vivre
en vue de
l’ÉTERNITÉ
À la découverte du plan de Dieu
pour votre vie.
K.P. Yohannan
Originalement publié aux États-Unis d’Amérique sous le titre :
Vivre en vue de l’éternité – À la découverte du plan de Dieu pour votre vie
© 2004 par K. P. Yohannan
Tous droits réservés
La reproduction en partie ou en totalité de ce livre est interdite sans le con-
sentement écrit de l’éditeur.
Traduction : Shirley Asselin
Correction : Louis Gerardin
Les citations bibliques sont extraites de la version Louis Segond.
ISBN : 978-1-595890-50-4
Certaines citations aux chapitres 3 et 5 sont tirées avec permission de The
Root of the Righteous de A. W. Tozer, copyight © 1955, © 1986 par Lowell Tozer.
Publié par Christian Publications, Inc., Camp Hill, Pennsylvanie, États-Unis.
Des citations aux chapitres 4 et 5 sont extraites, avec permis-
sion, de Victory through Surrender de E. Stanley Jones, copyright
© 1991 par Gospel for Asia Publications, Tiruvalla, Kerala, Indes.
Au chapitre 7, une citation est tirée de Thy Brother’s Blood Cri-
eth par Amy Carmichael et publié par Dohnavur Fellowship (origi-
nalement publié sous le titre Things as They Are par Morgan et
Scott, n.d.). Utilisée avec la permission de Dohnavur Fellowship.
Au chapitre 10, un extrait est tiré de Call to Discipleship et est
utilisé avec la permission de Oritz, Juan Carlos, de South Plainfield,
Nouveau Jersey, États-Unis : Logos International, 1975, p. 42-43.
Publié par GFA Books, une division de Gospel for Asia
245 King Street East, Stoney Creek, ON L8G 1L9
Téléphone : 905 662-2101
Publié au Canada
Pour plus d’information concernant nos autres produits, visitez notre site
Internet : www.gfa.ca/francais
1re édition en anglais, 2004
1re édition en français, 2006
2e édition en français, 2012
Ce livre est dédié au personnel d’Évangile en Asie partout
à travers le monde. Ces frères et sœurs partagent ma vision
et mon fardeau pour les âmes perdues en Asie. Ils ont fait
de grands sacrifices afin de pouvoir servir les missionnaires
locaux et leur permettre de gagner des millions de personnes
à Christ.
Table des matières
Remerciements 9
Introduction 11
Partie 1 Entendre l’appel de l’éternité
1 Levez les yeux 15
2 Vivre pour un autre royaume 27
3 Transformé de l’intérieur 38
4 Un sacrifice vivant 46
Partie 2 Surmonter les obstacles
5 Un seul souci 55
6 Qu’est-ce qui vous motive? 63
7 Mise au point du cœeur 80
8 Connaiˆtre l’ennemi 100
9 L’arme qui assure la victoire 118
Partie 3 Répondre à l’appel de l’éternité
10 Une perle de grand prix 129
11 Regarder au-delà de la croix 138
12 Une poignée de poussière 147
13 Se dépouiller de nos espoirs secrets 165
Partie 4 Vivre en vue de l’éternité
14 Transmettre à nos enfants le meilleur
de notre connaissance 175
15 Comment mener sa vie en vue de
l’éternité 191
16 Que ferez-vous? 204
Autres articles de Gospel for Asia 226
Remerciements
This book is the result of more than ten years of
traveling and speaking to God’s people from all walks of
life. What you read in this volume has been used by God
to change the lives of many. I am grateful to the Lord for
allowing me to have a part in touching these lives for the
sake of His Kingdom.
This project would not have been possible without
the help of my secretary, Heidi Chupp. With tireless
determination she typed and proofread the manuscript,
added words to make things clear, corrected my spelling
and grammar and arranged the chapters in logical order.
She did all this and much more without a word of
complaint.
I also want to thank Debi Carroll for helping to
transcribe the majority of these messages from tapes.
Finally I want to thank my family—my wife, Gisela, and
my children, Daniel and Sarah—for their love and support,
without which it would be impossible to stay in the battle.
They stand with me in our commitment to reach this
generation for the Lord.
Introduction
Récemment, je me suis retrouvé au milieu d’une
conversation plutôt intéressante – avec mon stylo! Cette
conversation en était une à sens unique, je l’avoue, mais
j’ai tout de même appris quelque chose durant cette
discussion.
Autant que je me souvienne, même lorsque j’étais un
jeune écolier, j’ai toujours fait usage d’un stylo à plume.
Celui que j’utilise aujourd’hui est un cadeau d’un ami — un
beau stylo, avec lequel j’aime bien travailler.
Un jour, alors que j’étais en train d’écrire, seul à mon
bureau, j’ai fixé le regard sur le stylo dans ma main et j’ai
engagé la conversation.
« Stylo », ai-je dit, « je t’aime bien. Tu es absolument
sublime. Je ne te prête même pas à d’autres. »
J’imaginais la réplique de mon stylo : « Eh bien, merci.
Cela fait du bien de se savoir aimé. »
Puis, j’ai ajouté : « Stylo, tu fais vraiment partie de ma
personnalité. Ma signature – une partie de moi-même – a
été formée par toi. Il y a quelque chose en toi que personne
d’autre ne peut revendiquer. Malheureusement, j’ai le
regret de te dire, Stylo, que dans quelques années tu ne
m’appartiendras plus. »
Mon stylo m’a alors demandé : « Que veux-tu dire? As-
tu l’intention de m’offrir à quelqu’un d’autre? »
« J’ai plus de quarante ans », ai-je expliqué. « Si
j’ajoutais encore cent ans à ma vie, je crois bien que je ne
serais plus dans les environs. Toi, tu seras peut-être encore
là, mais moi je serai parti. Je vais donc t’utiliser aussi
longtemps que possible, mais je ne te tiendrai pas trop fort
pour ne pas verser de larmes sur toi lorsque ce sera la fin. »
À mesure que vous lirez ce livre, je vous encourage à
jeter un nouveau regard sur la manière dont vous vous
investissez – votre temps, votre énergie et vos talents? Vous
n’avez qu’une vie à vivre. Il vous appartient (que vous en
soyez conscient ou pas) de décider comment l’investir.
Dépenserez-vous tout sur vous-même et votre plaisir, ou
vous jetterez-vous aux pieds de Jésus, en disant : « Me
voici, envoie-moi »?
Lorsque nous vivons à la lumière de l’éternité, les
trésors auxquels le monde est attaché n’ont aucune valeur
pour nous. Les objets n’ont plus d’importance et les âmes
humaines deviennent précieuses.
La prière de mon cœur c’est que, quand vous aurez
terminé de lire ce livre, vous ne le refermerez pas
simplement en disant : « Quel livre stimulant », pour
ensuite poursuivre votre vie comme avant.
Prenez du temps, tout de suite, pour prier et demander
au Seigneur d’utiliser ce livre pour attendrir votre cœur,
remplir vos yeux de larmes et vous tirer de votre zone de
confort pour vous lancer dans un monde perdu qui est en
train de mourir sans Jésus-Christ.
Je vous encourage à ne pas vous arrêter en disant :
« Rien de tout cela n’est nouveau ». Avancez dans
l’incertitude en cherchant à connaître la volonté de
Dieu pour chaque pas. Ce sera le début d’une sérieuse
et authentique marche avec Jésus. Je peux vous garantir
qu’une vie ainsi vécue en vaudra la peine dans l’éternité.
Puisse le Seigneur vous bénir et parler à votre cœur à
travers la lecture de ces pages.
K. P. Yohannan
Carrollton, Texas
14
Levez les yeux
Partie 1
entendre
l’appel de
l’ÉTERNITÉ
15
1
Levez les yeux
Selon vous, quelles sont les nécessités fondamentales de la
vie? Réfléchissons au minimum de choses dont nous avons
besoin pour vivre.
Commençons avec une maison. Combien de pièces nous
faut-il pour survivre? D’accord, optons pour une maison avec
une chambre à coucher. Ajoutons-y une petite salle de bains;
cela devrait suffire. Aurions-nous besoin d’une cuisine? Une
petite, sans doute. Un réfrigérateur? Plutôt difficile de vivre
sans! Nous aurons également besoin d’eau courante – de l’eau
froide à tout le moins, et peut-être que nous pourrions aussi
ajouter l’eau chaude.
Et qu’en est-il de l’électricité? C’est une nécessité absolue!
Une moquette? Eh bien, il fait plutôt froid en hiver. Que dire
d’un poste de télévision? Il faut bien se tenir au courant de ce
qui se passe dans le monde.
Passons maintenant à l’automobile. Quel modèle nous
faut-il? Une petite voiture fabriquée localement coûte moins
cher. Nous devrions aussi considérer une motocyclette ou une
bicyclette – c’est encore moins dispendieux.
Et à propos des vêtements? Rappelez-vous que nous ne
parlons pas de nos désirs. Nous parlons uniquement de
l’essentiel. Quelques jupes ou pantalons, deux ou trois
chemises, des chaussettes ou bas collants et des sous-vêtements
feraient l’affaire. Des chaussures? Nous pourrions vivre avec
une paire.
Hygiène personnelle – avons-nous vraiment besoin de tous
ces shampoings et revitalisants? Du savon et une brosse à
dents feront bien l’affaire. Ajoutons aussi un déodorant. Nous
pourrions ajouter un miroir, mais il devra être petit.
Notre liste est loin d’être complète. Que ferons-nous
lorsque nous aurons la migraine? Il vaudrait mieux avoir des
comprimés d’aspirine à la portée de la main. Ah oui, il ne
faudrait pas oublier les vitamines et les diachylons.
Parlons maintenant de sécurité financière. Eh bien, nous
devrions avoir quelques dollars dans un petit compte en
banque.
Il ne faut pas oublier les enfants. Eux aussi, ils ont besoin
de quelques vêtements et possiblement de quelques jouets
pour les distraire.
Revoyons maintenant notre liste et réfléchissons bien à ce
que nous y avons inclus. De quoi avons-nous vraiment besoin
pour vivre? Notre liste est plutôt maigre, mais dans votre
imagination, grattez une allumette, tenez-la sous la liste et
regardez-la brûler jusqu’à ce qu’elle soit réduite en cendres.
Nous n’avons besoin d’aucune de ces choses pour vivre,
aussi fondamentales qu’elles puissent être. Des millions de
personnes, vivant et mourant dans les rues de New York,
Rio, Bombay, Mexico et ailleurs, dorment dans des huttes de
carton, sous les ponts et dans les égouts. Ils arrivent à survivre
sans une seule des nécessités de notre liste.
Que cela nous plaise ou non, nous pouvons, nous aussi,
vivre sans ces choses. Deux choses seulement sont essentielles
à notre survie : de l’eau et un morceau de pain.
Récemment, lors d’un voyage en Inde, j’étais en voiture
avec quelques frères d’Évangile en Asie quand, tout à coup,
j’ai aperçu quelque chose dans le fossé. En approchant, nous
avons vu qu’il s’agissait d’un homme immobile.
Entendre l’appel de l’éternité
J’ai pensé qu’il était mort, mais en le dépassant, le
conducteur de l’automobile a dit : « Cet homme est là depuis
six jours. »
« Quoi? Racontez-moi ce qui s’est passé », ai-je demandé.
« L’homme est un vieux mendiant qui vivait dans la rue.
Une automobile l’a frappé il y a six jours et lui a sans doute
fracturé une jambe. Personne ne veut le relever, ni même le
toucher. Toutefois, une vieille dame vient chaque jour lui
donner un peu de riz et de l’eau. »
J’étais renversé. « Si Jésus devait passer par ici, que
ferait-Il? » ai-je demandé.
C’était le silence total dans la voiture.
Dès que nous sommes arrivés à destination, j’ai suggéré que
nous allions à la station de police pour demander la permission
d’amener l’homme à l’hôpital. Notre requête fut acceptée.
Quelques frères sont donc retournés chercher l’homme. Plus
tard, ils m’ont fait connaître le reste de l’histoire.
Les cheveux du vieil homme semblaient ne jamais avoir
été lavés, brossés ou même coupés. Il ne s’était probablement
pas lavé depuis des années. Les guenilles qu’il portait étaient
encrassées. Des milliers de fourmis, du genre de celles qui se
nourrissent de chair morte, le rongeaient. Comme il n’avait
pas pu bouger depuis qu’on l’avait frappé, il était demeuré là,
dans ses déchets.
À l’hôpital, les infirmières voulaient le déshabiller pour lui
faire prendre un bain, mais il se débattait. Il s’agrippait à ses
vêtements et ne voulait pas lâcher prise. Alors, quelqu’un a
remarqué qu’un coin de sa chemise était noué. À l’intérieur
du nœud, il y avait une roupie (l’équivalent d’environ cinq
cents). Il tenait à sa chemise comme si sa vie en dépendait
parce qu’il ne voulait pas perdre sa roupie! Dès qu’on lui a
remis sa pièce, il s’est détendu et a quitté ses vêtements.
Quand il a commencé à aller mieux, je suis allé lui rendre
visite à l’hôpital quelques fois pour lui tenir compagnie et
prier avec lui. J’ai appris l’histoire de cet homme qui s’appelait
Kuttappan. Il avait 75 ans, et aussi loin qu’il puisse se souvenir,
18
Levez les yeux
il avait vécu toute sa vie dans la rue. C’était son chez lui. Il
n’avait ni parent, ni femme, ni enfants, ni maison.
Maintenant, je vous pose cette question : « Kuttappan
a-t-il vécu pendant 75 ans sans les nécessités sur notre liste? »
Eh bien, oui. Et tout le temps qu’il est resté étendu dans le
fossé, il a survécu avec seulement une poignée de riz et un
verre d’eau apportés par une vieille dame.
Nous aussi, nous pourrions survivre comme Kuttappan. En
réalité, nous pourrions très bien nous passer de toutes nos
« nécessités ». Si nous habitions un pays au climat tropical,
nous pourrions vivre sans un seul vêtement (pas en public,
tout de même!). Cependant, nous ne pourrions pas survivre
sans pain et eau.
Y a-t-il autre chose dans la vie qui, selon vous, a plus
d’importance que toutes ces nécessités de base – quelque
chose qui a priorité même sur un morceau de pain et un verre
d’eau?
Selon Jésus, il y en a. Étudions le chapitre 4 de Jean pour
nous remémorer ce qui était pour Lui plus important que
manger et boire.
Un cœur pour la moisson
En lisant les Évangiles et en observant la vie de Jésus, nous
voyons qu’Il se servait de chaque occasion pour enseigner Ses
disciples au sujet du Royaume de Dieu. De plus, tout ce qu’Il
leur enseignait, Il le vivait devant eux. Tout ce qu’Il disait se
reflétait clairement dans Sa vie. Il était un exemple vivant
pour Ses disciples. Ces douze hommes ont eu la possibilité
d’observer Sa vie et d’apprendre de chacune de Ses actions.
Jean 4 relate un évènement qui a mis les disciples à
l’épreuve en plus de les avoir transformés. Cette histoire, que
vous connaissez sans doute très bien, est tout aussi pertinente
pour nous aujourd’hui qu’elle l’était pour les disciples de Jésus.
Ce passage raconte l’histoire d’une femme près d’un puits à
qui Jésus avait parlé d’eau vive. Les disciples étaient allés
19
Entendre l’appel de l’éternité
chercher de la nourriture en ville, et au retour ils en ont
offert à Jésus.
Mais Il leur dit : « J’ai à manger une nourriture que vous ne
connaissez pas. »
Les disciples se disaient donc les uns aux autres : « Quelqu’un
lui aurait-il apporté à manger? »
Jésus leur dit : « Ma nourriture est de faire la volonté de
Celui qui M’a envoyé, et d’accomplir Son oeuvre. Ne dites-
vous pas qu’il y a encore quatre mois jusqu’à la moisson? Voici,
Je vous le dis, levez les yeux, et regardez les champs qui déjà
blanchissent pour la moisson. »
Jean 4.32-35
Certainement, vous pouvez comprendre l’étonnement des
disciples. Jésus devait avoir faim après son voyage, alors ils
s’étaient rendus à pied au village avoisinant pour lui acheter
de la nourriture. Eux-mêmes n’avaient pas encore mangé,
et ils avaient sûrement faim et soif tout autant que Jésus.
Puis, Jésus agit comme s’il avait déjà mangé : « J’ai à manger
une nourriture que vous ne connaissez pas. » Après cela,
les disciples étaient encore plus confus : « Après nous être
donné tant de mal, il ne veut pas manger! Quelqu’un lui a-t-il
apporté de la nourriture? »
Qu’est-ce que Jésus leur disait? Il se servait d’une activité
quotidienne – manger – pour illustrer un principe d’un autre
Royaume. Jésus leur disait quelque chose comme ceci :
« Vos pensées sont fixées sur l’aspect horizontal, sur
l’immédiat – vos pieds fatigués et sales, votre estomac affamé
et votre gorge déshydratée. Détournez votre attention de ces
choses pendant un court instant. Levez vos yeux vers l’éternité
et voyez ce que Je vois. Vous dites qu’il y a encore quatre
mois avant la moisson, mais Moi, Je vous dis de regarder à
l’instant même l’âme des hommes et des femmes qui vous
entourent. Les champs sont déjà prêts pour la récolte. Si vous
attendez encore un petit peu, il n’y aura plus de récolte, tout
sera détruit. »
20
Levez les yeux
« Oui, J’ai faim et soif. Mais il y a une crise tellement réelle
dans le monde qu’elle Me consume tout entier. En pensant
à tout ce qui se passe, Je n’ai plus vraiment d’appétit. Je suis
impatient d’accomplir l’œuvre que Mon Père M’a confiée. »
Jésus aurait pu utiliser bon nombre d’exemples pour
expliquer les choses du Royaume. Pourquoi s’est-Il servi de
l’exemple de la nourriture?
C’est peut-être parce que c’est ce qui a plus de sens pour
nous. Dans notre cas, les besoins les plus fondamentaux sont
bien plus qu’un simple morceau de pain et un verre d’eau.
Pourtant, pour Jésus, même ces besoins – pain et eau –
restaient sans importance tant que des humains mourraient
sans avoir connu l’amour de Son Père.
Jésus nous parle aussi sérieusement aujourd’hui qu’Il l’a
fait à Ses disciples. Il nous donne le même commandement
qu’Il leur a donné : « Suivez-Moi ». Si nous sommes Ses
disciples, nous entendrons Son commandement et ferons
les mêmes choses qu’Il a faites. Cependant, étant faits de
chair et d’os, comme Ses disciples, nous avons également une
vision horizontale. Nous sommes concentrés sur l’immédiat –
vêtements, maisons, éducation, carrière, comptes en banque,
finances et automobiles.
Jésus nous appelle cependant à lever nos yeux et à détourner
notre regard de tout cela. Il nous appelle à voir ce qu’Il voit,
à sentir l’urgence qu’Il ressent, à partager Son cœur à l’égard
de la moisson qui bientôt ne sera plus – qui sera détruite à
jamais – si nous ne réagissons pas rapidement.
À travers les Évangiles, la vie de Jésus était caractérisée
d’urgence : « Je dois partir »; « Je dois travailler »; « La nuit
vient »; « Allez, faites des disciples ». De telles phrases nous
révèlent les sentiments de Jésus et la raison de Son existence.
Il était tellement affligé que manger et boire passaient au
second rang.
Quel contraste avec notre attitude désinvolte et
décontractée à l’égard du monde perdu!
21
Entendre l’appel de l’éternité
Réflexion à la lumière de l’éternité
Récemment, en Inde, les journaux rapportaient l’histoire
d’un homme hindou qui, comme bien d’autres adeptes, a fait
un pèlerinage jusqu’à un site religieux pour recevoir le pardon
pour ses péchés. Son ardent désir d’être purifié du péché a
attiré l’attention des médias.
L’homme avait débuté son voyage avec ses deux fils environ
200 kilomètres de la montagne sainte où il se dirigeait. Prenant
un petit caillou dans sa main, il s’est étendu sur la route. Puis,
il a allongé le bras aussi loin que possible et a déposé le caillou.
Ensuite, il s’est levé, a marché jusqu’à l’endroit où était le
caillou et l’a pris dans sa main. Il a refait la même chose –
encore et encore. Une longueur de corps après une autre, ses
fils et lui ont fait le laborieux trajet jusqu’au site du pèlerinage.
À un moment donné, le long d’une autoroute achalandée,
un de ses fils a été heurté par un camion et il est mort sur-le-
champ. Le pèlerin a continué sa route, son besoin de pardon
étant plus grand que la peine qu’il ressentait pour son fils.
« Il n’y a pas de prix trop cher pour mon pardon », a dit
l’homme aux reporters qui s’étaient rassemblés sur les lieux
de la scène. « Je suis prêt à faire ce qu’il faut. »
L’homme et son autre fils ont continué leur voyage jusqu’à
ce qu’ils aient enfin atteint le sommet de la montagne sainte.
Tandis qu’ils se préparaient à offrir leur sacrifice aux dieux
qu’ils adoraient, l’homme a dit à son fils de se tourner pour
prier. Le fils a fait ce que lui a demandé son père. Pendant
qu’il regardait dans la direction opposée, le père a soulevé un
couteau et a sacrifié le seul fils qu’il lui restait dans l’espoir de
recevoir le pardon pour ses péchés.
Un leader missionnaire m’a dit plus tard : « Cet homme
et ses fils sont passés près de ma maison. Si je les avais vus,
j’aurais pu leur offrir un traité et partager l’Évangile avec eux.
Dites-moi, comment puis-je ne pas souhaiter désespérément
atteindre mon propre peuple avec l’Évangile? »
22
Levez les yeux
Depuis, sa question me revient souvent à l’esprit,
principalement, quand je lis tout ce qui se passe dans le
monde. Depuis le démantèlement de l’Union Soviétique, par
exemple, les portes se sont ouvertes pour rejoindre les régions
les plus éloignées avec l’Évangile. Certaines républiques sont
presque entièrement musulmanes. Qui entendra l’appel de
Dieu et gagnera ces personnes à Jésus? Elles ont toutes besoin
d’entendre l’Évangile – les Ouzbeks, les Turques, les Azéris et
les millions d’autres.
L’Église clandestine est prête à prendre le risque de faire
souffrir des centaines de jeunes personnes instruites en les
envoyant prêcher l’Évangile à plein temps. Un des leaders
avec lequel je suis en contact m’a dit qu’ils ont grandement
besoin de nos prières et notre soutien pour récolter les âmes
qui sont mûres aujourd’hui.
Cependant, le chrétien moyen a de la difficulté à appliquer
ces faits dans sa vie personnelle. Il nous est plus facile de
dépenser notre argent et notre temps pour nous-mêmes.
Une femme, réalisant que l’anniversaire de naissance de
son mari approche, veut lui trouver un joli cadeau. Elle
voit une cravate de soie et se dit : « Quelle jolie cravate!
Elle lui ira à merveille! » Elle la prend et se dirige vers la
caisse sans même remarquer son prix de vingt dollars – une
autre cravate à ajouter aux douzaines qu’il possède déjà. Que
faisons-nous, par ailleurs, de l’information qui nous parvient
du champ missionnaire au sujet d’hommes et de femmes qui
donnent leur vie pour rejoindre les gens qui ne connaissent
pas l’Évangile? Parfois, nous ne voulons pas intégrer ces faits
à notre vie quotidienne, ou nous ne savons pas comment le
faire.
Nous devons lever nos yeux. Nous devons reformer notre
esprit pour qu’il interprète tout ce que nous faisons, tout ce
que nous voyons, toutes nos dépenses à la lumière de l’éternité
– à la lumière des âmes qui meurent sans Jésus.
Une des choses que j’ai apprises lors de mon premier voyage
en Chine me trouble encore aujourd’hui : il y a des multitudes
23
Entendre l’appel de l’éternité
d’églises avec des centaines, voire des milliers de membres et
pas une seule Bible dans toute la congrégation. La cravate à
vingt dollars, savez-vous qu’elle pourrait acheter vingt Bibles,
ou même vingt mille traités? Ajoutez à cela le fait que la moitié
du monde attend toujours de voir la première page d’une
Bible ou même d’un document évangélique.
Soyons réalistes
Récemment, lors d’une réunion du conseil d’administration
d’Évangile en Asie, quelques membres du conseil ont abordé
le sujet d’une automobile plus sécuritaire pour ma femme,
Gisela. Étant donné le rôle important qu’elle a dans le
ministère, tant en Amérique du Nord qu’outremer, ils étaient
d’avis que nous devrions investir dans un bon modèle importé
offrant de remarquables caractéristiques de sécurité.
Je croyais que Gisela, qui avait grandi en Allemagne
entourée de ces dispendieux modèles européens, reconnaîtrait
qu’il s’agissait là d’une suggestion sensée. Elle n’était pas de
cet avis.
« Même si je me promenais dans un tank, cela ne
m’empêcherait pas d’avoir un accident », dit-elle. « Par
ailleurs, quand je pense à nos frères dans le champ missionnaire
qui ne possèdent même pas leur propre bicyclette et doivent
parcourir quinze, vingt et même trente kilomètres à pied pour
prêcher l’Évangile, je ne suis pas à l’aise avec l’idée d’acheter
ce genre de voiture, même usagée. Je n’en veux pas. Nous
vivrons avec celle que nous avons. Elle est très bien. »
J’aurais dû m’attendre à une telle réponse de sa part.
En vous partageant mon cœur, dans ce chapitre, je ne
voudrais pas que vous pensiez que vous venez tout juste de lire
une autre application de Jean 4. Je vous en prie, faites quelque
chose avec ce que vous lisez! C’est ici que nous commençons
vraiment à lever les yeux et à entendre l’appel de l’éternité.
Nous sommes appelés à accomplir des tâches différentes
dans le Royaume du Seigneur. Notre réponse, dans ce cas,
24
Levez les yeux
sera aussi unique que nous le sommes. Certains recevront un
appel pour œuvrer dans le champ missionnaire à temps plein.
D’autres sentiront que le Seigneur les amène à en envoyer
d’autres et à prier pour eux. Certains entreprendront de petits
changements dans leur vie, alors que d’autres subiront une
transformation radicale du cœur.
C’était le cas d’un homme qui m’a sorti de mon sommeil
en me téléphonant très tôt un certain matin.
« Je suis désolé de vous réveiller, mon frère », dit l’homme.
« Il n’y a pas de quoi », l’ai-je rassuré. « Je vous en prie,
dites-moi ce qui vous préoccupe. »
« J’ai passé une nuit blanche. » Puis, il a cessé de parler. Je
l’entendais pleurer.
Après un long moment, il a repris : « J’aimerais vous parler
un peu de ma vie. Je vis très bien. Je suis un entrepreneur. Je
possède deux Mercédes. Ma maison vaut 750 000 dollars. »
Il a continué en énumérant les objets de valeur qu’il
possédait.
« Je suis un chrétien né de nouveau, qui croit en la Bible
et fréquente une bonne église. Néanmoins, je viens de finir
de lire votre premier livre et je suis tellement déchiré de
l’intérieur que je ne sais plus quoi faire. Pour la première fois
de ma vie, je veux être authentique. Je veux pouvoir vivre en
paix avec moi-même. »
« Juste avant de vous téléphoner, j’étais à genoux devant
le Seigneur. J’ai décidé de vendre ma maison et d’en acheter
une plus petite. Après tout, il n’y a que ma femme, notre
unique enfant et moi-même. J’ai décidé de vendre nos
deux automobiles et d’en acheter une moins chère. Je vais
également vendre ma montre de quinze mille dollars et en
acheter une autre moins dispendieuse. »
Il a continué pendant un bon moment à me parler de tous
les changements qu’il allait effectuer dans sa vie.
« Je suis heureux que vous m’ayez téléphoné », ai-je dit
à l’homme. « Je prie que tous ces changements n’aient pas
l’effet d’un anesthésiant qui vous rendra heureux pour peu de
25
Entendre l’appel de l’éternité
temps seulement, et que vous obéissiez vraiment au Seigneur
dans tout. »
Puis, j’ai prié avec l’homme, et c’était la fin de notre
conversation.
Quelques mois plus tard, j’ai rencontré un bon ami de
l’homme en question et je lui ai demandé comment il allait.
« Vous ne le croiriez pas. Il a tout vendu! Il a une vie simple
et heureuse et raconte à tous la raison qui l’a poussé à faire
ces changements. »
Vous penserez sans doute : « Eh bien, il était riche et moi
pas. De toute manière, il possédait beaucoup de choses dont
il n’avait pas besoin. »
Mon ami, lever les yeux au-delà des choses de ce monde est
une activité qui doit commencer là où vous êtes. Kuttappan,
le vieil homme qui avait passé six jours dans le fossé tenait à
sa vieille chemise comme si sa vie en dépendait. Il ne voulait
pas lâcher prise de ce bout de tissu crasseux. Pourquoi? Parce
qu’il ne voulait pas perdre sa seule pièce de monnaie.
À quoi vous accrochez-vous? Qu’il s’agisse d’un luxe ou
d’une nécessité, rien n’est plus important pour le cœur de
Dieu que d’atteindre les perdus. Levez vos yeux, ne serait-ce
qu’un instant. Demandez au Seigneur de déposer Son fardeau
dans votre cœur. Dites-Lui que vous aimeriez partager Sa
perspective. Voyez l’éternité qui s’étend devant vous.
Voyez-vous une seule des richesses du monde autour du
trône de Dieu? Non. Il y a plutôt une grande multitude
d’hommes, de femmes et d’enfants que personne ne peut
compter (Apocalypse 7.9). Rappelez-vous, des millions
d’âmes de toute nation, de toute tribu, de tout peuple et
de toute langue attendent toujours d’apprendre de quelle
manière elles peuvent s’approcher du trône de Dieu. Nous
devons fixer notre regard sur cette vision de l’éternité et vivre
notre vie en conséquence.
Jésus est mort afin que nous puissions avoir la vie. Nous
avons le choix de lever les yeux, voir la moisson et vivre de
26
Levez les yeux
façon à ce que d’autres puissent aussi entendre que Jésus est
mort pour eux.
Il ne s’agit pas d’une spiritualité faite de promesses en l’air.
Il y a des exemples vivants qui nous montrent qu’il est possible
de vivre ainsi dans ce monde du vingt et unième siècle.
27
Entendre l’appel de l’éternité
Vivre pour un autre
royaume 2
Il existe une tribu dans le nord-est de l’Inde qui compte au
moins 80 000 personnes. Traditionnellement, les membres
de cette tribu sont des animistes, qui font des sacrifices et
adorent la nature ainsi que leurs ancêtres. Pour autant que
nous le sachions, aucune église n’avait encore été fondée
au sein de ce peuple. Ces gens vivaient dans les ténèbres
spirituelles, jusqu’à ce qu’un homme appelé Anil écoute une
émission évangélique à la radio.
Anil, encore jeune garçon, avait été envoyé aux études par
sa tribu. Devenu jeune marié et père de famille, il entendit
un jour à la radio un nom qu’il n’avait jamais entendu
auparavant : Jésus-Christ. La personne de la radio disait que
Jésus était Dieu fait homme et qu’il était mort pour sauver
les pécheurs.
Désirant en savoir plus, Anil écrivit à l’adresse mentionnée
à la fin de l’émission.
Dans sa lettre, Anil a écrit : « Je vous ai entendu dire à la
radio que Jésus-Christ est Dieu. Pourriez-vous m’envoyer un
livre sur votre Dieu? »
Quelques semaines plus tard, Anil a reçu un Nouveau
Testament, qu’il s’est mis à lire quotidiennement. Plus il
lisait, plus il était émerveillé. Il se demandait : « Comment
28
Vivre pour un autre royaume
se fait-il que nous n’ayons pas su que cela avait eu lieu dans
l’histoire? »
Comme Anil était jeune et qu’il n’avait pas d’autorité dans
la communauté, il est allé voir les anciens.
« J’ai reçu ce livre », leur a-t-il dit. « Il parle d’un Dieu qui
s’appelle Jésus-Christ. »
Anil a dit aux anciens ce qu’il avait lu et il leur a présenté
le Nouveau Testament. Les anciens étaient intéressés par le
sujet. Ils ont décidé qu’Anil devrait venir les voir chaque
jour pour leur lire ce livre. Il a voulu commencer avec la
généalogie de Jésus dans Matthieu, mais il était tellement
désorienté qu’il a sauté au chapitre cinq.
Chaque jour, Anil venait voir les anciens et ensemble ils
lisaient quelques pages du Nouveau Testament. Dans l’espace
de six mois, les anciens avaient saisi un nouveau concept. Ils
apprenaient qu’un Dieu d’amour avait été crucifié pour eux,
et qu’à présent, Il n’était plus mort. Ce Dieu leur demandait
de vivre pour Lui – mais en retour, Il disait qu’Il vivrait en
eux.
Le Saint-Esprit a travaillé dans leur cœur, les attirant un
à un à Lui. Les gens de ce peuple se sont mis à prier Jésus. Ils
n’avaient jamais entendu parler des quatre lois spirituelles,
mais ils apprenaient à connaître le Seigneur Jésus et leur
relation avec Lui grandissait de jour en jour. En l’espace d’un
an, environ deux cents personnes étaient venues à la foi en
Christ.
Entre temps, à travers la lecture d’Anil, les anciens sont
venus à la connaissance du baptême. Voulant savoir de quoi
il s’agissait, ils ont envoyé Anil trouver quelqu’un qui pourrait
leur en dire plus à ce sujet. Anil a dû parcourir presque trente
kilomètres, s’informant un peu partout, avant de trouver un
vieil homme, missionnaire dans la région.
« Nous lisons votre Bible », a expliqué Anil. « Nous
croyons en Jésus et Le prions. Maintenant, nous avons lu ce
que la Bible dit à propos du baptême. Pourriez-vous nous en
apprendre davantage à ce sujet et nous baptiser? »
29
Entendre l’appel de l’éternité
Comme le missionnaire n’était physiquement pas en état
pour faire le trajet de trente kilomètres pour baptiser ces
nouveaux croyants, Anil est retourné chez lui pour parler avec
les anciens. Ils ont décidé d’envoyer cinquante ou soixante
croyants à la fois vers le missionnaire afin que celui-ci puisse
les baptiser. Au total, environ trois cents croyants ont été
baptisés de cette manière.
Les anciens ont ensuite confié une autre importante mission
à Anil. Ils lui ont dit : « Quand tu étais un garçon, nous avons
voulu que tu ailles apprendre à lire et à écrire, que tu reçoives
une éducation. L’espoir et l’avenir de notre tribu reposent sur
toi. Il est temps, maintenant, pour toi d’aller en apprendre
plus au sujet de ce Dieu et de revenir nous en parler. »
Anil savait qu’il y avait en Inde un ministère qui formait
des jeunes, alors, il a écrit qu’il souhaitait participer au
programme de formation. Il a omis de mentionner qu’il était
marié et père d’un enfant. Il tenait vraiment à profiter de
cette formation. Il ne voulait surtout pas que quelque chose
vienne faire obstacle à son plan. Il n’a pas parlé non plus de
la conversion de son peuple.
Peu de temps après, Anil a reçu une lettre disant qu’il était
accepté dans le programme de formation d’un an, et qu’il
pouvait venir tout de suite.
Pendant l’année passée avec l’équipe, Anil a assimilé tout
ce qu’il pouvait. Il n’a rien révélé de son histoire jusqu’au soir
où, au cours d’une réunion de prières, il a vidé son cœur au
Seigneur pour son peuple. Les responsables se sont regardés,
l’air étonné. Anil était-il membre de la tribu du nord-est de
l’Inde qui n’avait pas encore entendu l’Évangile?
Après cela, ils ont questionné Anil, et furent stupéfaits
de l’entendre décrire ce que Dieu avait fait au sein de son
peuple. Les hommes ont décidé d’aller prendre sur place,
connaissance des faits. Arrivés dans cette région éloignée, ils
ont trouvé un groupe rayonnant de chrétiens nés de nouveau
et baptisés.
30
Vivre pour un autre royaume
Aujourd’hui, il y a dans cet endroit une église florissante
qui ne cesse de grandir. Des centaines de personnes viennent
à Christ et se font baptiser. Des douzaines de jeunes de la
tribu sont prêts à servir le Seigneur dans le ministère à temps
plein. La communauté entière a été transformée par la Parole
de Dieu.
« Viens, et suis-Moi »
Anil et les autres croyants de sa tribu sont des exemples de
chrétiens qui ont levé les yeux, aperçu les champs et offert
leur vie pour la moisson. (Nous verrons un autre exemple
contemporain au chapitre 4.) Le Saint-Esprit touche le cœur
de personnes qui Lui consacrent entièrement leur vie. Ces
personnes suivent Jésus seulement parce qu’Il a dit : « Suis-
Moi », et elles font tout ce qu’Il leur demande de faire. C’est
aussi simple que cela.
Nous voyons cette même attitude dans les disciples que
Jésus a choisis :
Comme Il passait le long de la mer de Galilée, Il vit Simon
et André, frère de Simon, qui jetaient un filet dans la mer;
car ils étaient pêcheurs. Jésus leur dit : « Suivez-Moi, et Je
vous ferai pêcheurs d’hommes. » Aussitôt, ils laissèrent leurs
filets, et Le suivirent.
Étant allé un peu plus loin, Il vit Jacques, fils de Zébédée,
et Jean, son frère, qui, eux aussi, étaient dans une barque et
réparaient les filets. Aussitôt, Il les appela; et, laissant leur
père Zébédée dans la barque avec les ouvriers, ils Le suivirent.
Marc 1.16-20
Ces hommes ont tout laissé tomber pour suivre Jésus.
J’imagine sans mal la surprise de Zébédée, le père de Jacques
et Jean, de voir ses fils abandonner leurs filets pour suivre
Jésus. Il les a peut-être interpellés. Sans doute a-t-il pensé
qu’ils avaient perdu la tête.
31
Entendre l’appel de l’éternité
Mais, Jésus leur avait dit : « Vous pourriez passer le reste
de votre vie à pêcher des poissons, mais si vous me suivez, je
ferai de vous des pêcheurs d’hommes. »
Jésus lance encore cet appel à ceux qui se disent Ses
disciples.
Pierre dit : « Et c’est à cela que vous avez été appelés,
parce que Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un
exemple, afin que vous suiviez Ses traces » (I Pierre 2.21).
Jésus a dit à Ses disciples : « Je vous donne un commandement
nouveau : « Aimez-vous les uns les autres… Tous connaîtront
que vous êtes Mes disciples, si vous avez de l’amour les uns
pour les autres » (Jean 13.34-35).
En lisant les quatre Évangiles, nous voyons clairement
ce qu’a été la vie de Jésus. Elle se résume à ceci : « Le Fils
de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir
et donner sa vie comme la rançon de plusieurs » (Matthieu
20.28).
« Je ne suis pas venu pour Moi-même », dit Jésus, « pour
que les gens M’entourent et prennent soin de Moi. Non, Je
suis venu comme le plus pauvre de tous. Je suis venu souffrir
et mourir pour les autres. »
Je me souviens d’avoir un jour entendu parlé de William
Booth, le fondateur de l’Armée du Salut. À l’époque c’était
un vieillard fragile. Il devait faire un discours lors d’un congrès
important, mais à la dernière minute, sa santé l’en a empêchée.
Il a donc envoyé un télégramme.
Des milliers de personnes se sont assemblées au congrès,
impatientes d’entendre parler ce grand homme de Dieu. Ce
soir-là, à l’heure indiquée, quelqu’un est monté sur la scène
tenant un télégramme scellé. L’homme a expliqué que le
Général Booth ne pouvait pas être là, mais qu’il avait envoyé
un message. Pendant que l’homme ôtait le sceau, la foule
s’est tue.
Le télégramme contenait un seul mot : « Autrui ».
Qu’est-ce que Booth voulait leur faire comprendre? « Alors
que vous tenez ce grand congrès, en savourant la nourriture,
32
Vivre pour un autre royaume
la communion fraternelle et les rires, rappelez-vous que mon
message demeure toujours le même : Autrui. »
Si nous sommes les disciples de Jésus, si nous voulons
entendre l’appel de Dieu, ce principe doit diriger nos pensées.
Nous devons, comme Jésus, centrer notre attention sur les
autres.
Apprendre de Sa vie et Sa mort
Jésus n’a pas enseigné Ses disciples dans une salle de cours;
Il les a enseignés par l’exemple. Sa vie, Il l’a vécue devant
eux et ensuite, Il l’a donné volontairement. Il n’est donc pas
étonnant qu’après avoir reçu le Saint-Esprit, les disciples
se soient souvenus que Jésus leur avait dit d’aller annoncer
l’Évangile partout dans le monde. Chacun d’eux a donc
donné sa vie pour prêcher l’Évangile.
Pendant un temps, j’ai cru que Jean était le seul disciple à
ne pas être mort comme un martyre. Plus tard, j’ai appris qu’il
avait été décapité. Un autre disciple, Thomas, a apparemment
voyagé jusqu’en Asie, où il a donné sa vie pour Jésus. Une
des sept églises qu’il a implantées est située à environ cinq
kilomètres de l’endroit où j’ai grandi.
Cela ne vous semble-t-il pas étrange que ces hommes,
qui pendant trois ans ont marché et vécu avec Jésus, ont
été témoins de miracles extraordinaires et possédaient
certainement une très grande foi, n’aient pas été enlevés au
ciel de façon surnaturelle? Au contraire, ils sont morts comme
des criminels. Comment ont-ils pu aller dans certains endroits
et faire des choses qu’ils savaient être périlleuses pour leur vie?
Jésus était leur exemple. Jésus n’était pas le genre de maître
à dire : « Faites ce que Je dis, ne faites pas ce que Je fais. »
Non, Il leur disait : « Venez, suivez-Moi. »
Jésus a également dit : « En vérité, en vérité, Je vous le dis,
celui qui croit en Moi fera aussi les oeuvres que Je fais, et il en
fera de plus grandes, parce que Je M’en vais au Père. »
33
Entendre l’appel de l’éternité
Je me souviens avoir étudié le livre des Actes au collège
biblique. Mon opinion, en ce temps-là, fut que le livre des
Actes était un livre d’histoire fascinant. Mais c’est bien plus
qu’un livre d’histoire. Le livre des Actes est vivant et ouvert,
et son histoire se poursuit encore aujourd’hui dans la vie de
croyants consacrés. C’est un livre chargé d’histoires de gens
entièrement convaincus, qui n’avaient qu’une idée en tête :
« Jésus est mort, Il est ressuscité, Il est notre Seigneur. Il
reviendra, et nous devons l’annoncer à notre génération! »
Ces croyants ont donné volontiers leur vie dans le but
de transmettre ce message. Lorsqu’ils étaient incompris,
maltraités, persécutés, lapidés et brutalisés, ils ne se sont
pas promenés en se lamentant sur leur sort et pansant
leurs blessures. Ils ressortaient prêcher l’Évangile aussitôt
– et ce n’étaient pas seulement des apôtres, mais des gens
« ordinaires », comme vous et moi, qui le faisaient.
Lorsque nous lisons l’exemple de la vie de Jésus, que nous
sommes mis au défi de suivre Ses traces, nous nous sentons
accablés. Nous sommes portés à penser : « Je n’y peux rien.
Jésus est Dieu. Comment puis-je le suivre? » Nous avons
toutes sortes d’excuses pour ne pas nous engager pleinement.
Ensuite, nous arrivons à Paul. Nous pouvons difficilement
dire quelque chose sur le compte de Paul parce qu’il était tout
aussi humain que nous le sommes. « Ce qui est bon, je le sais,
n’habite pas en moi, c’est-à-dire dans ma chair », a-t-il écrit
dans Romains 7.18. Il se considérait comme un vase de terre »
(voir II Corinthiens 4.7).
Paul a reconnu qu’il n’avait rien accompli par ses propres
moyens. Il admettait constamment ses faiblesses et son
incapacité. Cet homme s’était disputé avec Barnabas, son
coéquipier. Actes 15.39 nous dit que « ce dissentiment fut
assez vif pour être cause qu’ils se séparèrent l’un de l’autre. »
Seulement, pour cet homme ordinaire nommé Paul, suivre
Jésus n’était pas un travail de bureau, et il ne se terminerait
jamais. Pour lui, c’était la vie normale.
34
Vivre pour un autre royaume
Lisons le rapport d’un évènement qui a eu lieu dans la vie
de Paul, lors de son arrivée à Thessalonique.
Mais les Juifs, jaloux prirent avec eux quelques méchants
hommes de la populace, provoquèrent des attroupements,
et répandirent l’agitation dans la ville. Ils se portèrent à la
maison de Jason, et ils cherchèrent Paul et Silas, pour les
amener vers le peuple. Ne les ayant pas trouvés, ils traînèrent
Jason et quelques frères devant les magistrats de la ville, en
criant : « Ces gens, qui ont bouleversé le monde, sont aussi
venus ici ».
Actes 17.5-6
Pour Paul, cet incident n’en était qu’un parmi tant d’autres,
une conséquence normale de sa marche chrétienne. Il a été
accusé d’avoir « bouleversé le monde », mais pour lui, il ne
faisait que suivre Jésus. Il n’y avait pas de contradiction dans
la vie de Paul, ni dans la vie des autres croyants du premier
siècle. Leur vie n’était pas divisée en activités « spirituelles »
et « séculières ». Leur vie entière était consacrée au Seigneur
et à Son Royaume.
Nous en savons trop
Malheureusement, la plupart des chrétiens modernes
semblent satisfaits de connaître ce que les croyants du premier
siècle ont fait. Nous négligeons de suivre leur exemple.
Le malheur dans notre vie de chrétien moderne c’est que,
nous avons dissocié l’aspect spirituel des activités séculières
de notre vie. Certains jours, nous avons l’impression d’être
bien saints et admirables. Nous sommes très émotifs et nous
croyons capables d’affronter n’importe quelle épreuve qui
pourrait survenir. Nous allons conquérir le monde pour le
Seigneur! En d’autres temps, de retour au travail dans le
monde, nous nous disons : « Comment puis-je faire toutes
ces choses pour le Seigneur? Je fais de mon mieux. »
35
Entendre l’appel de l’éternité
Nous nous sommes accoutumés à vivre une vie partagée.
Lorsque nous lisons ce qui est arrivé à Paul à Thessalonique,
il nous est difficile de vraiment comprendre le genre de
traitement qui était infligé aux chrétiens.
Pour les croyants du Nouveau Testament, la persécution
faisait partie intégrante de la vie quotidienne de ceux qui vivaient
pour Jésus. Ces gens faisaient partie d’une communauté et
chaque jour ils accomplissaient fidèlement leur travail. Rien
en eux n’était différent du reste du monde, excepté qu’ils
prenaient les paroles de Jésus très au sérieux et qu’ils Le
suivaient.
Ces croyants ne vivaient pas pour fabriquer des tentes,
enseigner dans les écoles ou construire des édifices. Ces
activités étaient simplement des moyens de gagner leur vie.
Par contre, leur vie ne s’arrêtait pas quand ils n’arrivaient plus
à vendre de tentes, qu’ils étaient à la retraite ou qu’ils étaient
trop exténués pour poser une autre brique. Durant leur vie
sur la terre, ces croyants avaient des emplois temporels et
insignifiants en comparaison avec ce qu’ils considéraient
comme étant leur principale responsabilité. Ils vivaient pour
un autre royaume.
C’était comme si les croyants du premier siècle avaient
vécu au milieu d’une tornade. Partout où ils allaient, ils
provoquaient un tumulte, une manifestation ou des problèmes
– pour la simple raison qu’ils vivaient ce qu’ils croyaient.
Nous ne lisons pas de passages comme celui-ci dans les
Actes :
Et ils se sont assemblés pour la réunion du comité, dix
personnes au visage long, buvant du café noir parce qu’ils
surveillaient leur régime.
Puis l’un d’eux a dit : « Frères et sœurs, Dieu nous demande
de faire telle et telle chose. »
Un autre répond : « Je n’en suis pas certain, nous devrions
y réfléchir plus longuement. Nous sommes tellement endettés
en ce moment, nous devrions peut-être passer au vote. »
36
Vivre pour un autre royaume
C’est ainsi que les choses se passent dans bon nombre
d’églises de nos jours. Nous voulons tellement lire entre
les lignes des mandats qui se trouvent dans le Nouveau
Testament que nous négligeons de voir le mandat lui-même.
Nous sommes tellement organisés qu’il est difficile pour le
Saint-Esprit de nous diriger et de nous utiliser pour changer
le monde autour de nous.
Aucune réunion de comité n’est rapportée dans le livre
des Actes. Nous y trouvons de longues heures de prières,
de jeûnes et d’attente devant Dieu. Les croyants des Actes
étaient des gens ordinaires comme nous, mais partout où ils
allaient, il se passait quelque chose. À mesure que ces hommes
et ces femmes se déplaçaient sur la place du marché, dans leur
quartier et leur lieu de travail, ils bouleversaient le monde. Ils
étaient des révolutionnaires ayant entendu l’appel de Dieu.
Considérez la vie de Jésus. Il était Lui aussi un
révolutionnaire. Où qu’Il aille, rien n’était plus semblable
par la suite. Il a vu les ténèbres, les gens perdus, et cela a
dirigé Sa vie.
C’est de cette manière également que le Seigneur nous
demande de vivre – comme des révolutionnaires qui ne
peuvent faire autrement que changer le monde autour d’eux
à cause de ce qu’ils entendent et voient.
L’appel de Christ se fait entendre : « Suivez-moi, et je ferai
de vous des pêcheurs d’hommes ». Jésus ne plaisante pas avec
nous, et l’enfer n’est pas une farce; il est réel. Moi, je vous dis
que, si en nous examinant nous nous rendons compte que
nous ne croyons pas vraiment ce que nous disons croire, il
vaudrait mieux pour nous d’abandonner. En revanche, si nous
croyons vraiment ce que nous disons croire, soyons différents.
Nous ne pouvons plus vivre pour nous-mêmes; nous avons
reçu trop de connaissance pour cela. Or, on exigera beaucoup
de ceux à qui on aura beaucoup donné (lisez Luc 12.48).
Réfléchissons donc sérieusement et planifions de vivre
délibérément notre vie de manière à ce qu’elle apporte des
changements.
