1 Er Cours Droit Du Travail
1 Er Cours Droit Du Travail
INTRODUCTION
Au cours des siècles passés, les relations de travail étaient de tous temps source de conflits et ce,
malgré la révolution de 1789. Cela était dû à l’absence de réglementation et des abus de tout genre de la
part des employeurs, surtout avec l’avènement de la révolution industrielle.
C’est ainsi qu’au cours de la seconde moitié du 19ème siècle, le parlement français adoptait des lois
pour protéger non seulement les travailleurs salariés, contre les conséquences néfastes de cette révolution et
du capitalisme, mais aussi la population en générale contre les risques de la vie en société.
Les premières lois forment le Droit du travail et les secondes le Droit de la sécurité et de la
prévoyance sociale. L’ensemble de ces deux branches du Droit forment ce qu’on appelle le DROIT
SOCIAL. Mais, le présent cours ne se limitera qu’au droit du travail.
De ce qui précède, il ressort des interrogations que nous avons regroupées en trois points, dans cette
introduction générale : la définition du Droit du travail, ses sources et ses caractères.
Apparaissent au centre du Droit Social, deux éléments principaux : les Institutions Sociales et le
Travailleur qui seront examinés successivement dans la première et la deuxième partie.
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DROIT DUTRAVAIL
Première Partie
LES INSTITUTIONS SOCIALES
Les violations du travail salarié naissent dans la quasi-totalité des cas dans une entreprise dont lechef
tout comme le salarié est tenu d’observer les règles du Droit du travail, sous le contrôledes Institutions
administratives et juridiques de l’Etat.
TITRE I
LES INSTITUTIONS ADMINISTRATIVES ET LES JURIDICTIONS SOCIALES
Seront étudiées en premier lieu les Institutions administratives, ensuite les Juridictions sociales.
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DROIT DUTRAVAIL
TITRE II
L’ENTREPRISE
L’entreprise constitue une institution de 1ère importance en droit du travail car les relations de travail
y prennent naissance dans la plupart des cas, s’y exécutent et y prennent fin.
L’entreprise peut être définie comme la réunion d’un certain nombre de travailleurs poursuivant
l’accomplissement d’une certaine activité sous la direction et l’autorité d’un organe dirigeant ou directeur.
Des 3 éléments caractérisant l’entreprise, à savoir l’objet, le personnel et le chef d’entreprise, 2 vont être
examinés ici : les salariés à travers leurs représentants et le chef d’entreprise.
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DROIT DUTRAVAIL
Section 3. LE POUVOIR DISCIPLINAIRE
Le chef d’entreprise, en vertu soit de son pouvoir de direction, a la faculté de prononcer des sanctions
à l’encontre des travailleurs qui n’exécutent pas ses ordres qu’il donne.
A ce titre, il peut prononcer les sanctions suivantes :
- L’avertissement écrit ;
- La mise à pied temporaire sans salaire de 1 à 3 jours ;
- La mise à pied temporaire sans salaire de 4 à 8 jours ;
- Le licenciement.
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DROIT DUTRAVAIL
- 12 mois de salaire brut pour une ancienneté de 1 à 5 ans ;
- 20 mois de salaire brut pour une ancienneté de 6 à 10 ans ;
- 2 mois de salaire brut par année de présence avec un maximum de 36 mois, au-delà de 10 ans
d’ancienneté dans l’entreprise.
EXERCICE N°1
1- Qu'est-ce que le droit du travail? S'applique-t-il à tous les travailleurs ?
2- Qu'appelle-t-on travailleur indépendant ?
3- Citez toutes les sources du droit du travail ?
4- Quelles sont parmi elles, celles qui sont d’ordre privé ?
5- Classer par ordre hiérarchique, les normes juridiques suivantes : la loi portant code du travail, la
Convention collective interprofessionnelle, la constitution, le décret, le traité international, le
règlement intérieur.
EXERCICE N°2
CAS PRATIQUE
M. ZABLI est le chef de l'entreprise DIVA Corporation et ami du nouveau président du conseil
général de la région de CLEVERLAND. Dernièrement BEKPOMI, délégué du personnel de ladite
entreprise dont le mandat a pris fin il y a 5 mois 15 jours, a fait l’objet d’un congédiement immédiat,
suite à une altercation verbale relative à son soutien au candidat malheureux des élections du conseil
général. Avant son congédiement, M. BEKPOMI recevait régulièrement un salaire mensuel de
450 000 fCFA et était revenu de son dernier congé annuel il y a huit mois.
1- Quelle est la nature du contrat interrompu liant BEKPOMI et DIVA Corporation ayant fait une
durée de 5 ans ? Justifiez.
2- Ce congédiement est-il régulier ? Sinon, donnez les conditions requises pour congédier ce type
de travailleur.
3- Quels types de travailleurs qui, dans l’entreprise, bénéficient de la même protection que les
délégués du personnel ?
4- Déterminer le nombre de délégués du personnel sachant que DIVA Corporation comporte 23
travailleurs à plein temps et 4 travailleurs à temps partiel totalisant chacun 30 heures.
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DROIT DUTRAVAIL
Deuxième Partie
LES RELATIONS DE TRAVAIL
Est considéré comme travailleur, ou salarié, quels que soient son sexe, sa race et sa nationalité, toute
personne physique qui s'est engagée (par un contrat de travail) à mettre son activité professionnelle,
moyennant rémunération, sous la direction et l'autorité d'une autre personne, appelée employeur. Cette
relation qui existe entre ces deux partenaires sociaux est appelée contrat de travail.
Malgré son déclin parmi les sources du droit du travail, le contrat de travail demeure le cadre normal de la
naissance des relations de travail, d’exécution des obligations qui en résultent pour les parties et de la
cessation desdites relations.
TITRE I
LE CONTRAT DE TRAVAIL
Pour combler le vide législatif, la doctrine définit le contrat de travail appelé par le code civil contrat
de louage de service, commela convention par laquelle une personne s’engage à travailler moyennant
rémunération pour une autre personne à laquelle elle est subordonnée. De cette définition, il résulte que le
contrat de travail est constitué d’un certain nombre d’éléments. L’examen des textes en vigueur montre en
dépit de ce fond commun, l’existence d’une diversité de contrats de travail.
Section 2. LA REMUNERATION
La prestation de travail est fournie par le travailleur en contrepartie d’une rémunération appelée
salaire qui doit être versée par l’employeur, de sorte qu’il ne saurait avoir de salaire s’il n’y a pas de travail
(cas de grève). Cependant, il existe des cas où le salaire est perçu en dépit de la non fourniture de prestation
de travail (congés payés, rémunération des retraites).
C’est l’obligation essentielle de l’employeur. Aussi, à défaut de salaire, il n’y a pas en principe
contrat de travail mais une simple prestation d’entraide gratuite dont les litiges qui en résultent ne seront
pas du domaine du droit du travail.
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DROIT DUTRAVAIL
Cette subordination peut s’analyser en une subordination économique (procuration des moyens de
sub-sistance par l’employeur au salarié) mais aussi en subordination juridique (ordres, contrôles de
l’employeur).
NB :le contrat de travail présenteles caractéristiques suivantes :
un contrat synallagmatique : il crée des obligations réciproques entre les parties.
un contrat consensuel : dans la mesure où il nécessite leconsentement des parties contractantes.
un contrat à titre onéreux car il exige une rémunération.
un contrat intuitu personae parce qu’il est conclu en considération dela personne de l’employé.
un contrat successif en ce que l’exécution des obligations est échelonnée.
un contrat d’adhésion parce que généralement les clauses sont rédigées parl’employeur et soumis au
travailleur pour signature.
un contrat commutatif puisque chacune des parties connait dès sa conclusion l’étendue de ses
prestations et celles qu’elle retire.
un contrat individuel c'est-à-dire qu’il n’engage que les seules parties contractantes.
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DROIT DUTRAVAIL
A/ Le consentement des parties
C’est l’accord des parties, leur volonté de conclure. Le contrat de travail n’est valable que le
consentement a été librement manifesté ;il ne doit pas être vicié par dol, erreur ni par violence.
Le contrat de travail peut être annulé pour erreur susceptible d’être invoquée par l’employeur qui
s’est trompé sur la personne du salarié. Egalement, il peut être invalidé pour cause de violence subie par un
travailleur de la part de l’employeur ayant fait pression sur lui (contrat de travail conclu suite à une violence
morale, notamment l’état de nécessité : lorsque le contrat a été conclu à des conditions désavantageuses
pour le salarié qui a été contraint de les accepter en raison d’un besoin pressant d’argent). Bien que rare, le
dol peut être aussi cause d’annulation du contrat de travail s’il est constitué matériellement et moralement,
déterminant et provenant du cocontractant.
B/ La capacité des parties
Elle désigne l’aptitude intellectuelle et physique des parties à exercer leurs droits et obligations. Elles
doivent avoir la capacité juridique requise pour contracter (21 ans révolus) et être saintes d’esprit.
Toutefois, les mineurs de 16 ans peuvent conclure et rompre un contrat de travail, mais avec l’assistance de
leurs représentants légaux. A 18 ans, ils peuvent conclure et rompre seuls ledit contrat.
La femme mariéepeut conclure seule sans concours de son époux, un contrat de travail.
C/ L’objet et la cause du contrat
On entend par objet, les obligations que le contrat fait naître à la charge de chacune des parties. Il
s’agit de la prestation du service ou tâche à exécuter et le paiement du salaire. L’objet doit être possible,
déterminé ou déterminable et surtout licite (non contraire à la loi, à l’ordre public et aux bonnes mœurs).
Quant à la cause, elle est le but que les parties visent, la raison qu’elles ont de conclure. Comme
l’objet, elle doit être licite.
Paragraphe 2 : Les conditions spécifiques au contrat de travail
Ce sont des restrictions relatives au libre choix son cocontractant et au contenu du contrat
A/ La faculté de choisir son cocontractant
La restriction est différente qu’il s’agit de l’employeur ou du travailleur.
L’employeur est tenu, bien qu’en principe libre de contracter, dans certains cas d’accorder une
prioritéd’embauche aux salariés congédiés suite à une difficulté économique, stagiaires de perfection-
nement, travailleurs à temps partiel en cas de création d’emploi à plein temps, et aux nationaux depuis les
années 1970 en exécution de la politique d’ivoirisation des cadres.
Dans d’autres hypothèses, le code du travail interdit à l’employeur de recruter certaines personnes
pour des raisons diverses. Ainsi, il est prohibé d’engager des mineurs de moins de 16 ans. De même les
filles, les femmes enceintes et les mineurs ne peuvent être engagées pour exécuter des travaux excédant
leurs forces physiques ou susceptibles de blesser leur moralité.
Enfin, la loi interdit de recruter des travailleurs qui se trouvent encore liés dans des rapports de travail
avec un autre employeur.
Quant au salarié, il est lui interdit, en cours d’exécution du contrat de travail, d’avoir en même
temps d’autres employeurs. Mais, il peut exercer une activité professionnelle parallèle, à condition que
cette activité ne concurrence pas celle de l’employeur, ne soit pas interdite par une clause du contrat de
travail ou ne nuise pas à la bonne exécution des services convenus avec l’employeur.
B/ La faculté de déterminer le contenu du contrat de travail
En principe les parties, salarié et employeur jouissent de la liberté de fixer le contenu du contrat de
travail. Néanmoins pour certains points, cette liberté connaît des limitations.
Il s’agit d’abord des activités professionnelles (objet du contrat de travail) qui doivent être conformes
à la loi et aux bonnes mœurs. Ainsi, l’employeur ne saurait valablement engager un travailleur pour le trafic
de stupéfiants, pour la contrebande, pour la prostitution…
Ensuite, les conditions de travail, c’est-à-dire les horaires, les jours de repos, les congés payés
annuels, les congés de maternité, de maladies et d’accident de travail, de simples maladies… sont
impérativement réglementés par le code de travail et la convention collective interprofessionnelle.
Enfin, la rémunération du travailleur fait également l’objet d’une règlementation impérative par la
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DROIT DUTRAVAIL
fixationdu SMIG et du SMAG.
