0% ont trouvé ce document utile (0 vote)
60 vues60 pages

1 CaractÃrisation Des Massifs Rocheux

Transféré par

betla saad
Copyright
© © All Rights Reserved
Nous prenons très au sérieux les droits relatifs au contenu. Si vous pensez qu’il s’agit de votre contenu, signalez une atteinte au droit d’auteur ici.
Formats disponibles
Téléchargez aux formats PDF, TXT ou lisez en ligne sur Scribd
0% ont trouvé ce document utile (0 vote)
60 vues60 pages

1 CaractÃrisation Des Massifs Rocheux

Transféré par

betla saad
Copyright
© © All Rights Reserved
Nous prenons très au sérieux les droits relatifs au contenu. Si vous pensez qu’il s’agit de votre contenu, signalez une atteinte au droit d’auteur ici.
Formats disponibles
Téléchargez aux formats PDF, TXT ou lisez en ligne sur Scribd
Vous êtes sur la page 1/ 60

Rabah ARAB

[email protected]
www.HUESKER.fr

Caractérisation des massifs rocheux

1. Rappels : quelques notions et définitions


2. Les classifications des massifs rocheux
✓ classification AFTES
✓ Classification de Bieniawski (RMR)
✓ Classification de Barton (indice Q)

Rappels : quelques notions et définitions

Mécanique : branche de la physique traitant des forces et de leurs


conséquences pour les matériaux : déformations, rupture, déplacements…

Du point de vue physique, le rocher est un milieu hétérogène (poly-


phasique), discontinu, et souvent anisotrope... a priori difficile à
«modéliser». Des calculs seront possibles, mais toujours en faisant des
hypothèses simplificatrices.

Distinction « Sol-Roche » : pour le géologue, les sols sont des roches


particulières (roches meubles). Sur le plan mécanique, les roches de
l’ingénieur se caractérisent par des liaisons fortes entre les « grains »
constitutifs. L’ingénierie a participé à établir une frontière entre la
«Mécanique des sols» (plus ancienne et plus proche de la Mécanique des
milieux continus) et la «Mécanique des roches» ; mais cette frontière n’est
pas nette.

1
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Rappels : quelques notions et définitions

Roche : assemblage de minéraux (« agrégat minéral »)

Minéral : substance solide ayant une formule chimique bien


définie dans laquelle n’intervient pas d’association C-H (sinon =
organique)

Cristal : minéral structuré (les atomes sont disposés selon une


géométrie particulière) ; en général, les minéraux sont cristallisés
et la taille des cristaux reste le plus souvent « invisible à l'œil nu »
(taille des grains inférieure à 100 microns).

Classification des roches

En géologie, Il existe de nombreuses classifications pour les roches.

Les roches sont des assemblages en proportions très variables de


minéraux (plus de 3000 espèces minérales)

Les classifications (de géologie) sont complexe et incompatible 


avec un usage technique pour les applications de génie civil.

2
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Roches magmatiques
Roches formées par refroidissement du magma qui remonte dans la croûte
terrestre. La vitesse de refroidissement définit la taille des cristaux. Des joints se
forment lors du refroidissement, des failles remplies de matériaux broyés, sont
créées quand des forces tectoniques entrent en jeux et toutes ces discontinuités
divisent le massif rocheux en blocs.

Les circulations d’eau dépendent de cette fracturation, de l’ouverture des joints


et de leur remplissage. Ces roches sont près de la surface, en montagne ou après
de forts processus d’érosion.

L’altération (passage de la roche au sol) se fait autour de chaque bloc, très


lentement, plus rapidement près de la surface. La difficulté est de comprendre
cette masse, dans ses discontinuités qui peuvent représenter des surfaces de
rupture et dans la quantité de sol entre les blocs qui peut représenter des zones
de faible résistance.

Roches magmatiques

3
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Roches volcaniques

Lorsque le magma (la lave) parvient jusqu’à la surface de la croûte terrestre, elle
se refroidit rapidement. La lave peut être acide ou basique.

1. Les laves acides sont riches en silice et se transforment en rhyolithe,


obsidienne, dacite ou trachyte. Si le volcan par lequel elles s’épanchent est
explosif, elles prennent la forme de cendres volcaniques, parfois en couches
épaisses qui peuvent se consolider et se cimenter pour donner des tufs.

2. Les laves basiques sont riches en Fe et Mg, plus fluides elles s’étalent en
bancs quasi horizontaux ( basalte ou andésite) qui se superposent. Le
refroidissement rapide de la surface de la couche et celui plus lent de
l’intérieur de la couche, avec parfois présence de gaz, conduisent à des
couches hétérogènes dont l’altération est très irrégulière. En général, ces
stratifications de roches volcaniques, sont des alternances de roches dures
et tendres, avec des circulations d’eau dans les couches tendres

Roches volcaniques

4
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Roches métamorphiques

Roches qui ont été placées sous des conditions de pression et de température
très élevées, suite à des mouvements tectoniques, et qui ont été de ce fait,
plissées, faillées, recristallisées avec l’apparition de nouveau minéraux,
recomposition des minéraux de la roche initiale. Une foliation ou schistosité est
souvent caractéristique de ces matériaux.

Sables et grès donnent des quartzites, les argiles des schistes ou des phyllites, les
calcaires deviennent des marbres et les roches de type granite, du gneiss.

La structure de ces massifs rocheux est très complexe, les zones altérées difficile
à localiser et les plans de rupture indéterminés, mais les très nombreuses
discontinuités peuvent conduire parfois, à regarder le massif comme homogène,
fait de nombreux blocs quasi identiques.

10

Roches métamorphiques

Une géologie chahutée (Alpes Françaises - Maurienne)

11

5
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Roches métamorphiques

Stratification n’est pas horizontale

12

Roches sédimentaires

Le dépôt en différents milieux (eau pure, eau salée, vent, glace) de parties de
roche plus ou moins fines, de substances chimiques et de matériaux organiques
donne une grande variété de roches sédimentaires. Déposée parfois en très
grande épaisseur, elles peuvent se consolider sous leur propre poids et acquérir
de meilleures caractéristiques.