37
Entendre l’appel de l’éternité
La question est : « Comment faisons-nous cela? » Comment
vivons-nous notre vie comme des révolutionnaires mondiaux?
38
Transformé de l’intérieur
3
Transformé de
l’intérieur
La population de la petite île du Sri Lanka, située au sud-
est de l’Inde, a été aux prises avec une guerre civile durant
une décennie. Des dizaines de milliers de personnes furent
torturées tandis que deux races distinctes se battaient pour
quelque chose qu’elles croyaient toutes les deux être un
droit légitime. Ces groupes étaient impliqués dans des actes
terroristes dignes d’une guérilla. Dévoués à leur cause, ces
gens agissaient de manière impitoyable.
De nombreux Sri-Lankais, fuyant la violence de l’île, ont
cherché refuge en Inde. Des missionnaires locaux ont pris soin
de ces réfugiés, qui avaient littéralement tout perdu afin de
sauver leur vie. Lors d’une visite dans un camp de réfugiés, au
début des années 1990, mes yeux se sont ouverts sur l’horrible
réalité des effets de la guerre. J’ai vu des pièces mesurant
environ trois mètres sur quatre avec des murs de ciments nus,
sans climatisation, ni chauffage, ni eau courante, ni fenêtres,
avec seulement une porte comme source d’éclairage et de
ventilation. Il y avait entre trente et quarante personnes
entassées dans chacune de ces pièces. Honnêtement, je ne
sais pas comment une personne peut survivre dans de telles
conditions.
39
Entendre l’appel de l’éternité
En passant d’une pièce à une autre, le missionnaire pointait
certaines personnes : « Cet homme est un médecin. Sa femme
et ses enfants ont été tués. Celui-là est un avocat. L’autre est
un professeur… »
Tout autour de moi, il y avait des hommes et des femmes
ayant autrefois appartenu à la haute société qui maintenant
étaient ruinés à cause de la guerre. Le médecin était assis dans
un coin, vêtu des seuls vêtements qu’il lui restait; il était sale,
mal rasé et avait l’air déprimé. Certainement, il était triste
à la pensée de ne plus jamais revoir sa femme et ses enfants.
Qui a tué les gens? Qui les a forcés à fuir? Des terroristes
tellement décidés à réaliser leur objectif que rien ne pouvait
les arrêter. Ils étaient même prêts à mourir pour la cause. J’ai
entendu dire que quelques-uns gardaient sur eux un comprimé
de cyanure pour le cas où ils seraient capturés par l’ennemi.
J’ai lu dans un journal indien qu’entre trente et quarante de
ces terroristes étaient morts au cours d’un même mois. Ils
avaient été arrêtés et s’étaient suicidés avant que personne
n’ait pu obtenir des renseignements.
Récemment, j’ai lu comment l’un de ces groupes s’y
prenait pour recruter des membres. Quatre ou cinq membres
montaient dans une jeep et se rendaient dans un endroit isolé,
mais populeux, du pays. Ils installaient des haut-parleurs sur la
place du marché pour annoncer leur message aux gens. Enfin,
dès qu’il y avait une grande foule assemblée, le groupe faisait
une annonce qui ressemblait pas mal à ceci :
« Vous, les jeunes, avez-vous le courage de donner votre
vie pour cette cause? Vous, les parents, nous vous lançons le
défi de laisser partir vos fils. Vous, les mères, offrez vos enfants
à notre peuple, et vous vous souviendrez à tout jamais des
personnes ayant abandonné leur vie pour l’avenir de notre
nation. »
J’arrive difficilement à le croire, mais dans l’article, j’ai lu
que des jeunes de treize et quatorze ans avançaient, poussés
par leur mère, qui disait : « Va, va! » Ensuite, le groupe
40
Transformé de l’intérieur
embarquait les jeunes dans la jeep et quittait les lieux, pour
ne jamais revenir.
Quel genre de créatures sont ces gens? Ils sont dévoués à
un royaume terrestre, qui finira par s’écrouler et périr. Leur
consécration répond quand même à la question que nous
avons posée au dernier chapitre : Comment vivons-nous
notre vie de révolutionnaires mondiaux?
Accepter les conséquences embarrassantes
Les guérillas du Sri Lanka illustrent le premier principe
que je propose pour nous aider à devenir des révolutionnaires
ayant reçu l’appel de Dieu : Nous devons vivre en conformité
avec que nous savons, en étant dévoués au Royaume céleste,
de sorte que notre vie affecte non seulement notre famille, notre
communauté, et possiblement notre province et notre pays, mais
aussi toute la terre.
Mon fils Daniel a toujours été fasciné par le fonctionnement
des choses. Une de ses activités préférées consiste à défaire
des objets en morceaux et faire des expériences. Il est
constamment en train d’inventer ou de réinventer un truc.
Lorsqu’il était jeune garçon, il a essayé à un moment donné de
réinventer les pétards. Il avait enroulé des têtes d’allumettes
dans du papier et y avait mis le feu, espérant obtenir une
explosion.
Je n’ai jamais vraiment eu la chance de voir exploser l’un
de ces « pétards ». Vues de l’extérieur, ces allumettes avaient
l’apparence de pétards, mais elles n’agissaient pas de la même
manière. Pourquoi pas? Parce que les rouleaux de Daniel ne
contenaient pas la charge explosive d’un vrai pétard.
Au chapitre précédent, nous avons dit que nous avons
trop de connaissance. Nous connaissons l’Évangile, mais ne
nous soumettons pas à ses effets transformateurs. L’instruction
engendre les responsabilités. Il n’est pas facile de mettre notre
connaissance de l’Évangile en action, mais il n’y a aucun
41
Entendre l’appel de l’éternité
avantage à bien paraître à l’extérieur et manquer de véritable
puissance à l’intérieur. Tout comme les pétards de Daniel,
nous ne serions alors que des faux.
La Bible contient plusieurs exemples de deux types de
personnes. Il y a les personnes qui connaissent la vérité et
disent : « Seigneur, Seigneur », mais démontrent par leur
vie qu’elles ne croient pas vraiment en Lui. Puis, il y a celles
qui disent : « Seigneur, Seigneur » en marchant dans Ses
traces. Le deuxième groupe est composé de personnes ayant
calculé la dépense. Ce sont les personnes qui voient la croix
et acceptent volontiers les inconvénients, la souffrance et le
coût qu’elles doivent assumer pour suivre le Seigneur.
Hébreux 11 nous parle de ces héros de la foi. Leur foi leur a
coûté tout ce qu’ils avaient, mais ils ont changé l’orientation
de leur génération. C. S. Lewis a écrit dans Tactique du diable :
« Les habitudes actives s’accentuent à force de répétition,
mais les habitudes passives s’estompent. Moins [un homme]
réagit à un sentiment, moins il sera capable d’agir dans le
futur, et moins il aura de sentiments à la longue. »
Cela est tellement vrai! La parole de Dieu dit : « Mettez en
pratique la parole, et ne vous bornez pas à l’écouter, en vous
trompant vous-mêmes par de faux raisonnements » (Jacques
1.22).
Dans son livre The Root of the Righteous, A. W. Tozer a
écrit :
Notre engagement envers notre foi est la seule évidence de
notre foi. Une foi qui ne dirige pas son détenteur n’est pas une
vraie croyance; ce n’est qu’une pseudo-croyance. Bon nombre
d’entre nous, sans doute, seraient profondément choqués s’ils
étaient mis face à leurs croyances et forcés de les éprouver par
le feu de la vie pratique.
Beaucoup de chrétiens sont devenus très habiles à organiser
leur vie de manière à admettre la vérité chrétienne sans
s’embarrasser des conséquences.
Le fossé qui sépare la théorie de la pratique dans l’Église est
tellement large qu’un étranger curieux, tombant par hasard
42
Transformé de l’intérieur
sur les deux, pourrait difficilement imaginer qu’il y a un lien
entre eux. Un observateur intelligent de notre scène humaine
qui aurait entendu le sermon du dimanche matin, et examiné
ensuite le comportement du dimanche après-midi de ceux
qui l’ont entendu en viendrait à la conclusion qu’il avait été
témoin de deux religions distinctes et contraires.
Les chrétiens versent habituellement des larmes sur les
belles vérités, seulement pour s’éloigner de ces vérités quand
cela devient trop ardu de les mettre en pratique.
Si nous recevons le Nouveau Testament d’un cœur ouvert
et bien disposé, l’Évangile entrera dans notre vie et la brisera
tout en stimulant nos yeux, nos oreilles, nos mains, nos jambes
– chaque partie de notre être. Et lorsque nous permettons à
l’Évangile de nous vivifier, nous devenons des instruments
dans les mains du Seigneur, offrant nos prières, nos finances,
notre réputation, notre style de vie, et finalement, notre vie.
Les « superstars » sont priées de s’abstenir
Faut-il être « quelqu’un » pour entendre l’appel de Dieu et
changer les choses? Au cours de ma propre vie, j’ai souvent eu
l’occasion de voir Dieu utiliser des « gens de rien ». Il m’arrive
de manquer de confiance en moi-même. En d’autres temps, je
me sens totalement dépassé par tout ce qu’il y a à accomplir.
Je lutte et j’échoue régulièrement.
Où est-ce que je vais quand cela m’arrive? À la croix! À
quelle fréquence? Plusieurs fois par jour, si nécessaire. La
croix, c’est là que je peux me présenter et dire : « Seigneur,
je T’appartiens, avec tous mes défauts, car Ta grâce est tout
ce dont j’ai besoin pour Te servir. »
Vous pensez peut-être que vous êtes inutile au Seigneur,
que vous n’êtes pas assez bon, ou que vous avez gaspillé
votre vie. Pourtant, Il vous tient toujours dans Sa main. Ne
savez-vous pas que chaque jour avec Jésus est un nouveau
commencement? Jamais le Seigneur ne vous condamne, ou
43
Entendre l’appel de l’éternité
vous dit : « Désolé, tu as échoué ». Ses bontés, nous dit-Il, se
renouvellent chaque matin (voyez Lamentations 3.22-23).
Peu importe que vous ayez perdu sept jours ou soixante-dix
ans, le Seigneur vous dit : « Revenez à Moi, de tout votre
cœur… Je vous remplacerai les années qu’[a] dévorées la
sauterelle… » (Joël 2.12, 25).
Le Seigneur ne vous demande pas d’être une « superstar ».
À vrai dire, si vous souhaitez réellement devenir un
révolutionnaire, voici le second principe : présentez vos défauts
au Seigneur afin qu’Il puisse vous utiliser. Tout ce qu’Il exige
c’est que vous soyez comme un petit enfant au cœur brisé qui
s’abandonne au pied de la croix.
Considérez la vie de Gédéon. L’armée des Madianites avait
envahi Israël et tout rasé sur son passage. Dans Juges 6.6, il
est écrit : « Israël fut très malheureux à cause de Madian… »
Gédéon battait du froment au pressoir pour le mettre à l’abri
de l’armée quand un ange lui est soudainement apparu. L’ange
lui a-t-il dit : « Froussard. Tu n’es qu’un bon à rien »? Non,
il a dit à Gédéon : « L’Éternel est avec toi, vaillant héros »
(verset 12).
Gédéon a sans doute pensé : « À qui parle-t-il? Ce ne peut
être à moi. Ne voit-il pas que je me cache des Madianites? Il
doit bien savoir que je suis mort de peur. »
En dépit de ce que Gédéon pouvait penser de lui-même, il
était fort en Dieu. Comment? « Ce n’est ni par la puissance ni
par la force, mais c’est par mon esprit » (Zacharie 4.6; voyez
aussi Joël 3.10).
Cessons de plaisanter
Dernièrement, j’ai vu une peinture qui m’a fait venir les
larmes aux yeux. C’était une scène de nuit, dans laquelle un
petit garçon dormait paisiblement dans son lit serrant tout
contre lui un ourson de peluche. À côté du lit, il y avait son
père, agenouillé, qui priait pour lui.
44
Transformé de l’intérieur
En examinant ce tableau, je me suis rappelé les nombreuses
fois où je m’étais agenouillé près du lit de mon fils pour prier :
« Mon Dieu, fais en sorte qu’il vive pour Toi. »
Dieu appelle chacun de nous à vivre pour Lui, à nous
donner aux autres. Devenez un révolutionnaire! Voici le
troisième principe : vivez votre vie en ayant au fond du cœur la
même urgence que le père de la peinture ressentait pour son fils.
Y a-t-il un membre de votre famille qui ne connaît pas
Jésus? Commencez à prier pour cette personne. Jeûnez, priez
pour vos enfants, vos collègues de travail, votre communauté,
le monde. La moitié du monde n’a jamais entendu le nom de
Jésus. Chaque jour, quatre-vingt mille personnes prennent
le chemin de l’enfer! Nous devons changer le cours de notre
génération, et nous pouvons le faire!
Comment? Avec quelques dollars de plus?
L’argent est utile, cela va de soi, mais avant même de songer
à offrir plus d’argent, vous devez avoir le cœur brisé pour les
gens perdus.
En avez-vous assez de la vie mondaine? Vous n’avez plus
envie de vivre comme le reste du monde? Voulez-vous
entendre l’appel du Seigneur et devenir un révolutionnaire
pour Lui?
Présentez-vous devant le Seigneur et dites-Lui que vous
en avez assez de jouer la comédie. Vous n’avez plus envie
d’être un semblant de chrétien; fini les plaisanteries! Engagez-
vous à vivre pour un autre royaume – le royaume de Dieu
– plutôt que juste savoir qu’il existe. Dites-Lui que vous en
avez assez de seulement connaître toutes les réponses. À partir
d’aujourd’hui, vous voulez, par Sa grâce, prendre de sérieuses
décisions pour votre vie. Aujourd’hui, c’est le temps pour
vous de commencer à effectuer des changements dans les
domaines de votre vie que vous n’avez pas encore remis au
Seigneur. Je peux vous dire avec assurance, que Sa grâce est
suffisante.
Cessez de vous contenter de votre petite société. Prenez
le temps d’apprendre à prier. Consacrez chaque jour votre
45
Entendre l’appel de l’éternité
vie à Son Royaume. Commencez à vous investir dans un
monde perdu et mourant. Si vous souhaitez devenir un
révolutionnaire mondial, et vivre pour un autre royaume,
alors vous ne pourrez limiter votre service pour le Seigneur
à seulement quelques heures par jour. Vous devrez y investir
votre vie.
Des dizaines de milliers d’ouvriers sont envoyés dans la
moisson, et il faut qu’ils soient envoyés par des personnes qui
les soutiennent et prient pour eux. Des émissions doivent être
diffusées aux nations qui ne connaissent pas l’Évangile. Il faut
distribuer des Bibles. Qu’est-ce qui manque? Des gens disposés
à prier et à appuyer ceux qui sont à l’œuvre dans le champ
missionnaire, qui sont peut-être eux-mêmes prêts à y aller.
Dieu ne cherche pas des gens forts et confiants. Il
cherche des gens qui désirent vivre en conformité avec ce
qu’ils savent et qui sont dévoués au Royaume céleste. Dieu
veut des personnes qui se présentent devant Lui avec leurs
imperfections et leurs défauts en acceptant de recevoir Sa
puissance et de vivre avec une urgence dans le cœur pour
transformer le monde. C’est vous qu’Il cherche.
Cela nous mène au secret ultime qui nous donne la
possibilité d’entendre l’appel de Dieu, puis d’y répondre.
46
Un sacrifice vivant
4
Un sacrifice vivant
La fille avait tout juste quatorze ans quand ses parents l’ont
envoyé passer deux semaines avec sa sœur aînée dans un camp
pour jeunes chrétiens. C’est là qu’elle a pris conscience de
son besoin de Jésus et elle Lui a donné sa vie. Quelques jours
plus tard, elle savait que le Seigneur l’appelait à le servir dans
les missions.
De retour à la maison, elle dévorait chaque jour la Parole
de Dieu. Elle passait énormément de temps dans la prière.
Jésus était très réel dans sa vie.
Elle savait que ses parents, qui profitaient d’un statut
respectable dans la société et d’une bonne quantité de plaisirs
de la vie, avaient planifié de les envoyer, elle et sa sœur, dans
un collège pour jeunes filles afin qu’elles apprennent les grâces
culturelles dont elles auraient besoin pour leur entrée dans la
société. Plus tard, elles iraient à l’université pour y recevoir
la meilleure éducation possible. Un jour, elles finiraient par
marier un homme d’une famille aisée et rendraient fiers leurs
parents.
Seulement, cette jeune fille avait maintenant une nouvelle
vie. Tout ce qu’elle faisait était basé sur une seule question :
« Cela correspond-il à l’appel que j’ai reçu du Seigneur? »
Or, quand il était le temps de son inscription à l’institut pour
jeunes filles, elle a décidé de parler à ses parents.
47
Entendre l’appel de l’éternité
« J’appartiens à Jésus », leur a-t-elle dit, « et j’ai donné
ma vie pour devenir missionnaire un jour. Je ne peux pas
m’inscrire dans cette école. »
Elle voyait que ses parents étaient confus, et plus sa relation
avec Jésus s’approfondissait, plus ils trouvaient que leur fille
menait une drôle de vie.
« Pourquoi es-tu si différente? », lui ont-ils demandé.
« Nous ne te comprenons plus. Regarde ta sœur, elle agit
normalement, elle. »
Sa sœur changeait de petit ami chaque semaine, tandis
qu’elle avait pris la décision devant le Seigneur de ne pas
fréquenter les garçons dans le but de trouver un mari. Puisque
le Seigneur connaissait le nombre de cheveux qu’elle avait
sur la tête, Il lui présenterait certainement un mari quand ce
serait le temps. Il n’était donc pas nécessaire qu’elle sorte à la
recherche d’un mari. Toutefois, elle ne savait trop comment
expliquer son nouvel attachement.
Pendant ce temps, elle continuait à cultiver sa marche avec
Jésus. Elle apprenait à l’aimer davantage au fil du temps. Elle
passait des heures dans sa chambre à lire sa Bible et à prier,
principalement pour les missions. Déjà, à l’âge de dix-sept ou
dix-huit ans, elle avait lu plus d’une centaine de livres sur une
variété de groupes culturels et missionnaires.
Un jour, elle a pris une pièce de monnaie provenant d’un
autre pays et y a percé un trou. Puis, elle y a attaché un cordon
de cuir et l’a suspendue à son cou.
Maintenant, elle se disait : « Chaque fois que je me regarderai
dans un miroir ou que je toucherai la pièce suspendue à mon
cou, je me souviendrai que je suis mise à part pour le Seigneur.
Pas une seule minute de ma vie ne m’appartient. Je dois vivre
pour atteindre les perdus. »
La fille a décidé d’aller étudier en technique infirmière, ce
qui, à son avis, serait plus utile dans le champ missionnaire.
Au terme de sa formation, ses parents et amis lui ont parlé.
« Maintenant que tes études sont terminées », lui ont-
ils dit, « tu seras certainement d’accord pour prendre un
48
Un sacrifice vivant
moment de répit et te faire un peu d’argent avant de partir
en mission? »
La fille a répondu : « J’ai suffisamment attendu d’avoir
la chance de servir le Seigneur. Croyez-vous que je puisse
attendre davantage? »
Le jour même où la jeune fille a reçu son diplôme de fin
d’études, ses bagages étaient prêts et elle est partie rejoindre
une équipe missionnaire.
Quelques années plus tard, alors qu’elle servait comme
missionnaire, elle a fait la connaissance d’un Indien
maigrichon du nom de K. P. Yohannan. Elle savait que cet
homme était celui que Dieu avait choisi pour être son mari.
Le désir que Gisela avait eu d’abandonner sa vie à Jésus,
même à un jeune âge, est ce qui lui a donné la force d’avancer
dans la direction de l’appel de Dieu pendant des années, malgré
les nombreuses épreuves et difficultés qu’elle a affrontées.
Qu’allez-vous faire de vous-même?
Voici donc quel est le secret ultime : nous prêtons l’oreille
et répondons à l’appel de Dieu en nous soumettant à Lui.
Chacun de nous a reçu une vie et le choix de la vivre comme
bon lui semble. L’apôtre Paul nous supplie :
Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à
offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à
Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable. Ne vous
conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par
le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez
quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et
parfait.
Romains 12.1-2
Ces deux versets de Romains ont été le sujet d’un grand
nombre de sermons et d’exposés. Une chose est claire :
que nous soyons sauvés depuis hier ou depuis cinquante
49
Entendre l’appel de l’éternité
ans, ces versets commandent que nous nous abandonnions
entièrement à Dieu.
Qu’allez-vous faire de vous-même? E. Stanley Jones, dans
son livre Victory through Surrender, commente certains choix
humains :
De nombreux systèmes, dans le passé, ont abordé la question
de ce que nous devons faire du moi et en sont venus à des
conclusions variées. Les solutions proposées par le monde
oriental font foi, en grande partie, d’un dégoût du monde.
Bouddha s’est penché sur ce désillusionnement omniprésent
du moi dans cette phrase concluante : « L’existence et la
souffrance ne font qu’un. » Tant que nous existons, nous
souffrons. La seule manière donc, de cesser de souffrir c’est
de cesser d’avoir des désirs… Il faut donc couper la racine du
désir, ne plus avoir aucun désir, même de vivre...
Bouddha éliminerait le problème du moi en renonçant au
moi.
La philosophie védantique [Hindou] dit que Brahma est
la seule vérité. Mais le Brahma est l’impersonnel. Alors, les
fidèles s’assoient pour méditer en disant « Aham Brahma »
— je suis Brahma. Ils tentent de passer de l’état personnel à
l’essence impersonnelle : Brahma. Quand ils atteignent cet
état… les problèmes reliés au moi ne sont plus.
J’ai demandé à [un fidèle] de me dire son nom et il a répondu
« Ram, Ram. » Je lui ai demandé d’où il venait et il a répondu :
« Ram, Ram. » Où allait-il? « Ram, Ram. » Que voulait-il?
« Ram, Ram. » Je ne pouvais obtenir aucune autre réponse de
lui, car il avait fait le vœu de n’utiliser que le nom de « Ram,
Ram. » Il s’agissait là d’une dévotion notable, mais coûteuse
pour le moi, qui n’existait plus. Son visage était dépourvu
d’expression. Rama était tout – cet homme n’était rien.
En comparant ce dégoût du monde… manifesté dans le
monde oriental, à la psychologie moderne, nous constatons
un renversement total d’attitudes à l’égard du moi. La
psychologie moderne est constituée de trois affirmations
concernant le moi : il faut le connaître, l’accepter et le laisser
s’exprimer.
50
Un sacrifice vivant
Qu’y a-t-il d’incorrect dans ces trois affirmations concernant
le moi? Commençons par le premier : le connaître. Mais
comment est-ce possible de vraiment se connaître soi-
même en se comparant à soi-même et aux autres, dans un
environnement purement matériel? Cela est hautement
terrestre, dépourvu de sens et de considération éternelles.
Deuxièmement : s’accepter. Mais comment peut-on
accepter un moi inacceptable, un moi chargé de conflits et de
contradictions, de culpabilité et de frustrations, d’infériorités
et d’inhibitions, imbu de lui-même? Demander à quelqu’un de
s’accepter – d’accepter ce genre de personne – c’est demander
l’impossible.
Troisièmement, la psychologie séculière dit qu’il faut
s’exprimer. Mais que se passe-t-il lorsqu’une douzaine de
personnes ayant appris à s’exprimer sont réunies dans un même
lieu? La situation est propice aux conflits, à la confusion, à la
jalousie et aux dissensions.
Qu’allez-vous faire de votre moi? Bon nombre d’hommes
et de femmes vivent encore dans les ténèbres, cherchant
à comprendre le sens et le but de la vie. Mais quoi que
vous tentiez de faire avec votre moi – le renier, le détruire,
l’annihiler, l’accepter ou le laisser s’exprimer – vous devez me
croire quand je vous dis qu’il est toujours très vivant.
Jésus nous dit quoi faire avec le moi : « Si quelqu’un veut
venir après Moi, qu’il se charge chaque jour de sa croix, et qu’il
Me suive » (Luc 9.23). Des questions demeurent, cependant.
Comment devons-nous Le suivre? Comment pouvons-nous
écouter Dieu et mettre la puissance de l’Évangile en pratique
dans notre vie?
Le seul moyen de réussir cela c’est de soumettre entièrement
au Seigneur Jésus-Christ notre moi. Cela veut dire que nous
reconnaissons Christ comme Seigneur de notre vie, pas
seulement en théorie, mais en pratique aussi. Jésus veut que
nous l’aimions plus que tout et tous, et que nous Le laissions
vivre en nous et à travers nous. Paul a bien exprimé cela en
51
Entendre l’appel de l’éternité
Galates 2.20 : « J’ai été crucifié avec Christ et si je vis, ce
n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi… »
Quand je laisse Jésus vivre en et par moi, mon moi n’est
plus celui qui dirige et dicte ma conduite. Maintenant, c’est
Christ (Sa volonté et Ses désirs) qui vit et agit en moi. Voilà
pourquoi nous devons cesser de compartimenter notre vie.
Toute ma personne, tout ce que je suis appartient à Christ.
C’est un travail de tous les jours d’apprendre et de le mettre
en pratique ce principe dans notre vie. En fin de compte,
ces choix ne sont pas des choix de groupe faits en Église,
en famille ou même en couple, ce sont des choix que nous
faisons individuellement.
Examinons-nous de plus près
Une jeune missionnaire de l’Inde était mourante. Une
amie qui lui rendait visite, lui a dit : « Tu dois être chagrinée
de partir aussi tôt. »
La missionnaire a répondu en souriant : « Non, la mort
est paisible. Mon travail est accompli. Je m’en vais rejoindre
Jésus. »
Quand vous aurez donné toute votre vie au Seigneur,
les circonstances ne vous intimideront plus et les idées
des autres n’auront aucune influence sur vous. Paul a dit :
« […] tout est à vous, soit Paul, soit Apollos, soit Céphas,
soit le monde, soit la vie, soit la mort, soit les choses
présentes, soit les choses à venir. Tout est à vous; et vous
êtes à Christ, et Christ est à Dieu » (I Corinthiens 3.21-
23).
Paul a dit aussi que, peu importe le nombre de
promesses que Dieu a faites, elles sont « oui » en Christ (II
Corinthiens 1.20).
Dès que nous comprenons qui est Christ et que nous Lui
soumettons notre vie, nous découvrons qu’Il n’est pas un
tyran assis sur un grand trône qui remue le doigt devant
nous et dit : « Non! » Paul nous dit qu’en Jésus toutes les
52
Un sacrifice vivant
promesses de Dieu sont « oui »!
Quand le Seigneur vous appelle à lui consacrer votre
vie, Il recherche un sacrifice vivant et agissant. Il veut un
abandon total de votre volonté, votre cerveau, votre esprit,
vos cinq sens, vos émotions et vos actions.
Je prie que vous vous examiniez de plus près. Dorénavant,
vous pouvez vivre pour autre chose que ce monde seul. Je
prie que vous entendiez l’appel de Dieu et commenciez à
considérer la perspective de l’éternité.
Je dois tout de même vous mettre en garde : si telle est votre
décision, sachez que vous avez choisi de suivre un chemin
étroit. Quand Jésus a choisi Ses disciples, Il a posé certaines
conditions. Votre choix de suivre Jésus vous coûtera quelque
chose. Vous éprouverez des inconvénients, des difficultés, de la
souffrance et des contre-attaques de Satan. (Nous étudierons
ces contre-attaques dans la section suivante.)
Louez le Seigneur. Peu importe que vous soyez debout ou
que vous soyez tombé, vous pouvez vous réjouir de Lui avoir
donné votre vie. À la toute fin, quand la terre, telle que nous
la connaissons, ne sera plus qu’un souvenir, Jésus vous dira :
« C’est bien, bon et fidèle serviteur. » Et tout ce qui compte,
c’est qu’Il nous accepte.
53
Entendre l’appel de l’éternité
54
Un seul souci
Partie 2
surmonter
les OBSTACLES
55
5
Un seul souci
Imaginez que vous êtes en voyage, au début des années
1900, dans un petit village dans le nord de l’Inde, où un
grand homme coiffé d’un turban attire beaucoup l’attention.
Une scène déchirante se déroule devant vos yeux tandis que
vous observez, invisible aux personnages qui font partie de
ce drame réel.
L’homme, Sadhu Sundar Singh, est sur le point de partir
pour un long voyage. Les autres, qui sont manifestement ses
amis, pleurent et le supplient de ne pas partir. Même si Sadhu
semble touché par leur amour, son visage démontre bien qu’il
est déterminé à y aller. Il dit qu’il retourne au Tibet – une
terre interdite, où les dominations et les mauvais esprits
du Bouddhisme tiennent les citoyens captifs – où, de toute
évidence, il est déjà allé. Il connaît les dangers auxquels il fait
face, et ses amis et collègues les connaissent aussi.
Ses amis continuent de le supplier : « Ne pars pas! »
Mais Sadhu leur dit : « Je dois y aller. »
Le rideau se baisse sur cette scène et se lève sur une autre.
Sadhu est arrivé au Tibet prêchant l’Évangile ouvertement,
mais des prêtres bouddhistes, des lamas, l’ont capturé. Sadhu
menace leur existence et ceux-ci agissent en conséquence.
Ils jettent Sadhu Sundar Singh dans le puits de la mort,
d’où personne n’a jamais réussi à s’échapper. En atterrissant, il
sent qu’un os de son bras s’émiette sous lui. Il entend tourner
la clé dans le couvercle au-dessus du puits. Ses yeux finissent
par s’habituer à l’obscurité de ce trou envahi de serpents. Les
rats lui tournent autour et il détecte la présence de crânes et
d’ossements de personnes qui avaient été jetées dans le puits
bien avant lui.
Tandis que Sadhu est là, au milieu de cette crasse, souffrant
d’un bras fracturé, il se met à prier : « Seigneur, je Te suis
tellement reconnaissant de m’accorder ce privilège de souffrir
pour toi. »
Sadhu répète sans cesse cette prière jusque dans la nuit, qui
s’assombrit de plus en plus.
Tout à coup, le couvercle s’ouvre et une corde est lancée
dans le puits. Sadhu est figé d’étonnement, et après quelques
secondes, il saisit la corde et est tiré hors de ce tombeau
dégoûtant. Arrivé en haut, il n’aperçoit personne.
Dans la scène suivante, Sadhu prêche à nouveau dans les
rues du village tibétain. Les lamas sont déconcertés, car ils
savent que seul le lama en chef possède la clé du puits de la
mort.
Laissons maintenant tomber le rideau sur cette scène afin
d’étudier de plus près la vie de ce missionnaire ayant vécu
au début du vingtième siècle. Nous savons, d’après les récits
écrits et oraux, que Sadhu Sundar Singh a vécu des périodes
de persécution intense. Il a fini par sacrifier sa vie pour la
cause de l’Évangile au Tibet.
Comme cet évènement de sa vraie vie le démontre, quelque
chose l’a aidé à regarder au-delà des circonstances – ce quelque
chose a fait en sorte qu’il puisse endurer et même se réjouir des
difficultés parce qu’il considérait cela un privilège de servir
et de souffrir.
Sadhu Sundar Singh détenait la clé que plusieurs d’entre
nous cherchent.
Motivation horizontale
Surmonter les obstacles
Nous, les êtres humains, sommes incapables de garder un
engagement bien longtemps à moins d’avoir une motivation,
soit divine, soit égoïste.
Un motif égocentrique peut être axé sur l’argent, le
pouvoir, la reconnaissance – absolument tout ce qui nous
fait plaisir. Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi certaines
personnes endurent l’ennui, la frustration ou la douleur dans
un travail qu’elles ont en horreur? Elles détestent tous ceux
qui travaillent dans cet endroit et ne peuvent pas supporter
ce qu’ils font, mais elles restent quand même. Pourquoi?
Pour le salaire qu’elles reçoivent chaque semaine; voilà leur
motivation.
La motivation égoïste comporte également un aspect
spirituel. Nous faisons de merveilleuses choses pour le
Royaume dans le but de bien paraître, ou parce que nous
nous sentons coupables de ne pas faire ceci ou cela, ou encore,
parce que nous sommes remplis d’émotion à la suite d’un défi
qui nous a été lancé par la personne qui prêche. Il est facile
de tomber dans le piège de la motivation horizontale. Même
si nos motifs sont impurs, nous nous disons : « Qui le sait, et
cela a-t-il vraiment de l’importance? »
Cela a de l’importance lorsque nous affichons un air de
sainteté à l’extérieur qui n’est pas fondé intérieurement. Voici
ce que A. W. Tozer dit au sujet de la motivation horizontale
dans son livre The Root of the Righteous :
À la fin, toute conduite sera jugée d’après les motifs.
De la même manière que l’eau ne peut monter plus haut
que sa source, la qualité morale d’une action ne pourra jamais
surpasser le motif qui l’inspire. Pour cette raison, aucun acte
provenant de mauvais motifs ne peut être bon, même s’il a
l’air de faire du bien. Toute œuvre accomplie sous l’effet de
la colère ou de la vengeance, par exemple, sera révélée à la
fin comme ayant été effectuée pour l’ennemi ou contre le
Royaume de Dieu.
58
Un seul souci
Malheureusement, la nature des activités religieuses est telle
qu’une bonne partie d’entre elles peuvent être réalisées pour
de mauvaises raisons, comme la colère, la jalousie, l’ambition,
la vanité et l’avarice. Ce genre d’activité est foncièrement
mauvaise, et sera jugée comme telle au jour du jugement.
En matière de motifs, tout comme dans bien d’autres
domaines, les Pharisiens nous offrent d’excellents exemples.
Sur le plan religieux, ils étaient des ratés absolument
lamentables, et cela n’était pas dû à leurs erreurs doctrinales,
ni à leur tiédeur, ni même à leur vie déréglée. Le problème
reposait uniquement sur la qualité de leurs motifs religieux.
Ils priaient, mais le faisaient pour être entendus, des hommes,
et par conséquent, leurs motifs impurs faisaient obstacle à
leurs prières, et les rendaient non seulement inutiles, mais
bel et bien infâmes. Ils donnaient généreusement au service
du temple, mais le faisaient dans certains cas pour fuir les
responsabilités qu’ils avaient envers leurs parents, et cela était
mal. Ils jugeaient et condamnaient les péchés des autres par
esprit d’autosatisfaction et dureté de cœur.
Il en était ainsi dans presque tout ce qu’ils accomplissaient.
Vues de l’extérieur, leurs activités avaient une apparence
de sainteté, et si ces mêmes activités avaient été réalisées
selon des motifs purs, elles auraient été bonnes et dignes de
louanges. Le gros problème des Pharisiens se situait au niveau
de la qualité de leurs motifs.
Le fait que le comportement de ces orthodoxes et bons
religieux n’avait rien de banal est manifeste en ce qu’ils ont
continué d’avancer dans l’aveuglement au point de crucifier
le Seigneur de gloire sans la moindre conscience de la gravité
de leur crime.
La motivation horizontale ne nous tiendra pas longtemps.
Il faut seulement une poignée de gens, quelques circonstances
difficiles ou un environnement défavorable pour nous amener
à mettre fin à notre service pour le Royaume. Nos forces
intérieures sont limitées.
Nous avons besoin d’un apport constant. La vie physique,
qui exige eau et nourriture pour survivre, nous montre ce
59
Surmonter les obstacles
qui est également essentiel pour l’homme intérieur. Nous
avons besoin d’une motivation objective – celle qui vient
du Seigneur.
Motivation verticale
La vie de l’apôtre Paul est l’histoire de n’importe quel
chrétien « ordinaire ». Paul n’était pas une grande vedette
ou une personne ayant reçu une surdose de sainteté. Il était
fabricant de tentes, et gagnait sa vie comme tout le monde.
Par contre, chaque tente qu’il confectionnait, chaque fois
qu’il allait au marché, chaque voyage qu’il faisait à bord d’un
navire étaient secondaires à son but principal dans la vie,
qui était d’arracher quelques personnes de plus des flammes
de l’enfer.
Concernant le salut de son propre peuple, Paul a écrit :
« Car je voudrais moi-même être anathème et séparé de
Christ pour mes frères, mes parents selon la chair, qui sont
Israélites… » (Romains 9.3-4). Paul était prêt à donner sa
vie pour sauver des Juifs. Pourquoi? Et qu’est-ce qui l’a incité
à continuer malgré l’incompréhension et l’abandon dont il
a été victime de la part de ses proches? Quand il a été laissé
pour mort, après avoir été lapidé? Quand il a fait naufrage?
Paul nous dit, dans II Corinthiens 5.14 : « Car l’amour
de Christ nous presse. » La seule chose qui poussait Paul à
vivre comme il le faisait c’était la relation qu’il avait avec
le Seigneur. Sa seule motivation, dans tout ce qu’il faisait,
c’était Jésus.
Peu après la conversion de Paul, Dieu a dit : « et je lui
montrerai tout ce qu’il doit souffrir pour mon nom » (Actes
9.16). Plus tard, Paul lui-même a écrit, dans sa lettre aux
Philippiens : « car Christ est ma vie, et la mort m’est un gain »
(v. 1.21). Une seule chose permettait à Paul de vivre ainsi et
de supporter les épreuves : il vivait constamment dans le but de
plaire à son Maître.
60
Un seul souci
Hébreux 12.3 nous exhorte : « Considérez, en effet, celui
qui a supporté contre sa personne une telle opposition de la
part des pécheurs, afin que vous ne vous lassiez point, l’âme
découragée. »
Le Psaume 119 contient deux versets dynamiques, qui
parlent de cette motivation verticale et objective venant du
Seigneur.
Premièrement, le psalmiste écrit : « Une colère ardente
me saisit » (v. 53).
Avez-vous déjà vu de quelle manière un lion enragé tient
sa pauvre proie par la peau du cou? C’est ce que le psalmiste
ressentait quand il dit qu’il était saisi d’une « colère ardente ».
Quelqu’un l’avait-il violenté, ou violé ses droits? Avait-il
perdu son salaire ou l’avait-on forcé à faire des heures
supplémentaires au travail? Non, il était en colère à « la vue
des méchants qui abandonnent Ta loi ».
Maintenant, au verset 136, il dit : « Mes yeux répandent
des torrents d’eaux. »
Dans notre culture, nous subissons toutes sortes de douleurs,
soit à cause de problèmes personnels, soit en conséquence à des
situations qui nous sont infligées. Nos propres péchés peuvent
nous causer du tort, des personnes peuvent nous décevoir ou
des circonstances pénibles peuvent nous écraser. Nous avons
beaucoup de raisons d’éprouver des sentiments de tristesse, de
douleur, d’agonie, d’apitoiement sur soi, de découragement,
de désillusionnement, de dépression et même de penser au
suicide.
Je me souviens, quand ma mère est morte, j’ai pensé : « Si
je ne maîtrise pas mes émotions, je sais que je vais pleurer
quand ils vont amener son corps de la maison au cimetière.
Je dois demeurer rationnel. Je sais qu’elle est heureuse avec
le Seigneur, et que c’est le meilleur endroit pour elle. Je la
reverrai bientôt. » Seulement, quand j’ai vu les autres qui
pleuraient tout haut, je n’ai pas pu me contenir. Je me suis
mis à pleurer à chaudes larmes. En suivant le cercueil dehors,
61
Surmonter les obstacles
j’avais de la difficulté à rester debout, à un point tel que j’ai
dû m’appuyer sur un arbre.
Malgré cela, j’ai versé des larmes durant quelques heures,
une journée tout au plus. Cet homme, par contre, avait le
cœur brisé et ne pouvait cesser de pleurer. Pourquoi? « Parce
qu’on n’observe point Ta loi. »
Toute sa tristesse était reliée à un seul petit mot : Ta.
Tu M’appartiens, la vie t’appartient
Une des plus belles déclarations ayant trait à la véritable
motivation verticale que j’ai eu l’occasion de lire a été écrite
par E. Stanley Jones, dans son livre Victory through Surrender.
Il avait pris l’habitude de passer du temps en présence du
Seigneur « tôt le matin, alors que je ne demande rien et ne fais
qu’écouter, pour savoir si Dieu a quelque chose à me dire. »
Voici ce que Jones a entendu un certain jour :
Il m’a dit : « Tu M’appartiens, la vie t’appartient. » Surpris,
je Lui ai demandé de le répéter. Il l’a fait : « Tu M’appartiens,
la vie t’appartient. »
Cette phrase chante dans mon cœur depuis ce jour : « Si
j’appartiens à Christ, la vie m’appartient; je peux la maîtriser,
tirer du bon de tout ce qui est bien, mauvais et indifférent…
Je n’ai pas à m’inquiéter de ceci, cela ou autre chose. Je n’ai
qu’un souci, un seul : Lui appartenir. »
Si vous voulez tenir aussi ferme que Sadhu Sundar Sing
dans les épreuves, ne pas être mené par les circonstances, et
avoir une foi qui ne chancelle pas, sachez, dans ce cas, que
vous ne pouvez le faire par vos propres moyens. Si le peuple de
Dieu doit tenir ferme et survivre dans les jours qui viennent,
il doit abandonner sa vie et tout ce qu’elle signifie à Jésus.
Votre seul souci c’est de Lui appartenir – d’être approuvé
par Lui, de Lui être agréable. Tout ce que vous êtes et faites
doit être centré sur Lui et Ses plans. Alors, chaque émotion
62
Un seul souci
que vous ressentirez et chaque circonstance à laquelle vous
ferez face dans votre vie seront secondaires. Lui appartenez-
vous? Eh bien, si tel est le cas, la vie vous appartient.
Dans le chapitre suivant, nous examinerons de plus près le
sujet des motifs – les indices de notre motivation horizontale
et les étapes qui nous amèneront à être davantage motivés
dans le sens vertical.
63
Surmonter les obstacles
Qu’est-ce qui vous
motive? 6
L’homme cesse de sarcler la terre et se redresse, tout en
essuyant la sueur et la saleté de son front. Il lui semble avoir
entendu des bruits étranges venant de la maison. Il est certain
d’avoir entendu de la musique, des cris et des rires traverser
le champ. Que se passe-t-il?
Eh bien, de toute manière, il est bien assez tard pour rentrer.
L’homme balance sa bêche par-dessus son épaule et avance
avec peine sur la terre fraîchement retournée en direction
de la maison.
Plus il s’approche de la maison, plus la musique est forte.
Il n’y aucun doute que le vin coule à flots et que la fête bat
son plein.
« Père doit avoir une très bonne raison de célébrer », pense-
t-il.
Au même instant, un serviteur sort en courant de la maison.
« Que se passe-t-il? » demande l’homme.
« Votre frère est revenu à la maison! » répond le serviteur.
« Votre père a tué le veau gras, et nous sommes tous dans
la réjouissance parce que votre frère est revenu sain et sauf.
Vous devez entrer, votre père désire que vous veniez célébrer
avec nous. »
64
Qu’est-ce qui vous motive?
Le visage de l’homme s’assombrit. Voilà donc ce qu’ils fêtent
– le retour de son frère! Ils célèbrent le retour de son frère,
cet homme irresponsable, étourdi, débauché et dilapidateur
d’héritage. Comment ose-t-il revenir après toutes ces années
de souffrance et d’incertitude dont il a été la cause! Son esprit
est rempli de souvenirs frustrants.
« Je ne prendrai pas part à cette célébration! » lance-t-il au
serviteur. « Tu peux dire à mon père que je n’entrerai pas! »
Et il tourne le dos au serviteur.
Nous connaissons bien cette histoire de Luc 15 concernant
un homme et ses deux fils. Nous connaissons le plus jeune des
frères comme le fils prodigue, mais en réalité, l’histoire parle
de l’amour de son père.
Les scribes et les pharisiens avaient critiqué Jésus parce
qu’Il mangeait avec les publicains et les pécheurs. « Regardez
cet homme; Il se dit Fils de Dieu, mais voyez avec quel genre
de personnes Il mange », se disaient-ils.
Les compagnons de table de Jésus étaient bel et bien
reconnus comme étant la racaille de la société. Seulement,
les pharisiens avaient mal compris la sainteté de Dieu en
croyant que Jésus n’aurait rien à voir avec les pécheurs. Jésus
a donc raconté l’histoire de l’homme et de ses deux fils pour
leur faire voir le cœur du Père. Il leur disait : « Dieu a tout à
voir avec les pécheurs, parce qu’Il les aime. »
Secouons le pot
Il est évident que le plus jeune des fils représente le pécheur,
l’exclu, mais examinons de plus près le fils aîné.
Le fils aîné représente le croyant, qui connaît le Seigneur
et fait partie de l’Église. Que faisait-il quand son frère s’est
enfin décidé à revenir? Il travaillait au champ. Il était dévoué
à son père et à son travail. En apparence, du moins, il aimait
son père plus que son frère. Il n’avait jamais quitté la maison
et n’avait pas dilapidé son argent.
65
Surmonter les obstacles
Le frère aîné est l’illustration classique de celui qui
paraît faire un tas de bonnes choses, dont la vie est remplie
d’activités, mais qui semble avoir une motivation bien plus
horizontale que verticale. La motivation qui poussait le frère
aîné à continuer, ce n’était pas vraiment de l’amour pour
son père. À partir du moment où son jeune frère est revenu
et qu’il a connu des circonstances défavorables, la vérité a
éclaté au grand jour.
Quelqu’un a dit un jour : « Remplissez un pot de miel et
secouez-le tant que vous le voulez, il n’en ressortira jamais
d’eau amère. »
Le fils aîné était « parfait ». Il se sacrifiait à travailler de
longues heures. Il donnait chaque mois de l’argent pour les
missions. Il coupait sur ses dépenses et se contentait d’une vie
plus simple. Il faisait chaque jour une heure de prières. Il était
actif dans son église et faisait toujours un kilomètre de plus.
Est-ce que je parle de vous et moi? Tout à fait. Par contre,
il arrive, même au milieu de nos bonnes activités, que les
choses commencent à aller mal. Nous nous disons : « Ça
alors! Je n’aurais jamais pensé être rejeté pour avoir fait le
bien. Je croyais que tout le monde apprécierait mon travail.
Je m’attendais à recevoir quelques récompenses, un peu de
reconnaissance… »
Quand les pressions externes nous assaillent et que le pot
se fait secouer, tout ce qu’il y a à l’intérieur est relâché. La
secousse est orchestrée par le Seigneur, qui veut nous montrer
le véritable contenu de notre cœur.
Pourquoi le fils aîné a-t-il agi comme il l’a fait? Il avait
l’impression de ne pas être apprécié et en voulait à son père
d’avoir repris son jeune frère, qui avait mal agi, tandis que lui
s’était bien conduit.
En examinant de près Luc 15, nous voyons au mois neuf
preuves qu’il manquait quelque chose au frère aîné. Son cœur
avait perdu sa vraie motivation – l’amour pour son père.
Étudions chacun de ces indices.
66
Qu’est-ce qui vous motive?
Légalisme
Étrangement, une personne qui perd la véritable motivation
verticale qui vient du Seigneur tombe dans le légalisme.
L’amour de Christ ne la presse plus. Elle travaille pour le
travail lui-même, tandis que le motif derrière un travail fait
pour le Royaume de Dieu c’est l’amour.
L’amour c’est le lubrifiant qui fait en sorte que le mécanisme
fonctionne en douceur. Avec ce genre de motivation, il n’y a
ni murmure, ni lamentation, ni grognement. Les personnes
motivées par l’amour de Dieu peuvent Le servir toute la
journée, sans relâche, tout en étant les personnes les plus
heureuses du monde. Elles n’en font jamais assez pour le
Seigneur, parce qu’elles L’aiment tellement. Quand une
personne perd cette motivation verticale, elle fait les choses
par obligation.
Le légalisme signifie également : servir dans le seul but
de recevoir une récompense. Le frère aîné dit à son père :
« Voici, il y a tant d’années que je te sers… et jamais tu ne
m’as donné un chevreau pour que je me réjouisse avec mes
amis » (verset 29).
Quand le cœur d’une personne n’est plus motivé par
l’amour, elle voit le Père comme méchant et injuste. Elle
commence à tenir les comptes. Le frère aîné a comparé son
travail à celui de son jeune frère, qui avait gaspillé et détruit
tout ce que le père lui avait donné.
Dans la parabole des talents que Jésus a racontée, l’homme
qui a enterré le seul talent qu’il avait reçu a dit à son maître :
« Je savais que tu es un homme dur » (Matthieu 25.24). Il
considérait son maître comme un homme cruel et sans amour.
Il y a aussi la parabole du propriétaire de la vigne qui
a donné le même salaire à tous ses ouvriers, sans faire de
différence entre ceux qui avaient commencé leur travail à
neuf heures et ceux qui avaient commencé à seize heures.
Ceux qui avaient commencé plus tôt se sont mis à murmurer
contre le maître de la maison.
67
Surmonter les obstacles
« Ces derniers n’ont travaillé qu’une heure », dirent-ils, « et
tu les traites à l’égal de nous, qui avons supporté la fatigue du
jour et la chaleur. »
« Il répondit à l’un d’eux : ‘Mon ami, je ne te fais pas tort;
n’es-tu pas convenu avec moi d’un denier? Prends ce qui te
revient, et va-t’en. Je veux donner à ce dernier autant qu’à
toi.’ »
Matthieu 20.12-14
J’aime l’histoire de Jacob, au chapitre 29 de Genèse. Ce
cher vieux Jacob – quel réveil brutal il a eu en découvrant
que la femme qu’il avait épousée n’était pas celle qu’il voulait!
Nous lisons cependant que toutes ces années de dur labeur
effectué pour Rachel « furent à ses yeux comme quelques
jours, parce qu’il l’aimait » (verset 20). Il n’avait pas travaillé
dans le seul but de nourrir quelques moutons. Il n’avait pas
oeuvré pour le salaire. Il avait travaillé uniquement pour
Rachel.