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DROIT DUTRAVAIL
Quant à l’apprenti : il doit avoir au moins 14 ans (art. 23.2 du code du trav). Il doit subir un
examen médical pour déterminer son aptitude aux conditions de l’apprentissage et à celles relatives à
l’exercice du métier envisagé. L’apprenti peut subir un test d’orientation organisé par le ministère de
l’enseignement technique. Enfin, il doit être couvert par une assurance contre les accidents de travail et
maladies professionnelles.
2, Les conditions de forme
Le contrat d’apprentissage doit être fait par écrit et en français, selon l’art. 13.1 al 2 du code du trav.
Le contrat doit être rédigé en 5 exemplaires originaux et soumis, avant sa signature par le maître
d’apprentissage, au visa par l’AGEFOP.
L’exigence d’un écrit s’explique par le fait que les pouvoirs publics veulent protéger l’apprenti sinon,
il n’est pas expressément dit que le défaut d’écrit est sanctionné par la nullité.
B/L’exécution et la cessation du contrat d’apprentissage
1, L’exécution du contrat d’apprentissage
Elle consiste en l’observation par les parties de leurs obligations respectives.
Celles du maître d’apprentissage sont :
- Donner à l’apprenti la formation professionnelle de manière progressive et complète.
- Traiter l’apprenti en bon père de famille.
- Laisser un temps de liberté à l’apprenti pour suivre des cours techniques organisés par le ministère
de l’enseignement technique mais aussi des cours d’instruction générale si celui-ci est analphabète.
- N’employer l’apprenti en fonction de ses aptitudes et de ses forces qu’aux travaux et services se
rapportant à l’exercice du métier.
- Prévenir les parents de l’apprenti des absences, maladies ou de tout autre fait de nature à motiver
leur intervention.
- Payer une pré-rémunération à l’apprenti, fixée d’accord partie, à compter du 13èmemois.
- Octroyer une carte de transport dans les mêmes conditions que l’élève ou l’étudiant.
- Lui délivrer une attestation de fin d’apprentissage.
Les obligations de l’apprenti sont les suivantes :
- Suivre la formation professionnelle que le maître s’est engagé à lui donner.
- Devoir obéissance et respect à son maître ; l’aider à cet effet par son travail à la réalisation des
ouvrages dans la mesure de ses aptitudes professionnelles et de ses forces.
- Suivre les cours théoriques organisés en dehors de l’entreprise.
- Souscrire à une police d’assurance contre les accidents et les maladies professionnelles.
- Passer un examen en fin d’apprentissage.
2, La cessation du contrat d’apprentissage
Le contrat d’apprentissage est conclu pour une durée maximum de 3 ans, sauf prolongation accordée
par l’AGEFOP pour une durée supplémentaire maximale de 12 mois à la demande du maître d’apprenti ou
du conseiller d’apprenti en cas d’insuffisance de la formation de l’apprenti. Il peut en être de même lorsque
l’apprenti échoue à l’examen de fin de formation.
Le contrat d’apprenti prend fin avec l’arrivée du terme conventionnel ou d’accord parties ou à
l’initiative du représentant légal du mineur, de l’apprenti majeur ou en cas de force majeure.
En fin d’apprentissage, l’apprenti passe un examen organisé par leministère de l’enseignement
technique qui lui délivre le Certificat d’Aptitude Professionnelle (CAP) s’il est admis.
Dans l’hypothèse où l’apprenti ne subit aucun examen au terme de son apprentissage, son maître est
tenu de lui délivrer une attestation de fin d’apprentissage en vue de lui faciliter son embauche.
NB : Les lois en vigueur ne règlementent pas toutes les formes d’apprentissage. C’est seulement celui qui
se déroule par un contrat entre un chef d’établissement et un jeune apprenant selon la loi ; les
apprentissages de fait (apprenti couturier, coiffeur, chauffeur…) ne sont pas concernés.
L’embauche de l’apprenti avant la fin du contrat d’apprenti par une autre entreprise est assimilée à un
débauchage illicite donnant lieu au paiement d’une indemnité au maître d’apprenti.
Paragraphe 2 : Le chantier-école
Aux termes de l’art. 13.21, est dit chantier-école toute action collective qui, à partir d’une situation de
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DROIT DUTRAVAIL
mise au travail sur une production grandeur nature, a pour objectif la professionnalisation et la qualification
dans un métier d’une personne ou d’un groupe de personnes.
Eu égard à cette définition, nous pouvons dire que ce sont les apprentissages de fait qui viennent
d’être réglementés. Toutefois, le décret pour son application n’est jusqu’à ce jour pas pris.
Paragraphe 3 : Le contrat de stage ou de formation
Certains employeurs ont toujours jugé trop courte la durée de l'engagement à l'essai qui est d'une
durée maximale de 6 mois pour les cadres supérieurs et de 3 mois à 8 jours pour les autres. Pour contourner
cet obstacle légal, les employeurs faisaient précéder l'engagement à l'essai d'une période de formation ou de
stage plus ou moins longue. Aussi, certains diplômés ont-ils recours au stage pour la validation de leur
formation théorique ou pour leur 1èreexpérience professionnelle. Le code du travail de 2015 a réglementé
cette pratique en ses articles 13.11 à 13.20. Il en prévoit deux sortes :
Le contrat stage-école :convention par laquelle un élève ou un étudiant s’engage, en vue de la
validation de son diplôme ou de sa formation professionnelle, à recevoir au sein d’une entreprise une
formation pratique.
Le contrat stage de qualification ou d’expérience professionnelle : convention par laquelle
l’entreprise s’engage, pour la durée prévue, à donner au stagiaire une formation pratique lui permettant
d’acquérir une qualification ou une expérience professionnelle.
Ces différents contrats doivent être passés par écrit, à défaut, ils sont réputés être des contrats de
travail à durée indéterminée.
S’agissant de leur durée, le code reste silencieux quant au stage-école, mais dans la pratique, il est conclu
pour 3 mois. Pour le stage de qualification, il ne doit excéder 12 mois y compris les renouvellements.
Le stage n’est pas rémunéré mais l’entreprise peut allouer une indemnité à l’étudiant stagiaire ou doit
verser une indemnité forfaitaire au stagiaire de qualification.
Le contrat de stage prend fin avec l’arrivé du terme convenu sans préavis ni indemnité. A cet effet, il
est délivré au stagiaire une attestation indiquant la qualification, l’objet du stage et sa durée. Le bénéficiaire
du stage de qualification apte à tenir un emploi est prioritaire, pendant une période de 6 mois, en cas
d’embauche audit emploi.
NB :Toute entreprise a obligation de recevoir tout demandeur de l’un de ces stages en vue de la validation
de son diplôme ou d’une première expérience professionnelle.
Le stagiaire de qualification est soumis au règlement intérieur de l’entreprise qui le reçoit.
Paragraphe 4 : L’engagement à l’essai
Assez souvent, le contrat de travail définitif est précédé d’une période d’essai au cours de laquelle
l’employeur porte un jugement sur les compétences et aptitudes professionnelles du candidat à l’embauche
à exercer l’emploi qui lui sera offert. C’est également l’occasion pour ce dernier d’apprécier si la tâche qui
est confiée et les conditions de travail lui conviennent ou non.
Si l’essai a été satisfaisant de part et d’autre, le contrat de travail définitif sera alors conclu. Dans le
cas contraire, chacune des parties reprendra sa liberté sans aucune formalité et sans que la responsabilité de
l’une ou de l’autre soit engagée.
L’essai peut être constaté dans une convention distincte du contrat de travail définitif ou au contraire,
être prévu par une clause dudit contrat. Dans le 1ercas, on dit qu’il y a dualité de contrat (l’essai est, en
pareil cas, considéré comme un avant contrat au regard du contrat projeté). Dans le 2d cas (et c’est la
pratique la plus rependue), il y a unité de contrat ou contrat unique.
A/La forme du contrat à l’essai
L’essai doit être constaté par écrit ou lettre d’embauche. Il en va de même de son renouvellement. Le
défaut d’écrit transforme l’essai en un contrat de travail définitif et à durée indéterminée.
B/La durée du contrat à l’essai
La durée varie en fonction soit du mode de rémunération, soit de la catégorie professionnelle du
candidat à l’embauche. Aux termes des art. 14 de la ConvCollec et 2 du décret relatif à l’engagement à
l’essai, la durée de l’essai est de :
08 jours pour les travailleurs payés à l’heure ou à la journée ;
01 mois pour les travailleurs payés au mois ;
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DROIT DUTRAVAIL
02 mois pour les agents de maîtrise, techniciens et assimilés ;
03 mois pour les ingénieurs, cadres, techniciens supérieurs et assimilés ;
06 mois pour les cadres supérieurs.
Pour les travailleurs à temps partiel et les travailleurs temporaires, la durée de l’essai peut être fixée
d’accord parties à une période plus courte.
L’essai est renouvelable une seule fois en particulier pour les personnes qui n’ont jamais travaillé. Le
renouvellement doit être notifié au travailleur par écrit ou par contrat de travail :
02 jours avant la fin de l’essai si l’essai est de 08 jours ;
08 jours avant la fin de l’essai si l’essai est d’un mois ;
15 jours avant la fin de l’essai si l’essai est de 2 ou 3 mois ;
1 mois lorsque l’essai a duré 6 mois.
Lorsque l'employeur compte renouveler l'essai et qu'il n'en a pas informé le travailleur dans les délais
prévus, il doit avoir l’accord de celui-ci. Dans le cas contraire, lui verser une indemnité compensatrice de
préavis fixé comme suit :
8 jours de salaire lorsque la période d'essai est de 1 mois ;
15 jours de salaire lorsque la période d'essai est de 2 ou 3 mois ;
1 mois de salaire lorsque la période d'essai est de 6 mois.
Durant l’essai, le travailleur a droit au salaire fixé pour la catégorie dans laquelle il a été engagé.
C/La fin de l’engagement à essai
Le contrat à l’essai prend fin au terme du délai convenu si l’essai n’est pas jugé satisfaisant par l’une
ou l’autre des parties.
L’engagement à l’essai peut faire l’objet d’une rupture anticipée à l’initiative de l’une ou l’autre
partie, à tout moment, sans respect d’aucun délai de préavis sauf s’il en a été stipulé au contrat.
Lorsque le travailleur à l’essai est maintenu en activité à la fin de l’essai ou de la période de
renouvellement, les deux parties sont alors liées définitivement par un contrat de travail à durée
indéterminée (art. 7 dudit décret). En pareil cas, la période de l’essai y compris le renouvellement éventuel
est prise en compte dans le calcul de l’ancienneté du salarié et des droits et avantage inhérents.
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DROIT DUTRAVAIL
Contrairement aux CDD à terme précis, les CDD à terme imprécis peuvent être exécutés et
renouvelés au-delà de 2 ans sans transformation en contrat à durée indéterminée, (art. 14.7 code du trav. de
1995). Toutefois, les journaliers deviennent permanents après 3 mois.
2, La forme des contrats de travail à durée déterminée
Le CDD, qu’il soit à terme précis ou imprécis doit être passé par écrit ou constaté par une lettre
d’embauche (art. 15.2 du code du trav). Le défaut d’écrit est sanctionné par la disqualification du CDD en
contrat de travail à durée indéterminée.
Cependant, certains CDD à terme imprécis tels que les travailleurs journaliers engagés à l’heure ou à
la journée pour une occupation de courte durée et payés à la fin de la journée, de la semaine ou de la
quinzaine sont exclus de ce formalisme.
B/Les contrats de travail à durée déterminée de type particulier
Le code du travail de 1995 a créé deux nouvelles techniques contractuelles, en l’occurrence le contrat
de travail temporaire et le contrat de travail à temps partiel par lesquels l’employeur peut offrir des emplois
à durée déterminée.
1, Le travail temporaire(décret N° 96-194 du 07 mars 1996 relatif au travail temporaire)
C’est un prêt de main-d’œuvre à but lucratif. Il ne peut se faire que dans le cadre du travail offert à un
salarié dit temporaire ou intermédiaire ou missionnaire, embauché provisoirement moyennant
rémunération par un entrepreneur de travail temporaire et mis à la disposition d’une personne qualifiée
d’utilisateur.