Les caractéristiques mécaniques de ces roches sont très variées, du calcaire


solide à une tendre molasse argileuse et comme ces roches se sont déposées en
couches la stratification joue un rôle important, car l’orientation de cette
stratification est quelconque après les plissements et autres déplacements
tectoniques. Certains de ces sols sont évolutifs en présence d’eau (gonflement,
altération très rapide, dissolution) qui est aussi l’agent de creusement de boyaux,
De cavités, de cavernes et de karsts.

13

6
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Roches sédimentaires

Calcaire, grès, argilite, marne, craie, gypse, halite ou sel gemme

Le vent, qui soufflait dans les steppes froides des périodes glaciaires, a laissé des
dunes fossiles parfois grésifiées, et des étendues de loess ou de silt, avec parfois
des indices de compacité faibles, ce qui les rend effondrables ou liquéfiables.

Les glaciers ont laissé de nombreuses moraines, mélange de sol et de roches de


toute taille, très hétérogènes, souvent réservoir d’eau.

Les « roches organiques » sont représentées par le charbon, souvent


accompagné de méthane, et les tourbes très compressibles des anciens marais

14

Roches sédimentaires

roches sédimentaires

15

7
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Classification des roches


Il est recommandé de simplifier le vocabulaire géologique et de
retenir une classification globale basée :

❑ sur la famille d'origine de la roche (magmatique, métamorphique,


sédimentaire) ;

❑ sur les principaux « prototypes » de roches de chacune de ces


familles.

L’AFTES (Association Française des Travaux En Souterrain) a


proposé une classification simplifiée qui est un  bon exemple 
de catalogue de noms de roches suffisant pour les applications
au génie civil

16

Classification des roches


AFTES (GT1)

17

8
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Notion de matrice rocheuse et de massif rocheux


La plupart des applications concerne deux échelles d'espace

Quelques cm (échantillons rocheux) qui correspond aux volumes


concernés par le travail des outils élémentaires (forets, molettes...)
ou par certains phénomènes (perméabilité des roches poreuses...).
Le rocher à cette échelle est appelé «matrice rocheuse» ou «roche».

Quelques m à quelques dizaines de m (affleurements) qui


correspond aux dimensions classiques des ouvrages de génie civil. Le
rocher à cette échelle est appelé : « massif rocheux ».

Cette distinction est utile, elle permet de classifier les problèmes


étudiés en Mécanique des roches.

18

Caractéristiques de la matrice rocheuse (roche)

Paramètres d’identification

✓Dénomination usuelle
✓Pétrographie et minéralogie
✓Etat d'altération des minéraux
✓Masses volumiques
✓Poids volumiques
✓Teneur en eau
✓Porosité
✓Degré de saturation
✓Perméabilité
✓Vitesses de propagation des ondes ultrasoniques
✓ Indice de continuité

19

9
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Poids volumique

Pour les paramètres pondéraux (voir rappels : classification


des sols)

Les unités recommandées sont celles du Système


International (SI)

Le poids volumique de l’eau est : w = 9,81 kN/m3 (ρw = 1


g/cm3) ; son assimilation à 10 n’est pas admissible pour
l’exploitation des essais de laboratoire.

20

Porosité (pores et fissures)

Paramètre physique essentiel pour les roches


n = Vv /Vt (volume des vides / volume total)

✓Porosité de pore (np )


✓porosité de fissures (nf )

Selon la forme des vides, on observe surtout des pores et des


fissures ; les canaux sont rares.

✓Porosité totale
nt = np + nf

21

10
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Porosité (pores et fissures)


Classes de porosité de la matrice rocheuse
AFTES/GT1

22

Résistance en compression simple d’une roche

L’essai mécanique le plus pratiqué pour les roches

Un échantillon de carotte rectifiée (2 faces bien //), d’élancement


2 ou 2,5 (rapport entre la longueur et le diamètre) est placé sous
la presse (essai normalisé).

σc = Fmax / S (MPa)
✓Fmax = force maximale atteinte
✓S = S0(1+23)

Roches anisotropes : réaliser l’essai dans plusieurs directions et à


la mentionner à coté du résultat

23

11
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Essai de compression simple

24

1. phase de serrage, elle correspond à la fermeture des microfissures


préexistantes dans l’échantillon (principalement celle qui se trouvent
+ perpendiculaires à la direction de l’écrasement). Cette phase est +/-
réversible ;

2. phase d’«élasticité» linéaire ou les déformations sont


proportionnelles à la contrainte axiale (+/- réversible ) ;

3. phase de propagation stable des fissures (irréversible) , la linéarité


n’est plus observée pour ε2 et la déformation volumique εv = ε1 + ε2 +
ε3 ) change de sens (début de la dilatance) ;

4. phase de propagation instable de la fissuration, précède +/-


légèrement le pic de la courbe et elle conduit à la rupture de
l’échantillon (si celui-ci éclate et perd sa cohésion, la rupture est
qualifiée de fragile ; sinon un palier est généralement observé et la
rupture est qualifiée de ductile)

25

12
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

La résistance en compression simple σc correspond au pic de la


courbe contrainte-déformations.

Le module E caractéristique du comportement « élastique » de la


roche est défini par la tangente à la courbe de la déformation axiale
à 50% du pic (la phase « élastique »).

Le coefficient de Poisson ν est le rapport entre la déformation


transversale et la déformation axiale ; on choisit de l’exprimer dans
la partie linéaire des 2 courbes comme le rapport entre les pentes
des 2 droites.