Un jour, je parlais avec des personnes qui œuvraient dans
le champ missionnaire pour un organisme chrétien, et je leur
ai demandé de réfléchir à ceci : « Si vous deviez perdre tout
votre soutien, si tous vos bénéfices disparaissaient, si vous
ne gagniez pas une seule pièce d’argent le mois prochain,
reviendriez-vous ici? Si vous n’aviez même pas d’argent pour
prendre l’autobus pour aller au bureau, feriez-vous le trajet à
pied pour servir le Seigneur quand même? »
L’apitoiement sur soi-même, l’amertume, le
découragement
Le père, qui pleurait de joie sur son fils cadet, suppliait
son fils aîné d’entrer, mais ce dernier refusait. Son refus
catégorique et son entêtement indiquaient qu’il n’était pas
motivé par l’amour pour son père. Il a refusé d’entrer dans
la maison parce qu’il s’apitoyait sur son sort. Sa situation le
rendait amer, et il était découragé.
68
Qu’est-ce qui vous motive?
Seulement, l’apitoiement sur soi-même, l’amertume et le
découragement n’ont rien à voir avec la véritable motivation
verticale.
Le fils aîné avait peu d’égard pour son père et son frère.
Il avait couvé ses sentiments tellement longtemps qu’il ne
pouvait plus que penser à lui-même.
Jalousie et soif d’honneur ou de position
Troisièmement, une personne non motivée par l’amour
envers le Seigneur sera jalouse des bénédictions des autres et
aura soif d’honneur et de position. Elle pourrait vouloir se faire
remarquer par les autres, cherchant des occasions pour leur
parler de ses accomplissements. Il est fort probable qu’elle
ne se contente pas de la seconde place, ou qu’elle espère
secrètement être appréciée et acceptée. Quand notre cœur
n’est pas motivé par l’amour, nos relations avec les autres
sont tendues.
Le frère aîné était apparemment content de travailler dans
les champs jour après jour, jusqu’à ce que son frère revienne
et qu’il devienne jaloux.
Il se disait en lui-même : « Maintenant que mon frère est
revenu, il est reçu à bras ouverts, avec un anneau, des sandales,
et de nouveaux vêtements. On organise une fête, avec de
la danse et toutes les festivités. L’attention, les bénéfices et
l’amour que j’ai reçus de mon père, toutes ces choses seront
maintenant à lui. »
Prenons un autre exemple du Nouveau Testament. Avant
la conversion de Paul, sur le chemin de Damasse, il cherchait
à mettre fin au christianisme. Si vous aviez été un croyant à
cette époque, vous auriez certainement eu de la difficulté à
accepter ce nouveau converti.
Vous auriez pu penser que ce n’était qu’un stratagème de
Paul afin de savoir qui vous étiez pour ensuite vous tuer.
69
Surmonter les obstacles
C’est exactement ce que les croyants de l’époque ont
pensé. Personne ne faisait confiance à Paul (Actes 9.26).
Puis, Barnabas a pris sa défense, il s’est porté garant pour lui
et a convaincu les autres que Paul était bel et bien sauvé. Un
magnifique partenariat est né, mais quelques chapitres plus
loin, on ne parle plus de « Barnabas et Paul ». On nous parle
maintenant de « Paul et Barnabas ». Fascinant! Barnabas
a accepté de passer au deuxième rang derrière Paul, parce
qu’il n’était aucunement motivé par l’honneur ou la position.
Barnabas aimait tout simplement Jésus et désirait Le servir.
C’est un signe de véritable sainteté que de ne vouloir
rien d’autre que le Seigneur lui-même. Ce n’est pas facile
de prendre la deuxième place et de laisser les honneurs à
quelqu’un d’autre. Seule une personne qui aime Dieu peut
faire cela.
L’orgueil
Le frère aîné a dit à son père : « Toutes ces années, j’ai
travaillé pour toi », laissant paraître dans son attitude qu’il
s’estimait meilleur que son frère. Il s’est plaint aussi de « ton
fils » (Luc 15.30). Remarquez qu’il n’a pas dit : « mon frère »,
mais « ton fils ».
Il était rempli d’orgueil : il avait une opinion élevée de lui-
même. L’orgueil est la quatrième évidence d’un croyant non
motivé par amour pour Dieu. Le frère aîné n’avait même pas
assez de place dans son cœur pour reconnaître le vagabond
repentant comme son frère. Il n’avait pas de place dans sa
vie pour les personnes faibles. À son avis, il était nettement
supérieur.
Nous devons travailler en équipe, en tant qu’Église et
communauté fraternelle, en nous rappelant que le Corps de
Christ n’est pas composé d’entités surhumaines, mais bien de
gens faibles, handicapés, à demi aveugles, meurtris, souffrants,
pécheurs et repentants. De plus, d’après cette histoire, il
70
Qu’est-ce qui vous motive?
apparaît que Dieu a plus de compassion pour ce genre de
personnes que pour les « grandes vedettes ».
Cette histoire parle de l’amour extrêmement chaleureux,
clément et compréhensif d’un père. Mais son fils aîné, vivant
dans sa maison et travaillant pour lui, n’était pas touché par
son amour et n’a fait aucune concession à l’égard de l’homme
faible, raté et rétrograde qui se tenait devant lui. Il était
incapable de dire autre chose que : « Il l’a cherché. »
La vraie motivation qui vient du Seigneur se manifeste
dans l’humilité.
Manque d’amour envers les autres
Le texte ne nous mentionne pas que le fils aîné est parti à
la recherche de son frère après son départ. De plus, qui lui a
dit que son frère vivait parmi les prostituées et qu’il menait
une mauvaise vie? Ce n’était pas son frère! Néanmoins, le fils
aîné a dit à son père : « Et quand ton fils est arrivé, celui qui
a mangé ton bien avec des prostituées… » (Luc 15.30). Il n’y
avait aucun amour dans son cœur et il s’attendait au pire de
la part de son frère.
Jonas non plus n’avait pas d’amour dans son cœur. Il a
prêché un sermon enflammé, avertissant les Ninivites qu’ils
seraient bientôt anéantis en conséquence de leur méchanceté.
Toutefois, quand la ville s’est repentie et que Dieu a décidé
de ne pas détruire les Ninivites, Jonas était en colère contre
Dieu :
« N’est-ce pas ce que je disais quand j’étais encore dans mon
pays? C’est ce que je voulais prévenir en fuyant à Tarsis. Car
je savais que tu es un Dieu compatissant et miséricordieux,
lent à la colère et riche en bonté, et qui te repens du mal. »
Jonas 4.2
Quelle drôle d’idée! Jonas connaissait cette théologie, mais
il ne la connaissait que dans sa tête. Il anticipait la compassion
71
Surmonter les obstacles
de Dieu, sans toutefois la comprendre, ni la partager. Il n’était
pas motivé par l’amour.
Et il y a eu Ruth. Au premier chapitre de ce magnifique
drame, Naomi dit à ces deux belles-filles, Ruth et Orpa : « Mes
chères filles, je ne puis rien de plus pour vous. Vos maris sont
morts et je n’ai pas d’autres fils que vous pourriez épouser.
Retournez chez vous afin de trouver de nouveaux maris. »
Orpa baisa sa belle-mère, mais Ruth s’attacha à elle… « Ne
me presse pas de te laisser, de retourner loin de toi! Où tu iras
j’irai, où tu demeureras je demeurerai; ton peuple sera mon
peuple, et ton Dieu sera mon Dieu. »
Ruth 1.14, 16
Pour suivre Naomi, Ruth devait quitter tout ce qu’elle
connaissait – sa famille, sa culture, même les dieux qu’elle
adorait. Comment Ruth pouvait-elle faire un tel choix? Cela
lui était possible parce qu’elle aimait Naomi. C’est l’amour qui
a fait en sorte qu’elle puisse tout quitter.
Lorsque nous n’avons pas d’amour pour les frères et sœurs
qui nous entourent, devenant coléreux, impatients et nous
attendant au pire de la part des autres, cela révèle que nous
ne sommes pas motivés par l’amour du Père.
Avoir envie de tout laisser tomber
Le sixième signe d’érosion de la bonne motivation c’est
d’avoir simplement envie d’abandonner. Le frère aîné a refusé
d’entrer dans la maison et de prendre part à la célébration. Il
a dit à son père : « J’ai fait toutes ces choses pour toi, et toi,
qu’as-tu fais pour moi? Je passe mon temps à donner, donner
et donner. J’ai l’impression d’être sur une voie à sens unique,
où l’on profite de moi. »
Tout le monde, à un moment donné, fait face à la tentation
d’abandonner. Certains sont tentés de tourner complètement
le dos à la vie chrétienne. Dans II Timothée 4.10, Paul a
72
Qu’est-ce qui vous motive?
dit à Timothée que Démas l’avait purement et simplement
abandonné.
Si jamais quelqu’un avait eu raison de tout laisser tomber,
c’est bien Paul. Toutefois, il était motivé par quelque chose
qu’il ne pouvait voir. « Je puis tout par Celui qui me fortifie »,
a-t-il dit dans Philippiens 4.13.
Non disposé à souffrir
Les inconvénients, les épreuves, les difficultés et une vie plus
simple sont souvent des causes de perte de motivation pour
les gens. C’est le septième indice de manque de motivation
verticale : refuser d’accepter la souffrance comme faisant partie
intégrante de l’amour.
Le frère aîné était dépourvu de quelque chose que le père
possédait – de la tendresse envers son frère. Tout sentiment
d’amour qu’il aurait pu avoir un jour était enterré sous le
ressentiment, l’amertume et la colère. Par contre, son père
n’avait pas peur d’aimer son jeune fils, même si cela voulait
dire qu’il devait subir les conséquences des mauvais choix de
son fils.
Aucun amour n’est authentique à moins de comporter de
la souffrance. C. S. Lewis a touché le sujet des risques d’aimer
véritablement dans son livre The Four Loves :
Aimer c’est être vulnérable. Aimez quoi que ce soit et il est
certain qu’on vous fendra le cœur ou peut-être même qu’on
vous le brisera. Si vous voulez être sûr qu’il n’arrivera rien à
votre cœur, ne le donnez à personne, pas même à un animal.
Entourez-le doucement de loisirs et de petites douceurs; évitez
toutes histoires d’amour; gardez-le enfermé en sécurité dans
le tombeau de votre égocentrisme. Dans ce cercueil – sûr,
sombre, sans vie ni air – il changera. Il ne se fera pas briser; il
deviendra incassable, impénétrable, irrécupérable.
L’alternative à la tragédie, ou du moins au risque de tragédie,
c’est la damnation. Le seul endroit, en dehors du paradis,
73
Surmonter les obstacles
où vous pouvez être parfaitement à l’abri des dangers et des
perturbations de l’amour c’est l’enfer.
Jésus était motivé par Son amour sincère pour Son Père. Il
Lui a obéi en acceptant de prendre le corps d’un homme et Il
a partagé Son cœur envers les perdus de ce monde. Et l’amour
qu’Il portait dans Son cœur comportait de la souffrance. Si
cela n’avait pas été le cas, nous n’aurions pas de Rédempteur.
Absence de prières
Bien que l’histoire n’en parle pas, je doute sérieusement
que le fils ait eu une vraie conversation à cœur ouvert avec
son père. Voilà le huitième signe qui démontre un manque de
véritable motivation verticale : l’absence de prières.
Une église ou un organisme qui n’est pas motivé par
son amour pour Dieu se fiera aux agences, aux plans, aux
programmes, aux horaires et à toutes sortes de trucs pour
obtenir des résultats. Si nous ne sommes pas motivés par
l’amour de Dieu pour accomplir notre tâche, il est certain
que notre vie de prières se desséchera aussi.
Ce qui nous aide à persévérer dans la fête aussi bien que
dans la famine c’est le genre de relation que seule la prière
peut engendrer.
Refuser de vivre par la foi
Le père a dit à son fils : « Tu es toujours avec moi, et tout
ce que j’ai est à toi » (Luc 15.31). Il était en train de lui dire :
« Regarde, tout ce que tu vois autour de toi t’appartient! Il
a toujours été à toi, que ce soit maintenant ou plus tard. Je
t’aime, et j’aime également ton jeune frère. Rien n’a changé. »
Mais le fils ne comprenait pas ce que lui disait son père. Et
c’est le dernier signe : refuser de vivre par la foi.
74
Qu’est-ce qui vous motive?
Paul a dit à Timothée : « Le moment de mon départ
approche… Désormais la couronne de justice m’est réservée;
le Seigneur, le juste juge, me la donnera dans ce jour-là » (II
Timothée 4.6, 8). Paul avait la foi que ce jour finirait par
arriver.
Hébreux 11 décrit des personnes qui sont mortes après avoir
vécu et souffert dans la foi. Bien que leur génération n’ait
pas expérimenté les promesses du Seigneur, ces personnes
attendaient le jour où ces promesses seraient réalisées.
Si nous ne considérons pas le Seigneur comme notre
source, nos circonstances pourront paraître plutôt sombres.
Et lorsque nous manquons de foi en Lui, nous savons que nous
ne sommes pas motivés par notre amour pour Lui.
Retrouver notre motivation
Avez-vous perdu la motivation verticale fondamentale de
l’amour pour Dieu? Vous êtes-vous vu dans les pages que vous
venez de lire?
Ceux dont la motivation est horizontale peuvent travailler
avec énergie à l’œuvre du Seigneur. Ils peuvent aussi être
exigeants et portés à juger les autres. Ils peuvent exprimer
une grande inquiétude au sujet de la condition morale de la
société ou devenir zélés pour l’évangélisation mondiale. Mais
dès qu’il n’y a plus de relation de cœur, seule l’ombre de cette
réalité demeure.
Paul a parlé d’un groupe de personnes qui annonçaient
l’Évangile avec des motifs impurs. Ces personnes voulaient
ajouter aux tribulations de Paul, qui était en prison à ce
moment-là pour avoir prêché l’Évangile (voyez Philippiens
1.15-17).
Dans II Samuel 12, quand Nathan est allé voir David, après
que celui-ci eut péché avec Bathshéba, Nathan lui a raconté
l’histoire de deux hommes. L’un d’eux était un homme riche
et cupide qui avait des brebis en grand nombre; l’autre était
un homme pauvre qui n’avait qu’une seule brebis. Quand
75
Surmonter les obstacles
Nathan a dit à David que l’homme riche avait pris l’unique
brebis de son voisin pour nourrir son visiteur, David était
furieux.
« Qui est ce monstre? Il mérite la mort! », tempêta David.
Alors, Nathan lui a répondu : « Tu es cet homme-là! »
Dans son zèle pour son peuple, David s’était éloigné de
Dieu et ne s’était pas rendu compte qu’il était le vrai coupable.
Il est facile de s’éloigner de Dieu et d’essayer de vivre la vie
chrétienne par nos propres forces. Nous tombons tous dans
ce piège, mais comment pouvons-nous corriger la situation
lorsque nous réalisons ce qui s’est passé?
Repentir
Nous pouvons lire, dans Apocalypse, le message que Jésus a
envoyé à l’église d’Éphèse – un passage bouleversant et tout à
fait renversant! Si vous vous rappelez l’histoire des Éphésiens
dans Actes 19, vous savez que lorsque Paul leur a annoncé
l’Évangile, plusieurs ont cru son message. Ils ont amené leurs
livres de sorcellerie, d’une valeur de 50 000 pièces d’argent,
et les ont fait brûler sur la place publique. Ils ont pris position
contre les œuvres des ténèbres et se sont consacrés à Christ,
tournant le dos à leur ancienne vie.
Paul a écrit que les Éphésiens étaient « bénis de toutes
sortes de bénédictions spirituelles » (Éphésiens 1.3) et a prié
pour qu’ils reçoivent « un esprit de sagesse et de révélation »
(verset 17). Seulement, Jésus dit maintenant :
« Je connais tes oeuvres, ton travail, et ta persévérance. Je
sais que tu ne peux supporter les méchants; que tu as éprouvé
ceux qui se disent apôtres et qui ne le sont pas, et que tu les
as trouvés menteurs; que tu as de la persévérance, que tu as
souffert à cause de mon nom, et que tu ne t’es point lassé. »
« Mais ce que j’ai contre toi, c’est que tu as abandonné ton
premier amour. Souviens-toi donc d’où tu es tombé, repens-
toi, et pratique tes premières oeuvres; sinon, je viendrai à
76
Qu’est-ce qui vous motive?
toi, et j’ôterai ton chandelier de sa place, à moins que tu ne
te repentes. »
Apocalypse 2.2-5
Il y a un paradoxe fascinant dans ce passage. Au début, Jésus
est positif : « Tu accomplis beaucoup de bonnes œuvres. »
Ensuite, Il dit : « Repens-toi et continue de faire ces choses. »
Le Seigneur pourrait certainement répéter la même chose
au croyant d’aujourd’hui : « Tu donnes chaque mois 10 000 $
à Mon œuvre, mais J’éteindrai ta lumière, à moins que tu ne
te repentes. »
« Seigneur », dit le croyant, « que veux-Tu que je fasse? »
« Repens-toi et donne ensuite 10 000 $ pour l’avancement
de Mon œuvre. »
Au premier abord, tout cela est un peu déroutant, n’est-ce
pas? Par contre, Jésus disait qu’il manquait quelque chose
dans la vie des Éphésiens. Ils travaillaient comme ils l’avaient
toujours fait, mais ils n’avaient plus les mêmes motifs. Leur
labeur n’était plus « inspiré d’amour » (I Thessaloniciens 1.3).
Ils avaient abandonné leur premier amour.
Lorsque nous nous retrouvons dans une situation similaire
à celle-ci, le Seigneur veut que nous venions à lui avec des
paroles semblables à ceci :
« Seigneur, je fais encore tout ce travail, mais à présent,
je le fais machinalement. Le coup d’envoi est donné et tout
continue, mais mon cœur n’y est plus. Je n’ai plus le même
amour pour les perdus; je fais ce travail par obligation. Il
y a bien longtemps, Seigneur, que j’ai versé des larmes sur
les perdus. Je me soucie de moi-même et de mes problèmes
personnels maintenant. Seigneur, à nouveau, je te prie de
remplir mon cœur de cette véritable motivation. »
Voilà un repentir sincère – il ne s’agit pas d’essayer de réparer
de vieilles outres, mais bien de devenir de nouvelles outres.
Je vous encourage à faire le premier pas en vous repentant.
77
Surmonter les obstacles
Se soumettre
Je remercie Dieu pour le jour, il y a plus de vingt ans, un
groupe d’ouvriers d’Opération Mobilisation et moi-même
étions réunis dans une vieille école dans le nord de l’Inde.
George Verwer nous a livré un message basé sur Hébreux 4 :
« Un repos sabbatique est réservé au peuple de Dieu. Entrez
dans ce repos. »
Jamais je n’oublierai ce jour. C’est le jour où j’ai remis ma
vie entièrement au Seigneur. Je suis l’un de ceux qui se sont
avancés en disant : « Je passe mon temps à me battre et à
lutter. Je suis constamment dans la souffrance et la douleur.
Je ne cesse de me lamenter que quelque chose ne va pas.
J’aimerais avoir du repos. »
Ce jour-là, j’ai commencé à découvrir ce que cela signifie
d’entrer dans l’incroyable repos de Dieu. À partir du moment
où nous soumettons toute notre vie au Seigneur, qu’importe
ce qui arrive par la suite, nous avons quelqu’un sur qui nous
appuyer. Notre vie repose entre les mains de Dieu.
Être rempli du Saint-Esprit
Il n’y a aucun élément qui ne soit plus important pour
avoir une vie victorieuse – une vie remplie de motivation et
de force provenant d’une source extérieure à nous-mêmes –
que d’être rempli du Saint-Esprit. Plusieurs, cependant, ne
comprennent pas très bien la signification d’être rempli du
Saint-Esprit.
Je ne vais pas vous dicter comment vous devez être remplis
de l’Esprit de Dieu. Je me soucie guère de quelle manière cela
se produit, seulement assurez-vous de l’être!
La Parole de Dieu nous dit que nous vivons dans des jours
mauvais, où plusieurs abandonneront la foi. Nous ne devons
pas nous laisser séduire par les pensées du monde. Souvenons-
nous que Dieu a supprimé toute une génération de laquelle
78
Qu’est-ce qui vous motive?
Il n’a sauvé que Noé et sa famille. La majeure partie de cette
génération n’y arrivera pas. Il y a tout de même une minorité
de personnes qui mènent une vie sainte, sont dirigées par
l’Esprit de Dieu et prêtes à suivre dans les pas de Jésus en
essayant d’en atteindre d’autres pour Lui.
Comme pour le Seigneur
Quelle est la clé d’une vie remplie de bonnes motivations?
Faites tout « comme pour le Seigneur et non pour les hommes »
(Colossiens 3.23). Même si nous entendons souvent cette
phrase, elle prend vraiment tout son sens lorsque nous la
mettons en pratique.
On dit qu’il s’agit de faire une chose pendant 21 jours pour
former une habitude. Je propose donc que durant les 21 jours
qui viennent, quoi qu’on puisse vous demander de faire, vous
disiez : « Je le fais pour le Seigneur. Je le fais pour le Seigneur. »
Remarquez combien cela fera partie de vos pensées… et
de votre vie!
Penser au ciel
Pourquoi penser au ciel? Parce que c’est le salaire que Paul
attendait quand il a écrit : « la couronne de justice m’est
réservée » (II Timothée 4.8).
Le ciel n’est pas notre motivation, comme le fils aîné qui
était motivé par la pensée de sa récompense et non par amour
pour son père. Cependant, nous aurons de la joie à penser au
ciel en servant notre Père céleste dans l’amour.
Ésaïe a prophétisé : « Voici, le Seigneur, l’Éternel vient
avec puissance… le salaire est avec lui » (Ésaïe 40.10).
Daniel a été enlevé de son pays et envoyé en prison, puis
il s’est fait confier du travail et a fini par être incompris. Il
n’avait ni femme ni enfants. Sa vie se résumait à donner
et servir, donner et servir. Jeté dans la fosse aux lions, il a
79
Surmonter les obstacles
continué de servir. Le royaume de Babylone a changé de
mains plus d’une fois et différents rois l’ont gouverné. Daniel
a dû faire valoir ses mérites à maintes reprises.
À la toute fin du livre, alors que Daniel était un vieillard,
un ange lui est apparu en disant : « Marche vers ta fin; tu te
reposeras, et tu seras debout pour ton héritage à la fin des
jours » (Daniel 12.13).
Pourquoi Dieu a-t-il envoyé un ange, à la fin de la vie de cet
homme dévoué, pour lui dire ces paroles? Je ne connais pas la
réponse, mais je soupçonne que Daniel, dans tous les hauts et
les bas de sa vie, et après toutes les visions troublantes qu’il a
eues concernant la fin des temps, avait quelque chose en tête.
Il a peut-être pensé : « Un jour, tout cela sera fini. Ce n’est
pas la fin. Ce n’est qu’une courte période que j’ai à vivre. »
Or, en lui parlant, l’ange a confirmé ses convictions.
De même, dans la dernière étape de sa vie, Paul a dit à
Timothée qu’il savait qu’une couronne lui était réservée.
Cette connaissance lui a donné la force de persévérer afin
qu’il puisse dire avec confiance : « Car nos légères afflictions
du moment présent produisent pour nous, au-delà de toute
mesure, un poids éternel de gloire » (II Corinthiens 4.17).
Pensez au ciel. Dans tout ce que vous devez endurer chaque
jour, pensez : « Ceci n’est pas la fin. Il y a beaucoup plus
que cela. C’est une courte période que j’ai à traverser. » Le
Seigneur nous a promis, dans Sa Parole, que la fin sera bien
mieux que le commencement. Ne perdez pas espoir. Vous
pouvez-Le croire sur parole!
80
Mise au point du cœur
Mise au point du cœur
7
Poussant un grand soupir, je me suis lourdement laissé
tomber dans un fauteuil vide de l’aérogare de l’aéroport
O’Hare International à Chicago. Je venais de passer seize
jours à voyager et à prononcer des discours sans arrêt, et j’avais
maintenant deux heures entre deux vols pour reprendre mon
souffle. Habituellement, cela ne me dérangeait pas d’attendre
un peu dans l’aérogare – j’aime observer le monde – mais ce
jour-là, j’en avais assez.
« Pourquoi est-ce que je fais cela? », me suis-je demandé.
« À quoi tout cela sert-il vraiment? »
J’étais exténué à force de dormir dans des lits d’hôtel, sur
des oreillers qui chaque soir semblaient plus durs que la veille.
J’avais même épuisé la provision de poudre de piments que
j’avais apportée pour épicer mes repas. Après m’être vidé le
cœur devant divers groupes à travers le pays, j’étais crevé et
en colère contre le monde. J’étais même fâché contre mes
employés au bureau qui avaient fixé tous ces rendez-vous.
J’avais accepté ces rendez-vous, bien sûr, mais cela me faisait
du bien de rejeter la faute sur quelqu’un d’autre que moi.
Je me suis dirigé vers un téléphone public et j’ai fait le
numéro du bureau d’Évangile en Asie à Dallas. Je ne me
souviens même pas qui a répondu à l’autre bout.
81
Surmonter les obstacles
« C’est K. P. », ai-je dit avec rudesse. « Je veux seulement
vous dire ceci : ne fixez plus jamais de rendez-vous pour moi
avant de m’en parler. »
Après cela, je me sentais encore moins bien qu’avant.
« Ces personnes ne savent-elles pas que je ne suis pas une
machine? », ai-je dit à voix haute. « Je ne suis qu’un simple
homme. »
Tandis que je m’apitoyais sur mon sort, je savais bien que
je n’avais d’autre choix que de me lever et continuer, en
dépit de mes sentiments. Et j’avais un vol à prendre; mais où
trouverais-je la force de continuer?
Aucun de nous ne demeure toujours parfaitement
enthousiaste et dévoué. Si nous ne nous nourrissons pas
continuellement de la Parole et de la présence du Seigneur,
nous ne pouvons pas nous attendre à achever la course.
Vous avez peut-être commencé votre marche chrétienne
avec un cœur débordant d’enthousiasme, disposé à mourir
pour la cause des perdus. Comme disciples de Jésus, après tout,
notre objectif dans la vie n’est pas de fonder un organisme,
d’acquérir la sécurité financière, d’être aimés ou respectés, ou
qu’on se souvienne de nos bonnes actions. Ce qui importe
vraiment, c’est ce que Jésus a dit quand Il nous a confié la
grande mission : nous devons nous soucier d’atteindre cette
génération avec l’Évangile.
Au fil du temps, cependant, certaines choses ont
commencé à faire obstacle à ce but – les distractions de
ce monde, les problèmes personnels, le découragement,
les craintes, la séduction des amis. Soudainement, nous
commençons à chercher un moyen pour mettre un terme
à cette histoire. Notre vie chrétienne n’est peut-être pas
suffisamment captivante. Peut-être que la cause ne mérite
plus d’y investir notre vie. Est-il possible qu’au moment où
vous avez pris cet engagement, les leaders de votre église ou
groupe d’étude biblique étaient en feu pour le Seigneur et
vous avaient vraiment aidé à grandir, et que maintenant que
82
Mise au point du cœur
vous les connaissez mieux, vous avez remarqué qu’ils font des
compromis dans certains domaines?
Rejeter la faute sur quelqu’un d’autre, comme je l’ai fait à
l’aéroport, est facile à faire. J’ai vu ce genre de chose arriver
dans bon nombre d’organismes et de vies. Que se passe-t-il
vraiment ici? Avec le temps, nous pouvons perdre de vue
notre objectif.
Dieu a dit aux Israélites :
Souviens-toi de tout le chemin que l’Éternel, ton Dieu, t’a
fait faire pendant ces quarante années dans le désert, afin
de t’humilier et de t’éprouver, pour savoir quelles étaient
les dispositions de ton cœur et si tu garderais ou non ses
commandements.
Deutéronome 8.2
Dieu autorise des situations défavorables pour une raison
– que ce soient nos faiblesses, des collègues de travail qui
nous prennent à rebrousse-poil, des attentes non comblées,
de l’incompréhension, de l’ingratitude, la perte de nos droits
ou des rêves brisés. Tout à coup, dans le cours de notre
service pour Son Royaume, Dieu nous arrête et nous dit :
« Tu es dans le désert. Je veux voir sur quoi tu t’appuieras
pour continuer. Quand tes émotions et tes sentiments seront
à sec et que tu ne pourras plus t’accrocher à rien d’autre que
les faits concrets, seras-tu toujours avec moi? »
Hors du pays de l’ombre
Tandis que je m’apitoyais sur mon sort à l’aéroport O’Hare
ce jour-là, j’ai eu une de ces rares rencontres avec le Seigneur.
Juste là, à la barrière, on aurait dit que le temps s’était arrêté
pendant quelques instants.
Dans mon cœur, une voix m’a demandé : « Qui t’a demandé
de faire toutes ces choses? Ne t’ai-Je pas dit que Mon joug est
83
Surmonter les obstacles
doux et Mon fardeau est léger? Qui a rendu la tâche aussi
dure? »
J’ai réalisé que ma vie spirituelle était sèche. J’étais tellement
actif dans mon service pour le Seigneur que j’avais négligé
le Seigneur que je servais. Il n’y avait plus en moi cet afflux
constant de force venant de Christ que Paul mentionne dans
Philippiens 4.13 : « Je puis tout par Celui qui me fortifie. »
« Seigneur », Lui ai-je dit : « je sais que ce que Tu me dis est
la vérité. Je suis tellement déprimé et fatigué et faible. Mais
Seigneur, j’accepte Ton aide. »
À présent, le comptoir de vente de billets était ouvert et les
clients pouvaient aller s’enregistrer et se procurer leur carte
d’embarquement. Je pouvais voir la barrière qui s’ouvrait
derrière le comptoir. Bientôt, je traverserais ce corridor pour
monter à bord de l’avion. Tout à coup, en observant cette
scène, le Seigneur a brossé un tableau magnifique dans mon
esprit.
Quelques semaines auparavant, je venais de terminer la
lecture de La dernière bataille, le dernier volume de la classique
série allégorique des Chroniques de Narnia de C. S. Lewis.
Dans ces livres, Lewis raconte les aventures de huit enfants
britanniques et du grand lion, Aslan, qui est en quelque
sorte l’image du Christ. La dernière bataille raconte la fin des
temps de Narnia. Tandis que les enfants observent depuis
l’embrasure d’une porte, l’ancien monde est détruit devant
leurs yeux et un monde nouveau se déploie devant eux.
Ce nouveau monde est pratiquement identique à l’ancien,
et pourtant, il a quelque chose de différent. Digory, un des
enfants plus âgés, explique la scène aux autres.
« … Le monde de Narnia qui était dans vos pensées… n’était
pas le vrai Narnia. Celui-là avait un commencement et une
fin. Ce n’était que l’ombre ou la copie du monde réel de
Narnia, qui a toujours existé et qui existera à tout jamais…
Ne pleurez pas sur Narnia… tout ce qui avait de l’importance
dans l’ancien monde de Narnia, toutes les chères créatures,
ont été attiré dans le véritable Narnia par la Porte. Bien
84
Mise au point du cœur
entendu, ce monde est différent, aussi différent que puisse
l’être une chose authentique de son ombre ou que la vie réelle
diffère d’un rêve. »
Lewis conclut le livre, et la série, de cette façon :
« Et pour nous, c’est la fin de toutes les histoires, et nous
pouvons certainement dire qu’ils vécurent heureux à tout
jamais. Pour eux, par contre, ce n’était que le début de la
véritable histoire. Toute leur vie et toutes les aventures qu’ils
avaient vécu dans le monde de Narnia ne constituaient que
la couverture, la page-titre. Maintenant, ils amorçaient enfin
le premier chapitre de la Grande Histoire, que personne sur
terre n’a lue; qui se poursuit éternellement; dans laquelle
chaque nouveau chapitre est meilleur que le précédent. »
Je repassais cette scène dans ma tête quand le temps est
arrivé pour moi de monter dans l’avion.
Puis, mes idées sombres se sont dissipées. Je pouvais à
nouveau voir clair. J’ai réalisé que toutes mes souffrances, tous
mes maux, mon calendrier, la nourriture fade, les oreillers durs
et les lits d’hôtel – tout cela n’était que l’ombre des choses à
venir. Ma vie ici-bas n’était pas la vraie vie. Cette vie était
temporaire et prendrait bientôt fin.
Je regardais la barrière et je pensais à la porte au travers
de laquelle les enfants étaient passés pour quitter « Shadow-
Lands » (le pays de l’ombre), comme Lewis l’appelait, pour
entrer dans le « monde réel de Narnia. » Il était temps que je
recommence à vivre, non pour l’illusion, mais pour la réalité.
La barrière menant à mon vol était la porte qui s’ouvrait
sur cette réalité, si je choisissais d’accepter ce qui était mis
devant moi.
Je me suis levé d’un bond, sachant que j’étais équipé de
la force du Seigneur pour faire face aux tâches que j’avais
à accomplir. Rien ne pouvait m’arrêter maintenant! J’ai
marché tout droit vers la barrière et j’ai franchi le seuil de
mon prochain vol. Je n’avais plus la même attitude de cœur.
85
Surmonter les obstacles
Mon réservoir n’était plus à sec. Encore une fois, la force que
je recevais ne venait pas de moi; elle venait du Seigneur.
Les rendez-vous suivants furent différents. Je me rendais
bien compte que, malgré les inconvénients, la fatigue et
l’absence de confort, mon cœur avait subi une mise au point.
Le fond du problème
Au cours des dix dernières années, le monde a expérimenté
des évènements auxquels personne n’avait même rêvé. Nous
avons vu des pays entiers être transformé pratiquement du
jour au lendemain, des systèmes mondiaux s’écrouler dans
les pages de nos livres d’histoire et les cartes géographiques
changeaient à une telle vitesse que les cartographes
n’arrivaient pas à suivre la cadence. Pour que tout cela arrive,
il a dû y avoir une confrontation monstre entre les puissances
spirituelles du monde invisible. Nous pouvons voir les effets
que cela a eus sur l’œuvre missionnaire de notre époque. La
main de Dieu avance comme jamais. Les gens ont soif du Dieu
vivant comme cela ne s’était pas vu depuis dix ou vingt ans.
Nous ne comprenons peut-être pas tout ce qui se passe dans
le monde spirituel, mais une chose est claire : l’avènement
de Jésus-Christ est imminent. Actuellement, la possibilité
d’atteindre notre génération avec l’Évangile est plus favorable
qu’à n’importe quel autre moment de l’histoire. Les moyens
sont illimités et l’Église possède les ressources.
Mais ce que je remarque dans les cercles chrétiens
m’inquiète profondément. Les croyants sont bombardés
de tous côtés pour investir temps, efforts et finances dans
tout sauf le monde perdu. Des biens matériels, des voyages,
des rassemblements sociaux, des projets de construction,
le confort de la famille – toutes ces choses et plus encore
peuvent être acquises aux dépens d’âmes qui sont perdues
pour l’éternité. De plus, des croyants qui ont déjà consacré
leur vie à atteindre le monde avec l’Évangile sont en danger
de s’égarer de leur but. Quand les émotions sont à plat et
86
Mise au point du cœur
les temps difficiles, il est facile de se centrer sur soi-même et
d’avoir envie de quitter le champ de bataille.
En fin de compte, deux forces majeures influent sur ce
qui se passe sur la terre : le Dieu vivant et les puissances
des ténèbres – Satan et ses démons. Le Seigneur, dans Sa
miséricorde, désir amener autant de personnes que possible à
se repentir, afin qu’elles puissent Le connaître et régner avec
Lui pour toujours. D’autre part, Satan voudrait amener le plus
de personnes possible avec lui en enfer.
Une de ces méthodes très efficaces pour faire cela consiste
à amener les croyants à perdre de vue leur objectif. Il nous
amène au point où nous sommes tellement préoccupés par
notre personne et ce que nous faisons jour après jour que nous
ne sommes même plus capables de répondre aux questions :
« Pourquoi suis-je ici? » et « Quelle est ma raison d’être? »
Pourquoi sommes-nous sur la terre? Quel est le but de notre
existence? C’est pour les centaines de millions de personnes,
plus de deux milliards, à vrai dire, qui ne connaissent pas
encore l’Évangile et s’en vont tout droit en enfer. Ce ne
sont ni des rats, ni des serpents, ni des singes, mais des êtres
humains, qui, comme vous et moi, sont très précieux aux
yeux de Dieu.
Si vous étiez dans votre maison et que vous entendiez,
tout à coup, quelqu’un à l’extérieur crier : « Votre maison est
en feu! Sortez, sortez! », prendriez-vous le temps d’en parler
avec votre famille avant de sortir? Bien sûr que non! Vous
trouveriez le moyen de sortir de là le plus rapidement possible.
La situation dans le monde est bien plus grave qu’une
maison en feu. Plus de deux milliards d’âmes sont en jeu
et nous avons la possibilité d’en apporter un nombre infini
avec nous au ciel plutôt que de les laisser mourir dans leurs
péchés. Comment donc pouvons-nous nous soucier de notre
confort alors que des millions de personnes vont en enfer
pour l’éternité?
Nous arrivons à le faire parce que l’ennemi a réussi à nous
attirer notre attention sur bien d’autres choses que l’éternité.
87
Surmonter les obstacles
Gayle Erwin, qui est membre du conseil d’administration
d’Évangile en Asie, et une bonne amie à moi, m’a raconté une
parabole des temps modernes qui met en lumière la condition
de l’Église de nos jours.
Sur une côte dangereuse, où avaient lieu de fréquents
naufrages, il y avait déjà eu une petite station de sauvetage
plutôt rudimentaire. La bâtisse n’était qu’une hutte, et il y
avait un seul bateau; mais les quelques membres dévoués
surveillaient la mer avec vigilance. Sans égard à eux-mêmes,
ils sortaient jour et nuit, sans se lasser, à la recherche des
perdus.
Quelques-uns de ceux qui avaient été sauvés et de
nombreuses autres personnes des environs voulurent s’associer
à la station en investissant de leur temps, argent et efforts
pour soutenir cette œuvre. On a acheté des embarcations et
formé de nouveaux équipages. La petite station de sauvetage
se développait.
Certains membres de la station n’étaient pas contents que
l’établissement soit aussi primitif et pauvre en équipement.
Ils étaient d’avis qu’il fallait offrir un endroit plus confortable
comme premier refuge aux rescapés de la mer. Ils ont remplacé
les lits de camp par de vrais lits et ajouté de plus jolis meubles
dans le bâtiment qui avait été agrandi.
La station de sauvetage est devenue un endroit de
prédilection pour ses membres, qui l’ont décorée avec goût
et garni d’un superbe mobilier, car ils s’en servaient comme
d’une sorte de club. Les membres étaient maintenant moins
intéressés de sortir en mer pour des missions de sauvetage,
alors ils ont engagé des équipes de sauvetage pour faire le
travail. Des thèmes de sauvetage faisaient encore partie du
décor du club : il y avait un bateau de sauvetage liturgique
dans la salle où avaient lieu les initiations du club.
En cette période, un grand navire a fait naufrage non loin de
la côte, et les sauveteurs qui avaient été engagés ramenaient
des bateaux remplis de gens trempés, gelés et à demi noyés.
Ils étaient sales et malades, et quelques-uns étaient noirs et
d’autres jaunes. C’était le chaos dans le beau club neuf. Le
comité de bâtiment a donc décidé de bâtir une douche à
88
Mise au point du cœur
l’extérieur du club, où les naufragés pourraient se laver avant
d’entrer à l’intérieur.
À la suite de la réunion suivante, il y a eu rupture entre
les membres. Plusieurs d’entre eux voulaient mettre fin
aux activités de sauvetage du club parce qu’elles étaient
déplaisantes et nuisaient à la vie sociale du club. D’autres
membres ont insisté que le sauvetage était leur principal
objectif et ont souligné qu’ils étaient toujours une station de
secours de mer. Finalement, ces derniers ont été déclassés et se
sont fait dire que s’ils tenaient toujours à sauver toutes sortes
de naufragés, ils pouvaient construire leur propre station de
sauvetage ailleurs sur la côte; ce qu’ils ont fait.
Au fil des années, la nouvelle station a subi les mêmes
changements que l’ancien bâtiment. Elle s’est développée
en club, et une autre station de sauvetage a vu le jour.
L’histoire s’est répétée plus d’une fois, si bien que si vous
alliez faire un tour sur cette côte aujourd’hui, vous verriez
qu’elle est parsemée de nombreux clubs exclusifs. Les
naufrages sont fréquents dans ses eaux, mais la plupart des
gens s’y noient.
Notre but dans la vie, selon la morale incontestable de cette
parabole, n’est pas de fraterniser avec nos amis, aller à l’école,
obtenir un diplôme, trouver un emploi, se marier, avoir des
enfants, les envoyer à l’école, et ainsi de suite. Si nous ne
considérons que ces aspects de la vie, nous ne cesserons de
nous enliser. Nous devons regarder au-delà de tout cela.
Quand William Carey a reçu l’appel du Seigneur pour aller
en Inde à la fin du dix-huitième siècle, sa femme Dorothy a
s’est opposé à sa décision et a refusé de le suivre. Il savait qu’il
ne pouvait pas désobéir à Dieu, alors, il a décidé de partir,
même si sa femme refusait d’y aller. Le bateau a quitté le port,
et elle n’était pas à bord.
Et puis, quelque chose a fait défaut sur le navire, l’obligeant
à retourner au port pour être réparé. Pendant ce temps
d’attente, Dorothy a reconsidéré son choix et a enfin décidé
d’aller en Inde avec son mari. Plus tard, cependant, incapable
89
Surmonter les obstacles
de supporter la situation en Inde, elle est tombée dans une
dépression. Carey a été forcé de s’occuper seul des enfants.
William a servi le Seigneur en Inde pendant plusieurs
années, qui n’ont pas été de tout repos. Il a payé un très grand
prix pour suivre Jésus. La liste de ses problèmes personnels était
interminable – mais il a regardé au-delà de la souffrance et n’a
pas perdu de vue le but de son existence. Carey, dont le défi à
l’Église a aidé à fonder la « Baptist Society for Propagating the
Gospel Among the Heathen » en 1792 (qui par la suite est
devenu la « Baptist Missionary Society »), et avec ses grandes
contributions en linguistiques et traductions de la Bible, est
connu aujourd’hui comme le père des missions modernes.
Rien de plus qu’un troupeau de brebis
D’un bout à l’autre de la Bible, nous voyons que les êtres
humains sont comparés à des brebis. Vous rappelez-vous quel
est l’un des traits prédominants des brebis? Elles s’égarent
facilement. Si nous sommes laissés à nous-mêmes et si nous
ne veillons pas avec diligence sur notre cœur, nous aussi, nous
nous dirigerons sans cesse dans la mauvaise direction. Cela
prendra peut-être des mois, voire des années, mais un jour,
nos actions finiront par suivre la direction de notre cœur.
Nous trouverons toutes sortes de raisons pour justifier nos
actes et nos choix jusqu’à ce que nous ne soyons plus dans
la bataille, que nous ne servions et ne suivions même plus le
Seigneur.
On dit que les voitures sont construites avec un facteur
d’obsolescence programmée – ce qui permet qu’elles
fonctionnent bien pendant quelques années, et après cela, elles
commencent à se détériorer, jusqu’à ce qu’elles deviennent
totalement désuètes. Les fabricants espèrent ainsi que les
clients retourneront chez le détaillant au bout de quelques
années et recommenceront le processus depuis le début.
Le cœur humain est aussi doté d’un facteur d’obsolescence
programmée. Peu importe que vous soyez influent ou très
90
Mise au point du cœur
instruit, que vous ayez une grande maîtrise de vous-même,
ou que vous vous considériez comme une personne très sainte
– si vous n’y prenez pas garde, votre cœur aussi se détériorera.
J’ai trop souvent été témoin de cette actualité dans la vie
des êtres humains et dans l’Église. Bon nombre d’églises se
sont éloignées du cœur de Celui qu’elles appellent Seigneur
et Maître. Maintenant, au lieu de mettre en priorité le salut
de millions de perdus à travers le monde condamnés à une
éternité sans Christ, leurs programmes sont centrés sur eux-
mêmes. Leurs propres besoins – immeubles, pasteurs ou
programmes spéciaux – ont la priorité dans leur budget. Les
missions se retrouvent à la toute fin de la liste.
Récemment, j’ai rencontré un homme et sa femme qui
m’ont parlé de l’appel qu’ils avaient reçu pour devenir
missionnaires en France. Après avoir présenté leur projet
dans diverses églises pendant deux ans, ils n’avaient pas réussi
à amasser soixante-dix pour cent du soutien requis pour se
rendre en France.
Le Proverbe 24.11-12 nous met en garde :
Délivre ceux qu’on traîne à la mort, ceux qu’on va égorger,
sauve-les! Si tu dis : « Ah! nous ne savions pas!… » Celui
qui pèse les cœurs ne le voit-Il pas? Celui qui veille sur ton
âme ne le connaît-Il pas? Et ne rendra-t-Il pas à chacun selon
ses oeuvres?
Dernièrement, j’ai prêché dans une église qui soutenait,
jusqu’à un certain point, les missions. Après la réunion, j’ai
pris un repas avec le couple qui s’était occupé d’organiser
cette rencontre. Notre conversation s’est prolongée jusque
tard dans la nuit.
« Vous savez, frère K. P. », m’a dit le mari, « je n’ai jamais
vraiment compris ce qui se passait dans l’Église en rapport
avec les missions avant de lire vos livres. Notre église présente
un enseignement solidement fondé sur la Bible. En réalité,
c’est une des églises qui offrent le meilleur enseignement
biblique de la région. Je suis désolé de vous apprendre,
91
Surmonter les obstacles
cependant, qu’avec tout cet enseignement, nous investissons
plus d’argent dans nos propres programmes sociaux que pour
les missions! »
Je n’ai pas l’intention d’en faire tout un plat, ni de juger
qui que ce soit, encore moins l’Église dans son ensemble, mais
j’aimerais bien poser une question. Les cœurs des membres du
Corps de Christ se sont-ils tellement éloignés de la réalité de
ce qui se passe qu’il est impossible de les y ramener?
Notre tendance, en tant qu’êtres humains horizontalement
orientés, est d’oublier la guerre invisible qui se déroule derrière
la scène et d’interpréter toute chose de notre vie par le filtre
de nos cinq sens – ce que nous voyons, entendons, sentons,
touchons et goûtons. Tout ce qui est lié à ces sens fait partie
de notre approche initiale dans la résolution des problèmes.
Les circonstances dictent nos sentiments et notre conduite.
Et nos pensées sont axées sur nous-mêmes au lieu que ce soit
sur les buts que Dieu a fixé pour nous, croyants. Nous nous
sommes éloignés de l’objectif de notre cœur.
Mais nous n’avons pas été créés pour le temps présent.
Nous avons été créés pour l’éternité. Notre vie actuelle est
une petite salle de classe où nous apprenons à nous conformer
à l’image de Christ (Romains 8.29). Et pourquoi Jésus est-il
venu vivre dans ce monde? Il est venu « chercher et sauver
ce qui était perdu » (Luc 19.10).
Lorsque nous fixons notre attention sur cet objectif, tout
le reste de ce qui fait partie de notre vie passe au deuxième
rang. Les vêtements, la nourriture, la coiffure, le maquillage,
les comptes en banque, l’éducation, les diplômes, les projets,
l’ambition, le conjoint, les enfants – aucun de ces éléments
n’a la capacité d’être l’aspect le plus important de la vie. Plus
nous ressemblerons à Christ, plus l’évangélisation mondiale
deviendra la priorité de notre vie.
Shankar, un missionnaire local de l’Inde du Nord, est né
dans une colonie de lépreux, de parents atteints de la lèpre.
Dans le but d’éviter que Shankar ne contracte cette maladie,
le frère Thomas, un des dirigeants des missionnaires locaux
92
Mise au point du cœur
pour Évangile en Asie, l’a élevé dans une maison qu’il avait
bâtie pour des enfants de lépreux.
Shankar a reçu une bonne éducation, et avec cela la
possibilité de faire quelque chose de bien de sa vie. Seulement,
durant le temps qu’il a passé avec le frère Thomas, Shankar
a donné sa vie au Seigneur et a été appelé à servir dans le
ministère à plein temps.
Au moment de finir ses études à l’école biblique, Shankar
a dit au frère Thomas : « Je vais œuvrer parmi les miens, les
lépreux, et je leur expliquerai comment le Seigneur a changé
ma vie. Je leur dirai comment Il peut les sauver. »
Aujourd’hui, Shankar a renoncé à tous ses acquis – son
éducation et sa chance d’une vie meilleure – pour vivre et
travailler comme missionnaire dans les colonies de lépreux
en Inde. Il n’a pas perdu de vue son objectif : il a résolut, en
son cœur, de suivre Jésus.
Je vous encourage à examiner votre propre cœur. Examinez
tout ce que vous faites et les activités auxquelles vous
participez au nom du Seigneur. Demandez-vous franchement :
« Pourquoi est-ce que je fais cela? » Sondez votre cœur. Soyez
honnête avec vous-même.
Voir la situation dans son ensemble
Mis à part les choses du Seigneur, je crois qu’il y en a deux
auxquelles nous accordons le plus de valeur dans notre vie : 1)
Nous voulons nous sentir importants, et 2) Nous voulons faire
partie de quelque chose d’important. Personne ne souhaite
gâcher sa vie. Cependant, lorsque nous travaillons pour le
Seigneur, il devient difficile de concevoir la différence que
notre investissement dans Son Royaume peut faire. Satan se
sert souvent de ces moments dans notre vie où nous sommes
occupés pour semer en nous le découragement et l’amertume
et, conséquemment, nous rendre inefficaces pour l’œuvre du
Seigneur.
93
Surmonter les obstacles
Nous avons besoin de considérer ce que le Seigneur fait
dans son ensemble pour éviter que Satan n’utilise nos luttes,
nos frustrations et nos déceptions du moment, ou même
les demandes qui sont faites sur notre temps pour nous
entraîner dans le découragement. Évitons de perdre de vue
notre objectif ou de devenir myopes, et ne permettons pas à
notre vision de s’obscurcir. Je vous supplie de vous rappeler
que la vie sur terre, où que vous soyez, est faite de luttes,
de conflits et de découragements. Demandez au Seigneur de
vous accorder la grâce et la maturité pour voir au-delà de
l’immédiat (qui a tendance à passer devant tout le reste) à la
vie de ces personnes que vous influencez par votre obéissance
au Seigneur et votre service pour Lui.
Joseph n’avait fait aucun mal et marchait en homme pur
et consacré. Il était obéissant envers ses parents et ses frères.