Le recours à un travailleur temporaire fait naître une relation triangulaire et est subordonné à la
conclusion de deux contrats : un contrat de mise à disposition et un contrat de travail temporaire.
a, Relations entre l’entrepreneur de travail temporaire et le travailleur missionnaire
Il existe entre les deux, un contrat de travail dit contrat de travail temporaire : c’est celui par
lequel un travailleur intérimaire est embauché par une entreprise de travail temporaire pour le mettre à la
disposition utilisateur.Il doit être non seulement passé par un écrit dont le défaut le disqualifie en un contrat
de travail à durée indéterminée.
C’est l’entrepreneur de travail temporaire qui déclare le salarié intérimaire à la CNPS et aux services
des impôts, paye son salaire, lui octroie les congés payés ou l’indemnité compensatrice de congé payé dont
le montant doit être égale au 12ème de son salaire. En cas de défaillance de celle-ci, son salaire sera payé par
l’entreprise utilisatrice contre laquelle le missionnaire bénéficie d’une action directe. Et c’est au sein de
l’entreprise de travail temporaire que le travailleur intérimaire exerce ses droits collectifs sociaux, en
participant aux élections des délégués du personnel et des délégués syndicaux.
b, Relations entre l’entrepreneur de travail temporaire et l’utilisateur
Les 2 sont liés par une convention appelée contrat de mise à disposition oucontrat de de prestation
de service.C’est celui par lequel l’entrepreneur de travail temporaire met, moyennant une rémunération, un
travailleur intérimaire au service d’un utilisateur. Ce n’est donc pas un contrat de travail car les parties
sont l’entrepreneur qui fournit le travailleur intérimaire et l’utilisateur des services de celui-ci et qui verse
une rémunération à l’entrepreneur.
Le contrat de mise à disposition doit être conclu par écrit et pour les cas suivants :le remplacement
d’un travailleur permanent absent ou dont le contrat de travail est suspendu(sauf en cas de grève), faire
face à un surcroît occasionnel de travail, à des travaux urgents ou organiser des mesures de sauvetage ou
réparer des insuffisances au niveau du matériel.Il est, en revanche, interdit pour l’exécution destravaux
souterrains, de la surveillance et l’entretien des installations électriques, des travaux de peinture ou vernis-
sage par pulvérisation, de l’emploi d’explosifs, des chantiers de travaux dans l’air comprimé, des chantiers
de carrières par galléries souterraines, de la manipulation d’appareils exposant au rayon x et au radium.
c,Relations entre l’utilisateuretletravailleur temporaire
La période pendant laquelle le travailleur temporaire est mis à la disposition de l’utilisateur
estappelée missiondont la duréene peut être supérieure à trois mois
L’utilisateur du travailleur missionnaire fixe ses conditions de travail, fournit les outils et les
matériels nécessaires à l’exercice de la tâche et les équipements de sécurité sur le lieu du travail. Bien que
ne pouvant infliger de sanction disciplinaire au missionnaire, elle peut en proposer à son employeur
(l’entrepreneur).
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DROIT DUTRAVAIL
Le travailleur intérimaire quant à lui doit exécuter les ordres de l’utilisateur durant sa mission, se
montrer loyal à l’égard de celui-ci et observer son règlement intérieur. Il n’est pas obligé d’effectuer sa
mission en cas de grève déclenchée par les salariés ordinaires de l’utilisateur.
NB :Le contrat de travail temporaire est conclu pour une durée de 3 mois renouvelable 3fois par période
d’un mois maximum. En cas de dépassement de ces durées, il est réputé à durée indéterminéeet
l’utilisateurest considéré comme l’employeur du missionnaire. Enfin, le ministre du travail peut prononcer
le retrait de l’autorisation de créer l’entreprise de travail temporaire pour 1 mois maximum et même
définitivement.
Le contrat de travail temporaire prend fin à l’arrivée du terme convenu ou par licenciement, par
démission du travailleur ou en cas d’inaptitude du salarié, à la suite d’un accident ou maladie de travail.
En cas de cessation définitive du contrat de travail liant le travailleur intérimaire à l’entreprise de
travailleur temporaire, il peut être embauché par l’entreprise utilisatrice.
2, Le travail à temps partiel
Il est défini comme le travail effectué de façon régulière et volontaire dont la durée est inférieure ou
au plus égale à 30 heures par semaine ou 120 heures par mois (art. 1er décret N° 96-202 du 07 mars 1996
relatif au travail à temps partiel).
a, La formation du contrat de travail à temps partiel
Le contrat de travail à temps partiel doit être passé par écrit ou lettre d’embauche sinon il est réputé à
plein temps et à durée indéterminée. Conclu en principe par les entreprises en difficulté économique ou en
restructuration, il peut être signé par toutes les entreprises. L’employeur qui a recours à ce contrat doit
préalablement informer l’inspecteur du travail et lui communiquer également la liste des salariés concernés
ainsi que les horaires de travail.
b, L’exécution du contrat de travail à temps partiel
Les contrats à temps partiel conclus par les entreprises en difficulté économique ou en restructuration
sont consentis pour 3 mois renouvelables une seule fois au cours d’une même année.
Ceux conclus par les entreprises non en difficulté économique, leur durée est de 2 ans maximum.
L’employeur peut faire effectuer des heures complémentaires au travailleur à temps partiel mais le
cumul de celles-ci avecles heures de travail ne doivent pas dépasser la durée hebdomadaire de 40 h. Ces
heures, sauf dispositions contractuelles écrites contraires, sont payées comme heures normales de travail.
Le refus de faire des heures complémentaires ne peut être un motif légitime de licenciement.
Le travailleur à temps partiel bénéficie des mêmes droits que les travailleurs à plein temps (ceux
d’organisation, de négociation collective et de représentation dans l’entreprise, de protection de la
maternité, de congé payé etdes jours fériés, de congé de maladie, de la cessation du contrat de travail ou de
départ à la retraite, déclaration à la CNPS et aux impôts). Il peut être électeur de délégués du personnels’il
accomplit au moins 25 heures de travail par semaine ou 100 heures par mois et éligible si, en plus des
conditions requises,il fait 30 heures de travail par semaine ou 120 heures par mois.
Ils sont pris en compte dans le calcul de l’effectif de l’entreprise en divisant la somme totale des
horaires de travail inscrits dans leur contrat de travail (sans les heures complémentaires) par 40 heures.
c, La cessation du contrat de travail à temps partiel
Le contrat de travail à temps partiel prend fin avec l’arrivée du terme convenu ou avant ledit terme,
par la faute de l’une des parties ou d’un commun accord. La rupture du contrat de travail à temps partiel est
soumise au respect d’un préavis dont le délai ne peut être supérieur à celui d’un travailleur à plein temps de
la même catégorie professionnelle.
En cas d’emploi à plein temps dans l’entreprise, une priorité d’embauche est reconnue aux
travailleurs à temps partiel sous peine de condamnation de leur employeur à leur payer des dommages et
intérêts. Pour choisir les travailleurs à temps partiel, on se réfère à leur statut familial, puis au nombre
d’enfants à leur charge et en cas d’égalité, à leur ancienneté dans l’entreprise.
Paragraphe 2 : Les contrats de travail à durée indéterminée (CDI)
Ce sont les contrats passés sans qu’un terme ne soit fixé par les parties au moment de sa conclusion.
En effet, du fait de l’absence de stipulation de durée de contrat de travail, chacune des parties, employeur
et travailleur, peut unilatéralement et à tout moment résilier le contrat tout en observant un délai de préavis
avant toute rupture.
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DROIT DUTRAVAIL
TITRE II
L’EXECUTION DU CONTRAT DE TRAVAIL
Il consiste pour chacune des parties, employeur et salarié, à remplir les obligations souscrites au
moment de la naissance des relations de travail.
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DROIT DUTRAVAIL
réalisée pendant un temps donné. Il peut être soit à la tâche (il rémunère une tâche bien définie : 5 000 frs
pour une tonne de ciment déchargée par camion), soit aux pièces (il est proportionnel à la quantité de pièces
produites sur la base du prix par unité produite : 150 frs par sac de ciment déchargé).
Le salaire peut être aussi à la commission : il est versé en fonction d'un taux sur le chiffre d'affaires
du salarié ; il est, en général, combiné avec le salaire de base (un démarcheur en assurance a un salaire de
120 000 F/mois complété par un pourcentage sur chaque client apporté).
NB : Le salaire peut être mensuel ou horaire. S'il est horaire, pour trouver la totalité du salaire de base, il
faut multiplier le taux horaire par le nombre d'heures normales effectuées dans le mois.
Pour trouver le salaire horaire, il faut diviser le salaire mensuel par 173,33.
2, La consistance du salaire
Le salaire est composé de 2 éléments essentiels : le salaire de base ou salaire minimum catégoriel
(l’élément principal correspondant au travail réellement effectué au moment de la période de référence) et
de nombreux éléments accessoires (avantages en espèce ou en nature) qui vont faire varier son montant.
Parmi ces compléments, certains sont considérés comme obligatoires, les autres non.
a, Les compléments obligatoires ou juridiques
Ils sont obligatoires et prévus par les textes en vigueurs. Ce sont :
- Le sursalaire :qui est la différence entre le salaire fixé au barème (salaire catégoriel) et le salaire
effectivement versé au travailleur. Il est fixé à la conclusion du contrat et en considération d’une
compétence particulière du salarié ou d’une exigence différentielle du travail.
- La gratification : c’est une somme d’argent accordée par l’employeur, à la fin de l’année, pour
manifester sa satisfaction pour travail accompli par le personnel. D’oùle nom de 13ème mois ou prime de
bilan ou prime de fin d’année ou gratification de fin d’année. Elle est égale au 3/4 ou 75% du salaire
minimum catégoriel mensuel et est calculée au prorata temporis pour les travailleurs recrutés en cours
d'année, licenciés ou qui démissionnent. Il y a deux types de gratification : la gratification libéralité et la
gratification complément de salaire.
La gratification libéralité (cadeau, somme d’argent octroyée gratuitement) est facultative pour
l’employeur qui a décidé de l’octroyer au personnel. N’étant donc pas un élément obligatoire du salaire,
l’employeur peut faire varier son montant et les conditions de son attribution ou décider unilatéralement de
sa suppression ou de son maintien.
La gratification libéralité devient une gratification complément de salaire si ces3 conditions sont
remplies :
- Elle doit être générale, signifie qu’elle doit être accordée à tous les travailleurs de l’entreprise qui
remplissent les conditions requises pour en bénéficier ;
- Elle doit être consistante dans son paiement. Selon la jurisprudence, seul le 3ème versement confère ce
caractère de consistance ;
- La gratification doit être fixe : son mode de calcul ne doit pas changer d’une année à l’autre.
Ces 3 éléments réunis rendent obligatoire la gratification pour l’employeur qui ne peut seul réduire son
montant ou la supprimer. Car c’est un droit acquis au salarié et tout changement requiert son accord.
- L'indemnité pour heures supplémentaires : elle est versée au travailleur pour l’heure accomplie
au-delà de la durée normale hebdomadaire de travail ou de la durée équivalente. Elle est majorée.
- La prime de rendement : c'est une somme accordée au salarié pour le stimuler à travailler
davantage. Elle récompense le rendement du travailleur.
- La prime d’assiduité : elle est destinée à combattre l’absentéisme des salariés ; à récompenser leur
présence effective. Elle est aussi appelée prime anti grève.
- La prime de pénibilité : elle est instituée dans les entreprises où les conditions de travail sont très
dures, très pénibles au plan physiques pour favoriser l’embauche des travailleurs, obtenir leur fidélité ou
leur maintien au sein de l’entreprise.
- La prime d’ancienneté : elle est accordée à tous les travailleurs pour rémunérer leur fidélité à
l'entreprise (art. 55 de la conv. Collec.). Son montant est égale à 2% du salaire minimum catégoriel de
l’employé après 2 années d’ancienneté et de 1% par année supplémentaire de travail jusqu’à la 25ème
année incluse. Les taux sont cumulés et sont de 25% maximum quelle que soit l’ancienneté.
