


sans aucune libéralité consentie par le premier

1) Le défunt laisse son cousin et son conjoint, dont il était séparé de corps.

-Détermination de la qualité de conjoint successible. En application de l’article 732


cc, « est conjoint successible le conjoint survivant non divorcé ». =>La vocation
successorale du conjoint suppose donc l’existence d’un mariage en cours au jour de
l’ouverture de la succession. 2 conséquences :
• Le mariage ne doit pas être annulé au moment du décès.
• Les époux ne doivent pas être divorcés au moment du décès.
-Qu’en est-il en cas de séparation de corps des époux ? Des dispositions combinées des
articles 301 et 732 cc, il résulte que le conjoint séparé de corps hérite. La séparation de
corps (relâchement du lien conjugal résultant d’un jugement rendu à la demande de
l’un des époux dans les mêmes cas et aux mêmes conditions que le divorce et comportant,
pour l’essentiel, la suppression du devoir de cohabitation)1 est sans incidence sur la
vocation successorale du conjoint. /Il en est de même en cas de procédure de divorce en
cours et de séparation de fait2 au moment du décès.
=>En l’espèce, le conjoint survivant est séparé de corps ; il a vocation à hériter. Rmq : la
séparation de corps est prononcée par un jugement dont la mention figure sur l’extrait
d’acte de mariage. Ce jugement prévoit la séparation de biens. Cela signifie que la
communauté a été liquidée. Il en résulte que la liquidation de la succession sera plus
simple, puisque ne sera pris en compte que le patrimoine propre du défunt.

-Détermination des droits du conjoint successible : en vertu de l’article 757-2 cc,


lorsque le défunt laisse un conjoint, mais ni descendants, ni père, ni mère, le conjoint
hérite de tout. =>Les ascendants ordinaires et les collatéraux, qu’ils soient privilégiés
ou ordinaires, sont exclus.

1 La séparation de corps est prévue à l’article 296 cc. Les cas de divorce sont prévus à l’article 229 cc :
divorce par consentement mutuel (par acte sous seing privé ou judiciaire), divorce par acceptation du principe
de la rupture du mariage, divorce pour altération définitive du lien conjugal, divorce pour faute.
2 Situation de pur fait dans laquelle se trouve deux époux qui, en l’absence de tout jugement de

séparation de corps et de toute autorisation judiciaire de résidence séparée, ont cessé de vivre ensemble,
par suite de l’abandon de l’un par l’autre ou d’un accord exprès ou tacite.

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Rmq : en l’absence de descendants, le conjoint est réservataire. Selon l’article 914-1 cc,
la réserve du conjoint est égale à un quart des biens.
=>En l’espèce, le cousin du défunt est un collatéral ordinaire. En application de l’article
757-2 cc, le conjoint survivant évince le cousin ; il hérite de la totalité de la succession du
défunt.

2) Le défunt laisse son conjoint et son grand-père maternel.

-Détermination de la qualité de conjoint successible. En application de l’article 732 cc,


« est conjoint successible le conjoint survivant non divorcé ». =>La vocation
successorale du conjoint suppose donc l’existence d’un mariage en cours au jour de
l’ouverture de la succession.
=>En l’espèce, il n’y a aucune indication relative à une éventuelle annulation du mariage du
défunt et de son conjoint, ni un éventuel divorce de ces derniers. Le conjoint survivant
peut donc hériter de la succession de son conjoint prédécédé.

-Détermination des droits du conjoint successible : en vertu de l’article 757-2 cc,


lorsque le défunt laisse un conjoint, mais ni descendants, ni père, ni mère, le conjoint
hérite de tout. =>Les ascendants ordinaires et les collatéraux, qu’ils soient privilégiés
ou ordinaires, sont exclus.
Rmq : en l’absence de descendants, le conjoint est réservataire. Selon l’article 914-1 cc,
la réserve du conjoint est égale à un quart des biens.
=>En l’espèce, le grand-père maternel du défunt est un ascendant ordinaire. En
application de l’article 752-2 cc, le conjoint survivant évince le grand-père maternel ; il
hérite de la totalité de la succession du défunt.
Rmq : les ascendants du défunt bénéficient d’une créance d’aliments dont le conjoint qui
hérite de la totalité de la succession sera débiteur (article 758 cc). Il s’agit d’une
compensation à leur déshéritement. Les ascendants doivent être dans un état de besoin et
demander l’octroi d’une telle créance.