Qu’a-t-il fait de mal pour être vendu comme esclave et jeté
en prison durant treize ans? Qu’a-t-il fait de mal pour perdre
tout ce qu’il possédait? La Bible n’offre aucune explication.
Toutefois, ces treize années ont été cruciales pour que Joseph
puisse régner à titre de gouverneur de l’Égypte et empêcher
que les Israélites – ainsi que sa propre famille – ne meurent
de faim.
Le Corps de Christ me fait penser à un éléphant. Savez-
vous que l’éléphant est la seule créature qui ne sait pas à quel
point son corps est imposant? Il a deux énormes oreilles juste
à côté de ses yeux trop petits! Il se promène donc comme s’il
était un animal de petite taille, se laissant diriger par un petit
garçon et un bâton.
Nous ne pouvons pas voir tous les résultats des efforts que
nous mettons au service du Seigneur, mais j’aimerais vous
encourager à persévérer dans l’œuvre qu’Il vous a confiée. Ce
que vous faites est plus qu’un simple « travail ». Encourageons-
nous, sachant par la foi que Dieu, dans Sa miséricorde, est
capable Se servir de Son Corps pour exercer une influence
incroyable sur le monde.
94
Mise au point du cœur
La tendresse retrouvée
Au plus chaud de la guerre du Golf, je suivais les actualités
avec autant d’intérêt que n’importe qui. Je laissais la radio
allumée, tendant l’oreille à toute nouvelle bribe d’information.
D’ordinaire, je consacrais les premières heures de la matinée
à la préparation de mon émission radiophonique, seulement,
pendant la guerre du Golfe, j’avais de la difficulté à me
concentrer.
Nous, les croyants consacrés à joindre les perdus, sommes
mieux informés sur ce qui se passe dans le monde aujourd’hui
que jamais auparavant. Nous en savons davantage sur les
musulmans, les hindous, les bouddhistes et les autres groupes
religieux que les générations de croyants qui nous ont précédés.
Permettez-moi quand même de vous poser une question : « À
quel point prenez-vous au sérieux cette information? » Cette
guerre quotidienne à laquelle nous faisons face – la lutte pour
les âmes d’hommes et de femmes comme vous et moi – est
infiniment plus sérieuse que n’importe quelle guerre qui fait
rage sur la terre.
Quand un missile a frappé une caserne, tuant 28 hommes
et blessant des centaines d’autres, la nouvelle a ébranlé
l’Amérique. La Maison Blanche était choquée et troublée. Les
médias ne parlaient que de cela. Mais sommes-nous touchés
de savoir que plus d’un milliard de musulmans vivant dans notre
monde ne connaissent pas l’amour de Christ? Cela nous touche-
t-il de savoir que chaque jour quatre-vingt mille personnes s’en
vont en enfer?
Je me souviens d’une victoire, entre autres, que les forces
anti-iraquiennes ont remportée. Après avoir entendu les
détails, je suis calmement retourné à mon bureau pour
reprendre mes études. Par la suite, le Seigneur m’a donné une
conviction tellement profonde que j’ai dû m’arrêter. La réalité
de ce que je venais d’entendre m’a frappé de plein fouet. Il
s’agissait de beaucoup plus que des chasseurs à réaction et
quelques missiles. C’était le sort de milliers de musulmans,
95
Surmonter les obstacles
que je voyais soudainement avec les yeux du Seigneur –
désespérément perdus.
« Cela ne te fait-il rien que toutes ces personnes
meurent et se retrouvent en enfer? », m’a demandé le Seigneur.
À ce moment-là, j’ai réalisé que je n’avais pas songé aux
implications éternelles des nouvelles que j’avais entendues,
que je n’avais même pas pris une minute pour prier que
ces gens aient l’occasion de venir au Seigneur. Même en
apprenant que quelques-uns étaient morts, j’avais poursuivi
mes activités comme d’habitude.
Ce jour-là, le Seigneur a parlé fort à mon cœur. Je n’avais
pas d’autre choix que de me repentir de mon attitude.
Avec le temps, plusieurs d’entre nous sont devenus
tellement habitués d’entendre certaines informations que
leurs cœurs se sont endurcis et refroidis. Voici des questions
que nous devrions nous poser : Mon cœur bat-il toujours avec
la même tendresse et passion pour le monde perdu? Est-ce
que je pleure sur les millions qui meurent sans Christ? Quand
j’entends des nouvelles au sujet du monde qui m’entoure,
mon cœur est-il brisé pour ceux qui s’en vont en enfer? Est-ce
que je me lève le matin pour prendre du temps pour prier le
Seigneur pour les perdus?
Je dois continuellement venir devant le Seigneur pour Lui
demander : « Seigneur, est-ce que je m’habitue trop à tout
cela? Est-ce que je ne fais que rabâcher des paroles chaque
fois que je me présente devant une congrégation? Ou bien, le
fardeau et la vision sont-ils toujours aussi vivants dans mon
cœur? »
Il n’y a pas de prix trop élevé
Dans le cours normal de l’humanité, rien ne s’améliore
jamais. Nous commençons à prendre les choses du Seigneur
à la légère. Nous trouvons toutes sortes de raisons pour
justifier nos pensées et notre comportement, et à moins de
renouveler constamment notre cœur et nos pensées, ceux-ci
96
Mise au point du cœur
se détérioreront. C’est comme de mettre du sable dans
l’engrenage d’une machine. L’engrenage tourne toujours,
mais il produit un bruit incessant et la machine doit travailler
plus fort pour arriver à ses fins.
Avec tous les besoins et les possibilités qu’il y a dans le
champ missionnaire, je vous en prie, ne vous contentez pas
de dire : « Je fais de mon mieux. » Comme chrétiens, tout ce
que nous faisons – que ce soit prier, donner, envoyer ou aller –
détermine en grande partie ce qui se passe à l’autre extrémité
de ce monde. Je vous encourage donc à sonder votre cœur. La
passion est-elle toujours là? Avez-vous le cœur brisé?
Personne ne peut restaurer ou rafraîchir cette passion à
votre place. Vous devez venir devant le Seigneur et Le laisser
faire une mise au point de votre cœur.
Amy Carmichael, l’une des grandes pionnières
missionnaires en Inde, n’a jamais perdu de vue son objectif.
Elle a écrit un livre intitulé Things as They Are (les choses
telles qu’elles sont). Voici ce qu’elle a vu un soir, alors qu’elle
était allongée dans son lit :
… Je me tenais debout sur la pelouse, et à mes pieds était un
précipice qui descendait tout droit dans un vide infini. J’ai jeté
un regard, mais je n’ai pas vu le fond; seulement des formes
qui ressemblaient à des nuages noirs, furieusement torsadés,
de grands trous voilés par l’obscurité et des profondeurs
insondables. Étourdie par la profondeur, j’ai reculé.
Ensuite, j’ai aperçu des formes humaines avançant en file
indienne sur la pelouse. Elles se dirigeaient vers le bord du
fossé. Il y avait une femme avec un bébé dans ses bras et un
autre jeune enfant accroché à sa robe. Elle était vraiment
près du bord. Et puis, j’ai vu qu’elle était aveugle. Elle a levé
le pied pour faire un autre pas, mais elle a touché l’air. Elle
est tombée dans le vide, et les enfants avec elle. Oh! quel cri
quand ils ont passé par-dessus bord!
Par la suite, j’ai vu d’autres flots de gens arrivant de tous
côtés. Ils étaient tous aveugles, parfaitement aveugles; et
chacun marchait tout droit vers le bord du précipice. Aussitôt
qu’ils réalisaient qu’ils étaient tombés, il y avait des cris
97
Surmonter les obstacles
perçants et des mains levées en désespoir, se raccrochant,
s’agrippant à l’air. Quelques-uns, par contre, descendaient
en silence, sans émettre un son.
Des sentinelles étaient postées à des endroits précis, mais
les brèches étaient trop grandes. Carmichael agonisait :
« Pourquoi n’y avait-il personne pour les arrêter au bord? »
Et puis, j’ai vu une sorte d’image de paix : un groupe de gens sous
les arbres avaient le dos tourné au fossé. Ils confectionnaient
des chaînes de marguerites. Parfois, quand un cri parvenait
jusqu’à eux, cela les dérangeait et ils le considéraient comme
un bruit vulgaire. Et si l’un d’eux se levait dans l’intention
d’aller prêter assistance, tous les autres le forçaient à s’asseoir,
en disant : « Pourquoi t’énerves-tu ainsi? Tu dois attendre de
recevoir un appel précis avant d’y aller! Tu n’as pas encore
fini ta chaîne de marguerites. Ce serait vraiment égoïste de
ta part de partir et de nous laisser terminer le travail seuls. »
Un autre groupe voulait envoyer d’autres sentinelles, mais
n’a pas trouvé suffisamment de candidats. Une des sentinelles,
une fille, a été forcée à prendre son congé même s’il n’y avait
personne pour la remplacer.
En une occasion, un jeune enfant a réussi à saisir une touffe de
gazon qui poussait au bord du précipice. L’enfant s’accrochait
fébrilement en appelant à l’aide, mais personne ne semblait
l’entendre. Puis, les racines de gazon ont cédé et l’enfant est
passé par-dessus bord en criant, tenant fermement dans ses
mains les touffes de gazon arrachées. Et la fille qui avait hâte
de retourner à son poste a cru entendre le cri de l’enfant, alors
elle s’est levée pour aller voir, mais on l’a réprouvé en lui
rappelant que personne n’est indispensable; ils savaient que la
brèche était bien surveillée. Et puis, ils ont chanté un hymne.
Et puis, au milieu de l’hymne, il est venu un autre son qui
ressemblait à la souffrance d’un million de cœurs brisés en une
seule chute, un cri. Et l’horreur d’une grande obscurité m’est
tombée dessus, car je savais ce que c’était – la voix du sang.
98
Mise au point du cœur
Alors, une voix de tonnerre, la voix du Seigneur s’est fait
entendre. « Et Dieu dit : ‘Qu’as-tu fait? La voix du sang de
ton frère crie de la terre jusqu’à Moi.’ »
Les… ténèbres frissonnaient et frémissaient encore autour
de moi…
Quelle importance, après tout? Cela dure depuis des années;
cela durera encore des années. Pourquoi en faire tout un plat?
Que Dieu nous accorde Son pardon! Que Dieu nous
réveille! Nous devrions avoir honte de notre insensibilité!
Notre péché est vraiment honteux!
Beaucoup de gens dans l’Église occidentale ont critiqué
Amy Carmichael pour avoir écrit ces choses, disant qu’elle
les condamnait comme des païens de la pire espèce.
Cependant, à moins que nous ne réfléchissions bien, que
nous prenions délibérément des décisions et permettions au
Seigneur de briser notre cœur régulièrement, nous marcherons
selon la chair.
Quand avez-vous pour la dernière fois versé des larmes
parce que vous aviez un fardeau dans le cœur pour ceux qui
meurent sans jamais avoir entendu le nom de Jésus? Quelle
est la dernière fois que vous avez prié durant toute une soirée
sur une carte du monde? Ne perdons pas de vue l’objectif de
notre cœur en abandonnant la bataille parce que nous ne
sommes pas prêts à vivre avec le fait que la moitié du monde
attend toujours d’entendre l’Évangile.
Le cri désespéré du monde perdu résonne fort dans nos
oreilles. Disposons notre cœur à l’entendre et à y répondre.
Le Seigneur attend de faire de grandes choses à travers nous,
mais notre cœur a d’abord besoin d’une mise au point. Quand
cela est fait, nous ne pouvons plus vivre pour nous-mêmes;
c’est-à-dire nos besoins et nos désirs personnels, nos luttes et
nos déceptions. Au lieu de cela, nous serons prêts à faire des
sacrifices, à donner notre propre vie afin que d’autres puissent
connaître Jésus.
99
Surmonter les obstacles
Dans le chapitre suivant, nous étudierons quatre moyens
que Satan utilise pour attaquer les croyants qui ont à cœur
de gagner les perdus pour Jésus.
100
Connaître l’ennemi
Connaître l’ennemi
8
Imaginez que vous et moi soyons autorisés à assister à
une réunion tenue pour toutes les puissances des ténèbres.
L’assemblée a lieu dans une immense salle de conférence et
Satan lui-même a convoqué des millions de démons de tous
les coins de la terre. En entrant dans la salle, ils se disent les
uns aux autres : « Que se passe-t-il? Quelle est la raison de
cette conférence? Qu’est-ce que le Maître veut nous dire? »
Jetant un regard autour de la salle, ils aperçoivent au mur
ces mots écrits en grosses lettres : « Cette bonne nouvelle
du Royaume sera prêchée dans le monde entier, pour servir de
témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin » (Matthieu
24.14).
Le prince des ténèbres s’approche du podium pour parler
à son armée.
« Comprenez-vous », dit-il en pointant les paroles de Jésus-
Christ au mur, « que dès que l’Évangile de notre ennemi sera
prêché au monde entier, ce sera également notre fin? »
Satan sait très bien ce qui adviendra de lui et de ses légions
de démons quand la fin arrivera. Il sait déjà ce qui est écrit
au dernier chapitre : il sera tourmenté à tout jamais dans
l’étang de feu. Ce n’est qu’une question de temps avant que
le moment désigné de sa condamnation soit scellé par Dieu.
Le temps désigné a aussi été mentionné au moment où
Jésus s’apprêtait à chasser les démons qui étaient dans les
101
Surmonter les obstacles
deux hommes du pays des Gadaréniens. Les démons se sont
écriés : « Qu’y a-t-il entre nous et toi, Fils de Dieu? Es-tu venu
ici pour nous tourmenter avant le temps? » (Matthieu 8.29).
L’ennemi a peu de temps, lequel sera de plus écourté par la
prédication de l’Évangile à toutes les nations. En atteignant
cette génération pour le Seigneur, nous accélérons Son
avènement ainsi que l’anéantissement du diable. Si nous
arrivons à mobiliser tout le Corps de Christ à travers le monde
à aller témoigner, le retour de Jésus aura lieu dans quelques
années seulement.
Croyez-vous que le diable s’en réjouisse? On nous dit
qu’il est « animé d’une grande colère, sachant qu’il a peu
de temps » (Apocalypse 12.12). Croyez-moi quand je vous
dis qu’il fait tout en son pouvoir pour étirer ce temps au
maximum. En réalité, ceux d’entre nous qui ont entendu
l’appel de l’éternité et se sont engagés à prier, donner et aller
évangéliser le monde perdu se sont mis dans une position
(qu’ils en soient conscients ou non) de confrontation directe
avec les forces des ténèbres.
Depuis des années, à Évangile en Asie, nous avons vu
ceux qui se préparent à joindre notre équipe être victimes
d’attaques sérieuses dès qu’ils prennent la décision de venir.
Quelques-uns vivent des problèmes de santé, tandis que
d’autres expérimentent des troubles émotionnels. La plupart
font face à de l’opposition, parfois sévère, de la part des
membres de leur famille et de leurs amis.
Nous avons la coutume de dire à tous ceux qui ont été
appelés à se joindre à notre équipe : « Maintenant que vous
avez pris la décision de faire partie de ce ministère, nous
tenons à vous prévenir que vous aurez beaucoup d’épreuves.
Vous serez victime d’attaques et d’opposition à votre décision.
Vous devez vous préparer en conséquence et prier, avec nous,
pour recevoir la protection du Seigneur. »
La bataille qu’il y a entre nous et les forces des ténèbres en
est une de tous les instants. S’il y a un aspect positif que nous
puissions mentionner à propos du diable, c’est qu’il travaille
102
Connaître l’ennemi
fort. Il ne se repose jamais, ne dort jamais, ne prend jamais
de vacances. Il travaille tout le temps.
Donc, tant que notre cœur est engagé à servir le Seigneur
et à participer à l’avancement de Son Royaume sur terre,
nous vivrons toujours de l’opposition de la part de l’ennemi.
Si donc nous servons le Seigneur, et principalement dans les
pays qui sont dominés depuis des siècles par des dominations
et des autorités méchantes, vous pouvez être certains que
nous nous retrouverons en plein cœur de la bataille.
Un réseau surnaturel
J’ai entendu dire récemment que quelque cinq cents
hindous du nord de l’Inde avaient donné leur vie à Christ et
été baptisés après avoir visionné un film sur la vie de Jésus.
Pouvez-vous imaginer la réaction que cela a dû causer chez
les démons qui venaient subitement de perdre tout pouvoir
sur ces personnes! Voici une possibilité de scénario :
« Que vous arrive-t-il? », demande un démon en chef à son
groupe. « Comment avez-vous pu laisser faire cela? »
« Que pouvons-nous faire? », se lamentent-ils. « Nous
faisions de notre mieux pour les garder dans les ténèbres,
mais ces missionnaires ont un projecteur et un film, et ils
vont de village en village pour le présenter. En plus, ils prient
tellement! Nous n’avons aucun répit avec eux. »
Le démon en chef enquête sur cette organisation qu’est
Évangile en Asie et découvre que quelque part aux États-Unis
d’Amérique – à Carrollton, dans l’État du Texas – des fonds
sont recueillis dans le but de soutenir ces missionnaires.
Le commandant en chef de la région de Carrollton est
avisé : « Un groupe de personnes de votre territoire nous
cause de grandes difficultés en Inde. Faites tout ce que vous
pouvez pour les en empêcher! »
Peu après, le commandant en chef des forces du mal de
Carrollton a en sa possession un dossier sur chaque membre
qui travaille pour Évangile en Asie. Il connaît leurs noms,
103
Surmonter les obstacles
le genre d’automobile qu’ils conduisent, chaque livre qu’ils
lisent, leurs craintes, leurs points faibles, leurs luttes et la
façon la plus efficace d’attaquer chacun d’eux.
Est-ce que cela vous paraît exagéré? Cela ne devrait pas.
Même les êtres humains sont capables de communiquer de
façon compréhensive. J’ai découvert récemment que tous
ceux qui habitent en Inde, même dans les régions les plus
éloignées, peuvent recevoir CNN. Tout ce qu’ils ont à faire
c’est de payer pour y être branché. Le réseau Internet a rendu
la révolution informatique accessible à pratiquement toute la
planète. De plus, une édition récente de la revue Newsweek
montrait en page couverture la photo d’un guerrier d’une
région éloignée du nord du Kenya tenant dans une main une
lance et dans l’autre un téléphone cellulaire.
Croyez-moi, si nous, les êtres humains, avec notre cerveau
limité, de bas niveau, possédons l’intelligence pour développer
un tel système de communication, il n’y a aucun doute que
Satan est capable de faire le lien entre ce qui se passe dans le
champ missionnaire et votre engagement personnel à donner
et prier pour les missions. Son but ultime est de faire tout en
son pouvoir pour éloigner les hommes et les femmes de Christ
et les amener en enfer.
Jésus appelle Satan « le prince de ce monde » (Jean 12.31).
L’apôtre Jean nous dit que le monde entier est sous la puissance
du malin (I Jean 5.19). Les régimes politiques, les hiérarchies
religieuses, les institutions financières, les systèmes éducatifs
et financiers – tout sur la terre peut être manipulé par l’ennemi
pour éloigner les hommes et les femmes du Dieu vivant et les
maintenir dans l’esclavage.
Satan travaille aussi sur les croyants, surtout dans les
domaines où ils sont vulnérables. Nous vivons parfois des
tensions et des conflits avec les personnes qui sont le plus
proche de nous – enfants, conjoint, proches parents. Nous
remarquons une tendance à la friction dans notre église, les
organismes avec lesquels nous oeuvrons, notre groupe de
prières ou notre cellule maison. Étant donné que nous sommes
104
Connaître l’ennemi
des êtres humains qui vivent et travaillent ensemble, ces choses
se produisent naturellement. Elles représentent également
des zones vulnérables pour les attaques démoniaques.
Les soldats qui vont à la guerre sont ceux qui se font blesser.
Les personnes qui conduisent des automobiles sont celles qui
ont des accidents. Les familles qui ont des enfants sont celles
qui luttent pour les élever. Ceux qui sont vivants souffrent
de maux de tête et de la maladie. Ce n’est que lorsque nous
serons morts, dans notre cercueil sous la terre, que nous
n’aurons plus un seul problème!
Jésus a eu beaucoup de problèmes avec Ses disciples. Ils se
disputaient entre eux pour savoir qui était le plus grand, et
pour leur future position autour de Son trône. Pierre parlait
sans réfléchir. Judas était prêt à tout pour de l’argent – même
à trahir son Maître.
Particulièrement lorsque nous faisons de notre mieux pour
édifier le Royaume de Dieu, nous éprouvons des problèmes.
Il faut s’y attendre.
J’aimerais souligner quatre domaines où l’ennemi peut
attaquer avec facilité ceux qui ont à cœur d’atteindre le monde
perdu. Je tiens à vous les partager parce que je crois que si vous
êtes averti et que vous prenez ces choses en considération,
vous serez fortifié et encouragé pour tenir ferme dans les jours
qui viennent.
Mettre le feu à la grange
Une des attaques de l’ennemi consiste à nous amener à
nous attarder sur les petits problèmes. Et dans le cas des gens
qui travaillent d’une quelconque manière à gagner le monde
perdu, l’attaque de l’ennemi est des plus sévère et directe. Il
profite des problèmes auxquels nous faisons face et, tel un
ballon, les gonfle de plus en plus, jusqu’à ce que notre vision
des autres choses soit entièrement obscurcie. D’un coup, tout
ce que nous voyons, ce sont les problèmes.
105
Surmonter les obstacles
Un organisme chrétien dont j’ai entendu parler a été
attaqué par la presse. Le problème a émergé d’un désaccord
entre deux membres du conseil d’administration et le
dirigeant de l’organisme en question. Ceux qui ont mis le
feu aux poudres étaient de soi-disant frères chrétiens qui se
sont présentés aux médias avec leur plainte, et en agissant
ainsi ils ont compromis l’œuvre de Dieu. Le problème a été
rendu public; aucune des 99 autres bonnes choses que fait cet
organisme n’a été mentionnée.
L’ennemi s’est servi de ces hommes pour amplifier le
problème. En conséquence, non seulement les revenus
annuels de cet organisme ont diminué d’un million de dollars,
mais des dommages considérables ont été fait à des millions
de personnes souffrantes dans le monde entier.
C’est ce que fait Satan : il prend des petits problèmes et
les amplifie. Le pasteur d’une église a peut-être dit ou fait
quelque chose qui a été mal interprété. Une clique se forme,
les gens exagèrent le problème et l’église, au lieu de redresser
la situation, se divise.
Il y a quelque temps, une femme a téléphoné au bureau
d’Évangile en Asie pour nous dire qu’elle et son mari ne
pourraient plus soutenir notre organisme. Quand je lui ai
demandé pourquoi, elle m’a dit que c’était parce que quelqu’un
lui avait dit qu’Évangile en Asie était devenue libérale. Je lui
ai demandé comment elle en était arrivée à cette conclusion.
« Eh bien », m’a-t-elle répondu, « j’ai su que la Bible utilisée
par Évangile en Asie n’est pas la version King James. »
« En effet, cela est vrai », lui ai-je dit.
« Vous m’avez trompé! Je ne peux plus supporter votre
oeuvre. »
Alors, je lui ai demandé : « Savez-vous que votre missionnaire
en Thaïlande ne parle pas l’anglais? Vous réalisez, bien sûr,
que la version King James est écrite en anglais? »
Mon idée ici, ce n’était pas de tenir un débat à propos de la
version King James, que j’aime beaucoup. Or, cette femme a
permis que Satan prenne un petit problème et l’amplifie; et en
106
Connaître l’ennemi
conséquence, elle a décidé de mettre fin à son engagement à
soutenir un missionnaire local. (Elle a fini par changer d’idée.)
L’ennemi mettra en lumière certains torts, même les plus
petits défauts, de leaders d’organismes chrétiens, de pasteurs,
d’anciens de l’église et de ceux avec qui nous servons et
fraternisons. Nous devons prendre garde de ne pas fixer notre
attention sur un seul petit problème, sans quoi, nous serons
incapable de voir la situation dans son ensemble, et cela
pourrait devenir très néfaste.
Jésus s’est heurté à ce genre d’aveuglement. Les Pharisiens,
qui ont remarqué que les disciples de Jésus ne se lavaient
pas les mains avant de manger comme le recommandait
la loi juive, ont négligé toutes les autres choses que Jésus
avait enseignées pour se concentrer sur cette unique faute
apparente. Et quand Jésus a guéri un homme malade pendant
le sabbat, les Pharisiens l’ont repris en disant qu’Il ne pouvait
pas être de Dieu puisqu’Il travaillait pendant le sabbat. Ces
Pharisiens étaient extrêmement consciencieux pour les
choses ayant trait à la religion. Ils donnaient la dîme, priaient
et jeûnaient, mais négligeaient la miséricorde, la bonté et
l’amour. Jésus leur a dit : « Allez, et apprenez ce que signifie :
‘Je prends plaisir à la miséricorde, et non aux sacrifices’ »
(Matthieu 9.13).
Il semble y avoir une tendance grandissante aujourd’hui
qui veut que les croyants cherchent le plus petit détail négatif
dans les organismes chrétiens, les ministères et les églises
locales. Les personnes qui vont d’église en église ou qui se
vantent d’être des défenseurs de la spiritualité sont en nombre
croissant.
J’ai entendu parler dernièrement, d’une église qui avait vécu
une croissance extraordinaire. Un auditorium de sept mille
places avait été ajouté pour accueillir les nouveaux membres
qui continuaient de s’ajouter. Aujourd’hui, cependant, cet
immeuble contient de nombreuses places vides. Pourquoi?
Parce que le leadership de l’église a été accusé de plusieurs
107
Surmonter les obstacles
erreurs. Personne ne pouvait corroborer ces fautes, mais la
majorité des membres ont abandonné l’église sur-le-champ.
Si vous êtes actifs dans un corps de croyants, si vous
supportez votre église locale et votre pasteur, et si vous priez
pour les ministères chrétiens, vous ne tarderez pas à découvrir
des problèmes. Toutefois, ne renoncez pas à vos amitiés,
résistez à la tentation de plier bagage et de vous en aller. Il
ne faut pas abandonner un bon ami quand il a des problèmes;
il faut demeurer auprès de lui et prier avec lui. Nous devons
développer ce caractère dans nos églises, cellules de prière et
ministères afin d’éviter des souffrances inutiles à nos frères
et sœurs.
Il y a une expression anglophone qui dit qu’on ne met pas
le feu à la grange pour se débarrasser d’un simple rat. Si vous
avez une grange, vous vous attendez à y trouver quelques rats,
mais vous ne démolissez pas la place dans le seul but de les
tuer; vous vous attaquez aux rats.
Lorsque vous faites face à un problème qui paraît gros à
vos yeux, il y a deux choses auxquelles vous devez penser.
D’abord, vous devez prier à ce sujet. Engagez-vous à prier
pour vos leaders, les ministères que vous connaissez, l’église,
le pasteur et les personnes qui sont à la base du problème.
Centrez ensuite votre attention sur les 99 % de bonnes choses
qui se font. Envisagez ensuite de voir le problème tel qu’il est
réellement – prenant en considération tout le reste et non
seulement le problème.
Prenons la résolution de considérer les problèmes auxquels
nous faisons face à la lumière du plan d’ensemble de ce que
Dieu est en train d’accomplir. Et même lorsque nous sommes
victimes d’injustices, que nos droits sont violés, nous devrions
dire comme Paul : « Qu’importe? De toute manière, que ce
soit pour l’apparence, que ce soit sincèrement, Christ n’est
pas moins annoncé : je m’en réjouis, et je m’en réjouirai
encore » (Philippiens 1.18).
108
Connaître l’ennemi
Justifier notre désir de suivre la foule
Le deuxième arme d’attaque utilisée par Satan contre les
disciples de Jésus c’est de tenter de les amener à l’égocentrisme
par le biais de l’autojustification. Nous nous disons que si tout
le monde le fait, cela doit être correct. Nous adoptons une
mentalité de troupeau.
J’ai entendu une histoire à la radio récemment. Un homme
roulait en automobile et en s’approchant d’un pont il a aperçu
un autre homme près du bord qui fixait la rivière. L’homme
a immobilisé sa voiture et s’est dirigé vers l’autre homme
apparemment avec l’idée d’essayer de le conseiller et lui
sauver la vie. Seulement, les deux hommes ont fini par sauter
le pont et mettre fin à leurs jours.
Voilà une illustration parfaite de la nature humaine. Notre
chair ne cherche jamais à savoir ce qu’elle peut faire pour le
Royaume de Dieu, mais bien ce qu’elle peut obtenir pour elle-
même. Par conséquent, il est facile de nous inciter à devenir
égocentriques. Il nous suffit seulement de nous justifier un
peu.
Jean 21 contient le récit d’un évènement intéressant qui
a du lieu après la résurrection de Jésus, quand Pierre a décidé
qu’il retournait à la pêche. « [Les disciples] lui dirent : ‘Nous
allons aussi avec toi’ » (Jean 21.3). Comme ces disciples
furent facilement influencés par la décision de Pierre!
Nous ne sommes pas très différents. Il est facile de justifier
nos actions, nos décisions, même nos pensées. Néanmoins,
lorsque votre cœur se découragera, que votre esprit sera
envahi de doutes, que vous serez fatigué et que vous aurez
envie d’abandonner la bataille, souvenez-vous que la seule
chose qui compte c’est que vous suiviez Jésus.
Satan s’est servi de Pierre pour détourner les disciples de
leur engagement envers Jésus et les faire courir à nouveau à
leurs filets et à leurs bateaux de pêche. Je prie pour qu’aucun de
nous ne devienne un instrument entre les mains de l’ennemi
qui puisse faire tomber un frère ou une sœur.
109
Surmonter les obstacles
Au chapitre précédent, nous avons parlé de William
Carey, qui a répondu à l’appel du Seigneur en devenant un
missionnaire en Inde à la fin du dix-huitième siècle. Par
contre, quand il a fait part de son fardeau aux anciens de
sa congrégation, ces derniers ont répondu : « Assieds-toi,
jeune homme. Si Dieu veut sauver ces barbares, Il trouvera
quelqu’un d’autre. » Carey aurait très bien pu penser qu’il
valait mieux écouter les anciens, mais au lieu de cela, il a
décidé de répondre seul à l’appel du Seigneur.
Et que dire de Daniel et de ses amis? Seuls, captifs dans un
pays étranger, ils ont décidé d’obéir à la loi de Dieu et de faire
face à l’isolation, la persécution, et même la mort.
Et qu’en est-il d’Hénoc? Genèse 5 contient une longue liste
de noms, et au milieu de cette liste nous lisons : « Hénoc…
marcha avec Dieu » (verset 22); tout seul, il semble.
Jérémie a fait face à quatre décennies de prophéties, de
lamentations, de rejet, d’incompréhension et de persécution,
et il était seul.
Jésus a Lui aussi marché seul. Et à Ses disciples, Il a dit :
« Je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups »
(Luc 10.3).
Nous ne devons pas rechercher l’approbation des autres
en travaillant à l’avancement du Royaume du Seigneur. Par
moments, il faut affronter seul le vent glacial.
L’ennemi utilisera beaucoup de voix autour de vous pour
vous attaquer et vous faire douter de votre appel. Vous serez
tenté de rationaliser ce que vous entendrez. Que ferez-vous
donc? Votre père n’est pas de votre avis, votre mère, vos
frères et sœurs, la congrégation au complet, tout le monde.
Le Seigneur ne vous a peut-être pas appelé, après tout.
Tirez quand même leçon de Josué et Caleb. Quand Moïse a
envoyé les douze espions en Canaan, la majorité du groupe a
conclu que les Israélites ne devraient pas entrer dans le pays.
Seuls Josué et Caleb ont dit : « Montons et emparons-nous
du pays », malgré le fait qu’ils étaient minoritaires et que
personne ne voulait les écouter. Les gens ont même ramassé
110
Connaître l’ennemi
des cailloux dans le but de les lapider. Jésus nous a dit que
notre vie avec Lui nous conduirait sur un chemin étroit.
Soyez vigilants et attentifs afin de ne pas vous laisser tromper
par la majorité.
N’oubliez pas que les propres frères de Jésus sont venus pour
se saisir de lui en disant : « Il est hors de sens » (Marc 3.21;
voyez aussi Jean 7.5). Jésus a dit : « Celui qui aime son père
ou sa mère plus que Moi n’est pas digne de Moi, et celui qui
aime son fils ou sa fille plus que Moi n’est pas digne de Moi »
(Matthieu 10.37).
Si nous suivons Christ, même nos parents pourraient
contester notre décision. Jésus a dit :
Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je
ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée. Car je suis venu
mettre la division entre l’homme et son père, entre la fille et
sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère; et l’homme aura
pour ennemis les gens de sa maison.
Matthieu 10.34-36
Par contre, nous sommes tous appelés à nous attacher à la
Parole révélée de Dieu, à Lui obéir et à Le suivre.
Cela est particulièrement vrai pour les communautés
musulmanes et hindoues. Bon nombre de jeunes personnes
ayant accepté le Seigneur refusent d’adorer dans les mosquées
ou de se prosterner devant des idoles dans les temples, et
pour cela ils sont mis à mort. Ils sont prêts à prendre position
contre la structure profondément enracinée de la famille.
Vous devez également n’avoir aucun doute sur l’appel de
Christ si vous avez l’intention de répondre à Son appel et de
Lui donner votre vie. Ne permettez pas à l’ennemi de se servir
de la majorité comme outil pour vous tromper. Cela ne veut
pas dire que vous ne devez pas écouter les sages conseils de
ceux qui font partie de votre groupe de prières ou de votre
église. La Bible dit : « Quand la prudence fait défaut, le peuple
tombe; et le salut est dans le grand nombre des conseillers »
111
Surmonter les obstacles
(Proverbes 11.14). Toutefois, nous devons nous méfier des
tactiques de l’ennemi dans ce domaine.
Ne pas distinguer les traits enflammés
Troisièmement, l’ennemi s’attaque à nous en tentant de
nous faire oublier que nous avons un ennemi. Le désir ultime
de Satan n’est pas de retenir des fonds ou de mettre fin à nos
programmes. Son plan c’est de rendre les croyants inefficaces
dans leur travail pour le Royaume.
En tant que disciples de Jésus dans un monde déchu, nous
ne sommes pas immunisés contre les attaques du diable.
Personne n’est exempt de ces luttes, encore moins ceux qui
servent le Seigneur au front. Satan ne cesse de lancer ses
traits enflammés contre nous, se servant du plus petit ennui
pour nous faire perdre un temps précieux. Nous pouvons faire
face au découragement, au chagrin, à l’incompréhension et à
la déception sans même reconnaître que ce sont là des traits
enflammés de l’ennemi.
Paul nous dit que nous sommes engagés dans une guerre
spirituelle, et que nous devons tenir ferme et prier sans cesse
(Éphésiens 6.12-13, 18). À moins que nous ne demeurions
dans la bataille, l’ennemi n’aura pas de difficulté à nous écraser.
Nous devons également prendre conscience de l’importance
de prier pour la protection de Dieu.
Nous n’avons pas à avoir peur des tactiques de l’ennemi.
On nous dit : « Résistez au diable, et il fuira loin de vous »
(Jacques 4.7). Jean nous encourage par ces paroles : « Vous,
petits enfants, vous êtes de Dieu, et vous […] avez vaincu
[les esprits méchants], parce que celui qui est en vous est plus
grand que celui qui est dans le monde » (I Jean 4.4).
Le manque d’argent ou d’idées n’inquiète jamais Dieu. Son
principal but est de trouver du monde. « Car l’Éternel étend
Ses regards sur toute la terre, pour soutenir ceux dont le cœur
est tout entier à Lui » (II Chroniques 16.9). Ce sont des
individus – vous et moi – que Dieu a choisis pour changer
112
Connaître l’ennemi
le cours de cette génération. Il nous arrive de l’oublier, mais
Satan s’en souvient toujours. Il voit les serviteurs du Seigneur
comme une terrible menace et il fait de son mieux pour nous
rendre aussi inefficaces que possible.
Permettez-moi de partager avec vous des paroles
encourageantes, d’un auteur inconnu, qui se sont retrouvées
sur mon bureau dernièrement.
Le Seigneur a confié à chaque homme une œuvre. C’est le
devoir de l’homme de s’occuper de mener cette œuvre à bien,
et il revient au diable d’essayer de l’y en empêcher. Aussi sûr
que Dieu vous a confié un travail, Satan tentera de vous nuire.
Mon cher ami chrétien, poursuivez votre travail. Ne
fléchissez pas devant les lions rugissants; ne vous préoccupez
pas des chiens du diable; ne perdez pas votre temps à chasser le
gibier du diable. Accomplissez votre travail. Que les menteurs
continuent de mentir, que les sectaires religieux continuent
de se disputer, que les entrepreneurs continuent de prendre
des décisions, que les éditeurs continuent d’éditer, et quoi
qu’il arrive, que le diable fasse de son pire; mais veillez à ce
que rien ne vous empêche de réaliser l’œuvre que Dieu vous
a confiée.
Chargez-vous de votre travail. Fixez toujours le but avec
persévérance. Laissez le monde se quereller, s’injurier, et
se lamenter. Poursuivez votre travail. Peut-être serez-vous
assailli, abusé, insulté, calomnié, blessé ou laissé pour compte;
il est possible que vos adversaires vous exploitent, que vos
amis vous abandonnent et que les hommes vous détestent
et vous rejettent, mais visez d’atteindre le but principal de
votre existence et de votre raison d’être avec une ferme
détermination et un zèle inébranlable, jusqu’à ce que vous
puissiez dire : « J’ai achevé la course… J’ai mené à terme le
travail que Tu m’avais confié. »
Donner libre cours à nos pensées naturelles
113
Surmonter les obstacles
Depuis peu, une des plus puissantes attaques de l’ennemi
consiste à amener les croyants à oublier d’exercer leur foi en
Dieu. Hébreux 11.16 nous dit : « Or sans la foi il est impossible
de Lui être agréable. »
Il y a des périodes dans notre vie où nous avons bien
plus de questions que de réponses. Nos émotions sont épuisées
et froides. Nous n’avons aucune raison de nous exciter ou de
nous réjouir à l’idée de servir Dieu. Que pouvons-nous faire?
Des moments comme ceux-là font partie du combat. C’est
en ces moments que « le juste vivra par sa foi » (Habakuk
2.4). Dans chacune de nos luttes, nous devons nous souvenir
que la foi est la clé qui nous donne la capacité de vaincre le
monde et l’ennemi. « Et la victoire qui triomphe du monde,
c’est notre foi » (I Jean 5.4).
Après avoir espionné le pays de Canaan, Josué et Caleb
ont dit : « Montons! » Caleb notamment, qui était un
révolutionnaire extrémiste, a dit à Moïse : « Montons,
emparons-nous du pays, nous y serons vainqueurs » (Nombres
13.30).
Qu’ont dit les dix autres espions? « Cela est impossible!
Nous n’y arriverons pas. Nous avons vu les géants dans le
pays, et nous ne sommes que des sauterelles en comparaison »
(voyez Nombres 13.33).
Quarante-cinq ans plus tard, il était enfin temps pour les
Israélites d’entrer au pays de Canaan, et Caleb, âgé alors de 85
ans, était toujours prêt à prendre possession de son héritage.
« Je suis encore vigoureux comme au jour où Moïse m’envoya;
j’ai autant de force que j’en avais alors, soit pour combattre,
soit pour sortir et pour entrer. Donne-moi donc cette
montagne dont l’Éternel a parlé dans ce temps-là… L’Éternel
sera peut-être avec moi, et je […] chasserai [les Anakim],
comme l’Éternel a dit. »
Josué 14.11-12
Caleb a suivi le Seigneur toute sa vie. En voyant le pays
de Canaan, il n’avait aucun doute que les Israélites étaient
114
Connaître l’ennemi
capables de s’en emparer – non pas qu’il avait confiance en
leur force, mais il croyait que Dieu était bien plus grand que
la faiblesse ou la fragilité. Dieu a récompensé la foi de Caleb
en lui attribuant un héritage particulier dans la terre promise
parce que, comme Moïse le lui avait dit : « Tu as pleinement
suivi la voie de l’Éternel, mon Dieu » (Josué 14.9).
Si vous connaissez le moindrement le principe de la foi,
vous savez qu’il y a quelque chose d’inné en nous qui s’oppose
à la foi, même chez le plus intelligent des théologiens ou le
plus grand des prédicateurs. « Mais l’homme animal ne reçoit
pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie
pour lui… » (I Corinthiens 2.14). Peu importe combien nous
lisons la Bible et le nombre de versets que nous apprenons
par coeur, notre esprit naturel trouve toujours des arguments
pour contester les méthodes de Dieu. Voilà pourquoi il est si
important d’exercer sa foi.
Le Seigneur nous dit qu’il y a une nette différence entre
Ses pensées et les nôtres :
Que le méchant abandonne sa voie, et l’homme d’iniquité ses
pensées; qu’il retourne à l’Éternel, qui aura pitié de lui, à notre
Dieu, qui ne se lasse pas de pardonner. « Car Mes pensées ne
sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas Mes voies », dit
l’Éternel. « Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre,
autant Mes voies sont élevées au-dessus de vos voies, et Mes
pensées au-dessus de vos pensées. »
Ésaïe 55.7-9
Une importante partie de la guerre spirituelle s’applique à
nos pensées naturelles, celles qui sont en opposition à la foi.
Paul a exhorté les croyants de Corinthe – aussi bien que nous
aujourd’hui :
Si nous marchons dans la chair, nous ne combattons pas selon
la chair. Car les armes avec lesquelles nous combattons ne
sont pas charnelles; mais elles sont puissantes, par la vertu
de Dieu, pour renverser des forteresses. Nous renversons
115
Surmonter les obstacles
les raisonnements et toute hauteur qui s’élève contre la
connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive
à l’obéissance de Christ.
II Corinthiens 10.3-5
Quand Élisée était au service du Seigneur en Israël,
Naaman, un capitaine de l’armée syrienne, est venu le voir.
Il avait su qu’Élisée pouvait le guérir de sa lèpre. Seulement,
Élisée lui a fait cette étrange ordonnance : « Va, et lave-toi
sept fois dans le Jourdain; ta chair redeviendra saine, et tu
seras pur » (II Rois 5.10).
À ces paroles, Naaman s’est mis en colère. Il était très irrité,
et a probablement lancé une pluie d’insultes.
Pourquoi était-il à ce point furieux? Nous lisons l’explication
de Naaman au verset 11 : « Voici, je me disais : ‘Il sortira
vers moi, il se présentera lui-même, il invoquera le nom de
l’Éternel, son Dieu, il agitera sa main sur la place et guérira
le lépreux. » Naaman n’était pas un personnage insignifiant
dans le royaume syrien, et la recommandation du prophète
était une véritable insulte.
Quoi que Dieu puisse nous dire, notre propre cerveau
essaiera de réaliser le travail, ou nous fera croire que la tâche
est impossible à accomplir, ou que cela n’est pas la volonté de
Dieu, ou encore que Dieu ne travaille pas de cette manière.
Notre esprit trouvera toujours quelque chose pour résister à
ce que Dieu nous demande de faire.
Que faire alors de nos pensées indisciplinées? Premièrement,
nous devons sonder notre cœur pour nous assurer qu’il ne
contient rien qui puisse empêcher que nous ayons une unité
de cœur les uns avec les autres. La Bible nous dit que : « Si
deux d’entre vous s’accordent sur la terre pour demander une
chose quelconque, elle leur sera accordée par Mon Père qui
est dans les cieux » (Matthieu 18.19). Une autre chose qui
est importante à retenir c’est ce que Jésus a dit dans Marc
11.24 : « C’est pourquoi Je vous dis : ‘Tout ce que vous
demanderez en priant, croyez que vous l’avez reçu, et vous le
116
Connaître l’ennemi
verrez s’accomplir.’ » Ce verset a tellement été pris hors de
contexte depuis des années que nous avons tendance à faire
une croix dessus. Néanmoins, ce verset est dans votre Bible,
tout comme il est dans la mienne.
Cela paraît un peu simpliste, n’est-ce pas, de croire
seulement? En fait, cela ressemble bien plus à ce que ferait
un enfant naïf plutôt qu’un adulte intelligent.
Du temps que ma fille Sarah était jeune, ses cousins
s’amusaient beaucoup lors de nos fréquentes visites dans
mon village natal en Inde. Ils s’étaient rendu compte qu’elle
croyait tout ce qu’ils lui disaient! Sarah arrivait souvent en
courant à la maison avec une nouvelle histoire incroyable
qu’elle avait entendue de ses cousins, et qu’elle croyait de
tout son cœur. Elle ne savait pas comment ne pas les croire.
Pour ce qui est du Royaume de Dieu, c’est exactement ce
que Jésus nous dit de faire – croire comme un enfant : « Je
vous le dis en vérité, si vous ne vous convertissez et si vous ne
devenez comme les petits enfants, vous n’entrerez pas dans le
Royaume des cieux » (Matthieu 18.3).
En priant pour le salut d’un être cher, un réveil dans votre
église locale, un réveil spirituel dans les pays musulmans et
que l’Évangile soit annoncé aux perdus, souvenez-vous que
Jésus a dit : « Croyez que vous l’avez reçu. » Quand Dieu a dit
à Abraham qu’il aurait un fils, non seulement Abraham l’a
cru, mais il a tout de suite commencé à remercier Dieu. Plus
tard, il a eu son fils.
Je vous encourage à exercer activement votre foi en ce que
Dieu est capable de faire. Allez au-delà de vos pensées et de
vos réactions naturelles. Obéissez à Sa Parole en croyant qu’Il
peut faire de miracles bien plus grands que ce que votre esprit
est capable d’imaginer.
La victoire qui triomphe du monde
Je suis d’accord qu’il n’y a aucune raison d’investir temps
et énergie dans l’étude des stratagèmes du diable. Cependant,
117
Surmonter les obstacles
pour ceux d’entre nous qui servent le Seigneur et sont engagés
à réaliser Ses buts, je tiens à souligner combien il est important
de savoir que leur vie a un impact puissant dans le monde
spirituel.
Il est crucial que nous nous rappelions que notre marche
avec le Seigneur et notre service pour Lui n’est pas un simple
travail de bureau, un emploi de semaine qui commence et
se termine à des heures précises. Nous devons réaliser qu’en
raison de la nature de notre engagement envers le Seigneur,
nous risquons de subir des attaques et des épreuves à tout
moment. Nous devons nous protéger en nous rappelant
chaque jour qu’il y a possibilité que nous soyons victimes
de ces attaques. Et en prenant les armes de guerre, décrites
dans Éphésiens 6, nous serons vainqueurs dans cette bataille :
« Prenez toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir résister dans
le mauvais jour, et tenir ferme après avoir tout surmonté »
(Éphésiens 6.13).
Au chapitre suivant, qui est le dernier de cette section,
nous allons examiner la plus puissante des armes de notre
arsenal.
118
L’arme qui assure la victoire
L’arme qui assure
la victoire 9
Je me souviens qu’à un moment donné de ma vie j’ai
réalisé que je devais prier davantage. Pour moi, une heure
me semblait convenable pour commencer.
Le lendemain matin, je me suis levé tôt, et après avoir
attendu d’être bien éveillé, je me suis agenouillé près de mon
lit et j’ai commencé à prier. Après m’être vidé le cœur devant
le Seigneur, priant pour tout ce qui me traversait l’esprit,
j’étais sûr qu’il s’était écoulé au moins 45 minutes, et peut-être
même une heure entière.
Regardant au cadran de mon horloge, j’ai constaté que
je n’avais prié que quatre minutes! Toutefois, j’avais prié au
sujet de tout ce que je connaissais. Que ferais-je pendant les
56 minutes restantes?
Tout à coup, la prière n’était plus aussi simple qu’elle en
avait l’air. Avez-vous déjà vécu cela?
Néanmoins, je ne pourrai jamais trop insister sur
l’importance de développer une vie de prière régulière. Sans la
prière, votre marche avec le Seigneur manquera de substance
et de crédibilité. Avec la prière, cette marche sera marquée
de victoires, puisque la prière est l’arme qui assure la victoire.
Vous découvrirez de plus, dans la prière, que Dieu a à cœur
les deux milliards et plus de vies qui ne connaissent pas encore
119
Surmonter les obstacles
l’Évangile. Dieu a créé chaque personne à Son image, avec
une âme éternelle, cependant, toute personne qui ne connaît
pas Jésus est liée par les chaînes du péché et se dirige tout droit
en enfer. Bon nombre de personnes ne savent même pas qu’il
y a un nom qu’ils peuvent invoquer pour être sauvé. Dieu est
à la recherche de personnes qui se tiendront à la brèche et
intercéderont pour ces âmes.
À quoi sert la prière?
Quand avez-vous pour la dernière fois songé à tous les
résultats que la prière sincère pouvait avoir dans votre vie?
La prière nous amène en tête à tête avec Dieu
Si nous ne passons pas de temps avec le Seigneur, nous ne
pouvons pas comprendre ce que signifie suivre Christ. Nous
nous laissons facilement tromper à penser que quelques bons
cantiques, un sermon dynamique et un excellent programme
d’activités constituent le tout.
Nous sommes dans l’erreur. D’un bout à l’autre de la Bible,
nous pouvons voir que l’une des choses auxquelles Dieu tient
le plus c’est que Ses enfants passent du temps en tête-à-tête
avec Lui. Jacob a fui Dieu pendant plus de vingt ans avant que
Dieu ne le rencontre seul à seul. Ce n’est qu’à ce moment-là
qu’Il a pu changer le nom de Jacob pour celui d’Israël.
Lorsque vous êtes seul avec le Seigneur, vous ne pouvez
pas mentir. Quand il n’y a que Dieu et vous, vous êtes face
à face avec vous-même et vos péchés. Avec tous les autres,
vous pouvez nier votre péché, argumenter, ou sourire pour le
camoufler. Ce n’est que lorsque vous vous retrouvez seul avec
Dieu que le ménage et la purification peuvent être effectués.