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DROIT DUTRAVAIL
- La prime de technicité : elle récompense la technicité particulière ou la qualité d'un travail spécialisé
pour lequel l'entreprise ne dispose pas de salariés suffisamment qualifiés à même de l'exécuter.
- Le pourboire comptabilisé : c’est une somme remise par le client à l’employeur pour le salarié pour
le remercier de la bonne façon de servir.
- La prime de risque :elle est une somme d’argent versée par l’employeur au salarié pour les risques
inhérents à sa profession.
- La prime de responsabilité :somme d’agent versée au salarié en raison des fonctions exercées.
Tous ces accessoires sont à retenir lors du calcul de l'allocution des congés payés, des indemnités de
préavis et de licenciement.
b, Les compléments non juridiques ou facultatifs
Ce sont des compléments accordés en remboursement ou en compensation des frais engagés par le
salarié (primes) ou des dommages auxquels le salarié est exposé dans l’exercice de son travail (indemnités).
Ces primes et indemnités ne font pas partie du salaire et ne sont pas prises en compte pour la détermination
des indemnités de congé payé et de rupture de contrat de travail. Il s’agit :
- La prime d’outillage :elle est versée au travailleur lorsqu’il fournit les outils indispensables à
l’exécution de sa prestation de travail. Son montant est 10 fois le SMIG horaire (10 x 346 f CFA).
- L’indemnité de déplacement : elle est due au salarié qui se déplace en dehors de son lieu habituel
d’emploi pour exercer sa profession et qui entraine des frais supplémentaires. Son montant est calculé sur
les bases suivantes :
4 fois le salaire minimum horaire de la catégorie du salarié pour la prise d’un repas principal,
8 fois le salaire minimum horaire catégoriel du salarié pour la prise de 2 repas principaux ;
12 fois le salaire minimum horaire de la catégorie du travailleur la prise de 2 repas principaux et le
couchage.
- L’indemnité de logement : cette indemnité est allouée au travailleur lorsqu’il n’a pas sa résidence
habituelle et ne peut se procurer un logement par ses propres moyens. Elle est l’équivalent de ½ du SMIG
horaire par jour : (346 x 30) x 1/2 = 5 190 fCFA/mois.
- Les frais de nourriture : ils sont payés au salarié travaillant dans des établissements éloignés de tout
centre d’approvisionnement. Leur montant est à 25 950 FCFA le mois (soit 346 x 2,5 x 30).
- La prime de transport : est attribuée par l'employeur pour participer aux frais de transport engagés
par le travailleur pour se rendre de son lieu d'habitation à son lieu de travail et vice-versa. Son montant
actuel elle est de 25 000 FCFA dans l’agglomération d’Abidjan, 21 000 FCFA dans celle de Bouaké et
17 000 CFA les autres villes.
- La prime de panier : elle est attribuée au salarié lorsqu'il exerce un travail de nuit (entre 21 h et 5 h
du matin dans l'entreprise). Son montant est égal à 3 fois le SMIG horaire (3 x 346 f CFA) et est allouée
lorsque le travailleur a accompli :
- soit 6 h consécutives de travail de nuit,
- soit 10 h de travail ou plus, de jour, prolongées d'au moins 1 h après le début de la période
réglementaire de travail de nuit,
- soit une séance ininterrompue de travail de 10 h dans la journée. Cette prime est payable à l'ensemble
du personnel et ne fait pas obstacle au paiement des heures supplémentaires.
- La prime de salissure : elle est versée mensuellement aux travailleurs utilisés à des travaux
salissants ou insalubres sans protection. Son montant est égal à 13 fois le SMIG horaire (13 x 346 fCFA).
NB : Les compléments du salaire sont imposables. L'indemnité de transport, de salissure, d'outillage,
notamment, ne sont imposables qu'au-delà de la limite légale : le montant des indemnités non imposables
ne doivent pas excéder 10 % de la rémunération brute ; le surplus est à intégrer au brut imposable.
B/Le montant du salaire
Le salaire étant un revenu vital pour le travailleur, la fixation de son montant et son régime juridique
sont réglementés par les pouvoirs publics et les partenaires sociaux.
1, La fixation du montant du salaire
Pour éviter l’abus dans la fixation du salaire par l’employeur, et améliorer les conditions du salarié, le
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DROIT DUTRAVAIL
gouvernement a fixé un SMAG pour les secteurs agricoles et un SMIG pour les autres. C’est le salaire
plancher en deçà duquel un employeur ne peut payer un salarié. Ainsi, aucun travailleur âgé de 18 ans, et
classé dans la catégorie la moins élevée, ne peut être payé en dessous du SMIG.
Ce SMIG qui était de 36 607 FCFA est passé, depuis le dernier trimestre de 2014, à 60 000 fCFA
puis a 75.000 FCFA depuis janviers 2023.
Aussi, les conventions collectives peuvent-elles fixer le salaire minimum pour chaque catégorie
professionnelle. Et les contrats individuels de travail fixent, enfin, les salaires plus élevés que les minima
catégoriels ou le SMIG ou le SMAG. Le sursalaire ainsi accordé par l’employeur constitue un droit acquis
au travailleur et fait partie intégrante du salaire. En cas d’augmentation du SMIG ou du SMAG, les
travailleurs ayant un salaire supérieur à ceux-ci n’ont pas droit à une augmentation automatique. Il en va
autrement en cas d’augmentation du niveau général des salaires décidée par le gouvernement.
2, Le régime juridique du salaire
Il a trait essentiellement aux modalités et aux garanties du paiement du salaire.
a, Les modalités du paiement du salaire
Elles portent sur le lieu, la périodicité, la monnaie et sur la preuve du salaire.
Le lieu du paiement
Le salaire, sauf cas de force majeure, doit être payé sur le lieu du travail ou au bureau de l’employeur
s’il est proche du lieu du travail. Il est interdit d’effectuer le paiement du salaire dans les débits de boisson
et dans les magasins de vente sauf pour les travailleurs employés en ces lieux.
La périodicité du paiement du salaire
Pour les travailleurs dont la rémunération est calculée à la journée ou à la semaine, le salaire doit être
versé à un intervalle régulier ne pouvant dépasser 15 jours. Mais, les entreprises peuvent être dispensées, à
leur demande, de l’observation de cette périodicité en vue de faire des paiements mensuels.
Pour les travailleurs engagés à la quinzaine ou au mois, le paiement des salaires ne peut excéder 1 mois.Les
règlements mensuels doivent être effectués au plus tard 08 jours après la fin du mois.
Pour tout travail aux pièces (soulever 1 sac de riz pour 50 frs) ou à la tâche dont l’exécution doit
s’étendre sur plus de 15 jours, les dates de paiement du salaire peuvent être librement fixées par les parties.
Toutefois, le travailleur doit recevoir chaque quinzaine des acomptes correspondant au moins à 90% du
SMIG et être intégralement payé dans les 15 jours qui suivent la livraison de l’ouvrage.
La part des travailleurs dans le bénéfice de l’entreprise doit être versée au plutôt après 3 mois et au
plus tard avant 9 mois de la date de clôture de l’exercice comptable considéré.
En cas de rupture du contrat de travail, le salaire et les diverses indemnités du salaire doivent être
versés au travailleur dès la cessation de service.
La monnaie de paiement
Le salaire doit être payé en monnaie ayant cours légal(en monnaie nationale). Il en résulte que le
règlement du salaire en monnaie étrangères est interdit en Côte d’Ivoire, sauf pour les travailleurs des
organisations internationales ayant la qualité de fonctionnaires internationaux.
Eu égard à son caractère alimentaire et surtout au fait qu’il sert au règlement d’autres charges, le travailleur
n’est pas obligé de recevoir le paiement partiel ou total de son salaire en nature. Le paiement en alcool ou
boisson alcoolisée ou autres drogues est strictement interdit.
La preuve du paiement du salaire
Les employeurs doivent, au moment de la paie, délivrer un bulletin de paie avec des mentions
obligatoires. A défaut de bulletin de paie, le salaire est présumé n’avoir pas été payé et l’employeur est tenu
de faire par tous les moyens la preuve du paiement du salaire prétendument effectué.
Le bulletin de paie n’a pas force probatoire ou juridique du paiement du salaire lorsqu’il est invoqué par
l’employeur. En revanche, il l’a s’il est invoqué par le salarié.
En l’absence d’écrit constatant le contrat de travail, le bulletin de paie constitue une preuve suffisante
dudit contrat.
L’action en paiement du salaire et de ses accessoires se prescrit par 2 ans pour tous les travailleurs
(art. 33.5 du code de travail). La prescription à pour point de départ, la date à laquelle le salaire est dû.
b, Les garanties du paiement du salaire
Le salaire étant en principe l’unique revenu du salarié, il est donc important de le protéger contre non
24
DROIT DUTRAVAIL
seulement l’employeur, ses créanciers mais aussi des créanciers personnels du salarié.
Les garanties à l’égard de l’employeur
Pour les avances(prêts d’argent) consenties par l’employeur au salarié, la loi autorise leur
remboursementpar la cessation volontaire du salaire par le travailleur sans que celui-ci ne dépasse le tiers
(1/3) du salaire.
Quant aux acomptes (avances sur salaire) et les indemnités dues au titre de la réparation des
dommages causés à l’employeur par un travailleur sont déductibles de la paie. Ce, dans la proportion de la
quotité saisissable du salaire, c'est-à-dire le tiers du salaire.
Il importe de ne pas, confondre ces compensations avec les retenues ou prélèvements obligatoires
opérés par l’employeur sur les salaires au profit de la CNPS, des impôts et autres organismes sociaux.
Les garanties à l’égard des créanciers de l’employeur
Les salariésbénéficient d’un droit de préférence à être payés avant les fournisseurs de l’entreprise (art.
33.1 al 2 du code de trav). Egalement leurs créances de salaire des 12 derniers mois de travail sont
privilégiées sur les meubles et immeubles de l’entreprise.
Il est reconnu aux travailleursun super privilège qui prime tous les privilèges y compris celui du
Trésor Public (art. 33.3 et 33.4 du code de trav). Ce super privilège garantie les salaires des 60 derniers
jours de travail ou d’apprentissage par rapport à la date du jugement déclaratif de la liquidation des biens de
l’entreprise. Ces créances salariales super privilégiées doivent être payées dans les 10 jours du jugement
déclaratif s’il existe des fonds pour désintéresser les travailleurs.
Les garanties à l’égard des créanciers du travailleur
Lorsque le salarié ne s’acquitte pas de ses dettes à l’égard des créanciers autres que l’employeur, son
salaire peut parfaitement faire l’objet d’une saisie-attribution de la part desdits créanciers. Mais, la partie
saisissable n’est que le 1/3. Donc les 2/3 du salaire sont insaisissables.
Cette saisie ne peut être effectuée, même si le créancier possède un titre exécutoire, qu’après tentative
de conciliation entre le travailleur et le créancier devant le tribunal de la résidence du travailleur.
25
DROIT DUTRAVAIL
moins de 18 ans.
Paragraphe 2 : Les exceptions à la durée normale hebdomadaire du travail
L’employeur et le travailleur peuvent convenir par écrit, d’un horaire journalier individualisé, distinct
de l’horaire journalier collectif (travail à temps partiel). En plus, l’employeur peut, sans autorisation
préalable de l’inspecteur du Travail, procéder à une augmentation de la durée hebdomadaire du travail.
A/Les équivalences à la durée normale hebdomadaire
En raison du caractère discontinu de l’activité de certaines entreprises impliquant notamment des
périodes creuses au poste du travail, une durée hebdomadaire de présence plus longue que celle normale
prévue, peut-être admise en équivalence. Les durées hebdomadaires plus longues, admissibles, en
équivalence sont délimitées comme suit :
entre 40 heures et 44 heures au maximum pour les entreprises non agricoles ;
entre 48 heures et 52 heures au maximum pour les entreprises agricoles et assimilés ;
56 heures pour le personnel domestique et le personnel de gardiennage.