3) Le défunt laisse une sœur consanguine, un frère utérin et son conjoint avec lequel il
était en instance de divorce.

-Détermination de la qualité de conjoint successible. En application de l’article 732 cc,


« est conjoint successible le conjoint survivant non divorcé ». =>La vocation
successorale du conjoint suppose donc l’existence d’un mariage en cours au jour de
l’ouverture de la succession.
-Qu’en est-il en cas d’instance de divorce ? Une procédure de divorce en cours au
moment du décès est sans incidence sur la vocation successorale du conjoint. Plus
précisément, si une procédure de divorce est en cours au jour du décès, le conjoint
survivant conserve sa qualité de conjoint successible dès lors que le jugement de
divorce n’est pas passé en force de chose jugée, c’est-à-dire que toutes les voies de
recours n’ont pas été épuisées (article 528-1 CPC).
• Il faut par ailleurs, pour que le jugement ait force exécutoire entre les époux,
qu’il ait été notifié à chacun d’eux. À défaut de notification un jugement ne
produit aucun effet à l’égard des parties. (civ. 1e, 14 sept. 2006).
• Le jugement de divorce peut toutefois produire ses effets, même en l’absence de
notification, s’il y a eu acquiescement, exprès ou tacite (articles 410 et 503 cc).
=>En l’espèce, une procédure de divorce était en cours au moment du décès ; aucun
jugement de divorce ne semble avoir acquis force de chose jugée ; le conjoint a vocation
à hériter.

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-Détermination des droits du conjoint successible : en vertu de l’article 757-2 cc,
lorsque le défunt laisse un conjoint, mais ni descendants, ni père, ni mère, le conjoint
hérite de tout. =>Les ascendants ordinaires et les collatéraux, qu’ils soient privilégiés
ou ordinaires, sont exclus.
Rmq : en l’absence de descendants, le conjoint est réservataire. Selon l’article 914-1 cc,
la réserve du conjoint est égale à un quart des biens.
=>En l’espèce, la sœur consanguine (demi-sœur du côté du père) du défunt et son frère
utérin (demi-frère du côté de la mère) sont des collatéraux privilégiés, peu importe la
nature de leur filiation (légitime, naturelle, adultérine, biologique ou adoptive
=>principe d’égalité des filiations : article 733 cc). Rmq : frère germain ou sœur
germaine = frère issu ou sœur issue des mêmes parents. /En application de l’article 752-2
cc, le conjoint survivant évince la sœur consanguine et le frère utérin ; il hérite de la
totalité de la succession du défunt.
Rmq : les frère et sœur évincés (collatéraux privilégiés) bénéficient d’un droit de retour
légal sur la moitié des biens que le défunt avait reçus de ses parents par succession ou
par donation. Idée : conserver ces biens dans la famille par le sang (article 757-3 cc). 3
particularités sont à préciser : il doit s’agir de biens reçus par succession ou par
donation ; ces biens de famille doivent être présents en nature dans le patrimoine du
défunt ; le droit de retour porte sur la moitié des biens détenus par le défunt, soit ½ aux
frère et sœur et ½ au conjoint survivant.

4) Le défunt laisse son père, sa mère et son conjoint.

-Détermination de la qualité de conjoint successible. En application de l’article 732 cc,


« est conjoint successible le conjoint survivant non divorcé ». =>La vocation
successorale du conjoint suppose donc l’existence d’un mariage en cours au jour de
l’ouverture de la succession.
=>En l’espèce, il n’y a aucune indication relative à une éventuelle annulation du mariage du
défunt et de son conjoint, ni un éventuel divorce de ces derniers. Le conjoint survivant
peut donc hériter de la succession de son conjoint prédécédé.