26

Classes de raideur de la matrice rocheuse- AFTES/GT1

27

13
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Résistance à la traction d’une roche

L’essai brésilien (simple) est pratiqué sur des morceaux de carottes


écrasés perpendiculairement à leur axe. C’est un essai de rupture « par
fendage », appelé aussi traction indirecte : dans la partie centrale de
l’échantillon, il y a de la compression et aussi de la traction (qui
entrainera la rupture).
On obtient la contrainte de rupture en traction brésilienne σtb :

σtb = 2 P max / π.D.L

D : diamètre ;
L : longueur de la carotte

28

Fragilité
La fragilité est définie par le rapport FR = σC / σtb

Classes de fragilité de la matrice rocheuse (AFTES/GT1)

29

14
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Dureté, Abrasivité

Ce sont des caractéristiques techniques utiles pour qualifier :

❑ la vitesse d’avancement (fonctionnement)

❑ l’usure des outils de creusement du rocher (la durée de vie) .

30

Dureté
La dureté est un essai de micro-forage normalisé. Un des plus utilisés est
l’essai CERCHAR (INERIS). L’indice correspond au temps en secondes pour
creusé un trou de 1cm avec un foret normalisé.

Classes de dureté de la matrice rocheuse suivant les résultats


de l'essai CERCHAR-INERIS

31

15
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Abrasivité
L’abrasivité est définie en général à l’aide de 2 essais : usure en
translation et usure en rotation de pièces métalliques normalisées.

Classes d'abrasivité de la matrice rocheuse suivant les résultats de


l'essai CERCHAR-INERIS

32

Abrasivité
L’abrasivité est définie en général à l’aide de 2 essais : usure en
translation et usure en rotation de pièces métalliques normalisées.

Classes de d'abrasivité de la matrice rocheuse suivant les résultats de l'essai LCPC

33

16
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Vitesse – indice de Continuité


Vitesse P des ondes longitudinales : relativement facile à mesurer sur
une carotte (et aussi sur le terrain).

En comparant avec la vitesse théorique V*p déduite d’une analyse


minéralogique, par application de la formule 1/ V*p = Σ( ci / V*pi )

avec Ci concentration en mineral i et V*pi vitesse dans cristal i

On en déduit l’indice de continuité IC


IC = Vp (mesurée) / V*p (théorique) ; ( IC entre 0 et 100 %) .

IC qualifie la qualité des contacts entre les grains de la roche. Il est


affecté par les présences des pores et encore plus par celle des
microfissures de l’échantillon.

34

Masse volumique et vitesse théorique Vp des ondes P dans les


minéraux (NF P 18-556 )

35

17
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

36

Buts de la caractérisation des massifs rocheux

Etudes préliminaires
❑ Etablir le « modèle géologique prévisionnel »
→ structure géologique et principales propriétés

❑ Définir des sous-ensembles homogènes et caractériser la


matrice et les discontinuités
→ modèle géotechnique

37

18
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Buts de la caractérisation des massifs rocheux

❑Fournir à l’ingénieur les données qualitatives et quantitatives


nécessaires pour décrire la structure et évaluer les propriétés
mécaniques et hydrauliques des massifs.

❑Apporter une connaissance aussi précise que possible de ces


données, indispensable pour :

✓la conception et la mise au point des projets ;


✓le choix des techniques de construction ;
✓la définition des soutènements
✓le dimensionnement des revêtements.

38

Exemple de modèle géologique

39

19
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Principe de la segmentation et de la hiérarchisation en sous-


ensembles géotechniques homogènes

40

Exemple de synthèse des paramètres de caractérisation en sous-ensembles


géotechniques homogènes

41

20
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Paramètres d’identifications des discontinuités

Typologie des discontinuités Description des Discontinuités

✓Plans de stratification ✓Orientation


✓Diaclases ✓Espacement
✓Failles ✓Extension
✓ joints sédimentaires ✓Rugosité
✓Plans de schistosité ✓Altération
✓Couloirs de Fracturation ✓Ouverture
✓Contacts lithologiques ✓Remplissage
✓Eau.

42

Typologie des discontinuités


Les plans de stratification sont les surfaces qui délimitent les strates ; elles
sont caractérisées par une très grande extension, et parfois par la présence
de matériaux argileux leur conférant une faible résistance au cisaillement

43

21
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Typologie des discontinuités


Les diaclases sont des fractures de la roche, issues d’une rupture par compression,
traction ou cisaillement liée aux mouvements tectoniques . Les deux parties de la
roche qui se sont constituées n’ont cependant pas bougé , peu rugueuses, et
d’extension décimétrique à décamétrique. Les diaclases s’organisent souvent en
réseaux de 2 ou 3 familles directionnelles

Tectonique : discipline qui traite de la structure de l’écorce terrestre, de ses dislocations et plissements.

44

Typologie des discontinuités


Les failles ce sont des fractures identiques aux diaclases mais qui ont entraîné un
mouvement relatif des deux parties de la roche encaissante. Un glissement a donc
eu lieu le long de cette faille. Leur longueur varie d’une dizaine de centimètres à
plusieurs centaines de kilomètres ). Elles présentent fréquemment des matériaux
de remplissage aux faibles caractéristiques mécaniques.

Faille inverse
Faille normale

45

22
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

46

Typologie des discontinuités


Les plans de schistosité dans les roches métamorphiques, la forte compression a
perturbé et transformé l’organisation des minéraux internes. Ceux-ci se sont alignés
selon une direction orthogonale à la compression et ont entraîné la formation de
plans de rupture préférentiels. L’ardoise, qui est fendue selon cette schistosité, en
est une bonne illustration

47

23
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Typologie des discontinuités

Les couloirs de fracturation représentent un assemblage complexe de


petites discontinuités de faible extension et d’orientations variées,
organisées suivant une structure plus ou moins planaire.

Les contacts lithologiques entre roche encaissante et filons constituent des


surfaces de discontinuité souvent virtuelles mais parfois réelles suite à des
phénomènes d’altération différentielle.