Toute heure effectuée au-delà de la durée, de présence admise, en équivalence et selon le cas, sera
considérée comme heure supplémentaire et rémunérée comme telle.
B/Les heures de récupération
Le chef d’entreprise peut décider du rattrapage des heures de travail collectivement perdues, pour
causes accidentelles ou de force majeure, tels que la pénurie de matières premières, le manque de moyens
de transport, les intempéries, le chômage des jours fériés, les sinistres, les baisses normales de travail à
certaines époques de l’année, excepté les heures perdues par suite de grève ou de lock-out.
La récupération des heures collectivement perdues n’est soumise à aucune autorisation administrative
préalable ; l’employeur doit simplement informer l’inspecteur du travail de la nature, de la cause et de la
date de l’interruption collective de travail, du nombre d’heures de travail perdues, des modifications qu’il
se propose d’apporter temporairement à l’horaire journalier, en vue de leur récupération ainsi que de
l’effectif de son personnel auquel s’applique cette modification.
Le nombre d’heures de récupération ne peut, en aucun cas, être supérieur au nombre d’heures perdues
et ne doit pas dépasser 2 heures par jour en sus de la durée journalière habituellement applicable
C/ Les heures supplémentaires
Ce sont des heures effectuées au-delà de la durée normale applicable à l'entreprise ou de celle
applicable en cas de surcroît extraordinaire de travail en vue de maintenir ou d'augmenter la production. Le
salarié est libre d'effectuer ou non des heures supplémentaires ; il ne peut être licencié pour refus d'effectuer
lesdites heures. Un tel licenciement serait abusif.
Les heures supplémentaires donnent lieu à des majorations de salaire aux taux ci-dessous :
• 15% pour les heures effectuées de la 41ème à la 46ème heure ;
• 50% pour les heures effectuées au-delà de la 46ème heure ;
• 75% pour les heures effectuées de nuit ;
• 75% pour les heures effectuées de jour, les dimanches et les jours fériés et payés ;
• 100% pour les heures effectuées de nuit, les dimanches et les jours fériés et payés.
Un travailleur doit effectuer au maximum 15 heures supplémentaires par semaine et 75 heures par
mois. La durée journalière de travail effectif ne peut être prolongée de plus de 3 heures.
Le calcul des heures supplémentaires pour la 1ère tranche se fait selon plusieurs formules. Exemple :
un salarié payé à 900 F de l'heure a réalisé 6 heures supplémentaires à 15 % :
- 1ère formule : [Salaire horaire + (salaire horaire x taux)] x nombre d'heures supplémentaires = [900
F + (900 F x 15 %)] x 6 = (900 F + 135 F) x 6 = 1 035 F x 6 = 6 210 F.
- 2ème formule : (900 F x 115 %) x 6 = 1 035 F x 6 = 6 210.
- 3ème formule : (900 F x 1,15) x 6 = 1 035 F x 6 = 6 210 F.
Nota Bene : Dans le calcul, les minutes doivent être transformées en heure (nombre de mn/60). Ex. : 5 h 25
mn supplémentaires = 25 : 60 = 0,416 = 0,41 = 5+0,41 = 5,41 h ; 4 h 50 = 50 : 60 = 0,83 = 4,83 h.
Exercice d'application : calculer le salaire hebdomadaire d'un ouvrier qui gagne 300 FCFA par heure et
qui a effectué la semaine écoulée 55 heures de travail dont 2 h le dimanche matin.
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DROIT DUTRAVAIL
Résolution
Nombre d’heures supplémentaires : 55 – 40 = 15 heures
40 heures normales : 300 x 40 = 12 000 fCFA
6 heures majorées à 15% : [300 + (300 x 15%)] x 6 = 2 070 fCFA
7 heures majorées à 50% : [300 + (300 x 50%)] x 7 = 3 150 fCFA
2 heures majorées à 75% : [300 + (300 x 75%)] x 2 = 1 050 fCFA (2 h dimanche matin)
Salaire hebdomadaire : 12 000 + 2 070 + 3 150 + 1 050 = 18 270 fCFA
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DROIT DUTRAVAIL
le lendemain de la fête de fin du Ramadan, le lendemain de la fête de Noël et le lendemain de la fête de la
Tabaski chaque fois que lesdites fêtes tombent un dimanche (décret N° 2011-371 du 04 Novembre 2011).
Les jours fériés chômés non payés produisent les conséquences suivantes :
Lorsque le jour férié a été effectivement chômé, les travailleurs rémunérés à l'heure ou à la journée,
n'ont droit à aucun salaire; les travailleurs rémunérés au mois ont droit à leur salaire normal sanssubir de
modification à la baisse en raison du chômage.
Lorsque le jour férié n'a pas été chômé, les travailleurs, ayant travaillé, et qui sont rémunérés à
l’heure ou à la journée, ont droit au salaire correspondant à l'horaire de travail et à la répartition de la durée
hebdomadaire pratiquée dans l'entreprise. Les travailleurs rémunérés au mois, ayant travaillé ont droit à leur
salaire normal qui ne peut subir de modification à la hausse en raison du travail accompli le jour férié.
NB :chaque fois que la fête nationale tombe un mardi ou un vendredi, laveille ou le lendemain selon le cas,
est également considéré comme jour fériés et chômé pour les entreprises affiliées à la convention collective
interprofessionnelle.
Paragraphe 2 : Repos du salarié en fin d'année : les congés payés
Dans le souci de préserver la santé physique, mais aussi d’assurer la détente intellectuelle et morale
des travailleurs, il a été admis le principe des congés payés. La loi a pris soin de préciser les conditions de
bénéfice des congés payés, et également l’indemnité due au salarié.
A/Les conditions d'octroi des congés payés
Le droit aux congés payés est reconnu à tout travailleur qui a un contrat de travail ou d'apprentissage
et qui justifie d’une durée de service effectif d'un an. Mais il peut être accordé le droit aux congés payés à
tout salarié qui a été occupé, au cours de l'année de référence dans la même entreprise, pendant au moins un
mois de travail effectif. Sont considérées également comme périodes de travail effectif, les périodes
d'absence pour maladie ou accident de travail, pour cause de maternité, et pour toute autre maladie dont
l’absence, dans la limite de 6 mois, est dûment constatée par un médecin agréé, pour activités
syndicales,les permissions exceptionnelles, les périodes militaires obligatoires, la cessation provisoire
d'activité de l'entreprise.
B/Les modalités d'octroi des congés payés
Elles concernent la durée et la date de départ en congés payés.
1, La durée des congés payés (DCP)
Le nombre de jours de congés payés attribués au salarié est exprimé ou calculé en jours ouvrables.
Sont réputés jours ouvrables tous les jours de la semaine à l'exception du jour consacré au repos
hebdomadaire et des jours fériés habituellement chômés dans l'entreprise. En cas de répartition de la durée
hebdomadaire de 40 heures sur 5 jours, le sixième jour (samedi ou lundi) est considéré comme jour
ouvrable.
Il est attribué, selon le code du travail (art. 25.1 et 25.2) et de la Convention Collective (art. 69), 2,2
jours ouvrables de congés payés pour un mois de travail effectif.
Il en résulte que la durée du congé annuel est, de manière uniforme, de 26,4 jours arrondis à 27 jours
ouvrables pour les travailleurs justifiant de 12 mois de service effectif.
L'ancienneté du travailleur dans la même entreprise est récompensée, car la durée du congé annuel est
augmentée pour tenir compte précisément de cette ancienneté. Cette augmentation est de :
- 1 jour ouvrable supplémentaire après 5 ans d’ancienneté dans la même entreprise ;
- 2 jours ouvrables supplémentaires après 10 ans ;
- 3 jours ouvrables supplémentaires après 15 ans ;
- 5 jours ouvrables supplémentaires après 20 ans ;
- 7 jours ouvrables supplémentaires après 25 ans ;
- 8 jours ouvrables supplémentaires après 30 ans (code du travail).
Le cumul de ce supplément avec le congé principal ne doit pas avoir pour effet de porter à plus de 32
jours ouvrables, pour 12 mois de services, le total exigible.
Les femmes salariées ou apprenties bénéficient d'un congé supplémentaire de :
- 2 jours par enfant à charge, si elles ont moins de 21 ans d’âge au dernier jour de la période de
référence ;
28
DROIT DUTRAVAIL
- 2 jours par enfant à charge à compter du 4èmeenfant, si elles ont plus de 21 ans d'âge.
Est dit "enfant à charge", celui de la femme salariée qui est déclaré à l’état civil et qui n’a pas atteint
l’âge de 15 ans à l’expiration de la période de référence.
Les travailleurs titulaires de la Médaille d’Honneur du Travail bénéficient de 1 jour de congé
supplémentaire par an en sus du congé légal.
Les travailleurs logés dans l'établissement (ou à proximité) dont ils ont la garde et astreints à une
durée de présence de 24 heures continues par jours, ont droit à un congé annuel payé de 2 semaines par an
en sus du congé légal.
Les travailleurs recrutés hors du territoire de la République de Côte d'Ivoire, munis d'un contrat
d'expatrié, ont droit, lors du premier séjour, à un congé de 5 jours calendaires par mois de service effectif.
A l'issue du second séjour, la durée du congé sera de 6 jours calendaires.
Les travailleurs effectuant au moins un horaire de travail égal ou supérieur à 50 heures par semaine,
pendant une période continue de 1 an précédant la date du départ en congé bénéficient après 5 années de
service continue ou non dans le même établissement ou entreprise de 1 jour supplémentaire de congé par an
en sus des durées légales prévues.
Exercice d’application : Mlle KASSY est assistante de direction dans une entreprise depuis 15 ans. Le
temps passé après le retour de son dernier congé est de un an. Calculer la durée de son congé.
Solution :
Le nombre de jours ouvrables de repos : 12 x 2,2 = 26,4 jours
La durée calendaire : 26,4 x 1,25 = 33 jours
La durée totale de congé : (avec 15 ans d’ancienneté, elle a 3 jrs supplém.) 33 + 3 = 36 jours.
2, Le départ en congés payés
En principe, c’est l'employeur qui fixe la date de départ en congé de tout le personnel et l’affiche, au
moins 15 jours à l'avance ,puis procède à une information individualisée par la suite.
Une fois acquis, l’interruption du congé ou le rappel du travailleur est interdit. Pour que cela soit
possible, il faut une nécessité de service,l’accord du travailleur et que la durée du congé soit supérieure à 14
jours. Autrement dit, le congé payé ne dépassant pas 14 jours ouvrables consécutifs doit être continu.
3, L'indemnité ou l’allocation de congé payé (ACP)
C’est une rémunération que l'employeur verse au travailleur partant en congé annuel, afin de lui
permettre de disposer de revenu équivalent au salaire qu’il aurait perçu s'il avait travaillé au cours de la
période de congé. Les éléments à prendre en compte pour la détermination de cette allocation sont le salaire
proprement dit et ses compléments obligatoires ou juridiques.
Elle se calcule selon deux méthodes :
La méthode de la période de référence : elle est utilisée lorsque le travailleur a perçu des salaires
identiques pendant la période de référence. Dans ce cas, l’ACP est égale à 1/12 de la rémunération totale
perçue par le travailleur pendant la période de référence. La période de référence est le temps entre la date
d’embauche ou de retour du dernier congé et la veille du départ en congé.
Exercice d’application : un travailleur ayant 28 ans d’ancienneté dans l'entreprise « Bien-être» a perçu au
cours des 12 derniers mois un salaire total de 200 000 FCFA. Calculer la durée de son congé annuel et son
indemnité de congés payés.
Réponse :
Le nombre de jours ouvrables : 2,2 jours par mois x 12 mois = 26,4 jours ouvrables.
La durée calendaire : 26,4 x 1,25 = 33 jours. Avec 28 ans d’ancienneté, il bénéficie d'un congé
supplémentaire de 7 jours.