-Détermination des droits du conjoint successible : en vertu de l’article 757-1, alinéa 1,


cc, si le défunt ne laisse pas de descendants, mais seulement son conjoint et son père et
sa mère, le conjoint recueille la moitié de la succession et chaque parent a droit à un
quart de la succession.
Rmq : en l’absence de descendants, le conjoint est réservataire. Selon l’article 914-1 cc,
la réserve du conjoint est égale à un quart des biens.
=>En l’espèce, application stricte/littérale du cc : le conjoint survivant recueille la moitié
de la succession, le père du défunt ¼ et sa mère ¼.
Rmq : les parents bénéficient d’un droit de retour légal prévu à l’article 738-2 cc ; ils vont
pouvoir récupérer les biens dont ils avaient fait don à leur enfant défunt dans la limite du
quart de la succession.

5) Le défunt laisse son père et son conjoint.

-Détermination de la qualité de conjoint successible. En application de l’article 732 cc,


« est conjoint successible le conjoint survivant non divorcé ». =>La vocation
successorale du conjoint suppose donc l’existence d’un mariage en cours au jour de
l’ouverture de la succession.

3/11
=>En l’espèce, il n’y a aucune indication relative à une éventuelle annulation du mariage du
défunt et de son conjoint, ni un éventuel divorce de ces derniers. Le conjoint survivant
peut donc hériter de la succession de son conjoint prédécédé.

-Détermination des droits du conjoint successible : en vertu de l’article 757-1, alinéa 2,


cc, si le défunt ne laisse pas de descendants, mais seulement son conjoint et son père ou
sa mère, le conjoint recueille les ¾ de la succession et le parent survivant a droit à un
quart de la succession. La part du parent prédécédé revient au conjoint survivant.
Rmq : en l’absence de descendants, le conjoint est réservataire. Selon l’article 914-1 cc,
la réserve du conjoint est égale à un quart des biens.
=>En l’espèce, application stricte/littérale du cc : le conjoint survivant recueille les ¾ de la
succession et le père du défunt ¼.
Rmq : le père bénéficie d’un droit de retour légal prévu à l’article 738-2 cc ; il va pouvoir
récupérer les biens dont il avait fait don à son enfant défunt dans la limite du quart de la
succession.

6) Le défunt laisse son conjoint et ses deux enfants : l’un issu d’un premier mariage, le
second de son conjoint actuel.

-Détermination de la qualité de conjoint successible. En application de l’article 732 cc,


« est conjoint successible le conjoint survivant non divorcé ». =>La vocation
successorale du conjoint suppose donc l’existence d’un mariage en cours au jour de
l’ouverture de la succession.
=>En l’espèce, il n’y a aucune indication relative à une éventuelle annulation du mariage du
défunt et de son conjoint, ni un éventuel divorce de ces derniers. Le conjoint survivant
peut donc hériter de la succession de son conjoint prédécédé.

-Détermination des droits du conjoint successible en présence de descendants du


défunt : 1) en présence de descendants, le conjoint perd sa qualité d’héritier
réservataire. 2) en vertu de l’article 757 cc, 2 situations sont à envisager :
• Si le conjoint vient en concours avec des enfants communs (tous les enfants du
défunt sont aussi les enfants du conjoint), il bénéficie d’une option ; il peut en effet
opter :
o Soit pour l’usufruit de la totalité de la succession ;
o Soit pour le quart de la succession en pleine propriété.
• Si le conjoint vient en concours avec des enfants qui ne sont pas les enfants
des deux époux, il n’a pas le choix, il perd l’option : il a droit à un quart de la
succession en pleine propriété. Rappel : dans cette hypothèse, tous les enfants
vont hériter, même s’ils sont issus d’unions différentes (article 735 cc).
=>En l’espèce, les enfants du défunt ne sont pas tous issus des deux époux, puisque
l’un est issu d’un premier mariage. Aussi, le conjoint survivant n’a pas le choix : il a droit à
un quart de la succession en plein propriété.

4/11
II. — Dévolution de la succession du défunt en présence d’un conjoint survivant et
avec des libéralités consenties par le premier

Le défunt Anatole laisse pour recueillir sa succession son épouse, Berthe âgée de 58 ans,
ainsi que ses deux enfants : Célestin, né d’une première union et Désirée, fille de
Berthe.