Vous direz peut-être : « Moi – prier pendant des semaines,
des jours, ou même une heure? Vous voulez rire? »
120
L’arme qui assure la victoire
Néanmoins, Dieu a l’intention de rendre Ses enfants
semblables à Son Fils. Romains 8.29 dit : « Car ceux qu’Il a
connus d’avance, Il les a aussi prédestinés à être semblables à
l’image de Son Fils, afin que Son Fils fût le premier-né entre
plusieurs frères. » Toutefois, Il ne peut le faire que si nous
passons du temps en Sa présence.
Si vous avez réellement donné votre cœur au Seigneur, il
ne vous appartient plus. Vous êtes mort à vous-même. Jésus
peut maintenant vivre Sa vie à travers vous et vous pouvez
Lui apporter directement tous vos soucis: « Jésus, je dois parler
de Toi à cette personne, mais je ne sais pas quoi lui dire. S’il
Te plaît, aide-moi. »
Cela est simple si vous êtes en harmonie avec Lui. Vous
vous sentirez comme cet homme qui a creusé profondément
et posé la fondation de sa maison sur le roc. Qu’importe que
le vent des circonstances souffle dans votre direction, étant
ancré dans le Roc, vous tiendrez ferme.
Qu’arrivera-t-il si vous refusez de poser cette fondation?
Vous aurez la plus jolie maison du quartier, mais dès que les
grands vents et la pluie arriveront, elle sera détruite en un
instant. « Quel idiot! », diront les voisins, « Il a bâtit une
maison sans fondations. »
Ne vous méprenez pas sur le sens de mes paroles. Même
si votre vie de prière manque de constance et que vous criez
à l’Éternel, Il est miséricordieux et Il entendra. Par contre,
si vous développez l’habitude de prier et de passer du temps
en compagnie du Seigneur, vous réaliserez combien le fil de
la communication est précieux. Apprendre à connaître et à
aimer Jésus n’est pas l’affaire d’un jour. Plus vous le connaîtrez,
plus vous l’aimerez. Et plus vous l’aimerez, plus Il transformera
votre vie, et plus vous vivrez en vue de l’éternité.
La prière pousse Dieu à agir
La prière est une des tâches les plus difficiles que vous aurez
à entreprendre au cours de votre vie – mais c’est la manière
121
Surmonter les obstacles
la plus rapide d’accomplir quoi que ce soit. Ce qui pourrait
prendre cinquante ans à réaliser pourrait être fait en cinq, si
les obstacles sont d’abord surmontés dans la prière. J’ai été
témoin de cette réalité à maintes reprises en plein cœur du
champ missionnaire.
Lorsque nous lisons les exemples des chrétiens du Nouveau
Testament, nous voyons que lorsqu’ils étaient menacés ou
harcelés, lorsqu’ils faisaient face à des combats ou des épreuves,
ils se réunissaient aussitôt pour prier. Le livre des Actes relate
ceci au sujet d’une de leurs réunions de prières : « Quand ils
eurent prié, le lieu où ils étaient assemblés trembla; ils furent
tous remplis du Saint-Esprit, et ils annonçaient la parole de
Dieu avec assurance » (Actes 4.31).
Ces croyants enracinaient chacun de leurs actes dans
la prière. Ils étaient remplis d’une puissance pour réaliser
l’impossible et ont eu un impact remarquable sur leur
communauté. Même si ces hommes n’étaient ni lettrés ni
savants, et qu’ils n’avaient reçu aucune formation particulière,
tout le monde savait qu’ils avaient passé du temps avec Jésus
(voyez Actes 4.13).
Vous arrive-t-il d’avoir le genre de pensée qui suivent?
« J’en ai assez de la manière dont mon mari vit sa vie. Durant
toutes ces années, je pensais qu’il était un homme honnête,
mais là, j’ai découvert que sa vie privée n’est vraiment pas
jolie. »
« Je suis frustré parce que ma femme refuse de consacrer
sa vie à la cause du Royaume de Dieu. J’aimerais tellement
qu’elle ne résiste pas à mes efforts pour prier et donner au
Seigneur. Je souhaiterais que les choses soient autrement. »
« J’en ai assez d’essayer de témoigner à mon collègue de
travail. Il ne fait que se moquer de ma foi et essaie délibérément
de me piéger et de tester ma foi. Je voudrais qu’il change –
sinon qu’il s’en aille. »
Quelle est votre prochaine étape? Partirez-vous en courant
acheter le tout dernier livre de psychothérapie qui vous dira
quoi faire pour vous en sortir? D’un bout à l’autre de la Bible,
122
L’arme qui assure la victoire
on nous dit qu’une chose seulement peut faire agir la main
de Dieu : la prière.
En de nombreuses occasions, Jésus a prié durant toute la
nuit, souvent après une journée bien chargée. Le lendemain,
il sortait s’occuper des besoins des gens par la puissance de
l’Esprit. La force qui émanait de Lui était le résultat direct de
Sa communion avec le Père.
La prière nous équipe pour la bataille
Quand je vous invite à prier pour les perdus, vous savez
que je ne parle pas de la phrase que vous avez ajoutée à la
prière que vous aviez l’habitude de réciter avant les repas
dans votre jeunesse : « Seigneur, bénis cette nourriture, bénis
notre famille – et sauve les mécréants en Afrique. » Non,
je vous parle d’entrer dans une véritable guerre spirituelle,
choisissant délibérément de faire la guerre aux forces du mal
pour la libération des âmes de ceux qui n’ont personne d’autre
pour se battre pour leur délivrance.
Paul nous exhorte dans Éphésiens 6 à nous servir de la
prière comme d’une arme :
Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais
contre les dominations, contre les autorités, contre les princes
de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans
les lieux célestes. C’est pourquoi, prenez toutes les armes
de Dieu… Faites en tout temps par l’Esprit toutes sortes de
prières et de supplications. Veillez à cela avec une entière
persévérance, et priez pour tous les saints.
Éphésiens 6.12-13, 18
D’énormes possibilités se présentent à nous dans le champ
missionnaire aujourd’hui. Les gens ont un cœur réceptif à
l’Évangile et nous sommes capables d’envoyer des ouvriers
dans les endroits les plus éloignés de la planète. En même
temps, il y a une nette augmentation d’opposition et de
123
Surmonter les obstacles
persécution dans les missions. Nous faisons également face
à de l’égocentrisme et de l’incompréhension au sein même
du Corps de Christ, ce qui fait souvent obstacle au désir de
l’Église de faire des dons aux missions.
Nous devons nous unir dans la prière contre les puissances
des ténèbres. C’est la seule manière de les vaincre. Nous
n’expérimenterons pas de grandes victoires spirituelles tant
que nous resterons assis à les anticiper, mais plutôt lorsque
nous nous agenouillerons.
La prière change le cours de l’histoire
Savez-vous que les grands réveils spirituels qui ont marqué
l’histoire n’ont pas nécessairement résulté d’un effort massif
de centaines de personnes, mais bien de petits groupes ayant
prié et jeûné? Des nations entières ont été changées grâce
à trois, quatre ou cinq personnes qui s’étaient agenouillées
devant le Dieu vivant.
Je connais une communauté en Inde, où plus de soixante
pour cent de la population est venue à Jésus-Christ parce que
des hommes avaient prié et jeûné durant deux semaines avant
même de prononcer un seul mot dans le village. La prière
change le monde, les circonstances, les nations et même le
cours de l’histoire.
Peut-être direz-vous : « Je ne suis pas une personne forte.
Je suis une mauviette quand vient le temps de prier. Que
puis-je faire? »
Je vous offrirai quelques suggestions dans un instant, mais
permettez-moi d’abord de vous dire ceci : « C’est lorsque vous
êtes faible, que vous trébuchez et tombez que s’accomplit la
puissance de la croix de Christ! » Jésus a dit : « Ma puissance
s’accomplit dans la faiblesse » (II Corinthiens 12.9). La Bible
contient des histoires d’hommes et de femmes de Dieu qui ont
modifié leurs circonstances. Réalisez que vous êtes capable,
par la grâce de Dieu, de changer vos circonstances.
124
L’arme qui assure la victoire
Souvent, nous sommes plutôt portés à attendre que nos
circonstances changent : « Je pourrai être utile à Dieu quand
ma situation sera plus florissante. » Qui vous a dit que vos
circonstances changeraient? Vous ne pouvez pas savoir si un
jour la situation sera différente!
Peut-être que vous vous dites : « Je jeûnerai et prierai pour le
Tibet quand je serai en meilleure forme », ou : « Je réfléchirai
au ministère lorsque je serai marié », ou : « Je pourrai mieux me
concentrer sur mon travail quand les problèmes à la maison
seront résolus », ou encore : « Je vendrai tout et servirai le
Seigneur quand j’aurai pris ma retraite. »
Vous ne pouvez pas vivre en vue de l’éternité avec une
telle attitude. Cependant, si vous n’avez pas l’habitude
de prier régulièrement, vous ne pourrez pas connaître les
ressources que Dieu vous a déjà données. Dieu vous a donné
du pouvoir, mais la clé du pouvoir c’est la prière « en tout
temps » (Éphésiens 6.18).
Comment enrichir notre vie de prière
« Évangile en Asie » est un jeune ministère; au moment
d’écrire ce livre, nous existons depuis à peine plus de quinze
ans. Malgré cela, partout où je vais, les gens veulent connaître
le secret de notre croissance. Un certain organisme a même
envoyé un délégué à notre bureau de Dallas pour en découvrir
la raison. Tandis que je faisais le tour du bureau avec l’homme,
nous avons parlé ensemble.
« Dites-moi, frère K. P., quelle agence est chargée de votre
collecte de fonds? », m’a-t-il demandé.
« Nous ne faisons pas affaire avec une agence », lui ai-je
répondu, « bien que nous ne soyons pas contre ces agences.
Quelques-unes de ces agences fonctionnent avec des
personnes pieuses qui ont été appelées par le Seigneur pour
L’aider à bâtir Son Royaume. »
Quelque peu confus, l’homme m’a demandé : « Dans ce
cas, comment faites-vous? »
125
Surmonter les obstacles
« Tout au début de notre ministère, nous avons commencé
à nous réunir pour prier tous les mardis soirs et cela se poursuit
toujours aujourd’hui. Nous nous rencontrons entre 19 heures
et 21 heures chaque mardi soir. De plus, trois matins par
semaine, nos employés arrivent au bureau trente minutes
plus tôt pour prier avant de commencer leur journée de
travail. Aussi, nous nous réunissons le premier vendredi soir
de chaque mois pour prier, habituellement, jusqu’à trois ou
quatre heures du matin. Nous allouons plus de temps à la
prière qu’aux préparatifs. C’est simple, nous prions pour tout
ce qui arrive. Si nous avons besoin de quelque chose, nous
prions. »
Bien entendu, nous ne négligeons pas le raisonnement
logique. Nous avons besoin de planifier et budgéter. De
bonnes séances de remue-méninges sont nécessaires si
nous voulons savoir comment partager le message le plus
efficacement possible. Mais négliger de baigner le ministère
dans la prière ferait de nous de simples ouvriers, et non des
adorateurs. Quand nous nous unissons dans la prière, nous
expérimentons une puissance extraordinaire!
Ce n’est pas mon intention de vous intimider ou de vous
culpabiliser par rapport à la prière. La prière ne peut être
imposée. Elle doit émerger du cœur de chaque croyant vers
le Seigneur. De plus, je ne pourrai jamais trop insister sur
l’importance de prier. La prière est tellement vitale pour nous,
disciples de Jésus, que nous n’avons pas d’excuses valables
pour ne pas prier!
La prière est-elle obligatoire? Elle ne l’est pas. Il nous est
impossible de générer la spiritualité et nous ne pouvons pas
soumettre nos frères et sœurs à la culpabilité et au légalisme.
La prière est-elle obligatoire? Elle l’est! Comment pouvons-
nous ne pas prier si nous avons sérieusement à cœur de suivre
Jésus?
Si vous désirez une nouvelle vie de prière et vous vous
demandez comment et où commencer, voici quelques
suggestions qui sans doute vous seront utiles :
126
L’arme qui assure la victoire
1. Prenez du temps pour prier à l’instant même. Humiliez-
vous devant le Seigneur Jésus. Dites-Lui que vous souhaitez
passer plus de temps avec Lui. Demandez-Lui de vous
enseigner à prier et ce que vous devez demander dans vos
prières. C’est là le premier grand pas que vous devez faire
avant toute autre chose.
2. Quand vous commencerez à consacrer plus de temps
à la prière, ouvrez votre cœur au Seigneur dans l’adoration.
Vous devez consacrer du temps à l’adoration personnelle
en dehors de ce que vous faites en groupe à l’église locale.
Qu’est-ce que l’adoration? Littéralement, cela veut dire :
« se prosterner devant Dieu. » Dès que vous commencerez
à vraiment comprendre qui est Dieu, vous L’adorerez.
Cherchez des versets bibliques qui font mention de
Ses noms et leurs significations. Vous pouvez prier en
vous servant des Écritures et le grand nombre de belles
expressions contenues dans les Psaumes. Chantez des
cantiques au Seigneur. Si vous n’en connaissez pas ou si
ceux que vous connaissez ne concordent pas, inventez-en.
3. Servez-vous de moyens ordinaires pour trouver des
sujets de prières. Regardez les bulletins de nouvelles à la
télévision pour vous tenir au courant de ce qui se passe
dans le monde. Procurez-vous un grand journal et lisez la
section internationale. Notez par écrit ce qui se passe au
Myanmar, en Afghanistan ou en Chine. Commencez à
prier pour les besoins de ces nations. Accrochez une carte
du monde dans votre maison. Procurez-vous un exemplaire
de Operation World de Patrick Johnstone, qui renferme
beaucoup d’information sur la condition spirituelle de
chaque pays du monde. Souscrivez au journal SEND! et
d’autres ouvrages sur les missions publiés par Évangile en
Asie. Faites de tout reportage un sujet d’intervention.
Vous découvrirez assez vite que trente minutes, une heure
et même deux heures suffiront à peine pour effleurer le sujet.
127
Surmonter les obstacles
Dieu, dans son infinie sagesse a conçu la prière comme arme
puissante de l’Église. S’Il avait choisi autre chose, comme la
prédication, le chant, l’argent ou l’éducation, bon nombre
d’entre nous ne pourraient pas s’engager dans la guerre. Mais
la prière ne requiert aucune de ces choses. Elle peut être
faite n’importe où, n’importe quand et par n’importe qui.
Une femme au foyer, un enfant, un grand-père, un homme
d’affaires important – tous ont la capacité d’avoir un impact
sur le monde et d’aider à modifier le destin de millions de
personnes.
Nous allons maintenant regarder ce qu’il en coûtera à
chacun de nous pour atteindre toutes ces personnes.
128
Une perle de grand prix
Partie 3
rÉpondre
à l’appel de
l’ÉTERNITÉ
129
10
Une perle de
grand prix
Le matin du 27 août 1990, à 6 h 10, ma mère est morte.
Elle avait 84 ans. Ses dernières paroles furent : « Je m’en
vais chez mon Père. » Elle aimait profondément le Seigneur
et l’avait suivi fidèlement. Ses six fils avaient appris à aimer
Jésus d’après son exemple. Ses vingt et un petits-enfants et
cinq arrière petits-enfants avaient eux aussi été touchés pas
son amour pour le Seigneur.
Pour autant que je me souvienne, Mère se levait chaque
matin à quatre heures pour lire sa Bible et prier. Pendant des
heures, elle ouvrait son cœur à son tendre Père et trouvait
force et encouragement dans Sa parole. Après cela, elle
réveillait le reste de la famille en disant : « C’est l’heure de
prier! » Chaque matin, nous nous assoyions en cercle pour
lire notre Bible et prier. Je ne me souviens pas d’avoir vu ma
mère un matin sans sa Bible en mains.
Je me souviens clairement du jour où elle m’a amené dans
une réunion évangélique. Je n’avais que huit ans, mais ce
jour-là, j’ai donné mon cœur à Jésus.
Quand, à l’âge de seize ans, je me suis engagé à servir le
Seigneur, c’était une réponse directe aux prières de ma mère.
Chaque vendredi, durant trois ans et demi, elle avait prié et
jeûné pour que le Seigneur appelle un de ses garçons à devenir
missionnaire. Elle-même sortait presque tous les jours pour
aller parler du Seigneur dans les maisons de notre village.
J’étais sur le point de quitter l’Inde pour aller prêcher à
une conférence missionnaire en Corée du Sud quand elle
fut admise à l’hôpital pour un malaise cardiaque. J’ai annulé
mon voyage et suis resté en Inde. Tous les jours, j’allais visiter
ma mère, lui lisais des versets bibliques et priais avec elle. Je
commençais un verset et elle le terminait de mémoire. De
son lit d’hôpital, elle parlait sans cesse de Jésus.
Médecins, infirmières et préposés étaient touchés par sa foi
si simple, mais si grande. Elle leur disait : « Je rentrerai bientôt
chez moi. Je suis tellement heureuse. »
La veille de sa mort, elle a pris la main d’un jeune médecin
qui était venu la voir, et elle lui a dit : « Assieds-toi et chante
pour moi : ‘When the Roll is Called Up Yonder I’ll be There’
(Quand ils prendront les présences là-haut, je serai là). »
Le matin suivant, mon frère aîné m’a téléphoné pour me
dire que notre mère venait tout juste de mourir. Elle avait
tellement rêvé d’être auprès du Père, enfin elle était rentrée
chez elle.
Après le décès de ma mère, les médecins ont dit qu’ils
n’avaient encore jamais vu une personne mourante avec
autant de paix et d’assurance.
Puis, il y a eu les funérailles. Ce jour fut le plus triste de
toute ma vie, mais des milliers de personnes dont la vie avait
été touchée par ma mère y ont assisté.
Comme je suis le plus jeune des fils, c’était ma responsabilité
de couvrir le visage de ma mère d’un voile juste avant qu’on
ferme le cercueil. En arrêtant son regard sur son visage,
j’ai réalisé qu’il manquait quelque chose. C’était sa boucle
d’oreille. Je n’avais jamais vu ma mère sans sa boucle d’oreille.
De plus, il manquait à son cou la petite chaîne en or qui était
le symbole de son mariage avec mon père. Et l’anneau qu’elle
avait toujours porté à son doigt avait également disparu.
Dans l’agitation, je n’avais pas remarqué ces choses avant
ces derniers instants où je la voyais sur cette terre.
Répondre à l’appel de l’éternité
En plaçant le voile sur son visage, une autre chose m’est
venue à l’esprit : sa Bible n’était pas là.
Après la fermeture du cercueil, la foule s’est dissipée et
notre famille est rentrée tranquillement à pied à la maison.
En arrivant à la maison, l’aîné de mes frères, qui s’occuperait
des affaires de notre mère maintenant qu’elle était morte,
m’a pris à part. Depuis que notre père était mort en 1974, je
le considérais comme le chef de la famille, comme c’est la
coutume dans notre pays natal. Je lui demandais conseil dans
les affaires qui concernaient notre famille et je respectais sa
volonté.
« Je sais que tu dois bientôt aller outre-mer, » m’a-t-il dit
cet après-midi-là. « J’ai pensé que tu aimerais tout de même
savoir combien d’argent notre mère avait à la banque. »
J’étais curieux. Je soupçonnais que notre mère devait avoir
une jolie somme d’argent puisque ses six enfants lui en avait
donné amplement depuis des années.
« J’ai vérifié tous ses livres, » dit mon frère : « et il lui restait
environ deux ou trois dollars. »
« Quoi? », j’étais abasourdi.
« C’est exact, » dit mon frère. « Elle a aussi noté tout ce
qu’elle a fait de son argent. »
Nous n’avions jamais su ce qu’elle en faisait. Ce jour-là, j’ai
appris qu’elle avait fidèlement envoyé son argent durant des
années à des dizaines de missionnaires, d’étudiants de collèges
bibliques et d’autres serviteurs du Seigneur.
« Ah oui, en plus de cela », ajouta mon frère : « elle a
demandé que sa boucle d’oreille, sa chaîne et sa bague
soient vendues et que l’argent soit envoyé à une œuvre
missionnaire. »
Je n’avais plus rien à dire après avoir entendu ces choses. Il
ne s’agissait pas là d’une autre grande illustration d’un saint
de Dieu; il s’agissait de ma mère. Cela m’a ouvert les yeux et
m’a amené à réfléchir à ma propre vie et mes priorités.
Au chapitre quatre, nous avons parlé d’offrir notre corps
comme un sacrifice vivant à Dieu. Dans les chapitres qui
132
Une perle de grand prix
suivent, je veux faire la lumière selon une perspective éternelle
sur nos biens matériels, de même que sur nos familles.
Nous nous attachons à bien des choses dans ce monde, tout
comme l’a fait Kuttapan, ce mendiant qui tenait à sa pièce de
monnaie. Mais nous ne les apporterons pas avec nous.
Comment se procurer la perle
Jésus a comparé le Royaume de Dieu à « un marchand
qui cherche de belles perles. Il a trouvé une perle de grand
prix; et il est allé vendre tout ce qu’il avait, et l’a achetée »
(Matthieu 13.45-46).
Juan Carlos Ortiz, dans son livre, Call to Discipleship (Appelé
à être un disciple), approfondit le sujet et nous procure une
meilleure compréhension de ce qu’est la soumission totale –
vendre tout ce que nous avons pour acheter la perle.
Quand un homme trouve Jésus, cela lui coûte tout ce qu’il
a. Jésus possède le bonheur, la joie, la paix, la guérison, la
sécurité et l’éternité. L’homme est émerveillé à la vue d’une
telle perle et dit : « Je veux cette perle. Combien coûte-t-
elle? »
Le vendeur dit : « Elle a une trop grande valeur, son prix
est trop élevé. »
« Mais combien vaut-elle? »
« Eh bien, elle est très dispendieuse »
« Pensez-vous que je pourrais l’acheter? »
« Bien sûr, n’importe qui peut l’acheter. »
« Mais vous dites qu’elle est trop dispendieuse. Combien
vaut-elle? »
« Elle vaut tout ce que vous possédez – rien de plus, rien de
moins – n’importe qui peut donc l’acheter. »
« Je suis preneur. »
« Que possédez-vous? Notez-le par écrit. »
« J’ai 10 000 $ sur un compte en banque. »
« Bien, 10 000 $. Quoi d’autre? »
« Je n’ai rien d’autre. »
133
Répondre à l’appel de l’éternité
« Êtes-vous certain de n’avoir rien d’autre? »
« Eh bien, j’ai quelques dollars dans ma poche de pantalon. »
« Combien? »
« Voyons : trente, quarante, cinquante, quatre-vingts, cent,
cent vingt. Cent vingt dollars. »
« Splendide. Qu’avez-vous encore? »
« Je n’ai rien d’autre. C’est tout. »
« Où habitez-vous? »
« Je demeure dans ma maison. »
« La maison aussi. »
« Dans ce cas, cela veut-il dire que je devrai vivre dans le
garage? »
« Avez-vous un garage? Je le prendrai également. Qu’avez-
vous d’autre? »
« Vous voulez dire que je devrai vivre dans mon automobile? »
« Avez-vous une automobile? »
« J’en ai deux. »
« Les deux sont à moi maintenant. Les deux voitures. Quoi
encore? »
« Eh bien, vous avez l’argent, la maison, le garage, les
voitures, tout. »
« Que possédez-vous encore? »
« Je n’ai pas autre chose. »
« Êtes-vous seul dans le monde? »
« Non, j’ai une femme, deux enfants… »
« Votre épouse et les enfants aussi. »
« Eux aussi? »
« Oui, tout ce que vous possédez. Quoi d’autre? »
« Je n’ai plus rien. Je suis tout seul maintenant. »
« Oh, vous aussi. Tout. Tout est à moi : la femme, les enfants,
la maison, le garage, les automobiles, l’argent, les vêtements,
tout. Et vous de même. Maintenant, vous pouvez profiter
de toutes ces choses, mais vous devez vous rappeler qu’elles
m’appartiennent, tout comme vous. Quand j’aurai besoin de
l’une de ces choses dont vous bénéficiez, vous devrez me les
donner, car c’est moi qui en suis propriétaire maintenant. »
Qu’est-ce que cela veut dire de renoncer à tout pour la
perle de grand prix?
134
Une perle de grand prix
La maison de l’un de mes bons amis a été la cible de
cambrioleurs à maintes reprises au cours des dernières années.
La plupart du temps, il m’a dit que les malfaiteurs n’avaient
rien trouvé qui vaille vraiment la peine d’être volé. Les
dommages causés pour entrer dans la maison avaient coûté
plus cher que les vols eux-mêmes.
« Je m’inquiétais surtout pour ma famille », m’a-t-il dit.
« J’étais juste heureux qu’aucun d’eux ne soit à la maison en
ces occasions. Néanmoins, après la dernière tentative, je me
suis dit que je pourrais mettre sur la porte une note disant :
‘Entrez – c’est ouvert. Prenez tout ce que vous voulez. Il n’y
a vraiment rien à prendre!’ »
Puis, il a ri : « Mon imagination se représentait des
cambrioleurs en train de démolir ou incendier notre maison.
Et, à ma grande surprise, cette scène imaginaire me plaisait.
‘Et alors?’ me suis-je dis, ‘Elle ne m’appartient pas; c’est le
Seigneur qui est propriétaire de cette maison. Qu’elle soit
mise en pièces ou emportée par les flammes – cela ne me
concerne pas. Où dormirons-nous demain soir? C’est Son
problème à Lui.’ »
Renoncer à tout pour la perle de grand prix signifie bien
plus que de céder nos biens matériels. Il faut également
renoncer à nos êtres chers.
Un jour, alors que j’attendais dans une aérogare, entre deux
vols, j’ai prié le Seigneur en agonie sur les nombreux besoins
dans le champ missionnaire. Je pensais particulièrement
aux millions de musulmans dans le monde entier et au défi
immense de leur annoncer l’Évangile.
Soudainement, c’était comme si je venais d’être transporté
dans une autre ère, dans un autre lieu. Une voix m’a dit :
« Ton fils finira ses études et deviendra un missionnaire. »
Je voyais Daniel en Iran, distribuant des traités évangéliques
de maison en maison. Puis, j’ai vu qu’il se faisait arrêter. Il
avait un bandeau sur les yeux et on le poussait contre un
mur. Il y a eu des coups de feu et il s’est écroulé. Du sang
135
Répondre à l’appel de l’éternité
s’écoulait d’une blessure fatale à la tête. Je me voyais à la
maison, recevant la nouvelle; j’étais en état de choc.
Alors, la voix m’a demandé : « Et maintenant, que penses-tu
de cela? »
De retour dans l’aérogare, la question ne me quittait pas.
Qu’est-ce que j’en pensais? Que ferais-je de mon fils?
Depuis le début, Gisela et moi avons toujours dit à nos
enfants : « Dès que vos études seront terminées, vous pourrez
oeuvrer dans le champ missionnaire. » Nos enfants ont
toujours planifié d’un jour annoncer l’Évangile aux perdus.
Assis dans l’aéroport, en ce moment, je savais quelle serait
ma réponse. Si Daniel allait en Iran pour distribuer des traités
porte-à-porte et qu’il se fasse tuer, je ne pourrais rien dire,
excepté : « Gloire au Seigneur. Il a répondu à l’appel de Dieu.
Il ne m’appartient pas. Mon fils appartient au Seigneur. »
Que léguerez-vous?
Croyez-vous que j’écris ces histoires et ces scénarios
uniquement pour vous impressionner ou remplir les pages
d’un livre? Non, par ces illustrations je veux souligner que le
choix que vous avez fait de suivre Jésus n’est pas seulement
un moyen de fuir l’enfer. Ce n’est pas seulement pour obtenir
le pardon de vos péchés, ou pour profiter d’une belle vie
confortable et de la communion fraternelle ici sur la terre,
en plus d’un libre accès au ciel.
Nous avons vu, au huitième chapitre, que vivre pour Jésus
c’est vivre sur un champ de bataille. Que cela nous plaise
ou non, nous sommes sur les terres de l’ennemi. Jésus, Lui-
même, était sans cesse harcelé par les puissances des ténèbres
et les ennemis de l’Évangile. Il n’avait pas de bel endroit pour
reposer Sa tête. Les gens ne L’ont pas compris et L’ont rejeté.
Il a souvent été abandonné, plus particulièrement à l’heure
où il avait le plus grand besoin. Il est mort quotidiennement,
et, sur la croix, dans des souffrances atroces.
Paul et les autres apôtres ont suivi Ses traces.
136
Une perle de grand prix
Suis-je en train de dire que vous êtes plus spirituel si vous
(vous) portez des guenilles et vous retirez de la société? Non,
et je ne voudrais pas qu’en lisant ces lignes vous pensiez que la
vie avec Christ ne consiste en rien d’autre que le renoncement
à ses « droits » et au confort. Toute vérité étendue au-delà
de ses limites devient une fausse doctrine. Mais dès que vous
vous engagez à vivre pour Jésus, vous ne pouvez pas vivre
comme le reste du monde. Vous devez suivre le Seigneur de
près jour après jour. Il n’y a que Lui qui puisse vous donner
l’équilibre dont vous avez besoin. C’est pour cette raison que
la Parole de Dieu nous dit : « Car tous ceux qui sont conduits
par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu » (Romains 8.14).
Nous pouvons traverser cette vie en choisissant de nous
laisser diriger par l’Esprit, ou nous pouvons choisir de suivre
notre logique, les opinions des autres ou notre propre chair.
Qu’est-ce qui a poussé Mahatma Gandhi à vivre comme il l’a
fait : en renonçant à tout pour libérer l’Inde de l’asservissement
au régime colonial? Qu’est-ce qui a poussé Gautama Bouddha
à renoncer à son autorité princière, son palais, sa femme et
son enfant, et vivre comme un moine pour le reste de ses
jours? Dans les deux cas, ce n’était pas le Saint-Esprit. Ces
actions leur sont imputables.
Notre chair fera beaucoup de choses qui paraissent bien –
beaucoup de prières, de jeûnes et de sacrifices. Seulement la
Parole de Dieu dit : « Et quand je distribuerais tous mes biens
pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais même mon
corps pour être brûlé, si je n’ai pas l’amour, cela ne me sert de
rien » (I Corinthiens 13.3).
Si nous ne sommes pas contrôlés et poussés par amour
pour Dieu (tel que nous l’avons vu dans l’histoire du fils aîné
au chapitre 6), toute « bonne » conduite apparente n’aura
aucune valeur. Puisque l’amour est un fruit de l’Esprit, nous
devons être continuellement remplis de l’Esprit-Saint et nous
laisser chaque jour diriger par Lui.
137
Répondre à l’appel de l’éternité
Jacques nous dit, au verset 14 de son quatrième chapitre :
« Qu’est-ce que votre vie? Vous êtes une vapeur qui paraît
pour un peu de temps, et qui ensuite disparaît. »
Puisque votre vie est courte, que léguerez-vous?
Ma mère n’a pas pu emporter avec elle sa boucle d’oreille,
sa chaîne, sa bague, ni même sa Bible quand elle est morte.
Mais la foi qu’elle a communiquée à ses enfants et ses petits-
enfants vivra à tout jamais.
Que laisserez-vous aux personnes qui suivront?
Quelques bijoux, une maison, des voitures, des terres, des
investissements, de l’argent sur un compte bancaire? Ou leur
laisserez-vous plus que cela?
Vous avez peut-être un fils ou une fille qui sert le Seigneur
quelque part dans le monde? Laisserez-vous le souvenir d’une
vie vécue de tout cœur pour Jésus – à qui vous avez donné tout
ce que vous aviez et tout ce que vous étiez pour l’avancement
de Son Royaume? Ceux qui vous suivront sauront-ils dire
que vous avez fait tout votre possible pour gagner les âmes
mourantes et perdues du monde?
Jésus a fait connaître à Ses disciples le coût de la perle
de grand prix : « Si quelqu’un veut venir après Moi, qu’il
renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il Me
suive » (Matthieu 16.24). Puissiez-vous trouver en votre cœur
la volonté de vendre tout ce que vous avez pour avoir la perle.
Au chapitre suivant, je veux vous montrer de quelle
manière Jésus a payé le prix. Son regard n’était pas fixé sur la
croix; Il regardait plus loin que cela.
138
Regarder au-delà de la croix
11
Regarder au-delà
de la croix
Samuel avait une vie confortable dans le sud de l’Inde,
et il gagnait bien sa vie. Samuel était un croyant qui allait
régulièrement à l’église, lisait sa Bible et priait. En 1984, il
assistait à une conférence missionnaire quand il a senti que
le Seigneur l’appelait à donner sa vie pour Le servir à plein
temps. Il n’y avait aucun doute dans son esprit que c’était
ce que Jésus lui demandait de faire. De retour chez lui, il a
démissionné de son travail et s’est procuré des billets de train
pour lui et sa famille pour l’État du Karnataka. Il ne souhaitait
pas vraiment abandonner la vie qu’il menait, mais l’amour du
Seigneur le poussait à le faire.
Samuel a choisi une région précise du Karnataka parce qu’il
avait appris que personne n’y avait encore apporté l’Évangile.
Cet État était aussi reconnu pour être l’une des régions anti-
évangéliques les plus cruelles du pays.
Samuel a réussi à trouver une petite hutte qu’il pouvait
habiter avec sa famille et ils ont entrepris d’apprendre la
langue du pays. Aussitôt qu’il maîtrisa suffisamment la langue,
il commença à prêcher et à témoigner dans la communauté.
Un à un, les gens acceptaient Jésus. Une église locale fut
établie et Samuel a pu construire un petit édifice où lui et
les autres croyants pouvaient s’assembler pour adorer Dieu.
139
Répondre à l’appel de l’éternité
Un jour, Samuel a conduit un prêtre hindou au Seigneur
Jésus-Christ. Il est risqué de gagner au Seigneur le prêtre
hindou d’une communauté où la vaste majorité des citoyens
sont des Hindous. Cela est particulièrement dangereux quand
votre localité est le bastion d’une secte de militants hindous
fanatiques. Le but de cette secte : faire de l’Inde une nation
hindouiste.
La nouvelle s’est vite répandue que le prêtre du temple
local avait délaissé ses fonctions pour étudier la Bible et
qu’il répandait l’Évangile. Les propres frères de ce prêtre ont
contacté les membres de la secte, qui étaient formés pour
torturer tous ceux qui n’obéissaient pas aux règles de leur
religion.
Le groupe a réagi promptement en apprenant la nouvelle.
Peu de temps après, un certain dimanche, Samuel avait
réuni les croyants, comme d’habitude, pour l’adoration et
l’enseignement quand une jeep s’est immobilisée devant le
bâtiment. Des hommes enragés ont fait irruption dans l’église,
se sont dirigés tout droit vers Samuel, et l’ont sauvagement
battu à coups de barre de fer, lui brisant une main, un bras,
une jambe et une clavicule.
Impuissants, la famille et les amis de Samuel étaient affligés
en le voyant souffrir ainsi sans pouvoir lui prêter secours.
Tout à coup, son fils de sept ans s’est précipité vers l’avant
de la salle.
« S’il vous plaît, ne tuez pas mon papa! »
Le chef de la bande s’est retourné et lui a asséné un coup
avec sa barre de fer. Le garçon a poussé un cri de douleur en
recevant le coup de barre qui lui brisa le dos. Il s’est effondré
par terre comme un mouchoir.
Les membres de la bande ont lâché leurs victimes.
« Ceci n’est qu’un avertissement pour que vous cessiez de
prêcher ce Jésus », ont-ils dit. « La prochaine fois que nous
reviendrons, nous ne vous laisserons pas en vie. Nous vous
tuerons et vous enterrerons dans ce lieu. »
140
Regarder au-delà de la croix
Les hommes sont sortis, ont sauté dans leur jeep et ont
disparu dans un nuage de poussière.
On a conduit Samuel et son fils dans un hôpital, où ils ont
demeuré durant plusieurs mois.
Quelques mois après cet incident, j’étais en Inde, enseignant
dans un centre de formation local. Je ne savais pas que Samuel
était également venu pour voir nos leaders.
Ce soir-là, pendant la réunion de prières, le Seigneur m’a
mis à cœur de prier pour toute personne qui aurait besoin de
guérison. J’ai donc dit : « S’il y a quelqu’un parmi nous ce
soir qui est malade, quel que soit le mal dont il souffre, qu’il
se lève. Le Seigneur nous a promis dans Sa Parole qu’Il opère
des guérisons, et ce soir, Il va vous guérir. »
Plusieurs personnes se sont levées. J’ai prié pour chacune
d’elles, sachant que le Seigneur les guérirait.
Le lendemain, en apprenant que Samuel était arrivé, je
lui ai demandé s’il partagerait son témoignage lors de la
réunion ce soir-là. Je savais que son témoignage serait un
appel à l’action et un encouragement pour les jeunes élèves de
notre centre de formation, qui avaient eux-mêmes l’intention
d’aller témoigner pour le Seigneur dans des régions n’ayant
jamais entendu l’Évangile.
Ce soir-là, quand Samuel s’est levé, il a ajouté à son
témoignage quelque chose que je ne m’attendais pas à
entendre.
« Avant de venir à votre réunion de prières hier soir »,
a dit Samuel, « je ne pouvais pas me servir de ma main. »
Il leva la main que les hommes de la secte hindoue avaient
écrasée. « J’étais incapable de soulever quoi que ce soit. Je
ne pouvais pas aller à bicyclette. Je n’arrivais même pas à
tordre une lavette. Mais quand le frère K. P. a prié hier soir,
le Seigneur m’a guéri! Maintenant, je peux porter un seau,
remuer ma main dans tous les sens et tordre une lavette. Le
Seigneur m’a guéri! »
141
Répondre à l’appel de l’éternité
Au cours de ce voyage, j’ai passé du temps en compagnie
de Samuel. Dans le courant de notre conversation, je lui ai
demandé : « Qu’avez-vous l’intention de faire maintenant? »
Le jeune missionnaire m’a regardé d’un air déterminé et
calme : « Je vais retourner là-bas. Même si je devais me faire
tuer, mon sang servirait de fondation pour beaucoup d’autres
églises. »
Quelques jours plus tard, Samuel est bel et bien reparti et
il continue de prêcher l’Évangile quelque part au Karnataka.
Son jeune fils se porte bien et étudie à l’école locale. Samuel
a baptisé encore un grand nombre de convertis et il a de
nouveau été roué de coups.
Ce cher frère a calculé le coût et accepté de le payer.
Pourquoi? Tout comme Jésus, il a fixé le regard sur autre chose.
« Je cherche parmi eux un homme »
Avant de voir de quoi il s’agit, toutefois, dites-moi :
« Qu’est-ce que vous feriez si vous étiez à la place de Samuel?
Si des fanatiques hindous avaient promis de revenir mettre
fin à vos jours, continueriez-vous de prêcher l’Évangile? »
Je peux vous dire ce que je serais tenté de faire. Je
chercherais un verset biblique pour justifier mon retrait – un
verset comme : « Là-dessus, ils prirent des pierres pour les
jeter contre lui; mais Jésus se cacha, et il sortit du temple »
(Jean 8.59). Ou, « Si quelqu’un n’a pas soin des siens, et
principalement de ceux de sa famille, il a renié la foi, et il est
pire qu’un infidèle » (I Timothée 5.8). Un infidèle! Oh non! Je
ferais mieux de quitter cet endroit et de prendre soin de ma famille.
La Bible le dit. Après tout, Jésus Lui-même s’en est allé!
Il doit y avoir des centaines de versets bibliques que je
pourrais utiliser pour justifier ma décision rationnelle et
réfléchie.
Mon argument de choix, bien entendu, serait quelque
chose comme ceci : « Je n’ai qu’une quarantaine d’années.
142
Regarder au-delà de la croix
Dieu veut que j’utilise mon cerveau au profit de Son Royaume.
Avec tout ce qu’Il a investi dans ma vie depuis l’âge de seize
ans, ce ne serait pas correct que je me fasse tuer par une bande
de fanatiques la semaine prochaine. Je vais quitter ce lieu
pour avoir encore quarante années de vie à investir dans le
Royaume de Dieu. »
Mais qu’est-ce que Samuel a dit? « Même si je devais me
faire tuer, mon sang servirait de fondation pour beaucoup
d’autres églises. » Il est donc retourné – sans opposition, sans
excuse, sans réticence.
Quand Paul était en route pour Jérusalem, au chapitre vingt
des Actes, le Saint-Esprit lui a annoncé, comme il l’avait fait
chaque fois qu’il allait de « ville en ville », que « des liens et
des tribulations » l’attendaient.
Paul et les autres croyants étaient en plein milieu d’une
réunion de prières quand l’Esprit a parlé à travers l’un des
croyants : « Ce Paul, qui est avec vous ce soir sera lié et
enchaîné à Jérusalem. Il subira les liens et les tribulations. »
Un silence a suivi le choc de la prophétie. Pour ces croyants,
Paul était plus important que la vie. Ils aimaient Paul. Ils
étaient prêts à mourir pour lui.
Après la réunion de prières, un groupe s’est assemblé autour
de Paul.
Un des anciens lui a dit : « Paul, tu sais que le Saint-Esprit
t’a parlé ce soir. »
Paul a répondu : « Oui, je crois que c’était bel et bien le
Saint-Esprit. »
Le groupe poussa un soupir de soulagement collectif.
« Tu ne partiras donc pas pour Jérusalem », ont ajouté les
anciens.
Puis, un autre a ajouté : « Maintenant que le Seigneur t’a
mis en garde, tu peux te tenir loin de cette ville. »
Alors, Paul leur a dit : « Je n’ai jamais dit cela. Tout ce
que j’ai dit c’est que je crois que c’était un avertissement du
Seigneur. En réalité, le Saint-Esprit m’a dit la même chose
143
Répondre à l’appel de l’éternité
à l’égard de toutes les villes où je suis allé. Mais j’irai quand
même à Jérusalem; je dois y aller. »
Les croyants élevèrent à nouveau la voix en protestation :
« Paul, tu ne peux pas y aller. Nous t’en prions! Ta vie est en
péril. Ne nous abandonne pas; nous avons besoin de toi. »
« Mais pour moi, ma vie n’a pas d’importance », leur a
dit Paul. « Comment peut-on faire mourir un homme qui
est déjà mort? J’aime mon Seigneur plus que je n’aime la vie
elle-même, et il y en a encore beaucoup qui ont besoin de le
connaître. »
La conversation ne ressemblait peut-être pas tout à fait
à cela, mais le conflit était bien réel – en ce temps-là, tout
comme il l’est aujourd’hui. J’ai la ferme conviction que Dieu
veut faire quelque chose d’extraordinaire au cours de cette
génération avec l’aide de croyants qui sont vraiment décidés
à Le suivre. Il désire atteindre chaque langue, chaque nation,
et chaque tribu avec l’Évangile, et cherche toujours ceux qui
partageront Son cœur : « Je cherche parmi eux un homme qui
élève un mur, qui se tienne à la brèche devant Moi en faveur
du pays, afin que Je ne le détruise pas; mais Je n’en trouve
point » (Ézéchiel 22.30).
Je crois qu’actuellement, Il est en train de bâtir la fondation
de ce mur en ce servant de nous, Ses enfants.
Portons nos regards sur Jésus
De récentes études effectuées sur les autoroutes américaines
ont démontré qu’un nombre anormalement élevé
d’automobilistes heurtent des voitures légalement garées sur
le bord des routes. La plupart des conducteurs ne sont pas sous
l’influence de l’alcool ou de médicaments, et la majorité des
collisions ont lieu alors que les conditions météorologiques
sont favorables.
Des experts en matière de sécurité ont étudié ces données
et ils en sont venus à une explication fascinante : l’effet du
144
Regarder au-delà de la croix
papillon de nuit. De la même manière qu’un papillon de nuit
est attiré vers une flamme, le conducteur d’une automobile a
tendance à diriger involontairement sa voiture là où il fixe le
regard. En conséquence, s’il fixe le véhicule sur le bord de la
chaussée plutôt que sur la route devant lui, il pourrait entrer
en collision avec cette voiture.
Nous faisons face à ce même genre d’effet en marchant
avec le Seigneur. Si nous regardons derrière, dans notre vie
chrétienne, ou si nous commençons à fixer notre regard à
droite ou à gauche, non seulement nous cesserons d’avancer,
mais nous commencerons à avancer dans la direction de notre
regard. Mais si nous choisissons la voie de l’obéissance et
avançons dans la foi, fixant notre regard sur Jésus, nous nous
approcherons de plus en plus de Lui – et en conséquence,
nous Lui ressemblerons davantage.
Nous donc aussi… courons avec persévérance dans la carrière
qui nous est ouverte, ayant les regards sur Jésus, le chef et
le consommateur de la foi, qui, en vue de la joie qui Lui
était réservée, a souffert la croix, méprisé l’ignominie, et S’est
assis à la droite du trône de Dieu. Considérez, en effet, celui
qui a supporté contre Sa personne une telle opposition de la
part des pécheurs, afin que vous ne vous lassiez point, l’âme
découragée.
Hébreux 12.1-3
Voici donc quel est le secret qui a tenu Jésus : la joie qui
lui était réservée de l’autre côté de la croix. Le secret qui
a tenu Paul et qui tient Samuel, c’est la joie de regarder à
Jésus. Le Seigneur pourrait nous demander de faire quelque
chose qui s’oppose à chaque once de logique qu’il y a en nous.
Nos émotions pourraient s’objecter à cette idée. Ceux qui
nous entourent pourraient faire tout en leur pouvoir pour
nous convaincre de détourner notre regard. La seule manière
d’arriver à accomplir ce que Dieu nous demande de faire, c’est
de garder les yeux fixés sur Jésus!
145
Répondre à l’appel de l’éternité
Selon l’auteur d’Hébreux, la vie chrétienne ressemble à
une course. « Rejetons tout fardeau, et le péché qui nous
enveloppe si facilement » (Hébreux 12.1). Nous avons atteint
le point où nous lâchons prise du passé et entreprenons une vie
nouvelle en Jésus. Lorsque nous commençons notre course,
nous faisons face à des difficultés et à des distractions. Notre
ennemi connaît nos faiblesses et fait tout son possible pour
nous éliminer de la course.
Mais dès que nous commençons la course et que nous
forçons nos yeux à demeurer sur la piste, près de ligne d’arrivée,
nous apercevons Quelqu’un qui nous est familier : Jésus! Il
a terminé Sa course et nous attend. S’Il a déjà complété la
course, c’est que nous pouvons y arriver nous aussi! En fixant
notre regard sur Lui, tous les sons et les images qui détournent
notre attention de la course se dissipent. Nous pouvons même
oublier notre fatigue en avançant sur la piste d’un pas ferme,
ayant les yeux fixés sur Jésus seul.
Notre course n’est pas encore terminée, bien sûr. Chaque
jour, chaque heure, chaque minute, nous devons choisir de
continuer de regarder droit devant. Il est certain que nous
aurons encore des difficultés et des distractions. Parfois, nous
trébuchons et tombons et alors nous devons nous repentir de
nos péchés. Mais nous pouvons être sûrs que Jésus nous attend
à la ligne d’arrivée.
Paul a dit aux Philippiens qu’il savait qu’il n’avait pas
encore atteint la perfection spirituelle.
Mais je fais une chose : oubliant ce qui est en arrière et me
portant vers ce qui est en avant, je cours vers le but, pour
remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-
Christ.
Philippiens 3.13-14
Voilà le secret qui nous aide à accepter la croix, à payer
le prix, quoiqu’il puisse nous en coûter, et quoique les autres
puissent dire. Jésus a supporté la croix, la douleur, l’agonie,
la honte et la souffrance « en vue de la joie qui Lui était
146
Regarder au-delà de la croix
réservée ». Il a fixé le regard au-delà de la croix et a aperçu
la joie qui L’y attendait. C’est ce qui Lui a permis d’endurer
les pires souffrances et la mort à laquelle Il S’est soumis pour
nous.
Que vous faudra-t-il pour que vous vous chargiez chaque
jour de votre croix et suiviez Jésus? Comment pourrez-vous
payer le prix qui vous est demandé? Vous ne pouvez le faire
qu’en regardant au-delà de la croix à la joie qui vous est
réservée – une joie indescriptible et glorieuse, qui fera en
sorte que chaque once de souffrance et d’inconvénient en
aura valu la peine.
Je ne sais pas où vous en êtes dans votre vie spirituelle,
mais je prie que l’ennemi n’arrive pas à dérober l’affection
que vous avez pour Celui qui a payé de Son sang le prix de
votre rédemption. Je prie pour que vous ne vous éloigniez
pas de Lui. Je prie que vous acceptiez de payer le prix pour
suivre Jésus.
C’est pour les deux milliards et plus de personnes qui n’ont
pas encore entendu l’Évangile que nous vivons. C’est pour
eux que nous devons renoncer à la vie confortable que nous
offre ce monde. Pour eux, nous devons accepter de vivre une
vie que le monde ne comprend pas; accepter de nous éloigner
de tout ce que nous pourrions accumuler sur cette terre et
nous contenter de ce que le Seigneur nous donne. Tant que
vous vivrez sur cette terre, faites votre priorité d’amener au
ciel avec vous autant d’âmes que possible.
Dieu vous donnera la grâce de vivre la vie pour laquelle
il vous appellera. Comparée à l’éternité, la bataille ne dure
pas vraiment longtemps. Ma prière c’est que vous regardiez
au-delà de la croix, au-delà de la souffrance et du sacrifice,
et que vous voyiez Jésus qui vous attend. La joie qui vous est
réservée a bien plus de valeur que n’importe quel prix que
vous aurez à payer.
147
Répondre à l’appel de l’éternité
12
Une poignée de
poussière
Je me suis levé dans ma chambre d’hôtel, raccrochant le
téléphone avec impatience. Je venais de m’entretenir avec un
employé de notre siège social en Inde et j’étais choqué de ce
qu’il m’avait appris. J’aurais aimé pouvoir faire quelque chose,
mais pour cela je devrais attendre de retourner en Inde. Je me
suis assis de nouveau sur le lit. Ce que je venais d’entendre
m’avait mis dans tous mes états.
Moses Paulose, un chef de missionnaires locaux des plus
respectés, est responsable d’un ministère sur l’île de pèlerinage
hindou de Rameswaram, au sud-est de l’Inde. Chaque année,
des millions de fervents hindous se rassemblent sur cette île
dans l’espoir d’être pardonnés de leurs péchés en se baignent
dans les eaux qu’ils considèrent sacrées de l’Océan Indien.