La durée totale des congés (DCP) est : 33 jours + 7 = 40 jours
Le salaire total durant la période de référence : 200 000 x 12 = 2400 000 F
L’indemnité de congé payé : 240 000 x 1/12 = 200 000 F
La méthode des 12 derniers mois :on l’utilise lorsque le salaire du travailleur a varié pendant la
période de référence (augmentation par exemple). Dans ce cas, il faut d’abord déterminer la DC, ensuite
déterminer le salaire moyen mensuel (en multipliant la somme des différents salaires par le nombre de mois
et diviser par 12), puis diviser le salaire moyen mensuel par 30 pour obtenir le salaire moyen journalier,
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DROIT DUTRAVAIL
SMM x durée du congé
enfin multiplier le salaire journalier par la durée du congé. ACP = ou SMJ x DCP.
30
Exercice d’application : CONGÉ CONGÉ est un employé de l’entreprise « Sultan le vaurien ». Il perçoit
un salaire mensuel de 75 000 f. Il a une prime de rendement de 5 000 f, une prime de technicité de 7 000 f,
une prime d’ancienneté de 3% et une prime de salissure de 2 000 f. Mais 3 mois avant son congé, après 12
mois de travail effectif, il a bénéficié d’une augmentation de 5% sur le salaire de base. Calculez son
indemnité de congé payé.
Solution :
Le nombre des jours ouvrables de repos. 12 x 2,2 = 26,4 jours
La durée calendaire 26,4 x 1,25 = 33 jours. La durée totale du congé ou DCP= 33 jours.
Le salaire mensuel avant augmentation : 75 000 + 5 000 + 7 000 + (75 000 x 3%) = 89 250 f
Le salaire de 9 premiers mois 89 250 x 9 = 803 250 f
Le nouveau salaire de base : 75 000 + (75 000 x 5%) = 78 750 f
Le salaire mensuel après augmentation : 78 750 + 5 000 + 7 000 + (78 750 x3%) = 93 112,3 f
Le salaire des 3 derniers mois d’activité : 93 122,3 x 3 = 279 336,9 f soit 279 340 f
Le total de salaire des 12 derniers mois d’activité : 803 250 + 279 340 = 1 082 590f
Le salaire moyen mensuel des 12 derniers mois : 1 082 590 x 1/12 = 90 215 f
L’indemnité de congé payé de M. CONGÉ CONGÉ est : (90 215 x 33) : 30 = 99 236,5 soit 99 237 f
L'allocation afférente au congé des travailleurs âgés de moins de 18 ans et des apprentis est égale à
11/12 de la rémunération reçue pendant le temps de travail donnant droit au congé de 2 jours ouvrables par
mois. Chaque jour de congé supplémentaire accordé au titre de l'ancienneté du travailleur ou des charges de
famille de la femme salariée ou apprentie, donne lieu à l'attribution d'une allocation égale au quotient de
l'allocation afférente au congé principal par le nombre de jours ouvrables compris dans le congé.
Lorsque le contrat prend fin avant que le salarié n’ait pu prendre effectivement son congé, une
indemnité doit lui être versée à titre de compensation. C’est l’indemnité compensatrice de congé. Elle est
due au travailleur licencié ou démissionnaire.
Exercice d’application : M. KWAGNE est licencié après 11 mois de travail. Il a eu régulièrement 75 000 f
comme salaire de base. Calculer son indemnité compensatrice de congé payé.
Solution
L’indemnité compensatrice de congé payé est :
ICCP : (75 000 x 11)/12 = 68 750 fCFA ou (75 000 x 11 x 30)/12 x 30 = 68 750 fCFA
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DROIT DUTRAVAIL
Si le nouvel employeur veut modifier une clause substantielle du contrat de travail, la d émission, qui
s'ensuit lui est imputable. Cependant, celui-ci peut décider souverainement de réorganiser son entreprise
(art. 11.9 ct). Le licenciement effectué ainsi est assimilable à un licenciement pour motif économique
d'ordre structurel.L'ancien employeur peut antérieurement au transfert, procéder à un licenciement. Ce
licenciement peut être justifié par la réorganisation projetée.
Dans tous les deux cas, il faut respecter la procédure de licenciement pour motif économique prévue
par la loi.
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DROIT DUTRAVAIL
TITRE III
LES INTERRUPTIONS DES RELATIONS DE TRAVAIL
Il existe deux cas d’interruption du contrat de travail : la suspension et la rupture.
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DROIT DUTRAVAIL
- l’assistance à un enfant physiquement diminué ;
- l'exercice d'un mandat parlementaire ;
- l'exercice d'un mandat syndical permanent.
Contrairement aux absences précitées, elle n'est pas prise en compte pour le calcul de l'ancienneté et
ne peut excéder, sauf accord écrit de l'employeur, 5 ans renouvelables une fois.
Lorsque le travailleur désire reprendre son travail à l'issue de la période de mise en disponibilité, il
doit en informer son employeur par écrit. Celui-ci est tenu de procéder à la réintégration du travailleur dans
l'établissement dans un délai de 2 mois à partir de la date de réception de la demande.
Paragraphe 2 : La maladie ou l'accident du travailleur
Le salarié peut souffrir d’une maladie professionnelle ou d’un accident de travail ou d’une maladie ou
accident non professionnel.
A/ La maladie et l’accident du travail
L’accident de travail peut être défini comme tout accident survenu à l’occasion de l’exercice de sa
profession par le travailleur. Ce sont :
Les accidents survenus en entreprise lors du travail ;
Les accidents survenus au cours du trajet d’aller et de retour (à pied, vélo, voiture…), entre la
résidence et le lieu du travail du salarié, à condition que le parcours ne soit pas détourné pour un intérêt
personnel ou indépendant de l’emploi.
Les accidents survenus pendant les voyages du salarié dont les frais sont à la charge de l’employeur
(missions, recrutement, déplacement).
Le contrat du travailleur accidenté, durant cette période d’indisponibilité, est suspendu jusqu'à
consolidation de sa blessure. Après consolidation, s’il n’est plus à même de reprendre son service et de
l'assurer dans les conditions normales, l'employeur peut le reclasser dans un autre emploi.
La maladie professionnelle s’entend toute anomalie de santé autre qu’un accident qui affecte
l’organisme et ayant un lien avec le travail du salarié (contact avec des agents physiques, biologiques ou
chimiques). Ici aussi, le contrat de travail est suspendu jusqu’à la guérison du salarié.
Durant ces périodes d'incapacité temporaire :
- l’employeur ne peut résilier le contrat à moins qu’un médecin ait constaté l’incapacité permanente
totale de la victime ;
- le salarié perçoit une allocation comprenant son ancien salaire (moins les heures supplémentaires) et
défalcation faite de la somme qui lui est due par la CNPS (art. 31 convcoll inter) ;
- le travailleur bénéficie de prestations en nature (assistance médicale, chirurgicale et dentaire,
fourniture de produits pharmaceutiques,…) et en espèces.
- le travailleurperçoit une rente,en cas d’incapacité permanente, dont le point de départ est fixé au
lendemain de la consolidation de la blessure. Elle est payée trimestriellement.
Ces périodes sont prises en compte dans le calcul de l’ancienneté du travailleur
B/La maladie et accident non professionnels
Il s’agit des cas où le travailleur ne peut pas fournir sa prestation de travail pour cause de santé
(maladie ou accident) ne résultant pas de l’activité professionnelle.
La date de la maladie ou de l'accident doit être constatée par le service médical de l'entreprise dans les
48 heures ou à défaut, sauf cas de force majeure, dans un délai de 3 jours suivant leur survenance.
Cette période d’incapacité, une fois justifiée suspend le contrat de travail pour 6 mois ; elle peut être
prolongée jusqu'à 8 mois pour les travailleurs ayant de 5 à 20 ans d'ancienneté et à 10 mois au-delà.
L’employeur peut décider du remplacement provisoire du salariépendant cette période de suspension
et verse à ce dernier, une allocation dont le montant est calculé en fonction de son ancienneté et de sa
catégorie professionnelle. Mais, il ne peut le licencier, sauf s’il a commis une faute lourde.
En revanche, un travailleur en période d’essai qui tombe malade peut être licencié sans préavis ni
indemnité, sauf convention contraire. Par ailleurs, la durée de préavis n’est pas prolongée en cas de maladie
survenue au cours de l’exécution du préavis. Enfin, un travailleur bénéficiant d’un congé de 30 jours et qui
tombe malade au bout du 15ème jour, doit avoir le congé suspendu à compter de ce jour et ne reprendre qu’à
partir de la date de guérison.
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DROIT DUTRAVAIL
Paragraphe 3 : La maternité de la femme salariée
Toute femme enceinte a droit à une période de repos appelée congé de maternité. C’est un congé de
14 semaines qui commence 6 semaines avant la date présumée de l'accouchement et 8 après.Il peut être
prolongé de 3 semaines en cas de maladie résultant, soit de la grossesse, soit des couches.
Pendant cette période, le contrat de travail de l'intéressée est suspendu et l'employeur ne peut donc
pas le rompre ni donner à la femme enceinte son congé annuel en même temps ; les deux congés doivent
être consentis à des moments distincts. Au contraire, la femme enceinte, durant ce temps, a droit à son
salaire sous forme d’allocation de maternité payée par la CNPS (tous les frais de consultations prénatales
sont aussi pris en charge par la CNPS). Aussi a-t-elle droit, à compter de l’accouchement, à un repos d’une
heure par jour de travail pour allaitement pendant 15 mois.
Toutefois, le licenciement de la femme enceinte ou nourrice est possible si faute lourde de sa part ou
impossibilité de maintenir le contrat pour une raison étrangère à la grossesse ou à l'accouchement. Elle-
même peut, suite à une constatation médicale de son état, rompre son contrat de travail sans préavis et sans
avoir à payer de ce fait une indemnité de rupture du contrat.
Paragraphe 4 : Le service militaire et la détention préventive
A/Le service militaire
Le salarié qui effectue son service militaire ou qui est appelé sous les drapeaux, a son contrat de
travail suspendu. A la fin, il réintègre sa fonction s’il le souhaite mais doit d’abord en informer le chef
d’entreprise par lettre recommandée. Si son engagement est obligatoire et non volontaire, l’employeur est
tenu de lui verser, avant son départ, une indemnité égale au salaire qu'il aurait perçu correspondant à
l'indemnité compensatrice de préavis (conformément à sa catégorie et à son ancienneté).
B/La détention préventive ou la garde à vue
La détention préventive ou la garde à vue, au cours d’une enquête pénale, est un cas de suspension du
contrat de travail qui ne peut durer au maximum que 6 mois. Durant cette période, l’employeur n’a pas le
droit de rompre le contrat ; il n’est pas non plus tenu de maintenir la rémunération du salarié. Lorsque la
décision du tribunal devient définitive, la situation du travailleur est la suivante :
- Si le salarié est condamné à une peine le mettant dans l’impossibilité de continuer l'exécution de ses
obligations pour des faits révélant une moralité douteuse, son contrat de travail peut être rompu à compter
de la date de son arrestation.
- Si la détention préventive dure trop longtemps (plus de 6 mois), il peut être remplacé.
- Si le salarié est relaxé dans un délai raisonnable, il doit être réintégré. Mais, l’employeur n’est pas
tenu de le faire ; il peut le licencier pour perte de confiance, surtout, si les faits pour lesquels il a été détenu
(liés ou non à l'exécution du contrat de travail) révèlent à son encontre un défaut d'honorabilité
incompatible avec les fonctions qu'il assume ou lorsqu'une forte présomption de culpabilité pèse sur lui.
Paragraphe 5 : La grève des travailleurs
La grève est le refus collectif et concerté des travailleurs d’un établissement d’exercer le travail
pendant un certain temps en vue de la satisfaction de leurs revendications professionnelles.
Elle constitue une cause de suspension du contrat (sauf faute lourde du salarié) avec perte de salaire si
elle survient dans les conditions légales prévues pour son déclenchement (après l'échec de la procédure de
conciliation et d'arbitrage). A défaut, elle devient une faute lourde et un motif de rupture du contrat de
travail sans préavis ni indemnité de licenciement.
La grève fait disparaître le lien de subordination entre employeur et employé gréviste, de sorte
l’employeur ne répond plus de l’accident dont serait victime le salarié gréviste.