-Détermination de la qualité de conjoint successible. En application de l’article 732 cc,


« est conjoint successible le conjoint survivant non divorcé ». =>La vocation
successorale du conjoint suppose donc l’existence d’un mariage en cours au jour de
l’ouverture de la succession.
=>En l’espèce, il n’y a aucune indication relative à une éventuelle annulation du mariage
d’Anatole et de Berthe, ni un éventuel divorce de ces derniers. Berthe, conjoint survivant,
peut donc hériter de la succession d’Anatole.

-Détermination des droits du conjoint successible en présence de descendants du


défunt : 1) en présence de descendants, le conjoint perd sa qualité d’héritier
réservataire. 2) en vertu de l’article 757 cc, 2 situations sont à envisager :
• Si le conjoint vient en concours avec des enfants communs (tous les enfants du
défunt sont aussi les enfants du conjoint), il bénéficie d’une option ; il peut en effet
opter :
o Soit pour l’usufruit de la totalité de la succession ;
o Soit pour le quart de la succession en pleine propriété.
• Si le conjoint vient en concours avec des enfants qui ne sont pas les enfants
des deux époux, il n’a pas le choix, il perd l’option : il a droit à un quart de la
succession en pleine propriété. Rappel : dans cette hypothèse, tous les enfants
vont hériter, même s’ils sont issus d’unions différentes (article 735 cc).
=>En l’espèce, les enfants d’Anatole ne sont pas tous issus du même lit, puisque
Célestin est issu d’un premier mariage. Aussi, Berthe n’a pas le choix : elle a droit à un
quart de la succession en plein propriété.

A- Calcul des droits de Berthe dans la succession

Le calcul du quart du conjoint se réalise grâce aux dispositions de l’article 758-5 cc.
=>3 étapes sont à respecter.

1. Détermination de la masse de calcul (article 758-5 alinéa 1 cc)

-La masse de calcul correspond aux biens par rapport auxquels le pourcentage des
droits du défunt est calculé. Cette masse de calcul est aussi appelée droits théoriques du
conjoint.
-Il s’agit, précisément, des biens existants au jour de la succession, dont le défunt n’a pas
disposé par testament, des libéralités rapportables, ce qui correspond à la réunion
fictive, et des libéralités consenties au conjoint.
-Rmq:
• En déterminant la masse de calcul, l’objectif est de vérifier si le défunt n’a pas
trop donné ; cela permet d’avoir une idée théorique des droits du conjoint.
• Les libéralités rapportables :
o Notion de rapport : le rapport est une opération de partage, destinée à
rétablir la masse partageable lorsque le défunt a consenti des libéralités
en avancement de part successorale.

5/11
o Exigibilité du rapport : tout héritier venant à une succession doit
rapporter à ses cohéritiers tout ce qu’il a reçu du défunt par donation
entre vifs, directement ou indirectement « à moins que ces donations lui
aient été faites expressément hors part successorales » (article 843 alinéa 1
cc). Cette obligation est fondée sur la volonté présumée du donateur de
maintenir l’égalité entre ses héritiers.
o Libéralités soumises au rapport : toutes les libéralités sont visées par
l’expression employée par la loi (article 843 cc) => toutes les donations
sont par principe rapportables, sauf convention contraire, donations
consenties aux héritiers (descendants, ascendants, collatéraux gratifiés en
avancement de part par le défunt lorsqu’ils viennent à la succession).
o Libéralités dispensées du rapport : les donations-partages (il n’y a pas
lieu de rapporter ce qui a été partagé de manière anticipée ; il s’agit de
donations faites à plusieurs personnes : donations de plusieurs biens ; est
précisé à qui revient tel bien : il y a une donation, puis un partage = intérêt
de la donation-partage), les legs (les legs faits à un héritier sont réputés
faits hors part successorale, à moins que le testateur n’ait exprimé la
volonté contraire (article 843 alinéa 2 cc ; les legs ne sont pas rapportables,
sauf exception tenant à la volonté du disposant) et le paiement d’aliments
ou les présents d’usage.
• Si un legs a été fait à un non successible, il faut l’enlever : le conjoint n’a pas de
droit dessus car il sort de la succession.
• Il convient aussi de soustraire les dettes.
-Formule : MC = BE – les biens légués aux non successibles – les dettes + RF + les
libéralités consenties au conjoint.

