POLITIQUE D’INVESTISSEMENT ET DE FINANCEMENT
La société Africatech est un sous-traitant spécialisé dans la fabrication d’appareils numériques
connectés pour de grandes marques. Le service financier sollicite votre aide dans le traitement de trois
dossiers relatifs aux investissements et au financement.
A- Rentabilité d’investissement
Suite à une forte demande d’un de ses donneurs d’ordre, la société Africatech envisage de diversifier
sa production en lançant dès l’année N+1 un aspirateur robot connecté pour le sol dur et moquettes.
Cet appareil, pourra se connecter en Wi-Fi et permettra d’entretenir des surfaces couvertes jusqu’à
80m². Il peut être programmé quotidiennement avec personnalisation du nettoyage.
L’analyse du dossier a été menée par un cabinet de conseil contacté par Africatech et les éléments sont
très positifs. Le coût de cette étude s’est élevé à 50 000 FCFA HT. La facture a été réglée fin N.
Le projet suppose l’acquisition, fin N également, d’un équipement complexe d’une valeur de 1200 000
FCFA HT. Il sera utilisé sur 5 ans, compte tenu du cycle de vie assez court des produits de cette
catégorie. En revanche, il est prévu de céder l’équipement à la fin de la période de production (fin
N+5) pour un prix estimé à 25% de sa valeur d’achat.
Un hangar de production, appartenant à la société et estimé à 200 000 FCFA Fin N, serait affecter à
cette nouvelle activité. Aucune activité n’y a lieu et aucune autre affectation n’était prévue. Il fait
l’objet d’un amortissement de 5% par an.
Les responsables financiers et commerciaux ont préparé le dossier et proposé tous les éléments
permettant de juger de la faisabilité du projet à l’horizon de 5 ans (exercices N+1 à N+5).
La conjoncture globale actuelle est en croissance modérée. Les prévisions d’exploitation ont donc été
définies comme suit :
Une prévision de 3 500 unités produites et vendues en N+1 avec un taux de croissance de 3%
par an (hypothèse de croissance modérée du secteur identique à celui de la conjoncture) ;
Un prix de vente unitaire de 430 FCFA ;
Un taux de marge sur coût variable de 45% ;
Des charges fixes décaissables annuelles : 320 000FCFA.
Un taux d’IS normatif de 25% est retenu pour rétablir le business plan.
Le besoin en fonds de roulement d’exploitation prévisionnel est évalué à 36 jours de CAHT.
La structure globale de financement cible de la société est 70% de fonds propres et 30% de dettes
financières (avec un taux moyen d’intérêt d’endettement de 4%, taux normal pour la société).
Sur le marché financier, la prime de risque s’élève à 9% et le taux de rentabilité des actifs sans risque
est de 2%.
Pour cette activité, il est décidé de se fonder sur Bêta du secteur, qui est de 0,925.
Travail à faire
1. Calculez le coût moyen pondéré du capital à utiliser pour ce projet.
2. Calculez les flux de trésoreries liés au projet et déterminer la VAN et le TRI du projet.
Indiquez si le projet doit être retenu.
Les responsables financiers et commerciaux ont établi un scénario alternatif avec une hypothèse
pessimiste dans laquelle le chiffre d’affaires réalisé n’attendrait que 90% des prévisions.
Travail à faire
3. Calculez la VAN dans l’hypothèse pessimiste. Concluez sur le risque du projet.
4. Déterminer le seuil de rentabilité financier en calculant le nombre identique minimum de
produits à vendre chaque année sur l’ensemble de la période.
Le directeur financier indique que ce taux de rentabilité du projet est obtenu dans l’hypothèse
d’une croissance modérée de l’environnement économique et que la rentabilité du projet est
précisément liée à la conjoncture économique.
Ainsi, pour étayer son analyse, le directeur financier présente les résultats d’une étude de
conjoncture effectuée par un organisme spécialisé indiquant les prévisions de rentabilité du
marché sur la période concernée. Ensuite, pour chacun des états envisagés, il a déterminé, avec
l’aide du directeur commercial, le niveau de CAHT qu’il obtiendrait dans chacun des cas. Et après
simulation, ils ont calculé la rentabilité du projet d’investissement (TRI) pour chaque état de la
conjoncture économique, soit :
Probabilité (%) Rentabilité du marché Rentabilité attendue du
(Rm) (%) projet (Ra) (%)
Croissance forte 10 13 16
Croissance modérée 40 11 12,8
Croissance nulle 30 6 7
Récession 20 4 5
Travail à faire
5. Précisez le raisonnement qui sous-tend la démarche.
6. Indiquez si le projet doit être retenu compte tenu des résultats
B- Politique de financement
Après des études concluantes, la société Africatech décide de lancer la production de montres
connectées qui permettent analyse de l’activité, évaluation de la qualité du sommeil, tracking de la
nage, étanchéité jusqu’à moins 50 mètres, etc. Il s’agit de montres entièrement personnalisables
que l’on compose avant de la commander sur Internet. Cette activité serait logée dans une filiale
créée à cet effet et entièrement contrôlée par la société Africatech, unique actionnaire. Pour
simplifier, le coût moyen pondéré du capital retenu est de 10 % et le coût des capitaux propres de
13 %. En revanche, la filiale ne pourra s’endetter qu’à un coût, que l’on considérera comme
normal, de 8 %.
Le business plan reprend les prévisions d’activité sur les cinq prochaines années. Au-delà, il est
fort probable que le produit devra être, sinon abandonné, du moins considérablement transformé.
La direction des services techniques et la direction financière ont calculé que la production
nécessiterait un ensemble de machines représentant une valeur de 600 000 (investissement amorti
linéairement sur 5 ans et de valeur résiduelle nulle). Les données prévisionnelles donnent les
résultats suivants :
N N+1 N+2 N+3 N+4 N+5
CAF d’exploitation 168 000 216 000 336 000 255 000 132 000
-Variation du BFRE 100 000
= FTE -100 000 168 000 216 000 336 000 255 000 132 000
-Investissement -600 000
+Récupération du BFRE 100 000
VR 0
FNT -700 000 168 000 216 000 336 000 255 000 232 000
La VAN à 10 % du projet est de 201.900. Pour financer l’investissement projeté, l’entreprise a le choix
entre les deux possibilités suivantes :
• Contracter un emprunt de 250 000 début N+1, remboursable en 5 ans par amortissements constants,
à un taux d’intérêt négocié de 6 %, annuités versées en fin d’année.
• Souscrire un contrat de crédit-bail début N+1 pour une partie simplement des machines représentant
une valeur de 500 000. La durée du contrat serait de 5 ans, non renouvelable, et au terme du contrat,
les machines faisant l’objet du crédit-bail seraient restituées. Les loyers s’élèveraient à 110.000 par an
(versés en début d’année, le premier dès N+1)
Travail à faire
7. Calculez le coût de chacune des sources de financement. Qu’en concluez-vous ?
8. Retrouvez la conclusion précédente en calculant la VAN des flux nets après financement :
• calculez les flux de trésorerie de l’activité en partant de la CAF d’exploitation et en ajustant des flux
de chacune des sources de financement ;
• calculez la VAN des flux de trésorerie obtenus. Concluez ;
• montrez comment on aurait pu obtenir les mêmes résultats que précédemment plus facilement