35
DROIT DUTRAVAIL
préavis. Mais, s’il se fait remplacer par une autre personne qui continue alors ses activités, les contrats de
travail en cours au moment de changement de chef d’entreprise sont maintenus et leur exécution poursuivie
dans les rapports des salariés avec le nouveau chef.
Paragraphe2 :La fermeture de l’entreprise sur décision administrative ou judiciaire
Le chef d’entreprise peut au cours de sa fonction, commettre une infraction dont la sanction serait la
fermeture de l’entreprise prononcée soit par l’Administration (le fisc, la CNPS, …) soit par le tribunal.
Lorsque cette fermeture est provisoire, elle entraîne la suspension des contrats de travail et paiement
des salaires des employés. Il peut décider de suspendre les salaires jusqu’à la réouverture de l’établissement
où il est tenu de reverser les salaires suspendus. En cas de fermeture définitive, les contrats de travail
prennent fin et l’employeur est tenu de payer aux salariés une indemnité compensatrice de rupture de
contrat.
Paragraphe 3 : La mise à pied du travailleur
En raison de son pouvoir disciplinaire, l'employeur peut infliger au salarié qui a commis une faute,
une mise à pied(exclusion temporaire du salarié de l’entreprise de 1 à 8 jours). Durant cette mise à pied, le
salarié n’a pas droit au salaire. On ne tient pas compte de sa durée dans le calcul de l’ancienneté du
travailleur mais dans celui des congés payés annuels.
Paragraphe4 :La fermeture pour cause économique (art. 16.11 code du trav)
L’employeur peut, pour des raisons de difficulté économique ou de force majeure rendant le
fonctionnement de l'entreprise impossible ou difficile, décider de la suspension de l’activité de tout ou
partie de son personnel. Cette mesure est appelée chômage technique.
La mise en chômage technique entraîne la suspension du contrat de travail pour une durée fixée par
l’employeur qui doit dans le même temps proposer des compensations salariales ; elle est renouvelable.
Toutefois, le chômage technique ne doit pas être imposé en une ou plusieurs fois, pendant plus de 2 mois au
cours d'une même période de 12 mois. Passé ce délai, le salarié peut se considérer comme licencié et donc
refuser de poursuivre le chômage technique. Avant ce délai, il conserve le droit de démissionner.
La décision de mise en chômage technique ou de son renouvellement doit être portée à la
connaissance de l’inspecteur du travail.
Paragraphe 5 :Le lock-out (art. 82.3 code du trav)
Contre les employés grévistes, le chef d’entreprise dispose entre autres mesures de pression, le lock-
out qui est "la fermeture de tout ou partie d'une entreprise ou d'un établissement, décidée par l'employeur à
l'occasion d'une grève des salariés de son entreprise".
Le lock-out est en principe prohibé mais, il est exceptionnellement licite lorsqu'il est justifié par un
impératif de sécurité (violences exercées par les grévistes sur les matériels et autre personnel de l’éta-
blissement) ou lorsque la procédure de déclenchement de la grève n'a pas été respectée. Dans ces cas, il
constitue une cause de suspension du contrat et dispense l'employeur de verser au salarié la rémunération
habituellement due pour la période concernée. Il prend fin dès lors que les causes qui le justifient
disparaissent. L’employeur n’y a recours qu’après échec de la de conciliation et de l'arbitrage.
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DROIT DUTRAVAIL
Exceptionnellement, le CDD peut prendre fin de manière anticipée contre toute attente des parites.
On parle alors de brusque rupture, en principe interdite.
Toutefois, cette rupture anticipée peut être décidée par une seule partie dans l’hypothèse d’une faute
lourde commise par l’autre partie ou en cas de force majeure. Aussi, les deux parties peuvent, par accord,
mettre fin au CDD tout en respectant les textes en vigueur.
B/Les effets de la rupture
A côté des effets communs à la rupture de n’importe quel type de contrat de travail, la cessation du
CDD entraîne des effets particuliers.
Lorsqu’il prend fin avec l’arrivée du terme conventionnel, le salarié n’a droit en principe à aucune
indemnité. Toutefois, lorsqu’un CDD prend fin sans que ne soit conclu un CDI entre les parties, le
travailleur a droit à une indemnité de fin de contrat comme complément de salaire. Le taux de cette
indemnité est de 3% de la somme des salaires bruts perçus par le salarié pendant la durée de son CDD.
Lorsque le CDD a fait l’objet d’une brusque rupture, en dehors des cas de force majeure, de faute
lourde de l’autre partie et des cas conventionnels, l’auteur de cette rupture s’expose à des dommages et
intérêts. Ceux-ci correspondent aux salaires et avantages de toute nature qu’aurait perçus le salarié pendant
le temps restant à courir pour le contrat de travail, si la rupture anticipée fautive émane de l’employeur. Si
elle est imputable au travailleur, il verse des dommages et intérêts à l’employeur dont le montant est fixé
par le juge. Toutefois, cette indemnité due à l’employeur est limitée à 6 mois de salaire.
Paragraphe 2 : La rupture des CDI
La rupture du contrat peut être soit le fait de l’employeur soit le fait du salarié lui-même. Dans le
premier cas on parle de licenciement et dans le second de démission.
A/Le licenciement du travailleur
Il y a lieu de distinguer le licenciement de droit commun de celui pour motif économique.
1, Le licenciement de droit commun
Il est assujetti à des conditions qui lui attachent un certain nombre de conséquences.
a, Les conditions du licenciement
a-1, Les conditions de forme
Il s’agit de la notification du licenciement et du délai de préavis.
La notification
L’employeur qui envisage licencier un salarié doit lui notifier cette décision par écrit(lettre recom-
mandée ou lettre remise au salarié contre reçu en présence des délégués du personnel ou de tout autre
témoin).Si la notification écrite n’a pu être faite par le comportement fautif du salarié, l’employeur peut
notifier valablement le licenciement à un délégué du personnel avec copie à l’inspecteur du travail.
L’inobservation de cette formalité rend irrégulier en la forme le licenciement du travailleur qui est
réputé abusif et condamne l’employeur à payer des dommages et intérêts au travailleurcongédié.
Le délai de préavis
Appelé également délai-congé, le délai de préavis est un délai à l’expiration duquel prennent
effectivement fin les relations de travail (par licenciement ou démission du salarié).
L’institution du préavis répond à un triple objectif : éviter que le salarié soit brusquement congédié,
qu’il se trouve démuni de ressources au moment de quitter définitivement l’entreprise et enfin lui permettre
de bénéficier d’un délai nécessaire pour retrouver un nouvel emploi.
L’observation du délai de préavis par l’employeur suppose une condition et produit des effets.
La conditiond’octroi
Pour bénéficier du préavis, le salarié doit avoir au moins 6 mois d’ancienneté, il ne doit pas avoir
commis une faute lourde et le licenciement ne doit pas être consécutif à un cas de force majeure.
La durée du préavis est fonction de la catégorie professionnelle et de l’ancienneté du travailleur dans
l’entreprise. Le délai de préavis sauf clause du contrat plus favorable, est :
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DROIT DUTRAVAIL
CATEGORIE PROFESSIONNELLE ANCIENNETE DUREE DU PREAVIS
Travailleurs payés à l’heure, à la journée, à la - De 6 mois à 1 an - 15 jours
semaine ou à la quinzaine et classés dans les 5 - De 1 an à 6 ans - 1 mois
premières catégories - De 6 ans à 11 ans - 2 mois
- De 11 ans à 16 ans - 3 mois
- Au-delà de 16 ans - 4 mois
- Jusqu’à 6 ans - 1 mois
Travailleurs payés au mois et classés dans les 5 - De 6 à 11 ans - 2 mois
premières catégories - De 11 à 16 ans - 3 mois
- Au-delà de 16 ans - 4 mois
- Jusqu’à 16 ans - 3 mois
Travailleurs classés en 6ème catégorie et au-delà
- Au-delà de 16 ans - 4 mois
- Délai normal de préavis
Travailleurs de toute catégorie frappés d’une - Jusqu’à 6 mois
(08 jours)
incapacité permanente partielle estimée à plus de
- 2 x délai normal de
40% - Après 6 mois
préavis
Les effets du préavis
Lorsque l’employeur respecte le préavis, le contrat de travail continue pendant ce délai, et en
conséquence, chacune des parties est tenue d’exécuter ses obligations.
Durant cette période de préavis, il est accordé au travailleur2 jours de liberté ou de crédit d’heures par
semaine pris globalement ou heure par heure et payé à plein salaire, pour rechercher un nouvel emploi.
L’employeur et le travailleur peuvent s’accorder sur les modalités d’utilisation des heures de liberté,
notamment regroupées à la fin du délai de préavis, les heures qui n’auraient été utilisées. Le salarié ayant
fait la moitié du délai de préavis est autorisé à quitter l’entreprise avant la fin de celui-ci s’il a trouvé un
nouvel emploi qui doit être occupé immédiatement.
La faute lourde commise par l’une des parties (salarié ou employeur) justifie l’arrêt immédiat du délai
de préavis et l’arrêt définitif des relations de travail.
Lorsque l’employeur licencie immédiatement le salarié, sans respect du préavis, il doit à ce dernier
une indemnité de préavis. Son montant est égal aux salaires et avantages de toute nature qu’aurait perçus le
travailleur durant le délai de préavis. Si le licenciement a été prononcé pendant la durée des congés payés
(15 jours avant ou 15 jours après) du salarié, il a droit àune indemnité de préavis ditepréavis aggravé.Son
montant est égal à 2 mois de salaire pour les travailleurs dont la rémunération est calculée sur une base
annuelle et 1 mois de salaire pour ceux payés à l’heure.
a-2, La condition de fond
La seule condition légale exigée pour la régularité au fond du licenciement, est l’existence d’un motif
légitime ;à défaut, il est déclaré abusif(art. 18.3 al 1ercode du trav).
Sont considérés comme motifs légitimes :
les motifs personnels (la faute ou l’inaptitude ou l’insuffisance professionnelledu salarié).
les motifs relatifs à l’entreprise (les motifs d’ordre économique ou technologique qui rendent impos-
sible la continuation ou le maintien des relations de travail).
A l’inverse, sont illégitimes les motifs qui rendent abusif le licenciement : l’activité syndicale du
travailleur, l’appartenance ou non à un syndicat donné, la religion, les opinions politiques ou
philosophiques, la race, la nationalité, le sexe du travailleur, l’origine sociale, le handicap et la
séropositivité au VIH ou le Sida avéré ou présumé…
Quel que soit le motif du licenciement, son caractère abusif doit être prouvé par le travailleur.
b, Les effets du licenciement
L’effet essentiel du licenciement, qu’il soit légitime ou abusif, est la rupture des relations de travail.
En conséquence, le salarié licencié doit quitter définitivement l’entreprise.
Le licenciement engendre un effet secondaire qui consiste en l’indemnisation du travailleur
congédié ; celui-ci peut recevoir plusieurs indemnités :
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DROIT DUTRAVAIL
L’indemnité compensatrice de préavis s’il a été licencié sans respect de préavis par l’employeur bien
que n’ayant commis aucune faute lourde ;
L’indemnité de licenciement dans tous les cas où le licenciement n’est pas imputable au fait du
salarié (démission, faute lourde) y compris le cas de force majeure.
Le salarié n’a pas droit à l’indemnité de licenciement dans l’hypothèse de faute lourde ou s’il n’a pas
1 an d’ancienneté dans l’entreprise.
Le montant de l’indemnité de licenciement est égal à un certain pourcentage du salaire global
mensuel moyen (SGMM) des 12 derniers mois d’activité pour chaque année de présence dans l’entreprise.
Ce pourcentage est fixé à :
30% du SGMM de la 1ère année à la 5ème ;
35% du SGMM de la 6èmeà la 10ème ;
40% du SGMM au-delà de la 10ème (11 ans et plus) ;
Des dommages et intérêts peuvent être payés au salarié sur décision du juge lorsque son
licenciement est abusif. Le montant des dommages et intérêts peut varier jusqu’à 12 mois de salaire avec
motivation du juge ou 18 mois de salaire sur motivation spéciale du juge.