a) Les biens existants :


-maison d’habitation
300 000
-actions
200 000
-liquidités bancaires
100 000
Total : 600 000
b) Les biens légués aux non
Néant 0
successibles :
c) Les dettes : Néant 0
d) La réunion fictive = -donation à Célestin en avancement de
libéralités rapportables : part successorale 150 000
-donation à Désirée en avancement de 450 000
part successorale (appartement)
Total : 600 000
e) Les libéralités consenties
Néant 0
au conjoint :

=>Total MC : 1 200 000 euros.

Sur cette MC, il convient d’appliquer ¼ : 1 200 000 x ¼ = 300 000 euros = les droits
théoriques du conjoint, soit ¼ de la MC.

6/11
2. Détermination de la masse d’exercice (article 758-5 alinéa 1 cc)

-La masse d’exercice correspond aux biens sur lesquels les droits théoriques du
conjoint peuvent réellement s’exercer.
-Il s’agit des droits concrets du conjoint.
-Formule : ME = MC – RG (réserve globale des enfants) – la fraction des libéralités
rapportables s’imputant sur la quotité disponible.
-Rmq par rapport à la QD : les droits du conjoint se prennent sur la QD. Donc, si le
défunt a décidé que la QD était imputée, c’est cela en moins sur la QD.
=>Il convient alors d’enlever tout ce qui part aux autres héritiers : la réserve (pour les
enfants), les donations (pour les enfants), les legs. Le conjoint prend ses droits sur la QD, il
faut donc savoir d’où ses droits vont être pris.
-En l’espèce, il y a deux enfants ; donc la RG = 400 000 (réserve individuelle) x 2 = 800
000 €.
=>Quotité disponible = 1 200 000 x 1/3 = 400 000 €.
-Or, la libéralité faite à Désirée (450 000) dépasse sa réserve individuelle (400 000). Il
convient de « grignoter » les biens sur lesquels le conjoint peut prélever son quart, soit sur
la QD, pour prendre les 50 000 de plus : 450 000 (donation) – 400 000 (réserve
individuelle) = 50 000.
=>ME = 1 200 000 – 800 000 – 50 000 = 350 000 €.

3. Comparaison entre les droits théoriques et la masse d’exercice

=>Les droits du conjoint sont égaux à la plus faible des valeurs entre le quart de la
MC et la ME. Cette règle a pour finalité de maintenir le conjoint dans ce à quoi la loi lui
attribue, voire moins, mais jamais plus. Le conjoint est la dernière roue du carrosse !
En l’espèce : la plus faible des valeurs est la MC = 300 000 €. Berthe va recevoir 300 000 €.
Il reste 50 000 € à répartir de manière aléatoire. / Le conjoint et les enfants devront se
mettre d’accord, sous la supervision du notaire, sur la répartition de ces 50 000. En
cas de désaccord, le notaire les orientera vers le tribunal.
=>En l’espèce : attribution de la maison d’habitation au conjoint = 300 000 € ; attribution
du reste aux enfants : ils auront plus que leur réserve.

B- Dévolution de la succession sur un diagramme circulaire

Berthe: Célestin: 400


QD = 400 000 300 000 000, dont les
150 000 de
donation; le
reste, il le
Reste: prendra sur
50 000 les biens

50 000 à
Désirée

Désirée: 400 000


+ QD à hauteur
de 50 000

7/11
C- Nouveau calcul des droits de Berthe dans la succession après la découverte
du testament

1. Détermination de la masse de calcul (article 758-5 alinéa 1 cc)

-Formule : MC = BE – les biens légués aux non successibles – les dettes + RF + les
libéralités consenties au conjoint.

a) Les biens existants :


-maison d’habitation
300 000
-actions
200 000
-liquidités bancaires
100 000
Total : 600 000
b) Les biens légués aux non
successibles, ici sa belle- Actions 200 000
sœur Églantine :
c) Les dettes : Néant 0
d) La réunion fictive = -donation à Célestin en avancement de
libéralités rapportables : part successorale 150 000
-donation à Désirée en avancement de 450 000
part successorale (appartement)
Total : 600 000
e) Les libéralités consenties
Néant 0
au conjoint :

=>Total MC : 1 000 000 euros.