Les discontinuités sont généralement des lieux de grande


déformabilité, où la rupture est plus facile et où l’eau circule plus
facilement. Elles transforment l’état de contrainte du massif à leur
proximité

48

Paramètres de caractérisation des discontinuités


Orientation
elle définit la position du plan de la discontinuité dans l’espace par rapport
au Nord, et peut être donnée de deux manières :

❑La première repose sur la direction de l’horizontale du plan α [0-180°],


l’angle de pendage β [0-90°] et la direction de plongement du vecteur
pendage. Elle est employée pour effectuer les mesures sur le terrain ;

❑La seconde utilise l’azimut du vecteur pendage α p [0-360°] et l’angle de


pendage β [0-90°], méthode recommandée par l’AFTES pour la restitution
des résultats

49

24
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Paramètres de caractérisation des discontinuités

50

Paramètres de caractérisation des discontinuités


Espacement

Distance entre deux discontinuités les plus proches d’une même famille
mesurée perpendiculairement à celles-ci.
On mesure en fait sur le terrain la distance entre deux intersections
successives des traces des discontinuités avec la ligne de levé. Cette mesure
est en général biaisée, car elle dépend de l’extension des discontinuités (à
nombre de traces égales sur une surface, les traces longues ont plus de
chance d’être intersectées par la ligne de mesure et apparaissent donc plus
rapprochées) et de la direction de la ligne d’échantillonnage

51

25
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Paramètres de caractérisation des discontinuités


Extension

L’extension ou taille des discontinuités correspond à la surface totale de la


discontinuité dans l’espace. C’est un paramètre important puisqu’elle
contrôle, avec l’espacement, la connectivité du réseau, et donc la
perméabilité du massif et le volume des blocs intacts.

Elle n’est pas accessible directement, mais on peut l’approcher par la


longueur observable de son intersection avec le plan de mesure (trace de la
discontinuité). Ce paramètre n’est donc pas mesurable en sondage.

52

Paramètres de caractérisation des discontinuités


Rugosité et ondulation de la surface de discontinuité

À l’échelle millimétrique à centimétrique d’une part, décimétrique à


métrique d’autre part. Ces paramètres, difficiles à mesurer sur le terrain,
contrôlent la résistance au cisaillement de la discontinuité et la mobilisation
ou non du phénomène de dilatance.

Altération des épontes1


ce paramètre est important lorsque les deux épontes de la discontinuité sont
en contact, car il contrôle leur déformabilité, mais aussi la possibilité de
mobiliser de la dilatance et donc la résistance au cisaillement.
Le degré d’altération peut être apprécié directement sur le terrain à partir de
la description des matériaux d’altération, de leur épaisseur et de l’essai au
scléromètre.
1 Épontes :
dans les mines, terme désignant les roches entourant une couche géologique
considérée.

53

26
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Paramètres de caractérisation des discontinuités

Ouverture
Distance entre épontes comptée perpendiculairement au plan de
discontinuité

Remplissage
Il faut caractériser la nature du matériau de remplissage ou de l’enduit, son
épaisseur et ses caractéristiques mécaniques ;

Présence d’eau
Présence de suintement et d’écoulement d’eau

54

RQD (Rock Quality Designation)

Le RQD est un paramètre empirique proposé par D. Deere en 1964.


Il est défini comme le rapport en pourcentage entre la longueur cumulée des
carottes supérieures à 10 cm et la longueur totale de carotte considérée.

RQD = 100 
 longueurs de carottes de long.  10 cm
longueur de la passe de sondage

55

27
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

RQD (Rock Quality Designation) (1)

Pour conserver au RQD toute sa signification, des conditions de


carottage sont à respecter :

✓diamètre des carottes  50 mm dans les roches massives ou peu


fracturées ; dans le cas de roches présentant de par leur nature des
discontinuités ou des plans de faiblesse (schistes, argilites, marnes,
calcaires lités,…), des diamètres plus importants sont recommandés

✓mesure des longueurs des éléments au niveau de l’axe des


carottes ;

✓ pour taux de récupération  90 %, la détermination du RQD est


considérée comme non significative ;

56

RQD (Rock Quality Designation) (2)

Pour conserver au RQD toute sa signification, des conditions de


carottage sont à respecter :

✓prise en compte uniquement des discontinuités naturelles (les


discontinuités induites par le carottage, la manipulation ou la mise en
caisse doivent être exclues ; en cas de doute, de manière
conservatrice, une discontinuité est considérée comme naturelle et
prise en compte pour l’évaluation du RQD ;

✓exclusion des discontinuités sub-parallèles à l’axe de la carotte ;

✓établissement du RQD dès (ou rapidement après) la sortie du


carottier, afin de s’affranchir d’une éventuelle évolution du matériau
par gonflement, libération de contraintes ou dessiccation.

57

28
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Les classifications géotechniques


Recherche de sous –ensembles homogènes

❑classification de l’AFTES
❑L'indice RMR ( Rock Mass Rating ) de Bieniawski
❑L'indice Q de Barton

58

Les classifications géotechniques


Les classifications de Bieniawski et de Barton sont les plus utilisées.
Le principe des classifications géotechniques consiste en une
"notation" empirique de la "qualité" du massif rocheux, appréciée à
partir des valeurs déterminées pour certains paramètres
dimensionnant.

Ces paramètres varient légèrement d’une classification à l’autre mais


se résument principalement à :

✓ la résistance de la matrice rocheuse


✓ la densité de fracturation du massif rocheux
✓ le comportement mécanique des discontinuités
✓ les conditions hydrogéologiques
✓ l’état de contrainte (pour certaines d'entre elles).

59

29
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Classification de l’Association Française des


Travaux en Souterrains
AFTES

60

Classification AFTES
Les principaux paramètres descriptifs retenus par l’AFTES sont :

✓les caractéristiques mécaniques de la roche intacte (matrice


rocheuse) ;
✓la structure et les discontinuités du massif rocheux ;
✓les conditions hydrogéologiques ;
✓les contraintes naturelles

Les différents paramètres retenus pour la caractérisation du massif, doivent


concerner un volume de terrain dont le pourtour extérieur est situé à une distance
de la paroi de la cavité telle que l’influence du comportement du terrain, situé au-
delà de ce volume soit négligeable vis à vis de la stabilité de l’ensemble.