Pour le calcul du SGMM, on ne tient pas compte des éléments qui ont une valeur de remboursement
de frais tels que les primes de transport, de panier et de salissure. Par contre, entrent en compte les heures
supplémentaires, les primes d’ancienneté et de rendement, la gratification. Le SGMM est égal au salaire
mensuel si le salarié a perçu des salaires identiques pendant les 12 derniers mois. Dans le cas contraire, le
SGMM est différent du salaire mensuel. Dans tous les cas, il est égal à 1/12 du total des salaires perçu
pendant les 12 derniers mois.
2,Le licenciement pour cause économique
Encore appelé licenciement collectif, c’est le licenciement qui concerne plus d’un travailleur et qui
intervient pour cause ou motif économique (difficultés économiques au sein de l’entreprise qui empêche-
raient son bon fonctionnement, nécessité d’adaptation ou de mutation technologique de l’outil de travail ou
de production de l’entreprise, nécessité de restructuration ou de réorganisation de l’entreprise pour tenir
compte des nouvelles contraintes imposées par soit la concurrence soit la conjoncture économique).
L’entreprise qui se trouverait dans une telle situation économique est en droit de licencier du
personnel. Toutefois, ce licenciement peut être disqualifié en cas de remplacement ultérieur du salarié par
un nouveau travailleur au poste prétendument supprimé.
L’employeur qui envisage de faire un licenciement collectif se doit :
- d’adresser non seulement aux délégués du personnel età l’inspecteur du travail, 8 jours au moins
avant la réunion qu’il doit tenir avec eux, un dossier complet sur le licenciement indiquant sa cause, le
nombre de salariés concernés, les critères de choix de ceux-ci et la date du licenciement.
- d’organiser une réunion de consultation pour expliquer et justifier son projet de licenciement et les
diverses mesures économiques, financières et sociales qui l’accompagnent. Les délégués du personnel
(pouvant être assistés des délégués syndicaux) porteront à la connaissance de l’employeur et de l’inspecteur
leurs propositions en vue soit d’éviter le licenciement projeté soit d’en limiter l’ampleur.
L’inspecteur du travail pourra à son tour prodiguer des conseils mais aussi présenter toutes
propositions utiles en tenant compte de la situation économique de l’entreprise.
B/La démission du travailleur
La démission est l’expression de la volonté du salarié de mettre fin au contrat de travail. Elle ne doit
pas être faite sous la contrainte pour ne pas être assimilée à un licenciement déguisé. Le salarié doit notifier
sa décision (qu’il n’est pas tenu de justifier) par écrit et en respectant un préavis.S’il en est dispensé
expressément (décision de l’employeur, cas de force majeure, de faute lourde de l’employeur), l’employeur
doit lui payer une indemnité compensatrice de préavis.Mais, si le travailleur ne respecte pas de préavis, il
est condamné à payer une indemnité compensatrice de préavis.
Dans l’hypothèse où la démission est suivie immédiatement de l’embauche du salarié, elle peut
engager la responsabilité solidaire du nouvel employeur s’il est prouvé un débauchage fautif. Lorsque la
démission est volontaire, le salarié perd tous les droits sauf le salaire de présence, les arriérées de salaire s’il
y a lieu, les indemnités de congés payés et la gratification éventuellement.
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DROIT DUTRAVAIL
Section 3. LES FORMALITES DE DEPART DE L’ENTREPRISE
Le départ du salarié de l’entreprise est assujetti à certaines formalités que sont :
Paragraphe 1 : Le reçu pour solde
C'est un reçu signé par le salarié lors du règlement de son dernier salaireet impliquant de sa part
renonciation définitive à toute réclamation ou contestation ultérieure. Toutefois, il conserve son droit de
contestation ultérieure portant sur les droits qui n'auraient pas été payés malgré la délivrance de ce reçu.
Paragraphe 2 : Le certificat de travail
L'employeur doit délivrer au travailleur un certificat de travail quel que soit le motif de la résiliation,
sous peine de dommages et intérêts. C’est un document écritindiquant exclusivement les dates de l’entrée et
de la sortiedu travailleur, la nature et les dates des emplois successivement occupés et même, la mention
libre de tout engagement peut y figurer. Outre cette mention légale, les parties peuvent par accord mutuel
faire figurer des mentions favorables au travailleur en vue de faciliter une nouvelle embauche. A l'inverse,
toutes les mentions défavorables sont interdites.
Le certificat doit être remis au travailleur dès la cessation du travail au moment du règlement de ses
droits et indemnités.
Paragraphe 3 : Les frais de transport et de voyage
L'employeur a l'obligation de payer les frais de voyage du travailleur affecté ou déplacé pendant
l'exécution du contrat de travail dans un lieu distinct de son lieu de résidence ou domicile habituel ; ceux de
son conjoint et de ses enfants mineurs vivant habituellement avec lui. Il en va de même des frais de
transport de leurs bagages.
Les cas de rupture donnant droit au paiement des frais de voyage et de transport visent :
- L'expiration du contrat à durée déterminée ;
- La résiliation du contrat lorsque le salarié a acquis droit aux congés-payés ;
- La rupture du contrat du fait de l'employeur ou à la suite d'une faute lourde de ce dernier ;
- La rupture du contrat résultant d'un cas de force majeure.
Lorsque le contrat est résilié pour une cause autre que celles susvisées, notamment la faute lourde du
salarié, le montant des frais de transport est proportionnel au temps de service de ce dernier.
EXERCICE N° 3
1- Quelle différence faites-vous entre acompte et avance ?
2- Citez trois exemples d'accessoires de salaire ayant la nature juridique du salaire et trois autres qui n'ont
pas la nature juridique du salaire.
3- Citez les formes du salaire.
4- Calculez la prime d'ancienneté fin du mois d'un travailleur qui a un salaire de base de 325700 et
totalise 14 ans 5 mois d'ancienneté.
5- Un travailleur a été embauché le 1er février 2002 et a été licencié le 30 mars 2014. Déterminez son
ancienneté.
6- Un travailleur a un salaire catégoriel de 196 660 f et une prime d'ancienneté de 29 499 f. Déterminez
son ancienneté en tenant compte de sa prime d'ancienneté.
EXERCICE N° 4
1- Définissez: le délai de préavis, le licenciement légitime, le licenciement abusif, le licenciement pour
motif économique, la rupture légitime, la rupture abusive.
2- Quels sont les critères du licenciement pour motif économique?
3- Distinguez le licenciement de la démission.
4- Citez des travailleurs protégés et dites en quoi consiste la protection qui leur est accordée.
5- Deux travailleurs sont licenciés, l'un pour avoir refusé de faire des heures supplémentaires, l'autre pour
avoir proféré des menaces à l'encontre de son supérieur hiérarchique. Qualifiez les deux licenciements.
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DROIT DUTRAVAIL
6- Calculez l'indemnité de licenciement de TAMIA qui a été licenciée après 12 ans 2 mois 15 jours de
service. Son salaire de base de 122 000 F a connu une augmentation de 10% 4 mois avant le
licenciement. En plus, elle gagne 30 000 f par mois comme prime de rendement mensuel et 40 000 f
comme prime de transport. NB : Inclure la gratification et la prime d'ancienneté dans les calculs.
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DROIT DUTRAVAIL
TITRE IV
LES CONFLITS DU TRAVAIL
L'existence d'un conflit suppose une opposition d’intérêts entre deux 2 ou plusieurs parties. Dans le
domaine du travail, les conflits naissent des plaintes réciproques des travailleurs et des employeurs. En effet
alors que les travailleurs insistent sur les avantages liés à leurs postes de travail, les employeurs, quant à
eux, se plaignent de la qualité du travail et du rendement de l'employé. Le conflit peut être individuel ou
collectif. Dans tous les cas de figure la procédure du règlement fait intervenir les juridictions du travail.
L'organisation et les compétences des tribunaux du travail ayant été étudiées, il est donc nécessaire
d'aborder la procédure de règlement des conflits tant individuels que collectifs.
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DROIT DUTRAVAIL
doit lui être adressée immédiatement. Si après cette 2ème convocation, la partie ne donne toujours pas de
suite, l'inspecteur dresse un procès-verbal de carence qui vaut procès-verbal de non-conciliation. Par
ailleurs un procès-verbal d'échec total ou partiel peut aussi être dressé si la tentative de conciliation n'a pas
abouti totalement ou partiellement. Ces procès-verbaux sont adressés par tout moyen, au plus tard le jour
suivant le délai de 5 jours, à chacune des parties en conflit et au ministre chargé du travail.
Une 2ème tentative de conciliation devant l'inspecteur peut porter sur l'ensemble du différend ou sur
les points qui n'ont pu être réglés ou qui l'ont été de manière insuffisante.
En tout état de cause, la durée totale de la procédure de conciliation ne doit pas dépasser 10 jours
ouvrables à compter de la date de notification du différend au Préfet et du début de la 1 ère tentative de
conciliation. En cas d'échec de la conciliation, le différend est soumis à la procédure d'arbitrage.
Paragraphe 2 : L'arbitrage facultatif
Lorsque les parties décident de soumettre le différent à la procédure d’arbitrage, elles sont tenues
d’en exécuter la sentence. En principe, il revient aux parties de désigner un arbitre unique ou un comité
arbitral (composé d'un magistrat et de 2 arbitres). Cependant, en cas de désaccord entre elles pendant 5
jours ouvrables,l’arbitre unique ou les membres du comité arbitral sont proposés par les organisations
syndicales d'employeurs et de travailleurs sur une liste établie par arrêté du ministre du travail.
L’arbitre rend une sentence dans un délai de 12 jours pouvant être prorogé d’une égale durée (12
jours) avec l’accord des parties. Il statue sur les points mentionnés dans le procès-verbal de non-
conciliation et sur ceux qui, résultant d’événements postérieurs à ce procès-verbal, sont la conséquence
directe du conflit en cours. La sentence arbitrale est remise à l’inspecteur du travail qui la notifie aux
parties dans les 48 heures ; il en dépose copie au greffe du tribunal, ainsi qu’à l’autorité compétente (préfet,
ministre chargé du travail). La sentence arbitrale ne peut faire que l’objet d’un recours pour excès de
pouvoir ou violation de la loi devant la Cour de cassation dans un délai de 4 jours. Au cas où les parties ne
s'accordent pas sur le choix de la procédure arbitrale, la médiation peut être engagée.
Paragraphe 3 : La médiation
La médiation peut être engagée par la partie la plus diligente. Elle saisit à cette fin le Préfet qui invite
les 2 parties à désigner un médiateur dans un délai maximum de 6 jours. A défaut, le Préfet choisit d’office
1 sur la liste des personnes désignées à cet effet.
Le médiateur ainsi choisit convoque les parties par une lettre recommandée avec accusé de réception.
Il dresse, dans un délai de 12 jours ouvrables susceptibles d'être prorogés d'une égale durée avec l'accord
des parties, un rapport de ses investigations dont les conclusions établissent sous forme d’une
recommandation, un projet de règlement des points litigieux. Si le médiateur constate que le conflit est
relatif à l'interprétation ou à la violation d'une disposition légale, réglementaire ou conventionnelle, il doit
recommander aux parties de soumettre les points litigieux à la juridiction compétente.
Le rapport des investigations du médiateur et sa recommandation sont immédiatement communiqués
à l'inspecteur du travail qui les transmet aux parties dans un délai de 48 heures ainsi qu'au Préfet. Si aucune
des parties ne manifeste une opposition dans un délai de 4 jours francs, le rapport et la recommandation
acquièrent force exécutoire. Par contre la partie qui désire s'y opposer doit le faire dans un délai de 4 jours
francs en adressant une lettre de recommandation à l'inspecteur du travail.
Paragraphe 4 : L'arbitrage obligatoire
En cas de crise national aigüe oude grève affectant un service essentiel dont l'interruption risque de
mettre en danger la vie, la santé ou la sécurité des personnes, le Président de la République peut, s'il estime
que cette grève ou ce lock-out risque d'être préjudiciable à l'intérêt général, décider de soumettre le
différend au comité arbitral composé d'un magistrat et de 2 arbitres.
FIN DUCOURS
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