Sur cette MC, il convient d’appliquer ¼ : 1 000 000 x ¼ = 250 000 euros = les droits
théoriques du conjoint, soit ¼ de la MC.

2. Détermination de la masse d’exercice (article 758-5 alinéa 1 cc)

ME = MC – RG (réserve globale des enfants) – la fraction des libéralités rapportables


s’imputant sur la quotité disponible.
-En l’espèce, il y a deux enfants ; donc la RG = 400 000 (réserve individuelle) x 2 = 800
000 €.
=>Quotité disponible = 1 200 000 x 1/3 = 400 000 €.
-Or, la libéralité faite à Désirée (450 000) dépasse sa réserve individuelle (400 000). Il
convient de « grignoter » les biens sur lesquels le conjoint peut prélever son quart, soit sur
la QD, pour prendre les 50 000 de plus : 450 000 (donation) – 400 000 (réserve
individuelle) = 50 000.
=>ME = 1 000 000 – 800 000 – 50 000 = 150 000 €.

3. Comparaison entre les droits théoriques et la masse d’exercice

En l’espèce : la plus faible des valeurs est la ME = 150 000 €. Berthe va recevoir 150 000 €.

8/11
Berthe: 150 000
QD de 400 000 Célestin:
épuisée 400 000,
dont 150 000
Églantine : de donation
200 000

50 000 à
Désirée

Désirée: 400
000 + QD à
hauteur de
50 000

9/11
Annexe 1 : calcul des droits de Berthe dans la succession

1. Détermination des droits théoriques

Biens existants au décès non légués, sauf ceux légués


au conjoint
=>300 000 + 200 000 + 100 000 600 000 €
À déduire :
– le passif 0€
– les legs hors part successorale 0€

Reste 600 000 €

Réunion fictive des biens donnés ou légués sans


dispense de rapport
– donation à Célestin 150 000 €
– donation à Désirée 450 000 €

Total formant la masse de calcul des droits du 1 200 000 €


conjoint

1
Droits théoriques du conjoint = 4 × 1 200 000 = 300 000 €

2. Masse d’exercice des droits du conjoint

Masse de calcul 1 200 000 €

À déduire :
– la réserve globale 800 000 €
– la fraction des libéralités rapportables s’imputant sur 50 000 €
la quotité disponible
Ensemble 850 000 €

Différence égale à la masse d’exercice 350 000 €

3. Comparaison entre les droits théoriques et la masse d’exercice


Les droits du conjoint sont égaux à la plus faible des deux sommes que représentent les
droits théoriques et la masse d’exercice, soit 300 000 €.

Annexe 2 : calcul des droits de Berthe dans la succession après la découverte


du testament

1. Détermination des droits théoriques

Biens existants au décès non légués, sauf ceux légués


au conjoint
=>300 000 + 200 000 + 100 000 600 000 €

10/11
À déduire :
– le passif 0€
– les legs hors part successorale 200 000 €

Reste 1 000 000 €

Réunion fictive des biens donnés ou légués sans


dispense de rapport
– donation à Célestin 150 000 €
– donation à Désirée 450 000 €

Total formant la masse de calcul des droits du 1 000 000 €


conjoint

1
Droits théoriques du conjoint = 4 × 1 000 000 = 250 000 €

2. Masse d’exercice des droits du conjoint

Masse de calcul 1 000 000 €

À déduire :
– la réserve globale 800 000 €
– la fraction des libéralités rapportables s’imputant sur 50 000 €
la quotité disponible
Ensemble 850 000 €

Différence égale à la masse d’exercice 150 000 €

3. Comparaison entre les droits théoriques et la masse d’exercice


Les droits du conjoint sont égaux à la plus faible des deux sommes que représentent les
droits théoriques et la masse d’exercice, soit 150 000 €.

11/11

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