61

30
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Classification AFTES
Les caractéristiques mécaniques de la roche intacte

Identification et indice de continuité de la roche

La microfissuration et la porosité d’une roche peuvent être estimées


à partir de la vitesse des ondes ultrasonores.
La vitesse des ondes longitudinales dans la roche sèche est très
sensible à la présence de discontinuités dans la matrice rocheuse
(pores, fissures, etc.).

Une indication de leur existence et de leur ampleur peut être


obtenue en comparant la vitesse des ondes longitudinales mesurées
sur la roche réelle (Vlm) à sa valeur théorique (Vlc) calculée à partir
de la composition minéralogique.

62

Classification AFTES
Les caractéristiques mécaniques de la roche intacte

Classes de l’indice de continuité de la roche- AFTES/GT1


Vlm
IC = 100 
L’indice de continuité de la roche s’exprime par Vlc

63

31
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Classification AFTES
Les caractéristiques mécaniques de la roche intacte

Résistance à la compression de la roche c


Les roches sont classées en 5 catégories, en fonction de leur résistance à la
compression simple, c.
Il est recommandé de déterminer la valeur moyenne de la résistance c
de fournir l’histogramme des mesures et de calculer l’écart type ainsi que
le coefficient de variation

Dans le cas de roches anisotropes, il est recommandé d’utiliser


pour la valeur de c la plus faible en précisant le rapport
d’anisotropie c(max) / c(min).

64

Classification AFTES
Les caractéristiques mécaniques de la roche intacte

Classes AFTES de la résistance à la compression simple de la


matrice rocheuse
Classes Résistance c [MPa] Description
R1 > 200 Résistance très élevée
R2 200 – 60 Résistance élevée
R3 60 – 20 Résistance moyenne
R4 20 – 6 Résistance faible
R5 <6 Résistance très faible

Ce tableau ne tient pas compte des roches tendres et des sols (au sens MDS)
Le groupe de travail n° 7 de l’AFTES l’ a modifié pour les inclure

Subdivision de certaines classes de roche (R2, R3 et R5), et l’ajout d’une classe


R6, elle-même subdivisée en deux classes R6a et R6b

65

32
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Classification AFTES
Les caractéristiques mécaniques

66

Classification AFTES
Les caractéristiques mécaniques de la roche intacte

Potentiel de gonflement de la roche

Le phénomène de gonflement correspond à une augmentation du


volume de la roche.
Il se produit au cours du temps, suite à une augmentation de la teneur en
eau consécutive à la modification de l’état de contraintes. Pour l’estimer,
les recommandations de l’AFTES proposent de déterminer :

❑ la présence de minéraux susceptibles de gonfler (comme les


smectites) ;

❑ les courbes de gonflement (gonflement libre) et de contraintes


développées (gonflement empêché) en fonction du temps ainsi que la
relation entre contrainte et déformation (essai dans une cellule
oedométrique, type Hurder-Amberg)

67

33
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Classification AFTES
Les caractéristiques mécaniques de la roche intacte

Altérabilité de la roche

L’altérabilité : capacité de la roche à évoluer dans le temps, en relation


avec son environnement. Cette évolution se traduit souvent par une
diminution de ses caractéristiques mécaniques, suite à des modifications
du milieu environnant, provoquées par les travaux. Il peut s’agir :

✓de modifications chimiques du fluide interstitiel ;


✓de modification de l’état des contraintes ;
✓de modifications thermiques.

Pas de norme pour quantifier l’altérabilité


les méthodes d’essais mises en œuvre pour évaluer ce phénomène
doivent être décrites

68

Classification AFTES
Discontinuité du massif rocheux

Indice global de densité des discontinuités dans le massif

L’indice retenu par l’AFTES est l’intervalle entre les discontinuités (ID).
L’ID se mesure le long d’une ligne tracée sur des affleurements naturels
ou sur les parois d’une galerie, à partir d’un sondage carotté ou par
endoscopie d’un sondage destructif.

Les longueurs (i) des intervalles découpés par les discontinuités


adjacentes successives sont mesurées selon une direction quelconque.

La valeur de (ID) est la valeur moyenne des longueurs (i).

69

34
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Classification AFTES
Discontinuité du massif rocheux

Classes AFTES de densité des discontinuités

Classes Intervalle entre les Densité de discontinuité


discontinuités [cm] dans le massif rocheux
ID 1 > 200 Très faible
ID 2 60 – 200 Faible
ID 3 20 – 60 Moyenne
ID 4 6 – 20 Forte
ID 5 <6 Très forte

Recommandations
1. Réaliser les mesures dans plusieurs directions ;
2. Établir l’histogramme des intervalles de longueurs (i) pour chaque
direction de mesure ;
3. Calculer l’écart type et le coefficient de variation ;
4. Préciser l’orientation de chaque ligne de mesure

70

Classification AFTES
Discontinuité du massif rocheux

Classes de fracturation du massif rocheux à partir du RQD

Classes RQD [%] Description de la fracturation


RQD 1 >90 très faible
RQD 2 90 à 75 faible
RQD 3 75 à 50 moyenne
RQD 4 50 à 25 forte
RQD 5 < 25 très forte

1. La direction de sondage doit être indiquée avec précision.

2. Comme toutes les mesures sont réalisées selon une direction du massif,
le RQD peut présenter une anisotropie plus ou moins accentuée. Dans
ce cas, les directions principales de cette anisotropie sont à déterminer
et les valeurs correspondantes doivent être fournies.