Paulose et son équipe ont la chance de pouvoir atteindre des
gens de presque toutes les langues du sous-continent indien.
Quelques mois auparavant, nous avions pris des dispositions
pour permettre à Paulose d’amener avec lui un groupe de
jeunes étudiants de collèges bibliques en stage de formation
durant l’été. Je savais que si quelqu’un pouvait enseigner à
ces élèves ce qu’était la vie de disciple, c’était bien Paulose.
Or, un jeune homme de mon village avait été avec Paulose,
et je fus bouleversé en le voyant. En temps normal, je dirais
148
Une poignée de poussière
qu’il était maigre, mais quand il est revenu de Ramswaram, il
avait l’air d’avoir perdu la moitié de son poids!
Et maintenant, je venais d’apprendre qu’à la fin du premier
mois, au-delà de soixante pour cent des jeunes avaient
quitté les lieux! Un jour, en rentrant chez lui, Paulose avait
apparemment découvert que le dernier des déserteurs était
sorti en secret, avait acheté un billet de train avec de l’argent
emprunté et s’était enfui. Seulement un ou deux jeunes
étaient restés durant toute la période d’été.
J’étais donc en colère. Nous avions investi temps, énergie et
réputation pour offrir une formation pratique à ces étudiants
d’institut biblique. Nous avions envoyé à Paulose de l’argent
pour qu’il puisse acheter de la nourriture et autres articles
nécessaires. Comment avait-il pu maltraiter ces jeunes à ce
point? Et pourquoi les avait-il laissés partir? À mon avis, il
avait laissé aller de bons candidats potentiels.
J’ai résolu de confronter Paulose la prochaine fois que je
le verrais.
J’ai effectivement rencontré Paulose au cours de la première
semaine de mon voyage suivant en Inde. Sans même prendre
le temps de lui demander comment allait son ministère, je
lui suis tombé dessus, donnant libre cours à ma frustration
vis-à-vis de son échec et de sa manière de former des élèves.
Je continuais en l’accusant – selon moi, avec raison – d’un
manque de jugement évident.
Moses Paulose arbore un sourire en permanence. Si vous
avez quelque chose à lui dire, il vous écoute jusqu’au bout.
Ensuite, avec calme et douceur il prononce seulement
quelques phrases. Et quand il cesse de parler, vous ne savez
plus quoi ajouter.
Conformément à son calme habituel, Paulose m’a
simplement dit : « Savez-vous que de soixante personnes qui
décident de suivre une formation avec moi, seulement une
poignée réussit à passer au travers? »
« Que voulez-vous dire? », lui demandai-je avec incrédulité.
149
Répondre à l’appel de l’éternité
« Vous savez très bien que la majorité des collèges et
séminaires bibliques n’enseignent pas aux élèves à devenir
des disciples à l’image de Christ. Quand ils viennent me voir
pour faire un stage de formation, je ne leur demande pas de
faire des choses que je ne fais pas moi-même. Où qu’ils aillent,
je les accompagne. Je planifie tout de sorte qu’ils puissent
calculer la dépense. Je ne veux pas perdre mon temps pour
apprendre au bout de trois mois qu’ils ne réussiront pas. Je leur
donne donc dès le départ la possibilité de mesurer le prix de
leur engagement. La plupart font demi-tour. »
Affichant toujours un sourire, il m’a dit : « K. P., ce n’est
pas la première fois que cela arrive. Seulement, vous venez
tout juste d’apprendre ce qui se passe ici. »
Inutile de mentionner que je n’avais plus rien à dire. Je ne
pouvais pas plus dire quoi que ce soit pour changer la façon
de faire de Paulose, mais j’étais déterminé à garder un œil sur
son ministère.
Rameswaram est un endroit où des centaines de milliers
de personnes se sont réfugiées durant la guerre civile au Sri
Lanka. Abattus et presque morts de faim, ces gens avaient
réussi de peine et de misère à s’échapper. Tous les matins,
Paulose et son équipe de plus de vingt croyants se levaient
tôt et allaient compter les réfugiés qui arrivaient sur la rive.
Puis, ils retournaient préparer un déjeuner et du thé pour ces
personnes. Chaque jour, ils aidaient et enseignaient les gens
de Rameswaram et des villages avoisinants.
Je ne connais pas le nombre d’heures de sommeil que
Paulose et les membres de cette équipe ont eues durant la
période où ils se sont occupés des réfugiés, mais je sais qu’ils
étaient à l’œuvre, sept jours sur sept durant plusieurs mois.
L’un des coéquipiers de Paulose venait d’une famille de
classe moyenne. J’ai appris que sa famille était mécontente
parce qu’il avait décidé de ne pas se marier. Une fois de plus,
j’ai questionné Paulose.
Je lui ai donc demandé : « Est-ce vous, avec votre style de
vie radical, qui lui avez mis cette idée dans la tête? »
150
Une poignée de poussière
« Je serais heureux qu’il se marie », répondit Paulose. « Je
ferais volontiers tout ce qu’il faut pour l’aider. Je suis moi-
même marié et père de six enfants. Pourquoi n’iriez-vous pas
lui parler? »
Et c’est ce que j’ai fait. Dès que j’ai revu le jeune homme,
je lui ai demandé : « Vous allez bien? »
« Oui, je vais bien », m’a-t-il répondu.
Puis, j’ai sondé le terrain : « Avez-vous des projets de
mariage? »
« Je préfère servir le Seigneur en demeurant célibataire. »
J’ai pensé que je devrais donc attendre que nous nous
rencontrions à nouveau, et qu’il accepterait peut-être alors
que je l’aide à se trouver une femme. (C’est la procédure
d’usage en Inde.) Cependant, chaque fois que je lui posais
la question, le jeune homme répondait par un « non »
catégorique.
Et puis, j’ai commencé à comprendre comment Paulose
arrivait à former des équipes de gens consentants à mener une
vie exténuante et à prêcher l’Évangile dans des conditions
difficiles. Il n’usait ni de force ni de contrainte pour attirer ces
équipiers. Tout comme il l’avait dit, il leur donnait plutôt la
possibilité de calculer la dépense. Quelques-uns, comme lui,
étaient prêts à mourir pour la cause de la croix. Ayant calculé
le coût, ils tenaient à Jésus plus qu’à la vie elle-même.
Aucune dépendance
Je crois que l’appel que Paulose a reçu du Seigneur est unique,
tout comme celui qu’a reçu l’apôtre Paul. J’aimerais tout de
même que vous preniez le temps de réfléchir sérieusement à ce
que vous venez de lire et à ce que vous êtes sur le point de lire.
Suivant les conversations que j’ai eues avec Paulose,
j’ai reconnu un principe fondamental s’appliquant à notre
marche avec le Seigneur et notre service pour Lui. Dieu veut
que nous vivions et Le servions en ne dépendant de rien.
151
Répondre à l’appel de l’éternité
Qu’est-ce que rien? C’est le vide, un vacuum, le néant
total. C’est comme si vous vous accrochiez à une chose qui
n’est pas tangible. Vos yeux ne voient rien, mais vous suivez
quand même. Vous avancez comme sur de l’air. Ne dépendre
de rien signifie se débarrasser des objets tangibles aussi bien
que de ceux qui ne le sont pas. Il ne reste plus rien de ce que
nous sommes, de ce que nous croyons – notre intelligence
personnelle, nos habiletés, nos talents, notre force. Rien de ce
que nous effectuons pour le Seigneur ne doit jamais provenir
de nos propres moyens.
Beaucoup de personnes de tous les coins du monde se
dépouillent de leurs biens matériels pensant pouvoir ainsi
trouver la paix intérieure. En Inde, surtout, des milliers
de personnes enseignent et pratiquent l’ascétisme selon
l’exemple de Bouddha, ce riche prince qui a quitté sa femme
et son enfant pour passer le reste de sa vie à se promener d’un
bout à l’autre du pays en méditant.
Mais ce n’est pas ce que je voulais dire quand j’ai parlé
de ne dépendre de rien. Ce que Bouddha a fait, et ce que
plusieurs font aujourd’hui, n’est qu’une tentative pour obtenir
le salut selon la chair. En termes bibliques, le Seigneur veut
que nous arrivions à compter uniquement sur Lui, comme
Paul a dit : « afin que cette grande puissance soit attribuée
à Dieu, et non pas à nous » (II Corinthiens 4.7). En aucune
circonstance n’avons-nous le droit de dire : « J’ai fait cela. »
Jésus a dit à la foule : « Si quelqu’un vient à moi, et s’il ne
hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, et
ses sœurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple »
(Luc 14.26).
Il y avait aussi le jeune homme riche à qui il ne manquait
qu’une chose pour hériter de la vie éternelle. Jésus lui a dit :
« Vends tout ce que tu as, distribue-le aux pauvres, et tu
auras un trésor dans les cieux. Puis, viens, et suis-moi » (Luc
18.22). Le jeune homme est reparti troublé, car il préférait
ses richesses à la vie éternelle.
152
Une poignée de poussière
D’un bout à l’autre de la Bible, nous voyons que Dieu
amenait son peuple au point de devoir choisir la marche par
la foi dans la dépendance totale, n’ayant rien de tangible à
quoi s’accrocher en dehors de Lui. Examinons rapidement
neuf exemples tirés de l’Ancien et du Nouveau Testament
qui peuvent également servir d’excuses pour ne vivre sous
aucune dépendance.
« Cela est matériellement impossible »
Dieu avait promis à Abraham, depuis le début, qu’Il ferait
de lui une grande nation, mais Il a attendu pour concrétiser
Sa promesse que cela semble impossible à Abraham.
Finalement, Abraham était rendu à un point dans sa vie
où il pouvait dire : « Regarde-moi Seigneur, je suis un vieil
homme couvert de rides. Il ne reste plus rien en moi qui puisse
produire un enfant. Je ne vaux pas plus qu’un homme mort.
Et Sara est une femme âgée. Elle a depuis longtemps passé
l’âge de porter des enfants. J’ai cent ans, Seigneur, et elle en
a quatre-vingt-dix, et Tu proclames toujours que nous allons
avoir un enfant! »
Dieu a attendu qu’Abraham ne puisse plus s’appuyer sur
quoi que ce soit selon une perspective humaine; il était
totalement dépendant de Dieu pour la réalisation de la
promesse. Abraham et Sara savaient que si un jour ils avaient
un enfant, cela ne se produirait que par un acte de Dieu.
À partir de ce moment, Dieu pouvait passer à l’action
(Genèse 21).
« Nous avons un programme »
Quelques siècles plus tard, quand Dieu a mené les enfants
d’Israël hors d’Égypte, Il a miraculeusement épargné leurs
premiers-nés de la dernière plaie. Il a séparé les eaux de la
mer Rouge afin qu’ils puissent traverser à sec. Il a pourvu
153
Répondre à l’appel de l’éternité
de la nourriture et de l’eau pour eux tout le temps de leur
pèlerinage.
Mais qu’est-il arrivé dans le camp? Ils se sont plaints parce
que Dieu n’a pas livré la marchandise conformément à leurs
attentes. Ils avaient un programme qui ressemblait sans doute
un peu à ceci : « Demain, nous prendrons les repas du matin,
du midi et du soir à ces heures précises. Le premier soir, nous
mangerons du bœuf, le soir suivant du poulet et le lendemain
du poisson. Quand nous aurons atteint ce point, nous aurons
de l’eau. Et au bout de trois mois, nous devrons remplacer nos
vêtements et nos chaussures. »
Ils avaient des attentes raisonnables, mais ce n’est pas de
cette manière que Dieu les a dirigés. « […] les enfants d’Israël
partaient, quand la nuée s’élevait de dessus le tabernacle. Et
quand la nuée ne s’élevait pas, ils ne partaient pas, jusqu’à ce
qu’elle s’élevât » (Exode 40.36-37).
Qu’est-ce que Dieu avait en tête? Il voulait que les Israélites
centrent leurs intérêts sur Lui et non sur ce qu’ils mangeraient,
ni sur l’endroit où ils iraient le lendemain.
« Nous avons besoin d’un maximum d’aide »
Gédéon avait trente-deux mille guerriers avec lui quand
Dieu l’a envoyé en guerre contre les Madianites. Toutefois,
Dieu lui a dit : « Le peuple que tu as avec toi est trop
nombreux pour que je livre Madian entre ses mains » (Juges
7.2). Le Seigneur a donc réduit l’armée au nombre de dix
mille hommes.
Gédéon a sans doute pensé : « Trop d’hommes? L’armée
des Madianites est innombrable – on dirait des sauterelles
campées dans la vallée. Nous avons besoin d’autant de gens
que possible! »
Et puis, le Seigneur a diminué davantage le nombre
d’hommes. Il a dit à Gédéon de retenir uniquement les
hommes qui boiraient de l’eau en la portant à leur bouche
dans leurs mains et non en buvant à coup de langue à même
154
Une poignée de poussière
la rivière. Seulement trois cents d’entre eux ont bu de cette
manière.
Quel était le but de Dieu dans ce mode de sélection? Il
voulait montrer que la victoire n’appartiendrait qu’à Lui, en
plus d’éliminer tous ceux qui ne Lui faisaient pas entièrement
confiance. Les trois cents hommes restants n’étaient pas
stupides. Ils connaissaient l’ennemi qu’ils étaient sur le
point de combattre, et qu’il était humainement impossible
de remporter la victoire. Néanmoins, ils étaient prêts à livrer
bataille sans souci du résultat parce qu’ils savaient que la
victoire ne dépendait pas d’eux. Ils ont accepté d’avancer en
ne s’appuyant sur rien. Dieu combattrait pour eux.
« Nous voulons quelqu’un qui soit plus prévisible »
Vous rappelez-vous quand les Israélites ont réclamé un roi?
Ils ont dit à Samuel : « Établis sur nous un roi pour nous juger,
comme il y en a chez toutes les nations » (I Samuel 8.5).
Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi ces gens tenaient
tant à ce que quelqu’un règne sur eux? Ils voulaient savoir
avec certitude ce qui arriverait demain. Ils voulaient être
sûrs que les choses se dérouleraient d’une certaine manière.
Ils voulaient s’assurer que les greniers seraient pleins et que,
dans le cas où il arriverait un désastre, ils auraient un roi qui
pourrait prendre soin d’eux et les défendre avec son armée.
D’un point de vue humain, leur requête était raisonnable.
Seulement, Dieu voulait les emmener à ne plus dépendre de
rien, et à déclarer : « Nous ne savons rien au sujet de demain,
mais Dieu est notre demain. Il est tout ce dont nous avons
besoin. » Dieu a donc dit au prophète Samuel : « […] ce n’est
pas toi qu’ils rejettent, c’est moi qu’ils rejettent, afin que je
ne règne plus sur eux » (verset 7).
Samuel est retourné pour mettre les Israélites en garde
contre l’oppression qu’un roi leur ferait subir. Un roi prendrait
155
Répondre à l’appel de l’éternité
leurs fils et leurs filles, leurs champs, leurs vignes, leurs ânes,
leurs moutons, ainsi qu’eux-mêmes pour en faire ses esclaves.
Mais les Israélites voulaient un roi. Dieu était tellement
imprévisible! Il leur avait tourné le dos à cause de leur
désobéissance. Ils sont allés en guerre et plusieurs furent
tués. Plus tard, Dieu leur a dit que c’était parce qu’ils avaient
péché et qu’il vaudrait mieux pour eux qu’ils se repentent.
Ne pouvait-Il pas les secourir alors qu’ils étaient mal pris et
ensuite leur parler de leurs péchés? Non, car ils voulaient un
roi terrestre.
Les Israélites n’étaient pas différents de nous. Et en fin de
compte, évidemment, Dieu leur a donné ce qu’ils voulaient.
« La force du nombre »
Avançons de quelques années, alors que David était le
deuxième roi d’Israël et qu’il a ordonné au capitaine de son
armée de faire le dénombrement d’Israël. Joab et les chefs de
l’armée protestèrent : c’est Dieu qui avait donné les hommes
de guerre à David, et leur nombre n’avait aucune importance.
Malheureusement, nous lisons : « Le roi persista dans
l’ordre qu’il donnait à Joab » (II Samuel 24.4), et soixante-
dix mille hommes furent anéantis parce que David a choisi
de désobéir à Dieu.
Cela nous paraît injuste. Après tout, David était roi.
N’avait-il pas le droit de savoir ce qu’il possédait comme
forces, pour le cas où une armée décidait de s’élever contre
Israël? N’est-il pas logique de faire un inventaire?
Mais avant même que Dieu ne prononce son jugement,
David savait qu’il avait commis un péché. Il ne se souvenait
plus de ces fois où, n’étant qu’un jeune berger, il avait bravé
des bêtes sauvages, ni du jour où il avait affronté Goliath. Qui
avait accordé ces victoires à David? La seule chose sur laquelle
il s’était appuyé en ces occasions c’était Dieu. Il n’avait besoin
de rien d’autre que de Dieu.
156
Une poignée de poussière
Le problème dans cette histoire était l’attitude de cœur de
David. Il en était arrivé à un point dans sa vie où cela ne lui
plaisait plus de s’abandonner en quelque chose; il voulait de
l’assurance et des faits. Et immédiatement, son orgueil lui a
causé une terrible destruction.
« Voyez ce que j’ai accompli »
Ozias, qui avait seize ans quand il est devenu roi de Juda,
était l’un de ceux qui ont suivi le Seigneur. Nous apprenons
dans II Chroniques 26 que le roi Ozias a accompli beaucoup
de bonnes œuvres durant son règne. « Il fit ce qui est droit aux
yeux de l’Éternel… et dans le temps où il rechercha l’Éternel,
Dieu le fit prospérer » (versets 4 et 5). Le verset 7 ajoute :
« Dieu l’aida. » Souvenez-vous que nous parlons d’un garçon
de seize ans!
Malheureusement, la vie d’Ozias ne s’est pas terminée aussi
bien qu’elle avait commencé. « Mais lorsqu’il fut puissant,
son cœur s’éleva pour le perdre » (verset 16). Il n’était plus
un jeune homme maladroit et sans assurance. Il savait se
débrouiller maintenant. Son nom était fait. Il savait négocier
et faire des affaires. Ozias était un homme qui avait réussi par
ses propres moyens. Il connaissait le protocole en chaque
situation et avait de la dignité dans ses manières.
Voyez-vous ce qui peut arriver lorsque nous mettons
notre confiance en nos propres moyens? Notre cœur s’élève
pour causer notre propre perte. Nous devons nous méfier de
l’attitude de cœur qui nous faire croire que nous avons réussi.
« Est-il possible de se reposer sur autre chose? »
L’histoire de Job présente un contraste fascinant. Voulant
démontrer que Job n’était pas un homme intègre craignant
Dieu, mais qu’il Le maudirait plutôt en face, Satan l’a
157
Répondre à l’appel de l’éternité
dépouillé de tout ce qu’il possédait – maison, terres, troupeaux
et enfants. Pour finir, Job s’est retrouvé assis sur un tas de
cendres, le corps couvert d’ulcères, grattant ses plaies avec
un tesson de poterie.
Sans doute Job a-t-il pensé : « Au moins, j’ai ma femme
pour me soutenir. Elle vit avec moi et dort à mes côtés depuis
des années, et elle est la mère de mes enfants. Elle connaît mes
pensées, est témoin de ma façon de vivre. Elle comprendra. »
Mais sa femme lui a dit : « Pourquoi souffres-tu ainsi?
Maudis Dieu et tu pourras mourir et être délivré de cette
misère. »
Job s’est peut-être dit : « Eh bien, j’ai mes amis pour me
supporter. Même si j’ai tout perdu et que je doive souffrir
plusieurs années, eux, ils seront là. Ils ne pourront me guérir
ou altérer ma condition, mais au moins ils comprendront
et me donneront un peu de courage pour m’aider dans mes
difficultés. »
Seulement, durant la majeure partie du livre de Job, ces
amis n’ont fait que l’accuser et le juger. Dès qu’il ouvrait la
bouche, ces hommes tournaient ses paroles contre lui.
Job avait tout perdu; il n’avait plus rien. Mais tout était
bien; il a reconnu qu’une chose était bien plus réelle que
tout le reste. Au milieu de ces évènements, malgré toutes les
accusations proférées contre lui, Job a dit : « Mais je sais que
mon rédempteur est vivant » (Job 19.25).
À la fin, Job a réussi l’épreuve, il en est sorti pur et approuvé.
« Est-il possible de se tourner vers quelqu’un d’autre? »
Quelques-uns pensent que Jésus avait seulement douze
disciples, mais nous lisons dans les Évangiles qu’Il en avait
beaucoup plus. À une certaine période de son ministère, ils
étaient au moins quatre-vingt-deux hommes à suivre Jésus.
Ces disciples avaient une vie heureuse. Ils étaient nourris
et entourés de soins, des milliers de personnes venaient voir
158
Une poignée de poussière
Jésus, et il se produisait des miracles extraordinaires. La vie
était magnifique!
Puis un jour, Jésus a commencé à leur exposer le revers de
l’histoire, en leur disant qu’Il allait mourir.
Jusque-là, ils n’en avaient rien su. Jésus leur a expliqué
que Sa souffrance et Sa mort imminente sur la croix étaient
nécessaires parce qu’Il devait offrir Son corps et Son sang pour
qu’ils puissent avoir la vie. En entendant ces paroles, plusieurs
de Ses disciples se sont retirés, et à la fin, il n’en restait que
quelques-uns.
Jésus donc dit aux douze : « Et vous, ne voulez-vous pas aussi
vous en aller? »
Simon Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous?
Tu as les paroles de la vie éternelle. »
Jean 6.67-68
Pour plusieurs, la croix était représentatif de perte, de
découragement et de mort. Seuls quelques-uns ont compris
que la croix offrait la vie et l’espoir.
La marche avec Jésus ressemble toujours à cela. Comme
dans le cas d’un marathon, il y a souvent une grande foule à
la ligne de départ, mais très peu atteignent le but.
« J’ai des droits, non? »
Jésus a raconté la parabole d’un serviteur ayant travaillé
toute la journée aux champs à surveiller les brebis et à labourer
la terre. À la fin de la journée, quand le maître est rentré à la
maison, le serviteur lui a préparé à manger et l’a servi pendant
qu’il mangeait. Après cela, le serviteur a fait le ménage, et
ce n’est que plus tard dans la soirée qu’il a pu s’asseoir pour
manger son propre repas.
Quelle devrait être la réflexion de ce serviteur – et la nôtre
– selon Jésus? « Nous sommes des serviteurs inutiles, nous
avons fait ce que nous devions faire » (Luc 17.10).
159
Répondre à l’appel de l’éternité
Voilà exactement ce que le Seigneur nous demande. Après
tout ce que nous accomplissons, nous sommes toujours des
serviteurs inutiles. Rien, de ce que nous sommes et de faisons,
ne nous donne la moindre raison de dire : « J’ai effectué du
bon travail, je mérite d’être récompensé. »
Comme le dit l’hymne : « Avec des mains vides, je
m’approche. À Ta croix simplement, je m’accroche. »
Des billets d’un dollar
Je dois constamment me souvenir de m’accrocher
uniquement à Dieu.
Récemment, Margaret, la comptable à notre bureau
du Texas, m’a apporté une enveloppe et m’a fait voir son
contenu. Quatre billets d’un dollar – des billets particuliers.
J’avais écrit quelque chose en rouge sur chacun de ces billets
et les avais ensuite remis à Margaret pour qu’elle les conserve,
et depuis lors j’avais oublié leur existence.
Quelques années auparavant, Gisela et moi étions assis
autour de notre table de cuisine avec Terry, un autre membre
de notre personnel, évoquant des souvenirs de nos années
de service avec Opération Mobilisation. Nous nous sommes
remémoré les « bons vieux jours » où nous marchions de
village en village, et comment notre ministère avait changé
de façon spectaculaire lorsque nous avions pu nous déplacer
à bord d’un camion ou d’une fourgonnette. Nous avions alors
pu avancer à plein régime et pénétrer dans des régions qui
n’avaient pas encore entendu l’Évangile.
Maintenant, autour de la table, nous songions à
combien il serait merveilleux d’acheter des véhicules pour
nos missionnaires locaux! Nous pourrions leur procurer
de la documentation évangélique, une génératrice, un
rétroprojecteur et un film réalisé en Inde sur la vie de Christ.
Cela nous permettrait ensuite d’envoyer des équipes annoncer
l’Évangile dans des régions éloignées.
160
Une poignée de poussière
Acheter et équiper une seule fourgonnette était un exploit
remarquable! Au coût de 12 000 $ chacune, elles n’étaient
pas faciles à trouver. Cependant, plus nous en parlions, plus
nous étions d’avis que ces équipes en fourgonnettes seraient
un atout majeur pour atteindre des régions primitives pour
Christ.
Assis là, devant la table, j’ai pris un billet d’un dollar et j’y ai
écrit en grosses lettres rouges : « Le premier dollar d’acompte,
par la foi, sur l’achat de cent véhicules ». Sur un autre billet,
j’ai écrit : « Le premier dollar d’acompte sur l’achat de cent
rétroprojecteurs ». Quelques minutes plus tard, il y avait sur
la table quatre billets d’un dollar représentant la foi que nous
avions dans la provision du Seigneur pour la réalisation de
ce projet.
À ce jour, nous avons reçu des fonds suffisants pour acheter
et équiper plus de 84 fourgonnettes et les envoyer dans des
régions primitives n’ayant jamais entendu l’Évangile! Cela
veut dire qu’à bord de chaque fourgonnette, cinq missionnaires
peuvent voyager et partager l’amour de Jésus dans des milliers
de villages de l’Inde.
Donc, quand Margaret m’a montré les quatre billets d’un
dollar qui étaient dans l’enveloppe, je me suis souvenu que
nous n’avions aucun mérite dans cette histoire. Dieu, et Dieu
seul avait réalisé cette oeuvre.
Chaque fois que je lis la prière de David, dans le Psaume
19, cela me porte à réfléchir sur la condition de mon cœur.
« Préserve aussi ton serviteur des orgueilleux; qu’ils ne
dominent point sur moi! Alors je serai intègre, innocent de
grands péchés » (Psaume 19.13). Nous ne devons pas tenir la
bonté du Seigneur pour acquise ni nous laisser aller à avoir le
moindre sentiment d’orgueil ou d’autosatisfaction. Il ne faut
pas plus entretenir des pensées telles que : « Basé sur mes
expériences passées, le succès est assuré », ou « Nous pouvons
nous en tirer seuls – nous avons simplement besoin d’un plan
ingénieux ».
161
Répondre à l’appel de l’éternité
Si nous avons des talents qui peuvent être utiles au Seigneur,
puissions-nous Lui dire en toute honnêteté : « Je reconnais
que je suis fort dans ces domaines, mais ces habiletés sont des
dons de Toi, et suis d’accord pour que Tu T’en serves comme
bon Te semble. » Rien de ce que nous faisons pour le Seigneur
ne vient jamais de nos propres moyens.
Les possibilités mises à notre disposition sont illimitées.
Mais au-delà du défi que nous avons de faire connaître
l’Évangile dans les pays sous-développés, il y a une chose qui
s’impose davantage : Nous sommes totalement dépendants
de Dieu. Nous courons à notre perte si nous ne nous fions
pas à Lui pour pourvoir à nos besoins au lieu de compter sur
nos propres moyens.
Il se passe quelque chose de merveilleux, cependant,
lorsque nous reconnaissons que nous sommes totalement
dépendants du Seigneur. Dans notre cœur et notre attitude,
nous devons toujours être comme des enfants devant Lui. Si
nous sommes capables de faire quoi que ce soit, ce n’est que
par la grâce du Seigneur. Le secret de toute bénédiction sur
n’importe quelle oeuvre, petite ou grande, c’est que toute la
gloire Lui revient.
Au service de notre génération
Nous sommes tous des êtres têtus, dans des corps de chair
et d’os, qui recherchent naturellement les compliments.
Comment pouvons-nous dépendre entièrement du Seigneur
et lui rendre toute la gloire? Lisez ce que dit le verset 14 du
Psaume 103 : « Car il sait de quoi nous sommes formés, Il se
souvient que nous sommes poussière ». Ce verset confirme que
le Seigneur sait de quoi je suis fait. La question est : « Est-ce
que je m’en souviendrai? Me souviendrai-je chaque jour que
je suis issu d’une simple poignée de poussière? »
Le Seigneur vient continuellement à notre rescousse en
nous détournant de cette tendance que nous avons à cesser de
dépendre de Lui et à commencer à compter sur nous-mêmes.
162
Une poignée de poussière
Il nous empêche souvent de faire certaines choses par la chair
plutôt que par Sa puissance. Parfois, dans Sa miséricorde, Il
permet même que nous essuyions des échecs.
Car, quand arrivera la fin de toutes choses, que ce sera la
fin de l’histoire et que le temps sera écoulé, Dieu fera en sorte
qu’aucun produit de la chair ne subsiste éternellement. Il n’a
jamais accepté une œuvre effectuée par la chair et jamais
Il ne le fera, même si à nos yeux elle est acceptable. Rien,
ni la prédication de milliers de sermons, ni la réalisation de
projets paraissant révolutionner le monde entier, n’entrera
dans l’éternité si c’est un produit de la chair. Tout ce qui
subsistera éternellement aura été effectué par Lui seul.
Nous devons tenir compte de l’avertissement que Dieu a
donné aux Israélites alors qu’ils s’apprêtaient à traverser le
Jourdain pour entrer dans la terre promise :
« Lorsque tu mangeras et te rassasieras, tu béniras l’Éternel,
ton Dieu, pour le bon pays qu’Il t’a donné… Lorsque tu
mangeras et te rassasieras, lorsque tu bâtiras et habiteras de
belles maisons, lorsque tu verras multiplier ton gros et ton
menu bétail, s’augmenter ton argent et ton or, et s’accroître
tout ce qui est à toi, prends garde que ton cœur ne s’enfle,
et que tu n’oublies l’Éternel, ton Dieu… Garde-toi de dire
en ton cœur : « Ma force et la puissance de ma main m’ont
acquis ces richesses ».
Deutéronome 8.10, 12-14, 17
Nous ne sommes pas différents des Israélites. Regardez
autour de vous, les personnes et les ministères appelés par
Dieu pour exécuter le désir de Son cœur. Souvent, la chair
prend le dessus. Les gens deviennent arrogants et s’attribuent
la gloire. Quand le Seigneur utilise des gens pour réaliser Ses
plans, Il doit souvent les dépouiller de la confiance qu’ils ont
en leur intelligence, leur éducation, leurs habiletés et leurs
forces. Il doit faire d’eux des incapables avant de pouvoir les
relever pour Son service.
163
Répondre à l’appel de l’éternité
Il est encourageant de voir comment Dieu soutient une
personne ou un ministère qui dépend de Lui. Certains de nos
projets ne se réalisent jamais. D’autres choses auxquelles nous
ne nous attendions jamais peuvent se concrétiser de façon
spectaculaire. Cela nous aide à croire sans l’ombre d’un doute
qu’il s’agit d’une œuvre de Dieu.
Sur ce sujet, nous lisons ceci à propos d’un grand homme de
Dieu : « Or, David, après avoir en son temps servi au dessein de
Dieu, est mort » (Actes 13.36). Lorsque nous accomplissons
ce que nous savons devoir faire, nous ne méritons aucun
honneur. C’est le dessein de Dieu, et c’est par Sa puissance,
que nous servons.
Je prie que nous cessions de nous fier à nos propres forces ou
à notre intelligence. Quoi que ce soit que Dieu vous ait appelé
à faire, vous pouvez l’accomplir quand c’est le Seigneur qui le
fait et non vous. Il n’est pas à la recherche de connaissance
biblique, d’une théologie impeccable, d’un zèle ardent, de
conférences missionnaires ou de réseaux informatiques. Dieu
recherche la soumission – d’hommes et de femmes à la maison
qui sont d’accord pour dire : « Ma vie ne m’appartient plus;
je l’ai offerte en sacrifice ». Il est à la recherche d’hommes et
de femmes missionnaires qui sont prêts à dire : « Je suis venu
ici sans billet de retour. Ils peuvent me tuer, s’ils le veulent,
mais je suis ici pour prêcher l’Évangile ».
Comment pouvons-nous être sûrs que nous pourrons réussir
la mission d’évangélisation mondiale? Sommes-nous capables
de nous charger de cette tâche? Le projet d’évangélisation
mondiale n’est-il pas un peu trop ambitieux?
Tout ce que je peux dire c’est que le Seigneur est avec nous.
Avez-vous déjà vu la façon dont le vent emporte les feuilles
mortes au pied d’un arbre? C’est le meilleur exemple pour
vous aider à comprendre ce que je veux dire. Laissez le vent
de Dieu souffler sur vous et vous transporter là où il vous veut.
Et après… ? Ne devrions-nous pas en connaître davantage
à ce sujet?
164
Une poignée de poussière
Non. Je ne sais pas où le Seigneur nous conduira, vous
et moi, demain ou l’an prochain. Tout ce que je sais c’est
que je ne m’appuie sur rien, faisant entièrement confiance au
Seigneur. Je ne suis qu’une poignée de poussière. Je n’ai rien
en moi sur quoi je puisse m’appuyer, aucune force personnelle
qui puisse me soutenir. C’est Lui qui me guide, qu’importe
que je doive vivre dans l’abondance ou dans la misère. Tout
ce qui importe c’est Lui.
165
Répondre à l’appel de l’éternité
13
Se dépouiller de ses
désirs secrets
Assis derrière mon bureau, je m’occupais de la
correspondance et des communications téléphoniques quand
quelqu’un a cogné à ma porte.
« Entrez », dis-je.
Dave, le responsable de notre service informatique, avança
la tête dans l’ouverture de la porte. « Je tiens des informations
ici qui, à mon avis, pourraient vous intéresser. »
Nous avions une décision à prendre au sujet d’un système
informatique dont nous avions grandement besoin pour notre
siège social au Texas. Jetant un œil sur les chiffres et les dates
qui, selon Dave, représentaient le graphique de la croissance
probable de notre ministère dans un futur rapproché, j’ai eu
un élan d’enthousiasme.
« Magnifique! », pensais-je. « C’est fantastique! Nos affaires
vont vraiment bien! »
Mon cerveau entrevoyait déjà ce qui arriverait dans cinq
ou dix ans, au point où il était évident que notre ministère
deviendrait l’un des plus importants dans les jours à venir.
Mais aussitôt après le départ de Dave, le Seigneur a
parlé à mon cœur : « Quelle est la véritable raison d’être
de ce ministère? Ces plans sont-ils tout ce que tu espères
166
Se dépouiller de ses désirs secrets
accomplir? Serais-tu en train de bâtir sur des rêves et des
projets personnels? »
Encore une fois, pendant quelques instants, non seulement
j’avais oublié que le Seigneur était celui qui nous avait
conduits là où nous étions aujourd’hui, mais j’avais entretenu
le désir secret d’être davantage accepté et reconnu. Je devais
me repentir de ses aspirations et me souvenir d’où je venais.
Je me suis joins à Opération mobilisation en 1966, et j’ai
fait de l’évangélisation intensive durant huit années. À mon
arrivée, j’étais un garçon de seize ans, exhibant de maigres
jambes dans mes culottes courtes, pieds nus et ne connaissant
aucune autre langue que ma langue natale. Je ne savais pas
grand-chose à propos de quoi que ce soit, mais j’étais certain
d’avoir reçu un appel de Dieu.
Chaque année, les dirigeants d’OM en Inde réunissaient
les forces missionnaires au grand complet – entre trois et
quatre cents personnes – pour une conférence. De nouvelles
stratégies étaient alors présentées, des défis nous étaient lancés,
nos connaissances étaient mises à jour et nous recevions des
encouragements.
D’habitude, un des leaders se levait pour dire : « Frères et
sœurs, nous devons prier – nous n’avons plus de nourriture. »
J’avais tellement faim, que je priais! C’était extraordinaire
de voir de quelle manière le Seigneur répondait à nos prières
en subvenant à tous nos besoins.
Après la conférence, on nous divisait en groupes de huit ou
neuf. Chaque équipe se faisait assigner une région de l’Inde.
Nous avions un chef d’équipe ainsi qu’un vieux camion, qui
tombait en ruine, pour transporter nos brochures. Après avoir
reçu quelques dollars pour acheter de la nourriture, et un
plein camion de documentation évangélique, nous partions,
assis sur des caisses à l’arrière du véhicule, roulant tant bien
que mal sur des kilomètres de routes indiennes.
Nous allions aussi loin que possible avant que le camion
ne tombe en panne sèche. D’ordinaire, à ce moment-là,
nous étions également en manque d’argent. Notre chef
167
Répondre à l’appel de l’éternité
d’équipe disait : « Prions; et nous irons ensuite vendre
notre documentation. » L’après-midi venue, nous avions
normalement gagné suffisamment d’argent, en vendant nos
brochures, pour acheter des « chapatis » (des petits pains
indiens qui ressemblent à des tortillas) pour tout le monde et
faire le plein d’essence.
« Bon », disait alors notre chef d’équipe, « au repos pour
une heure, et ensuite, nous repartons. »
C’est ainsi que nous vivions jour après jour.
Certaines églises locales ne voulaient pas recevoir nos
équipes parce que nous étions perçus comme des fanatiques.
« Ces gens d’OM nous donnent l’impression que nous nous
dirigeons tout droit en enfer », disaient-ils. « Nous ne voulons
pas entendre leurs sermons. »
Nous dormions donc sur le bord des routes, sous le camion.
Une nuit entre autres, il pleuvait tellement fort que même
l’accotement était inondé de boue. Frissonnants comme des
bêtes détrempées, nos vêtements collés à la peau, nous étions
tous montés dans la boîte du camion, où il y avait à peine de
la place pour s’asseoir. Très tôt le lendemain matin, nous nous
étions remis en route.
Après plusieurs années, je suis devenu chef d’équipe. Un
jour où nous étions dans le nord de l’Inde, j’ai été demandé
pour prêcher dans une réunion. À ce stade de ma vie, je
possédais deux chemises, deux pantalons et une paire de
souliers. Il faisait très froid dans le nord de l’Inde en hiver, et
cette journée ne faisait pas exception.
Comme il y avait une panne électrique, on avait ouvert
toutes les fenêtres pour laisser entrer la lumière. Le vent
hivernal soufflait férocement dans l’immeuble. J’étais gelé.
Tandis que moi, je me tenais là, vêtu d’une mince chemise,
avec ma Bible en main, ils attendaient tous avec impatience,
revêtus de gros manteaux et d’épaisses couvertes de laine.
Je grelottais. Mes genoux s’entrechoquaient, et mes dents
claquaient tellement fort que je n’arrivais plus à parler.
168
Se dépouiller de ses désirs secrets
« Seigneur », dis-je en mon cœur, « je sais que Tu m’as
demandé de faire cela, mais je n’arrive pas à ouvrir la bouche,
encore moins à parler. Je veux parler de Toi à ces personnes,
mais j’en suis incapable. Je t’en prie, Tu dois venir à mon
secours. »
Tout à coup, j’ai ressenti comme un mur de feu qui
m’entourait. Aussitôt, je n’avais plus froid! Le Seigneur avait
répondu à ma prière.
Ce jour-là, j’ai prêché un message sur l’enfer, et à la fin,
quelques personnes ont été sauvées. Mais je n’ai eu chaud
que durant ma prédication! Dès la fin de mon message, je me
suis remis à grelotter et à claquer des dents.
Pendant toutes mes années passées avec cette équipe
d’évangélisation, nous avons vécu certains passages du
Nouveau Testament. Nous étions continuellement victimes
de pertes, de persécution, de coups et de lapidation, mais
nous ne nous sommes jamais inquiétés de savoir si nous
allions vivre ou mourir. Une seule chose remplissait notre
cœur : « Ces gens ne connaissent pas le Seigneur. Qu’importe
que nous vivions ou que nous mourions, nous annoncerons
l’Évangile. Si nous nous faisons tuer, gloire à Dieu – de toute
manière, le ciel est un bien meilleur endroit. »
« Je les regarde comme de la boue »
Au chapitre précédent, nous avons dit que c’est par la
puissance de Dieu seulement que nous arrivons à faire quelque
chose pour Lui. Dans ce chapitre-ci, nous allons examiner
une vérité analogue : nous devons nous laisser diriger
uniquement par le plan de Dieu. En tant que croyants engagés
et intelligents, nous devons reconnaître et abandonner tous
nos désirs secrets d’acceptation, de sécurité, de réputation,
d’avancement, d’être approuvés des autres, de tout ce qui ne
vient pas de Dieu. Je peux vous dire, d’après mon expérience
personnelle, qu’il est dangereux de tomber dans ce piège!
169
Répondre à l’appel de l’éternité
Juste avant la mort de Moïse, Dieu l’a appelé à se présenter,
avec Josué, dans le tabernacle. Là, Il a donné à Moïse une
vision solennelle de l’avenir :
« Voici, tu vas être couché avec tes pères. Et ce peuple se
lèvera, et se prostituera après les dieux étrangers du pays au
milieu duquel il entre. Il M’abandonnera, et il violera Mon
alliance, que J’ai traitée avec lui. En ce jour-là, Ma colère
s’enflammera contre lui. Je les abandonnerai, et Je leur
cacherai Ma face. Il sera dévoré… »
Deutéronome 31.16-17
Pour éviter de tomber dans le même genre d’idolâtrie,
nous devons regarder au Seigneur dans un esprit de prière et
Lui offrir tous désirs secrets qu’il pourrait y avoir dans notre
cœur. Adorez-vous des dieux étrangers? Prenez l’habitude de
soumettre à Dieu votre futur, vos plans, vos idées, vos rêves,
vos espoirs. Donnez-Lui la liberté de vous conduire dans le
lieu de son choix.
Jésus a cédé Sa propre volonté quand il a été mené hors de
la ville pour porter l’humiliation de la croix. Nous sommes
appelés à Le suivre : « Sortons donc du camp pour aller vers
Lui en portant son opprobre » (Hébreux 13.13). Je ne suis
pas en train de dire que vous devrez subir la nudité ou la
crucifixion pour prouver votre spiritualité. Mais je ne saurais
trop insister sur le fait que vous devez absolument en arriver
à abandonner tous les désirs de votre cœur au Seigneur.
L’apôtre Paul l’a fait. De toute évidence, il était un homme
intelligent. Il nous présente le résumé de sa vie au troisième
chapitre de Philippiens : il était instruit et « irréprochable,
à l’égard de la justice de la loi » (verset 6). Mais il poursuit
en disant :
Mais ces choses qui étaient pour moi des gains, je les ai
regardées comme une perte, à cause de Christ. Et même je
regarde toutes choses comme une perte, à cause de l’excellence
de la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur, pour Lequel
170
Se dépouiller de ses désirs secrets
j’ai renoncé à tout, et je les regarde comme de la boue, afin de
gagner Christ, et d’être trouvé en Lui, non avec ma justice…
versets 7-9
Toutes les choses que nous pourrions considérer comme
des avantages – origines, connaissance, talents, éducation,
influence – Paul les regardait comme de la boue, des ordures,
des déchets. À la fin de sa vie, sachant que ses ennemis
l’attendaient, il a dit : « Mais je ne fais pour moi-même aucun
cas de ma vie, comme si elle m’était précieuse, pourvu que
j’accomplisse ma course avec joie, et le ministère que j’ai reçu
du Seigneur Jésus, d’annoncer la bonne nouvelle de la grâce
de Dieu » (Actes 20.24).
Paul ne tenait pas à sa vie à tout prix. Il ne s’appuyait sur
rien d’où il aurait pu tomber, il ne tenait aucune ambition
qu’il avait peur de perdre. La seule qui lui tenait à cœur était
« le ministère [qu’il avait] reçu du Seigneur Jésus. »
Ce n’est pas mal d’établir des plans et des stratégies, mais
nous devons nous consacrer uniquement à la tâche qu’Il nous
a confiée et rejeter tout le reste.
Prêt à mourir
Lors d’un de mes voyages en Inde, une lettre m’est arrivée.
Comme elle avait été envoyée par courrier recommandé,
j’ai dû signer un accusé de réception avant qu’on puisse me
la remettre. À l’intérieur de l’enveloppe, j’ai découvert une
lettre enroulée autour de plusieurs pages d’une Bible. Les
feuilles étaient à moitié brûlées et les coins étaient carbonisés.
L’enveloppe contenait encore des cendres.
J’ai commencé à déplier les feuilles et à lire la lettre, et
alors, je me suis assis lentement. La lettre venait du chef d’un
groupe de militants hindous. Elle contenait une description
de toutes les activités dans lesquelles j’étais engagé – soutien
missionnaire, réunions de prières, émission radiophonique,
171
Répondre à l’appel de l’éternité
tout. La liste avait été envoyée dans le but de me faire savoir
qu’on me surveillait de près.
« Nous vous envoyons cette lettre », avait écrit le chef,
« pour vous prévenir qu’à moins que vous ne mettiez fin à
vos activités, vous ne vivrez pas encore bien des jours ou des
mois. »
La lettre était signée avec du sang.
Cette lettre m’a amené à réfléchir.
« Quelle est la raison d’être de ce ministère? », me suis-je
demandé. « Qu’est-ce que nous effectuons dans le champ
missionnaire? Quel genre d’ouvriers produisons-nous? Dans
quelle direction avançons-nous? Quel genre d’existence
demandons-nous aux gens de vivre? »
Et puis, j’ai pensé à Isaac.
Avant d’être sauvé, Isaac était un Hindou dévoué. Voulant
plaire à ses dieux, il avait l’habitude de se préparer pendant
des mois pour une cérémonie particulière. Pendant ce temps,
il se privait de certains aliments, selon la volonté des dieux
qu’il adorait, et qui finirait par prendre possession du corps
d’Isaac. Isaac offrait le sang de tout près de soixante poulets à
ces dieux. Quand le temps approchait, il s’assoyait et chantait
tout en battant du tambour. La cérémonie commençait au
moment où il entrait en transe. Par la puissance des démons
qui le possédaient, Isaac était capable de percer ses joues de
flèches, marcher sur le feu et transpercer les muscles de son
dos avec des crochets dont il se servait pour tirer le char d’une
idole.
Quand Isaac a connu Jésus, il a abandonné ses dieux et a
été délivré de toutes possessions démoniaques. Aujourd’hui,
il est évangéliste et il voyage dans divers endroits, partageant
l’Évangile et gagnant des âmes à Christ.
Mais il a quand même un prix à payer pour cela.
Il y a peu de temps, Isaac s’est rendu dans un village
avoisinant pour prêcher et partager son témoignage. Pendant
qu’il parlait, une bande s’est saisie de lui et lui a dit : « De
la même manière que tu tranchais la gorge des poulets pour
172
Se dépouiller de ses désirs secrets
verser leur sang, aujourd’hui, nous allons te couper la gorge
et faire couler ton sang! »
Les hommes l’ont amené dans un boisé à l’extérieur du
village où ils l’ont sauvagement battu. Après cela, ils ont
attaché ses mains derrière son dos autour d’un tronc d’arbre et
sont allés chercher d’autres personnes pour le tuer. Ils avaient
bien choisi leur arbre; il était couvert de fourmis féroces.
Les fourmis se sont attaquées à lui, le mordant à répétition.
Isaac a souffert atrocement et a perdu conscience à plusieurs
reprises.
Puis, au milieu de son agonie, il a vu une vieille dame, qui
devait avoir environ quatre-vingts ans, debout devant lui. La
femme a détaché ses liens en lui disant : « Tu dois quitter cet
endroit immédiatement. »
Il a suivi le conseil de la dame, et tout en se hâtant de
quitter les lieux avant que ses ravisseurs reviennent, il s’est
retourné pour regarder la vieille dame. Elle avait disparu!
À ce moment, Isaac a réalisé que Dieu avait pourvu à sa
libération.
Une semaine seulement après cet événement, Isaac est
venu présenter son témoignage dans une conférence de
pasteurs. Les pasteurs ont été mis au défi et encouragés en
l’entendant partager sa foi et du fait qu’il était prêt à mourir
pour le Seigneur.
Or, en réfléchissant à la lettre de cet hindou fanatique et
au dévouement d’Isaac, le Seigneur m’a fait comprendre que
j’étais là pour accomplir Son œuvre. Une partie de ma tâche
consiste à abandonner mes propres ambitions concernant le
ministère et mes désirs personnels d’acceptation, et à suivre
les plans de Dieu à la lettre – tout comme le maigre jeune
homme en culottes courtes qui n’aspirait à rien d’autre que
de prêcher l’Évangile à des gens qui ne l’ont jamais entendu.
Ressembler davantage à Jésus
173
Répondre à l’appel de l’éternité
Et qu’en est-il de vous? Vous êtes-vous dépouillé des désirs
secrets d’acceptation, de sécurité et de reconnaissance qui sont
logés au plus profond de votre cœur? Le Seigneur vous a-t-Il
confié une tâche que vous avez refusé d’exécuter par crainte
de perdre le contrôle de la situation? Votre vie de prières
indique-t-elle que vous dépendiez totalement du Seigneur?
Lui demandez-vous de vous faire connaître ses plans, ou Lui
demandez-vous plutôt de bénir vos propres projets? Pouvez-
vous dire en toute honnêteté que ce monde n’est pas votre
demeure, que vous êtes seulement de passage ici-bas?
Si quelqu’un pointait une arme contre vous en disant :
« Renie Christ ou meurs », que diriez-vous? Diriez-vous,
comme Paul : « Je ne fais pour moi-même aucun cas de ma
vie »? Qu’est-ce qui vous a empêché de donner généreusement
pour atteindre les perdus de notre génération?
Les jours à venir ne seront pas faciles – autant pour nos frères
et sœurs dans le champ missionnaire que pour les croyants
en occident. Je prévois qu’il y aura des attaques majeures, de
l’opposition, et qu’un grand nombre de missionnaires seront
martyrisés. Et dans un pays comme l’Inde, je prévois que dans
un avenir rapproché, des centaines de milliers de personnes
seront mises à mort pour leur foi. Plusieurs signes pointent
dans ce sens.
Que faut-il pour vivre dans des temps comme ceux-ci?