71

35
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Classification AFTES
Discontinuité du massif rocheux

Organisation des discontinuités

Les critères considérés sont :

✓nombre des familles de discontinuité


✓Espacement des discontinuités
✓organisation des familles de discontinuité

72

Classification AFTES
Discontinuité du massif rocheux

Classes AFTES des familles de discontinuités

Classes Description
N1 Peu de discontinuités ou quelques discontinuités diffuses
N2 a Une famille principale
b Une famille principale et des discontinuités diffuses
N3 a Deux familles principales
b Deux familles principales et des discontinuités diffuses
N4 a Trois (et plus) familles principales
b Trois (et plus) familles principales et des discontinuités diffuses
N5 Nombreuses discontinuités sans hiérarchisation ni constance dans la
répartition

73

36
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Classification AFTES
Discontinuité du massif rocheux

Classes AFTES des espacements des familles de discontinuités et


des épaisseurs de banc
L’espacement, S, des discontinuités de chaque famille est défini par
la moyenne des distances mesurées entre les discontinuités
successives d’une même famille selon la normale au plan de cette
famille.

Recommandation
Pour chaque famille principale de discontinuité
✓établir l’histogramme
✓calculer l’écart type de la distribution des valeurs des distances

74

Classification AFTES
Discontinuité du massif rocheux

Classes AFTES des espacements des familles de discontinuités et


des épaisseurs de banc

Classes Description
Espacement Epaisseur S ou E [cm] Espacement des discontinuités Epaisseur des bancs
d’une famille
S1 E1 200 Discontinuités très espacées Bancs très épais
S2 E2 60 à 200 Discontinuités espacées Bancs épais
S3 E3 20 à 60 Discontinuités moyennement Bancs moyennement
espacées épais
S4 E4 6 à 20 Discontinuités rapprochées Bancs minces
S5 E5 6 Discontinuités très rapprochées Bancs très minces

75

37
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Classification AFTES
Discontinuité du massif rocheux

Orientation des discontinuités

L’orientation des discontinuités doit être considérée par rapport à la


direction de l’avancement de l’excavation. Le pendage  et l’angle 
entre les azimuts du pendage et de l’avancement, déterminent les
conditions de creusement.

Recommandation
1. Pour chaque famille de discontinuité établir l’histogramme et
calculer l’écart type de la distribution des valeurs des distances
pour chaque famille principale.
2. Dans le cas des massifs stratifiés, déterminer l’épaisseur, E, des
bancs.

76

Classification AFTES
Discontinuité du massif rocheux

Classes AFTES pour l’orientation des discontinuités

Classes Orientation des discontinuités Conditions de creusement


Angle entre pendage  et axe Pendage 
d’avancement du creusement 
OR 1 Quelconque 0 à 20° En bancs sub-horizontaux
OR 2 a 20 à 90° En travers (a) avec pendage
0 à 30° bancs
b (b) contre
pendage
OR 3 30 à 65° 20 à 90° Conditions intermédiaires
a 20 à 60° En (a) pendage
OR 4 65 à 90° direction moyen
b 60 à 90° (b) pendage fort

77

38
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Classification AFTES
Discontinuité du massif rocheux

Schéma des principales orientation


(AFTES, groupe de travail n° 1,
1993)

78

Classification AFTES
Discontinuité du massif rocheux

Le RQD est le paramètre le plus couramment mesuré. C’est un


indice de qualité du massif rocheux, mais ne fournit que très peu
d’informations sur la densité de fracturation du massif.

A titre d’exemple, un RQD de 100 peut correspondre à une passe


forée sans discontinuité ou avec une discontinuité tous les 11 cm.

AFTES recommande donc d’utiliser préférentiellement l’indice ID


pour caractériser la densité de discontinuités.

79

39
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Classification AFTES
Discontinuité du massif rocheux

80

Classification AFTES
Conditions hydrogéologiques

L'eau souterraine est à l'origine d'un grand nombre de difficultés


rencontrées en travaux sous terrains :
❑par son débit, qui gêne la progression des travaux ;
❑par les forces d'écoulement, qui peuvent déstabiliser la paroi
excavée ou provoquer de redoutables débourrages ;
❑par les conséquences de l'exhaure sur l'environnement :
tarissement de sources ou de puits, tassements dus au
rabattement de la nappe.

Pour rappel : le débit Q traversant une section S de massif est lié à la


perméabilité K et au gradient hydraulique i par la loi de Darcy :
Q = K . i. S

81

40
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Classification AFTES
Conditions hydrogéologiques

Les conditions hydrogéologiques d’un massif sont caractérisées par :

1. identification des aquifères et de leur mode de fonctionnement ;


2. mesure de la charge hydraulique H au niveau du tunnel ;
3. mesure de la perméabilité K du massif.

Les reconnaissances doivent intéresser la totalité du système aquifère


influencé, et non pas se limiter à la seule partie traversée par le tunnel
comme c'est le cas pour la reconnaissance des paramètres
mécaniques.

82

Classification AFTES
Conditions hydrogéologiques

Identification des aquifères

Sur la base du modèle géologique déjà établi, on procède à la


délimitation de l'étendue du système aquifère susceptible d'être
influencé par le futur ouvrage souterrain, en distinguant, le cas
échéant, les principaux aquifères qui le composent.

Définir un modèle de fonctionnement hydrogéologique de ce


système. cela suppose une estimation grossière pour chaque
aquifère traversé par le projet :

1. le type de perméabilité concerné


2. les conditions aux limites

83

41
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Classification AFTES
Conditions hydrogéologiques

Identification des aquifères

1 - le type de perméabilité concerné peut relever de 5 catégories :

✓terrains granulaires (type sables et graviers) ;


✓roches fracturées (type granite, gneiss, basalte, etc.) où l'eau ne
circule que dans les fractures ;
✓terrains à double porosité, où l'eau circule à la fois dans les fractures
et dans la matrice poreuse (craie, grès) ou altérée (granite arénisé) ;
✓roches karstifiées (calcaire, gypse), où l'eau circule surtout dans des
conduits de dimensions et répartition aléatoires ;
✓zones faillées, remplies de matériaux broyés qui jouent souvent le
rôle de drains au sein de massifs fracturés.