Il faut des croyants qui ne peuvent compter sur rien d’autre
que Dieu, car s’il leur restait autre chose de cher dans leur vie,
ils s’enfuiraient en courant.
Personne ne peut écrire de mots qui feront de nous ce que
nous ne sommes pas. Je peux partager des exemples et des
illustrations, mais c’est Dieu qui doit effectuer le travail en
nous, en formant notre cœur et nos attitudes.
Le plus important, pour nous qui grandissons dans notre
marche avec le Seigneur et répondons à l’appel de l’éternité,
c’est que nous ressemblions de plus en plus à Jésus.
174
Trensmettre à nos enfants le meilleur de notre connaissance
Part 4
vivre
en vue de
l’ÉTERNITÉ
175
14
Transmettre à nos
enfants le
meilleur de notre
connaissance
Il y a tout de près de quarante ans, à Wyckoff, au New Jersey,
une chrétienne d’un certain âge amorça une longue veille
de prière qui a duré dix-huit ans. Puisqu’elle habitait tout
près d’une école secondaire elle regardait souvent les jeunes
qui allaient et venaient. D’après ses observations, un certain
George était sans conteste le plus dur des garçons. Dorothea
Clapp s’est mise à prier tous les jours pour sa conversion. Un
jour, elle lui a fait remettre un exemplaire de l’Évangile de
Jean.
Deux ans plus tard, George a reçu Christ comme son
Sauveur.
Il avançait dans sa vie chrétienne et madame Clapp priait
pour sa croissance spirituelle et s’entretenait avec lui. Par la
suite, George a commencé à partager son témoignage avec ses
camarades de classe avec le résultat que plus de 125 d’entre
eux sont venus à Christ! Par la suite, tandis qu’il étudiait au
collège, George a fait des voyages au Mexique avec des amis
qui partageaient le même amour que lui à l’égard des perdus.
Graduellement, le Seigneur a étendu la vision de ces jeunes
gens pour y inclure au-delà de soixante pays. À la longue, leur
zèle en a incité d’autres à parcourir le monde et à lancer des
mouvements de jeunesse dans de nombreux pays. Une de ces
équipes est venue dans mon village, en Inde, quand j’avais
seize ans – un jeune homme aux pieds nus, incapable de lire
ou d’écrire l’anglais. Cette équipe m’a invité à aller porter
l’Évangile dans le nord du pays, aux millions d’habitants du
Rajasthan, du Punjab et de l’Himalaya.
Aujourd’hui, grâce à la vision que le Seigneur a placée
sur mon cœur à cette époque, Évangile en Asie soutient des
milliers de missionnaires à temps plein dans onze nations
asiatiques. Et ma vie n’en est qu’une de toutes celles que ces
équipes ont touchées.
Le nom du jeune homme en question était, bien entendu,
George Verwer. Grâce aux prières de madame Clapp et de
l’intérêt qu’elle portait pour George et son salut, des millions
de personnes ont eu l’occasion d’entendre l’Évangile par le
biais d’Opération mobilisation. Et des centaines d’anciens
élèves de cet organisme ont fondé des églises et des missions
dans diverses régions du monde.
Enseigner par l’exemple
Que serait-il arrivé si madame Clapp n’avait pas pris le
temps de prier chaque jour pour George? Que serait-il arrivé
si elle ne lui avait pas présenté l’Évangile et ne l’avait pas
encouragé?
Une génération entière de jeunes personnes aujourd’hui
cherchent des exemples à suivre. Croyez-moi, ces jeunes
trouveront quelqu’un à imiter. Si nous n’acceptons pas ce
défi, comme des parents et des croyants soucieux, nos enfants
chercheront quelqu’un d’autre à imiter.
Vivre en vue de l’éternité
Quand notre fille, Sarah, avait onze ans, elle voulait faire
comme sa mère, alors Gisela lui a acheté un petit fer à repasser
pour enfants. Toutefois, ce n’était pas ce que Sarah avait en
tête! Elle voulait se servir d’un fer qui devient chaud. C’était
justement là le problème, bien sûr. Plus tard, Gisela lui a
montré comment utiliser un fer à repasser tout en prenant
soin de ne pas se brûler, et étonnement, Sarah a vite compris
l’idée. Peu de temps après, elle se réjouissait de pouvoir
repasser ses propres vêtements pour l’école.
Ensuite, Sarah voulait couper des légumes avec le gros
couteau de cuisine – encore une fois, pour faire comme sa
mère. Tout en la surveillant de près, Gisela l’a finalement
laissé couper des carottes avec un petit couteau à éplucher.
Elle savait qu’elle pourrait un jour manier le gros couteau.
Notre petite fille apprenait par imitation.
Les jeunes de notre époque ont un choix à faire : suivre le
Seigneur de tout leur cœur ou vivre pour eux-mêmes comme
le reste du monde. Un des plus grands malheurs que puisse
éprouver un parent est de voir son enfant faire de mauvais
choix. Cela m’attriste de voir les multitudes de jeunes de nos
jours qui empruntent le mauvais chemin. Pourquoi sont-ils
tant attirés par les valeurs de ce monde et ne manifestent-ils
que peu ou pas d’intérêt pour les questions spirituelles?
Nous devrions peut-être nous considérer comme faisant
partie de la solution. Comme parents, dirigeants de groupes
de jeunes, ou simples amis, nous, les membres du corps de
Christ, devons être pour les enfants un exemple qu’ils auront
envie de suivre.
Un jour, j’ai vécu une expérience tout à fait inoubliable
lors d’une réunion de jeunesse, où j’avais partagé mon cœur et
présenté le défi de l’évangélisation mondiale à un important
groupe (considérable) d’élèves du secondaire. En terminant la
réunion, je leur avais demandé de considérer l’appel de Jésus
et de prendre la décision de faire de Lui le Seigneur de leur
vie. Durant le temps de prière qui a suivi, j’ai demandé que
les jeunes qui étaient prêts à partager le cœur de Jésus avec le
178
Trensmettre à nos enfants le meilleur de notre connaissance
monde en donnant leur vie pour les perdus lèvent la main.
J’étais stupéfait de voir qu’aucun de ces jeunes n’était prêt à
prendre un tel engagement. Personne n’est même venu m’en
parler après la réunion.
Il m’a fallu très peu de temps pour comprendre pourquoi
ces jeunes gens étaient si indifférents à l’appel de Christ sur
leur vie.
Après la réunion, le responsable du groupe de jeunes m’a
offert de me reconduire à ma chambre d’hôtel. Je l’ai suivi
dans le stationnement où était garée sa luxueuse voiture de
sport. En m’assoyant sur le somptueux siège de cuir, j’ai été
enveloppé d’une musique très forte provenant du lecteur de
cassettes à la fine pointe de la technologie. Le tableau de bord
et ses cadrans ressemblaient à une cabine de pilotage d’avion.
Nous sommes partis comme une fusée.
« N’ayez pas peur », m’a-t-il dit, « je maîtrise la situation. »
Compte tenu de la vitesse à laquelle nous roulions,
cependant, je n’en étais vraiment pas certain. Je ne me sentais
pas du tout à l’aise, et cela n’avait rien à voir avec notre
vitesse.
Jeune célibataire approchant la trentaine, le responsable
de la jeunesse m’a gentiment parlé de ses projets d’avenir
et de carrière. Ses remarques étaient tantôt sérieuses, tantôt
parsemées de ridicule – un mélange de chair et d’Esprit se
contredisant l’un et l’autre à tout moment. Selon notre
conversation, je n’étais pas certain qu’il comprenait la
signification d’une vie de soumission à Christ et l’importance
d’une vie de prières et de dévotions personnelles.
C’est alors que j’ai compris la principale raison pour
laquelle les jeunes de cette église s’intéressaient si peu aux
choses de Dieu. Ce responsable était à peine plus mature dans
le Seigneur que les jeunes qu’il dirigeait.
Le leadership de l’église avait sans doute choisi ce jeune
homme en raison de sa popularité auprès des autres jeunes. Il
organisait un grand nombre d’activités sociales avec eux et
les gardait bien occupés. Je suis convaincu que les parents et
179
Vivre en vue de l’éternité
les dirigeants de l’église se disaient qu’il avait gagné le respect
des jeunes. Ils pensaient probablement que ce jeune homme
était bien placé pour leur parler des choses du Seigneur.
Mais quel genre de témoignage et d’exemple donnait-il?
D’après ce que j’avais pu constater pendant le peu de temps
que j’ai passé dans cette église, la vie qu’il menait démontrait
qu’il n’était pas attaché aux choses de Dieu, mais bien à celles
du monde.
Le principe de la reproduction spirituelle
Je suis persuadé que la plupart des responsables de jeunesse
ne sont en rien semblables à ce jeune homme. Je remercie Dieu
pour ceux qui servent le Seigneur en prennent leur ministère
au sérieux. Or, la règle de la propagation de n’importe quelle
espèce – et de disciples – est : ce que nous engendrons nous
ressemble.
Malheureusement, nous n’avons pas besoin d’aller bien
loin pour trouver des parents, des pasteurs, des responsables
de jeunesse et autres leaders menant une vie mondaine
devant des multitudes d’enfants et de jeunes personnes, qui
absorbent leurs exemples comme des éponges.
Un jeune homme en particulier me vient à l’esprit. Nous
l’appellerons Jean. Son histoire est vraie. Ce qu’il a vécu se
reproduit trop souvent dans nos églises aujourd’hui.
Jean était encore aux études quand il a reçu l’appel pour
l’évangélisation mondiale lors d’un camp de jeunesse. De
retour chez lui, il a annoncé à ses parents chrétiens qu’il
planifiait de devenir missionnaire. Pendant quelque temps,
les parents de Jean n’ont pas pris sa vision trop au sérieux. Ils
étaient impressionnés par son nouveau zèle pour le Seigneur,
mais étaient convaincus qu’avec le temps il finirait par
abandonner son idée.
Mais, Jean n’a pas changé d’avis – du moins, pas tout de
suite. Vers la fin de ses études secondaires, il a commencé à
recevoir de la documentation provenant, non pas de collèges
180
Trensmettre à nos enfants le meilleur de notre connaissance
de renom, mais plutôt de collèges bibliques. Ses parents
ont rapidement cédé à la panique. Jean avait-il vraiment
l’intention d’étudier dans un établissement dont les diplômes
ne sont pas reconnus par l’État? Comment cela pourrait-il
l’aider dans le vrai monde?
Or, les parents de Jean ont pris rendez-vous avec leur
pasteur afin que celui-ci lui explique qu’il perdait son temps
en rêvant de devenir missionnaire à temps plein. Le pasteur
a accepté de rencontrer Jean et l’a donc invité à son bureau
pour une séance d’orientation professionnelle.
« Tu sais Jean », lui a dit le pasteur, « j’étais exactement
comme toi quand j’ai été appelé à servir dans le ministère. À
vrai dire, au début, je voulais moi aussi devenir missionnaire.
Mais j’ai appris – ce que tu apprendras également – que si
Dieu t’appelle vraiment à cela, tu as tout ton temps. Ta mère
et ton père ont raison de vouloir que tu aies d’abord une
bonne éducation. Si jamais, pour une raison ou une autre,
cela ne fonctionnait pas pour toi dans le champ missionnaire,
tu aurais alors une solution de rechange. »
Le pasteur a continué en soulignant ses obligations
familiales : « As-tu réfléchi à la femme et aux enfants que tu
auras un jour? As-tu songé aux ajustements qu’ils auraient à
faire sur le plan émotionnel et physique pour s’adapter à un
style de vie plus difficile? »
Ensuite, le pasteur a décrit d’autres risques et dangers
faisant partie de la profession de missionnaire, montrant du
doigt ses propres diplômes accrochés aux murs de son bureau.
« Tu dois commencer par obtenir une bonne éducation, Jean.
Je suggère que tu t’inscrives dans un bon collège enseignant
les arts libéraux. Après cela, si les missions t’intéressent
réellement, tu pourras retourner faire des études théologiques.
De plus, tu dois d’abord acquérir de l’expérience en oeuvrant
dans des églises locales. J’ai des connaissances dans d’autres
églises et tu peux compter sur mon assistance. Par la suite, si
tu veux toujours aller en mission, tu sauras que c’est vraiment
ce à quoi tu es appelé. »
181
Vivre en vue de l’éternité
Tout cela paraissait raisonnable pour Jean. Tout le monde
lui conseillait de « prendre son temps ». De toute manière,
les parents de sa petite amie étaient contre l’idée qu’il soit
missionnaire. En personnes respectables qu’ils étaient, ils ne
voulaient pas que leur fille ait un simple diplôme d’études
bibliques et épouse quelqu’un qui n’avait pas d’« emploi
régulier ». Jean pensait que s’il commençait par aller au
collège, son amie s’y inscrirait également, avec l’aide de sa
famille, et ainsi ils ne seraient pas forcés de se séparer. Il se
disait aussi que, de cette manière, elle aurait du temps pour
voir à quel point l’appel missionnaire lui tenait à cœur.
Jean a écrit à plusieurs organismes missionnaires cette
année-là, car il planifiait toujours d’aller outre-mer pour
servir comme missionnaire à court terme durant les mois
d’été. Seulement, dès la fin de sa première année d’études,
Jean a décidé qu’il préférait poursuivre ses études dans le
domaine des affaires. Tout le monde disait que c’était la voie
de l’avenir. Par la suite, il n’a plus jamais eu de temps pour
aller outremer, même pour une courte période.
Avant longtemps, sa copine s’était inscrite dans la même
institution que lui. Le couple s’est marié dans sa troisième
année d’études. Deux ans plus tard, ils ont divorcé.
Les parents de Jean avaient le cœur brisé en réalisant que
leur interférence avait éloigné leur fils du plan que Dieu avait
pour sa vie et l’avaient placé sur une voie qui ne menait nulle
part – du moins en ce qui a trait au Royaume de Dieu. Jean
étudiait déjà pour obtenir son baccalauréat. Il ne parlait plus
du Seigneur et des missions maintenant; il était trop occupé à
envoyer des demandes d’emploi dans les grandes entreprises.
Aujourd’hui, Jean réussi bien en affaires, il s’est remarié et
s’applique à offrir une belle vie à sa famille. Il a des dettes, une
maison richement meublée, deux automobiles et un bateau.
Pour arriver à payer les factures, lui et sa femme doivent
travailler tous les deux. Il se dit toujours né de nouveau et
continue d’aller à l’église quand cela ne nuit pas à sa carrière.
182
Trensmettre à nos enfants le meilleur de notre connaissance
La racine du problème
Des millions d’hommes et de femmes comme Jean
fréquentent nos églises aujourd’hui. Ils ont entendu l’appel
de Dieu dans leur jeunesse, mais n’ont pas reçu la bonne
direction pour y répondre.
Il n’y a aucune garantie, cependant, que sans l’intervention
de ses parents, Jean serait parti en mission. Il est inutile de
poser la question : « Et si…? » Toutefois, je ne puis m’empêcher
d’y penser. Le fardeau que Jean portait pour les perdus l’aurait
peut-être gardé à la maison malgré tout, et il aurait soutenu
les missionnaires au lieu d’en devenir un.
Aujourd’hui, malheureusement, il ne fait ni l’un ni l’autre.
Le monde est prêt à offrir des substituts à nos enfants :
sécurité, prestige, richesse, pouvoir – et de l’inefficacité pour
le Royaume de Dieu. Par contre, les choses ne doivent pas
forcément être ainsi.
D’où part le problème? Il trouve ses origines dans nos
églises, dans les réunions de jeunesse, mais tout commence
d’abord dans nos maisons. Si nous montrons à nos enfants un
exemple de vie qui est conforme à ce que nous croyons, je vous
assure que nous pouvons atteindre la génération suivante pour
Christ.
Nous nous promenions sur le terrain d’un temple hindou,
quand notre fils Daniel, qui avait alors trois ans, était attiré
par un bébé qui allait en rampant sur les pierres. Il tentait de
la prendre en photo avec son petit appareil-photo. Au lieu
de cela, nous les avons assis côte à côte et les avons pris en
photo avec notre appareil.
En regardant cette photo aujourd’hui, non seulement je
vois la robe sale et déchirée de la fillette, mais j’aperçois une
amulette autour de son cou. Ses parents étaient hindous;
l’amulette devait la protéger contre les mauvais esprits.
Je regarde mes enfants aujourd’hui et je suis émerveillé de
voir à quel point ils ont grandi. Comme le temps a filé depuis
qu’ils étaient de jeunes enfants. Gisela et moi les aimons
183
Vivre en vue de l’éternité
énormément, et il n’y a pas de doute que nous voulons ce
qu’il y a de mieux pour eux.
Ces parents hindous aimaient également leur petite fille
et souhaitaient le meilleur pour leur fille. Malheureusement,
ce qu’ils connaissaient de mieux était une amulette pour
éloigner les mauvais esprits. Ils ne savaient pas que tout le
mal du monde a déjà été vaincu à la croix, et que Christ est
mort et ressuscité afin que tous soient sauvés.
Plus de la moitié de la population indienne se compose
d’enfants de moins de seize ans. La petite fille que nous avions
vue ce jour-là fait peut-être partie des millions d’enfants qui
mourront sans avoir entendu parler de Jésus.
Je ne plaisante pas quand je dis que, ce que vous et moi
donnons à nos enfants aujourd’hui déterminera ce qu’ils et
les générations futures recevront.
Faire voir le cœur de Dieu à nos enfants
À la lumière de cette réalité, je désire vous offrir cinq
suggestions qui vous seront utiles pour transmettre le fardeau
d’un monde perdu à vos enfants et les jeunes gens qui font
partie de votre vie. Votre style de vie, bien plus que vos
paroles, sera l’enseignant par excellence.
Enseignez à vos enfants, dès leur plus jeune âge, à aimer Jésus
plus que tout et tous. Nous nous attendons à ce que nos enfants
se soumettent à certaines routines. Nous voulons qu’ils se
lavent, brossent leurs dents, aillent à l’école et complètent
leurs devoirs. Ce ne sont pas des exigences déraisonnables;
nous les considérons comme des éléments de base de la vie.
Cependant, quand il est question de prière et de spiritualité,
nous sommes un peu moins rigides. Après tout, nous ne
voulons pas assujettir nos enfants à un régime légaliste ni en
faire des esclaves. Ce que nous ne réalisons pas c’est que, faire
en sorte que Jésus fasse partie de la vie de notre enfant est plus
important que lui apprendre à se brosser les dents!
184
Trensmettre à nos enfants le meilleur de notre connaissance
Ma fille Sarah a eu l’occasion de faire cette expérience
dernièrement. Elle était bien désespérée quand elle a
découvert une verrue sur son bras. Cette verrue semblait ne
pas vouloir cesser de grossir et ma fille en avait honte, alors
elle a commencé à la couvrir d’un pansement.
Un jour, Gisela s’est assise avec notre fille pour lui parler.
Elle lui a dit : « Sarah, je il faut que je te parle. Jésus est
le même hier, aujourd’hui et toujours. Jésus a déjà guéri des
personnes auparavant et il peut nous guérir aujourd’hui. Il
répond aux prières. Tu sais cela, Sarah. Il a répondu à bon
nombre de tes prières. »
« Oui, Maman, je le sais », dit Sarah. « Mais dans cette
circonstance aussi? »
« Sarah, Jésus peut exaucer ta prière en faisant disparaître
ta verrue. »
« Tu es vraiment sérieuse quand tu dis cela, Maman? »
« Oui, Sarah, je suis sérieuse. »
Gisela et Sarah ont donc prié ensemble et demandé à Jésus
d’enlever la verrue du bras de Sarah.
« Sarah », lui dit Gisela : « à partir de ce jour, tu verras
cette verrue devenir de plus en plus petite. Bientôt, elle se
desséchera et tombera. »
Elles ont donc commencé à examiner chaque jour le bras
de Sarah et ont vu la verrue se ratatiner tranquillement en
réponse à leur prière.
Quelques semaines plus tard, je travaillais dans mon bureau
quand Gisela y est entrée. Sarah suivait derrière elle arborant
un petit sourire timide.
« Sarah, raconte donc à ton père ce qui t’est arrivé », a dit
sa mère.
Sarah a relevé sa manche en affichant son plus grand
sourire. La verrue avait disparu! Jésus avait exaucé sa prière.
Quelle merveilleuse façon pour elle de voir que Jésus se
soucie de chaque aspect de notre vie! Quand vos enfants vous
demandent de nouveaux vêtements ou des chaussures dernier
cri, profitez donc de l’occasion pour leur dire : « Parlons-en à
185
Vivre en vue de l’éternité
Jésus ». Enseignez-leur à Lui présenter leurs requêtes et leurs
désirs. Si nos enfants apprennent dès le commencement à
accorder la première place à Jésus, ils prieront quand ils auront
une décision à prendre et viendront à lui avec le moindre
besoin ou souci. Et plus tard, ils pourront se garder de relations
impures et d’un mariage qui ne plairait pas à Dieu.
Nous avons déjà étudié les paroles de Jésus dans Luc 14.26 :
« Si quelqu’un vient à Moi, et s’il ne hait pas son père, sa
mère, sa femme, ses enfants, ses frères, et ses sœurs, et même
sa propre vie, il ne peut être Mon disciple. » Ne laissez rien
s’interposer entre vos enfants et leur relation avec Jésus.
Apprenez à vos enfants à mourir à eux-mêmes. Daniel avait
des vues sur un jouet particulier depuis un bon moment. Il
avait réussi à mettre de côté suffisamment d’argent et il ne
lui restait plus qu’à passer au magasin pour se le procurer.
Cependant, il est venu me voir pour me dire : « Papa, j’ai
décidé de ne pas acheter ce jouet. »
Surpris, je lui ai demandé : « Pourquoi, Daniel? »
« Hier soir, après que nous avons prié ensemble, j’ai pensé
à ce jouet et aux milliers de personnes en Inde qui n’ont pas
de Bible. Je veux que mon argent serve à acheter des Bibles
pour ces personnes. »
Pourquoi mon fils a-t-il fait ce choix? Ni Gisela, ni moi-
même ne l’avons forcé à prendre cette décision. C’était
simplement parce que, par la grâce de Dieu, il avait vu dans
notre style de vie ce que nous croyons et quelle est notre
raison de vivre.
Jésus a dit : « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il
renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me
suive » (Matthieu 16.24). Jésus a clairement expliqué qu’un
chrétien doit mourir à ses rêves, ses espoirs, ses attentes et
ses craintes.
Il y a une règle sous-entendue dans notre monde aujourd’hui,
néanmoins, qui dit que si nous permettons à nos enfants
d’éprouver des déceptions et des espoirs brisés, nous sommes
de mauvais parents. Même dans la sous-culture chrétienne on
186
Trensmettre à nos enfants le meilleur de notre connaissance
nous enseigne à encourager nos enfants à se fixer des buts et
à les réaliser, à poursuivre leurs rêves et à satisfaire les désirs
charnels de leur cœur.
Mais qu’est-ce que Jésus attend de nous? Il nous demande
de mourir à tout cela. Il ne veut pas que nous Lui accordions
une place dans notre horaire chargé. Il veut que nous venions
à Lui sans projets, sans but ni programmes, avec un calendrier
vide, une vie ouverte et un cœur disposé à Le laisser remplir
notre agenda d’activités qu’Il considère comme pertinentes
pour le Royaume.
Saviez-vous que courir après les valeurs de notre culture est
une attitude que nous avons apprise? De même, nous pouvons
enseigner à nos enfants à oublier ces valeurs. Ou bien nous
pouvons leur procurer un environnement à la maison où
ils n’apprendront jamais ces valeurs. Si les enfants voient
que leurs parents commencent chaque journée en faisant
confiance au Seigneur en ce qui concerne leurs plans et leurs
désirs, ils apprendront, eux aussi, à se charger chaque jour de
leur croix.
Enseignez à vos enfants à renoncer à tout. Jésus a dit : « Ainsi
donc, quiconque d’entre vous ne renonce pas à tout ce qu’il
possède ne peut être mon disciple » (Luc 14.33).
Dans ce monde de plus en plus matérialiste, aucun
commandement ne semble plus difficile à observer que celui-ci.
Les habitants des nations les plus prospères de l’histoire de
la race humaine n’arrivent toujours pas à se contenter de
ce qu’ils ont. Nous vivons dans une ère où l’acquisition de
richesses et de sécurité financière est devenue un passe-temps
national. Mais l’amour des biens matériels – incluant les
vêtements, les maisons, les polices d’assurance, les propriétés,
les automobiles et même les jouets récréatifs – est l’un des plus
gros obstacles à l’évangélisation mondiale.
Notre attitude, comme parents et leaders, aura une
influence sur l’opinion de nos enfants à l’égard des « choses »
qui font courir les autres. Jésus dit que nous devons renoncer
187
Vivre en vue de l’éternité
à tout si nous voulons le suivre. Mais avant que nos enfants
puissent le faire, nous devons leur en donner l’exemple.
Enseignez à vos enfants à vivre comme des disciples. Pour
beaucoup de personnes, naître de nouveau représente la fin
de leur vie spirituelle, plutôt que le début. Ils sont nombreux
à ne pas comprendre – et à négliger d’enseigner à leurs enfants
– que la marche chrétienne exige que nous soumettions
quotidiennement notre volonté au Seigneur.
Suivre Jésus n’est pas une tâche simple. Il nous appelle
à suivre dans Ses traces – mais on L’a insulté, battu et
finalement crucifié. À moins que les enfants et les jeunes gens
n’apprennent très tôt ce que cela signifie, ils ne tiendront pas
le coup lorsque surviendra leur première épreuve de foi. Ces
réalités de la vie chrétienne sont enseignées sur chaque page
du Nouveau Testament, mais pour une raison ou une autre
nous n’en avons pas tenu compte.
Les jeunes qui désirent vraiment suivre Jésus ont besoin
de comprendre que la persécution et l’incompréhension font
partie intégrante de la vie de ceux qui accordent la première
place à Christ. La souffrance fait partie de cette marche.
Nous devrons sans cesse faire des sacrifices si nous désirons
atteindre ceux qui n’ont encore jamais entendu l’Évangile.
Je voyage énormément. Cela veut dire, bien sûr, que je suis
fréquemment absent de la maison, et que Gisela est en grande
partie responsable de l’éducation de Daniel et Sarah. À ce
jour, nos enfants n’ont jamais entendu leur mère se plaindre
de mon absence. Quand ils sont tristes ou qu’ils se plaignent
eux-mêmes, elle les serre contre elle et dit : « Nous sommes
privilégiés de pouvoir envoyer Papa afin que Jésus puisse s’en
servir pour aider à rejoindre les perdus. »
Malgré que souffrons tous à cause du sacrifice que Gisela et
moi avons choisi de faire, les enfants ne manifestent aucune
amertume.
Habituez vos enfants à parler et à témoigner de Jésus à d’autres.
Les jeunes peuvent développer un fardeau pour les perdus
dès un jeune âge simplement en approchant les gens de leur
188
Trensmettre à nos enfants le meilleur de notre connaissance
entourage qui ne connaissent pas le Seigneur. Ils peuvent
apprendre à aborder leurs amis à l’école et dans leur quartier.
Ils peuvent faire équipe avec des diacres de votre église pour
prendre soin des malades, s’impliquer dans un ministère auprès
des détenus dans les prisons ou visiter les pauvres. Ils peuvent
accompagner des parents ou responsables de jeunesse lors de
courts voyages missionnaires dans des quartiers défavorisés
avoisinants.
Rappelez-vous, cependant, que la meilleure formation dans
le domaine vient de vous. En observant votre conduite dans
votre vie quotidienne, dans votre interaction avec vos amis
et voisins incroyants, vos enfants apprendront eux aussi à
partager l’amour de Jésus.
Sachez mettre à profit les divers outils et ressources mis
à votre disposition. Procurez-vous une carte du monde et
affichez-la dans un endroit bien en vue dans votre maison.
Avec la famille, commencez à prier pour des missionnaires que
vous connaissez. Demandez au Seigneur de diriger vos dons.
Lisez ensemble les biographies de certains missionnaires.
Il y a de nombreux volumes sur le marché qui racontent la
vie d’hommes et de femmes comme Amy Carmichael, Jim
Elliot, Sadhu Sundar Singh, Hudson Taylor, William Carey
et plusieurs autres. Le livre Operation World (Opération
mondiale) contient une liste de requêtes de prières pour chaque
pays du monde. La version pour enfants de ce merveilleux
livre : You Can Change the World (Tu peux changer le monde),
est un autre excellent outil. Encouragez vos enfants à prier
pour un pays ou un groupe ethnique en particulier.
Procurez-vous la liste des noms et adresses des missionnaires
qui sont soutenus par votre église. Faites-en un projet familial
de faire des recherches sur les pays où travaillent et vivent
ces missionnaires. Apprenez tout ce que vous pouvez sur leur
vie et leurs besoins. Profitez de l’occasion pour inviter chez
vous des missionnaires qui sont en voyage dans votre région.
Réunissez vos enfants autour de vous et encouragez-les à
189
Vivre en vue de l’éternité
poser toutes sortes de questions. Par-dessus tout, priez pour
ces missionnaires.
Veillez à ce qu’ils ne soient pas privés
L’autre jour, Daniel se préparait pour aller avec quelques-
uns de ses amis dans un concert chrétien où l’entrée était
gratuite. Il n’avait pas prévu d’apporter de l’argent, mais
quand j’ai su que l’entrée était gratuite, je lui ai dit : « Mon
fils, tu devrais apporter au moins cinq dollars pour l’offrande.
L’entrée est peut-être gratuite pour toi, mais quelqu’un doit
payer les frais de ce spectacle. »
Puis j’ai ajouté : « Daniel, tu devrais peut-être même
apporter un peu plus d’argent, pour le cas où tu aurais envie
d’acheter un T-shirt, ou en cas d’urgence. »
La réponse de mon fils m’a arrêté net.
« Papa, je ne veux pas apporter plus d’argent. Je n’achèterai
rien. Je sais que les autres jeunes achètent ce genre de choses,
mais ce serait un gaspillage de mon argent – je n’en veux
pas. »
Comme je connais Daniel, je savais qu’il ne parlait pas à
tort et à travers.
Ne sous-estimez pas la capacité de vos enfants à comprendre
la réalité du monde perdu. Donnez-leur la possibilité connaître
votre raison de vivre. Vivez votre vie devant leurs yeux, en vous
présentant chaque jour devant le Seigneur et en comptant
sur Sa force et Sa grâce pour être un exemple qu’ils pourront
suivre et imiter. Engagez-vous à prier quotidiennement pour
vos enfants, pour que le Seigneur les sauve et les appelle à
Le servir.
Il y a une abondance de biens matériels que nous pouvons
offrir à nos enfants. Mais ils sont tout aussi inutiles que
l’amulette qui était attachée au cou de la fillette. La meilleure
chose que nous puissions offrir à nos enfants c’est Jésus.
Enseignez vos enfants sur Son cœur et Son amour. Enseignez-
leur à Le suivre, à sacrifier leur vie pour atteindre les perdus.
190
Trensmettre à nos enfants le meilleur de notre connaissance
Veillez à ce que vos enfants ne soient pas privés de ce que
vous avez de mieux à leur offrir.
191
Vivre en vue de l’éternité
15
Comment mener
sa vie en vue
de l’éternité
L’avion entamait sa descente finale et les agents de bord
s’affairaient à ramasser les gobelets restants, nous demandant
de présenter nos plateaux à nourriture et s’assurant que nos
ceintures de sécurité étaient attachées avant l’atterrissage. Je
me demandais à quoi pouvaient bien ressembler les personnes
qui devaient m’attendre à l’aéroport.
Tim et Rachel (des noms fictifs) m’avaient téléphoné
quelques mois plus tôt pour me faire part de quelque chose
d’absolument incroyable.
L’homme avait dit : « Frère K. P., nous souhaitons faire
un don à votre organisation, mais il s’agit d’un gros montant
d’argent. »
« Quelle somme aviez-vous en tête? », lui ai-je demandé.
« Un million de dollars. »
Un million de dollars! J’ai dû lui demander de répéter pour
m’assurer d’avoir bien compris.
Au cours de notre conversation, j’ai appris que Tim gagnait
sa vie comme électricien et que Rachel restait à la maison
pour s’occuper de leurs enfants. Je ne pouvais m’empêcher de
me demander comment ils pouvaient faire une telle offrande.
192
Comment mener sa vie en vue de l’éternité
Tim m’a dit : « Notre famille vit très modestement. L’argent
que nous voulons vous donner provient d’un héritage. »
« C’est tout l’argent que vous possédez? », lui ai-je demandé.
« Oui, la totalité », a-t-il répondu.
Alors, je lui ai dit : « Tim, donnez-moi trois jours pour prier,
et je vous téléphonerai ensuite. »
En raccrochant le téléphone, mon cœur était troublé. Ce
jeune couple avait l’intention de donner tout ce qu’il possédait
– absolument tout – à notre ministère. Leur confiance en nous
m’a poussé à réfléchir. Il était primordial pour moi que nous
soyons des gens responsables et de bons intendants.
J’ai demandé au personnel de jeûner et prier avec moi à
ce sujet. Trois jours plus tard, j’ai téléphoné à Tim. Je lui ai
dit que je n’étais pas à l’aise d’accepter la somme complète,
mais que je sentais que le Seigneur nous accordait le privilège
d’accepter un montant pour mener à terme un certain projet
pour lequel nous avions prié – un peu moins de 300 000 $. J’ai
suggéré d’autres organismes missionnaires qui avaient besoin
de ses prières et qu’il pourrait également aider financièrement
si le Seigneur l’appelait à le faire.
Quelques jours plus tard, nous avons reçu un chèque du
couple.
À présent, j’étais attendu dans leur ville pour parler dans
une conférence missionnaire et j’étais sur le point de faire la
connaissance de Tim et Rachel.
M’attendant à la barrière, le couple m’a accueilli avec
des sourires chaleureux. Leur habillement ne laissaient pas
paraître qu’ils possédaient un million de dollars. Je ne savais
pas trop quoi penser, mais déjà toutes mes idées préconçues
venaient de s’envoler.
Après m’avoir chaleureusement serré la main, Tim m’a
conduit vers leur automobile. Là, j’étais vraiment en état de
choc! Il a déposé mes bagages à l’arrière d’une vieille familiale,
et nous sommes partis.
193
Vivre en vue de l’éternité
Leur maison n’avait vraiment rien de grandiose, mais
Rachel était une hôtesse hors pair et leur bande d’enfants
s’amusait gaiement et bruyamment dans la maison.
Au bout d’un certain temps en compagnie de Rachel et
Tim, j’en suis venu à connaître leur histoire. Lorsqu’il était un
jeune célibataire, Tim avait passé beaucoup de temps dans la
prière et la lecture de la Parole de Dieu. Il s’est mis à éprouver
une telle compassion pour les perdus qu’il en a presque eu le
cœur brisé. Tim a vendu sa maison, ses voitures et la plupart
de ses vêtements. Puis, il a calmement envoyé l’argent dans
divers pays afin d’aider à la production de documentation
évangélique. Il vivait pour Jésus de manière tellement radicale
que quelques-uns pensaient qu’il était devenu fou.
À la même époque, il a fait la connaissance de Rachel. Peu
de temps après, ils sont tombés amoureux l’un de l’autre. Or,
la famille de Rachel était riche.
Alors Tim a dit à Rachel : « Même si je t’aime, je ne pourrai
pas t’épouser. »
« Pourquoi pas? »
« Tu sais que j’ai donné ma vie, mon emploi, tout ce que je
possède pour une cause : gagner les perdus pour le Seigneur.
Si je t’épouse, avec les millions de dollars qui viennent avec
ton nom, tu n’accepterais probablement pas de vivre la vie
que j’ai choisie. Je ne peux pas me marier avec toi, Rachel. »
« Tu ne comprends pas. Je t’aime à cause de la personne
que tu es. C’est ce genre de vie que je veux pour moi-même. »
Alors Tim et Rachel ont pris l’engagement ensemble, et
devant le Seigneur, de ne jamais toucher un cent de l’argent
de Rachel. Tim garderait son emploi d’électricien afin
de subvenir à leurs besoins essentiels. Ils vivraient le plus
simplement possible, achetant des vêtements usagés et des
voitures d’occasion. Tout l’argent que Rachel recevrait en
héritage et tout surplus provenant du travail de Tim seraient
donnés en entier à l’œuvre du Seigneur.
Je n’oublierai jamais Tim et Rachel, leur maison, leur
automobile et le genre de vie qu’ils ont choisi de mener. Je
194
Comment mener sa vie en vue de l’éternité
n’oublierai jamais l’air de joie complète et de contentement
sur leurs visages. Chaque jour, ils évaluent leur vie, se
demandant si leurs actions, leurs décisions et leurs achats
servent à atteindre les perdus.
Leur style de vie illustre le choix qu’ils ont fait de vivre et
de considérer toutes choses en vue de l’éternité.
De plus en plus concentré sur l’éternité
Au fil des ans, j’ai entendu bon nombre de discussions sur
l’évangélisation mondiale. Il est intéressant de se réunir avec
d’autres personnes qui partagent ou non le même point de vue.
Cependant, les discussions qui ont pour sujet la vie simple
prennent souvent une tournure philosophique et proposent
très peu de moyens d’application pratique.
Si nous le voulons, nous pouvons débattre de la théologie
pratique pendant que des millions de personnes se dirigent
en enfer, mais il y a une chose que nous devons comprendre
concernant un changement de mode de vie : Que restera-t-il
dans cent ans? Les maisons, l’argent, les plans, les bâtiments
– toutes ces choses n’auront plus aucune valeur. Nous devons
modifier notre style de vie maintenant et nous investir pour
rejoindre le monde perdu.
Durant la Seconde Guerre mondiale, les Anglais
d’Angleterre ont vécu en se contentant uniquement des
nécessités de base. Ils savaient que s’ils ne s’engageaient pas
sur toute la ligne à gagner la guerre, ils risquaient de tout
perdre. Conséquemment, ils ont volontairement donné de
l’argent, de l’or, de l’argenterie et même leurs jeunes hommes
pour la cause.
Bon nombre de croyants sont en quête de vérité dans leur
vie. Ils cherchent un moyen de concilier ce qu’ils croient avec
ce qu’ils vivent, mais ne savent pas trop quel genre d’action ils
doivent entreprendre pour y parvenir. Comment faisons-nous
pour appliquer l’appel de l’éternité dans notre vie? Comment
195
Vivre en vue de l’éternité
faire pour être plus sensible à l’œuvre missionnaire et vivre
plus simplement?
Il y a deux dangers qu’il faut à tout prix éviter. Premièrement,
il est possible de prendre le message de l’Évangile et le traduire
en actions dénuées de cœur. Il est possible de se laisser aller
dans une activité folle et de soi-disant sacrifices qui ne
veulent rien dire si nous ne sommes pas motivés par l’amour.
Deuxièmement, nous pouvons jeter un regard sur la vie que
Jésus nous demande de vivre et être carrément atterrés par
ce qui semble être des demandes impossibles. Il n’en résulte
donc aucune action; c’est tout simplement trop dur de faire
quelque chose.
Notre problème à vous et moi, c’est que la culture dans
laquelle nous baignons, nous enseigne à utiliser la méthode
d’autosuggestion dans notre vie spirituelle. Au lieu de suivre
la Bible au pied de la lettre, on nous enseigne à chercher des
passages qui justifient notre envie de bonheur et de vie plus
aisée. Nous ne sommes plus centrés sur la vie de Jésus et Sa
volonté, nous nous servons de Lui comme moyen d’acquérir
le confort du moment présent. Nous prenons même ce que
le monde nous offre et y apposons des étiquettes afin de le
« christianiser », qu’il s’agisse de musique « heavy metal », de
séminaires aux « couleurs harmonisées » ou des cours d’aérobie
sur vidéocassettes. Nous nous sommes laissés tromper par
notre société et les opinions des autres.
Récemment, dans une église, un homme a émis un
commentaire qui m’a éclairé sur ce qui régit la nature de
l’être humain.
L’homme a dit : « Je suis un médecin. Si je devais mener le
genre de vie que vous prêchez, je ne pourrais plus pratiquer la
médecine. Je possède une maison et une voiture. Si je devais
baisser mon niveau comme vous le suggérez, mes collègues ne
me prendraient plus au sérieux. Je crois qu’ils n’accepteraient
même plus de venir chez moi. Si je veux être accepté au sein
de la communauté médicale, je dois maintenir ce style de
vie. »
196
Comment mener sa vie en vue de l’éternité
Avais-je décelé une forme d’auto justification? Néanmoins,
cela n’aurait servi à rien de débattre de la question avec lui.
« Tout ce que je peux faire, c’est vous offrir quelques
directives de base », lui ai-je dit. « Il vous appartient à vous
de les mettre en pratique dans votre vie personnelle. »
J’espère que les sept consignes suivantes pourront éclairer
votre voie tandis que vous cherchez à connaître la volonté du
Seigneur pour vivre à la lumière de l’éternité.
1. Consultez la Parole de Dieu
Tout sujet qui a trait à l’obéissance envers le Seigneur doit
venir de Sa Parole. En ouvrant chaque jour votre cœur à la
Parole de Dieu, le Saint-Esprit prendra ce que vous lisez et
l’appliquera à votre vie personnelle.
2. Mettez la Parole de Dieu en pratique
Appliquez les vérités de la Parole de Dieu à votre propre vie.
Décidez d’accepter la Parole de Dieu de façon personnelle.
Posez-vous la question : « En quoi ce passage s’applique-t-il
spécifiquement à ma situation – où j’en suis en ce moment, et
en ce qui concerne ceux avec qui je vis et travaille? »
Jésus a dit : « Si quelqu’un veut venir après Moi, qu’il
renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il Me
suive » (Matthieu 16.24). Maintenant, posez-vous cette
question : « Qu’est-ce que cela veut dire, de renoncer à
moi-même et me charger de ma croix? » Espérez en Dieu et
demandez au Saint-Esprit de vous révéler Sa vérité.
J’ai découvert qu’obéir au Seigneur est rarement une
expérience plaisante pour ma chair. La plupart du temps, cela
ne me plaît pas!
Un de mes amis m’a dit un jour qu’il réglait son réveil-
matin pour se lever quelques minutes plus tôt le matin afin
d’avoir du temps pour prier.
197
Vivre en vue de l’éternité
Comme il détestait son réveil-matin! Il m’a même avoué
avoir quelques fois frappé dessus à grands coups pour le réduire
au silence. D’autres fois, il s’était enfoncé la tête dans l’oreiller
et s’était rendormi. Quand il finissait enfin par se lever, il se
traînait jusqu’au lavabo et aspergeait son visage d’eau froide.
(Il détestait l’eau froide également!) Et quand il s’agenouillait
à côté de son lit pour prier, il n’aimait pas cela non plus.
Puis, il m’a dit avec un petit rire, qu’il a réalisé que la
méthode était efficace – il se réveillait. Ses prières étaient
exaucées, et il s’approchait du Seigneur.
Nous ne sommes pas des créatures éthérées, des vapeurs
semblables à des esprits vivant dans des enveloppes de
plastique. Nous sommes faits en chair et en os. En fixant
notre regard sur la croix de Jésus, nous voyons l’agonie,
l’incompréhension, la solitude, le rejet, l’humiliation, la perte
et la mort. Quand le Seigneur nous demande de nous charger
de notre croix, afin de comprendre le Christ et Sa plénitude,
nous devons accepter de vivre des désagréments dans notre
vie personnelle. Cela pourrait signifier que vous devrez jeûner,
prier, passer énormément de temps avec le Seigneur, renoncer
à acheter une belle chemise ou trouver le courage de parler
du Seigneur à quelqu’un.
Votre cerveau essaiera peut-être de vous résister ou de
vous convaincre que tout cela n’a aucun sens. Vos émotions
manifesteront peut-être leur désaccord avec le malaise que
vous avez accepté de subir. Mais au plus profond de votre
cœur, vous savez que la Parole de Dieu est la vérité et que,
pour lui obéir, vous devez la mettre en pratique dans votre vie.
3. Ne tardez pas à passer à l’action
Passez aux actes, prenez des décisions que vous savez être
bonnes et exécutez-les sur-le-champ. N’attendez pas de voir
une grande révélation dans le ciel nocturne. Commencez dès
maintenant à prier, sacrifier, jeûner, témoigner, demander
198
Comment mener sa vie en vue de l’éternité
pardon à ceux que vous avez offensés et à vous repentir – à
accomplir tout ce que vous savez que Dieu vous demande.
Au fur et à mesure que vous cheminerez avec Lui, Il vous
révélera d’autres vérités et éclairera davantage votre chemin.
(Comme je l’ai dit plus haut, il faut commencer dans la Parole
de Dieu.) Surtout, commencez dès maintenant à réaliser la
signification de la croix dans votre vie.
Nous sommes tous à des niveaux différents dans
notre marche avec le Seigneur. Il peut m’avoir demandé
d’abandonner quelque chose dans ma vie qui n’a aucune
signification pour vous. L’important c’est que vous preniez la
connaissance que le Seigneur vous a donnée et fassiez ce que
vous savez être juste.
4. Dites « non » à votre culture
Quand votre culture s’oppose à ce que vous obéissiez à la
voix de Dieu, à ce qu’Il vous a montré dans Sa Parole, vous
devez lui dire : « non », même si cela vous semble impossible.
Daniel et ses amis avaient été amenés captifs à Babylone
et tous les jours on leur offrait la riche nourriture du roi.
Partager les mets et le vin du roi était considéré comme un
honneur. (La première portion des deux produits avait été
offerte en sacrifice sur un autel païen, où l’on utilisait des
animaux impurs.) Daniel aurait eu toutes les raisons de dire :
« Je suis à Babylone maintenant et je n’ai pas été capturé sans
que Dieu le sache. Il n’y a rien de mal à ce que je mange et
boive ce qui est placé devant moi. »
Seulement, Daniel a eu une vision qui n’avait rien en
commun avec la culture dans laquelle il vivait, et il a choisi
de demeurer fidèle à ce que Dieu lui avait révélé plutôt qu’à
la culture. « Daniel résolut de ne pas se souiller… » (Daniel
1.8).
Nous ne devons pas nous conformer au siècle présent
si notre obéissance au Seigneur risque d’être mise en péril
dans le processus. Nous, et non la culture dans laquelle nous
199
Vivre en vue de l’éternité
vivons, sommes seuls responsables de notre marche avec le
Seigneur.
De plus, chaque culture perçoit les besoins différemment.
En Inde, par exemple, les bancs et les chaises sont très rares
dans les églises locales. Les gens s’assoient par terre pour
adorer; cela fait partie de la culture. Planchers ou bancs – l’un
n’est pas plus spirituel que l’autre; ce n’est qu’une question
de culture.
Imaginez un moment que la direction d’une importante
église occidentale décide que les bancs ordinaires ne sont
plus acceptables et doivent être remplacés par des fauteuils
individuels à bascule et à dossier réglable. Eh bien, voilà qui
serait plutôt extravagant! Il n’y a pas de mal à louer Dieu sur
un banc d’église, mais il ne faut pas gaspiller de l’argent pour
acheter de nouveaux sièges quand cet argent pourrait mieux
servir à l’avancement de l’œuvre du Seigneur.
Il nous faut apprendre à faire la différence entre ce que la
culture veut nous imposer et ce que le Seigneur exige de nous.
5. Soyez persuadé dans votre cœur
Finalement, chacun de nous doit être persuadé dans son
propre cœur et se mettre à l’œuvre là où il se trouve. Il n’est
écrit à aucun endroit dans la Bible que pour être entièrement
consacrés à Christ nous devons amener notre famille dans
une jungle isolée et y mourir. L’appel du Seigneur est différent
pour chaque individu. Un jour, vous vous tiendrez devant le
Seigneur et devrez rendre compte de tout ce qu’Il vous aura
demandé de faire.
Les missionnaires locaux, qui oeuvrent dans le champ, sont
là parce qu’ils ont entendu Dieu leur demander d’y aller. Ils
savaient quelles étaient les difficultés et les épreuves qui les
y attendaient. Ils ont vu le besoin, ils ont entendu l’appel et
y ont obéi.
Nous devons vivre selon les règles de cette même
réalité. Quand nous entendons la voix de Dieu, agissons
200
Comment mener sa vie en vue de l’éternité
en conséquence et faisons tout ce qu’Il nous demande. Il
est possible qu’un multimillionnaire, propriétaire d’une
grosse entreprise, soit plus consacré à Christ qu’un pasteur
vivant dans un taudis. Vous devez être persuadé dans votre
conscience que vous suivez la direction que le Seigneur vous
a donnée pour votre vie.
À vrai dire, rester derrière et devenir un soutien pourrait
s’avérer plus difficile que de partir soi-même. Vous n’êtes pas
au front. Vous vivez simplement, exercez un travail régulier,
demeurez fidèle au Seigneur et préservez votre témoignage
devant vos collègues de travail. Envoyer fidèlement l’argent
gagné par votre travail dans le but de subvenir aux besoins
d’un missionnaire en Chine, en Inde ou au Bangladesh –
quelqu’un que vous n’avez jamais vu et pour qui vous priez
– est un véritable sacrifice et un acte de foi.
Personne ne peut vous dicter un quelconque style de vie
ou vous imposer des limites, culture ou non. Chacun de nous
doit être persuadé de mener sa vie conformément à la volonté
du Seigneur.
6. La culpabilité n’est pas un bon motif
Ne laissez personne vous intimider ou condamner vos
actions. Méfiez-vous si vous avez des pensées comme : « Je
serais un meilleur chrétien si je faisais ceci ou cela », ou « Je
suis mal à l’aise à cause de la maison [ou la voiture] que je
possède. »
Si vous êtes motivé à faire quelque chose par culpabilité, ne
le faites pas! Dieu n’a pas l’habitude de culpabiliser les gens
pour les inciter à passer aux actes. Il vous appellera plutôt
sur le tapis pour vous demander, avec amour : « Est-ce que tu
mènes ta vie selon mes critères? » Mais Il ne vous condamnera
jamais.
Quand Jésus s’est adressé à Pierre après Sa résurrection,
Il n’a pas dit (comme nous aurions été tentés de le faire) :
« Hypocrite, comment as-tu pu me renier? Maintenant, tu
201
Vivre en vue de l’éternité
vas me le payer! » Non, d’un seul coup d’œil Pierre a vu
que Jésus lui disait quelque chose de totalement différent :
« Pierre, je t’aime infiniment plus que tu ne pourras jamais
imaginer. Oublie le passé – tout est pardonné. Maintenant,
va et pais Mes brebis. »
Quoi que vous entendiez, quoi que vous lisiez, quel que soit
le défi placé devant vous, souvenez-vous que les actions qui en
découlent ne devraient jamais être générées par la culpabilité,
car c’est un fruit de la chair. Déterminez en votre cœur de ne
jamais essayer de vivre selon les normes de quelqu’un d’autre,
mais seulement en conformité avec les principes que vous
savez être vraiment tirés de la Parole de Dieu, et avec l’aide de
l’Esprit-Saint, qui vous enseigne chaque jour dans la mesure
où vous êtes ouvert à Sa direction dans votre vie.
7. Prenez garde à la fausse humilité
Prenez garde à la fausse humilité (qui n’est en réalité que
de l’orgueil) et à la condamnation des autres. Il est facile de
lire un livre comme celui-ci et de penser : « Un tel aurait
vraiment besoin de lire ce message! » Il est bien plus facile
de voir le brin de paille dans l’œil de l’autre que de voir la
poutre dans le vôtre. Souvenez-vous de l’avertissement de
Jésus : « Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés.
Car on vous jugera du jugement dont vous jugez, et l’on vous
mesurera avec la mesure dont vous mesurez » (Matthieu 7.1-
2).
Personne ne peut vivre de manière à satisfaire tout le
monde. Nous ne pouvons pas être motivés à opérer des
changements dans notre vie uniquement pour être bien vu
de nos amis ou pour les faire mal paraître. L’orgueil peut nous
amener à faire des choses stupides, déraisonnables, qui sont
carrément des péchés.
Je suis tellement reconnaissant envers le Seigneur pour les
employés qu’Il a pourvus pour notre siège social de Gospel for
Asia (Évangile en Asie), au Texas! Je décrirais notre relation
202
Comment mener sa vie en vue de l’éternité
en utilisant le mot « famille ». Notre travail et nos vies sont
étroitement liés. Nous intercédons les uns pour les autres
dans la prière, nous nous entraidons dans les épreuves et nous
nous réjouissons ensemble des victoires, autant dans nos vies
personnelles que dans le champ missionnaire.
Il serait facile de commencer à comparer les styles de vie, les
salaires et les convictions. D’ailleurs, jusqu’à un certain point,
c’est une tentation qui existe au sein de n’importe quel groupe
chrétien. Nous devons, cependant, nous rappeler que notre
engagement les uns envers les autres va bien au-delà d’une
simple journée de travail. Nous servons tous le même Maître.
Nous nous aimons tous mutuellement. Et, nous vivons tous
avec le même profond désir d’atteindre les perdus. Tout le
reste est secondaire.
Nous ne pouvons pas nous attendre à la perfection parmi
nous. Nous devons faire en sorte que notre conscience et
notre marche avec le Seigneur soient pures devant Dieu et les
hommes. Si nous obéissons à la Parole de Dieu, nous n’avons
aucune raison d’avoir peur que les autres nous condamnent,
pas plus que nous chercherons à dominer les autres en nous
considérant comme plus spirituels.
Porter sa croix
Parfois, après avoir prêché dans une réunion, il m’arrive
de me sentir mal à cause de ce que j’ai dit. Je pense : « J’ai
peut-être été trop dur dans mes propos. Les gens se sentent
peut-être coupables et deviendront esclaves du légalisme à
cause de moi. »
Mais ce n’est pas mon but. Je souhaite seulement secouer
les cœurs afin qu’ils puissent voir ce qui se passe réellement
au-delà de nos horizons étroits. Il y a tout un autre monde
où les gens meurent et se dirigent vers l’enfer. Tout ce que
le Seigneur m’a demandé de faire c’est de partager ce qu’Il
a sur Son cœur et d’offrir des consignes pratiques pour vous
203
Vivre en vue de l’éternité
permettre de participer à Son œuvre – ce que j’ai tenté de
faire.
Un jour, nous nous tiendrons tous devant Lui. Chacun
de nous sera tenu responsable pour ce qu’il aura fait de cette
information. Allons-nous l’ignorer, comme le réveille-matin
qui persiste à nous tirer du sommeil trop tôt le matin? Ou
allons-nous faire notre possible pour gagner notre génération
à Christ?
Vous devrez vivre avec vous-même et les décisions que
vous prendrez.
204
Que ferez-vous?
16
Que ferez-vous?
En voyageant à travers les États-Unis, prêchant dans des
églises et des cellules maison, j’ai appris l’importance de
terminer mes messages avec une période de questions. Non
seulement cela permet à mes auditeurs de poser des questions
ou de partager ce qu’ils ont sur leur cœur, mais j’accumule
ainsi un trésor d’informations sur l’état de l’Église dans son
ensemble.
En une occasion, alors que j’étais en Californie, un jeune
universitaire à la recherche de réponses s’est levé pour poser
une question.
Le jeune homme a dit : « Je viens de lire votre livre Le
chemin vers la réalité. Certaines de vos paroles dans ce livre
sont très dures. J’aimerais savoir comment je peux faire pour
suivre dans ma vie les principes que vous y décrivez. Je trouve
difficile de renoncer à la vie confortable à laquelle je suis
habitué. Pourriez-vous m’aider? »
Pendant qu’il parlait, je priais déjà : « Seigneur, donne-moi
les paroles nécessaires pour répondre à ce jeune homme ».
Je lui ai donc dit : « Vos questions me parlent un peu de
la personne que vous êtes. Vous êtes troublé. Vous voulez
absolument faire ce qui est juste. Vous ne savez trop quoi
penser de ce message, ni de quelle manière vous devez le
mettre en application. Vous savez que Jésus vous demande
de tout abandonner pour Lui, mais vous cherchez une
205
Vivre en vue de l’éternité
confirmation émotionnelle, un bonheur qui appuiera votre
pensée. Seulement, vous n’en avez pas trouvé, n’est-ce pas? »
C’était le silence total dans l’auditorium. J’ai réalisé que, ce
jour-là, ce jeune universitaire était en réalité le porte-parole
de nombreux autres qui faisaient face au même dilemme.
Vous êtes peut-être dans une situation similaire. Comment
appliquerez-vous les directives dont nous avons parlé?
Se séparer du monde
Les histoires d’Abraham et de Moïse présentent une aide
pratique à ceux d’entre nous qui envisagent de vivre une vie
plus modeste.
Rêver d’un meilleur pays
Récemment, je feuilletais un livre sur la culture ancienne
qui offrait un magnifique aperçu de la ville natale d’Abraham.
Un archéologue britannique, du nom de Sir Leonard Woolley
a visité la Mésopotamie dans les années 1920, et il a étudié
l’ancienne ville d’Ur. De nombreuses fouilles effectuées par
Woolley et ses collègues ont révélé que la ville d’Ur avait
été une société particulièrement opulente, avec un port très
mouvementé où l’on échangeait des objets de grande valeur,
tels que des pierres précieuses, de l’or, du bois d’œuvre et de
l’ivoire.
Abram (c’était son nom à ce moment-là) vivait au milieu
de cette abondance, entouré de sa famille et de ses proches. Ur
était la ville où il était né. Il vivait dans l’aisance et la sécurité.
Toutefois, il était différent de ces voisins dans un domaine en
particulier. Les autres adoraient tous des dieux païens, tandis
qu’Abram avait une relation avec le Dieu vivant.
Un jour, Dieu lui est apparu et lui a dit : « Abram, je veux
que tu quittes ton père, ta mère, tes frères, tes sœurs, tes
proches, ta terre – tout ».
206
Que ferez-vous?
Pouvez-vous imaginer ce qu’Abram a dû ressentir en
entendant cela?
« Et après cela, Dieu? Où veux-Tu que j’aille? »
« Je te le montrerai. »
« Abandonner tout? Même mes parents? » Les pensées
d’Abram tourbillonnaient dans sa tête. « Est-ce que ma
famille arrivera à comprendre une telle chose? Premièrement,
j’adore un Dieu qui me parle. Ils vont penser que j’ai perdu la
tête. De plus, les liens familiaux sont profondément enracinés
ici. Ils vont croire que je ne les respecte pas. »
Durant plusieurs jours, Abram a lutté contre l’appel de
Dieu. Ce que le Tout-Puissant lui avait demandé de faire
n’était pas une chose simple. C’était contraire à tout ce
qu’il avait appris à valoriser depuis son enfance, contraire à
l’essence même de la communauté et de la culture.
Nous avons l’avantage de connaître la suite de l’histoire,
naturellement, tandis qu’Abram et ses proches n’avaient
aucune idée de ce qui arriverait ensuite. Il n’y avait pas
d’histoire dans le livre de la Genèse pour lui dévoiler la fin
heureuse.
Un soir, pendant le souper, Abram est exceptionnellement
sombre. Son visage pâle et ses traits tirés montrent des signes
du combat qui se tient dans son cœur. Il est bien évident qu’il
vit quelque chose.
« Qu’est-ce qui ne va pas, Abram? », lui demande son
père, Térach. « Tu n’es pas toi-même ce soir, d’ailleurs tu
n’es pas toi-même depuis un bon moment déjà. Qu’est-ce
qui t’inquiète? »
Abram ravale sa salive. Il est décidé : le temps est venu de
parler.
« Père, je m’en vais. »
Ses paroles flottent dans les airs et semblent résonner
encore et encore dans le lourd silence qui s’ensuit.
Et puis, Térach dit : « Tu… t’en vas? Où as-tu l’intention
d’aller? »
Tous les regards sont fixés sur Abram attendant sa réponse.
207
Vivre en vue de l’éternité
« Je suis désolé, Père, je ne peux pas te le dire. Tu ne
comprendrais pas. Tout ce que je sais c’est que le Dieu que
j’adore m’a demandé de tout abandonner et de Le suivre.
Veuillez m’excuser, s’il vous plaît. »
Abram se lève et sort dans la nuit, soulagé d’avoir pu se
libérer de l’atmosphère tendue.
Ses parents et amis ont discuté de son annonce jusqu’aux
petites heures de la nuit.
« Cet homme n’a aucun respect pour ses parents, c’est
clair! », rétorque l’un d’eux.
Un autre d’ajouter : « Abram n’est pas un idiot. À mon
avis, il a trouvé un autre endroit plus lucratif encore que la
ville d’Ur. C’est pour cela qu’il ne veut pas nous dire où il
va! »
Puis, un troisième ajoute : « Non, il est très clair que
quelque chose le trouble. De plus, il a parlé de ce Dieu –
lequel est-ce? Et avez-vous compris que ce Dieu parle? C’est
ce qu’Abram déclare. Je me demande s’il n’est pas sujet aux
hallucinations. »
« Nous en parlerons davantage avec lui demain », dit
Térach. « Pour ce soir, il vaudrait mieux aller se coucher. »
De toute évidence, obéir à l’appel de Dieu aurait de
sérieuses conséquences.
Comment Abram arriverait-il à quitter Ur, la richesse, la
sécurité, le confort, sa famille, ses amis et sa maison? Jusqu’à
la fin de ses jours, on nous dit qu’il a vécu sous des tentes, dans
un pays étranger – un pèlerin sur la terre.
La réponse se trouve dans Hébreux 11.10 : « il attendait
la cité qui a de solides fondements, celle dont Dieu est
l’architecte et le constructeur ».
Un peu plus tard, quand Abraham s’est séparé de son
neveu, il a laissé à Lot le choix de s’installer dans le pays le
plus fertile. Je suis certain que Lot et sa femme ont dansé de
joie à la vue de tout ce qu’ils possédaient maintenant. Et je me
demande ce qu’Abraham avait dans la tête en se détournant.
208
Que ferez-vous?
Par la suite, le Seigneur est venu trouver Abraham et
lui a dit : « Abraham, lève les yeux vers le ciel. Tu vois les
étoiles qui sont là? Je les ai créées par ma parole. Telle sera ta
postérité. Je suis ta récompense. »
Abraham savait-il qu’Ur, la ville prospère et riche, qu’il
avait quittée de plein gré, serait un jour réduit en poussière
et enterré sous les sables mouvants du désert? Est-ce qu’il
savait que des milliers d’années plus tard un archéologue
britannique apporterait sa pelle et retrouverait Ur avec tout
son or et son argent?
Évidemment, Abraham ne connaissait pas l’avenir.
Néanmoins, il savait une chose : il y avait un endroit par
excellence sur lequel il avait fixé ses yeux. Lui et d’autres
hommes et femmes de foi,
Désirent une meilleure [patrie], c’est-à-dire une céleste. C’est
pourquoi Dieu n’a pas honte d’être appelé leur Dieu, car il
leur a préparé une cité… Car nous n’avons point ici-bas de
cité permanente, mais nous cherchons celle qui est à venir.
Hébreux 11.16; 13.14
Voir Celui qui est invisible
Puis, il y a Moïse et la vie de luxe qu’il a volontairement
laissée en Égypte. Moïse avait été élevé comme un prince
dans le palais de pharaon. Il possédait une éducation, de
l’influence, du pouvoir et des richesses. Pourtant, il a choisi
de renoncer à toutes ces choses.
Moïse aurait eu raison plus que n’importe quel autre Hébreu
de vouloir les bonnes choses de l’Égypte – la nourriture
exquise, le confort et la sécurité – puisqu’il avait profité de
toutes ces choses au maximum. Si nous analysons sa décision,
d’un point de vue logique elle n’a aucun sens. Je suis certain
que ceux qui l’entouraient étaient aussi de cet avis. Il est
même possible que quelques esclaves hébreux lui aient dit :
« Que fais-tu là, Moïse, tu ne réalises pas que tu pourrais
209
Vivre en vue de l’éternité
devenir la solution à notre libération? Tiens-toi tranquille et
ne fait rien qui pourrait aggraver notre situation. Reste dans
le palais, et bientôt, nous réussirons à vaincre ces Égyptiens. »
Seulement, Moïse s’est privé du luxe et des privilèges et a
opté pour devenir berger.
Comment a-t-il pu abandonner tout ce qu’il possédait?
Encore une fois, nous trouvons la réponse dans Hébreux :
« [Moïse] quitta l’Égypte… comme voyant Celui qui est
invisible » (Hébreux 11.27).
Des années plus tard, Moïse a enduré des années d’épreuves
en conduisant le peuple d’Israël à travers le désert, qu’est-ce
qui l’a tenu? Il pouvait dire : « J’ai vu Celui qui est invisible ».
Il est demeuré fidèle, suivant la colonne de nuée pendant le
jour et la colonne de feu durant la nuit. Il a vécu en regardant
au-delà des plaisirs du moment présent, centrant son attention
sur le grand JE SUIS.
Ce qui a fait qu’Abraham et Moïse ont pu se détourner de
ce monde et de tous ses attraits, c’est qu’ils ont vu quelque
chose que les autres ne pouvaient voir. Ils avaient l’éternité
estampée sur leurs yeux.
« Vous en avez mis du temps »
Un soir, il n’y a pas tellement longtemps, je me trouvais seul
dans une chambre d’hôtel. Le lendemain, je devais prêcher
dans une conférence missionnaire sur la réalité de vivre dans
un monde perdu. J’étais en retard et fatigué, mais au lieu
de prier pour cela et d’aller me coucher, comme j’aurais dû
le faire, j’ai décidé de regarder la télévision. Un épisode de
l’émission « Star Trek » venait juste de commencer.
Je dois vous avouer que j’ai toujours été fasciné par les
gadgets futuristes présentés dans cette émission. Je me suis
donc mis à mon aise et j’ai regardé l’émission jusqu’à la fin.
En éteignant la télévision, j’ai regardé ma montre. Il était
onze heures trente et j’étais exténué.
210
Que ferez-vous?
« Je ne peux pas croire que j’ai fait cela! », me suis-je dis.
« Je dois me lever tôt pour prêcher demain. »
Je venais de perdre une précieuse heure que j’aurais dû
utiliser pour prier ou dormir. Il est vrai que Jésus veillait toute
la nuit, mais il priait! Je n’ai pas un corps de fer et je m’épuise
facilement dès que j’essaie de fonctionner sur seulement
quelques heures de sommeil par nuit. J’étais donc déçu de
moi-même.
Tout à coup, j’ai réalisé que le diable se servait de mon
erreur pour essayer de me faire perdre encore plus de temps
dans mes sentiments de culpabilité et de frustration.
Sans tarder, je me suis agenouillé à côté du lit et enfouissant
ma tête dans l’oreiller j’ai dit : « Jésus, je sais que Ton sang est
suffisant pour me pardonner et me purifier de mon iniquité.
S’il Te plaît, fais-le. »
La voix accusatrice de l’ennemi me chuchota à l’oreille :
« Ça ne va pas! Combien de fois as-tu dis cela déjà? »
Dans mon cœur, cependant, je savais que j’étais pardonné.
« Une fois de plus », ai-je dit : « Jésus m’a dit qu’il le ferait ».
Je me suis couché avec l’esprit et le cœur en paix. J’ai mis
peu de temps à m’endormir et je me suis réveillé le lendemain
matin frais et dispos, reconnaissant d’avoir une nouvelle
journée à vivre en compagnie de Jésus.
Cher ami, nous devons chaque jour prendre des décisions
en réalisant que c’est un jour nouveau. Il ne faut pas pleurer
sur les pertes d’hier ni compter sur les victoires de demain.
Jésus a dit que si nous désirons Le suivre, nous devons nous
charger chaque jour de notre croix. Continuons de fixer
notre attention sur l’éternité en acceptant chaque jour d’être
crucifié. Ce faisant, nous verrons notre nature humaine telle
qu’elle est vraiment et verrons les besoins qui nous entourent.
J’ai entendu l’histoire d’un événement qui s’est déroulé
juste avant la guerre civile qui a eu lieu dans le Sud des États-
Unis. À l’époque, les conditions sanitaires dans certains
endroits étaient pitoyables. Une épidémie s’est abattue sur
une ville en particulier et a causé des ravages considérables.
211
Vivre en vue de l’éternité
Le nombre de décès ne cessait d’augmenter; il y avait de la
tristesse et des chambres vides dans pratiquement toutes les
maisons.
Dans une maison, entre autres, la maladie est entrée et n’a
pas perdu de temps. Un après l’autre, on sortait les membres
de cette famille de la maison dans un drap, jusqu’à ce qu’il ne
reste plus que la mère et son fils de cinq ans.
Le jeune garçon avait un air sérieux en montant sur les
genoux de sa mère. « Maman », dit-il, « Papa est mort. Mes
frères et sœurs sont morts. Et si toi tu meurs, que m’arrivera-
t-il? »
Le visage de son jeune fils si près du sien, que pouvait dire
sa mère? Elle devait être brave. Elle lui a donc répondu aussi
calmement qu’elle le pouvait : « Mon garçon, si je devais
mourir, le Seigneur Jésus viendrait s’occuper de toi. »
Le garçon était satisfait. On lui avait appris dès son plus
jeune âge à connaître et à aimer le Sauveur. Il a continué de
jouer par terre.
« Tout est réglé », pensait-il, « si maman meurt, Jésus
viendra, et tout ira bien. »
Sa question s’est avérée prophétique. La maladie a atteint
sa mère, et peu de temps après on est venue la chercher, elle
aussi. Le garçon a suivi ceux qui ont emporté sa mère, a vu
où elle était enterrée et s’en est retourné chez lui. Au milieu
de tout le brouhaha, il a été oublié et laissé à lui-même dans
la petite maison.
Ce soir-là, le fils a essayé de dormir, mais il n’y parvenait
pas. Il s’est donc levé et a enfilé des vêtements du mieux qu’il
le pouvait. Il s’est dirigé vers le cimetière où sa mère avait été
mise en terre. Après avoir trouvé le site, il s’est laissé tomber
sur la terre fraîche et s’est très vite endormi.
Tôt le lendemain matin, un homme chrétien passait par
là après avoir été en mission de charité pendant une bonne
partie de la nuit. Passant près du cimetière, il a aperçu le
garçon et a tout de suite pensé qu’il était arrivé quelque chose
de très grave!
212
Que ferez-vous?
« Mon garçon », dit l’homme, « que fais-tu ici? »
Le garçon s’est levé en se frottant les yeux. « Eh bien, mon
père est mort. Mes frères et sœurs sont morts. Et maintenant,
ma mère est morte. Elle m’avait dit que si elle venait à mourir,
Jésus viendrait s’occuper de moi. Il n’est pas venu, et j’en avais
assez de l’attendre. »
Avalant sa salive et tentant de conserver une voix calme,
l’homme a dit avec empressement : « Eh bien, mon fils, je suis
venu te chercher ».
Le garçon a regardé l’homme, puis il a dit : « Vous en avez
mis du temps pour arriver ».
En écrivant ces paroles, une image se trace devant mes
yeux. Cette vision est avec moi jour et nuit. Elle ne me quitte
jamais, et je ne souhaite pas qu’elle s’en aille. C’est l’image
d’une mer de visages en Afrique, en Turquie, en Iran, au
Moyen Orient, au Bhoutan, au Myanmar, au Japon, en Chine
et en Inde. Dans cette immense étendue de visages, les yeux
pénétrants et tristes s’écrient : « Vous en avez mis du temps
pour arriver ».
La concrétisation de cette vision par le moyen de
l’évangélisation mondiale ne peut être effectuée avec une
illusion ou en manipulant les autres pour qu’ils pratiquent des
trucs pseudo-spirituels. Pour pouvoir faire de l’évangélisation
mondiale il faut avoir abandonné sa vie en obéissance à cette
parole de Jésus : « Renonce à tout et suis-Moi ». Tout est dans
l’attitude de cœur.
La vie est courte, il est insensé d’investir temps, argent
et énergie dans des choses qui seront bientôt emportées par
les flammes. Chaque matin, en nous levant, nous devrions
regarder notre vie à la lumière de l’éternité. Nous devons nous
demander : « De quoi ai-je absolument besoin pour vivre? »
Il ne reste plus beaucoup de temps. L’enfer est une réalité.
Le ciel existe. Bientôt, il sera trop tard; nous devons atteindre
cette génération avec l’Évangile de Christ. L’évangélisation
mondiale peut être accomplie par des soldats de la croix qui
sont rationnels, sensés et immuables. Nous sommes appelés
213
Vivre en vue de l’éternité
à suivre l’exemple de Jésus, qui a fixé son regard sur la croix
devant Lui sans détourner les yeux ni à gauche ni à droite.
Jésus vivait pour moissonner des âmes.
Nous devons décider de porter notre croix chaque jour.
Nous lisons les journaux, écoutons la radio et la télévision et
voyons chaque jour les millions de gens pauvres, inconnus,
et ignorés qui meurent. Soit nous choisissons de ne pas tenir
compte de ce que nous voyons et savons, soit nous nous
chargeons de notre croix pour suivre Jésus.
La question que je vous pose est : « Que répondrez-vous? »
La décision vous appartient; personne ne peut la prendre pour
vous.
Que ferez-vous?
J’ai entendu Billy Graham dire un jour qu’il n’y a rien de
plus difficile pour un être humain que de donner son argent. En
entendant cela, ma première réaction a été : « Cela n’a aucun
sens. Comment cela peut-il être vrai? » Mais il a continué en
disant que l’argent d’une personne représente ses ambitions,
ses rêves, son dur travail, ses priorités, son temps, ses activités,
ses motifs – tout. Il est donc difficile pour quelqu’un de donner
son argent sans s’attendre à recevoir quelque chose en retour
ici-bas.
Il est facile de justifier nos besoins et notre confort
personnels. Dans ce domaine, nous consultons rarement
le Seigneur. Cependant, quand vient le temps de faire des
sacrifices pour l’avancement du Royaume de Dieu, nous
devons mettre cela en prière. Quel contraste avec l’apôtre
Paul! Quand il a donné sa vie au Seigneur, une de ses premières
questions a été : « Seigneur, que veux-tu que je fasse? » (lisez
Actes 9.6). C’est également la question que nous devrions
poser.
Qu’est-ce qui a traversé votre esprit quand vous avez lu
au chapitre quatre l’histoire de Gisela – la fille de quatorze
ans qui a renoncé à une vie de confort pour le Royaume de
214
Que ferez-vous?
Dieu? Peut-être avez-vous pensé que ce genre de vie est un
peu trop extrémiste pour vous. Vous vous imaginez peut-être
difficilement dans une telle situation.
Cependant, donner sa vie au Seigneur est un choix qu’il
faut faire chaque jour. Nous devons porter notre croix
quotidiennement. Chaque jour, nous devons dire à Jésus :
« Aujourd’hui, je t’appartiens, Seigneur. Mon corps, mon
âme, mon esprit, mon argent, mes enfants, mon conjoint –
tout ce que je possède, tout ce que je suis est à Toi. Que
veux-Tu que je fasse aujourd’hui? Comment veux-Tu que
je mène ma vie? » Permettez au Saint-Esprit de prendre la
Parole de Dieu et de la tisser dans chaque fibre de votre être.
Permettez-Lui de guider chacun des pas que vous ferez lorsque
vous sortirez dans le monde.
Peut-être avez-vous arrêté votre regard sur une paire des
chaussures, un complet ou un fauteuil que vous aimeriez avoir
dans votre séjour. Êtes-vous capable de dire : « Seigneur, cet
argent t’appartient et mon temps t’appartient. Que veux-tu
que j’en fasse? »
Ensuite, restez tranquille. Soyez attentif à ce que le Seigneur
veut vous dire.
Il y a plusieurs années, j’avais un barbier qui me coupait les
cheveux pour douze dollars, incluant le pourboire. À l’époque,
cela représentait une somme considérable pour une seule
coupe de cheveux, mais il faisait toujours du beau travail.
Je savais qu’il y avait une autre boutique où ils demandaient
seulement trois dollars, mais j’ai toujours eu peur qu’ils me
fassent une coupe de boucher.
En cette période de ma vie, le Seigneur était en train de
m’enseigner le principe suivant : « Si un seul cheveu tombant
de ta tête a autant de valeur à Mes yeux, tu devrais comprendre
que Je M’intéresse à tous les aspects de ta vie. Est-ce trop pour
toi de Me demander ce que tu devrais faire avec même un seul
dollar ou une heure? »
J’ai commencé à comprendre qu’étaler ma vie devant
le Seigneur n’était pas un fardeau insupportable mais un
215
Vivre en vue de l’éternité
privilège. J’ai donc pris du temps pour prier le Seigneur au
sujet de ma coupe de cheveux.
« Seigneur », ai-je prié, « j’ai toujours pris cette décision
avec ma tête. Que veux-Tu que je fasse? »
J’ai considéré mes options qui se résumaient à choisir entre
douze et trois dollars. Dieu me demandait de faire un choix à
la lumière de l’éternité.
J’ai décidé d’aller chez le boucher. (Finalement, il n’avait
rien d’un boucher!)
C’était bien plus simple que je ne m’y attendais. Dieu
n’a pas crié dans mon oreille : « Va voir celui-là! » Mais je
n’avais pas besoin d’entendre une voix audible. Dieu nous
parle à travers Son Saint-Esprit aussi clairement qu’Il le faisait
au temps du Nouveau Testament, non pas en nous tapant
sur la tête, mais en nous présentant un choix. Tout ce qu’il
nous reste à faire, c’est de Lui demander quotidiennement :
« Seigneur, que veux-Tu que je fasse? »
L’application pratique
Il arrive parfois dans une réunion que des personnes sincères
s’avancent, se repentent de leurs péchés et donnent leur vie à
Jésus-Christ. Toutefois, quand ils repartent, rien ne change.
Pourquoi est-ce? Parce qu’ils ne font aucune application pratique
dans leur vie.
Ce que je demande, c’est que nous commencions à penser
en ces termes : « Ma vie et tout ce que je suis T’appartient,
Seigneur ». Nous devons prendre la vérité que nous
connaissons et la mettre en pratique dans chaque domaine
de notre vie. Le Seigneur se soucie de toutes les décisions que
nous prenons.
Je souhaite sincèrement qu’après avoir lu ce livre, le diable
ne réussisse pas à prendre ces pensées et à vous « immuniser »
au point d’endurcir votre cœur contre tout changement. Rien
de ce que j’ai écrit dans ce livre n’aura de sens après que vous
l’aurez refermé à moins que vous ne vous en serviez de façon
216
Que ferez-vous?
pratique. Les choix que vous ferez et les décisions que vous
prendrez auront un effet permanent sur le cours de votre vie.
Certains d’entre vous vendront leur grande maison pour
en acheter une plus petite et commenceront à mener une
existence plus humble. Certains d’entre vous vendront leurs
diamants et leurs bijoux et donneront l’argent aux missions.
Quelques-uns prendront l’argent qu’ils avaient mis de côté
pour le futur en disant : « Je vivrai par la foi. Il n’y a rien de
pire que la mort, et de toute manière, ma vie ne m’appartient
pas – elle appartient au Seigneur. »
Certains adopteront une nouvelle attitude vis-à-vis de leur
emploi. Celui-ci ne sera plus la chose la plus importante dans
leur vie, mais un moyen de les aider à contribuer, durant
leur marche ici-bas, à l’avancement du Royaume de Dieu.
Je connais un médecin qui me répète souvent : « Si je suis
chirurgien, c’est parce que je sais que je peux soutenir des
missionnaires qui attirent des millions de personnes à Jésus. »
Un charpentier m’a dit : « La seule chose qui me pousse
à travailler si fort c’est que cela me permet d’apporter un
soutien financier à l’œuvre du Seigneur. »
Certains d’entre vous iront eux-mêmes servir comme
missionnaire par obéissance à l’appel du Seigneur. Ils
choisiront de renoncer au confort et aux commodités dont
les autres jouissent, décidant de vivre dans une autre culture
afin que d’autres aient la chance d’entendre l’Évangile.
Le Seigneur a peut-être parlé à votre cœur pour que vous
commenciez à soutenir l’un de ces frères ou l’une de ces sœurs
qui sont dans le besoin. Ou bien, il vous demande peut-être
de quitter votre emploi, votre rêve d’une vie confortable ou
votre petit ami et d’aller vous-même œuvrer dans le champ
missionnaire, investissant une importante partie de votre vie
pour ceux qui n’ont jamais entendu l’Évangile.
Les occasions de moissonner sont nombreuses. En ce
moment, des millions de personnes dans des endroits qui n’ont
pas encore été atteints attendent de connaître l’Évangile et
des milliers de missionnaires sont prêts à partir. Je ne sais
217
Vivre en vue de l’éternité
pas quelle sera votre décision. De nombreuses possibilités se
présentent à vous. Vous devez commencer là où vous êtes, en
fixant votre regard sur Jésus. Assoyez-vous et réfléchissez sur
ce que vous venez de lire. Prenez le temps de garder le silence
devant le Seigneur et d’écouter Sa voix. Les décisions que
vous prendrez devront être rationnelles et sensées.
Ensuite, engagez-vous dès maintenant à mettre en œuvre
l’appel de Dieu pour votre vie. Passez-vous de ces choses qui
ne sont pas essentielles dans votre vie – la gomme à mâcher,
la glace sur votre morceau de gâteau, les projets d’achat d’une
nouvelle voiture. Non, cela n’est pas agréable, mais vous
commencez à vous charger de votre croix. Vous répondez à
l’appel de l’éternité, et les conséquences d’une telle décision
dureront éternellement.
Croyez-moi, vous ne le regretterez pas.
Je ne peux pas vous demander de faire quelque chose que
je n’ai pas fait moi-même. Quand j’ai commencé à faire des
choix en vue de l’éternité, le Seigneur m’a approché avec
un couteau bien aiguisé en me disant : « Mon fils, voici le
couteau. Tu dois effectuer une chirurgie sur toi-même. Je ne
peux le faire pour toi. »
Vous devrez lutter avec des sentiments d’incertitude, de
tristesse et d’apitoiement sur votre sort. Vous ferez face à
l’incompréhension et à la critique des autres. Tout comme
Moïse et Abraham, nous sommes des étrangers et des pèlerins
sur cette terre. Je sais une chose, cependant : Je garde les yeux
fixés sur l’éternité et les millions d’âmes que je désire emporter
avec moi. Je ne compare pas ma vie aux autres; je la compare
à ce commandement de Jésus : « Renonce à tout et suis-moi ».
Jésus ne m’a jamais demandé de faire quelque chose qu’Il n’a
pas fait. Je le suivrai.
Puisse le Saint-Esprit vous accorder la capacité de voir le
visage de personnes qui aspirent à la vie. Puisse-T-il vous
donner un fardeau pour les âmes qui périssent. Il est le seul
à pouvoir vous dire ce que vous devez faire de votre vie,
218
Que ferez-vous?
votre temps et vos ressources. Je ne peux que vous offrir des
exemples et des illustrations.
Je prie pour que vous lui réserviez du temps chaque jour
afin d’apprendre à mieux Le connaître et partager ce qu’Il y
a dans Son cœur.
Récemment, j’ai reçu deux merveilleuses lettres de John
et Sara.
« Ma mère et mon père soutiennent des missionnaires, alors
ma sœur et moi avons décidé que nous aimerions soutenir un
missionnaire », m’a écrit John.
Sara a ajouté : « Je suis heureuse que vous ayez commencé
cette œuvre. S’il vous plaît, envoyez-nous un missionnaire
afin que nous puissions le soutenir financièrement et dans la
prière. »
Mon cœur était dans la joie en lisant ces lettres d’apprendre
que ces enfants commencent déjà à s’investir dans l’éternité.
Dans mes rêves, j’aspire au jour où nous verrons Jésus face
à face. Quand les croyants de tous les âges et lieux seront
assemblés devant Son trône, nous Lui offrirons la louange
qu’il est digne de recevoir. John et Sara seront là. Leur mère
et leur père seront là également, de même que des multitudes
d’autres personnes qui auront sacrifié leur vie pour l’œuvre
du Royaume, soit en priant et en envoyant les autres, soit en
y allant elles-mêmes.
D’autres se joindront à nous tandis que nous adorerons
notre Seigneur. Ce seront des hommes et des femmes de
toutes langues, tribus et nations, pour qui d’autres auront
prié, donné, vécu et même perdu leur vie. En nous réunissant
autour du trône de Dieu, nous saurons sans l’ombre d’un doute
qu’il n’y avait pas de trop grand prix à payer pour servir Jésus.
Cela en valait la peine.
En ces temps de la fin, puissions-nous choisir la croix sans
regarder derrière.
219
Vivre en vue de l’éternité
Ma prière
Seigneur Jésus, nous Te remercions parce que, dans Ta grâce
et Ta miséricorde, Tu nous pardonnes, Tu nous purifies, Tu
nous relèves et nous encourage à poursuivre notre pèlerinage
avec Toi.
Seigneur, nous réalisons que nous ne vivons pas dans une
zone neutre. Nous vivons sur le territoire de l’ennemi. La
Bible nous dit que le monde entier est « soumis au malin ».
Nous sommes tellement conscients, Seigneur, que le dieu
de ce monde est notre ennemi. Nous savons que plus nous
cherchons à Te plaire, plus nous cherchons à faire Ta volonté,
plus nous prions, plus nous essayons d’atteindre le monde
perdu, plus nous acceptons la croix, plus nous ferons face aux
traits enflammés du malin.
De plus, Seigneur, il semble que la plupart du temps le
champ de bataille se trouve dans notre tête. Combien de
fois – souvent quotidiennement – nous faisons face au
découragement, aux questions, au doute, à l’inquiétude, à
l’agonie, à l’incompréhension et à l’apitoiement sur nous-
mêmes. Combien de fois nous avons envie d’abandonner
la bataille, de nous enfuir et de nous cacher quelque part!
Combien de fois nous avons réalisé que notre cœur s’était
refroidi? Nous savons que ces choses font partie de notre lutte.
Nous sommes des soldats, et il arrive que nous soyons touchés
et blessés, et que nous devions nous tenir tranquilles lorsque
les projectiles se dirigent directement sur nous.
Pourtant Seigneur, nous savons que soit que nous soyons
debout, soit que nous tombions, Tu nous soutiens toujours
dans le creux de Ta main. Aujourd’hui, une fois de plus, nous
T’abandonnons toute notre vie. Nous Te demandons d’être
le maître absolu de notre cœur.
Merci, Seigneur, de nous encourager et de nous motiver.
Merci pour Ton amour qui remplit notre cœur. Merci
de mettre à notre disposition toutes les armes dont nous
avons besoin pour poursuivre notre lutte. Merci pour Ton
220
Que ferez-vous?
encouragement et Ta paix. Merci pour la force que Tu nous
donnes et pour la paix que Tu mets dans notre cœur. Merci
pour Ton merveilleux salut.
Dans le nom précieux de Jésus. Amen.
221
Vivre en vue de l’éternité
AFRIQUE DU SUD P.O. Box 28880, Sunridge Park, Port Elizabeth 6008
Tél. : 041 3600198 Courriel : [email protected]
ALLEMAGNE Postfach 13 60, 79603 Rheinfelden (Baden)
Tél. : 07623 79 74 77 Courriel :
[email protected]AUSTRALIE P.O. Box 3587, Village Fair, Toowoomba QLD 4350
Tél. sans frais : 1300 889 339 Courriel :
[email protected]CANADA 245 King Street E, Stoney Creek, ON L8G 1L9
Tél. sans frais : 1-888-946-2742 Courriel :
[email protected]CORÉE #30915 Chunho 2dong, Gangdong-gu, Seoul 134867
Tél. sans frais : (080) 8010191 Courriel :
[email protected]ÉTATSUNIS 1800 Golden Trail Court, Carrollton, TX 75010
Tél. sans frais : 1-800-946-2742 Courriel :
[email protected]NOUVELLEZÉLANDE PO Box 302580, North Harbour 0751
Tél. sans frais : 0508918918 Courriel :
[email protected]ROYAUMEUNI PO Box 166, YORK YO10 5WA
Tél. sans frais : 0800 083 9277 Courriel :
[email protected] 222
un missionnaire
envoyez national aujourd’hui!
Je veux aider les missionnaires
nationaux à gagner leur propre
peuple pour Jésus.
Je comprends que cela coûte entre
120 et 210 $ par mois pour soutenir
complètement un missionnaire
national, ce qui inclut le soutien de sa
famille et les dépenses du ministère.
Pour commencer le parrainage aujourd’hui,
visitez notre site Inernet www.gfa.ca/francais
ou téléphonez-nous à 1-888-946-2742.
Ou bien remplissez le formulaire ci-dessous et postez-le-nous.
NLa liste des adresses de nos bureaux nationaux se trouve à la pages 221.
q À partir de maintenant et dans la prière, je vais aider à parrainer __________
missionnaire(s) national(aux) à 30 $ par mois pour un total de __________
par mois.
Vous recevrez une photo et le témoignage de chaque missionnaire que vous parrainerez.
Veuillez encercler : M. Mme Mlle R.
Nom
Adresse
Ville Province
Code Postal Téléphone q cellule q maison ( )
Courriel
HB29-RB4F
Gospel for Asia envoie au champ missionnaire 100 % de votre soutien.
Nous n’en prélevons rien pour payer les frais administratifs.
223
Mises à jour gratuites par courriel
inscrivez-vous aujourd’hui à gfa.ca/email
Obtenez directement sur votre boîte de réception les récits
et les requêtes de prière des héros actuels qui œuvrent sur
le champ de mission.
u Remplissez votre vie de prière de nouvelles et de photos
percutantes qui proviennent du champ missionnaire.
u Tenez-vous au courant grâce aux liens vers des clips vidéo
et audio.
u Renseignez-vous sur les toutes récentes possibilités
d’évangéliser ceux qui sont sans Christ.
GFA envoie des mises à jour chaque semaine. Vous
pouvez annuler votre inscription gratuite à tout
moment. Nous ne vendrons ni ne divulguerons votre
adresse de courriel sous aucun prétexte.
224
Visitez le champ de mission
pendant quelques heures
Même si vous ne vivez pas parmi les millions de personnes d’Asie du Sud ou
n’expérimentez pas leur culture et leurs combats particuliers, vous pouvez
intercéder pour eux!
En prenant part à la diffusion en continu des réunions de prière de Gospel for Asia,
vous avez la possibilité de plonger dans leur monde au moyen d’histoires, de
photos et de vidéos. Vous pourriez même en être transformé, vous aussi. Voici
ce que d’autres personnes ont dit de ces réunions de prière :
« Je ne pense pas être repartie de ces réunions de
prière sans larmes dans les yeux. Cela m’encourage
tellement de voir le Seigneur œuvrer de façon si
puissante et de tant de manières dans le monde. »
—Sheri
« C’est si bon et utile d’entendre parler des besoins et
d’avoir conscience de l’œuvre de l’Esprit de Dieu. Cela
m’aide à prier plus sérieusement et à faire partie de
ce que Dieu accomplit dans votre ministère. »
—Timothy
« Louez Jésus! J’aime beaucoup faire partie d’une
équipe de prière. » —Mia
Priez avec nous!
Visitez le www.gfa.ca/pray pour avoir l’horaire et
pour participer aux225
réunions de prière diffusées.
Un nouveau jour se lève pour les
enfants qui habitent certains coins les
plus sombres du monde—
plus jamais rejetés . . .
seuls . . .
méprisés . . .
Plus jamais un chien de bidonville
{Un tout nouveau livre de K. P. Yohannan}
L’espoir naît dans le cœur de ceux
qui ne savaient pas qu’un tel
Passez votre
sentiment existait. Dans ce récit commande en
passionnant, K. P. Yohannan ligne à l’adresse
raconte leur histoire — ces www.gfa.ca/store/francais
histoires de vies transformées, de ou téléphonez au
familles qui apprennent à aimer,
1-888-946-2742
de communautés entiètres où 226
s’épanouit une vie nouvelle.
Autres articles
de GOSPEL FOR ASIA
RÉVOLUTION DANS LES MISSIONS MONDIALES
Vous l’avez lu. Pourquoi ne pas en faire profiter un ami ou
membre de votre famille?
Don suggéré : 5 $
Code de commande : Français (B1F) Anglais (B1)
LE CHEMIN VERS LA RÉALITÉ
K. P. Yohannan lance un appel solennel à vivre dans
la simplicité afin de remplir la grande mission
d’évangélisation.
Don suggéré : 10 $
Code de commande : Français (B2F) Anglais (B2)
VIVRE À LA LUMIÈRE DE L’ETERNITÈ
Osez changer le monde! Vivre en tenant compte de
l’éternité nous encourage à ne nous contenter de rien de
moins que le but le plus élevé de Dieu pour notre vie.
Don suggéré : 10 $
Code de commande : Français (B4F) Anglais (B4)
227commande en ligne au www.gfa.ca/francais
Passez votre
À CONTRE-COURANT
Dans ce livre révélateur, K.P. Yohannan vous lance le
défi de considérer de quelle façon vous êtes en train de
courir la course à laquelle Dieu vous appelle. Tout comme
l’apôtre Paul, vous aussi pouvez apprendre ce qu’il faut
pour pouvoir dire un jour : « J’ai combattu le bon combat,
j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi » peu importe les
obstacles.
Don suggéré : 10 $
Code de commande : Français (B6F) Anglais (B6)
COME LET’S REACH THE WORLD
Ce livre exhorte fortement le corps de Christ à s’associer avec
les missionnaires indigènes de sorte que tous les habitants
de la terre puissent avoir l’occasion d’entendre la Bonne
Vouvelle.
Suggested donation: 10 $
Order code: B3
LE DÉCOURAGEMENT : LES RAISONS ET LES
RÉPONSES
Prêt à surmonter le découragement et à reprendre la route?
C’est possible! Dans cette publication franche et engageante,
K. P. Yohannan expose les raisons du découragement et
fournit des réponses pratiques. Trouvez une force et un espoir
nouveaux pour résoudre les problèmes contemporains.
Don suggéré : 3 $
Code de commande : Français (BK14F) Anglais (BK14)
228
Passez votre commande en ligne au www.gfa.ca/francais
PRINCIPES DE MAINTIEN D’UNE
ORGANISATION SELON DIEU
Vous souvenez-vous de « bon vieux temps » de votre
minisère? Vous trouverez dans cet ouvrage un fondement
biblique au maintien de la vitalité et de l’engagement qui
accompagne tout nouveau mouvement inspiré de Dieu.
Don suggéré : 3 $
Code de commande : Français (BK4F) Anglais (BK4)
EVEN DONKEYS SPEAK
Ce livre pour enfants est un recueil d’histoires prises directement
des champs de mission de l’Asie du Sud. À la lecture de ces récits
captivants de l’œuvre de Dieu, vous et vos jeunes vous sentirez
comme si vous vous trouviez en compagnie de ces croyants, à
la suite du Seigneur au sein de la jungle et des villages situés
dans les régions froides et montagneuses d’Asie. La lecture de ce
livre est fascinante, peu importe votre âge.
Don suggéré : 8,50 $
Code de commande : NEVD
DEAR SISTER,
Au moyen d’une série de lettres écrites pendant une
période de sept années, Gisela Yohannan raconte avec
candeur les événements de sa vie et de son ministère, à
la fois les joies et les peines, et comment le Seigneur a
toujours été fidèle. Dear Sister, vous fait la promesse de
nouveaux commencements, de bontés renouvelées chaque
matin et d’espoir dans votre marche avec Jésus.
Don suggéré : 10 $
Code de commande : NDES
229commande en ligne au www.gfa.ca/francais
Passez votre
DVDS captivants
TOUCH OF LOVE
Un tour du monde avec K. P. Yohannan pour voir les
enfants « intouchables » d’Asie avec les yeux de Jésus vous
inspirera. Son message vous aidera à mieux comprendre
le cœur de Christ qui les appelle ses enfants, ce qui vous
donnera l’occasion de les toucher de son amour éternel.
Don suggéré : 10 $
Code de commande : DVD10
TO LIVE IS CHRIST!
Sentez la passion qu’éprouve K. P. Yohannan alors qu’il décrit
la puissance régénératrice d’un engagement sans réserve à
Christ dans ce DVD de 55 minutes. Vous serez émerveillés par
les récits de missionnaires qui risquent leur vie pour prêcher
l’Évangile. Pleurez avec l’auteur alors qu’il rappelle les années
où sa mère s’est sacrifiée et d’où ont découlé des vies changées
pour l’éternité. Nombreux sont ceux qui recherchent en vain le
sentier qui mène à la vie abondante promise par Jésus. Par la
Parole de Dieu, K. P. dévoile ce sentier dans ce message
inspirant et stimulant.
Don suggéré : 10 $
Code de commande : DVD8
230
Passez votre commande en ligne au www.gfa.ca/francais
Commande
Don
Code Quantité suggéré
B2F 1 10,00 $
frais de livraison de votre pays :
don additionnel :
DON TOTAL INCLUS :
* Poste Canadienne :
1 ou 2 articles : 5 $
3 à 8 articles : 8 $
9articles ou plus, ajoutez 0,25 $ par article
Veuillez encercler : M. Mme Mlle R.
Nom
Adresse
Ville Province
Code Postal Téléphone ( )
Courriel
HB29-PB4F
Postez ce formulaire tà l’in des bureaux nationaux de Gospel for Asia
énumérés à la page 186
Ou visitez notre site Internet www.gfa.ca/francais
Émettre les chèques à l’ordre de GOSPEL FOR ASIA. Veuillez accorder deux
à trois semaines pour recevoir la livraison. Tous les dons sont déductibles
d’impôt moins la juste valeur marchande de nos articles. Les dons suggérés sont
à la juste valeur marchande de chaque article ou inférieurs à cette valeur, et sont
sujets à changement. 231
Mourrais-tu
à toi-même pendant une année?
School of Discipleship
Investissez une année à School of Discipleship de Gospel for
Asia et votre vie ne sera plus jamais le même.
Vous allez :
Secourir ceux qui sont blessés et
opprimés en travaillant au siège
social de GFA.
Grandir spirituellement grâce aux
« Cette année fut l’une des cours stimulants et à une formation
plus belles de ma vie »
de disciples personnelle.
— Matt
Intensifier votre vie de prière pour
les âmes perdues d’Asie.
Voyager jusqu’au champ de mission
pour voir de vos propres yeux
comment Dieu touche l’Asie par
GFA.
Offert aux chrétiens dévoués, adultes et Pour plus de renseignements, visitez le site
célibataires, âgés de 18 à 27 ans Internet ou écrivez-nous à
[email protected]
gfa.org/school • 232
schoolofdiscipleship.ca • /gfaschool
/discipleship.ca • disciple365.org
Invitez un conférencier
de GFA à parler à votre...
. . . Eglise ,
votre petit groupe ,
votre groupe de jeunes, votre école du dimanche...
Cherchez-vous des moyens d’encourager votre congrégation à
progresser dans sa marche avec le Seigneur et à développer leur
passion pour les âmes?
Un conférencier de GFA peut révolutionner la vision du monde de votre Église et être une inspiration
pour ses membres à marcher plus près de Christ.
Nous sommes à la recherche d’amis fort appréciés comme vous qui demandent à leur
pasteur, au nom de GFA, de planifier une rencontre pour qu’un de nos conférenciers
adresse ce message qui transforme des vies à votre Église.
Vous pouvez contribuer à ce que des vies soient
changées en Asie et dans votre Église!
De nombreux pasteurs nous ont dit que la participation de l’Église augmente considérablement
après avoir accueilli un conférencier de GFA. Celui-ci lance à la congrégation le défi de vivre de façon
désintéressée et dans une perspective éternelle. La Parole de Dieu prendra vie alors que l’un de
nos conférenciers s’adresse avec enthousiasme à votre Église.
Invitez un conférencier aujourd’hui et exercez une influence sur
votre congrégation...
~ Remplissez le formulaire ci-dessous
~ Téléphonez-nous : 1-877-935-2742
~ Consultez Internet : www.gfa.ca/church
Église
Pasteur
Adresse
Ville Province
Code Postal Téléphone ( )
Courriel
HB29-RSF4
Postez ce formulaire à : Gospel for Asia, 245 King Street East, Stoney Creek, ON L8G 1L9
Téléphonez-nous : 1-877-935-2742
233
ou visitez notre site Internet : www.gfa.ca/church