84

Classification AFTES
Conditions hydrogéologiques

Identification des aquifères

2 - les conditions aux limites :

✓les conditions d'alimentation (pluies, infiltrations, rivière, lac, mer, etc.)


✓le débit et le niveau des exutoires ;
✓les limites quasi étanches.

85

42
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Classification AFTES
Conditions hydrogéologiques

Charge hydraulique - Piézométrie

La connaissance de la piézométrie initiale dans le massif à l'endroit du futur


ouvrage constitue l'une des informations indispensables pour une
conception correcte.

Pour un tunnel (dont la longueur peut être très importante), la piézométrie


initiale doit être déterminée en tous points de l'ouvrage.

Il est inutile d'insister sur le niveau très élevé des risques qui peuvent
résulter de la méconnaissance de l'état piézométrique initial (même sur un
tronçon limité du tunnel), tant dans la phase travaux que pour l'ouvrage en
service.

86

Classification AFTES
Conditions hydrogéologiques

Classes AFTES des charges hydrauliques


La charge hydraulique dans le massif, avant le creusement de l’ouvrage est
définie, en prenant comme référence le niveau du radier de l’ouvrage projeté

87

43
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Classification AFTES
Conditions hydrogéologiques

Perméabilité k du massif
Classes AFTES de la perméabilité du massif
La connaissance de la perméabilité du massif passe par l'interprétation
d'essais hydrauliques, qui doivent être adaptés au type d'aquifère concerné.
(voir séance 1)

88

Classification AFTES
État de contrainte naturelles

L'état de contrainte initial est un paramètre déterminant du


comportement du massif rocheux lors du creusement d'un ouvrage
souterrain.

La localisation et l'extension des zones dans lesquelles la résistance


limite du massif peut être (éventuellement) atteinte au moment du
creusement dépendent étroitement de l’état de contrainte initial.

Il est essentiel de pouvoir en tenir compte dans la conception


l'ouvrage.

89

44
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Classification AFTES
État de contrainte naturelles

Classes AFTES de l’état des contraintes naturelles

90

Classification de Bieniawski
Indice Rock Mass Rating
(RMR)

91

45
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Classification de Bieniawski - Indice RMR


Le RMR (Rock Mass Rating) a été développé par Bieniawski à partir de 1973 pour
estimer quantitativement les caractéristiques du massif rocheux et des
soutènements nécessaires à sa stabilité.

Approche basée au départ sur l’étude de plus de 300 tunnels principalement en


roches sédimentaires à profondeur modérée.

Etablie à partir d'exemples issus principalement d’Afrique du Sud, la base de


données utilisée s’est ensuite fortement enrichie à l’aide de nombreux autres cas
internationaux.

Après la première version largement diffusée en 1976, Bieniawski a modifié les


paramètres d’estimation du RMR à différentes reprises.

La version actuellement utilisée et décrite ici est le RMR 89 (Bieniawski, 1989).

92

Classification de Bieniawski - Indice RMR (Rock Mass Rating )


Bieniawski utilise six paramètres descriptifs qui sont :

1. la résistance de la matrice rocheuse, caractérisée par la


résistance à la compression simple (A1) ;
2. la fracturation de la roche, caractérisée par le Rock Quality
Designation (RQD) (A2) ;
3. la distance entre les discontinuités (A3) ;
4. les conditions des discontinuités (A4) ;
5. les conditions hydrogéologiques (A5) ;
6. l’orientation des discontinuités (B).

Chaque paramètre est affecté d’une note. La somme de tous les


points donne la valeur de RMR qui est comprise entre 1 et 100.
L’auteur définit ainsi cinq classes allant de massif très bon à massif
très médiocre. Le système dit Rock Mass Rating (RMR)

93

46
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Classification de Bieniawski - Indice RMR

RMR = A1 + A2 + A3 + A4 + A5 + B

✓A1 : Strength of intact rock material (résistance de la matrice) : note de 0 à 15

✓A2 Drill core quality (qualité du rocher sur carotte RQD) : note de 3 à 20

✓A3 : Spacing of discontinuities (espacement des discontinuités) : note de 5 à 20

✓A4 : Conditions of discontinuities (état des discontinuités) : note de 0 à 30

✓A5 : Groundwater conditions (conditions hydrogéologiques) : note de 0 à 15

✓B : Adjustement for joint orientation (effet de l’azimut et du pendage des


discontinuités par rapport au sens de creusement de l’ouvrage souterrain) : note de
–12 à 0

94

95

47
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

96

97

48
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Classification de Bieniawski - Indice RMR

RMR = A1 + A2 + A3 + A4 + A5 + B

Le RMR est une note donnée au massif rocheux entre 0 et 100, qui
utilise à plus de 70% la fracturation et n’accorde que 15 % d’influence
aux propriétés de la matrice et 15% aux conditions hydrogéologiques.

De plus, cette notation ne tient pas compte de l’état de contrainte


régnant dans le massif rocheux, au droit du tunnel.

Ces particularités devraient en théorie conduire à limiter l’application


du RMR aux seuls massifs de roches résistantes et dont le
comportement est régi par les discontinuités..

98

Classification Barton
Indice Q
(Rock tunneling Quality Index)

99

49
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

L’indice Q de Barton - Rock Tunneling Quality Index

L’indice Q est le paramètre central d’une méthode développée par le


NGI (Norwegian Geotechnical Institute) en 1974, à partir des
données issues de la réalisation de plus de 200 tunnels,
majoritairement situés dans le cristallin du bouclier scandinave à
contraintes horizontales élevées (Barton et al, 1974).

Cette méthode a été réactualisée en 1993 par la prise en compte de


plus de 1000 cas de tunnels (Grimstad et Barton, 1993).

100

L’indice Q de Barton - Rock Tunneling Quality Index

Les paramètres utilisés pour la description du massif rocheux sont :

✓la fracturation caractérisée par le RQD ;


✓le nombre de familles de discontinuités, Jn ;
✓la rugosité des discontinuités, Jr ;
✓l’altération des discontinuités, Ja ;
✓l’effet de l’eau, Jw ;
✓le facteur de contrainte, SRF (Stress Reduction Factor).

La valeur de Q est définie par l’expression

RQD J r J
Q=   w
Jn J a SRF

101

50
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

L’indice Q de Barton - Rock Tunneling Quality Index

RQD J Jw
Q=  r 
Jn Ja SRF

La valeur de Q est le produit de trois coefficients portant sur :


✓la taille potentielle des blocs rocheux ;
✓la qualité mécanique des contacts entre blocs ;
✓L’état initial du massif par rapport à l’eau et aux contraintes

102

L’indice Q de Barton - Rock Tunneling Quality Index

Déterminer une plage de variation de Q en faisant un


calcul avec les valeurs les plus défavorables puis avec les
plus favorables, peut conduire à des écarts très
importants, si le calcul est fait pour des sous-ensembles
aux caractéristiques très hétérogènes.

103

51
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

L’indice Q de Barton - Rock Tunneling Quality Index

Tableau récapitulatif des plages de variations des


différents paramètres, permettant d'apprécier leur poids
respectif au sein de la valorisation globale de l'indice Q.

104

L’indice Q de Barton - Rock Tunneling Quality Index

Le poids du paramètre SRF dans le 3ème coefficient Jw / SRF est


particulièrement important, ce qui fait l’originalité de l’indice Q qui
prend en compte :

✓la présence éventuelle de zones cisaillées, broyées ou à forte teneur argileuse ;


✓le niveau de contrainte dans les roches à comportement fragile ;

✓les efforts potentiels de fluage et de gonflement dans les roches déformables ;

✓L’indice Q dépend donc fortement de données non intrinsèques du matériau


rocheux et notamment de l’état de contrainte auquel est soumis le massif;

✓ cependant la formulation de Q présente le désavantage de ne pas faire


apparaître directement de paramètre caractéristique de la résistance mécanique
du matériau rocheux.

105

52
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

106

107

53
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

108

109

54
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

110

111

55
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

112

Geological Strength Index (GSI)


L'indice G.S.I. de Hoek

Le GSI n’est pas directement un système de classification, mais


constitue une étape intermédiaire pour la détermination des
propriétés mécaniques du massif rocheux, utilisant des formules
empiriques proposées par Hoek et Brown.

Le GSI a été introduit en 1995 par Hoek. Il est déduit de variantes du


RMR et/ou du coefficient Q notée RMR’ et/ou Q'.

113

56
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Geological Strength Index (GSI)


L'indice G.S.I. de Hoek
RMR’ est calculé comme RMR de base, en se limitant aux 4 premiers
critères (Résistance, RQD, Espacements des joints et conditions de
discontinuités) et en retenant systématiquement une valeur de 15
pour le cinquième critère relatif à l'eau (c’est le comportement du
massif hors d’eau qui est considéré) et une valeur de 0 pour la note
d’ajustement relative à l’orientation des discontinuités.
RMR = A1 + A2 + A3 + A4

Suivant une démarche analogue, Q’ ne tient pas compte du 3ème


ratio faisant intervenir les cinquième et sixième paramètres (eau et
"contrainte active") RQD J
Q=  r
Jn Ja

114

Geological Strength Index (GSI)


L'indice G.S.I. de Hoek

En fonction des valeurs du RMR’89 la détermination du GSI


est la suivante :

❑ pour les valeurs de RMR’89 > 23 → GSI = RMR’89 – 5

❑ pour les valeurs de RMR’89 < 23 → GSI = 9 (LogQ’ + 44)

115

57
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Corrélations

De nombreuses formules ont été proposées pour permettre


l'évaluation indirecte du module de déformation du massif.

Les formules peuvent combiner directement des paramètres de la


matrice (E, c ) et du massif (RQD) ou en être déduites indirectement
par l’intermédiaire des indices RMR et/ou Q .

Proposées dans des contextes particuliers, les relations empiriques


doivent être utilisées avec prudence et confrontées, dans la mesure
du possible, aux résultats des mesures in situ.

116

Evaluation du module de déformation du massif EM en fonction des


valeurs des indices RMR et Q (Hoek, Kaiser & Bawden - 1997)

117

58
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Formules empiriques d’évaluation de modules de déformations des


massifs rocheux

118

Commentaires sur les classifications

Les objectifs principaux des différentes classifications :

✓évaluation du mode de soutènement et du soutènement à mettre en œuvre


✓le choix du mode d’abattage (méthode de creusement)

Les classifications de Bieniawski (Rock Mass Rating, RMR) et de Barton (Q)


combinent différents paramètres descriptifs relatifs au massif. Une note est
affectée à chacun d’eux pour aboutir à une note globale unique. Less différences
entre les deux systèmes sont :

✓le RMR ne considère pas l’état des contraintes naturelles ;


✓le Q ne prend pas en compte l’orientation des discontinuités / à l’axe de
l’ouvrage.

Deux classifications utiles pour une géologie homogène.


elles n’intègrent pas les roches meubles, sols pulvérulents et sols cohérents au
sens de la mécanique des sols

119

59
Rabah ARAB
[email protected]
www.HUESKER.fr

Commentaires sur les classifications

La classification de l’AFTES permet de définir tous les types de roches et offre


l’avantage d’analyser chaque paramètre descriptif du massif rocheux
indépendamment des autres, sans lui affecter de note précise. Elle définit des
classes de roches pour chacun des paramètres considérés.

De telles classifications sont limitée aux études préliminaires et aux avant-projets.


Elle donne une bonne appréciation du massif rocheux.
Des compléments d’information peuvent être obtenus pendant la phase de
construction et surtout pour les grands travaux, lors de la réalisation des galeries
de reconnaissances.

120

60

Vous aimerez peut-être aussi